de la fdcuma - Le Paysan Tarnais
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LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007 11 de la fdcuma ➜ HISTORIQUE ➜ SERVICES ➜ ORGANISATION ➜ DIVERSITÉ LA FÉDÉRATION DÉPARTEMENTALE DES CUMA FÊTE SES NOCES D'OR ! ➜ Le 7 juillet prochain, la FDCuma fêtera ses 50 ans au Ségur. Un moment unique pour faire la fête mais aussi faire le point sur le mouvement. L a Fédération départementale des Cuma du Tarn est née le 12 mars 1957. 50 ans après l'agriculture a bien changé. Mais les préoccupations sont bien les mêmes et la FDCuma a gardé son objectif de départ. Tout au long de ce demi-siècle d'existence, elle a été un catalyseur du mouvement et a impulsé, partout où elle a travaillé, l'esprit de "solidarité militante". Pour son 50ème anniversaire, la fédération a décidé de réunir toutes les personnes qui ont permis au mouvement de se développer et d'évoluer, depuis le commencement, dans les années 1940 jusqu'à la génération des jeunes agriculteurs d'aujourd'hui, qui participent à la vie des Cuma. Ces "noces d'or" seront célébrées samedi 7 juillet à la salle des fêtes du Ségur. Le lieu choisi n'a rien d'anodin. La Cuma des Eleveurs de la région du Ségur fait partie des premières créées dans le Tarn, en 1946. C'est une Cuma vivante et dynamique qui incarne bien les valeurs du mouvement coopératif. L'anniversaire de la FDCuma sera l'occasion d'inaugurer le nouveau hangar de la Cuma. Parmi les invités et intervenants lors de cette journée, on trouvera notamment Jean-Marc Pastor, maire du Ségur et sénateur. Son grand-père a été un acteur important de la Zoom sur… sion d'organiser une table ronde avec la participation "d'experts" sur le thème de l'engagement solidaire et du passage de témoin entre les générations. Un diaporama commenté présentera 50 ans de coopération agricole. création de la Cuma il y a 60 ans. La fête devrait recevoir environ 200 personnes, avec deux grandes parties d'animation. L'histoire du mouvement Le cœur de l'animation portera sur la présentation d'un historique du mouvement tarnais et de la Fédération départementale. Un diaporama commenté présentera 50 ans de coopération agricole. Des témoins importants des grandes étapes du développement des Cuma interviendront. L'objectif est bien de montrer la diversité des acteurs qui ont participé et qui participent encore à la vie des coopératives (professionnels, salariés, élus locaux, ancien DDAF, conseillers agricoles…) et de mettre en avant les liens étroits entre les évolutions du mouvement et celles de l'agriculture en général. Le bio, le tabac blond, les activités ensilage et drainage départementales, la micro-informatique (souvent à l'origine de nombreuses coopératives dans les années 1980), la politique des groupes tracteurs, le salon Plein champs de Puygouzon, les actions de revendications syndicales, et, aujourd'hui, les énergies renouvelables. "Il s'agit de donner quelques perspectives en se posant l'espace d'une journée à un moment charnière. 50 ans, c'est la force de l'âge pour un homme. C'est aussi le moment de remercier les femmes et les hommes qui ont bâti ce mouvement. Lors de cette journée, nous nous ouvrons également aux regards extérieurs, pour ne pas rester dans son microcosme et avoir une vision différente " explique le pré- sident de la FDCuma du Tarn Jean-Luc Canteloube. Parmi les intervenants qui viendront témoigner et permettre à des réflexions de s'engager sur le mouvement, on notera la présence de Jean-Louis Vincq, professeur à Toulouse qui a écrit plusieurs ouvrages et études sur le sujet dont " Intérêts individuels et actions collectives au sein des groupes d'agriculteurs : l'exemple des Cuma du Tarn " en 1995. Il dressera le profil des adhérents aux Cuma tarnaises au fil du temps en prenant en compte les évolutions de l'agriculture et les réponses apportées par la coopération aux agriculteurs. Une table ronde L'anniversaire de la FDCuma du Tarn sera également l'occa- François Purseigle, sociologue apportera son regard sur les évolutions actuelles, l'implication des nouvelles générations et les tentatives du mouvement Cuma et d'autres OPA pour favoriser cet engagement, Jean-Marc Pastor apportera un témoignage local sur les pionniers des Cuma. Bernard Mondy, professeur à l’Enfa et ancien des Civam, apportera son regard sur la coopération et ses apports dans l’agriculture de Midi-Pyrénées. Didier Roméas, directeur de la Cramp (Chambre régionale d'agriculture de Midi-Pyrénées) abordera les enjeux en terme de politiques publiques et le rôle du mouvement Cuma pour s'adapter aux changements de l'agriculture. Enfin, Jean-Pierre Carnet, président de la FNCuma, élargira le champ d'action des Cuma en ouvrant le débat au niveau national et européen. La dernière partie sera l'occasion pour tous de fêter comme il se doit les 50 ans de la Fédération des Cuma du Tarn avec expophoto, café théâtre et soirée dansante avec repas. A. RENAULT L'interview de Jean-Luc Cantaloube, président de la FDCuma du Tarn nombreux projets dans les cuma locales. Ce tournant pour le mouvement a donné les grandes lignes à suivre pour les années à venir. " ■ Vous êtes arrivé à la tête de la FDCuma du Tarn en 1997. Quel était le contexte à l'époque ? J-L. Cantaloube : " Je suis arrivé à un moment fort, au lendemain du salon Plein champs de Puygouzon. De cet événement, est né une forte dynamique sur le territoire avec d’importants investissements et de ■ En dix ans, comment avez-vous vu l'évolution du mouvement au niveau départemental et quels ont été les grandes orientations de la Fédération ? J-L.C. : " Nous avons vu se développer une certaine lourdeur administrative au cours de ces années. L'un des points positifs concerne l'opportunité des emplois jeunes. La Ffédération a créé 6 postes et je suis fier d'avoir présidé le conseil d'administration qui a pris ces décisions. Ce nous a permis de bénéficier de nombreuses compétences pour répondre aux questionnements des Cuma notamment en ce qui concerne l'environnement. Nous avons lancé le programme de récupération des bâches plastiques, des travaux sur la maîtrise de la pulvérisation puis un travail complet sur les énergies renouvelables, devenu aujourd'hui un projet départemental. " ■ Pressentiez-vous les orientations actuelles du mouvement et les demandes des adhérents ? J-L.C. : " On pressentait que les préoccupations liées à l'environnement étaient prioritaires car nos adhérents développaient déjà au niveau local de nombreuses idées. C'est sans doute la plus grande force du mouvement des Cuma : la mutualisation des idées et une réflexion très poussée sur tous les sujets. L'approche collective a toujours une longueur d'avance ! " ■ Quels sont vos projets pour les mois et les années à venir ? J-L. C. : "Nous allons continuer à travailler avec les agriculteurs sur tout ce qui touche notre métier de base : la réduction des charges de mécanisation. Nous serons également toujours en veille sur ce qui reste en pointe dans la réflexion de groupe. Malheureusement nous devons aussi faire face à une réalité et à un contexte difficile. Nous devrons donc nous adapter tout en accompagnant au mieux les adhérents. Nous travaillerons également à continuer la reconnaissance engagée de notre mouvement par la profession et les partenaires. Il faudra encourager les relations intergénérationnelles qui ont commencé avec succès au niveau des cuma. C'est un point primordial pour l'avenir du mouvement. " PROPOS RECUEILLIS PAR A. RENAULT 12 50ansfdcuma LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007 .Historique . RETOUR SUR L'ÉVOLUTION DES CUMA DEPUIS 50 ANS ➜ 50 ans d'engagement solidaire au service de l'agriculture tarnaise, de la création aux enjeux actuels. ien avant les statuts Cuma de 1945, l'accès à la mécanisation a toujours imposé aux agriculteurs de s'organiser en groupes pour partager les coûts et réaliser leurs travaux. Le Tarn ne fait pas exception à la règle. Les coopératives de culture agricole et les syndicats de battage voient le jour entre les deux guerres. Au sortir de la Grande Guerre, les bras font en effet défaut dans les campagnes, et certains matériels de récolte et outils agraires sont trop coûteux pour une majorité de petits paysans. Ces structures permettent déjà un investissement en commun et une utilisation collective de matériels dont l'achat individuel n'est pas permis à la petite exploitation familiale. En 1939, il existe dans le Tarn 320 syndicats communaux de battage pour 360 communes. B Les origines du mouvement Cuma tarnais (1945-1957) La première Cuma du département du Tarn voit le jour à Boissel, sur la commune de Gaillac, en 1945. De 1945 à 1950, les créations de Cuma vont surtout se concentrer sur le Gaillacois et la vallée du Tarn avec l'activité viticole comme moteur. La Cuma de Cahuzac-sur-Vère compte 60 adhérents au départ, elle en comptera jusqu'à 120. Elle dispose d'un tracteur Caterpillar et d'une grosse charrue à balance destinée à défoncer les vignes et à labourer en terreforts. Le matériel a été acheté en Belgique dans un surplus américain financé par le plan Marshall. Le souffle reprend après 1955 avec la loi qui attribue 15 % de subventions aux Cuma. Des Cuma se constituent pour permettre l'achat à plusieurs d'une moissonneuse-batteuse. La Cuma de Lacapelle-Ségalar dans le nord du département est créée en 1957. Les anciennes structures s'adaptent. La taille importante de ces premières Cuma permettent aux petits propriétaires familiaux modernistes du Gaillacois et du Ségala et aux métayers du Lauragais de s'affranchir de la tutelle des grosses exploitations rentières. Les fondateurs du mouvement (1957-1975) La FDCuma du Tarn est créée en 1957 et rassemble 15 de ces coopératives. L'assemblée a été convoquée par Edouard Astoul, Président de la Cuma de Montdurausse, avec l'assistance de la Direction des Services Agricoles (DDA de l'époque). Manifestement, ce sont les Cuma récentes qui impulsent le mouvement et dynamisent la Fédération, celles constituées de petits paysans, propriétaires indépendants. C'est l'un des leurs, Aimé Cathala de Puygouzon, qui est porté à la présidence. La dynamique est très forte, 29 Cuma sont recensées en février 1959. En février 1960, Jean Cros, un viticulteur de la Cuma de Cahuzac, est élu à la présidence de la FDCuma. Le centre de gravité est encore le Gaillacois. De 1959 à 1961, c'est le marasme. Les aides aux Cuma sont supprimées. En 1961, seules 2 d'entre elles ont, au 14 novembre, versé leur cotisation. Mais l'Etat remet en vigueur l'aide de 15 % et autorise des prêts spéciaux à 3 %. Le Conseil Général accorde 15 % de subventions au renouvellement des matériels. Le mouvement s'étend dans le Lauragais. Une taille plus petite des collectifs, le remplacement du tracteur-charrue par la moissonneuse-batteuse caractérise la nouvelle phase. Au niveau régional et au niveau national, le mouvement Cuma se développe. Dans le Tarn, ce sont surtout les autres formes associatives qui essaiment, notamment la copropriété. A la fin des années soixante, le déclin des vieilles structures équilibre le renouveau timide amorcé par des Cuma plus petites, centrées sur les semis, l'ensilage, la récolte de fourrage et l'épandage du fumier. Le mouvement s'étend sur les zones d'élevage du sud du département. Les adhérents sont pour beaucoup des éleveurs, jeunes et modernistes dont les leaders sont issus de la JAC. Les liens avec les instances départementales de la profession reconnue et dominante, plutôt céréalière et viticultrice, ne sont pas très forts. Après l'élection de Roger Fédou, en 1969, à la tête de la FDCuma, le fossé s'élargit. C'est un métayer du Puylaurentais, dont la coloration politique communiste est connue. En 1975, un animateur est embauché. Seulement cinq Cuma sont à jour de leur cotisation. La journée de démonstration de matériels de curage et de débroussaillage à Appelle, attire 2000 visiteurs, en même temps qu'elle renfloue un peu les cais- ses de la Fédération. Le mouvement repart manifestement. Ces années marquent l'indépendance et la volonté de pluralisme de la FDCuma. Un réseau en expansion, qui se structure et innove (1975-1996) Il y a en 1975, 19 Cuma actives. En 1980, les premières aides régionales sont attribuées et consolident les aides départementales. En 1982, c'est l'accès aux prêts bonifiés. Le réseau connaît un formidable développement dans la décennie 80. Il compte 109 Cuma en 1984, 145 en 1990. Le projet est d'installer une Cuma par commune. A partir de 1975, le Conseil général soutient la Fédération départementale. L'équipe technique s'étoffe jusqu'à atteindre 6 emplois en 1994. L'opération paille est la première action de solidarité de grande ampleur du mouvement tarnais, organisée pour lutter contre les conséquences de la sécheresse de 1976. Jean-Marie Rey, jeune président de la Cuma de Bagas-Agout, est chargé d'organiser l'opération : pressage, mais aussi collecte, transactions et expéditions. L'opération démontre la capacité du réseau à se mobiliser et concourt à mieux faire connaître les Cuma et leur Fédération renaissante. En 79, la mise en place de la Cuma départementale autour du drainage et de l'ensilage contribue à la relance. Elle est organisée en branches d'activité. Les ensileuses sont mises à disposition puis cédées progressivement à des groupes locaux. Sur le même schéma, la branche agri-bio est créée en 1987 pour accompagner des adhérents de Nature et Progrès qui s'associent pour créer une unité de triage et de conditionnement à Salvagnac. L'activité se développe, puis évolue vers la mise en place d'une coopérative. A la fin des années 80, les activités de transformation structurent des groupes d'agriculteurs organisés en vente directe. Les ateliers en Cuma sont parfois amenés à évoluer : régie intercommunale de Beauvais-sur-Tescou, Sica de Vaour. En 1990, la journée départementale de Lombers consacre la dynamique départementale des groupes tracteur. Le slogan est : "gagner 1000 francs par ha et par an !". La "triade" tracteur-hangarsalarié est mise en avant. En 1993, un partenariat avec la MFR de Bel-Aspect permet d'organiser l'embauche en Cuma de 7 jeunes en contrat de qualification. C'est le départ de l'emploi par- tagé en Cuma qui accompagne la diminution de la main d'œuvre familiale sur les exploitations. En 1989, un jumelage s'instaure entre la FDCuma et le syndicat de gestion agricole de Rimouski au Québec. Les échanges seront réguliers, des liens permanents se tissent qui aboutiront à la naissance des premières structures de l'autre côté de l'Atlantique. En 1995, le décès de François Serralbo, directeur de la FDCuma depuis 1987, est un profond traumatisme. Il incarnait à la fois le professionnalisme, le dynamisme et l'âme de la Fédération. En 1996, le Salon de Puygouzon reçoit 30.000 visiteurs. L'événement est une vitrine éclatante du mouvement Cuma régional et une réussite incontestable pour la Fédération départementale. Le défi de l'agriculture durable (1996-2007) A la fin des années 90, six emplois jeunes sont créés à la Fédération départementale qui comptera 11 emplois en 2004 (9 en 2007). Le conseil machinisme s'installe durablement en étroit partenariat avec la Chambre d'agriculture. L'accompagnement de l'agriculture durable s'amorce avec le démarrage de nouvelles activités : banc d'essai des pulvérisateurs, accompagnement des techniques culturales simplifiées (travail du sol), promotion de la pratique d'enfouissement des lisiers, développement des énergies renouvelables à la ferme, organisation du réseau de collecte et de recyclage des plastiques agricoles usagés. La Cuma départementale Tera (Tarn énergies renouvelables en agriculture) est créée en 2005 autour de 2 activités : production d'huile végétale pure et de plaquettes forestières. J. A. Zoom sur… Une presse à huile en poste fixe dans le Tarn Après une expérience réussie dans le Tarn et Garonne un projet de presse fixe est en cours dans le département. La Cuma Tera, accompagnée par la FDCuma, porte le projet d'une unité de pressage fixe en partenariat avec la chambre d'agriculture, les coopératives tarnaises, les collectivités territoriales et l'Institut français des huiles végétales pures. L'organisation concrète L'agriculteur apporte ses graines (colza ou tournesol) à son organisme stockeur habituel, commande le pres- sage des graines et récupère l'huile et le tourteau gras à l'unité de pressage. L'unité de pressage est installée sur le site d'un organisme stockeur qui l'approvisionne en graines de qualité standard. Afin de limiter le transport de graines sur le département et de réduire les frais de la filière, tous les organismes stockeurs s'entendent sur une organisa- tion inter coopératives et procèdent par compensation (échanges sous forme papier). L'installation de l'unité de production est envisagée près d'Albi, à proximité des éleveurs, principaux utilisa- teurs de tourteaux. L'équipement Le fonctionnement se fait en continu, avec une gestion automatisée sous la surveillance d'un salarié quelques heures/semaine avec : ■ Une presse pour l'extraction de l'huile ■ Un système de décantation filtration pour l'épuration de l'huile ■ Un stockage de l'huile et du tourteau ■ Un système de distribution de l'huile. Si le projet vous intéresse, contactez la FDCuma au 05.63.48.83.14. LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007 13 50ansfdcuma .Services . LA CUMA DRAINAGE À LA POINTE DE LA TECHNIQUE ➜ Depuis 1980, les équipes de la Cuma drainage restent au service de ses adhérents pour des travaux variés ean-Claude Caussé, directeur de la Cuma drainage et aménagement rural nous présente sa structure et les services qu'elle propose à ses adhérents. J Le drainage Depuis 27 ans, la Cuma propose son activité pour les chantiers de drainage agricole. Plus de 13 000 ha ont déjà été drainés depuis sa création, pour un total de 25 000 ha drainés dans le département. Polyculture, élevage, viticulture, arboriculture, céréaliers, toutes les productions ont été concernées par les grands travaux de drainage des années 8090. "Depuis la sécheresse, l'activité diminue, mais pour une année comme celle-ci, à la moisson, les parcelles drainées font la différence. C'est un investissement coûteux mais qui reste rentable, surtout avec l'augmentation des prix des céréales. Actuellement nous drainons 250 ha par an, deux fois moins que dans les années 90 mais le besoin reste encore important et c'est aussi un service à nos adhérents !" déclare Jean-Claude Caussé. L'épandage Depuis 2004, une activité d'épandage d'effluents par injection directe a été mise en place. Avec une cuve de 13 m3, le matériel a une bonne autonomie sans recharge. Il est utilisable aussi bien sur prairies (enfouisseur à disques) que sur terres cultivées (enfouisseur à socs). Ce type d'enfouissement est particulièrement intéressant pour mieux valoriser les lisiers et dans les techniques culturales simplifiées comme le semis direct par exemple. Pour le directeur de la Cuma "le début de cette activité a été un peu difficile mais les volumes épandus ont augmenté régulièrement avec l'acquisition de la maîtrise technique. Le nouveau matériel (nouveau Terra-Gator), plus performant et disponible en septembre, va encore nous permettre de développer nos actions sur ce type de travaux." Les autres activités Depuis 2000, la Cuma est également équipé pour la plantation de vignes (greffés-soudés en racines entières ou en pots : environ 200 ha annuels), de haies ou de Le Terra-Gator de la Cuma drainage avec un enfouisseur à disques pour prairies fruitiers. "Nous disposons d'un tracteur et d'une planteuse équipés d'un guidage GPS qui nous fait encore gagner dans la précision de plantage. Nous travaillons sur les départements du Tarn, Aveyron, Aude, Hérault et les Pyrénées-Orientales" précise JeanClaude Caussé. Pour les aménagements fonciers, les activités vont du curage de lac jusqu'à l'arrachage de bois en passant par le nivellement. Depuis 4 ans, la Cuma répond également à la forte demande de mise en place de fosses à lisier. "Nous restons attentifs aux demandes de nos adhérents pour pouvoir répondre à des sollicitations ponctuelles comme pour les fosses de stockage d'effluents dans le cadre de la mise aux normes des exploitations par exemple. Notre savoir faire et connue et reconnue par le bouche à oreille. Le plus important dans ce type d'activités très techniques c'est d'avoir de très bons opérateurs. De toute façon, actuellement, en France, les activités de drainage n'ont lieu que là ou il y a des Cuma, c'est important de conserver ce type de prestation pour conserver un service varié sur le département !" J. ANDURAND .Organisation . LA RESPONSABILISATION DES ADHÉRENTS ➜ Entre plantation de vignes et moisson, le président de la Cuma Lapeyrière, Francis Terral, témoigne a Cuma Lapeyrière, fondée en 1950, est l'une des plus anciennes du département. Francis Terral, son président nous explique les secrets de sa longévité et de sa bonne santé financière. A l'origine axée sur le battage et le labour, l'activité de la Cuma s'est peu à peu dégradée jusque dans les années 1970. Selon Francis Terral, "cette période euphorique pour l'agriculture explique les investissements personnels des exploitants pour acquérir du matériel en propriété. La vie de la Cuma s'en est bien sûr ressentie ! " De 70 à 90, le matériel de la Cuma est essentiellement des outils de services type broyeur, enfoncepieux… En 85-86, la Cuma acquiert sa première machine à vendanger. Cette période marque le redémarrage avec l'acquisition d'un ordinateur en 1990 et la formation d'un groupe tracteur et outils de grandes cultures en 1991. Depuis, c'est la croissance et dernièrement la stabilisation et la pérennisation des activités et des adhérents. L La pluriactivité Le matériel à disposition est varié : vendangeuse, effeuilleuse, faucheuse, épandeur de fumier, sous-soleuse, chargeur télesco- Francis Terral dans le hangar de la Cuma Lapeyriere devant deux vendangeuses et un épandeur de fumier. pique… Actuellement, la Cuma dispose de 35 matériels pour 77 adhérents répartis en 3 principales familles de production : élevage, polyculture céréales et polyculture vigne. Les adhérents disposent de surfaces de 20 à 130 ha et leur utilisation du matériel de la Cuma vont de 130 à 17 000 €. " Cette palette de matériels, c'est un des points forts de notre Cuma. Cela permet de capter des adhérents dans toutes les productions et surtout de les satis- faire. Les petites exploitations ont autant le droit de cité que les plus grandes. Mais nous avons une règle : chaque matériel doit se gérer et se financer seul, on ne veut pas de compensation et de calculs d'apothicaires. Le matériel est renouvelé régulièrement ce qui permet de conserver des bons prix de reprises" indique le président. La responsabilisation Pour Francis Terral c'est la clef de la réussite : "Nous essayons de gérer notre Cuma comme une entreprise sans pour autant oublier les valeurs mutualistes. Pas de laxisme ! Une gestion dynamique et responsable avec de la poigne et un suivi rigoureux. Chaque matériel a son responsable (entretien, révisions) et des groupes de travaux sont organisés par production. On a vu trop de Cuma couler à cause du manque de responsabilisation des adhérents et donc du manque d'entretien du matériel." "La Cuma, c'est aussi un excellent moyen d'avoir des contacts avec les collègues même si c'est parfois pour pousser des coups de gueule. Au moins les choses sont dites. De toute façon, il est sûr que cela favorise l'entraide et les rapports de proximité. Des valeurs qui ont tendance à se perdre avec le tissu des exploitations qui se desserre. Cela demeure surtout un outil très intéressant pour réduire ses coûts de mécanisation. Mais une bonne organisation des plannings est nécessaire. De toute façon, il y aura toujours de la place pour les entrepreneurs, nous avons des activités complémentaires. " “Pour finir, je voudrais saluer l'action de la FDCuma, notamment notre animateur Patrick Nari dont le rôle est prépondérant. Réactivité, conseils, montages de dossier, il est toujours disponible quand le besoin s'en fait sentir. L'action de Sylvain Saunal est également essentielle, à travers ses conseils machinisme et sa veille des nouveautés et leur évaluation technique. Pour moi, ce sont deux pions primordiaux pour le bon fonctionnement des Cuma !" conclut Francis Terral, avant de sauter dans son pick-up pour s'attaquer à ses champs de colza. J. ANDURAND 14 50ansfdcuma LE PAYSAN TARNAIS - 5 JUILLET 2007 .Diversité . LAUTREC : LA CUMA VOIT LA VIE EN (AIL) ROSE ➜ Cette Cuma départementale est l'une des plus récente. Rencontre dans un champ d'ail rose avec un adhérent. a Cuma du Lautrecois a été créée en 2002. Elle comptait au démarrage de l'activité 9 adhérents, tous producteurs d'ail, la religion du coin. " Nous nous sommes regroupés pour sécher et conditionner l'ail, explique JeanMarc Réquis, de Lautrec. Il s'agissait de faire une installation collective pour éviter les installations individuelles qui sont trop coûteuses. " La Cuma a aujourd'hui un engagement de 100 tonnes d'ail. " Sur chacun des 200 " palox" on trouve le nom de chaque adhérent, ce qui permet de suivre et différencier la provenance de l'ail. Mais chaque adhérent garde également une partie de sa production en paquet chez lui ". La philosophie de la Cuma du Lautrecois est affichée. " On ne voulait pas que le hangar de la cuma soit installé chez un adhérent. Il fallait un lieu neutre et nous avons trouvé un terrain sur la zone artisanale de Brenas ". La Cuma dispose donc d'un terrain arboré d'un hectare dont elle est assez fière. " Chaque adhérent a une part sociale du terrain. C'est important pour l'implication des personnes et c'est aussi un point fort d'avoir ce terrain dans le patrimoine de la Cuma. Au départ, il a été acheté par les 9 adhérents. " Autre avantage de ce terrain, il a pris de la valeur et sa revente en cas de coup dur serait une bonne opération. Eloigné des habitations, le hangar qui a été construit sert au séchage et au conditionnement de l'ail. La soufflerie est bruyante mais les habitations sont assez éloignées. En matière de séchage et de conditionnement, la Cuma a un matériel très complet et cherche aujourd'hui à résoudre les problèmes de conservation suite à l'équeutage de l'ail rose. "Tous les adhérents du groupe séchage et conditionnement sont adhérents au syndicat et un adhérent fait de l'ail bio. Nous avons aussi une production d'ail blanc et de violet". L Un exemple de diversification En même temps que l'activité de séchage, la Cuma a fait l'acquisition d'une arracheuse et d'une équeuteuse ainsi que d'un rouleau de 6 mètres. Le rouleau, Le hangar de la Cuma est situé sur un terrain de la zone de Brenas à Lautrec. On y trouve une unité de séchage et de conditionnement de l'ail. voilà une activité simple mais qui fonctionne bien. " Nous réfléchissons pour en acheter un deuxième. Tout le monde y trouve son compte mais du coup ça serait plus pratique à gérer avec un autre rouleau. Il y a trop de kilomètres entre les adhérents les plus éloignés. " Un groupe tracteur a également vu le jour il y a 3 ans. " Il a démarré avec 5 ou 6 adhérents et avec un tracteur d'occasion. Le but était d'avoir de la disponibilité rapidement et c'est le tracteur d'occasion qui s'est imposé ". Le semi-direct a également fait son apparition dans la Cuma du Lautrecois. " Le semi- direct pur et dur sans travail du sol s'est bien développé et plusieurs adhérents utilisent cette technique ". Jean-Marc Réquis analyse l'activité de la Cuma qui compte aujourd'hui un peu plus de 30 adhérents. " Chaque activité ne représente pas une énorme révolution. Il s'agit souvent de soulager physiquement notre travail et de créer de l'entraide. Il n'est pas question non plus de créer une activité mais plutôt de la compléter en mutualisant, sans faire de concurrence par exemple à une autre structure. " Un groupe s'est donc créé autour de l'activité d'égoussage et d'égrenage d'ail. " A 6 ou 8, on égrène presque 30 tonnes et pour bénéficier de ce matériel sans concurrencer la Sica". Un bel exemple de diversification d'activités en commun pour cette cuma avec les différents groupes. L'ail, s'il a donné les bases de la coopération au niveau de l'utilisation du matériel agricole, a laissé de la place pour d'autres activités. travaille en petits groupes. Nous ramassons pendant que l'autre groupe arrache chez un autre adhérent. C'est une bonne organisation pour que tout le monde soit satisfait des services apportés par la Cuma ". Bien plus encore qu'une coopérative d'utilisation de matériel agricole, la Cuma du Lautrecois a réussi à créer un lien social fort sur le territoire. Elle a su s'intégrer dans le paysage local en s'appuyant sur un sentiment d'appartenance renforcé par le Label Rouge et l'IGP. Le terroir comme ciment agricole pour le matériel et pour les hommes. A. RENAULT Des projets pour l'avenir Loin de manquer d'idées, de nombreuses réflexions sont en cours notamment pour l'achat d'une remorque-benne et sur des projets à plus long terme comme celui de la presse à huile. " Certains seraient prêts à sauter le cap mais il faut encore voir. Ca semblait bien parti mais il faut bien peser le pour et le contre, voir qui est vraiment intéressé." On comprend que la Cuma ne veut rien laisser au hasard et base son efficacité sur des réflexions posées. Pas question de se lancer dans un complément d'activité sans avoir déterminer les besoins, et les moyens humains et mécaniques à disposition. Direction les champs pour la fin de notre rencontre avec M. Réquis. Nous sommes en pleine période d'arrachage et de ramassage de l'ail rose. Jean-Marc Réquis est aidé de son père et d'un autre producteur voisin. "On Ramassage de l'ail en botte dans un champ. La Cuma, c'est le partage du matériel et la collaboration entre les producteurs.