Mercredi - Fantastic Nobody : Bonjour veaux, vaches, cochons

Transcription

Mercredi - Fantastic Nobody : Bonjour veaux, vaches, cochons
Mercredi - Fantastic Nobody :
Bonjour
veaux,
vaches,
cochons....
Le
groupe
Fantastic
Nobody,
formé en 2010, est composé de
super héros incognitos avec des
noms d’animaux : Bunny
à la
basse, Fish pour le chant et
Birdy à
la batterie. Let’s
dance! Leur son animal est
métissé et très rythmique. On
ressent
sauvagement
des
influences rock mais aussi de pop et de disco avec une touche
d’électro (clavier), apportée par Mel Fish la clubbeuse.
Mélanie Fish c’est une frenchy, plasticienne, qui chante en
français mais pas comme une vache espagnole. Elle est comme un
poisson dans l’univers du lapin et du petit oiseau qui avaient
fondé le groupe Asyl (1) en 1995.
Les 3 fantastiques aiment à
imposer leur rythme efficace,
leur univers
frais et azimuté
et le flow de leurs mots sur des
images. Breath est ainsi une des
chansons qui figure sur la B.O
de «Tout ce qui brille»(2). Très
aboutie et planante cette
chanson est de celle qui vous
trotte en tête et vous ravigote.
alt : Noomiz
Sex toy a quant à elle été
composée dans le but de rythmer
le générique d’un reportage
signé par Canal+ au sujet de la
masturbation
féminine : «Les Branleuses» (3).
Sa légèreté et son super gimmick
nous font ronronner de plaisir.
alt : Noomiz
En 2012, Fantastic Nobody signera la totalité de la Bande
Originale du film « Nous York » (4). Des extraits musicaux
sont attendus et de pied ferme pour le mois d’ avril.
Un petit groupe, par le nombre de protagonistes mais un grand
groupe pour la carrière qu’on leur souhaite de faire dans la
jungle du star system, une fois qu’ils auront gagné un peu en
maturité.
Notes :
(1) Asyl : Groupe de rock français formé en 1995 à La Rochelle
composé de Nicolas Freidline, de son frère Benjamin
(aujourd’hui membres de Fantastic Nobody), d’Antoine de SaintAntoine et de Mathieu Lescop.
(2) « Tout ce qui brille » Comédie française réalisée par
Géraldine Nakache, Hervé Mimran avec Leïla Bekhti, Géraldine
Nakache et Audrey Lamy (2010).
(3) « Les Branleuses » Documentaire diffusé le 06/07/2011 par
la chaîne cryptée Canal+ et réalisé par Frédérique Barraja
(photographe).
(4) « Nous York » Comédie française réalisée par Géraldine
Nakache et Hervé Mimran dont la sortie sur grand écran est
annoncée pour le 7 novembre 2012. Ce film réuni à nouveau
Leïla Bekhti et Géraldine Nakache.
(5) La Laitière et le Pot au lait, Fable de La Fontaine :
« Adieu veaux, vaches, cochons, couvées » signifie perdre ses
illusions.
Lundi - Drive : J'te dépose ?
Dans la salle et à l’écran, la course poursuite a démarré.
Spectateur bien attaché. Prêt à recevoir une claque visuelle.
Pas besoin d’attendre très longtemps, les premières images
donnent le ton.
Une réalisation à couper le souffle, une photo à rendre jaloux
un Jean-Pierre Jeunet.
Et un Ryan Gosling en cascadeur pilote, épatant.
A l’image de sa voiture. Un extérieur lustré, polissé. Mais
qui cache bien son jeu, et peut se montrer hargneux, haineux,
violent.
« A real hero » en somme …
Dépêchez-vous d’aller prendre votre claque sur un grand écran,
il sera bientôt trop tard, et vous devrez vous rabattre sur un
morne écran de télévision …
A noter toutefois la petite faiblesse au niveau de la synchro
son … (n’est-ce pas Ben ?)
Week-end - Et que le vaste
monde poursuive sa course
folle...
Le 7 août 1974, un funambule tire un câble entre les Twin
Towers et offre à New York ébahie le spectacle de sa
traversée. Au même moment un moine qui consacre sa vie à
améliorer celles des prostituées du Bronx trouve la mort dans
un accident de voiture. A ses côtés Jazzlyn, l’une d’entre
elles laisse derrière elle deux petites filles. Elle tapinait
depuis sa plus tendre enfance entre sa mère et les cuillères
d’héro… Ces petites vies encastrées les unes dans les autres
offrent au lecteur un somptueux panel d’odeurs et de couleurs
new-yorkaises.
Odeur de l’argent, odeur de la crasse, vue vertigineuse.
Cet assemblage de petits destins est à l’image de la ville qui
les abrite. Grandiose. Le titre de ce roman emprunté au poème
d’Alfred Lord Tennyson, Locksley Hall : « Et que le vaste
monde poursuive sa course folle vers d’infinis changements… »
donne le ton. S’en suit un grand roman.
Tout était fabuleux, y compris les décentes et la déprime […]
Je n’ai pas peur de le dire : les taxis se battaient pour
moi. Mais la vie nocturne me vidait, la me jaunissait les
dents, j’avais le regard voilé. Parfois mes yeux avaient
pratiquement la couleur de mes cheveux. Une drôle de
sensation ça, quand la vie vous quitte par le cuir chevelu.
Un drôle de fourmillement.
Colum McCann, Et que le vaste monde poursuive sa course folle
Editions Belfond, 2009, 20€90
Jeudi - Barbie K.O
Battre sa femme, un devoir conjugal
L’artiste et collectionneuse d’images Céline Delas, a conçu
une série de tableaux collages sur le thème : « Barbie au
tapis », décidant que les héroïnes Betty Page, symbole de la
libération sexuelle et Wonderwoman auraient enfin la victoire
sur Barbie, femme objet imposée par la société. C’est la
représentation de la femme qui est ici dénoncée, à travers le
détournement de l’imagerie la concernant.
Des toiles dans lesquelles elle évoque avec force les
violences faites aux femmes, le sexisme, les tâches ménagères,
l’enfermement religieux… » on me dit souvent qu’il y a une
certaine violence dans mes toiles, ça ne m’est pas apparu. Il
y a par contre des revendications et des choses à dire, ça
oui! »
kiss me
Exposition à la librairie Violette and Co, Paris 11ème, jusqu’au
4 mars. Entrée libre.
Mercredi - Boulbar - Highway
to... America
C’est dans la salle du Réservoir
que se tient la soirée «We are
The Lions». C’est dans cette
cale de bateau baroque délattée
aménagée de bric et de broc et
de miroirs au lustre d’antan,
que nous avons voyagé avec
Bertrand Boulbar. Cet artiste
français, auteur, compositeur et
interprète a entrepris un road trip entre New York et San
Francisco : 8000 kilomètres… pas loin de 5000 miles sur
l’asphalte. Armé de sa guitare de son harmonica et d’une
carte, il prend les routes secondaires, il roule sa bosse à la
recherche d’une autre Amérique. Il livre son carnet de voyage
psychédélique et émouvant : ses rencontres, ses émotions, ses
insomnies, les paysages.
Un texte poétique et percutant posé d’une voix sourde et grave
qui nous conduit « passager sans bagage » en
terre comanche.
Pour parachever cette invitation au voyage sur la scène du
Réservoir, Bertrand Boulbar était accompagné d’un dessinateur,
bricoleur, scrabooker, Vincent Gravé qui nous entraîne dans le
rêve un peu plus encore.
Le 27 Février sortira son 3ème album « Motor Hotel » consacré
à cette errance américaine de motels en stations services, minostalgique d’une Amérique 60’s, mi-contemplatif face aux
grands espaces qui inspirèrent Kerouac et Ginsberg.
Quand Iggy Pop (de « American Dream ») et Gerald de Palmas se
rencontre Into the wild (2) ça donne ça :
Burnsville – Trailer de l’album Motor Hotel -… par roymusic
« Burnsivlle, 500 habitants et pas grand chose à faire, à part
se marier,
Avec son ami d’enfance,
Il suffira d’une danse,
Au bal de Sunshine Vallee »
Roy Music vous dit quelque chose c’est peut-être parce que la
talentueuse rockeuse Mademoiselle K qui voulait tant aller
« Jouer dehors » et l’empereur de « La tristitude » Oldelaf,
viennent de la même maison…
Prochain concerts :
Jeudi 8 mars 2012 – Les Trois Baudets (Paris – 75) –
20h00
Samedi 28 avril 2012 – Casino (Dax – 40) – 20h00
Vous avez demandé la Police,
ne quittez pas...
Dans la série « The Wire »
(en
français
«
Sur
écoute »), c’est la police
criminelle de Baltimore que
vous aurez au bout du fil.
Mais quel que soit l’objet
de votre appel, ça n’est
pas vraiment vous que
veulent
entendre
les
inspecteurs Jim McNulty
(Dominic West) et Lester
Freamon (Clarke Peters).
Eux, c’est les anti-héros des vrais des durs, ils font leur
numéro pour pincer les « méchants » de Baltimore et combinent
des talents tels que mauvaise foi, alcoolisme et infidélité.
Leur tour favori est la mise sur écoute. Sauf qu’il ne suffit
pas de coller son oreille au biniou pour ouïr tous les mauvais
coups fomentés par les trafiquants et mécréants de diverses
espèces.
Les écoutes c’est bien sur des machines avec des diodes
lumineuses de partout, des numéros qui s’affichent, des
chronos qui tournent, des statistiques informatiques et
surtout de la paperasse administrative, mais ça n’est pas que
ça sinon on serait tenter de raccrocher.
Emmenés par l’arbitraire et abusif Major Rawls (John Doman) et
le charismatique lieutenant Cedric Daniels (Lance Reddick),
les agents de la crim’ brisés par une hiérarchie « the chain
of command » pas très flexible usent leurs semelles sur le
terrain.
Le terrain de leurs enquêtes c’est les cités « The project »
(Saison 1), les docks du port (Saison 2), les meetings
politiques (Saison 3), les lycées (Saison 4) et les locaux de
l’édition du journal local (Saison 5). Le fil rouge reste
cette équipe attachante de bras cassés qui se planquent,
traquent, patrouillent et fricotent avec des crapules. Et
quelles crapules !! Le personnage ambivalent d’Omar Little
(Michael K. Williams) et le musculeux Stringer Bell (Idris
Elba) sont fascinants. Leur proximité troublante et la
complexité de l’histoire rend parfois ces leaders de
délinquants plus attachants que la Police.
Sans en révéler trop, cette scène issue de la saison finale
est parfaitement révélatrice de l’ambiance de The Wire :
The Wire a été créée par David Simon et co-écrite avec Ed
Burns diffusée sur HBO à partir de 2002. La série préférée de
Barack Obama (Las Vegas Sun) est avant tout une véritable
fresque sociale. Le message est clair : « The Wire » est aussi
une approche sociologique de la vie urbaine et des inégalités.
A regarder en VOST de préférence car l’argot des cités et
celui de la marée chaussée sont croustillants !
Lundi - La guerre amoureuse
« Une rencontre finlandaise ».
Le dernier roman de Jean-Marie Rouart, de l’Académie
Française, publié début 2011, commence par cette citation de
Nietzsche : « L’amour dont la guerre est le moyen et dont la
haine mortelle des sexes est la base ».
Dans ces quelques mots, tout est dit de la suite.
Cette guerre est sans doute la seule que toutes et tous
recherchent, à laquelle tous se livrent à corps et à coeurs
perdus.
Et à la lecture des pages de l’académicien, on en vient à
penser que la seule issue est la défaite.
Pour chacun des camps. Drôle de guerre s’il en est.
Celle à laquelle il nous est donné d’assister dans ce roman,
s’est déclarée en Finlande.
Une rencontre, qui s’est très vite muée en certitude. En
passion. En déchirements.
France. Finlande.
Mariage. Séparation.
Adultère. Fidélité.
L’être désiré, l’être aimé, se transforme en tyran.
Le narrateur en subit les conséquences.
Sado-masochisme, mensonges, jalousie, délaissement.
Toute l’éventail de la torture sentimentale lui devient
familier, bien malgré lui.
Et naturellement, personne n’en ressort indemne.
Qui du bourreau ? Qui de la victime ? Bien malin saurait y
apporter une réponse.
La guerre amoureuse.
Histoire d’une vie.
Auteur : Jean-Marie Rouart
Editeur : Gallimard
Date de parution : janvier 2011
ISBN : 2070131041
Week-end - De cendres et de
papier
Dans un pays en guerre, deux fossoyeurs sont chargés de brûler
les morts. Avec les cadavres, ce sont les paumes de leurs
mains qui s’échauffent, leurs cheveux qui grésillent, les
illusions du nettoyage qui s’envolent un fumée. Une femme,
laissée pour morte, se relève et se joint à eux. Elle se met à
travailler à leurs côtés mais à sa manière. Les morts, elle
les recoiffe, leur caresse les joues, déplie leurs membres et
leur parle. D’ailleurs, elle ne parle qu’à eux.
Cette pièce de théâtre de Laurent Gaudé, publiée dans la
collection « Papier » d’Actes Sud, est une grotesque tragédie
qui donne à lire l’indicible. Le savon, la chaux, la fumée
pour dire la douleur, l’horreur et le néant. Inspiré par le
témoignage d’une réfugiée kosovare, Laurent Gaudé prouve ici
que les tragédies du 21e siècle n’ont rien à envier aux drames
antiques.
J’ai longé des routes,
Traversé des terres que je ne connaissais pas.
J’ai fait saigner mes pieds.
J’ai erré longtemps jusqu’à atteindre, un jour, le haut de la
colline.
Je me suis arrêtée.
A mes pieds,
Sur des kilomètres, à perte de vue, se tenait un campement.
Un amas immense de tentes et d’abris.
Une ville entière d’enfants pieds nus et de réfugiés.
Je suis restée là, à les contempler.
J’ai embrassé du regard cette foule qui se tenait serrée.
Et je suis descendue, lentement, au milieu des miens.
Cendres sur les mains
Laurent Gaudé
Actes Sud-Papiers
42 pages, 7,50 e
Vendredi
Quel
est
le
rapport entre un toutou bien
dressé et un journaliste
militant ?
Les toutous et les journalistes peuvent
au sens de Paul Nizan être des « chiens
de garde » (1).
Si le premier a le mérite de défendre votre humble demeure, le
second peut défendre la république et la liberté de penser,
d’écrire et de faire savoir.
Or, en ces temps de campagne électorale n’est-il pas
nécessaire de se replonger dans ces notions d’indépendance,
objectivité et pluralisme!?
Serge Halimi a écrit Les nouveaux chiens de garde en 1997 aux
Editions Liber – Raisons d’Agir après la crise de 95. Le livre
fait écho au pamphlet de Nizan Les chiens de garde. Le propos
était évidemment actualisé puisqu’en lieu et place des
philosophes gardiens de l’ordre établi on retrouvait ici les
journalistes, éditorialistes… Une réflexion bien étayée sur la
force des médias en tant que « contre-pouvoir ».
Le postulat partisan étant le suivant « Au sein d’un périmètre
idéologique minuscule se multiplient les informations
prémâchées, les intervenants permanents, les notoriétés
indues, les affrontements factices et les renvois
d’ascenseur. » L’ambiance est donc posée, le texte est
vindicatif et certains passages sont écrits au vitriol. On y
apprend par exemple que Christine Ockrent (cible privilégiée
de ce « jeux de massacre ») fait des « ménages » c’est à dire
des interventions payantes, rémunérées par des entreprises du
CAC40 pour y évoquer des sujets de société. Ce qui implique
une parfaite partialité lors du vote des lois et ce n’est que
le début de la longue liste des connivences et népotismes
entre politiques et journalistes.
A défaut d’être modéré et de taper aussi sur les politiques
« du moment », ça fait réfléchir!
L’ouvrage date de 1997 : pourquoi diable en parler aujourd’hui
?
Et bien parce qu’Halimi s’est adjoint les services de Pierre
Rimbert, Renaud Lambert, Gilles Balbastre, Yannick Kergoat
pour scénariser un film basé sur son livre. Le film « Les
nouveaux chiens de garde » est sorti le 11 Janvier 2012 et est
diffusé dans des salles d’art et d’essai (2). Il est rythmé
par une alternance d’analyses et d’archives, à la manière
d' »Inside Job »(3).
Serge Halimi décrit son film ainsi : « on a fait le choix d’un
film de combat, qui ne prétend pas chercher la nuance en toute
chose. »
(1) Paul Nizan essai/pamphlet : Les chiens de garde 1932.
(2) Projections
(3) Inside Job, film de Charles H. Ferguson (2010), oscar du
meilleur documentaire en 2011.
Jeudi - Jeux de mains...
Nocturne ce jeudi!
Pour les insomniaques qui sont passés à côté de ces 2 minutes
de folie.
Look rétro-kitch, 80′, ou métal, le couple de danseurs
irlandais Suzanne Cleary et Peter Harding up and overit a
décidé de ne bouger… qu’avec les mains. Le résultat? Une série
de vidéos étonnantes et drôles.
La plus réussie, sans hésitation, leur version de la chanson
We No Speak Americano (Yolanda Be Cool & D Cup)
http://www.youtube.com/watch?v=iANRO3I30nM
Mercredi
Tensing
-
Les
enfants
de
Le Tibet est autant idéalisé et rêvé en Occident qu’il est
stigmatisé et diabolisé côté Chinois. Difficile finalement de
se faire une idée objective puisque ce bout de terre si près
des étoiles est hautement fantasmé. « La mendiante de
Shigatze » regroupe cinq nouvelles toutes très crues sur les
mœurs du Tibet vues par un chinois rustre et partial.
Ma Jian, auteur et voyageur de l’empire du Soleil se pose en
seul juge de la culture tibétaine et des villageois qu’il
rencontre lors de son périple effectué en 1984. Le moins que
l’on puisse dire est que notre voyageur est « Lost in
translation » (1), choqué mais aussi fasciné. Au premier rang
de sa fascination naissante, les femmes, leur liberté et leur
sexualité.
Dans ces nouvelles contant le voyage initiatique dans
l’«Empire de l’Herbe», la montagne nous apparaît comme une
sorte de personnage omniprésent, auquel font écho des
Tibétains anguleux à la vie rythmée par la nature et les rites
ancestraux.
Notre Champollion au Tibet nous livre un tableau à mille lieux
des chemins battus et emprunte les chemins escarpés qui le
mènent entre rude réalité et surnaturel, tour à tour macabre
ou érotique.
Notre Candide sur le toit du monde oscille, dans son récit,
entre fictions fantasmagoriques et descriptions fidèles des
traditions.
Cinq nouvelles : « La Femme en Bleu », « Le Sourire du Lac du
Col de Dolm », « Le Chörten d’Or », « La Mendiante de Shigatze
« et « L’Ultime Aspersion ».
Paru chez Acte Sud en 1988, dans la collection Terre
d’Aventures, ce recueil méconnu permet de prendre un peu de
hauteur.
Il s’arpente très rapidement et semble hors du temps, mais ce
récit et ces personnage obsèdent.
(0) Tensing Norgay (15 mai 1914 – 9 mai 1986 à Darjeeling)
était un sherpa népalais. Il est le premier homme avec Edmund
Hillary à gravir l’Everest, le 29 mai 1953.
(1) « Lost in translation », Sofia Coppola, 2003.
Photos de Benjamin Rajjou (merci beaucoup).
Mardi - Trois vies chinoises,
Dai Sijie
Trois vies chinoises.
Trois destins chinois.
Une île les réunit. L’île de la Noblesse.
Curieux nom pour une décharge moderne de déchets électriques
et électroniques.
La noblesse de coeur sans doute, pour recycler sans rechigner,
les déchets produits sans la moindre retenue par l’hyperconsommation ambiante.
Dai Sijie nous avait séduits avec « Balzac et la petite
tailleuse chinoise ».
Dans ce recueil de trois nouvelles, il ne nous épargne pas.
Nous confronte de plein fouet à l’injustice, à la misère, à la
rudesse de l’âme et des sentiments …
Difficile de ne pas être remué par ces 140 pages …
Mais difficile également de ne pas connaître la vie des autres
habitants de l’île.
L’île de la Noblesse vous habitera longtemps après la lecture
de ces pages, tant vous aurez eu l’impression d’y vivre !
Auteur : Dai Sijie
Editeur : Flammarion
Date de parution : janvier 2011
Collection : Littérature Francaise
ISBN : 2081240505
Walking Dead - Apocalypse now
Poltrons et pétochards cette
série n’est pas pour vous. « The
Walking dead » est une série
américaine (diffusée sur AMC) se
déroulant dans la banlieue
d’Atlanta peu après un énorme
cataclysme cabalistique. Une
atmosphère de fin du monde plane
et transforme le paisible
quotidien de citoyens lambdas
(ni trop gentils ni trop méchants) dans un chaos morbide où
les morts ne sont pas tout à fait morts et où les vivants ont
bien du mal à le rester. Les morts-vivants (en anglais living
dead) donc, sont épouvantablement nombreux et bien que dans un
état de putréfaction atrocement avancé, ils sont toujours en
quête de chair fraîche.
Vous n’êtes pas sans remarquer la dynamique classique des
films de zombies et autres morts-vivants, mixée cette fois à
la thématique très en vogue de l’apocalypse.
Comme pour le comic book de Robert Kikman dont est issue la
série, certaines scènes sont graphiques jusqu’à écœurement,
les plans sont évocateurs, sanguinolents et pas très poétiques
: y aura de la cervelle sur les murs, vous êtes prévenus. La
série est cependant jugée moins trash et moins cruelle que la
BD ; pourtant, au fur et à mesure des épisodes une ambiance
malsaine colle aux basques de notre petit groupe de
survivants.
Ca s’arrête là pour la ressemblance puisque là série prend, à
juste ou à mauvais titre, des libertés vis-à-vis du comic.
« The Walking Dead » n’est pas qu’un cache-cache haletant avec
des charognes patibulaires et agonisantes. De telles
performances à l’audimat outre-Atlantique ne pourraient se
justifier ainsi. Si la critique est partagée, l’audience elle,
est bonne et c’est certainement à mettre au crédit de la
tension et de l’angoisse véhiculées par les protagonistes bel
et bien vivants de la série. Le fil rouge des épisodes est
l’honnête petit shérif du conté de Kentucky (Andrew Lincoln)
qui mène sa barque sur les rives du Styx en compagnie de
camarades d’infortune de tous horizons. Dans le cadre hostile
de leurs refuges précaires s’entament un huis clos avec des
problématiques bien humaines elles. Leadership, amour,
trahisons sèment la zizanie au pays des
emberlificotent les stratégies de survie.
zombies
et
Par ailleurs, on peut voir au travers de cette série une fable
moderne sur notre monde trop gourmand en énergies fossiles.
Mais surtout, ces épisodes sont porteurs d’une réflexion sur
l’évolution des rapports humains et des comportements dans un
monde où cadres sociaux et juridiques classiques ont volé en
éclat. Ce « retour à la nature » que vivent les protagonistes
est, à l’instar de celui décrit par Hegel, fait de « violences
et d’injustices » hurlantes.
Ainsi, même si l’intrigue manque un peu de finesse et que la
fin de la saison 1 souffre de quelques lenteurs narratives, le
frisson et les rebondissements sont là.
Une petite dose d’adrénaline et d’hémoglobine; voici le
trailer.
L’adaptation au format série est réalisée par Frank Darabont
qui était aussi le réalisateur de La ligne verte.
S’il
fallait
le
comparer
à
la
vague
de
films
« survivalistes », nous pourrions convenir que « The Walking
dead » est :
moins sombre que « La route » tiré du livre de Cormac
McCarthy et porté au cinéma par John Hillcoat,
plus violent que « Je suis une légende » de Francis
Lawrence, mais surtout avec plus de personnages…,
plus urbain que « Seul au monde » avec Tom Hanks,
moins surnaturel que « La guerre des mondes » avec Tom
Cruise,
moins apocalyptique que « 2012 », pas d’effets spéciaux
hallucinants où la statue de la liberté et tous les
grands monuments mondiaux symboliques sombrent,
s’écroulent… avec fracas.
Et s’il fallait analyser « The Walking dead » aux regards des
films d’horreurs, la série est :
moins bestiale que « 28 jours plus tard » de Danny
Boyle,
plus réaliste que dans « Le Territoire des morts » de
George Andrew Romero, pour ce qui est des zombies,
définitivement plus effrayante que « Scary movie »…
Lundi - Kakkmaddafakka
Derrière ce nom bien étrange (qui n’est rien d’autre que la
retranscription de Cock Mother Fucker … amis de la poésie
bonjour), se cache un talentueux groupe norvégien !
Et dès les premières mesures, la fraîcheur de leur contrée
d’origine nous entoure, nous envoûte, nous fait voyager, et
nous emmène loin, très loin …
Des petits airs de pop, de rock, de jazz, … et même de rap !
En 2011, la bande conduite par les frères Vindenes sort son
deuxième album « Hest ».
Petit aperçu …
Kakkmaddafakka
Axel Vindenes – guitare et chant
Stian Sævig – basse et chant
Pål Vindenes – violoncelle et chant
Jonas Nielsen – piano et chant
Kristoffer Van Der Pas – batterie
Musiciens associés
Martin Sande – chœurs
Sverre Sande – chœurs
Lars Helmik Raaheim-Olsen – chœurs
Sur Facebook : http://www.facebook.com/kakkmaddafakkamusic
Sur Twitter : http://www.twitter.com/kakkmaddafakka
Et sur le Net : http://www.kakkmaddafakka.com
Week-end - Bonga
Cet Angolais, né en 1942 dans une colonie portugaise, chante
l’exil, le métissage, l’espoir et la tristesse comme personne.
Il est Bonga Kuenda, celui qui revendique les appartenances
africaines des habitants de l’Angola. Ce nom de scène, emprunt
de militantisme, raconte une première histoire : celle d’un
jeune homme qui prend position pour l’indépendance de son
pays.
Et depuis, c’est dans ses chansons qu’il jette tous les thèmes
qui lui sont chers. La richesse des cultures, la lutte contre
la corruption et la dénonciation de la guerre qui mine son
pays natal. Dans ses mélodies résonnent les sonorités de ses
origines: le Portugal où il vit, l’Afrique dont il vient, le
Brésil sous-jacent.
D’une voix sourde et grave, il interprète ses chansons qui
font tour à tour rire, danser et pleurer.
Nouvel album prévu pour 2012.

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