Infection à cytomégalovirus pendant la grossesse
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Infection à cytomégalovirus pendant la grossesse
DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC N° 240, avril 2010 Infection à cytomégalovirus pendant la grossesse Résumé La présente directive clinique a été analysée par le comité de médecine fœto-maternelle et approuvée par le comité exécutif et le Conseil de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. AUTEURS PRINCIPAUX Yoav Yinon, MD, Toronto (Ont.) Dan Farine, MD, Toronto (Ont.) Mark H. Yudin, MD, Toronto (Ont.) COMITÉ DE MÉDECINE FŒTO-MATERNELLE Robert Gagnon, MD (président), Montréal (Québec) Lynda Hudon, MD (co-présidente), Montréal (Québec) Melanie Basso, inf. aut., Vancouver (C.-B.) Hayley Bos, MD, London (Ont.) Marie-France Delisle, MD, Vancouver (C.-B.) Dan Farine, MD, Toronto (Ont.) Savas Menticoglou, MD, Winnipeg (Man.) William Mundle, MD, Windsor (Ont.) Annie Ouellet, MD, Sherbrooke (Québec) Tracy Pressey, MD, Vancouver (C.-B.) Anne Roggensack, MD, Calgary (Alb.) COMITÉ SUR LES MALADIES INFECTIEUSES Mark H. Yudin, MD (président), Toronto (Ont.) Marc Boucher, MD, Montréal (Québec) Eliana Castillo, MD, Vancouver (C.-B.) Andrée Gruslin, MD, Ottawa (Ont.) Deborah M. Money, MD, Vancouver (C.-B.) Kellie Murphy, MD, Toronto (Ont.) Gina Ogilvie, MD, Vancouver (C.-B.) Caroline Paquet, sage-femme aut., Trois-Rivières (Québec) Nancy Van Eyk, MD, Halifax (N.-É.) Julie van Schalkwyk, MD, Vancouver (C.-B.) Tous les membres de comité nous ont fait parvenir une déclaration de divulgation. Mots clés : Congenital infection, cytomegalovirus, CMV, prenatal diagnosis, intrauterine growth restriction, IUGR, microcephaly Objectifs : Analyser les principes du diagnostic prénatal de l’infection congénitale à cytomégalovirus (CMV) et décrire les issues des grossesses affectées. Issues : Prise en charge efficace de l’infection fœtale à la suite d’une infection à CMV maternelle primaire et secondaire pendant la grossesse. Parmi les symptômes néonataux, on trouve le retard de croissance intra-utérin (RCIU), la microcéphalie, l’hépatosplénomégalie, les pétéchies, l’ictère, la choriorétinite, la thrombocytopénie et l’anémie; parmi les séquelles à long terme, on trouve la surdité de perception, la déficience mentale, le retard du développement psychomoteur et la déficience visuelle. La présente directive clinique offre un cadre pour le diagnostic et la prise en charge des infections à CMV soupçonnées. Résultats : Des recherches ont été menées dans Medline en vue d’en tirer les articles publiés en anglais, entre 1966 et 2009, au moyen d’un vocabulaire contrôlé (infection congénitale à CMV) et de mots clés (retard de croissance intra-utérin, microcéphalie) appropriés. Les résultats ont été restreints aux analyses systématiques, aux essais comparatifs randomisés / essais cliniques comparatifs et aux études observationnelles. Les recherches ont été régulièrement mises à jour et leurs résultats ont été incorporés à la directive clinique. La littérature grise (non publiée) a été identifiée par l’intermédiaire de recherches menées dans les sites Web d’organismes s’intéressant à l’évaluation des technologies dans le domaine de la santé et d’organismes connexes, dans des collections de directives cliniques, dans des registres d’essais cliniques et auprès de sociétés de spécialité médicale nationales et internationales. Recommandations La qualité des résultats signalés dans le présent document a été évaluée au moyen des critères d’évaluation des résultats décrits dans le rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau 1). 1. Le diagnostic de l’infection à cytomégalovirus (CMV) maternelle primaire pendant la grossesse devrait être fondé sur l’apparition de novo d’IgG propre au virus dans le sérum d’une femme enceinte qui était auparavant séronégative ou sur la détection d’anticorps IgM spécifiques associés à de l’IgG de faible avidité. (II-2A) 2. En présence d’une infection maternelle primaire, les parents devraient être avisés du risque (de 30 % à 40 %) de transmission intra-utérine et d’infection fœtale, et du risque (de 20 % à 25 %) de voir apparaître des séquelles postnatales lorsque le fœtus est infecté. (II-2A) 3. Le diagnostic prénatal de l’infection à CMV fœtale devrait être fondé sur l’amniocentèse, laquelle devrait être menée au moins sept semaines à la suite du moment présumé de l’infection e maternelle et après la 21 semaine de gestation. Cet intervalle est important puisqu’il faut de cinq à sept semaines à la suite de l’infection fœtale et de la réplication subséquente du virus dans Ce document fait état des percées récentes et des progrès cliniques et scientifiques à la date de sa publication et peut faire l’objet de modifications. Il ne faut pas interpréter l’information qui y figure comme l’imposition d’un mode de traitement exclusif à suivre. Un établissement hospitalier est libre de dicter des modifications à apporter à ces opinions. En l’occurrence, il faut qu’il y ait documentation à l’appui de cet établissement. Aucune partie de ce document ne peut être reproduite sans une permission écrite de la SOGC. APRIL JOGC AVRIL 2010 l 355 DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC le rein pour qu’une quantité détectable de virus soit sécrétée dans le liquide amniotique. (II-2A) 4. Le diagnostic de l’infection secondaire devrait être fondé sur une hausse considérable du titre des anticorps IgM avec ou sans la présence d’anticorps IgM spécifiques et en présence d’IgG de forte avidité. Dans les cas établis d’infection secondaire, le recours à l’amniocentèse peut être envisagé, mais le rapport risque–avantage est différent en raison du faible taux de transmission. (III-C) 5. À la suite d’un diagnostic d’infection à CMV fœtale, des examens échographiques en série devraient être menés toutes les deux à quatre semaines afin de demeurer à l’affût des anomalies échographiques qui pourraient contribuer à la détermination du pronostic fœtal; cependant, il est important d’être conscient que l’absence de constatations échographiques ne garantit pas l’obtention d’une issue normale. (II-2B) 6. La détermination quantitative de l’ADN de CMV dans le liquide amniotique peut contribuer à la prédiction de l’issue fœtale. (II-3B) 7. Le dépistage sérologique systématique du CMV chez les femmes enceintes n’est actuellement pas recommandé. (III-B) 8. Le dépistage sérologique du CMV peut être envisagé chez les femmes qui en viennent à présenter des symptômes grippaux pendant la grossesse ou à la suite de la détection de signes échographiques semblant indiquer une infection à CMV. (III-B) 9. Les femmes séronégatives œuvrant dans le domaine de la santé et des soins aux enfants peuvent se voir offrir un suivi sérologique pendant la grossesse. Un suivi peut également être envisagé dans le cas des femmes enceintes séronégatives qui comptent un enfant en bas âge fréquentant une garderie. (III-B) J Obstet Gynaecol Can 2010;32(4):355–362 INTRODUCTION L e cytomégalovirus est la cause la plus courante d’infection intra-utérine, se manifestant dans de 0,2 % à 2,2 % de toutes les naissances vivantes, et constitue une cause courante de la surdité de perception et de la déficience mentale1,2. La plupart des gens en santé qui contractent le CMV à la suite de la naissance ne connaissent que peu ou pas de symptômes; ils n’en connaissent pas non plus de séquelles à long terme. Certaines personnes connaissent un syndrome ressemblant à la mononucléose et présentent des symptômes tels qu’un malaise, une fièvre persistante, une myalgie, une lymphadénopathie cervicale et, moins couramment, une pneumonie et une hépatite3. À la suite de l’infection primaire, définie comme étant une infection à CMV chez une personne auparavant séronégative, le virus devient inactif et subsiste dans un état latent, à partir duquel il peut être réactivé. Une telle réactivation est désignée comme étant une infection récurrente (secondaire)4. De surcroît, il semble y avoir plusieurs souches de CMV pouvant infecter l’homme; la réinfection est donc possible, même chez les personnes immunocompétentes. Ainsi, l’infection secondaire, définie comme étant l’excrétion intermittente du virus en présence d’une immunité de l’hôte, pourrait être attribuable à la réactivation d’un virus endogène ou à l’exposition à une nouvelle souche du virus provenant d’une source exogène. Il est impossible de différencier ces deux types d’infection secondaire au moyen de la sérologie; seule l’analyse moléculaire des isolats viraux le permet3–5. La séroconversion survient dans de 1 % à 4 % de toutes les grossesses et sa fréquence est accrue chez les femmes de faible statut socioéconomique ou dont l’hygiène personnelle est médiocre6,7. Les infections congénitales sont le résultat de la transmission transplacentaire du CMV. La transmission au fœtus peut survenir en raison d’une infection maternelle primaire ou secondaire. La probabilité de la transmission intra-utérine à la suite d’une infection primaire pendant la grossesse se situe entre 30 % et 40 %1,8, par comparaison avec seulement 1 % à la suite d’une infection secondaire1,8. De 10 % à 15 % des enfants présentant une infection congénitale connaîtront des symptômes à la naissance, dont le retard de croissance intra-utérin, la microcéphalie, l’hépatosplénomégalie, les pétéchies, l’ictère, la choriorétinite, la thrombocytopénie et l’anémie; de 20 % à 30 % d’entre eux en décéderont, dans la plupart des cas en raison d’une coagulation intravasculaire disséminée, d’un dysfonctionnement hépatique ou d’une surinfection bactérienne8–10. La plupart des enfants présentant une infection congénitale (de 85 % à 90 %) ne connaissent aucun symptôme à la naissance; cependant, de 5 % à 15 % d’entre eux en viendront à présenter des séquelles telles que la surdité de perception, le retard du développement psychomoteur et la déficience visuelle11,12. DIAGNOSTIC PRÉNATAL ABRÉVIATIONS CMV Cytomégalovirus PCR Amplification en chaîne par polymérase RCIU Retard de croissance intra-utérin 356 l APRIL JOGC AVRIL 2010 La détermination de l’infection maternelle primaire et secondaire par dépistage sérologique constitue la première étape du diagnostic prénatal de l’infection congénitale à CMV12. Dans le cas des femmes chez lesquelles la présence d’une infection à CMV a été prouvée, la deuxième étape consiste à identifier l’infection fœtale par la tenue de tests prénatals non effractifs (examen échographique) et effractifs (amniocentèse)12 (Figure). Infection à cytomégalovirus pendant la grossesse Tableau 1. Critères d’évaluation des résultats et de classification des recommandations, fondés sur ceux du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs Niveaux de résultats* Catégories de recommandations† I: Résultats obtenus dans le cadre d’au moins un essai comparatif convenablement randomisé. A. On dispose de données suffisantes pour appuyer la mesure clinique de prévention. II-1 : Résultats obtenus dans le cadre d’essais comparatifs non randomisés bien conçus. B. On dispose de données acceptables pour appuyer la mesure clinique de prévention. II-2 : Résultats obtenus dans le cadre d’études de cohortes (prospectives ou rétrospectives) ou d’études analytiques cas-témoins bien conçues, réalisées de préférence dans plus d’un centre ou par plus d’un groupe de recherche. C. Les données existantes sont contradictoires et ne permettent pas de formuler une recommandation pour ou contre l’usage de la mesure clinique de prévention; cependant, d’autres facteurs peuvent influer sur la prise de décision. II-3 : Résultats découlant de comparaisons entre différents moments ou différents lieux, ou selon qu’on a ou non recours à une intervention. Des résultats de première importance obtenus dans le cadre d’études non comparatives (par exemple, les résultats du traitement à la pénicilline, dans les années 1940) pourraient en outre figurer dans cette catégorie. III : Opinions exprimées par des sommités dans le domaine, fondées sur l’expérience clinique, études descriptives ou rapports de comités d’experts. D. On dispose de données acceptables pour déconseiller la mesure clinique de prévention. E. On dispose de données suffisantes pour déconseiller la mesure clinique de prévention. L. Les données sont insuffisantes (d’un point de vue qantitatif ou qualitatif) et ne permettent pas de formuler une recommandation; cependant, d’autres facteurs peuvent influer sur la prise de décision. *La qualité des résultats signalés dans les présentes directives cliniques a été établie conformément aux critères d’évaluation des résultats présentés dans le Rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs38. †Les recommandations que comprennent les présentes directives cliniques ont été classées conformément à la méthode de classification décrite dans le Rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventif38. Diagnostic de l’infection maternelle Revello et Gerna13 affirment ce qui suit : Le diagnostic d’infection à CMV primaire est établi lorsque la séroconversion est documentée, c’est-à-dire l’apparition de novo d’IgG propre au virus dans le sérum d’une femme enceinte qui était auparavant séronégative. Cependant, une telle approche n’est faisable que lorsqu’un programme de dépistage est adopté et que les femmes séronégatives sont identifiées et font l’objet d’un monitorage prospectif13 [ou lorsque des échantillons sériques maternels sont conservés]. Lorsque l’état immunitaire prégrossesse est inconnu, la détermination de l’infection à CMV primaire devrait être fondée sur la détection d’anticorps IgM spécifiques. Toutefois, l’IgM peut également être détectée dans 10 % des infections récurrentes14 et pendant des mois à la suite de l’infection primaire15. Ainsi, le groupe de femmes désignées comme étant séropositives pour ce qui est du CMV-IgM pourrait compter des femmes présentant une infection primaire contractée avant la grossesse et quelques femmes connaissant des infections récurrentes16. L’étude de l’avidité de l’IgG peut aider à distinguer l’infection primaire de l’infection passée ou récurrente et à déterminer le moment où l’infection est survenue13,17. Tableau 2 Résultats échographiques indiquant une infection congénitale à CMV RCIU Ventriculomégalie cérébrale Microcéphalie Calcifications intracrâniennes Ascite / épanchement pleural Anasarque fœtoplacentaire Oligohydramnios / polyhydramnios Intestins hyperéchogènes Calcifications hépatiques Cette étude est fondée sur l’observation que l’IgG de faible avidité propre au virus est produite pendant les premiers mois à la suite de l’apparition de l’infection, tandis qu’un processus de maturation subséquent génère des anticorps d’avidité de plus en plus accrue. Les anticorps IgG de forte avidité ne sont détectés que chez les sujets présentant une infection à CMV éloignée ou récurrente. Les degrés d’avidité sont signalés sous la forme d’un indice d’avidité, lequel exprime le pourcentage d’IgG lié à l’antigène à la suite du traitement au moyen d’agents dénaturants13. APRIL JOGC AVRIL 2010 l 357 DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC Algorithme du diagnostic prénatal d’infection à CMV congénitale Un indice d’avidité > 60 % évoque fortement une infection passée ou secondaire, tandis qu’un indice d’avidité < 30 % évoque fortement une infection primaire récente (durée < 3 mois)17. Ainsi, le diagnostic sérologique d’une infection à CMV primaire pendant la grossesse est documenté par la séroconversion (l’apparition d’anticorps IgM propres au CMV chez une femme auparavant séronégative) ou la détection d’anticorps IgM spécifiques associés à des IgG de faible avidité. Les femmes qui présentent des anticorps IgM spécifiques détectables sans anticorps IgM avant la grossesse et une hausse considérable du titre des anticorps IgM avec ou sans la présence d’anticorps IgM spécifiques et en présence d’IgG de forte avidité peuvent être classées comme ayant une infection récurrente18. 358 l APRIL JOGC AVRIL 2010 Diagnostic de l’infection fœtale Puisque la transmission intra-utérine du virus ne survient que dans de 30 % à 40 % des grossesses chez les femmes présentant une infection primaire et selon un taux considérablement plus faible chez les femmes présentant une infection secondaire, il est important de déterminer si le fœtus est infecté dans les cas prouvés d’infection maternelle. Les résultats échographiques sont utiles mais non diagnostiques, parce que le CMV partage certaines caractéristiques avec d’autres infections intra-utérines et maladies fœtales. Qui plus est, ces anomalies sont constatées chez moins de 25 % des fœtus infectés19. Parmi les résultats échographiques indiquant une infection fœtale à CMV les plus fréquemment signalés, on trouve le retard de croissance intra-utérine, la ventriculomégalie cérébrale, l’ascite, les Infection à cytomégalovirus pendant la grossesse calcifications intracrâniennes, le caractère anormal du volume de liquide amniotique (habituellement l’oligohydramnios), la microcéphalie, les intestins hyperéchogènes, l’anasarque fœtoplacentaire, l’épanchement pleural et les calcifications hépatiques19–21 (Tableau 2). En raison de sa sensibilité et de sa spécificité élevées, l’isolement du CMV à partir du liquide amniotique a été reconnue comme étant l’étalon-or pour ce qui est du diagnostic prénatal de l’infection fœtale à CMV9,13,22. Pour obtenir la sensibilité la plus élevée, l’amniocentèse devrait être menée après au moins sept semaines à la suite de l’apparition de l’infection maternelle et après la 21e semaine de gestation, et ce, parce qu’une quantité détectable de virus n’est sécrétée dans le liquide amniotique que de cinq à sept semaines à la suite de l’infection fœtale et de la réplication du virus dans le rein9,16,23. On a maintes fois signalé que les interventions de diagnostic prénatal menées trop peu de temps à la suite de l’apparition de l’infection maternelle donnaient lieu à un risque substantiel de résultats faux négatifs24–26. Le diagnostic d’infection fœtale à CMV devrait être fondé sur les résultats de la mise en culture de prélèvements de liquide amniotique et de tests PCR menés sur ceux-ci. L’isolement du CMV peut être effectué par mise en culture conventionnelle des fibroblastes ou au moyen de la technique du flacon cylindrique, laquelle utilise les anticorps monoclonaux de la principale protéine précoce p72 immédiate et permet la détection du virus de 16 à 24 heures à la suite du prélèvement de liquide amniotique23,27,28. Le diagnostic de l’infection fœtale par dépistage de l’IgM fœtal n’est pas recommandé, et ce, non seulement en raison du risque qui est associé à la cordocentèse, mais également en raison du fait que de nombreux fœtus infectés à CMV n’en viennent à présenter des IgM spécifiques que tard pendant la grossesse, ce qui résulte en une faible sensibilité5,25. Bien qu’il soit accepté que l’amniocentèse s’avère justifiée en présence d’une infection maternelle à CMV primaire en raison du risque élevé d’infection fœtale, il n’existe aucun consensus quant à la question de savoir si l’on doit mener des études virologiques sur le liquide amniotique dans les cas d’infection secondaire, soit lorsque le risque d’infection fœtale est faible. Cependant, plusieurs cas d’infection secondaire s’accompagnant de graves séquelles sont décrits dans la littérature; ainsi, la tenue d’une amniocentèse aux fins du diagnostic prénatal de l’infection fœtale peut être envisagée, même dans les cas d’infection secondaire3,29. Marqueurs pronostiques de la maladie à CMV Le fait que les résultats positifs des tests menés sur le liquide amniotique (tels que l’isolement viral et la PCR) ne permettent pas de distinguer entre les enfants qui présenteront des symptômes à la naissance et ceux qui n’en présenteront pas constitue l’une des principales limites du diagnostic prénatal de l’infection à CMV. La gravité des anomalies détectées par échographie peut contribuer à la détermination du pronostic fœtal; cependant, même si l’échographie ne révèle rien, cela ne garantit pas l’obtention d’une issue normale. Une fois l’infection fœtale diagnostiquée, des examens échographiques en série devraient être menés toutes les deux à quatre semaines afin de demeurer à l’affût des symptômes de l’infection à CMV (Tableau 2) qui pourraient contribuer à en prédire l’issue. Les échographies de suivi devraient être menées dans un laboratoire qui est en mesure de diagnostiquer les anomalies décrites au Tableau 2 et, de préférence, dans un centre spécialisé. L’IRM fœtale peut améliorer l’évaluation pronostique, particulièrement lorsque des anomalies cérébrales sont détectées par échographie. Toutefois, le rôle de l’IRM fœtale pour ce qui est de l’offre de renseignements utiles sur les fœtus présentant une infection à CMV reste toujours à déterminer30,31. La signification clinique de la charge virale du liquide amniotique à titre de facteur pronostique a fait l’objet de plusieurs études, lesquelles ont démontré que les valeurs de la charge d’ADN de CMV dans le liquide amniotique étaient considérablement plus élevées dans le groupe des fœtus symptomatiques que dans le groupe des fœtus asymptomatiques32. Cependant, on a constaté qu’un grand nombre de valeurs chevauchaient les deux groupes33,34; ainsi, le rôle de la détermination quantitative d’ADN de CMV dans le liquide amniotique à titre de facteur pronostique de la maladie à CMV demeure toujours à confirmer. TRAITEMENT PRÉNATAL ET PRÉVENTION DE L’INFECTION CONGÉNITALE À CMV Malgré les percées dans le domaine du diagnostic de l’infection fœtale à CMV, nous ne disposons d’aucun traitement efficace et l’option de l’interruption de grossesse est souvent évoquée lorsqu’une infection fœtale est détectée par échographie ou amniocentèse, ou lorsque l’on détermine ou que l’on soupçonne qu’un fœtus est affecté. Une récente étude de cohorte prospective multicentrique qui portait sur 157 femmes enceintes présentant une infection à CMV primaire confirmée a évalué l’utilisation de globuline hyperimmune propre à CMV dans la prise en charge et la prévention de l’infection fœtale à CMV32. Quarante-cinq femmes ont connu une infection primaire plus de six semaines avant leur participation à l’étude et ont subi une amniocentèse; le CMV a été détecté dans leur liquide amniotique. Trente et une de ces femmes ont choisi de recevoir un traitement intraveineux au moyen de APRIL JOGC AVRIL 2010 l 359 DIRECTIVE CLINIQUE DE LA SOGC globuline hyperimmune propre à CMV (200 U par kg de poids maternel). Quatorze femmes ont refusé le traitement à la globuline hyperimmune et sept d’entre elles ont accouché d’enfants qui étaient symptomatiques à la naissance. En revanche, seule une des 31 femmes traitées a accouché d’un enfant présentant une maladie à CMV clinique à la naissance, et ce, bien que 15 d’entre elles aient porté des fœtus présentant des signes échographiques de la maladie à CMV32. Au sein du groupe « prévention », 37 femmes ont reçu de la globuline hyperimmune, 6 (16 %) d’entre elles ont accouché d’enfants présentant une infection à CMV congénitale, par comparaison avec 19 des 47 femmes (40 %) n’ayant pas reçu de globuline hyperimmune. Aucun effet indésirable n’a été constaté en ce qui concerne la globuline hyperimmune32. Ces résultats offrent une mesure potentielle pour assurer la prise en charge et la prévention de l’infection à CMV congénitale. Cependant, il ne s’agissait pas d’un essai comparatif randomisé et la tenue d’autres études s’avère nécessaire avant que cette stratégie puisse être adoptée à grande échelle. En ce qui concerne le traitement postnatal, certains résultats laissent entendre que le traitement au ganciclovir des nouveau-nés présentant une infection à CMV congénitale symptomatique pourrait jouer un rôle bénéfique limité. Quelques études ont démontré une certaine amélioration de l’audition et une détérioration moindre de celle-ci chez les nouveau-nés traités au ganciclovir33–35. L’objectif absolu, dans le domaine de la prévention de l’infection à CMV congénitale, est la mise au point d’un vaccin qui serait administré aux femmes séronégatives en âge de procréer afin de prévenir l’apparition d’une infection à CMV primaire pendant la grossesse. Jusqu’à ce qu’un vaccin efficace soit disponible, on trouve, parmi les recommandations formulées à l’endroit des femmes enceintes séronégatives en ce qui concerne l’infection à CMV, ce qui suit : la pratique d’une bonne hygiène personnelle, comme le fait d’éviter les contacts intimes avec les sécrétions salivaires et l’urine issues de jeunes enfants, et celle de bien se laver les mains après avoir changé des couches et essuyer des sécrétions33. Malgré notre hypothèse selon laquelle la modification des comportements protecteurs permettrait de prévenir la transmission enfant-mère du CMV pendant la grossesse, Adler et coll. ne sont pas parvenus à démontrer quelque avantage que ce soit en ce qui concerne une telle intervention34. Cependant, leurs données ont également démontré que l’intervention s’avérait plus efficace pendant la grossesse qu’avant celle-ci, et ce, en raison du fait que les femmes enceintes sont plus motivées à se conformer aux recommandations que les femmes qui ne sont pas enceintes35. 360 l APRIL JOGC AVRIL 2010 La question du dépistage Le dépistage du CMV au moyen de la sérologie fait depuis toujours l’objet d’un débat. Le dépistage sérologique systématique des femmes enceintes n’a jamais été recommandé par quelque autorité de santé publique que ce soit13. Le dépistage, lorsque l’on y a recours, devrait être mené aux débuts de la grossesse ou même avant une grossesse planifiée. Lorsqu’une femme est séronégative, des examens devraient être menés à répétition pendant la grossesse en présence de soupçons cliniques. Toutefois, les maladies pour lesquelles un dépistage est mené avant la grossesse sont habituellement celles contre lesquelles une immunisation peut être offerte (comme la rubéole et la varicelle); il n’existe actuellement pas de moyen sûr et efficace de procurer une immunisation contre le CMV. De surcroît, puisque des options de traitement prénatal efficaces ne sont toujours pas disponibles, les choix s’offrant aux femmes qui portent un enfant présentant une maladie ou une infection à CMV se limitent à l’interruption facultative de la grossesse ou à l’observation non interventionniste jusqu’à l’accouchement. Toutefois, le dépistage prénatal offre l’occasion de sensibiliser les femmes aux comportements à éviter; des mesures préventives peuvent alors être proposées aux femmes séronégatives36. Qui plus est, la détermination systématique des anticorps peut, particulièrement lorsqu’elle est menée avant la grossesse, contribuer à faire la distinction entre les infections primaire et secondaire dans les cas d’infection à CMV soupçonnées pendant la grossesse29. Naessens et coll. ont évalué un programme de dépistage du CMV dans le cadre duquel le dépistage sérologique était mené au cours de la première consultation prénatale; ils ont indiqué qu’un tel dépistage permettait la détection de 82 % de toutes les infections à CMV congénitales37. Quoi qu’il en soit, le dépistage sérologique systématique du CMV chez toutes les femmes enceintes, afin d’identifier celles qui ont contracté une infection primaire pendant la grossesse, n’est actuellement pas recommandé. Ainsi, le dépistage sérologique du CMV ne devrait être mis en œuvre que chez les femmes qui en viennent à présenter des symptômes grippaux pendant la grossesse ou à la suite de la détection de signes échographiques semblant indiquer une infection à CMV et ne pouvant être expliqués par d’autres causes (insuffisance placentaire, dans le cas du RCIU et de l’oligohydramnios, et anémie fœtale, dans le cas de l’ascite, etc.). RÉSUMÉ L’infection à CMV congénitale est la principale cause infectieuse de la déficience mentale et de la surdité de perception. Une fois le diagnostic d’infection à CMV maternelle primaire établi, la présence d’une infection fœtale peut être déterminée avec précision par Infection à cytomégalovirus pendant la grossesse amniocentèse. Dans les cas d’infection fœtale, l’offre d’un counseling prénatal s’avère difficile en raison des limites entravant notre capacité d’en prédire l’issue. Puisque de 20 % à 25 % des fœtus infectés connaîtront des séquelles, l’interruption de grossesse devrait faire l’objet de discussions à titre d’une des options possibles en ce qui concerne la prise en charge. À l’heure actuelle, le dépistage sérologique systématique de toutes les femmes enceintes n’est pas recommandé; de plus, le dépistage sérologique du CMV ne devrait être mis en œuvre que chez les femmes qui en viennent à présenter des symptômes grippaux pendant la grossesse ou à la suite de la détection de signes échographiques semblant indiquer une infection à CMV. Recommandations La qualité des résultats signalés dans le présent document a été évaluée au moyen des critères d’évaluation des résultats décrits dans le rapport du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Tableau 1). 1. Le diagnostic de l’infection à cytomégalovirus (CMV) maternelle primaire pendant la grossesse devrait être fondé sur l’apparition de novo d’IgG propre au virus dans le sérum d’une femme enceinte qui était auparavant séronégative ou sur la détection d’anticorps IgM spécifiques associés à de l’IgG de faible avidité. (II-2A) 2. En présence d’une infection maternelle primaire, les parents devraient être avisés du risque (de 30 % à 40 %) de transmission intra-utérine et d’infection fœtale, et du risque (de 20 % à 25 %) de voir apparaître des séquelles postnatales lorsque le fœtus est infecté. (II-2A) 3. Le diagnostic prénatal de l’infection à CMV fœtale devrait être fondé sur l’amniocentèse, laquelle devrait être menée au moins sept semaines à la suite du moment présumé de l’infection maternelle et après la 21e semaine de gestation. Cet intervalle est important puisqu’il faut de cinq à sept semaines à la suite de l’infection fœtale et de la réplication subséquente du virus dans le rein pour qu’une quantité détectable de virus soit sécrétée dans le liquide amniotique. (II-2A) 4. Le diagnostic de l’infection secondaire devrait être fondé sur une hausse considérable du titre des anticorps IgM avec ou sans la présence d’anticorps IgM spécifiques et en présence d’IgG de forte avidité. Dans les cas établis d’infection secondaire, le recours à l’amniocentèse peut être envisagé, mais le rapport risque–avantage est différent en raison du faible taux de transmission. (III-C) 5. À la suite d’un diagnostic d’infection à CMV fœtale, des examens échographiques en série devraient être menés toutes les deux à quatre semaines afin de demeurer à l’affût des anomalies échographiques qui pourraient contribuer à la détermination du pronostic fœtal; cependant, il est important d’être conscient que l’absence de constatations échographiques ne garantit pas l’obtention d’une issue normale. (II-2B) 6. La détermination quantitative de l’ADN de CMV dans le liquide amniotique peut contribuer à la prédiction de l’issue fœtale. (II-3B) 7. Le dépistage sérologique systématique du CMV chez les femmes enceintes n’est actuellement pas recommandé. (III-B) 8. Le dépistage sérologique du CMV peut être envisagé chez les femmes qui en viennent à présenter des symptômes grippaux pendant la grossesse ou à la suite de la détection de signes échographiques semblant indiquer une infection à CMV. (III-B) 9. Les femmes séronégatives œuvrant dans le domaine de la santé et des soins aux enfants peuvent se voir offrir un suivi sérologique pendant la grossesse. Un suivi peut également être envisagé dans le cas des femmes enceintes séronégatives qui comptent un enfant en bas âge fréquentant une garderie. (III-B) RÉFÉRENCES 1. Stagno S, Pass RF, Cloud G, Britt WJ, Henderson RE, Walton PD et coll. « Primary cytomegalovirus infection in pregnancy. Incidence, transmission to fetus, and clinical outcome », JAMA, vol. 256, 1986, p. 1904–8. 2. Pultoo A, Jankee H, Meetoo G, Pyndiah MN, Khittoo G. « Detection of cytomegalovirus in urine of hearing-impaired and mentally retarded children by PCR and cell culture », J Commun Dis, vol. 32, 2000, p. 101–8. 3. Gaytant MA, Steegers EA, Semmekrot BA, Merkus HM, Galama JM. « Congenital cytomegalovirus infection: review of the epidemiology and outcome », Obstet Gynecol Surv, vol. 57, 2002, p. 245–56. 4. 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