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patrimoine
Crédits photos – OT Les Arcs - Bourg-Saint-Maurice / Archives Les Arcs / S. Anxionnaz / APTV / N. Blanc / M. Chavoutier / J.-M. Chevronnet /
C. Chneider / J. Canova / M. Gaimard / P. Gaimard / S. Godin / T. Lacour / C. Madamour / M. Marchand / C. Marco / Syndicat de défense du
Beaufort (L’atelier S. Madelon) / J.-Y. & R. Vallat / L. Villien. Illustrations – I. Desse / Pic Bois.
Remerciements – Association patrimoine Borain, Association des amis de l’église de Hauteville-Gondon, Syndicat de Défense du Beaufort,
G. Rey-Millet, R. Vallat, M. Viallet-Détraz, P. Vidonne.
histoire
de Bourg-Saint-Maurice
Saint Maurice
A
u cœur de la Haute Tarentaise,
Bourg-Saint-Maurice allie pour le
plaisir de chacun tourisme et traditions : églises et chapelles baroques,
vie traditionnelle dans les alpages,
architecture d’autrefois ou d’avantgarde… autant d’invitations à découvrir les mille et une facettes d’une
Savoie méconnue où culture rime
encore avec patrimoine rural.
Les armoiries de Bourg-Saint-Maurice
Au centre la Croix de Savoie sur
laquelle est apposée la croix tréflée
de saint Maurice, les initiales SM pour
Saint-Maurice, l’étoile du berger à cinq
branches, un épi de blé (l’agriculture)
disposé entre deux clochettes (l’élevage), un casque de Ceutron rappelant les premiers habitants de la
vallée et un sapin évoquant la forêt.
Saint Maurice vivait à l’époque
romaine et commandait la légion
Thébaine, une troupe composée d’environ 6 000 soldats chrétiens. Passant
par les Alpes, l’Empereur Maximilien
Hercule voulut offrir un sacrifice à
Jupiter, la divinité du lieu, afin de
pouvoir continuer son voyage sans
encombre. La légion Thébaine refusa
de participer à ce culte païen et
préféra mourir. Peu après, on bâtit une
abbaye à proximité du lieu du martyr.
Saint Maurice fut choisi comme saint
patron de la Maison de Savoie et son
culte se répandit également dans tout
le Valais et le Val d’Aoste.
3
parcours
du patrimoine borain
B
OURG-SAINT-MAURICE, l’antique
Bergintrum, est un bourg à découvrir
en parcourant ses quartiers historiques. Ce parcours pédestre à faire
librement au cœur du bourg, vous
invite à la découverte d’un patrimoine
varié (agricole, urbain, architectural,
religieux, industriel, naturel…).
DURÉE 1H30-2H l VOIR PLAN PAGE 7.
Ce n’est que vers le XV e siècle, qu’on
trouve le mot bourg sous la forme de
burg (gros village ou bourg fortifié).
Burgum sancti Mauricci devient donc
le bourg saint Maurice. En 1794, les
révolutionnaires la rebaptisent NargueSardes de par la proximité de sa frontière avec les États de Savoie.
L’appellation Bourg-Saint-Maurice
n’apparaît qu’à la fin du XIX e siècle.
Présentation de la ville
À l’époque gallo-romaine, Bourg-SaintMaurice se nommait Bergintrum. La
ville était située sur le passage de la
voie romaine qui menait de Vienne
(Isère) à Milan (Italie) et à proximité
d’un ruisseau appelé Bergenta (actuellement un quartier de la ville a pris
le nom de Bourgeat).
Au Moyen Âge, la paroisse était désignée sous l’appellation de Ecclesia
Sancti Mauricii, saint Maurice étant
son saint patron.
4
Coopérative laitière
de Haute Tarentaise • 1
Au XIX e siècle, l’agriculture et l’élevage sont les principales ressources
de la vallée de Haute-Tarentaise. En
1888 est constitué le Herd-book de
la race tarine. En 1891 se tient déjà à
Bourg-Saint-Maurice le concours
spécial de la race bovine.
À l’époque romaine, Pline faisait
l’éloge des différents fromages de
Tarentaise et vante la qualité des
vaches laitières. Au Moyen Âge, on
fabrique le vachelin.
Dès le XVIII e siècle c’est la fabrication
de la grovire. L’AOC Beaufort n’est
obtenue qu’en 1968 (aujourd’hui AOP).
En 1894, une fruitière-école est créée
à Bourg-Saint-Maurice qui a pour
fonction de former au métier de
fromager. (Le terme fruitière signifie :
fruit, résultat du travail en commun
d’un village ou d’un hameau).
Dès 1921, les comices se développent.
Dans chaque hameau et au bourg, les
éleveurs se regroupent et créent des
fruitières pour fabriquer le fromage.
De 1960 à 1964, une récession économique survient. Les produits agricoles
se vendent mal. À partir de 1964, une
partie des fruitières de village est
fermée et toute la production de la
commune est rassemblée à la fruitière
du chef-lieu qui prend le nom de
Coopérative laitière de Haute-Tarentaise.
PLACE DE CASTEX l Antoine de Castex
est né en 1915. En juin 1940, il rentre
dans la Résistance avec Jean Bulle
contre l’invasion italienne. Il fut tué
le 22 juin 1940 au Col de la Seigne (col
se trouvant à la frontière italienne
dans la vallée des Chapieux). PRENDRE
LA DIRECTION DE L’AVENUE ANTOINE BORREL.
AVENUE ANTOINE BORREL l Né en 1878,
journaliste et homme politique.
Député (1908), puis Sénateur de la
Savoie (1931-1940), Président du
Conseil général de la Savoie (19201940), Sous-Secrétaire d’État. Il lutta
contre le dépeuplement des campagnes, le chômage et favorisa le développement du tourisme. Il fonda les
États Généraux du Tourisme en
Savoie.
La chapelle de La Trinité • 3
Le village de La Trinité était autrefois
situé « au-delà du Bourg, dans la plaine,
vers le chemin allant à Séez (visite de
1790) ». Construite vers 1789, elle
remplace une autre chapelle placée
sous le vocable de la Sainte-Trinité,
détruite en 1764 suite à une inondation. PRENDRE LA DIRECTION DE LA RUE DE
La tour de Rochefort • 2
LA BOURGEAT.
La demeure féodale des sires de Villaraymon construite sur un promontoire, près de la voie romaine était
entourée de fossés, de tours et d’un
donjon (tour actuellement) crénelés.
Entre 1579 et 1590, de désastreuses
inondations boueuses ont recouvert
cette demeure seigneuriale occupée
à l’époque par la seigneurie Rochefort-Villaraymon.
Le quartier de La Bourgeat • 4
LA SEIGNEURIE DE VILLARAYMON l Elle
était en 1270 la propriété de Jacob
Villario Aymonis. Elle passe ensuite
aux Bovet d’Aime, puis aux Gilly (fin
du XV e siècle) et enfin à la suite avec
des alliances avec les Rochefort, les
deux titres furent réunis. En 1640, la
seigneurie passa aux Chapel, puis aux
Savoiroux.
Quartier « hors du bourg » et lieu de
passage important, il est traversé par
le Charbonnet. Ce torrent autrefois
appelé Bergentra a alimenté un
moulin à huile et à grain et plus tard
la Maison de l’électricité (premier
fournisseur de l’énergie électrique de
la commune).
La Bourgeat, autrefois quartier agricole du bourg, regroupait de nombreuses fermes entourées de vergers
où s’est développée en partie la
tarine, race bovine de Tarentaise.
La présence de deux bassins ou bachals
(l’adze) atteste encore de cette activité. PRENDRE LA DIRECTION LA RUE DE LA
RUE DESSERTEAUX l Le capitaine Desserteaux est né en 1917. Il fut affecté au
70e Bataillon Alpin de Forteresse. En
1940, il défendit le fort de la RedouteRuinée (situé au-dessus de la station
de la Rosière de Montvalezan). Il fut
tué en Indochine le 25 septembre
1947, où il était volontaire.
Le Clos des Capucins • 5
A cet emplacement, un couvent ou
hospice est fondé en 1627 par les
aumônes des habitants du pays, dont
la communauté n’excédait pas 12 religieux suite à la disposition du pape
Urbain VIII.
Le Clos des Capucins refermait le
couvent, une chapelle, un jardin et un
grand verger. Ce domaine, vendu
comme Bien National sous la Révolution Française, devient en 1880 une
école tenue par les Frères des écoles
chrétiennes. PRENDRE LA DIRECTION DE LA
PLACE MARCEL GAIMARD.
BOURGEAT, LA MONTÉE DES CAPUCINS PUIS LA
RUE DESSERTEAUX.
5
Longtemps rue principale et route nationale de BourgSaint-Maurice, la Grande-Rue a conservé des éléments architecturaux
intéressants, à savoir des portes sculptées, des ferronneries et des anciennes
devantures de magasins à découvrir
en flânant. Les constructions actuelles sont en général édifiées sur d’anciennes maisons ensevelies au cours
des siècles. Au XVIII e siècle, cette rue
se terminait entre l’hôpital et le marché
aux grains.
LA GRANDE-RUE l
Hôtel de Ville et
Place Marcel Gaimard • 6
Avant l’annexion de la Savoie à la
France en 1860, cette place portait le
nom de Charles-Albert, souverain du
royaume de Piémont-Sardaigne.
En 2001, la municipalité décide de
rendre hommage à son ancien Maire
(de 1971 à 1989), décédé en avril 2001,
en rebaptisant cette place Marcel
Gaimard.
Le précédent Hôtel de Ville construit
en 1929, et bombardé en juin 1940, a
été remplacé en 1953 par le bâtiment
actuel réalisé par l’architecte Raymond Pantz. Il est labellisé Patrimoine
du XXe siècle.
CharlesAlbert de Savoie-Carignan est né en
1798. D’abord prince puis roi de
Sardaigne de 1831 à 1849, sa vie est liée
à l’histoire de la Savoie. Roi populaire
en Tarentaise, en 1836, il donne son
nom à l’actuelle ville d’Albertville.
QUI ÉTAIT CHARLES-ALBERT ? l
PRENDRE LA DIRECTION DE LA GRAND-RUE.
6
Grande-rue – Portes anciennes
Porte en noyer à
deux panneaux dont l’un avec des
cannelures en relief.
Au-dessus de la porte datant du XVIIIe
siècle, on peut voir une imposte en
fer forgé et un linteau en pierre qui
porte diverses inscriptions :
• les dates de 1651 et 1709 (construction et restauration de la maison),
• les initiales IHS (monogramme du
Christ) et celles des premiers propriétaires de la maison : B (blanche) et R
(Rullier).
Ce linteau de porte a survécu aux
diverses crues de l’Arbonne et à l’incendie qui a ravagé une grande partie
de Bourg-Saint-Maurice à la Révolution française. PRENDRE LA DIRECTION DU
N ° 21 GRANDE-RUE l
N° 24.
Maison des têtes • 7
l Cette maison
datant de la fin du XIXe siècle appartenait à la famille Delponti. Giovanni
Delponti, né en 1820 en Italie a suivi,
pendant deux ans, des études de
sculpteurs sur bois à l’école de Varallo
en Val Sesia. Il a mis 30 ans pour
réaliser l’ensemble des sculptures qui
ornent la façade de cette maison.
Les lignes horizontales sont marquées
par des volutes en relief au centre
desquelles on trouve des têtes.
• au centre de la façade, Giovanni
Delponti et sa femme (coiffe de
tarine),
• au-dessous, des membres de la
famille, mais également des personnages célèbres : Danton, Robespierre,
Thiers, Cavour et Marianne.
Les lignes verticales sont marquées
par des médaillons représentant des
lions et par des volutes.
Les linteaux des fenêtres sont décorés
de cornes d’abondance, quant aux
corniches de sous-toiture, elles sont
ornées de figurines mythologiques.
N ° 92 GRANDE-RUE
PRENDRE LA DIRECTION DU N° 39.
Quartier du Haut-Bourg • 8
Grande-rue – Portes anciennes
N° 121 GRANDE-RUE l Porte en noyer
datant du XIXe siècle décorée d’une
rosace sculptée. PRENDRE LA DIRECTION
Ce quartier a subi plusieurs modifications. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, devenue insalubre suite aux
crues du torrent de l’Arbonne, a été
démolie en 1844 ; seul le clocher
construit en 1812 a pu être conservé.
Le Monument aux morts construit en
1922 à l’emplacement d’une grenette
(marché couvert) a donné son nom à
l’actuelle place autrefois appelée
place des Clarisses, place Napoléon,
place de la République puis place
Grenette.
Ancien hôpital-hospice
Saint-Michel • 9
DU N° 133.
l Belle porte à
double battant du XIXe siècle ornée
de deux lions affrontés. Grille en fer
forgé de 1880. Décors en pointe de
diamant. PRENDRE LA DIRECTION DU N° 170.
N° 133 GRANDE-RUE
l Belle porte en
noyer du XIXe siècle composée de
deux panneaux sculptés : losanges et
décors floraux, rosaces et décors en
pointe de diamant. Imposte en fer
forgé. PRENDRE LA DIRECTION DU N° 196.
N° 170 GRAND-RUE
N° 196 GRAND-RUE l Une dernière belle
porte à double battant du XIXe siècle :
deux panneaux sculptés en platebande. Imposte en fer forgé. PRENDRE
Au XVIIIe siècle, l’existence d’un hôpital
est déjà mentionnée.
• 1879 – fondation du nouvel hôpitalhospice Saint-Michel du nom de son
principal donateur, Michel Emprin.
• 1934 – Reconstruction d’un bâtiment plus grand (aile face au monument aux morts).
• 1951 – Construction du barrage de
Tignes. Agrandissement de l’hôpital.
• Entre 1974 et 1984 – Fermeture de
l’hôpital et transfert progressif des
services vers le nouvel hôpital.
• 1995 – Transfert de l’hospice dans
la nouvelle maison Saint-Michel.
Église Saint-Maurice-d’Agaune
et son clocher • 10
Cette église devenue insalubre a été
démolie en 1844 pour faire place à la
nouvelle église. Seul le clocher a été
conservé. Cette église est consacrée
le 10 octobre 1852 par Mgr Turinaz,
évêque de Tarentaise. Le roi de Sardaigne s’intéresse vivement à la construction de cette église qu’il voulut
dans un style néoclassique sarde et
pour laquelle il a mandaté un ingénieur et des artistes de sa cour. Ainsi,
le peintre Marghinotti réalise les deux
grandes toiles de saint Joseph à l’Enfant et la Vierge à l’Enfant. Le sculpteur Giovanni Delponti, implanté à
Bourg-Saint-Maurice réalise la chaire
et les fonds baptismaux.
Le clocher est rasé en 1794 sous
l’ordre du conventionnel Albitte et
les cloches transférées à Moûtiers. Il
est reconstruit en 1812-1813, puis
restauré en 1960, date à laquelle on
ajoute une croix et un coq en bronze
servant de girouette. REMONTER LA
GRANDE RUE, PUIS EMPRUNTER L’AVENUE
DU CENTENAIRE ET DESCENDRE LA RUE JEAN
MOULIN.
PRENDRE LA DIRECTION DE L’ÉGLISE.
LA DIRECTION DE LA PLACE DU MONUMENT
AUX MORTS.
7
vacances pour les enfants. En 1983, il
est transformé en centre culturel par
la commune. PRENDRE LA RUE JEAN
MOULIN PUIS LA DIRECTION DE LA ROUTE DE
Jean Bulle, né en 1913 à
Pontarlier, est admis à Saint-Cyr en
1934, après de brillantes études. Il est
affecté deux ans plus tard au 60 e RI
de Besançon. Au printemps 1938,
devenu lieutenant, il est nommé à
Bourg-Saint-Maurice sous l’écusson
du 70 e BAF. En 1944, il est arrêté en
Savoie par les nazis et tué le 21 juillet
1944. Le capitaine Bulle sera nommé
Chef de bataillon à titre posthume et
la caserne de Bourg-Saint-Maurice
prendra le nom de Quartier Bulle.
JEAN BULLE l
MONTRIGON.
Lavoir communal et fontaine • 12
Gare ferroviaire • 14
Le lavoir est construit en 1942 selon
les plans de l’architecte Raymond
Pantz (architecte de l’Hôtel de Ville).
La fontaine circulaire servait à abreuver le bétail. Elle était autrefois sur
l’actuelle place du Monument aux
morts. PRENDRE LA DIRECTION DE LA ROUTE
Construite en 1913 et inaugurée l’année
suivante, elle marque le terminus de
la ligne de Saint-Pierre d’Albigny /
Bourg-Saint-Maurice.
Elle a contribué au développement
économique de la vallée et fut agrandie à l’occasion des Jeux olympiques
d’hiver de 1992 avec l’adjonction d’une
gare routière.
• 1986 – Inauguration de la rame TGV
Atlantique Bourg-Saint-Maurice.
• 1997 – Arrivée de l’Eurostar venant
de Londres.
• 1998 – Arrivée du Thalys venant
d’Amsterdam-Bruxelles.
DE MONTRIGON.
Cette avenue a
été baptisée en commémoration de
l’anniversaire du centenaire du rattachement de la Savoie à la France en
1860. Un des principaux artisans du
rattachement fut Alexis Billet (17831873), originaire des Chapelles, devenu
évêque de Maurienne, archevêque de
Chambéry puis cardinal.
RUE DU CENTENAIRE l
RUE JEAN MOULIN l Jean Moulin est né
en 1899. Il fut sous-préfet d’Albertville,
puis préfet de Chartres. Grand
« rassembleur » de la Résistance autour
du Général de Gaulle, il est livré par
trahison et mourut en 1943 alors qu’il
était déporté.
Ancienne infirmerie
et hôpital militaire • 11
Témoignant de la présence des militaires sur Bourg-Saint-Maurice, ce
bâtiment construit vers 1910 a gardé
longtemps une vocation militaire, puis
centre de soins et enfin colonie de
Ensemble salle des fêtes
et cinéma • 13
Suite à la destruction de la salle des
fêtes lors du bombardement de juin
1940, il a été décidé de la reconstruire
dans un ensemble comprenant également le cinéma, la perception et les
bains-douches, selon les plans de l’architecte Henry Maréchal. Inauguré en
1958, cet ensemble est labellisé Patrimoine du XXe siècle. PRENDRE LA DIRECTION DE L’AVENUE MARÉCHAL-LECLERC.
8
Cette avenue ne
fut réalisée qu’en 1933. Toutes les
constructions de droite datent des
années soixante.
AVENUE DE LA GARE l
Parcours et textes réalisés
par l’association Traditions
et patrimoine borains, le service
patrimoine et l’office de tourisme
de Bourg-Saint-Maurice.
Président Serge Anxionnaz
CONTACT
[email protected]
1. Coopérative laitière de Haute Tarentaise
2. Tour de Rochefort
3. Chapelle de la Trinité
4. Quartier de La Bourgeat
Ruine
médiévale
5. Clos des Capucins
6. Hôtel de Ville et place Marcel Gaimard
7. Maison des Têtes
8. Quartier du Haut-Bourg
9. Ancien hôpital-hospice Saint-Michel
Édifices religieux
Histoire
10. Eglise Saint-Maurice-d’Agaune
11. Ancienne infirmerie et hôpital militaire
12. Lavoir communal et fontaine
13. Salle des fêtes et cinéma
14. Gare ferroviaire
Agriculture
et tradition
Label Architecture
du XXe siècle
9
l’aventure
des Arcs
Les objectifs
de nouveaux concepts
E
ntre 1930 et 1960, on assiste à de
nombreux bouleversements favorisant le développement des congés
payés, ainsi qu’une élévation du
niveau de vie. Ainsi s’explique la croissance exceptionnelle du tourisme en
France. La demande des sports d’hiver
devient rapidement pressante. C’est
ainsi que dès la fin des années quarante, architectes, promoteurs et organismes de tutelle pour le contrôle
des projets se consacrent à l’étude et
à la recherche de sites pour la création de nouvelles stations.
De nouveaux sites apparaissent dans
le courant des années soixante, tels
La Plagne, Les Ménuires, Val Thorens,
Flaine, Avoriaz, Les Arcs…
On parle alors de « stations intégrées », celles dont l’aménageur tient
la direction des principales compo-
santes : aménagement du domaine
skiable, urbanisme, infrastructures,
développement immobilier et commercial, gestion globale…
Un grand projet,
« la création des Arcs »
C’est avant tout la rencontre déterminante entre Roger Godino, aménageur du développement touristique
en montagne et Robert Blanc, enfant
du pays, moniteur et guide de haute
montagne. La fusion des esprits et
compétences de ces grands professionnels est à l’origine de la réalisation
des Arcs. Autour de cette première
équipe se rassemblent plusieurs architectes, urbanistes et ingénieurs insufflant un esprit novateur et créatif à ce
projet autour de Charlotte Perriand,
« l’âme du groupe ».
Pierre Faucheux, Charlotte Perriand
et Jean Prouvé sur le terrain.
10
la Coupole, automne 1969.
Il s’agit de réaliser un cadre bâti fonctionnel et esthétique, correspondant
aux besoins de ce nouveau développement touristique. Plusieurs règles
fondamentales s’imposent alors aux
concepteurs :
• respect du site et du milieu naturel
• conservation des vieux chalets d’alpage existants, qu’une architecture
moderne ne cherchera pas à imiter,
afin de mieux affirmer leur authenticité
• utilisation des matériaux locaux, tels
que le bois : sapin, mélèze, tavaillon
(tuiles de bois que façonnaient les
charpentiers de jadis).
Si l’architecture traditionnelle répondait parfaitement aux besoins d’une
population rurale, celle inventée aux
Arcs veut répondre aux besoins actuels
des touristes.
Ainsi les bâtiments résidentiels s’intègrent dans la végétation en s’efforçant de ne pas créer des vis-à-vis
nuisibles à la qualité des vues qu’offre
chaque logement.
Le choix des matériaux sains et naturels instaure un climat à la fois chaleureux et relaxant au cœur des stations,
d’où les véhicules sont exclus pour la
sécurité et le bien être des vacanciers.
Coté intérieur : l’art de vivre ou la
simplicité.
« L’art décoratif moderne n’a pas de
décor », cette citation de Le Corbusier illustre parfaitement le style
architectural des intérieurs dont la
plupart ont été conçus par Charlotte
Perriand. Ancienne collaboratrice de
Le Corbusier, elle a su obtenir ce juste
équilibre entre simplicité, fonctionnalité, confort et esthétisme. Un
contact avec l’extérieur favorisé par
de larges baies vitrées, des balcons
surélevés, une absence de vis-à-vis,
des cuisines ouvertes…
Tous ces procédés très novateurs en
matière d’architecture intérieure révèlent l’approche d’une nouvelle philosophie de vie exprimant parallèlement
une certaine évolution des mœurs
(notamment par rapport à l’image de
la femme).
Les Arcs, une station à la mode, où il
fait bon vivre ! Station moderne, fonctionnelle et intégrée dans le paysage
de montagne, Les Arcs c’est aussi le
lieu de prédilection des sports de
glisse et de nombreux événements
sportifs et culturels de renommée
internationale.
Dates d’ouverture des stations
• 1968 – Arc 1600
• 1974 – Arc 1800
• 1979 – Arc 2000
• 2003 – Arc 1950
Label Patrimoine du XXe siècle
Le ministère de la Culture et de la
Communication a engagé en 1999 des
actions en faveur du Patrimoine architectural du XX e siècle : protection,
sensibilisation, restauration. Ainsi, at-il créé un label « Patrimoine du XX e
siècle » permettant de distinguer sur
l’ensemble du territoire les réalisations majeures du siècle écoulé.
Témoins d’une modernité qui a su
composer avec la montagne, la nature
et la ville, Bourg-Saint-Maurice/Les
Arcs ont obtenu cinq sites labélisés :
• la mairie et le cinéma de BourgSaint-Maurice,
• le plan d’urbanisme et l’architecture
d’Arc 1600 et Arc 1800,
• les gares du téléphérique de l’Aiguille-Rouge à Arc 2000.
La visite
LES ARCS, UNE SIGNATURE D’ARCHITECTURE
Une station moderne, fonctionnelle,
intégrée dans le paysage de montagne et adaptée à la pente. L’œuvre
d’une équipe de concepteurs qui
réunissait, entre autres, autour de
Charlotte Perriand, les architectes
Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet,
Bernard Taillefer, Robert Robutato,
Pierre Faucheux…
Ce dernier dessina la Coupole dont
la charpente en lamellé-collé servit
de base graphique pour la conception
du sigle des Arcs.
Le tarif et les jours des visites sont présentés
dans le programme d’animations disponible
chaque semaine dans les offices de tourisme
de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.
Guy Rey-Millet,
Atelier d’architecture en montagne
Jean Prouvé et Guy Rey-Millet.
11
l’art baroque
alpin
A
l’aube du XVII e siècle, la Haute
Tarentaise se couvre d’un blancmanteau d’églises avec la même
frénésie que celle du début du
Moyen Âge, effaçant ainsi des décennies d’épidémie, de disette et de
famine. Églises paroissiales et sanctuaires sont construits, réaménagés,
décorés dans un style propre à troubler, à émouvoir, séduire l’âme des
fidèles, le baroque.
Un foisonnement de statues
Dans ces hautes vallées alpines, les
artistes remplaceront le marbre des
églises italiennes par le pin cembro
(arolle), matériau qui permettra toutes
les audaces décoratives. De ce bois
chargé en essence le rendant imputrescible, vont naître, sous les ciseaux
des sculpteurs, courbes et contre
courbes, volutes et drapés, myriades
d’angelots et foisonnement de
statues…
« Telle est la bible illustrée des vieux
paysans de Savoie », Lucien Chavoutier.
12
Richesse et exubérance
Le tabernacle placé autrefois dans
une niche latérale du chœur, est
désormais au centre de l’autel, tel un
temple en miniature. Par la richesse
et l’exubérance de ses sculptures il
concentre tous les regards dès l’entrée dans le sanctuaire.
Profusion de décors
Liberté des formes, profusion de
décors, nuées d’angelots, créant des
jeux d’ombre et de lumière… les sculptures baroques s’opposent en tout
point à l’austérité protestante.
Les visites
Découverte
du village de Hauteville-Gondon à
travers son église baroque, subtil
mélange de peintures polychromes
et de feuilles d’or, reflets du baroque
alpin.
COULEURS DU BAROQUE l
UNE BANDE DESSINÉE MÉDIÉVALE l Situé
sur un plateau à 3 km de Bourg-SaintMaurice, le petit village de Vulmix est
blotti autour de sa chapelle SaintGrat où ses fresques du XV e siècle,
telle une bande dessinée, relatent la
légende de son saint patron, parti
chercher la tête de saint Jean-Baptiste
en Palestine.
Le tarif et les jours des visites sont présentés
dans le programme d’animations disponible
chaque semaine dans les offices de tourisme
de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.
L’association des amis de l’église
de Hauteville-Gondon, créée en 2012,
œuvre pour la sauvegarde
et la restauration de ce patrimoine.
Présidente Nicole Blanc
TÉL. 04 79 07 03 19
13
le costume
de Haute-Tarentaise
Les bijoux et
le costume de Haute Tarentaise
Dentelles, rubans,
broderies, fils d’or…
Il n’existe pas moins d’une vingtaine
de costumes traditionnels en Savoie,
chacun ayant ses particularités, coiffes,
châles…
Aujourd’hui dans les villages de Haute
Tarentaise, le costume traditionnel et
sa coiffe appelée la « frontière », ne
sont plus beaucoup portés.
Cette coiffe à trois pointes est indissociable de la « couèche » qui est la
coiffure. Ce sont les cheveux tressés
d’une manière particulière avec un
ruban de chanvre puis recouverts d’un
ruban de velours, qui sont ramenés
en couronne à l’arrière de la tête et
fixés à la coiffe par des épingles à
têtes noires.
La « modestie », plastron blanc faite
de bandes de dentelle tuyautées ou
plates, est fixée à l’aide d’épingles sur
le devant de la robe. Celle-ci mettra
en valeur la croix et le cœur portés
sur un ruban ou une chaîne. Le châle
en pointe, fixé sur la collerette, doit
présenter deux plis creux sur les
épaules et border la modestie d’une
14
façon harmonieuse. La robe est la
base du costume puisque tous les
éléments sont maintenus sur celle-ci
par des épingles à tête noires. Les
membres du groupe folklorique de
Haute Tarentaise « Les Frontières »
sont fiers de représenter et ainsi
perpétuer cette belle tradition.
Les bijoux de Savoie
Quand un jeune
homme choisissait sa future épouse,
il devait lui offrir un certain nombre
de bijoux : croix, cœur, boucles
d’oreille, bague… dont le nombre et
la beauté dépendaient de la richesse
de la famille. Cette coutume datant
du Moyen Âge s’appelait « ferrer sa
femme » ; époque durant laquelle les
non nobles ne pouvaient pas porter
« FERRER SA FEMME » l
des bijoux d’or et où le seul artisan
sachant travailler le fer n’était autre
que le maréchal-ferrant.
Pour comprendre une telle diversité
et richesse de ces bijoux qui composent le trousseau des jeunes filles, il
est nécessaire de se replacer dans le
contexte culturel et politique de
cette époque. La Savoie, par sa situation géographique, subissait les
influences des royaumes de PiemontSardaigne, de France et d’Autriche.
Dès 1650, on retrouve les traces d’orfèvres, auteurs d’ornements d’églises,
de plats, de couverts en argent
destinés à la noblesse et à la bourgeoisie. Ce n’est que vers la fin du
XVIII e siècle que les bijoux deviennent
accessibles aux gens des campagnes
(croix en argent, puis en or, généralement petites et légères).
Au XIX e siècle et surtout à partir de
1820, les bijoux sont de plus grande
taille et accompagnent l’évolution du
costume pour arriver aux somptueuses croix fleuries, aux bracelets,
broches, le tout finement travaillé.
Si les bijoux de Savoie surprennent
par leur richesse, ils surprennent aussi
par leur diversité, chaque vallée ayant
des bijoux différents (parfois d’une
commune à l’autre). Aujourd’hui ces
bijoux sont fabriqués à Bourg-SaintMaurice dans la plus pure tradition et
les mêmes techniques des XVIII e et
XIX e siècles.
Les « frontières » de Haute-Tarentaise
perpétuent les traditions locales liées
au costume, aux chants, aux danses
sans oublier les travaux de la terre.
CONTACT
Francis Anxionnaz
04 79 07 30 44
[email protected]
15
les alpages
de Haute-Tarentaise et du Beaufortain
C’
est la longue histoire des hommes
de la montagne que celle de l’exploitation des prairies d’altitude. Après la
décrue des grandes glaciations de
Wurm, on peut déjà parler, entre –
4000 et –2000, de paysans primitifs.
C’est aussi l’époque des tous premiers
franchissements de grands cols alpins,
ce qui induit des relations transalpines
entre populations éloignées. Puis de
l’âge du Cuivre à l’âge du Fer, on a pu
associer métallurgie (car présence
dans les Alpes de minerais de cuivre
16
et de fer), extraction de sel, vraie
exploitation de l’alpage et utilisation
accrue des cols pour échanger avec
d’autres régions. Ainsi, avant l’occupation romaine tout est là : productions de minerais, de sel et surtout
des produits de l’alpage tels bétail,
peaux et fromages. Les voies de
communication s’étant améliorées,
un empereur romain pourra manger
du vatusicum, fromage produit dans
nos Alpes ceutronnes. Ces premiers
agriculteurs ont tracé des voies que
l’homme du XXIe siècle utilise encore
aujourd’hui, avec évidemment des
usages et des moyens bien différents.
La vie de l’alpage et ses remues, sorte
de nomadisme à déplacement vertical, est encore présente aujourd’hui,
et l’on est passé d’un système agropastoral, associant production céréalière et élevage, à une utilisation
exclusive des prairies de montagne
pour la production laitière bovine,
autour de la Seconde Guerre mondiale.
Ces remues s’effectuent entre trois
zones bien déterminées situées à des
altitudes différentes : de l’habitat
permanent (à partir de 700-800m
d’altitude), en passant par la montagnette/ « dameu » (1 100-1 400 m)
jusqu’au sommet de l’alpage (2 2002 400 m). Passer de l’étage inférieur
à l’étage supérieur et retour à l’habitation principale, pouvait comporter
de huit à quinze remues. Remues que
l’on effectuait avec tout le matériel
nécessaire, chien, poules, cochons,
personnel et famille, car le travail en
montagne nécessitait beaucoup de
bras. En Beaufortain, la durée de la
saison d’inalpage était différente
entre Hauteluce et Beaufort : plus
longue à Hauteluce car les montagnes
étaient moins élevées. A Beaufort
lorsque les « clients » (petits propriétaires) confiaient leurs vaches au
« montagnard » (alpagiste) pour l’estive, le contrat oral valait tous les
papiers signés chez le notaire. Le 24
juin, on pouvait voir monter jusqu’à
mille têtes de bovins et ils redescen-
daient le 12 septembre. Le défilé de
tous ces troupeaux convergeant sur
Roselend, au son des carons et
campanes, était un spectacle impressionnant et inoubliable !
En Beaufortain, il n’y avait que très
peu d’alpages appartenant aux communes et on ne connaissait pas le
système de fruit commun très pratiqué en Tarentaise. Clients et montagnards existaient dans cette structure
de grande propriété détenue par une
véritable aristocratie paysanne. Tout
ceci servait à fabriquer le fromage
bien connu, à pâte pressée cuite, le
Beaufort. Ce fromage de grande
forme nécessitait pour le fabriquer
de gros troupeaux de vaches. Ce qui
permettait de transformer le lait
produit en été, de le stocker et le
rendre transportable dans de bonnes
conditions sanitaires. Ces fromages,
considérés comme des produits de
luxe, pour l’essentiel de la production
n’étaient pas consommés sur place,
mais étaient réservés à l’exportation,
auprès d’une clientèle aisée.
Le fromage de Beaufort existe toujours, il est une AOC depuis 1968, il
est aussi consommé localement par
les vacanciers. Les pratiques de fabrication ont beaucoup évolué et l’on a
essayé de rendre moins pénible ce
travail pour l’homme. Il reste néanmoins un respect profond du territoire et de l’animal. Le vocabulaire
employé pour parler des richesses
produites par l’alpage et cette civilisation de la vache le prouve. Ainsi,
l’on dit toujours « donner un repas
aux bêtes » et « soigner un fromage ».
Tous ces paysages, que l’on dit
« jardinés » ne sont pas naturels, mais
façonnés par des générations de
peuples montagnards, paysages dont
nous avons hérité en même temps
que les savoir-faire ancestraux.
Martine Viallet-Détraz
17
le beaufort
prince des gruyères
L
a vocation fromagère des Alpes
s’exprime déjà à l’époque gallo-romaine. Pline le Jeune signale à la cour
impériale de Rome la présence du
vatusium, fromage de grande forme.
Pays d’élevage…
berceau de la race tarine
Pays d’élevage et tout particulièrement berceau de la race tarine (ou
tarenaise), Bourg-Saint-Maurice est
depuis des siècles réputé pour la
18
qualité de son fromage, le Beaufort.
Le gigantesque travail de défrichement entrepris par les communautés
monastiques et villageoises dote la
région d’immenses surfaces d’alpage
susceptibles d’accueillir de grands
troupeaux.
Si la désignation Beaufort n’apparaît
qu’en 1865, le savoir-faire issu de la
tradition de fabrication du « vachelin » au Moyen Âge et de la technique
de fabrication des « gruyères » permet
dès le XVIII e siècle la fabrication de
la « grovire », fromage semblable au
Beaufort. Cette production bénéficie
d’une notoriété importante, comme
en témoignent les écrits du XVIII e
siècle et l’avis de réquisition de dix
mille quintaux par le Comité de Salut
Public pour alimenter Paris durant la
Révolution française.
La fabrication du Beaufort connaît un
ralentissement brutal vers les années
soixante. De multiples facteurs se
conjuguent et menacent tout autant
l’existence du Beaufort que la survie
de l’agriculture de montagne ellemême. Coût de la main-d’œuvre
élevé, exode rural massif, expropriations pour des constructions de barrages hydroélectriques, développement
des stations de sport d’hiver engendrent une désertification des alpages.
Pour combattre l’isolement né de
l’exode rural, le système coopératif
s’avère être la structure clé de la
renaissance du Beaufort.
Le lait est désormais acheminé dans
les ateliers permanents qui assurent
la fabrication du fromage, sa commercialisation et sa promotion.
Les étapes de fabrication
du Beaufort
• 1 kg de Beaufort nécessite 10 litres
de lait.
• 1 meule de Beaufort pèse 42 kg
environ.
Été comme hiver, la collecte du lait
se déroule soit après chaque traite,
soit en regroupant le lait du matin et
de la veille au soir. Le lait est immédiatement acheminé au chalet ou à
la fromagerie du village et versé dans
un chaudron en cuivre. La longue
élaboration du Beaufort se ponctue
dès lors d’étapes immuables, qu’il
s’agisse d’une fabrication artisanale
ou en atelier mécanisé, comme c’est
le cas à Bourg-Saint-Maurice à la
Coopérative laitière de Haute Tarentaise.
Le fruitier commence la fabrication
de Beaufort en faisant chauffer le lait
à 32-33° C. À cette température, le lait
est mis en caille (on ajoute au lait de
la présure obtenue par la macération
de caillette de veau et de la recuite
selon les méthodes ancestrales).
Le temps de caillage doit durer
30 minutes environ. On obtient alors
un caillé consistant. Ce dernier est
découpé en damiers à l’aide d’un
« tranche caille » ; ensuite par un brassage de 12 à 15 minutes on le ramène
à la taille d’un grain de riz. On le porte
ensuite à la température de 52-53° C.
Le brassage assez lent au début s’accélère quand cette température est
atteinte.
Le fromage est mis ensuite sous
presse pendant 20 heures avant d’être
porté en cave. Pendant ces 20 heures,
le Beaufort sera retourné et changé
de toile pour l’égoutter. Le Beaufort
sera mis au saumurage et affiné en
cave pendant 8 mois environ.
du Beaufort et du Sérac. Une visite
qui se termine par une dégustation
de différents fromages.
Le tarif et les jours des visites sont présentés
dans le programme d’animations disponible
chaque semaine dans les offices de tourisme
de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.
COOPÉRATIVE LAITIÈRE DE HAUTE-TAREN-
Pour découvrir la fabrication
du « prince des Gruyères », rendezvous à la Coopérative laitière de
Haute Tarentaise.
Visite libre et gratuite du lundi au
vendredi de 9h30 à 11h30 l Visites
guidées gratuites en saison à 9h30 et
10h30 l Zone artisanale des Colombières.
TAISE l
COOPÉRATIVE LAITIÈRE DE
HAUTE-TARENTAISE 04 79 07 08 28
Les visites
UNE SAISON EN ALPAGE l À 1 800 m d’altitude, dans un site remarquable, au
pied de l’aiguille des glaciers, l’agriculture de montagne qui vit au
rythme des saisons, des pâturages et
des troupeaux. Dans un chalet d’alpage, venez découvrir la fabrication
19
l’architecture
traditionnelle
L’habitat et sa fonction
Dans chaque village, les maisons
étaient serrées les unes contre les
autres, parfois autour d’une chapelle
rustique ou d’une église paroissiale.
Solides, fonctionnelles et harmonieuses, elles étaient adaptées à la
rigueur du climat montagnard, utilisant des matériaux locaux, tels la
pierre, la lauze ou le bois.
Les murs de pierres sèches (80 cm à
1 mètre d’épaisseur) étaient coiffés
d’une robuste charpente de bois pour
supporter le toit de lauze et la masse
importante de neige de l’hiver.
Chaque famille possédait plusieurs
maisons de 1 000 à plus de 2 000 m.
Ces « remues » successives permettaient au bétail et aux hommes de
s’installer à diverses altitudes en fonc-
20
tion de l’avancement de la végétation.
Au rez-de-chaussée, le bétail hivernait
dans la partie nord (côté amont) et
les personnes séjournaient dans la
partie sud (côté aval). Cette pièce
unique où cohabitaient bêtes et gens
s’est peu à peu transformée en deux
pièces distinctes, l’étable et la cuisine
séparées par un grillage ou une
cloison à claire-voie. Au premier
étage, on trouvait une chambre à
coucher, un grenier et une grange. Les
balcons (galeries) permettaient le
séchage du foin et des céréales et le
stockage du bois.
Les barillons de foin
Les maisons à colonnes
Les maisons à colonnes autour de
Bourg-Saint-Maurice sont bien souvent
l’œuvre de maçons venus du Piémont
italien. Le bois se faisant rare, ceux-ci
privilégiaient la pierre pour édifier
des murs et la lauze pour couvrir les
toitures à faible pente. Si ce procédé
de construction est esthétique, il a
surtout été utilisé pour son côté
pratique.
Des colonnes maçonnées (2 à 6 m de
hauteur selon les maisons) supportent
la toiture lourde et débordante
créant ainsi des espaces de circulation
à l’abri des intempéries : séchage du
foin ou du bois… Lorsque la pente est
forte, ces colonnes peuvent cependant atteindre une dizaine de mètres
de hauteur.
Utilisés autrefois pour transporter le foin
des prés à la grange, les barillons (le
« trèpon » en patois) demandent du
temps et du savoir-faire. Aujourd’hui la
faux est souvent remplacée par la motofaucheuse et le mulet par le « transporteur »… mais la technique du barillon
est toujours utilisée dans les endroits
les plus difficiles d’accès.
La visite
Par une
sage adaptation aux paysages, à la
rudesse du climat et grâce aux savoirfaire de ses habitants, l’architecture
traditionnelle des villages de montagne a gardé toute son originalité.
Une promenade au gré de ses ruelles.
DE PIERRES, DE LAUZE ET DE BOIS l
Le tarif et les jours des visites sont présentés
dans le programme d’animations disponible
chaque semaine dans les offices de tourisme
de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.
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les vergers
de Tarentaise
Les pommes tarines,
une histoire oubliée
En Tarentaise, l’arboriculture fruitière
est une pratique ancienne : elle occupait une place importante dans l’agriculture traditionnelle, même si
celle-ci était avant tout pastorale.
On trouve des allusions dans des
documents locaux du XVIIIe siècle où
sont citées des variétés comme les
pommes Calville et Reinette.
Dans la mappe sarde de 1730 (cadastre de l’époque), apparaissent un
nombre impressionnant de vergers
s’étageant jusqu’à 1250 mètres d’altitude.
En 1837, un pari du Duc de Savoie contre
le Duc de Gênes met la pomme
tarine à l’honneur : il s’agissait de
présenter le plus beau fruit de leur
duché respectif et la pomme Reinette
Franche de Villette en Tarentaise l’emporta sur l’orange présentée par le
Duc de Gênes !
En 1929, aux Allues, un rapport agricole mentionne l’existence de 1 500
pommiers à cidre, 450 autres pommiers et 230 noyers, chiffres importants qui soulignent la place substantielle des arbres à fruits dans l’économie traditionnelle. A cette époque,
la Tarentaise est la principale région
de production fruitière de Savoie (2/3
des pommes et poires à cidre, 1/2 des
pommes à couteau).
Depuis l’arrivée du train en Tarentaise
(1914 à Bourg-Saint-Maurice), des
wagons de pommes Reinette, Calville,
Franc-Roseau partaient vers Paris ou
22
l’Algérie. Mais une loi de 1943, édictée
sous le gouvernement de Vichy,
interdit de commercialiser les variétés
locales : elles furent donc évincées
au profit des variétés anglo-saxonnes,
arrivées en masse dans les années
trente. Golden, Starking, Granny
Smith occupent bientôt 90 % du
marché. La production de fruits
locaux redevient avant tout familiale
même si, depuis 1986, certaines
variétés anciennes peuvent à nouveau
être commercialisées.
Pommes et poires étaient cultivées
près des hameaux où les parcelles
individuelles, avec quatre ou cinq
arbres chacune, se regroupaient pour
former le paysage de pré-verger où
l’herbe et le fruit étaient associés. La
récolte des fruits avait lieu début
octobre, avant la descente des alpa-
ges et montagnettes. Les vaches revenues ensuite pouvaient alors brouter
sans crainte de s’étouffer en avalant
un fruit. Ce système permettait également de fertiliser naturellement le
terrain. Les vergers étaient donc tous
plantés en arbres de plein vent aux
branches assez hautes pour laisser
passer les troupeaux.
Ces arbres étaient greffés à partir de
pommiers sauvages appelés francs,
communs dans les forêts ou venant
de la pépinière familiale (on enfouissait le résidu du cidre dans la terre et
les pépins germaient).
Il est difficile d’évaluer l’importance
de cette activité rurale car elle reste
mal connue : produite avant tout
pour la famille et non pour le marché,
les variétés n’étaient pas forcément
identifiées.
Aim
e
Base
d’eaux vives
H2O
Verger de
La Ballastière
RN 90
Bourg-Saint-Maurice
Base internationale
d’eaux vives
Hauteville-Gondon
Landry
La Chal
Musée de la pomme
Isère
Accès routier à La Ballastière
Accès piétons et vélos à La Ballastière
RN 90
On peut affirmer cependant que
cette arboriculture possédait une
réelle logique pour assurer une
production variée et continue des
fruits (de 10 à 11 mois de l’année !).
La fabrication de cidre, boisson principale, était la première occupation
et se faisait à partir d’un mélange
de pommes sauvages et pommes
douces. Mais pommes et poires
servaient aussi de fruits de table et
de desserts cuisinés, sans oublier l’alimentation du bétail.
La Tarentaise a donc été incontestablement une région fruitière de première importance. Aujourd’hui, les
vergers n’ont plus d’incidence économique sur la vie de la vallée mais leur
intérêt demeure entier, dans différents domaines.
Les visites
LA MAISON DE LA POMME, VILLAGE DE LA
Près de Bourg-Saint-Maurice,
vous pourrez découvrir les vergers et
prendre connaissance de ce patrimoine inestimable.
Vous pourrez également visiter LE
VERGER DU SAINT PANTALÉON à Grand
Gondon ou LE GRAND VERGER DE TARENTAISE à la Ballastière (Landry), conçu
pour la promenade dans un grand
espace dominant l'Isère.
CHAL l
Visite libre et gratuite,
tous les jours.
Rosette Vallat
CONTACT Association des croqueurs
de pommes l 04 79 07 18 58
23
Office de Tourisme
place de la Gare
73700 Bourg-Saint-Maurice
tél. 04 79 07 12 57
[email protected]
www.lesarcs.com
Jean-Marie Chevronnet
guide-conférencier
VISITES GUIDÉES, CONFÉRENCES
INTERVENTIONS PÉDAGOGIQUES
GRAPHISME ATELIER LE CICERO / IMPRESSION EDELWEISS
SERVICE PATRIMOINE

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