Juin 2007

Transcription

Juin 2007
LIANT
le
N ° 4 1 JUIN 2007
É D I TO R I A L
BELLAC : une déviation
en bitumes durs pour
9 000 poids lourds par jour.
Une nouvelle saison bitume démarre et c’est l’occasion
pour Le Liant de faire peau neuve !
Vos précieux commentaires nous ont permis de faire
évoluer votre magazine vers une formule plus dynamique,
plus complète et plus claire. Ce nouveau Liant est
le vôtre et nous continuerons à vous solliciter pour
que celui-ci réponde au mieux à vos attentes !
Ce début d’année a été pour le moins atypique. Alors
que les arrêts d’entretiens s’organisaient au cours
d’une saison habituellement calme, nos raffineries
ont fait face à une demande soutenue. Dans le même
temps, la demande pour les bitumes durs a
connu une surprenante envolée lançant un réel défi
aux capacités de production pour ces bitumes de
spécialités. C’est pourquoi nous avons souhaité leur
consacrer un dossier dans ce numéro.
L’évolution de l’organisation Shell Bitumes en Europe
marque également ce premier trimestre. Des deux
« Clusters » qu’étaient auparavant le Nord et le Sud de
l’Europe est née une seule et unique région, dont j’ai
pris la tête le 1er mars dernier. Nicolas Lunot devient
désormais Directeur des Ventes Shell Bitumes pour
la France et le Benelux. Cette unification va nous
permettre d’optimiser au mieux nos capacités de
Supply à travers l’Europe. Elle autorisera également un
partage de connaissance précieux à notre équipe
commerciale en France, dont la première priorité
reste la proximité. Vous découvrirez également un
dossier passionnant consacré aux femmes dans les
travaux publics, traduisant l’attachement de Shell aux
valeurs de diversité et de compétences.
Enfin deux sujets – majeurs à nos yeux – viennent
compléter ce Liant : la sécurité et la R&D.
Les renversements de citerne ont malheureusement
augmenté en 2006, et nous avons accru nos actions
de sensibilisation auprès de tous les acteurs
concernés : un de nos transporteurs témoigne.
Les bitumes de spécialités restent plus que jamais un
axe que nous souhaitons dynamiser par l’expérience
acquise sur nos produits souvent pionniers,
par le lancement de produits novateurs et par le
développement de nouveaux partenariats : focus
sur notre Mexphalte C LT, seul bitume de synthèse
permettant la réalisation d’enrobés à basse température.
Pour finir, je tiens à souhaiter la bienvenue à Michael
Gantois qui succède à Sophie Boreux en tant
qu’IRB pour la région Sud-Ouest. J’en profite pour
remercier Sophie Boreux pour sa contribution dans
cette région et lui souhaite bonne chance dans ses
nouvelles fonctions à Petit-Couronne.
CARLOS MAURER
Directeur Bitumes
BITUMES DURS :
la rançon du succès
P. 2
LA SÉCURITÉ
de chacun est l’affaire de tous
P. 4
QUATRE
trajectoires de femmes
P. 6
BITUMES ET CHANTIERS
BITUMES DURS :
LA RANÇON DU SUCCÈS
Les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre le savent : les bitumes durs offrent de nombreux
avantages techniques et économiques dont il serait difficile de se priver sur les nouveaux chantiers
routiers et autoroutiers. Mais, alors que ces produits exigent des conditions de fabrication
particulièrement contraignantes, les raffineries s’efforcent de répondre efficacement
à une demande surprenante par son ampleur.
A BELLAC, DES BITUMES DURS
AU CENTRE DE LA DÉVIATION
La déviation de Bellac est un des grands chantiers réalisés par SCREG Ouest en région
Vienne Limousin. Après des retards hivernaux, le choix de bitumes durs permet
de terminer les travaux dans les nouveaux délais.
« Neuf mille poids lourds traversent quotidiennement
la commune », explique Jean-Pierre Morichon,
directeur de l’agence Vienne Limousin de SCREG
Ouest, en charge du chantier de la déviation
de Bellac. Autant dire que cette voie nouvelle
est particulièrement attendue, alors que des
intempéries hivernales ont retardé l’avancée des
travaux engagés en octobre dernier et prévus
initialement pour se clore cinq mois plus tard.
« Nous n’avons pas pu commencer la mise en œuvre
des couches de noirs car le terrassier n’a pas pu
poser la couche de forme, et le chantier n’a véritablement repris que début avril. La tranche ferme
doit désormais être achevée pour le 14 juillet »,
poursuit-il. Alors, chaque journée compte.
Heureusement, l’appel d’offres stipulait l’utilisation
de graves-bitume en couche de base, avec deux
variantes possibles, graves ciment ou EME. « La
solution à partir de bitumes durs a été choisie,
celle-ci nous permettait de diminuer
les épaisseurs d’enrobés à réaliser. En
économisant la mise en œuvre de
quelques tonnes de matériaux, nous
pensons réduire, de fait, la durée du
chantier d’une quinzaine de jours.
Sans parler des avantages financiers
qui en découlent pour notre client »,
développe Jean-Pierre Morichon. Au
total, 3 500 tonnes de bitumes Shell,
dont 2 500 tonnes de 20/30, seront nécessaires.
Même s’il s’agit d’un chantier hors circulation, les
conditions de livraison sont particulièrement
“LES COMMANDES DE
TRAVAUX PUBLICS ONT
AUGMENTÉ DE
CINQ À DIX POUR CENT CES
DERNIERS TEMPS”
denses. Si les accès aux travaux ne peuvent se faire
que par l’intermédiaire de trois giratoires, il faut
surtout parvenir à livrer environ 2 300 tonnes
d’enrobés par jour, soit l’équivalent de six porteurs
et de 150 tonnes de liant. Pour faciliter les livraisons
et tenir compte des intempéries, une seconde cuve
a été ajoutée au poste d’enrobés. Tout en offrant
les avantages d’une réserve supplémentaire, elle
permet de stocker le contenu des camions
en route pour le chantier, si jamais celui-ci doit
s’interrompre. « Lorsque les chantiers s’arrêtent
suite à des intempéries, les contraintes viennent
des camions déjà chargés. Le produit doit malgré
tout pouvoir être utilisé quelque part », commente
Michaël Gantois, Ingénieur Régional Bitumes pour
le Sud-Ouest de la France. Il est essentiel de disposer
très tôt d’un planning précis, tant pour gérer
les contraintes de production que de transport.
« Mais le plus gros souci n’est pas tant un chantier
qui s’arrête qu’un chantier qui redémarre à des
cadences imprévues ».
En effet, l’utilisation de bitumes durs est de plus en
plus fréquente, alors que les raffineries ne sont pas
équipées pour en produire de si grandes quantités.
« Les commandes de travaux publics ont augmenté
de cinq à dix pour cent ces derniers temps.
En Limousin, par exemple, de gros programmes
routiers sont venus s’ajouter aux chantiers
habituellement suivis par nos agences », analyse
Jean-Pierre Morichon.
LA DÉVIATION DE BELLAC
Maîtrise d’ouvrage : Ministère des transports et de l’équipement, puis DIR.
Maîtrise d’œuvre : groupement Arcadis et Seti. La déviation contourne la commune de Bellac, de la RN 147 à la RN 147 via la RN 145.
Les travaux portent sur la construction, le marquage et la signalisation d’une deux fois une voie de huit kilomètres de long, avec créneaux de dépassement.
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MICHAËL GANTOIS, UN IRB VENU DE LA LOGISTIQUE
Depuis le 1er mars, Michaël Gantois est le nouvel Ingénieur Régional Bitumes en charge du Sud-Ouest de la France, une zone qui s’étend
de La Rochelle, Limoges, Clermont-Ferrand et Rodez jusqu’au Pays Basque. Homme de Logistique, il rejoint Shell en 1999.
Ces dernières années, il est responsable de la coordination des transports bitumes pour la France et le Benelux, faisant ainsi le lien entre
les raffineries, leurs productions et les besoins des clients sur le terrain. En contact quotidien avec les IRB, il découvre leur métier et se
passionne pour les bitumes. « Après m’être consacré à la logistique, j’avais très envie de m’engager dans une activité commerciale qui allait me permettre
de m’investir dans quelque chose de tout à fait nouveau, raconte-t-il. Et devenir IRB était particulièrement tentant, aussi bien personnellement que
professionnellement ». Il éprouve toutefois quelques regrets à devoir déjà quitter l’équipe logistique, « alors que je n’ai pas complètement terminé
ce que nous avions commencé à mettre en place tous ensemble ». Mais il reste, de fait, en étroite relation avec elle. « Il existe une très bonne ambiance
et une très grande cohésion au sein de l’équipe, précise-t-il. C’est l’une des valeurs clés de Shell Bitumes, cela nous permet de faire du bon travail ».
UNE DEMANDE QUI S’ACCÉLÈRE
Le succès croissant des bitumes durs sur les nouveaux chantiers tient à leurs avantages
techniques et économiques, même s’ils risquent parfois d’être surestimés. Aujourd’hui, la
forte demande qui existe pour ces produits de spécialité pose des questions de production.
« Les bitumes durs, c’est-à-dire les Mexphalte
10/20 et 20/30, sont des produits très appréciés
tant des maîtres d’ouvrage que de nos clients et
leur demande connaît une forte progression depuis
quelques années », relate Nicolas Lunot, directeur
des ventes Shell Bitumes France et Benelux.
Aujourd’hui, leur volume atteint une part significative
de la production de bitumes Shell, notamment grâce à leur très forte utilisation
dans le cadre de chantiers importants, en
particulier pour de nouvelles réalisations
autoroutières.
Une augmentation aussi rapide de la
demande de ces bitumes de spécialité
n’était pas tout à fait prévisible. Elle repose
sur la conjonction des deux principaux intérêts,
technique et financier, qu’ils peuvent présenter.
En effet, « les bitumes durs sont de plus en plus utilisés à cause de leurs qualités structurantes, analyse
Nicolas Lunot, avant d’ajouter que l’on surestime
probablement leurs capacités lorsqu’ils remplacent
systématiquement un bitume anti-orniérant ou
“LES BITUMES DURS SONT
DE PLUS EN PLUS UTILISÉS À
CAUSE DE LEURS QUALITÉS
STRUCTURANTES”
polymère ». Bien entendu, le fait qu’ils permettent de
réduire les épaisseurs de couche les rend économiquement très intéressants pour les entreprises, tant
en termes de réduction des volumes de matériaux à
employer que des délais de mise en oeuvre.
Si les bitumes durs sont des produits relativement
courants que les pétroliers connaissent depuis
longtemps, leurs contraintes au niveau de la
production (process, stockage) ne permettent pas
de les fabriquer dans toutes les raffineries. Pour les
marchés français, les Mexphalte 10/20 et 20/30
Shell proviennent des usines de Petit-Couronne et
de la Société Provençale des Bitumes de
Châteaurenard, ainsi que de Mannheim, en
Allemagne. « Les procédés de fabrication, moins
rapides que pour d’autres produits, font que nous
atteignons actuellement un pic de production,
en cette période de l’année où les chantiers
fonctionnent à plein régime », poursuit Nicolas
Lunot. Il pourrait devenir techniquement difficile
d’accompagner une croissance aussi forte à un
rythme aussi soutenu pour ces produits.
DU CÔTÉ DES RAFFINERIES…
Moins fluides que les bitumes plus traditionnels, les bitumes durs
imposent aux raffineries des contraintes de fabrication plus sévères et surtout
plus lentes. Il faut pourtant répondre à la demande des marchés.
« Depuis l’année dernière, au moins, nos clients
nous demandent de produire des bitumes de
plus en plus durs, de grades 10/20 et 20/30 au
lieu des 35/50 ou 50/70 plus conventionnels,
raconte Christian Emo, responsable de la
production des bitumes à la raffinerie Shell de
Petit-Couronne, près de Rouen. Au mois d’avril,
par exemple, nous avons fabriqué plus de
grades durs que de grade 70/100 ». En 2006,
les commandes de bitumes durs ont augmenté
de 30 %, entraînant un rythme de production
toujours très tendu pour des capacités d’usine
non extensibles à l’infini.
En effet, les bitumes durs se fabriquent à partir
de procédures techniques différentes de celles
utilisées pour les 35/50, plus classiques à
Petit-Couronne. Leurs bases étant plus dures,
ils se pompent moins facilement et
nécessitent des températures de chauffage
importantes. Ils reposent également sur une
base soufflée, le soufflage consistant en une
oxydation artificielle destinée à faire évoluer
les caractéristiques du bitume. Si les bitumes
traditionnels se produisent au rythme de
140 tonnes à l’heure, dans des bacs de
stockage pouvant contenir 3 000 tonnes, les
bitumes durs se travaillent à 75 tonnes de
l’heure, dans un nombre limité de bacs de 100
ou 125 tonnes. A ces capacités spécifiques,
s’ajoutent des temps de rinçage et de remise
en ligne importants et des « risques » de fabrication plus élevés. « Avec des bacs de 100
tonnes, la production se joue très vite :
c’est bon ou ça ne l’est pas. C’est l’une des
différences avec les plus gros volumes où le
temps de contrôle de la qualité du produit
est plus grand », explique Christian Emo. Au
final, on constate entre les deux procédés un
écart potentiel de fabrication d’au moins trois
heures, des capacités de stockage moindres et
des délais de chargement sur transporteurs
nécessairement plus longs à cause de la plus
faible fluidité des bitumes durs.
De plus, si les demandes en bitumes durs ne
cessent d’augmenter, la production de bitumes
de grade 35/50 ou de bitumes industriels
continue de rester très soutenue. Difficile
donc d’envisager, ne serait-ce qu’un bref
instant, la permutation des lignes et des
capacités de ces différentes productions au
sein de la raffinerie.
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SÉCURITÉ
LA SÉCURITÉ
DE CHACUN EST L’AFFAIRE DE TOUS
Raffineries, transporteurs routiers et utilisateurs finaux de produits bitumineux sont tous
directement concernés par les questions de sécurité qui s’appliquent aussi bien aux matériels
qu’aux personnes. Les accidents, mêmes rares, sont d’autant plus intolérables qu’ils auraient pu
être évités. Cette responsabilité, tant individuelle que collective, exige un très haut niveau de
formation et d’information afin d’assurer la vigilance de chacun dans le cadre de son activité.
Impliqué dans la Commission Sécurité du Groupement Professionnel des Bitumes, partenaire
des transporteurs avec lesquels il travaille, Shell Bitumes - et le groupe Shell dans son ensemble considère que la sécurité chez ses sous-traitants est tout aussi importante que
sur ses propres sites. Réussir dans ce domaine est plus que jamais l’affaire de tous.
CHARGER, TRANSPORTER ET LIVRER
EN TOUTE SÉCURITÉ
Le transport de bitume est aussi affaire de sécurité. Particulièrement exigeant
lors du référencement de ses sous-traitants ou transporteurs, Shell Bitumes
s’engage et conduit ensuite avec eux une politique active et continue
de prévention et d’information en matière de risques.
« Nous travaillons uniquement avec des
transporteurs capable de répondre à nos
exigences », déclare Didier Daems, responsable
de la logistique chez Shell Bitumes. Ainsi,
les livraisons de bitumes reposent sur
une organisation rigoureuse qui relie, sauf
nécessité, un client à une raffinerie et chaque
client à un transporteur qui lui est attitré.
Aujourd’hui, Shell Bitumes travaille avec trois
transporteurs sur le Benelux, deux grands
en matière de sécurité : le nombre d’heures
travaillées pour nous, les incidents ou accidents
survenus, etc. S’il y a eu accident, nous le
reconstituons afin d’en analyser les causes
et d’en déduire des actions correctives et
préventives dont nous informons les autres
transporteurs ». Shell a toujours travaillé en
partenariat avec les entreprises de transport.
« Nous ne souhaitons pas qu’il y ait de blessés,
que ce soit chez nous ou chez nos sous-
“IL NE S’AGIT PAS DE LIVRER À TOUT PRIX MAIS EN TOUTE SÉCURITÉ”
groupes et une dizaine d’entreprises plus
petites sur la France. « Avant de décider de
confier nos produits à un transporteur, nous lui
faisons passer un audit HSE dont les résultats
peuvent conduire à une homologation pour
une ou trois années », poursuit Bruno Piguel,
responsable HSE pour le sud de l’Europe.
Le respect des normes de sécurité, récapitulées
dans le Guide Jaune* du groupe Shell, devient
l’affaire de tous.
Anne-Sophie Branjon, responsable du service
Supply et Distribution précise : « Chaque mois,
nos transporteurs doivent obligatoirement
nous remonter des indicateurs de performances
traitants, qui sont d’ailleurs comptabilisés en
matière HSE comme faisant partie de nos
effectifs », insiste-elle. Le message est
important : il ne s’agit pas de livrer à tout
prix, mais en toute sécurité. Autrement dit,
prévenir Shell ou le client d’un retard de
livraison plutôt que d’essayer de le rattraper
coûte que coûte.
Ainsi, des réunions sont organisées avec les
responsables des sociétés concernées, leurs
chargés d’exploitation ou leur responsable
sécurité, ainsi qu’avec des conducteurs. Cette
démarche a débuté au sein des raffineries et
vise à responsabiliser tous les acteurs de la
chaîne logistique, client final inclus. Les
Ingénieurs Régionaux Bitumes sont de précieux
relais lorsque les utilisateurs des produits ne
sont pas encore tout à fait sensibles aux
conditions de sécurité en matière de livraison.
« Nous pouvons très bien dire à un client que
nous allons arrêter de le fournir tant que les
dispositions permettant au transporteur de
travailler sans danger ne sont pas prises »,
souligne Anne-Sophie Branjon. Toutefois, les
visites « logistique et sécurité » de pré-chantier
permettent de vérifier que les procédures sont
de mieux en mieux respectées.
2006 n’a connu que de très rares accidents,
notamment grâce à une bonne évaluation des
risques de la part des transporteurs. « Il y a eu
des renversements de citernes, sur route ou à
des ronds-points, précise Didier Daems, suite à
des vitesses non adaptées à l’environnement,
même si le code de la route était respecté. On
peut rouler à cinquante kilomètres heure sur
une petite route lorsque la vitesse y est limitée
à soixante-dix, et prendre des risques. On
croise un autre camion, on fait un écart sur un
bas-côté non stabilisé et l’accident se produit,
alors qu’il aurait été préférable de s’arrêter
pour laisser passer l’autre véhicule ».
LE GROUPE CHARLES ANDRÉ
Le groupe Charles André, dont le siège est à Montélimar, est une entreprise de transport familiale qui compte plus de 50 filiales. Il rassemble six mille collaborateurs.
Présent en France, en Europe - Angleterre, Benelux, Italie, Espagne, Hongrie et Maroc - son parc routier se compose en majorité de camions citerne. Il propose des prestations
annexes au transport routier : des prestations de lavage d’intérieur de citernes, stockage de marchandises, et des prestations multimodales, c’est-à-dire associant des transports
ferroviaires, fluviaux et maritimes. Il propose également des prestations de logistique automobile.
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LE GUIDE JAUNE* : LA RÉFÉRENCE SHELL
Le Guide Jaune est la référence HSE de Shell et de ses sous-traitants. Il rappelle les
exigences du pétrolier, tant sur la formation des hommes que sur les spécifications
des matériels. On y trouve des prescriptions en matière de formation, d’expérience,
de connaissances des codes de la route et du travail (limitation de vitesse, ceinture
de sécurité, non usage du téléphone, temps de repos, etc.), de sécurité (équipement
de chargement ou déchargement de produits bitumineux, etc.), ainsi que des
recommandations techniques. Les camions doivent répondre au cahier des
charges de la législation française en matière de transports de produits dangereux.
Shell peut exiger de ses prestataires qu’ils tiennent compte de contraintes
supplémentaires en matière de sécurité.
* Yellow guide.
DES CONDUCTEURS BIEN FORMÉS ET BIEN INFORMÉS
Chez les transporteurs, la formation et l’accompagnement des conducteurs restent les meilleurs outils de prévention
des accidents. Exemple avec le groupe de transport Charles André.
Nathalie Dautriche et Thierry Moreno, du groupe Charles
André, répondent à nos questions.
Quelles sont vos responsabilités respectives ?
Nathalie Dautriche : Responsable QHSE du Groupe Charles André.
J’ai en charge le suivi et la mise en place des systèmes sécurité, qualité
et environnement pour l’ensemble du Groupe. Je suis relayée dans les
filiales par les délégués qualité, sécurité et environnement.
Thierry Moreno : Je suis moniteur-animateur dans une filiale implantée
dans les Bouches-du-Rhône. Je forme nos conducteurs à l’application
des normes et règles de sécurité et exigences clients. Bitumier à l’origine,
je connais bien les bitumes, que j’affectionne particulièrement.
Comment le groupe est-il organisé en matière de sécurité ?
ND : La sécurité s’organise à 2 niveaux. Au niveau Groupe : en fonction
des résultats, des exigences, la direction GCA décide d’un certain
nombre d’actions relayées en filiale par le patron de filiale et le délégué
QHSE. Au niveau de la filiale : les délégués travaillent directement, sur
des points très concrets, avec les conseillers sécurité des raffineries
Shell. Shell nous informe, y compris sur des accidents qui auraient pu
survenir lors de transports. Par ailleurs, le GPB audite chacune de nos
filiales au moins une fois tous les trois ans.
TM : J’organise des campagnes de prévention lorsque nous commençons
à livrer de gros chantiers. J’accompagne les conducteurs chez les
nouveaux clients pour mettre en place les bonnes procédures. De plus,
j’interviens au recrutement des conducteurs en formation initiale, et
dans le suivi des conducteurs pour les conduites en double notamment
lors de la Formation Continue Obligatoire Sécurité qui doit avoir lieu
tous les cinq ans, lors des BBS, lors des formations ADR, lors des formations clients, en contrôle inopiné, en formation au produit (gaz, bitume,
carburant…). Nous insistons sur la conduite défensive, préventive et la
conduite rationnelle, ainsi que sur les spécificités de la conduite de
camion citerne.
Et quelles sont vos priorités ?
ND : La formation et le suivi du conducteur pour travailler sur son
comportement, la première cause d’accidents. La formation individuelle
en conduite en double nous permet de détecter des comportements à
risque et de les corriger autant en conduite qu’en manipulation durant le
chargement et/ou le déchargement.
TM : Les conducteurs débutants passent plusieurs jours avec un moniteur
sécurité. En salle, ils apprennent d’abord à connaître, par exemple, les
bitumes et leurs utilisations, puis les consignes d’exploitation et de livraison,
avant d’effectuer un chargement et un déchargement en réel. Leur
formation est validée si nous jugeons qu’ils sont en mesure de travailler
seuls. Mais ils ont un suivi strict et particulier durant plusieurs mois. Les
conducteurs confirmés reçoivent une fois par an un rappel des consignes
de sécurité : EPI, précautions à prendre lors de la manipulation des
produits, conduites à tenir en cas d’accident, procédures sur les sites.
A quels types d’accidents êtes vous le plus souvent confrontés ?
ND : A des accidents de circulation, accrochages ou parfois renversements. En raffinerie, la sécurité est très bien maîtrisée. Les sites de livraison
ont fait de gros progrès. Nos conducteurs sont capables d’évaluer les
défaillances, de nous les faire remonter et nous en informons Shell qui
réagit également très vite. Nous sommes engagés dans une relation de
concertation où chacun essaye de trouver les meilleures solutions.
Et comment réagissez vous en cas d’incident ?
TM : Ils sont très rares en livraisons de bitume, car nous intervenons en
amont. Sinon nous l’analysons avec le conducteur et révisons les points
théoriques et pratiques nécessaires. Il est suivi dans tous les cas.
ND : En fonction de la gravité de l’accident ou de l’incident, il y a toute
une procédure avec, dans les cas graves, la mise en place d’une “cellule
de crise”. Très vite nous organisons un débriefing avec les personnes
impliquées. Nous utilisons pour cela des supports d’analyse (questionnaire,
arbre des causes…). Ils nous permettent de ne négliger aucun point, de
comprendre la cause afin de mettre en place des actions destinées à
éliminer ce type d’incident.
LE GPB, PARTENAIRE SÉCURITÉ
Shell appartient au Groupement Professionnel des Bitumes (GPB) où il intervient
dans le cadre d’une Commission Sécurité. En 2003, le GPB a lancé une campagne
d’audits des sites clients en matière de bitumes afin d’établir un relevé statistique du
niveau d’installation de douches de sécurité, de pompes d’aspiration, etc. Renouvelée
en 2007, cette opération donne lieu à la diffusion d’informations au niveau des
responsables nationaux notamment l’USIRF… En plus d’être un moment privilégié
de partage et d’échange sur la sécurité des installations de nos clients, ces audits
permettent de dresser un état des lieux et assurer un suivi entre 2000, 2003 et bientôt
2007. Grâce à ces présentations, les responsables sont sensibilisés aux améliorations
nécessaires à apporter sur leurs installations. Nouveauté pour cette année, si des non
conformités engageant la sécurité des opérations sont identifiées sur un site, une
lettre à en-tête du GPB sera envoyée au site pour l’inciter à corriger la situation.
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L A RO U T E E T S E S M É T I E R S
QUATRE TRAJECTOIRES DE FEMMES
DANS LES MÉTIERS DES TRAVAUX PUBLICS
Cela reste une évidence : les métiers du bâtiment et des travaux
publics sont majoritairement occupés par des hommes.
Les femmes représentent 9 % des effectifs salariés et occupent
10 % des postes de cadre dans les travaux publics.
Sur les chantiers, elles ne seraient plus que 1,2 %.
Alors que le Syndicat National des Travaux Publics lance une
campagne d’information destinée à faire découvrir ses métiers
aux jeunes, femmes et hommes confondus, la Fédération
Française du Bâtiment parie sur l’embauche de 30 000 femmes
d’ici 2010. Comment les femmes, qui font donc encore figure
d’exception, vivent-elles leur métier dans l’univers encore
très masculin des travaux publics ?
MARTINE BOURDON, PDG DE COLAS NORD PICARDIE
« J’ai toujours travaillé chez Colas », raconte Martine
Bourdon, aujourd’hui PDG de Colas Nord Picardie,
filiale du groupe Colas. Après une formation classique d’ingénieur
ESTP, elle débute en 1981 comme chef de chantier, puis devient
conductrice de travaux, chef de secteur et chef de centre, avant de
gérer une des filiales du groupe. Directrice d’exploitation au siège en
2002, elle est nommée présidente à la fin de l’année 2005.
Ce n’est pas simple d’être chef de chantier, notamment parce qu’il y
faut une bonne condition physique et être en mesure « de donner
des coups de main aux compagnons », poursuit Martine Bourdon.
Il faut aussi aimer créer : « cela commence par un champ, puis le
projet s’élabore avant de devenir une route, deux ou trois mois
plus tard ». Quoi qu’il en soit, les qualités relationnelles peuvent être
l’un des avantages d’une femme. « Il y a vingt-cinq ans, nous devions
probablement démontrer nos compétences beaucoup plus rapidement
que les hommes. Nous sommes plus
observées et testées qu’eux. Mais il
faut rester simple, ne pas avoir peur
des positions nettes et franches, et dès l’instant où l’équipe vous fait
confiance… ».
Elle n’aurait pas pu avancer professionnellement de la même manière
sans toutes ces expériences de terrain. « Ce n’est pas un plus, c’est
indispensable. Il s’agit de la culture du métier », analyse-t-elle. Malgré
l’augmentation du nombre de femmes, elle trouve qu’elles sont
encore trop rares dans les services d’exploitation.
Par contre, concilier famille et vie de chantier, reste un point très
sensible dans l’évolution de carrière. Mais pas de favoritisme féminin
dans le recrutement chez Colas Nord Picardie, « Mon choix final
s’opère toujours sur des critères de compétences et de possibilités
d’évolution », ajoute Martine Bourdon. Toutefois, l’arrivée des femmes
dans nos métiers se fait progressivement. Il s’agit désormais d’une
avancée durable.
« L’ARRIVEE DES FEMMES DANS NOS METIERS SE FAIT PROGRESSIVEMENT
MAIS IL S’AGIT DESORMAIS D’UNE AVANCEE DURABLE. »
« Ce n’est pas par vocation », reconnaît-elle, mais par le hasard des
concours présentés à la fin de ses classes préparatoires qu’elle
intègre l’ESTP où elle choisira la spécialité d’ingénieur géomètre.
« Je voulais surtout pouvoir travailler en extérieur », précise-t-elle
encore. D’abord recrutée pour travailler en bureau d’étude « parce
qu’à cette époque-là, on n’imaginait pas les femmes sur le terrain »,
elle demandera très vite à rejoindre l’exploitation. « Je suis vraiment
entrée dans le métier à ce moment-là, lorsque j’ai aussi découvert la
spécificité des techniques à utiliser ».
MARTINE NOËL,
CHEF DE POSTE D’ENROBÉS
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« Je m’occupe du planning de production, de la fabrication et de la qualité
des enrobés que nous utilisons sur les chantiers », explique Martine
Noël, chef de poste d’enrobés pour la société vosgienne Trapdid. Avec
ses trois collaborateurs, et le soutien du service matériel de l’entreprise,
elle fournit en moyenne 90 000 tonnes d’enrobés chaque année.
« LES TECHNIQUES ROUTIÈRES, COMME LA
Titulaire d’un baccalauréat chimie, elle est devenue chef de poste
« par hasard ». Elle raconte : « Il y a plusieurs années, j’ai été embauchée
par une entreprise de travaux publics pour effectuer des contrôles de
carrière et de fabrication d’enrobés en laboratoire. Mais j’ai aussi appris à
faire fonctionner la centrale qui se trouvait sur le site, ce qui m’a permis
CÉLINE LACHET, RESPONSABLE D’EXPLOITATION À LA DDEA
Céline Lachet est responsable d’exploitation
au Parc routier de la Direction Départementale
de l’Équipement et de l’Agriculture du
Loir-et-Cher. Ses missions : organiser et gérer
l’ensemble des travaux neufs et d’entretiens
routiers sur chaussées, mise en œuvre
d’enrobés, d’enduits de surface, pose de
signalisation horizontale ou de glissières
de sécurité. A ses côtés, deux adjoints et
une équipe d’exploitation de
trente cinq à cinquante agents,
selon les saisons et l’ampleur des
tâches à réaliser. Mais elle est aussi
chargée de la gestion financière du service,
de la rédaction des appels d’offres, de proposer
des investissements en matériel. Ses clients :
le département, dans une moindre mesure
l’État ou les communes. Son équipe est alors
mise en concurrence.
« C’est un peu comme si j’étais à la tête d’une
petite entreprise de travaux publics, mais
dans un cadre administratif, remarque Céline
Lachet. J’occupe une position intermédiaire
entre le chef d’agence et le conducteur de
travaux ». Le matin, elle répartit le travail,
le soir les chefs d’équipe lui rendent compte
de l’avancée des chantiers, des besoins pour
le lendemain. Ce métier est une vocation.
« Depuis mon arrière-grand-père, un membre
de ma famille travaille dans les travaux
publics. Toujours des hommes, une règle à
laquelle j’ai fait exception ». Après, il y a eu
les circonstances : études de génie civil,
difficultés à intégrer une entreprise privée
pour une femme sans expérience professionnelle, puis un concours réussi qui lui permet
d’entrer à l’Equipement, « seule femme sur
là pour effectuer un travail
et je le fais », poursuit-elle
avant d’ajouter qu’elle trouve qu’une route
est quelque chose de magnifique. « Dans
notre métier, nous construisons et rendons
service aux gens afin qu’ils aient du plaisir à
circuler et qu’ils puissent le faire en toute
sécurité. J’ai le sentiment d’être utile tout en
alliant passion et travail. J’aime les questions
« AUJOURD’HUI MES COLLÈGUES ME CONSIDÈRENT COMME LEUR ÉGALE.
JE SUIS LÀ POUR EFFECTUER UN TRAVAIL ET JE LE FAIS. »
douze inscrits ». Trois ans plus tard, elle
devient chef d’exploitation. Les travaux
publics, « un milieu très masculin et très
difficile, moralement et physiquement.
Avec mes 1 m 57 et mes 45 kg, j’ai l’air d’une puce
à côté de montagnes. Je ne peux m’imposer
ni par mon physique, ni par ma voix, alors je
suis à l’écoute de ceux qui m’entourent ».
Malgré ces difficultés, Céline Lachet aime
cet environnement où la franchise autorise
une saine ambiance de travail. « J’ai eu à faire
mes preuves pendant longtemps. Je pense
qu’on autorise moins d’erreurs à une femme,
jeune en plus, mais aujourd’hui mes collègues
me considèrent comme leur égale. Je suis
et les détails techniques, chercher à les mettre en œuvre en fonction des besoins ».
Une femme dans le milieu des travaux publics ?
« Je pense que nous abordons les situations
et les relations différemment, que nous
apportons une touche plus… féminine.
Je suis la première à leur proposer des
aménagements d’horaires en cas de grande
chaleur, je veille à ce qu’ils aient de l’eau et
de la crème solaire ou par temps de neige,
des barres de céréales en plus des réserves
de carburant. Je sais aussi bien leur dire
quand je suis contente de leur travail, et
quand je pense qu’ils auraient pu faire un
petit effort ».
ELENA VACCAROSSA, RESPONSABLE MARKETING SHELL BITUMES
« Italienne, je suis venue il y a dix ans suivre une année universitaire à
Paris Dauphine grâce au projet Erasmus. Après avoir terminé mes
études d’économie et de commerce en Italie, j’ai eu envie
de revenir vivre et travailler à Paris », raconte Elena Vaccarossa,
responsable marketing Shell Bitumes pour la France et le Benelux
depuis le début de l’année. Elle découvre le BTP en devenant
responsable marketing export d’une multinationale suisse de produits
chimiques et bitumineux, notamment des produits d’étanchéité
pour le bâtiment. « Ces premiers mois à Shell Bitumes sont passés
très vite, dit-elle, car Shell est un univers très grand et complexe à
découvrir. Le travail est passionnant et le marché des bitumes est très
intéressant. J’ai pu intégrer très facilement l’équipe Shell Bitumes à la
fois jeune, dynamique et très professionnelle, dans une ambiance très
sympathique et agréable ». Son poste et ses missions dans une
grande société, et dans un contexte international, l’enthousiasment
beaucoup : elle se sent « marketeuse » dans l’âme et vraiment à
l’aise dans l’univers des travaux publics. « Economiste et non pas
technicienne de formation, j’ai toujours été passionnée par le
génie civil et je suis ravie de pouvoir mettre mes
compétences à ce profit. ». Très sensible aux
questions environnementales dans sa vie personnelle, elle espère
pouvoir parvenir à mieux faire connaître les produits qui participent
au développement durable, notamment les Basse Température et le
procédé WAM Foam®. Il lui semble que Shell a peut-être été une des
premières multinationales à comprendre que le travail d’une femme
« NOS CLIENTS NE SONT PLUS SURPRIS D’AVOIR
UNE INTERLOCUTRICE EN FACE D’EUX. »
pouvait avoir la même valeur ajoutée que le travail d’un homme.
« Aujourd’hui, je n’ai en tout cas pas le sentiment que l’univers du
bitume est un univers uniquement masculin. De nombreuses femmes
travaillent chez nous et c’est tout à fait naturel, y compris pour nos
clients que cela ne surprend plus du tout », ajoute Elena Vaccarossa,
avant de conclure : « D’ailleurs, des femmes occupent bien des
fonctions d’Ingénieurs Régionaux Bitumes ».
■
FABRICATION OU LE CONTRÔLE, PEUVENT ÉGALEMENT INTÉRESSER LES FEMMES. »
d’acquérir cette compétence-là ». Si le monde des travaux publics est un
univers d’abord masculin, c’est parce que le travail est physiquement dur
sur les chantiers. Mais elle pense profondément que les techniques
routières, comme la fabrication ou le contrôle, peuvent intéresser les
femmes. « Il est passionnant de comprendre pourquoi, pour tel ou tel
chantier, on nous demande des formulations à partir de bitumes
spéciaux », développe encore Martine Noël. Sans compter qu’il s’agit
d’un travail d’équipe qui ne connaît pas de routine : « Il ne s’agit ni
d’un travail de bureau ni d’un travail à la chaîne. Dans les bitumes, il y a
toujours quelque chose à apprendre et à découvrir ».
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R & D E T I N N OVAT I O N S
SHELL GLOBAL SOLUTIONS :
LE QUOTIDIEN ET L’AVENIR COMME OBJECTIFS
En investissant dans ses centres de Recherche et de Développement, Shell met tout en œuvre
pour apporter des réponses pratiques et concrètes aux évolutions du marché des bitumes et
aux besoins de ses clients. Si l’assistance technique accompagne les réalisations quotidiennes sur
les chantiers, les grandes innovations se préparent le plus en amont possible, dans le secret de
laboratoires aux équipes très performantes.
« Shell Global Solutions
fonctionne comme
consultant pour Shell
Bitumes, en Recherche
et Développement, ainsi
qu’en assistance technique », explique Chantal
Chantal Soubigou
Soubigou, chef de projet
sur les émulsions de bitumes au Centre de
Petit-Couronne, près de Rouen. Shell Bitumes
possède deux autres centres de Recherche et
Développement, l’un à Kuala Lampur en
Malaisie, l’autre à Nottingham, en Angleterre.
A Petit-Couronne, une trentaine de personnes,
dont une dizaine de chefs de projets,
travaillent sur des questions liées aux
bitumes, « au sein d’équipes très accueillantes
et dans un excellent état d’esprit ». La R&D est
répartie sur trois départements travaillant
respectivement sur les liants, les enrobés et
les procédés de fabrication. « Nous sommes
mandatés par la Direction du marketing qui
nous commande des travaux de recherche et
nous alloue des budgets en début d’année »,
poursuit Chantal Soubigou. Les projets à court
terme visent le développement de produits,
l’amélioration de formulations existantes en
lien avec les performances des produits. Ils
concernent aussi l’approbation des bruts pour
l’obtention de bitumes de qualité. A plus long
terme, la recherche est destinée aux innovations, tout particulièrement sur les propriétés
que l’on pourrait attendre de la route du futur
ainsi que dans les domaines de l’environnement
et de la sécurité, et notamment des produits
Basse Température. « Les projets doivent
aboutir dans les un, deux ou trois ans, en
fonction de leur degré de priorité ».
Des rencontres en juin et décembre sont des
moments d’échanges privilégiés avec les
sponsors qui viennent s’ajouter aux relations
régulières avec les équipes des autres centres,
responsables, elles aussi de leurs propres
projets. Le centre de Kuala Lampur accompagne
l’assistance technique en Asie, celui de
Nottingham l’Europe du Nord, tandis que PetitCouronne se charge de l’Europe du Sud.
Une répartition géographique qui permet
d’être très réactif et de comparer questions et
problèmes rencontrés. « L’assistance technique
est une forme de développement de produit à
très court terme pour répondre à des situations
extrêmement concrètes, souligne encore
Chantal Soubigou. « J’aime la recherche en lien
avec le terrain. Il ne peut y avoir d’innovations
sans une excellente connaissance des applications pratiques en matière de bitumes ».
SÉCURITÉ RIME AVEC ENVIRONNEMENT
AVEC LE MEXPHALTE C LT
Le Mexphalte C LT, nouvelle appellation du Mexphalte C P1 Basse Température,
est un produit de très haute qualité technique qui permet de réduire les températures
d’enrobage et d’application. En plus de ces avantages environnementaux, il permet
d’augmenter la sécurité de circulation : il était donc tout naturel que ses coloris
revêtent les pistes cyclables des Bouches-du-Rhône.
Dans le cadre de son schéma départemental d’aménagement routier,
le Conseil Général mène, depuis plus de quinze ans, une politique
volontariste en matière de pistes cyclables. Ainsi, Eurovia Méditerranée
et le Poste Meyrargues Durance Enrobés, en partenariat avec Shell
Bitumes, ont réalisé depuis le début de l’année 2007 plusieurs kilomètres
de nouvelles pistes cyclables. À la Ciotat, sur la RD 559, 280 tonnes
d’enrobés colorés à base de Mexphalte C LT ont été utilisées, tandis que
300 tonnes l’étaient également à Gardannes, sur la RD 7.
Le Mexphalte C LT permet en effet d’obtenir très facilement des
espaces de circulation nettement différenciés, une meilleure lisibilité
des routes et des qualités d’adhérence, ou encore une luminosité
accrue. Il offre également des possibilités de création d’une très large
palette de couleurs, de la plus claire à la plus foncée, pouvant ainsi
s’harmoniser avec l’environnement urbain.
Sur les chantiers, le Mexphalte C LT améliore le confort des applicateurs
et contribue aux économies d’énergie. Ce produit de très haute qualité
technique est le seul bitume de synthèse permettant la réalisation
d’enrobés clairs ou colorés à basse température. Sa température
d’enrobage est de 130 à 150 °C, celle de mise en œuvre de 120 °C selon
les formulations employées, tout en conservant d’excellentes
caractéristiques de maniabilité. Grâce à lui, rayonnement thermique et
dégagements de fumée sont réduits. Son conditionnement, en vrac
mais aussi sous forme de galettes de 1 kg, permet d’autres économies :
les quantités utilisées s’ajustent précisément aux besoins.
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Revue éditée par la Société des Pétroles Shell - Direction Bitumes - Tél. : 01 57 60 61 00 - Fax : 01 57 60 62 99 - http://www.bitumes.shell.fr
Directeur de Publication : Carlos Maurer - Rédacteur en chef : Gaëlle Collos - Ont collaboré à ce numéro : Philippe Chenot, Pierre Peaudeau.
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