formation et gouvernance
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formation et gouvernance
MEIFE Aulnay-sous-Bois – Villepinte S o c i é t é Observatoire socioéconomique 1 rue Auguste Renoir 93 600 Aulnay-sous-Bois C o o p é r a t i v e Etude de l’offre et de la demande d’emploi sur le d ’ É e t t u d e d e s territoire de la MEIFE Synthèse des deux focus du diagnostic : formation et gouvernance C o 113, n s rue e Saint 75011 i l Avril 2011 Maur Paris Tél 33 (0) 1 49 29 42 40 w w w . g e s t e . c o m Société coopérative SARL à capital variable RCS Paris B 324 420 835 SIRET 324 420 835 00047 – APE 7320Z N° TVA FR 19 324 420 835 N° d’agrément organisme de formation 11 752 718 775 Manon Meunier Cécile Kula Didier Chimento MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte Sommaire Rappel méthodologique et statut du document 3 1. Introduction 3 2. Deux focus pour approfondir le diagnostic 3 Deux thématiques choisies par le comité de pilotage Le travail mené dans le cadre de la phase 2 3 3 3. Le statut du document 4 Les enseignements tirés des deux focus 5 1. La gouvernance 5 5 Un contexte de transition Une dynamique partenariale à (re)dynamiser 5 Quelques idées pour l’action : les attentes des partenaires sur les articulations à construire avec la MEIFE 8 9 2. La formation Vers l’animation d’un partenariat local sur la formation ? 9 11 Les besoins des publics 13 Quelques idées pour l’action La suite de la mission 14 27 avril 2011 2 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte RAPPEL METHODOLOGIQUE ET STATUT DU DOCUMENT 1. Introduction Pour mémoire, Geste a proposé une méthodologie d’intervention articulée autour de trois phases : 1. Lancement et état des lieux ; 2. Approfondissement du diagnostic ; 3. Co-construction du plan d’actions territorial. La première phase a donné lieu à la formalisation d’un diaporama powerpoint, validé par les partenaires au cours du comité de pilotage du 9 janvier. La seconde phase a consisté en la réalisation de deux focus choisis par le comité de pilotage. 2. Deux focus pour approfondir le diagnostic Deux thématiques choisies par le comité de pilotage Les deux thématiques ayant fait l’objet d’un approfondissement sont les suivantes : 1. L’accès à la formation ; 2. La gouvernance et l’animation territoriale. Volet formation : les entretiens qualitatifs proposés permettent d’approfondir le diagnostic sur les questions d’accès à la formation sur le territoire. Il s’agit de mieux cerner l’offre de formation sur le territoire, les modalités de prescription de formation, les attentes des publics / stagiaires comme celles des entreprises. Il s’agit de déterminer les actions prioritaires à mener sur le territoire de la MEIFE pour faciliter l’accès à la formation (public demandeur d’emploi). Volet gouvernance et animation : les partenaires ont soulevé la question suivante lors du comité de pilotage : « comment et selon quelles modalités travailler ensemble ? ». Les entretiens réalisés visent à approfondir le diagnostic du partenariat local, des liens entre les différents acteurs, et de leurs attentes par rapport à une action territoriale concertée (l’objet d’un plan d’actions MEIFE). Comment coordonner les actions de chacun ? Qu’est-ce que les partenaires attendent de la MEIFE en tant « qu’ensemblier » ? Quels sont les outils de pilotage et de suivi d’un plan d’actions territorial qu’il faudrait construire aujourd’hui ? Le travail mené dans le cadre de la phase 2 Les entretiens complémentaires réalisés Geste a réalisé les entretiens suivants : Pour éclairer le focus « formation » : - Corinne Ruimy, MEIFE-Mission Locale ; - Organisme de formation Promotrans (Nathalie Audemar) ; - Christain Jarry, GRETA ; 27 avril 2011 3 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte - Organisme de formation AXOS (Pierre Juglian) ; - Un groupe de parole « jeunes en recherche d’emploi » (2 participants) ; - Un groupe de parole « adultes en recherche d’emploi » (3 participants). Pour éclairer le focus « gouvernance » : Les membres du comité de pilotage de l’étude ont été contactés une seconde fois, après un premier échange dans le cadre de la phase 1 de la démarche : - Eric Froelicher, Chambre des Métiers et de l’artisanat ; - Sophie Delbar, Id’ées Intérim ; - Patricia Soler, CCI ; - Christian Jarry, GRETA ; - Dev Marius Le Prince, directeur développement économique (Aulnay-sous-Bois) ; - Leïla Le Boucher, projet de Ville rSa d’Aulnay-sous-Bois ; - Nicolas Simon, directeur du site Pôle Emploi d’Aulnay-sous-Bois ; - Mmes Poussard et Cabanier (MEIFE). A noter que les échanges menés dans le cadre de ces entretiens permettent d’éclairer les deux focus retenus par le comité de pilotage. Les acteurs de la Ville de Villepinte n’ont pas été recontactés, étant donné le désengagement de la MEIFE au cours de la mission d’étude. Les prises de contact non abouties Geste a tenté de prendre contact, sans succès malgré différentes relances, avec la liste des acteurs suivantes : - Alpha Pluri Formation ; - Agro-Form ; - L’UT-Direccte ; - Le référent formation de la Mission Locale. Enfin, il faut noter qu’il n’a pas été possible d’organiser un groupe de parole avec les entreprises du territoire, malgré une prise de contact avec le MEDEF de l’Est Parisien (absence de groupe d’animation existant sur le périmètre d’Aulnay-sous-Bois, difficultés en termes de calendrier). 3. Le statut du document Le présent document présente la synthèse de l’ensemble des entretiens menés au cours de la phase 2 de la mission, qui complète le diaporama d’état des lieux réalisé en phase 1. Il constitue à ce titre le livrable de clôture de la phase 2. A la demande du commanditaire et dans un contexte mouvant pour la MEIFE d’Aulnay-sousBois, il ne sera pas présenté et discuté avec le comité de pilotage de l’étude avant la rentrée 2012. Il est à ce stade transmis uniquement à la MEIFE. 27 avril 2011 4 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte LES ENSEIGNEMENTS TIRES DES DEUX FOCUS L’ensemble des discours recueillis permettent d’étayer les premiers constats posés au cours de la phase 1 de la mission. 1. La gouvernance Un contexte de transition Au moment de la rédaction de cette synthèse, comme durant la période de réalisation des entretiens, la MEIFE d’Aulnay-sous-Bois connaît une période de transition, parfois qualifiée de période de « fortes turbulences ». Au niveau national, les Maisons de l’Emploi ont connu de manière concomitante un recentrage de leur cahier des charges et des baisses de crédit successives des lignes Etat. A Aulnay-sous-Bois comme ailleurs, ces évolutions ont eu des impacts importants pour les structures : limitation des plans d’action, baisse des effectifs salariés (licenciements), climat d’incertitude globale sur l’avenir de ces structures et de l’emploi de ses salariés. A Aulnay-sous-Bois, ces mouvements nationaux se couplent à des évolutions sur le plan local. Au premier semestre 2012, la MEIFE vit tout à la fois une démission de son Président, un retrait de la Ville de Villepinte (qui finançait jusqu’alors pour partie le fonctionnement de la MEIFE et de la Mission Locale), une baisse des crédits jusqu’alors alloués par la Ville d’Aulnay-sous-Bois et un audit diligenté par cette dernière. La structure est en situation de fragilité, et cela n’est pas sans conséquence sur les discours tenus par les partenaires contactés dans le cadre de la présente mission d’étude. Ces derniers se sont montrés réservés quant aux informations transmises à Geste et prudents sur leurs attentes au regard de la MEIFE en tant qu’ensemblier, dans un esprit de respect d’un partenaire territorial semblant en difficultés. Une dynamique partenariale à (re)dynamiser Au niveau des partenariats de projet Par partenariats de projets, nous faisons référence à l’ensemble des acteurs pilotant des dispositifs et des actions dans le champ emploi-formation-insertion et développement économique sur le territoire d’Aulnay-sous-Bois, et à leurs relations avec la MEIFE. Autrement dit, nous traitons ici de la question du pilotage des projets territoriaux relevant de ce champ et non de leur mise en œuvre concrète (qui sera traitée dans la sous-partie suivante). A noter que cette analyse reste parcellaire, dans la mesure où la MEIFE n’a pas souhaité que Geste rencontre des administrateurs de la structure – ce qui aurait pu permettre d’éclairer davantage les dimensions de stratégie poursuivie. Force est de constater, sur le territoire d’Aulnay-sous-Bois, la relative faiblesse des partenariats de projet autour des questions d’emploi / formation / insertion et développement économique. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de stratégie partagée ou de plan d’actions défini de manière conjointe entre les différents partenaires (MEIFE, Ville, Etat, Pôle Emploi, chambres consulaires…). Selon quelques acteurs, cela romprait avec une période antérieure - située avant 2008 et le départ du directeur-fondateur 27 avril 2011 5 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte de la MEIFE dans le même temps que des évolutions au sein du Conseil d’Administration, durant laquelle la MEIFE aurait été davantage positionnée en tant qu’outil de l’animation des partenariats locaux sur ses champs de compétences1. Cet état de fait peut s’expliquer par différents éléments : - La mise en œuvre de la seconde version du cahier des charges des MDE a été effective à compter de janvier 2011 – période durant laquelle la MEIFE connaissait déjà des enjeux de réorganisation qui l’ont sans doute focalisée sur ses questions internes plus que sur sa nouvelle fonction « d’ensemblier » ; - La MEIFE a longtemps été repérée comme un partenaire de l’accompagnement des demandeurs d’emploi (Mission Locale et fonction d’accompagnement des adultes financée par les Villes d’Aulnay-sous-Bois et de Villepinte), ce qui n’a peut être pas fait d’elle un partenaire « évident » sur les logiques de projet dans un premier temps ; - On note à l’échelle d’Aulnay-sous-Bois un certain turn-over des professionnels : des pratiques partenariales ont pu s’éteindre avec des changements de personnes ; - Les partenaires se positionnent aujourd’hui de manière attentiste vis-à-vis de la MEIFE : étant donné le contexte actuel décrit plus haut, il semble difficile de construire une stratégie de long terme aujourd’hui. Aujourd’hui, est évoquée une MEIFE « en retrait » voire « isolée » dont les partenaires n’identifient ou ne saisissent pas toujours le positionnement et la stratégie, voire posent la question de la cohérence de l’ensemble des initiatives menées. Sur ce point, certains acteurs regrettent particulièrement que la fonction d’observation territoriale de la MEIFE ne soit pas encore mise au service d’analyses en continu et de dynamiques transversales sur le territoire. A l’évidence, ces faiblesses pointées par les partenaires doivent être resituées dans le contexte particulièrement compliqué que connaît aujourd’hui la structure – lequel ne facilite pas le travail des professionnels au quotidien. Pour autant, différentes initiatives ont maillé la fin de l’année 2011, laissant entrevoir une (re)construction des partenariats entre les acteurs : Par exemple, Pôle Emploi est signataire au niveau national d’une convention avec le groupe Hammersom - qui gère le centre commercial Parinor ; la MEIFE intervient en tant que partenaire pour animer des ateliers, recueillir des offres auprès des commerçants…, partenariat entre Pôle Emploi et le service développement économique de la Ville d’Aulnay pour échanger des informations sur les entreprises et les emplois… Parallèlement, l’initiative prise par la MEIFE de mener tout à la fois un diagnostic sur l’offre d’emploi et de formation, une étude sur la GPECT et un accompagnement à la définition d’un plan d’actions de lutte contre l’illettrisme est unanimement saluée : elle a permis de mettre les partenaires autour de la table. Les attentes en termes de débouchés opérationnels restent fortes. Enfin, les partenaires pointent la faible mobilisation des entreprises dans les projets territoriaux. Il n’existe à ce jour pas de réseau d’entreprise animé sur le territoire, la promotion des actions d’insertion semblant aujourd’hui passer directement par les élus de la Ville. 1 Nous n’avons pas de données objectivées sur cet aspect : il s’agit de l’analyse historique de quelques personnes rencontrées dans le cadre de la mission. 27 avril 2011 6 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte En lien avec les opérateurs de terrain Les opérateurs de terrain rencontrés dans le cadre de la mission de diagnostic2 (organismes positionnés sur l’accompagnement socioprofessionnel des demandeurs d’emploi, de formation, ou encore acteurs de l’IAE) remontent des constats allant dans le même sens. D’un côté, la densité d’opérateurs serait importante3. De l’autre, l’absence de projet fédérateur et de lieux de coordination ne permet pas l’émergence d’un travail en partenariat et l’émergence de synergies entre les acteurs. Citons en exemple : « La lisibilité des partenariats sur le territoire n’est pas optimale : il y a beaucoup de partenaires et donc c’est difficile d’en avoir une bonne visibilité. Après il y a les structures identifiées mais avec qui tout reste à construire ». (champ de l’insertion) « Il y a une politique volontariste à Aulnay sur les questions socioprofessionnelles. Et depuis longtemps ! Les acteurs sont nombreux mais il n’y a pas de réelle coordination. Qui est le pilote ? » (champ de l’insertion) Parallèlement, une structure de l’IAE relève que l’absence de coordination nuit à la définition de parcours cohérents pour les bénéficiaires : huit structures de ce type coexistent sur le territoire, sans toujours connaître les actions proposées par les autres, et donc sans possibilité de mobiliser les outils disponibles sur le territoire… alors qu’ils pourraient s’avérer pertinents pour les bénéficiaires. Au-delà du champ de l’IAE, est également pointée l’absence de visibilité sur les partenaires de l’action sociale œuvrant à Aulnay-sous-Bois : cela constitue un frein pour accompagner les bénéficiaires à lever leurs freins périphériques à l’emploi (logement, santé, mobilité…). L’idée de la formalisation d’un répertoire des acteurs locaux et de leurs champs d’intervention émerge. Le même constat, assorti de la même réponse, a été pointé sur le volet de l’accompagnement des entreprises : « Les entreprises sont très demandeuses de mieux comprendre qui fait quoi. On a souvent l’impression de leur apporter des informations basiques mais les entreprises ont besoin de cela, elles ne se retrouvent pas entre les différentes structures. Nous allons apporter une réponse de premier niveau en 2012 par la formalisation d’un annuaire des différents acteurs avec les dispositifs, périmètres d’intervention, public cible… Cela nous aidera aussi sans doute à mieux nous coordonner avec les autres structures » (champ de l’accompagnement des entreprises)4. Ce constat de faiblesse des lieux de coordination et d’échanges, en général et animés par la MEIFE en particulier, interpelle particulièrement les acteurs qui connaissent d’autres modes de fonctionnement : ainsi, l’exemple de la Maison de l’Emploi de Plaine Commune, qui a mis en place un groupe dit d’animation territoriale est cité à plusieurs reprises comme une pratique intéressante, qui pourrait éventuellement être adaptée sur le territoire aulnaysien5. 2 Mais également certains organismes de formation rencontrés dans le cadre du diagnostic illettrisme, mené par une autre équipe de Geste sur la même période. 3 Pour des précisions sur le champ de la formation, cf. partie suivante. 4 A noter que ce besoin de mieux repérer « qui fait quoi » et l’idée d’un annuaire d’acteurs a également été évoquée dans le cadre de l’accompagnement sur les questions d’illettrisme. 5 Ce groupe réunit les acteurs du service public de l’emploi, des acteurs de la formation, des représentants des collectivités locales… Il permet de diffuser et partager des informations sur les actions menées par chacun et de construire des projets et actions en commun. 27 avril 2011 7 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte Pour autant, on peut noter des initiatives partenariales intéressantes : - La MEIFE (en tant qu’outil d’accompagnement) et le Projet de Ville rSa ont formalisé un partenariat autour des points suivants : mise en place d’une permanence d’un conseiller du projet de Ville rSa à la MEIFE ; mutualisation des ateliers proposés par la MEIFE ; accès aux centre de ressources et à l’offre de formation de la structure pour les allocataires du rSa ; - Le projet de Ville rSa, face au constat d’un morcellement des interventions et d’une relative méconnaissance entre opérateurs de l’insertion, a mis en place un groupe de travail avec les structures de l’IAE qui devrait à terme faciliter la coopération entre les intervenants. Enfin, notons l’existence de deux initiatives visant à mieux structurer le partenariat local autour des questions de formation – point sur lequel nous revenons plus loin. La question des périmètres Enfin, Geste relevait déjà au terme de la phase 1 la question du « juste » périmètre pour une structure dédiée à la coordination des actions relevant de l’emploi, l’insertion et la formation sur le territoire. La MEIFE, qui œuvrait jusqu’à une période récente sur les deux communes de Villepinte et Aulnay-sous-Bois, a aujourd’hui compétence uniquement sur le périmètre d’Aulnay-sous-Bois. Du point de vue des partenaires, l’échelle de la ville paraît bien limitée pour mettre en place une coordination efficace. Sans aborder la question de l’intercommunalité, qui ne semble pas tranchée sur le territoire d’Aulnay-sous-Bois, est évoqué l’intérêt qu’aurait la structure à développer des partenariats avec des territoires proches – par exemple avec les Maisons de l’Emploi de Plaine Commune et de Roissy-enFrance, ou encore le GIP de Roissy… Cela permettrait de construire au niveau local des actions pertinentes au regard du développement économique et des besoins en compétences des territoires voisins. Quelques idées pour l’action : les attentes des partenaires sur les articulations à construire avec la MEIFE La MEIFE d’Aulnay-sous-Bois rencontre aujourd’hui des difficultés pour se positionner, de manière légitime, dans sa fonction d’ensemblier. Pour autant, les besoins en termes d’animation et de coordination sur le territoire sont patents : les partenaires ont des attentes. Nous restituons dans le tableau ci-après les axes des plans d’actions qui pourraient être travaillés de manière conjointe entre la MEIFE et les différents acteurs, ainsi que les attentes des partenaires à l’égard de la MEIFE. A l’évidence, il s’agit là de suggestions évoquées au cours d’un entretien qui nécessiteront d’être ré-abordées et débattues de manière partenariale. Point d’articulation identifié avec la MEIFE / attentes à Acteurs l’égard de la MEIFE - Projet de Ville rSa Mutualisation des actions d’accompagnement des publics adultes - Positionnement de la MEIFE sur la mobilisation des entreprises du territoire CCI Constituer de manière partenariale un répertoire des acteurs et dispositifs d’accompagnement des entreprises - Positionnement de la MEIFE sur le pilotage et l’animation d’une plate-forme recensant ces informations 27 avril 2011 8 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte - Travailler de manière partenariale sur la mobilisation des entreprises (promotion de l’apprentissage) Chambre des métiers - Positionner la fonction d’observation de la MEIFE au service de la définition d’un plan d’actions - La MEIFE en tant « qu’agrégateur » des données disponibles sur le territoire et animatrice d’un diagnostic des enjeux partagé et régulièrement réactualisé Etat Pilotage des clauses d’insertion en lien avec les projets de développement du territoire (Grand Paris) - La MEIFE pourrait se positionner sur un rôle de lieu ressources pour les petites entreprises. - Articulation des possibilités de financement de la formation (enveloppe Pôle Emploi / Enveloppe MEIFE) Pôle Emploi - La MEIFE positionnée sur l’animation des partenariats territoriaux et la communication sur les actions développées - Convention de co-traitance avec la Mission Locale en cours de discussion - d’un réseau d’entreprises, dans le cadre d’une stratégie Développement Economique (Aulnay) Partenariat Ville d’Aulnay / MEIFE à construire sur l’animation municipale à affiner - Positionner la MEIFE sur une fonction d’observation territoriale en continu - Travailler en réseau avec les territoires voisins - Créer ou pérenniser des groupes thématiques (IAE, formation, illettrisme… en fonction des priorités qui restent à définir) à l’échelle de la Ville. L’enjeu reste de favoriser l’interconnaissance des partenaires, la construction de parcours cohérents pour les demandeurs d’emploi en ouvrant les possibilités de mobilisation de tous les outils présents. Opérateurs de terrain La MEIFE en tant qu’animatrice de ces groupes et des partenariats dans la durée - La MEIFE en tant qu’outil de mise en cohérence d’un plan d’actions stratégique et des actions de terrain - La MEIFE en tant que lieu d’information pour les partenaires comme les publics de l’ensemble des dispositifs présents sur le territoire - La MEIFE en tant que coordonateur entre les prescripteurs (Pôle Emploi, Mission Locale…) et les opérateurs (formation, insertion…) 2. La formation Nous abordons ici la formation avec un double regard : l’animation du partenariat sur la formation d’une part, les besoins des publics d’autre part. Vers l’animation d’un partenariat local sur la formation ? Sur la thématique de la formation comme sur les autres, le constat partagé des partenaires et des opérateurs est celui d’un morcellement des interventions et d’une absence de 27 avril 2011 9 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte mutualisation de l’information – du moins jusqu’à une période récente. Citons en exemple : « A Aulnay, il n’existe pas de vision partagée des compétences et actions des acteurs, sur le « qui fait quoi » ». (champ de la formation) « Nous avons un bon partenariat avec la MEIFE. Sur le territoire, il y a de nombreuses associations particulièrement actives sur le terrain. Après, c’est vrai qu’il y a un travail à faire dans la mise en relation entre ces différents acteurs. C’est pour ça que la démarche de diagnostic m’intéresse particulièrement » (champ de la formation). « Les besoins sont mal identifiés et l’offre existante aussi. Donc on ne sait pas si on peut apporter des réponses à ces gens (en situation d’illettrisme) soit parce que l’offre n’existe pas, soit parce que c’est nous qui ne l’identifions pas. Qui est chef d’orchestre ? Parce qu’on est dans un monde de technicien, on est enfermé dans nos pratiques et on ne sait pas comment fonctionner avec les autres. Qui fait quoi ? Comment ? Il s’agit de tout mettre à plat » (champ de la formation) Pour les acteurs rencontrés, cette méconnaissance des actions du territoire engendrerait des difficultés d’accès à la formation pour les publics – d’abord en raison d’une information insuffisante. Face à ce constat, deux acteurs se sont mobilisés pour apporter une réponse. Le projet de Ville rSa prescrit dans le cadre de ses accompagnements des formations financées dans le cadre du Plan Départemental d’Insertion du Conseil Général de la SeineSaint-Denis, destinées à des niveaux V et infra V. Outre ces formations à destination d’un public à bas niveau de qualification, l’offre du CG est positionnée sur le secteur de la sécurité, de l’aide à la personne et de l’entretien. Certes cette offre de formation répond à l’offre d’emploi sur le territoire de la Seine-SaintDenis. Cependant cette offre ne répond pas toujours aux besoins de la population à l’échelle locale. « Quid des bénéficiaires ne voulant pas intégrer ces secteurs d’activité ? » Pour répondre à cette problématique, le service a d’abord tenté de trouver des solutions de composition : « Ce sont les conseillers qui se débrouillent comme ils peuvent » (activation du réseau Pôle Emploi, Mission Locale, réseau personnel…). « Jusqu’à présent chacun se débrouillait dans son coin». Puis, depuis maintenant un an, le service a structuré une démarche partenariale : des groupes de travail sur la formation ont été mis en place pour mutualiser l’information existante sur le territoire concernant les OF, leur offre de formation, etc. Ces groupes de travail visent également à échanger sur le ressenti des bénéficiaires ayant suivi des formations dans les OF du territoire. La MEIFE, de son côté, abrite un Pôle Formation. Ce service de la structure propose des formations en complément du droit commun : - des formations collectives (programmation annuelle, inscription directe possible par les partenaires) ; - des formations individuelles, financées au cas par cas quand le droit commun n’offre pas de possibilité. La formation doit venir en appui d’un parcours d’insertion avec une perspective d’emploi à court ou moyen terme, dans le cadre d’un projet validé par un conseiller MEIFE. 27 avril 2011 10 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte Ce pôle a également pour mission de rechercher de nouveaux modes de financement de la formation, notamment par l’élaboration de réponses à appel à projets (CUCS, FSE, Région… ce qui suppose une maîtrise de l’ingénierie de projet) ou l’accompagnement des demandeurs d’emploi au montage de financements dans le cadre du droit commun (par exemple, mobilisation de l’AFPR de Pôle Emploi). Il est ainsi en mesure de répondre à des besoins d’embauche des employeurs du territoire en mettant en place des « passerelles entreprises » dans le cadre du dispositif régional (par exemple, une formation au Permis C + FIMO est prévue dans ce cadre en 2012). La responsable formation (chargée de projet MEIFE) construit depuis sa prise de poste une démarche pour définir au mieux les actions collectives proposées par la MEIFE. Dans un premier temps, en lien avec un référent formation de la Mission Locale, un travail de repérage de l’offre de formation présente sur le territoire (notamment financée par la Région) a été mené. Puis le lien a été fait avec l’observatoire de la MEIFE pour identifier les besoins en compétences du territoire en fonction des projets émergeants. Ces éléments ont été partagés au cours d’une réunion partenariale ad hoc, qui s’est tenue début janvier au sein de la MEIFE, en présence des prescripteurs (Pôle Emploi, Mission Locale, Cap Emploi…), d’acteurs de l’IAE et d’organismes de formation. Cet échange a permis : - de clarifier, pour les partenaires, le rôle et les actions de la MEIFE sur le champ de la formation ainsi que les conditions d’accès à l’offre de la MEIFE ; - d’échanger sur les actions d’ores et déjà programmées pour l’année 2012 ; - de partager un diagnostic sur les demandes des publics et des besoins des entreprises. Du point de vue des partenaires, ce type d’initiatives comble un « manque » certain sur le territoire6. On peut y voir les prémices d’une animation territoriale sur les enjeux de formation, qu’il conviendrait sans doute de pérenniser. Les besoins des publics Les demandes et les besoins du point de vue des partenaires Au cours de la réunion7 partenariale citée supra, les partenaires ont été amenés à faire remonter les demandes des publics d’une part, les besoins qu’ils identifiaient d’autre part. Les demandes des publics identifiées par les partenaires présents sont les suivants : - concernant les femmes, les métiers de la petite enfance ; - mobilité – permis B (pour les emplois à Paris, à Roissy en horaires atypiques et les temps partiels) ; - BAFA, avec « des files d’attente importantes car ce titre peut permettre d’être employé par la Ville en tant qu’animateur. Et comme certains jeunes ne veulent pas aller travailler loin… » ; - 6 Conduite – permis C, avec de nombreuses demandes pour devenir taxi. Manque principalement ressenti par les organismes de formation « d’insertion ». Les prestataires de la MEIFE se félicitent de leur côté de la qualité du partenariat avec la structure. 7 A laquelle Geste a assisté dans le cadre de l’accompagnement à la définition d’un plan d’actions sur l’illettrisme. 27 avril 2011 11 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte Les besoins identifiés par les partenaires sont les suivants : - les savoirs de base : illettrisme et FLE, mais également savoirs comportementaux pour le public jeune ; - l’anglais, en raison de la proximité de la zone aéroportuaire ; - la sûreté – sécurité ; - la remise à niveau informatique. Zoom sur la problématique de l’accès à la formation Pour le public jeune, la première question soulevée par certains partenaires autour de l’accès à la formation est celle de l’appétence : ce public, souvent décrocheur scolaire, ne souhaite pas systématiquement se réorienter vers un dispositif d’apprentissage – de peur de revivre une situation d’échec. Dès lors, une double question émerge : - celle de la préparation, en amont de la formation, pour donner cette appétence. Des ateliers comme l’atelier parrains de la Mission Locale, ou le Club Emploi CIVIS, ont cette fonction – mais ils restent accessibles uniquement aux jeunes inscrits à la Mission Locale ; - celle de l’adaptation des formations à ce public, qui souhaite être mis en situation pratique et ne pas s’engager dans des formations longues, qui paraissent déconnectées de l’emploi. Les deux groupes de parole animés par Geste dans le cadre de la mission éclairent également la question de l’accès à la formation pour les demandeurs d’emploi de la commune. Toutefois, nous rappelons au lecteur que seules 5 personnes ont participé à ces temps d’échange : les situations et verbatim présentés infra n’ont donc aucune valeur représentative et doivent être lus à titre illustratif. A un premier niveau, les discours produits mettent en avant la valeur-ajoutée d’une formation dans le cadre d’un parcours : elle permet tout à la fois d’acquérir des compétences et savoir-faire ainsi qu’un titre qui en atteste : « La formation, c’est très important. Quand on n’a pas de diplôme, comme moi, ça permet de se requalifier, d’attester d’un niveau de compétences, dire qu’on a des compétences dans un domaine. » Un élément ressort de manière particulièrement prégnante des animations menées : celui de l’importance d’un accompagnement aux différents moments d’un parcours de recherche d’emploi et de formation. Autrement dit, la problématique de l’accès à la formation semble pour partie se formuler en termes d’accompagnement et de prescription. Il permet de formuler un projet professionnel… « Au début, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. En cherchant un peu avec ma conseillère, j’ai trouvé le métier de secrétaire. Je me suis dit pourquoi pas, et maintenant que je suis en stage je vois que ça me plaît beaucoup. » … d’identifier les étapes d’un parcours de formation pour mener à bien ce projet… « Le problème, c’est que pour être secrétaire, il faut avoir un bon niveau en français, ce qui n’est pas mon cas. J’ai besoin de revoir un peu les bases. C’est ma conseillère qui m’a dit 27 avril 2011 12 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte que cette formation existait. On a rempli un dossier mais pour le moment je n’en sais pas plus. Je sais que je n’ai rien à payer et que ça se déroulera vers le mois de septembre ». … d’avoir de l’information sur les formations – toutes les personnes rencontrées ayant fait état de difficultés en la matière (identification des organismes et des formations, compréhension des pré-requis attendus, ou encore des mécanismes de financement…) « On a besoin d’être guidé pour la recherche d’information. Il y a des classeurs en bas, à la MEIFE, mais on ne sait pas si un organisme est mieux qu’un autre, on ne comprend pas toujours les pré-requis qu’il faut avoir… Avant d’être suivie à la Mission Locale, j’ai fait des tests pour une formation d’hôtesse d’accueil. Mais je ne savais pas qu’il fallait parler anglais ! Et comme je n’ai pas un bon niveau, j’ai échoué. Ma conseillère m’a proposé de faire une remise à niveau en anglais pour avancer. C’est ce que je veux faire, pour après pouvoir entrer dans ma formation. C’est elle qui cherche l’organisme, moi je ne sais pas où chercher, où trouver les papiers, c’est compliqué ! Le suivi, c’est vraiment très important » « J’ai fait une formation de restauration collective à Pantin. C’est mon conseiller qui m’a aidée pour trouver ça : ils sont plus au courant que nous, ils connaissent les possibilités de prise en charge et de financement. » « Moi, je voulais faire une formation dans la restauration. Mais je n’ai jamais trouvé ! A vrai dire je ne savais même pas où chercher ». Enfin, les personnes rencontrées n’ont pas fait état de freins périphériques à l’accès à la formation, hormis celui de la garde d’enfants qui concernait deux jeunes mamans. A noter que, pour les cinq situations rencontrées la mobilité n’a jamais été évoquée en ce sens (véhicule personnel, utilisation du réseau de transports en commun…). « La garde d’enfants, c’est un peu compliqué. Il n’y a pas de place en crèche, c’est tout rempli. Heureusement, ma mère pourra garder ma fille quand je rentrerai en remise à niveau ». « Pour le moment, ma mère est là et peut garder mon fils. Mais si elle retrouve un emploi, je ne sais pas trop comment je ferai. Il faudrait que j’en reparle avec ma conseillère pour voir s’il existe des solutions au cas où ». Quelques idées pour l’action Au regard des éléments recueillis dans le cadre du focus thématique « formation », quelques pistes pour l’action émergent. Elles restent à l’état de proposition qui devront être retravaillées avec les partenaires de la MEIFE. - Pérenniser les initiatives prises en termes d’animation de la formation ; - Construire des actions en lien avec les partenaires jeunesse du territoire (service jeunesse, club de prévention spécialisée, partenaires de la politique de la Ville…) pour développer « l’appétence » à la formation des jeunes voire susciter leur inscription dans un suivi Mission Locale ; - Développer les actions de type passerelles et les relations avec les entreprises pour mettre en place des actions de formation ancrées dans des situations pratiques et ouvrant des perspectives d’embauche/ 27 avril 2011 13 MEIFE Aulnay-sous-Bois - Villepinte LA SUITE DE LA MISSION Etant donné le contexte actuel, la MEIFE a souhaité reporter la finalisation de la mission (phase 3 : partage du diagnostic et plan d’actions) à la rentrée de septembre 2012. Le déroulement suivant pourrait être adopté : - septembre 2012 : rencontre Geste / MEIFE pour échanger sur les deux focus réalisés et préparer une restitution partenariale ; - Octobre – novembre 2012 : organisation de deux groupes de travail (gouvernance / formation) - Décembre 2012 : comité de pilotage final de l’évaluation. Geste reste à la disposition de la MEIFE pour finaliser la prestation. 27 avril 2011 14