Construire une frise chronologique

Transcription

Construire une frise chronologique
Construire une frise
chronologique
La beauté
Entre continuité et ruptures
Document réalisé par le Groupe départemental pour l’Education artistique et culturelle du 92, Dominique Lacroix, Maria Bottero, mis en page par Joëlle Gits
La culture humaniste,
cinquième compétence du socle, vise à faire acquérir deux grands principes :
• l’identité / l’altérité (ce qui pousse l’Homme à rencontrer et accueillir l’Autre, à découvrir d’autres
horizons et points de vue, à s’approprier des connaissances et des attitudes)
• la continuité / la rupture (ce qui fait qu’une société évolue et se diversifie)
Il existe une historicité occidentale des formes, des idées, du Beau. Une tradition, plutôt
savante, se fait jour dès l’Antiquité grecque autour de la notion de Beau comme idéal
esthétique et philosophique, face à des traditions populaires, plus ancrées dans l’oralité et
nourries d’influences hétérogènes.
Les canons grecs du Beau constituent un exemple de continuité dans l’Histoire des arts.
C’est cette continuité-là qui est privilégiée dans ce document.
La frise chronologique montrera les grandes étapes de cette continuité et quelques-unes
des ruptures qui l’ont remise en question au fil du temps et qui ont été d’ordre
technologique, philosophique, géopolitique, religieux, voire résulter d’emprunts à la
tradition populaire.
Puis, deux exemples de classement seront proposés autour des arts de l’espace et des
arts du visuel.
La notion de Beauté remonte
à Platon où la représentation
est constituée à partir de
l’harmonie; sorte de norme
qui devient une règle. Le
Beau est une vertu, la lumière
du vrai et du bien, la
représentation de l’Idée
Le Parthénon
Athènes
Phidias
Athéna Parthénos
Praxitèle
Aphrodite de Cnide
Platon
Socrate
Antiquité
Orphée
Aristote
Athènes, le Parthénon, Cariatide
Une tradition plus populaire,
souvent orale, fait entrer une
certaine forme de réalité
dans l’œuvre.
Expression, émotion, rythme
et asymétrie viennent
perturber la rigueur
classique.
Victoire de Samothrace.
La peinture et l’architecture
relèvent de l’idée et non de la
matière, du spirituel non de la
sensibilité, l’art étant le reflet
d’une beauté invisible et
absolue. L’artiste est le
médiateur entre l’homme et
Dieu. Après la conquête de
Byzance, en 1433, savants et
religieux ramènent en Italie
des textes de Platon et
Aristote. Création de
l’Académie Platonicienne à
Florence en 1462
Abbaye cistercienne de Fontenay
Architecture gothique
Cathédrale de Reims
Cimabue
Architecture gothique
Moyen-âge
Pétrarque
Guillaume de Machaut
Le Roman de Renard et le Roman de la Rose
Dante
Pieter Bruegel l’ancien
Une tradition populaire
héritée des fêtes, farces et
Mystères fait contrepoint à
un art très spirituel.
Par ailleurs, L’invention de
l’imprimerie par Gutenberg
en 1450 va permettre la
diffusion de la pensée. La
chanson de geste contribue
à cette diffusion
Jean Fouquet
Représentation du Mystère
de Sainte Apolline
Michel Ange
Léonard de Vinci
David
L’annonciation
Villandry
Héritière de l’Antiquité, la
Beauté est, selon des
penseurs comme Alberti,
l’expression de l’idée, de la
pensée de l’artiste. Issue de la
nature, elle ne peut satisfaire
l’idéal du peintre, elle lui
apporte les traits sublimes, il
lui emprunte le divin.
La Pléiade
Ronsard,
du Bellay
Chambord
Renaissance
Montaigne
Rabelais
Commedia del arte
Pétrarque
Machiavel
Galilée
Palestrina
Les grandes découvertes, les
voyages d’exploration et
l’influence byzantine
introduisent une certaine
forme d’exotisme dans l’art
où la beauté naturelle et non
plus idéale trouve sa place
comme expression de
l’humain et non plus du divin.
Venise
Saint Marc
Véronèse Les noces de Cana
Alhambra de Grenade
La beauté trouve son apogée
dans le Classicisme.
Equilibre et symétrie en
architecture, s’accompagnent
de la suprématie du dessin
sur la couleur en peinture. le
Disegno est, selon F.
Zuccaro, signe de Dieu. C’est
l’expression de l’Idée.
Le dessin avec Le Brun,
Poussin régissent les
académismes , doctrine
officielle de l’Académie
Royale de peinture.
François Mansart
Château de Maisons
Nicolas Poussin
Et in Arcadia Ego
Molière
Lully
André Le Nôtre
Racine
Orangerie de Versailles
XVIIème
Au Classicisme s’oppose le
Baroque.
Né en Italie, il fait suite à
l’opposition entre dessin
florentin et peinture
Vénitienne qui introduit la
couleur, sorte de plaisir et de
vie de la chair.
Le Baroque (suite au Concile
de Trente) donne la
suprématie à la couleur, le
clair-obscur, la dramatisation
des formes, l’exubérance et
l’expression du mouvement.
La tradition populaire rejoint,
par les thèmes utilisés,
l’Académisme pour renouer
avec le peuple.
Corneille
Pascal
Spinoza
Descartes
Charpentier
Monteverdi
Le Caravage
l'église du Gesù à
Rome,
Giacomo della Porta
Pierre Paul Rubens
Bernini
Jacques-Louis David
Découverte du Néoclassicisme défendu par les
philosophes des Lumières
(Diderot). Le beau, tel qu’il
s’incarne dans l’œuvre d’art
est la manifestation sensible
de l’idée.
L’art exprime la vie de l’esprit,
mouvement par lequel
l’homme transforme la matière
pour lui donner un contenu
spirituel.
Régnault
Haydn
Diderot
XVIIIème siècle
Cependant, la beauté est
l’expression d’une subjectivité
qui s’exprime par la couleur.
Le portrait devient la source
de cette subjectivité . Du
portrait officiel , on tend au
portrait psychologique où les
sentiments s’expriment par la
couleur, le cadrage, le point
de vue. C’est le siècle de
l’introspection; au grand
genre va succéder l’individuel,
le sensible.
Le Romantisme est en germe
dans cette forme de
sentimentalisme. Le goût pour
l’exotisme est amplifié par de
nombreuses expéditions
diplomatiques en Orient et
Extrême Orient.
Chardin
Mozart
Voltaire
Rousseau
Bach, Vivaldi,
Haendel
Montesquieu
Watteau
Fragonard
Boucher
Jacques-LouisDavid Le sacre de Napoléon
Fresque de Pompéi
Le Néo-classicisme, suite aux
fouilles de Pompéi et
Herculanum, est l’empreinte et
l’enjeu d’un nouveau pouvoir
issu de la Révolution.
Il montre les sentiments les
plus nobles du héros
révolutionnaire : morale et
vertu. Il s’exprime en peinture et
surtout en architecture où
l’héritage antique impose
rigueur, grandeur et prestige.
Ingres
Mademoiselle rivière
Beethoven
Eglise de la Madeleine
XIXème siècle
Mallarmé
Cependant l’Académisme
commence à peser sur son
temps. Le premier à le dénoncer
est Baudelaire qui oriente de
Beau Moderne. Selon lui , le
beau moderne est convulsif,
éphémère, artificiel,
transitoire..la beauté est de
circonstance.
Le beau est composé de deux
éléments ; un élément éternel et
un élément relatif lié à l’époque,
la mode, la passion. Le réel
entre de plein pied dans l‘art.
C’est l’émergence de la
Modernité.
Berlioz
Victor Hugo
Chopin,
Liszt
Claude Monet Impression soleil levant
Edouard Manet
Le déjeuner sur l’herbe
Lamartine
Baudelaire
Rupture avec la référence à l’Antiquité: , l’œuvre s’ouvre aux influences extra européennes::d de nouveaux points
Duchamp, Klein, Matisse, ballets
de vue à partir des maîtres de l’estampe japonaise et des ballets russes vont permettre la libération du corps
XXème
russes, Pollock, carré blancdes femmes.
siècle
Ruptures
Alors que le
classicisme est dans
la continuité et la
transmission, la
modernité est dans la
rupture et la
transgression . Est
beau ce qui est
nouveau et moderne.
Cette esthétique du
refus va définir
toutes les avantgardes du XXème
siècle
La rupture devient
une tradition, les
avant-gardes
proposent d’autres
regards. L’idée même
de hiérarchie,
d’académisme et de
beauté n’a plus lieu
d’être .
Henri
Matisse
James
Joyce
Utamaro
Debussy
Artaud
Ravel
Bonnard
1896-1948
Groupe des 6
Rupture avec la tradition: refus d’une filation avec le passé ; remise en question des académismes, de l’espace
illionnionniste ; la couleur devient espace avec l’Expressionnisme (fauves, Matisse); l’espace c’est celui de l’œuvre
(Picasso). Cet éclatement de l’espace de l’oeuvre , apprarait aussi dans l’oeuvre musicale (dodécaphonisme,,
Schoenberg, Berg..)
Schönberg
Pablo Picasso
Vassily Kandinski 1910
Première œuvre abstraite
Dada et le surréalisme
Les demoiselles
d’Avignon 1907
Dans la seconde
moitié du XXème
siècle, le nouveau
s’impose par la
provocation,
l’exagération, la
transgression…Il
permet toutes les
exagérations…Le
dépassement des
limites
Rupture avec avec le « savoir-faire » artistique : Exaltation du geste et de l’instant avec Fluxus ; la frontière entre art
et la vie est abolie. En voulant s’approprier un morceau du réel , ce n’est plus l’objet qui compte mais l’attitude
mentale notamment avec la création du Black Mountain College (Robert Rauschenber, John Cage, Merce Cunningham)
Avec le collage, le réel entre dans la champ de la représentation en tant que fragment. (Picasso, chaise cannée)
L’objet devient matériau chez les Nouveaux Réalistes : Il cesse d’avoir une fonction pour avoir une vertu plastique et
esthétique (accumulations de César ou Arman)
Yves Klein « Anthropométrie » 1960
-retour à certaines
formes de figuration
où l’artiste met son
corps en jeu…Le
corps apparait
comme nouveau
medium artistique.
Arman, Accumulation
-l’expression de
l’idée l’emporte sur
la forme.
-Le Pop Art met en
scène cette
désacralisation de
l’art en l’identifiant à
un bien de
consommation.
Andy Warhol, Marylin 1963
Emancipation de l’oeuvre: L’œuvre porte en elle les signes d’avant-garde. Les limites sont
celles qui constituent le medium de la peinture, sa matérialité (surface, support, pigment..)
-L’image est un
matériau vidée de
son contexte et de sa
dimension critique
Hans namuth,
Jackson Pollock et le dripping
Mark Rothko
untiteld
Tendances et limites
de ces avant-gardes
-institionnalisation de l’avantgarde vers un élitisme .
Au lieu d’abolir les
hiérarchies, l’opposition
entre art d’élite et art de
masse est renforcée et
s’éloigne du public.
- A force de douter , la
subversion s’auto deétruit ,
la transgression s’émousse et
n’a plus rien à provoquer
dans une quête sans fin de
nouveau aboutissant à la
mode
-Post-mordernisme
La forme n’est plus le lieu
d’un engagement (politique,
sociel ou esthétique) mais
devient simple citation dans
un vaste répertoire de formes,
dans lequel l’artiste pioche
au gré de ses besoins.
-Renouveau de de la
tradition ; le passé est vecu
avec mélancolie, comme une
référence où l’artiste avait
une relation avec l’histoire
(racines, origines, valeurs.)
Anselm Kieffer
Georges Baselitz
Chritian Boltanski