Lapérouse et ses compagnons en baie d`Hudson

Transcription

Lapérouse et ses compagnons en baie d`Hudson
LAPEROUSE et ses compagnons dans la baie d'Hudson
Alain Barrès
Le livre
On a beaucoup écrit et publié sur le voyage de Lapérouse et sa fin
mystérieuse.
Cet ouvrage concerne un épisode moins connu mais décisif dans la carrière
du navigateur albigeois qui s'est plusieurs fois illustré pendant la guerre
d'Indépendance américaine.
Après le succès français de la Chesapeake et malgré la défaite des Saintes,
l'état-major de la marine décide de lancer un raid à l'assaut des comptoirs
anglais de la baie d'Hudson. Lapérouse est chargé d’exécuter les ordres du roi.
Il appareille de Saint-Domingue le 31 mai 1782 avec un vaisseau, deux
frégates et plus d'un millier d'hommes.
La rivalité franco-anglaise dans les parages glacés du Nord canadien n'est pas
nouvelle. Entre 1668 et 1713, la guerre des fourrures avait déjà opposé côté
français des acteurs fougueux et intrépides : Groseilliers, Radisson, d'Iberville
et côté anglais la tenace et pragmatique Compagnie de la baie d'Hudson qui
finit par s'imposer avec moins de panache, mais en récoltant les fruits d'un
commerce prospère et discret. Après soixante-dix ans d'une paix relative, les
Français s'engagent dans une nouvelle provocation.
Une douzaine de documents français et anglais, pour la plupart inédits, dont
le journal de Lapérouse et le récit de Monneron permettent de revivre cette
aventure dangereuse.
Lapérouse raconte le voyage à la première personne et nous fait partager
toutes les difficultés de la navigation. Début juillet, la division s'engage dans
les glaces du détroit d'Hudson. La rencontre avec les Esquimaux étonne et
fascine les marins et les officiers qui découvrent une humanité dont ils
ignorent presque tout. Libérés des glaces, les trois bâtiments approchent des
forts après une navigation périlleuse, sans carte précise, dans une mer peu
profonde parcourue de courants violents et parsemée de bancs de roches et
de vase. Les forts anglais se rendent sans difficulté, mais les Français sont
épuisés par leur lutte contre une nature hostile : pluie, froid, tempêtes,
longues marches dans les marais, naufrages de chaloupes. Le scorbut ravage
les équipages, ce sont des hommes malades et affamés et des bateaux en
avarie qui prennent le chemin du retour vers Brest et Cadix, où ils arrivent le
12 octobre, cent trente-quatre jours après le départ du Cap Français : une
mission accomplie au prix fort.
Monneron apporte la dimension sensible et humaine, s'intéressant aux
hommes, à leur courage, à leurs forces et leurs faiblesses. Il est touché par le
sort des Anglais et des Indiens, victimes d'un conflit qui les concernait si
peu : « Je n'aime pas cette façon de faire la guerre » écrit-il. Son anglophilie le
conduit même à faire une sorte d'éloge des hommes de la Compagnie dont il
admire le travail et la saine gestion des affaires, consacrant de longs passages à
décrire l'histoire et le fonctionnement de la Compagnie de la baie d'Hudson.
De leur côté, les prisonniers anglais confirment dans leurs témoignages le
comportement très civil des Français, qui les ont aussi bien traités que
possible, par contre plusieurs s'insurgent contre le manque de combativité des
gouverneurs des forts qui ne firent aucun effort pour résister.
Malgré quelques provisions qui leur furent laissées, les vraies victimes du raid
furent cependant les Indiens qui après la destruction des forts furent privés
des ressources du commerce qui les faisaient vivre.
En regard de son coût humain et compte tenu de son faible intérêt militaire,
on s'interroge sur l'utilité de cette expédition. L'indépendance des États-Unis
était acquise depuis Yorktown et la Compagnie de la baie d'Hudson restaura
rapidement son commerce.
En revanche, on ne peut qu'apprécier la qualité de l'exploit maritime accompli
dans un environnement aussi hostile, ce qui détermina le choix de Lapérouse,
de son fidèle second de Langle et du subtil Monneron pour former l'ossature
de l'état-major du voyage autour du monde.
Dans le domaine de la littérature de voyage maritime, la mise en parallèle des
témoignages, la rigueur du journal de bord de Lapérouse, le récit érudit et
souvent émouvant de Monneron nous donnent l'occasion rare de partager ce
qu'était la vie difficile, mais exaltante, de ces marins d'exception engagés dans
les bouleversements de la fin du XVIIIe siècle.
Ce livre est préfacé par Marie-Christine Pestel, Présidente honoraire de
l’Association Lapérouse Albi-France.
L’auteur
Alain Barrès a toujours cherché à faire partager sa passion de l'histoire, de la
mer et des bateaux par son métier d'enseignant mais aussi par son
engagement associatif et ses recherches dans le domaine du patrimoine
maritime, participant en particulier à la création du musée Lapérouse d'Albi.
EAN 9782842657086
Prix public TTC : 26,50 euros
Parution en librairie : 5 juillet 2012 – Diffusion : POLLEN
Éditions La Découvrance, juin 2012, 10 rue Jean Perrin, 17000 La Rochelle
http://ladecouvrance.izibookstore.com