Chez Philippe Saire
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Chez Philippe Saire
My DAY WITH Créatifs, designers, architectes, ils habitent près de chez nous. Rencontre à leur domicile. Dans le jardin, une pergola créée par Philippe. Le coin salon avec son canapé vintage De Sede des années 50 trouvé chez Michel Grin et une table basse dénichée chez Emmaüs. Vue sur le bureau depuis la chambre à coucher. Plafonnier industriel, bibliothèque faite sur mesure pour le plafond mansardé. Tables basses en métal chinées par Philippe. Chez Philippe Saire C’est une petite maison des années 30, toute simple, nichée au bout d’un chemin sur les hauts de Lutry. A son pied il y a un grand jardin en pente, un peu rebelle, avec des terrasses, des recoins pour lire ou se reposer et un jardin potager. Nombre d’oiseaux ont trouvé refuge dans ce petit paradis. Philippe m’accueille avec le sourire. Son métier de chorégraphe transparaît dans la façon dont sa maison a été rénovée. Ici, il n’y a plus de seuils, pas de plinthes et pas de moulures au plafond, aucun obstacle… tout «glisse» pour s’accommoder au danseur. Il a entièrement orchestré les travaux et a mis beaucoup de lui-même dans ces lieux. L’ensemble a été complètement transformé. Des murs sont tombés, une cage d’escalier a disparu et une autre a été créée, le grenier s’est converti en chambre à coucher assortie d’une belle salle de bain attenante et, côté 96 I espaces contemporains sud, en bureau. Il a travaillé avec un architecte (Juan Menendez) mais il a dessiné des armoires, des étagères, son lit, la table de bureau, car il ne trouvait pas exactement ce qu’il cherchait. Au salon, en étant confortablement installé dans le canapé, grâce à une ouverture dans le mur on peut jouir de la vue merveilleuse sur le lac et les Alpes: un véritable tableau qui change selon le moment de la journée et les saisons. Une cheminée a aussi été ajoutée à cet endroit de la maison. L’ensemble s’oriente vers un grand balcon où Philippe aime s’installer quand il a un moment de libre. Voilà 12 ans qu’il vit dans ce lieu paisible et épuré. On s’y sent bien. PHOTOS ET TEXTE: CATHERINE GAILLOUD CRÉATION CONCEPT: CATHERINE GAILLOUD ET CHRISTIANE NILL / WWW.MYDAYWITH.CH espaces contemporains I 97 My DAY WITH Chez Philippe Saire La salle de lecture et cinéma. La bibliothèque faite sur mesure pour un appartement où Philippe avait vécu précédemment, est entrée ici au centimètre près. Fauteuil vintage des Eames. Dans la cave, des lampes achetées pour des amis qui aiment celles vues chez lui! Boules de billard trouvées aux Puces à Paris. AU FIL DU TEMPS Comment as-tu trouvé cette maison ? Dans le coin salon, canapé vintage De Sede des années 50 trouvé chez Michel Grin et une table basse dénichée chez Emmaüs. Je cherchais quelque chose dans la région depuis un certain temps, sans succès. Et puis une amie m’a parlé de cette maison: sa mère s’occupait de la débarrasser car la propriétaire, une très vieille dame, venait de décéder. Quels sont les changements majeurs réalisés? Le plus gros a été le changement d’emplacement de la cage d’escalier qui n’était pas située dans un lieu rationnel et prenait une place folle. Un autre a été d’éliminer autant de parois et de portes que possible et de faire «glisser» sol et plafond dans toutes les pièces: il n’y a ni moulures ni plinthes. A l’étage, ça a consisté à transformer les combles pour en faire un bureau, une salle de bain et une chambre. J’ai beaucoup de livres et de vidéos… mais c’est vrai, pas d’images de danse sur les murs (il n’y a d’ailleurs quasiment rien aux murs) et pas d’objets en lien avec la danse non plus. Je vis la danse toute la journée dans ma tête, c’est suffisant! Cet espace de vie sans trop de références à mon métier m’apaise; de plus j’aime bien les murs vides, surtout dans cette maison. Un objet auquel tu tiens particulièrement? Quelle gamme de couleurs privilégies-tu pour ton intérieur? Il y a beaucoup d’objets auxquels je tiens et qui sont liés à beaucoup de voyages… Si je devais en choisir un ce serait peut-être ce «truc» des années 70, offert par un ami proche: il est fait d’un tas de pointes à l’horizontale sur lesquelles on laisse la trace de la main ou du visage. Je demande souvent aux visiteurs d’y laisser une empreinte. Les gris et les bleus pour les murs, les tons chauds pour les sols et côté matières, les cuirs. Tu cuisines et tu jardines, un mot sur ces activités? Il y a des lampes partout chez toi, utilisées ou non, c’est une passion? Oui, j’aime beaucoup les lampes. Pour moi la lumière est essentielle dans la qualité de l’habitat. Et aussi, d’un point de vue plus pratique, ça fait partie des objets utilitaires assez faciles à transporter lorsque je les trouve dans des brocantes lointaines ou sur Ebay. 98 I espaces contemporains Je m’attendais à trouver beaucoup de références à la danse dans ta maison… il n’y en a presque pas, pourquoi ? Je cuisine de manière très basique pour moi et je me lance dans des mets un peu plus compliqués quand j’ai des invités. Pour le jardinage, comme je travaille majoritairement dans une salle noire, c’est vraiment un très beau contrepoint. Et c’est magnifique de voir pousser ce qu’on a planté… même si c’est énormément de travail. espaces contemporains I 99 My DAY WITH Chez Philippe Saire Dans la chambre à coucher, lit suspendu fait sur mesure, gros fauteuil blanc et cuir noir acheté sur eBay. Sur le mur, une photo de Balthasar Burkhard. Chaussures qui «piquent» les pieds, ramenées de Bénarès. Une des terrasses aménagées dans le jardin. Bureau fait sur mesure. Son très long plateau va se poser dans l’embrasure de la fenêtre. Le pied en fonte est de la récup’. Placards à coulisse faits sur mesure, inspirés des années 50. Pagne Kuba ramené d’Afrique. Le plancher a été récupéré du rez-de-chaussée. 100 I espaces contemporains My DAY WITH Chez Philippe Saire Dans la cave, des paniers en métal suspendus au plafond. Philippe aime leur structure. Ils sont un héritage de son père qui pêchait. La maison date de 1937. Le balcon avec sa vue splendide sur le lac et les Alpes. 102 I espaces contemporains