Recherche sur le Web en Arabe

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Recherche sur le Web en Arabe
Quelques pistes utiles pour la recherche documentaire en langue arabe sur Internet
Katia Zakharia
(mis à jour avril 2005)
Les informations proposées ici ne sont ni exhaustives ni exclusives. Utilisant pour mon propre travail un certain
nombre de sites, il m’a paru utile de partager cette expérience avec les candidats aux concours. En effet, l’Internet
arabisé facilite considérablement le travail de recherche documentaire, étant entendu qu’il ne saurait se substituer
définitivement au support papier ni remplacer le travail de réflexion et d’analyse.
Je travaille personnellement sur un ordinateur PC avec une version de WindowsXP (très commode pour arabiser sa
machine) après avoir longtemps travaillé avec une version de Windows 98, dite Arabic Enabled, tout aussi utile. Tout
PC est susceptible de lire un site web en arabe, car lors de votre première visite avec Internet Explorer d’un site
contenant du code html arabe, le browser vous propose de télécharger le support de cette langue.
Pour ceux d’entre vous qui travaillent sur Macintosh, assurez-vous d’avoir la version 10.3 ou supérieure du système,
qui vous permettra de naviguer sur tous les sites en arabe. Le navigateur Firefox est parfois une alternative bienvenue
à Safari. Attention : Internet Explorer pour Mac ne gère pas l’arabe. Attention aussi à Microsoft Office 2004 : les
logiciels de cette suite installent de nouvelles versions des polices Times New Roman et Arial (version 3.05) qui
risquent de perturber l’affichage en arabe. Il est inutile de les supprimer et elles peuvent s’avérer utiles pour lire des
documents MSWord comprenant des caractères diacrités : vous pouvez les désactiver momentanément dans
l’application Livre des Polices. Si vous générez un fichier pdf à partir d’un site en arabe en passant par le dialogue
d’impression de Mac OS 10.3, ce fichier sera correctement affiché sur toute plateforme informatique utilisant Adobe
Acrobat Reader, mais les imprimantes jet d’encre sur Windows ou Mac OS 9 refuseront l’impression. Seules des
imprimantes lasers (toute plateforme) ou jet d’encre sous Mac OS 10.2 ou 10.3 permettront d’imprimer ce document.
Pour produire un fichier pdf universel, valable et imprimable sur toutes plateformes utilisant Adobe Acrobat Reader, il
faut utiliser (l’onéreuse) application Adobe Acrobat.
1) Un moteur de recherche bien utile : http://www.google.com/intl/ar/ surtout dans la formule bahth mutaqaddim. Le
balayage, très large, permet de retrouver, là où on ne les chercherait pas forcément, des personnages, des toponymes,
des proverbes, etc. On trouvera aussi des revues arabes en ligne, dont certaines universitaires, des sites personnels
dont les propriétaires ont constitué parfois de « mini-bibliothèques », des études et des articles, parfois novateurs et
intéressants, souvent documentés pour ce qui est des sources classiques. Les sites étant inégalement fiables, il faut,
bien entendu, aborder l’information avec un regard critique et la recouper autant que faire se peut avant de l’adopter
définitivement. Un conseil : conserver dans les favoris deux entrées sur Google, l’une pour le français, anglais, etc.,
l’autre pour l’arabe, persan, etc.
2) Un calendrier bien pratique : en cliquant sur l’entrée tahwîl al-târîkh, située en bas, à votre gauche sur la page
d’accueil de www.alwaraq.com, vous pourrez transformer les dates du calendrier grégorien en calendrier hégirien et
vice-versa.
Il permet de déterminer l’année, mais aussi au jour et au mois près, les correspondances entre le calendrier de l’hégire
et le calendrier grégorien. Evidemment, plus votre date sera précise, plus le résultat sera précis. Il va de soi qu’une
conversion de type année ? année, sans autre précision, comporte une marge d’erreur d’un an. On peut affiner ensuite
les dates, en recourant notamment aux bibliothèques virtuelles. Attention ! Ce service qui était également offert sur
http://www2.cs.pitt.edu/%7Etawfig/convert/ n’est désormais plus accessible à cette dernière adresse.
3) Une bibliothèque pour le moins commode : http://www.alwaraq.com
Cette bibliothèque virtuelle propose en ligne l’essentiel des ouvrages classiques de référence dans les principaux
domaines d’étude et s’enrichit régulièrement de nouveaux titres. Depuis quelque temps, une inscription entièrement
gratuite est obligatoire. Elle permet aux responsables de suivre les utilisateurs, notamment pour ce qui est des chats,
mais aussi de leur envoyer de l’information sur les nouveautés du site. N’hésitez donc pas à prendre cette inscription,
sans laquelle vous ne pourrez pas naviguer dans alwaraq. La page d’accueil est un peu « chargée » d’informations très
diverses. On peut s’y promener par curiosité ou se rendre immédiatement dans la zone de recherche en cliquant sur
bahth (quatrième choix proposé en haut de l’écran).
Une fois devant l’écran de recherche, vous pourrez soit taper en arabe soit utiliser le clavier de réserve qui vous est
proposé. La recherche peut être effectuée par mots, par phrases, par titres d’ouvrages et par noms d’auteurs. Elle peut
porter soit sur la totalité du corpus, soit sur le contenu d’un seul ouvrage. Dans ce dernier cas, vous commencerez bien
sûr par vérifier que l’ouvrage est sur le site, en cochant la case de recherche adéquate. Pour naviguer à l’intérieur d’un
ouvrage, cliquer d’abord en bas à gauche sur la première icône. Le livre barré d’une flèche orange se transforme en
flèche verte. Cliquer ensuite en haut à gauche sur bahth puis en haut à droite sur al-kitâb al-hâlî. Vous pouvez aussi,
en tapant le numéro de la page recherchée dans la case prévue à cet effet, en bas à droite, aller directement à cette
page. Vous pouvez également explorer le livre à partir de la table des matières qui s’affiche sur l’écran à votre droite.
Lorsque l’interrogation porte sur l’ensemble du corpus, une liste des ouvrages répondant à la question posée, avec le
nombre d’occurrences des réponses par ouvrage est proposée. En cliquant sur le titre de l’ouvrage, on obtient un «
résumé » des occurrences concernées : la page, la phrase contenant ce que l’on cherche qui ressort en rouge, le reste
des mots étant en noir. On peut alors, évidemment, faire un premier tri et consulter successivement chacune des
occurrences que l’on décide de retenir. Plus la question est fine, plus la réponse est précise, il va de soi. Lorsque vous
vous trouvez au début d’un ouvrage, une page de présentation générale a été ajoutée. Pour accéder au texte même de
l’ouvrage, cliquez sur iqra’ al-kitâb en haut de l’écran vers votre gauche.
Après avoir été présentés sous la forme d’images, les documents figurent désormais sur alwaraq en format texte. Il est
donc possible de copier pour les coller dans des fichiers Word ou autres (Windows) ou Text Edit, Mellel (Mac) les
pages, passages ou segments que l’on souhaite, comme il est toujours possible de les imprimer. A ce sujet, un petit
"truc" : n’hésitez pas à recourir à l’aperçu avant impression : il arrive que le texte visible sur l’écran soit absent de la
page à imprimer. Dans ce cas, la solution est simple : cliquez avec le curseur au milieu de l’écran et relancez
l’impression. Vérifiez aussi que l’ordre des mots dans les vers de poésie est bien respecté : il est souvent nécessaire
lors d’une copier-coller de devoir corriger les citations poétiques, dont les mots se sont mélangés. Au fait… cela ne
vous concerne sans doute pas mais il arrive que certains « s’approprient » par ce biais des travaux effectués par
d’autres. Dites-vous que votre lecteur a, autant que vous, la possibilité d’aller sur Internet et que la vérification de ce
genre « d’emprunts » est plus rapide et plus aisée que celle qui consiste à faire le même exercice sur des documents
imprimés sur papier.
Dans la configuration actuelle du site www.alwaraq.com, vous pouvez également correspondre avec d’autres
utilisateurs, que se soit pour débattre de questions théoriques ou demander de l’aide pour retrouver une référence ou
identifier l’auteur d’une citation. Vous pouvez aussi vous constituer sur le site même des archives personnelles.
N’hésitez pas, quand vous êtes sûr d’avoir croisé une « coquille », d’envoyer un message en cliquant, en bas de
l’écran, sur votre gauche, presque au centre, sur le signe de couleur verte √ (sâhim ma’anâ fî tashîh al-warrâq).
Les avantages de ce site sont patents. Ne parlons pas de la rapidité, augmentée bien évidemment par l’utilisation d’une
connexion rapide à l’internet. La fiabilité du texte proposé, quoiqu’il soit parfois fautif, n’est pas moindre que celle de
la plupart des éditions papier. D’ailleurs, on trouve désormais en ligne certaines éditions critiques d’ouvrages réputés,
le projet éditorial des administrateurs étant d’augmenter autant que faire se peut les documents de cette nature.
Diverses autres informations, statistiques ou culturelles, peuvent retenir l’attention ou servir de récréation entre deux
consultations plus académiques. La fiabilité de la recherche, effectuée convenablement, est certainement supérieure à
celle du dépouillement manuel, en tous cas incommensurablement plus rapide. On peut dès lors dissocier le plaisir de
lire de la lecture utilitaire. Inconvénients mineurs mais prendre en compte : à certaines heures (notamment entre 16h et
18h), on peut tomber sur des "embouteillages". De même, les fréquentes mises à jour du site conduisent parfois à
l’impossibilité de le consulter.
4) Quelques dictionnaires : le site qui était domicilié à l’adresse http://lexicons.ajeeb.com/Results.asp est désormais
consultable à l’adresse http://qamoos.sakhr.com/. Si vous étiez un habitué de l’adresse précédente, ne vous laissez pas
rebuter par la présentation de ce nouveau site ni par la différence dans le mode de consultation. Pour accéder aux
dictionnaires, cliquez en haut à votre gauche sur « dictionary ». Ensuite, entrez le terme que vous recherchez. La
nouvelle présentation vous permet d’obtenir deux types d’informations : une traduction en anglais et/ou français du
terme recherché, dans ses différentes acceptions et une liste des dictionnaires arabe/arabe dans lesquels ce terme est
expliqué. Vous pouvez soit saisir le sens du terme via la traduction ou approfondir le travail en entrant dans les
différents dictionnaires, en cliquant, chaque fois, sur l’entrée qui vous intéresse. Si vous utilisez cette base pour
travailler des traductions, soyez prudents. Je vous recommande, si vous n’êtes pas tout à fait assuré de la traduction
proposée, de doubler la vérification en vous rendant sur l’un de ces deux sites, gratuits, de dictionnaires bilingues
français anglais : http://dico.isc.cnrs.fr/fr/index_tr.html (vous avez le droit de consulter 500 entrées par jour sur ce
site) ou http://www.lexilogos.com/anglais_langue_dictionnaires.htm (vous constaterez à l’usage que les différents
dictionnaires se complètent utilement et que chacun est plus performant sur tel ou tel plan.
Le site http://qamoos.sakhr.com permet de consulter utilement le Lisân. Toutefois, vous pouvez aussi consulter ce
dernier sur alwaraq, ce par deux biais : le Lisân peut être traité comme un ouvrage parmi d’autres : vous cherchez tel
mot ou telle expression et le moteur vous propose une liste d’ouvrages dont ce célèbre dictionnaire, ou bien vous
pouvez cliquer à droite de la page d’accueil sur la rubrique al-bahth fî Lisân al-‘arab. Dans ce cas, il vous demande
d’entrer la « racine » qui vous intéresse. Il est à noter que la consultation du Lisân sur alwaraq.com est moins rapide
que sa consultation sur qamoos.sakhr.com : le premier affiche le texte de la notice entière à l’intérieur de laquelle vous
rechercherez l’élément qui vous intéresse, le second affiche en couleur les termes sélectionnés et leurs seules
définitions.
5) Un site polyvalent : Le site http://history.al-islam.com est désormais domicilié à http://al-islam.com/arb/. Je regrette
pour ma part ce changement : la nouvelle domiciliation est plus ouvertement idéologique, plus lente et plus lourde à
manier que la précédente. Une partie des sources, celles notamment des dictionnaires bio-biliographiques, n’est plus
accessible actuellement. On peut toujours consulter en ligne le texte coranique (recherche partir d’un mot, d’une
expression ou d’une racine), avec quelques commentaires (certes sélectionnés) du ou des versets recherchés, une
traduction, une sonorisation, etc. De même, on peut toujours consulter les recueils de hadîth sunnites et certains de
leurs commentaires. On accède aussi au texte de la Sîra Nabawiyya. Une partie des entrées proposées concerne les
pratiques et obligations du Musulman pratiquant un islam strict. Dans une perspective de recherche universitaire, il y a
là une documentation non négligeable à traiter évidemment comme toute documentation, avec un esprit critique et une
confrontation à d’autres documents. Textes religieux ou théologiques, exégèse ou catéchèse. Cette documentation est
indispensable pour lire les textes classiques, surtout si on n’a pas bénéficié d’une formation de ce type.
http://history.al-islam.com/Names.asp?year=1
A ces adresses qui, je l’espère, vous seront utiles, vous ajouterez ensuite, au fur et mesure de vos recherches,
notamment sur Google, des sites plus spécialisés en fonction de vos travaux. Tenez, par exemple, moins généraliste
que les précédents mais tout fait intéressant quand on s’interroge sur l’élaboration des légendes hagiographiques
http://www.alnoor-world.com/prophets/7odhor1.htm, etc.
6) Les outils de travail académiques
Par ailleurs, vous pouvez consulter sur http://www.ephe.sorbonne.fr/bibli/islam.htm un annuaire de quelques sites qui
peuvent vous être utiles. Attention ! ce site répond à sa propre logique : recenser les sources virtuelles traitant de
l’islam. Ainsi, alwaraq est présenté de la manière suivante :
AlWaraq
http://www.alwaraq.com
Ce site contient le texte intégral d'un recueil de traditions prophétiques dites forgées (mawdû'ât) :
Al-San'ânî, Al-Mawdû'ât. Le site est supervisé techniquement par M. Mu'tasim Zakkâr et dirigé par M.
Madani, des Emirats Arabes Unis.
Cela doit simplement vous inviter et vous inciter à ne pas hésiter à aller voir les différentes adresses proposées : en
effet, certaines domiciliations correspondent à des sources documentaires plus larges dans lesquelles les auteurs de
l’annuaire retiennent ce qui répond à leur objectif.
Pour finir, je vous recommande avec insistance, avant de plonger dans le monde virtuel, de lire avec attention sur
http://www.mom.fr/guides/ l’introduction et le premier chapitre (A1) de Jean-François Legrain à : « Internet et histoire
: les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, Les pages Internet comme sources de l’histoire du temps présent ». Ce travail
exemplaire sur le plan méthodologique propose une réflexion qui dépasse largement le cadre du guide qu’il présente.
Il vous permettra non seulement d’avoir sur les sources Internet un nouveau regard mais de réfléchir, plus largement,
au traitement de toutes les formes de sources documentaires, y compris les ouvrages académiques ou les écrits du
patrimoine arabo-musulman classique et moderne.
A votre tour de vous laisser porter par la « vague » et de découvrir vos propres adresses…