RSG 164 bis:Mise en page 1 - l`Association des Sciences-Po

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Bureau des élèves
« NOTRE CHANCE :
APPARTENIR À UNE
COMMUNAUTÉ
STRUCTURÉE
ET À UN SOLIDE
RÉSEAU D’ALUMNI »
© Manuel Braun
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VIE ÉTUDIANTE
Pierre Meynard, président de l’Association des
Sciences-Po, a rencontré Simon Gaillard, président
du bureau des élèves de Sciences Po (BDE) et
membre de droit du conseil d’administration de
l’Association pour un an. Étudiant de 4e année en
master Affaires publiques, filière Énergie, Simon
Gaillard revient sur son parcours et sur les objectifs
et le fonctionnement du BDE. Interview.
Simon, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
Je suis entré à Sciences Po en 1re année, sur mention « très bien »
avec les félicitations du Jury. Je n’ai donc pas passé le concours,
avec cette question qui reste donc en suspens pour moi de savoir
si je l’aurais réussi. En regardant la difficulté de certaines épreuves,
j’ai parfois des doutes…
Ma troisième année à l’étranger, je l’ai passée à Pékin, à l’université des langues étrangères. Cela a été une expérience très forte.
J’ai fait un an de mandarin, mais les différences culturelles sont
telles qu’il m’aurait fallu plus de temps que je ne l’imaginais pour
maîtriser cette langue. Et j’ai passé aussi beaucoup de temps avec
des Européens, des Américains et des Africains. Loin de chez
soi, l’univers des expatriés se forme très vite. Et, encore une
fois, les différences culturelles sont fortes entre Occidentaux et
Chinois, ce qui ne facilite pas une immersion totale. Et je le reconnais aussi, cette troisième année a été également assez festive…
Tu t’es donc présenté aux élections pour
le BDE à ton retour de Chine ?
Je me suis en effet engagé dans le BDE au retour de cette troisième année. Je connaissais bien le précédent président, Hugo
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Schleicher, qui m’a encouragé à poser ma candidature pour lui
succéder. Il connaissait mon tempérament. Les responsabilités
ne me font pas peur, et je suis plutôt quelqu’un d’entreprenant
et de dynamique.
Il y a eu trois listes, avec des aléas électoraux, des fraudes. On a
dû procéder à deux élections. Ma liste a gagné. Elle s’appelait
MAO, Mouvement associatif d’ouverture.
L’influence chinoise ?
Oui, certainement. Mais je vous avouerai aussi que nous ne nous
prenions pas trop au sérieux, on voulait aussi mettre un peu de
dérision et d’humour dans ces élections. Nous n’étions pas une
bande de communistes patentés… Je me suis lancé avec un noyau
dur de trois amis.
Depuis cette rentrée de septembre, tu es donc
en 4e année. C’est le cas de tous les présidents du BDE ?
En effet, nous sommes tous élus avant notre entrée en 4e année.
Pour ma part, je suis en master Affaires publiques, filière Énergie. Mais j’ai un signe distinctif, par rapport à mes prédécesseurs : je viens de province. J’ai fait mes études à Chalon-sur-
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Saône, en Bourgogne. Cela peut paraître anecdotique, mais c’est
pourtant une vraie originalité : la fonction de président du BDE
est occupée traditionnellement par des parisiens, qui ont sans
doute un accès plus naturel à ce type d’activité associative.
Tes racines géographiques, éloignées de Paris et de
Saint-Germain-des-Prés, ont joué un rôle dans ton
élection ? Cela a été un argument de campagne ?
Pour ce qui me concerne, pas vraiment. Mais j’ai tenu absolument à constituer pour les élections une liste assez large, hétéroclite, qui représente bien la diversité des étudiants de Sciences
Po, avec des Parisiens, des provinciaux, des banlieusards. On a
même des Corses ! On s’est dit que cela pouvait aider pour des
opérations électorales compliquées… (rires)
Heureux de cette élection à la tête du BDE ?
Oui, très heureux. C’est une belle aventure, mais cela demande
un investissement en temps vraiment important. Et aussi d’ailleurs en argent, parce que, par exemple, je n’ai pas pu travailler
de tout l’été. J’ai commencé dès le mois de juillet à préparer avec
mon équipe la rentrée à Sciences Po, et je me rends bien compte
que cela exclut tout job à côté.
Vous êtes aidé dans votre tâche par un bureau ?
Oui, j’ai à mes côtés entre autre, deux vice-présidents (Noémie
Calais et Julien de Montjou), une trésorière (Mouna Ajig) et un
secrétaire général (Oleg Glusko). Une dernière personne, Antoine
Pluche, est responsable du gala.
Quelles sont tes priorités pour l’année ?
Nous en avons deux. La première se joue surtout à la rentrée :
nous voulons bien accueillir et intégrer tous les élèves français
et étrangers. Depuis l’année dernière, il existe à Sciences Po un
buddy program, réservé aux étudiants étrangers, dont s’occupe
le BDE, et notamment nos deux responsables “internationaux”,
en lien avec l’administration de l’école et des étudiants mobilisés spécifiquement sur ce programme dans le cadre d’un projet
collectif.
Ce buddy program a mis en place un système de parrainage
entre un parrain français et un filleul étranger. Une grande
journée a été organisée le 4 septembre dernier, au bois de Vincennes, avec plus de 1 000 personnes, pour rassembler filleuls
et parrains. Toutes les associations de Sciences Po ont été invitées à participer à cette journée pour animer des ateliers et des
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Un atout majeur pour nous est d’avoir
ce réseau d’alumni à notre disposition,
pour nous aider à entrer dans la vie active.
jeux. Elles peuvent ainsi se faire connaître auprès des étudiants
présents. À cette journée de rentrée, s’ajoute une série d’événements tout au long de l’année, comme les Walk your Sunday, qui sont des visites de Paris organisées chaque fin de
semaine.
Nous sommes très attachés à ce programme pour les internationaux. Notre troisième année à l’étranger nous a montré
combien il était difficile de s’intégrer dans un autre pays. J’ai
été moi-même très aidé en Chine, et j’avais envie de rendre la
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> www.bdescpo.info
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pareille de retour en France. Ne serait-ce que pour ouvrir un
compte en banque, c’est plus facile et convivial lorsqu’un Français vous explique comment faire. Une fiche technique, c’est
bien, mais cela ne remplace pas les conseils de vive voix.
Et le gala de l’école, c’est sans doute
ta deuxième priorité ?
Absolument. Nous avons même cette année deux galas à préparer. Celui du « Bachelor », qui vient clôturer les trois premières
années d’études à Sciences Po et qui a lieu en septembre. Et celui
de la fin d’année, qui est le grand gala de l’école et qui rassemble toute la communauté des Sciences-Po. Ce gala demande
un an de travail et de préparation, entre la recherche des partenariats et celle du lieu de réception qui doit accueillir 900 personnes pour le dîner et plus de 2 000 pour la soirée dansante.
L’organisation de cette soirée devient en effet très compliquée
avec l’augmentation des effectifs à Sciences Po.
Pourquoi la réussite de ce gala est-elle si importante ?
C’est le grand moment festif de l’année, où les étudiants, les
enseignants, la direction de l’école et les alumni se retrouvent
tous ensemble. Tous les élèves de Sciences Po ne se rendent
pas forcément compte de la chance qu’ils ont d’être dans une
école, avec une communauté structurée et un réseau d’alumni
sur lequel ils peuvent s’appuyer. Une des missions du BDE est
de le faire savoir et de faire vivre cette communauté des SciencesPo. C’est pourquoi nous sommes aussi très heureux de travailler avec l’Association des alumni pour faire de cette soirée de fin
d’année un grand moment.
Quel est le budget du BDE ?
Nous avons 3 000 adhérents. Mais les adhésions ne représentent pas l’essentiel de nos recettes. Elles se montent à 30 000 euros
pour un budget global de 540 000 euros. Et sur cette somme,
plus de 300 000 euros sont dédiés au gala de fin d’année. Les
soirées que nous organisons tout au long de l’année ainsi que
le partenariat que nous avons conclu avec une grande banque
nous permettent de dégager également 80 000 euros de recettes
supplémentaires. Le BDE est rémunéré en effet sur chaque
compte bancaire ouvert dans cet établissement par un étudiant.
Qu’est-ce que le président du BDE attend des alumni ?
Qu’ils n’hésitent pas revenir à Sciences Po et à tisser des liens
avec les élèves. Un atout majeur pour nous est d’avoir ce réseau
d’alumni à notre disposition, pour nous aider à entrer dans la vie
active. L’idée de parrainer des élèves et celle de dynamiser l’of-
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fre de stage me paraissent naturelles. Les anciens font en effet
partie d’un circuit privilégié d’accès aux stages, notamment pour
des stages un peu plus compliqués, à l’étranger ou dans des
secteurs de niche.
Quelle vision avez-vous de Sciences Po ?
Pour moi, c’est une chance. Notamment celle de s’intégrer à la
mondialisation. Je me suis en effet rendu compte, lors de ma
troisième année à l’étranger, de la réalité de ce « monde globalisé », qui bouge énormément et dans lequel nous devons
aujourd’hui apprendre à travailler et à vivre. Cette vision globale, Sciences Po nous l’apporte.
C’est aussi une ouverture intellectuelle qui nous est offerte,
notamment à travers nos cours. Mais aussi dans des structures
parallèles à Sciences Po, comme à l’incubateur où des jeunes peuvent, alors même qu’ils ne sont pas encore dans la vie active,
concrétiser leurs idées novatrices. Je suis très impressionné par
certains projets qui sont aujourd’hui mis en œuvre à l’incubateur. Propos recueillis par Pierre Meynard (SP 72)