REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE L`Anémie chez la
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REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE L`Anémie chez la
REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE Honneur-Fraternité-Justice Ministère de l’Education Nationale Université de Nouakchott Faculté des Sciences et Techniques Ministère de la Santé et de l’Action Sociale DRPSS (Gorgol) Centre National d'Hygiène (Nouakchott) L'Anémie chez la femme en âge de procréer Wilaya du Gorgol (Mauritanie) Cheikh Med El Hafed O. Dehah , Dr Benzerroug A, (Professeur à la FST/Université de Nktt) (Médecin-Epidémiologiste) APPUI OMS Décembre 2001 Dr Isselmou O. El Ghadi (Centre National d’Hygiène) Introduction: La carence en fer se traduit par une anémie, accompagnée d’une réduction de la capacité physique et intellectuelle, d’une diminution de la résistance aux infections, et pendant la grossesse d’un risque augmenté de petit poids de naissance, de morbidité et de mortalité chez le nouveau-né. Dans beaucoup de pays en développement, l’anémie par carence en fer est un grave problème de santé publique qui touche dans certains cas la moitié des femmes et des enfants. Il y a plusieurs degrés de déficience en fer. La carence en fer la plus visible est l’anémie, qui peut donner des signes cliniques (pâleur, éssoufflement, fatigue etc.). Cependant, le diagnostic de carence en fer se fait surtout par des analyses de sang. En plus de la mesure de l’hémoglobine, on peut mesurer les réserves en fer de l’organisme par le biais d’autres indicateurs et détecter des déficiences modérées en fer. Ceci est important car en dehors de l’anémie, et en absence de signes cliniques apparents, la déficience en fer peut aussi avoir des conséquences négatives sur la santé, notamment une réduction de la capacité physique à l’effort, une diminution des performances intellectuelles, une moindre résistance aux infections, et causer des perturbations au cours de la grossesse Selon l’OMS l’anémie nutritionnelle peut être définie comme un état pathologique dans lequel la teneur du sang en hémoglobine est devenue anormalement faible à la suite de la carence en un ou plusieurs nutriments essentiels et ce quelle que soit la cause de cette carence. L’anémie est le signe clinique d’une balance de fer négative où les pertes sont plus importantes que l’apport. L’anémie nutritionnelle par carence d’un nutriment nécessaire à l’érythropoièse peut donc avoir pour origine deux étiologie principales : - carence d’apport, d’absorption, d‘utilisation de nutriments (fer et/ou acide folique les plus souvent cités) - augmentation importante des pertes par spoliations sanguines, ou pertes fréquentes par grossesse ou lactation Les hémoglobinopathies et les anémies par atteinte malariale n’entre pas dans le cadre des carences nutritionnelles dans ce sens que le capital de fer de l’organisme ne varie pas. Les principales causes d’anémie nutritionnelles sont par ordre décroisant : la carence en fer, la carence en folates et la carence en vitamine B12. De nombreuse études sur la prévalence de l’anémie nutritionnelle montrent 2 que celle hypochromique, microcytaire due à une déficience en fer est de loin la plus courante dans la sous région. Elle touche principalement les enfants, les femmes enceintes et/ou allaitantes, tant en milieu urbain que rural (14). L’anémie mégaloblastique par carence en acide folique ou vitamin B12 est plus rare et survient principalement la femme enceinte En Mauritanie, très peu d’informations sont disponibles sur la prévalence de l’anémie d’une manière générale et notamment chez les femmes en âge de procréer, tranche d’âge de femmes connue comme groupe à haut risque. L’OMS signale qu’environ 30% de la population mondiale serait sujets à l’anémie (11) et estime la prévalence de la maladie en Afrique aux environs de 44 % (4) ; une analyse des données des registres du laboratoire d’hématologie du centre hospitalier National note une proportion de 26.7% chez les femmes (6) . Cette enquête a été réalisée par l’université de Nouakchott en collaboration avec les autorités sanitaires du Gorgol, le Centre National d'Hygiène et l’OMS dans le but d’évaluer l’importance de cette maladie dans ce groupe d’âge vulnérable vivant en milieu urbain, semi-rural et rural. Les objectifs spécifiques étant de préciser les éléments pouvant intervenir dans l’étiologie de l’anémie entre autres l’âge au premier mariage, l’espace intergénésique, le nombre d’enfants vivants par femme, les habitudes nutritionnelles surtout la consommation excessive de thé. Matériel et méthodes: L’enquête réalisée est une enquête transversale à passage unique . Le nombre de sujets nécessaire a été calculé avec une précision de plus ou moins 10% pour un risque de 5% et pour connaître la prévalence qui est l’objet de notre recherche, elle a été estimée d’une manière empirique en faisant la moyenne de données disponibles mondiale, africaine et Nouakchottoise (6) L’enquête a été réalisée en octobre/novembre 2000 dans le Gorgol , région située dans le sud de la Mauritanie. Les femmes âgées de 15 à 49 ans ont été sélectionnées au hasard en milieu urbain dans la ville de Kaédi (chef lieu de la région) au nombre de 104 dans les unités de soins et le centre de PMI , de la même façon pour la région semi-urbaine de Maghama (102femmes), et en milieu rural dans la région de Mounguel (106 femmes) où la méthodologie suivie fut celle du porte à porte. Au total 312 femmes ont fait partie de cette enquête. 3 Les femmes enceintes ou soumises à un traitement en fer ou ménopausées mais qui font partie de la tranche d’âge recherchée n’ont pas été exclues de l’enquête. Un questionnaire dont le détail se trouve en annexe, a été soumis à chacune de ces femmes parallèlement une goutte de sang a été prélevée à toutes ces femmes et analysée sur place à l’aide d’un appareil de type “hémocue”(photomètre de l’hémoglobine sanguine (9) . Cet appareil a pour principe l’hémolyse des érythrocytes contenus dans la goutte de sang lesquels libèrent l’hémoglobine qui est dosée. Le résultat est affiché en 15 à 40 secondes et est exprimé en grammes par 100ml. (voir annexe). Déroulement de l’enquête : La réalisation de l’enquête a été effectuée par une équipe constituée de médecins , de biologiste, de personnel technique et du personnel de la structure sanitaire de la région concernée . Cette équipe était dotée d’une logistique adéquate. Les médecins et le biologiste ont eu à appuyer les enquêteurs pour le remplissage des questionnaires mais aussi de superviser et de participer à la réalisation du prélèvement de sang et à l’interprétation du résultat. L’évaluation de la coloration des conjonctives a été la tâche exclusive du médecin. La présence de ce personnel qualifié a beaucoup contribué à la réalisation pratique de l’enquête et au respect des temps , les autorités locales sanitaires ont fait une bonne sensibilisation de la population et veillé au bon déroulement de l’enquête. L’enquête sur le terrain a duré 15 jours. Traitement des résultats : Le traitement et l’analyse des données a été effectuée à l’aide du logiciel Epi-info (version 6.1) RESULTATS ET DISCUSSION: Dans cette étude, les tranches d’âge suivent la même évolution que celle de la répartition féminine nationale ce qui conforte la représentativité de l’échantillonnage. 4 1- La répartition par tranche d’âge de l’échantillon: Tranche d’âge Nbr Obs % obs % cum 10-19ans 44 14% 14 20-29ans 128 40.9% 54.9 30-39ans 96 30.7% 85.6 40-49ans 45 14.4% 100 Total 313 100% Le pourcentage des femmes enceintes dans notre échantillon est de 18.64%, celui des femmes ménopausées de 2.57% tandis que les femmes soumises à un traitement martial représentent 8.7%. La représentativité ethnique qui pouvait éventuellement habitudes alimentaires différentes , est équilibrée . cacher des L’anémie est définie par la diminution du taux d’hémoglobine par unité de volume (3). Cependant les problèmes surviennent lorsque l’on tente de définir une valeur « normale ». Dans une population généralement bien nourrie, le taux d’hémoglobine se distribuent selon une courbe de Gauss permettant de définir une valeur dite « normale » avec un intervalle de confiance. Seulement plusieurs études mettent en exergue des variations notables dans ce taux selon le sexe, l’âge et le groupes raciaux.(12). De même dans une population où l’anémie est prévalente, la distribution devient dissymétrique et comporte de nombreuses valeurs sur la gauche de la courbe (13). D’où en pratique il est intéressant de définir un seuil au dessous duquel les sujets sont considérés comme anémiés. 5 L’OMS définie ce seuil chez la femme lorsque le taux est inférieur à 12g pour 100ml de sang (3-4) , pour notre étude nous avons retenu le seuil de 10.9g pour 100ml correspondant à la moyenne des résultats observés dans l’étude qui est de 10.9g/100ml + ou - 2.04. Il faut quand même indiquer que l’établissement de normes locale a certes l’avantage de tenir compte de l’environnement socio-économique cependant elles ne peuvent servir de référence. Les résultats pour les deux normes sont les suivants: Seuil du tx d’Hb Nbre obs %obs Tx<ou= 12g/100ml 214 68.6% Tx<ou=10.9g/100 ml 150 48.1% Selon le seuil retenu par l’OMS, 68.6% de notre échantillon est anémié tandis que pour le seuil retenu par l’étude 48.1% des femmes inclues sont anémiées. Le taux assez élevé (autant pour la norme OMS que celle de l’étude) observé dans notre cohorte pourrait s’expliquer par le fait que cette population vit dans des zones où des facteurs comme les parasitoses, les infections et les inflammations constituent des facteurs confondants majeurs pouvant être responsables de faux positifs engendrant un risque de surestimation de la prévalence de l’anémie (Dallman and al, 1990). Il peut aussi s’expliquer par l’inconvénient qu’il n'a été utilisé qu’un seul indicateur d’évaluation de la prévalence à savoir le taux d’hémoglobine. Ainsi dans une étude réalisée aux USA (INACG, 1982), la prévalence d’anémie parmis les sujets présentant un seul indicateur d’évaluation du statut en fer anormal était de 10.9% tandis que la prévalence de l’anémie dans l’ensemble de la population n’était que de 8.3%. 2- La répartition des femmes selon l’âge au premier mariage: 6 âge/1er mariage Nbr obs % obs %cum < 15 ans 62 23.7 23.7 15 à 19 ans 129 49.2 72.9 20 à 24 ans 52 19.8 92.7 25 à 29 ans 15 5.7 98.4 30 à 34 ans 3 1.1 99.5 35 à 39 ans 1 0.4 99.9 Total 262 99.9 49.2% des femmes se marient entre 15 et 19 ans alors que 23.7% se marient avant l’âge de 15 ans , presque le quart de la population féminine en âge de procréer et 25.5% seulement se marient entre 20 et 29 ans. 3- La répartition des femmes selon le niveau scolaire: Niveau scolaire nbr obs % obs 1 116 38% 2 137 44.9% 3 52 17% Total 305 100% Le niveau= 1 équivaut à l’analphabétisme, le niveau 2 = école primaire ou coranique et le niveau3= secondaire ou supérieur. L’objectif de l’étude du niveau scolaire dans cette enquête est d’apprécier la capacité de la femme à répondre aux questions posées et à comprendre un message concernant une éducation sanitaire ultérieure . Dans cet échantillon, 38% des femmes sont analphabètes, 44.9% ont fait l’école primaire ou l’école coranique et seulement 17% ont été jusqu’à l’école secondaire ou supérieure. 4- La répartition des femmes selon l’espace inter- génésique (EIG): 7 L’espace inter- génésique a été défini comme le rapport entre le nombre d’années de mariage sur le nombre total d’enfants c’est à dire le nombre d’enfants vivants et bien portants plus le nombre d’enfants décédés et le nombre d’avortements. EIG nbre obs <2 ans 49 entre 2 et 4 ans 110 % obs %cum 24% 24 53.9% 77.9 100 >4 ans 45 18.6% Total 204 100% 24% des femmes ont un EIG < 2 ans et plus de la moitié soit 53.9% 2 < EIG > 4 ans et 18.6% > 4 ans. Ces chiffres pris dans l’absolu sont réconfortants seulement, ce sont des chiffres qui ne sont régis par aucune action sanitaire préventive (information recueillie lors de l’administration du questionnaire). Le nombre d’enfants vivants par femme : 11.1% des femmes n’ont aucun enfant vivant, 52.3% des femmes ont entre 1 et 3 enfants vivants, 37.6% ont 4 enfants et plus. Le nombre d’enfants décédés : 110 enfants sont décédés chez les 260 femmes qui ont répondu à la question soit 41.2% des femmes ont perdu au moins un enfant. 5- La répartition des femmes selon la pratique d’une activité génératrice de revenus (AGR) : Pratique d’AGR nbre obs % obs oui 94 30.8 non 211 69.2 Total 305 100 8 Concernant cet aspect, on ne peut faire une comparaison avec les normes internationales de référence habituelles car il s'agit pour la plupart des cas d'activités informelles de subsistance et l’étude n’a tenu compte que des femmes ayant un revenu plus ou moins régulier représentant 30.8% des femmes enquetées. 6-La répartition des femmes selon que l’époux travaille ou pas : 90.4% des femmes régulier). avaient un époux qui travaille (idem basé sur un revenu Pour ce qui est des points 5 et 6, il est intéressant dans la recherche étiologique de tenir compte de l’interrelation étroite entre anémie et malnutrition protéique et/ou énergétique. En effet l’anémie est très souvent associée à la malnutrition car la carence d’apport dans la totalité des nutriments inclut de manière évidente la carence en fer. Et qui dit carence d’apport pense disponibilité alimentaire en amont et accessibilité en aval par rapport au ménage avec comme déterminant direct le revenu. En plus l’individu en état de carence marginale ou d’agressions chroniques possède des processus d’adaptation qui transforment ses valeurs hématologiques et biochimiques jugées déficientes, en valeurs normales pour un contexte socioéconomique donné. 7-La répartition des femmes selon l’existence d’une co-épouse ou non : La présence ou l’absence d’une co-épouse a été étudiée dans le sens ou la femme risque d’être défavorisée sur le plan socio-économique ce qui à la longue peut se répercuter négativement sur son bilan nutritionnel. 49 femmes avaient au moins une co-épouse sur les 230 femmes qui ont répondu à la question soit 21.3%. 8- La répartition des femmes selon la pâleur : 9 Pâleur Oui Non Total Nbr obs 71 239 310 % 22.9% 77.1% 100% La pâleur est un indicateur clinique, entre autres, de l’anémie. Même si elle ne lui est pas spécifique elle entre dans les critères de diagnostic d’où elle a été analysée. Cependant le résultat obtenu nous a montré que c’était un élément fort subjectif à apprécier d’autant que les enquêteurs n’étaient pas bien initiés à la détermination de son intensité d’où le faible pourcentage retrouvé. Ainsi, 22.9% des femmes seulement ont été reconnus comme pâles paradoxalement au taux retrouvé sur le plan biologique lequel oscille entre 48.1% et 68.6%. 9- Les vertiges et la coloration des muqueuses : 196 femmes sur 297 soit 66% ont signalé avoir des vertiges, de même que 60.8% des femmes présentaient une décoloration des muqueuses. Ces deux paramètres représentent des critères de diagnostic assez fiables de l’anémie même si la vertige ne lui est pas spécifique. 10-La répartition selon certains antécédents pathologiques (tels que le paludisme, les infections, d’autres parasitoses) Les maladies parasitaires et infectieuses, tels que le paludisme, ascaridose, oxyurose les bilharzioses, la tuberculose, ne sont pas rares en Mauritanie, surtout dans les zones du sud, se traduisant souvent par une spoliation sanguine interférant sur le statut martial à moyen et long-terme. Dans notre échantillon 32.9% des femmes ont déjà eu le paludisme au moins une fois dans leur vie. Ce résultat démontre que la zone de l’étude est une zone de forte endémie ce qui sans nul doute a une répercussion négative sur la prévalence de l’anémie dans cette population. Si l’on sait que le plasmodium de par son cycle de vie se reproduit dans les globules rouges entrainant leur éclatement et par la suite une anémie. Au moment même de l’étude 11.4% de notre cohorte étaient sous 10 antipaludéens type chloroquine, nivaquine. 4.5% suivaient une antibiothérapie suite à une infection. Dans la littérature il est rapportée que l’infection est un facteur causal de l’anémie non nutritionnelle. En effet l’incidence de l’infection sur le métabolisme du fer se caractérise tout d’abord par une diminution de l’absorption intestinale du fer mise en évidence par un manque de réponse à un test d’absorption orale de fer chez des sujets infectés (Dallman.R. and Yip.R. 1990). La durée de vie des hématies est en général diminuée mais parallèlement on ne note aucune augmentation de l’activité érythropoétique. D’où l’effet négatif sur le nombre des hématies donc du taux de l’hémoglobine. Il faudrait aussi rappeler qu’une antibiothérapie prolongée au-delà de 10 jours a une incidence négative sur le taux d’hémoglobine. Donc dans les deux cas on se retrouve avec un tableau biologique où le taux d’hémoglobine est inférieur à la normal ce qui pour le cas de l’antibiothérapie prolongée est facteur de «faux positif » 6.5% avait une maladie parasitaire connue (ascaridose, oxyurose, vers…) autre que le paludisme. Il faut noter que les parasites intestinaux représentent aussi un facteur causal d’anémie non nutritionnelle mais aussi grave de par son incidence sur la santé de l’individu. Ces résultats peuvent expliquer pour une partie la forte prévalence de l’anémie retrouvée dans notre échantillon d’étude. 11- La répartition des femmes selon la notion de perte de sang : Sur la population d’étude, 35 femmes sur les 310 qui ont répondu à la question ont déclaré avoir eu une perte de sang antérieure à la période de l’étude soit 11.4%. Ces pertes de sang consistaient soit en une épistaxis importante soit en une hémorragie liée à un traumatisme soit en une hémorragie génitale ayant eu lieu dans le passé et ayant marqué la femme, soit l’association de deux ou trois des dites situations. Dans tous les cas ces pertes non compensées se répercutent sur le statut martial de la femme aboutissant à l’anémie carentielle. 11 Cet état, combiné à d’autres du même degré, explique en partie la forte prévalence de l’anémie au sein de notre population d’étude. 12-Répartition des femmes selon leur mode de consommation - Consommation de viande et/ou de poisson : Cette consommation a été étudiée sous l’angle d’un apport protéique suffisant ou non selon les critères suivants - - Dans le cas où la femme déclare consommer quotidiennement de la viande et/ou du poisson elle est considérée comme disposant d’un apport protéique suffisant Dans le cas où la femme déclare ne consommer qu’occasionnellement de la viande et/ou du poisson son apport protéique est alors considéré comme faible (ou insuffisant) Sur cette base 62.5% des femmes avaient un apport protéique suffisant contre 37.5%.Ce résultat laisse perplexe compte-tenu de la très forte prévalence de l’anémie dans cette population d’étude. En effet les protéines animales sont censées disponibiliser du fer alimentaire dit héminique dont le taux d’absorption et de loin supérieur à celui dit non héminique (provenant des céréales, laitage, œufs, etc.) respectivement 25% et 5% au maximum. Donc soit : - Beaucoup parmi celles qui on répondu à la question n’ont pas dit la vérité Elles ont dit la vérité et dans ce cas il y a sûrement intervention d'un facteur anti-nutritionnel (probablement le thé !) Il existe un problème d’absorption intestinale lié peut être à la forte endémie des maladies parasitaires (de tout ordre) et infectieuses influant sur le taux d’absorption du fer alimentaire - Consommation de légumes et de fruits : Il apparaît de par les résultats obtenus que la consommation de légumes et de fruits n’est pas dans les habitudes alimentaires de la zone d’étude. 12 En effet seulement 12.3% déclarent consommer des fruits d’ailleurs assez relative vue qu’elle diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne du chef lieu de la wilaya (ou du fleuve) donc des zones de production. - Consommation de lait : Autant on note une grande consommation de la boisson nationale qu’est le zrig (mélange de lait caillé ou frais et d’eau), 73.1% des femmes autant la consommation de lait frais est faible : 20.5% des femmes enquêtées. Le lait de par sa valeur hautement nutritionnelle représente une bonne source de protéines de bonne qualité biologique même si sa teneur en fer est très faible. 13-Consommation de thé : Ce paramètre a été inclus pour trois raisons : - - La société mauritanienne est grande consommatrice de thé autant en milieu urbain que rural et toutes ethnies confondues. L’effet inhibiteur du thé sur l’absorption du fer alimentaire, de par sa forte teneur en tannins hydrolysables a été rapporté par plusieurs auteurs (S.Hercberg and al. 1990 ). En effet il est rapporté dans la littérature que l’atome de fer est complexé durant la digestion pepsique par les tannins du thé à pH 2 augmentant sa taille et inhibant ainsi son absorption (15, 16). L’excès de consommation de thé peut être un facteur causal de l’anémie par carence en fer. Cependant on ne peut être catégorique car jusqu’ici toutes les études qui ont été faites dans ce sens étaient de type expérimental (en dosant la quantité de fer dialysable par la méthode de Miller modifiée par Kane and al. 1981) (15) sans que l’hypothèse ne soit encore démontrée par le passage à une phase clinique. Au vue de nos résultats 86.7% des femmes de l’échantillon consomme régulièrement le thé. La prise du thé a été étudiée selon que ce dernier est pris juste après le repas ou loin après le repas. Il est en effet indiqué que le moment de la prise du thé est fortement lié à son effet sur la biodisponibilité du fer alimentaire autant que l’on soit en phase de digestion pepsique (la première heure d’après le repas) ou pancréatique (15) 13 nbre obs Horaires du thé loin après les repas 25 juste après le repas 241 Total 266 % obs 10.2% 89.8% 100% Il ressort de nos résultats que 89.8% de notre échantillon consomment le thé juste après le repas. Ce résultat ne surprend pas si l’on se réfère aux habitudes alimentaires d’une très grande majorité de notre population. Pour mieux approfondir notre recherche d’une explication plausible de la forte prévalence de l’anémie certaines de nos données ont été croisées avec le fait d’être anémié ou non. 1- Répartition de l’anémie selon la tranche d’âge : Anémie/Ag e Normal Anémie Total Khi2 = 2,75 ddl = 3 1019ans 27 17 38,6% 44 2029ans 62 65 51,2% 127 3039ans 52 44 45,8% 96 4049ans 21 24 53,3% 45 Total 162 150 48% 312 p = 0,43132997 Il n'y a pas de grande différence entre les pourcentages de sujets anémiés dans les différentes tranches d'âge à part celui de la tranche d'âge de 10 à 19 ans ce qui explique peut être la non signification du test. 2- Répartition de l’anémie selon l’EIG : Anémie/EI 2ans G Normal 23 2-4ans 4ans et + 60 26 Total 109 14 Anémie Total Khi2 = 1.23 ddl = 2 26 53% 49 50 45.4% 110 19 42.2% 45 95 46.5% 204 p = 0.5415488 Dans la proportion de femmes qui ont un EIG de moins de 2 ans, 53% présente une anémie, résultat élevé qui paraît concordant avec l’idée que plus les grossesses sont rapprochées plus on risque de développer une anémie, seulement il se passe la même chose dans les EIG plus grands. Les résultats restent élevés ce qui ne devrait pas être le cas si l’anémie n’était due qu’à cet EIG d’où la nonsignification du test. 3- Répartition de l’anémie selon le niveau scolaire : Anémie/niv scol Normal Anémie Total Niv 1 Niv2 Niv 3 Total 58 58 50% 116 74 53 45.9% 137 28 24 46.1% 52 160 145 47.5% 305 Niv 1 = analphabète niv 2 = école primaire ou coranique supérieure Khi2 = 0.45 ddl = 2 p = 0.79680210 niv 3 = école secondaire ou Le test n’est pas significatif, le niveau d’instruction ne semble pas influer sur la tendance d’être anémié. 4-Répartition de l’anémie selon l’existence de revenus fixes pour la femme : Anémie/reven oui us fixes Normal 50 Anémie 44 46.8% Total 94 Khi2 = 0.31 non Total 105 106 50.2% 211 155 150 49.1% 305 p = 0.58024853 Le pourcentage de sujets anémiques est légèrement supérieur chez les femmes qui ne travaillent pas 50.2% que chez celles qui travaillent 46.8%. L’existence ou non de revenus fixes peut-être un facteur déterminant 15 indirect de la prévalence de l’anémie dans le sens où il y a amélioration de la situation financière de la femme donc de son statut nutritionnel. Encore faut-il que son revenu soit utilisé pour enrichir son alimentation. Seulement d’après les résultats il n’est pas assez déterminant pour montrer une signification du test. 5-Répartition de l’anémie selon que l’époux travaille ou pas : Anémie/proféssion époux Normal Anémie Total Oui Non Total 96 101 51.2 % 197 11 10 47.6 % 21 107 111 50.9% 218 Khi2 = 0.10 p = 0.75043942 Le travaille de l’époux devrait intervenir dans le sens de l’amélioration de la situation socio-économique de la famille ce qui ne semble pas être le cas ici, puisque le pourcentage de femmes anémiées dont l’époux travaille (51.2%) n’est pas très élevé par rapport à celui des femmes anémiées dont l’époux ne travaille pas (47.6%) ou du moins pas assez pour entraîner une signification du test. 6- Répartition de l’anémie selon la présence d’une co-épouse : Anémie/co-épouse Normal Anémie Total Oui 26 23 46.9% 49 Non 88 93 51.3% 181 Total 114 116 50.4% 230 Khi2 = 0.30 p = 0.5811047 En Afrique centrale, la présence d’une 2ème ou d’une Niéme co-épouse est un signe extérieur de richesse. Si on le considère ainsi en Mauritanie, il y a moins d’anémie chez les femmes qui ont une co-épouse (46.9%) que chez celles qui n’en ont pas (51.3%) mais cette différence n’est pas significative. 7-Répartition de l’anémie selon la pâleur : 16 Anémie/Pâleu Oui r Normal 31 Anémie 40 56.3% Total 71 Non Total 131 108 45.1% 239 162 148 47.7% 310 Khi2 = 2.73 p = 0.09863116 Les sujets anémiés présentant une pâleur représentent 56.3% tandis que les sujets anémiés dont la pâleur n’a pas été détectée représentent 45.1%. Malgré cette différence le test reste non significatif ; ce qu’on peut dire c’est que parmi les pâles il y a 56.3% d’anémie biologique (vraie) et parmi les sujets normaux (non pâles) 45.1% ont une anémie biologique, il y a eu probablement un problème dans l’appréciation de la pâleur. 8- Répartition de l’anémie selon la coloration des muqueuses : Anémie/col.muqueuse Normal Anémie Total 1 118 69 36.8% 187 2 41 78 65.5% 119 Total 159 147 48% 306 1= muqueuses colorées 2= muqueuses non colorées Khi2 = 23.91 p = 0.00000101 La différence est hautement significative. Parmi les femmes qui avaient les muqueuses colorées 36.8% avaient une anémie biologique et parmi les femmes qui n’avaient pas les muqueuses colorées 65.5% avaient une anémie biologique ce qui va dans le sens de la définition clinique de l’anémie. D'autant plus que sur le terrain, le diagnostic de la pâleur des muqueuses était le travail exclusif du médecin de l'équipe. 9- Répartition de l’anémie selon les antécédents de paludisme : Anémie /paludisme Oui Non Total 17 Normal Anémie 54 48 47% Total Khi2 = 0.06 102 107 101 48.5 % 208 161 149 48% 310 p = 0.80399365 Parmi les femmes qui ont présenté des antécédents de paludisme, 47% avaient une anémie tandis que parmi celles qui n’ont pas d’antécédents de paludisme, 48.5% avaient une anémie. La différence n'est pas significative même s’il est admis aujourd’hui que le Paludisme est l’un des déterminants directs de l’anémie non nutritionnelle. Cependant le résultat ne montre pas de liaison entre antécédents de paludisme et la prévalence d’anémie. Son analyse doit donc se faire avec précaution car n’ont été considérées comme paludéennes que les femmes chez qui on a retrouvé un document justificatif (telle que ordonnance) sur elles le jour de l’enquête soit 11.8% 10- Répartition de l’anémie selon les antécédents de saignements : An/saignement Oui Normal 17 Anémie 18 51.4 % Total 35 Khi2 = 0.2 Non 143 129 47.4% Total 160 147 47.88% 272 307 p = 0.65550661 Chez les femmes qui ont des antécédents de saignements 51.4% sont anémiées alors que les femmes qui n’ont pas d’antécédents de saignements 47.4% sont anémiées, là aussi cette différence ne montre pas qu’il y a une liaison entre l’anémie et le fait d’avoir des antécédents de saignement. Dans ce cas aussi, il faudrait noter que cette question a été laissée à l’appréciation des femmes or on sait que chez des sujets analphabètes la faculté d’appréciation du temps est parfois floue. 11- Répartition de l’anémie selon la consommation de thé : 18 Anémie/consommation thé Normal Anémie Total Khi2 = 2.02 Oui Non Total 143 125 46.6 % 268 17 24 58.5% 160 149 48.2% 41 309 p = 0.15574665 Chez les femmes qui consomment du thé, 46.6% sont anémiées tandis que chez les femmes qui n’en consomment pas 58.5% sont anémiées. Malgré cette différence importante le test reste non significatif ou bien la méthodologie n’est pas adaptée pour répondre à une telle question. C’est à dire un protocole qui prend en considération tous les aspects de la problématique en perspective. 13- Répartition de l’anémie selon l’apport protéique : Anémie/Apport.protéiqu Chaque jour Rarement e Normal 108 51 Anémie 87 66 44.6% 56.4% Total 195 117 Khi2 = 4.07 Total 159 153 49% 312 p = 0.0436323 Une femme qui déclare consommer quotidiennement du poisson ou de la viande ou les deux est considérée, pour cette enquête, comme ayant une apport suffisant en protéines. D’après nos résultats parmi les femmes qui ont un apport suffisant en protéine 44.6% sont anémiées tandis que parmi les femmes qui déclarent consommer rarement de la viande ou du poisson ou les deux 56.4% sont anémiées. Cette grande différence a permis l’expression de la signification du test donc on peut dire qu’il y a une liaison entre l’apport en protéine et la prévalence de l’anémie. CONCLUSION 19 Les globules rouges sont mesurés par trois valeurs de l’hémogramme : leur nombre, l’hématocrite, le taux d’hémoglobine. Normalement ces trois valeurs évoluent parallèlement mais il arrive qu’elles évoluent d’une manière dissociée et à ce moment là, c’est le taux d’hémoglobine qui reste le plus stable. Ce qui est important pour l’organisme, ce n’est pas le nombre de globules rouges mais la quantité d’oxygène qu’ils transportent et par conséquent le taux d’hémoglobine par unité de volume d’où la définition retenue de l’anémie. Durant l’étude, il arrivait qu’un résultat du taux d’hémoglobine soit contradictoire (trop bas) avec l’état de santé de la femme, dans ce cas elle est gardée sous surveillance et l’analyse est refait trois fois avant l’enregistrement définitif du résultat ; très souvent ce taux reste inchangé montrant ainsi les capacités d’adaptation physiologique de l’organisme. A ce titre il nous est arrivé d’avoir des taux d’hémoglobine inférieurs à 5g/100ml (3 cas), alors que la femme continuer tranquillement à vaquer à ses besoins défiant toutes les théories relatives à l’anémie et ses conséquences sur la santé de l’individu. Les causes de l’anémie n’ont pas été recherchés d’une manière approfondie car l’objectif principal de l’enquête est l’estimation de la prévalence et non l’étiologie de la maladie et le diagnostic de certitude étant l’examen de laboratoire. Laissée à l’appréciation des enquêteurs, infirmier et sage-femme de formation, la pâleur n’a été retrouvée que dans 22.9% des cas alors qu’on s’attendait à une valeur oscillant entre 48% et 68%, ce qui pose un problème de formation du personnel paramédical. Concernant la méthodologie de travail, l’enquête transversale est le type d’enquête idéal pour le calcul de la prévalence qui est l’objectif principal de notre enquête ; mais la recherche de liaison entre la maladie et les autres facteurs causaux y est moins rigoureuse d’où le manque de signification de beaucoup de tests. Ce qui n’enlève en rien de la richesse de cette enquête en informations concernant certaines variables notamment les facteurs nutritionnels tels la consommation des protéines , du thé ; sur les habitudes alimentaires telles la consommation des fruits et légumes qui reste faible; le niveau d’instruction faible des filles, l’âge au premier mariage et autres. 20 La non signification des tests, outre la méthodologie non adaptée peut provenir du fait que l’anémie peut être liée à l’un des facteurs étudiés tels que la tranche d’âge, l’âge au premier mariage, ou un espace inter-génésique inférieur à 2ans ou même des antécédents de paludisme ou de saignement ou une alimentation inadéquate mais aussi et surtout à l’association de deux ou plusieurs de ces facteurs. La problèmatique de l’anémie est plus importante qu’on ne le pensait, même si la femme continue ses activités quotidiennes malgré son taux d’hémoglobine parfois très bas, cette situation se répercute sans nul doute sur l’efficacité et le rendement de son travail ( le foyer, les enfants, la profession si elle en a une ) . L’anémie constitue un facteur aggravant de l’état de santé de la femme et a une implication sur la mortalité maternelle. Les Femmes constituent plus de la moitié de la population nationale. Il est donc urgent d’envisager dans le cadre de la lutte contre les carences en micronutriment le renforcement voire la mise en place d’une stratégie nationale de supplémentation martiale afin d’endiguer ce fléau qui sévit silencieusement mais dangereusement. RECOMMANDATIONS : Sur la base des normes OMS, 68.6% des femmes en âge de procréer dans le Gorgol sont anémiées ce qui fait de l’anémie un problème de santé publique devant être prioritaire. Ce taux est en effet très élevé par rapport à la moyenne dans les pays en développement qui varie dans les pires des cas entre 30 et 50%. Ainsi il serait intéressant de : Confirmer les résultats par d’autres études sur l’évaluation de l’importance du problème par détermination de la prévalence de l’anémie dans d’autres régions ou à l’échelle nationale. Pour cette dernière optique, il serait préférable que l'examen de certitude puisse combiner au moins deux à trois indicateurs - Réaliser d’autres types d’enquêtes afin d’approfondir les connaissances sur la modes de consommation, de la fréquence de consommation de certains facteurs anti-nutritionnels tel que les tannins contenus dans le thé et voir la corrélation entre les horaires de prises de thé par rapport au repas et la 21 prévalence de l’anémie. - Agir positivement à travers des programmes de sensibilisation sur les méfaits d’un espace inter-génésique < 2 ans - Renforcer les programme de santé maternelle afin d’assurer un meilleur suivi de la femme enceinte et prévenir ainsi tous les risques liés à l’anémie tels que les avortements prématurés, les ruptures placentaires les faibles poids de naissance mais aussi toutes les maladies susceptibles de lui spolier son sang donc son capital en fer - Renforcer la formation des techniciens de santé sur les critères de diagnostic clinique de l’anémie Bibliographie 1- Nicolas Guéguen, Manuel de statistique pour psychologues ed Dunod 2- D. Schwartz, Méthodes statistiques à l’usage des médecins et des 22 biologistes ed.Médecine-sciences Flammarion 3- J. Bernard J.-P. Levy, B. varet, J.-P. Clauvel, J.-D. Rain, Y. Sultan, Hémathologie, ed.Masson 9ème édition 4- Dr. A.-M. Masse-Raimbault : Rédacteur en chef de la revue, membre fondateur : Prof.J.Sénécal, Directeur-Gérant : Prof. H. Dupin 1990. Les anémies par carence en fer et en folates. 5- R : P.Presiosi, P. Galan et col, Facteurs alimentaires déterminants du statut enfer : étude de population, col INSERM vol.197, 1990. pp307-310 6- Bulletin du CNH vol 1 n°2 1992 7- M. Assami, S.Hercberg, S. Assami, G. Potier de Courcy . Evaluation de l’état nutritionnel de femmes algériennes en âge de procréer vivant en zones urbaine, rurale et semi-rurale –Ann. Nutr. Metab. 31 : 237-244 (1987) 8- Charles H. Hennekens, Julie E. Buring, Sherry L.Mayrent Epidémiologie en médecine Ed.Frison –Roche 9- Hemocue Blood Hemoglobin Photometer operating manuel 10- Office National de la statistique, annuaire statistique de la Mauritanie année 1995 11- E.M. Demaeyer, M. Adiels-Tegman (1985) : The prevalence of anémia in the world. Wld.Hlth.Statist.Quart, 38, 302-316 12- G.M.Owen & coll (1977) : Should there be a different definition of anemia in black and white children, AJPH, Vol. 67, (9), 865 13- S.J.Baker (1978) : Nutritional anemia : a major controlable public health problem, Bulk. WHO. Vol 56, (5), 659-675 14- R.Hellegouarch & R.Giorgi (1974) : Données biochimiques – place du fer, de l’acide folique, de l’albumine, de l’acide ascorbique dans les anémies de la femme enceinte et de l’enfant au Sénégal, Med.Afr. 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