étude exploratoire sur les blogs personnels santé et
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ÉTUDE EXPLORATOIRE SUR LES BLOGS PERSONNELS SANTÉ ET MALADIE Michel Legros S.F.S.P. | Santé Publique 2009/hs2 - Vol. 21 pages 41 à 51 ISSN 0995-3914 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-sante-publique-2009-hs2-page-41.htm Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Legros Michel, « Étude exploratoire sur les blogs personnels santé et maladie », Santé Publique, 2009/hs2 Vol. 21, p. 41-51. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour S.F.S.P.. © S.F.S.P.. Tous droits réservés pour tous pays. 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Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- SFS_HS_INTERNET.book Page 41 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 Étude exploratoire sur les blogs personnels santé et maladie An explorative study of personal healthcare and illness blogs Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Mots-clés : Blog - care - représentations de la santé et de la maladie. Summary: Having first emerged in the 1990s, online blogs had developed significantly by 2004, reaching an estimated 30 to 40 million in France. While they are particularly active in literary, technical and political fields, the authors of blogs are also active in the realm of healthcare. The object of this paper is to provide an assessment of roughly 2 to 3 per thousand of those personal blogs which focus on health and illness. The majority of these blogs, for the most part written by women, describe the experiences of patients and show how patients deal with the changes caused by their illness in their daily lives. While the main pathologies are presented in blogs, these still grant a significant place to the bearers of rare illnesses and diseases and to children. Construed as the voice of patients and of their entourage, blogs contribute to the relatively informal emergence of the involvement of patients in public healthcare. Keywords: Blog - care - representations of health and illness. (1) Michel Legros, École des hautes études en santé publique, rue du Pr Léon Bernard, 35043 Rennes, France. Correspondance : Michel Legros [email protected] Réception : 16/02/2009 – Acceptation : 15/07/2009 UTILISATIONS ET ENJEUX Résumé : Apparus sur l’Internet dans les années 1990, les blogs se sont fortement développés à partir de 2004 pour atteindre, en France, un volume estimé de l’ordre de 3 à 4 dizaines de millions. Très actifs dans les champs littéraires, techniques et politiques, les auteurs de blogs interviennent également dans le domaine de la santé. Cet article propose une estimation de l’ordre de 2 à 3 pour mille des blogs personnels traitant de la santé et de la maladie. La plupart de ces blogs, majoritairement rédigés par des femmes, décrivent des itinéraires de malades et montrent comment ceux-ci font face dans leur vie quotidienne aux changements induits par la maladie. Si les principales pathologies sont présentes dans les blogs, ceux-ci laissent toutefois une très grande place aux porteurs de maladies rares et aux enfants. Paroles de patients et de leur entourage, les blogs contribuent à l’émergence peu formalisée d’une intervention des malades dans le champ de la santé publique. Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Michel Legros (1) SFS_HS_INTERNET.book Page 42 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 42 M. LEGROS (2) Cette dimension non lucrative reste sujette à caution dans la mesure où des plateformes rémunèrent par la publicité les créateurs de blogs en fonction du nombre de passages ou des scores de lecture recueillis par ces blogs ; c’est le cas par exemple de la plateforme skyrock.com. Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. À partir des années 2003-2004, la pratique de l’internet a connu un nouveau cycle d’extension dont les développements sont fréquemment rangés sous l’appellation générique de Web 2.0 [10]. Cette évolution ne repose pas sur une innovation technologique mais sur l’intégration de nouvelles fonctions de communication dans les logiciels permettant au lecteur de devenir un acteur proposant des textes, des photos, des vidéos ou créant des interactions avec d’autres utilisateurs. Les espaces collaboratifs, les forums, les listes de diffusion, les blogs et plus récemment l’émergence des réseaux sociaux comme Facebook, Dailymotion et, plus récemment encore, Twitter, témoignent de la vitalité de cette intervention des utilisateurs [8, 10, 25]. Inscrits dans ce mouvement et apparus au milieu des années 1990 dans le prolongement des pages personnelles, les blogs ont pris une extension sans précédent, particulièrement en France, à partir de 2004, lorsque l’écriture des pages informatisées a rompu avec un protocole trop complexe, reliquat du temps où l’informatique était affaire de professionnels. Quelques mois plus tard, l’apparition des plateformes comme Blogger, Over-blog ou Skyblog marqua véritablement le décollage exponentiel des blogs. Aucun dénombrement exhaustif fiable n’est disponible. Dans la zone francophone, les chiffres avancés sont de l’ordre de plusieurs dizaines de millions. Skyrock.com, l’une des plateformes les plus actives, annonce le chiffre de 22 millions de blogs. Médiamétrie fait état d’une progression régulière des connexions et indique des volumes mensuels de l’ordre de 24 à 25 millions pour les trois principales plateformes. À défaut de pouvoir dénombrer les blogs et surtout de mesurer les dynamiques de cette « blogosphère » en constante expansion, les chercheurs ont essayé de proposer des critères de classification de ces nouveaux objets. Dans une thèse soutenue en 2008, Nolwenn Henaff [13] esquisse, après d’autres auteurs [8, 24] une classification des blogs. Elle distingue entre des blogs à but non lucratif et des blogs à but lucratifs, des blogs d’amateurs et des blogs de professionnels. Une autre classification dite pronominale sépare les blogs en « je », rédigés à la première personne, journaux intimes et blogs d’amateurs, des blogs en « nous » qui présentent les points de vue de membres de groupes ou d’associations. Enfin, les blogs en « tu » ou « vous » rassemblent des experts et des militants qui distribuent avis, conseils et informations. Cette dernière classification est particulièrement intéressante pour appréhender les blogs sur le thème de la santé et de la maladie. Elle permet de regrouper les blogs d’associations et de communautés souvent à visée d’éducation pour la santé ou de conseils thérapeutiques, et les blogs de médecins ou proprement médicaux, laissant de côté les blogs rédigés par des patients ou par leurs proches, blogs personnels, objets principaux de cet article et qui doivent être rangés dans la catégorie des blogs amateurs à but non lucratif (2). Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 L’univers des blogs SFS_HS_INTERNET.book Page 43 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 43 Au-delà de ces essais de classification qui restent très empiriques mais néanmoins utiles pour aborder ce domaine, les recherches sur les blogs se sont développées dans quatre directions : – La première, inspirée de la sociologie des professions, porte sur l’intervention des créateurs de blogs, amateurs et simples citoyens, dans des univers jusqu’alors réservés aux professionnels. Qu’il s’agisse de la pratique journalistique, de la vie politique, de la critique d’art, de l’auto publication, la mise en blog effacerait en partie la distinction entre professionnels et non professionnels (3). Chacun pourrait devenir le journaliste de soi-même ou l’expert auto-proclamé des thèmes de son choix. – La seconde porte sur le rôle joué par les blogs, et plus généralement par les outils du Web 2.0, dans la construction de groupes qui partagent les mêmes intérêts et dont les membres, sans se rencontrer en face à face nouent entre eux des liens d’une force plus ou moins grande et forment des communautés. La traduction en français de ce concept de « online community » par le terme de « communauté virtuelle » a sans doute contribué à renforcer les ambigüités sur la réalité et la nature des liens ainsi tissés par les membres de ces réseaux. Le développement récent des réseaux sociaux comme Facebook, Youtube et Twitter, redonne une nouvelle actualité à ces travaux [17, 21]. – La troisième direction s’inspirant des travaux de Goffman en sociologie et de l’analyse littéraire met l’accent sur les blogs, dans le prolongement des pages personnelles, comme un outil de mise en scène de soi-même et de fabrication des identités collectives et personnelles [14, 17]. – Enfin, une quatrième direction de recherche vise à décrire et à analyser l’usage des blogs et à proposer dans différents champs une analyse globale du phénomène. Ainsi, Dominique Augey [3] effectue une analyse économique des blogs alors que Jan Schmidt [24] montre que les utilisateurs des blogs mettent en relation, selon des modalités différentes, trois sous-systèmes : celui constitué par l’ensemble des règles et des procédures à respecter pour tenir un blog, celui de la construction des liens, qu’il s’agisse des liens hypertextes ou des liens entre les blogueurs et, enfin, un sous système de codes qui organise les services offerts par les plateformes et qui structure l’organisation de la communication. Santé et maladie dans la blogosphère Quelle place occupent la santé et la maladie dans cet univers ? La réponse à cette question n’est pas aisée. Faute de pouvoir disposer d’une base de sondage, cet article s’appuie sur trois investigations différentes. La première a consisté à interroger systématiquement les principales plateformes à partir de leurs critères de classification afin de repérer le poids des thèmes santé et maladie dans l’ensemble des blogs accessibles en langue française. La seconde démarche a permis, en utilisant les mots-clés et les fonctions (3) Voir par exemple sur ce thème le colloque de l’Université Paris-13 sur le thème « les Blogs : écriture d’un nouveau genre ? », juin 2008 et, en particulier, la communication d’Eric Dussert : « Le blog comme informateur ou l’AFP à la portée de tous » ; actes à paraître. Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 BLOGS PERSONNELS SANTÉ ET MALADIE SFS_HS_INTERNET.book Page 44 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. recherche des trois principales plateformes, de constituer une base de 12 000 blogs santé-maladie identifiés par leur adresse. À l’intérieur de cette base, nous avons sélectionné de manière aléatoire 645 blogs personnels actifs au cours des mois de novembre et décembre 2008 de personnes résidentes en France et pour lesquelles nous disposions des caractéristiques de sexe et d’âge. Enfin, ces approches ont été complétées, fin décembre 2008, par quatre interrogations de Google avec, à chaque fois, l’usage du mot « Blog » associé à l’une des quatre pathologies suivantes : sida, cancer, diabète et affections cardio-vasculaires. Chacune de ces quatre investigations a permis d’identifier de 5 à 600 blogs qui ont fait l’objet d’une analyse thématique à fin de classification. Au-delà des incertitudes de dénombrement, la diversité même des blogs est d’autant plus difficile à apprécier que ceux-ci ont presque toujours une vocation généraliste et qu’un même blogueur peut donner des informations sur les membres de sa famille, commenter une réforme hospitalière et diffuser une vidéo sur sa dernière soirée festive. Lorsque des plateformes organisent leurs entrées de façon thématique, ce qui est le cas par exemple d’Over-blog, il devient possible de mieux appréhender les thèmes abordés. À titre indicatif, le dénombrement des thèmes sur cette plateforme donne la répartition suivante : les thèmes, souvent techniques, consacrés à la production des blogs arrivent en tête avec près de 20 000 références. Les commentaires d’actualité viennent ensuite avec 18 000 sites, les loisirs occupent près de 16 500 sites, juste devant les arts, les voyages et la photographie, chacun comptant entre 12 et 13 000 blogs. Le sport se place immédiatement après avec un peu moins de 12 000 sites tout comme les journaux intimes qui se situent au même niveau. Succèdent à ces thèmes la famille (8 700), la détente (8 000), l’humour (5 700), les jeux (5 000), le cinéma (4 000) (4). Les sites répertoriés sous le thème de la santé représentent près de 3 300 blogs auxquels il faut ajouter 200 blogs sur le handicap et une petite centaine sous l’intitulé « maladie ». Ce chiffre est toutefois sous-estimé car sur les 12 000 blogs classés sous la rubrique des journaux intimes, près de 5 % concernent des blogs liés à la maladie, soit ici quelques 600 blogs. Au total, les blogs « santé maladie » atteignent 4 200 blogs, soit 2 à 3 % de l’ensemble des blogs de cette plateforme. En appliquant une démarche semblable à la plateforme Skyrock, on peut estimer que sur les 20 millions de blogs annoncés, environs 80 000 abordent des questions de santé et de maladie. Sur une autre plateforme, Wanadoo.fr, où les blogs restent encore des pages dites personnelles, un millier de sites peut être considéré comme abordant des thèmes de santé sur un total de 270 000. Au final, avec des variations selon les plateformes, on peut estimer entre 2 à 3 % la part des blogs consacrés à la santé. Ce taux peut paraître faible ; n’oublions pas cependant que cela revient à dire que les connections à des blogs santé peuvent être estimées de 5 à 750 000 chaque mois selon Médiamétrie. Les blogs relatifs à la santé ne sont pas homogènes. Une interrogation simultanée sur les mots de « cancer » et « blog » sur Google indique (4) Ce dénombrement n’intègre pas les blogs à caractère érotique ou pornographique qui se trouvent sur des plateformes spécialisées mais également dans les blogs de journaux intimes. Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. M. LEGROS Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 44 SFS_HS_INTERNET.book Page 45 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 45 BLOGS PERSONNELS SANTÉ ET MALADIE Tableau I : Les principaux thèmes des blogs santé maladie pour quatre pathologies Affections cardio-vasculaires N = 612 Cancer N = 620 VIH N = 480 Diabète N = 548 Dépistage, diagnostic, traitement 36 % 40 % 35 % 41 % 39 % Débats sur l’origine des pathologies 25 % 16 % 25 % 20 % 22 % Prévention, éducation pour la santé 10 % 18 % 13 % 12 % 13 % Blogs de patients % total 13 % 12 % 11 % 9% 11 % Politiques de santé 9% 11 % 7% 12 % 10 % Divers - inclassable 7% 3% 9% 6% 5% Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. quelques 400 000 réponses potentielles. Seulement près d’un millier sont atteignables et disponibles. En éliminant les redites et les mentions multiples de blog identiques, la collecte finale se monte à un peu plus de 600. Nous avons procédé de la même manière pour le VIH, le diabète et les affections cardio-vasculaires. Pour chacun des cas, nous aboutissons à des résultats voisins récapitulés dans le tableau I. Si 2 à 3 % des blogs traitent de la santé, et si parmi ceux-ci 11 % concernent des blogs personnels, alors ces derniers devraient représenter de 2 à 3 pour mille de l’ensemble des blogs. L’estimation est difficile et méritera d’être confirmée car les blogs constituent une réalité mouvante de jour en jour et parfois d’heure en heure. Les modes d’indexations et d’entrées varient d’une plateforme à une autre. Malades, patients, familles, usages et usagers des blogs personnels Si une classification par pathologie correspond à des schémas usuels pour aborder les questions de santé publique, elle est sans doute assez peu opératoire pour décrire les blogs personnels santé et maladie. Sur les 645 blogs personnels analysés, à peine un tiers concerne les pathologies mentionnées dans le tableau ci-dessus et l’on atteint une petite moitié en ajoutant les handicaps et les affections neuro-dégénératives. L’une des caractéristiques majeures de ces blogs est de traiter des maladies rares. Où parle-t-on de la maladie de Duchène, du syndrôme Willy, de la maladie de Menière ? Les blogs abordent ces pathologies mal connues comme si leurs auteurs n’avaient trouvé que ce moyen pour rendre visibles des maladies peu identifiées, mal repérées. L’un des blogs qui traitent le mieux ces questions et constitue de fait un véritable portail vers des blogs d’enfants malades ne recense pas moins de 400 blogs d’enfants souffrant de maladies rares (5). De l’acidémie méhylmalonique dont souffre Valentin (6) au syndrome de Williams(5) http://poussiere-danges.skyrock.com (6) http://mon-petit-valentin.skyrock.com Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Source : interrogation Google et classification de l’auteur, décembre 2008. SFS_HS_INTERNET.book Page 46 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 46 M. LEGROS Tableau II : Répartition des blogs par pathologie, âge, sexe, et orientation du blog (N = 645) Diabète Affections cardiovasculaires Affections neuroHandicap dégénératives Maladies rares Autres % de l’échantillon 16 10 5 4 4 3 51 7 % de femmes 71 42 62 56 72 23 84 30 Age moyen 32 ans 27 ans 42 ans 41 ans 36 ans 28 ans 27 ans 29 ans % de Blogs « pour soi » 85 77 90 72 16 84 14 37 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Beuren dont sont atteints Axel (7), Aubane (8) ou Kelly (9), ce sont quelques 150 pathologies différentes répertoriées, soit à peine trois enfants par pathologie car le site propose également des blogs d’enfants pour lesquels aucun nom n’a pu être mis sur leurs souffrances. Une enquête récente (10) montre que les utilisateurs des réseaux sociaux sont pour près de 75 % des hommes âgés de 20 à 30 ans dont la moyenne d’âge est de 28 ans. Cette moyenne est voisine de celle des auteurs des blogs santé-maladie. En revanche, les auteurs de blogs personnels santémaladie sont pour les trois quarts des femmes. Cette proportion peut s’élever à 80, voire 90 % sur certaines plateformes. Par ailleurs, si les âges moyens sont similaires sur les réseaux et les blogs, la distribution des âges est fortement concentrée autour de la moyenne dans les réseaux, alors que la répartition des âges des femmes des blogs santé connaît trois pics : le premier, de l’ordre de 20 % autour de 16-18 ans, le second qui pèse un peu plus de 50 % autour de 27-30 ans et le dernier autour de 50-52 ans (tableau II). Mise en valeur de soi, exacerbation de l’ego, exhibitionnisme, l’image des blogs n’est pas toujours très bonne. Les blogs personnels « santé-maladie » sont en rupture avec cette image négative. Les deux tiers des blogs personnels dans ce domaine sont, en fait, des blogs « pour autrui » et non des blogs « pour soi » et cela est particulièrement vrai pour les maladies rares. Des jeunes filles parlent d’un frère ou d’une sœur malade, voire, mais moins fréquemment, d’un parent ou d’un ami. Les femmes entre 27 et 30 ans parlent d’un enfant malade ou handicapé et des femmes, plus âgées, évoquent la vie de leurs petits-enfants. Comme la majorité des blogs, les blogs santé-maladie racontent un fragment d’une histoire de vie. Il y a, de ce point de vue, une réelle convergence entre la fabrication d’un blog qui consiste à tenir un journal au fil des jours et des événements, et la maladie qui se déroule selon une série d’étapes assez nettement sériées : la découverte ou l’annonce, les souffrances, joies et peines, les relations avec les proches, l’univers médical et soignant, les parcours de sortie de la maladie, soit par la guérison, le vivre avec ou le décès. Le démarrage du blog se fait très souvent quelques temps après la découverte de la maladie. L’auteur du blog décrit alors de façon (7) http://wwwcherazel.net (8) http://perso.orange.fr/aubane/ (9) http://leswilliamsberry.skyrock.com (10) http://sociogeek.admin-mag.com Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. VIH Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 Cancer SFS_HS_INTERNET.book Page 47 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 BLOGS PERSONNELS SANTÉ ET MALADIE 47 Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Si un blog est constitué de textes dont la grande majorité relève du carnet de bord, il peut aussi comprendre des photos et plus récemment des vidéos. Dans le cas d’enfant (12), la photo témoigne d’abord de l’aspect gratifiant de l’enfant : il est souvent souriant, il est en action sur son vélo ou saisissant un objet. 95 % des blogs comportent des photos et 35 % utilisent des vidéos. La photo puis la vidéo montrent les progrès : l’enfant bouge, avance et commence à marcher [8]. Les anecdotes, nombreuses, témoignent également de ce dynamisme, de cette marche vers l’autonomie. À côté des textes et des photos, figurent parfois des documents qui reprennent des informations à caractère plus officiel, bulletins de santé, compte-rendu de réunions avec les équipes médicales ou avec les services scolaires. Le blog rend compte de l’univers quotidien de la personne malade, de ses difficultés mais aussi de ses bonheurs comme s’il s’agissait de montrer la force de la vie, les espoirs mais aussi le courage de la lutte contre la maladie. Les mères qui tiennent des blogs, particulièrement les jeunes mères, ont souvent arrêté de travailler pour s’occuper à plein temps de leur enfant. Être mère d’un enfant malade devient un véritable métier dont le blog est à la fois une composante et un témoignage. Cette activité à plein temps se double d’un discours sur les valeurs des enfants. Tous plein de courage, la représentation de genre est fréquente : les petites filles seront surtout des princesses alors que les petits garçons devront être des guerriers. Les bulletins médicaux prennent alors une image de bulletin des nouvelles du front. La fonction du blog n’est pas que de témoigner, elle peut être aussi pratique. Au-delà de la seule affirmation de l’existence d’une maladie inconnue, le blogueur cherche à acquérir et à diffuser de l’information sur les traitements, sur les symptômes, sur les évolutions, sur les formes de la prise en charge au quotidien, voire sur les ressources à la disposition des malades et de leurs familles. Des informations à propos d’autres blogs relatifs à d’autres enfants malades sont également présentées sur le blog. Il est assez peu fréquent que les blogs développent un discours sur le système de soins. Certes, on sent parfois des désarrois et des colères, mais dans l’ensemble il n’y a pas de liens très forts entre blog et médecine, les blogs ne basculent que rarement dans une attitude de consumérisme médical. (11) L’ouvrage post-mortem de Ioana Nantel, qui anima un blog jusqu’à ses derniers jours de vie constitue un des meilleurs exemples de ces histoires de maladie. Iona Nantel, Qui m’a tuée ? En collaboration avec Georgina Falcon, Les yeux ouverts, Vevey, ed Xenia, 2008. (12) Voir, par exemple, le blog d’antoinesyndromecdg.skyrock.com Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. assez condensée les périodes de vie antérieure. Dans le cas de la naissance d’un enfant handicapé, la mère parlera du bonheur de l’attente de l’enfant, des préparatifs, parfois de l’attente des membres de la famille. Ensuite, apparaissent les inquiétudes devant les premiers symptômes, puis le tsunami personnel et intime de l’annonce du diagnostic. La phase suivante est consacrée au déroulement de la vie du malade parfois jusqu’aux dernières semaines avant le décès. Il arrive que des proches prolongent le blog en une sorte de blog de deuil (11). Les blogs de deuil apparaissent également à la suite d’un décès, celui d’un frère ou d’une sœur, celui d’un parent. Ils constituent, à la fois, un hommage au disparu et l’amorce d’un processus de deuil [22, 27]. SFS_HS_INTERNET.book Page 48 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Il faut dépasser le point de vue selon lequel le blog ne serait qu’une production individuelle. Chaque jour, selon les blogs, des dizaines de lecteurs viennent déposer un commentaire, parfois quelques mots, parfois une image ou une photo. Un système de relations régulières se constitue autour du blog. Il arrive que le blog soit également l’opportunité d’appeler à la construction d’un réseau plus régulier d’échanges. Faut-il aller jusqu’à parler de communauté virtuelle comme le font certains travaux [2, 21] ? Non, sans doute, la dimension privilégiée est celle de l’échange de services, nous sommes loin de la tribu, du clan, du groupe. Ici, les messages ont pour principale fonction de se tenir chaud comme dans le cadre des commentaires sur les blogs d’une grande partie de la plateforme Skyblog. Les commentaires laissés sur les blogs réagissent aux événements rencontrés par les malades et leurs proches. Ils sont le plus souvent rédigés sur le registre de la sympathie, de l’accompagnement. Le commentaire est compassionnel dans la très grande majorité des cas, il témoigne d’un souci de consoler l’autre, de lui apporter du réconfort, d’encourager le moindre de ces progrès ou de ces améliorations ou simplement dans les moments difficiles de lui manifester une attention et une présence. La thématique est proche de la fonction de réconfort utilisée par Christian et Olga Baudelot [5, 7, 19] ou de celle étudiée par Williams et Merten à propos des blogs d’adolescents décédés [27]. Des rapprochements se font à partir des blogs : comme, par exemple, ces jeunes mères qui regroupent leurs blogs personnels pour construire un blog commun parce que chacune d’elle à une petite fille souffrant de scoliose très accentuée. Des rencontres réelles se réalisent après des échanges sur le Net, prétextes à de nouveaux textes et à des photos supplémentaires pour rendre compte de ces moments passés ensemble. La notion de virtualité souvent utilisée pour décrire les échanges sur le Net n’a pas sa place ici. La mère d’Antoine (13) raconte régulièrement et toujours avec plaisir ces rencontres qui sont souvent le fait d’enfants plus avancés dans les progrès. Ces rencontres à partir du Net n’auraient pas été possibles sans ce media. À la différence des blogs consacrés à des thèmes artistiques dans lesquels les auteurs mettent en avant leur inventivité, les blogs personnels santé et maladie sont peu créatifs. Pour reprendre la typologie des usages proposée par Jan Schmidt [24], les utilisateurs de ces blogs ne cherchent pas à jouer avec les règles ou à manipuler les codes de fabrication. En matière d’écriture aussi, contrairement aux blogs littéraires ou aux journaux intimes, les blogs personnels santé-maladie ne recherchent que très rarement une mise en valeur par des processus stylistiques. Il s’agit là de blogs modestes. S’ils créent du lien, c’est souvent plus de manière passive en étant un réceptacle de commentaires. La notion de communauté virtuelle ne leur est que marginalement applicable. Nous sommes loin des pratiques des listes de diffusion, des groupes d’échanges ou des forums qui tissent entre leurs membres des relations d’échanges et d’informations dans lesquelles les comportements face à la maladie et aux traitements occupent une large place. (13) Voir note précédente. Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. M. LEGROS Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 48 SFS_HS_INTERNET.book Page 49 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 BLOGS PERSONNELS SANTÉ ET MALADIE 49 Le fait que ces blogs soient le plus souvent tenus par des femmes renforce dans l’espace de la santé un effet de genre. Les blogueurs ou plutôt les blogueuses mettent en avant une identité de femmes et très souvent de mères dans le moment particulier, celui du care. Les blogs personnels maladie-santé constituent une forte illustration ou une mise en scène publique de cette fonction de « prendre soin » occupée par les femmes [16, 28]. Santé publique, volume 21, Hors série, Novembre-Décembre, pp. 41-51 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Les blogs étudiés proposent de multiples témoignages sur les pathologies et les façons de les vivre. Assez loin du soin, ils portent principalement sur la quotidienneté de la maladie, les façons d’y faire face, les réactions aux évolutions positives ou négatives de l’état de santé. Ils racontent la vie courante du malade et de ses proches. Ils constituent un espace de paroles, parfois même un exutoire à des souffrances difficiles à supporter. Dans un moment où la parole des usagers acquiert une place plus importante, on pourrait admettre que les blogs forment un espace peu formalisé de participation, à côté d’autres formes, plus collectives et plus institutionnelles. Même si leurs auteurs ne les pensent pas dans cette perspective, la multitude d’informations diffusées sur les blogs relatives à la quotidienneté des souffrances et aux façons de les prendre en charge dans la famille constitue une source de savoirs. Sans aller jusqu’au retour de la thématique du médecin de soi-même, il faut noter qu’une part des blogs s’engage dans cette direction. Ils constituent un espace de paroles non institutionnel pour les patients et leurs familles, pouvant aller jusqu’à faciliter une fonction d’accompagnement, y compris dans les périodes de deuil. Cette expression des patients est valorisée dans d’autres pays sur des sites spécifiques comme « patients opinion web site » (14). De façon paradoxale, le blog met l’accent, à la fois, sur la singularité de la personne malade mais aussi sur sa normalité. La singularité réside dans l’énoncé, mais ce n’est pas spécifique aux blogs santé-maladie, des caractéristiques de la personne, de son histoire et de sa vie, mais elle réside surtout dans le caractère particulier de la maladie. Chaque blogueur se sent unique, et le fait que les maladies rares occupent une place aussi importante renforce cet aspect. Affirmant sa singularité, le blogueur veut en faire un exemple utile à d’autres. Le discours des blogueurs n’est pas celui des militants de la santé publique. La seule trace de comportements militants serait plutôt à rechercher dans la volonté de faire émerger des problèmes de santé qui sont vécus par une toute petite minorité de personnes. Ainsi, les blogs traduisent un double mouvement, celui du surgissement dans l’espace public de préoccupations individuelles de santé, mais aussi et principalement autour des maladies rares, la tentative de constitution d’un problème public à partir de données individuelles. Dans le même temps, le contenu du blog insiste sur la normalité, voire la conformité du malade. L’exposition de soi est (14) Voir par exemple le site www.patientopinion.org.uk Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. Les blogs santé-maladie, un outil de santé publique ? SFS_HS_INTERNET.book Page 50 Mercredi, 13. janvier 2010 10:55 10 Document téléchargé depuis www.cairn.info - univ_lorraine - - 193.50.135.10 - 09/09/2012 14h36. © S.F.S.P. une façon de marquer un retour à la normalité : « Voyez, je ne suis pas différent et singulier, mais comme vous tous ». On pourrait aussi avancer l’hypothèse que les blogs « santé-maladie » participent de la constitution d’un espace d’expressions de sympathie, une sorte d’accompagnement non médical de personnes en souffrance, renforçant et complétant le rôle des très proches, et pouvant aller jusqu’à de véritables actions de soutien collectif, voire quasi militante. Utilisant une forme peu technique à la différence des forums ou des listes de discussion [1, 4, 6, 20], le blog est un vecteur de tendresse, un espace de circulation d’affects compassionnels, un espace public de consolations. L’auteur du blog semble trouver un soutien dans les commentaires qui peuvent atteindre plusieurs milliers. Certains blogs encouragent même la production de commentaires en indiquant que ces messages les aident à vivre et à survivre dans les moments difficiles de la maladie. On peut probablement ainsi formuler l’hypothèse d’une esquisse de fonction thérapeutique dans la production d’un blog. Autant il peut être aisé dans une perspective de santé publique de donner des conseils en matière de développement des forums ou des listes de diffusion sur le web, autant même peut-on recommander des bonnes pratiques en matière de blogs plus institutionnels, autant les blogs rédigés à la première personne semblent devoir échapper à une logique de santé publique. Cependant, leur volume, les thèmes abordés, leur durée qui suppose un réel investissement des personnes qui les rédigent, les centaines de milliers de connexions et de commentaires qu’ils suscitent ne peuvent laisser indifférent. Les blogs santé-maladie constituent d’abord une mine d’informations sur les patients, sur leurs représentations de la santé et de la maladie. Andrejevic [2] souligne d’ailleurs ce paradoxe qui consiste à donner tant d’informations sur soi sur l’internet et en même temps être aussi sourcilleux sur la protection de sa vie privée. Cette source de savoirs sur les représentations et les comportements d’ajustement des patients et de leur entourage reste largement à explorer [8, 10, 15, 25]. À la différence des domaines artistiques, littéraires et politiques, dans le domaine de la santé, les blogs personnels et les blogs professionnels ne s’interpénètrent guère et ne se répondent que très rarement. Là encore, des expériences étrangères montrent que des liens sont possibles. L’intervention de professionnels sur des blogs personnels peut rejoindre des démarches de promotion de la santé, alors que les professionnels peuvent trouver intérêt à mieux comprendre les réactions de patients à la lecture des blogs [11, 12, 23, 25]. BIBLIOGRAPHIE 1. AKrich AM, Meadel C. Prendre des médicaments/prendre la parole : les usages du médicament par les patients dans les listes de discussions électroniques. Sciences sociales et santé 2002; 20: 1. 2. Andrejevic M. Mining the wealth of onlines communities. Sounding 2008; 39 (1): 75- 86. 3. Augey D. Economie des blogs. Revue Réseaux 2006; 24 (137): 133-146 4. Bar-Illan J. Information hub blogs. Journal of information science 2005; 31: 297-307. 5. Baudelot O, Baudelot C. Une promenade de santé, Paris, Stock 2008; 236 p. 6. Boutet M. S’orienter dans les espaces sociaux en ligne. L’exemple d’un jeu. Sociologie du travail 2008; 50: 447-470. 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