Thème : le Credo (2)

Transcription

Thème : le Credo (2)
Compte rendu du topo du Père François-Xavier Henry
Rencontre des JP du 14 février 2012
Thème : le Credo (2)
Historique des 2 textes de références :
•
le symbole des apôtres
•
le symbole de Nicée-Constantinople
Les 3 premiers siècles de l’Eglise sont marqués par des persécutions… Celles des chrétiens martyrs.
Puis en 313, avec l’avènement du règne de l’empereur Constantin, la liberté de culte est accordée à
l’Eglise chrétienne sur le pourtour méditerrannéen. Constantin décide même que le Christiannisme
devienne la religion principale de l'empire d'Occident.
Se pose alors la question de l’annonce de l’Evangile aux héritiers des penseurs grecs qui prouvent par
la raison l'existence d'un Dieu unique, tout puissant, ne changeant pas dans l'espace ni le temps. Une
exigence nouvelle pour les chrétiens convoqués à proposer leur foi de façon raisonnable.
Par ailleurs, avec Arius (un prêtre d’Alexandrie) se répand l’hérésie que JC n’est pas Dieu. Jésus ne
serait qu’une simple créature soumise au changement, qui a connu la souffrance, éprouvé des
sentiments ; or, selon Arius, les sentiments ne peuvent appartenir à un Dieu immuable qui ne connait
pas le changement… Ce schisme sème le trouble dans l’empire. La paix est menacée…
En 325, Constantin convoque donc un 1er concile oecuménique, à Nicée (sa résidence de
campagne) :
A l’époque tout est imbriqué : pouvoir politique et religieux (ainsi les empereurs sont aussi
théologiens)… Tous les évêques de l’empire y sont donc réunis. Ils statuent entre autre sur le sort des
chrétiens qui avaient abandonné la foi et condamnent l’arianisme.
Les pères s’appuient également sur les versets révélant la divinité du Christ (prologue de St Jean) pour
enrichir le Credo des apôtres en précisant la nature divine du Fils dans le symbole de Nicée.
« Seigneur » : affirme le fait que JC est du côté de Dieu
« Né du Père avant tous les siècles » : De fait il apparait que ne peut être sauvé ce qui n’a pas été
assumé. Si JC n’est pas Dieu, comment peut-il nous faire participer à la vie divine ? Et si JC n'est pas
homme, comment peut-il nous sauver ?
« Engendré » : JC est issu du Père d’une manière particulière, hors du temps, depuis toute éternité …
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L’article du credo : « JC vrai Dieu et vrai homme », aura suscité des débats vifs et passionnés.
Ce concile de Nicée adopte un symbole (signe de reconnnaissance) et un canon disciplinaire : règle de
l’incardination, règle fixant la date de Pâques (équinoxe de printemps), les anathèmes
(excommunications)…
Un deuxième concile œcuménique s’est tenu à Constantinople, en 381 :
Il a été convoqué pour défendre la divinité de l’Esprit-Saint, contre les pneumothomaques. Le dogme
de la trinité est formulé. « Il procède du Père et du Fils » : ici l’Esprit-St ne s’inscrit pas dans une
relation de paternité ou de filiation, il y a une relation équivalente entre le Père et l'Esprit mais
différente de celle entre le Père et le Fils.
L’édiction de ce nouveau dogme était précédé par la foi populaire. Comme cela s’est vérifié à maintes
reprises, dans l’histoire de l’Eglise, la vénération du peuple a une longueur d’avance sur la
proclamation des dogmes qui s’y réfèrent.
C’est le même Esprit-St qui a guidé les prophètes et qui est présent dans les sacrements, en nous
transmettant ses grâces inépuisables. Cet Esprit-St ne peut nous sanctifier que s’il est Dieu lui-même.
Reste que la seule assertion «… et du Fils » (ajoutée 3 siècles après) est réfutée par les Orthodoxes.
En 451 a lieu le 4ème concile œcuménique à Chalcédoine (le 3ème s’est tenu à Ephèse):
La double nature divine et humaine dans l’unique personne du Christ était au centre des débats.
Pour chaque mot du symbole de Nicée-Constantinople, des hommes ont versés leur sang.
1. « Vie éternelle » :
Référence aux 3 venues du Christ dans notre Histoire : passée, présente et future (le retour en gloire
du Christ). Tout ce temps est contenu dans l’eucharistie.
La Parousie est cette fin des temps annoncant la résurrection des vivants (corps et âme). Ce qu’a déjà
vécu le Christ.
Dualité de la nature humaine :
•
Le corps est soumis au changement
• Notre âme a cette capacité de nous faire sortir des contingences du corps
Les 2 sont intimement liés.
Cette union entre âme spirituelle et corps matériel s’est réalisée en JC : sa nature humaine
pleinement accordée à sa nature divine.
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2. « La mort » :
C’est l’heure du premier jugement. C’est aussi la séparation entre le principe matériel et le principe
de vie (l’âme). L'âme se présente alors devant Dieu.
3. « La résurrection de la chair »
La réunification du corps marqué par les souffrances de la croix (nous avons tous des signes distinctifs
sur notre corps qui persisteront après la mort, ce qui nous rend unique) et de l’âme purifiée. La
réunification des 2 avec des propriétés nouvelles s’affranchissant des lois temporelles et physiques.
Notre corps sera de nouveau assumé mais il sera tout à fait autre, marqué seulement par ces signes
distinctifs. Ainsi en a-t'il été de JC à la Résurrection : les disciples ont eu beaucoup de mal à le
reconnaître.
4. Jugement sur l’Amour
Toute notre vie est illuminée par la lumière de l’Amour divin. Elle peut révéler la vie dans ses ombres
et ses beautés.
Il y a une cohérence entre notre vie ici bas : avant-goût des choses du monde à venir (communion des
Saints).
Au long de notre vie terrestre, on s’efforce d’aimer en vérité, sans s’enfermer dans nos blessures,
dans une vie donnée, alimentée par les sacrements, la prière, l’écoute de la Parole… L’Amour de Dieu
vivant m’aide à être fidèle.
Au soir de notre vie, notre amour humain travaillé par l’Amour divin se présente devant Dieu. Si cet
amour correspond à Celui qui m’attend, c’est qu’on est prêt à prendre place au Paradis, on s'y sent
comme à la maison !
5. « Purgatoire »
Si par contre on entretient des rancoeurs… un temps de purification préparera mon amour à recevoir
la plénitude que Dieu veut donner à chacun de ses enfants.
Le purgatoire décrit cet état de l’âme qui prend conscience qu'elle n'est pas complètement purifiée
par l'Amour de Dieu et qui doit s’accorder à cet Amour. Sa finalité est de rentrer dans le Royaume de
Dieu, dans la liberté des enfants de Dieu (de vouloir ou non aimer).
La Foi chrétienne présuppose la liberté. Dieu est présent à la porte de mon cœur. Je lui ouvre
librement et consciemment.
6. « Enfer »
C’est l’état de l’âme qui volontairement s’éloigne et se coupe de Dieu qui respecte infiniment la
liberté de chacun. Cette prise de conscience doit raviver en nous le désir d’évangéliser…
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Le Paradis est un éternel présent où on est nourrit de la présence du Tout-Autre, inondé de Dieu, en
contemplation devant lui.
Ce qui nous attend au Ciel doit guider nos actions sur terre. Le lieu de notre liberté se joue ici bas, en
l’orientant vers l’Amour du bien et du vrai.
Reste qu’on peut s’éloigner de Dieu par ignorance, doute, paresse spirituelle…
7. « La communion des Saints »
Une communauté de prière porte les défunts : les Saints auprès de Dieu et l’église pélerine sur la
terre.
Toutes les relations vécues par amour, les liens d’amitité ne sont pas détruits avec la mort, ils
continuent de vivre, au-delà de la mort, par l’intermédiaire des Sts dont on peut obtenir des grâces.
De fait, ils continuent d’agir pour nous, tels des avocats auprès de Dieu. Les Sts sont actifs, ils bossent
pour nous !
La source du pardon c’est le Christ sur la Croix.
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