RSG 164 bis:Mise en page 1 - l`Association des Sciences-Po
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RSG 164 bis:Mise en page 1 10/11/11 10:06 Page 44 Campus Bureau des élèves « NOTRE CHANCE : APPARTENIR À UNE COMMUNAUTÉ STRUCTURÉE ET À UN SOLIDE RÉSEAU D’ALUMNI » © Manuel Braun 44 VIE ÉTUDIANTE Pierre Meynard, président de l’Association des Sciences-Po, a rencontré Simon Gaillard, président du bureau des élèves de Sciences Po (BDE) et membre de droit du conseil d’administration de l’Association pour un an. Étudiant de 4e année en master Affaires publiques, filière Énergie, Simon Gaillard revient sur son parcours et sur les objectifs et le fonctionnement du BDE. Interview. Simon, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ? Je suis entré à Sciences Po en 1re année, sur mention « très bien » avec les félicitations du Jury. Je n’ai donc pas passé le concours, avec cette question qui reste donc en suspens pour moi de savoir si je l’aurais réussi. En regardant la difficulté de certaines épreuves, j’ai parfois des doutes… Ma troisième année à l’étranger, je l’ai passée à Pékin, à l’université des langues étrangères. Cela a été une expérience très forte. J’ai fait un an de mandarin, mais les différences culturelles sont telles qu’il m’aurait fallu plus de temps que je ne l’imaginais pour maîtriser cette langue. Et j’ai passé aussi beaucoup de temps avec des Européens, des Américains et des Africains. Loin de chez soi, l’univers des expatriés se forme très vite. Et, encore une fois, les différences culturelles sont fortes entre Occidentaux et Chinois, ce qui ne facilite pas une immersion totale. Et je le reconnais aussi, cette troisième année a été également assez festive… Tu t’es donc présenté aux élections pour le BDE à ton retour de Chine ? Je me suis en effet engagé dans le BDE au retour de cette troisième année. Je connaissais bien le précédent président, Hugo RUE SAINT-GUILLAUME N° 164 > OCTOBRE 2011 Schleicher, qui m’a encouragé à poser ma candidature pour lui succéder. Il connaissait mon tempérament. Les responsabilités ne me font pas peur, et je suis plutôt quelqu’un d’entreprenant et de dynamique. Il y a eu trois listes, avec des aléas électoraux, des fraudes. On a dû procéder à deux élections. Ma liste a gagné. Elle s’appelait MAO, Mouvement associatif d’ouverture. L’influence chinoise ? Oui, certainement. Mais je vous avouerai aussi que nous ne nous prenions pas trop au sérieux, on voulait aussi mettre un peu de dérision et d’humour dans ces élections. Nous n’étions pas une bande de communistes patentés… Je me suis lancé avec un noyau dur de trois amis. Depuis cette rentrée de septembre, tu es donc en 4e année. C’est le cas de tous les présidents du BDE ? En effet, nous sommes tous élus avant notre entrée en 4e année. Pour ma part, je suis en master Affaires publiques, filière Énergie. Mais j’ai un signe distinctif, par rapport à mes prédécesseurs : je viens de province. J’ai fait mes études à Chalon-sur- 10/11/11 10:06 Page 45 VIE ÉTUDIANTE Bureau des élèves Saône, en Bourgogne. Cela peut paraître anecdotique, mais c’est pourtant une vraie originalité : la fonction de président du BDE est occupée traditionnellement par des parisiens, qui ont sans doute un accès plus naturel à ce type d’activité associative. Tes racines géographiques, éloignées de Paris et de Saint-Germain-des-Prés, ont joué un rôle dans ton élection ? Cela a été un argument de campagne ? Pour ce qui me concerne, pas vraiment. Mais j’ai tenu absolument à constituer pour les élections une liste assez large, hétéroclite, qui représente bien la diversité des étudiants de Sciences Po, avec des Parisiens, des provinciaux, des banlieusards. On a même des Corses ! On s’est dit que cela pouvait aider pour des opérations électorales compliquées… (rires) Heureux de cette élection à la tête du BDE ? Oui, très heureux. C’est une belle aventure, mais cela demande un investissement en temps vraiment important. Et aussi d’ailleurs en argent, parce que, par exemple, je n’ai pas pu travailler de tout l’été. J’ai commencé dès le mois de juillet à préparer avec mon équipe la rentrée à Sciences Po, et je me rends bien compte que cela exclut tout job à côté. Vous êtes aidé dans votre tâche par un bureau ? Oui, j’ai à mes côtés entre autre, deux vice-présidents (Noémie Calais et Julien de Montjou), une trésorière (Mouna Ajig) et un secrétaire général (Oleg Glusko). Une dernière personne, Antoine Pluche, est responsable du gala. Quelles sont tes priorités pour l’année ? Nous en avons deux. La première se joue surtout à la rentrée : nous voulons bien accueillir et intégrer tous les élèves français et étrangers. Depuis l’année dernière, il existe à Sciences Po un buddy program, réservé aux étudiants étrangers, dont s’occupe le BDE, et notamment nos deux responsables “internationaux”, en lien avec l’administration de l’école et des étudiants mobilisés spécifiquement sur ce programme dans le cadre d’un projet collectif. Ce buddy program a mis en place un système de parrainage entre un parrain français et un filleul étranger. Une grande journée a été organisée le 4 septembre dernier, au bois de Vincennes, avec plus de 1 000 personnes, pour rassembler filleuls et parrains. Toutes les associations de Sciences Po ont été invitées à participer à cette journée pour animer des ateliers et des ‘ Un atout majeur pour nous est d’avoir ce réseau d’alumni à notre disposition, pour nous aider à entrer dans la vie active. jeux. Elles peuvent ainsi se faire connaître auprès des étudiants présents. À cette journée de rentrée, s’ajoute une série d’événements tout au long de l’année, comme les Walk your Sunday, qui sont des visites de Paris organisées chaque fin de semaine. Nous sommes très attachés à ce programme pour les internationaux. Notre troisième année à l’étranger nous a montré combien il était difficile de s’intégrer dans un autre pays. J’ai été moi-même très aidé en Chine, et j’avais envie de rendre la © Manuel Braun > www.bdescpo.info Campus ‘ RSG 164 bis:Mise en page 1 RUE SAINT-GUILLAUME N° 164 > OCTOBRE 2011 45 RSG 164 bis:Mise en page 1 10:06 Page 46 Campus VIE ÉTUDIANTE Bureau des élèves © Manuel Braun 46 10/11/11 pareille de retour en France. Ne serait-ce que pour ouvrir un compte en banque, c’est plus facile et convivial lorsqu’un Français vous explique comment faire. Une fiche technique, c’est bien, mais cela ne remplace pas les conseils de vive voix. Et le gala de l’école, c’est sans doute ta deuxième priorité ? Absolument. Nous avons même cette année deux galas à préparer. Celui du « Bachelor », qui vient clôturer les trois premières années d’études à Sciences Po et qui a lieu en septembre. Et celui de la fin d’année, qui est le grand gala de l’école et qui rassemble toute la communauté des Sciences-Po. Ce gala demande un an de travail et de préparation, entre la recherche des partenariats et celle du lieu de réception qui doit accueillir 900 personnes pour le dîner et plus de 2 000 pour la soirée dansante. L’organisation de cette soirée devient en effet très compliquée avec l’augmentation des effectifs à Sciences Po. Pourquoi la réussite de ce gala est-elle si importante ? C’est le grand moment festif de l’année, où les étudiants, les enseignants, la direction de l’école et les alumni se retrouvent tous ensemble. Tous les élèves de Sciences Po ne se rendent pas forcément compte de la chance qu’ils ont d’être dans une école, avec une communauté structurée et un réseau d’alumni sur lequel ils peuvent s’appuyer. Une des missions du BDE est de le faire savoir et de faire vivre cette communauté des SciencesPo. C’est pourquoi nous sommes aussi très heureux de travailler avec l’Association des alumni pour faire de cette soirée de fin d’année un grand moment. Quel est le budget du BDE ? Nous avons 3 000 adhérents. Mais les adhésions ne représentent pas l’essentiel de nos recettes. Elles se montent à 30 000 euros pour un budget global de 540 000 euros. Et sur cette somme, plus de 300 000 euros sont dédiés au gala de fin d’année. Les soirées que nous organisons tout au long de l’année ainsi que le partenariat que nous avons conclu avec une grande banque nous permettent de dégager également 80 000 euros de recettes supplémentaires. Le BDE est rémunéré en effet sur chaque compte bancaire ouvert dans cet établissement par un étudiant. Qu’est-ce que le président du BDE attend des alumni ? Qu’ils n’hésitent pas revenir à Sciences Po et à tisser des liens avec les élèves. Un atout majeur pour nous est d’avoir ce réseau d’alumni à notre disposition, pour nous aider à entrer dans la vie active. L’idée de parrainer des élèves et celle de dynamiser l’of- RUE SAINT-GUILLAUME N° 164 > OCTOBRE 2011 fre de stage me paraissent naturelles. Les anciens font en effet partie d’un circuit privilégié d’accès aux stages, notamment pour des stages un peu plus compliqués, à l’étranger ou dans des secteurs de niche. Quelle vision avez-vous de Sciences Po ? Pour moi, c’est une chance. Notamment celle de s’intégrer à la mondialisation. Je me suis en effet rendu compte, lors de ma troisième année à l’étranger, de la réalité de ce « monde globalisé », qui bouge énormément et dans lequel nous devons aujourd’hui apprendre à travailler et à vivre. Cette vision globale, Sciences Po nous l’apporte. C’est aussi une ouverture intellectuelle qui nous est offerte, notamment à travers nos cours. Mais aussi dans des structures parallèles à Sciences Po, comme à l’incubateur où des jeunes peuvent, alors même qu’ils ne sont pas encore dans la vie active, concrétiser leurs idées novatrices. Je suis très impressionné par certains projets qui sont aujourd’hui mis en œuvre à l’incubateur. Propos recueillis par Pierre Meynard (SP 72)