Vieillissement cérébral
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Vieillissement cérébral
Vieillissement cérébral : aspects anatomiques, cellulaires ett moléculaires lé l i Gina Devau U1198 Mécanismes moléculaires dans les démences neurodégénératives Sommaire Introduction I. Vieillissement cérébral II Vieillissement II. Vi illi cellulaire ll l i III. Contrôle de la survie cellulaire IV Longévité et axe somatotrope IV. V. Longévité et facteurs génétiques VI. Facteurs protecteurs p VII. Vulnérabilité et neurodégénérescences C Conclusion l i Longévité et Vieillissement La longévité d d'un un être vivant est la durée de vie pour laquelle il est biologiquement programmé, dans des conditions idéales et en l'absence de maladie ou d'accident. Elle correspond à la durée de vie maximale d'une espèce. Le vieillissement est un processus lent et progressif qui modifie les fonctions et les capacités d’un organisme. Espérance de vie L’espérance de vie d'une personne représente la durée de vie i moyenne des d individus i di id dans d une population l i donnée. d é En France: 81,5 ans Espérance de vie à la Taux de naissance mortalité Pour les femmes : 84 84,5 5 ans infantile (en Pour les hommes : 78 ans ‰) La durée de vie dépend de l’espèce. Homme Femmes (en s (en années) années) 2002 75,8 83,1 2003 75,9 83,0 2004 76,7 83,9 2005 76,8 83,9 2006 77,2 84,2 2007 77,4 84,4 77,6 84,4 2008 (p) 2009 (p) 77,8 84,5 2010 (p) 78,1 84,8 4,1 4,0 3,9 3,6 3,6 3,6 3,6 (r) 3,7 3,4 Longévité des espèces La longévité représente la durée de vie d’une espèce. L’augmentation de la longévité dépend des conditions environnementales. Durée maximale de vie humaine ? Durée de vie humaine maximale ? Jeanne Calment 122 ans. Doyen actuel de l’humanité : Misao Okawa 5 mars 1898 Jiroemon Kimura, 19 -4-1897/17-12-2012 Ex-doyenne était Dina Manfredini: 1897-2012 L’île L île japonaise d’Okinawa d Okinawa : Île des centenaires Les théories du vieillissement Le vieillissement est un processus lent et progressif qui modifie les fonctions et les capacités d d’un un organisme. organisme • Théories évolutionnistes: - Théorie accumulation des erreurs de Peter Medawar Medawar, - Théorie du soma jetable de T Kirkwood, - Théorie "Pléiotropie p antagoniste g " de George g Williams • Théorie radicalaire du stress oxydant -Théorie Théorie de D Harman • Théorie hypocalorique • Théorie des gérontogènes - Théorie de processus actif Plus de 300 théories du vieillissement…. Introduction Comment définir le vieillissement ? Évolution inéluctable qui définit différente période dans la vie. Processus complexe lié é au passage du temps. Le vieillissement : un processus complexe Différents niveaux : • Social • Psychologique • Biologique Photos Jaume Riba Plenitude + Une richesse : les expériences vécues, un savoir-faire. - U ralentissement Un l ti td des activités ti ité motrices ti ett mentales. t l Les plaintes sur les troubles mnésiques, les insomnies, la fatigue f et les douleurs chroniques deviennent fréquentes après 50 ans. Le vieillissement est-il un déclin inexorable ? A quel âge est-on vieux ? Quels sont les processus biologiques liés au vieillissement ? Quels Q l sontt lles ffacteurs t qui accélèrent ou qui ralentissent le vieillissement ? 12 millions de personnes âgées Le vieillissement est-il un déclin inexorable ? Oscar Niemeyer (1907-2012) Vieillesse et créativité ? Avec l’âge: altération des perceptions sensorielles Le pont aux nymphéas Claude Monet (1840-1926) Le vieillissement intellectuel ? M G Gandhi N Mandela 94 ans S Hessel 95 ans E Morin 91 ans A Resnais 90ans M de Oliveira 104 ans I. Le vieillissement cérébral Neuro-anatomie Le poids du cerveau diminue. Peu de perte de neurones durant le vieillissement normal normal. Vieillissement Système Nerveux Central 90 ans, 10% de d perte t des d 20 milliards de neurones corticaux Cortex frontal : région la plus atteinte au cours du vieillissement normal (atrophie des lobes frontaux). Le poids du cerveau diminue. diminue Peu de perte de neurones durant le vieillissement normal diminution en qualité et quantité des connexions neuronales I.1.a L’imagerie cérébrale : structurale I.1.b L’imagerie cérébrale fonctionnelle Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) Tomographie par émission de positons (PET) Bernard et al., Neurobiol. Aging, 2007 Résolution Ré l i spatio-temporelle i ll Morphologie : structure en 3D Métabolisme Cerveau & Psycho,23, 2007 Liens entre déclin de la mémoire épisodique verbale et activité cérébrale I.2. Vulnérabilité de l’hippocampe Cortex cérébral Hippocampe Fragilité des processus de mémoire explicite et spatiale Modification des réseaux neuronaux L’activité cérébrale dépend de l’activation de réseaux de neurones 1011 neurones 1015 synapses 2 1 Modification histologique Présence et implication des cellules gliales I.3.Altération de la plasticité synaptique Tout au long de la vie des contacts synaptiques • se stabilisent, • se créent • disparaissent Ils sous-tendent les processus de mémoire et d’apprentissage. Au cours du vieillissement : Modification dans la dynamique des contacts synaptiques entre neurones L’efficacité synaptique y p q Dendrites S Soma Axone 1- Activité 9 fréquence des potentiels d’action 2- Transmission synaptique 9 Transmission excitatrice (glutamate) (g ) 9Transmission inhibitrice (GABA) 3- Facteurs trophiques 9NGF NGF 9BDNF… 4- Protéines d’adhésion cellulaires 9Cadhérines (N (N-CAM) CAM) 9 Intégrines 5- cytosqueltte 9 Actine A ti 9 Myosine 9 MAP, Protéine Tau (MAPT) Modification des synapses Neocortex - Macaque 24 ans 9 ans Hof & Morrison, TiNS, 2004 Perte d’épines dendritiques Disparition de synapses Le vieillissement hormonal Les horloges biologiques: La mélatonine La DHEA Le métabolisme L’hormone de croissance L’insuline L insuline, IGF1 L’hormone thyroïdienne La reproduction Les hormones sexuelles L’adaptation à l’environnement L h Les hormones d du stress : La corticotrophine (ACTH) Le cortisol Adrénaline et Noradrénaline Vieillissement et Hormones stéroïdiennes La ménopause L é se produit d it chez h lla ffemme vers 50 ans. Les cellules folliculaires dégénérèrent ne produisant plus les œstrogènes et la progestérone. Perte de la fertilité. Ces modifications hormonales féminines induisent des risques: Troubles de la ménopause Ostéoporose Cancer du sein Traitement T it t substitutif b tit tif h hormonall : œstrogènes t è + progestérone té Risques controversés sur les cancers du seins, risques cardiovasculaires, risques d’embolie… Les hormones et vieillissement La DHEA (déhydroépiandrostérone) est un androgène sécrété par le cortex des glandes surrénales et les testicules. Son taux décroit avec l’âge. Elle est connue pour ses effets antivieillissement décrits par Etienne-Emile Baulieu Diminution du taux des hormones anabolisantes avec l’âge : axe GH-IGF1, testostérone,, DHEA Les modifications thyroïdiennes avec l’âge Avec l’âge, la fréquence des troubles thyroïdiens augmente, dérégulation de la synthèse de thyroxine: Hyperthyroïdie risque de troubles de l’humeur, hyperactivité; - Hypothyroïdie risque de dépression. L’hypothyroïdie est marquée par un sensation de fatigue, de difficulté de concentration, troubles de la mémoire, insomnies,, frilosité,, œdèmes,, crampes musculaires, bradycardie….. Vincent Van Gogh 1890 Si modifications importantes de la thyroïde -> formation d’un d un goitre. L’hyperthyroïdie est marquée par une sudation, hyperthermie, ne supportant pas les températures élevées, tachycardie, agitation, irritabilité, perte de poids malgré une prise alimentaire importante... La maladie de Basedow est al plus fréquente de hyperthyroïdie. II. Le vieillissement cellulaire II.1. Mitoses 9 Cycles cellulaires 9 Télomères Tél è II.2. Réparation de l’ADN II.3. Mitochondries 9Métabolisme énergétique 9 Métabolisme oxydatif II.4. Repliement p des p protéines II. Sénescence des cellules Cervelet Tronc cérébral Arrêt irréversible du cycle cellulaire. Modifications morphologiques et fonctionnelles fonctionnelles. Neurones : absence de mitoses après la naissance, i cellules ll l ttrès è diffé différenciées. ié La limite Hayflick (1968) Toutes les cellules ont une capacité limitée à se diviser. Le nombre de divisions diffère selon le type de cellule. La limite Hayflick détermine la durée de la vie au niveau cellulaire. cellulaire À chaque division, une cellule devient de moins en moins capable de se diviser jusqu'à qu’elle devienne sénescente (plus capable de se diviser). II.1. Les mitoses : marqueurs de temps Les mitoses sont contrôlées par les cyclines (cdc2) et cyclines kinases (cdk) (cdk). A chaque mitose, l’extrémité des chromosomes est érodée. II.1. Les télomères C. jeune C. âgée B A Les télomèrases réparent les extrémités des chromosomes. Cellules Germinales Sénéscentes Cancéreuses Activité des télomérases + - + Vieillir ou devenir immortelle? Elisabeth Blackburn,Carol Greider, Jack Szostak, Prix Nobel de médecine et physiologie 2009 II.2. Les réparations de l’ADN A chaque mitose, des erreurs de réplication l’ADN se produisent. Enzymes de réparations Topo-isomérases, Exonucléases, ADN-polymérases é III, Ligases… Activités ADN Al é i d Altération des protéines. éi II.3. Mitochondries Organites cibles dans le vieillissement accéléré Mét b li Métabolisme é énergétique éti : • Production ATP • Libération CO2 • Consommation O2 II.3. Métabolisme oxydatif Métabolisme mitochondrial : cycle citrique et synthèse d’ATP Production d’ions superoxydes, de radicaux libres La superoxyde dismutase (SOD) Cibles des radicaux libres : • Les membranes • ADN génomique • ADN mitochondrial Respiration cellulaire Inflammation Stress cellulaire Rayonnement UV Formation d’espèces réactives de l’oxygène Faible [C] - Régulation de phénomènes apoptotiques - Activation de facteurs de transcription - Modulation de l’expression l expression de gènes Développement Adaptation Forte [C] - Apoptose de cellules saines - Activation de cytokines pro-inflammatoires - Cassures ou mutations d’ADN ou d’ARN - Inactivation de Protéines - Oxydation de sucres - Peroxydation de lipides des lipoprotéines ou Des phospholipides membranaires Vieillissement Pathologies II.4. Structure des protéines Une protéine est définie par sa séquence d’acides aminés. Celle-ci induit son repliement dans l’espace. 1- Structure Iaire d’une protéine 2- St Structure uctu e secondaire seco da e st structurée uctu ée Domaine en hélice α Domaine en feuillet β 3- Structure tertiaire non structurée 4- Structure quaternaire Association de plusieurs sous-unités II.4. Repliement des protéines Modification post-traductionnelle : agrégation des protéines. L’agrégation de la β-amyloïde, de la protéine Tau PC Structure native Structure partiellement dépliée PC Structure agrégée amyloïde Structure St t agrégée é é pré-amyloïde Structure oligomérique métastable Réactions de phosphorylation – déphosphorylation, Environnement physico-chimique (PC) III.2. BDNF : survie et consolidation synaptique BDNF Récepteurs (TrKB ; NTRK2) Consolidation d’épines dendritiques. Hippocampe Mémoire IV. Longévité et axe somatotrope Métabolisme • Régime hypocalorique Fertilité • Insuline I li IGF-1 (insuline growth factor) Récepteurs insuliniques Croissance et anabolisme Hormone de croissance (GH) Gènes de la longévité ? Déclin somatique Le gène Klotho Facteur de transcription FOXO Sir2 IV.1. Interactions métaboliques complexes Croissance Métabolisme Reproduction Longévité V. Longévité et facteurs génétiques Recherche d’un profil d’expression de gènes et longévité. Etude sur les jumeaux de + 90 ans Kim Narita & Gin Kanie, 106 ans en 1998 Dé édé en 2000 ett 2001 Décédées La Recherche, 385, 2005 & 406, 2007) IX. Vulnérabilité et Neurodégénérescences Différencier les mécanismes spécifiques du vieillissement cérébral de ceux des dégénérescences associées à l’âge. Conclusion Photos Jaume Riba Un vieillissement harmonieux : Réorganisation optimale des ressources cérébrales dans un environnement dynamique.