Etude géofence MD Final - Les Transports Intelligents
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Etude géofence MD Final - Les Transports Intelligents
GEOFENCE MD Rapport de synthèse GEOFENCE MD Index Avant Propos…………………………………………………………………………………3 Chapitre 1…..…………………………………………………………………………………6 1- Sommaire ............................................................................................... 7 2- Introduction ............................................................................................ 8 3- Projets européens .................................................................................... 9 4- Projets français .......................................................................................27 5- Projets/études américains ........................................................................36 6- Conclusions de l'état de l'art .....................................................................51 7- Bibliographie ..........................................................................................53 Chapitre 2……………………………………………………………………………….55 1- Sommaire ..............................................................................................56 2- Introduction ...........................................................................................57 3- Les besoins ............................................................................................58 4- Synthèse des besoins ..............................................................................60 5- Enquête sur le TMD en agglomération........................................................74 6- Conclusion .............................................................................................76 Chapitre 3……………………………………………………………………………….78 1- Sommaire ..............................................................................................79 2- Introduction ...........................................................................................80 3- Analyse et identification des verrous, analyse des impacts du projet..............81 4- Concept d’architecture système ................................................................88 Conclusion générale..............................................................................................99 Annexe…………………………………………………………………………………102 Mars 2010 2 GEOFENCE MD Avant propos Le projet GEOFENCE MD a été initié dans le cadre du programme ‘Système de Transport’ du pôle de compétitivité Lyon Urban Truck and Bus (LUTB). Ce projet a fait l’objet d’une convention entre le LUTB et le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable, de la Mer (MEEDDM). Le MEEDDM s’est engagé en mars 2009 à soutenir le projet à hauteur de 50 000 euros. Objectif général des travaux L’agglomération lyonnaise comporte au sein de son bassin d’emplois, un secteur d’activité très dynamique lié aux industries pétrolières, chimiques, pharmaceutiques et biologiques, implantées sur son territoire. Ces activités génèrent un très grand nombre de flux de transports de produits, bruts ou manufacturés, classés matières dangereuses. Ce projet se propose de présenter et d’analyser l’impact d’une solution technique cohérente qui s’inscrit dans un cadre réglementaire « futur ». Ce cadre devra être construit sur la base des réflexions actuelles menées aussi bien au niveau national qu’européen. L’objectif est d’aborder/d’investiguer les enjeux, les contraintes et les impacts du couple solution/réglementation. Ainsi, à partir d'un terrain d’expérimentation à ciel ouvert, ce projet pourra constituer un support riche à l’intention des pouvoirs publics et des décideurs. La solution envisagée dans ce projet consiste à concevoir un système télématique opérationnel capable de prendre en charge tout véhicule transportant des matières dangereuses, en approche de l’agglomération lyonnaise, pour un transit ou une livraison. Cette étude constitue la première étape d'un projet plus vaste et opérationnel dont le but est la mise en place d'un démonstrateur, portant sur les différents niveaux du système entre les chargements de matières dangereuses, les véhicules, les infrastructures et la supervision d’une agglomération dite d’état de l’art, d’analyse stratégique et de spécification du système. Mars 2010 3 GEOFENCE MD Déroulement du projet Le présent rapport présente l'année de travail écoulée de l'équipe projet Géofence MD qui a abouti à une proposition de projet et au dépôt du dossier FUI. Le projet se déroulait en 3 phases structurantes s'appuyant sur la note de synthèse rédigée au lancement de ce projet. Chacune d'elles a fait l'objet d'un rapport intermédiaire, puis d’un chapitre du présent rapport. Le présent rapport est la synthèse globale ; il est divisé en ces 4 chapitres : Chapitre 1 : contexte, définition du cadrage de l'étude, état de l'art sur les systèmes de tracking/tracing o Etat des lieux sur les systèmes de « Geofencing » appliqués à la gestion du transport des matières dangereuses, o Etat des projets en cours ou réalisés au niveau européen, o Elaboration du cadre du projet par rapport à l’état des connaissances et des acteurs concernés par la question du transport de MD au niveau d’une agglomération urbaine Rapport intermédiaire fourni en Octobre 2009 Chapitre 2 : Analyse des besoins (recueil des attentes et des besoins des acteurs, synthèse et recadrage du projet) + enquête sur le TMD en agglomération o Conception et élaboration d’entretiens pour recueillir les attentes des différents acteurs : chargeurs, transporteurs, gestionnaires de flotte, constructeurs, gestionnaires d’infrastructure, autorités publiques ... o Synthèse des entretiens, analyse et consolidation pour élaboration du cahier des charges du système « idéal ». Pertinence de ce concept par rapport à l’état de l’art établi en phase 1. Rapport intermédiaire fourni en Octobre 2009 Mars 2010 4 GEOFENCE MD Chapitre 3 : Analyse et identification des verrous, concept d’architecture système, concept d’architecture fonctionnelle en réponse aux besoins exprimés, cahier des charges fonctionnel du démonstrateur o analyse et identification des verrous techniques, réglementaires, sécuritaires et organisationnels, analyse des impacts du projet (économiques, environnementaux et sociétaux). Identification des ruptures technologiques souhaitables. o analyse de leurs impacts potentiels en regard des enjeux et verrous o Elaboration marchandise d’un MD concept à d’architecture l’agglomération système urbaine » / « de la Concept d’architecture fonctionnelle et systémique o Confrontation du concept aux résultats du chapitre 2 pour valider le cahier des charges fonctionnel, La dernière phase du projet aboutit à la définition du système et à une proposition d’un projet, avec ses principales fonctions visées, ses spécifications des fonctionnalités, avec l'organisation du projet, le rôle des parties prenantes et le calendrier programme de la phase opérationnelle. Contenu du dossier FUI à présenter en avril 2010 Parallèlement à ce travail préalable contribuant au lancement et à une proposition du projet, une action portant sur la recherche de partenaires et d'acteurs a été réalisée. Elle est en cours de finalisation ; certains partenaires ayant manifesté un grand intérêt pour ce projet, doivent encore confirmer leur promesse de participation. Les acteurs prêts à s'engager sont les suivants : ARKEMA et TOTAL (supports d'expérimentation nécessaires) SAMAT Groupe Charles André (transporteur) Laboratoire IRMA Laboratoire Ampère Plastic Omnium Division environnement GEFCO Port Edouard Herriot EWAM GLS Renault Trucks E.RE.C.A Mars 2010 5 GEOFENCE MD Chapitre 1 Contexte, définition du cadrage de l'étude, Etat de l'art sur les systèmes de tracking/ tracing Mars 2010 6 GEOFENCE MD 1- Sommaire 1- Sommaire ............................................................................................... 7 2- Introduction ............................................................................................ 8 3- Projets européens .................................................................................... 9 3.1 - ARTS VISU TMD ......................................................................................10 3.2 - GOODROUTE ..........................................................................................12 3.3 - GRAIL CHEM...........................................................................................16 3.4 - MITRA ...................................................................................................17 3.5 - MENTORE...............................................................................................20 3.6 - METIS....................................................................................................23 3.7 - M-Trade .................................................................................................26 4- Projets français .......................................................................................27 4.1 - DETRACE ...............................................................................................27 4.2 - SISTTEMS ..............................................................................................28 4.3 - TR@IN MD .............................................................................................29 4.4 - TRANSCONTROL .....................................................................................31 5- Projets/études américains ........................................................................36 5.1 - Introduction ...........................................................................................36 5.2 - L'impact du 11 septembre 2001 ................................................................36 5.3 - HAZMAT Field Operational Test .................................................................38 5.4 - Unthethered trailer Tracking and Control System ........................................43 5.5 - HAZMAT Truck Security Pilot.....................................................................49 5.6 - Trucking Security program .......................................................................50 6- Conclusions de l'état de l'art .....................................................................51 6.1 - Le geofencing en Europe ..........................................................................51 6.2 - Le geofencing aux États-Unis....................................................................52 7- Bibliographie ..........................................................................................53 7.1 - Sites WEB ..............................................................................................53 7.2 - Livrables projets .....................................................................................53 7.3 - Présentations PowerPoint .........................................................................54 7.4 - Publications diverses ...............................................................................54 Mars 2010 7 GEOFENCE MD 2- Introduction Objectif de l'état de l'art De nombreux projets/études ont abordé le thème du suivi des matières dangereuses, que ce soit par route, par rail, par mer ou par voie navigable. Cette étude a pour objectif de donner un aperçu des travaux menés par différents pays dans ce domaine. Elle porte un regard plus détaillé sur les projets/études de suivi des transports des matières dangereuses (TMD), qui se sont intéressés au concept du geofencing. Champ, méthode et limites de l'étude bibliographique Champ de l'étude La recherche bibliographique initiale a porté sur des études/projets bibliographique en France, en Europe et aux États-Unis. Limites de l'étude Une vaste quantité d’informations est disponible dans le domaine du bibliographique suivi des TMD. Une analyse détaillée de tous les documents répertoriés n’a pas été envisageable dans le délai prévu pour la présente étude. L'étude bibliographique s'est donc focalisée sur les documents les plus intéressants et les plus pertinents dans son contexte. NB: la recherche documentaire a été effectuée sur Internet. La pérennité des liens cités ne peut être garantie. Mars 2010 8 GEOFENCE MD 3- Projets européens Introduction Entre 1990 et 2002, la quantité de matières dangereuses transportées en Europe a augmenté de 13%1. Avec la disparition des frontières au sol dans l'espace Schengen, le suivi et la traçabilité du transport des matières dangereuses sont devenus une préoccupation internationale. De nombreuses En Europe, de nombreuses initiatives nationales et euro-régionales initiatives, mais ont été prises dans le domaine du suivi des TMD. un besoin de cohérence Ces différentes initiatives ont fait naître un besoin de cohérence et de coordination, afin de : -harmoniser les pratiques, -éviter les redondances. La liste des projets présentés ci-après ne prétend pas être exhaustive, mais permet un aperçu des réflexions menées en Europe et à l'international dans le domaine. • 1 Source ERA-Net Transport, ENT 12: Tracking and Tracing of Dangerous Goods: http://www.transport-era.net/action-groups/ent12-tracking-and-tracing-ofdangerous-goods.html Mars 2010 9 GEOFENCE MD 3.1 - ARTS VISU TMD Présentation Le CETE du Sud Ouest teste un système de suivi des matières dangereuses. Cette étude a été réalisée dans le cadre du projet eurorégional ARTS2. Elle concerne les matières dangereuses transportées par route et par voie fluvial sur l'axe France-Espagne. L'expérimentation a été menée en partenariat avec des organismes publics et privés. Objectifs L'objectif de l'étude était de : • déterminer les principaux acteurs publics concernés par le transport de matières dangereuses, • identifier leurs besoins en terme de suivi, • réaliser un portail extranet pour mettre à disposition les informations recueillies aux acteurs publics et privés. Système développé Le système développé permet aux différents acteurs (transporteurs, gestionnaires, services d'urgence) de : • visualiser sur une carte la localisation des TMD, • accéder à certaines informations spécifiques au véhicule (code danger, code matière dangereuse, vitesse..), • détecter des alertes générées manuellement par les chauffeurs (bouton SOS). Dans ce cas, le véhicule est signalé sur la carte par une étoile. Le schéma ci-dessous montre l'architecture du système développé. Architecture du système de suivi des MD, développé dans le cadre du projet ARTS • 2 Advanced Road Telematics in the South West Mars 2010 10 GEOFENCE MD Expérimentations Les expérimentations ont eu lieu entre 2004 et 2006 et sont résumées dans le tableau ci-dessous. Nombre de véhicules Types équipés d'une balise balises 70 de transmission des Fréquence de demande de localisation Satellite Toutes les 5 minutes. GSM/SMS Toutes les 30 minutes (voire 15 minutes). Un exemple de la visualisation cartographique des véhicules est donné ci-dessous. Vue de l'application développée dans le projet ARTS. Bilan Le bilan de l'expérimentation a été positif. Toutefois, pour une réelle utilisation opérationnelle du système, le rapport final de l'expérimentation3 précise la nécessité d'améliorer la précision, l'homogénéité et la fiabilité des données. Ce système de suivi de TMD est toujours opérationnel à l'heure actuelle. Il doit faire l'objet d'une évolution technique pour intégrer de nouvelles fonctionnalités. • 3 Étude d'expérimentation d'un système de gestion du suivi par localisation satellite des véhicules de transport des matières dangereuses, CETE Sud Ouest, 2006. Mars 2010 11 GEOFENCE MD 3.2 - Présentation GOODROUTE Le projet GOODROUTE (Dangerous Goods Transportation Routing, Monitoring and Enforcement)4 s'inscrit dans le FP6 européen. Il a débuté le 1er janvier 2006, pour une durée de 3 ans. Il est constitué d'un consortium de 14 partenaires, issus de 6 pays européens. Ce projet vise à développer un système coopératif de surveillance, guidage et contrôle réglementaire des transports routiers de matières dangereuses, garantissant un équilibre entre réduction du risque sociétal et optimisation économique de ce secteur. Objectifs Les principaux objectifs du projet sont de : • créer une plateforme d'échanges de données entre les acteurs de la chaîne logistique des TMD et les autorités, • développer un système d'aide au choix de l'itinéraire optimal, basé sur une évaluation des risques, • réaliser un boitier embarqué automatique permettant d'analyser et communiquer les paramètres critiques de ce transport, • établir une classification de l'ensemble des éléments impliqués dans le TMD (véhicule, matière, container, infrastructure...). Architecture et modules du système GOODROUTE 4 http://www.goodroute-eu.org/ Mars 2010 12 GEOFENCE MD Système développé Le système développé pourra : • recueillir et traiter les donnés issues en temps réel des véhicules, des infrastructures et de l'environnement, • fournir un algorithme au PC chargé de surveiller les TMD dans un périmètre géographique donné, • permettre au PC d'autoriser ou modifier l'itinéraire du véhicule automatiquement en cas de besoin, • fournir certaines données (poids, cargaison etc) aux autorités chargées de faire appliquer la réglementation, • fournir aux acteurs de la chaîne logistique les informations sur Cas d'usages la localisation du véhicule, l'état de la cargaison et l'itinéraire à suivre. L'analyse de plusieurs bases de données ''accidents TMD'' internationales, européennes et nationales a permis d'identifier neuf cas d'usages pour le système développé dans GoodRoute: • Passeport pour certaines infrastructures (ponts, tunnels..), • Conseils d'itinéraires, • Re-routing lié à la préservation de l'environnement, • Re-routing lié au business, • Application de la réglementation, • Logistique, • Situations d'urgence, • C2C communications, • Informations critiques. Sites de test Le système sera testé sur trois sites pilotes: • Finlande: zones étendues avec peu de relief, • Suisse: zones montagneuses, tunnel du Gotthard, • Italie: zones urbaines et tunnel du Fréjus. Mars 2010 13 GEOFENCE MD Livrables Dix work packages ont été livrés à la fin du projet, disponibles à l'adresse web suivante: http://www.goodrouteeu.org/pages/page.php?mm=1&sm=4 Les work packages sont les suivants: WP1 - Scénarios d'usages et cadre ontologique pour le TMD: Analyse des accidents TMD et enquêtes sur les besoins utilisateurs ont conduit à l'élaboration des scénarios du projet, ainsi que la réalisation d'une classification et terminologie (ontologie) commune pour l'ensemble des concepts et définitions relatifs au TMD. WP2 - Algorithmes d'estimation du risque et choix d'itinéraire: L'algorithme fournit au TMD l'itinéraire de moindre risque en fonction de sa destination, compte tenu des données trafic, météo, sociales.. WP3 – Système télématique embarqué (On-Board Unit): Conception et réalisation d'un OBU capable de s'interfacer avec l'ensemble des capteurs du TMD et d'autres systèmes V2V, et de fournir au système central l'ensemble des données pour calcul des risques et itinéraires à prendre. WP4 – Infrastructure du système télématique: Définition de l'infrastructure système (algorithmes, modules, IHM...) et du centre de contrôle, permettant les communications avec les véhicules et des entités extérieures (compagnies, autres flottes de véhicules...). WP5 - Spécifications du système de contrôle et d'application de la réglementation: Surveillance des paramètres clefs du véhicule et de la cargaison soumis à réglementation, interface avec des services de contrôle. WP6 - Architecture intégrée du système coopératif: Architecture globale d'un système interopérable et sécurisé, intégration et réalisation d'un démonstrateur embarqué. WP7 – Pilotes finaux: Définition de méthodes et critères d'évaluation, test de la fiabilité et utilité des modèles d'estimation des risques et choix d'itinéraires, propositions de pistes de travail pour l'élaboration de nouveaux standards. Mars 2010 14 GEOFENCE MD WP8 – Instructions, Standards et formations requises: Identification de toutes les instructions et standards relatifs au TMD, analyse et proposition de nouvelles pistes de travail, définition de programme de formation pour les conducteurs, techniciens et opérateurs de trafic. WP9 – Communication et business plans Plan de communication et valorisation des résultats, élaboration d'un business plan pour mise sur le marché. WP10 - Management du projet, de la qualité, rédaction du rapport final: Management administratif, technique, et de la qualité. Gestion de la communication, du calendrier et de l'avancement des taches Évaluation Suite aux tests pilotes, une série d'évaluations ont été menées à la fin de d'impacts ce projet. Cette évaluation concerne en particulier: • les impacts liés à l'amélioration globale de la sécurité des TMD, • les impacts sur l'efficacité des opérations de transport et la réduction des coûts, • les impacts sur l'amélioration du confort de conduite et la qualité des services proposés. Mars 2010 15 GEOFENCE MD 3.3 - GRAIL CHEM 5 Présentation GRAIL CHEM est un programme franco-allemand, soutenu par le PREDIT. Il est actuellement considéré comme achevé. L'objectif de ce projet était de : Objectifs optimiser le suivi des matières dangereuses entre la France et • l'Allemagne, encourager un report modal de trafic de la route vers le fret. • Pour atteindre cet objectif, le projet a souhaité réaliser une plate-forme électronique de communication et d'information indépendante de la SNCF et de la DB. Système développé Le système est constitué d'un serveur central, relié à des équipements embarqués dans les wagons, qui transmettent des données. Les fonctionnalités prévues pour le système étaient : • la prévision des retards, (comparaison de la position réelle par rapport à la position prévue), • la vérification de l'état du chargement, • les vérifications techniques aux frontières (état des roues, systèmes de freinage...). Le démonstrateur n' a pas encore été réalisé, en raison des problèmes de coordination entre les deux pays. • 5 Http://www.grailchem.org Mars 2010 16 GEOFENCE MD 3.4 - Présentation Objectifs MITRA Ce projet européen s'est achevé fin 2006. L'objectif du projet MITRA (Monitoring and Intervention for the TRAnsportation of Dangerous Goods) 6 7 8 910 11 12 était de : • créer un prototype d'un système opérationnel de suivi de TMD, • fournir des informations en temps réel à des centres de sécurité civile, sur les TMD circulant dans leur périmètre de responsabilité. Système développé Le système développé permet de : • connaître l'identification et la position en temps réel du véhicule, • déclencher une alerte automatique si le véhicule s'approche d'une zone sensible (école, hôpital....), • connaître la nature et les caractéristiques de la cargaison, • obtenir des informations sur l'itinéraire du véhicule, • déclencher une alerte automatique en cas de problème avec la cargaison (température, sur-pression, fuite etc...), • déclencher une alerte manuelle ("panic button" utilisé par le chauffeur), • avoir une aide à la décision en cas d'accident (grâce à une base de connaissance et d'évaluation du risque). Mars 2010 17 GEOFENCE MD L'application MITRA:l'opérateur est averti de la collision de 2 véhicules, de la proximité d'une école et de la zone de dispersion des polluants (circle rouge). La fonctionnalité Le système intègre une fonctionnalité de geofencing. Une geofence geofencing du est établie autour du mobile (véhicule). Cette geofence se déplace avec système le véhicule. Le système déclenche une alerte : • lorsque la geofence autour du véhicule s'approche d'une zone sensible, • lorsque les geofences autour de deux véhicules se trouvent à proximité l'une de l'autre, • L'alerte aux centres de sécurité civile en cas de collision entre deux véhicules. L'alerte est envoyée aux centres de sécurité civile. Ceci permet aux équipes d'intervention : • de réagir immédiatement, • d’adapter leur réponse avec un maximum de sécurité. Mars 2010 18 GEOFENCE MD Architecture du système L'architecture du système MITRA (images: Projet MITRA Mars 2010 19 GEOFENCE MD 3.5 - MENTORE 13 Présentation Le projet MENTORE (IMpleMEtation of GNSS Tracking and Tracing Technologies fOR Eu regulated domains) est actuellement en cours. Il a débuté en juillet 2007, pour une durée de 2 ans. Objectifs Ce projet a pour objectif principal de démonter la valeur ajoutée d'EGNOS et de GALILEO, pour les applications de suivi et de traçage. Le projet vise plus particulièrement à: • examiner les domaines où une régulation européenne/nationale pour le suivi et le traçage est en place ou va être mise en place, • identifier les domaines ou l'utilisation de systèmes de navigation par satellite est recommandée ou décrite comme une opportunité pour développer le suivi et le traçage (domaine du fret par exemple) • accélérer le développement d'un nouveau cadre réglementaire européen, intégrant les différentes tendances et stratégies nationales. Services pilotes Cinq services pilotes ont été identifiés et caractérisés par des besoins marché explicites. Ils ont donné lieu à la réalisation d'outils de démonstration, mettant en avant les bénéfices apportés par EGNOS pour les systèmes implémentant des fonctions de Tracking & Tracing. Les services pilotes développés portent sur: Services de T&T du transport des matières radioactive et/ou fissile: Amélioration des performances de positionnement par rapport au GPS et meilleures garanties sur ces informations. Services de T&T du transport d'animaux vivants: Amélioration des performances de positionnement par rapport au GPS, remontées d'informations sur les conditions et durées de transport (températures, arrêts...). Services de T&T pour les personnes à mobilité réduite: Amélioration des services d'appels d'urgence pour les personnes à mobilité réduite, notamment par une plus grande précision de positionnement. Services de T&T associés au e-Custom: Association des performances de positionnement d'EGNOS avec des Mars 2010 20 GEOFENCE MD services d'échanges d'informations électroniques dans la chaine logistique. Services de T&T pour la logistique en ville: Amélioration des flux de transports de marchandises en ville, par une meilleure organisation et gestion de ces transports suivis en temps réel. Des informations détaillées sur ces services sont disponibles sur le site du projet MENTORE: http://www.gnsstracking.eu/en/pilot-services/ Le projet européen SCUTUM (SeCUring the EU GNSS adopTion in the dangerous Material transport) fait suite au projet MENTORE. Au niveau français, ll implique la Mission Transports Intelligents et le CETE S-O, ainsi qu’une filiale de Thales ; Il s'agit d'expérimenter un suivi satellitaire de véhicules transportant des MD entre l'Autriche, l'Italie et la France et ainsi de mesurer les positions EGNOS dans le TMD en Europe (www.scutumgnss.eu). L’objectif est de montrer l’intérêt que peut amener la précision supplémentaire que fournit EGNOS à un GPS implantant ces corrections. Mars 2010 21 GEOFENCE MD Préconisations Ce projet a notamment défini les services que devra fournir une solution pour le suivi des de suivi et de traçage de TMD par satellite14. Le tableau ci-dessous TMD précise les principaux services identifiés, dont le geofencing. Service Détails Suivi cargaison Ce service devra fournir en continu des informations sur l'état de la cargaison. Surveillance manipulation cargaison Ce service devra fournir une alerte en cas de manipulation de la cargaison. Identification automatique Ce service devra permettre une procédure d'identification automatique. Interfaces Ce service permettra une interface avec les services d'urgence (police, secours). Geofencing Ce service devra déterminer si le véhicule a dévié de son itinéraire planifié. Alerte Ce service devra générer une alerte: • lorsque le véhicule quitte son itinéraire planifié, • lorsque le véhicule traverse une zone non-autorisée, • lorsque certains seuils sont dépassés. Rapports Ce service devra permettre de générer des rapports d'activité et des statistiques. Enregistrement Ce service devra permettre d'enregistrer et d'archiver tout événement: • messages envoyés et reçus, • alertes, • accès externes aux données. E-call Ce service devra permettre de gérer les appels d'urgence et de les localiser. Demande d'assistance Ces service devra permettre de gérer les demandes d'assistance. Couverture La couverture des services devra être garantie à travers l'Europe. Précision La précision de la localisation d'un véhicule devra être inférieure à 5m. Disponibilité La disponibilité des services de suivi et de traçage devra être de 99%. Mars 2010 22 GEOFENCE MD 3.6 - METIS Le projet METIS (MEdiTerranean Introduction of GNSS Services) 15 16 , 17 18 19 est toujours en cours. Il a été lancé par l'Entreprise Commune Galileo et confié à l'Autorité Européenne de Supervision GNSS. Objectifs Ce projet vise à : • préparer le chemin pour l'introduction des services EGNOS et Galileo dans le bassin méditerranéen, • promouvoir les services GNSS dans la région de la Méditerranée, • favoriser une politique commune quant à l'utilisation d'EGNOS et de Galileo dans la région. Système développé Dans le cadre de ce projet, Thales Alenia Space et Cadtech ont développé un système de suivi de TMD (voir l'image ci-dessous). L'utilisation d' EGNOS dans ce système permet de vérifier l'intégrité des données fournies par GPS et de les corriger en temps réel. Des démonstrations du système ont été réalisées en Tunisie en Algérie et en Maroc. Ces démonstrations ont montré l'apport des GNSS et d'EGNOS dans le domaine du suivi des TMD. Le système développé par Thales Alenis Space et Cadtech (Sourec images: Thales) Mars 2010 23 GEOFENCE MD Les apports Le projet a réalisé une comparaison des données de localisation fournies par d'EGNOS GPS et EGNOS sur un corridor (voir image ci-dessous). Ceci a permis de démontrer les apports en terme de précision d'EGNOS par rapport au GPS seul. Comparaison entre GPS et EGNOS sur un corridor (images Thales Alenia Space) Le système de suivi de TMD de METIS comporte une fonctionnalité « geofencing ». La fonctionnalité Cette fonctionnalité alerte automatiquement le conducteur lorsqu'il franchit un « geofencing » du système périmètre interdit aux TMD. Le tableau ci-dessous résumé la démonstration de geofencing, réalisée dans le cadre du projet METIS. Heure Action 10h06 Le véhicule transportant des matières dangereuses circule sur une route 10h11 Le véhicule s'approche d'une école 10h12 Le véhicule entre dans un périmètre classé « sensible » ou « non-autorisé » 10h12 Le système de suivi identifie le véhicule circulant dans le périmètre non autorisée 10h12 Le véhicule est localisé par GPS 10h12 EGNOS vérifie l'intégrité des données de localisation 10h12 L'opérateur avertit le conducteur du véhicule qu'il entre en zone non autorisée 10h13 Le véhicule quitte la zone non autorisée Mars 2010 24 GEOFENCE MD Le schéma ci-dessous résume la démonstration de geofencing, réalisée dans le cadre du projet METIS. Source images: projet METIS Mars 2010 25 GEOFENCE MD 3.7 - Description Objectifs M-Trade Ce projet est terminé. M-Trade (Multimodal TRAnsportation supporteD by EGNOS)20 21 avait pour objectif d'examiner et de démontrer la valeur ajoutée de l’introduction d’EGNOS et de Galileo dans le domaine du transport multimodal de fret. Ce projet a réalisé des démonstrations « pilotes » de suivi de transports de matières dangereuses par route, par rail et par voie navigable. Système développé Le système de suivi développé : • permet la localisation en continu du véhicule/vaisseau, • fournit une alerte en cas de sortie d'un itinéraire prédéfini (notion de « corridoring »), • fournit une alerte en cas d'anomalie de la cargaison (température, pression etc). Scénarios de Le démonstrateur développé dans le cadre du projet M-Trade propose une démonstration application multimodale du TMD, incluant la route, le rail, la navigation fluviale et le transport maritime. Vue du démonstrateur de M-Trade Mars 2010 26 GEOFENCE MD 4- Projets français Plusieurs projets français ont également traité le sujet du suivi et du traçage de véhicules transportant des matières dangereuses22. Quelques uns sont présentés ci-après. Certains ont intégré le concept du geofencing. 4.1 - DETRACE 23 Présentation DETRACE est un DEmonstrateur de TRACabilité ferroviare Européen. Ce projet va assurer la cohérence des projets SISTTEMS, TR@IN-MD et @fret et tirer les enseignements des résultats des ces différents projets expérimentaux. Objectifs L'objectif du projet consiste à : • Créer un cahier des charges pour faciliter les échanges d'informations entre les différents acteurs d'une chaîne de transport • Démontrer l’intérêt économique de la mise en place d’un système d’échanges d’informations européen. Ce système servira à la fois les transporteurs, les logisticiens et les clients. Système développé Le système développé au niveau européen permettra de : • Centraliser les informations issues du secteur ferroviaire, • Améliorer l'interface entre le transport ferroviaire et les autres modes, • Remonter la chaine (parfois complexe) du transport pour identifier avec précision les actions de chaque acteur. Il devra transmettre en temps réel et quel que soient les aléas, l'heure réelle d'arrivée des marchandises. Cette information est essentielle pour le chargeur. Mars 2010 27 GEOFENCE MD 4.2 - SISTTEMS 24 25 26 (Système d'Information pour le Suivi du Présentation Le projet SISTTEMS Transport TErrestre de Marchandises Sécurisées), est financé dans le cadre du PREDIT. Ce projet est toujours en cours. Objectifs Il vise à : • établir une plate-forme électronique d'échanges, • fournir un outil de suivi et de traçabilité des conteneurs, toute au long d'une chaîne intermodale de transport. L'usage de cet outil sera validé sur un itinéraire par route et par fer entre le Havre et Novare en Italie. Système développé Le système développé permettra : • la géolocalisation en temps réel des unités de transport multimodal (UTI), • l'identification des UTI et de leur support, et des opérations d'association/dissociation, • une information fournie à partir de capteurs sur les conditions du transport (température, chocs...) • une information sur les arrivées prévues, • la restitution des itinéraires, • l'historique des événements (heures d'arrivée, distance parcourue). Le système intégrera notamment des fonctionnalités « gestion d'alertes » et « geofencing ». Mars 2010 28 GEOFENCE MD Fonctionnalités « geofencing » et « gestion d'alerte » de SISTTEMS (image: CTS) Le projet GOST est la continuation du projet SISTTEMS ; il a démarré en avril 2008 pour la conception d'une plate forme d'intermédiation couplée à des solutions technologiques permettant le suivi et la sécurité du transport conteneurisé : identification, traçabilité plus fine, optimisation des flux (www.projet-gost.org). Mars 2010 29 GEOFENCE MD 4.3 - TR@IN MD 27 28 29 (Transport Intelligent pour les Présentation Le projet Tr@in MD Marchandises Dangereuses) est soutenu par le PREDIT. Il est mené par SNCF, au sein d'un consortium multipartenaires. Objectifs Le projet a pour objectif de : • renforcer la sécurité des matières dangereuses transportées par train, • optimiser leur traçabilité. Il va mettre au point un cadre technologique permettant de : • suivre et localiser les wagons transportant es matières dangereuses, • surveiller et diagnostiquer l'état du wagon et de son chargement, transmettre et analyser les informations en temps réel. Système développé Le système de suivi des wagons développé est basé sur une localisation GPS et une communication via GSM. Il relaye des informations issues de capteurs embarqués. Un lien a été crée avec la plateforme SISTTEMS, ce qui permet d'agréger les informations et de les fournir « en package » aux clients. Les résultats de cette étude pourront par la suite faire l'objet d'autres applications sur d'autres modes de transport et d'autres marchandises. Architecture du système Tr@in MD (images: FRET-SNCF) Mars 2010 30 GEOFENCE MD 4.4 - TRANSCONTROL Contexte et Le projet TRANSCONTROL vise à développer une application innovante présentation de suivi de ces transports dans les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine. Il a été lancé en novembre 2007 pour une durée de 24 mois, a été retenu pour financement par le 4e appel à projets des Pôles de Compétitivité. Le projet reçoit un financement du Fonds Unique Interministériel (FUI), en complément de financements du Grand Toulouse et de la Région Midi-Pyrénées. Consortium Le projet est réalisé par un consortium piloté par M3 SYSTEMS et composé de neuf partenaires (industriels, laboratoires et organismes de recherche) : THALES ALENIA SPACE, ACTIA, CGX SYSTEMES, NAVOCAP, POLE STAR, SODIT, le CETE SO et le laboratoire TeSA. L’ENSOSP (Ecole Nationale Supérieure des Officiers Sapeurs-Pompiers) participe également au projet, afin d’apporter le point de vue des utilisateurs finaux (besoins et contraintes opérationnels). Objectifs Le projet TRANSCONTROL a pour objectifs de développer : une application de Contrôle du Transport des Matières Dangereuses (CTMD), destinée à des utilisateurs finaux institutionnels et privés : Sécurité Civile, gestionnaires d’infrastructures, transporteurs routiers, assurances, opérateurs logistiques, etc. une plate-forme télématique, qui constitue le serveur central du système TRANSCONTROL. Cette plate-forme est « multiservices » , dans le sens où elle pourra à terme être aussi utilisée pour le suivi de flottes de véhicules commerciaux, d’engins de chantier et agricoles, ainsi que le suivi de transport de personnes. un boîtier durci, qui sera embarqué à bord des véhicules de transport. Ce boîtier aura des fonctionnalités de localisation par satellite (GNSS) et sera compatible avec des environnements très contraignants et les directives ADR. Architecture du système La figure ci-après présente une vue synthétique de l'architecture système. Mars 2010 31 GEOFENCE MD Vue des composants de l’architecture du système TRANSCONTROL. Mars 2010 32 GEOFENCE MD Plateforme Les services fournis par la plate-forme multi-services sont de deux télématique types : multi Services de localisation des terminaux embarqués: services − Recueil des positions des véhicules, − Affichage graphique de la position des mobiles sur un fond cartographique, − Génération d’alarmes en cas de sortie d’un périmètre prédéfini, de perte de connexion avec le mobile, d’appel d’urgence (déclenché par le chauffeur routier), etc. − Fonctions de stockage et de recherche d’informations, pour permettre une exploitation statistique des données recueillies. Services de gestion et de configuration logicielle des terminaux embarqués: Celui-ci permet de gérer au cours du temps le cycle de vie des terminaux embarqués. En effet, un système télématique peut être opéré pendant plusieurs années : ainsi, le parc de terminaux gérés peut évoluer de quelques dizaines, en phase de test probatoire, jusqu’à plusieurs millions dans le cas de services grand public déployés à une échelle nationale. Par conséquent, afin de prendre en compte ces contraintes technologiques, la plate-forme multiservices propose des fonctions de gestion des terminaux : − Déclaration d’entrée dans le système, − Activation de service, − Remplacement et mise à jour, − Changement d’utilisation (véhicule, propriétaire), − Retrait du système, − Mise sur liste noire (équipement volé). Mars 2010 33 GEOFENCE MD Application CTMD L’application de Contrôle du Transport de Matières Dangereuses (CTMD) permettra une connaissance précise et en temps réel de la situation du transport de matières dangereuses dans la zone, ou pour une infrastructure en particulier. Cette application CTMD fournira trois services : Service de Surveillance, qui permettra de connaître l’état du trafic de matières dangereuses dans une zone donnée: Application CTMD position, identification des véhicules, cargaison, documents de transport, environnement de l'itinéraire du véhicule... Service de Contrôle & d’Alerte, qui permet de détecter des situations jugées dangereuses et de fournir les alertes correspondantes : o Passage à proximité d’un accident, o Stationnement à un endroit jugé dangereux, o Rapprochement ou passage à proximité d’une zone à forte densité de population (par ex. une école, un hôpital ou une manifestation culturelle regroupant un grand nombre d’individus): Mars 2010 34 GEOFENCE MD Service en cas d’accident, où l’application CTMD fournira : o La dernière position connue du véhicule, o Des informations sur la cargaison: Quantité initiale de produit transporté, principales caractéristiques du produit transporté, o Des informations de gestion de crise : Précautions, procédures et schémas d’intervention, Mesures de premiers secours à apporter aux victimes, Estimation des conséquences de l’accident. Bénéfices attendus Le projet TRANSCONTROL permettra de démontrer l’intérêt d’une solution innovante de positionnement par satellite pour le monde du transport en général, qui apportera des améliorations notables en termes de précision, sécurité, intégrité et disponibilité des mesures. Le projet permettra également de consolider la position stratégique des partenaires du consortium dans le domaine des applications GNSS critiques, et de démontrer ainsi de façon visible, au niveau national et international, que les régions Midi-Pyrénées et Aquitaine représentent un pôle mondial des technologies de géo-localisation et du transport. Mars 2010 35 GEOFENCE MD 5- Projets/études américains 5.1 - Introduction Le tableau ci-dessous fournit quelques chiffres relatifs au transport des matières dangereuses aux États Unis % des matières dangereuses transportés par poids lourds 14% des cargaisons Nombre de cargaisons dangereuses Pourcentage de matières dangereuses transportées par route Principaux matières dangereuses transportées 80 000 par jour 94% Produits chimiques (chiffre 1998) Produits de l'industrie pétrolière 5.2 - L'impact du 11 septembre 2001 Les attaques terroristes du 11 septembre 2001 ont montré que les véhicules transportant les cargaisons de ce type peuvent être utilisés comme des armes de destruction massive. Ces événements ont conduit le gouvernement américain à prendre plusieurs initiatives, destinées à améliorer la sûreté dans les transports et en particulier les transport de matières dangereuses. Mars 2010 36 GEOFENCE MD La création du Transport Safety Administr ation Fin 2001, le gouvernement américain à créé le Transportation Security Administration. Cette agence est responsable de la sécurité de tous les modes de transport aux États Unis. Il a mené plusieurs projets dans le domaine du suivi des TMD depuis sa création. Initiatives D'autres initiatives législatives ont vu le jour, tel que le projet de loi de législativ 2007: « Surface Transportation and Rail Security Act ». Ce projet de loi es encourage l'utilisation de technologies de communication permettant la localisation de marchandises dangereuses et l'envoi de messages d'alertes en cas de besoin. D'autres organismes rattachés au Department of Transportation, tels que Des projets le Federal Motor Carrier Safety Association (FMCSA), ont également mené axés des projets/études. « sûreté » Quelques exemples des travaux menés aux États-Unis dans le domaine du suivi de marchandises dangereuses sont résumés ci-après. Ces travaux sont avant tout axés sur le sûreté, avec l'idée d'empêcher de nouvelles catastrophes telles que celle vécu en 2001. En particulier, les études qui ont étudié le principe du geofencing sont détaillés. Mars 2010 37 GEOFENCE MD 5.3 - HAZMAT Field Operational Test De 2002 à 2004, le Federal Motor Carrier Safety Association (FMCSA) a mené un projet intitulé « Hazardous Materials Safety and Security Field Operational Test » ou « HAZMAT FOT ». Plusieurs documents relatifs à ce projet sont disponibles au public et cités dans la présente étude. Cependant, l'accès aux informations détaillées est restreint. Objectifs L'objectif de ce projet était d'évaluer l'apport des nouvelles technologies pour la sécurité et la sûreté du transport de matières dangereuses. En particulier le projet avait pour but d'évaluer si les technologies aujourd'hui commercialisées, ou prêtes à être commercialisées, permettent de : • identifier le conducteur et de valider son autorisation à conduire le véhicule, • réduire de façon significative la probabilité d'un détournement de véhicule, • notifier les autorités compétentes en cas de détournement, de répondre rapidement et efficacement à une menace de ce genre. Technologies testées Les participants ont testé un ensemble de technologies pendant la période août 2003-mai 2004 : • bouton alerte (SOS), • systèmes permettant d'identifier le conducteur (par login et mot de passe ou par reconnaissance biométrique), • arrêt à distance du véhicule (en cas de vol par exemple), • serrure de container désactivée à distance, • scellé électronique pour porte de container (génère une alerte automatique si brisée sans autorisation), • geofencing et corridoring, système de suivi de remorque attelée et non attelée. Dans le cadre du présent document, seuls les tests sur le geofencing Des tests spécifiques pour et le corridoring sont détaillés. Les différences entre les deux le geofencing et le corridoring principes sont expliquées ci-dessous. Mars 2010 38 GEOFENCE MD Géofencing Corridoring Dans ce cas précis, consiste à définir sur La zone appliquée est un couloir de une carte une zone autour d'un point circulation (plus ou moins précis). Si le d'intérêt. véhicule quitte ce couloir, il génère une Le franchissement du périmètre de cette alerte. zone (soit en entrée, soit en sortie), génère une alerte. Le système utilisé pour tester le geofencing et le corridoring Les tests de geofencing et de corridoring réalisés dans le cadre du HAZMAT FOT ont utilisé le système QTRACS de la société Qualcom, en interface avec avec un logiciel spécialisé (non précisé) 30 . La création d'un Dans le cadre du projet, un centre de gestion des alertes (Public Sector centre de gestion des Reporting Center /PSRC) a été conçu. Son objectif est de permettre alertes (PSRC) des échanges entre les transporteurs, le centre de gestion et les forces de l'ordre. Le PSRC et le geofencing Les actions réalisés par le PSRC et les forces de l'ordre lors du franchissement de la geofence sont résumées dans le tableau cidessous. Étape Action 1 Le transporteur reçoit une alerte 2 L'alerte est transférée au PSRC 3 Le PSRC informe (par fax, mail, SMS etc) les forces de l'ordre à proximité du véhicule. 4 Les forces de l'ordre interceptent le véhicule. Le PSRC et le corridoring Étape Les actions réalisées par le PSRC et les forces de l'ordre dans le cadre des tests sur le corridoring, sont résumées dans le tableau ci-dessous. Action 1 Le PSRC équipe les forces de l'ordre participant aux tests d'un dispositif sans fil. 2 Le transporteur envoie au PSRC les informations concernant un corridor prédéfini pour un véhicule. 3 Les forces de l'ordre interceptent le véhicule. 4 Les forces de l'ordre utilisent leur dispositif pour questionner la base de données du PSRC. Ceci leur permet de savoir si le véhicule a quitté l'itinéraire prévu. Mars 2010 39 GEOFENCE MD Un manque de Lors de la période initiale définie pour les tests de geofencing et de données en situation corridoring, les transporteurs participants n'ont déclenché aucune réel alerte de franchissement de périmètre. A défaut de données en situation réel, les participants ont procédé à des franchissements planifiés pour tester l'efficacité du système. Les franchissements planifiés ont été réalisés de février à mars 2004. Les geofences utilisées Un périmètre virtuel de 2 miles a été conçu autour de deux sites dans l'Illinois. Le geofence était à la fois exclusive et inclusive. Cela signifie qu'un véhicule entrant ou sortant du périmètre défini pouvait générer une alerte. Les informations concernant les algorithmes des geofences ne sont pas disponibles au public. Les configurations possibles du système Pour le geofencing, le système utilisé permet de configurer la fréquence de demande de localisation d'un véhicule. Configuration de fréquence de demande de localisation par défaut Configuration de fréquence Fréquence de demande de de demande de localisation localisation en cas de possible détection de franchissement 1 heure Jusqu'à 10 minutes La configuration recommandée pour la demande de localisation Jusqu'à 3 minutes Lors de la définition des exigences fonctionnelles des tests, la fréquence de demande de localisation recommandée était de à 15 minutes. Cependant, chaque transporteur participant aux tests pouvait librement configurer le système. La configuration En réalité, la fréquence de demande de localisation appliquée par les réellement adoptée transporteurs pendant les tests était variable. Certains transporteurs avait laissé la fréquence de demande de localisation de leurs véhicules à une heure (fréquence par défaut). La configuration pour l'envoi des alertes 31 Le système a été configuré pour envoyer une alerte au transporteur à la prochaine demande de localisation. Une fois la demande de localisation effectuée, l'alerte était envoyée dans un délai de 30 secondes à une minute. L'impact sur l'efficacité du geofencing Les résultats des tests diffusés au public permettent de constater l'importance de : • la fréquence de demande de localisation du véhicule, • la configuration de l'envoi des alertes, sur la détection du franchissement d'une geofence. Mars 2010 40 GEOFENCE MD Si Alors Un franchissement de geofence se produit quelques secondes après une demande de localisation. Ce franchissement ne sera connu que lors de la prochaine demande de localisation. Si le véhicule se situe à nouveau en dehors de la geofence lors de la prochaine demande de localisation. Il est toute à fait possible d'entrer dans une geofence sans être détecté. Plus la fréquence des demandes de localisation du véhicule est faible, plus le risque de franchissement par ce véhicule de l’espace surveillé sans détection augmente. Exemple de visualisation Un exemple de visualisation d'une geofence dans le système de d'une geofence Qualcomm est donné ci-dessous. Les tests Afin de ne pas fausser les résultats, les transporteurs participants n'ont pas sur le informé leurs chauffeurs des jours choisis pour les tests. Plusieurs itinéraires ont corridoring été choisis. Un « couloir de circulation » virtuel a été appliqué à chaque côté des itinéraires (voir tableau ci-dessous). Lors de chaque demande de localisation du véhicule par le transporteur, le système a comparé la localisation réelle du véhicule avec le couloir prédéfini. La sortie du couloir de circulation a généré une alerte au transporteur et au PSRC. Mars 2010 41 GEOFENCE MD Couloir de circulation Fréquence de Fréquence moyenne de demande de demande de localisation lors des tests localisation par défaut 5 miles à chaque côté de l'itinéraire (configurable) 1 heure 48 minutes et 58 secondes. Les résultats des tests Les tests ont montré le bon fonctionnement du système (voir sur le corridoring tableau ci-dessous). .Alertes hors couloir Alertes de retour dans le couloir 165 79 Ils ont également mis en évidence un non respect des couloirs par certains chauffeurs. Comme pour les tests de geofencing, le temps de détection d'un véhicule hors couloir a varié en fonction de : • la fréquence de demande de localisation, • la configuration de l'envoi des alertes (envoi avec la prochaine demande de localisation ou envoi immédiat). Le ressenti des Les transporteurs participant aux tests se sont déclarés favorables aux participants principes de geofencing et de corridoring. vis-à-vis du geofencing Ils considèrent que la technologie est utile pour : • détecter un véhicule hors itinéraire • empêcher les chauffeurs de s'arrêter dans des endroits non autorisés Préconisations Tel qu'il a été utilisé dans le cadre des tests, le système de geofencing et de du projet corridoring a des limites. Pour améliorer son efficacité, il faudrait augmenter la fréquence de demande de localisation des véhicules. Cette configuration est toute à fait possible avec le système testé, mais n'a pas été appliquée dans les tests. Une demande de localisation plus fréquente est néanmoins plus coûteux pour les transporteurs. Le synthèse de l'évaluation final du FOT32 préconise de développer des systèmes de geofencing ou de corridoring : • peu coûteux, • qui envoient une alerte de franchissement en quasi temps réel. Mars 2010 42 GEOFENCE MD 5.4 - Unthethered trailer Tracking and Control System Introduction Suite à l'étude HAZMAT FOT, le gouvernement a souhaité réaliser des études supplémentaires sur les systèmes de suivi de remorques, et notamment les remorques non attachées. Le Federal Motor Carrier Safety Administration (FMCSA) a ainsi conduit une étude33 sur un système de suivi de remorque non attachée (Untethered Trailer Tracking System). Il a mené cette étude en collaboration avec d'autres organismes gouvernementaux. Objectifs de l'étude Les objectifs de l'étude étaient de : • développer une liste d'exigences fonctionnelles d'un système de suivi de remorque non attachée. • tester le système dans différents scénarios d'utilisation, afin de vérifier sa capacité à répondre aux exigences définies. Le système testé a pris comme modèle un système existant (TrailerTRACS de la société Qualcomm) Le geofencing: Le geofencing a été identifiée comme l'une des exigences une exigence fonctionnelles du système de suivi. fonctionnelle du système Le scénario choisi pour tester le geofencing Le scénario choisi pour tester l'application de geofencing était le transport de matières dangereuses (explosives). Des geofences L'étude a identifié deux principales familles de geofences, qui qui varient en répondent à des besoins différents : fonction des • les geofences établies autour de véhicules, besoins les geofences établies autour de lieux précis. Mars 2010 43 GEOFENCE MD Geofence autour d'un véhicule (geofences « autocentrés ») Caractéristiques Utilisation Permet de voir si un véhicule sort d'une zone géographique. Cette zone est définie autour du véhicule au moment de la demande de création de geofence (geofences « autocentrées »). Utilisé notamment pour localiser un véhicule en cas de vol. Geofence autour d'un Permet de voir si un véhicule lieu entre ou sort d'une zone geographique définie autour d'un lieu précis . Utilisé pour: • améliorer la sécurité autour de zones sensibles (école, tunnel etc...), • suivre la livraison de marchandises, • localiser un véhicule en cas de vol. Exigences L'étude34 a identifié 16 exigences fonctionnelles relatives au fonctionelles pour geofencing que le système de suivi de remorque devait respecter (voir le geofencing tableau ci-dessous). Exigences générales Exigences pour les geofences concernant le suivi des geofences Exigences concernant la taille des geofences Exigences concernant les alertes Pour toutes les geofences, le système devra permettre la configuration de leur date de début et de fin d'activation. Le système devra permettre l'affichage de l'état de la geofence. Le système devra permettre la configuration de la taille de toutes les geofences. Le système devra permettre la configuration de l'envoi des alertes. Ces alertes pourront être envoyées immédiatement, être enregistrées et envoyées avec le prochaine message prévu ou être détruites. Le système devra permettre l'attribution d'une seule geofence par remorque. Cette geofence pourra être configurée à distance. Le système devra permettre de configurer la fréquence de surveillance de l'état de la geofence (15 minutes, 1,6,8,12, ou 24 heures). Le système devra permettre la création de geofences autocentrées. Le centre de la geofence devra se situer à la localisation du terminal embarqué au moment de la réception de la demande de création de la geofence. Le système devra permettre la configuration d'une alerte lors d'une entrée ou d'une sortie de la geofence. Mars 2010 44 GEOFENCE MD Le système devra permettre l'attribution et la désactivation des geofences par remorque ou par groupes de remorques. Par défaut, le système sera configuré pour surveiller l'état de la geofence toutes les heures. Par défaut, la taille d'une geofence autocentrée sera de 0,5 miles x 0,5 miles. L'usager pourra configurer cette taille. Le système sera configuré par défaut pour créer des geofences autocentrées. Pour les geofences autocentrées, le système sera configuré par défaut pour envoyer une alerte lorsque la remorque quitte le périmètre de la geofence. Pour les geofences autocentrées, le système sera configuré par défaut pour envoyer les alertes immédiatement. La configuration par defaut pour la création de geofences autocentrées devra rester active jusqu'à la désactivation de cette configuration par l'usager. Le système devra permettre aux administrateurs de modifier la configuration par défaut des geofences autocentrées. Les principes de Le schéma ci-dessous montre le principe de fonctionnement du fonctionnement du système. Quatre capteurs permettent de détecter : • la localisation de la remorque, système • • • l'ouverture et la fermeture de la porte de la remorque, l'état de la cargaison (remorque vide, pas vide), le détachement de la remorque du tracteur. Mars 2010 45 GEOFENCE MD Les différents éléments du système de suivi de remorques: (1) GPS, (2) Capteur d'ouverture des portes, (3) Capteur cargaison, (4) Capteur détachement remorque Le terminal Le terminal embarqué dans la remorque (voir illustration page suivante) embarqué est au coeur du système. Le tableau ci-dessous précise les différentes Étape étapes dans la transmission des informations. Action 1 Le terminal embarqué dans la remorque interroge les différents capteurs. 2 Les informations sont envoyées au centre Qualcomm 3 Qualcomm transmet les informations au serveur web 4 Le transporteur visualise les informations via un navigateur web Pour les informations concernant le détachement de la remorque et la localisation du tracteur, le terminal communique avec un autre dispositif. Celui-ci est situé dans le tracteur. Le terminal embarqué dans la remorque (au coeur du système) Mars 2010 46 GEOFENCE MD Le terminal se charge automatiquement quand la remorque est attachée au tracteur. Lorsque la remorque est détachée du tracteur, le terminal a une autonomie d'une trentaine de jours. Cette autonomie diminue avec l'augmentation de la fréquence des demandes d'informations (localisation, état de la porte, etc). Les principes des tests sur le geofencing étaient les suivants : Étape Action 1 L'expéditeur reçoit une alerte que la remorque avec cargaison a été détachée à un lieu autorisé. 2 L'expéditeur utilise l'application de suivi pour créer ou éditer une geofence. 3 L'expéditeur sélectionne : • le centre de la geofence (la remorque elle-même ou une localisation sur une carte), • la taille de la geofence (longueur latitude et longitude), • la fréquence de demande de surveillance de la geofence, • le type d'alerte (en entrée ou en sortie). 4 Le système génère un message qu'il envoie au terminal embarqué. 5 La geofence est activée. 6 Le terminal surveille l'état de la geofence (franchissements) à une fréquence définie par l'expéditeur 7 L'expéditeur visualise l'état de la geofence sur le navigateur web. Un manque de Pour le tests sur le geofencing, aucun franchissement de geofence n' a été données en constaté en situation réelle. Il a donc été décidé de procéder à des situation réel franchissements délibérés, afin de tester l'efficacité du système. Lors des franchissements délibérés, le système a été configuré pour : • localiser la remorque toutes les deux minutes, • générer une alerte en quasi temps réel, en cas de franchissement d'une geofence (en sortie). Les différentes étapes des franchissements délibérés sont listés dans le tableau ci-dessous : Étape Action 1 Le conducteur sort du périmètre de la geofence avec la remorque. 2 Suite au franchissement de la geofence, le système génère une alerte, affichée immédiatement chez le transporteur. 3 Le système affiche la localisation de la remorque toutes les deux minutes. 4 Le chauffeur détache la remorque du tracteur. 5 Le système alerte le transporteur du détachement de la remorque. Les alertes concernant les franchissements et les détachements de remorques ont fonctionné comme prévu. Mars 2010 47 GEOFENCE MD La visualisation d'alertes Un exemple de l'affichage des différentes alertes (geofence, cargaison, ouverture porte) est donné ci-dessous. Le transporteur peut identifier la remorque concernée par chaque alerte. En cliquant sur l'événement, les détails de celle-ci sont affichés. Le ressenti des Les transporteurs ayant participé au tests sur le geofencing ont déclaré participants vis-à que la fonctionnalité de geofencing intégré au système était utile pour : vis du • prévenir les vols (sortie non autorisée de la remorque d'un geofencing périmètre défini), • prévenir une utilisation non-autorisée de l'équipement (détachement non autorisé d'une remorque). Mars 2010 48 GEOFENCE MD 5.5 - HAZMAT Truck Security Pilot En lien avec l'étude citée ci-dessus, le TSA a mené un projet intitulé HAZMAT Truck Security Pilot. Objectifs Ce projet avait pour objectifs de : • développer un prototype d'un système centralisé pour le suivi des TMD • développer un ensemble de protocoles de communication entre les différents acteurs Système développé Le système permet la communication de données issues de systèmes de suivi aujourd'hui commercialisés, vers un centre de traitement (Truck Tracking Center). Ce centre utilise une application nommé « TEAMS » (Transport Event Acquisition and Management System ). Celle-ci permet notamment de contacter les services d'urgences en cas d'alerte (forces de l'ordre, services de secours).35 Le prototype du système est opérationnel depuis environ deux ans.36 Mars 2010 49 GEOFENCE MD 5.6 - Trucking Security program Le « Department of Homeland Security » (chargé de la sûreté du pays), a lancé un programme de sûreté du transport de marchandises par poids lourds. Ce programme s'intitule « Trucking Security Program ». Objectifs Ce programme co-finance des projets/actions destinés à améliorer la sécurité du transport de marchandises par poids lourds. Actions pouvant bénéficier de subventions Le programme pour 200937 cite les actions pouvant bénéficier de subventions fédérales. Parmi celles-ci figure la mise en oeuvre de systèmes de suivi des tracteurs et de leurs remorques à l'aide du geofencing. Mars 2010 50 GEOFENCE MD 6- Conclusions de l'état de l'art 6.1 - Le geofencing en Europe Un sujet traité par La recherche bibliographique a permis de constater que plusieurs plusieurs projets projets européens ont traité le sujet du suivi des TMD et, à ce titre, le européens geofencing. Le projet MENTORE, par exemple, a cité le geofencing comme l'un des services devant composer un système efficace de suivi des TMD. D'autres projets européens (MITRA, METIS,...) ont développé des systèmes intégrant des fonctionnalités de geofencing. Une indisponibilité Malheureusement les informations disponibles au public sur ces d'informations systèmes sont très limitées. détaillées Les documents disponibles ne détaillent pas le fonctionnement du geofencing dans ces systèmes. Pas de réflexion Les recherches n'ont pas permis de constater que les projets sur les exigences européens ont mené des réflexions détaillées sur les exigences fonctionnelles fonctionnelles du geofencing dans le cadre du suivi des TMD. La sécurité au cœur des préoccupations Les projets européens de suivi de TMD ayant intégré le geofencing semblent s’être surtout intéressés par les bénéfices en terme de sécurité (exemples: MITRA, METIS). Mars 2010 51 GEOFENCE MD 6.2 - Le geofencing aux Etats-Unis La sûreté au cœur Depuis les attaques terroristes de septembre 2001, la sûreté dans les des transports est devenu une préoccupation majeure aux États-Unis. En préoccupations réponse à cette préoccupation, le gouvernement américain a créé le Transportation Security Administration (TSA). Dans ce contexte, plusieurs projets menés par les autorités américaines (dont le TSA) ont abordé le thème du suivi des TMD. Ces projets ont clairement affiché que leur objectif principal était de développer des solutions permettant d'éviter l'utilisation de TMD comme arme. Ils ont mené des réflexions sur l'efficacité et l'utilité du geofencing pour aider à atteindre cet objectif. Une plus grande disponibilité d'informations Les documents contenant les réflexions sur le geofencing sont plus facilement disponibles que pour les projets européens. Néanmoins, certains restent confidentiels. Plusieurs rapports d'études d'organismes gouvernementaux Le geofencing préconisé pour les préconisent de développer le geofencing pour le suivi des TMD. systèmes de suivi Le Departement of Homeland Security accorde des subventions aux des TMD organismes qui mettent en œuvre des systèmes de suivi intégrant cette fonctionnalité. Des réflexions plus avancées Le FMCSA a préconisé des exigences fonctionnelles pour un système de geofencing utilisé pour le suivi des TMD. Le TSA a développé un prototype opérationnel d'un système capable de suivre les TMD dans tout le pays. Ce système intègre le consept du geofencing. De ce point de vue, les États Unis semblent plus avancés que l'Europe dans les réflexions sur ce domaine. Mars 2010 52 GEOFENCE MD 7- Bibliographie 7.1 - Sites WEB M-TRADE http://www.newapplication.it/mtrade/ SISTER http://www.sister-project.org GOODROUTE http://www.goodroute-eu.org/ MENTORE http://www.gnsstracking.eu/ SCUTUM METIS http://www.scutumgnss.eu http://www.aui.ma/GNSS/metis/overview.html 7.2 - Livrables projets ARTS GOODROUTE MITRA • WP1 - Scenarios of use and dangerous goods ontological framework, 2006, • WP2 - Risk Estimation Algorithms, Minimun Risk Route Guidance, 2007, • WP3 – OBU, On board Fusion Algorithms, 2007, • WP4 - Semantic Service_Network_Data Fusion Algorithms,2007, • WP4 - Control Centre_and_Logistic_chain_support_modules, 2007, • WP5 - Enforcement System Specifications, 2006, • WP6 - System architecture, interoperability and security aspects, 2007, • WP7 – Final pilot plans, 2008, • WP8 - • WP9 – Project Logo Poster Leaflet, 2007, • WP10 - • MITRA Deliverable 1.1b: MITRA User Requirements, 2006, • MITRA: Deliverable 3,3: System Integration Document, 2006, • MITRA: Deliverable 4.2b:User Monitoring Terminal User Manual, 2005, • MITRA: Deliverable 5,4b, Galileo Performance Assessment, 2006, • MITRA: Deliverable 6.0: Plan for Using and Disseminating Knowledge, 2006, • Results of the MITRA Project: Monitoring and Intervention for the Transportation of Dangerous Goods, 2008. Mars 2010 53 GEOFENCE MD 7.3 - Présentations PowerPoint Projet METIS 7.4 - • METIS demonstration for the use of GNSS and EGNOS in Tunisia, Algeria and Morocco, in dangerous goods transportation, Yves Cerezal, Sabaine Caillault, 2008 Publications diverses [2] – Géopositionnement et mobilités (GPS, EGNOS et Galileo...), Ouvrage collectif sous la direction de Maxime Wack, Ahmed Nait-SidiMoh, Jaafar Gaber, Pierre-Yves Gilliéron, Yves Alexandre, Université de Technologie de Belfort Montbéliard, éditions Chantiers, septembre 2009. [2] - Duquenne F., Botton S., Peyret F., Bétaille D. et Willis P., 2005. GPS, localisation et navigation par satellites (2ème édition revue et augmentée). Paris, Hermès Science Publications. [3] - Consultation sur les messages d'intégrité qui sont ou seront diffusées par les systèmes de radio navigation satellitaires et terrestres, FDC, 2008. [4] - Investigation of GNSS/Galileo Integrity Performance for Safety of Life, H. & E. Blomenhofer, W. Ehret, THALES ATM, 2005. Mars 2010 54 GEOFENCE MD Chapitre 2 Analyse des besoins (recueil des attentes et des besoins des acteurs, synthèse et recadrage du projet) Enquête sur le TMD en agglomération Mars 2010 55 GEOFENCE MD 1- Sommaire 2- Introduction ...........................................................................................57 3- Les besoins ............................................................................................58 3.1 - Les acteurs .........................................................................................58 3.2 - Les acteurs publics...............................................................................58 3.3 - Les acteurs privés ................................................................................59 4- Synthèse des besoins ..............................................................................60 4.1 - Les besoins exprimés ...........................................................................60 4.2 - Les besoins exprimés par le secteur privé ET public..................................63 4.3 - Récurrence des besoins ........................................................................65 4.4 - Concaténation des besoins ....................................................................66 4.5 - La situation normale ou de crise ............................................................67 4.6 - Les familles de besoins .........................................................................69 5- Enquête sur le TMD en agglomération........................................................74 6- Conclusion .............................................................................................76 Mars 2010 56 GEOFENCE MD 2- Introduction L’idée du projet GeofenceMD a germé au cours d’un think-tank de créativité, organisé par LUTB au titre des programmes « Systèmes de transport », et « Sécurité et Sûreté intégrées ». Ce projet s'inscrit par ailleurs dans un contexte réglementaire "matières dangereuses" appelé à évoluer et porte sur des questions qui renvoient à la thématique des itinéraires et de l'accueil des véhicules, thématiques rendues obligatoires dans le cadre des Plans de Déplacements Urbains depuis la loi SRU (Loi Solidarité et Renouvellement Urbain). L'ambition des porteurs du projet est de développer un outil télématique répondant à des attentes concrètes et utilisables par tous les acteurs impliqués dans la chaine logistique du transport de matières dangereuses : chargeurs, transporteurs, autorités publiques, groupes d'intervention etc. Entre autre, l'outil télématique Geofence MD assurera des services de base comme une géolocalisation et une traçabilité en temps réel des transports de matières dangereuses, une communication inter-véhicules et véhicules – tour de contrôle et une gestion efficace des situations. Au cours de la phase 1, plusieurs actions ont été conduites afin de dresser une étude de l'existant portant à la fois sur les systèmes de « geofencing » appliqués à la gestion du transport des matières dangereuses et sur les projets qui ont été initiés ou réalisés à propos de cette problématique au niveau européen. L'objectif de la phase 1 était alors de positionner le projet GeofenceMD vis-à-vis de cet état de l'art. La phase 2, objet du présent chapitre, se donnait pour missions : d'identifier les besoins des acteurs d'adapter le projet en fonction de ces besoins parallèlement, de réaliser une enquête sur le transport de matières dangereuses en agglomération. Mars 2010 57 GEOFENCE MD 3- Les besoins 3.1 - Les acteurs Une multitude d'acteurs est impliquée de près ou de loin dans la logistique et le transport de matières dangereuses. Afin de préciser le projet et dans le but d'identifier les besoins de chacun de ces acteurs, une série d'interviews a été réalisée en face à face. Un guide d'entretien type a été décliné en plusieurs versions afin de répondre au mieux aux caractéristiques spécifiques de chacun des acteurs. Le questionnaire de Novatrans portait par exemple sur la situation actuelle et future, l’organisation et la préparation du transport, le suivi des marchandises, la gestion de crise, la zone urbaine, la communication en temps réel, la législation, le geofencing, etc. (Cf. Annexe) Chaque entretien a été conduit par au moins deux membres de l'équipe projet et a fait l'objet d'un compte-rendu. Voir l'ensemble des comptes-rendus en annexe 3.2 - Les acteurs publics 3.2.1 - Gestionnaires d'infrastructures publiques Grand Lyon – Tunnel sous Fourvière en 2008 Périphérique Nord – société Openly en 2008 CORALY en 2008 3.2.2 - Services chargés de l'application de la réglementation RCT (réglementation et contrôle des transports) en 2008 CRS (Compagnie républicaine de sécurité) n°45 en 2008 3.2.3 - Autres DDE – SPIRAL en juin 2009 Grand Lyon – SPIRAL en juin 2009 En cours : CETE Sud-ouest, Geoloc Systems (projet ARTS, Visu TMD) Mars 2010 58 GEOFENCE MD 3.3 - Les acteurs privés 3.3.1 - Les opérateurs intermodaux Novatrans en mai 2009 Aéroport St-Exupéry, Port Edouard Herriot 3.3.2 - Les transporteurs SAMAT – ATMD (Association des transporteurs de MD) en juillet 2009 Groupe Charles André. 3.3.3 - Les chargeurs UIC (Union des Industries Chimiques) en juin 2009 Total en septembre 2009 3.3.4 - Les distributeurs En cours : Brenntag, Casino 3.3.5 - Autres Courtier d'assurances Gras Savoye en octobre 2009 Le pôle de compétitivité : Axelera Mars 2010 59 GEOFENCE MD 4- Synthèse des besoins 4.1 - Les besoins exprimés Un des objectifs du projet GeofenceMD est de partir des besoins des acteurs et construire une solution proposant de répondre le mieux possible aux besoins retenus. Ce choix ne peut pas se faire de manière arbitraire et qualitative.Dès lors, il a été décidé de retenir dans un premier temps deux critères : La nature de l'attente (privée ou publique) La récurrence Ces deux critères sont objectifs et antérieurs à l'obtention des besoins. Le critère de récurrence et celui de la nature de l'acteur interviewé (publique/privée). Le tableau suivant est un tableau exhaustif des besoins qui ont été exprimés. Une visualisation graphique l'accompagne. Besoin Description 1 Geofencing : protéger les lieux sensibles 2 Connaître l'état du trafic 3 Connaître le trafic de MD transitant sous le tunnel 4 Avoir un système de traçage/localisation en temps réel 5 6 Anticiper un passage de matières dangereuses / Avoir des informations de pré-voyage comme ceux relatifs aux matières radioactives Etablir des statistiques de type origine - destination des poids lourds 7 Identifier la matière transportée (notamment celles transportées dans des multi-cuves) 8 10 Pouvoir rentrer en contact avec le chauffeur Améliorer la préparation de l'intervention / reduire les délais Apporter une meilleure information aux services de protection 11 Rouvrir plus rapidement l'ouvrage à la circulation 12 Garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers 13 Détecter tout véhicule projetant de circuler à l'intérieur des tunnels afin d'entreprendre une action préventive 14 Garantir le respect de la réglementation 15 Dissuader certains chauffeurs de commettre l'infraction 16 17 Etablir des statistiques de passage de TMD, la part de MD Avoir une gestion continue commune et centralisée des TMD à l'échelle de l'agglomération 18 Contrôler l’utilisation des itinéraires spécifiques au TMD 9 Mars 2010 Public oui Privé oui Récurrence 2 oui oui 3 2 oui oui oui 4 oui 3 oui oui 2 oui 1 oui oui oui 5 2 oui 2 oui 3 oui 3 oui 1 oui 2 oui 1 oui 3 oui oui 1 2 60 GEOFENCE MD 19 Anticiper un comportement potentiellement à risque 20 Pouvoir communiquer avec le chauffeur du véhicule oui 1 oui 1 oui oui oui 22 Utiliser ce système comme traceur afin de connaître les informations relatives au trafic Connaître les itinéraires empruntés et l'historique des itinéraires oui oui 23 Pouvoir affiner les prévisions de temps de parcours sur certains itinéraires, replanifier un itinéraire Consulter la liste des MD circulant sur son territoire dans une base de données partagée oui 24 oui 25 Cibler le contrôle sur des MD plus inhabituelles (produits radioactifs, chimiques, infectieux...). Accréditer juridiquement un tel système comme moyen de constatation d'une infraction au code de la route oui 26 oui 27 Faire respecter les conditions de stationnement des MD (notamment au-delà de 12 heures consécutives) oui 29 Vérifier ou corroborer certains points particuliers (par ex. les temps de conduite, les vitesses, ...) Pouvoir consulter un système d'information à l'échelle européenne Avoir des informations complémentaires aux simples plaques orange vierges oui 30 oui 33 Avoir accès aux déclarations administratives et aux coordonnées des transporteurs (notamment étrangers) Pouvoir repérer des comportements délictueux et des infractions répétées à la police de la route (itinéraires interdits ou réglementés) Avoir la possibilité d’étayer une enquête suite à un accident 34 Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD 35 Avoir une documentation dématérialisée et accessible via des appareils électroniques portables 36 Informer qu'un transport est dangereux 37 Empêcher le stationnement côte-à-côte de 2 chargements incompatibles 38 Avoir le pouvoir de verbaliser / faciliter la verbalisation 39 Avoir un outil multi-langages 40 Prévoir un outil capable de tracer les cartons de MD 41 Pouvoir simplifier les procédures 42 Améliorer la communication entre les acteurs 43 Améliorer la gestion des imprévus 44 Améliorer la gestion de crise 45 Vérifier que la marchandise est arrivée à destination 21 28 31 32 1 3 2 1 1 2 1 2 Oui 1 oui 2 1 oui 1 oui 1 oui oui oui oui 4 3 1 oui oui 2 oui 2 oui 2 oui 2 oui 2 oui 1 oui 2 oui 1 oui 3 Tableau de l'ensemble des besoins exprimés en fonction de leur récurrence et de leur nature Mars 2010 61 GEOFENCE MD Figure illustrant l'ensemble des besoins exprimés en fonction de leur récurrence et de leur nature Mars 2010 62 GEOFENCE MD 4.2 - Les besoins exprimés par le secteur privé ET public Il est important aux yeux de l'équipe projet GeofenceMD et au regard des enjeux, de garder à l'esprit que le futur démonstrateur devra répondre à la fois aux attentes exprimées par le secteur public et par les acteurs privés. Au stade actuel de l'avancement du projet et des interviews, il a été identifié une quinzaine de besoins communs publics ET privés : Besoin 7 Description Identifier la matière transportée (notamment celles transportées dans des multi-cuves) 4 Avoir un système de traçage/localisation en temps réel 34 Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD 2 Connaître l'état du trafic 22 35 Connaître les itinéraires empruntés et l'historique des itinéraires Avoir une documentation dématérialisée et accessible via des appareils électroniques portables 1 Geofencing : protéger les lieux sensibles 5 4 4 3 30 Pouvoir affiner les prévisions de temps de parcours sur certains itinéraires, replanifier un itinéraire Avoir des informations complémentaires aux simples plaques orange vierges 10 Apporter une meilleure information aux services de protection 23 Récurrence 3 3 2 2 2 2 Tableau représentant les besoins communs publics et privés L'identification des besoins renvoie en définitive aux objectifs du projet. Deux visions au moins émergent et doivent être articulées. La première consisterait à privilégier les attentes publiques ; le projet GeofenceMD mettant alors l'accent sur le respect de la réglementation. Le projet se traduirait par un produit veillant à ce respect. La seule logique de contrôle et de sanction heurterait les opérateurs qui vivent mal l'hypothèse implicite d'un non respect de leur part des réglementations. En revanche, une telle approche présente un intérêt fort en terme de régulation, en particulier en situation de crise. La seconde vision serait de chercher à répondre prioritairement aux attentes privées en termes de gains de productivité en lien avec une gestion en temps réel des itinéraires… Mars 2010 63 GEOFENCE MD La conviction du groupe projet est qu'il convient de bâtir un projet permettant de rapprocher ces visions. Le produit à commercialiser in fine doit offrir aux différents acteurs du système des fonctionnalités et des avantages nouveaux. Cette perception oblige à ne plus raisonner en termes de contraintes ("le démonstrateur va surveiller", "il va dissuader" etc.) mais au contraire en termes de libertés offertes (ex : "GeofenceMD va informer sur les contraintes existantes sur un parcourt" etc.) Il faut donc intégrer le fait que le produit intègre de la valeur ajoutée pour le client. Cette conviction est lourde d'implications. Aujourd'hui, un grand nombre de tunnels est interdit aux transports de matières dangereuses sur la base d'un principe, légitime, de précaution. Or, les garanties offertes par le produit Geofence MD pourraient permettre d'autoriser le franchissement de ces mêmes tunnels. L'équipe projet a également pointé la nécessité de vérifier la capacité d'inscrire un produit sophistiqué dans une réalité contrainte. Par exemple, la possibilité offerte par un produit de geofencing d'interdire le stationnement rapproché de deux camions citernes dont les contenus pourraient, mélangés, présenter un danger doit être mis en rapport avec les difficultés quotidiennes, pour les conducteurs, de trouver une place de stationnement ; arbitrant entre fraude à la réglementation sociale européenne et entorse au code de la route. Mars 2010 64 GEOFENCE MD 4.3 - Récurrence des besoins Un autre aspect important est la récurrence des besoins exprimés qui peut être utilisée comme un indicateur illustrant l'importance accordée par les différents acteurs publics et privés confondus. Ainsi, une liste réduite des besoins qui ont été exprimés au moins 3 fois peut être établie. Besoin 7 4 34 Récurrence Description Identifier la matière transportée (notamment les multicuves) Avoir un système de traçage/localisation en temps réel Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD Connaître l'état du trafic 5 Anticiper un passage de matières dangereuses / Avoir des informations de préparation du voyage comme ceux relatifs aux matières radioactives 11 Rouvrir plus rapidement l'ouvrage à la circulation 12 16 Garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers Etablir des statistiques de passage de TMD, la part de MD 35 Avoir une documentation dématérialisée et accessible via des appareils électroniques portables 22 4 4 3 2 45 5 Vérifier que la marchandise est arrivée à destination Connaître les itinéraires empruntés et l'historique des itinéraires Public Privé oui oui oui oui oui oui oui oui 3 3 oui 3 oui 3 3 3 3 oui oui oui oui ohui oui oui Tableau représentant les besoins les plus récurrents A la lecture de ce tableau, le nombre de besoins publics est plus élevé que celui des privés. Une première réflexion pourrait conduire à penser que ce constat est issu du fait qu'il y a plus d'acteurs publics interviewés que de privés (7 contre 5). Cependant, bien qu'il faille considérer cette interprétation, elle ne serait être pertinente car, ces acteurs publics auraient très bien pu exprimer seulement quelques besoins et ainsi augmenter leur récurrence. Mars 2010 65 GEOFENCE MD 4.4 - Mise en commun des besoins Le tableau suivant correspond à une synthèse des besoins résultant d'une association des deux critères cités précédemment : les besoins exprimés par le secteur privé et public ainsi que les besoins à forte récurrence. Besoin 7 4 34 2 5 Récurrence Description Identifier la matière transportée (notamment les multi-cuves) Avoir un système de traçage/localisation en temps réel Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD Connaître l'état du trafic Anticiper un passage de matières dangereuses / Avoir des informations de de préparation du voyage comme ceux relatifs aux matières radioactives 11 Rouvrir plus rapidement l'ouvrage à la circulation 12 22 Garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers Etablir des statistiques de passage de TMD, la part de MD Connaître les itinéraires empruntés et l'historique des itinéraires 35 Avoir une documentation dématérialisée et accessible via des appareils électroniques portables 45 Vérifier que la marchandise est arrivée à destination 1 Geofencing : protéger les lieux sensibles Apporter une meilleure information aux services de protection Pouvoir affiner les prévisions de temps de parcours sur certains itinéraires, re-planifier un itinéraire Avoir des informations complémentaires aux simples plaques orange vierges 16 10 23 30 5 4 4 3 Public Privé oui oui oui oui oui oui oui oui 3 3 oui 3 oui 3 oui oui oui oui oui 3 oui oui 2 oui oui oui oui oui oui oui oui 3 3 2 2 2 Tableau représentant la concaténation des besoins communs publics-privés et les plus récurrents Mars 2010 66 GEOFENCE MD 4.5 - La situation normale ou de crise Une représentation moins objective des besoins classés par situation peut être également envisagée. La description de la situation est subjective et est volontairement imprécise : La situation normale est le cas le plus courant sans incident particulier où quelques imprévus peuvent intervenir. La situation d'urgence est plus rare mais les conséquences sont plus graves. Pour remédier à un incident, elle nécessite plus de moyens. Figure représentant les besoins se rapportant à une situation normale ou de crise Le schéma ci-dessus met en avant que la majorité (55%) des besoins exprimés concerne uniquement les besoins pour une situation dite « normale » ; Pour l’ensemble des besoins, 93% sont nécessaires aussi dans une situation normale. 42% des besoins exprimés sont aussi nécessités dans une situation de crise. Mars 2010 67 GEOFENCE MD En situation normale Il apparaît que les attentes du secteur privé se portent essentiellement sur l'amélioration de l'organisation (B22, B41, B45) ce qui inclut les dimensions communication, échange de l'information (B42) et l'aspect réactivité (B43). Pour le secteur public, les attentes sont fortes et illustrent les réponses qu'ils sont en mesure d'attendre dans leurs domaines de compétences. De nombreux besoins apparaissent en termes de respect de la réglementation (B14, B18, B26 etc.) ou de protection qui doit être garantie pour les usagers et les infrastructures (B12, B19 etc.). Ces derniers peuvent également se manifester sous forme préventive (B18, B37, B19 etc.) Il y a également des attentes concernant les données quantitatives relatives au trafic et à la problématique transport de matières dangereuses (B6, B16, B21). En situation de crise Les besoins manifestés en situation de crise répondent tous à un objectif, à savoir, gérer au mieux une situation d'urgence, ce qui implique de réduire les délais d'intervention et de réouverture d'un ouvrage (B9, B11). Plusieurs facteurs peuvent aller dans ce sens : avoir une meilleure coordination / communication entre les différents acteurs (B8, B9), localiser le lieu de l'incident (B4, B17), connaître la nature des produits impliqués (B7, B30, B34). En "situation mixte" Il est également aisé de constater que la frontière entre les besoins d'une situation normale et de crise n'est pas franche : comme il a été dit plus haut, 33% des besoins sont communs à ces deux situations. Cela provient du fait qu'un certain nombre de réponses aux attentes (données, caractéristiques, fonctionnalités) en situation normale seraient d'une très grande utilité en situation de crise. En termes de fonctionnalité pour le futur produit, il n'y a pas rupture mais continuité entre ces deux situations. Mars 2010 68 GEOFENCE MD 4.6 - Les familles de besoins Postérieurement au recueil des objectifs, un troisième critère plus subjectif regroupant, par famille, les besoins qui ont des points communs, a été choisi. Ainsi, une grille de lecture permettant de prioriser les besoins, en considérant trois axes, a été obtenue : la nature de l'attente (privée ou publique), la récurrence, la famille d'appartenance : sécurité, organisation, réglementation, communication et statistiques La matrice suivante permet de faire une synthèse visuelle : Figure représentant les besoins classés par famille, par nature et par récurrence GeofenceMD utilisera ce mapping des besoins afin de positionner et de délimiter le projet et s'efforcera de répondre à ces attentes prioritaires. Dans la suite du projet, cette synthèse des besoins sera reprise et traduite en spécifications techniques : ce sera l'objectif de la phase 3. Mars 2010 69 GEOFENCE MD 4.6.1 - Besoins liés à la sécurité (prévention, gestion de crise) Les attentes en matière de sécurité concernent à la fois le secteur privé et public avec une légère importance accordée (quantitativement) à ce dernier. Cela peut s'expliquer par le fait que le secteur public manifeste un intérêt à la sécurité de ses équipements et de l'utilisation de ses infrastructures (B05, B9, B13, B36). Besoins 07 34 04 05 12 01 09 10 Récurrence Description Identifier la matière transportée (notamment celles transportées dans des multi-cuves) Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD Avoir un système de traçage/localisation en temps réel Anticiper un passage de matières dangereuses / Avoir des informations de pré-voyage comme ceux relatifs aux matières radioactives Garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers Geofencing : protéger les lieux sensibles Améliorer la préparation de l'intervention / réduire les délais Apporter une meilleure information aux services de protection 19 Avoir des informations complémentaires aux simples plaques orange vierges Prévoir un outil capable de tracer les cartons de MD Détecter tout véhicule projetant de circuler à l'intérieur des tunnels afin d'entreprendre une action préventive Anticiper un comportement potentiellement à risque 36 Informer qu'un transport est dangereux 44 Améliorer la gestion de crise 30 40 13 Public Privé Oui Oui Oui Oui Oui Oui 5 4 4 Oui 3 3 2 2 2 2 2 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui 1 1 1 1 Oui Oui Oui Tableau des besoins liés à la sécurité Mars 2010 70 GEOFENCE MD 4.6.2 - Besoins liés à l'organisation Cette famille regroupe à la fois les besoins d'ordre organisationnel, les besoins de coordination, et ceux liés à l'accès à l'information. Ces attentes sont manifestées à la fois par le secteur public et privé dans des proportions proches du 50-50. Besoin Description 02 23 Connaître l'état du trafic Rouvrir plus rapidement l'ouvrage à la circulation Avoir une documentation dématérialisée et accessible via des appareils électroniques portables Vérifier que la marchandise est arrivée à destination Pouvoir affiner les prévisions de temps de parcours sur certains itinéraires, replanifier un itinéraire 41 Pouvoir simplifier les procédures 43 Améliorer la gestion des imprévus Avoir une gestion continue commune et centralisée des TMD à l'échelle de l'agglomération Consulter la liste des MD circulant sur son territoire dans une base de données partagée 11 35 45 17 24 récurrence public privé 3 Oui Oui Oui 3 Oui Oui 3 Oui 3 Oui Oui 2 2 Oui 2 Oui Oui 1 Oui 1 Tableau des besoins liés à l'organisation 4.6.3 - Besoins lié à la communication Ces besoins ont été exprimés par le secteur public, mais sont aussi une attente (même si elle ne s'est pas manifestée) du secteur privé dans la mesure où la communication est un levier important d'une meilleure organisation et d'une meilleure coordination. (cf. les besoins organisationnels) Besoin Description 39 Avoir un outil multi-langages 08 29 Pouvoir rentrer en contact avec le chauffeur Pouvoir communiquer avec le chauffeur du véhicule Pouvoir consulter un système d'information à l'échelle européenne 42 Améliorer la communication entre les acteurs 20 Récurrence Public 2 Oui 1 Oui 1 1 1 Privé Oui Oui Oui Tableau des besoins liés à la communication Mars 2010 71 GEOFENCE MD 4.6.4 - Besoins liés au respect de la réglementation Cette famille de besoins est uniquement une demande exprimée par le secteur public ce qui s'explique par le fait que le respect de la réglementation (autorité, contrôles) est une de ses compétences. Besoin Description Récurrence Public 2 Oui 14 Garantir le respect de la réglementation 18 Contrôler l’utilisation des itinéraires spécifiques au TMD 26 Accréditer juridiquement un tel système comme moyen de constatation d'une infraction au code de la route 2 28 Vérifier ou corroborer certains points particuliers (par ex. les temps de conduite, les vitesses, ...) 2 37 Empêcher le stationnement côte-à-côte de 2 chargements incompatibles 2 38 Avoir le pouvoir de verbaliser / faciliter la verbalisation 15 Dissuader certains chauffeurs de commettre l'infraction 25 Cibler le contrôle sur des MD plus inhabituelles (produits radioactifs, chimiques, infectieux...). 1 27 Faire respecter les conditions de stationnement des MD (notamment au-delà de 12 heures consécutives) 1 31 Avoir accès aux déclarations administratives et aux coordonnées des transporteurs (notamment étrangers) 1 32 33 Pouvoir repérer des comportements délictueux et des infractions répétées à la police de la route (itinéraires interdits ou réglementés) Avoir la possibilité d’étayer une enquête suite à un accident 2 Privé Oui Oui Oui Oui 2 Oui 1 Oui Oui Oui Oui Oui 1 1 Oui Tableau des besoins liés à la réglementation Mars 2010 72 GEOFENCE MD 4.6.5 - Besoins statistiques Cette famille concerne majoritairement le secteur public qui manque de données et de statistiques à ce sujet. Besoin 16 Récurrence Public Description Etablir des statistiques de passage de TMD, la part de MD 3 03 Connaître les itinéraires empruntés et l'historique des itinéraires Connaître le trafic de MD transitant sous le tunnel 06 Etablir des statistiques de type origine destination des poids lourds 2 21 Utiliser ce système comme traceur afin de connaître les informations relatives au trafic 1 22 3 2 Privé oui oui oui oui oui oui Tableau des besoins liés aux statistiques Mars 2010 73 GEOFENCE MD 5- Enquête sur le TMD en agglomération Plusieurs entretiens ont été réalisés auprès de différents organismes et interlocuteurs à savoir : M. Jean-Louis Routhier (LET) M. Maurice Bernadet (LET, IT) M. Richard Hacquard (CRT, DRE) M. Jean-Marie Lipinsky (MEEDDM) Mme Michèle Guilbault (INRETS) A l'issue de ces entretiens, il ressort que : FRETURB (www.transports-marchandises-en-ville.org) est un modèle de simunlation des transports de marchandises en ville ; il ne peut pas être utilisé comme modèle pertinent pour le TMD parce qu'aucune donnée d'entrée n'intègre la notion de dangerosité. Il pourrait être effectué un travail fastidieux sur ces données d'entrée afin de les recouper mais le résultat final serait trop imprécis voire incertain et ne pourrait être qualifié de "scientifique". Les résultats d’une étude de 2006 portant sur l’analyse des entrepôts périphériques recoupés avec les informations issues de la préfecture sur les entrepôts SEVESO à risques potentiels ne pourraient donner une analyse des TMD en agglomération. l'enquête ECHO qui a pour but (entre autre) de connaître le cheminement d’un produit de bout à bout de la chaîne logistique, qui concerne 3 000 établissements chargeurs et 10 000 envois ne concerne pas spécifiquement les MD. Il n'y a également pas de possibilité de cadrage statistique sur Lyon. le TMD en agglomération n'est pas seulement un problème de statistiques dans la mesure où les transporteurs masquent l'information sur leur pratique. Mars 2010 74 GEOFENCE MD Nous disposons seulement de quelques chiffres qu'il faut interpréter avec prudence et recul : 8% des contrôles CRT sont effectués sur des transports de matières dangereuses 80 % du transport de matières dangereuses se font en citernes. Les 1% des 20% restants dont des explosifs. Il y a 38 000 matières dangereuses et elles sont omniprésentes comme par exemple dans les parfums, les téléphones, les produits alimentaires, les médicaments, les engrais, les encres d'imprimerie, l'huile de Teck, les piles au lithium, les biocarburants, l'huile de palme, hôpitaux, E444 (émulsifiant), la poudre de titane (vitres autonettoyantes) etc. A l'issue de cette enquête, les experts ont statué sur l'absence de données (chiffres, statistiques, études, outils de modélisation) sur le transport de matières dangereuses en agglomération. Selon eux, obtenir de telles données serait le résultat d'une étude très lourde (et incertaine) qui n'a jamais été conduite. N'ayant pas pu dresser une typologie des flux de matières dangereuses en agglomération, le projet GeofenceMD devra considérer le transport de matières dangereuses au sens de l'ADR. Mars 2010 75 GEOFENCE MD 6- Conclusion De manière générale, les acteurs rencontrés ont manifesté un intérêt marqué pour le projet Géofence MD dédié au traçage et à la traçabilité des matières dangereuses. En préalable des entretiens, une brève présentation était nécessaire, car les notions et le fonctionnement de ces systèmes sont aujourd'hui encore relativement flous pour la majorité des acteurs. Les autorités de transport, les services d'applications de la réglementation ainsi que les gestionnaires d'infrastructures routières et plus généralement les acteurs publics ont chacun leurs propres objectifs concernant la gestion des transports de matières dangereuses ; cependant leurs intérêts et besoins peuvent aussi se rejoindre, lorsqu'ils sont amenés à collaborer. Des attentes se sont manifestées pour la protection des lieux sensibles, la garantie d'un haut niveau de sécurité pour les usagers et l'obtention de données statistiques sur les flux de matières dangereuses. Les attentes en matière de sécurité portent également sur les informations liées à la nature des matières dangereuses transportées, sur la connaissance du produit, en particulier le code ONU, la classe de danger et le risque. Sur le voyage et l'organisation, les informations indispensables concernent en particulier l'origine et la destination du trajet, l'itinéraire emprunté, les coordonnées des parties prenantes du transport (chargeur, transporteur) et l'état du trafic. Un besoin de coordination et de communication est également une attente pour le secteur public et privé. Plus particulièrement pour les acteurs privés, le système Géofence MD doit offrir des opportunités au monde de l'entreprise. Si l'on souhaite sa généralisation et sa diffusion commerciale, le futur produit devra présenter une plus-value certaine au monde de l'entreprise. Le succès du produit Géofence MD dépendra en grande partie de son acceptabilité par les acteurs privés et donc de la réponse que Géofence MD formulera à leurs besoins exprimés. Mars 2010 76 GEOFENCE MD Offrir des solutions apportant une meilleure anticipation, une meilleure organisation ou de nouvelles libertés constituent des leviers à explorer. En effet, les différentes contraintes réglementaires qui s'imposent au transport de matières dangereuses (contraintes sur les poids-lourds, contraintes spécifique au TMD etc.) existent et sont appliquées. Géofence MD, se propose d'apporter une valeur ajoutée à travers la communication faite à ses utilisateurs (ex: transporteurs) sur l'emplacement de contraintes le long d'un itinéraire. Si un tel système venait à se généraliser, il serait également envisageable de réfléchir aux conséquences sur la réglementation, sur les aménagements, sur la pratique etc. Un camion TMD équipé de Géofence MD et donc représentant un moindre danger, pourrait-il avoir les mêmes droits d'accès qu'un camion de fret conventionnel ? Par exemple, les TMD équipés Géofence MD pourraient être autorisés à emprunter, sous condition, certaines rues (par exemple si l'itinéraire prévu est encombré) ou encore les tunnels interdits aux TMD non adhérents au système proposé. Mars 2010 77 GEOFENCE MD Chapitre 3 Analyse et identification des verrous, Concept d’architecture système Concept d’architecture fonctionnelle Mars 2010 78 GEOFENCE MD 1- Sommaire 2- Introduction ...........................................................................................80 3- Analyse et identification des verrous, analyse des impacts du projet..............81 3.1 - Analyse et identification des verrous..........................................................81 3.1.1 - Verrous techniques ...........................................................................81 3.1.2 - Verrous réglementaires .....................................................................82 3.1.3 - Verrous sécuritaires et organisationnels ..............................................83 3.2 - Enjeux ...................................................................................................84 3.2.1 - Les enjeux liés à la prévention ...........................................................84 3.2.2 - Les enjeux liés à la gestion de crise ....................................................84 3.2.3 - Analyse des impacts économiques, environnementaux et sociétaux du projet 85 3.2.4 - Impacts économiques .......................................................................86 3.2.5 - Impact environnementaux .................................................................86 3.2.6 - Impacts sociétaux / humains .............................................................87 4- Concept d’architecture système ................................................................88 4.1 - Cahier des charges ..................................................................................88 4.2 - Entité Embarquée....................................................................................89 4.2.1 - Fonctions technologiques...................................................................89 4.2.2 - 3.2.2 Périmètre du système embarqué ................................................89 4.2.3 - Fonction Aide à la décision (besoins 7, 34, 2, 12, 16, 45) ......................90 4.2.4 - Fonction Informative (besoins 7, 4, 34, 2, 12, 16, 45) ..........................90 4.2.5 - Fonction localisation (besoins 4, 2, 16,45) ...........................................90 4.2.6 - Fonction mémorisation (besoins 7, 4, 34, 16) ......................................90 4.2.7 - Architecture fonctionnelle ..................................................................90 4.3 - Entité débarquée.....................................................................................93 4.3.1 - Fonctions technologiques...................................................................93 4.3.2 - Périmètre du système déporté ...........................................................94 4.3.3 - Rapatriement des informations du système embarqué ..........................94 4.3.4 - Mémorisation sécurisée des informations .............................................94 4.3.5 - Consultations des informations...........................................................94 4.4 - Proposition d’architecture fonctionnelle du système .....................................95 4.4.1 - Structuration d’un serveur commun ....................................................95 4.4.2 - Services fonctionnels ........................................................................96 4.5 - Architectures proposées: Interaction des systèmes déporté et embarqué .......98 Mars 2010 79 GEOFENCE MD 2- Introduction Ce chapitre synthétise la phase 3 du projet Geofence-MD : Analyse et identification des verrous/limites du démonstrateur, analyse des impacts du projet o analyse et identification des verrous techniques, réglementaires, sécuritaires et organisationnels, analyse des impacts du projet (économiques, environnementaux et sociétaux), o analyse de leurs impacts potentiels en regard des enjeux et verrous identifiés en phase 3, Concept d’architecture système, concept d’architecture fonctionnelle en réponse aux besoins exprimés, cahier des charges fonctionnel du démonstrateur o Elaboration marchandise d’un MD concept à d’architecture l’agglomération système urbaine » / « de la Concept d’architecture fonctionnelle et systémique pour répondre aux besoins des différents acteurs identifiés en phase 2, o Confrontation du concept aux résultats du chapitre 2 pour valider le cahier des charges fonctionnel, Mars 2010 80 GEOFENCE MD 3Analyse et identification des verrous, analyse des impacts du projet 3.1 3.1.1 - Analyse et identification des verrous Verrous techniques Les principaux verrous techniques sont en lien avec la quantité et la densité d’information à traiter en temps réel. L’outil Géofence MD devra être à haut niveau de service et de disponibilité. Il devra également garantir aux différents utilisateurs un accès confidentiel et un archivage sécurisé. La complexité principale, dans le domaine du partage des informations, consiste à définir les droits de ces utilisateurs en fonction de leur organisation et de leurs intérêts. L'outil télématique proposé par le projet Géofence MD permettra la mise à disposition des informations. Des interfaces hommes-machines embarquées (existantes ou non) assureront la communication entre les chauffeurs et "la tour de contrôle" d’une part mais aussi entre les chauffeurs et le système de surveillance d’autre part. De même, Géofence MD permettra de connaître la nature exacte du chargement et sa position géographique. La documentation dématérialisée relative à la marchandise sera également disponible via l’accès au serveur ou via l’accès au système embarqué. Par conséquent, les fiches de sécurité dématérialisées permettront un gain de temps conséquent lors d’une intervention en facilitant la préparation amont des équipes. Mars 2010 81 GEOFENCE MD 3.1.2 - Verrous réglementaires Réglementation locale De nombreuses réglementations locales et des dispositions particulières apportées encadrent la pratique du transport de matières dangereuses. La diversité et la disparité de la réglementation locale superposée aux réglementations nationales voire européennes nécessitent un effort régulier et constant de mises à jour de la part des entreprises. Outre les disparités géographiques, le suivi des évolutions de ces réglementations imposent le recours à des experts (le suivi de la réglementation est assuré par le délégué à la sécurité pour les entreprises). Dans la pratique, il est difficile pour les entreprises et les chauffeurs d’accéder à la réglementation de police de la route locale pour chacune des communes traversées durant une tournée. Donc, il devient nécessaire d’assurer l’accès en temps réel et d’actualiser les informations relatives aux réglementations en fonction de la position géographique des véhicules. Réglementation « statique » Ces réglementations sont « statiques » ; c'est-à-dire qu’elles sont appliquées sans prise en compte de la situation présente. Ainsi, il n’existe aucune échelle de mesure du risque inhérent au chargement d’un convoi qui permettrait la levée/l’adaptation de certaines interdictions. La possibilité de suivre la nature des marchandises transportées couplée à la surveillance de l’état des véhicules permettraient une adaptation des contraintes au cas par cas, tout en évitant les fraudes. Mars 2010 82 GEOFENCE MD Application et suivi de la réglementation L’adaptation des contraintes imposées aux transports de matières dangereuses pose un problème de mise en œuvre pratique. Ainsi, une réglementation s’adaptant en dynamique à la situation présente implique la capacité d’évaluer le risque potentiel associé. De même, il n’est pas facile pour les autorités de garantir le respect des contraintes réglementaires. Cette difficulté s’accroît pour le cas de contraintes évoluant suivant le contexte. Il est évidemment possible pour les autorités d’assurer l’application des réglementations mais cela demanderait des efforts conséquents. L'un des enjeux serait d'avoir un support de réflexions afin d'apporter des solutions concrètes et efficaces à ces problèmes d’aménagement des contraintes et de réglementation. Le fait que "d'un centre de contrôle", les autorités publiques puissent tracer ou suivre automatiquement les transports de matières dangereuses et les localiser a pour conséquence de dissuader les manquements au respect de la réglementation. Ainsi, les autorités compétentes peuvent accéder rapidement et simplement à un rapport de situation. De même, la localisation de certains types de produits permet aux autorités de préparer et de cibler certains contrôles. Un tel système peut se montrer également très utile à la suite d'un accident afin d’étayer une enquête, de vérifier et de corroborer certains témoignages. 3.1.3 - Verrous sécuritaires et organisationnels Les attentes en matière de sécurité concernent à la fois le secteur privé et le secteur public. La sécurité concerne la minimisation des risques pour la société et des infrastructures. Ainsi, la connaissance de la nature d’un chargement effectuant une tournée en ville et de son itinéraire permettent d’établir des règles de circulation et de stationnement adaptées. Par exemple, l'interdiction de stationnement rapproché de deux véhicules dont les contenus pourraient présenter un danger. Une meilleure connaissance des flux de transport de matières dangereuses en milieu urbain permet de cartographier et de quantifier les risques. Mars 2010 83 GEOFENCE MD 3.2 3.2.1 - Enjeux Les enjeux liés à la prévention La prévention des risques liés à un incident ou à un accident impliquant un transport de matières dangereuses est également au cœur du sujet. Ainsi, un accès en temps réel aux informations relatives à l’état des véhicules, leur localisation et la nature de leur chargement permet une prise de décision efficace et pertinente. De même, la gestion de zones identifiées comme « sensibles » du point de vue de l’environnement (infrastructure particulière telle qu’un tunnel, zone de forte densité de population ou encore environnement hospitalier ou scolaire) est un enjeu important pour le projet. La possibilité de détecter le passage d’un transport de matières dangereuses dans de telles zones est proposée grâce aux moyens de géofencing. La mise en place de cette technologie permettra d’adapter les contraintes à l’environnement. Il s’agit par exemple d’avertir le chauffeur de limitations de vitesse spécifiques applicables à la zone géographique où se trouve le véhicule, de réguler le trafic à l’intérieur de cette zone (contrôle d’accès) ou encore d’adapter la communication via les panneaux à messages variables disposés en ville. 3.2.2 - Les enjeux liés à la gestion de crise Les enjeux liés à la gestion de crise lors d’un incident ou accident impliquant un transport de matière dangereuse sont clairs : - Mise à disposition des informations clés ; chacun des acteurs identifiés du système pourra alors consulter l’ensemble des informations pertinentes dans sa prise de décision. L’enjeu est ici de définir quelles seront les informations pertinentes en fonction du rôle de l’utilisateur dans la gestion de crise, - La communication en temps réel : elle permettra d’obtenir une vue de la situation en cours, - La possibilité de mettre en relation par le biais d’un système unique acteurs privés et publics pour la coordination des opérations, - Une connaissance de la nature et des quantités de matière transportée qui faciliteront la mise en œuvre de secours et de moyens adaptés, - La facilité d’un retour à la normale après gestion de la situation de crise. Le système offrant une vue systémique de la situation permettra alors de Mars 2010 84 GEOFENCE MD prendre les décisions qui s’imposent concernant la réouverture d’axes routiers par exemple ou l’adaptation des contraintes en fonction des risques résiduels (levée des interdictions strictes). Finalement, la centralisation de toutes ces informations sur un système accessible par les personnes identifiées via un média général tel qu’Internet permettra une distribution des informations la plus rapide possible. La possibilité de recevoir l’information sur des plates formes mobiles (tels que smart phones) permettra de suivre l’état d’avancement des opérations d’une part et l’intervention d’experts/de décideurs à distance. 3.2.3 - Analyse des impacts économiques, environnementaux et sociétaux du projet La réalisation d’un démonstrateur systémique (comprenant l’ensemble des équipements) en conditions réelles d’exploitation, permettra : D’évaluer la valeur du système : notamment par une analyse des coûts et des bénéfices pour chacun des utilisateurs du système, De promouvoir la mise en place d’un système qui permet de vérifier l’application de la réglementation De diminuer les risques liés aux transports de matières dangereuses dans des zones à forte densité de population, D’éviter une approche purement réglementaire à la mise en place et à l’application coûteuse et difficile, De simplifier et de garantir la compréhension par tous des réglementations, De faire évoluer ces réglementations par une meilleure connaissance de la nature des chargement ainsi que de leur quantité, permettant une bonne maîtrise des risques, De générer de nouveaux modes de coopérations entre public et privé dans une optique « gagnant/gagnant », De pouvoir déposer un (ou plusieurs) brevet(s) industriel(s) couvrant les innovations du projet, Mars 2010 85 GEOFENCE MD 3.2.4 - Impacts économiques L’ambition du projet Geofence MD est d’expérimenter une solution de suivi des matières dangereuses. Le terrain d’expérimentation privilégié sera l’agglomération Lyonnaise. La solution proposée au titre d’une seconde phase du projet devra être pertinente sur le plan économique : à la fois à destination des entreprises de transport que des collectivités locales. Le démonstrateur aidera au chiffrage des impacts économiques ; créations d’emplois, coûts/bénéfices et valeur ajoutée pour les différents acteurs. Le portage de la solution à d’autres zones urbaines sera également envisagé. Cette démonstration par l’expérimentation est une opportunité pour la solution de devenir un standard de marché, qui dans ce cas, génèrerait des impacts économiques considérables. 3.2.5 - Impact environnementaux En dehors d’une agglomération, un accident de TMD peut avoir des répercussions importantes sur les écosystèmes. On peut assister à une destruction partielle ou totale de la faune et/ou de la flore. Les conséquences d’un accident peuvent également avoir un impact sanitaire (pollution des nappes phréatiques) et, par voie de conséquence, un effet sur l’homme appelé "effet différé". Le projet Geofence MD peut être le point de départ conduisant à la sécurisation de la chaîne de transport des matières dangereuses (matière polluante, bactériologique, voire nucléaire) et aux animaux vivants. Grâce à sa conception, le concept proposé pourra être étendu à l’ensemble des matières dangereuses (matière polluante, bactériologique, animaux vivants, voire nucléaire). Cette extension permettrait de faciliter, pour tous, l’application de la législation pour un coût raisonnable. L’équipement des villes pourrait également être progressif de même que le déploiement des services associés. Cela permettra une maîtrise des investissements publics et privés dans le temps. De même, l’adaptation des solutions aux besoins permettra un ‘suréquipement’ inutile en terme d’effet. Mars 2010 86 GEOFENCE MD 3.2.6 Les impacts Impacts sociétaux / humains sociétaux et humains proviennent principalement d’une meilleure connaissance et maîtrise des risques liés au transport de matières dangereuse en milieu urbain. En cas d’incident ou d’accident, la mise à disposition des informations en temps réel devrait permettre une intervention plus rapide et plus efficace des secours. Ce gain de temps a pour objectif de limiter l’amplitude des dégâts que pourraient causer une telle situation. Ainsi, la mise en œuvre anticipée ou rapide des moyens adéquats sur site contribuera d’une part à atténuer les effets et d’autre part à faciliter le retour à la normale. Mars 2010 87 GEOFENCE MD 4- Concept d’architecture système 4.1 - Cahier des charges Le point de départ est la phase 2, décrite dans le chapitre 2 de ce rapport ; il dresse une analyse des besoins. Pour cela, nous nous sommes essentiellement appuyés sur le tableau de concaténation des besoins. Nous reprenons le tableau et ajoutons les implications technologiques nécessaires ainsi que leur localisation (embarqués (E), déportée sur serveur (D)) Une première liste fonctionnelle des besoins est la suivante : Récurrence Embarqué Déporté Besoin Description Identifier la matière transportée (notamment les multi-cuves) Avoir un système de traçage/localisation en temps réel Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD 7 4 34 2 Connaître l'état du trafic 5 Anticiper un passage de matières dangereuses / Avoir des informations de pré-voyage comme ceux relatifs aux matières radioactives 11 16 Rouvrir plus rapidement l'ouvrage à la circulation Garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers Etablir des statistiques de passage de TMD, la part de MD 35 Avoir une documentation dématérialisée et accessible via des appareils électroniques portables 12 45 Vérifier que la marchandise est arrivée à destination Connaître les itinéraires empruntés et l'historique des itinéraires 22 5 X 4 X 4 X X 3 X X X 3 3 X 3 X X 3 X X X 3 3 3 X X X Le système que nous proposons de concevoir doit donc, au minimum, répondre à ces besoins. Il est globalement séparé en plusieurs entités : • Entité embarquée : Elle est installée sur le véhicule • Entité déportée : Elle est installée sur un poste fixe appelée Serveur. Mars 2010 88 GEOFENCE MD 4.2 4.2.1 - Entité Embarquée Fonctions technologiques Le tableau suivant liste les besoins liés à cette entité et y associe les fonctions technologiques requises Besoin Description Récurrence Fonction technologique Capteur de type RFiD inscriptible au 7 Identifier la matière transportée (notamment les multi-cuves) niveau de la remorque 5 GPS + localisation précise par rapport 4 Avoir un système de traçage/localisation en temps réel à un point fixe + mémorisation 4 Tracteur + remorque Mémorisation information + communication locale avec IHM 34 Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD standard avec Chauffeur 4 Communication longue distance avec débarqué 2 Connaître l'état du trafic Tracteur 3 Capteur d’états de fonctionnement véhicule/remorque + surveillance 12 Garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers 16 Etablir des statistiques de passage de TMD, la part de MD 45 Vérifier que la marchandise est arrivée à destination 3 chauffeur GPS + mémorisation 3 Tracteur + remorque GPS Remorque+ communication 4.2.2 - 3 longue distance 3.2.2 Périmètre du système embarqué Ce système est essentiellement dédié aux fonctions: D’aide à la décision, D’information, De localisation, De mémorisation Mars 2010 89 GEOFENCE MD 4.2.3 - Fonction Aide à la décision (besoins 7, 34, 2, 12, 16, 45) L’objectif n’est pas de concevoir un système augmentant la sécurité intrinsèque du couple « véhicule+remorque », mais de fournir des informations comportementales sur ce couple pour qu’ensuite des décisions humaines soient prises pour garantir une sécurité optimale. Le système n’est donc pas intrusif dans le fonctionnement global du couple « véhicule + remorque ». 4.2.4 - Fonction Informative (besoins 7, 4, 34, 2, 12, 16, 45) L’objectif du système est la fourniture d’informations en temps réels vers : Le chauffeur, Le centré déporté, Localement via une interface homme machine 4.2.5 - Fonction localisation (besoins 4, 2, 16,45) L’objectif est avant tout la localisation de la matière dangereuse (donc le contenu) plutôt que le contenant (tracteur / remorque). Dans la mesure du possible, il faut donc envisager d’équiper le « contenu » de capteurs qui permettront sa localisation. 4.2.6 - Fonction mémorisation (besoins 7, 4, 34, 16) L’objectif est de garantir une traçabilité des événements et des informations en toute circonstance. Cette fonctionnalité doit donc être présente à la fois sur le tracteur et sur la remorque. Elle doit être garantie même en cas de rupture d’alimentation. 4.2.7 - Architecture fonctionnelle Axée sur les besoins de captures d’information de mesure, de géo localisation, de transmission (émission et réception) d’informations, elle s’articule autour de deux unités embarquées pour répondre à la topologie de l’application. Mars 2010 90 GEOFENCE MD Pour cela, une unité d’acquisition et de traitement est installée sur la remorque ; elle a pour rôle de mesurer différents états et événements liés à la MD et les transmettre à la deuxième unité implantée sur le tracteur. Cette dernière a pour rôle de récupérer les informations événementielles du tracteur et de l’activité chauffeur. Elle a aussi pour rôle d’être le point de communication avec l’unité débarquée en utilisant un médium de communication longue distance (type GPRS, 3G). Elle est aussi équipée d’une Interface Homme Machine (IHM) pour assurer un dialogue avec le chauffeur. La figure ci-dessous présente les différentes transmissions entre tracteur , remorque et la tour de contrôle : Localisation GPS /EGNOS Transmission GPRS Transmission des mesures en local Tracteur - Remorque Transmission GPRS Visualisation des consignes de la Tour de contrôle Mars 2010 91 GEOFENCE MD Les deux unités embarquées communiquent entre elles via une liaison sans fil courte portée. Une électronique de traitement est installée au niveau de la remorque ; son rôle essentiel est de récupérer les informations issues des capteurs implantés au niveau de la remorque et éventuellement à l’intérieur au niveau des contenus. Cette unité de traitement assure également un prétraitement des informations et aussi une sauvegarde pour temporiser l’envoi des données vers l’unité principale installée à bord du tracteur. Cette unité électronique possède aussi sa propre alimentation autonome qui lui permet de continuer à fonctionner même lorsque la remorque est dissociée électriquement du tracteur (mauvaise manipulation, ou immobilisation temporaire de la remorque. La figure suivante présente l’architecture fonctionnelle proposée : Mars 2010 92 GEOFENCE MD 4.3 4.3.1 - Entité débarquée Fonctions technologiques Le tableau suivant liste les besoins liés à cette entité et y associe les fonctions technologiques requises Besoin 7 4 34 Récurrence Description Identifier la matière transportée (notamment les multi-cuves) Avoir un système de traçage/localisation en temps réel Avoir accès aux fiches de sécurité / dangerosité de la MD Fonction technologique 5 4 4 Consultation Serveur Accès serveur + communication longue 2 5 11 12 Connaître l'état du trafic Anticiper un passage de matières dangereuses / Avoir des informations de pré-voyage comme ceux relatifs aux matières radioactives Rouvrir plus rapidement l'ouvrage à la circulation Garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers 3 distance Consultations Serveur 3 depuis un poste fixe 3 Consultation serveur 3 Consultation serveur Accès Serveur depuis 45 Etablir des statistiques de passage de TMD, la part de MD Avoir une documentation dématérialisée et accessible via des appareils électroniques portables Vérifier que la marchandise est arrivée à destination 22 Connaître les itinéraires empruntés et l'historique des itinéraires 16 35 3 3 3 un poste fixe Consultation Serveur Consultation Serveur Accès Serveur depuis Mars 2010 3 un poste fixe 93 GEOFENCE MD 4.3.2 - Périmètre du système déporté Ce système est essentiellement dédié : Au rapatriement des informations du système embarqué, A la mémorisation sécurisée des informations rapatriées, A la consultation d’informations archivées, A la consultation d’informations résultantes de traitements informatiques sur les informations issues du système embarqué A priori, ce système n’est pas forcément exclusif à un système embarqué. On peut donc envisager la notion d’un système déporté en relation avec plusieurs systèmes déportés. 4.3.3 - Rapatriement des informations du système embarqué Cette fonction doit fonctionner en tâche de fond ; elle permet d’alimenter en nouvelles données le système. Elle utilise un média de communication longue distance classique (GPRS, 3G). Elle est constamment active. 4.3.4 - Mémorisation sécurisée des informations L’architecture électronique du système doit lui assurer cela, certainement en utilisant la redondance de mémorisation et l’archivage sécurisé. C’est une fonction classique d’un « serveur sécurisé ». 4.3.5 - Consultations des informations Un acteur doit pouvoir accéder à tout moment et en tout point aux informations issues du système déporté. Le système doit donc garantir cet accès universel de l’information. L’ensemble des accès aux informations stockées sur le serveur se fera via le portail Internet. Son utilisation garantie une robustesse du système en cas d’attaque criminelle (avantage typique d’Internet qui permet d’accéder à un nœud d’information via de multiples chemins et donc impossibilité de les voir tous défaillants en même temps, d’où la robustesse). Mars 2010 94 GEOFENCE MD 4.4 - Proposition d’architecture fonctionnelle du système Matériellement, le système déporté utilisera un matériel OEM standard du marché dédié à ce genre d’application. Pour cela, on peut envisager que le système sera en réalité une « application logicielle » implantée sur des systèmes informatiques dédiés à ce type d’application « serveur » et mise à disposition par des sociétés spécialisés hébergeant les systèmes et en assurant la maintenance et la sécurité informatique associées. 4.4.1 - Structuration d’un serveur commun La condition de bon fonctionnement est qu’il assure l’intégrité de chaque ensemble d’information en garantissant leur cloisonnement. Le système déporté peut donc être architecturé autour d’un serveur unique de fichiers et d’applications accessible par plusieurs postes clients. Ainsi, le système à concevoir est un « système d’information » qui centralisera les données reçues des véhicules au sein d’une base de données dédiée. Le développement de services spécifiques au transport de MD (gestion de la documentation, traçabilité des flux, gestion des risques, …) sera centralisé au sein d’un serveur d’application sécurisé. La mise à disposition des informations pourra se faire via des web services sécurisés sous la forme de portail web et gérer en fonction des comptes utilisateurs (gestion des accès et droits de chacun). Les interfaces utilisateurs seront ergonomiques et adaptées au type d’utilisateur (chauffeurs, gestionnaires d’itinéraires, utilisateur informés, services de secours et sécurités) ; elles devront présenter uniquement les informations pertinentes à l’information et la prise des décisions pour chacun des acteurs de la chaîne logistique. Chaque acteur possèdera des accréditations qui lui permettront d’obtenir des rapports/résultats/synthèses/… générés en temps réel par le système et destiné à l’information, l’analyse et aussi la prise de décision. Mars 2010 95 GEOFENCE MD 4.4.2 - Services fonctionnels La centralisation des informations de tous les véhicules équipés d’un système embarqué permet, sous certaines contraintes et respect des confidentialités, l’agrégation des informations locales et leurs exploitations communes pour en produire des résultats communs utile à la communauté des acteurs. Cette centralisation permet d’imaginer le fonctionnement du système déportée comme une « Tour de contrôle » en charge du bon transit des matières dangereuses dans la zone géographique qu’elle a en charge. Les acteurs public et privé sont les intervenants de cette Tour de contrôle ; ils mettent en commun certaines informations utiles à tous et en retour bénéficient des résultats communs pour leur propre gestion qu’ils ont à leur charge. Pour le secteur privé, il s’agit essentiellement du transport de la MD ; pour le secteur public, il s’agit de la connaissance de ce transport, de l’analyse des risques induits, des prises de décisions induites, ainsi que de leur prise en compte lors d’événement exceptionnels. La figure ci-dessus présente les interactions de l’architecture fonctionnelle envisagée Mars 2010 96 GEOFENCE MD On distinguera ainsi des services dits publics et des services dits privés. L’accès à ces différents services sera strictement contrôlé par le système central. Services publics: Parking booking (contraintes de stationnement, aires spécifiques MD , ou autres) Gestion de trafic (choix d’itinéraire en fonction du trafic/respect contraintes MD) Gestion des alertes TMD (accident, pannes, alerte de secours…) Gestion des accès (adaptation des contraintes) Comptage des véhicules et repérage des cargaisons pour statistiques, Information des usagers en temps réel (PMV, info trafic) Alerte de secours (gestion des situations de crise), Services privés : Navigation MD (cartes spécifiques) Route planning, itinéraires Rapport d’état véhicule, semi et cargaison, Gestion numériques des documentations (identification, et doc réglementaire de transport) Gestion des alertes TMD (accident, ouverture non planifié, Emergency Call…) Gestion des interfaces utilisateurs (et lien entre les différents acteurs), Mars 2010 97 GEOFENCE MD 4.5 - Architectures proposées: Interaction des systèmes déporté et embarqué Le média de communication applicatif entre les différents acteurs (Serveur, utilisateurs débarquées, système embarqué, utilisateurs embarqués) sera le réseau Internet. Les acteurs utiliseront les média physiques (liaison filaire, 3G, Wimax, Wifi) et les outils adéquats (smartphone, PC, etc.) en fonction de leur configuration, du lieu, du médium disponible. Le gros avantage d’Internet est que les acteurs pourront interagir même en cas de défaillance partiel du réseau ou de l’incapacité d’un médium physique d’être utilisé (utilisation d’un autre). La figure suivante montre les interactions et les fonctions de chaque acteur. Utilisateurs débarqués Serveur Analyses des résultats Prises de décisions Définitions de plan d’action Centralisation des données Gestion des transferts et des services Utilisateurs embarqués Analyses des résultats de mesures locales et prises de décisions associées Prise en compte des décisions Application des plans d’actions Mesures embarquées Productions de données embarquées Transferts au serveur Mars 2010 98 GEOFENCE MD Conclusion générale Le transport terrestre de matières dangereuses est un vecteur important de risques particulièrement en milieu urbain. Ainsi, une méconnaissance des volumes et matières transportées par les autorités publiques constitue au quotidien, un risque certes très limité en fréquence, mais aux conséquences parfois désastreuses pour la société en général (citoyens, environnement, infrastructures), De par les risques véhiculés et les impacts sur la société, le transport de matières dangereuses reste cependant une préoccupation pour chacun et génère de nombreux débats d’experts sur les moyens à déployer pour limiter et prévenir les risques. Les transporteurs exerçant dans ce domaine agissent, pour la majorité d’entre eux, en véritables professionnels. Moyens et procédures sont ainsi développés et éprouvés pour prévenir tout type de situation et intervenir au mieux. Mais, dues à la spécificité de leur métier, ces transporteurs sont confrontés à de nombreuses réglementations et à des contraintes opérationnelles fortes (interdiction de traversée de tunnels, contournement de zones urbaines denses,…), Des travaux menés sur la réglementation européenne concernant le transport de matières dangereuses sont en cours actuellement. Des discussions portent sur l’utilisation de nouveaux systèmes de télécommunication embarqués sur les véhicules afin faciliter le suivi des véhicules et de leur chargement. Ce type d’évolution technologique et réglementaire induira des impacts sur les procédures et opérations des transporteurs du domaine. Les travaux menés tout au long de l’étude Geofence MD ont mis en évidence un état de l’art riche mais n’ayant mené à aucune implémentation produit. La cause peut être le lien étroit avec l’évolution de la réglementation, la diversité des acteurs du domaine et la difficulté de définir une solution universelle. Il s’avère effectivement complexe, après audition des différentes parties du transport de matière dangereuses, de définir une ligne directrice commune entre les acteurs. Mars 2010 99 GEOFENCE MD Il se dégage toutefois deux types d’acteurs : • les acteurs du domaine public, impliqués dans la limitation des impacts sociétaux et humains relatifs aux risques du transport de matières dangereuses et • les acteurs privés, assurant avec un souci de rentabilité économique, le transport sécurisé, professionnel et ponctuel des matières dangereuses. Cependant, ces matières dites dangereuses sont souvent nécessaires voire même indispensables au quotidien des citoyens. Ces véhicules citernes transportent l’essence de nos voitures ou les molécules qui, une fois, assemblées constitueront la base de notre médecine. L’étude Geofence MD tente d’apporter une solution à la problématique suivante : • En bénéficiant des nouvelles technologies de l’information et de la communication, ne pourrait-on pas créer de la valeur pour chacune des parties en se basant sur une approche plus collaborative ? Le concept d’architecture proposé se concentre donc sur les possibilités offertes aujourd’hui de collecter l’information des véhicules en temps réel. Ces informations, une fois produites par le véhicule ou/et des sous-systèmes connectés à ce dernier, peuvent alors être acheminées vers des serveurs de données débarqués. Un travail de fond sur la « mise en forme » de ces informations dans le but d’aider des utilisateurs spécifiques permettrait de créer de la valeur ajoutée. Ainsi, les acteurs du domaine public pourraient bénéficier d’une information quantifiée les aidant à mieux protéger les populations en intégrant aux processus actuels une meilleure maîtrise de l’état des situations. A contrario, les acteurs privés pourraient garantir un suivi temps réel de leurs véhicules et bénéficier d’outils d’aide à la gestion de leur flotte supportant la réalisation de leur mission. A fortiori, et pour souligner l’approche collaborative, les acteurs publics pourraient étendre leurs connaissances des typologies et volumes de matières transportées. Ces informations permettraient une adaptation des contraintes imposées aux transporteurs dans certains cas. Mars 2010 100 GEOFENCE MD La maîtrise des risques serait ainsi mieux assurée grâce aux moyens de surveillance mis en œuvre dans le cadre du projet. Ainsi, les transporteurs pourraient bénéficier d’assouplissements de contraintes leur ouvrant des voies parfois strictement interdites aux transports de matières dangereuses indépendamment de leur nature et/ou quantité. Au-delà du concept technique et de ces impacts opérationnels, un autre enjeu se situe au niveau de la mise en place de nouvelles normes pour le transport de matières dangereuses. Le projet Geofence MD bénéficie ici de nombreux atouts : - un terrain d’expérimentation représentatif : le Grand Lyon constitue, de par ses infrastructures et ses contraintes géographiques, une aire de démonstration pertinente, - un concept « exportable » : c'est-à-dire pensé pour être reproduit ou transposé à une échelle européenne, - une avancée significative : par la volonté de rassembler l’ensemble des acteurs intervenants dans le transport de matières dangereuses, Tous ces éléments laissent penser qu’un tel projet pourrait avoir des impacts dépassant de loin les frontières locales. Cette expérimentation pourrait effectivement devenir un laboratoire grandeur nature supportant les décideurs pour la définition des normes réglementaires du transport de matières dangereuses. Le dernier atout majeur de ce projet réside dans la volonté de démontrer, par l’expérimentation, l’apport des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans ce domaine. Le point le plus important n’est pas de montrer que ces technologies permettront d’offrir de nouveaux services à tous les responsables et acteurs du transport. Il s’agit en effet de garantir à tous que l’objectif premier lors du déploiement de ces services est la création de valeurs économiques aux utilisateurs. Mars 2010 101 GEOFENCE MD Annexes Mars 2010 102 GEOFENCE MD Guide d'entretien Novatrans Situation aujourd’hui L'information de pré-transport De quelle information avez-vous besoin ? Le type de marchandises, risques, mesures de sécurité, le programme prévu, les itinéraires, les chauffeurs ? Quelle information est actuellement disponible ? Qui (quel dépositaire) la fournit ? Les règlements sont-ils appliqués Interface avec les chargeurs : responsabilités ? transport sur site ? Avez-vous besoin de la surveillance précise de chaque opération de transport de marchandises dangereuses ? Planification du travail ? L'information durant le voyage De manière générale, quelle est la durée (temps, distance) d’un transport de MD ? De quelles informations pourraient bénéficier les transporteurs de MD durant une mission Quelles sont les demandes ? (état du trafic, météo, déviation, travaux, …) Comment sont-elles gérées ? (besoin de rassembler des informations sur les véhicules, les chauffeurs – données sociales, autorités, autres… ???) Quelles sont les pratiques courantes pour assurer l’application de la réglementation TMD ? (identification aux péages, infrastructures, visuels véhicules, autres ???) Comment sont considérées les mises à jour de la réglementation ? (par rapport au transport de MD, par rapport aux chauffeurs – qualification autres ?) Quel type de système d’information est couramment utilisé, en particulier pour traiter les TMD ? (système interne, liaison avec autres systèmes – public,…) Cette pratique est-elle suffisante ? De quelle information supplémentaire auriez-vous besoin aujourd’hui ? Les périodes prévues de passage aux points clés du parcours ? l'itinéraire complet, la localisation, le programme de livraison ? Qui vous fournit actuellement cette information ? Opérateur de route, expéditeur, transporteur, d'autres prestataires de service ? Sécurité : quels sont les moyens actuels mises en œuvre concernant la sécurité ? (des personnes – chauffeurs et usagers, des infrastructures – état des véhicules, contenant, autres ?) Les moyens mise en œuvre pour la sécurité sont-ils suffisants ? Mars 2010 103 GEOFENCE MD Le cas échéant, comment évaluez vous les contraintes liées aux livraisons de MD en ville, en zone urbaine (restrictions, fort impact sur la logistique, sur les temps de parcours, etc…) ? Le transport en ville nécessite-t-il des adaptions spécifiques ? (horaires, protection des usagers, balisage, documents supplémentaires, etc…) info sur l’état des infrastructures parcourues ? état du trafic, conseil d’itinéraires ? Organisation Quelles informations sont échangées avec les autorités locales de transport, les autres opérateurs d'infrastructure, les centres d'appel d’urgence, les chargeurs et expéditeurs ? Quelles informations vers les zones traversées ? en fonction de ? (type de marchandises,…) Combien de temps à l'avance avant le départ faut-il informer ? Qui ? obligations légales ? Faut-il émettre des demandes particulières pour que le trajet/transport soit accepté ? De quel type d’information souhaitez-vous disposer ? Les informations reçues (ou pas) affectent-elles les conditions de transport : la vitesse, les points d’attente ou d’arrêt, immobilisation sur parking… ? Quelles améliorations d’organisation ou technologiques aimeriez-vous proposer ? Différentes architectures d’organisation peuvent-elles être proposées ? Avez-vous des suggestions, en particulier pour permettre la gestion continue des marchandises dangereuses entre différents gestionnaires d’infrastructure ? Traçage De quelles informations avez-vous besoin ? (temps conduite chauffeur, masse cargaison, état véhicule, localisation, …) Avez-vous besoin d’informations détaillées disponibles dans votre propre base de données ? (obligations légales ? contraintes externes - clients ? exigences de qualité ?) Avez-vous des besoins d’analyser les historiques concernant les flux de TMD ? Etablir des statistiques ? Qui a accès à l’information dans le système ? (confidentialité, limite des accès selon utilisateurs ?) Mars 2010 104 GEOFENCE MD Pendant combien de temps cette information doit-elle être disponible (itinéraire, étapes du voyage, rendez-vous, les états et conditions de mouvement des marchandises) ? Pourriez-vous être tenu juridiquement responsable si les conditions de transport de ces marchandises ne sont pas conformes aux réglementations en vigueur, ou en cas d'accident ? Si vous devez compiler et structurer cette information pour vos clients ou pour les autorités, quelle structure, organisme, ou fournisseur de services vous approvisionne avec les données de base ? Seulement les transporteurs, d'autres associés… Pendant combien de temps cette information doit-elle être disponible (itinéraire, étapes de voyage, rendez-vous, états de mouvement de marchandises) ? Gestion de crise Comment est abordée une situation de crise ? Qui contacter en priorité ? Existe-t-il une formation spécifique à la gestion de crise ? Quelle est la procédure d’alerte en cas de crise ? par rapport aux gestionnaires de flottes, aux autorités, qui fait quoi ? Où s’arrête votre responsabilité dans la gestion d’un scénario de crise ? Protection : moyens à bord pour protéger l’environnement du véhicule ? Synchronisation des informations avec les secours : existe-t-il un moyen simple, efficace et rapide de communiquer les informations pertinentes aux secours ? Temps moyen d’attente constaté sur incident de TMD ? acceptable (d’un point de vue risques) ? Est-ce que ce temps pourrait être mieux exploité ? ou optimisé ? Et demain ? L'information de pré-transport Comment souhaiteriez-vous gérer le pré-transport ? Suggestions de « facilitateurs » pour la préparation des convois/chargements ? Quels obstacles ? L'information durant le voyage De quelles informations pourraient bénéficier les chargeurs de MD durant une mission ? information sur page web type corally – état du trafic, conseil d’itinéraires ? Mars 2010 105 GEOFENCE MD info sur l’état des infrastructures parcourues ? identification des véhicules sur carte virtuelle Etat des véhicules, position, …etc… Supervision Accepteriez-vous de partager les données de suivi des véhicules MD avec les autorités publiques ? Quels types d’information de la part des autorités publiques pourraient vous être utiles ? Zone urbaine Comment la « zone urbaine » pourrait contribuer à l’amélioration du TMD en zone urbaine, péri urbain ? Quelles informations communiquées par le système d’info des villes pourraient être utiles aux TMD ? Durant ou avant le voyage ? Communication en temps réel Est-ce que la communication de données temps réel est susceptible de vous aider ? Quelles pourraient être les services proposés ayant une valeur ajoutée pour le travail au quotidien ? Pour la gestion d’une crise ? Dans quelle mesure les solutions actuellement mises à disposition sur le marché répondent-elles à vos exigences ? avantages ? inconvénients ? limites ? Législation Quel est votre opinion sur ce que seront les prochaines évolutions en matières de réglementation sur le TMD ? o Réglementation ADR/télématique… o Surveillance du chargement ? o Traçabilité du chargement/véhicule ? (RFID autres ?) o Autres ? Comment vous préparez vous à l’évolution de ces réglementations aujourd’hui ? Quel impact sur la formation, la mise en conformité des processus, le système d’information, etc… ? Mars 2010 106 GEOFENCE MD Gestion de crise Quelles sont les informations nécessaires et non disponibles aujourd’hui ? Quelle est la priorité absolue – pour vous – lors d’une situation de crise ? o Incident du véhicule ? o Accident avec immobilisation ? o Accident avec immobilisation et dégâts (matériels et/ou humains) ? Geofencing Cette fonctionnalité d’alerte pour paraît-elle inutile, intéressante, indispensable ? Quels seraient les critères de détection ? corridor, zone, itinéraire… À quelle distance est-il pertinent de détecter un TMD ? Problématique du stationnement ? Outils de constatation des infractions ? Outils d’information préventive ? Outils de sécurisation / périmètre de sécurité lors d’incident ? Questions ouvertes Quelles sont vos suggestions pour améliorer l’existant en vue d’une meilleure sécurité, efficacité logistique, supervision, …. d’un point de vue des solutions technologiques, d’un point de vue réglementaire ? d’un point de vues autorités publiques ? Mars 2010 107 GEOFENCE MD Les comptes rendus Grand Lyon - Tunnel sous Fourvière Présentation de l'organisme Personne interviewée M. CARPENTIER, Responsable de l'Unité Exploitation du Tunnel sous Fourvière, Direction de la Voirie, Grand Lyon L'exploitation de l'ouvrage Le Tunnel sous Fourvière est un ouvrage majeur des voies rapides urbaines de l'Agglomération lyonnaise, d'une longueur d'environ 2 km. Le trafic journalier s'élève à plus de 100 000 véhicules, dont environ 8000 poids lourds. Pour surveiller ce trafic à l'intérieur de l'ouvrage, celui-ci est actuellement équipé de boucles de comptage, d'un système de vidéo-surveillance, avec une caméra tous les 150m environ, et d'un système de détection automatique d'incident (DAI). Ce dispositif permet de garantir une alerte en temps réel dès lors qu'un véhicule est en panne ou à l'arrêt dans le tunnel. Les transports de matières dangereuses sont interdits par arrêté préfectoral à la circulation dans le Tunnel sous Fourvière. Cependant, des véhicules de ce type empruntent régulièrement l'ouvrage, posant des problèmes de sécurité graves pour l'ouvrage et ses usagers. Cet arrêté ne tolère par ailleurs aucune exception, comme cela est le cas pour les limites de tonnage, qui peuvent être levées temporairement. Lorsque l'axe de transit lyonnais des matières dangereuses (Contournement Est) est coupé, il n'existe donc pas d'alternative par le Tunnel sous Fourvière, et les véhicules empruntent alors des itinéraires divers, la plupart du temps en zone urbaine dense. Pour limiter le risque lié aux matières dangereuses, le Grand Lyon souhaite se doter d'un système de détection des transports de matières dangereuses par lecture des plaques orange et minéralogique sur le véhicule et sa remorque. Ce système servirait à terme à déclencher la fermeture du tube concerné par une alerte, de manière à garantir la sécurité et l'intégrité de l'ouvrage. Informations de pré-voyage Le Tunnel sous Fourvière est interdit par arrêté préfectoral à la circulation des transports de matières dangereuses (TMD). L'exploitant considère qu'il serait effectivement très intéressant d'être alerté à l'avance d'un passage, si celui-ci est prévu par un expéditeur ou un transporteur. Mars 2010 108 GEOFENCE MD Les informations concernant la date et l'heure, sens de circulation et itinéraire, codes matières et danger sont essentielles pour anticiper ce risque. Une question se pose tout de même quant à la possibilité pour un transporteur de planifier dans une base de données partagée un itinéraire empruntant des ouvrages interdits à la circulation des matières dangereuses. Est-il prévu de tenir compte dans le calcul des itinéraires des dispositions locales de police de la route ? Informations durant le voyage Il n'existe à l'heure actuelle aucun moyen permettant à l'exploitant de connaître de trafic de matières dangereuses transitant sous le tunnel. Le système de lecture de plaques évoqué ci-dessus représente à l'heure actuelle l'unique technique envisagée. L'intérêt et les apports potentiels d'un système de traçage en temps réel sont indéniables pour l'exploitant. Le principal enjeu est que ce système permette d'anticiper un passage de matières dangereuses, par une alerte préalable et une détection à une certaine distance de l'ouvrage (par exemple la détection du franchissement de périmètres de zones géographiques). Traçabilité Sur le plan juridique, l'exploitant ne peut être tenu responsable du passage de matières dangereuses dans son ouvrage, dès lors que la signalisation de police de la route est correctement implantée et suffisamment visible. Au-delà de la problématique des matières dangereuses, la consultation d'un système d'information plus général sur les marchandises transportées permettrait à l'exploitant d'établir des statistiques de type origine-destination des poids lourds. En effet, l'ouvrage est autorisé à la circulation des véhicules de plus de 7,5 tonnes, uniquement dans le cas de la desserte locale. De nombreux cas d'infractions sont régulièrement constatés par les forces de l'ordre. Période de crise Lors d'incidents impliquant des matières dangereuses dans le tunnel, l'exploitant dispose des fiches de sécurité relatives à l'ensemble des classes ONU. Cependant, une difficulté persistante demeure quant à l'identification de la matière transportée, car la vidéo ne permet pas d'obtenir l'information. Dans de telles situations, la connaissance de ces informations par une source télématique, ainsi que la possibilité de rentrer en contact téléphonique avec le chauffeur du véhicule, permettrait de mieux préparer l'intervention, avec une Mars 2010 109 GEOFENCE MD meilleure information apportée aux services de protection civile, et de gagner un temps précieux pour réduire le délai d'intervention et rouvrir plus rapidement l'ouvrage à la circulation. Organisation Le PC COMET qui gère la circulation dans le Tunnel sous Fourvière fait partie intégrante du système CORALY, système global de supervision et de coordination de la circulation routière sur les voies rapides de Lyon. À ce titre, il existe un lien permanent entre ces deux entités, ainsi qu'un échange d'information normalisé (basé sur le DATEX) concernant les évènements routiers et les informations aux usagers. Pour l'exploitant du tunnel, le PC de CORALY serait l'échelon de décision le plus approprié pour gérer la circulation des matières dangereuses sur l'ensemble de son réseau, car il dispose d'une vision globale, ainsi que d'une priorité sur la gestion du trafic lors de situations de crise ou de pré-crise. Mars 2010 110 GEOFENCE MD Périphérique Nord – Société Openly Présentation de l'organisme Personne interviewée M. ERMAN, Directeur d'Exploitation de la société Openly. L'exploitation de l'ouvrage La société Openly est opératrice du Périphérique Nord de Lyon, propriété du Grand Lyon, et en charge de son exploitation dans le cadre d'une délégation de service public. Cet ouvrage se compose d'un ensemble de trois tunnels très rapprochés, d'une barrière de péage, et d'un viaduc qui franchit le Rhône. La partie du réseau en tunnel est interdite aux TMD, la partie sur le viaduc est en revanche autorisée à leur circulation. L'objectif principal de l'exploitation des tunnels est de garantir un niveau de sécurité élevé pour les usagers empruntant l'ouvrage. Les tunnels sont interdits à la circulation des TMD, et plus généralement au véhicule de plus de 7,5t. Cependant, la direction technique est régulièrement confrontée à la problématique des TMD qui empruntent ces ouvrages. Informations de pré-voyage Ce gestionnaire ne dispose à l'heure actuelle d'aucune information concernant le passage de matières dangereuse dans ses ouvrages, de fait car ils sont interdits. Le fait de disposer d'une information préalable à un transport permettrait vraisemblablement de détecter tout véhicule projetant de circuler à l'intérieur des tunnels, et donc d'entreprendre une action préventive avec les forces de l'ordre. Informations durant le voyage Le gestionnaire a connaissance du passage de matières dangereuses sur son réseau lorsque celles-ci sont interceptées au péage (certains véhicules échappent toutefois à cette surveillance en sortant avant la barrière de péage). Ce contrôle est opéré directement par les personnels présents sur la barrière de péage, qui bloquent le véhicule. Dès lors qu'un TMD est arrêté, le gestionnaire prévient les forces de l'ordre pour faire constater l'infraction et dérouter le véhicule. Cette pratique fait l'objet d'une procédure formalisée avec les forces de l'ordre, un tableau de bord édité mensuellement permet de tenir à jour les statistiques Mars 2010 111 GEOFENCE MD de passages de MD. Les informations pertinentes sont relevées par les personnels : Date et heure, sens de circulation, appel des FO, n° plaque d'immatriculation, code matière, société de transport, action entreprises. Les statistiques de passage étaient de l'ordre d'environ 60 TMD par mois en 2007, ce nombre a diminué en 2008, notamment suite à la prise d'un arrêté préfectoral destiné à limiter le tonnage des poids lourds empruntant les tunnels de Lyon. Concernant l'origine des véhicules, la moitié sont propriété de transporteurs étrangers, l'autre moitié se répartit entre transporteurs de la région et transporteurs d'autre régions françaises. Le gestionnaire Openly est intéressé et preneur de toute nouvelle solution lui permettant de garantir le respect de cette réglementation, la sécurité dans l'ouvrage étant son objectif majeur. Il semble évident que le traçage des MD pourrait ainsi dissuader certains chauffeurs de commettre l'infraction, s'ils se savent surveillés par un système de suivi. En revanche, il paraît difficile de pouvoir intervenir temps réel pour interdire physiquement le passage à un véhicule déterminé à commettre l'infraction. Cela demanderait une organisation et une mobilisation de moyens considérables, compte tenu du caractère aléatoire de ces passages de matières dangereuses dans les tunnels. Traçabilité En premier lieu, le gestionnaire a notamment pour mission de veiller à l'implantation de la signalisation routière en matière de police de la route, à sa cohérence avec la réglementation en vigueur, ainsi qu'à la bonne visibilité des panneaux sur le réseau et en amont des ouvrages concernés. Dès lors que celleci est correctement mise en place, le responsabilité du gestionnaire ne peut être mise en cause si un transport de matières dangereuses emprunte un itinéraire interdit. Concernant l'acquittement du péage, le gestionnaire explique que la tendance est à la généralisation du télé péage électronique, et par conséquent à la diminution des personnels de cabine. Cela pose le problème dans l'avenir de l'identification des matières dangereuses, celle-ci reposant aujourd'hui uniquement sur ces personnels. D'autres part, l'activité de commercialisation les badges de télé péage n'est pas directement gérée par l'exploitant, elle est externalisée auprès de sociétés spécialisées (Access, Eurotoll, Total...). Mars 2010 Une 112 GEOFENCE MD identification des véhicules par leur badge de télépéage semble alors difficile à mettre en œuvre, cette fonction n'étant pas assurée par ces sociétés. Le fait de disposer d'une base de donnée centralisée sur laquelle le gestionnaire trouverait à posteriori l'ensemble des itinéraires des marchandises dangereuses ayant circulé sur son réseau serait également d'un réel intérêt. Cela faciliterait grandement le travail de compte-rendu régulier auprès de maître d'ouvrage. Les informations nécessaires seraient : la date et heure du passage, l'identification de l'itinéraire suivi (par exemples des traces en amont et aval du tunnel), les codes matières et dangers, la plaque d'immatriculation, le nom de la société, son origine et destination. Enfin, sur les informations en temps réel, si l'on dispose d'outils de détection automatique d'intrusion ou de circulation sur des itinéraires interdits, la question se pose quant à la suite à donner à une telle situation, quelles sont les services compétents à informer, peut-on envisager de disposer de moyens réactifs de la part des forces de l'ordre, des pompiers ? Période de crise La première mission du gestionnaire vise à garantir la sécurité des usagers potentiellement concernés par un accident. Des systèmes automatiques de fermetures permettent alors de couper les accès à la zone de sinistre. Le gestionnaire informe immédiatement les forces de l'ordre et les service de protection civile sur la nature et l'ampleur du sinistre. Lorsque des matières dangereuses sont impliquées, il est indispensable de connaitre rapidement la matière transportée et les dangers inhérents, en lisant les plaques orange. Cette opération peut s'avérer parfois difficile si les personnels ne peuvent s'approcher et si la vidéo ne permet pas une lecture directe. Dans ce cas, le système d'information sur les marchandises dangereuses apporterait une réelle plus value. Organisation Les statistiques de passage de TMD dans les tunnels du Périphérique nord font l'objet d'un compte rendu mensuel auprès du Grand Lyon. Le Grand Lyon est le Maître d'ouvrage de l'ensemble des tunnels et trémies sur l'agglomération, il est donc tout naturellement le destinataire final des bilans et statistiques d'exploitation de ses ouvrages. Il est par ailleurs chargé de mettre en application dans ses ouvrages les nouvelles réglementations prises par décret par Mars 2010 113 GEOFENCE MD le préfet, en particulier la mesure conservatoire de protection des tunnels, interdisant tout passage des poids lourds de plus de 7,5t. Concernant la gestion continue des marchandises dangereuses entre différents gestionnaires d'infrastructure, la nécessité d'une gestion commune et centralisée de ces transports paraît indispensable. Selon la société Openly, cette gestion et surveillance devrait se faire à l'échelle de l'agglomération, en lien étroit avec les maîtres d'ouvrage d'infrastructures vulnérables. Chaque maître d'ouvrage, ou tout organisme ayant une délégation spécifique, gèrerait et redistribuerait alors toutes les informations vers les gestionnaires concernés. Le gestionnaire utilise aussi les informations recueillies, notamment le nom du transporteur, lors du passage de matières dangereuses pour signifier par courrier recommandé que l'un de ses véhicules est passé dans un tunnel interdit à la circulation des MD, et lui rappeler la réglementation en vigueur. La société conforte ainsi sa volonté de lutter contre ce type de comportements, et conserve une trace de ces notifications (aspects juridiques). Mars 2010 114 GEOFENCE MD CORALY Personnes interviewées François BRUN, Chef du PC de GENAS, Sylvie DEVUN, Responsable d'exploitation du PCG CORALY, Claude DOUSSOT, Responsable du PC de GENAS (personnels DIRCE). Missions du service CORALY, Coordination et régulation du trafic sur les voies Rapides de l'Agglomération Lyonnaise, constitue un partenariat entre maîtres d'ouvrages et gestionnaires d'infrastructures, ayant pour missions d'optimiser la gestion du trafic sur ce réseau et de diffuser de l'information préventive ou évènementielle aux usagers. Les acteurs de ce partenariat sont la DIR Centre-Est, le Conseil général du Rhône, le Grand Lyon, les trois sociétés concessionnaires d’autoroutes APRR, AREA, ASF et le Périphérique Nord, exploité par la société Openly. Sur le plan opérationnel, cette action est conduite par le PCG CORALY, situé à Genas, et disposant d'une vision générale en temps réel de l'état du réseau et des trafics. La problématique des transports de matières dangereuses est permanente sur le réseau CORALY, dans le sens où certains ouvrages, tels que les tunnels, et itinéraires sont interdits à leur circulation, de manière permanente ou partielle. Des itinéraires spécifiques sont établis, à la fois pour la desserte des stations services et les autres sites produisant ou accueillant des matières dangereuses, ainsi que pour les TMD en transit dans l’agglomération, par le Contournement Est de Lyon. Informations de préparation du-voyage Il serait sans doute intéressant de pouvoir exploiter de manière préventive les informations de positionnement et de déplacement (vitesse, cap), afin d’anticiper un comportement potentiellement à risque, et de pouvoir entrer directement en communication avec le chauffeur du véhicule. Sur ce point, la question de l’intelligibilité des informations affichées sur les PMV par CORALY à l’intention des chauffeurs reste toujours en suspend. Les PMV de CORALY ne permettent pas pour le moment un affichage diagrammatique, et les messages sont rédigés uniquement en français. Mars 2010 115 GEOFENCE MD Informations durant le voyage Le transport des matières dangereuses ne fait pas aujourd’hui l’objet d’une surveillance particulière sur le réseau routier géré par CORALY. Le fait de connaître la nature du chargement est d’un intérêt certain pour CORALY, notamment pour communiquer cette information aux Forces de l’ordre et services de la Protection civile. Sur le traçage en temps réel des matières dangereuses, CORALY n’a pas vocation ni le pouvoir de réguler ces véhicules sur son réseau, en revanche il fournit parfois des informations et consignes de guidage complémentaires, par affichage sur PMV, lorsqu’un itinéraire spécifique matières dangereuses est coupé et dévié. Par ailleurs, les informations de traçage des véhicules et containers peuvent également représenter une nouvelle source de données pour CORALY, en particulier pour détecter des baisses de vitesses du trafic sur le réseau ou des congestions, et avec une densité suffisante, être utilisés comme véhicules traceurs. Traçabilité Une des problématiques majeures de CORALY est de veiller à la sécurité et aux conditions de circulation des poids lourds. Les matières dangereuses représentent une catégorie particulière de ces trafics, et il serait tout de même intéressant de connaître la part de matières dangereuses et les itinéraires empruntés. Par ailleurs, les informations de traçage pourraient permettre à CORALY d'affiner ces prévisions de temps de parcours sur certains itinéraires, sur la base des historiques des traces disponibles. Cependant, ce type d'étude nécessite de disposer d'une très grande quantité de données avec une très grande régularité. Période de crise Lorsque des accidents impliquant des matières dangereuses surviennent sur le réseau CORALY, ceux-ci engendrent des perturbations beaucoup plus importantes, du fait des mesures exceptionnelles et précautions à prendre. Ces mesures engendrent généralement une neutralisation d’un sens de circulation, si des produits toxiques sont répandus sur la chaussée. Lors d’accidents plus graves encore, les services de protection civile dressent alors un périmètre de sécurité autour de la zone d’accident, ce qui a pour conséquence une neutralisation totale des deux sens de circulation. Cela Mars 2010 116 GEOFENCE MD implique pour CORALY de prendre des mesures exceptionnelles, dont le déclenchement d’un plan de gestion du trafic, afin de limiter les perturbations et la congestion sur le réseau. Organisation Concernant l’organisation et l’architecture d’un système d’information sur les matières dangereuses, CORALY reconnaît qu’il serait naturellement le service le mieux indiqué pour gérer les informations en temps réel sur ces transports. Cependant, le service n’est pas aujourd'hui preneur de ce type de responsabilité et de fonction. Cela impliquerait vraisemblablement des moyens à la fois humains et techniques dont le PCG ne dispose pas actuellement, d'autre part, une telle mission nécessite une validation concertée de l'ensemble des partenaires. Mars 2010 117 GEOFENCE MD Réglementation et contrôle des transports Personne interviewée M. LAHOUSTE, Service réglementation et contrôle des transports de la DRE Rhône-Alpes (Lyon) Missions du service Les contrôleurs des transports ont vocation à traiter l'ensemble des véhicules de transport de marchandises. Le contrôle porte sur l'ensemble des points soumis à réglementation, comme la conformité des documents administratifs liés au transport, les papiers du véhicule et du conducteur, le contrôle du chronotachygraphe et le respect des vitesses, temps de trajet et pose de repos, enfin des points matériels du véhicule (le contrôle technique est toutefois difficile à réaliser en détail, pour des raisons matérielles). Concernant les transports de matières dangereuses, deux cas de figure se présentent : les transports en citerne et les transports en colis. Pour le transport en citerne, les contrôles portent sur la conformité de la signalisation du véhicule, en particulier l'apposition des plaques orange et plaques de danger. S'il s'agit d'une citerne multi-cuves, les plaques sont apposées de chaque côté de la remorque, au transportées. niveau Pour les de chaque transports matière. en colis, en fonction de il n'existe pas la matières d'obligation réglementaire pour signaler sur la plaque orange l'ensemble des codes matière, une plaque orange vierge est apposée à l'avant et à l'arrière du véhicule (par ex. bouteilles de gaz domestique). Sur le plan administratif, le chauffeur doit fournir lors du contrôle des documents propres au transport de matières dangereuses (traduit dans l'ensemble des langues des pays traversés), avec leur numéro ONU, leur classe de danger, les quantités, l'origine et la destination, les coordonnées du transporteur, de l'expéditeur, du client... En 2007, le Service RCT a contrôlé sur la Région Rhône-Alpes environ 9000 véhicules, dont 500 transports de matières dangereuses. Informations de pré-voyage Les entreprises de transport de matières dangereuses ont obligation (cf. ADR) de disposer d'un conseiller à la sécurité au sein de leur personnel, et de le déclarer auprès de la préfecture de région. Le service RCT gère par délégation cette déclaration administrative, et tient à jour une base de données régionale de Mars 2010 118 GEOFENCE MD l'ensemble des conseillers à la sécurité, à partir d'un outils du ministère dénommé DEMOSTENE. Un serveur Web est envisagé pour effectuer ces démarches par télé-déclaration. De par cette activité, le Service RCT dispose d'une connaissance précise et actualisée de l'ensemble des entreprises opérant sur le transport de matières dangereuses. La possibilité de disposer d'une base de données partagée sur laquelle un contrôleur pourrait consulter la liste des matières dangereuses sensés circuler sur son territoire de compétence semble très intéressante. Le fait de connaître l'itinéraire du transport à l'avance permettrait de cibler le contrôle sur des matières dangereuses plus spécifiques que les hydrocarbures (80% des transports) et plus inhabituelles (produits radioactifs, chimiques, infectieux...). En termes d'organisation pour le contrôle, il serait intéressant de disposer de cette information un ou deux jours avant le passage programmé. En revanche, les contrôleurs ne s'intéressent pas particulièrement aux risques et mesures de sécurité à prendre en cas d'incident de matières dangereuses, ces informations s'adressant plutôt aux services d'intervention et forces e l'ordre. De même pour la planification des passages, le transport étant libre, les contrôleurs n'ont pas pour mission d'intervenir dans la planification du passage de matières dangereuses. À ce propos, ils ne sont pas informés des passages programmés de matières fissiles, gérés directement par le Commissariat à l'Énergie Atomique, et escortés par les forces de l'ordre. Informations durant le voyage En pratique, les contrôles se font directement sur le bord de la route, en présence des forces de l'ordre pour arrêter les véhicules. Le site de contrôle doit permettre d'immobiliser les véhicules en toute sécurité, et donc offrir suffisamment de place pour garer les véhicules. Sur autoroute, cela est possible sur les aires de service, ou après les péages. Ces contraintes matérielles font qu'il n'est pas possible de contrôler les transports de matières dangereuses sur n'importe quel itinéraire. Pour cette raison, il est plus difficile de constater et verbaliser pour des infractions à la police de la route, plutôt que pour un défaut de conformité à la réglementation. Le traçage télématique des matières dangereuses, notamment sur les itinéraires interdits, pourrait représenter une solution satisfaisante, si de tels systèmes étaient accrédités juridiquement comme moyen de constatation d'une infraction au code de la route. Des contrôles peuvent également porter sur le stationnement et le respect de ses conditions, notamment au-delà de 12 heures consécutives, où ces conditions Mars 2010 119 GEOFENCE MD se durcissent. En pratique, il est pratiquement impossible de constater, pour des questions de moyens, qu'un véhicule stationne depuis plus de 12 heures à la même place. Un historique horodaté du trajet du véhicule sur les dernières 24 heures apporterait vraisemblablement dans ce type de situation des informations probantes d'un très grand intérêt. Lors des opérations sur le terrain, le contrôleur emporte avec lui un PC portable sur lequel il dispose de l'ensemble des documents liés à la réglementation du transport de matières dangereuses, en particulier la dernière version de l'ADR. Les PC portables ne sont pas équipés à l'heure actuelle de solutions de communication en situation de mobilité (liaison WiFi, carte 3G...), ce qui rend impossible aujourd'hui l'accès à Internet depuis un site de contrôle (par ex. sur une aire d'autoroute équipée en WiFi). Ce point évoluera vraisemblablement avec la généralisation de ce type de solutions pour des communications informatiques à distance. Traçabilité Les contrôleurs du Service RCT saisissent sous informatique les procès-verbaux dressés sur le terrain, ils recueillent donc l'ensemble des informations lors du contrôle. La mise à disposition d'informations après un transport ne semble donc pas indispensable pour ce service. Ceci dit, ces informations permettraient vraisemblablement dans certains cas de vérifier ou corroborer certains points particuliers (par ex. les temps de conduite, les vitesses, ...). Cela pourrait aussi servir à identifier quels véhicules et quels chauffeurs empruntent de manière récurrente des itinéraires interdits ou réglementés. Cela permettrait de préparer et d'étayer une procédure de contrôle, destinée à constater un flagrant délit d'une infraction au code de la route. Concernant les véhicules étrangers, il est relativement difficile de les verbaliser, surtout si l'ensemble des acteurs (expéditeur, chargeur, transporteur, client...) sont étrangers. Dans ce cas de figure, la possibilité de consulter un système d'information à l'échelle européenne semble être une opportunité tout à fait intéressante. Organisation Les contrôleurs du Service RCT sont en contact fréquent avec les forces de l'ordre (Gendarmerie ou Police selon la zone géographique), ceci pour organiser les opérations de contrôle sur la route. Des échanges existent également avec les Mars 2010 120 GEOFENCE MD services de la DRIRE effectuant les contrôles de conformité des matériels roulants avant leur mise en service (les contrôles techniques classiques sont par la suite réalisés par des prestataires privés). Le service échange par ailleurs des informations avec la Mission Matières Dangereuses du ministère en charge des transports, et fournit notamment sur demande copie de ses procès-verbaux. Un outil du ministère, dénommé GRECO, permet de réaliser une saisie informatique de l'ensemble des procès-verbaux dressés par les contrôleurs. Cette gestion informatisée peut donner lieu à une production statistique en interne, par exemple pour réaliser des bilans d'opérations. Il ne semble pas à priori que cet outil soit mis en réseau au sein du ministère, et les échanges de documents avec d'autres services ne sont pas, pour le moment, dématérialisés. Mars 2010 121 GEOFENCE MD Compagnie Républicaine de Sécurité n°45 Personne interviewée Brigadier Chef MORIS, CRS n°45, Brigade mobile. Missions du service Au sein de la Compagnie Républicaine de Sécurité n°45 de la Police Nationale, localisée à Chassieu (69), la Brigade mobile est en charge du contrôle des transports de marchandises routiers, et contrôle à ce titre les transports de matières dangereuses. Informations de préparation du-voyage Actuellement, les seuls transports faisant l'objet d'une information de prévoyage sont ceux relatifs aux matières radioactives (combustibles, déchets...). L'unité reçoit en général un fax de la part de sa hiérarchie, quelques jours auparavant (cela peut varier). Ces informations proviennent également parfois de la Gendarmerie, avec laquelle le contact est régulier sur ce type d'opérations. L'intervention consiste à effectuer une escorte du convoi par des motards, afin d'assurer d'une part sa sécurité, et de permettre d'autre part un parcours sans difficultés et sans entraves (manifestations hostiles..). Si la Brigade mobile devait par ailleurs intervenir de manière anticipée sur le passage d'une matière dangereuse particulière, le délai pourrait être relativement bref. Informations durant le voyage Les forces de l'ordre effectuent régulièrement des contrôles de police sur les véhicules transportant des matières dangereuses. Des opérations communes avec le service de contrôle des transports terrestres (DRE) sont également menées (environ une dizaine par mois). Le montant des amendes varie entre 2500 € et 30000 €, pour les cas les plus graves. Les points de contrôle sont généralement les péages (soit spontanément, soit sur appel d'un gestionnaire), ainsi que les tunnels (interdits aux matières dangereuses), sur l'itinéraire d'accès ou en sortie. Le contrôle porte sur la signalisation extérieure du véhicule, notamment la conformité entre produit déclaré et transporté, la conformité du matériel (certains produits chimiques sont transportées dans des citernes qui ne sont pas adaptées, la corrosion génère alors une fuite du produit), les papiers administratifs et la conformité des fiches de sécurité. En ce qui concerne les Mars 2010 122 GEOFENCE MD infractions à la police de la route, il est nécessaire d'établir un flagrant-délit pour verbaliser. Concernant les transporteurs étrangers, ceux-ci disposent des fiches de sécurité traduites dans l'ensemble des langues des pays traversés, il n'en est cependant pas de même concernant les déclarations administratives et les coordonnées des transporteurs/chargeurs/clients... Cela pose des difficultés pour dresser les procès-verbaux. En effet, lorsqu'une infraction est relevée, l'ensemble des parties prenantes du transport sont verbalisées. En règle générale, les transports par citerne posent beaucoup moins de problèmes que lorsqu'il s'agit de colis, certains n'étant parfois pas déclarés ! Un autre problème relève des transports signalés par une plaque orange vierge, sans code matière ni code danger. Cela est par exemple le cas pour les bouteilles de gaz domestique. Traçabilité La traçabilité des matières dangereuses et la possibilité de consulter ces données à posteriori peuvent représenter une source d'information potentiellement intéressante. Sous couvert de la légalité de ces bases de données, ces informations pourraient par exemple permettre de repérer des comportements délictueux et des infractions répétées à la police de la route. Celles-ci pourraient aussi servir pour étayer une enquête suite à un accident, notamment disposer du trajet suivi par le véhicule. Période de crise Lors d'un accident impliquant une matière dangereuse, les Forces de l'ordre sont souvent les premières arrivées sur les lieux. Leur rôle se borne tout d'abord à sécuriser la zone, en mettant en place un périmètre de sécurité (généralement 150m dans un premier temps). Elles ont également pour mission de fournir rapidement aux services de la Protection civile l'identification des matières et le code danger, ainsi qu'un compte-rendu visuel de la situation (fuite, flammes, vapeurs toxiques, explosion...). Selon les conditions, la lecture de la plaque orange et des étiquettes de danger peut poser problème, notamment si l'on ne peut pas s'approcher du véhicule. Par exemple, pour des transports multi-cuves, ces informations sont placées sur les côtés; si le véhicule est renversé, il n'est pas possible de les lire. Les fiches de sécurité présentes à bord du véhicule sont également indispensables pour les forces de l'ordre et services d'intervention, il est parfois Mars 2010 123 GEOFENCE MD difficile d'aller les récupérer dans le véhicule. La possibilité de consulter ces mêmes documents dématérialisés sur un site Internet présenterait ici un intérêt certain ; les agents sur le terrain étant en contact permanent avec leur base, l'information leur parviendrait rapidement. Parfois, les Forces de l'ordre sont amenées à prendre des mesures de grande ampleur, comme par exemple pour cet accident impliquant une citerne de carburant dans la zone industrielle de Feyzin. Le véhicule s'est renversé, la citerne a été percée et une grande partie du carburant s'est répandue sur la chaussée, puis dans le réseau d'évacuation des eaux usées. Des vapeurs puissantes de carburant émanaient ensuite de l'ensemble des bouches de collecte autour de la zone du sinistre, nécessitant l'évacuation d'un certain nombre d'entreprises et la mise en place d'un cordon élargi de sécurité. Organisation Les informations concernant les TMD font généralement l'objet d'échanges lorsque survient un accident ou une situation de risque potentiel. Ces échanges se font par téléphone et par radio, généralement avec le gestionnaire d'infrastructures, le CRICR si nécessaire, les services de Protection civile, la Gendarmerie. Les transporteurs peuvent également être contactés si nécessaire. Lors de contrôles classiques des transports de matières dangereuses, il est physiquement impossible pour un motard d'emporter les ouvrages de l'ADR. Cela peut parfois poser problème lorsqu'il s'agit pour les forces de l'ordre de vérifier un point particulier de la réglementation (code matière, dispositions de sécurité, contenu d'un texte réglementaire...) lors du contrôle du véhicule sur la route. On peut donc envisager qu'une documentation dématérialisée, pour laquelle il serait possible de télécharger des informations sur des appareils électroniques portables (PDA, Smart phones, PC portable compact...), serait un réel outil de travail pour des Forces de l'ordre en situation de contrôle sur le terrain. Mars 2010 124 GEOFENCE MD Novatrans Mme Brigitte Bernard chef du centre de Novatrans à Saint-Priest Novatrans a été créée, il y a 44 ans pour être l'interface entre le monde du transport routier et du rail. Aujourd'hui l'actionnariat est réparti comme suit : 39% pour la SNCF, 61% pour les transporteurs routiers. Novatrans est un opérateur de combiné rail-route. Juridiquement, cette profession est floue car elle n'est pas reconnue. Il n'y a pas donc pas de réglementation pour les opérateurs de combiné. A chaque fois, Novatrans est donc obligée d'appliquer les réglementations (chargeur, transporteur, remettant) les plus draconiennes. Aussi, Novatrans n'est pas inscrite dans le registre des commissionnaires. Novatrans transfère de la matière non dangereuse et de la MD. Le ratio est de 50-50. La MD est le plus souvent conditionnée en citerne mais elle peut être conditionnée en détail (cartons, fûts …) Novatrans est propriétaire de 95% de ses wagons. Les 5% restants étant de la location, qu'elle effectue auprès de la SNCF. Chaque année, Novatrans achète des sillons et les tractions (avec les mécaniciens qui vont avec), car la SNCF garde encore le monopole dans ce domaine. En termes de responsabilité, Novatrans l'exerce uniquement sur l'entreposage temporaire et les vérifications légales lors des déchargements. En effet, dès que Novatrans remet les UTI à la SNCF, c'est cette dernière qui est responsable du transport tout le long de l'itinéraire. En cas de problème, c'est la SNCF qui gère la situation de crise via un service interne approprié. Elle informe Novatrans uniquement pour que l'agence prévienne les clients d'un retard éventuel. Lorsqu'un client fait appel au service de combiné, Novatrans prépare la lettre de voiture. C'est un document contractuel entre expéditeur/transporteur routier/destinataire, qui harmonise les conditions générales de transport pour les transports routiers. Cette lettre reprend, wagon par wagon, la composition des chargements. Lorsque le client amène sa cargaison, Novatrans vérifie que l'étiquette correspond aux données de réservation. (Elle ne vérifie pas le chargement). Puis s'ensuit la signature du contrat et le chargement des wagons. Mars 2010 125 GEOFENCE MD Pour le TMD, il n'y a pas de procédure particulière. Il faut juste que l'ensemble des acteurs concernés par ce transport ait la "reconnaissance à l'aptitude des MD". Ce qui est le cas de Novatrans. Il n'y a pas non plus de traçabilité particulière, sauf pour le nucléaire qu'ils pourraient faire (accrédités) mais qu'ils ne font pas (absence de demande). Les procédures ne sont pas automatisées dans la mesure où les commandes peuvent se passer par téléphone, par fax, par email, par formulaire ou encore par la plate-forme informatisée CESAR. Les besoins Pas de besoins particuliers liés au projet Géofence. Les besoins identifiés sont plus généraux, comme par exemple la reconnaissance juridique du métier, l'harmonisation de la réglementation, etc… Eventuellement les besoins liés à Géofence pourraient être : Un logiciel intégré permettant la simplification des procédures sur toute la chaîne logistique et limitant les papiers, les fax et les saisies. Une traçabilité, qui permettrait à la SNCF de connaître la position exacte de leur chargement. Une communication efficace permettant de limiter les appels téléphoniques. La généralisation d'un outil comme CESAR. Une meilleure gestion des imprévus. Une meilleure gestion des crises. Mars 2010 126 GEOFENCE MD Le Grand Lyon – SPIRAL Entretien avec M. Yves Delacrétaz (Mission écologie urbaine Grand Lyon et membre du Spiral) M. Delacrétaz nous a expliqué sa vision qu'il avait énoncée lors des think-tanks. Cette vision repose sur deux points de vues : le premier concerne le "transport dangereux", qui doit informer par l’émission de signaux du fait qu'il est dangereux (nature du danger, code matière, localisation temps réel…), le second concerne la "mise en danger" (école, hôpital, zone urbaine) qui doit recevoir le signal lui signalant la présence de ce danger. Cette vision repose essentiellement sur une communication locale entre deux entités : l'une fixe et l'autre mobile, mais également sur le fait de répondre à trois besoins : suivre, émettre et protéger (prévention), fonction vraisemblablement assurée par un système de supervision. Concernant le contexte géographique du projet, il nous a fait remarquer le côté original et concerné du Grand Lyon pour cette problématique liée aux matières dangereuses : présence de nombreux laboratoires pharmaceutiques avec P2, P3, et P4, présence également de l'aéroport de Saint-Exupéry, le seul en France utilisé pour l'acheminement de bactéries, virus et animaux de laboratoire, sans parler de l'industrie pétrochimique. M. Delacrétaz nous a également parlé d'un projet pour lequel il avait eu l'occasion de travailler avec ASF. Ce projet portait sur la réalisation d’aires de stationnement spécifiques au MD (5% du total des places) et utilisables, par exemple, pour traiter les incidents survenant durant le transport (par ex. fuite). En cas d'incident, le camion est invité à rejoindre ces stationnements, tous équipés de bornes anti-incendie, de téléphone, et de cuves de récupération (en cas de vidange de citernes). Des améliorations devraient être envisagées comme, par exemple, le fait d'empêcher le stationnement de véhicule au chargement de MD incompatible. Une fois l'alerte donnée, une équipe de policiers et de pompiers peut intervenir sur place pour porter secours. Ce projet s’inscrit dans la sécurisation des aires de stationnement PL, surveillées par vidéo surveillance, afin de protéger les chargements du pillage (cf. aire de service ASF de Communay). Des assureurs avaient participé à ce projet. Mars 2010 127 GEOFENCE MD Concernant les matières dangereuses M. Delacrétaz nous rappelle que le transport de carburant représente 80% de TMD, les 20% restants sont essentiellement composés de matières chimiques. Le TMD est un transport régional. Seulement 5% des camions en circulation transportent des MD. En centre-ville, le nombre de stations service diminue fortement depuis quelques années, ce qui réduit de fait le TMD en centre-ville. Cependant, l’implantation de petits supermarchés peut parfois mener à la création d’une nouvelle station service en périphérie (80 disparitions contre 4 nouvelles implantations). Concernant les interventions sur les accidents impliquant des TMD, M. Delacrétaz nous informe que ce sont des industriels qui, le plus souvent, interviennent car ils sont mieux qualifiés et spécialisés que les pompiers. Il existe donc un réseau d'intervention ainsi qu’un centre national ressource : le CASU (ex bureau des mines) qui est basé Creil. Le CASU est administré par l’INERIS, dont l’agence régionale Rhône Alpes se trouve à Villeurbanne. L'aéroport de Saint-Exupéry est le seul aéroport en France à pouvoir envoyer et recevoir des produits bactériologiques, des animaux de laboratoires et autres produits dangereux à destination des laboratoires de recherche de type P2, P3, P4. Air France est la compagnie aérienne qui a le monopole de cette activité particulière. 20 000 tonnes par an transiteraient par Saint Exupéry. A propos de l'intermodalité, il nous rappelle que les capacités par voies d'eau sont sous-exploitées à Lyon comme en France. Il nous donne le chiffre national : présentement, seules 5% des capacités totales sont exploitées. Concernant les acteurs Il nous indique que Mme Moyon de la société Alert Services (SECURITAS) faisait partie au début du think tank organisé par LUTB et qu'elle était plutôt intéressée par le projet et disponible. M Delacrétaz l'a rencontrée mais ne dispose pas d'un compte-rendu de cette réunion. Mme Moyon se sentait concernée par cette Mars 2010 128 GEOFENCE MD problématique dans la mesure où son entreprise est en charge de sécuriser la livraison (quantité, qualité) de produits très spécifiques comme les cigarettes, les allumettes etc. Le PC d'Alert Services est situé à Caluire. Concernant les clefs d'entrée pour les contacts suivants : préfecture, ASF, INERIS, il nous conseille de voir cela avec M Fornero (DRE, Spiral). Le SPIRAL Le SPIRAL est un organe de concertation qui traite des sujets liés au TMD de l'agglomération lyonnaise. Par la suite, M. Delacrétaz nous suggère que le SPIRAL puisse devenir un lieu où serait discuté le projet Geofence car l'ensemble des acteurs concernés s'y réunit régulièrement. L'idée d'une présentation du projet Geofence à l'ensemble du SPIRAL et des acteurs présents au colloque sur les TMD est également envisageable. Le SPIRAL contribue également à renforcer la communication sur le plan de circulation TMD de l’agglomération. La carte digitale de ce dernier devrait bientôt être accessible sur un plus grand nombre de sites Web partenaires. L’idée de communiquer en temps réel aux chauffeurs TMD des informations relatives aux dispositions réglementaires du plan semble une idée à creuser, et qui va dans le sens des travaux du SPIRAL. Le Grand Lyon Dans le TMD, le Grand Lyon n'a pas de responsabilité particulière dans la mesure où la sécurité des biens et des personnes est assurée par l'autorité des Maires et de l'Etat par l'intermédiaire du Préfet. Le Grand Lyon joue donc le rôle d'assistant à maîtrise d'ouvrage et offre des moyens. Le Grand Lyon est partenaire financier du pôle de compétitivité LUTB. De plus, il est le propriétaire de l'espace public. C'est en ce sens que le projet l'intéresse. Concernant la place que pourrait prendre le Grand Lyon au sein du projet, les questions sont ouvertes. Par exemple, le Grand Lyon pourrait intervenir dans l'aspect communication par la mise à disposition de ressources ou de services (organisation de colloques, de réunions européennes, amphithéâtres). Le Grand Lyon semble très intéressé par les retombées du projet en termes d'image, en termes politique et par un projet de R&D sur son territoire. Mars 2010 129 GEOFENCE MD Le pôle de compétitivité Chimie – Environnement Lyon & Rhône-Alpes M Delacrétaz nous informe que le projet Geofence serait de nature à intéresser le pôle de compétitivité Chimie – Environnement de Lyon : AXELERA. Nous devons donc maintenant nous poser la question de la pertinence de son intégration éventuelle. Les besoins supplémentaires qui ont été évoqués en plus de ceux présents cidessus sont : le pouvoir de verbaliser, l'inter-portabilité à travers la langue de façon à ce que tout le monde comprenne, ne pas oublier les contenants plus petits (ex les cartons) car présents en milieu urbain, la protection du citoyen urbain, contre les risques biologiques et sanitaires. Mars 2010 130 GEOFENCE MD DDE – SPIRAL M. Max Fornero DDE (sécurité) Secrétaire du SPIRAL Concernant le Spiral Le groupe Spiral ne s'est pas réuni depuis novembre 2007 soit depuis plus de 18 mois ! Il semble qu'ils y aient des blocages politiques (Le Grand Lyon …). De même le livret blanc sur les TMD est prêt mais n'a toujours pas le feu vert politique pour pouvoir être diffusé. Nota : Yves Delacrétaz (Le Grand Lyon) tire sa révérence. C'est M. Jacques COUDERT (04 78 74 49 45 [email protected]) qui suivra cette affaire. M. Fornero a mené plusieurs projets : Livre blanc du Spiral Actualisation des cartes Mise à jour et production de nouveaux arrêtés Avec l'INERIS, il a établi un pré cahier des charges afin de sortir des indicateurs qui seraient utilisables par une étude de dangerosité dans les gares de triages, les aires de stationnement et les ports. Le but étant que ces études débouchent sur des réalisations (amélioration des concrètes arrêtés par autant techniques exemple). Etaient que réglementaires considérées comme potentiellement dangereux : les aires de stationnement de plus de 150 emplacements, les gares de triages supérieures à 50 wagons de MD, les ports fluviaux par où transitent plus de 4 millions de tonnes de MD. A ce jour, aucune étude de dangerosité n'a cependant été conduite bien que selon M. Fornero, le Grand Lyon semble l'entité politique la plus en pointe en France vis-à-vis de cette problématique TMD. En résumé, M. Fornero nous explique : que la dangerosité des installations fixes a été très bien considérée, que celle des installations fixes à l'interface a été bien considérée mais que la dangerosité des moyens mobiles n'a été que très peu traitée voire pas traitée. Cependant, il nous parle de la loi (n° 2003-699 du 30/07/03) relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages qui devraient inciter des efforts dans ce sens là bien que les décrets Mars 2010 131 GEOFENCE MD aient tardés (2007). Un de ces décrets prévoit un délai de 3 ans pour réaliser ces études de danger sur les parkings PL visés, soit avant fin 2010. En Rhône Alpes, 2 aires de stationnement PL sont en particulier soumises à l’obligation de réaliser une étude de danger : l’aire de Roussillon et l’aire de St Rambert sur A7. A noter que le préfet peut décider de procéder à une étude de danger particulière si un site de stationnement pose des problèmes avérés de sécurité liés aux MD. Les accidents de TMD survenus à proximité de la région lyonnaise qui pourraient être insérés dans le contexte du dossier FUI : En décembre 1990, un accident ferroviaire impliquant 22 wagons d'hydrocarbure a déraillé et a pris feu lors de la traversée du village de Chavanay. En janvier 2004, l’accident de navigation fluviale (Le Redoutable) survenu au pont de La Voulte. En avril 2009, deux convois de TMD rentrent en collision sur l'autoroute A49 à hauteur de la commune de Saint-Quentin-sur-Isère. Les besoins (DDE et Spiral) intervenus lors de la rencontre : Pouvoir informer et communiquer quand un PPI (Plan Particulier d'Intervention) est déclenché. Pouvoir informer un chauffeur en temps réel sur la disponibilité ou non de places sur des aires de stationnement sécurisées et dédiées MD. Avoir une connaissance des itinéraires empruntés par les MD. Avoir des statistiques, des évaluations Améliorer les aménagements en fonction des statiques Améliorer la circulation des TMD Alerter si un chauffeur débranche le dispositif Geofence. Avoir des données actualisées fréquemment (changement de réglementation etc.) Mars 2010 132 GEOFENCE MD Union des Industries chimiques (UIC) Entretien avec Eric David M. David commence son intervention par la description du monde logistique et de la chimie. Il existe une différence notable entre la réalité de la pratique courante et le hightech "issus des esprits créatifs". A titre d'exemple, M. David nous illustre cet argument par le fait que des logisticiens n'ont pas encore adopté le code barre à l'ère de la RFID. Cependant, les entreprises (chargeurs et transporteurs) dans le domaine de la chimie ont l'avantage d'être bien structurées… La chimie représente un certain nombre d'acteurs aux métiers et domaines différents (bactériologie, carburants, hôpitaux, chimie, recyclage…). M. David a effectué une recherche pertinente de l'ensemble des chargeurs/clients susceptibles de manipuler de la matière dangereuse. Une liste de plusieurs dizaines d'entreprises situées à proximité de Lyon et classées par catégorie nous a été remise au format papier. Il nous fera parvenir une version numérique par email. A propos de la pratique des chargeurs en chimie Toutes les commandes et livraisons de produits chimiques sont connues à l'avance via des systèmes techniques de réservation. Un échange de documents a lieu en amont pour la planification. A l'avance, un fournisseur ou un client connaît donc le lieu de départ, le lieu d'arrivée, la date, le créneau horaire (besoin d'un maillage fin), la quantité et comment sera livrée la marchandise, c'est-à-dire le contenant utilisé. Il existe deux types de livraisons : le porte à porte (le moyen simple) : "On charge chez le chargeur et on livre chez le client", très souvent par camion complet. Cette pratique représente plus de 50% des transports ; la livraison en tournée avec des chargements partiels. Le choix du contenant dépendra de la quantité transportée (qui est bien connue) mais aussi des infrastructures de réception. Un document, appelé bordereau de livraison, accompagne le chargement et est obligatoirement présent à bord du camion. Il reprend les données énoncées précédemment : destinataire, date, lieu etc… Ce document peut être dématérialisé (Tablet pc) et est juridiquement reconnu (signature électronique) Mars 2010 133 GEOFENCE MD dans le cadre de la CMR. Actuellement, ce document reste au format papier dans 95% des cas. Bien que ce document existe en plusieurs formats, il est normalisé. En cas de livraison à l'étranger par exemple, c'est le document normalisé "EUR1" (dans cadre de la CMR) qui est requis au passage des frontières. Ce document est au transport routier, l'équivalent des "Lettres de Transport Aérien" (LTA) pour l'aérien, du "connaissement" pour le maritime et de la "Lettre de Voiture" pour le fer. M. David nous parle également d'un cas particulier de transport international : le TIR pour Transport International Routier. Il s'agit du transit qui consiste à traverser un pays mais à ne pas s'arrêter dans ce pays de transit. Il ne peut pas y avoir de rupture de charge le long de l'itinéraire. Il faut donc être capable de prouver que personne n'a ouvert le chargement (car absence de contrôle de douane), d'où la mise sous scellé du chargement. Le chargement peut ensuite subir des transbordements multimodaux. Autrefois, le scellé était physique (un câble joint par un plomb écrasé et marqué par une empreinte, comme sur les anciens compteurs EDF, par exemple). Aujourd'hui le scellé (en forme de cadenas) est électronique (avec code) et plus sophistiqué. Il peut émettre un signal en cas d'ouverture et parfois relève le positionnement géographique. Cette dernière technologie est naissante. Concernant la dématérialisation M. David note un avantage pour les équipes d'intervention lors d'un accident mettant en cause un camion de TMD. La violence d'un choc ou d'un incendie peut faire perdre au camion sa plaque signalétique orange, dès lors les secours ne sauront plus ce que contient le véhicule. Un document électronique qui serait transmis au moment de l'expédition aux entités qui traitent de la sûreté et de la sécurité sur le parcours (douanes, secours) est un avantage certain. Il nous informe également que les douanes ont créé un portail Internet qui permet de télé déclarer, via un accès sécurisé, ces marchandises. Cependant, des problèmes de standardisation existent entre les documents (qui nécessitent Mars 2010 134 GEOFENCE MD de retaper la saisie) mais demain, il serait souhaitable qu'un document (EDI) unique et électronique soit envoyé (problème de risque et de confidentialité). Concernant les matières dangereuses M. David nous rappelle que le transport des MD possède une organisation spécifique et un ensemble de procédures particulières. Produit codifié : classement à faire, réglementation REACH Tous les produits doivent être sous la responsabilité de quelqu'un, quelque soit son origine (inter Europe ou import) ; Tous les produits (même les importés) doivent être répertoriés dans cette base ; Nécessité d'avoir étudié toutes les conséquences liées au produit (c'est de la responsabilité d'un industriel) ; Seulement ensuite, un produit est classé dans la liste REACH ; Tout produit non classé dans REACH est illégal ; Parfois, l'étude est réalisée par plusieurs industriels réunis (référent de produits peut-être un ensemble d'industriel). Le métier de conseiller à la sécurité des transports En France (et probablement en EU), il est impossible de transporter des MD si vous n'avez pas de conseiller à la sécurité des transports. C'est un métier reconnu (600 personnes en France environ). Un diplôme d'Etat sanctionne des études spécifiques. Ces conseillers connaissent très bien les produits, leurs conséquences, le commerce international, le droit des transports, la réglementation et la pratique des transporteurs. Ils peuvent être indépendants (en bureau de conseil, prestataires) ou salariés (d'un chargeur industriel ou d'un cabinet). Concrètement, ils donnent les procédures à respecter pour charger (instructions de chargement) et réalisent des audits pour valider le respect des procédures. Mars 2010 135 GEOFENCE MD Ce sont des interlocuteurs privilégiés et des utilisateurs réguliers de fichiers électroniques. M. David connaît très bien un membre de l'association professionnelle les représentant. Il y a donc possibilité de les rencontrer. Une pratique aérienne qui pourrait s'étendre Au cours de la discussion, M. David nous fait part d'une remarque intéressante concernant la réglementation qui s'applique aujourd'hui uniquement au transport aérien mais qui, selon lui, pourrait s'étendre à d'autres modes. Pour des raisons évidentes de sécurité, les aéroports contrôlent le fret aérien. Il y a cependant deux possibilités de traitement : soit le chargeur est un "chargeur quelconque", alors la procédure de vérification est totale et complète : o demande de tous les documents, o vérification physique du chargement. soit le chargeur l'administration (il est doit déclaré tenir comme à jour "chargeur les connu" auprès de informations auprès de l'administration) alors un conteneur peut être chargé dans l'avion sans que l'autorité ne le contrôle. Autrement dit, l'aéroport externalise une partie de son processus de vérification. L'intérêt est double : le chargeur gagne du temps à l'aéroport par simplification de la procédure en intégrant le processus vérification/contrôle en interne et l'aéroport se décharge de l'activité et réalise des économies. Puisqu'il faut relier le chargeur à l'aéroport, les contraintes du Cahier des Charges s'exercent également sur le transporteur à travers des certifications nécessaires (gardiennage, vérifications etc…). Ceci implique évidement des modifications à l'intérieur des entreprises (les grosses entreprises intègrent facilement ces changements et les petites les intègrent si elles sont assez spécialisées). Autre parenthèse en termes de responsabilité Lorsque des véhicules effectuent des "routes longues" en enchaînant des trajets de 700/800 kilomètres par jour, les chauffeurs doivent stationner la nuit. Pour cela, ils doivent prendre des prédispositions sur les aires de stationnement (i.e. location d'un entrepôt fermé). C'est le transporteur qui est responsable, mais le chargeur l'est également, dans la mesure où il doit indiquer précisément la Mars 2010 136 GEOFENCE MD spécification des matières transportées et ne pas la dissimuler (de sorte que le transporteur soit informé de sa responsabilité). Matériel de transport Certains produits requièrent des adaptations matérielles spécifiques afin de gérer une température contrôlée, une certain pression etc. Les matériels de transport doivent être contrôlés : les matériels sous pression, les contenants (citernes, enceintes blindées, enceintes résistant aux explosions), les remorques. Des organismes certificateurs effectuent des contrôles périodiquement selon le type de matériel (ex: citerne sous pression - tous les ans). En qualité de transporteurs, il est nécessaire de fournir les documents montrant que les contrôles ont été réalisés. Pour plus de renseignement à ce sujet, il serait intéressant de s'entretenir avec un conseiller à la sécurité des transports. M. David note également que certains produits non dangereux peuvent le devenir selon l'usage qui en est fait. C'est le cas par exemple, des produits pulvérulents qui se comportent tantôt comme un liquide, tantôt comme un solide (théorie du problème du "tas de sable"). Ils sont difficiles à charger (comment remplir un cylindre avec des écoulements en forme de cône ?) et à décharger (soutirer le produit par le bas peut entraîner la formation de voûtes). Autre exemple, celui des produits très denses. Pour ne pas dépasser la charge autorisée, le remplissage du contenant ne se fera pas complètement et l'inertie due aux déplacements internes de la charge incomplète peut renverser le camion lors d'un virage. Il nous rappelle également la diversité des contenants : conteneur de différentes tailles (20 pieds, 30 pieds, 40 pieds) ; problème de modalité… train demande 30 pieds ; conteneurs particuliers existent (45 pieds…) ; les "caisses mobiles" : citerne dans un bâtit de conteneur pour les produits liquides ou pulvérulents. L'intervention Mars 2010 137 GEOFENCE MD Quelques fois, lorsqu'un camion tombe en panne ou qu'une semi se renverse, il faut effectuer des transbordements qui se réalisent dans des conditions difficiles et dans tous les cas, bien différentes que celles réalisées sur un site industriel normal (palettes éclatées, sur autoroutes …). Pour cela, il faut donc dépêcher des moyens de transbordement et des équipes spécialisées issues de sociétés qui s'occupent d'intervenir spécialement en cas d'accident (parce que spécialisées dans les processus et méthodes pour MD, outillés et aguerries, ex : CASU). En tant que transporteur ou chargeur, un contrat avec ce type de société est obligatoire. Une cellule de crise regroupant les autorités publiques, mais également les industriels (via le conseiller à la sécurité des transports) peut également être mise en place afin de coordonner l'intervention. Concernant la livraison, M. David nous rappelle que la responsabilité du transporteur s'arrête soit au moment où la cargaison est déchargée sur le site du client, soit à partir du moment où le transporteur est physiquement sur le site du chargeur (client). La limite est assez floue. Il nous rappelle que le chargeur aime bien vérifier que la livraison a bien été réalisée. Cette vérification était jusqu'à aujourd'hui réalisée par support papier, ce qui induisait un processus long de plusieurs jours : papier en cabine puis retour et remise en main propre au service administratif, puis compilation et échange d'informations. Avec la dématérialisation et la télétransmission, le processus s'est raccourci, entraînant une vérification en temps réel, plus complète (une pompe peut compter le volume transféré chez le client) et également, par exemple, des délais de paiement plus courts. A propos des livraisons urbaines Selon M. David, les dangers liés au TMD réalisés par des professionnels du TMD sont contenus et limités. En effet, tous les chauffeurs transportant des matières dangereuses ont une formation spécifique, ont un contrat de travail de type CDI, avec du matériel en cabine (moyens nécessaires en cas d'urgence) ; Cela les différencie beaucoup des « expressistes », intérimaires et sans qualification particulière. Nous pouvons ajouter, qu'en plus d'un manque de spécialisation, il n'existe aucun plan de sécurisation pour ces petites livraisons. Mars 2010 138 GEOFENCE MD Selon M. David, il serait intéressant de mieux connaître les pratiques de livraison en ville (messagerie et transport partiel) et plus particulièrement celles concernant les MD. Ne disposant pas de statistiques des transporteurs à ce sujet complexe, en plus de demander de l'information aux chargeurs, il serait intéressant de "brainstormer" sur les clients potentiels de ces MD. Avoir une conscience en urbain et péri urbain de tous les sites réceptionnant des produits dangereux serait intéressant pour la prise en considération des risques MD en ville. Les secteurs concernés par les MD M. David nous propose la liste suivante : Pétroliers (raffinerie) Distribution de carburant (fuel et carburants) Chimie Gaz comprimés Nucléaire et matériaux radioactifs : omniprésent (i.e. détecteurs de fumée, hôpitaux) Explosifs (Caluire) Secteur hospitalier Recyclage : FEREC, recyclage des choses dangereuses (i.e. métaux lourds, produits toxiques, grosses quantités) Électronique (certains procédés indus requièrent des produits chimiques dangereux) Papeterie (Isère, traversée d'agglomération ?) Assurance : assureurs ou courtiers (Gras savoye, AGF Alliance) Détection/Protection : aménagement des entrepôts (fuite de produits chimiques) Distribution de carburants, huile et gaz : Eurodif Distributeur de produits chimiques : Brenntag, Univar Grande distribution : Carrefour (dans Paris, Casino…) PIL'es : Pôle d'Intelligence Logistique Europe Sud (Association du NordIsère) Pôle de compétitivité : Sécurité en milieu urbain (LUMD) Pôle de compétitivité Chimie Environnement : Axelera Mars 2010 139 GEOFENCE MD SAMAT – ATMD Rencontre avec Mme Dupasquier (SAMAT, Présidente) et Mr. Garayt (SAMAT, Resp. parc) Généralités • Quasi pas de différence entre livraison urbaine ou non pour le MD (en termes de contraintes) • Peu de point de livraison, souvent identiques Exemple: hôpitaux, stations service (80% du volume des livraisons en ville, hors express) Clients SAMAT Pétroliers : Total, BP,... Hôpitaux: air liquide,... Business model Mise à disposition d’un véhicule avec un chauffeur (certifié) par SAMAT Le client assure ensuite les tournées (organisation et réalisation) Responsabilités Un véhicule conforme aux normes de transport routier et équipé en fonction d’un Cahier des Charges élaboré par le client. Un chauffeur responsable du choix des itinéraires (et habilité donc formé). Contraintes 1/ Difficultés de circulation en ville Exemple 1 : changement de trajet => itinéraire bis fourni en accord avec les restrictions imposées par la ville (au sens large…). Autre exemple: zone géographique fermée aux transports à certaines heures (difficultés liées aux riverains, au bruit,…) 2/ Pb d'accès (contraintes d’infrastructure chez les clients) Information en avance ? Mars 2010 140 GEOFENCE MD Propositions de services (valeur ajoutée pour SAMAT, transporteurs) 1/ Zone géo-localisée en fonction des heures et de la position du véhicule 2/ Liaison au réseau de circulation (régulation des villes) 3/ Identification des rues/routes/tunnels => Alarmes et propositions d’itinéraire en temps réel 4/ Problème de limitation de tonnage/gabarit => peu en ville mais beaucoup chez les clients... 5/ Problèmes de bruit pour les livraisons nocturnes et matinales (avec les riverains) 6/ Alerte sur des zones à risques Exemple: école maternelle (surtout à cause des dangers liés à la circulation de véhicules lourds) Recommandations Pas la peine de se focaliser sur la dangerosité de la matière à proprement parler. Les transporteurs offrent des solutions sécurisées concernant la matière transportée qui vont souvent au-delà des demandes réglementaires. Il n’y a aucune valeur ajoutée à contraindre la réglementation dans le cadre du projet (revient à contraindre les transporteurs et les chargeurs). Plutôt regarder les défaillances soit du conditionnement des MD sur le véhicule soit des véhicules eux-mêmes (et des possibilités d’actions rapides pour corriger ces défaillances) Matières Dangereuses Pas que le type de matière mais aussi la quantification (volume et risque associé) En ville (cible projet) Typologie des convois : Livraison jusqu'à 27 tonnes, convoi complet (tracteur + semi) Un camion chargé complètement en bouteilles de gaz (donc MD) est considéré, à ce jour, comme de la messagerie (la réglementation ADR ne s’applique pas…). Le véhicule est équipé d’une plaque MD mais pas de notion de code danger (code ONU) imposé. Mars 2010 141 GEOFENCE MD Préconisation pour le transport en ville (existant) Chez le destinataire => protocole de sécurité qui doit être établi (ex: règle de circulation à l'intérieur de chez le client, aire de chargement, déchargement, moyens à utiliser… contraintes divers ex; fermeture des stations service lors du déchargement… mais c’est la responsabilité du destinataire) Itinéraire Souvent défini par le chargeur (et géré) Parfois changement en cours de route => plutôt des pb pour le chargeur Co-responsabilité sur la gestion sociale Pour les chauffeurs, les tournées sont définies en fonction des contraintes sociales (a priori) Besoins informatique embarquée (aujourd'hui) 1/ Relevé stocks clients automatique (sonde ou manuel) du chauffeur pour remise à jour dans les systèmes 2/ Suivi des données de livraison (suivi en ligne tournée => objectif = facturation) Situation de crise Oui mais pas en ville (d’expérience) En règle générale: le chargement est vidé de manière sécurisée en suivant les procédures de SAMAT. La réalisation est confiée à SAMAT. Ce travail est mené à bien en lien étroit avec les services de sécurité locaux (pompiers,…). Les systèmes d'intervention en cas de gestion de crise font parfois des demandes d’intervention auprès de SAMAT (matériels et compétences). L’objectif principal des gestionnaires d’autoroute en cas de problème est la remise en service du réseau le plus vite possible (facteur économique). Ces situations sont d’autant plus rares que 50% des convois sont vidés de leur cargaison de MD (retour du convoi après la distribution). Conducteurs Nombreuses contraintes et certifications pour les chauffeurs Par typologie de matières et parfois suivant les chargeurs (spécifiques) => il existe des panels complets de formation et de certification Mars 2010 142 GEOFENCE MD L’optimisation des tournées est directement issue de l’optimisation des itinéraires Informations aux chauffeurs Pourquoi pas : exemples les itinéraires, la prévention en cas de pb, … La communication directe avec le chauffeur est nécessaire. Informations remontées du chauffeur Pas vraiment de besoin… si ce n'est pour la facturation (mais il faut au minimum déconcentrer le chauffeur de sa tâche initiale) Transit Beaucoup plus de volume Dématérialisation de la documentation sur la MD Pas vraiment de valeur ajoutée pour les transporteurs Mars 2010 143 GEOFENCE MD Total TOTAL - Interview au niveau du CROL (Centre Régional d’Organisation des Livraisons de Total) Rencontre avec M. François de Saint Seine et M. Karim Kadri Participants : Fabrice Reclus et Zohra Roissac Le CROL utilise le logiciel (US) RETAIL pour le tracking et le routage de ses véhicules. Il permet de gérer notamment : Problématique technique (chargement,…), Contraintes clients: date, horaire, Paramètres terrain du type: interdiction, police de la route (ces informations sont rentrées ‘à la main’ par les opérateurs)… Temps et km de tous les tronçons (vitesses associées à chaque tronçon), Clients géo-localisés avec geofencing (proximité du point d’intérêt), Temps estimé chez le client (coulage carburant: 90s/m3), Au niveau de la salle opérationnelle de supervision de la flotte, les répartiteurs suivent en moyenne 15 camions en temps réel dans leur tournée. Une tournée peut comporter 1, 2 voire 3 clients à livrer. Une plage horaire de 2h est envoyée au client pour la livraison. En parallèle de ce travail de supervision, les répartiteurs préparent l’organisation des tournées du lendemain (planification de l’itinéraire J-1). Les itinéraires préconisés par Total sont essentiellement les autoroutes, dans la mesure du possible. Le parc de véhicules comprend : 180 camions sur l’ensemble du sud-est dont + 32 camions à Lyon (transport en location exclusive), les VI respectent la norme Euro5 (d’une durée de 5ans) 40 camions saisonniers pour desservir les zones côtières l’été, Livraisons : 86% Total et Elf et 14% pour S24 (Poids Lourds) + service public (AST, Mairies…), Mars 2010 144 GEOFENCE MD 4 500 000 m3 livrés par an sur sud-est et ouest (400 000 trajets/an) la majorité sont des tracteur +citernes (44 tonnes), quelques porteurs (20m3) pour les accès difficiles de certaines agglomérations (Feyzin, Marseille, …), En plus du chronotachygraphe électronique présent sur tous les véhicules de transport, le véhicule est équipé de la télématique embarquée. La télématique est plus robuste car plus simple, que l’informatique embarquée. Les fonctionnalités sont : Téléphone mobile relié au frein à main (pas de communications en conduisant, ne fonctionne que lorsque le frein à main est tiré !), la messagerie vers le conducteur se fait via une boite vocale, Récepteur ATEX porté par le chauffeur, Alerte sécurité (accident …) vers transporteur et Total sous forme de SMS si le chauffeur est en difficulté, avec l’outil DATI (Dispositif Alerte Travailleur Isolé), Tracking en temps réel avec remontée d’informations toutes les 2 min, Création automatique de zones virtuelles par geofencing autour des camions lorsqu’ils en arrêt, afin de détecter leur départ du point de stationnement. Chronographe électronique envoi des messages de coupures. Les points suivants sont à noter : Problème car pas de lien entre le chrono tachygraphe et le récepteur ATEX, Total interdit l’usage des téléphones mobiles aux chauffeurs en conduisant (même kit main libre !), dans les véhicules transportant des hydrocarbures. En revanche, selon les directives de l’ADR, dans les camions de gaz, le portable est obligatoire ! Des tests sont en cours chez total : prototype : une citerne équipée d’un dôme scellé électroniquement par une carte DTQM (détection transport qualités matière) contenant les informations sur la qualité, la quantité, le type, de matière transportée, Mars 2010 145 GEOFENCE MD RFID en liaison avec le tracteur sur récepteur GPS (qui n’est pas ATEX !), puis envoi par GPRS (en test), pour communiquer le module de tracking, Développement d’un logiciel de traitement de l’information. Concernant la sécurité sur les sites, lorsqu’un camion entre dans une raffinerie, tous les équipements électroniques doivent être coupés, surtout les téléphones mobiles ! Globalement, les solutions professionnelles sur le marché sont non satisfaisantes pour Total, car non tripartie mobile- DATI – Tracking. Le système PTI (PDA) n’est pas asservi avec le frein à main. Le VI est équipé de 2 écrans : géolocalisation par satellite et stockage/traitement des info en temps réel. Pour la téléphonie mobile, le transporteur choisit soit Orange, soit SFR, en prenant particulièrement en compte la sensibilité de l’appareil (pour capter le plus possible un réseau). Besoins essentiels recensés: Mapping : il n’existe pas en France des itinéraires poids lourds dans les bases de données électroniques des fournisseurs de cartographies ! Cartographie spécifique PL Le problème de la création des zones par geofencing, car le GPS n’est pas suffisamment précis ! Une supposition est faite à Total d’utiliser également le service EGNOS disponible gratuitement. Puces RFID trop chères, PTI -DATI + Tracking combinés, Juridique : le guidage par GPS présente le problème de la responsabilité /vis-à-vis de Total, Solution d’installation du modem sur le tracteur + carte Sim sur la citerne : équiper aussi les citernes d’un modem ! Mars 2010 146 GEOFENCE MD Gras Savoye Louis Delannoy (Gras Savoye, Responsable du département production automobile) Samuel Artus (RTC, Geofence-MD) Lundi 19 octobre 2009 Généralités L’entreprise Courtier en Assurance 1er courtier en France 9ème courtier au monde Siège social : à Lille, Nord Le bureau de Lyon est le second site français. Son métier Courtier en assurance : pour le compte de clients (particuliers et entreprises), Gras Savoye analyse les besoins de l’assuré, recherche les offres disponibles sur le marché des assureurs puis réalise le suivi des dossiers de l’assuré. Au niveau MD En amont, Gras Savoye intervient lors de la rédaction des cahiers des charges et du contrat d’assurance. En aval, après une situation de crise, Gras Savoye s’occupe également d’identifier les responsabilités et de faire l’intermédiaire entre l’assuré et l’assurance. Exemple de clients : Renault Trucks, SAMAT Mars 2010 147 GEOFENCE MD Offres d’assurances pour les transporteurs de MD L’offre est très restreinte sur ce marché, peu d’acteurs acceptent d’assurer les transporteurs routiers. Au total, 3 ou 4 assureurs dans ce domaine en France. La raison est simple : les assureurs ont peur d’un sinistre d’intensité. Il existe beaucoup d’a priori sur le sujet et pas vraiment de lien avec la réalité quotidienne vécue par les transporteurs de MD. Il existe également un problème au niveau des réassurances. Par exemple, dans le cas de SAMAT, Gras Savoye n’a pu proposer les offres que de deux assureurs. Ce qui est à la base de cette mauvaise perception : le sinistre AZF. Dans ce sinistre, les assureurs se sont rendus compte qu’avec peu de véhicules/matières, on peut avoir un événement majeur résultant. Montant des garanties Le montant des garanties comporte 2 volets : Les garanties matérielles et corporelles, chiffrables comme dans tout contrat automobile Les garanties en terme de pollution : plus difficilement chiffrables voire même cernable a priori, Ce risque est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense a priori. Les conséquences sont importantes a fortiori depuis que l’idée de l’environnement constitue également un enjeu politique (donc médiatique). Les assureurs limitent donc leurs engagements en cas de sinistre. Exemple de Danieu (Ain, 01) 2 petits camions de gaz (société SAMAT) stationnés pour le week-end sur le parking d’un entrepôt situé dans une zone commerciale. Ces véhicules étaient destinés à la livraison de gaz pour des particuliers (cuve de capacité d’environ 9000 Litres, petites quantités). Incendie d’origine criminelle => 2 bâtiments complets ont été pulvérisés Mars 2010 148 GEOFENCE MD Fréquence des accidents Les assureurs définissent un indicateur qui est la fréquence des accidents. Cette fréquence est le nombre d’accidents / d’incidents par année et par véhicule. La fréquence des accidents MD est très inférieure au transport ordinaire. Les conducteurs sont mieux formés, Les procédures sont plus nombreuses, Les conducteurs sont plus attentifs, Mais le potentiel de sinistres reste beaucoup plus important que pour les autres types de matières transportées. Impact de GeofenceMD sur la gestion des risques ? prévention des risques : peu beaucoup de problème lors de la partie chargement/déchargement o Les sites industriels sont cependant de mieux en mieux équipés et suivent des protocoles de sécurité plus élaborés Très souvent, l’erreur est humaine au départ. Ensuite, d’autres causes/facteurs externes amplifient les conséquences et la chaîne de causalité menant à un événement dramatique Difficile de prévoir/prévenir/alerte en avance… La cause matérielle est rare. Conséquences les plus graves pour un assureur Explosion Incendie Informations après sinistre • Les responsabilités sont établies de manière assez précises, un sinistre important donne souvent lieu à une enquête de gendarmerie, • Analyse des données du chrono tachygraphe bonne vue de la part de responsabilité du chauffeur Mais Souvent, on éprouve des difficultés à déterminer les causes initiales de l’incident. Mars 2010 149 GEOFENCE MD Une analyse des causes des incidents permettraient une négociation plus pointue des contrats d’assurance même si cela prendra du temps. Problème de nettoyage des cuves de TMD ; Souvent à l’origine de problème Problème peu important : remboursement de la matière et nettoyage (souvent plus cher que le prix de la matière elle-même…) Situation problématique : si les deux produits créent un troisième produit par mélange, les conséquences sont peu contrôlables, Du point de vue des assurances, comment montrer que le système pourrait faire évoluer la sécurité (i.e. comment prouver que les risques sont encore diminués par l’adjonction de nouvelles technologies destinées au suivi des MD en ville/zone urbaine) ? Mars 2010 150