Juin 2007
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Juin 2007
LIANT le N ° 4 1 JUIN 2007 É D I TO R I A L BELLAC : une déviation en bitumes durs pour 9 000 poids lourds par jour. Une nouvelle saison bitume démarre et c’est l’occasion pour Le Liant de faire peau neuve ! Vos précieux commentaires nous ont permis de faire évoluer votre magazine vers une formule plus dynamique, plus complète et plus claire. Ce nouveau Liant est le vôtre et nous continuerons à vous solliciter pour que celui-ci réponde au mieux à vos attentes ! Ce début d’année a été pour le moins atypique. Alors que les arrêts d’entretiens s’organisaient au cours d’une saison habituellement calme, nos raffineries ont fait face à une demande soutenue. Dans le même temps, la demande pour les bitumes durs a connu une surprenante envolée lançant un réel défi aux capacités de production pour ces bitumes de spécialités. C’est pourquoi nous avons souhaité leur consacrer un dossier dans ce numéro. L’évolution de l’organisation Shell Bitumes en Europe marque également ce premier trimestre. Des deux « Clusters » qu’étaient auparavant le Nord et le Sud de l’Europe est née une seule et unique région, dont j’ai pris la tête le 1er mars dernier. Nicolas Lunot devient désormais Directeur des Ventes Shell Bitumes pour la France et le Benelux. Cette unification va nous permettre d’optimiser au mieux nos capacités de Supply à travers l’Europe. Elle autorisera également un partage de connaissance précieux à notre équipe commerciale en France, dont la première priorité reste la proximité. Vous découvrirez également un dossier passionnant consacré aux femmes dans les travaux publics, traduisant l’attachement de Shell aux valeurs de diversité et de compétences. Enfin deux sujets – majeurs à nos yeux – viennent compléter ce Liant : la sécurité et la R&D. Les renversements de citerne ont malheureusement augmenté en 2006, et nous avons accru nos actions de sensibilisation auprès de tous les acteurs concernés : un de nos transporteurs témoigne. Les bitumes de spécialités restent plus que jamais un axe que nous souhaitons dynamiser par l’expérience acquise sur nos produits souvent pionniers, par le lancement de produits novateurs et par le développement de nouveaux partenariats : focus sur notre Mexphalte C LT, seul bitume de synthèse permettant la réalisation d’enrobés à basse température. Pour finir, je tiens à souhaiter la bienvenue à Michael Gantois qui succède à Sophie Boreux en tant qu’IRB pour la région Sud-Ouest. J’en profite pour remercier Sophie Boreux pour sa contribution dans cette région et lui souhaite bonne chance dans ses nouvelles fonctions à Petit-Couronne. CARLOS MAURER Directeur Bitumes BITUMES DURS : la rançon du succès P. 2 LA SÉCURITÉ de chacun est l’affaire de tous P. 4 QUATRE trajectoires de femmes P. 6 BITUMES ET CHANTIERS BITUMES DURS : LA RANÇON DU SUCCÈS Les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre le savent : les bitumes durs offrent de nombreux avantages techniques et économiques dont il serait difficile de se priver sur les nouveaux chantiers routiers et autoroutiers. Mais, alors que ces produits exigent des conditions de fabrication particulièrement contraignantes, les raffineries s’efforcent de répondre efficacement à une demande surprenante par son ampleur. A BELLAC, DES BITUMES DURS AU CENTRE DE LA DÉVIATION La déviation de Bellac est un des grands chantiers réalisés par SCREG Ouest en région Vienne Limousin. Après des retards hivernaux, le choix de bitumes durs permet de terminer les travaux dans les nouveaux délais. « Neuf mille poids lourds traversent quotidiennement la commune », explique Jean-Pierre Morichon, directeur de l’agence Vienne Limousin de SCREG Ouest, en charge du chantier de la déviation de Bellac. Autant dire que cette voie nouvelle est particulièrement attendue, alors que des intempéries hivernales ont retardé l’avancée des travaux engagés en octobre dernier et prévus initialement pour se clore cinq mois plus tard. « Nous n’avons pas pu commencer la mise en œuvre des couches de noirs car le terrassier n’a pas pu poser la couche de forme, et le chantier n’a véritablement repris que début avril. La tranche ferme doit désormais être achevée pour le 14 juillet », poursuit-il. Alors, chaque journée compte. Heureusement, l’appel d’offres stipulait l’utilisation de graves-bitume en couche de base, avec deux variantes possibles, graves ciment ou EME. « La solution à partir de bitumes durs a été choisie, celle-ci nous permettait de diminuer les épaisseurs d’enrobés à réaliser. En économisant la mise en œuvre de quelques tonnes de matériaux, nous pensons réduire, de fait, la durée du chantier d’une quinzaine de jours. Sans parler des avantages financiers qui en découlent pour notre client », développe Jean-Pierre Morichon. Au total, 3 500 tonnes de bitumes Shell, dont 2 500 tonnes de 20/30, seront nécessaires. Même s’il s’agit d’un chantier hors circulation, les conditions de livraison sont particulièrement “LES COMMANDES DE TRAVAUX PUBLICS ONT AUGMENTÉ DE CINQ À DIX POUR CENT CES DERNIERS TEMPS” denses. Si les accès aux travaux ne peuvent se faire que par l’intermédiaire de trois giratoires, il faut surtout parvenir à livrer environ 2 300 tonnes d’enrobés par jour, soit l’équivalent de six porteurs et de 150 tonnes de liant. Pour faciliter les livraisons et tenir compte des intempéries, une seconde cuve a été ajoutée au poste d’enrobés. Tout en offrant les avantages d’une réserve supplémentaire, elle permet de stocker le contenu des camions en route pour le chantier, si jamais celui-ci doit s’interrompre. « Lorsque les chantiers s’arrêtent suite à des intempéries, les contraintes viennent des camions déjà chargés. Le produit doit malgré tout pouvoir être utilisé quelque part », commente Michaël Gantois, Ingénieur Régional Bitumes pour le Sud-Ouest de la France. Il est essentiel de disposer très tôt d’un planning précis, tant pour gérer les contraintes de production que de transport. « Mais le plus gros souci n’est pas tant un chantier qui s’arrête qu’un chantier qui redémarre à des cadences imprévues ». En effet, l’utilisation de bitumes durs est de plus en plus fréquente, alors que les raffineries ne sont pas équipées pour en produire de si grandes quantités. « Les commandes de travaux publics ont augmenté de cinq à dix pour cent ces derniers temps. En Limousin, par exemple, de gros programmes routiers sont venus s’ajouter aux chantiers habituellement suivis par nos agences », analyse Jean-Pierre Morichon. LA DÉVIATION DE BELLAC Maîtrise d’ouvrage : Ministère des transports et de l’équipement, puis DIR. Maîtrise d’œuvre : groupement Arcadis et Seti. La déviation contourne la commune de Bellac, de la RN 147 à la RN 147 via la RN 145. Les travaux portent sur la construction, le marquage et la signalisation d’une deux fois une voie de huit kilomètres de long, avec créneaux de dépassement. 2 MICHAËL GANTOIS, UN IRB VENU DE LA LOGISTIQUE Depuis le 1er mars, Michaël Gantois est le nouvel Ingénieur Régional Bitumes en charge du Sud-Ouest de la France, une zone qui s’étend de La Rochelle, Limoges, Clermont-Ferrand et Rodez jusqu’au Pays Basque. Homme de Logistique, il rejoint Shell en 1999. Ces dernières années, il est responsable de la coordination des transports bitumes pour la France et le Benelux, faisant ainsi le lien entre les raffineries, leurs productions et les besoins des clients sur le terrain. En contact quotidien avec les IRB, il découvre leur métier et se passionne pour les bitumes. « Après m’être consacré à la logistique, j’avais très envie de m’engager dans une activité commerciale qui allait me permettre de m’investir dans quelque chose de tout à fait nouveau, raconte-t-il. Et devenir IRB était particulièrement tentant, aussi bien personnellement que professionnellement ». Il éprouve toutefois quelques regrets à devoir déjà quitter l’équipe logistique, « alors que je n’ai pas complètement terminé ce que nous avions commencé à mettre en place tous ensemble ». Mais il reste, de fait, en étroite relation avec elle. « Il existe une très bonne ambiance et une très grande cohésion au sein de l’équipe, précise-t-il. C’est l’une des valeurs clés de Shell Bitumes, cela nous permet de faire du bon travail ». UNE DEMANDE QUI S’ACCÉLÈRE Le succès croissant des bitumes durs sur les nouveaux chantiers tient à leurs avantages techniques et économiques, même s’ils risquent parfois d’être surestimés. Aujourd’hui, la forte demande qui existe pour ces produits de spécialité pose des questions de production. « Les bitumes durs, c’est-à-dire les Mexphalte 10/20 et 20/30, sont des produits très appréciés tant des maîtres d’ouvrage que de nos clients et leur demande connaît une forte progression depuis quelques années », relate Nicolas Lunot, directeur des ventes Shell Bitumes France et Benelux. Aujourd’hui, leur volume atteint une part significative de la production de bitumes Shell, notamment grâce à leur très forte utilisation dans le cadre de chantiers importants, en particulier pour de nouvelles réalisations autoroutières. Une augmentation aussi rapide de la demande de ces bitumes de spécialité n’était pas tout à fait prévisible. Elle repose sur la conjonction des deux principaux intérêts, technique et financier, qu’ils peuvent présenter. En effet, « les bitumes durs sont de plus en plus utilisés à cause de leurs qualités structurantes, analyse Nicolas Lunot, avant d’ajouter que l’on surestime probablement leurs capacités lorsqu’ils remplacent systématiquement un bitume anti-orniérant ou “LES BITUMES DURS SONT DE PLUS EN PLUS UTILISÉS À CAUSE DE LEURS QUALITÉS STRUCTURANTES” polymère ». Bien entendu, le fait qu’ils permettent de réduire les épaisseurs de couche les rend économiquement très intéressants pour les entreprises, tant en termes de réduction des volumes de matériaux à employer que des délais de mise en oeuvre. Si les bitumes durs sont des produits relativement courants que les pétroliers connaissent depuis longtemps, leurs contraintes au niveau de la production (process, stockage) ne permettent pas de les fabriquer dans toutes les raffineries. Pour les marchés français, les Mexphalte 10/20 et 20/30 Shell proviennent des usines de Petit-Couronne et de la Société Provençale des Bitumes de Châteaurenard, ainsi que de Mannheim, en Allemagne. « Les procédés de fabrication, moins rapides que pour d’autres produits, font que nous atteignons actuellement un pic de production, en cette période de l’année où les chantiers fonctionnent à plein régime », poursuit Nicolas Lunot. Il pourrait devenir techniquement difficile d’accompagner une croissance aussi forte à un rythme aussi soutenu pour ces produits. DU CÔTÉ DES RAFFINERIES… Moins fluides que les bitumes plus traditionnels, les bitumes durs imposent aux raffineries des contraintes de fabrication plus sévères et surtout plus lentes. Il faut pourtant répondre à la demande des marchés. « Depuis l’année dernière, au moins, nos clients nous demandent de produire des bitumes de plus en plus durs, de grades 10/20 et 20/30 au lieu des 35/50 ou 50/70 plus conventionnels, raconte Christian Emo, responsable de la production des bitumes à la raffinerie Shell de Petit-Couronne, près de Rouen. Au mois d’avril, par exemple, nous avons fabriqué plus de grades durs que de grade 70/100 ». En 2006, les commandes de bitumes durs ont augmenté de 30 %, entraînant un rythme de production toujours très tendu pour des capacités d’usine non extensibles à l’infini. En effet, les bitumes durs se fabriquent à partir de procédures techniques différentes de celles utilisées pour les 35/50, plus classiques à Petit-Couronne. Leurs bases étant plus dures, ils se pompent moins facilement et nécessitent des températures de chauffage importantes. Ils reposent également sur une base soufflée, le soufflage consistant en une oxydation artificielle destinée à faire évoluer les caractéristiques du bitume. Si les bitumes traditionnels se produisent au rythme de 140 tonnes à l’heure, dans des bacs de stockage pouvant contenir 3 000 tonnes, les bitumes durs se travaillent à 75 tonnes de l’heure, dans un nombre limité de bacs de 100 ou 125 tonnes. A ces capacités spécifiques, s’ajoutent des temps de rinçage et de remise en ligne importants et des « risques » de fabrication plus élevés. « Avec des bacs de 100 tonnes, la production se joue très vite : c’est bon ou ça ne l’est pas. C’est l’une des différences avec les plus gros volumes où le temps de contrôle de la qualité du produit est plus grand », explique Christian Emo. Au final, on constate entre les deux procédés un écart potentiel de fabrication d’au moins trois heures, des capacités de stockage moindres et des délais de chargement sur transporteurs nécessairement plus longs à cause de la plus faible fluidité des bitumes durs. De plus, si les demandes en bitumes durs ne cessent d’augmenter, la production de bitumes de grade 35/50 ou de bitumes industriels continue de rester très soutenue. Difficile donc d’envisager, ne serait-ce qu’un bref instant, la permutation des lignes et des capacités de ces différentes productions au sein de la raffinerie. ■ 3 SÉCURITÉ LA SÉCURITÉ DE CHACUN EST L’AFFAIRE DE TOUS Raffineries, transporteurs routiers et utilisateurs finaux de produits bitumineux sont tous directement concernés par les questions de sécurité qui s’appliquent aussi bien aux matériels qu’aux personnes. Les accidents, mêmes rares, sont d’autant plus intolérables qu’ils auraient pu être évités. Cette responsabilité, tant individuelle que collective, exige un très haut niveau de formation et d’information afin d’assurer la vigilance de chacun dans le cadre de son activité. Impliqué dans la Commission Sécurité du Groupement Professionnel des Bitumes, partenaire des transporteurs avec lesquels il travaille, Shell Bitumes - et le groupe Shell dans son ensemble considère que la sécurité chez ses sous-traitants est tout aussi importante que sur ses propres sites. Réussir dans ce domaine est plus que jamais l’affaire de tous. CHARGER, TRANSPORTER ET LIVRER EN TOUTE SÉCURITÉ Le transport de bitume est aussi affaire de sécurité. Particulièrement exigeant lors du référencement de ses sous-traitants ou transporteurs, Shell Bitumes s’engage et conduit ensuite avec eux une politique active et continue de prévention et d’information en matière de risques. « Nous travaillons uniquement avec des transporteurs capable de répondre à nos exigences », déclare Didier Daems, responsable de la logistique chez Shell Bitumes. Ainsi, les livraisons de bitumes reposent sur une organisation rigoureuse qui relie, sauf nécessité, un client à une raffinerie et chaque client à un transporteur qui lui est attitré. Aujourd’hui, Shell Bitumes travaille avec trois transporteurs sur le Benelux, deux grands en matière de sécurité : le nombre d’heures travaillées pour nous, les incidents ou accidents survenus, etc. S’il y a eu accident, nous le reconstituons afin d’en analyser les causes et d’en déduire des actions correctives et préventives dont nous informons les autres transporteurs ». Shell a toujours travaillé en partenariat avec les entreprises de transport. « Nous ne souhaitons pas qu’il y ait de blessés, que ce soit chez nous ou chez nos sous- “IL NE S’AGIT PAS DE LIVRER À TOUT PRIX MAIS EN TOUTE SÉCURITÉ” groupes et une dizaine d’entreprises plus petites sur la France. « Avant de décider de confier nos produits à un transporteur, nous lui faisons passer un audit HSE dont les résultats peuvent conduire à une homologation pour une ou trois années », poursuit Bruno Piguel, responsable HSE pour le sud de l’Europe. Le respect des normes de sécurité, récapitulées dans le Guide Jaune* du groupe Shell, devient l’affaire de tous. Anne-Sophie Branjon, responsable du service Supply et Distribution précise : « Chaque mois, nos transporteurs doivent obligatoirement nous remonter des indicateurs de performances traitants, qui sont d’ailleurs comptabilisés en matière HSE comme faisant partie de nos effectifs », insiste-elle. Le message est important : il ne s’agit pas de livrer à tout prix, mais en toute sécurité. Autrement dit, prévenir Shell ou le client d’un retard de livraison plutôt que d’essayer de le rattraper coûte que coûte. Ainsi, des réunions sont organisées avec les responsables des sociétés concernées, leurs chargés d’exploitation ou leur responsable sécurité, ainsi qu’avec des conducteurs. Cette démarche a débuté au sein des raffineries et vise à responsabiliser tous les acteurs de la chaîne logistique, client final inclus. Les Ingénieurs Régionaux Bitumes sont de précieux relais lorsque les utilisateurs des produits ne sont pas encore tout à fait sensibles aux conditions de sécurité en matière de livraison. « Nous pouvons très bien dire à un client que nous allons arrêter de le fournir tant que les dispositions permettant au transporteur de travailler sans danger ne sont pas prises », souligne Anne-Sophie Branjon. Toutefois, les visites « logistique et sécurité » de pré-chantier permettent de vérifier que les procédures sont de mieux en mieux respectées. 2006 n’a connu que de très rares accidents, notamment grâce à une bonne évaluation des risques de la part des transporteurs. « Il y a eu des renversements de citernes, sur route ou à des ronds-points, précise Didier Daems, suite à des vitesses non adaptées à l’environnement, même si le code de la route était respecté. On peut rouler à cinquante kilomètres heure sur une petite route lorsque la vitesse y est limitée à soixante-dix, et prendre des risques. On croise un autre camion, on fait un écart sur un bas-côté non stabilisé et l’accident se produit, alors qu’il aurait été préférable de s’arrêter pour laisser passer l’autre véhicule ». LE GROUPE CHARLES ANDRÉ Le groupe Charles André, dont le siège est à Montélimar, est une entreprise de transport familiale qui compte plus de 50 filiales. Il rassemble six mille collaborateurs. Présent en France, en Europe - Angleterre, Benelux, Italie, Espagne, Hongrie et Maroc - son parc routier se compose en majorité de camions citerne. Il propose des prestations annexes au transport routier : des prestations de lavage d’intérieur de citernes, stockage de marchandises, et des prestations multimodales, c’est-à-dire associant des transports ferroviaires, fluviaux et maritimes. Il propose également des prestations de logistique automobile. 4 LE GUIDE JAUNE* : LA RÉFÉRENCE SHELL Le Guide Jaune est la référence HSE de Shell et de ses sous-traitants. Il rappelle les exigences du pétrolier, tant sur la formation des hommes que sur les spécifications des matériels. On y trouve des prescriptions en matière de formation, d’expérience, de connaissances des codes de la route et du travail (limitation de vitesse, ceinture de sécurité, non usage du téléphone, temps de repos, etc.), de sécurité (équipement de chargement ou déchargement de produits bitumineux, etc.), ainsi que des recommandations techniques. Les camions doivent répondre au cahier des charges de la législation française en matière de transports de produits dangereux. Shell peut exiger de ses prestataires qu’ils tiennent compte de contraintes supplémentaires en matière de sécurité. * Yellow guide. DES CONDUCTEURS BIEN FORMÉS ET BIEN INFORMÉS Chez les transporteurs, la formation et l’accompagnement des conducteurs restent les meilleurs outils de prévention des accidents. Exemple avec le groupe de transport Charles André. Nathalie Dautriche et Thierry Moreno, du groupe Charles André, répondent à nos questions. Quelles sont vos responsabilités respectives ? Nathalie Dautriche : Responsable QHSE du Groupe Charles André. J’ai en charge le suivi et la mise en place des systèmes sécurité, qualité et environnement pour l’ensemble du Groupe. Je suis relayée dans les filiales par les délégués qualité, sécurité et environnement. Thierry Moreno : Je suis moniteur-animateur dans une filiale implantée dans les Bouches-du-Rhône. Je forme nos conducteurs à l’application des normes et règles de sécurité et exigences clients. Bitumier à l’origine, je connais bien les bitumes, que j’affectionne particulièrement. Comment le groupe est-il organisé en matière de sécurité ? ND : La sécurité s’organise à 2 niveaux. Au niveau Groupe : en fonction des résultats, des exigences, la direction GCA décide d’un certain nombre d’actions relayées en filiale par le patron de filiale et le délégué QHSE. Au niveau de la filiale : les délégués travaillent directement, sur des points très concrets, avec les conseillers sécurité des raffineries Shell. Shell nous informe, y compris sur des accidents qui auraient pu survenir lors de transports. Par ailleurs, le GPB audite chacune de nos filiales au moins une fois tous les trois ans. TM : J’organise des campagnes de prévention lorsque nous commençons à livrer de gros chantiers. J’accompagne les conducteurs chez les nouveaux clients pour mettre en place les bonnes procédures. De plus, j’interviens au recrutement des conducteurs en formation initiale, et dans le suivi des conducteurs pour les conduites en double notamment lors de la Formation Continue Obligatoire Sécurité qui doit avoir lieu tous les cinq ans, lors des BBS, lors des formations ADR, lors des formations clients, en contrôle inopiné, en formation au produit (gaz, bitume, carburant…). Nous insistons sur la conduite défensive, préventive et la conduite rationnelle, ainsi que sur les spécificités de la conduite de camion citerne. Et quelles sont vos priorités ? ND : La formation et le suivi du conducteur pour travailler sur son comportement, la première cause d’accidents. La formation individuelle en conduite en double nous permet de détecter des comportements à risque et de les corriger autant en conduite qu’en manipulation durant le chargement et/ou le déchargement. TM : Les conducteurs débutants passent plusieurs jours avec un moniteur sécurité. En salle, ils apprennent d’abord à connaître, par exemple, les bitumes et leurs utilisations, puis les consignes d’exploitation et de livraison, avant d’effectuer un chargement et un déchargement en réel. Leur formation est validée si nous jugeons qu’ils sont en mesure de travailler seuls. Mais ils ont un suivi strict et particulier durant plusieurs mois. Les conducteurs confirmés reçoivent une fois par an un rappel des consignes de sécurité : EPI, précautions à prendre lors de la manipulation des produits, conduites à tenir en cas d’accident, procédures sur les sites. A quels types d’accidents êtes vous le plus souvent confrontés ? ND : A des accidents de circulation, accrochages ou parfois renversements. En raffinerie, la sécurité est très bien maîtrisée. Les sites de livraison ont fait de gros progrès. Nos conducteurs sont capables d’évaluer les défaillances, de nous les faire remonter et nous en informons Shell qui réagit également très vite. Nous sommes engagés dans une relation de concertation où chacun essaye de trouver les meilleures solutions. Et comment réagissez vous en cas d’incident ? TM : Ils sont très rares en livraisons de bitume, car nous intervenons en amont. Sinon nous l’analysons avec le conducteur et révisons les points théoriques et pratiques nécessaires. Il est suivi dans tous les cas. ND : En fonction de la gravité de l’accident ou de l’incident, il y a toute une procédure avec, dans les cas graves, la mise en place d’une “cellule de crise”. Très vite nous organisons un débriefing avec les personnes impliquées. Nous utilisons pour cela des supports d’analyse (questionnaire, arbre des causes…). Ils nous permettent de ne négliger aucun point, de comprendre la cause afin de mettre en place des actions destinées à éliminer ce type d’incident. LE GPB, PARTENAIRE SÉCURITÉ Shell appartient au Groupement Professionnel des Bitumes (GPB) où il intervient dans le cadre d’une Commission Sécurité. En 2003, le GPB a lancé une campagne d’audits des sites clients en matière de bitumes afin d’établir un relevé statistique du niveau d’installation de douches de sécurité, de pompes d’aspiration, etc. Renouvelée en 2007, cette opération donne lieu à la diffusion d’informations au niveau des responsables nationaux notamment l’USIRF… En plus d’être un moment privilégié de partage et d’échange sur la sécurité des installations de nos clients, ces audits permettent de dresser un état des lieux et assurer un suivi entre 2000, 2003 et bientôt 2007. Grâce à ces présentations, les responsables sont sensibilisés aux améliorations nécessaires à apporter sur leurs installations. Nouveauté pour cette année, si des non conformités engageant la sécurité des opérations sont identifiées sur un site, une lettre à en-tête du GPB sera envoyée au site pour l’inciter à corriger la situation. 5 L A RO U T E E T S E S M É T I E R S QUATRE TRAJECTOIRES DE FEMMES DANS LES MÉTIERS DES TRAVAUX PUBLICS Cela reste une évidence : les métiers du bâtiment et des travaux publics sont majoritairement occupés par des hommes. Les femmes représentent 9 % des effectifs salariés et occupent 10 % des postes de cadre dans les travaux publics. Sur les chantiers, elles ne seraient plus que 1,2 %. Alors que le Syndicat National des Travaux Publics lance une campagne d’information destinée à faire découvrir ses métiers aux jeunes, femmes et hommes confondus, la Fédération Française du Bâtiment parie sur l’embauche de 30 000 femmes d’ici 2010. Comment les femmes, qui font donc encore figure d’exception, vivent-elles leur métier dans l’univers encore très masculin des travaux publics ? MARTINE BOURDON, PDG DE COLAS NORD PICARDIE « J’ai toujours travaillé chez Colas », raconte Martine Bourdon, aujourd’hui PDG de Colas Nord Picardie, filiale du groupe Colas. Après une formation classique d’ingénieur ESTP, elle débute en 1981 comme chef de chantier, puis devient conductrice de travaux, chef de secteur et chef de centre, avant de gérer une des filiales du groupe. Directrice d’exploitation au siège en 2002, elle est nommée présidente à la fin de l’année 2005. Ce n’est pas simple d’être chef de chantier, notamment parce qu’il y faut une bonne condition physique et être en mesure « de donner des coups de main aux compagnons », poursuit Martine Bourdon. Il faut aussi aimer créer : « cela commence par un champ, puis le projet s’élabore avant de devenir une route, deux ou trois mois plus tard ». Quoi qu’il en soit, les qualités relationnelles peuvent être l’un des avantages d’une femme. « Il y a vingt-cinq ans, nous devions probablement démontrer nos compétences beaucoup plus rapidement que les hommes. Nous sommes plus observées et testées qu’eux. Mais il faut rester simple, ne pas avoir peur des positions nettes et franches, et dès l’instant où l’équipe vous fait confiance… ». Elle n’aurait pas pu avancer professionnellement de la même manière sans toutes ces expériences de terrain. « Ce n’est pas un plus, c’est indispensable. Il s’agit de la culture du métier », analyse-t-elle. Malgré l’augmentation du nombre de femmes, elle trouve qu’elles sont encore trop rares dans les services d’exploitation. Par contre, concilier famille et vie de chantier, reste un point très sensible dans l’évolution de carrière. Mais pas de favoritisme féminin dans le recrutement chez Colas Nord Picardie, « Mon choix final s’opère toujours sur des critères de compétences et de possibilités d’évolution », ajoute Martine Bourdon. Toutefois, l’arrivée des femmes dans nos métiers se fait progressivement. Il s’agit désormais d’une avancée durable. « L’ARRIVEE DES FEMMES DANS NOS METIERS SE FAIT PROGRESSIVEMENT MAIS IL S’AGIT DESORMAIS D’UNE AVANCEE DURABLE. » « Ce n’est pas par vocation », reconnaît-elle, mais par le hasard des concours présentés à la fin de ses classes préparatoires qu’elle intègre l’ESTP où elle choisira la spécialité d’ingénieur géomètre. « Je voulais surtout pouvoir travailler en extérieur », précise-t-elle encore. D’abord recrutée pour travailler en bureau d’étude « parce qu’à cette époque-là, on n’imaginait pas les femmes sur le terrain », elle demandera très vite à rejoindre l’exploitation. « Je suis vraiment entrée dans le métier à ce moment-là, lorsque j’ai aussi découvert la spécificité des techniques à utiliser ». MARTINE NOËL, CHEF DE POSTE D’ENROBÉS 6 « Je m’occupe du planning de production, de la fabrication et de la qualité des enrobés que nous utilisons sur les chantiers », explique Martine Noël, chef de poste d’enrobés pour la société vosgienne Trapdid. Avec ses trois collaborateurs, et le soutien du service matériel de l’entreprise, elle fournit en moyenne 90 000 tonnes d’enrobés chaque année. « LES TECHNIQUES ROUTIÈRES, COMME LA Titulaire d’un baccalauréat chimie, elle est devenue chef de poste « par hasard ». Elle raconte : « Il y a plusieurs années, j’ai été embauchée par une entreprise de travaux publics pour effectuer des contrôles de carrière et de fabrication d’enrobés en laboratoire. Mais j’ai aussi appris à faire fonctionner la centrale qui se trouvait sur le site, ce qui m’a permis CÉLINE LACHET, RESPONSABLE D’EXPLOITATION À LA DDEA Céline Lachet est responsable d’exploitation au Parc routier de la Direction Départementale de l’Équipement et de l’Agriculture du Loir-et-Cher. Ses missions : organiser et gérer l’ensemble des travaux neufs et d’entretiens routiers sur chaussées, mise en œuvre d’enrobés, d’enduits de surface, pose de signalisation horizontale ou de glissières de sécurité. A ses côtés, deux adjoints et une équipe d’exploitation de trente cinq à cinquante agents, selon les saisons et l’ampleur des tâches à réaliser. Mais elle est aussi chargée de la gestion financière du service, de la rédaction des appels d’offres, de proposer des investissements en matériel. Ses clients : le département, dans une moindre mesure l’État ou les communes. Son équipe est alors mise en concurrence. « C’est un peu comme si j’étais à la tête d’une petite entreprise de travaux publics, mais dans un cadre administratif, remarque Céline Lachet. J’occupe une position intermédiaire entre le chef d’agence et le conducteur de travaux ». Le matin, elle répartit le travail, le soir les chefs d’équipe lui rendent compte de l’avancée des chantiers, des besoins pour le lendemain. Ce métier est une vocation. « Depuis mon arrière-grand-père, un membre de ma famille travaille dans les travaux publics. Toujours des hommes, une règle à laquelle j’ai fait exception ». Après, il y a eu les circonstances : études de génie civil, difficultés à intégrer une entreprise privée pour une femme sans expérience professionnelle, puis un concours réussi qui lui permet d’entrer à l’Equipement, « seule femme sur là pour effectuer un travail et je le fais », poursuit-elle avant d’ajouter qu’elle trouve qu’une route est quelque chose de magnifique. « Dans notre métier, nous construisons et rendons service aux gens afin qu’ils aient du plaisir à circuler et qu’ils puissent le faire en toute sécurité. J’ai le sentiment d’être utile tout en alliant passion et travail. J’aime les questions « AUJOURD’HUI MES COLLÈGUES ME CONSIDÈRENT COMME LEUR ÉGALE. JE SUIS LÀ POUR EFFECTUER UN TRAVAIL ET JE LE FAIS. » douze inscrits ». Trois ans plus tard, elle devient chef d’exploitation. Les travaux publics, « un milieu très masculin et très difficile, moralement et physiquement. Avec mes 1 m 57 et mes 45 kg, j’ai l’air d’une puce à côté de montagnes. Je ne peux m’imposer ni par mon physique, ni par ma voix, alors je suis à l’écoute de ceux qui m’entourent ». Malgré ces difficultés, Céline Lachet aime cet environnement où la franchise autorise une saine ambiance de travail. « J’ai eu à faire mes preuves pendant longtemps. Je pense qu’on autorise moins d’erreurs à une femme, jeune en plus, mais aujourd’hui mes collègues me considèrent comme leur égale. Je suis et les détails techniques, chercher à les mettre en œuvre en fonction des besoins ». Une femme dans le milieu des travaux publics ? « Je pense que nous abordons les situations et les relations différemment, que nous apportons une touche plus… féminine. Je suis la première à leur proposer des aménagements d’horaires en cas de grande chaleur, je veille à ce qu’ils aient de l’eau et de la crème solaire ou par temps de neige, des barres de céréales en plus des réserves de carburant. Je sais aussi bien leur dire quand je suis contente de leur travail, et quand je pense qu’ils auraient pu faire un petit effort ». ELENA VACCAROSSA, RESPONSABLE MARKETING SHELL BITUMES « Italienne, je suis venue il y a dix ans suivre une année universitaire à Paris Dauphine grâce au projet Erasmus. Après avoir terminé mes études d’économie et de commerce en Italie, j’ai eu envie de revenir vivre et travailler à Paris », raconte Elena Vaccarossa, responsable marketing Shell Bitumes pour la France et le Benelux depuis le début de l’année. Elle découvre le BTP en devenant responsable marketing export d’une multinationale suisse de produits chimiques et bitumineux, notamment des produits d’étanchéité pour le bâtiment. « Ces premiers mois à Shell Bitumes sont passés très vite, dit-elle, car Shell est un univers très grand et complexe à découvrir. Le travail est passionnant et le marché des bitumes est très intéressant. J’ai pu intégrer très facilement l’équipe Shell Bitumes à la fois jeune, dynamique et très professionnelle, dans une ambiance très sympathique et agréable ». Son poste et ses missions dans une grande société, et dans un contexte international, l’enthousiasment beaucoup : elle se sent « marketeuse » dans l’âme et vraiment à l’aise dans l’univers des travaux publics. « Economiste et non pas technicienne de formation, j’ai toujours été passionnée par le génie civil et je suis ravie de pouvoir mettre mes compétences à ce profit. ». Très sensible aux questions environnementales dans sa vie personnelle, elle espère pouvoir parvenir à mieux faire connaître les produits qui participent au développement durable, notamment les Basse Température et le procédé WAM Foam®. Il lui semble que Shell a peut-être été une des premières multinationales à comprendre que le travail d’une femme « NOS CLIENTS NE SONT PLUS SURPRIS D’AVOIR UNE INTERLOCUTRICE EN FACE D’EUX. » pouvait avoir la même valeur ajoutée que le travail d’un homme. « Aujourd’hui, je n’ai en tout cas pas le sentiment que l’univers du bitume est un univers uniquement masculin. De nombreuses femmes travaillent chez nous et c’est tout à fait naturel, y compris pour nos clients que cela ne surprend plus du tout », ajoute Elena Vaccarossa, avant de conclure : « D’ailleurs, des femmes occupent bien des fonctions d’Ingénieurs Régionaux Bitumes ». ■ FABRICATION OU LE CONTRÔLE, PEUVENT ÉGALEMENT INTÉRESSER LES FEMMES. » d’acquérir cette compétence-là ». Si le monde des travaux publics est un univers d’abord masculin, c’est parce que le travail est physiquement dur sur les chantiers. Mais elle pense profondément que les techniques routières, comme la fabrication ou le contrôle, peuvent intéresser les femmes. « Il est passionnant de comprendre pourquoi, pour tel ou tel chantier, on nous demande des formulations à partir de bitumes spéciaux », développe encore Martine Noël. Sans compter qu’il s’agit d’un travail d’équipe qui ne connaît pas de routine : « Il ne s’agit ni d’un travail de bureau ni d’un travail à la chaîne. Dans les bitumes, il y a toujours quelque chose à apprendre et à découvrir ». 7 R & D E T I N N OVAT I O N S SHELL GLOBAL SOLUTIONS : LE QUOTIDIEN ET L’AVENIR COMME OBJECTIFS En investissant dans ses centres de Recherche et de Développement, Shell met tout en œuvre pour apporter des réponses pratiques et concrètes aux évolutions du marché des bitumes et aux besoins de ses clients. Si l’assistance technique accompagne les réalisations quotidiennes sur les chantiers, les grandes innovations se préparent le plus en amont possible, dans le secret de laboratoires aux équipes très performantes. « Shell Global Solutions fonctionne comme consultant pour Shell Bitumes, en Recherche et Développement, ainsi qu’en assistance technique », explique Chantal Chantal Soubigou Soubigou, chef de projet sur les émulsions de bitumes au Centre de Petit-Couronne, près de Rouen. Shell Bitumes possède deux autres centres de Recherche et Développement, l’un à Kuala Lampur en Malaisie, l’autre à Nottingham, en Angleterre. A Petit-Couronne, une trentaine de personnes, dont une dizaine de chefs de projets, travaillent sur des questions liées aux bitumes, « au sein d’équipes très accueillantes et dans un excellent état d’esprit ». La R&D est répartie sur trois départements travaillant respectivement sur les liants, les enrobés et les procédés de fabrication. « Nous sommes mandatés par la Direction du marketing qui nous commande des travaux de recherche et nous alloue des budgets en début d’année », poursuit Chantal Soubigou. Les projets à court terme visent le développement de produits, l’amélioration de formulations existantes en lien avec les performances des produits. Ils concernent aussi l’approbation des bruts pour l’obtention de bitumes de qualité. A plus long terme, la recherche est destinée aux innovations, tout particulièrement sur les propriétés que l’on pourrait attendre de la route du futur ainsi que dans les domaines de l’environnement et de la sécurité, et notamment des produits Basse Température. « Les projets doivent aboutir dans les un, deux ou trois ans, en fonction de leur degré de priorité ». Des rencontres en juin et décembre sont des moments d’échanges privilégiés avec les sponsors qui viennent s’ajouter aux relations régulières avec les équipes des autres centres, responsables, elles aussi de leurs propres projets. Le centre de Kuala Lampur accompagne l’assistance technique en Asie, celui de Nottingham l’Europe du Nord, tandis que PetitCouronne se charge de l’Europe du Sud. Une répartition géographique qui permet d’être très réactif et de comparer questions et problèmes rencontrés. « L’assistance technique est une forme de développement de produit à très court terme pour répondre à des situations extrêmement concrètes, souligne encore Chantal Soubigou. « J’aime la recherche en lien avec le terrain. Il ne peut y avoir d’innovations sans une excellente connaissance des applications pratiques en matière de bitumes ». SÉCURITÉ RIME AVEC ENVIRONNEMENT AVEC LE MEXPHALTE C LT Le Mexphalte C LT, nouvelle appellation du Mexphalte C P1 Basse Température, est un produit de très haute qualité technique qui permet de réduire les températures d’enrobage et d’application. En plus de ces avantages environnementaux, il permet d’augmenter la sécurité de circulation : il était donc tout naturel que ses coloris revêtent les pistes cyclables des Bouches-du-Rhône. Dans le cadre de son schéma départemental d’aménagement routier, le Conseil Général mène, depuis plus de quinze ans, une politique volontariste en matière de pistes cyclables. Ainsi, Eurovia Méditerranée et le Poste Meyrargues Durance Enrobés, en partenariat avec Shell Bitumes, ont réalisé depuis le début de l’année 2007 plusieurs kilomètres de nouvelles pistes cyclables. À la Ciotat, sur la RD 559, 280 tonnes d’enrobés colorés à base de Mexphalte C LT ont été utilisées, tandis que 300 tonnes l’étaient également à Gardannes, sur la RD 7. Le Mexphalte C LT permet en effet d’obtenir très facilement des espaces de circulation nettement différenciés, une meilleure lisibilité des routes et des qualités d’adhérence, ou encore une luminosité accrue. Il offre également des possibilités de création d’une très large palette de couleurs, de la plus claire à la plus foncée, pouvant ainsi s’harmoniser avec l’environnement urbain. Sur les chantiers, le Mexphalte C LT améliore le confort des applicateurs et contribue aux économies d’énergie. Ce produit de très haute qualité technique est le seul bitume de synthèse permettant la réalisation d’enrobés clairs ou colorés à basse température. Sa température d’enrobage est de 130 à 150 °C, celle de mise en œuvre de 120 °C selon les formulations employées, tout en conservant d’excellentes caractéristiques de maniabilité. Grâce à lui, rayonnement thermique et dégagements de fumée sont réduits. Son conditionnement, en vrac mais aussi sous forme de galettes de 1 kg, permet d’autres économies : les quantités utilisées s’ajustent précisément aux besoins. ■ Revue éditée par la Société des Pétroles Shell - Direction Bitumes - Tél. : 01 57 60 61 00 - Fax : 01 57 60 62 99 - http://www.bitumes.shell.fr Directeur de Publication : Carlos Maurer - Rédacteur en chef : Gaëlle Collos - Ont collaboré à ce numéro : Philippe Chenot, Pierre Peaudeau. 8 Conception et réalisation : PANAME Corporate - Tél. : 01 56 21 20 00 Crédit photos : SHELL - IM MEDIA RES Production - D.R. — Réf : 40LIANTN°41 - 2 500 ex. Toute reproduction, même partielle, de ce document, est formellement interdite (Loi du 1er mars 1957). Pour toute demande d’autorisation, s’adresser au directeur de la publication.