de la fdcuma - Le Paysan Tarnais

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de la fdcuma - Le Paysan Tarnais
LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007
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de la fdcuma
➜ HISTORIQUE ➜ SERVICES ➜ ORGANISATION ➜ DIVERSITÉ
LA FÉDÉRATION DÉPARTEMENTALE DES
CUMA FÊTE SES NOCES D'OR !
➜ Le 7 juillet prochain, la FDCuma fêtera ses 50 ans au Ségur. Un moment
unique pour faire la fête mais aussi faire le point sur le mouvement.
L
a Fédération départementale des Cuma du Tarn est
née le 12 mars 1957. 50
ans après l'agriculture a
bien changé. Mais les préoccupations sont bien les mêmes et
la FDCuma a gardé son objectif
de départ. Tout au long de ce
demi-siècle d'existence, elle a été
un catalyseur du mouvement et
a impulsé, partout où elle a travaillé, l'esprit de "solidarité militante".
Pour son 50ème anniversaire, la
fédération a décidé de réunir toutes les personnes qui ont permis
au mouvement de se développer
et d'évoluer, depuis le commencement, dans les années 1940
jusqu'à la génération des jeunes
agriculteurs d'aujourd'hui, qui
participent à la vie des Cuma.
Ces "noces d'or" seront célébrées samedi 7 juillet à la salle
des fêtes du Ségur. Le lieu choisi
n'a rien d'anodin. La Cuma des
Eleveurs de la région du Ségur
fait partie des premières créées
dans le Tarn, en 1946. C'est une
Cuma vivante et dynamique qui
incarne bien les valeurs du mouvement coopératif. L'anniversaire
de la FDCuma sera l'occasion
d'inaugurer le nouveau hangar
de la Cuma. Parmi les invités et
intervenants lors de cette journée, on trouvera notamment
Jean-Marc Pastor, maire du
Ségur et sénateur. Son grand-père
a été un acteur important de la
Zoom sur…
sion d'organiser une table ronde
avec la participation "d'experts"
sur le thème de l'engagement solidaire et du passage de témoin
entre les générations.
Un diaporama commenté présentera 50 ans de coopération agricole.
création de la Cuma il y a 60 ans.
La fête devrait recevoir environ 200 personnes, avec deux
grandes parties d'animation.
L'histoire du mouvement
Le cœur de l'animation portera sur la présentation d'un historique du mouvement tarnais et
de la Fédération départementale.
Un diaporama commenté présentera 50 ans de coopération
agricole. Des témoins importants
des grandes étapes du développement des Cuma interviendront.
L'objectif est bien de montrer la
diversité des acteurs qui ont participé et qui participent encore à
la vie des coopératives (professionnels, salariés, élus locaux,
ancien DDAF, conseillers agricoles…) et de mettre en avant les
liens étroits entre les évolutions
du mouvement et celles de l'agriculture en général. Le bio, le
tabac blond, les activités ensilage
et drainage départementales, la
micro-informatique (souvent à
l'origine de nombreuses coopératives dans les années 1980), la
politique des groupes tracteurs,
le salon Plein champs de Puygouzon, les actions de revendications
syndicales, et, aujourd'hui, les
énergies renouvelables. "Il s'agit
de donner quelques perspectives
en se posant l'espace d'une journée
à un moment charnière. 50 ans,
c'est la force de l'âge pour un
homme. C'est aussi le moment de
remercier les femmes et les hommes qui ont bâti ce mouvement.
Lors de cette journée, nous nous
ouvrons également aux regards
extérieurs, pour ne pas rester dans
son microcosme et avoir une
vision différente " explique le pré-
sident de la FDCuma du Tarn
Jean-Luc Canteloube.
Parmi les intervenants qui
viendront témoigner et permettre à des réflexions de s'engager
sur le mouvement, on notera la
présence de Jean-Louis Vincq,
professeur à Toulouse qui a écrit
plusieurs ouvrages et études sur
le sujet dont " Intérêts individuels
et actions collectives au sein des
groupes d'agriculteurs : l'exemple
des Cuma du Tarn " en 1995. Il
dressera le profil des adhérents
aux Cuma tarnaises au fil du
temps en prenant en compte les
évolutions de l'agriculture et les
réponses apportées par la coopération aux agriculteurs.
Une table ronde
L'anniversaire de la FDCuma
du Tarn sera également l'occa-
François Purseigle, sociologue
apportera son regard sur les évolutions actuelles, l'implication
des nouvelles générations et les
tentatives du mouvement Cuma
et d'autres OPA pour favoriser
cet engagement, Jean-Marc Pastor apportera un témoignage
local sur les pionniers des Cuma.
Bernard Mondy, professeur à
l’Enfa et ancien des Civam,
apportera son regard sur la coopération et ses apports dans
l’agriculture de Midi-Pyrénées.
Didier Roméas, directeur de la
Cramp (Chambre régionale
d'agriculture de Midi-Pyrénées)
abordera les enjeux en terme de
politiques publiques et le rôle du
mouvement Cuma pour s'adapter aux changements de l'agriculture.
Enfin, Jean-Pierre Carnet, président de la FNCuma, élargira le
champ d'action des Cuma en
ouvrant le débat au niveau national et européen.
La dernière partie sera l'occasion pour tous de fêter comme il
se doit les 50 ans de la Fédération des Cuma du Tarn avec expophoto, café théâtre et soirée dansante avec repas.
A. RENAULT
L'interview de Jean-Luc Cantaloube, président de la FDCuma du Tarn
nombreux projets dans les
cuma locales. Ce tournant
pour le mouvement a
donné les grandes lignes à
suivre pour les années à
venir. "
■ Vous êtes arrivé à la tête
de la FDCuma du Tarn en
1997. Quel était le
contexte à l'époque ?
J-L. Cantaloube : " Je suis
arrivé à un moment fort, au
lendemain du salon Plein
champs de Puygouzon. De
cet événement, est né une
forte dynamique sur le territoire avec d’importants
investissements et de
■ En dix ans, comment
avez-vous vu l'évolution du
mouvement au niveau
départemental et quels ont
été les grandes orientations de la Fédération ?
J-L.C. : " Nous avons vu se
développer une certaine
lourdeur administrative au
cours de ces années. L'un
des points positifs concerne
l'opportunité des emplois
jeunes. La Ffédération a
créé 6 postes et je suis fier
d'avoir présidé le conseil
d'administration qui a pris
ces décisions. Ce nous a
permis de bénéficier de
nombreuses compétences
pour répondre aux questionnements des Cuma
notamment en ce qui
concerne l'environnement.
Nous avons lancé le
programme de récupération
des bâches plastiques, des
travaux sur la maîtrise de la
pulvérisation puis un travail
complet sur les énergies
renouvelables, devenu
aujourd'hui un projet départemental. "
■ Pressentiez-vous les
orientations actuelles du
mouvement et les demandes des adhérents ?
J-L.C. : " On pressentait que
les préoccupations liées à
l'environnement étaient
prioritaires car nos adhérents développaient déjà au
niveau local de nombreuses
idées. C'est sans doute la
plus grande force du mouvement des Cuma : la
mutualisation des idées et
une réflexion très poussée
sur tous les sujets.
L'approche collective a
toujours une longueur
d'avance ! "
■ Quels sont vos projets
pour les mois et les années
à venir ?
J-L. C. : "Nous allons continuer à travailler avec les
agriculteurs sur tout ce qui
touche notre métier de
base : la réduction des charges de mécanisation. Nous
serons également toujours
en veille sur ce qui reste en
pointe dans la réflexion de
groupe. Malheureusement
nous devons aussi faire face
à une réalité et à un
contexte difficile. Nous
devrons donc nous adapter
tout en accompagnant au
mieux les adhérents. Nous
travaillerons également à
continuer la reconnaissance
engagée de notre mouvement par la profession et les
partenaires. Il faudra encourager les relations
intergénérationnelles qui
ont commencé avec succès
au niveau des cuma. C'est
un point primordial pour
l'avenir du mouvement. "
PROPOS RECUEILLIS
PAR A. RENAULT
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LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007
.Historique . RETOUR SUR L'ÉVOLUTION DES CUMA DEPUIS 50 ANS
➜ 50 ans d'engagement solidaire au service de l'agriculture tarnaise, de la création aux enjeux actuels.
ien avant les statuts Cuma de
1945, l'accès à la mécanisation a toujours imposé aux agriculteurs de s'organiser en groupes pour partager les coûts et
réaliser leurs travaux. Le Tarn ne
fait pas exception à la règle. Les
coopératives de culture agricole
et les syndicats de battage voient
le jour entre les deux guerres. Au
sortir de la Grande Guerre, les
bras font en effet défaut dans les
campagnes, et certains matériels
de récolte et outils agraires sont
trop coûteux pour une majorité
de petits paysans. Ces structures
permettent déjà un investissement en commun et une utilisation collective de matériels dont
l'achat individuel n'est pas permis à la petite exploitation familiale. En 1939, il existe dans le
Tarn 320 syndicats communaux
de battage pour 360 communes.
B
Les origines du
mouvement Cuma tarnais
(1945-1957)
La première Cuma du département du Tarn voit le jour à Boissel, sur la commune de Gaillac,
en 1945. De 1945 à 1950, les créations de Cuma vont surtout se
concentrer sur le Gaillacois et la
vallée du Tarn avec l'activité viticole comme moteur. La Cuma de
Cahuzac-sur-Vère compte 60
adhérents au départ, elle en
comptera jusqu'à 120. Elle dispose d'un tracteur Caterpillar et
d'une grosse charrue à balance
destinée à défoncer les vignes et
à labourer en terreforts. Le matériel a été acheté en Belgique dans
un surplus américain financé par
le plan Marshall.
Le souffle reprend après 1955
avec la loi qui attribue 15 % de
subventions aux Cuma. Des
Cuma se constituent pour permettre l'achat à plusieurs d'une
moissonneuse-batteuse.
La
Cuma de Lacapelle-Ségalar dans
le nord du département est créée
en 1957. Les anciennes structures s'adaptent. La taille importante de ces premières Cuma permettent aux petits propriétaires
familiaux modernistes du Gaillacois et du Ségala et aux
métayers du Lauragais de s'affranchir de la tutelle des grosses
exploitations rentières.
Les fondateurs du
mouvement (1957-1975)
La FDCuma du Tarn est créée
en 1957 et rassemble 15 de ces
coopératives. L'assemblée a été
convoquée par Edouard Astoul,
Président de la Cuma de Montdurausse, avec l'assistance de la
Direction des Services Agricoles
(DDA de l'époque). Manifestement, ce sont les Cuma récentes
qui impulsent le mouvement et
dynamisent la Fédération, celles
constituées de petits paysans,
propriétaires indépendants. C'est
l'un des leurs, Aimé Cathala de
Puygouzon, qui est porté à la présidence.
La dynamique est très forte,
29 Cuma sont recensées en
février 1959.
En février 1960, Jean Cros, un
viticulteur de la Cuma de Cahuzac, est élu à la présidence de la
FDCuma. Le centre de gravité est
encore le Gaillacois.
De 1959 à 1961, c'est le
marasme. Les aides aux Cuma
sont supprimées. En 1961, seules
2 d'entre elles ont, au 14 novembre, versé leur cotisation. Mais
l'Etat remet en vigueur l'aide de
15 % et autorise des prêts spéciaux à 3 %. Le Conseil Général
accorde 15 % de subventions au
renouvellement des matériels. Le
mouvement s'étend dans le Lauragais. Une taille plus petite des
collectifs, le remplacement du
tracteur-charrue par la moissonneuse-batteuse caractérise la
nouvelle phase. Au niveau régional et au niveau national, le mouvement Cuma se développe. Dans
le Tarn, ce sont surtout les autres
formes associatives qui essaiment, notamment la copropriété.
A la fin des années soixante,
le déclin des vieilles structures
équilibre le renouveau timide
amorcé par des Cuma plus petites, centrées sur les semis, l'ensilage, la récolte de fourrage et
l'épandage du fumier. Le mouvement s'étend sur les zones d'élevage du sud du département. Les
adhérents sont pour beaucoup
des éleveurs, jeunes et modernistes dont les leaders sont issus de
la JAC. Les liens avec les instances départementales de la profession reconnue et dominante,
plutôt céréalière et viticultrice,
ne sont pas très forts. Après l'élection de Roger Fédou, en 1969, à
la tête de la FDCuma, le fossé
s'élargit. C'est un métayer du Puylaurentais, dont la coloration
politique communiste est connue.
En 1975, un animateur est
embauché. Seulement cinq
Cuma sont à jour de leur cotisation. La journée de démonstration de matériels de curage et de
débroussaillage à Appelle, attire
2000 visiteurs, en même temps
qu'elle renfloue un peu les cais-
ses de la Fédération. Le mouvement repart manifestement. Ces
années marquent l'indépendance
et la volonté de pluralisme de la
FDCuma.
Un réseau en expansion,
qui se structure et innove
(1975-1996)
Il y a en 1975, 19 Cuma actives. En 1980, les premières aides
régionales sont attribuées et
consolident les aides départementales. En 1982, c'est l'accès
aux prêts bonifiés. Le réseau
connaît un formidable développement dans la décennie 80. Il
compte 109 Cuma en 1984, 145
en 1990. Le projet est d'installer
une Cuma par commune.
A partir de 1975, le Conseil
général soutient la Fédération
départementale. L'équipe technique s'étoffe jusqu'à atteindre 6
emplois en 1994.
L'opération paille est la première action de solidarité de
grande ampleur du mouvement
tarnais, organisée pour lutter
contre les conséquences de la
sécheresse de 1976. Jean-Marie
Rey, jeune président de la Cuma
de Bagas-Agout, est chargé d'organiser l'opération : pressage,
mais aussi collecte, transactions
et expéditions. L'opération
démontre la capacité du réseau
à se mobiliser et concourt à
mieux faire connaître les Cuma
et leur Fédération renaissante.
En 79, la mise en place de la
Cuma départementale autour du
drainage et de l'ensilage contribue à la relance. Elle est organisée en branches d'activité. Les
ensileuses sont mises à disposition puis cédées progressivement
à des groupes locaux.
Sur le même schéma, la branche agri-bio est créée en 1987
pour accompagner des adhérents
de Nature et Progrès qui s'associent pour créer une unité de
triage et de conditionnement à
Salvagnac. L'activité se développe, puis évolue vers la mise
en place d'une coopérative.
A la fin des années 80, les activités de transformation structurent des groupes d'agriculteurs
organisés en vente directe. Les
ateliers en Cuma sont parfois
amenés à évoluer : régie intercommunale de Beauvais-sur-Tescou, Sica de Vaour.
En 1990, la journée départementale de Lombers consacre la
dynamique départementale des
groupes tracteur. Le slogan est :
"gagner 1000 francs par ha et par
an !". La "triade" tracteur-hangarsalarié est mise en avant. En
1993, un partenariat avec la MFR
de Bel-Aspect permet d'organiser l'embauche en Cuma de 7 jeunes en contrat de qualification.
C'est le départ de l'emploi par-
tagé en Cuma qui accompagne
la diminution de la main d'œuvre familiale sur les exploitations.
En 1989, un jumelage s'instaure entre la FDCuma et le syndicat de gestion agricole de
Rimouski au Québec. Les échanges seront réguliers, des liens permanents se tissent qui aboutiront
à la naissance des premières
structures de l'autre côté de l'Atlantique.
En 1995, le décès de François
Serralbo, directeur de la FDCuma
depuis 1987, est un profond traumatisme. Il incarnait à la fois le
professionnalisme, le dynamisme
et l'âme de la Fédération.
En 1996, le Salon de Puygouzon reçoit 30.000 visiteurs. L'événement est une vitrine éclatante
du mouvement Cuma régional et
une réussite incontestable pour
la Fédération départementale.
Le défi de l'agriculture
durable (1996-2007)
A la fin des années 90, six
emplois jeunes sont créés à la
Fédération départementale qui
comptera 11 emplois en 2004 (9
en 2007). Le conseil machinisme
s'installe durablement en étroit
partenariat avec la Chambre
d'agriculture. L'accompagnement de l'agriculture durable
s'amorce avec le démarrage de
nouvelles activités : banc d'essai
des pulvérisateurs, accompagnement des techniques culturales
simplifiées (travail du sol), promotion de la pratique d'enfouissement des lisiers, développement des énergies renouvelables
à la ferme, organisation du
réseau de collecte et de recyclage
des plastiques agricoles usagés.
La Cuma départementale Tera
(Tarn énergies renouvelables en
agriculture) est créée en 2005
autour de 2 activités : production
d'huile végétale pure et de plaquettes forestières.
J. A.
Zoom sur…
Une presse à huile en poste fixe dans le Tarn
Après une expérience réussie dans le Tarn et Garonne
un projet de presse fixe est
en cours dans le département. La Cuma Tera,
accompagnée par la
FDCuma, porte le projet
d'une unité de pressage fixe
en partenariat avec la chambre d'agriculture, les
coopératives tarnaises, les
collectivités territoriales et
l'Institut français des huiles
végétales pures.
L'organisation concrète
L'agriculteur apporte ses
graines (colza ou tournesol)
à son organisme stockeur
habituel, commande le pres-
sage des graines et récupère
l'huile et le tourteau gras à
l'unité de pressage. L'unité
de pressage est installée sur
le site d'un organisme stockeur qui l'approvisionne en
graines de qualité standard.
Afin de limiter le transport
de graines sur le département et de réduire les frais
de la filière, tous les organismes stockeurs s'entendent
sur une organisa- tion inter
coopératives et procèdent
par compensation (échanges
sous forme papier).
L'installation de l'unité de
production est envisagée
près d'Albi, à proximité des
éleveurs, principaux utilisa-
teurs de tourteaux.
L'équipement
Le fonctionnement se fait en
continu, avec une gestion
automatisée sous la surveillance d'un salarié quelques
heures/semaine avec :
■ Une presse pour l'extraction de l'huile
■ Un système de décantation filtration pour
l'épuration de l'huile
■ Un stockage de l'huile et
du tourteau
■ Un système de distribution de l'huile.
Si le projet vous intéresse,
contactez la FDCuma au
05.63.48.83.14.
LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007
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.Services . LA CUMA DRAINAGE À LA POINTE DE LA TECHNIQUE
➜ Depuis 1980, les équipes de la Cuma drainage restent au service de ses adhérents pour des travaux variés
ean-Claude Caussé, directeur
de la Cuma drainage et aménagement rural nous présente sa
structure et les services qu'elle
propose à ses adhérents.
J
Le drainage
Depuis 27 ans, la Cuma propose son activité pour les chantiers de drainage agricole. Plus
de 13 000 ha ont déjà été drainés
depuis sa création, pour un total
de 25 000 ha drainés dans le
département.
Polyculture, élevage, viticulture, arboriculture, céréaliers,
toutes les productions ont été
concernées par les grands travaux de drainage des années 8090.
"Depuis la sécheresse, l'activité
diminue, mais pour une année
comme celle-ci, à la moisson, les
parcelles drainées font la différence. C'est un investissement coûteux mais qui reste rentable, surtout avec l'augmentation des prix
des céréales. Actuellement nous
drainons 250 ha par an, deux fois
moins que dans les années 90
mais le besoin reste encore important et c'est aussi un service à nos
adhérents !" déclare Jean-Claude
Caussé.
L'épandage
Depuis 2004, une activité
d'épandage d'effluents par injection directe a été mise en place.
Avec une cuve de 13 m3, le matériel a une bonne autonomie sans
recharge. Il est utilisable aussi
bien sur prairies (enfouisseur à
disques) que sur terres cultivées
(enfouisseur à socs). Ce type d'enfouissement est particulièrement
intéressant pour mieux valoriser les lisiers et dans les techniques culturales simplifiées
comme le semis direct par exemple. Pour le directeur de la Cuma
"le début de cette activité a été un
peu difficile mais les volumes
épandus ont augmenté régulièrement avec l'acquisition de la maîtrise technique. Le nouveau matériel (nouveau Terra-Gator), plus
performant et disponible en septembre, va encore nous permettre
de développer nos actions sur ce
type de travaux."
Les autres activités
Depuis 2000, la Cuma est également équipé pour la plantation
de vignes (greffés-soudés en racines entières ou en pots : environ
200 ha annuels), de haies ou de
Le Terra-Gator de la Cuma drainage avec un enfouisseur à disques pour prairies
fruitiers. "Nous disposons d'un
tracteur et d'une planteuse équipés d'un guidage GPS qui nous
fait encore gagner dans la précision de plantage. Nous travaillons
sur les départements du Tarn,
Aveyron, Aude, Hérault et les Pyrénées-Orientales" précise JeanClaude Caussé.
Pour les aménagements fonciers, les activités vont du curage
de lac jusqu'à l'arrachage de bois
en passant par le nivellement.
Depuis 4 ans, la Cuma répond
également à la forte demande de
mise en place de fosses à lisier.
"Nous restons attentifs aux
demandes de nos adhérents pour
pouvoir répondre à des sollicitations ponctuelles comme pour les
fosses de stockage d'effluents dans
le cadre de la mise aux normes des
exploitations par exemple. Notre
savoir faire et connue et reconnue
par le bouche à oreille. Le plus
important dans ce type d'activités
très techniques c'est d'avoir de très
bons opérateurs. De toute façon,
actuellement, en France, les activités de drainage n'ont lieu que là
ou il y a des Cuma, c'est important de conserver ce type de prestation pour conserver un service
varié sur le département !"
J. ANDURAND
.Organisation . LA RESPONSABILISATION DES ADHÉRENTS
➜ Entre plantation de vignes et moisson, le président de la Cuma Lapeyrière, Francis Terral, témoigne
a Cuma Lapeyrière, fondée en
1950, est l'une des plus anciennes du département. Francis Terral, son président nous explique
les secrets de sa longévité et de
sa bonne santé financière.
A l'origine axée sur le battage
et le labour, l'activité de la Cuma
s'est peu à peu dégradée jusque
dans les années 1970. Selon Francis Terral, "cette période euphorique pour l'agriculture explique les
investissements personnels des
exploitants pour acquérir du matériel en propriété. La vie de la Cuma
s'en est bien sûr ressentie ! " De
70 à 90, le matériel de la Cuma est
essentiellement des outils de services type broyeur, enfoncepieux…
En 85-86, la Cuma acquiert sa
première machine à vendanger.
Cette période marque le redémarrage avec l'acquisition d'un ordinateur en 1990 et la formation
d'un groupe tracteur et outils de
grandes cultures en 1991. Depuis,
c'est la croissance et dernièrement la stabilisation et la pérennisation des activités et des adhérents.
L
La pluriactivité
Le matériel à disposition est
varié : vendangeuse, effeuilleuse,
faucheuse, épandeur de fumier,
sous-soleuse, chargeur télesco-
Francis Terral dans le hangar de la Cuma Lapeyriere devant deux vendangeuses et un épandeur de fumier.
pique… Actuellement, la Cuma
dispose de 35 matériels pour 77
adhérents répartis en 3 principales familles de production : élevage, polyculture céréales et polyculture vigne. Les adhérents
disposent de surfaces de 20 à
130 ha et leur utilisation du matériel de la Cuma vont de 130 à
17 000 €. " Cette palette de matériels, c'est un des points forts de
notre Cuma. Cela permet de capter des adhérents dans toutes les
productions et surtout de les satis-
faire. Les petites exploitations ont
autant le droit de cité que les plus
grandes. Mais nous avons une
règle : chaque matériel doit se gérer
et se financer seul, on ne veut pas
de compensation et de calculs
d'apothicaires. Le matériel est
renouvelé régulièrement ce qui permet de conserver des bons prix de
reprises" indique le président.
La responsabilisation
Pour Francis Terral c'est la clef
de la réussite : "Nous essayons de
gérer notre Cuma comme une
entreprise sans pour autant
oublier les valeurs mutualistes.
Pas de laxisme ! Une gestion dynamique et responsable avec de la
poigne et un suivi rigoureux. Chaque matériel a son responsable
(entretien, révisions) et des groupes de travaux sont organisés par
production. On a vu trop de Cuma
couler à cause du manque de responsabilisation des adhérents et
donc du manque d'entretien du
matériel."
"La Cuma, c'est aussi un excellent moyen d'avoir des contacts
avec les collègues même si c'est
parfois pour pousser des coups de
gueule. Au moins les choses sont
dites. De toute façon, il est sûr que
cela favorise l'entraide et les rapports de proximité. Des valeurs
qui ont tendance à se perdre avec
le tissu des exploitations qui se
desserre. Cela demeure surtout un
outil très intéressant pour réduire
ses coûts de mécanisation. Mais
une bonne organisation des plannings est nécessaire. De toute
façon, il y aura toujours de la place
pour les entrepreneurs, nous avons
des activités complémentaires. "
“Pour finir, je voudrais saluer
l'action de la FDCuma, notamment notre animateur Patrick Nari
dont le rôle est prépondérant. Réactivité, conseils, montages de dossier, il est toujours disponible
quand le besoin s'en fait sentir.
L'action de Sylvain Saunal est également essentielle, à travers ses
conseils machinisme et sa veille
des nouveautés et leur évaluation
technique. Pour moi, ce sont deux
pions primordiaux pour le bon
fonctionnement des Cuma !"
conclut Francis Terral, avant de
sauter dans son pick-up pour s'attaquer à ses champs de colza.
J. ANDURAND
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LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007
.Diversité . LAUTREC : LA CUMA VOIT LA VIE EN (AIL) ROSE
➜ Cette Cuma départementale est l'une des plus récente. Rencontre dans un champ d'ail rose avec un adhérent.
a Cuma du Lautrecois a été
créée en 2002. Elle comptait
au démarrage de l'activité 9 adhérents, tous producteurs d'ail, la
religion du coin. " Nous nous
sommes regroupés pour sécher et
conditionner l'ail, explique JeanMarc Réquis, de Lautrec. Il s'agissait de faire une installation collective pour éviter les installations
individuelles qui sont trop coûteuses. " La Cuma a aujourd'hui
un engagement de 100 tonnes
d'ail. " Sur chacun des 200 " palox"
on trouve le nom de chaque adhérent, ce qui permet de suivre et différencier la provenance de l'ail.
Mais chaque adhérent garde également une partie de sa production en paquet chez lui ". La philosophie de la Cuma du
Lautrecois est affichée.
" On ne voulait pas que le hangar de la cuma soit installé chez
un adhérent. Il fallait un lieu neutre et nous avons trouvé un terrain sur la zone artisanale de Brenas ".
La Cuma dispose donc d'un
terrain arboré d'un hectare dont
elle est assez fière. " Chaque adhérent a une part sociale du terrain.
C'est important pour l'implication
des personnes et c'est aussi un
point fort d'avoir ce terrain dans
le patrimoine de la Cuma. Au
départ, il a été acheté par les 9
adhérents. " Autre avantage de ce
terrain, il a pris de la valeur et sa
revente en cas de coup dur serait
une bonne opération.
Eloigné des habitations, le
hangar qui a été construit sert au
séchage et au conditionnement
de l'ail. La soufflerie est bruyante
mais les habitations sont assez
éloignées.
En matière de séchage et de
conditionnement, la Cuma a un
matériel très complet et cherche
aujourd'hui à résoudre les problèmes de conservation suite à
l'équeutage de l'ail rose.
"Tous les adhérents du groupe
séchage et conditionnement sont
adhérents au syndicat et un adhérent fait de l'ail bio. Nous avons
aussi une production d'ail blanc
et de violet".
L
Un exemple
de diversification
En même temps que l'activité
de séchage, la Cuma a fait l'acquisition d'une arracheuse et
d'une équeuteuse ainsi que d'un
rouleau de 6 mètres. Le rouleau,
Le hangar de la Cuma est situé sur un terrain de la zone de Brenas à Lautrec. On y trouve une unité de séchage et de conditionnement de l'ail.
voilà une activité simple mais qui
fonctionne bien. " Nous réfléchissons pour en acheter un deuxième.
Tout le monde y trouve son compte
mais du coup ça serait plus pratique à gérer avec un autre rouleau. Il y a trop de kilomètres entre
les adhérents les plus éloignés. "
Un groupe tracteur a également vu le jour il y a 3 ans. " Il a
démarré avec 5 ou 6 adhérents et
avec un tracteur d'occasion. Le
but était d'avoir de la disponibilité rapidement et c'est le tracteur
d'occasion qui s'est imposé ". Le
semi-direct a également fait son
apparition dans la Cuma du Lautrecois. " Le semi- direct pur et dur
sans travail du sol s'est bien développé et plusieurs adhérents utilisent cette technique ".
Jean-Marc Réquis analyse l'activité de la Cuma qui compte
aujourd'hui un peu plus de 30
adhérents. " Chaque activité ne
représente pas une énorme révolution. Il s'agit souvent de soulager
physiquement notre travail et de
créer de l'entraide. Il n'est pas question non plus de créer une activité
mais plutôt de la compléter en
mutualisant, sans faire de concurrence par exemple à une autre
structure. " Un groupe s'est donc
créé autour de l'activité d'égoussage et d'égrenage d'ail. " A 6 ou
8, on égrène presque 30 tonnes et
pour bénéficier de ce matériel sans
concurrencer la Sica". Un bel
exemple de diversification d'activités en commun pour cette
cuma avec les différents groupes.
L'ail, s'il a donné les bases de la
coopération au niveau de l'utilisation du matériel agricole, a
laissé de la place pour d'autres
activités.
travaille en petits groupes. Nous
ramassons pendant que l'autre
groupe arrache chez un autre
adhérent. C'est une bonne organisation pour que tout le monde soit
satisfait des services apportés par
la Cuma ".
Bien plus encore qu'une coopérative d'utilisation de matériel
agricole, la Cuma du Lautrecois
a réussi à créer un lien social fort
sur le territoire. Elle a su s'intégrer dans le paysage local en s'appuyant sur un sentiment d'appartenance renforcé par le Label
Rouge et l'IGP. Le terroir comme
ciment agricole pour le matériel
et pour les hommes.
A. RENAULT
Des projets pour l'avenir
Loin de manquer d'idées, de
nombreuses réflexions sont en
cours notamment pour l'achat
d'une remorque-benne et sur des
projets à plus long terme comme
celui de la presse à huile. " Certains seraient prêts à sauter le cap
mais il faut encore voir. Ca semblait bien parti mais il faut bien
peser le pour et le contre, voir qui
est vraiment intéressé." On comprend que la Cuma ne veut rien
laisser au hasard et base son efficacité sur des réflexions posées.
Pas question de se lancer dans
un complément d'activité sans
avoir déterminer les besoins, et
les moyens humains et mécaniques à disposition.
Direction les champs pour la
fin de notre rencontre avec M.
Réquis. Nous sommes en pleine
période d'arrachage et de ramassage de l'ail rose. Jean-Marc
Réquis est aidé de son père et
d'un autre producteur voisin. "On
Ramassage de l'ail en botte dans un champ. La Cuma, c'est le partage
du matériel et la collaboration entre les producteurs.