Reuters Sur la ligne de front en RDC, armée et rebelles se font face
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Sur la ligne de front en RDC, armée et rebelles se font face Reuters Nord-Kivu, RDC, 2008-11-12 (Reuters) - New Page 1 Sur la ligne de front en RDC, armée et rebelles se font face par Reuters Mercredi 12 novembre 2008. Nous sommes, mercredi, sur la ligne de front du Nord-Kivu où rebelles tutsis du général déchu Laurent Nkunda et militaires gouvernementaux des FARDC se font face à 200 mètres de distance, en pleine brousse verdoyante au pied du Nyiragongo, un volcan d'où s'échappent des fumées. Les deux soldats, une balle logée dans la tête, ont trouvé la mort lors d'un vif échange d'artillerie, de mortier et de mitrailleuse mardi soir, à quelques kilomètres du camp de réfugiés de Kibati où s'entassent 80.000 civils déracinés par les combats. Les casques bleus de la Monuc ont dépêché des hélicoptères pour tenter d'enrayer une nouvelle flambée de violence sur la ligne de front à une quinzaine de km au nord de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. "On essaie de les séparer pour empêcher toute nouvelle escalade des combats", explique le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich, porte-parole militaire de la Mission des Nations unies au Congo. Les responsables de l'Onu réclament du Conseil de sécurité l'envoi de 3.000 soldats et policiers supplémentaires en RDC, qui viendraient s'ajouter aux 17.000 présents. Mais les Quinze sont divisés sur la question et même en cas de feu vert du Conseil, il faudrait au moins deux mois pour les acheminer sur place. RÉCUPÉRER LES CORPS Sur la ligne de front, le capitaine Patrick, qui obéit au général Nkunda, affirme que ses hommes ont tué entre 30 et 40 soldats gouvernementaux lors des combats de mardi. Leurs corps, précise-t-il, sont "quelque part en brousse". Ses combattants sont tapis dans les broussailles de chaque côté de la route qu'empruntent de rares véhicules et passants. Un hélicoptère de la Monuc fait entendre le cliquetis de ses pales au-dessus de nos têtes. A 200 m de là, son homologue des FARDC, le lieutenant Dashmadida Sangolo, n'avoue que deux morts dans ses rangs et évoque des pertes bien plus lourdes chez les rebelles nkundistes du Conseil national pour la défense du peuple. "Le CNDP nous a attaqués en début de soirée au lance-roquettes RPG et au fusil mitrailleur AK-47. Ils ont dévalé sur nous à une centaine de mètres d'ici", précise l'officier de l'armée régulière qui attend toujours le feu vert de ses supérieurs pour récupérer les corps de ses soldats tués. "Nous devons faire pression sur tous les belligérants pour qu'ils ne reprennent pas les combats", explique le colonel Dietrich. Mardi, le responsable du département des opérations de maintien de la paix de l'Onu, le Français Alain Le Roy, a déclaré à la presse qu'à son avis, beaucoup de pays membres du Conseil de sécurité soutenaient l'idée d'un renforcement des effectifs de la Monuc malgré des réserves initiales. Pour nombre de Congolais, très critiques sur l'incapacité des casques bleus à empêcher des exactions contre des civils par le passé, ces renforts, s'ils se matérialisent, arriveront de toutes façons trop tard. "Envoyer des soldats est une chose, mais les casques bleus étaient présents à Kiwanja (NDLR: localité située au nord de Kibati et théâtre, la semaine dernière, de graves violences contre les civils lors de l'offensive rebelle contre les milices Maï-Maï) et n'ont rien fait", observe Gilbert Ndinurwando, qui préside une association de civils déplacés près de Kibati. "Ce qu'il faut, c'est dépêcher des soldats capables d'intervenir."