l`inra honoré - Institut National de la Recherche Agronomique

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l`inra honoré - Institut National de la Recherche Agronomique
Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que dieu l’assiste
Edition INRA 2008
N° dépôt légal : 2008/MO 0925
Conception et suivi de fabrication :
Nuances & Stratégies Rabat
Flashage et impression :
Imprimerie Toumi Salé
MOT DU DIRECTEUR
5
L'INRA HONORÉ
6
DES TECHNOLOGIES...
POUR LE DEVELOPPEMENT
8
Les potentialités de production agricole… une priorité stratégique
Les ressources phytogénétiques… un patrimoine à conserver et à améliorer
La protection des plantes… des stratégies de lutte intégrées
Des innovations pour une meilleure gestion des ressources
Amélioration de la production ovine et caprine
Etudes technico-économiques en appui au developpement local
Des technologies pour valoriser les produits agricoles
ZOOM SUR…..
LA COMMUNICATION, LE PARTENARIAT ET LES RESSOURCES
10
18
27
34
39
48
53
56
La communication… Au service de la recherche
58
Le partenariat … Pour l'échange de l'expertise
Les ressources…. Les indicateurs de l'année
63
68
ACRONYMES
71
4
INRA 2007, Rapport d’activité
MOT
DU DIRECTEUR
En présentant aux
Au cours de l'année 2007, l'INRA a été primé par la
chers lecteurs le
Banque Islamique de Développement pour sa
présent
rappor t
contribution en matière de recherche et de
annuel qui relate
développement économique et social du pays. En
les activités conduites durant l'année 2007, je saisis
outre, deux chercheurs ont été primés ; le prix
cette occasion pour rendre hommage, en mon nom
Hassan II récompensant le travail sur «la lutte
et au nom de tout le personnel de l'Institut, au
biologique contre les pourritures des fruits
Professeur Hamid Narjisse, mon prédécesseur à la
d'agrumes après la récolte par la mise au point d'un
direction de l'Institut National de la Recherche
biofongicide à base d'une souche marocaine» et le
Agronomique pour avoir œuvré d'arrache pied pour
prix de la FAO primant les travaux réalisés sur
faire de notre Institut une structure à même de
«l'amélioration de la productivité de l'olivier par la
répondre aux attentes de ses partenaires nationaux
sélection et la création de nouvelles variétés
et internationaux. Nous saluons à cette occasion
performantes au Maroc ».
son sens de responsabilité et son engagement
pour faire de l'INRA un centre d'excellence
d'ampleur internationale en matière de recherche
agronomique.
Nous souhaitons que ce rappor t soit une
opportunité pour informer et partager les acquis de
l'institut avec nos partenaires et montrer les efforts
consentis par nos chercheurs pour adapter et
C'est sous sa direction que l'INRA a instauré la
transférer les nouvelles technologies. Aussi, nous
publication régulière d'un rapport d'activité annuel
engageons nous à consolider cette présence et
informant les partenaires et clients des réalisations et
œuvrer inlassablement à maintenir le contact et les
des programmes et projets en cours. En restant
canaux de communication avec l'ensemble de nos
fidèles à cette tradition, nous tenons à lui témoigner
partenaires, les utilisateurs de nos résultats et les
toute notre reconnaissance.
commanditaires de nos services et travaux, et ce,
L'année 2007 était riche d'événements et d'acquis.
On note particulièrement la visite de Sa Majesté Le
Roi, que Dieu L'Assiste, au stand de l'INRA au 2ème
Salon International de l'Agriculture de Méknès
dans l'objectif de l'amélioration des connaissances, la
création du savoir et la diffusion des acquis
technologiques pour un développement durable de
notre agriculture.
(SIAGRIM), ce qui dénote de l'importance que Sa
Que nos chers lecteurs en trouvent une fenêtre sur
Majesté accorde à la recherche agricole et au
l'INRA dont les portes leur sont toujours ouvertes
développement technologique. Par ailleurs, l'INRA a
pour les accueillir et les écouter.
été honoré par la visite de Son Altesse Royale Lalla
Hasna à son exposition lors du démarrage du projet
de sauvegarde et de développement de la palmeraie
de Marrakech.
Pr Mohamed BADRAOUI,
Directeur de l'INRA Maroc
Mot du Directeur
5
VISITE ROYALE AU SIAGRIM
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a honoré l'INRA lors de la deuxième édition
du Salon International de l'Agriculture de Méknès (SIAGRIM). Lors de la visite
du pôle d'exposition réservé au développement des technologies, Sa Majesté
s'est enquis de l'état d'avancement des recherches menées par l'INRA. Sa
Majesté s'est particulièrement intéressé aux acquis dans les domaines de la
création variétale, de la protection de l'environnement et de la technologie
alimentaire. L'INRA a, en outre, bénéficié de la visite de Sa Majesté aux stands
de ses Centres Régionaux, représentés au niveau du Pôle des Régions, qui ont
exposé leurs acquis et les produits des différents terroirs.
6
INRA 2007, Rapport d’activité
L'INRA HONORÉ
SAR LALLA HASNA
L'INRA PRIMÉ PAR LA BID
Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasna,
Présidente de la Fondation Mohammed VI pour la
Protection de l'Environnement, a présidé à
Marrakech le lancement du programme de
sauvegarde et de développement de la palmeraie de
Marrakech. Le message Royale que Son Altesse a
prononcé a tracé les grandes orientations du
programme en termes de plantation, d'amélioration
de l'état des palmiers existants et de sensibilisation
de la population.
La Banque Islamique de Développement (BID) a
decerné le Prix pour la Science et la Technologie,
édition 2007, à l'INRA pour sa contribution
scientifique et technique au développement durable.
A cette occasion, SAR la Princesse Lalla Hasna a pris
connaissance des axes d'intervention de l'INRA qui
est une partie prenante dans ce programme de
sauvegarde et de réhabilitation de la palmeraie de
Marrakech. Le directeur de l'INRA a présenté à SAR
les différents produits que l’INRA a développé,
notamment les plants issus de la culture in vitro, les
nouvelles variétés de dattier dont celles qui sont
adaptées à la zone de Marrakech ainsi que les
produits alimentaires élaborés à base de dattes.
Ce prix vient consacrer l'INRA en tant qu'institution
nationale leader en matière de recherche
agronomique pour ses acquis scientifiques et
technologiques et pour la pertinence de ses choix
stratégiques, ses programmes et ses actions sur le
terrain.
La cérémonie officielle d'octroi de ce prix
d'encouragement et de récompense s'est tenue à
Dakar en marge de la 32ème réunion du Conseil
des Gouverneurs de la BID au cours de laquelle le
Président du Conseil des Gouverneurs de la banque
a remis au Professeur Hamid Narjisse, directeur de
l'INRA, un certificat de mérite et une récompense
financière qui permettra de financer d'autres
activités de recherche et de transfert des résultats
aux producteurs.
L’INRA honoré
7
es activités de recherche se sont poursuivies
conformément aux programmes régionaux
de recherche à moyen terme (2005 2008),
élaborés en partenariat avec les différents acteurs
nationaux et régionaux de l'INRA. Couvrant les
différentes régions agro écologiques du Royaume,
les activités de recherche ont été conduites par
les équipes multidisciplinaires des dix centres
régionaux de recherche agronomique (CRRA) et
concernent sept domaines scientifiques :
• La conservation et la valorisation des ressources
naturelles ;
• La conservation et l'amélioration des ressources
phytogénétiques ;
• La protection des plantes ;
• L'agronomie et l'amélioration des techniques
culturales ;
• La valorisation des produits et sous produits de
l'agriculture ;
• La production animale ;
• Les études économiques et sociales.
La sécheresse qui a marqué cette année a
influencé plusieurs résultats de recherche.
Toutefois, une panoplie d'acquis est venue enrichir
les paquets technologiques développés par l'INRA.
L
8
INRA 2007, Rapport d’activité
On note, entre autres :
1. La réalisation de cartes d'aptitude des terres pour
quatre régions pour une superficie de 1,12 million
d'ha, ce qui a permis d'atteindre 80% de la superficie
prévue dans le cadre du projet des cartes de
vocation agricole et qui est de cinq millions
d'hectares en zones à agriculture pluviale. Les
données pour les 20 % restants sont collectées et
permettront de mener ce projet à terme en 2008.
2. Les obtentions variétales confirmant ainsi la
position de l'INRA en tant que leader en
matière de création et de sélection de variétés
performantes, dont notamment :
• l'inscription au catalogue officiel de cinq variétés
et la présentation de onze autres variétés à
l'inscription;
• la présentation de cinq variétés d'agrumes à
la protection au terme de la loi de protection
des obtentions végétales;
• la sélection de nouveaux porte greffes
d’agrumes résistants à la Tristeza et à la salinité,
avec des performances meilleures que celles du
bigaradier ;
• la sélection de :
• neuf génotypes d'olivier caractérisés par leur
DES TECHNOLOGIES
POUR LE
DEVELOPPEMENT
entrée précoce en production et leur
productivité et ;
• deux génotypes ayant une teneur en huile
élevée et résistants à la maladie dite «œil
du paon» ;
• dix mutants de la variété de palmier dattier
Boufeggous résistants aux toxines de la
maladie Bayoud ;
3. La mise au point de méthodes de lutte
protectrices de l'environnement, contre les
ravageurs et maladies des cultures, en l'occurrence:
• un biofongicide à base de la souche
marocaine de Prichia guilliermondii contre
les pourritures des fruits d'agrumes en post
récolte,
• la création de lignées de blés ayant une
bonne résistance à la rouille brune et à la
cécidomyie.
4. La mise au point de techniques pour l'économie
des intrants et l'utilisation efficiente de l'eau,
permettant ainsi :
• l'économie de 40% d'eau pour l'irrigation des
agrumes ;
• la réduction de 15 à 28% de la quantité d'azote
apportée à la culture de melon hors sol tout
en améliorant la qualité des fruits et en
garantissant un niveau élevé de production.
5. La mise au point de nouveaux produits à base de
dattes, de fèves, de lupin et de cactus ayant des
qualités alimentaires spéciales et identification de
références pour les contrôles des éléments en
liaison avec l'étiquetage des huiles sous Appellation
d'Origine Contrôlée (AOC).
6. La poursuite des travaux de recherche pour la
confirmation des performances des races locales
ovines et caprines ainsi que pour l'amélioration
génétique par croisement industriel ou par la
création de races synthétiques.
7. La mise au point d'un aliment à base de feuillage
d'atriplex et du cactus qui, utilisé dans la ration
alimentaire des brebis en lactation, a permis
l'augmentation de la production laitière.
8. La conduite d'études relatives aux marchés des
produits agricoles et de référentiels technico
économiques, notamment des études relatives:
• aux oppor tunités du marché et des
débouchés de commercialisation du caprin, le
fonctionnement et comportements aux
commerciaux des acteurs locaux et aux
circuits de distribution ;
• à l'évaluation financière des oliveraies à haute
densité ;
• au développement d'un observatoire technico
économique sur les coûts de production et
les marges bénéficiaires de plusieurs produits
agricoles dans le Gharb et ;
• au développement de référentiels technico
économiques de zones de projets DRI-PMH
et DRI-MVB.
Des technologies pour le developpement
9
LES POTENTIALITÉS DE PRODUCTION
AGRICOLE…UNE PRIORITÉ STRATÉGIQUE
Les recherches menées dans ce domaine visent la
connaissance des potentialités de production agricole
en définissant, au niveau des diverses composantes du
milieu (sol, climat, végétation), les contraintes qui
agissent directement ou indirectement sur la
production agricole et à apporter les solutions
appropriées pour éliminer ou atténuer leurs effets.
Dans ce contexte, les études réalisées au cours de
l'année 2007, concernent les cartes de vocation
agricole des terres, le potentiel céréalier national, la
caractérisation de la sécheresse, la conservation et la
gestion de la qualité des sols et des eaux.
CARTES DE VOCATION
AGRICOLE : UN OUTIL
D'AIDE À LA DÉCISION
Le projet « cartes de vocation agricole des terres »
a pour objet de développer un outil d'aide à la prise
de décision en mettant à la disposition des décideurs
et des agriculteurs des cartes sur les aptitudes des
terres sur une superficie totale de cinq millions
d'hectares, en agriculture pluviale, aux échelles
1/50.000 et 1/100.000. Un tel projet nécessite la
préparation des bases de données numériques de
sols, du climat et des exigences écologiques des
cultures.
Cette année, quatre régions couvrant une
superficiede 1,12 millions d'hectares ont été ciblées
et notamment à Taza Tahla, Taounate Ghafsai,
Khemisset Tifelt et Oulmès (tableau 1). Les cartes
de différentes cultures sont disponibles en format
numérique ainsi que leurs bases de données.
Par ailleurs, des exemples d'aptitude agricole ont été
élaborés pour le Blé dans les régions de Tahla,
Khémisset Tiflet Oulmès (tableau 2 et figures 1 à 3)
et pour l'olivier dans la région de Taounate Ghafsaï
(tableau 3 et figure 4). Ces exemples montrent que
50% de la superficie des régions de Taza Tahla et
Khémisset, ont une aptitude agricole élevée à
moyenne pour le blé (classe S1 et S2) alors que dans
la région de Taounate, 80% des superficies ont une
aptitude agricole élevée à moyenne pour l'olivier.
Tableau 1 : Cartes de vocation agricole des terres réalisées en 2007
Régions
Echelle
Superficie
(ha)
Taza/Tahla
1/50 000
300 000
blé, orge, tournesol, maïs, pois chiche, olivier, amandier,
vigne et vesce avoine
Taounate/Taouna
te et Ghafsai
1/50 000
272 674
blé, maïs, pois chiche, lentilles et petits pois et olivier
Khémisset/
Khémisset et Tifelt
1/50 000
330 000
blé, orge, maïs, pois chiche, petits pois, tournesol, olivier,
vigne et vesce avoine
Oulmès
1/50 000
220 000
blé, orge, maïs, pois chiche, petits pois, tournesol, olivier,
vigne et vesce avoine
Total
10
INRA 2007, Rapport d’activité
1 122 674 ha
Cultures
Taza-Tahla
Taounate
Oulmès
Khémisset
Tableau 2 : Aptitude
agricole du Blé
Superficie
Blé Aptitude
%
(ha)
S1
47744
14,7
S2
102 801
31,7
S3
163 717
50,5
N
1038
0,3
S3 S2
6265
1,9
N S2
2389
0,8
S1
18556
8,6
S2
48633
22,4
S3
11262
5,2
N
134 507
62.0
276
0,13
S1 S3
142
0,06
S2 S3
2906
1,34
N S3
1221
0,56
N
21068
7,7
S1
137741
S2
36943
50,3
13,5
S3
65214 23,8
S1
S2
N S1
3712
1,4
N S22
9005
3,3
S1
79282 30,9
S2
42098 16,4
S3
61549 24,0
N
S1 S2
5616
Figure 1
Figure 2
2,2
51953 20,3
S1 S2 S3
6449
2,5
S1 S3
317
0,1
S2 S3
8232
3,2
N S33
764
0,3
Tableau 3: Aptitude
agricole de l'olivier
OLIVIER - Taounate
Superficie
Aptitude
%
(ha)
S1
149510
54,6
S2
79539
29,1
Legende Tableaux
S3
13918
5,1
S1 : Aptitude agricole élevée,
N
17999
6,6
S2 : Aptitude agricole moyenne,
N S1 S2
12718
4,6
S3 : Aptitude agricole marginale,
N : Inapte, Associations de S1 S2, S3 N,…
Des technologies pour le developpement
11
Figure 3
Figure 4
12
INRA 2007, Rapport d’activité
RENDEMENTS POTENTIELS
DES CÉRÉALES
• une carte d'une année humide avec une période
de croissance dont la durée est supérieure à celle
observée quatre années sur cinq.
Trois cartes du Maroc de la durée de la période de
croissance et du rendement potentiel des céréales,
basées sur la réserve utile en eau réelle des sols, ont
été élaborées :
Les deux cartes de situation pour une année sèche
et en année humide (figure 5). donnent une bonne
représentativité de la variabilité du climat marocain.
• une carte de la situation médiane montrant une
durée de croissance dépassée en moyenne une
année sur deux ;
En outre, des cartes du rendement potentiel céréalier
ont été élaborées sur la base des cartes de la durée
de la période de croissance et des rendements
observés dans des essais agronomiques. ( figure 6).
• une carte de la situation dans une année de
sécheresse, où la durée de la période de
croissance moyenne est inférieure à celle
observée une année sur cinq ;
Figure 5 : Durée de la période
de croissance selon la réserve
utile réelle des sols en année
sèche et en année humide
Des technologies pour le developpement
13
Figure 6 : Estimation du
rendement potentiel du blé
selon la réserve utile réelle des
sols, basée sur les rendements
obtenus dans les essais menés
pour établir le catalogue
national des variétés, en année
sèche et en année humide.
CARACTÉRISATION
DES SÉCHERESSES
L'utilisation de l'Indice de Précipitation Standardisé
(IPS), calculé à partir d'une série pluviométrique de
25 années de données (1983 à 2007) de la station
de Sidi El Aidi, près de Settat, permet d'évaluer le
degré de sévérité de la sécheresse. Durant les cinq
années (1999 à 2004), l'IPS est positif pendant la
période octobre décembre indiquant ainsi des
débuts de campagne arrosés. Il est par contre négatif
pendant la période janvier mars indiquant des
déficits pluviométriques en milieu de cycle (figure 7).
14
INRA 2007, Rapport d’activité
Figure 7 : Représentation IPS
à Sidi El Aidi.
L'analyse de l'IPS montre qu'au niveau de la région de
la Chaouia, il y a une tendance à recevoir plus de
pluie pendant la période des semailles (octobre
décembre) et moins de pluie pendant la période
critique pour la croissance et le développement des
grandes cultures (janvier mars). La campagne agricole
2005/2006, considérée comme une bonne année, a
enregistré un IPS normal entre octobre et décembre
et un IPS positif pendant la période janvier mars. La
campagne 2006/2007, considérée comme une année
très sèche, a enregistré des IPS négatifs pendant les
deux périodes décisives de l'année.
QUALITÉ DES SOLS
ET DES EAUX
Les eaux d'irrigation
La surexploitation des ressources en eau et du sol,
couplée au phénomène de la sécheresse, conduit
inévitablement à la dégradation des sols et des eaux.
Au Maroc, la région de Ben Slimane fait partie des
régions menacées par ces problèmes compte tenu
de l'intensification de l'agriculture (viticulture,
maraîchage et fourrages).
Une étude pour le suivi de la qualité des eaux
d'irrigation sur un réseau de 25 points d'eau a montré:
• un pouvoir de salinisation important de ces eaux ;
• un risque d'alcalinisation relativement faible ;
• un risque de toxicité élevé aux ions chlorures à
cause de leur concentration élevée dans les eaux
d'irrigation.
La salinité des eaux d'irrigation (tableau 4 et figure 8/
a, b et c) est très inquiétante. Pour une exploitation
durable des terres agricoles de la région, il est
nécessaire de mieux maîtriser l'irrigation et d'utiliser
des pratiques culturales appropriées afin de parer
aux problèmes de salinisation et de sodification des
sols de la région .
Tableau 4 : Distribution de la salinité des eaux d'irrigation de la région de Ben Slimane
Classe de salinité
Non saline
Moyennement saline
Fortement saline
Très fortement saline
Extrêmement saline
Symbole
C1
C2
C3
C4
C5
Figure 8 (a)
Figure 8
CE (dS/m)
<0,25
0,25 0,75
0,75 2,25
2,25 5
>5
% Nombre de Puits
44
44
12
Figure 8 (b)
Figure 8 (c)
(a) Distribution du total des sels soluble (TDS) des
eaux de puits de Ben Slimane
(b) Distribution du rapport du sodium absorbé
(SAR) des eaux de puits de Ben Slimane
(c) Teneur en ions chlorures dans les eaux de puits
de Ben Slimane.
Des technologies pour le developpement
15
La pollution nitrique à Skhirate
La pollution nitrique diffuse où due à la conjonction de
plusieurs facteurs (qualité d'eau d'irrigation, intensité
d'application des engrais et produits phytosanitaires,
caractéristiques hydrogéologiques, nature du sol et du
sous sol) conduit à la dégradation de la qualité des
eaux souterraines, ce qui engendre un risque sanitaire
pour la population rurale s'approvisionnant le plus
souvent directement de l'aquifère.
La région de Skhirate connaît de fortes activités
maraîchères irriguées à partir des eaux souterraines.
A cet effet, une étude a été menée pour
caractériser la qualité nitrique de ces eaux, apprécier
l'importance relative de l'impact des facteurs du
milieu naturel et des pratiques agricoles sur le
processus de pollution nitrique afin de maîtriser et
cerner cette dégradation.
Le diagnostic a été entrepris par le suivi de la
concentration en nitrates des eaux souterraines
dans un réseau de 90 puits et l'analyse des différents
paramètres intrinsèques explicatifs de cette
pollution. Cette étude a permis de conclure que la
pollution nitrique des eaux souterraines dans le
périmètre de Skhirate est alarmante.
Les concentrations des nitrates dépassent souvent la
norme nationale de potabilité fixée à 50 mg/l, ce qui
présente un danger potentiel pour la santé des
populations.
La carte des nitrates montre un important foyer de
pollution localisé surtout dans la partie aval de la
région au Nord Est et au Nord Ouest et dans la
zone Sud et Sud Ouest, avec des valeurs qui
dépassent les 100 mg/l, soit deux fois la valeur
maximale admissible. La partie centrale reste en
général moins polluée (figure 9).
La carte de l'indice de vulnérabilité de la nappe à la
pollution a été élaborée dans une autre étude
(figure 10). Cette carte permet, d'une part, de
mesurer les risques liés aux différentes activités sur
les eaux souterraines et, d'autre part, de proposer
des solutions adéquates pour atténuer ce fléau.
Figure 9 : Répartition de la concentration des nitrates
dans les eaux souterraines de la région de Skhirate en Mars 2007
16
INRA 2007, Rapport d’activité
Figure 10 : Indice de vulnérabilité à la pollution nitrique
de la nappe de la région de Skhirate
Au vu de ces résultats, un plan d'action s'impose pour:
• la sensibilisation des agriculteurs au danger de la
pollution nitrique ;
• la vulgarisation
rationnelles ;
des
pratiques
culturales
• la mise au point d'une formule de fertilisation
appropriée et ;
Aussi, il est important d'établir un code de bonnes
pratiques de gestion agricole qui minimisent le risque
de lixiviation des nitrates et d'orienter les recherches
futures pour une meilleure compréhension des
mécanismes qui gouvernent le cycle d'azote dans le
système eau sol plante atmosphère dans la région et
leur modélisation.
• l'adoption d'une stratégie appropriée de gestion
de l'eau et de l'azote.
Des technologies pour le developpement
17
LES RESSOURCES PHYTOGÉNÉTIQUES
UN PATRIMOINE À CONSERVER
ET À AMÉLIORER
Le programme actuel de recherche sur
l'amélioration génétique concerne les grandes
cultures, telles le blé dur, le blé tendre, l'orge, le
pois chiche, la lentille, la fève, la betterave sucrière
et l'arboriculture fruitière. Cette dernière, en plus
des agrumes, comprend l'olivier, l'amandier, le
figuier et l'abricotier ainsi que le palmier dattier.
Ces dernières années, de nouvelles espèces,
considérées comme cultures alternatives, font
l'objet d'amélioration génétique, les unes sont au
stade d'évaluation des produits de croisement, les
autres sont en phase de collecte et d'évaluation.
Bien que les conditions climatiques de la campagne
aient été défavorables, le screening dans le matériel
génétique a permis de sélectionner des variétés
pour l'adaptation à la sécheresse et à la précocité.
Dans les essais de rendement, les niveaux réalisés
sont variables selon les sites. Dans certains essais
aux domaines de Marchouch et Jemaat Shaim, les
rendements obtenus ont été tellement faibles qu'ils
ne permettent pas de se prononcer sur le niveau
de productivité des lignées.
inscrites par l'INRA, ce n'est pas le cas du pois
fourrager et ces nouvelles obtentions permettront
de combler le besoin en variétés.
En outre, onze lignées sont en cours d'inscription en
première et deuxième année et concernent les
céréales, les légumineuses et le colza (Tableau 6).
Tableau 6 : Lignées en cours d'essais
du Catalogue officiel en 2007
Espèce
Lignées
Année d'essai
INRA 05 DW 028
1ère année
Blé dur
INRA 05 DW 030
1ère année
INRA 05 DW 033
1ère année
Blé tendre IBYN 03 04/11
1ère année
HF 1032
2ème année
Fève
F 663 4
2ème année
FLE 705
2ème année
Féverole
FLE 706
2ème année
ILL 6002 31
2ème année
Lentille
ILL 6001 81
2ème année
Colza
INRA CZ 289
2ème année
LES CÉRÉALES D'AUTOMNE
Blé dur
DES VARIÉTÉS NOUVELLES
Cinq nouvelles variétés ont été inscrites au catalogue
officiel cette année (tableau 5). Si le blé dur et le
triticale comptent un grand nombre de variétés déjà
Tableau 5 : Variétés inscrites au Catalogue
officiel en 2007
Po s Fourrager
Tr t ca e B é dur
de
Espèce laNom
variété Caractéristiques distinctives
• Résistante à la cécidomyie et à la
Faraj
rouille
• Bonne qualité technologique
18
Maroua
• Adaptation aux zones arides
• Productive en grains et en paille
• Variété à grosses graines
Jouhara • Productive en matière sèche 7.3 t/ha
• Rendement en grains 13q/ha
Azzahra • Variété à petites graines
• Variété précoce à grosses graines
Oudaya • Productive en matière sèche (8.2 t/ha)
• Rendement en grains 24q/ha
INRA 2007, Rapport d’activité
Les caractéristiques recherchées pour l'amélioration
du blé dur sont :
1. le rendement ;
2. la tolérance à la sécheresse et aux hautes
températures ;
3. la résistance à la cécidomyie, aux rouilles brunes, à
l'helminthosporiose et à la septoriose ;
4. la tolérance aux pourritures racinaires dans les
zones semi arides ;
5. la qualité technologique et notamment la
pigmentation de la graine, le taux et la nature des
protéines de réserve.
Cette saison, les croisements ont visé la combinaison
de plusieurs caractères et particulièrement la couleur
et la qualité technologique du grain. Certains
croisements ont été effectués pour créer des
populations pour le marquage génétique. En plus des
croisements conventionnels, la diploïdisation est
utilisée pour accélérer la fixation des lignées et
raccourcir la durée du cycle de sélection.
Les recherches ont abouti à la sélection d'une lignée
de haute qualité et résistante à la rouille brune qui a
été présentée à l'inscription au Catalogue officiel.
Dans les conditions du bour favorable (zone à
agriculture pluviale), trois nouvelles lignées
INRA05DW028,
INRA05DW030
et
INRA05DW033 ont été sélectionnées. Elles sont
résistantes à la fois à la cécidomyie et à la rouille
brune et tolérantes à l'helminthosporiose. Elles ont
un potentiel de rendement supérieur au témoin
Karim qui est de l'ordre 80 q/ha en conditions
optimales. Elles sont adaptées aux zones à haut
risque d'attaque de cécidomyie et de rouille brune. .
La sélection par la technique de culture des
embryons hybrides a permis d'obtenir quatre lignées
issues des backross de parents récurrents de qualité
et d'autres résistants à la cécidomyie. Par ailleurs,
l'évaluation de 852 lignées, majoritairement d'origine
internationale, dans les conditions du bour favorable,
a permis de sélectionner 300 lignées performantes
pour les critères agronomiques et technologiques et
résistantes ou tolérantes aux principales maladies.
Blé tendre
Le résultat majeur du programme d'amélioration
génétique du blé tendre de cette campagne est la
présentation d'une nouvelle obtention au catalogue
officiel. Cette lignée a une bonne résistance à la
rouille brune et à la cécidomyie, un bon niveau de
productivité et un haut niveau de la qualité du grain.
Par ailleurs, les croisements se sont poursuivis et le
bloc de croisement de cette année était constitué de
80 variétés et lignées qui ont été croisées et ont
permis d'obtenir 96 croisements F1. Les générations
F1 et F2 ont été conduites sous serre.
Afin d'améliorer l'efficacité de la sélection des
lignées tolérantes à la sécheresse, la discrimination
isotopique du carbone 13 a été utilisée pour
mesurer l'aptitude des lignées au stress hydrique. En
effet, dans les conditions du stress hydrique, les
stomates se ferment, et toute plante capable de fixer
les deux formes de carbone C13 et C14, est
considérée comme tolérante à la sécheresse.
L'analyse des rendements de lignées avancées de
blé tendre a montré une bonne corrélation avec la
discrimination isotopique du C13, dans des
conditions variées d'environnement.
Dans le but de caractériser la tolérance à la sécheresse
sur le plan génétique et agro physiologique, un groupe
de 142 lignées recombinantes issues du croisement
entre BERKUT et KRICHAUFF a été évalué. Les
résultats ont permis d'estimer les corrélations entre
le rendement et des caractères tels que le
peuplement en épis, le nombre de grains par épi, la
hauteur de la plante au stade maturité et le poids de
1000 grains. Cette étude a montré qu'il est possible
de réaliser des gains en rendement après sélection
dans les conditions de sécheresse.
Orge
Le programme d'amélioration d'orge s'articule
autour de deux axes :
1. Le premier a pour objectif la sélection de lignées
pures pour les zones favorables ayant un
rendement élevé en grains et résistantes aux
maladies, principalement l'oïdium, la rayure
réticulée et la jaunisse nanisante (BYDV) ;
2. Le second vise la sélection de variétés multi lignées
pour les zones extensives, arides et montagneuses.
En plus des rendements en grains, la paille est aussi
un caractère recherché. Dans l'ensemble, les
ressources génétiques locales d'orge sont intégrées
dans ce programme d'amélioration.
La sélection dans le matériel génétique d'orge issu
des croisements a permis de retenir quatre lignées
d'orge nue au cours de cette campagne. Elles feront
l'objet d'une évaluation technologique, relative à la
teneur en protéines, en béta glucane et au
rendement en farine durant la campagne prochaine.
La lignée la plus prometteuse sera présentée à
l'inscription au catalogue national comme première
variété d'orge nue pour la nutrition humaine.
Par ailleurs, la collection d'orge issue de Oued Zem,
Zaer et Khouribga, collectée la campagne
précédente et composée de 5500 lignées réparties
sur 28 populations, a fait l'objet d'une évaluation
préliminaire, en première autofécondation. Des
lignées (93) ayant plus de 78 grains par épis, une
hauteur supérieure à 80 cm et une note allant de 1
à 3 aux maladies ont été sélectionnées. Elles seront
évaluées chez les agriculteurs selon un schéma de
sélection participative qui associe la sélection
Des technologies pour le developpement
19
variétale et la conservation in situ des ressources
génétiques d'orge.
En outre et dans le cadre de la préservation des
ressources phytogénétiques, une collection de 210
lignées d'orge réparties sur quatre populations, a été
collectée dans les oasis d'Akka et d'Assa sur des
terrains salins, selon la méthodologie préconisée à
l'échelle internationale. Cette collection sera caractérisée
et évaluée au cours de la campagne suivante.
sont précoces et caractérisées par une production de
biomasse variant de 8,3 à 8,9 T MS / ha et une teneur en
matières azotées totales variant entre 23,4 et 25,2 % MS.
LÉGUMINEUSES
ALIMENTAIRES
Lentille
Cette année, 221 lignées introduites de l'ICARDA
ont été testées dans sept pépinières d'observation,
six lignées du matériel en ségrégation F3 et 152
lignées dans des essais de rendement. Plusieurs
génotypes précoces, ayant un port dressé et une
bonne qualité de graines ont été sélectionnés dans
les pépinières d'observation. Les 27 plantes F3,
sélectionnées du matériel en ségrégation seront
avancées à la génération F4. Les essais de rendement
ont porté sur les 26 lignées dont le rendement est
significativement supérieur au témoin Bakria en
essais préliminaires. De la même manière, les dix
lignées sectionnées au niveau de l'essai avancé de
Jemâa Shaim seront conduites en essai national. Pour
ce dernier, toutes les lignées seront reconduites pour
la deuxième année.
Pour l'ensemble des lignées avancées testées, le
stress hydrique a affecté le rendement grain, le poids
de cent graines, l'indice de récolte, la matière sèche et
la durée de remplissage des graines en accélérant la
sénescence et la maturité. Parmi huit génotypes testés
au déficit hydrique durant la phase reproductive sous
serre, le génotype F00 24 a montré une meilleure
adaptation. Il est caractérisé par la vigueur végétative,
la précocité à la floraison et à la maturité et par une
masse importante de racines latérales. Chez cette
lignée, la durée de remplissage des graines a été moins
affectée par le stress hydrique.
CULTURES FOURRAGÈRES
Pois fourrager
Les trois variétés de pois fourrager (Oudaya,Azzahra
et Jouhra) ont été inscrites au catalogue officiel. Elles
20
INRA 2007, Rapport d’activité
Pois fourrager
Avoine
Le programme de sélection d'avoine s'est poursuivi
avec une série d'essais rendements multilocaux à
Marchouch, Larache et Annoceur. Les résultats ont
été largement influencés par les conditions de
sécheresse de l'année. Pour sauver certains essais,
notamment à Larache et à Annoceur, deux
irrigations d'appoint ont été apportées. Bien que les
résultats de la présente campagne soient peu
concluants, quatre lignées dans les essais avancés de
rendement ont été sélectionnées et seront testées
pendant la campagne prochaine. Dans les autres
essais, une douzaine de lignées par zone
(Marchouch, Annoceur et Larache) ont été retenues
pour les essais de rendement et une vingtaine pour
les essais préliminaires.
Depuis 1998, un programme de domestication de
l'avoine A. magna (Murphy) et A. murphyi a été initié
dans le but de transférer les caractères spécifiques
telles que la teneur en protéine et l'adaptabilité des
espèces tétraploïdes domestiquées aux cultivars
marocains d'avoine commune hexaploïdes. Cette
année, 18 familles issues de ces croisements
interspécifiques ont été semées en F8 et F9 à
Marchouch pour la sélection. En plus, 14 familles (F4)
de A. magna (Murphyi) domestiquée ont subi la
sélection généalogique à Marchouch. Une bonne
adaptation à la sécheresse a été notée dans les
familles descendantes des croisements avec A.
murphyi (Ladizinsky). Dans ce sens, quatre familles
issues des croisements avec A. magna et quatre familles
avec de A. magna domestiquée, ont été sélectionnées.
Le matériel sera soumis de nouveau à un test de
confirmation durant la prochaine campagne. Par
ailleurs, 80 génotypes issus de la domestication de A.
murphyi ont été caractérisés sur la plan cytogénétique.
Luzerne
Un essai d'évaluation agronomique des cultivars de
luzerne pour la tolérance à la sécheresse et l'efficience
d'utilisation de l'eau a été conduit au domaine
expérimental de Tassaout. Ce travail a montré que le
stress hydrique appliqué en période estivale a
influencé significativement la production fourragère
des variétés étudiées aussi bien en hiver qu'en pleine
saison. Les variétés Ameristand, Siriver, Gabes 2355,
Rich2 et Demnat203 sont les moins dormantes et ont
donné les meilleurs rendements sous stress hydrique.
Les variétés Gabes 2355, Rich2 et Africaine sont plus
tolérantes au stress hydrique puisqu'elles ont montré
moins de mortalité des plantes par rapport aux
autres variétés. Elles seront utilisées comme parents
dans le programme de sélection variétale pour la
tolérance au stress hydrique.
L'évaluation du potentiel agronomique des
populations locales de luzerne a été réalisée au
champ au Domaine Expérimental de Tassaout sur un
matériel végétal comportant 25 populations et
quelques variétés marocaines et introduites. A
l'instar de la première année, les résultats de cette
année ont montré que la majorité des populations
marocaines ont un bon potentiel agronomique et
une bonne adaptation qui dépassent ceux des
variétés introduites. Les populations Dem4 de la
région de Demnate et Rich9 de Tafilalet ont été les
plus performantes avec une bonne production
fourragère et un faible repos hivernal.
L'inoculation a permis d'améliorer significativement la
nodulation ainsi que le rendement en matière sèche.
Les premiers résultats sont encourageants et montrent
la nécessité de donner plus d'importance à la
pratique de l'inoculation pour résoudre le problème
de la fertilisation azotée pratiquée par les agriculteurs.
L'exploitation de cette propriété biologique de la
luzerne permet non seulement d'économiser les frais
de cette fertilisation azotée mais aussi d'améliorer la
fertilité du sol au profit de la culture suivante ou des
cultures associées tel que l'olivier.
Autres graminées fourragères
L'évaluation de la résistance à la sécheresse,
d'adaptabilité et de l'efficience d'utilisation de l'eau
de trois graminées pérennes : la fétuque, le Phalaris
et la dactyle a été conduite. Pendant les deux
dernières campagnes agricoles, deux coupes
fourragères seulement par année ont été réalisées
avec des rendements moyens ne dépassant guère
1,5 tonnes MS / ha. Le potentiel de rendement est
plus élevé dans le cas des Phalaris et fétuques
comparés aux dactyles. L'analyse de la survie des
plantes a montré que les variétés adaptées aux
conditions de sécheresse résistent mieux en
retardant leur déshydratation par la régulation de la
croissance foliaire et la sénescence ainsi que par
d'autres mécanismes de tolérance à la déshydratation.
Quatre groupes de variétés ont été identifiés selon
leur résistance à la sécheresse sévère. Les variétés les
plus affectées appartiennent à l'espèce Dactylis
d'origine méditerranéenne ou océanique telle que la
variété Porto. Par contre, la variété Kasbah, plus adaptée
à nos conditions, s'est montrée plus persistante.
LE GENRE BETA :
UN RÉSERVOIR DE GÈNES
POUR LA BETTERAVE
Les ressources génétiques du genre Beta sont des
réservoirs de gènes d'intérêt pour l'amélioration de
la betterave à sucre. Le manque de données sur leur
répartition ainsi que les menaces d'érosion
génétique et la disparition des aires de leur
distribution ont suscité l'établissement de stratégies
pour les collecter, les caractériser et les conserver.
La prospection réalisée à travers le Maroc a permis
d'actualiser la carte de distribution des espèces
sauvages apparentées à la betterave. Elle a mis en
évidence l'existence de trois principales espèces :
1. Beta macrocarpa Guss, largement répandue à
l'intérieur du pays et caracterisée par son
adaptation à plusieurs biotopes ;
2. Beta maritima (L.) qui se trouve le long des régions
côtières et ;
3. Beta patellaris M.oq., espèce endémique des Îles
Canaries se trauvant uniquement dans la région
Sud Ouest du Maroc.
De nouvelles accessions issues de 61 sites ont été
collectées. Ce germoplasme sera évalué pour la
recherche de gènes de résistance aux stress biotique
et abiotique, en vue de leur utilisation dans les
programmes de sélection de la betterave à sucre.
Des technologies pour le developpement
21
Par ailleurs, l'utilisation des marqueurs moléculaires a
révélé la diversité génétique des trois espèces
marocaines de betterave sauvage. Les marqueurs
utilisés ont mis en évidence une grande richesse
allélique ainsi qu'un polymorphisme élevé chez
toutes les espèces . Les variétés de betterave à sucre
analysées ont montré moins de polymorphisme que
les espèces sauvages.
SÉLECTION GÉNÉTIQUE
DU CARTHAME
Une collection de 200 accessions de carthame
issues d'origines diverses a été évaluée dans deux
sites. L'analyse des caractères mesurés a permis de
répartir cette collection en quatre groupes distincts:
1. Le groupe 1 : constitué des génotypes inermes ou
ayant un nombre très réduit d'épines ;
2. le groupe 2 : constitué des génotypes précoces dont
le nombre de jours à la floraison est inférieur à 150 j ;
3. le groupe 3 : constitué des génotypes très
ramifiés et, enfin :
4. le groupe 4 : composé des accessions résistantes
(ou tolérantes) à l'orobanche.
Des croisements entre des accessions appartenant à
différents groupes permettront de combiner des
caractères intéressants pour en faire de nouvelles
variétés.
LES AGRUMES
Le programme d'amélioration des agrumes a pour
objectif le développement de nouveaux clones,
variétés et porte greffes performants. La sélection
est entreprise d'une part, sur la sélection clonale des
mutations ou chimères spontanés identifiés en
verger et d'autre part, sur des génotypes issus
d'hybridations, mutagenèse induite ou par recours
aux nouvelles méthodes de biotechnologie.
Selection de clones
Les études réalisées sur des critères morphologiques
et de qualité des 35 variants d'agrumes dans la région
de Souss ont permis de montrer que seuls trois groupes
variants Salustiana, Sanguinilli et Grosse sanguine ont
donné des clones prometteurs. De même, cette étude
a permis de dégager quatre variants d'orangers très
intéressants en raison de leur productivité et de leur
22
INRA 2007, Rapport d’activité
bonne qualité interne et externe. Ces clones ont été
identifiés selon les descripteurs de l'Union de la
Protection des Obtentions Végétales (UPOV) et seront
présentées à l'inscription.
Des essais de comportement variétal de 35 variants
ont été conduits sur deux por te greffes, le
Bigaradier et le Citrange troyer. Les résultats
obtenus sont très encourageants. Ainsi, trois variants
d'orangers : Sanguinilli V4, Grosse sanguine V17 et
V18 se sont montrés très productifs et de bonne
qualité interne et externe du fruit.
Selection de portes greffes
Résistance à la salinité
Trois porte greffes ont été testés pour leur résisatance
à la salinité, à l'alcalinité et au stress hydrique : Citrus
aurantium Risso, Citrus volkameriana, Mandarinier
Cléopâtre en comparaison au bigaradier, utilisé comme
porte greffe témoin. Les essais ont montré que
Citrus aurantium, et Mandarinier Cléopâtre ont une
bonne résistance à la salinité par rapport au
témoin réputé résistant. Ces sources de tolérance à
la salinité seront intégrées dans le programme
d'amélioration des porte greffes.
Culture in vitro
La culture in vitro a été testée comme méthode
alternative pour le choix de porte greffes tolérants à
la sécheresse. Ainsi, des fragments d'épicotyle de
trois porte greffes, Poncirus trifoliata, le citrange
Carrizo et le citrange Troyer ont été testé dans
différentes concentrations de NaCl en milieu solide
et liquide. Les résultats obtenus ont montré, qu'en
milieu de culture, il y a une diminution aussi bien de la
matière fraîche que de la matière sèche des cals des
différents porte greffes. Le citrange Carrizo a affiché
nettement un niveau élevé de tolérance au NaCl.
L'OLIVIER
Sélection de variétés en irrigué
Afin d'améliorer les performances des variétés
sélectionnées, des croisements ont été réalisés avec
des parents performants pour leur qualité de
production et la qualité de leur huile ainsi que pour
leur résistance à la maladie dite œil du paon due à
Spilocea oleaginum. L'évaluation des populations
obtenues par croisements a montré, après cinq
années d'observations, des résultats très
prometteurs. Ainsi, les recherches ont permis de
selectionner neuf génotypes caractérisés par leur
entrée rapide en production et leur productivité et
deux génotypes ayant une teneur en huile élevée.
Les premiers résultats de l'étude de comportement
des clones sélectionnés de la population Picholine
marocaine du Tadla dans le Domaine Expérimental
de Tassaout ont montré l'entrée en production
rapide des quatre clones «S7», «S8» «M14» et
«M16» et le niveau élevé de production des clones
M16 et S8. Ces derniers se distinguent également par
leur rapport pulpe/noyau élevé. La composition en
acides gras de l'huile du clone «M16» et sa teneur en
polyphénols lui procurent une bonne stabilité.
Sélection de variétés en conditions
pluviales
Des prospections ont été menées dans les vieilles
oliveraies des principales zones oléicoles pluviales du
Nord du Maroc et les zones de Outat Elhaj, Errachidia
et Ouazzane et ont abouti à la constitution de 53
échantillons : 10 sont originaires d'Outat El Haj, 24
d'Errachidia et 19 de Ouazzane. La caractérisation
morphologique de cette collection a montré que 45
des 53 spécimens sont différents de la Picholine
marocaine standard par au moins un caractère
discriminant. Du point de vue rendement, la
production de 13 génotypes collectés a dépassé 150
kg/arbre alors que celle de 26 autres se situe entre 120
et 150 kg/arbre. Les génotypes originaires de Outat El
Haj ont des teneurs en huile comprises entre 24 et
32%, pour les autres, elles varient entre 24 et 26%.
L’AMANDIER
Sélection des portes greffes
Des essais sont conduits, depuis cinq ans, pour
évaluer douze populations d'amandier amer et
quatre d'amandier doux en tant que porte greffes
multipliés par semis, et qui sont issus du
germoplasme local, collecté lors des prospections.
Ces essais ont pour objectif la sélection des portegreffes (PG) autochtones d'amandier tolérants à la
sécheresse.
Les résultats obtenus ont montré que le
débourrement, la floraison et les dates de chute des
feuilles n'ont pas été influencés par la nature du
porte greffe. Les porte greffes vigoureux ont induit
Dr. B. Boulouha a
HA
U
O
L
été
primé cet année
OU
par la FAO à l'occasion
B
B.
de la journée mondiale de
.
DR
l'alimentation pour ses travaux sur
l'amélioration génétique de l'olivier.
Mr. Belkassem BOULOUHA est Docteur d'Etat es
Sciences en Biologie végétale (1995), chercheur et
coordinateur des recherches sur l'amélioration
génétique de l'olivier, il est depuis 2003, l'animateur de
l'unité de recherche sur l'amélioration des plantes et
la qualité au Centre Régional de Marrakech. Il est
l'auteur d'une trentaine de publications scientifiques
dont quatre fiches techniques sur l'olivier.
L'attestation de mérite, que la FAO lui a remis cette
année, est une reconnaissance mondiale de sa
contribution à l'amélioration de la productivité de
l'olivier. En effet, ses recherches en matière de
sélection et de création de nouvelles variétés
performantes ont abouti à la création de :
• Deux têtes de clones dénommés «Haouzia» et
«Ménara» caractérisés par une production
moyenne supérieure à 60 Kg/arbre, une teneur
importante en huile (48 % par rapport à la matière
sèche), une alternance réduite (indice 50%), une
entrée en production rapide (3ème année après la
plantation) et une tolérance à la maladie de Spilocea
oléaginum (Œil de paon). Actuellement, près de 8
millions de plants certifiés de ces deux variétés sont
produits et diffusés auprès des oléiculteurs.
• Une nouvelle variété qui se distingue de l'ensemble
des génotypes obtenus. Elle est caractérisée par
une production cumulée de 92 Kg/arbre à la 10ième
année de sa plantation, âge présumé de début de
sortie de la phase juvénile des plants issus de semis.
Elle a produit à la 10ème année plus de 60kg/arbre.
Cette variété se distingue également par :
Son entrée rapide en production ; dès la 4ème
année de plantation, caractère très recherché en
oléiculture intensive.
Sa vigeur ;
Sa bonne teneur en huile ( 40% par rapport à la
matière sèche) et
le calibre de ses fruits qui varie de 1.5 à 2 g/fruit.
Cette variété est destinée à l'huile exclusivement ce
qui va permettre d'augmenter la production de l'huile.
Elle permettra d'enrichir, de diversifier et rentabiliser
les exploitations oléicoles qui vont atteindre 400.000 ha
dans les prochaines années
Des technologies pour le developpement
23
une taille plus impor tante du tronc et un
allongement moyen annuel de la pousse de 46 cm.
Les surfaces foliaires les plus élevées (12 cm2) ont
été attribuées aux PG vigoureux. Le potentiel
hydrique foliaire varie selon les PG avec des valeurs
minimales qui ont atteint le seuil d'une plante
xérophyte ( 4 MPa). Les PG de faible vigueur ont
exprimé des taux importants de mortalité liée à leur
sensibilité à la sécheresse. Les rendements les plus
élevés ont été obtenus avec les PG d'amandier amer,
U8 (8,4 kg d'amande en coque par arbre) et le PG
AT8 (7,4 kg/arbre), soit une efficience de rendement
de 81 et 61 g/ cm2. Le poids des amandes et des
amandons ainsi que le rendement au concassage ont
été plus importants chez les porte greffes vigoureux.
Sélection de variétés
L'évaluation des performances de 103 variétés
d'amandier en collection au Domaine Expérimental
d'Aïn Taoujdate a pour objectif l'appréciation de la
variabilité existante pour des caractères d’intérêt
pratique. L'étude comparative de ce matériel végétal
de différentes origines géographiques et génétiques,
offre une opportunité scientifique pour comparer les
caractéristiques de chaque gène pool conduit en
conditions pluviales. Un haut niveau de variabilité a été
observé dans plusieurs caractères, notamment la
période de floraison et les caractéristiques
pomologiques des fruits. Une période de plus d'un
mois sépare les variétés les plus précoces et les plus
tardives à la floraison et celle ci s'est étalée sur 2 à 3
semaines, selon le génotype et l'environnement.
Les différences sont également importantes pour le
rendement au concassage, le calibre et la forme des
amandes. Les variétés à floraison tardive ont
donné, généralement, des rendements faibles
comparativement aux variétés à floraison moyenne
et qui sont, pour la plupart des cas, à coque dure
comme AT8, CF5, Marcona, Desmayo. Les variétés les
plus productives s'adaptant aux conditions d'aridité
du milieu, ont des rendements au concassage
inférieur à 30% et un mésocarpe réduit. Cette
diversité offre une large possibilité à l'amélioration
pour la productivité et la qualité des fruits. Cette
étude a permis aussi de connaître les aptitudes de
chaque variété en conditions pluviales et d'envisager
le choix de variétés au niveau régional. Des géniteurs
ayant des caractères d'intérêt ont été identifiés.
24
INRA 2007, Rapport d’activité
LE PALMIER DATTIER
Evaluation et sélection de clones
Les tests d'évaluation du matériel génétique a
permis l'identification de trois nouveaux génotypes
de Bourrihane (INRA 1414), INRA 3413 et INRA
3013, résistants au Bayoud à partir d'une collection
d'environ 3000 génotypes issus des prospections dans
différentes palmeraies du Maroc et des croisements
contrôlés. Les trois génotypes sont actuellement en
multiplication in vitro pour l'obtention de vitroplants
qui serviront pour la confirmation de leur résistance
dans des conditions contrôlées.
Par ailleurs, de nouveaux croisements ont été réalisés:
• Trois croisements entre la variété Mejhoul
(femelle) et trois mâles (back cross) issus de la
5ème et 6ème génération de cette variété et de la
variété Deglet Nour ;
• 13 croisements entre génotypes mâles et femelles
descendant de la 5ème et 6ème génération de certaines
variétés comme Mejhoul et Deglet Nour ;
• 72 croisements contrôlés entre palmiers mâles et
femelles de la première génération appartenant à
8 familles différentes.
Les plantules issues des différents croisements qui ont
montré au laboratoire une résistance au Bayoud seront
transférées au Domaine Expérimental de Zagora.
La caractérisation génotypique de différentes
variétés de palmier dattier a abouti à l'élaboration de
39 fiches descriptives de génotypes différents. Par
ailleurs, la caractérisation moléculaire par les
amorces RAPD appliquées pour l'identification de
marqueurs liés à la résistance au Bayoud a permis la
sélection de sept marqueurs candidats.
Multiplication in vitro
La multiplication in vitro demeure la technique la
plus prometteuse pour la production de plants
nécessaires à la réhabilitation des palmeraies
marocaines. Dans ce cadre, les activités de recherche
visent le développement de trois techniques
l'organogenèse, l'embryogenèse somatique et la
multiplication à partir des tissus des inflorescences.
Multiplication par organogenèse
Les recherches ciblent principalement les variétés les
plus demandées par les agriculteurs et certains
clones sélectionnés qui disposent de rejets. Cette
année, les recherches ont permis :
• l'initiation de bourgeons chez un nouveau clone
sélectionné de bonne qualité dattière INRA 1293 ;
• la multiplication de souches de variétés Aguellid,et
Najda et la livraison de 620 souches aux
Domaines Agricoles pour la production de
vitroplants ;
• le mise au point d'un milieu de culture qui a
permis l'amélioration de la multiplication d'un
nouveau clone INRA BKDR de très bonne qualité
dattière et la production de plus de 700 souches
pour la multiplication in vitro ;
• l'acclimatation du nouveau clone de bonne qualité
INRA JDFZ et d'une variété originaire de Qatar (la
variété Chich) pour l'évaluation de leur résistance
au Bayoud.
Multiplication par embryogenèse
somatique
La multiplication par embryogenèse a été entreprise
essentiellement sur des clones sélectionnés de
bonne qualité, identifiés dans le cadre du projet
PNUD/FEM/IPGRI. Ils permettront d'améliorer le
rendement de multiplication des clones tel que
INRA OUJAJ reconnu pour sa bonne qualité
dattière bien qu'elle présente un faible taux de
multiplication et une perte de la capacité de
régénération de bourgeons par organogenèse. Des
cals embryogènes ont été obtenus à partir de ce
clone. Les capacités embryogéniques de ces cals
sont comparables à celles obtenues avec des auxines
fortes telles que le 2,4 D. Cette activité va dans le
sens de réduire les risques de la variabilité génétique
associée à l'embryogenèse somatique.
prélevés des inflorescences du palmier dattier a permis
la réussite de l'initiation de la multiplication chez neuf
cultivars (sept clones sélectionnés et deux variétés).
D'autre part, la multiplication des bourgeons chez
les cultivars a permis de produire des plantules
complètes à partir de deux nouveaux génotypes
multipliés qui sont mis sous serre. Par ailleurs,
l'acclimataion des plantules des clones INRA 954,
INRA D12 et INRA 1443 se poursuit.
LE CACTUS
Le cactus est une plante qui prend de plus en plus
de place dans les systèmes de production agricole au
Maroc compte tenu des atouts qu'elle présente,
notamment en terme de valorisation des terres
marginales, de protection des sols et des différentes
utilisations de ses produits.
Prospection
Les prospections du cactus à chair blanche et à chair
rouge du mois de mars 2007 dans la région de Sidi
Ifni Ait Baamrane ont abouti à la collecte de 14
"écotypes"qui ont été installés dans l'arboretum au
Domaine Expérimental Melk Zhar qui compte 200
accessions. Cet arboretum renferme une très grande
variabilité génétique suffisante pour alimenter un
programme de sélection.
Evaluation des populations de cactus
Les premiers travaux ont concerné l'évaluation
génétique et agronomique d'une population
d'écotypes et cultivars de cactus du genre Opuntia
originaire du Nord du Maroc qui a montré un haut
niveau de diversité génétique. En effet, cinq espèces
Multiplication à partir des tissus
inflorescentiels
Les travaux conduits sur l'utilisation des tissus
inflorescentiels, en remplacement des tissus prélevés
habituellement des cœurs de rejets, ont permis de
démonter la possibilité de l'utilisation de ce matériel
végétal pour la micropropagation des clones
sélectionnés qui ne disposent plus de rejets. Durant
cette campagne, le programme d'introduction de
nouveaux clones sélectionnés a été poursuivi par la
mise en culture de deux nouveaux génotypes INRA
B11 et INRA J3. Par ailleurs, l'initiation de bourgeons
végétatifs a été réussie chez les variétés Mejhool et
Deglet Nour. Jusqu'à présent, l'utilisation des tissus
Essai cactus au domaine expérimental de Melk Zhar
Des technologies pour le developpement
25
du genre Opuntia ont été identifiées (Opuntia ficus
indica (L.) Mill, Opuntia megacantha Salm Dyck,
Opuntia dillenii, Opuntia Schumannii Weber et Opuntia
robusta Wendland, Opuntia cochenillifera L. et Opuntia
microdasys). Pour l'espèce O. ficus indica, quatre
accessions ont montré une bonne vigueur, une
meilleure productivité et une qualité organoleptique
des fruits très appréciée.
Des croisements ont été effectués entre huit
écotypes de cactus (Opuntia ficus indica) issus des
différentes origines géographiques. Plus de 400 plants
hybrides F1 issus des graines récoltées sur des fruits
mûrs ont été transplantés au champ. Les meilleurs
descendants hybrides seront multipliés végétativement
pour lancer un programme de sélection.
Croisement
Quatre croisements ont été effectués au printemps
2005 entre 8 cultivars de cactus (Opuntia ficus
indica) issus de régions différentes. Les graines
hybrides récoltées sur des fruits mûrs ont été
semées au mois de mai 2006 en pépinière et
transplantées au mois de novembre 2006 au
Domaine Expérimental Melk Zhar. Les résultats
obtenus ont montré que les croisements entre
cultivars de la même espèce du genre Opuntia
(hybridations intra spécifiques) sont possibles.
Afin de mieux cibler le choix du matériel végétal, des
études ont été entreprises pour caractériser la
diversité génétique du cactus. L'analyse de tous les
caractères liés à la plante entière a permis de classer
les écotypes en quatre groupes provenant de quatre
régions différentes. L'analyse des traits détaillés de la
raquette a permis d'identifier 16 sous groupes avec des
caractères morpho anatomiques assez variables
démontrant ainsi la présence d'une variabilité génétique
au sein des populations marocaines du cactus.
La Jatropha
26
INRA 2007, Rapport d’activité
LE CÂPRIER
Le développement de la culture du câprier est
concevable à travers l'évaluation des ressources
génétiques locales de cette espèce. Une vingtaine
d'écotypes locaux issus de la région de Taounate ont
été évalués au cours de cette campagne. Les
résultats ont montré l'existence d'une grande
diversité au sein du matériel étudié. Le diamètre des
boutons floraux, qui constitue le critère essentiel de
commercialisation des câpres, se situe entre 6 et 7
mm. Le germoplasme étudié a montré une variation
pour ce paramètre de 6,3 à 19 mm. Sur la base de
l'évaluation réalisée et en tenant compte d'autres
traits qualitatifs tels que la couleur du câpre, sa
fermeté et son aspect à la conservation, deux
écotypes ont été sélectionnés. Ils feront l'objet
d'autres études au cours des campagnes prochaines.
LA JATROPHA
Compte tenu des utilisations des graines du Jatropha,
notamment les expérimentations récemment
menées dans la production du biocarburant dans
plusieurs pays, des graines de Jatropha Curcas L.,
issues de Mali et de l'Inde, ont été introduites et
semées en essais d'adaptation dans plusieurs sites
(Marchouch, Marrakech, Settat). Les résultats
préliminaires ont montré que cette plante s'est très
bien développée dans les différentes zones. Ces
essais seront suivis jusqu'à l'entrée en production
afin de déterminer le rendement ainsi que le taux
d'huile dans les graines des différents sites.
LA PROTECTION DES PLANTES
DES STRATÉGIES DE LUTTE INTÉGRÉES
Les travaux de recherche en protection des plantes
sont consacrés à l'étude des principaux ennemis
des cultures et le développement des stratégies de
lutte efficaces, économiques et respectueuses de
l'environnement.
CÉRÉALES
ET LÉGUMINEUSES
Les rouilles des blés
Etant donné l'importance des pertes occasionnées
par les rouilles sur les cultures des blés au Maroc, des
efforts sont déployés pour l'identification de
nouvelles sources de résistance à partir du matériel
génétique introduit pour son utilisation dans les
programmes d'amélioration génétique. L'évaluation
d'une pépinière de 319 lignées de blé tendre a
permis l'identification de 54% de génotypes
résistants à la rouille jaune. Par ailleurs, le test de 309
lignées de blé dur a mis en évidence la résistance de
22% de ce matériel à la rouille brune avec des
coefficients d'infection variant entre 0 et 30.
Attaque d'oïdium sur culture d'orge
(Photo B. El Yousfi)
Le brome
La recherche sur les moyens de lutte contre le
brome, principale mauvaise herbe nuisible au blé
dans le Sais, s'est poursuivie avec le test d'efficacité
de nouvelles molécules d'herbicides. Un effet
significatif a été obtenu avec des traitements à base
de la métribuzine à la dose de 350 g m.a/ha seule
ou combinée au Clodinaflop propargyl +
Cloquinttocet mexyl à la dose 300 g m.a/ha au stade
début tallage.
La cécidomyie
Attaque de la rouille jaune sur blé tendre à Tassaout
(Photo A. Ramdani)
L’oïdium de l’orge
Dans le cas de l'oïdium de l'orge, des résultats très
encourageants ont été obtenus pour le contrôle de
la maladie dans les conditions du champ par des
traitements au silicium à la dose de 1,5 mmol des
semences ou de la plante au stade 3 feuilles.
L'efficacité des traitements foliaires à base du silicium
sera également vérifiée dans le cas d'autres céréales
notamment le blé dur et le blé tendre.
L'étude de l'interaction entre les niveaux
d'infestation par la cécidomyie et la dose de semis
de neuf variétés de blé tendre, a montré qu'il est
possible de faire une économie de 20 à 60 kg/ha de
semence. Cependant, la recommandation d'une
dose donnée ne peut se faire que pour chaque
variété dans des conditions spécifiques de culture. Il
a été également établi que la date de semis, influence
d'une manière significative la croissance végétative et
le niveau d'infestation par la cécidomyie. Les premiers
résultats des essais entrepris au domaine expérimental
de Sidi El Aidi ont montré que les meilleurs
rendements peuvent être obtenus avec des doses de
semis de 140 et 160 kg/ha pour les variétés Arrihane,
Des technologies pour le developpement
27
Aguilal, Massira, Mahdia, Amal, Kenz et Nesma. Par
contre, pour les variétés Marchouch et Achtar la dose
optimale est située autour de 180 kg/ha.
Les nématodes des céréales
Les prospections sur les nématodes phytoparasites
associés aux céréales ont révélé la dominance des
espèces des genres Pratylenchus spp et Ditylenchus
dipsaci (Kühn) Filipjev. Les espèces P. thornei Sher and
Alelen et P. penetrans Cobb sont les plus
prépondérantes dans les champs de céréales. Ces deux
espèces se caractérisent par une très large gamme
d'hôtes qui comprend également les légumineuses en
rotation avec les céréales. Le nématode à kyste,
Heterodera avenae Wollenweber a été observée d'une
façon localisée dans le Gharb (Sidi Slimane).
L'anthracnose du pois-chiches
La recherche sur les sources de résistance de la
culture de pois chiche à la maladie de l'anthracnose a
permis l'identification d'un génotype (ICCV 05566)
modérément résistant suite à l'évaluation sous serre
de 20 lignées de pois chiche introduites de l'ICRISAT.
L’orobanche
Les prospections ont révélé, que l'orobanche est
devenue un véritable fléau pour les principales
légumineuses cultivées dans le Tadla. Comparativement
à 1992 où le taux d'infestation n'excédait pas 5%, la
quasi totalité des parcelles de la fève et du petit pois
est actuellement sévèrement attaquée.
LES CULTURES MARAÎCHÈRES
Les maladies bactèriennes de La
Mc Fadden & Dimock. Par ailleurs, 33 souches de
Streptomyces, responsables des gales communes de
la pomme de terre ont été également isolées au
niveau des mêmes sites.
Les nématodes à galles sur
cultures Maraîchères
Les nématodes à galles du genre Meloidogyne ont été
identifiés dans la quasi totalité des parcelles de
cultures maraîchères prospectées dans la région des
Mnasra, Ouled Azouz, Magrane et Ouled Jaloul. Les
attaques les plus remarquables ont été observées sur
les cultures de tomate dans la zone de Mnasra avec
un pourcentage d'infestation de l'ordre de 38%.
Désherbage de la pomme de terre
Dans un essai de désherbage mené dans la région de
Meknès, le traitement par le paraquat, à la dose de
300 g m.a/ha, a montré une très bonne efficacité, sans
effet résiduel, sur une vingtaine d'espèces de
mauvaises herbes. La métribuzine a également
montré une bonne efficacité contre le brome rigide
et les adventices dicotylédones.
LA LUZERNE
Le suivi des échanges larvaires de Spodoptera littoralis
Boisduval entre la luzernière et son environnement
montre que le fauchage de la luzerne et le
désherbage des talus déclenchent la migration des
larves vers les parcelles avoisinantes à la recherche
d'autres sources d'alimentation. De ce fait, il est
recommandé de prendre en considération le
désherbage régulier des drains dans les programmes
de lutte contre ce ravageur vu le rôle que jouent les
végétaux spontanés dans son maintien et sa
pomme de terre
Les prospections effectuées sur les principales
maladies bactériennes associées à la culture de la
pomme de terre dans les régions de Meknès, El
Hajeb et Larache ont permis d'isoler 500 souches
d'Erwinia, responsables des pourritures molles et de
la jambe noire, dont 101 se sont révélées
pathogènes. L'activité pectinolytique de soixante et
une souches pathogènes a permis l'identification de
33 souches d'Erwinia c. carotovora (Jones) Bergey et
al, 25 souches E. c. atroseptica (van Hall) Jennison et
3 souches ayant le profil d'E. chrysanthemi Burkholder,
28
INRA 2007, Rapport d’activité
Larve de Spodoptera littoralis sur luzerne dans le Tadla.
(Photo S.Fakhour)
multiplication. D'autre part, une meilleure protection
d'une coupe de luzerne contre cet insecte dans le
Tadla, durant les mois de fortes infestations (juillet
septembre), a été obtenue par un seul traitement au
lufénuron et du chlorpyriphos éthyle utilisés dans un
volume de bouillie de 800 l/ha (Figure 11 et 12).
Fig11. Evolution de la population larvaire
de S.littoralis suite au traitement à base
du lufénuron
Fig12. Evolution de la population larvaire de
S.littoralis suite au traitement à base du
chlorpyriphos éthyle
les zones arides et semi arides, d'autres prospections
ont été menées cette campagne en vue de
compléter les données pour les zones du bour
favorable allant de Ben Slimane au Moyen Atlas. Les
résultats obtenus (Tableau 7) indiquent qu'une
attention particulière doit être apportée à la lutte
contre les principaux ennemis associés à ces cultures.
LA BETTERAVE À SUCRE
DANS LE TADLA
Les résultats de deux années d'expérimentation sur
l'effet de la date de semis et de la stratégie du
désherbage de la betterave à sucre sur le
développement de la culture et des adventices
montrent que les semis précoces assurent les
meilleurs rendements (81 à 88 T/ha) lorsque les
mauvaises herbes sont éliminées à un stade précoce
en utilisant un traitement herbicide de pré levée.
Pour les traitements en post levée, il est recommandé
de procéder à l'association de 3 à 4 herbicides au
plus tard au stade 2 à 4 feuilles de la culture. Cette
stratégie de désherbage permet également une
économie notable en eau.
LE PALMIER DATTIER
Lutte contre le bayoud
PLANTES AROMATIQUES
ET MÉDICINALES
Suite au premier inventaire en 2006 sur des ennemis
des plantes aromatiques et médicinales cultivées dans
Les prospections à l'aide des images satellitaires
réalisées au niveau de la palmeraie d'Aoufous
(environ 100 km2) dans la vallée de Ziz ont abouti à
l'élaboration d'une carte des foyers à problèmes de
photosynthèse (dessèchement ou attaque par le
Bayoud). Ces résultats vont être affinés par des
sorties sur le terrain en vue d'optimiser l'utilisation de
la technique pour la détection et le suivi des zones de
stress susceptibles d'héberger le bayoud.
Tableau 7 : Plantes aromatiques et médicinales prospectées et problèmes
phytosanitaires associés
Espèce
Ravageur ou Maladie
Nature des dégâts
Chenilles de l'Heliothis armigera
Déprédation, perforation des feuilles
Hbn., autres noctuelles et Escargots
Jaunissement des feuilles
Mouche blanche et Puceron
Menthe
Moucheture des feuilles
Nécrose des feuilles, taches d'oïdium
Botrytis, Oïdium et Rouille
et de rouille
Pucerons, mouche blanche, cicadelles
Jaunissement et moucheture des feuilles
Coriandre
Oïdium
Taches d'oïdium
Pucerons, mouche blanche, cicadelles
Jaunissement et moucheture des feuilles
Persil
Oïdium
Taches d'oïdium
Des technologies pour le developpement
29
Les travaux de recherche pour la lutte contre la
maladie du Bayoud ont été poursuivis par la
confirmation de la fiabilité du test rapide, basé sur
l'utilisation des toxines pour l'évaluation de la
résistance au Bayoud dans les milieux de culture des
plantules développées en culture in vitro. Par ailleurs,
l'étude de l'effet de l'acide fusarique, du filtrat de
culture du Fusarium et de différentes fractions
toxiques sur les embryons zygotiques des noyaux de
deux variétés : une sensible (Jihel) et l'autre résistante
(Bousthami) du palmier dattier, a révélé une grande
toxicité de ces substances. Cette action se manifeste
au niveau des embryons par un brunissement des
radicules, un retard de l'apparition de la gemmule ou
par l'inhibition de la croissance.
Fruits d'agrumes traités par la souche Z1 (à droite) et
non traité (à gauche). (Photo M. El Guilli)
La caractérisation des antagonistes au Fusarium
oxysporum (Shel.) Sny. & Hans f.sp. albedenis Mal., isolés
à partir de 125 souches bactériennes, a mis en évidence:
• 11 souches bactériennes non fluorescentes et
sporulantes du genre Bacillus dont les quatre
espèces ; B. cereus Frankland & Frankland, B brevis
Migula, B. circulans Jordan et B. subtilis (Ehrenberg)
Cohn ont été identifiées par des critères
biochimiques
• 24 bactéries Gram négatives, fluorescentes et
oxydase positives du genre Pseudomonas fluorescents.
En outre, la comparaison de 36 échantillons de sol
prélevés en Syrie, Qatar, Sultanat d'Oman, Iraq, Yemen
et Maroc a mis en évidence la richesse en
microorganismes fongiques, bactériennes et
actinomycétales des sols.
Cette richesse expliquerait la non contamination du
palmier au niveau dans certains sols marocains. Il serait
de même pour certains sols Syriens.
LES AGRUMES
Maladies de post-récolte
Les résultats des recherches sur le contrôle des
maladies de post récolte des agrumes, Pénicillium
digitatum Sacc et P. italicum Wehmer par l'utilisation
de la souche Z1 (Pichia guilliermondii Wickerham) ont
été consolidés en révélant que cette souche présente
également l'avantage de se développer dans une large
gamme de températures, allant de 5 à 35°C, couvrant
30
INRA 2007, Rapport d’activité
Colonies de la souche Z1 sur milieu le culture PDA.
(Photo M. El Guilli)
celles des deux principaux agents pathogènes, avec un
optimum à 25°C. Cette souche peut être utilisée
pour des traitements dans les salles de diverdissage et
de conservation où l'humidité et la température sont
contrôlables. Un brevet sur la souche Z1 de P.
guilliermondii a été déposé à l'OMPIC pour son
utilisation en combinaison avec le Thiabendazole pour
la lutte contre les maladies de post récolte des
agrumes. L'intérêt de ces acquis a été reconnu par la
communauté scientifique nationale qui a accordé le
grand prix Hassan II, pour l'invention dans le domaine
agricole pour l'année 2007 à l'INRA en la personne
du Dr. Mohammed El Guili.
Par ailleurs, il a été démontré que l'activité protectrice
des traitements UVC contre les pourritures des fruits
d'agrumes est liée à l'activité enzymatique des
phenylalanine ammonia lyases, glucananses et des
methylesterase qui interviennent au niveau de
l'écorce du fruit dès le début de l'infection.
Prix Hassan II
II
Pour l'invention et la
AN
S
recherche
dans le domaine
S
HA de l'agriculture délivré au Dr.
IX
Mohammed EL GUILLI
PR
Mr. Mohammed EL GUILLI, Docteur es Sciences
Agronomique (2005), chercheur et coordinateur de
l'Unité de recherche sur la protection végétale depuis
1990 au CRRA de Kénitra et auteur d'une quinzaine
de publication sur le riz et les agrumes.
Le travail primé concerne la lutte biologique contre les
pourritures des fruits des agrumes en post récolte. Les
recherches pour développer des méthodes de lutte
alternatives à la lutte chimique dans les stations de
conditionnement ont abouti à la mise au point d'un
biofongicide à base d'une souche marocaine (Z1).
isolée de la surface des fruits d'agrumes au niveau du
laboratoire de Phytopathologie de l'INRA à El
Menzeh. Cet acquis permettra de remplacer les
traitements chimiques qui laissent des résidus sur les
fruits, ce qui constitue un danger pour la santé du
consommateur et nuit à l'environnement.
Puceron noir des agrumes
Les recherches sur le développement d'une lutte
biologique contre les principaux ravageurs des
agrumes sont orientées principalement sur
l'utilisation des biopesticides et les antagonistes. Dans
ce cadre, l'évaluation de l'effet aphicide de différents
produits d'origine naturelle sur le puceron noir des
agrumes, Toxoptera aurantii Boyer de Fonscolombe, a
permis l'identification de trois bio insecticides : SM,
H1, H2. Le produit H2 parait le plus prometteur ; en
plus de sa grande efficacité à tous les stades du
puceron noir, ce produit n'a montré aucun effet de
phytotoxicité sur les feuilles des agrumes.
Par ailleurs, la recherche sur les facteurs de mortalité de
T. aurantii sur agrumes a montré que l'impact des
espèces de coccinelles prédatrices est le seul facteur de
limitation réel des populations du puceron noir de
l'oranger dans le Gharb. Les espèces de coccinelles
aphidiphages appartenant aux genres ; Adalia, Coccinella
Harmonia, Platynaspis, Oenopia, Hippodamia,
hyperaspis, sont parmi les ennemis indigènes potentiels
contre ces aphides. La coccinelle Adalia (Adalia)
decempunctata Linnaeus est de loin la plus dominante.
Larve du second stade du nématode du dépérissement
let des agrumes, Tylenchulus semipenetrans.
(Photo Abbad Andaloussi)
Mouche des fruits
Dans le cas de la mouche méditerranéenne des fruits,
Ceratitis capitata Wiedemann, les deux bio
insecticides, BR et H1 ont montré un effet toxique
contre les imagos de cette mouche dans les conditions
du laboratoire. Dans les essais au champ, les deux bio
insecticides ont manifesté un effet adulticide très
significatif. Cependant, le bio insecticide H1 semble
présenter un effet phytotoxique aux doses utilisées.
Nématodes associés aux agrumes
Les prospections sur les nématodes associés aux
agrumes ont montré que le nématode du
dépérissement lent des agrumes, Tylenchulus
semipenetrans (Cobb) Siddiqi,est présent dans la quasi
totalité des vergers des principales régions de production
Des technologies pour le developpement
31
des agrumes au Maroc. Les nématodes des genres
Pratylenchus spp et Xiphinema sp., également nuisibles
pour ces cultures, ont une distribution plus localisée
notamment dans les régions du Gharb, duHaouz, de la
ulouya et du Souss.
Escargots sur agrumes
Les résultats d'une étude sur la gestion phytosanitaire des
escargots sur citronnier dans la région du Gharb, ont mis
en évidence la nécessité de la lutte contre les mauvaises
herbes, principal réservoir de ces ennemis dans ces
vergers. La lutte contre les escargots est possible par des
appâts de granulats chimiques à base de matière active
comme le métaldéhyde et le thiodicarbe.
L’OLIVIER
Les recherches sur la dynamique des populations de la
cochenille noire de l'olivier, Saissetia olea Olivier, dans
le région d'Essaouira ont révélé un pouvoir de
parasitisme naturel des principaux prédateurs très
significatif. Les parasites identifiés sont : Pullus
mediterraneus Fabr., Scutellista cyanea Motsch.,
Chrysoperla carnea Stephens, Metaphycus flavus
Howard, M. lounsbury (=bartletti) Howard, Diversinus
elegans Silvestri et Coccophagus scutellarus Dalman. Ce
résultat devrait être exploité pour lancer une lutte
biologique future ou tout au moins dans le cadre d'une
lutte intégrée contre cet insecte.
Par ailleurs, le suivi de l'état d'infestation et de la
répartition géographique des mauvaises herbes des
oliveraies de la région d'Aoumana dans la province
de Khénifra a mis en évidence une dominance des
dicotylédones dans 82 et 85% des cas dans les vieux
et les jeunes vergers, respectivement. La diversité
éthologique des mauvaises herbes a été également
Momies de pucerons (Aphis punicae)
parasitées par Aphidius sp. (Photo S. Fakhour)
32
INRA 2007, Rapport d’activité
estimée de 20 à 22 espèces. Pour le désherbage de
ces oliveraies, il est recommandé soit l'application des
herbicides totaux tels que le glyphosate à 3l/ha dans
300 l/ha de bouillie au stade jeune plantule des
mauvaises herbes, soit l'exploitation des entre
rangées des vergers par un semis d'orge ou le bersim
plus bénéfiques à la plantation des oliviers.
ARBORICULTURE
FRUITIÈRE ET VIGNE
Ravageur du grenadier
L'étude de l'importance des dégâts causés par la
cératite sur le grenadier dans la région de Tadla a mis en
évidence une activité notable de la mouche dès le début
du mois de juillet avec un dépassement du seuil de 5
mâles/piège/jour à partir de la première décade du mois
d'août. Par ailleurs, l'évolution de l'infestation des pousses
et des boutons floraux par Aphis punicae Passerini a été
caractérisée, durant la campagne 2006/2007 par des
fluctuations importantes dues principalement aux
traitements aphicides, à l'action des hyménoptères
parasitoïdes et aux conditions climatiques notamment
les hautes températures estivales.
Maladies post-récolte des pommes
Dans le cas des maladies de post récolte des pommes,
des études ont été réalisées sur l'effet des facteurs
écologiques et physiologiques sur deux souches de
levure présélectionnées d'Aureobasidium pullulans (de
Bary) Arnaud (Ach1 1 et 1113 5) antagonistes de
Penicilium expansum Link et Botrytis cinerea Pers. Les
résultats de ces travaux ont mis en évidence, d'une
part, la possibilité de leur utilisation pour les
traitements biofongicides en post récolte sans l'usage
Dégâts d'Aphis punicae sur boutons floraux
du grenadier. (Photo S. Fakhour)
Dégâts de la cératite sur grenadier.
(Photo S. Fakhour)
de protecteur solaire grâce à leur bonne tolérance aux
UV B, d'autre part, leur développement normal dans
une large gamme de pH avec un optimum à 5.
Le carpocapse des pommes
Les résultats préliminaires des recherches sur le
raisonnement de la protection phytosanitaire contre le
carpocapse (Cydia pomonella Linnaeus), principal
ravageur du pommier dans la vallée des Aït
Bouguemmaz, indiquent qu'il est possible de réduire le
nombre de traitements anti carpocapse à deux au lieu
de quatre en utilisant un seuil de trois mâles/piège.
L'étude du cycle biologique des différentes espèces
montre que ce parasite se développe essentiellement
au printemps et en été. Il en résulte une grande menace
pour les cultures en place pendant cette période. La
production grainière de la cuscute est d'environ 48000
graines/m2 ce qui constitue un stock semencier
considérable dans le sol, elle est disséminée à travers de
nombreux moyens notamment le fumier, l'eau
d'irrigation, les mauvaises herbes et arbustes spontanés
hôtes, les plants des cultures annuelles et des arbres. De
ce fait, la mise en place d'un programme de recherche
en vue de l'élaboration d'une stratégie de lutte intégrée
contre ce parasite s'impose.
Ravageurs des vignobles
Au niveau des vignobles, les deux espèces de
Xiphinema, X. pachtaichum (Tulaganov) Kirjanova et X.
Index Thorne & Allen, ont été identifiées dans des
échantillons de sol et racines des régions de Ain
Taoujdate, Meknès, Ben Slimane et Ouled Ben Hamadi.
L'espèce X. index, est particulièrement redoutable
pour la transmission du virus court noué de la vigne.
Par ailleurs, les nématodes du genre Meloidogyne ont
été trouvés dans la quasi totalité des vignobles
prospectés à Ain Taoujdate, Meknès, Tifelt, Khemissat,
Ouled Ben Hamadi, Ben Slimane et Bouznika.
Attaque de la cuscute sur luzerne dans le Tadla.
(Photo Y.Baye)
LA CUSCUTE
L'inventaire des plantes parasites dans le Tadla
montre que la cuscute est devenue un problème
relativement important, en particulier dans le
périmètre irrigué entraînant des dégâts parfois assez
significatifs. Les principales espèces de cuscute
identifiées sont : Cuscuta monogyna Vahl (grande
cuscute) qui s'attaque aux arbres fruitiers (olivier et
agrumes) ainsi qu'à de nombreux arbustes (jujubier
en particulier) et C. campestris Yuncker qui infeste la
betterave à sucre et les cultures maraîchères. La
luzerne, est infestée par C. campestris, C. australis R.Br.
et C. epithymum (L.). Cette dernière haque aussi le
jujubier. La cuscute est rencontrée également sur un
grand nombre de mauvaises herbes et plantes
spontanées constituant ainsi des sources d'infestation
et de dissémination de ce parasite. Les luzernières
sont les plus touchées avec une forte infestation qui
atteint 45%. Certains vergers sont particulièrement
handicapés par la présence de la cuscute qui est en
constante progression.
Attaque de la cuscute sur agrumes dans le Tadla.
(Photo Y. Baye.)
Attaque de la cuscute sur olivier dans le Tadla.
(Photo Y. Baye)
Des technologies pour le developpement
33
DES INNOVATIONS POUR UNE
MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES
Les recherches en agronomie sont menées dans un
objectif de développement durable. Elles visent à
concevoir des stratégies de gestion appropriées de
l'eau, du sol et des intrants face aux contraintes et
aux évolutions de l'environnement. La finalité de
ces recherches est de mettre au point des
innovations et des systèmes de gestion prenant en
compte la protection de l'environnement, la qualité
des produits et la viabilité économique. Dans ce
contexte, les aspects traités au cours de la
campagne 2006-2007 ont concerné la gestion de
l'eau, le raisonnement de la fertilisation des
cultures et la fixation symbiotique de l'azote.
GESTION DE L’IRRIGATION
Estimations des besoins en eau
des agrumes
Les recherches sur la gestion de l'irrigation au niveau
des exploitations agrumicoles du Tadla ont pour
objectif de déterminer les coefficients culturaux à
appliquer dans le calcul de l'évapotranspiration
maximale de la variété « Maroc Late » pour mieux
estimer ses besoins en eau et gérer la conduite de
l'irrigation à la parcelle de manière efficiente. Les
coefficients culturaux ainsi déterminés selon les stades
phénologiques pour le calcul de l'évapotranspiration
maximale sont comme suit (tableau 8):
Tableau 8 : coefficients culturaux
déterminés selon les stades phénologiques
Coefficient
Stades phénologiques
de réduction
retenu
Débourrement et sortie
0,6
de bouton floraux
Floraison
Nouaison
Chute physiologique
Grossissement estival
Grossissement hivernal
34
INRA 2007, Rapport d’activité
0,5
0,5
0,8
0,8
0,6
Irrigation déficitaire des agrumes
Parmi les cinq modalités d'apport de l'eau d'irrigation
en proportion à l'évapotranspiration de la culture
(ETc) (40 ; 60 ; 80 ; 100 ; et 120% par rapport à l'ETc),
la dose d'irrigation à 80% d'ETc n'a pas montré une
différence significative par rapport à celle de 100%
d'ETc pour les principaux paramètres de productions
et de croissances végétatifs. En effet, cette dose a
permis d'avoir des rendements en fruits similaires à
ceux de la dose à 100% d'ETc. En plus, cette dose a
conféré aux fruits des qualités recherchées sur le
marché telles qu’un taux de jus plus élevé et une
homogénéité des fruits tout en économisant 20%
d'eau par rapport à une irrigation à 100% d'ETc.
Desséchement partiel de l’olivier
A l'opposé des autres techniques d'irrigation qui
économisent l'eau au détriment de la taille du fruit,
le desséchement partiel des racines (PRD) est une
technique qui se base sur le principe de l'irrigation
approximative de la moitié du système racinaire et
desséchement de l'autre moitié, tout en alternant
l'irrigation. La technique testée dans la région du
Haouz a permis, en plus de l'économie de 50%
d'eau d'irrigation, l'amélioration de la qualité des
olives et de l'huile produite. En effet, la maturité des
olives est précoce sous l'effet des différents
traitements PRD, ce qui favorise l'obtention de
teneurs plus élevées en huile. Ce résultat est d'une
grande importance pour les olives qui sont destinées
aussi bien à la trituration qu'à la conservation des
olives noires. Aussi, l'huile extraite sous les quatre
traitements hydriques est de type extra vierge. La
teneur en phénols totaux a été améliorée
également suite à la technique de desséchement
partiel des racines.
L'orge et le blé dur
GESTION EFFICIENTE
DE L'EAU ET DE L'AZOTE
La meilleure stratégie de gestion de l'azote est celle
qui fait coïncider les apports de fertilisants avec les
disponibilités en eau..
La betterave à sucre
Les recherches sur la gestion de l'eau et de l'azote
dans le Tadla ont montré une interaction significative
entre l'apport d'eau et celui de l'azote. En effet, un
rendement racines de 94 T/ha a été atteint
moyennant une réduction de 10% de la dose
d'irrigation par rapport aux recommandations de la
FAO et une augmentation de 15% de la dose d'azote
par rapport aux recommandations dans la région. Les
analyses technologiques des échantillons de betterave
permettront de confirmer ces résultats.
Le melon en culture hors sol
L'utilisation excessive des engrais et des pesticides dans
la région du Souss Massa risque d’engendrer une
augmentation du degré de pollution de la nappe
phréatique par les nitrates qui dépasse parfois les normes
recommandées par l'OMS (50 mg/l). Afin de réduire les
pertes des nitrates par lixiviation et la pollution de la
nappe phréatique sans affecter le rendement et la qualité
des fruits, des recherches sur la fertilisation azotée du
melon en culture hors sol a démontré qu'il est possible
de réduire la quantité d'azote apportée de 350 kg N/ha
à 300 ou même à 250 kg N/ha. Cette réduction a permis
de diminuer significativement la teneur en azote nitrique
dans les eaux de drainage, d'améliorer la qualité des
fruits, et de garantir un rendement de 67,5 T/ha et 60,4
T/ha, respectivement, pour les doses de 300 et 250 kg
N/ha. sans affecter la consommation hydrique et les
exportations de la plante en éléments minéraux
(tableau 9).
Tableau 9 : Effet des doses d'azote sur
la qualité des fruits de melon
dans le souss Massa
Des expérimentations au champ conçues avec des
stratégies de gestion de l'azote avec ou sans
irrigation ont été conduites dans la région de la
Chaouia. Trois variétés d'orge Amira, Massine et
Tissa, et trois variétés de blé dur Karim, Nassira et
Ourgh, choisies toutes en fonction du progrès
génétique réalisé dans le temps, ont été testées sous
dix stratégies de gestion de l'azote qui sont une
combinaison de dose et de fractionnement. Les
résultats montrent que la variété est un élément
essentiel de la productivité aussi bien pour l'orge
que pour le blé dur. La variété d'orge Tissa et de
blé dur Karim ont montré des performances
supérieures aussi bien en irrigué qu'en sec. Les
figures 13 et 14 montrent la réponse des différentes
variétés d'orge et de blé dur en termes de biomasse
totale et de rendement grain à la fertilisation azotée.
Figure 13
Figure 14
Dose (kg N/ha)
Paramètre
Exportations, g/plant/130j
350
300
200
14,2
12,4
10,2
Quantité d'éléments minéraux
2,4
1,6
1,6
drainée, g/plant/cycle
Teneur en sucre,
11,72 11,92 11,98
°Brix première vague
Teneur en sucre,
10,73 11,15 10,75
°Brix deuxième vague
Rendement Total T/ha
62,3 67,5 60,4
Des technologies pour le developpement
35
De même les stratégies qui consistent en des apports
azotés au semis améliorent les rendements d'orge
aussi bien en conditions hydriques optimales qu'en
conditions hydriques sous optimales pour la
croissance et le développement de la culture. Celles
où l'azote est fractionné entre le tallage et la
montaison améliorent encore les efficiences
d'utilisation de l'eau (EUE) en condition irriguée alors
qu'ils sont sans effets en condition déficitaire en eau.
culture. En effet, en présence de la silice en condition
de plein sol, le rendement est de 41,60 t/ha contre
37.40 t/ha en absence de silice et il est de 32.45 t/ha
contre 28.50 t/ha en condition d'hors sol (tableau
10). Ces effets bénéfiques se manifestent par le
développement important aussi bien en longueur
qu'en diamètre de la partie racinaire, ce qui permet
une meilleure absorption de l'eau et des éléments
fertilisants (tableau 11).
FERTILISATION DES
CULTURES ET FIXATION
AZOTÉE
La fixation symbiotique de l’azote
par la luzerne en zones de montagne
L'inoculation par des souches de Rhizobium
sélectionnées au laboratoire pour leur tolérance à la
sécheresse, à la salinité et aux hautes températures,
et spécifiques aux populations locales de luzerne, a
permis d'améliorer significativement la nodulation
ainsi que le rendement en matière sèche de la
luzerne (tableau 12).
La fertilisation silicatée de l'haricot
vert
Les recherches ont confirmé le rôle de la silice dans
l'optimisation de la nutrition minérale des plantes. La
fertilisation silicatée s'est montrée très bénéfique
pour l'haricot vert dans les deux systèmes de
Tableau 10. Effet de la fertilisation silicatée sur le rendement de l'haricot vert en sol
et hors sol avec ou sans restriction de fertigation de 20%.
Condition de culture
Plein - sol
Rendement,T /ha
Exportable
Hors - sol
Vendable
Exportable
Vendable
Fertigation
100%
80%
100%
80%
100%
80%
100%
80%
Sans silicium ( Si)
37,40a
35,36a
7,50b
5,81b
28,50a
26,25a
4,84b
3,52b
Avec silicium (+Si)
41,60a
40,10a
4,20a
4,40a
32,45a
28,70a
3,99a
2,90a
Tableau 11. Effet de la fertilisation silicatée sur la nutrition minérale de l'haricot
vert en sol et hors sol et avec ou sans restriction de fertigation de 20%.
Condition
de culture
Plein - sol
Fertigation
NT % PT %
avec ou sans Si
Hors - sol
K%
Ca % Na % Mg %
NT % PT %
K%
Ca%
Na%
Mg%
Si
3.36
0.10
2.61
2.13
0.11
0.50
3.40
0.15
4.20
2.39
0.15
0.72
+Si
3,71
0,08
2,96
2,51
0,11
0,60
3,80
0,19
4,52
2,29
0,13
0,63
Si
3,50
0,07
2,96
2,39
0,11
0,50
3,64
0,13
3,30
1,57
0,11
0,58
+Si
3,64
0,15
3,13
2,36
0,09
0,64
3,43
0,17
4,17
1,76
0,15
0,62
100%
80%
36
INRA 2007, Rapport d’activité
Tableau 12 : Rendement en matière verte (MV) et en matière sèches (MS) de la
luzerne selon les traitements étudiés au niveau de deux périmètres.
Inoculation
Périmètre d'Aït Chaâ
MV
MS
Hauteur
(kg/m2)
(kg/m2)
(cm)
Périmètre de Lahrouna
MV
MS
Hauteur
(kg/m2)
(kg/m2)
(cm)
I0 (sans inoculation)
0,88
0,19 a
49 a
1,4 a
0,32 a
60,0 a
I1 (souche 1)
0,99
0,28 c
61,0 b
2,1 b
0,46 b
70,3 b
I2 (souche 2)
0,93
0,24 b
54,6 a
2,1 b
0,45 b
68,5 b
Prob (a = 5%)
0,115
0,004
0,013
0,014
0,032
0,013
Besoin d'inoculation de l'haricot vert
Le facteur qui limite la nodulation et par conséquent
une bonne fixation d'azote atmosphérique chez
cette légumineuse, reste le nombre réduit des
rhizobiums indigènes dans le sol. A cet effet et dans
le but d'augmenter les rendements, réduire le coût
de production et préserver la nappe phréatique
contre la pollution nitrique probable, des
expérimentations sur le besoin d'inoculation de
l'haricot vert ont été conduites sur cinq sols
représentatifs de la région de Skhirate de type
rouge, sableux et hydro morphes.
a un effet positif sur le bilan hydrique calculé sur la
base des mesures journalières des quantités de
solution nutritive apportées et drainées (figure 15),
sur la production (figures 16 & 17) et sur la qualité
des fruits déterminée par la teneur en sucre des
fruits du melon (figures 18).
Fig. 15 : Effet des substrats sur le bilan
hydrique
L'inoculation par deux souches les plus efficientes
parmi la collection de souches de Rhizobium
phaseoli isolée de la région a permis l'amélioration
de la nodulation et l'augmentation de la production
en matières verte et sèche dans les cinq sols utilisés.
La souche S2 est plus efficiente que la souche S1
dans quatre sols sur cinq, elle n'est dépassée par la
S1 que dans le sol rouge dont elle est originaire.
Les techniques de production hors sol sont une
alternative au bromure de méthyle, dont l'utilisation
sera interdite en 2015, et un moyen de contrôle des
maladies du sol et des nématodes. L'objectif de cette
recherche est de valoriser des substrats locaux en
particulier, le sable et les graviers. Les résultats
montrent que le substrat composé de 1/3 de sable
et 2/3 de graviers pour la culture hors sol du melon
Rdt
Substrats locaux et production et la
qualité du melon en culture hors sol
Fig. 16 : Effet des substrats sur le
rendement global
Fig. 17 : Effet des substrats sur
l'évolution de la production
Des technologies pour le developpement
37
Fig. 18 : Effet des substrats sur la
teneur en sucre des fruits de melon
d'approvisionnement de la jeune agro industrie en
cours de développement.
Dans ce sens, des recherches ont été menées pour
produire du cactus hors saison à travers l'induction
florale et la fructification du cactus, par la fertilisation
azotée ou par la technique «Scozzolatura». Cette
dernière consiste à éliminer, entre fin mai et mi juin,
selon les années, tous les bourgeons floraux et les
jeunes cladodes émises au printemps.
Des résultats similaires sur l'haricot vert en culture
hors sol ont été obtenus. Ils ont montré que le
substrat composé également de 1/3 du sable et
2/3 du gravier a amélioré la consommation
hydrominérale et la production du haricot vert.
l'haricot vert hors sol
Cactus hors saison
La production du cactus est, selon les régions,
concentrée entre le mois de juillet et octobre,
l'étalement de la période de production est un
impératif essentiel en termes de prix et
38
INRA 2007, Rapport d’activité
Bien que leur écorce soit plus épaisse et leur
coloration moins marquée, les fruits obtenus sont
plus lourds, plus sucrés avec une meilleure saveur et
renferment moins de grains. Leur maturité tardive et
échelonnée (mars, avril voire mai) permettraient
d'augmenter leur valeur commerciale.
AMÉLIORATION DE LA PRODUCTION
OVINE ET CAPRINE
Cette année, l'amélioration de la productivité des
petits ruminants a concerné plusieurs volets, à savoir:
• la caractérisation du matériel génétique local, le
recours au croisement entre races locales, d'une
part, et entre races locales et exotiques, d'autres
part ;
• La poursuite des recherches pour la création de
deux races synthétiques ovines pour évaluer les
performances zootechniques des différentes
générations ;
• L'amélioration des conditions alimentaires du
cheptel s'est orientée vers la diversification et
l'adaptation des ressources fourragères aux
différents contextes du pays en allant des zones
marginales extensives jusqu'aux zones qui se
prêtent à l'intensification ;
• Les recherches sur la valorisation des produits
animaux, notamment caprins.
CARACTÉRISATION
DU CHEPTEL LOCAL
La chèvre du Nord
Les recherches permettent de conclure que la
chèvre locale du Nord du Maroc montre une forte
saisonnalité de la reproduction sous l'effet de la
photopériode. Les durées des périodes
d'anovulation et d'anœstrus annuelles sont
respectivement de 200 et 209 jours. L'incidence de
l'ovulation et du comportement œstral diminue
progressivement à partir du solstice d'hiver et
reprennent progressivement à partir du solstice
d'été. Cette saisonnalité peut provoquer des
périodes de haute production avec des difficultés
pour l'écoulement de la production, et des périodes
de faible production laitière avec des conséquences
telles que l'arrêt du fonctionnement des fromageries.
Des techniques comme l'effet 'mâle', utilisées avec
succès dans d'autres régions subtropicales, sont à
explorer par des recherches futures pour atténuer
cette saisonnalité de la reproduction..
La puberté est atteinte dès l'âge de 270 jours pour
certaines chevrettes avec un poids moyen de 17,6kg.
Par son action sur le développement corporel,
l'alimentation avance significativement l'âge à la
puberté (20 jours en moyenne), mais elle n'a pas
d'effet sur le poids à la puberté. Ce dernier doit
correspondre à environ 49% du poids adulte. D'un
point de vue pratique, l'application d'une conduite
alimentaire spécifique aux jeunes chevrettes de
renouvellement garantissant une bonne croissance,
s'avère indispensable pour une mise à la
reproduction précoce et une amélioration de la
rentabilité des élevages.
Le dosage des Protéines Associées à la Gestation
(PAG) s'est avéré un excellent outil pour le diagnostic
précoce de la gestation et la discrimination entre les
portées simples et doubles. Les PAG sont détectées
dans le plasma maternel à partir du 21ème jour de
gestation et les taux plasmatiques des PAG des
chèvres portant deux fœtus sont significativement
supérieurs à ceux des chèvres à portée simple de la
5ème semaine de gestation jusqu'à la mise bas. Sur
cette base, des modèles mathématiques ont été
développés permettant de prédire la taille de la
portée en fonction de la semaine de gestation et du
taux en PAG avec une sensibilité, spécificité et
précision élevées.
Des technologies pour le developpement
39
Les résultats préliminaires issus de l'étude des
variations saisonnières des paramètres testiculaires
et spermiologiques chez le bouc local du nord du
Maroc confirment le caractère saisonnier de sa
reproduction. A l'instar de la chèvre locale, on
distingue une période estivale d'activité sexuelle et
une période où l'activité reproductrice est
fortement diminuée durant le printemps.
Les performances enregistrées chez la race D'man
au Domaine Expérimental de l'INRA à Errachidia
sont satisfaisantes et confirment celles des années
précédentes. Cependant, la prolificité doit être
améliorée davantage par la sélection pour maintenir
ce paramètre entre 2 et 3 agneaux/brebis à chaque
agnelage. Par ailleurs, du sang 'extérieur' doit être
introduit afin de réduire l'effet de la consanguinité
sachant que le troupeau tourne depuis plusieurs
années avec les mêmes géniteurs.
AMÉLIORATION
DE LA PRODUCTION
DES PETITS RUMINANTS
PAR LE CROISEMENT
La chèvre du Draa
Depuis avril 2006, un troupeau expérimental de
base de la race caprine Draa a été mis en place au
Domaine Expérimental de l'INRA à Errachidia dans
le but de déterminer son potentiel de reproduction,
de production laitière, de viabilité et de croissance
des jeunes. Il ressort des premiers résultats que cette
race possède des performances de reproduction, de
production laitière et de croissance intéressantes.
Ces résultats sont encourageants, mais la conduite
technique doit être davantage maîtrisée et le
processus de sélection sera lancé dès que l'effectif
est suffisant.
La race ovine D'man
40
INRA 2007, Rapport d’activité
D'man x Timahdit
La recherche en milieu réel permet d'évaluer les
performances zootechniques et le comportement
de la femelle croisée D'man x Timahdit 'DT' dans un
environnement différent de celui de la station. Le
domaine expérimental El Koudia de l'INRA assure la
production annuelle de brebis croisées ''F1DT'', qui
sont rétrocédées aux éleveurs qui participent à
cette recherche. Selon les performances enregistrées
sur la brebis et l'agneau dans ces élevages, il apparaît
que les brebis prolifiques 'F1DT' sont capables
d'augmenter la productivité des troupeaux ovins
tout en valorisant les pâturages des zones agricoles.
Ces brebis constitueront ainsi un moyen pour
améliorer le revenu des éleveurs qui pourront
commercialiser plus d'agneaux par brebis. Ces
résultats indiquent que le caractère ''prolificité'' de la
race D'man a été bien transmis chez la brebis
croisée ''F1DT''. Toutefois, une grande variabilité
existe entre les différents élevages, due aux
différences observées dans la conduite et aussi dans
les races de béliers utilisées. Une étude sur l'attitude
des éleveurs vis à vis de ce matériel génétique est en
cours de réalisation.
CROISEMENT DE LA
POPULATION CAPRINE
DU NORD AVEC DES RACES
EXOTIQUES LAITIÈRES
alors que la croissance des croisés Murciana
Granadina est comparable à celle de la population
locale du nord du Maroc. Il ressort également que le
niveau de production laitière de la race Alpine, en
conduite intensive dans le nord du Maroc, est
nettement supérieur à celui de la chèvre locale mais
comparable à celui des chèvres de génotype croisé.
Cependant les valeurs enregistrées sont largement
inférieures au potentiel de production de cette race.
Ce travail sera poursuivi afin d'évaluer les
performances des différentes générations du
croisement sur les performances de production
laitière, de croissance et de reproduction.
CRÉATION DE RACES
SYNTHÉTIQUES OVINES
La race synthétique 'DT'
L'objectif de cette recherche est de livrer une race
synthétique 'DT (D'man x Timahdit)' en 2012. Les
recherches de cette année ont été poursuivies pour:
• le métissage au niveau de chaque génération pour
augmenter les effectifs de la population de base de
la race synthétique;
• l'évaluation des performances de reproduction et
de production de laine des brebis croisées des
différentes générations ;
Des recherches visant l'évaluation de l'opportunité
d'utilisation des races laitières exotiques (Alpine et
Murciana Granadina) conduites en pure ou en
croisement avec la population caprine locale pour
l'amélioration du potentiel de production des
troupeaux caprins dans le nord du Maroc ont été
menées en station et chez des éleveurs. Ces travaux
montrent que les performances de reproduction
enregistrées par l'utilisation des boucs des deux
races sont comparables à celles de la population
locale, montrant ainsi une bonne adaptation de ces
mâles aux conditions locales. Les croisés de père
Alpin enregistrent une croissance nettement plus
élevée que les croisées de père Murciana Granadina,
• l'évaluation des performances pondérales, de
croissance et de viabilité des agneaux croisés dans
les différentes générations.
La race synthétique 'DB'
Dans le cadre du projet de création de la race
synthétique ovine «DB» issue du croisement «D'man
x Boujaâd», la troisième génération (F 3) a été
obtenue pendant cette année. Les recherches menées
dans ce cadre, visent l'estimation des performances
des différentes générations de ce croisement et des
races parentales conduites dans le même milieu
d'élevage. Ainsi, les performances réalisées par les
brebis des deux premières générations F1 et F2 non
sélectionnées, constituées en majorité de brebis
primipares, sont très satisfaisantes et dépassent pour
plusieurs caractères celles des deux races parentales.
Des technologies pour le developpement
41
Les valeurs de l'hétérosis relevées sur les caractères
des brebis sont toutes positives et considérées
comme élevées à très élevées ce qui confirme
l'intérêt de ce type de croisement pour l'amélioration
des performances des brebis par rapport aux
performances des races parentales.
Les performances de croissance et de viabilité
enregistrées par les agneaux croisés de la génération
F1 à la génération F3 dépassent pour certains
caractères celles des deux races parentales D'man et
Boujaâd. Les résultats enregistrés au sevrage ont
montré des effets d'hétérosis positifs et élevés pour
ces caractères chez la F1, lesquels caractères se sont
avérés hautement influencés par le génotype, le
mode de naissance, le sexe, la période de naissance
et l'âge de la mère.
Les performances d'engraissement et les
caractéristiques des carcasses des agneaux croisés
de générations F1, F2 et F3 se sont révélées très
encourageantes. Les valeurs de l'hétérosis obtenues
sur le GMQ ont été très importantes au niveau de
la génération F1 et négatives dans les deux autres
générations.
La fin du projet de création de la race synthétique
ovine «DB» qui a un caractère pluriannuel est prévu
pour 2015. Aussi, les recherches des prochaines
campagnes permettraient de mieux caractériser les
performances zootechniques des générations
étudiées et des autres générations de ce croisement
afin de mieux caractériser la future race et de bien
établir les critères de sa sélection.
AMÉLIORATION DE L'OFFRE
ALIMENTAIRE
Les recherches en alimentation visent la diversification
des ressources alimentaires des élevages caprins. Dans
ce sens, une recherche a été conduite pour étudier
l'effet de l'utilisation des grignons d'olive non épuisés
et ensilés sur la production et la qualité du lait de
chèvre locale du nord. Les résultats préliminaires ont
montré que l'ensilage des grignons d'olive ne peut
être incorporé dans des rations alimentaires pour les
chèvres laitières en production, puisque celui ci a eu
un effet négatif sur le niveau de production en lait.
42
INRA 2007, Rapport d’activité
Aussi, il est recommandé de mener des essais pour
étudier l'utilisation de ce sous produit dans
l'alimentation d'animaux à l'entretien.
La mise au point du mode optimal d'ensilage des
grignons d'olive non épuisés et dénoyautés (GONED)
a montré que les produits sucriers (mélasse, pulpe
sèche de betterave et leur mélange) améliore la qualité
du produit issu de cette conservation. L'ensilage obtenu
se caractérise par un pH inférieur à 5 et des pertes en
protéines sous forme ammoniacales inférieures à 15%.
Ces traitements se traduisent également par une
augmentation de la valeur nutritionnelle de l'ensilage,
principalement de sa valeur azotée qui atteint un
maximum de 41%. Ainsi, l'ensilage des GONED peut
constituer une ressource alimentaire intéressante en
comparaison avec un aliment grossier dans
l'alimentation des petits ruminants.
PRODUCTION FOURRAGÈRE:
POUR INTENSIFIER LA
PRODUCTION ANIMALE
Lupin blanc
L'étude de la fixation biologique du lupin blanc dans
les sols lourds du Tangérois a montré que ces
derniers renferment des souches de rhizobium
spécifiques au lupin. Cependant, leurs infectivités et
potentiels fixateurs de ces sols sur le lupin blanc
restent faibles. Les souches isolées sur des sols
sableux ne semblent pas s'adapter aux conditions
des sols lourds du Tangérois.
Le déprimage
Par leur déprimage, l'avoine, l'orge, le triticale et le seigle
offrent une alternative pour diversifier ensuite améliorer
le disponible fourrager dans la zone bour intermédiaire
favorable. Les recherches menées ont montré que :
• la matière sèche produite précocement ne
présentait de différence entre les quatre espèces,
• une coupe à la montaison permet une augmentation
de 65%, du fourrage produit notamment avec les
variétés de triticale Juanillo et d'orge Tamellalt,
• la coupe au tallage n'a pas engendré de grandes
réductions de rendement à la récolte alors que la
coupe à la montaison a causé une diminution assez
importante du rendement en grain (jusqu'à 50%
dans le cas du triticale),
• L'orge Tamellalt a donné le meilleur compromis
fourrage grain, bien que le triticale ait donné des
rendements élevés en fourrage précoce,
LES ARBUSTES: UNE OPTION
ALIMENTAIRE EN ZONES
SEMI-ARIDES
La détermination de rations appropriées par
l'utilisation de l'atriplex et du cactus comme
suppléments à la paille dans l'alimentation des brebis
en production a été étudiée comme alternative
alimentaire dans les zones à faible pluviométrie.
Il ressort des résultats que les brebis du lot recevant
le feuillage d'atriplex et du cactus ont été les plus
productives avec une moyenne de 29,4 kg de lait.
Ceci montre que l'inclusion de ces deux ingrédients
dans la ration des brebis en lactation en
remplacement à la luzerne déshydratée a permis des
productions laitières aussi importantes que celles
produites par le régime du lot témoin, recevant orge
grain et luzerne déshydratée. L'utilisation du cactus
comme supplément à la paille traitée à l'urée, a
permis également une production laitière plus
importante et une croissance satisfaisante des jeunes.
Par ailleurs, le recours à l'utilisation simultanée du
cactus et de l'atriplex a permis une réduction des
frais de l'alimentation de 15 %. Aussi bien pour les
antenais en croissance qu'en engraissement. Ces
résultats indiquent clairement que l'utilisation du
feuillage d'atriplex et du cactus avec un peu d'aliment
concentré énergétique, constitue une stratégie
appropriée et économique de supplémentation des
brebis, recevant de la paille comme aliment de base
dans les zones arides et semi arides.
Enfin, un régime à base de paille traitée à l'urée
supplémentée par du cactus, est à recommander
pour des animaux à l'entretien ou à faible
production. Par ailleurs, l'utilisation de ces deux
ressources permettra de valoriser et de protéger
des terrains marginaux.
Le cactus est caractérisé par une faible teneur en
protéines (<5% MS) et un rapport Ca/P élevé. La
fertilisation de cette culture peut contribuer à
l'amélioration des teneurs en protéines et en
phosphore. Pour vérifier cette hypothèse, une étude
a été menée pour comparer l'effet de quatre types
de fertilisation sur la teneur en azote et le rapport
Ca/P des raquettes. Les résultats préliminaires
révèlent que les fertilisations phospho azotée et par
le fumier ont amélioré la teneur en azote des
raquettes de 8,1 et 3,2 points respectivement.Tandis
que la fertilisation phosphatée seule a engendré une
diminution de la teneur en azote des raquettes de
0,57 points par rapport au témoin.
AMÉLIORATION DE LA
PRODUCTION DES
RUMINANTS PAR LA
CONSERVATION DES
FOURRAGES
caractérisation de l'ensilage
La conservation des fourrages par ensilage est de
plus en plus utilisée par les éleveurs. Cependant, les
données de la recherche concernant la capacité
Des technologies pour le developpement
43
relative des fourrages à produire un ensilage stable
restent rares. C'est dans ce cadre qu'une étude a été
menée pour évaluer, l'effet de certains indicateurs
intrinsèques (pouvoir tampon, teneur en sucres) qui
conditionnent l'aptitude des céréales cultivées dans
la zone à produire un ensilage stable.
La caractérisation de la qualité physico chimique et
microbiologique des ensilages des céréales (l'avoine, le
blé, l'orge, le triticale et le seigle) basée sur la mesure du
pH, a montré que la qualité des silos a été très variable
en fonction des conditions de conservation (densité de
tassage, stade de coupe, etc..). Basés sur la teneur en N
NH3 les silos ont montré également une large gamme
de qualité de fermentation en fonction des paramètres
cités plus haut.
Les bactéries isolées des ensilages de laboratoire ont
montré la présence de bactéries lactiques ayant une
activité catalase négative et une coloration de Gram
positive. D'autres analyses plus détaillées sont en
cours pour leur purification et leur caractérisation.
De la même manière, les isolats de bactéries,
présumées lactiques, ont tous montré une activité
catalase négative, une coloration de Gram positive et
une prédominance de la forme de bâtonnets.Tous les
isolats obtenus sont conservés par cryo congélation
en vue de déterminer leur valeur potentielle pour une
utilisation dans l'inoculation des ensilages. Ce travail,
étant une continuité du travail effectué lors de la
campagne précédente, permettra d'alimenter la
collection des souches de bactéries lactiques en
bactéries à valeur potentielle pour l'amélioration de la
qualité des ensilages.
Sur le plan économique, l'utilisation de l'ensilage de
maïs reste chère avec un prix de revient de l'UF
s'élevant à 3 dh. Cependant, sur le plan nutritionnel,
il permet une stabilité nutritionnelle, une croissance
microbienne du rumen rapide valorisant les sources
azotées non protéiques et aide à maîtriser la
synchronisation énergie/azote. Toutefois deux
aspects restent à considérer:
• la déficience en protéines, calcium et phosphore
du maïs d'ensilage exige la mise en place de
complémentations adéquates;
44
INRA 2007, Rapport d’activité
• cet aliment, qui connaît un développement notable
sur le marché, notamment dans des sacs en
plastique nécessite un suivi et contrôle de sa qualité.
Complémentation azotée
de l'ensilage de maïs
Dans ce cadre, une recherche a été menée pour
tester l'efficacité de différentes sources de
complémentation sur l'amélioration de l'utilisation
des rations à base d'ensilage de maïs. La
complémentation azotée a globalement amélioré la
digestibilité de la ration pour atteindre la valeur de
70% MS. Cette amélioration varie en fonction de la
source azotée. Elle atteint 80% dans la cas du pois et
l'urée et 74% pour la luzerne déshydratée, le lupin
et le tourteau et enfin 70% MS pour la fevrole.
L'analyse du bilan azoté des rations alimentaires, a
montré que celle de l'ensilage seule présente un
bilan négatif ce qui indique qu'il y a eu une
insuffisance protéique et une mobilisation de l'urée
endogène par l'organisme. La complémentation
azotée a augmenté la rétention de l'azote chez l'ovin
avec une supériorité du pois et de la luzerne chez
qui la rétention a atteint 54 et 76% respectivement.
L'analyse de l'évolution des poids des agneaux
montre que la complémentation azotée des
ensilages de maïs améliore la courbe de croissance.
Le degré d'amélioration est important dans le cas de
fevrole, suivie du pois et des tourteaux et moindre
dans le cas de l'urée. Le rendement de la carcasse
des agneaux alimentés par l'ensilage de maïs a été
également amélioré suite à la complémentation par
les différentes sources protéiques utilisées.
Complémentation de l'ensilage
d'avoine
Des recherches ont été menées pour étudier les
effets d'une proportion croissante d'aliment
concentré, composé d'orge grain et de tourteau de
tournesol, sur la fermentation dans le rumen des
rations à base d'ensilage d'avoine, utilisée comme
indicateur de la bonne utilisation de la ration.
L'expérimentation, qui a concerné des prélèvements
de jus de rumen de béliers alimentés avec 8 rations
dont la proportion en aliment concentré variant de
11 à 70%, a montré que l'environnement du rumen
était affecté par l'accroissement progressif du
concentré dans la ration. Deux groupes de rations se
sont alors dégagés en fonction des pH et des teneurs
en azote ammoniacal dans le jus de rumen. Le
premier groupe dont les proportions en concentré
ont varié de 11 à 51% de MS et le second où la
proportion de concentré a varié de 53 à 70% de MS.
Dans le premier, le pH était autour de 6,0, ce qui est
propice au développement de la microflore. Alors
que pour le second lot, le pH a baissé à 5,5, valeur
limite acceptable pour un bon fonctionnement de la
microflore du rumen. La teneur en azote
ammoniacal n'a cependant pas été affectée par cet
ajout proportionnel en concentré, grâce à la capacité
des animaux à effectuer des recyclages d'urée.
Fourrage vert du lupin
En plus de son rôle agronomique comme précédent
cultural et source protéinique importante pour
l'élevage, le lupin valorise les sols acides (fréquents
dans la zone côtière), permet des rendements en
grains à l'hectare plus élevé que les autres
légumineuses (2 tonnes contre 1 à 1,5) et il est plus
riche en protéines (34 à 40 % MS contre 26 % MS
chez la fevrolle).Toutefois, son utilisation en tant que
fourrage vert reste méconnue.
Les études menées ont montré que, pendant le mois
de Mars, le fourrage de l'espèce luteus est plus riche
en protéines brutes (27,5% de MS) mais reste très
humide (MS <15%); ce qui pourrait compromettre
la qualité de son ensilage. Par conséquent, la période
optimale pour obtenir un fourrage de qualité se
situe entre le 10 et 20 Avril (25 %MS) avec une
teneur moyenne en matières azotées totales et en
cellulose brute chez les trois variétés de 17 % MS et
20% MS respectivement. Les résultats obtenus
montrent que le fourrage du lupin peut être
facilement ensilé (pH<5) seul ou avec des additifs.
L'ensilage obtenu est très riche en protéines brutes
(18% MS pour l'espèce albus et 14% MS pour
l'espèce luteus). Toutefois, cette différence est à
relativiser en tenant compte de la teneur en matière
sèche (16% pour albus et 32% pour luteus).
L'ajout du fourrage de triticale permet d'augmenter
la teneur en matière sèche de l'ensilage du fourrage
de lupin ensilé pour les deux espèces de 7 à 13
points mais il affecte la quantité de protéines brutes
(10% MS chez albus et 9,4% MS chez luteus).
L'inoculum biologique et la mélasse améliorent la
teneur en protéines brutes chez les deux espèces
d'environ 2,5 à 3 points.
AMÉLIORATION DES
RESSOURCES PASTORALES
Utilisation du matériel végétal
autochtone
Pour l'amélioration des parcours, en zone pré
saharienne, une recherche sur l'effet de la cadence
d'irrigation sur l'installation et la production
fourragère de deux variétés de cactus inerme et
épineux a révélé que le taux de survie dépasse 95%
et le comportement des deux espèces dans les
conditions climatiques de la région d'Errachidia est
très bon (absence de maladie et de sensibilité aux
froid et aux fortes températures). La cadence
d'irrigation a eu un effet significatif sur la croissance
des plants ; ainsi les hauteurs moyennes, 8 mois après
la plantation, ont été respectivement de 65,5, 61,9 et
58,7 cm pour les cadences de 12, 6 et 2 irrigations
/an. Ce travail sera poursuivi pour déterminer les
capacités productives des deux variétés.
Un arboretum des espèces autochtones et
exotiques de la flore végétale des régions
présahariennes et sahariennes a été créé en 2006
dans le domaine expérimental d'Errachidia pour :
1. la préservation des espèces ligneuses sauvages
menacées de disparition,
2. le suivi du comportement des arbres et arbustes
aux conditions de la région,
3. le contrôle des changements morphologiques en
fonction des périodes de croissance,
4. la constitution d'une collection pour la
recherche et le développement de méthodes de
multiplication.
Des technologies pour le developpement
45
A r g a n i a
m
s
spinosa (L.) Skeels ;
u
e
èc ret Ceratonia siliqua L.;
p
Es rbo
Acacia cyclops A. Cunn. ex G.
l'a
de
Don;Acacia cyanophylla Lindl.;Acacia
radianna (svai) écotype de Zagora ;Acacia
radianna (svai) écotype El jadida ; Parkinsonia
aculeata L.; Ziziphus lotus L. (lam) ; Capparis
spinosa L. ; Nitraria schoberi L. ;Atriplex halimus
L. ; Simmondsia chinensis L. ; Opuntia ficus indica
(L.) Mill.var inerme ;Opuntia ficus indica (L.) Mill.
var épineux ; Artemisia herba alba asso.;
Rosmarinus officinalis L..
Par ailleurs, l'étude des espèces de l'arboretum
appor tera de précieuses informations sur la
croissance et la biologie d'espèces peu ou pas
étudiées et le comportement de quelques espèces
exotiques specifiques au contexte présaharien. Les
résultats seront utiles pour l'orientation des
programmes de recherche et leur adoption dans les
futurs programmes d'aménagement. A l'avenir,
l'arboretum sera enrichi avec davantage d'espèces.
Régénération de l'alfa
L'alfa (Stipa tenacissima L.) présente un intérêt à la
fois pastoral et écologique pour les steppes. Pour la
régénération de cette espèce, plusieurs modes de
reproduction ont été décrits. L'alfa se multiplie en
milieu naturel par bourgeon dormant et par
l'extension et la fragmentation des souches. Dans ce
cadre, des recherches ont été menées dans le but de
tester les deux modes de régénération de l'alfa à
travers l'étude de la germination de ses semences et
la multiplication in situ par éclats de touffes. Les
résultats préliminaires de cette recherche ont permis
de dégager les difficultés rencontrées pour la
régénération de cette espèce que se soit par voie
sexuée ou asexuée (63% de réussite par la méthode
de division des touffes dans le site de Tizi'n Telghemt
contre 5 % dans le site de Gourrama). Ce travail sera
reconduit pour confirmation en appliquant un additif
(Hydrogel) pour augmenter les chances d'installation.
GESTION DURABLE DES
RESSOURCES PASTORALES
Dans l'Oriental
Une recherche a été menée pour suivre et évaluer
l'impact des actions d'aménagement sylvo pastoral
tels que la mise en repos, la plantations d'arbustes
fourragers, l'alley cropping, le ressemis et le
dépressage forestier, dans la zone du couloir Taourirt
Tafougahlt. Ce suivi permet d'orienter les actions de
l'aménageur de l'espace pastoral et d'aider à la
gestion rationnelle des parcours. La synthèse des
données collectées pendant trois passages
(printemps 2006, automne 2006 et printemps 2007)
montre le caractère globalement positif des actions
d'aménagement entreprises par le projet. Les
performances réalisées sont très différentes d'un site
à l'autre et d'une saison à l'autre. En effet, la
production dans les sites aménagés varie au
printemps de 270 à 1540 Kg MS/ha et le
recouvrement aérien de 10 à plus de 50%, alors que
dans les sites non aménagés (témoins), la production
reste très faible (de 50 à 150 Kg MS/ha) et le
recouvrement ne dépasse pas 10%. En outre, les
actions d'aménagement ont amélioré la composition
floristique, la régénération naturelle de plusieurs
espèces, la strate herbacée et des ligneux bas, etc.
Toutefois, certaines contraintes persistent, tel que le
vieillissement des plantations et leur surexploitation
et le non respect des sites protégés.
Par ailleurs, une recherche a été menée pour fournir un
cadre exhaustif des techniques et des modalités de
Parcours d’Alfa degradé dans la region de l’Oriental
46
INRA 2007, Rapport d’activité
calcul de la sécheresse, d'estimer son impact sur les
parcours et d'évaluer les stratégies des éleveurs ainsi
que celles de l'état face à la sécheresse dans la zone
pastorale de l'Oriental du Maroc. Les résultats indiquent
que la dégradation des parcours de la région est
imputable en partie aux conditions climatiques de la
région, et plus particulièrement à un changement de la
moyenne pluviométrique annuelle depuis 1977. En
outre, la sécheresse a affecté négativement le couvert
végétal et la production pastorale. Actuellement, on
estime que deux années sur cinq sont des années de
sécheresse.Toutefois, les conditions climatiques difficiles
ne peuvent pas, à elles seules, expliquer l'état actuel de
dégradation des parcours. La pression sur ces
écosystèmes fragilisés (surpâturage, mises en culture,
déboisement…) est vraisemblablement le facteur
déterminant dans ce processus de désertification. Ainsi,
il serait primordial de contrôler et de raisonner
l'intervention de l'homme dans les parcours et
d'introduire des techniques de collecte et d'économie
d'eau et cela dans le cadre d'un schéma global de
développement durable des parcours dans cette région.
Au nord du Maroc
Dans le domaine de la gestion durable des ressources
pastorales, l'analyse de ces dernières a été faite dans
une forêt de chêne liège dans la région de
Chefchaouen où un parcours sous forêt de 233 ha est
utilisé par 535 têtes. En se basant sur la production de
la biomasse produite, il ressort que la charge en vigueur
n’est pas excessive. Cependant, ce parcours est soumis
à plusieurs facteurs compromettant sa durabilité, telle
que la forte densité animale dans certaines zones
localisées, la dominance des espèces annuelles par
rapport aux espèces pérennes et la faible proportion
(de 0 à 55% selon les zones) des espèces utilisées par
les animaux. Ainsi, 72 % de cet espace a été qualifié de
dégradé et de faible valeur pastorale.
LES OUTILS D'ÉVALUATION
DES RESSOURCES
PASTORALES
La télédétection est un outil très important pour le
suivi et l'évaluation des ressources agro pastorales. La
littérature consacrée au suivi de la végétation à l'aide
des techniques de télédétection notamment l'indice
spectral est abondante. Cependant cet indice n'est
pas adapté aux zones dont la végétation présente une
très faible activité chlorophyllienne (faible réflectance
de la végétation) et les zones à forte densité végétale
(forêt, zones irriguées). C'est dans ce cadre qu'une
recherche a été proposée pour comparer la
performance des indices de végétation de
télédétection dans les conditions du Maroc oriental et
de développer une méthode opérationnelle de
télédétection pour la surveillance de la végétation et
de la sécheresse dans les zones agro pastorales.
Il ressort que les quatre indices de végétation testés
ne permettent pas un suivi de la végétation dans la
zone. La cause principale de cette non adaptation des
indices est due au type de végétation existant dans
ces parcours, notamment l'alfa (Stipa tenacissima).
Ceci s'expliquerait par la présence des espèces à
faible réflectance et à faible activité chlorophyllienne
chez cette espèce et justifie de ce fait, la continuité
de cette recherche sur les indices de végétations
adaptés aux zones pastorales.
Des technologies pour le developpement
47
ETUDES TECHNICO-ÉCONOMIQUES EN
APPUI AU DEVELOPPEMENT LOCAL
QUELLE POLITIQUE
DE L'EAU ?
Une étude sur l'optimisation de l'utilisation de l'eau
en irrigué a permis d'analyser la politique hydraulique
du Maroc depuis l'indépendance qui est basée sur les
plans directeurs d'aménagement pour tous les bassins
hydrauliques. L'élaboration de ces outils de
planification stratégique a été à la base de
l'établissement de plans régionaux de développement
de l'irrigation. L'étude a montré également
l'importance accordée au secteur de l'eau compte
tenu des fréquences des sécheresses et de la rareté
accentuée de cette ressource. Par ailleurs, la Loi 10 95
sur l'eau a rénové tout l'arsenal juridique relatif à la
législation de l'eau et un département ministériel
chargé de l'eau a été créé depuis 2002.
L'étude a aussi montré qu'avec le désengagement de
l'Etat, il a été nécessaire d'accorder plus d'importance
aux usagers de l'eau d'irrigation et leur
responsabilisation de sa gestion à travers la création des
Associations des Usagers de l'Eau (AUE). D'autres défis
s'imposent au secteur de l'eau à savoir la rationalisation
de son utilisation, l'introduction de technologies de plus
en plus économes de l'eau et l'amélioration de sa
productivité économique. Pour confirmer les résultats
ci dessus, deux autres études ont été menées, la
première au niveau du Moyen Atlas sur les AUE et la
seconde au Tadla sur la productivité de l'eau.
Les Associations des Usagers
de l'Eau, une innovation
institutionnelle à promouvoir
La grande diversité des systèmes d'irrigation et des
contextes au niveau du Moyen Atlas a rendu
nécessaire la caractérisation des systèmes d'irrigation
pour accompagner le changement institutionnel
nécessaire à une gestion durable. Ainsi, dans la
commune rurale d'Ain Leuh, l'analyse du processus
48
INRA 2007, Rapport d’activité
d'appropriation des formes d'association par les
communautés d'irrigants a monté qu'à partir de
situations initiales semblables et de contraintes
similaires, nous observons des dynamiques
différentes des modes de gestion de l'eau
d'irrigation. Trois situations sont possibles face à
l'AUE considérée comme innovation institutionnelle:
1. la cohabitation avec le mode de gestion traditionnel;
2. le blocage institutionnel ou
3. la dynamisation de l'AUE.
Les dynamiques institutionnelles observées sont
souvent initiées à la base par le groupe des irrigants
pour améliorer la situation. Le processus
d'apprentissage organisationnel qui accompagne
l'appropriation de l'AUE peut constituer une base
pour le développement d'autres actions collectives
pouvant permettre à la communauté villageoise de
répondre collectivement à des besoins de plus en
plus diversifiés.
Optimisation de la productivité
de l'eau au niveau communautaire
Dans le périmètre irrigué du Tadla, les ressources en
eau se raréfient d'une année à l'autre. Pour assurer
la durabilité de la production agricole et la
protection de cette ressource, il est indispensable
d'adopter une approche intégrée de management
de l'eau, qui peut contribuer à l'amélioration de sa
productivité et à la rationalisation de son utilisation.
Des techniques culturales améliorant l'efficience
d'utilisation de l'eau ont été développées à travers un
réseau de recherche dans différentes régions du
Maroc. Ces techniques de management des cultures
ont été utilisées et évaluées chez les agriculteurs, dans
un contexte participatif et intégré où les communautés
sont pleinement impliquées. Les techniques testées
sont les nouvelles variétés, la fertilisation azotée, les
dates de semis et l'irrigation déficitaire sur le blé.
Les résultats obtenus soutiennent le potentiel que
présentent les nouvelles variétés de blé tendre pour
l'amélioration de la productivité de l'eau. Ainsi, la
productivité économique moyenne est de 0,92
DH/m3. Elle varie entre 0,66 pour les grandes
exploitations agricoles et 1,14 Dh /m3 pour les petites
exploitations, qui valorisent mieux cette ressource.
Comparé à la betterave à sucre, dont la productivité
varie entre 1,07 et 1,30 Dh/m3 respectivement pour
les grandes et les petites exploitations, le blé tendre
valorise assez bien la ressource eau.
L'étude sur l'adoption de ces mêmes technologies a
montré des taux élevés allant jusqu'à 98% pour les
nouvelles variétés de blé tendre et dépassant les
50% pour les semis précoces. En moyenne, le taux
d'adoption de ces technologies prises comme
paquet technologique avoisine les 36%.
• la pollution atmosphérique et
• les risques posés par le besoin de protéger la
biodiversité.
Les dégâts observés par les experts sont considérés
comme irréversibles. L'atelier organisé par l'INRA
dans le cadre des activités du projet «Communauté
de Pratiques en Ecosanté» a initié le débat entre les
différents intervenants et a mis en place une plate
forme de discussion. Les résultats ont montré que
les institutions de recherche et développement
impliquées dans cette problématique, en particulier le
Ministère de l'Aménagement du Territoire, de
l'Environnement et de l'Eau, le Ministère de
l'Agriculture, le Ministère de la Santé et les ONG sont
conscientes de la nécessité de féderer les efforts en
vue d'innover en matière d'approches de travail.
STRATÉGIE ET PERSPECTIVE
DES POLITIQUES
DE L'ENVIRONNEMENT
ET DE LA SANTÉ
L'analyse des politiques environnementale et de
santé montre que les ressources naturelles sont en
dégradation. Les caractéristiques les plus importantes
de ce processus de dégradation sont :
• le manque croissant des ressources en eau,
accompagné par la détérioration de leur qualité,
• l'érosion accentuée (perte annuelle évaluée à
environ 20 à 25,000 ha de terre arable),
• le déboisement continu (environ 50,000 ha de
forêt par an),
• la désertification,
LE CAPRIN, PRODUIT
DE TERROIR, VECTEUR
DE DÉVELOPPEMENT
COMMUNAUTAIRE
L'étude de l'opportunité du marché et des
débouchés de commercialisation du caprin des
Marmoucha qui avait pour objectif d'analyser le
fonctionnement du marché et les comportements
commerciaux des principaux acteurs et d'identifier les
différents circuits de distribution dans la Commune
Rurale Ait Bazza, Province de Boulemane, a montré
Des technologies pour le developpement
49
que le volume de l'offre des souks de Guigou et
d'Imouzer Marmoucha est similaire. Par contre, l'offre
au niveau du souk d'Outat Lhaj est plus substantielle.
L'offre est dominée par la présence de chevreaux en
petits lots de deux à trois têtes surtout à Imouzer
Marmoucha. Quant à Outat Lhaj, les lots étaient plus
importants. La demande pour le caprin en général et
les chevreaux en particulier durant la deuxième
moitié du mois d'Août est importante dans tous les
souks observés. Cette tendance est confirmée par le
nombre d'intermédiaires présents.
Les prix varient selon les différentes catégories et sont
étroitement liés à la qualité des caprins
commercialisés. Le souk d'Outat Lhaj connaît des prix
élevés et une meilleure qualité de caprins, tout
particulièrement pour les chevreaux. Par contre, les
prix de chèvres sont assez élevés au souk d'Imouzer
Marmoucha. Le souk de Guigou se caractérise par
une faiblesse des prix comparé au souk d'Outat Lhaj.
RENTABILITÉ D'UNE
OLIVERAIE À HAUTE
DENSITÉ
Dans le cadre du remplacement de la variété picholine
marocaine, certains oléiculteurs dans la région de
Marrakech ont opté ces dernières années pour les
variétés étrangères notamment Arbequine avec des
densités très fortes pouvant aller jusqu'à 2000
arbres/Ha. Cependant, les nouveaux investisseurs, ne
disposant souvent pas de l'information requise pour
prendre des décisions justes et adaptées à leurs
conditions, se posent des questions sur quelles variétés
planter et quelles densités de plantation pratiquer pour
mieux rentabiliser l'exploitation oléicole moderne?
Une étude qui a pour objectif de déterminer la
rentabilité de la variété Arbequine en mode de
production intensif a montré que la culture est
rentable avec la densité de 1333 arbres/Ha. Le taux de
rentabilité interne (TRI) du projet est de 20,63%. Le
temps nécessaire pour la récupération du capital est
de 8 ans. En outre, l'huile d'Arbequine a une bonne
réputation dans plusieurs pays dont les Etats Unis avec
50
INRA 2007, Rapport d’activité
lesquels le Maroc a un accord de libre échange. D'où
la nécessité d'encourager la plantation de cette variété
avec des densités très élevées.
COMMERCIALISATION
DES FRUITS ET LÉGUMES
L'étude du marché de l'huile d'olive et des olives de
table dans la montagne du haut Atlas a montré.
qu'afin d'augmenter le prix de vente du produit pour
améliorer le revenu des agriculteurs et maintenir les
marges bénéficiaires des intermédiaires, il est
necessaire d'introduir le label de qualité de l'huile de
la région, d'instaurer des centres de collecte et de
créer des organisations professionnelles spécialisées
dans la commercialisation.
L'étude du fonctionnement du marché des fruits
dans la région du Moyen Atlas a révélé que la vente
sur pied constitue la pratique commerciale la plus
adoptée à cause de la méconnaissance des processus
de commercialisation, des contraintes financières, du
manque d'équipements en moyens de transport,
de la défaillance des infrastructures routières, de
l'imperfection du système d'information sur les prix et
des comportements des intérimaires.
Une étude sur l'analyse du niveau de connaissance
des arboriculteurs en matière de commercialisation
des fruits dans la région du Moyen Atlas a permis
de dégager une panoplie de contraintes d'ordre
structurel, économique et au niveau des
connaissances et des attitudes commerciales des
arboriculteurs d'où la nécessité de leur organisation.
Sur le plan structurel, les contraintes identifiés sont liées à:
1. l'enclavement,
2. l'absence de moyens de transport et
3. l'inexistence d'unités
conditionnement.
de
stockage
et
de
Sur le plan économique, des situations financières
souvent difficiles au moment des récoltes, poussent
les arboriculteurs à opter pour des transactions
déficientes. A ces contraintes s'ajoutent les barrières
limitant l'accès aux marchés qui sont relativement
élevées, le système de commercialisation caractérisé
par la présence de plusieurs circuits de distribution
des fruits et le nombre élevé des acteurs agissant sur
le marché. Sur le plan savoir faire, les connaissances
des arboriculteurs en matière de commercialisation
restent très insuffisantes.
ANALYSE DES STRATÉGIES
DE MOYENS D'EXISTENCE
DES JEUNES RURAUX
L'analyse de la vulnérabilité et des stratégies des
moyens d'existence des jeunes ruraux, fils et filles
d'agriculteurs, dans les zones défavorisées de
montagne, a été réalisée dans les communes rurales
de Zrarda et Mokrissat dans la région de Tahla. Elle
consiste à étudier et à analyser les stratégies
d'existence des jeunes ruraux en zones défavorisées
de montagne, afin de déterminer les options
identifiées et adoptées par les jeunes ruraux pour
vivre. Les résultats ont montré que ces stratégies se
basent essentiellement sur des activités à caractère
familial non rémunérées, combinées à des activités
génératrices de revenu, notamment le salariat agricole
et les activités secondaires telles que l'artisanat, les
travaux de chantier de bâtiments et le commerce.
DIVERSIFICATION
DE LA PRODUCTION POUR
L’AMÉLIORATION DES
REVENUS DES AGRICULTEURS
Introduction du sésame en
montagne
Dans l'objectif de la diversification et la durabilité des
systèmes de production au Moyen Atlas, une
enquête et un essai sur le sésame ont été conduits
en vue de l'introduction de cette culture en
montagne. Cette action, qui vise également la
conservation des ressources phytogénétiques et
l'amélioration des revenus des ruraux, a montré que
cette culture de rente est peu exigeante en
fertilisants et en eau d'irrigation et qu'il est opportun
de la développer dans cette région.
Sésame (Sesamum indicum) en culture au Moyen Atlas,
dans la province de Khénifra (Mardal Amane) à 1780m
d'altitude.
Etude de la culture du grenadier
L'étude technico économique du grenadier dans la
région des Ait Bougamaz a montré que cette culture
permet la création d'environ 95 000 journées de
travail annuellement et une valeur ajoutée générée
de l'ordre de 14 millions de dirhams. La rentabilité
d'un verger de grenadier reste cependant fortement
liée à la maîtrise de l'irrigation et il y a un manque à
gagner au niveau du producteur dû à la non maîtrise
du circuit de commercialisation. En outre, il est
nécessaire d'organiser la filière et d'encourager la
recherche sur la conservation, le conditionnement, la
transformation et l'étalement de la production par
l'exploitation de variétés précoces du grenadier.
APPUI AU
DÉVELOPPEMENT RURAL
INTÉGRÉ
Plusieurs études ont été menées dans le cadre du
projet de Développement Rural Intégré et de Mise
en Valeur des zones Bour (DRI MVB) et notamment
dans les régions de Sidi Kacem, Boulemane, Tata,
Souss Massa, Khouribga et Khémisset. Elles ont
permis de réaliser des diagnostics participatifs, de
faire l'inventaire des acquis de la recherche prêts au
transfert de technologies dans les zones concernées
Des technologies pour le developpement
51
et d'élaborer des protocoles de diffusion des
innovations et des programmes de recherche
développement dans le cadre de plans de
développement Inter Communaux (PIC). Les
propositions retenues ont pour objectif de
développer des voies pour améliorer le revenu des
agriculteurs et préserver les ressources naturelles
communautaires moyennant l'approche systémique
et l'intégration cultures élevage.
52
INRA 2007, Rapport d’activité
En Outre, dans le cadre du projet de développement
rural intégré centré sur la petite et moyenne
hydraulique (DRI PMH), les études ont été
poursuivies dans les régions de Khénifra, Azilal et
Marrakech en vue de la conception et de la mise en
œuvre
de
programmes
de
recherche
développement participatifs. Ainsi, des essais de
démonstration en milieu réel ont concerné les
céréales, les arbres fruitiers notamment le pommier,
la pomme de terre, l'olivier, et l'introduction du
maraîchage.
DES TECHNOLOGIES POUR VALORISER
LES PRODUITS AGRICOLES
Les études menées ont concerné la caractérisation,
la recherche de nouvelles voies de valorisation
et l'aptitude à la transformation de certaines
productions agricoles.
MISE AU POINT
DE NOUVEAUX PRODUITS
Les principaux produits mis au point sont :
1. Amlou à base de dattes,
CARACTÉRISATION
ET VALORISATION DU LAIT
DE CHÈVRE
2. la pâte à tartiner constituée de sirop de figues,
d'arachides ou d'amandes et de l'huile d'olive,
Les recherches portant sur l'influence des
coagulations lactique et enzymatique sur la qualité
du fromage frais de chèvre au nord du Maroc ont
montré qu'en se basant sur les critères de
composition chimique et de qualité hygiénique du
fromage, le procédé utilisant une coagulation
lactique donne un fromage ayant une qualité
meilleure que celui obtenu selon un procédé à
coagulation enzymatique.
4. les olives vertes séchées et les olives noires
séchées et sucrées.
L'étude sur les acides gras du lait de chèvre dans les
provinces du nord a montré que le profil de ces
acides est dominé par ceux à moyennes chaînes. Ce
profil est significativement influencé par le stade de
lactation, avec une augmentation de la teneur en
acide gras à courte et moyenne chaîne et une
diminution de ceux à longues chaînes avec
l'avancement de la lactation.
La caractérisation des procédés de fabrication du
fromage artisanal de chèvre et l'évaluation de sa
qualité hygiénique et de sa composition physico
chimique a mis en évidence l'existence dans la
région du nord de cinq procédés de fabrication du
fromage de chèvre qui se différencient selon le type
de coagulation, la nature de la présure utilisée et la
durée de coagulation. Les résultats ont montré que
les producteurs de fromage ont tendance à
introduire la présure industrielle pour réduire le
temps de fabrication et augmenter le rendement.
3. la pâte d'olives à tartiner,
5. le nectar des fraises
Echantillons de nectar préparé à partir de certaines variétés
KMG5 (25), KMG1(24), KMG7(26),V17(11) JR8(16)
et Marouch 16(30)
Le melon a été valorisé à travers sa transformation
en nectar et en confiture. L'étude a concerné les
deux types de melon répandus dans la région nord
du Maroc à savoir les types jaune canari (ex :
Niagara) et Souihla (ex : Galia). La quantité et la
nature des différents ingrédients (sucre, pectine etc..)
ajoutées lors de l'élaboration de ces deux produits
ont été raisonnées sur la base des résultats de tests
sensoriels.
TRANSFORMATION DES
FIGUES ET DES ABRICOTS
L'évaluation de l'aptitude au séchage des variétés
de figuier installées en collection au domaine
Des technologies pour le developpement
53
expérimental de Ain Taoujdate a fait ressortir deux
variétés bonnes pour le séchage, il s'agit des cultivars
Calamon et Noukali. Les résultats ont également
montré que le séchage naturel des fruits sur l'arbre
est un bon indicateur de l'aptitude et du
comportement du fruit au séchage.
séchoire solaire
QUALITÉ DES PLANTES
AROMATIQUES
ET MÉDICINALES
L'évaluation de la qualité des plantes séchées et des
huiles essentielles (HE) des plantes aromatiques et
médicinales (PAM) chez trois associations de
producteurs du nord du Maroc Bni Idder (BI), Bni
Boufrah (BB) et Dar Chaoui (DC)), en se référant
aux normes internationales, a permis l'étude et la
caractérisation de l'origan, du thym, du romarin, du
sauge et du laurier.
Les résultats obtenus ont montré que les PAM
séchées ont perdu une partie de leur couleur. Le taux
de matière sèche reste inférieur aux normes. Le taux
des cendres et la flore microbienne sont dans les
normes. En outre, il a été noté une prédominance
1. du carvacrol dans le thym (BI) et l'origan (BI),
2. du thymol dans le thym (BB),
3. du 1.8 cinéole dans le romarin (BI et DC) et
4. du camphore dans la sauge (BI).
Fruits séchés des variétés KMG7, Outat 8 et Marouch 16
L'étude du comportement des variétés d'abricots
installées au domaine expérimental d'Ain Taoujdate
à la transformation en nectar a montré que toutes
les variétés, à l'exception de la variété R.K.1,
s'adaptent à cette transformation. Toutefois, les
aspects des nectars obtenus diffèrent de point de
vue couleur et viscosité ; le meilleur nectar est
obtenu à partir de la variété Guersif 1.
Le séchage de l'abricot étant limité par son
brunissement rapide, un traitement basé sur la
déshydratation osmotique associé à d'autres
prétraitements a été testé et les fruits séchés
obtenus n'ont pas présenté de brunissement
enzymatique. Par ailleurs, une technique pour le
séchage solaire des abricots a été mise au point.
54
INRA 2007, Rapport d’activité
Plantes arômatiques
Une autre étude a révélé que le séchage des PAM
dans une étuve ventilée et réglée à 39°C a permis
d'obtenir des PAM séchées avec des couleurs
souhaitées, des taux de matières sèches satisfaisants
sauf pour l'origan (BB) pour qui ce taux reste
inférieur aux normes et nécessite une prolongation
du temps du séchage. Le taux en cendres et la flore
microbienne répondent aux normes.
TRANSFORMATION
DES DATTES
L'étude sur l'amélioration du procédé traditionnel de
préparation du jus de dattes «Tassabount» a permis de
mettre au point un mode de préparation de ce jus à
l'intention des petites et moyennes entreprises opérant
dans ce secteur d'activité basé sur le procédé familial
dans le milieu oasisien. Le jus «Tassabount» produit
selon le procédé amélioré, microbiologiquement stable,
présente des caractéristiques proches de celles des jus
préparés au niveau des oasis.
Une étude sur l'élaboration des extraits aromatiques
en vue de leur utilisations culinaires et industrielles
protection technologique des huiles vierges à savoir:
1. les éléments justifiant le lien avec l'origine
géographique,
2. les références concernant les contrôles mis en
place et
3. les éléments liés à l'étiquetage du produit sous
Appellation d'Origine Contrôlée (AOC).
La recherche sur la variation de la composition
quantitative et qualitative de l'huile produite par les
variétés d'olives méditerranéennes a montré qu'elle
est sous l'influence de plusieurs paramètres
intrinsèques et extrinsèques à savoir :
1. la variété,
2. la région,
3. les techniques culturales,
4. les systèmes de transformation, etc.
L'étude a également mis en évidence la relation
entre la qualité des olives et celle de l'huile produite
et que la teneur en poly phénols totaux, qui est
optimale au stade semi noir, est associée aux huiles
de meilleure qualité.
LA BIOTECHNOLOGIE POUR
LA VALORISATION DES
PRODUITS AGRICOLES
Pâte de dattes Al Bahja
pour l'aromatisation des aliments (produits laitiers,
confiserie, pâtisserie), en utilisant la variété Bousthammi
noire, a permis d'apporter une information qualitative
sur les composés arômes, très rarement déterminés
pour la datte où les sucres exercent un fort pouvoir de
rétention sur les arômes de ce fruit.
QUALITÉ DES HUILES
D'OLIVE ET D'ARGAN
Les résultats d'une étude au niveau de la région de
Marrakech a permis l'élaboration des principaux
éléments du cahier des charges d'un système de
L'étude du potentiel biotechnologique de certains
isolats en présence de la 'bactériocine' nisine, a
montré que les bactéries testées ont une aptitude à
métaboliser le carbone. Ainsi, huit souches ont été
sélectionnées et pourraient avoir une importance
thérapeutique en particulier pour les personnes ne
tolérant pas le lactose. Une nouvelle bactérie
«citrate+», homo fermentaire et sensible à la
bactériocine nisine à raison de 0,25 mg/ml, est isolée
à partir du lait pasteurisé.
La transformation et la valorisation des carottes
moyennant un traitement biotechnologique (carotte
lactofermenetée) sous des conditions bien précises
définies au laboratoire a révélé que le produit fini
obtenu est de très bonne qualité organoleptique.
Des technologies pour le developpement
55
a communication, le partenariat et la gestion des ressources humaines et
L
financières sont des domaines d'activités stratégiques dans la mesures où ils
apportent un appui à la recherche et au transfert des acquis. De ce fait,
l'INRA veille à ce que ses actions dans ces trois domaines soient menées avec
efficacité pour permettre aux chercheurs et aux structures de gestion de la
recherche de communiquer sur leurs travaux, de développer leurs réseau
relationnel, de renforcer leurs capacités et de bénéficier de ressources matérielles
necessaire pour mener à bien la mission de recherche pour le développement
Au cours de cet exercice on note particulièrement :
• Le chantier ouvert avec les Centres régionaux d'investissement (CRI) et
l'Association Recherche Développement Maroc pour la promotion de l'offre
de l'INRA en technologies au service des PME et des investisseurs potentiels;
• La participation de l'INRA avec un stand à la sixième édition du Salon
Moubadara durant lequel les produits exposés, dont ceux du cactus, en
suscité un intérêt particulier pour les visiteurs du Salon;
56
INRA 2007, Rapport d’activité
ZOOM SUR…..
LA COMMUNICATION,
LE PARTENARIAT
ET LES RESSOURCES
• Les efforts de publication et d'édition de divers supports dont quatre fiches
techniques, une quarantaine de dépliants et de brochures et un site Web sur
les ressources phytogénétiques «www.inra.org.ma/ist/bdd.htm» ;
• L'élargissement des partenariats et la consolidation des relations de
coopération avec les institutions de recherche, de développement et du
secteur privé aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale ; plus de 37
conventions et projets de recherche sont venues consolider le réseau
relationel de l'INRA et ses ressources humaines et financières ;
• Le renforcement des capacités et l'amélioration des conditions de travail des
ressources humaines de l'Institut, toutes catégories confondues, ce qui dénote
de l'intérêt accordé à la compétence et à l'efficacité dans la conduite des
différentes tâches et activités à tous les niveaux afin de garantir une bonne
qualité du service rendu aux différents partenaires et un climat social à même
de d'encourager l'engagement de toutes et de tous dans l'accomplissement
des missions de l'Institut.
Zoom sur….. La communication, Le partenariat et Les ressources
57
LA COMMUNICATION…
AU SERVICE DE LA RECHERCHE
DES TECHNOLOGIES
ADAPTÉES
ET UTILISÉES
Promotion du semis direct
Afin de promouvoir le semis direct dans la région de
Settat, l'INRA et l'Etablissement Arabe pour
l'Investissement et le Développement Agricoles ont
conduit un programme qui a ciblé 81 agriculteurs sur
une superficie de 820 ha. Les résultats obtenus ont
montré que malgré les conditions climatiques
difficiles de la campagne 2006 2007, les parcelles du
semis direct ont démontré leur supériorité par
rapport aux parcelles travaillées en conventionnel en
terme de résistance à la sécheresse et de production
de matière sèche.
Les agriculteurs ont pu apprécier l'intérêt de la
présence des chaumes à la surface de la parcelle
dans la réduction de l'évaporation et la conservation
de l'humidité du sol, l'intérêt des faibles doses de
semis dans des conditions de sécheresse et la
réduction très significative des charges à l'installation
qui ont été estimées à environs 400 dirhams par
hectare.
Diffusion du progrès génétique
pour l'élevage ovin
Pour la diffusion du progrès génétique obtenu à
travers le croisement des races ovines D'man X
Timahdit (DT), l'INRA a ciblé des éleveurs adhérents
de l'Association Nationale des éleveurs d'Ovins et
de Caprins (ANOC) dans les régions de Kénitra,
Khémisset, Ben Slimane, Berrachid et Casablanca et
qui pratiquent le croisement industriel.
Au cours de cet exercice, 60 brebis et six béliers ont
été distribués à six éleveurs, et ce, dans un cadre
contractuel. La distribution de béliers ''F1DT''a pour
objectif la création d'un groupe d'éleveurs qui
58
INRA 2007, Rapport d’activité
pourront eux mêmes produire des animaux croisés.
Un suivi régulier a été effectué pour l'enregistrement
des données techniques nécessaires.
Les résultats indiquent que le caractère ''prolificité''
de la race D'man a bien été transmis chez la brebis
croisée (F1DT). Les élevages concernés ont une
productivité élevée et valorisent les pâturages. Ils
constituent ainsi un moyen pour améliorer le
revenu des éleveurs qui pourront commercialiser
plus d'agneaux par brebis. Globalement, les
éleveurs concernés ont apprécié les résultats
obtenus et ont développé une attitude positive vis
à vis de cette race.
En vue de l'amélioration de la pratique de l'élevage
au niveau de la vallée d'Ait Bouguemmaz, la pratique
de l'élevage ovin est importante et marquée par
l'existence d'un système d'élevage extensif principal,
exploitant une population autochtone appelée
Rahalya. L'expérimentation, en milieu réel chez 3
éleveurs à Tabante et Imalghasse, de paquets
technologiques introduits (conduite de la
reproduction, conduite alimentaire et conduite
prophylactique des animaux), a montré que ce
paquet a permis de réaliser des performances
impressionnantes. La comparaison entre les élevages
tests et l'élevage témoin dégage des manques à
gagner techniques et économiques très importants
pour l'éleveur. Ceux ci atteignent les 80% pour la
marge bénéficiaire au sevrage des agneaux.
CÉRÉALICULTURE
Dans l'objectif d'améliorer la productivité et la
rentabilité de la céréaliculture dans les zones de
Demnate et d'Aït Bouguemmaz, des essais ont été
menés en milieu réel en vue de l'identification des
meilleures variétés par espèce et des itinéraires
techniques adaptés à la région. Les résultats ont été
très encourageants pour les agriculteurs de la région
avec des rendements dépassant les 50qx/ha alors
que les rendements obtenus habituellement se
situent entre 15 à 20qx/ha
Journée d'information au domaine
expérimental de Bougdour
Manifestations scientifiques et techniques
organisées par domaines
La pomme de terre
Deux plate formes d'essais ont été installées chez les
agriculteurs de deux douars Ikhfnighir et Tabant,
dans la région d'Ait Bougamaz en vue d'améliorer la
productivité de la culture de la pomme de terre par
le biais de l'utilisation de la semence sélectionnée et
des techniques de production appropriées. Les
résultats obtenus montrent la nette supériorité des
variétés sélectionnées sur le témoin (agriculteur), la
variété BERLIA étant la plus performante avec des
rendements qui dépassent les 20T/h alors que le
témoin ne dépasse pas les 12 T/ha.
LES MANIFESTATIONS :
DES ACTIONS CIBLÉES
Les technologies de l'INRA au
service des PME
L'INRA a établi deux conventions avec les deux
Centres Régionaux de l'Investissement (CRI) de
Tanger Tétouan et de Fés Boulemane, associant
également
l'association
Recherche
&
Developpement (R&D Maroc), afin de mettre en
place et de développer des partenariats pour
appor ter un appui à l'investissement et à la
promotion des Petites et Moyennes Entreprises, et
ce, à travers la valorisation des acquis de recherche
de l'INRA se rapportant à la transformation, à la
Outils et approches de recherche
et de communication (20,00%)
Ressources naturelles
(30,67%)
Production animale
(8,00%)
Cultures annuelles
(20,00%)
Cultures pérennes
(21,33%)
conservation et à la valorisation des produits et sous
produits agricoles et au machinisme agricole. Trois
principaux thèmes ont été identifiés :
1.Technologies de conservation, de préservation et
de valorisation des produits agricoles: cactus,
dattes, olives, légumineuses alimentaires, figues,
raisin et lait de chèvre;
2 Technologies pour la valorisation des sous produits
agricoles en alimentation du bétail: cas des blocs
alimentaires ;
3.Technologies préservant l'eau et le sol : cas du
«semoirs zéro labour».
Dans ce cadre, l'INRA apportera son appui à la
conception, la réalisation et le suivi des actions qui
seront retenues dans le cadre de conventions
spécifiques. Il tiendra informés ses partenaires des
résultats des travaux de recherche et des produits à
valoriser.
Journée Mondiale de l'Alimentation
L'INRA a participé à la journée mondiale de
l'alimentation, organisée cette année, sous le thème
«Le droit à l'alimentation» par l'exposition des
nouvelles variétés de céréales, de légumineuses
alimentaires et de cultures fourragères, adaptées, et
à haut potentiel de production ainsi que des
produits transformés à base de cactus, des dattes, de
lupin afin d'augmenter leur valeur marchande.
Salon Moubadara
Journée de démonstration céréales à Ait Bougammaz
L'INRA a participé à la 6ème édition du Salon
Moubadara,, placée cette année sous le thème «Rôle
du Maroc dans les échanges euro africains,
Zoom sur….. La communication
59
l'entreprenariat Sud Sud et l'économie sociale et
solidaire comme facteurs de développement». L'INRA
a pu faire connaître ses acquis aux jeunes investisseurs
ainsi que sa stratégie de développement.. Les visiteurs
du stand de l'INRA ont manifesté un intérêt particulier
aux produits transformés à base de cactus .
Séminaire sur les PAM
L'INRA a organisé à Chefchaoun un atelier
international sous le thème «la Recherche pour le
développement, l'utilisation durable et la valeur
ajoutée des Plantes Aromatiques et Médicinales
(PAM)». Cet atelier s'inscrit dans le cadre du projet
«Diversité biologique et valeurs culturelle et
économique des plantes Aromatiques et médicinales
au Maroc» financé par le Service de la Recherche
Agricole relevant du Département Américain de
l'Agriculture (USAID ARS). C'était l'occasion pour
présenter les acquis et débattre des perspectives de
développement de ces cultures alternatives et leur
valorisation.
Journée porte ouverte à Tassaout
Le Centre Régional de la Recherche Agronomique
de Marrakech a organisé une journée porte ouverte
au Domaine Expérimental de Tassaout. Les
chercheurs ont présenté les avancées de la
recherche en matière de création variétale,
d'amélioration des itinéraires techniques de
différentes cultures ainsi que les méthodes
d'irrigation d'appoint.
Une centaine de manifestation scientifiques et
techniques ont été organisées par l'INRA pour faire
connaître ses acquis de recherche et s'informer sur
les attentes de ses partenaires
Les publications scientifiques et techniques sont
constituées essentiellement par des articles
scientifiques publiés dans la revue Awamia et dans des
revues internationales, des ouvrages et des fiches
techniques destinées au développement. De même, un
CD ROM thématique contenant les sommaires des
publications INRA 2006 et un autre sur la carte de
vocation agricole des sols des régions de Safi, Fès,Taza,
Oujda,Tanger et Settat ont été réalisés et diffusés.
CONSEIL, ENCADREMENT
ET RENFORCEMENT
DES CAPACITÉS
Cette année, les actions de conseil, d'encadrement,
de renforcement des capacités et de transfert de
Tableau 13 : Actions menées par région
Région
Thématiques traitées
Région du Nord
Introduction de variétés nouvelles d'amandier, prunier, figuier et olivier, traitement
phytosanitaire de la vigne, conduite de l'olivier (taille de formation, entretien et de
rajeunissement et valorisation), introduction de l'avocatier, démonstrations des PAM et
des variétés d'avoine, d'orge et de triticale
Moyen Atlas
Cultures fourragères, plantes aromatiques et médicinales, maraîchage, désherbage
précoce des céréales, conduite de l'olivier et des arbres fruitiers et séchage du tabac
Souss Massa
Fertigation, économie de l'eau, conduite technique du cactus, fertilisation du safran
et cultures hors sol et biologique
Haouz
Abricotier, olivier, taille du pommier, installation et conduite des luzernières
et qualité des huiles
Oriental
Oléiculture, renforcement des capacités des coopératives pastorales
et des jeunes ruraux.
Gharb
Céréales et légumineuses alimentaires
Oasis
Dépistage précoce du Bayoud, techniques d'installation et de conduite
des palmeraies et valorisation des dattes
60
INRA 2007, Rapport d’activité
technologies ont ciblé les cadres de développement,
les techniciens, les vulgarisateurs, les agriculteurs et
fils d'agriculteurs et les membres des coopératives
agricoles et des ONGs. Ainsi, plus d'une centaine de
journées de sensibilisation, d'information et de
formation ont été animées ; elles ont couvert une
trentaine de thématiques et ont été suivies par plus
de 4000 participants.
GESTION ET VALORISATION
DU FONDS
DOCUMENTAIRES
Les efforts ont été soutenus pour la mise à jour
continue du fonds documentaire aussi bien au niveau
central que régional. Ainsi, 309 ouvrages couvrant
les divers domaines de la recherche agronomique
ainsi qu'une cinquantaine de titres périodiques ont
enrichis la bibliothèque centrale de l'INRA. Par
ailleurs, une étude de faisabilité a été lancée pour la
numérisation du fonds.
Les TIC au service des chercheurs
Désormais, les chercheurs ont un accès direct, à
partir de leur poste de travail, aux bases de données
documentaires (CABI, du Current Contents et de
Tropag) et à la collection TEAAL www.teeal.org via
le réseau LAN de l'INRA .
Par ailleurs, et dans le cadre du projet Agora
coordonné par la FAO, l'INRA bénéficie de l'accès
en ligne à plus de 800 titres de périodiques via le site
web www.aginternetwork.org.
Les ressources phytogénétiques
ont leur site web
Le site Web national sur les ressources
phytogénitiques a été développé selon le canevas
standard préconisé par la FAO et hébergé à
l'adresse : www.inra.org.ma/ist/bdd.htm. Ce site Web,
d'une grande importance pour la recherche et
développement, est une composante du Plan
d'Action Mondial pour la conservation et l'utilisation
durable des ressources phylogénétiques pour
l'alimentation et l'agriculture.
LA VALORISATION
PAR LES PUBLICATIONS
L'édition scientifique et technique reste un axe
stratégique dans les actions de communication de
l'INRA. Les documents édités ont porté sur diverses
thématiques afin de répondre à la demande , d'une
part, de la communauté scientifique et des acteurs
de développement et, d'autre part, des différents
partenaires institutionnels.
Publications
Elevage
(15%)
Cultures alternatives
(10%)
Cultures annuelles
(20%)
Approches et
méthodes
(15%)
Eau et Sechresse
(20%)
Arbocultures
fruitières et qualité
(20%)
Gestion intégrée de l’eau en agriculture pluviale
Ce document met l'accent sur l'influence des variations climatiques sur les
cultures ainsi que la gestion intégrée des eaux d'irrigation et de pluies.
Zoom sur….. La communication
61
Guide de reconnaissance des principaux ennemis des légumineuses alimentaires au Maroc et moyens de lutte
Se voulant un recueil des principaux résultats de recherche en matière de
protection de 3 légumineuses alimentaire : la Fève, la Lentille, le Pois Chiche. Ce
guide présente les principales maladies et parasites de ces cultures et propose
des moyens de lutte.
Fiche technique sur la luzerne au Maroc
La fiche présente la culture de la luzerne et notamment son importance,
taxonomie et et ses exigences édapho climatiques ainsi que les techniques de
production du fourrage. Elle traite aussi les aspects liés au contrôle des
mauvaises herbes et des maladies et ravageurs de cette culture.
Fiche sur le désherbage de la betterave à sucre au Tadla
C'est un recuil des principales mauvaises herbes de la betterave à sucre. La fiche
• informe sur leurs effets sur la croissance et le rendement et
• situe la période critique de compétition et
• propose les programmes de désherbage chimique adéquats.
Fiche technique sur la morelle jaune
Cette fiche présente la morelle jaune, sa biologie, son écologie, les moyens de
lutte préventive, chimique, non chimique et culturale de cette espèce.
Documents institutionnels
La communication au niveau régional est désormais un acquis à consolider.
Trente supports de communication (brochures, bulletin d'information, lettre
d'information…) destinés aux développeurs, chercheurs, professionnels ont été
édités cette années. Par ailleurs, 10 dépliants présentant les 10 CRRA ont été
édités, donnant des informations succinctes sur leurs vocations en matière de
recherche et des acquis
62
INRA 2007, Rapport d’activité
LE PARTENARIAT …
POUR L'ECHANGE DE L'EXPERTISE
Cette année, 37 conventions et projets de recherche ont été conclus pour un montant d'environ 29 millions
de dirhams dont 16% proviennent de la coopération internationale et 84 % de partenaires nationaux. Par
ailleurs, les recherches se sont poursuivies sur différents projets conduits en partenariat avec différents pays
et organismes nationaux et internationaux.
PARTENARIAT INTERNATIONAL
La moisson de l'année
Organisme / pays
Objet des partenariats conclus cette année avec :
Union Européenne
1.l'Institut de la Protection et de la Sécurité du Citoyen, afin de contribuer à la
compréhension et la recherche de solutions aux problèmes rencontrés dans les
domaines de la prévision, des stratégies et de la gestion technique des cultures.
2.The Commission of the European communities, The International Center for
Advanced Méditerranean Agronomic Studies et l'Instituto Agronomico
Mediterraneo di Bari pour la conduite du projet : «Mediterranean Dialogue on
Farming Sustainability in Water Policy Evaluation»,
Espagne
la Fondation de la culture Islamique, à Madrid pour promouvoir l'échange du
patrimoine végétal et des expériences en matière d'aménagement et d'entretien des
espaces verts et des jardins botaniques.
Italie
Les institutions de recherche de la région de la Sardaigne ont échangé des visites qui
ont permis d'engager une collaboration dans le domaine de la sécurité et la qualité
sanitaire et alimentaire des produits d'origine animale
USA
l'Université de Cornell pour l'échange du matériel génétique. Ce matériel sera utilisé
pour la transformation génétique du blé, des fèves, du pois chiche et de la lentille dans
le cadre du programme de collaboration INRA ICARDA.
IRAN
la Faculté d'Agriculture de l'Université Ferdowsi de Mashhad pour :
• la présentation de projets conjoints sur les plantes médicinales et aromatiques,
• l'échange d'information scientifique et technique,
• l'échange de germoplasme et
• l'échange d'expertise
Zoom sur….. Le partenariat
63
Les projets consolidés
Organisme / pays
Projets en cours
ICARDA
Mise en œuvre du programme quadriennal «Moroccan Collaborative Grants Program
(MCGP)» qui vise le développement de synergies entre les chercheurs des deux
institutions et la recherche de financements externes additionnels. Il s'articule autour
de cinq projets couvrant:
• la lutte intégrée contre les maladies et ravageurs des grandes cultures ;
• la conservation des ressources phytogénétiques ;
• l'agriculture de conservation ;
• la gestion des parcours ;
l'élevage caprin et la production du formage.
Poursuite de la collaboration pour :
• Le développement d'une plate forme de sélection et d'amélioration du blé
(programme ICARDA CIMMYT) pour la région de l'Asie Centrale et de l'Ouest
et l'Afrique du Nord (CWANA),
• Le renforcement des capacités de l'INRA pour l'intégration de la biotechnologie
dans les programmes de sélection et de création variétale.
l'IWMI
Recherche et renforcement des capacités en matière de gestion des terres et de l'eau
dans le cadre de deux projets :
• l'évaluation du changement climatique de l'impact des retenus d'eau sur
l'environnement et la santé ; et
• le développement de stratégies d'atténuation des effets de la sécheresse.
Generation
Challenge
Program (GCP)
L'utilisation de la génomique, des ressources génétiques et des croisements
pour améliorer la production du blé et de l'orge
Système des
Nations Unies
• La valorisation des plantes aromatiques et médicinales et
• l'élevage caprin
ICGEB
• l'utilisation de l'ingénierie génétique comme stratégie d'amélioration du blé dur
pour la résistance à la sécheresse;
• la caractérisation moléculaire des variétés du palmier dattier au Maroc.
OADA
Dépistage précoce du Bayoud et l'amélioration des méthodes de lutte contre
cette maladie du palmier dattier
l'Arab Authority
for Agricultural
Investment and
Development
Diffusion et développement de la technique du semis direct dans huit pays arabes
avec l'appui de la Banque Islamique pour le Développement dans le cadre d'un projet
régional. L'INRA a utilisé cette technique sur 900 hectares dans la région de Settat
avec trois semoirs importés du Brésil. L'expérience a donné de très bons rendements,
avec une bonne conservation du sol et un usage rationnel des eaux de pluie.
USDA
Le programme de recherche développement sur les plantes aromatiques
et médicinales
CRDI
• Etude de l'impact des petits barrages sur la santé ;
• Adaptation aux changements climatiques en Afrique (ACCA) par la recherche et le
renforcement des capacités ;
Gestion participative de l'eau d'irrigation dans le Tadla : application des systèmes
d'information géographiques (SIG).
64
INRA 2007, Rapport d’activité
France
Six PRAD portant sur la :
• Transformation des dattes de faible valeur marchande en jus : Evaluation de la qualité
et de stabilité au stockage ;
• Analyse de la structure génétique des populations de la tavelure du pommier
provenant d'agro écosystèmes variés. Conséquences sur les stratégies de lutte
contre la tavelure du pommier ;
• Analyse de la diversité génétique du germoplasme de mandariniers à l'aide de
marqueurs moléculaires (microsatellites et AFLP) et de marqueurs phénotypiques
à forte héritabilité ;
• Physiologie et biochimie des fruits en post récolte et développement de nouvelles
approches industrielles pour une meilleure conservation de ces produits ;
• Caractérisation des produits du croisement de métissage des races ovines
marocaines D'man et Timahdite ;
• Mise au point d'outils permettant d'évaluer la capacité de traitements non polluants
à stimuler les défenses dans la grappe de raisin.
Espagne
Développement de
• l'arboriculture ;
• l'élevage caprin.
Belgique
"Etude du capital de production de l'élevage caprin du Nord du Maroc et proposition
de voies de développement durable" financé par le Fonds de Recherche Appliquée
Belge.
Japon
Echange de matériel végétal. Des plants de roses ont été fournis par le Maroc pour
enrichir les collections d'un jardin botanique japonais.
Pays de l'Afrique
du Nord, du
Moyen Orient et
des pays du Golfe
Echanges des visites de chercheurs, participation à des ateliers spécialisés ou des
sessions de formation, principalement dans les domaines des grandes cultures, de
l'olivier et du palmier dattier.
Des initiatives en vue d'élargir les
partenariats
L'INRA a coordonné deux rencontres des
directeurs des institutions de recherche agricoles
d'Algérie, d'Egypte, de Libye, de la Tunisie et du
Maroc en vue de créer une organisation sous
régionale, couvrant le Nord de l'Afrique pour
intégrer cette sous région au sein du Forum for
Agricultural Research in Africa (FARA). Le projet
préparé a été présenté par l'INRA à l'assemblée
générale du FARA qui s'est tenue en Afrique du Sud.
Par ailleurs, l'INRA a confirmé la position du Maroc
en tant que fournisseur de formation pour la
recherche au profit des pays concernés par le projet
DONATA (Dissemination of New Agricultural
Technologies in Africa) lors de la rencontre qui s'est
tenue au siège du FARA, à Accra.
Des contacts se sont poursuivis cette année pour
développer des partenariats et notamment avec : 1.
Visite délégation Italienne
le programme Millenium Challenge Account MCA
pour discuter les possibilités de concrétisation de la
composante
recherche
et
recherche
développement des projets relatifs à l'olivier,
l'amandier, le figuier, le palmier dattier et l'élevage des
petits ruminants.
Zoom sur….. Le partenariat
65
2. l'International Agriculture and Agri
Food du
CANADA pour développer une collaboration
dans les domaines de la biotechnologie appliquée,
l'amélioration génétique des plantes cultivées
et la création variétale, les technologies agro
alimentaires et d'amélioration de la qualité des
produits de l'agriculture, la protection intégrée des
cultures et la préservation et la valorisation
durable des ressources naturelles.
3. L'INRA France en vue du renforcement de la
collaboration dans le cadre de programmes ciblés
d'intérêt commun. L'INRA Maroc a donné son
accord pour la participation au projet de création
d'un ERA net sous le thème « Coordination de la
recherche agronomique en méditerranée ».
4. L'Académie Chinoise des Sciences Agricoles
(CAAS) afin de promouvoir la coopération dans
les domaines de :
2. les échanges scientifiques et techniques ;
3. le développement de la coopération dans les
domaines de la recherche fondamentale et
appliquée et
4. la valorisation et le transfert des résultats de la
recherche et ;
5. l'information scientifique et technique.
De même, avec le CNESTEN, une collaboration est
en train de se développer dans le cadre d'un contrat
de recherche portant sur l'amélioration de la
productivité et de la reproduction de la chèvre
locale du Nord.
LE PARTENARIAT POUR LE
DÉVELOPPEMENT
Organismes de développement
I. L'amélioration génétique,
II. La biotechnologie,
III. L'échange de matériel végétal et animal,
IV. L'élevage et la production du lait,
V. L'horticulture,
VI. Le machinisme agricole,
VII. L'irrigation et la sécurité et
VIII. La qualité des produits agricoles.
PARTENARIAT NATIONAL
Au niveau national, l'INRA a consolidé son
par tenariat avec les divers organismes et
établissements d'enseignement, de recherche et de
développement ainsi qu'avec le secteur privé et les
ONGs.
Le partenariat pour la recherche
Une convention cadre avec l'Institut Pasteur a consolidé
le partenariat existant entre l'INRA et la presque
totalité des universités. Cette convention vise :
1. l'assistance et le conseil mutuel en matière
d'études et de recherche ;
66
INRA 2007, Rapport d’activité
Les organismes de développement et les
dépar tements du ministère de l'agriculture
constituent les par tenaires et les clients privilégiés
de l'INRA dans la mesure où ils sont la première
cible pour le transfert des acquis de recherche
d'autant plus qu'il est sollicité pour leur apporter son
assistance scientifique et technique pour la conduite
de projets de développement.
Ainsi, dans le cadre du Programme Fédérateur de
Recherche
Développement (PROFERD), huit
projets sont en cours de réalisation et six autres ont
été acceptés cette année et portent sur l' :
• Amélioration de la productivité de la culture
d'amandier par la mise au point de technologies
appropriées aux maillons faibles dans la filière
(car te variétale, réhabilitation, organisation
professionnelle) de production des amandes.
• Valorisation de la menthe marocaine par la maîtrise
des niveaux de résidus des pesticides à travers une
gestion raisonnée des interventions phytosanitaires.
• Evaluation des ressources phytogénétiques de
rosacées à noyaux pour la tolérance aux attaques
larvaires du capnode noir (Capnodis tenebrionis)
et contribution à la sélection d'un porte greffe
résistant.
• Sélection de génotypes locaux d'olivier (Olea
europa) pour les principales zones agro
écologiques dans le système de culture pluviale.
• Recherche en matière de développement de
méthodes de lutte biologique contre la maladie du
Mildiou (Phytophtora infestans), de la gale
commune (Streptomyces scabies) et de la
pourriture molle (Erwinia carotovora atroseptica)
de la pomme de terre.
• Analyse des dynamiques institutionnelles et de
l'action collective pour une gestion durable de
l'eau dans les zones à écologie fragile, cas du
Moyen Atlas.
Par ailleurs, plusieurs projets ont été menés dans
un cadre contractuel, avec des services centraux,
régionaux ou provinciaux du Département de
l'agriculture. Il s'agit en l'occurrence :
• des programmes de recherche développement
mandatés par la Direction de la Production
Végétale (DPV) en vue de la sélection de
génotypes performants, de la maîtrise des
techniques de multiplication et de conservation du
patrimoine génétique de plusieurs espèces
cultivées (caroubier, arganier, noyer, olivier, figuier
et qualité des blés, betterave sucrière et cultures
oléagineuses) ;
• des techniques phoenicicoles et de la valorisation
des dattes pour le compte des offices régionaux
de mise en valeur agricole (ORMVA) du Tafilalet et
d'Ouarzazate ;
• l'élaboration de référentiels technico économiques
et la mise en œuvre de programmes de recherche
développement dans le cadre du projet de
développement pour les Directions provinciales de
l'agriculture de Khénifra, Marrakech, Azilal, Tata, Sidi
Kacem, Boulmane, Khemissat, Khouribga, Oujda,
ORMVA du Souss Massa
• La validation, l'évaluation et la diffusion des
produits du Projet d'Appui Technique à l'Agro
Météorologie sur la zone de Tadla dans les
domaines d'alerte phytosanitaire, la gestion et le
pilotage agricole, le suivi de la campagne agricole
et la conception et la mise en place d'un système
de circulation de l'information (INRA, DPV, DMN,
ORMVAT)
SECTEUR PRIVÉ ET ONG
Bilan de l’année
Organisme
Objet de la convention
de partenariat
R&D Maroc et les Etablir et développer des PME
CRI Tanger Tétouan qui utilisent les technologies
et Fès Boulemane développées par l'INRA.
la promotion du secteur
agricole, la conservation
Conseil Régional
des ressources naturelles
de Tanger Tétouan et l'amélioration de
l'environnement socio
économique
l'Agence pour la
Promotion et le
développement
économique et
social des
Provinces du Sud
l'appui technique à la réalisation
du programme de lutte contre
la désertification et de lutte
contre la pauvreté par la
sauvegarde et la valorisation
des Oasis dans les provinces
de Guelmim,Tata et Assa Zag
Les pépiniéristes
La production de plants
d'agrumes certifiés et la
multiplication des variétés
d'olivier protégées de l'INRA
(HAOUZIA et Menara)
la validation et la diffusion
des nouvelles technologies
relatives à l'installation et à la
La Société Produit
conduite des cultures pratiquées
XP sarl
dans le périmètre du Gharb
notamment les céréales,
les légumineuses et le riz.
Programme de recherche
formation sur la contribution
Le Groupe Altadis au développement des tabacs
Maroc
Burley et d'Orient au Maroc
(Région d'El Hajeb, Ouezzane
et Larache).
Zoom sur….. Le partenariat
67
LES RESSOURCES….
LES INDICATEURS DE L'ANNÉE
RESSOURCES HUMAINES
Recrutements
Les Dix postes prévus cette année ont été pourvus.
Ainsi 9 Chargés de recherche et un informatiste sont
venu renforcer le staff de l'Institut
2. quatre vingt quinze ont été promu par voie de
concours, examens d'aptitude professionnelle,
examens de sélection et soutenance de mémoire;
3. dix neuf ont été promu au choix par les
commissions paritaires .
Départ
Promotions
Cette année, 9% de l'effectif total du personnel a été
promu.
1. Cent vingt deux transformations de postes ont
été effectués cette année et ont concerné
• huit agents détachés promus dans leur cadre
d'origine;
• cent quatorze agents propres de l'INRA
L'effectif du personnel de l'INRA a enregistré une
diminution de 2%, il est passé de 1307 à 1286 agents.
Cette diminution est du au fait que
• vingt deux agents sont partis à la retraite par limite
d'âge ;
• Deux sont décédés,
• Quatre ont démissionnés
• Trois sont mis en disponibilité.
Promotion propre à l'INRA
Postes
Directeur de recherche grade (A)
Directeur de recherche grade (B)
Maitre de recherche
Chargé de recherche grade (A
Chargé de recherche grade (B)
Chargé de recherche grade (C)
Ingénieur en chef
Ingénieur d'état 1er grade
Technicien 1er grade
Technicien 2ème garde
Technicien 3ème garde
Administrateur principal
Administrateur
Rédacteur principal
Rédacteur
Secrétaire principal
Agent public hors catégorie
Agent public hors catégorie Pl.
Agent public 1ère catégorie
Agent public 2ème catégorie
68
INRA 2007, Rapport d’activité
Effectif
3
1
5
3
6
5
6
1
17
2
2
2
1
1
5
13
10
4
20
3
Statut du personnel
L'amendement du statut du personnel constitue une
activité de grande importance, compte tenu de son
impact sur le développement des ressources
humaines et le climat social de l'Institut. Ainsi, un
amendement relatif à l'augmentation de l'âge de
recrutement de 40 à 45 ans pour les cadres de
l'échelle dix et plus, a été approuvé. .
Par ailleurs, un projet de loi relatif à l'intégration des
fonctionnaires détachés auprès de l'Institut National
de la Recherche Agronomique dans le statut
particulier du personnel de l'Institut et est en cours
de discussion avec leministère des finances.
L'amendement du statut particulier du personnel de
l'INRA portant extension des dispositions du décret
2.04.403 du 29 chaoual 1426 (2 décembre 2005)
concernant les conditions de promotion des
fonctionnaires de l'Etat, au corps des informatistes
de l'INRA a été élaboré et transmis au Ministère de
l'Agriculture et de la pêche maritimes pour
signature.
Renforcement des capacités
Toutes les catégories de personnel bénéficient
d'actions de formation pour répondre aux besoins
en compétences de l'institut., la formation se fait via:
formations diplômantes, les stages ciblés au Maroc et
à l'étranger, des sessions de perfectionnement,
d'apprentissage des langues, de missions et
participations aux manifestations scientifiques et
techniques.
Au total, 40 stages ont été réalisés à l'étranger au
profit de 34 agents de l'INRA dont vingt chercheurs,
douze techniciens, un informatiste et un
administrateur principal.:
Formations diplômantes
• Cette année, 18 chercheurs ont suivi des
formations diplômantes dont quatre nouvellement
inscrits. Ce type de formation touche aussi bien le
personnel propre de l'INRA que le personnel mis
à sa disposition...
Missions et participation aux
manifestations scientifiques
Au total, 95 missions à l'étranger ont été réalisées à
destination de 26 pays. Elles ont permis la
participation à des réunions et à des ateliers relatifs
à des projets de coopération, à des conférences et
manifestations internationales et régionales touchant
des thématiques présentant un intérêt pour l'INRA.
Elles constituent également un moyen très
important pour la prospection et la concrétisation
de différents liens de partenariat et de coopération.
Les chercheurs inscrits en Belgique et en Espagne
suivent leur formation selon la formule mixte : la
partie théorique est réalisée en Belgique et la partie
de recherche est effectuée au Maroc. En 2007, trois
chercheurs ont soutenu avec succès leurs thèses de
Doctorat, le premier en sciences agronomiques à
l'Université Catholique de Louvain et les deux autres
en chimie aux Facultés des Sciences de Rabat et de
Kénitra
Stages à l'étranger
Sessions de perfectionnement
Environ 314 agents appartenant aux différentes
catégories de personnel ont pu suivre des sessions
de formation individuelles ou de groupe au Maroc :
• 60 agents, répartis au niveau régional, suivent des
sessions de perfectionnement en informatique,
Zoom sur….. Les ressources
69
langues, comptabilité, secrétariat et archivage.
• 44 agents, Chefs des Services Administratifs et les
chargés de l'inventaire des stocks et des
immobilisations ont été retenus pour se
perfectionner dans les aspects liés aux opérations
d'inventaire.
• 29 cadres ont été retenus pour bénéficier de deux
formations sur la gestion et le dénouement des
conflits sociaux et sur l'évaluation des
collaborateurs et la conduite des entretiens
d'évaluation.
• 42 cadres, chercheurs et coordinateurs des Unités
de recherche ont bénéficié de deux formations sur
la gestion informatisée des projets avec MS Project
et sur la réussite du travail en équipe.
RESSOURCES FINANCIERES
L'enveloppe budgétaire de l'INRA au titre de
l'exercice 2007, s'élève à 216.321.538,84 Dh dont
73.627.460 Dh d'investissement et 142.694.078,84
Dhs de fonctionnement.
Budget de fonctionnement
Le budget de fonctionnement qui s'élève à
142.694.078,84 DHs se répartit comme suit :
Dépenses de personnel : 140.233.651,84 Dh
Dépenses de matériel
: 2.460.427,00 Dh
Répartition du budget
de fonctionnement
• 22 Chefs de Centres et agents impliqués dans la
gestion comptable ont pu suivre un module de
formation sur la gestion des marchés, le contrôle
de l'Etat sur les Etablissements publiques et la
comptabilité publique.
• 3 agents informaticiens ont pu suivre des journées
de formation sur la maintenance informatique, la
gestion des incidents, les systèmes d'information et
les tableaux de bord informatiques.
• 2 Chefs de Services ont pu suivre un séminaire de
formation sur des thèmes liés à la gestion
prévisionnelle des Ressources Humaines.
• 2 Managers ont bénéficié de sessions de formation
sur le management et la créativité.
• 15 agents impliqués dans la communication et les
attachés de communication ont bénéficié d'une
formation sur le thème lié à l'amélioration de la
communication interne.
• 35 Techniciens ont été retenus pour se
perfectionner dans les aspects liés à la production
végétale.
• 6 Cadres, chercheurs bénéficient d'une formation
en langue espagnole.
• 33 Cadres bénéficient d'une formation en langue
anglaise.
• 21 Techniciens et secrétaires bénéficient d'une
formation en langue française.
70
INRA 2007, Rapport d’activité
Budget d'investissement
L'enveloppe budgétaire d'investissement s'élève à
73.627.460 Dh et se répartit comme suit :
Equipement
: 34.041.200 Dh
Intrants et services
: 35.958.800 Dh
Projet PL 480 et Programmes Fédérateurs de
Recherche : 3.627.460 Dh
Répartition du budget d'investissement
en fonction des opérations réalisée
ACRONYMES
ACSAD
AIEA
AMPPC
BID
CIMMYT
CIRAD
Arab Center for the Studies of Arid Zones and Dry Lands.
Agence Internationale de l’Energie Atomique.
l’Association Marocaine des Producteurs des Plants Certifiés.
Banque Islamique pour le Développement.
Centro Internacional de Mejoramiento de Maiz y Trigo.
Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique
pour le Développement.
CGIAR
Consultative Group on International Agricultural Research.
CNESTEN Centre National de l'Energie, des Sciences et des Techniques.
CNSSP
Comité National de la Sélection des Semences et Plants.
CRCO
Conseil Régional Consultatif d’Orientation de la Recherche.
CRDI
Le Centre de Recherches pour le Développement International.
CRRA
Centre Régional de la Recherche Agronomique.
DPA
Direction Provinciale d’Agriculture.
DPV
Direction de la Production Végétale.
DRI-MVB Développement Rural Intégré - Mise en Valeur en Bour.
DRI-PMH Développement Rural Intégré - Petite et Moyenne Hydraulique.
FAO
Food and Agricultural Organization.
FARA
Forum Africain pour la Recherche Agronomique.
CARDA
International Center for Agricultural Research in the Dry Areas.
ICGEB
International Centre for Genetic Engineering and Biotechnology.
ICRISAT
International Crops Research Institute for the Semi- Arid Tropics.
INRA
Institut National de la Recherche Agronomique.
INTA
El Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria.
INIA
Instituto Nacional de Investigacion Agraria.
INDH
Initiative Nationale de Développement Humain.
IPGRI
International Plant Genetic Resources Institute.
MADRPM Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches
Maritimes.
OADA
Organisation Arabe pour le Développement Agricole.
ONCF
Office National des Chemins de Fer.
ONG
Organisations Non Gouvernementales.
ORMVA
Office Régional de Mise en Valeur Agricole.
PRAD
Projets de Recherche Agronomique pour le Développement.
PRMT
Programme de Recherche à Moyen Terme.
PNUD
Programme des Nations Unies pour le Développement
Acronymes
71
L'INRA, VOTRE PARTENAIRE DE TOUS LES JOURS
POUR NOUS CONTACTER
L'INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE
Avenue de la Victoire. BP. 415 - Rabat - Maroc
Direction
Tél : +212 (0) 37 77 09 55 / +212 (0) 37 77 26 42
Fax : +212 (0) 37 77 00 49
E mail : [email protected] site Web : www.inra.org.ma
Secrétariat Général
Tél : +212 (0) 37 77 26 39 • Fax : +212 (0) 37 77 73 55
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+212 (0) 61 93 83 20 / +212 061 93 83 23 / +212 (0) 61 93 83 80
Fax : +212 (0) 37 77 00 49 / +212 (0) 37 77 73 55
Division Scientifique
Tél : +212 (0) 37 20 26 14 • Fax : +212 (0) 37 70 64 99
Division de la Gestion des
Ressources Humaines et
Financières
Tél : +212 (0) 37 77 57 49 • Fax : +212 (0) 37 77 17 13
Division de l'Information
et de la Communication
Tél : +212 (0) 37 77 98 06 • Fax : +212 (0) 37 77 98 07
Les Centres Régional de la Recherche Agronomique
Ville
Marrakech.
Tanger
Errachidia
Adresse
BP 533 Menara,
78, Avenue Sidi Mohammed
Ben Abdellah,Tanger. 90000 Maroc
B.P.2 Errachidia Principale,
52000 Errachidia, Maroc
Agadir
BP. 124 Inezgane, Maroc
Tadla
B.P: 567 Beni Mellal
Meknés
BP. 578 Meknès 50000, Maroc
km 13, Route Haj Kaddour, Meknès
Settat
Rabat
Oujda
Kénitra
72
BP 589 Settat
Tél.
Fax
+212 (0) 24 44 78 82
+212 (0) 24 44 78 64 +212 (0) 24 44 63 80
+212 (0) 24 43 51 75
+212 (0) 39 93 80 33 +212 (0) 39 93 66 81
+212 (0) 35 57 41 23 +212 (0) 35 57 41 27
+212
+212
+212
+212
(0)
(0)
(0)
(0)
28
28
23
23
24
24
44
44
03
08
00
00
26
+212 (0) 28 24 23 52
01
06 +212 (0) 23 44 00 06
83 +212 (0) 23 44 00 83
+212 (0) 35 30 02 43 +212 (0) 35 30 02 44
+212 (0) 23 72 93 00
+212 (0) 23 72 09 27
+212 (0) 23 72 93 07
+212 (0) 23 72 93 06
+212 (0) 61 44 13 37
B.P.415, RP Rabat.
+212 (0) 037 77 44 89
Avenue Mohamed Belarbi Alaoui
+212 (0) 037 77 55 30
(Face Mosquée Lala Soukaina) Guich, Rabat
+212 (0) 36 50 02 30
10, Bd Mohammed VI, BP 428, Oujda.
+212 (0) 36 50 02 10
Km 9, Route Sidi Yahia Al Gharb,
+212 (0) 37 37 47 88
Nord Kénitra B.P 257 Kénitra.
+212 (0) 37 37 93 51
INRA 2007, Rapport d’activité
+212 (0) 037 77 44 89
+212 (0) 037 77 55 30
+212 (0) 36 50 02 11
+212 (0) 37 37 47 27