dossier pedagogique

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dossier pedagogique
FICHE PÉDAGOGIQUE
CONCERTBRUNCH #3
Autour d’œuvres marquantes du répertoire classique ou plus contemporain, nous vous proposons de
partager un moment privilégié avec des artistes et chambristes exceptionnels. Ces moments musicaux,
imaginés autour et avec la complicité du Trio Opus 71, ensemble associé à la vie du Théâtre 71 et
formé de Pierre Fouchenneret, Nicolas Bône et Éric Picard, sont présentés par Pierre-François
Roussillon, directeur de la Scène Nationale, afin d’apporter aux auditeurs quelques clés d’écoute.
Avant le concert, vous avez la possibilité de savourer un brunch.
DIMANCHE 24 JANVIER, DÈS MIDI
JOHN CAGE 4’ 33’’
OLIVIER MESSIAEN QUATUOR POUR LA FIN DU TEMPS,
POUR VIOLON, CLARINETTE, VIOLONCELLE ET PIANO
TRIO OPUS 71 : PIERRE FOUCHENNERET VIOLON, ÉRIC PICARD VIOLONCELLE ET
JÉRÔME COMTE CLARINETTE, THÉO FOUCHENNERET PIANO, AVEC LA PARTICIPATION
EXCEPTIONNELLE DE PEDRO PABLO PATASSOLLO
Messiaen s’est imposé, aux côtés de Boulez et Dutilleux, comme l’une des figures
majeures de la musique française du xxe siècle. Son Quatuor, écrit et créé en 1941,
lui fut dicté par la présence au camp de trois musiciens, compagnons de sa
captivité et témoigne de son engagement spirituel et de sa fascination pour les
oiseaux. En ouverture de ce concert, nous « entendrons » 4’33’’, l’énigmatique
pièce de John Cage.
tarifs › 12€ tarif normal 6 € -18 ans, abonnés du Théâtre 71, adhérents association des Z’amis du Conservatoire et
élèves du Conservatoire Intercommunal de Malakoff | 1 ticket-théâtre(s) = 2 entrées
ouverture du bar et accueil du public à 12h | début du concert à 13h30 | durée env. 50 min
restauration pensez à réserver votre brunch en même temps que votre billet de concert (12€/repas)
M° LIGNE 13 MALAKOFF-PLATEAU DE VANVES - PÉRIPHÉRIQUE PORTE BRANCION
THEATRE71.COM SCÈNE NATIONALE DE MALAKOFF
3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00
INTERPRÈTES
PIERRE FOUCHENNERET VIOLON
Premiers prix de violon et de musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de
Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), il est lauréat en 2003 de la fondation d’entreprise
Banque populaire. Depuis, il participe à de nombreux concerts, Récitals en sonate, formation de
musique de chambre ou en Soliste avec orchestre. Il fonde en 2010 le quatuor Raphaël avec
lequel il remporte le deuxième prix du concours International de quatuor à cordes de Bordeaux.
ÉRIC PICARD VIOLONCELLE
Issu du CNSMDP où il obtient ses premiers prix, Éric Picard enchaîne avec le premier prix du
Concours international Finale Ligure. Nommé à 23 ans premier violoncelle solo de
l’Orchestre de Paris, il est récompensé par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros pour le
disque consacré à Xenakis et est actuellement directeur artistique de l’ensemble Diabolicus.
THÉO FOUCHENNERET PIANO
À l’âge de 3 ans, il est initié par son grand frère violoniste de 11 ans à l’époque, puis rentre au
CNRR de Nice à 5 ans dans la classe de Christine Gastaud. Il passe son prix de piano au conservatoire à Nice, avant d’entrer au Pôle supérieur de Paris-Boulogne-Billancourt, dans la classe
d’Hortense Cartier-Bresson. En février 2011, il est admis à l’unanimité du Jury au CNSMD de Paris
dans la classe d’Alain Planès. À tout juste 21 ans, il s’est déjà produit dans de nombreuses salles à
Paris, Nice, Cannes.
JÉRÔME COMTE CLARINETTE
Prix de virtuosité de la Haute École de Genève et prix à l’unanimité du CNSMDP, il est lauréat de
la Fondation Meyer, de la Fondation d’entreprise Groupe Banque populaire et est filleul 2003 de
l’académie Charles-Cros. Il se produit dans des formations de musique de chambre ou au sein
d’orchestres tels que l’Orchestre de l’Opéra de Paris, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de
France, le London Symphony Orchestra et l’Ensemble intercontemporain, dont il devient
membre en 2005, à l’âge de 25 ans.
JOHN CAGE
Compositeur américain (Los Angeles 1912 - New-York 1992)
Compositeur, poète, théoricien, plasticien, mycologue et écrivain, John Cage a eu sur l’art du XXe
siècle un impact majeur. Il a considérablement contribué à révolutionner les idées traditionnelles
de l’Occident sur la musique et sur la fonction de compositeur.
S’il a suivi l’enseignement d’Arnold Schoenberg aux Etats-Unis, John Cage s’éloigne rapidement
des règles académiques de composition pour se tourner vers l’expérimentation. Ses recherches
sur le son et le rythme, non sans corrélation avec les arts visuels comme la peinture et la danse,
amènent John Cage à reconsidérer l’importance du hasard et du silence dans la musique : dès
lors, c’est la notion même de temps musical qui lui apparaît essentielle. Cette réflexion, nourrie
par la découverte du bouddhisme et du taoïsme, permet à la musique de s’émanciper de la
mémoire et de l’intention et définit une absence de hiérarchie des sons entre eux. En
témoignent, outre l’invention du piano préparé, des pièces comme 4’33 où le son ambiant de la
salle de concert est toute la substance même de l’œuvre. La plupart des œuvres de John Cage
sont écrites pour instruments à percussion ou pour piano préparé et pour des sources sonores et
des exécutants non spécifiés quant à leur nombre et à leur nature.
L’action de John Cage sur le monde de la musique est à la fois perturbatrice et stimulante : il ne
tardera pas à voir marcher dans son sillage de jeunes compositeurs comme David Tudor, Morton
Feldman, Christian Wolff ou encore Earle Brown qui formeront autour de lui l’école dite « de
New-York ».
John Cage en 6 dates :
1938 Invente le piano préparé pour accompagner le ballet Bacchanale de Syvilla Fort | 1939
Compose la première œuvre de musique électronique Imaginary Landscape n°1 pour 2
électrophones à vitesse variable, des enregistrements de sons sinusoïdaux de fréquences diverses,
piano et cymbale | 1942 Hébergé à New York chez Max Ernst et Peggy Guggenheim, il rencontre
Mondrian, André Breton, Virgil Thomson et Marcel Duchamp. Accueilli ensuite chez Jean Erdman,
Cage fait la connaissance du danseur et chorégraphe Merce Cunningham | 1949 Rencontre Pierre
Boulez et Pierre Schaeffer à Paris | 1958 Se rend à Darmstadt pour un séminaire sur la
« composition comme processus » | 1962 Composition de 0’00’’
John Cage en 5 œuvres :
1940 Living Room Music | 1944 Four walls 1948 Suite for Toy piano | 1952 4’33 | 1980 Litany for the
Whale
OLIVIER MESSIAEN
Compositeur français (Avignon 1908 – Clichy 1992)
Olivier Messiaen est l’un des compositeurs les plus importants de la deuxième moitié du XXe
siècle. Organiste et pianiste, il est aussi reconnu dans le monde entier pour son enseignement
réputé au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
Né d’un père professeur d’anglais et d’une mère poétesse, Olivier Messiaen acquiert jeune une
foi catholique prononcée. Après ses premières leçons de piano et d’harmonie, il entre au
Conservatoire de Paris en 1919, à 11 ans. Il a pour professeurs Maurice Emmanuel, Marcel Dupré,
Paul Dukas, Charles-Marie Widor. En l’espace de six ans, il obtient des premiers prix en harmonie,
fugue, contrepoint, accompagnement au piano, histoire de la musique, orgue, improvisation à
l’orgue, et enfin composition.
En 1931, Olivier Messiaen prend le poste d’organiste à l’église de la Trinité, à Paris. Il improvise,
compose beaucoup, expérimente ses idées musicales, inspirées par le plain-chant, les rythmes
anciens et asiatiques, et les chants des oiseaux qui le fascinent – il décide même de devenir
ornithologue. Il commence à enseigner en 1934, à l’Ecole Normale de Musique de Paris et à la
Schola Cantorum. Il devient professeur d’harmonie au Conservatoire en 1942, après la Seconde
guerre mondiale, durant laquelle il est fait prisonnier et compose son Quatuor pour la fin du
temps. A cette période, il rencontre Yvonne Loriod, qui devient sa femme et l’interprète principale de ses œuvres pour piano.
Progressivement, Olivier Messiaen se met à donner des cours d’analyse, d’esthétique, de rythme,
au Conservatoire et à l’étranger. En 1966, sa classe d’analyse est instituée en tant que classe de
composition. Elle attire des élèves du monde entier, parmi lesquels Pierre Boulez, Pierre Henry
George Benjamin, Karlheinz Stockhausen ou encore Iannis Xenakis.
L’œuvre de Messiaen, aussi bien musicale que pédagogique, a été honorée par de nombreuses
distinctions et manifestations (fondation, festival…). Ses écrits théoriques permettent d’aborder
son esthétique, notamment Théorie de mon langage musical (1944).
Messiaen en six dates
1930 premier prix en composition au Conservatoire de Paris | 1931 titulaire du grand orgue de
l’église de la Trinité, à Paris | 1934 enseigne à l’Ecole Normale de Musique de Paris et à la Schola
Cantorum | 1936 fonde le groupe « Jeune France » avec André Jolivet | 1942 professeur
d’harmonie au Conservatoire de Paris | 1966 sa classe d’analyse musicale devient officiellement
classe de composition
Messiaen en six œuvres
1934 L’Ascension – Quatre méditations symphoniques pour orchestre | 1940 Quatuor pour la fin
du Temps, pour violon, violoncelle, clarinette et piano | 1944 Vingt regards sur l’enfant Jésus,
pour piano | 1949 Turangalîla-Symphonie, pour orchestre et deux solistes (piano et ondes
Martenot) | 1950 Messe pour la Pentecôte, pour orgue | 1983 Saint François d’Assise, opéra en 3
actes et 8 tableaux
4’33’’
JOHN CAGE
4’33’’ est sans doute l’œuvre la plus célèbre du compositeur américain John Cage (1912-1992).
Cette œuvre très controversée est constituée de trois mouvements, et si l’on peut se permettre
cette comparaison, 4’33’’ est un peu à la musique ce que le Carré blanc sur fond blanc de
Malevitch est à la peinture…
La première a été donnée au piano par David Tudor en 1952.
Comment l’idée de 4’33’’ est-elle venue à Cage ? En 1951, il visita dans l’université de Harvard
une chambre anéchoïque (sans écho, qui absorbe les sons). Il s’attendait à trouver un silence
parfait, mais quelle ne fut pas sa surprise d’entendre deux sons : un aigu, et un grave ! S’enquérant auprès de l’ingénieur du son, il obtint cette réponse : le son aigu était celui de son propre
système nerveux, et le grave le bruit de la circulation de son sang…
Il conclura ainsi : « Until I die there will be sounds. And they will continue following my death.
One need not fear about the future of music. »
Pourquoi une durée de 4’33’’ ? Trois hypothèses :
1) Au moment de la composition de ce morceau, John Cage était en France, où sur les claviers
de machines à écrire, le 4 correspond à ‘, et le 3 à ‘’ …
2) 4 minutes et 33 secondes font 273 secondes; la température de -273°C correspond au zéro
absolu, où tout mouvement est impossible
3) Cette durée a été choisie au hasard
QUATUOR POUR LA
FIN DU TEMPS
OLIVIER MESSIAEN
Le 15 janvier 1941, quelques centaines de prisonniers de guerre du Stalag de Görlitz en Silésie
sont conviés à un bien insolite concert, dans un espace aménagé de bric et de broc à même le
camp. Au programme, le Quatuor pour la fin du Temps, une création de près de cinquante
minutes composée par l’un de leurs compagnons de captivité, Olivier Messiaen, interprétée par
un ensemble constitué pour l’occasion : lui-même au piano entouré de trois autres prisonniers,
Henri Akoka à la clarinette, Jean Le Boulaire au violon et Étienne Pasquier au violoncelle. Le froid
est glacial. Récupérés ci et là, les instruments de musique assurent modestement leur service
minimum (Messiaen affirmera qu’il manquait une corde au violoncelle, ce que démentira
ensuite Étienne Pasquier – lequel concédera néanmoins la précarité des conditions d’interprétation). Socialement composite, le public se prête au jeu d’une écoute attentive, un rite sans
doute totalement nouveau pour un bon nombre de ces captifs devenus spectateurs. Le concert
est précédé d’une conférence théologique au cours de laquelle le compositeur déplie le motif
germinal de l’œuvre : la vision de l’Ange de l’Apocalypse, « qui lève la main vers le ciel en disant :
Il n’y aura plus de Temps ».
Composée en situation de crise, l’œuvre apparaît elle-même comme un seuil au-delà duquel la
production du compositeur français ne sera plus tout à fait la même. Les chants d’oiseaux, dont
la transcription reste rudimentaire et la référence encore peu précise, font ici leur première
apparition dans l’œuvre du compositeur et l’on sait quelle importance ils prirent ensuite, dans
des pièces comme le Catalogue d’oiseaux (1956-1958) ou Chronochromie (1960). À l’inverse, les
deux « louanges » citent et transcrivent deux compositions antérieures de Messiaen : Fêtes des
Belles Eaux (1937) pour la « Louange à l’Éternité de Jésus » et le second volet du Diptyque pour
orgue (1930) pour la « Louange à l’Immortalité de Jésus » ; ces deux mouvements font signe
vers le passé de Messiaen, une première période créatrice encore fortement marquée par la
tonalité et à laquelle le Quatuor semble adresser un tendre adieu.
L’hétérogénéité des huit mouvements reflète ainsi le caractère composite d’une forme qui s’est
constituée peu à peu, au gré des possibilités matérielles d’écriture, par ajout d’éléments et
reprise de certains autres. La formation en quatuor n’apparaît que ponctuellement en tutti, le
compositeur tirant partie des multiples combinaisons en trio, duo, solo… L’œuvre fut d’ailleurs
ébauchée comme un trio pour clarinette, violon et violoncelle, une pièce de circonstance pour
les interprètes rencontrés dans le camp. Placé en « intermède » dans le Quatuor, ce très court
numéro tranche par son caractère léger, mais il contient le matériel thématique de certains
autres mouvements, comme la « Danse de la fureur » ou certains traits de clarinette d’« Abîme
des oiseaux ».
Toute déterminée qu’elle soit par les conditions de composition, cette hétérogénéité n’en
demeure pas moins inscrite dans la poétique même du compositeur. Comme l’écrit à juste titre
Michel Chion, la musique d’Olivier Messiaen n’est pas de celles qui cherchent à fusionner les
différents paramètres d’écriture. « Chez Messiaen, on continue souvent d’entendre, en une
juxtaposition distincte et presque anachronique, la mélodie, son harmonisation, les timbres qui
la colorent, et les figures rythmiques qui la doublent ; ou tout au moins on y entend des combinaisons d’éléments plutôt mélodiques et d’autres à dominance harmonique, etc. comme dans la
musique classique. »
PROCHAIN RENDEZ-VOUS
MUSIQUE DE CHAMBRE
DE LA SAISON
KLEIN - HERSANT BRAHMS
DIMANCHE 3 AVRIL, DÈS MIDI AU FOYER-BAR
La disparition prématurée de Gideon Klein à Auschwitz aura certainement privé l’histoire de la
musique tchèque d’œuvres importantes. Son Trio témoigne d’un talent original plein d’expression. Philippe Hersant, figure incontournable de la musique française, imagina en 2008 ses
Fantaisies, une série de pièces à partir de six notes. Et Brahms laisse libre cours à l’inspiration
et l’émotion du moment, entre fougue juvénile et maîtrise totale d’écriture. Un programme
éclectique, indispensable pour clore la saison des Brunchs.
tarifs › 12€ tarif normal 6 € -18 ans, abonnés du Théâtre 71, adhérents association des Z’amis du Conservatoire et
élèves du Conservatoire Intercommunal de Malakoff | 1 ticket-théâtre(s) = 2 entrées
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3 PLACE DU 11 NOVEMBRE – 92240 MALAKOFF 01 55 48 91 00

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