Novembre - Décembre 2006 - Conseil Général du Haut-Rhin
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Novembre - Décembre 2006 - Conseil Général du Haut-Rhin
haut -rhi Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin le dossier 06 - N°12 0 2 e r b m e c é D Novembre- Plongée au cœur des centres médico-sociaux de Saint-Louis Un reportage de Bérengère Béhotas Pendant cinq jours, Haut-Rhin Magazine s’est immergé dans la vie quotidienne des centres médicosociaux de Saint-Louis. Des travailleurs médico- sociaux qui,chaque jour, apportent leur soutien à une population de plus en plus en détresse. Dans le quotidien des assistantes sociales Les personnes en situation de précarité et celles aux revenus moyens vivent très difficilement dans la région de SaintLouis. Zone frontalière avec la Suisse, le Sud Alsace a souvent été considéré comme un « Eldorado » générant un flux important de populations, et notamment, ces dernières années, un grand nombre de réfugiés de l’Est et de pays africains. Des gens pour qui le rêve tourne vite à la désillusion. Les emplois ne sont plus au rendez-vous. La vie y est chère et les loyers particulièrement élevés. Ces réalités, les agents départementaux des deux centres médicosociaux de Saint-Louis y sont confrontés chaque jour. Haut-Rhin magazine les a suivis, pendant cinq jours, dans leur quotidien. 1er jour CMS de Saint-Louis, 11 rue de Huningue 26 travailleurs sociaux exercent aux CMS de Saint-Louis Ce jour-là,Sylviane Rosse,assistante sociale des secteurs de Village-Neuf et de Huningue va rendre visite à une jeune maman qu’elle suit depuis plus de deux ans. Au début, la jeune femme vivant seule était sans ressources, sans emploi et attendait son premier enfant. Un dispositif social a alors été mis en place pour l’aider. Assistante sociale, conseillère en économie sociale et familiale, sage-femme et puéricultrice l’ont accompagnée pendant plusieurs mois. Après un long travail de mise en confiance,la jeune femme a accepté la mise en place d’une aide Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin Sylviane Rosse, en visite à domicile 14 éducative pour elle et son enfant. Aujourd’hui, elle commence à s’en sortir et a enfin quelques pistes pour un emploi.« Il a fallu attendre qu’elle soit prête pour pouvoir agir efficacement. » souligne Sylviane Rosse. Des situations comme celles-ci, les assistantes sociales de Saint-Louis en rencontrent tous les jours. Une population diversifiée Des femmes seules, mais pas uniquement, des jeunes sans diplôme, des pères de familles se rendent, chaque jour, au centre médicosocial.Beaucoup d’entre eux font une demande de Revenu Minimum d’Insertion (RMI) « Ce n’est pas évident de les faire rebondir.Les gens sont paumés.Ils se découragent facilement. Certains deviennent même agressifs tant leur situation leur est insupportable.» témoigne Rebecca Kuhn,assistante sociale sur le secteur de Saint-Louis.Cette agressivité,les travailleurs sociaux doivent apprendre à la gérer et surtout les secrétaires médico-sociales qui sont les premières interlocutrices :« nous prenons de plein fouet leurs problè- mes, ils veulent voir une assistante sociale sur le champ » déclare Marie-Anne Meyer. Toutes ont suivi des formations de gestion du stress et sur l’accueil des personnes en difficulté. Les secrétaires canalisent le flux des gens et évaluent les demandes. Aujourd’hui leurs compétences se sont énormément élargies. « On fait un premier tri grâce à un mini questionnaire car les assistantes sociales travaillent uniquement sur rendez-vous. Cela nous permet de gérer en fonction de la demande,de l’urgence et si cela ne nous concerne pas directement, d’orienter les gens vers des structures spécialisées ». Bien souvent, les gens attendent le dernier moment pour prendre contact avec le centre. « Ils viennent lorsque leur situation s’est bien dégradée : impayés de factures depuis plusieurs mois,menace d’expulsion, fin de droits… » fait remarquer Rebecca Kuhn « et les solutions ne sont pas immédiates. » Outre les différences d’origine sociale,Sylviane Rosse signale que l’accompagnement ne se fait pas de la même façon qu’il s’agisse d’un homme ou le dossier Novembre-Décembre N°12 Un CMS, c’est quoi ? L’ assistante sociale est aussi une femme de terrain Favoriser l’autonomie Les assistantes sociales sont là pour tous ces gens, qui à un moment de leur vie ont besoin d’aide. Elles interviennent dans tous les domaines de la vie :logement,santé,aides éducatives et relationnelles,difficultés administratives, aides financières,alimentaires et professionnelles. Elles reçoivent les personnes en difficulté,les informent et les conseillent.Elles se rendent à leur domicile. Elles font des évaluations sociales dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance et des procédures d’expulsion. « Les gens sont vraiment en grande précarité,même les familles Rebecca Kuhn qui ont du travail ont du mal à s’en sortir » souligne Valérie Franqueira, assistante sociale. Pour les aides alimentaires, elle sollicite le réseau associatif, telles que les associations Saint Vincent de Paul et Caritas.Pour Katia Fuchs,assistante sociale sur le secteur de Saint-Louis, l’esprit d’équipe est primordial : «Nous organisons régulièrement des réunions pour confronter nos expériences. C’est intéressant d’avoir un regard extérieur. » Généralistes de la solidarité, les assistantes sociales s’impliquent à tous les niveaux pour augmenter les chances des familles de retrouver une vie stable et auto- Kathia Fuchs Les CMS de Saint-Louis nome. Un travail conséquent, avec plus de 1 000 personnes par mois à gérer et autant d’appels téléphoniques sur chacun des deux sites. Les deux centres médico-sociaux de l’Espace Solidarité de Saint Louis couvrent les cantons de Huningue et de Sierentz. Ils sont 26 agents encadrés par Nathalie Stich, chef de service. L’aide à l’insertion « Les assistantes sociales ont su m’orienter correctement. Elles sont très performantes » déclare A.B, en attendant Estelle Basquillon, assistante sociale,dans le couloir du CMS rue de Huningue. Bénéficiaire du Revenu minimum d’insertion depuis deux ans, il a décidé de créer très prochainement son entreprise informatique. Depuis le 1er janvier 2004, le Conseil Général a l’entière responsabilité du pilotage du revenu minimum d’insertion sur son territoire. Les assistantes sociales instruisent et suivent les dossiers RMI et les versements sont effectués par la Caisse d’allocations familiales (CAF). Cependant,une des problématiques de Saint-Louis est le manque de structures d’insertion. « En dehors du RMI, il n’y a pas grand-chose à leur proposer » souligne Geneviève Mattler, assistante sociale spécialisée RMI. Le constat aujourd’hui est alarmant, le nombre de bénéficiaires du RMI a doublé en quatre ans. Les outils tels que les contrats d’insertion,les mesures d’accompagnements et le partenariat avec les professionnels de l’insertion permettent aux assistantes sociales de soutenir les usagers dans la recherche d’emploi. C’est un centre médico-social. Un lieu d’écoute, d’aide, d’orientation et de conseil à la personne. Structure de proximité, il permet au Conseil Général d’exécuter au mieux l’une de ses principales compétences : l’action sociale. Il en existe 41 dans le département, répartis dans 13 espaces solidarité (ex-circonscriptions médico-sociales). Les services sont gratuits et confidentiels. Ils s’adressent à tous les HautRhinois âgés de 0 à 60 ans où ? 11 rue de Huningue 68300 Saint-Louis Ouvert au public tous les jours de : 8h30-12 h/ 13h30-17h 61 rue de Mulhouse 68300 Saint-Louis Nathalie Stich, chef de service Protection de l’enfance Ouvert au public tous les matins (excepté le lundi) : 8h30 -12h les après-midis : uniquement les lundis et jeudis de : 13h30 -17h (sauf rendez-vous) Permanences hors résidences administratives : Sierentz le jeudi matin sur RDV Huningue le mardi après-midi sur rendez-vous Blotzheim le mardi matin sur RDV Renseignements : 03 89 70 91 80 Prévention et suivi dans le cadre de la protection de l’enfance sont les missions prioritaires des travailleurs médico-sociaux. Des mesures d’aides éducatives, administratives ou judiciaires peuvent être proposées aux familles. haut-rhin d’une femme : « avec les hommes, le travail est plus délicat.Ils viennent plus tardivement.Ils ont attendu que tout s’écroule autour d’eux et arrivent chez nous en espérant une réponse concrète et rapide. A la différence,les femmes viennent plus tôt et le contact est plus facile ». 15 e 2 jour Gestion de la vie quotidienne Rencontre de Fanny Lambert, conseillère en économie sociale et familiale Le ki fé koi Les assistantes sociales orientent, aident et accompagnent les personnes et les familles. Les secrétaires médico-sociales assurent un premier accueil physique et téléphonique La conseillère en économie sociale et familiale (CESF) aide les familles à devenir plus autonomes dans la gestion de la vie quotidienne. Le chef de service est le garant des missions d’aides à la personne et de la protection de l’enfant. Il est chargé notamment de l’encadrement technique et administratif, de l’animation de l’équipe médico-sociale et de la coordination de l’action avec les partenaires internes et externes. Chiffres 2005 C’est une jeune femme à l’allure sportive et décontractée qui me reçoit dans son bureau, rue de Huningue. Arrivée il y a à peine un an au Conseil Général, Fanny Lambert est la seule conseillère en économie sociale et familiale (CESF) de l’espace solidarité de Saint-Louis. Sollicitée par ses collègues du centre social, par des partenaires extérieurs ou directement par les personnes en difficulté, elle intervient le plus souvent pour aider les gens dans la gestion de leur vie quotidienne. « Je les aide à gérer leur budget et à s’organiser.Je vais chez eux.Je fais avec eux. » Son rôle principal est de les aider à devenir autonome mais elle intervient également au niveau de l’hygiène et de l’alimentation.« Je garde toutes les publicités, les recettes faciles et pas chères, avec les produits de saison, pour leur donner des idées de menu ».Environ deux fois par semaine, Fanny Lambert fait des visites à domicile. Cet après-midi, elle va se rendre chez une famille qui a beaucoup de « On est tous dans un même bateau. Si je vois que je suis toute seule à ramer, j’arrête ». Fanny Lambert mal à s’organiser.« Ils ont des papiers partout,dans la boîte à gants, dans les assiettes… Lors de ma deuxième visite, je leur ai demandé de ranger toutes leurs factures dans une même pochette ». Car la famille doit faire des efforts et montrer qu’elle a envie de s’en sortir. « On est tous dans un même bateau. Si je vois que je suis toute seule à ramer, j’arrête ». Fanny Lambert apporte également son appui technique pour les déclarations de surendettement. « J’en fait une dizaine par mois, c’est énorme. La projection dans l’avenir est limitée pour ces gens-là. ». Les situations que la conseillère rencontre sont toutes très difficiles : « on entre dans l’intimité des gens. Ils se mettent à nu». Son rendez-vous vient d’arriver, un homme d’une cinquantaine d’années entre dans le bureau : « J’ai tout faux. Je bois, je fume, je suis divorcé, j’ai des dettes...Rien ne va !» déclare-t-il sans autre préambule. Et, la journée ne fait que commencer… L’insertion autrement 412 évaluations sociales 425 demandes d’aides financières effectuées par les travailleurs médico-sociaux de Saint Louis Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin 850 bénéficiaires RMI 16 Utiliser le théâtre comme outil d’insertion. Et de façon générale,utiliser la culture pour créer un lien social et redonner espoir et confiance aux personnes en difficulté : c’est le pari qu’ont tenté les travailleurs sociaux du Conseil Général à destination des bénéficiaires du Revenu minimum d’insertion (RMI) de l’Espace Solidarité de Saint-Louis. Au total, neuf volontaires,d’univers très différents ont participé à l’aventure. Pendant six mois,ils ont travaillé assidûment, avec Geneviève Koechlin, une metteuse en scène professionnelle. Concrètement,ils ont participé à l’élaboration d’une pièce de théâtre, de l’écriture au travail du corps et de la voix.La cohabitation n’a pas toujours été évidente mais a porté ses fruits. En juin 2005, les acteurs sont montés sur la scène du Triangle à Huningue pour jouer leur pièce « Un jour ou l’autre, il faudra bien qu’on nous marie ». Le projet a reçu les éloges de la presse locale. Cette expérience réussie a été génératrice d’énergie positive pour ces acteurs d’un jour qui par la suite sont devenus acteurs de leur vie. Il s’agit d’une action d’insertion réussie pour les nombreux partenaires de ce projet : Conseil Général,mairies,associations caritatives,Maison de l’Emploi mais aussi pour le Théâtre du Triangle. Ils ont travaillé pendant plusieurs mois, main dans la main, pour que ce projet aboutisse et que les “comédiens “ s’intègrent de nouveau dans la société. le dossier Novembre-Décembre N°12 L’éducation au cœur des familles 3 e jour Rencontre avec Jérôme Batoula, éducateur spécialisé des règles simples. Les rythmes de vie ne sont plus respectés et l’enfant a du mal à se construire.« J’ai mis six mois pour que toute une famille mange ensemble, autour d’une table.C’est un moment privilégié de discussion. On recoud toute une famille autour d’une table ». « Je milite pour qu’on aille voir un éducateur spécialisé comme on va voir un médecin » Jérôme Batoula Elles viennent. Elles racontent. Jérôme Batoula prend des notes. L’enfant est violent ou il ne veut pas obéir, il répond ou ne veut plus aller à l’école…. Autant de situations qui illustrent un malaise que Jérôme Batoula interprète comme un symptôme :« c’est souvent à travers l’enfant que vous découvrez que tout va mal dans une famille ». L’absence de règles Jérôme Batoula prend en charge, actuellement, une vingtaine de familles. Les problèmes sont récurrents : beaucoup de parents ne savent plus transmettre certaines valeurs fondamentales ou inculquer L’importance des réseaux Après avoir rencontré séparément chaque membre de la famille,Jérôme Batoula se rend chez eux : « je vois comment ils s’organisent. Je suis un peu instrumentalisé.Chaque membre de la famille essaie de m’avoir de son côté ». La visite dure un peu plus d’une heure J’entre un peu dans leur intimité. Certains vous racontent même leur sexualité. » Pressés,les parents espèrent souvent une solution rapide mais la réalité est toujours trop complexe. Jérôme Batoula met en place avec eux un projet d’intervention avec des objectifs et les moyens de les atteindre. L’aboutissement de ces projets nécessite quelque fois l’implication d’un réseau, comme par exemple le Centre Médico-PsychoPédagogique (CMPP) de Mulhouse, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), les psychiatres privés ou le milieu associatif. « L’année dernière, je me suis occupé d’une jeune fille,plutôt bonne élève et qui subitement ne voulait plus aller à l’école.Par le biais d’une association, nous l’avons envoyée travailler pendant plusieurs mois dans une ferme en Suisse, chez une famille. La démarche lui a énormément plu. Loin de ses parents, elle a pu analyser sa situation,revaloriser le rôle de la structure familiale et intégrer la notion de rythmes de vie, notamment le rythme de travail ». Jérôme Batoula souhaite rappeler qu’aujourd’hui il y a moins de tabous et que les gens osent davantage se confier. Cette évolution facilite son travail,tout du moins,dans le contact avec la famille. Il regrette cependant qu’aller voir un éducateur spécialisé ne soit pas encore entré dans les mœurs. « Je milite pour qu’on aille voir un éducateur spécialisé comme on va voir un médecin, que cela ne soit pas stigmatisé.Aujourd’hui,c’est encore une honte. Nous avons encore beaucoup de travail d’information, de sensibilisation et d’éducation à faire» . Le ki fé koi L’éducateur spécialisé (E.S) s’adresse aux jeunes en difficulté qu’il soutient et dont il assure le suivi au sein du milieu familial. Chiffres 2004 Interventions de l’ES : 58 % chez des familles monoparentales 29 % chez des familles de 1ère union 13 % chez des familles recomposées Permanences : Tous les mercredis de 10h-12 h au 61 rue de Mulhouse à Saint Louis Dans le Haut-Rhin, les postes d’éducateurs spécialisés dans les espaces solidarité existent depuis 1981 pour éviter les placements systématiques.12 personnes occupent aujourd’hui ce poste dans le Département, un par espace solidarité. haut-rhin Ce matin-là,rue de Mulhouse, Jérôme Batoula est de permanence.Il reçoit des familles pour du conseil éducatif.Cela fait quinze ans qu’il exerce à l’espace solidarité de Saint-Louis. Depuis le début de sa carrière, il rencontre des jeunes en difficulté et intervient dans leur famille. Le rôle d’un éducateur spécialisé est avant tout d’être un homme de terrain et un homme de proximité. Jérôme Batoula insiste pour que les parents fassent la démarche de venir le voir.« Sans eux, je ne peux rien faire.Le plus souvent, ce sont les mères qui prennent l’initiative.Ce sont elles qui remuent ciel et terre pour régler la situation.» 17 4 e jour Le ki fé koi Le médecin territorial Il prend en charge les activités cliniques du Centre Médico-social. La puéricultrice assure le suivi de l’enfant, des familles . Elle intervient à la demande des familles. La sage-femme effectue des consultations prénatales. L’essentiel de son activité est le suivi médicopsychosocial des futurs parents. Consultations gratuites pour les nourrissons de 0 à 6 ans Chiffres 2005 95 séances de consultations 1 169 examens réalisés Plus de 600 assistantes maternelles agrées Signalement d’enfant en danger 119, numéro vert national 24h/24h, 7J/7 Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin L’appel est gratuit et n’apparaît pas sur les relevés du téléphone. 18 La protection maternelle et infantile L’univers des enfants Des mamans avec leurs enfants et quelques papas patientent dans la salle d’attente du CMS, rue de Huningue. Des enfants en bas âge jouent entre eux.D’autres s’amusent avec les livres et les jeux du centre. Les consultations de la protection maternelle et infantile ont lieu toute la matinée. « Je préfère venir ici que d’aller chez le médecin. C’est plus chaleureux » déclare Sabah, une jeune maman venue faire ausculter son bébé de 16 mois. Les partenariats avec les structures collectives, que ce soit les hôpitaux, la clinique Saint-Louis ou encore le service de pédiatrie de Mulhouse sont très importants. Deux fois par mois, une lectrice intervient en salle d’attente et propose livres et comptines aux enfants. « Cela permet de sensibiliser l’enfant aux livres,car beaucoup d’entre eux n’ ont pas forcément cette opportunité» déclare Véronique Dietrich. Poids, alimentation et sommeil Bilan de santé dans les écoles « Nous vérifions la courbe du poids, l’alimentation, le sommeil de l’enfant » déclarent Véronique Dietrich, médecin du centre et Marie-Claire Danner,puéricultrice.En fonction de l’âge, le médecin fait aussi les différents vaccins obligatoires (diphtérie, tétanos,polio,BCG…) ». Les mamans en profitent pour poser toutes leurs questions. « Aujourd’hui, les papas sont de plus en plus présents ;ils sont même souvent plus angoissés que les mamans » remarque Marie-Claire Danner. La consultation est obligatoire tous les mois jusqu’au sixième, avec pour objectif la surveillance du développement psychomoteur. Ce n’est pas un moment toujours évident pour l’enfant qui a souvent du mal à tenir en place mais aussi pour les professionnels « il y a beaucoup de bruits, les enfants pleurent. Nous avons une population très cosmopolite et donc qui ne parle pas forcément notre langue. Cela nous demande un travail supplémentaire. Il faut réussir à comprendre le parent et voir si lui aussi a compris ce qu’on lui a dit. Parfois nous avons recours à des interprètes. C’est très épuisant. » témoigne Véronique Dietrich. Lorsqu’il y a une vulnérabilité chez l’enfant, lorsqu’il est prématuré ou handicapé,la puéricultrice se rend directement au domicile des personnes.« Cet après-midi, je vais me rendre chez une famille dont l’enfant, âgé de trois ans n’est toujours pas propre. Le CMS est de plus en plus dans l’accompagnement. Le médecin et la puéricultrice interviennent également dans les écoles maternelles pour des bilans de santé. « On repère les déficits sensoriels, l’évolution et les troubles du langage » raconte Véronique Dietrich «malheureusement pour les enfants en difficultés, il n’y a pas beaucoup de structures dans le secteur ». L’an passé,910 enfants ont été auscultés dans les quarante-cinq écoles maternelles . Suivi des grossesses Béatrice Janot, en tant que sagefemme, assure le suivi des grossesses à l’espace solidarité de Saint-Louis. Elle consulte tous les avis de grossesse de son secteur. Si la patiente est mineure,si la déclaration de grossesse est tardive ou par exemple s’il s’agit d’une grossesse gémellaire, Béatrice Janot prend directement contact avec la personne, pour lui proposer son assistance.Cet après-midi, la sage-femme a rendez-vous avec une jeune femme mineure. « C’est son premier enfant. Je lui ai proposé la préparation à la naissance. Elle est au septième mois. Je vais essayer de la voir au moins trois quatre fois avant l’accouchement ». la sagefemme intervient aussi dans le cadre d’animations scolaires auprès des classes de troisième pour présenter le centre de planification, parler des différents modes de contraception et des tests de grossesse. le dossier Novembre-Décembre N°12 5e jour le dispensaire anti-tuberculeux Promotion de la santé Dispensaire antituberculeux : Autre lieu, autre ambiance. Le dispensaire anti-tuberculeux situé rue de Mulhouse. Aujourd’hui, c’est le jour des consultations. Une vingtaine de personnes attendent dans la salle d’attente pour être auscultées par le Dr Thomas, médecin pneumologue. Le dispensaire assure la prévention et le dépistage de la tuberculose.Il prend aussi en charge le suivi de l’entourage de la personne atteinte par la maladie. Plus de 600 personnes ont été examinées l’an passé par le dispensaire et plus de 1000 radios ont été réalisées. « On ne fait plus les radios au centre, elles sont faites en ville. Le patient revient ensuite au dispensaire» déclare Agnès Martin, secrétaire médico-social. La maladie touche actuellement pas moins de 6 000 personnes en France par an. Une soixantaine de cas ont été déclarés dans le département en 2005. La lutte contre la tuberculose se fait à la fois par son dépistage,son traitement précoce et par sa vaccination préventive par le BCG des enfants, adolescents et jeunes adultes. Le dispensaire travaille avec de nombreux partenaires :des hôpitaux, la santé scolaire et aussi de nombreuses structures sociales. 61 rue de Mulhouse à Saint – Louis 03 89 89 81 88 Quand ? Mardi : 8h-12h / 13h- 17h Vendredi : 9h-12h / Consultations médicales Mardi : 9h30-12h Chiffres 2005 668 personnes examinées 1138 radios réalisées En juillet 2005, le Conseil Général a choisi de continuer à exercer ses compétences en matières de lutte contre la tuberculose. Il existe deux dispensaires dans le nord du département (Colmar et Guebwiller) et quatre dans le sud ( Thann, Mulhouse, Saint-Louis et Altkirch). Les dispensaires sont ouverts à tous,adultes et enfants et sont gratuits. Les Espaces solidarité du Département ESPACE SOLIDARITE GUEBWILLER 1, rue Jean Schlumberger 68500 Guebwiller Tél. 03 89 74 98 19 ESPACE SOLIDARITE COLMAR VALLEE 15, avenue de Paris 68006 Colmar Tél. 03 89 30 68 80 ESPACE SOLIDARITE MULHOUSE CAF-NATIONS Espace Médico-Social Nations 18, rue du Docteur Alphonse Kienzler 68200 Mulhouse Tél. 03 89 33 59 01 ESPACE SOLIDARITE COLMAR PLAINE 5, rue Messimy 68000 Colmar Tél. 03 89 30 67 42 ESPACE SOLIDARITE MULHOUSE - DOLLER Espace Solidarité Cité 61, rue de Pfastatt 68200 Mulhouse Tél. 03 89 59 65 00 ESPACE SOLIDARITE MULHOUSE - DROUOT Espace Solidarité Drouot 28, rue du 57e Régiment de Transmissions 68100 Mulhouse Tél. 03 89 36 56 66 ESPACE SOLIDARITE MULHOUSE - GRAND EST 38b, rue de Mulhouse 68400 Riedisheim Tél. 03 89 31 88 11 ESPACE SOLIDARITE MULHOUSE - GRAND OUEST 1, rue de Gascogne 68270 Wittenheim Tél. 03 89 57 24 25 ESPACE SOLIDARITE THANN 24, rue Anatole Jacquot 68800 Thann Tél. 03 89 35 73 79 ESPACE SOLIDARITE SAINT-LOUIS 11, rue de Huningue 68300 Saint-Louis Tél. 03 89 70 91 86 ESPACE SOLIDARITE SAINTE-MARIEAUX-MINES 7, avenue Robert Zeller 68160 Sainte-Marieaux-Mines Tél. 03 89 58 74 02 haut-rhin ESPACE SOLIDARITE ALTKIRCH 16, rue du Château 68134 Altkirch Cedex Tél. 03 89 08 98 91 19