Entre ciel et roc - Les Salons Donadieu

Transcription

Entre ciel et roc - Les Salons Donadieu
Virginie Barret,
Entre ciel et roc
Vir$nie Banet a su raviver le charme de la belle demeure où elle vit avec sa
f;amilh, I'lûtel de Cunaud, afin de I'offrir à la location pour des réceptions à
la earte, familiales ou professionnelles.
photos:
Yrglie Baret et
Raphaël Bodin
a maîtresse de maison accueille
le visiteur avec un sourire
pétillant
et une franche poignée de main
qui le mettent d'emblée à I'aise, avant
de le faire entrer dans ce lieu à la fois
rare et précieux, authentique et insolite, qu'est l'hôtel de Cunaud.
ll s'agit sans conteste de I'une des
plus belles demeures d'Angers, qui
vaut tant par la qualité de son architecture que par I'attrait du site sur lequel
elle est édifiée. En effet, le bâtiment se
dresse sur I'imposant rocher qui porte
la cité, entre le château et la cathédrale, entre ciel et roc. ll donne, d'un
côté, sur la pittoresque rue Donadieu
de Puycharic, tandis que de I'autre
il domine abruptement la Maine et la
Doutre. Ce qui frappe de prime abord,
lorsque I'on visite cette somptueuse
son usage que le fameux architecte
Jean Delespine édifie en 1543 la rare
galerie qui entoure le jardin sur deux
de ses côtés. La demeure a en effet
longtemps été une maison canoniale,
vouée au recueillement et à I'étude.
Cette tradition se perpétue d'une certaine manière, puisque journées d'études et séminaires sont fréquemment
organisés dans les salons Donadieu.
,
[e choix de t'authenticité]
t
demeure, c'est I'originalité de ce lieu
aux multiples ambiances. Passé l'im-
posant portail, on traverse la cour
d'honneur avant d'accéder à ce temple
de la douceur angevine. Les imposants
salons de réception, qui accueillaient
déjà au XlX" siècle les hôtes du baron
Le Guay, préfet puis sénateur du Maineet-Loire, donnent sur un ravissant
jardin suspendu attenant, oasis campagnarde en plein centre de la ville. On
se plaît à imaginer, au XVl" siècle, un
hôte poète, invitant quelque mignonne
chère à son cæur à aller voir l'éclosion
des roses, autour du charmant puits
Renaissance. Ce scénario pressenti
ne constitue hélas qu'une improbable
chimère, puisqu'à l'époque, l'édifice,
propriété religieuse, hébergeait le digne
Chanoine Jean de Brérond. C'est pour
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Mais ce logis est aussi, et peut-être
avant tout, une maison de famille,
transmise par les femmes depuis sept
générations. C'est au début des années
1990 que Virginie Barret et son époux
Patrick ont décidé de lier leur destin à
celui de I'ancestrale demeure, notamment en rachetant une partie de l'édifice. Ce fut pour Virginie une période
de choix. ll lui était en effet impossible
de continuer à travailler, à élever ses
quatre enfants, tout en s'occupant
d'un si grand bâtiment. Elle dut alors
renoncer, après huit ans d'exercice, à
une carrière dans la banque pour se
consacrer à cette maison.
ll fallut alors créer une société pour I'exploitation des salons. Virginie a fait le