félix buhot (1847-1898) - Cherbourg
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félix buhot (1847-1898) - Cherbourg
FÉLIX BUHOT (1847-1898) Peintre de l’atmosphère MUSEE THOMAS HENRY - CHERBOURG-OCTEVILLE 9 JUIN – 11 SEPTEMBRE 2016 1 RESUME DU PROJET Titre de travail de l’exposition : Félix Buhot (1847-1898), peintre de l’atmosphère Dates : 9 juin – 11 septembre 2016 Lieu : musée Thomas Henry, Cherbourg-Octeville Nombre d’œuvres exposées : une centaine Porteur du projet : Conservation des musées, Ville de Cherbourg-Octeville Contact : Louise Le Gall, conservateur du patrimoine, directrice des musées de Cherbourg-Octeville. Conservation des musées, 4 rue Vastel – 50100 Cherbourg-Octeville 02 33 23 39 30 – 02 33 23 39 31 [email protected] 2 NOTE D’INTENTION Pour la troisième édition du Festival Normandie Impressionniste portant sur le thème des Portraits impressionnistes, le musée Thomas Henry de Cherbourg-Octeville propose de dresser le portrait d’un artiste encore largement méconnu du grand public : Félix Buhot (1847-1898). Originaire de Valognes, petite ville au charme surannée située à 20 kilomètres de Cherbourg, Félix Buhot a partagé son existence entre Paris, les côtes normandes, l’Angleterre et la Bretagne. Sa production artistique, échelonnée entre 1862 et 1898, embrasse un éventail très large de techniques. L’artiste fait dialoguer, autour de mêmes thèmes, peintures à l’huile, gouaches, aquarelles et estampes. Il transpose fréquemment ses compositions d’un médium à un autre, dans une tentative d’épuiser l’éventail des ressources à sa disposition pour traduire une idée, un mouvement, une impression. Buhot est tout entier tendu dans une quête pour saisir et restituer l’atmosphère des lieux qui l’environnent, lui qui affirmait « voir des choses superbes que les autres ne sentent pas ». La petite vie pittoresque de la campagne normande et de la Bretagne, la nostalgie des vieilles cités endormies dans le souvenir de leur splendeur passée, la folle cadence parisienne, les brouillards industrieux anglais, l’élégante société balnéaire, le climat impétueux et changeant des bords de mer constituent ses sujets de prédilection. A travers ses œuvres où l’observation le dispute à l’imagination, c’est le portrait d’une société qui se dessine en creux, prise entre tradition et modernité, goût de la réalité et tentation de l’imaginaire. Félix Buhot, peintre et graveur La postérité a avant tout retenu l’oeuvre d’aquafortiste de Félix Buhot. Après un bref passage dans l’atelier d’Isidore Pils (1866) puis du peintre de marines Jules Noël (1868), l’artiste, qui se définira comme un « peintre-graveur », va s’orienter vers la pratique de l’eau-forte originale, qui jouit depuis le milieu du XIXe siècle d’un large renouveau. Buhot réalise ses premiers essais à l’eau-forte vers 1873-1874. Proche du grand critique de l’estampe Philippe Burty, Il participe à la revue Paris à l’eau-forte de Roger Lesclide entre 1874 et 1876. Il illustre pour l’éditeur Lemerre les romans de son compatriote Jules Barbey d’Aurevilly (Une vieille maîtresse, L’Ensorcelée, Le chevalier Destouches) et les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet. En 1889, alors qu’il ne grave plus depuis deux ans, il participe avec Guérard, Goeneutte, Pissarro et Bracquemond à la création de la société des Peintres-graveurs, qui expose chez Durand-Ruel. Ses quelques 190 gravures se distinguent par leur virtuosité technique et la soif d’expérimentations dont elles témoignent. Octave Uzanne le constatait ainsi : « Quant à ses cuivres, quelle cuisine, mes amis ! Il les livre à toutes les tentatives, à toutes les mixtions ; il use du mezzo-tinto, de la taille, du mâchonné, de la roulette, de l’estampage, du berceau, du vernis mol, de l’échoppe et du racloir ; ses planches sentent le griffonnis, le guillochis, l’égratignure et l’empâtement. Elles s’enlèvent en vigueur et se noient dans des aquatintes délicieuses. Ce n’est plus de l’eau-forte, c’est du coloris qu’il obtient grâce à toute la chimie dont il use surabondamment… » L’œuvre de peintre et de dessinateur de Félix Buhot a jusqu’ici été moins étudiée. Elle figurera au cœur de l’exposition du musée Thomas Henry. Buhot voulait avant tout mener une carrière de peintre, lui qui nommait ses gravures des « tableaux sur cuivre ». En dépit de ses ambitions, il ne parviendra jamais à ses fins, probablement en raison de son incapacité à achever ses peintures, par peur de les gâcher. Buhot place la spontanéité au sommet de son échelle des valeurs artistiques : « Vive l’idée qui jaillit tout d’une 3 pièce et sans effort, esquisse sauvage et brutale torchée dans la fièvre d’une unique séance, croquis jeté sur un feuillet d’album. », écrit-il à son ami anglais Roger Leigh en 1885. « Un pâté en dit plus en trois lignes que le tableau soigné ou solidement peint du chinois idéaliste ou réaliste (…) », poursuit-il plus loin. De fait, son travail à l’huile s’assimile plus à une ébauche qu’à une oeuvre finie, selon les critères académiques du XIXe siècle. Ce non finito, ce goût de l’instantané, de l’impression d’un instant, s’associe dans son oeuvre à une réflexion sur les valeurs expressives de la couleur : « Je voudrais étudier l’influence des couleurs sur nos sentiments et faire voir que les couleurs seules, par leurs rapports, leurs oppositions, sont aussi capables de faire naître des sentiments et des pensées » (cité par A. Fontaine). De là une utilisation très libre et diversifiée de la couleur, par touches légères ou en aplats aux contours flous, déclinée en harmonies tonales ou appliquée en rehauts contrastés, en fonction de la nature du sujet représenté. Buhot a produit une centaine de peintures à l’huile de son vivant, simples croquis ou compositions plus réfléchies. Ces œuvres, déclinées dans de petits formats et sur des supports parfois peu conventionnels, tels que le carton, ont été jusqu’ici peu exposées. L’exposition du musée Thomas Henry leur accordera une large place, aux côtés de ses nombreux dessins à l’aquarelle, à la gouache et au pastel. Entre romantisme et impressionnisme Si l’oeuvre de Félix Buhot se déploie dans le même temps et les mêmes lieux que la peinture impressionniste, elle demeure toutefois irréductible à toute classification. Avec les impressionnistes, Buhot partage un attrait pour le paysage naturel, le travail sur le motif, la captation des effets de lumière et des atmosphères changeantes. Il pratique la division des tons et, à partir de 1885, délaisse la perspective géométrique pour construire l’espace par la couleur. Il conservera cependant une certaine méfiance envers les impressionnistes, leur reprochant, d’une part, de négliger le dessin, et de l’autre, de systématiser une approche par trop scientifique du motif. Pour Buhot, les hollandais du XVIIe siècle demeurent les maîtres incontestés du paysage. Parmi ses contemporains, il se revendique plutôt d’Eugène Boudin, de Turner et surtout de Whistler, dont il loue les subtiles harmonies colorées. Buhot est aussi un digne enfant de la génération romantique. Les ombres de Hugo et de Baudelaire planent sur son oeuvre souvent mélancolique. Buhot apprécie les thèmes chers aux romantiques : le pittoresque, les vestiges du passé, le nocturne, le mystère, le fantastique. De nature indépendante, Buhot se plait à cultiver son individualité artistique. Il trace ainsi un itinéraire original dans la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle. Parcours de l’exposition L’exposition réunira une centaine d’œuvres de Félix Buhot, issues de collections publiques françaises et étrangères et de collections privées. Un parcours thématique explorera l’oeuvre de l’artiste en mettant en exergue le portrait qu’il dresse de son époque et les atmosphères qu’il donne à ressentir. Trois aspects iconographiques seront ainsi explorés : 1- La vie pittoresque Cette partie regroupera les scènes de la vie rurale et provinciale : les marchés, les intérieurs d’églises, le folklore du Cotentin et de la Bretagne, mais aussi les vues de sa ville natale de Valognes, décor fantomatique où glissent les spectres d’un passé glorieux. 4 2- La vie moderne A Paris, Buhot s’intéresse aux quartiers en devenir, transformés par l’urbanisation, mais aussi aux motifs de la modernité : les fiacres, les sombres silhouettes des passants, la pâle lueur des réverbères. En Angleterre, l’architecture victorienne, le monde des usines et des machines, l’activité des ports et la foule des grandes villes retiennent son attention. 3- Les bords de mer Entre 1873 et 1876, Buhot effectue plusieurs séjours sur les côtes normandes, à Trouville ou encore au Havre. Il observe les loisirs de la société balnéaire : promeneurs sur les planches, élégantes abritées sous des parasols, régates. A partir de 1882, il se passionne pour la Bretagne, et plus particulièrement les environs de Dinard et de Saint-Malo. Les marines prennent alors le dessus dans son oeuvre. La figure humaine est évacuée au profit de la représentation des phénomènes atmosphériques : ciel gris, nuages, mers démontées, vent, effets lumineux dominent dans des paysages panoramiques à l’inquiétante beauté. Chacune de ses parties associera peintures à l’huile, dessins et gravures, couvrant l’ensemble du champ chronologique dans lequel s’inscrit la carrière de Buhot. 5 EXEMPLES D’ŒUVRES Cette liste non exhaustive ne prend pas en compte les œuvres conservées en mains privées et dont les propriétaires demeurent à identifier. I. LA VIE PITTORESQUE Ebauche pour La route de Cherbourg et l’église de Valognes, huile sur toile, vers 1872-1876, 37 x 55 cm, coll. part. Nocturne à l’entrée de l’église de Valognes, huile sur toile, vers 1872, 64 x 47.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Ma petite ville, dit aussi Après la pluie, eau-forte, 1872, 19.5 x 27 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry La rue du Gisor à Valognes, crayon, gouache, sanguine et aquarelle, 1884, 35.8 x 26.7 cm, Paris, musée du Louvre Le bruit de deux sabots traînant, illustration pour le Chevalier Des Touches, eau-forte, 1878, 19.5 x 13.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Pluie et parapluie, eau-forte, 19.5 x 15.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Valognes, la maison d’Orléans, eauforte, 2e état, 22 x 14.5 cm, CherbourgOcteville, musée Thomas Henry. 6 Le vieux cheval, huile sur toile, 1881, 36.5 x 27.3 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Une maison, huile sur bois, 14.5 x 23 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry L’église de Jobourg, eau-forte, 2e état, 1887, 27.5 x 36.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Pêcheuse à pied sur la grève de Quinéville, huile sur panneau, 1881, 15.5 x 23.2 cm, Paris, coll. part. Les oies, huile sur carton, vers 1880, 16 x 46 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Morsalines, huile sur bois, 1883, 25 x 35 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Pêcheurs de varech, eau-forte, état unique, 23.5 x 30 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Têtes de bretons, eau-forte et vernis mou, 13 x 15.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry 7 II. LA VIE MODERNE Une matinée d’hiver au quai de l’Hôtel-Dieu, eau-forte, 1876, 33 x 45.8 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Convoi funèbre, boulevard de Clichy, eau-forte et aquatinte, 1887, 29.5 x 39 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Etude pour Un quai de Paris, matin d’hiver, encre, lavis et craie blanche, 1883, 27.7 x 38.7 cm, Baltimore museum of art Un quai de Paris, matin d’hiver, eau-forte, 4e état, Paris, BNF. Spleen et idéal ou Le Fiacre aux amours, huile sur toile, 1877, 73 x 54 cm, Dijon, musée des Beauxarts Spleen et idéal, plume et lavis sur plâtre, 1880, 40 x 29 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry 8 La Fête nationale du 30 juin au boulevard de Clichy, eau-forte et pointe sèche, 1878, Paris, BNF La Butte aux moulins, huile sur toile, 1878, 49 x 59 cm, Paris, musée Carnavalet Westminster Palace, eau-forte, 5e état, 1884, 29 x 40 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry L’hiver à Paris, eau-forte, 3e état, 1879, 31 x 46.2 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Les passants au coin de la place de la Bourse, huile sur panneau, 33 x 25 cm, Paris, coll. part. Londres, the Victoria Clock Tower, lithographie, 1892, 32 x 24.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry 9 Un vieux chantier à Rochester, eau-forte, 3e état, 1879, 20.3 x 34.7 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Joueurs de cricket dans le Kent, huile sur panneau, 1879, 20.5 x 54.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Impression de Ramsgate, homme allant vers l’embarcadère, mine de plomb, aquarelle et gouache, 1879, 12 x 18.5 cm, Paris, BNF Un débarquement en Angleterre, eau-forte, 1879, Paris, BNF 10 III. LES BORDS DE MER Un grain sur la plage de Trouville, crayon, pastel, aquarelle et gouache sur papier, 1874, 25.2 x 35.3 cm, Londres, British Museum Un grain à Trouville, eau-forte, 4e état, 1874, 32.5 x 46.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry L’embarcadère à Trouville, eau-forte, 3e état, 1876, 30 x 41,5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Deux femmes sur la plage de Trouville, pastel, 1876, 17 x 26 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Dans le port de Trouville, carnet de croquis de Trouville, folio 20, crayon et aquarelle, 1876, 10.2 x 17 cm, Paris, BNF. Couple en calèche, carnet de croquis de Trouville, folio 7, crayon et aquarelle, 1876, 10.2 x 17 cm, Paris, BNF. Promeneurs au Havre, aquarelle et gouache sur papier, 1876, 16 x 25 cm, Honfleur, musée Eugène Boudin Les parasols, huile sur bois, 1876, 13 x 21 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry 11 Eventail avec fleurs sauvages et papillons devant la côte normande, crayon, tempera et gouache, rehauts d’or sur soie, vers 1875, 15 x 52.1 cm, Washington, National Gallery of art Le peintre de marine ou Le jour du terme, eau-forte et pointe sèche, vers 1879 Smoke and Fog, huile sur bois, 1879, 19 x 54.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry La Marie-Thérèse, gouache sur bois, 1886, 36 x 51 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Le poète et la mer, huile sur bois, 14.5 x 22.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry L’Orage, d’après Constable, eau-forte, 2e état, 19 x 25.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Bateaux, huile sur bois, 16.5 x 26.5 cm, Cherbourg-Octeville, musée Thomas Henry Marine aux mouettes, pastel, 21.7 x 33.4 cm, Paris, BNF 12 Soirée d’été à Dinard (détail), huile sur panneau, 1887, 48 x 38.2 cm, Etats-Unis, coll. part. Lever de lune sur Saint-Malo, huile sur toile, 51 x 81 cm, Normandie, coll. part. 13 BIOGRAPHIE SOMMAIRE DE FELIX BUHOT Biographie réalisée par Jean-Luc Dufresne, extraite de l’ouvrage Félix Buhot, peintre graveur entre romantisme et impressionnisme, Cherbourg, Isoète, 1998, pp. 212-216. 14 15 16 17 BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE Henri BERALDI, « Félix Buhot », in Les graveurs du XIXe siècle, t. IV, Paris, 1886, p. 25-35. Raymond BOUYER, « Félix Buhot » in L’estampe et l’affiche, 15 février 1899, pp. 29-37 et 15 avril 1899, pp. 81-89. Léonce BENEDITE, « Etude et catalogue de l’œuvre de cet artiste exposé au Luxembourg », in Revue de l’art ancien et moderne, janvier 1902. Henri CHARTRAINE, « Félix Buhot », in Journal des Arts, 6, 10 décembre 1902. Gustave BOURCARD et James GOODFRIEND, Félix Buhot, catalogue descriptif de son œuvre gravé, réédition révisée et augmentée du catalogue de 1899, New York, Martin Gordon, 1979. Pierre LEBERRUYER, Félix Buhot, Rennes, Manche-Tourisme, 1979. Félix Buhot, catalogue de l’exposition du musée des Beaux-arts de Caen, 1981. André FONTAINE, Félix Buhot, peintre-graveur, Paris, Lafont, 1982. Félix Buhot, peintre-graveur, catalogue de l’exposition du Baltimore Museum of Art, 1983. Michel MELOT, L’estampe impressionniste, Paris, Flammarion, 1994. Jean-Luc DUFRESNE, Valérie SUEUR et Alison Mc QUEEN, Félix Buhot, peintre graveur, entre romantisme et impressionnisme (1847-1898), Cherbourg, Isoète, 1998. L’estampe impressionniste. Trésors de la Bibliothèque nationale de France, de Manet à Renoir, catalogue de l’exposition du musée des Beaux-arts de Caen, Paris, Somogy, 2010. 18 AUTOUR DE L’EXPOSITION CATALOGUE L’exposition s’accompagnera d’un catalogue des œuvres présentées, enrichi d’articles analysant l’art de Buhot dans sa relation avec ses contemporains. MEDIATION Scolaires Le service éducatif des musées de Cherbourg proposera un document pédagogique à destination des enseignants. Il accompagnera également les classes pour des visites et autour de projets précis en lien avec l’exposition. Visites guidées et ateliers Le service des publics proposera un programme de visites guidées de l’exposition, ainsi que des ateliers de pratique artistique à destination des jeunes publics, hors cadre scolaire. Plusieurs pistes peuvent être envisagées : initiation à la gravure, expérimentation de techniques de dessin employées par Buhot (encre, aquarelle, gouache…), dessin en plein air. Enfin, un partenariat avec le Pays d’art et d’histoire du Clos du Cotentin est actuellement à l’étude. Il pourrait déboucher sur l’organisation de visites hors-les-murs « dans les pas de Félix Buhot », à Valognes et dans ses environs. 19 LE MUSEE THOMAS HENRY DE CHERBOURG-OCTEVILLE Musée de France au sens du Code du Patrimoine Membre du Réseau régional des musées de BasseNormandie Collections 500 peintures 800 dessins et estampes 300 sculptures Fonds d’art décoratif et d’ethnographie normande L'histoire du musée Thomas Henry débute en 1831. Cette année-là, l'administration municipale reçoit, à son grand étonnement, une caisse d'œuvres d'art provenant d'un Surface d’exposition 2.000 m2 répartis sur deux étages expéditeur anonyme. Ce dernier souhaite honorer sa ville natale et «mettre des modèles de peintures sous les yeux Fréquentation 2010 des gens qui auront du goût pour cet art». Les envois se 30 000 visiteurs Environ 50 visites guidées succèdent jusqu'à l'inauguration d'un premier musée, le 29 Plus de 150 classes juillet 1835, dans les galeries de l'hôtel de ville. L'identité du généreux donateur a, entre temps, été révélée au grand jour : il s'agit de Thomas Henry (1766-1836), marchand d’art devenu, sous la Restauration, Commissaire expert des Musées Royaux. C'est une partie de sa collection, soit un ensemble de 163 peintures et 4 sculptures, qu'il donne à la ville de Cherbourg. La sélection a été opérée avec un souci pédagogique prononcé. La plupart des grands mouvements picturaux sont en effet représentés, ordonnés géographiquement : Renaissance italienne et flamande, baroque italien, classicisme à la française, Siècle d'or espagnol, scènes de genre flamandes et hollandaises, paysages néoclassiques, école davidienne... le panorama se veut complet, en privilégiant les grands maîtres avec, quelquefois, une certaine prodigalité dans les attributions. Ce premier don, qui constitue aujourd’hui encore le cœur historique du musée, fait des émules. Les collections s’enrichissent des envois de l’Etat, mais aussi des libéralités de particuliers, à l’instar d’Armand Le Véel (1821-1905). Ce sculpteur, originaire de Bricquebec, est l'auteur de la statue équestre de Napoléon Ier qui se dresse face à la rade. Il lèguera à la ville une partie de sa production artistique, série de statuettes en bronze à Musée Thomas Henry, galeries Le Véel sujets historisants, ainsi que sa collection d’objets d’art inspirée par son goût pour le Moyen-âge. Autre date importante dans l’histoire du musée : l’année 1915, qui voit l’entrée dans les collections d’une trentaine d’œuvres de Jean-François Millet. Ces dernières sont léguées par le docteur Ono, neveu de Pauline, première femme de l’artiste. Elles constituent un très bel ensemble de portraits, témoignage unique de la carrière cherbourgeoise de Millet. Celui-ci avait entamé son apprentissage au musée, en copiant les chefs-d’œuvre de la collection Thomas-Henry ; il en gagnait à présent les cimaises. Depuis les années 1960, le fonds Millet est régulièrement enrichi par de nouvelles acquisitions, qui se portent également sur d’autres peintres normands du XIXe siècle : Guillaume Fouace et Félix Buhot. L’accroissement des collections s’accompagne d’une réflexion sur les locaux. En 1983, le musée quitte le local étroit et inadapté de l’hôtel de ville : il est accueilli au sein du nouveau centre culturel offrant de vastes et élégants espaces d’exposition. En 2012, le musée a fermé ses portes pour permettre la mise aux normes et la modernisation de ce bâtiment. Le musée rénové rouvrira ses portes au second semestre 2015. 20 21