163 des champs et jachères puis les forêts claires et savanes

Transcription

163 des champs et jachères puis les forêts claires et savanes
12°N
12°N
BURKINA FASO
Pendjari
ou
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M
r
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ou
Banikoara
jar
Malanville
i
ta
So
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ak
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11°N
-436.536
B
665
ou
org
-no
Ségbana
rd
NIGERIA
+606.519
kr
Ch
ou
-P
aîn
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ed
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11°N
-P
d
en
Ali
bo
o ra
M
Mé
Kouandé
Natitingou
Oli
10°N
10°N
Nikki
0
+472.569
Causes et consequences de la degra­
dation des formations vegetales
naturelles
Plusieurs facteurs concourent à la dégradation des formations végétales: il s’agit des facteurs anthropiques (agriculture, exploitation du
bois, artisanat, exploitation médicinale, feux de végétation) et naturels (le climat).
De par ses diverses activités, l’homme se révèle être le premier facteur de dégradation des formations naturelles. La superficie agricole
croît rapidement au détriment des formations naturelles. En effet,
avec l’accroissement démographique et l’introduction des cultures
Djougou
25
50
100
km
Mt Sokbaro
658
evolution de
l'occupation du sol
Parakou
Mt Goubouna
Mt Soubakpérou
609
620
ou
g
B or
9°N
-su
d
Fortement régressive
Moyennement régressive
Faiblement régressive
Bassila
-260.64 8
Faiblement progressive
Moyennement progressive
Okpara
Bassila
Fortement progressive
Savé
8°N
Zou
Ou
é
eau
Plat
Dogbo-Tota
Lokossa
Mono
GH
-312.905
7°N
LOME
Océan 2°E
Atlantique
Plage
Surface rocheuse
Formation
marécageuse
Pobé
Plan d'eau
Sakété
Slightly regressive
Slightly progressive
Moderate progressive
Strongly progressive
Bar chart:
landcover
Plantation
au
Moderate regressive
diagramme
à barres:
occupation du sol
Forêt dense
Forêt claire et
savane boisée
Savane arborée
et arbustive
Mosaïque de champ
et jachère
Mosaïque de chanp et
jachères à palmiers
Plate
Strongly regressive
Limit of
phytogeographic district
Agglomération
Changement en ha
Côtier
Ouidah
1°E
-507.658
Abomey
é
Vallée de l' Ouém
TOGO
Landcover
evolution
Limite de district
phytogéographique
Forêt galerie
u
Zo
mé
+485581
Savalou
o
uff
Co
The second category of districts is mainly influenced by the increase of tree and shrub savannas and fields and fallow lands.
In the last category, the districts of Pobè, Côtier and Vallée, respectively, low and moderately regressive, are mostly marked
by the drop in formations (crops and fallow lands, crops and
fallow lands under palm trees and gallery forests) for the benefit of plantations and the extension of agglomerations. That of
Bassila experiences an extension of open forest and woodland
savanna on the district scale, plantations and fields and fallow
lands.
Taking everything into account, the following points stand out:
„„ The national territory experiences and overall progressive
evolution induced by tree and shrub savannas and fields
over two large districts (Borgou-nord and Borgou-sud) and
Zou;
„„ The tree and shrub savanna units are sharply reduced in the
districts of Bassila, Plateau and Vallée, while the fields and
fallow lands then crops and fallow lands under palm trees
are regressive and progressive in places in the Vallée, Bassila
and Plateau districts.
4°E
NIGER
r
ge
des champs et jachères puis les forêts claires et savanes boisées sont
les unités les plus contributrices à la dynamique de l’occupation du
sol au Bénin (Fig. 5.1). Cette situation se traduitTenkodogo
clairement par une
nette réduction de la superficie des formations naturelles au profit
des formations anthropiquesk. Pour comprendre cette situation,
il est primordial de diagnostiquer les causes et conséquences de la
dégradation des formations végétales naturelles c’est-à-dire les facteurs explicatifs de cette évolution aux fins d’une gestion durable
des ressources naturelles.
3°E
Ni
Fada
N'Gourma
2°E
+674.270
1°E
porto novo
Cotonou
3°E
Gallery forest
Dense forest
Woodland and
savanna woodland
Tree and
shrub savanna
Mosaic of field
and fallow
Mosaic of field
and palm fallow
Plantation
Beach
Rocky surface
Swamp formation
Water body
Agglomeration
Change in ha
300.000
200.000
100.000
0
Carte 5.3: Bilan de l’occupation du sol par district phytogéographique : 1995-2006
Map 5.3: Assessment of land cover change by phytogeographical district: 1995-2006
ACCRA
163
5: Utilisation des terres | Land use
industrielles, très consommatrices d’espace, les formations naturelles sont de plus en plus menacées. La culture sur brûlis du coton
vient au premier rang des spéculations qui obligent les paysans à défricher plusieurs hectares chaque année. Le coton étant une espèce
héliophile, mis à part le néré (Parkia biglobosa) et le karité (Vitellaria paradoxa), toutes les autres espèces ligneuses sont systématiquement abattues. Dans certaines localités, les terres cultivées sont reboisées avec l’anacardier (Anacardium occidentale).
Sur le plan floristique, les fortes pressions anthropiques induisent la
raréfaction voire la disparition de certaines espèces. A titre d’exemple, les espèces comme Chrysobalanus atacorensis subsp. atacorensis
et Abrus schimperi inventoriées par Adjanonhoun et al. (1989) dans
la chaîne de l’Atacora deviennent rares de nos jours.
Un autre facteur lié à l’action anthropique est le surpâturage dont
les effets sont nettement visibles, surtout en saison sèche (Fig. 5.2 &
5.3). En effet, au cours de cette période, le sol est complètement dénudé après le passage des feux sauvages (feux de chasse et feux pastoraux). Les fortes charges provoquent le tassement du sol, rendant
alors l’infiltration de l’eau difficile. Par ailleurs l’émondage incontrôlé des ligneux fourragers tels que Khaya senegalensis, Afzelia africana
et Pterocarpus erinaceus conduira à long terme à la disparition de ces
derniers.
La cueillette du miel et des plantes médicinales est aussi une autre
forme d’exploitation des ressources naturelles qui affectent le couvert végétal. Elles se traduisent par l’abattage systématique des arbres entiers dans le seul dessein de récolter du miel ou la destruction des espèces rares ou des espèces à forte demande. Au nombre
des espèces menacées, on peut citer Khaya senegalensis et Gardenia
ternifolia, toutes deux utiles en pharmacopée traditionnelle.
In all, the different points reveal a dynamic in land cover and
land use between 1995 and 2006. In decreasing order, tree and
shrub savannas, field and fallow land mosaic then open forests
and woodland savannas are the land cover classes that contribute most to the land cover dynamics in Benin (Fig. 5.1). This situation clearly translates into a sharp reduction of the surface area
of the natural formations due to formations. To understand this
situation, it is essential to diagnose the causes and consequences of the degradation of natural plant formations, that is, the
factors explaining this evolution to the ends of a sustainable
management of natural resources.
crops that are very space consuming, the natural formations
are increasingly threatened. Cultivation of slash-and-burn cotton is one of the main speculations requiring peasants to clear
several hectares each year. As cotton is a heliophilous species,
aside from the néré (Parkia biglobosa) and shea tree (Vitellaria
paradoxa), all the other ligneous species are systematically cut
down. In some places, the cultivated lands are reforested with
the cashew tree (Anacardium occidentale).
At the floristic level, the strong pressures induce the rarefaction
or disappearance of some species. For example, species like
Chrysobalanus atacorensis subsp. atacorensis and Abrus schimperi inventoried by Adjanonhoun et al. (1989) in the Atacora
mountain chain have become rare today.
Causes and consequences of natural plant
formation degradation
Several factors contribute to the degradation of plant formations: factors (agriculture, exploitation of wood, crafts, medical
use, vegetation fires) and natural factors (the climate).
Given his diverse activities, man seems to be the first factor in
the degradation of natural formations. Agricultural surface area
increases rapidly to the detriment of natural formations. Indeed,
with the demographic growth and introduction of industrial
164
Il faut noter également la commercialisation des produits forestiers qui se traduit par l’abattage des arbres en vue de la production
du charbon de bois ou de bois de chauffe (bois-énergie) et pour le
bois d’œuvre. Ainsi une quantité importante d’arbres sont abattus et
coupés sous forme de madriers commercialisés sur le marché.
En dehors des activités anthropiques, les facteurs naturels contribuent aussi à la dynamique des formations végétales. Le climat est
la principale contrainte sur le milieu à travers les précipitations qui
conditionnent fondamentalement les différents systèmes socioécologiques aux basses latitudes. En effet, l’absence, la rareté, l’excès ou la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies sont
Another factor linked to action is over-grazing whose effects
are clearly visible, especially in the dry season (Fig. 5.2 & 5.3). Indeed, during this period, the soil is completely stripped after
the passage of vegetation fires (hunting fires and grazing area
fires). The great stocking densities provoke soil compaction,
making water infiltration difficult. Moreover, the uncontrolled
shearing of wood fodder like Khaya senegalensis, Afzelia africana
générateurs de crises climatiques et économiques et très souvent
aussi, d’instabilité sociale et politique.
Au Bénin comme sur l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest,
on a constaté une baisse relativement brutale de la pluviométrie
au cours des décennies 70 et 80. L’étude tendancielle des données
pluviométriques des stations synoptiques du Bénin, indique de
façon générale une baisse des précipitations de 1971 à 1987. De
même l’étude des moyennes mobiles des mêmes stations confirme
l’analyse des moyennes annuelles décennales. Les deux décennies
(1970-1990) sont caractérisées par une forte tendance à la baisse
des pluies. L’évolution interannuelle du nombre de jours de pluie
de 1971 à 2001 confirme ces différents résultats. Par ailleurs, l’évolution interannuelle du total du bilan climatique potentiel ou pluie
efficace confirme également les différents résultats. On observe à
partir des années 1970, une dégradation du bilan climatique. Les
décennies 1971-1980 et 1981-1990 connaissent les déficits les plus
marqués, avec une légère reprise vers la fin des années 1980, mais
toute relative. Il ressort de tout ce qui précède que la récession pluviométrique des années 1970 a eu des répercussions importantes
sur la disponibilité en eau au niveau des formations végétales. On
assiste à la dégradation des éléments des écosystèmes, notamment
5.2
and Pterocarpus erinaceus leads to long-term disappearance of
these species.
The gathering of honey and medicinal plants is also another
way of exploiting natural resources, which affects plant cover.
This activity is expressed by the systematic cutting down of entire trees just to collect honey or destroy rare species that are in
great demand. Among endangered species, we can cite Khaya
senegalensis and Gardenia ternifolia, both of which are useful in
traditional pharmacopoeia.
We also need to note that the commercialization of forest products results in felling trees to produce wood charcoal or heating
wood (fuel wood) and also for timber. In this way, a significant
quantity of trees are felled and cut for planks sold in the market.
Aside from the activities, natural factors also contribute to the
dynamic of plant formations. The climate is the main constraint
in the environment through rainfall, which fundamentally conditions the different socioecological systems in the lower latitudes. Indeed, the absence, rareness, excess or bad space-time
distribution of rain generates climatic and economic crises and,
very often as well, social and political instability.
5.3
Fig. 5.2: Vue d’un versant après le passage des feux de végétation dans la région Kotamongo. | View
of a slope after passage of vegetation fires in the Kotamongo region. BTE
Fig. 5.3: Bovins au pâturage dans la région de Koussantiou. | Cattle grazing in the region of Koussantikou. BTE
165
5: Utilisation des terres | Land use
la florek et la faunek. Mis à part les précipitations et l’harmattank, la
dynamique des formations végétales est aussi et surtout sous la dépendance de la nature du sol et de la topographie. Ainsi, même en
l’absence de l’action de l’homme, les formations végétales connaîtraient une évolution progressive lente en raison d’une part du caractère squelettique des sols et d’autre part du relief accidenté par
endroits.
léger les conséquences directes et indirectes y afférentes en vue de
garantir des ressources naturelles de qualité aux générations futures.
Conclusion
Les résultats de cette étude révèlent une dynamique effective des
ressources naturelles du pays. Sur le plan spatial, les paysages de
savanes et de champs s’étendent au détriment des écosystèmes forestiers du pays. Ces derniers se réduisent de façon drastique au fil
des ans. L’agriculture, la première forme d’activité économique, qui
occupe une majorité de la population active, constitue le facteur primordial de dégradation du couvert végétal. D’autres facteurs anthropiques et naturels viennent accentuer le phénomène qui suscite
aujourd’hui beaucoup d’interrogations, surtout dans le contexte
actuel des changements climatiques accentués par la désertification.
Il importe que des mesures adéquates soient proposées en vue d’al-
In Benin, as in all the West African countries, we noted a relatively brutal drop in precipitation during the 70s and 80s. The
tendency study on rainfall data in the synoptic stations in Benin
indicated in general a drop in rainfall from 1971 to 1987. In the
same way, the mobile averages of the same stations confirm
the analysis of the decade annual averages. Two decades (19701990) are characterized by a strong tendency for less rain. The
interannual development in the number of days with rain from
1971 to 2001 confirms these results. Moreover, the interannual development of the total of the potential climatic assessment or efficient rain also confirms these results. Starting in the
1970s, we observe a decrease in climate assessment. The decades 1971-1980 and 1981-1990 experience the most marked
deficits with a slight recovery towards the end of the 1980s, but
it is all relative. From all this, it stands out that the rainfall recession in the 1970s had significant repercussions on the availability of water at the plant formation level. We witness the degradation of ecosystem elements, notably florak and faunak. Apart
from precipitation and the Harmattank, the dynamic of plant
formations is also and most of all dependent on the nature of
the soil and the topography. Thus, even in the absence of man’s
166
activity, the plant formations experienced a slow, progressive
evolution due on the one hand to the skeletal character of soils
and on the other, the irregular relief in places.
Conclusion
The results of this study reveal an effective dynamic of the
country’s natural resources. On a spatial level, savanna and field
landscapes extend to the detriment of the country’s forest ecosystems, which have been drastically reduced over the years.
Agriculture, the first form of economic activity occupying a majority of the active population, constitutes an essential factor in
the degradation of the plant cover. Other and natural factors
accentuate the phenomenon and today raises many questions,
especially within the current context of climate change accentuated by desertification. Adequate measures need to be proposed to alleviate the direct and indirect consequences that
relate to it in view of guaranteeing quality natural resources for
future generations.

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