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Image composée
le magazine de la sécurité pour les bourgmestres - JUIN 2013
A l’avant-plan
Des signes cryptiques sur le trottoir ? Une écriture étrange sur la façade ou la porte de garage? Attention : il pourrait s’agir de symboles utilisés par les cambrioleurs. Ces signes utilisés par les bandes
organisées transmettent des informations sur les moments où les occupants sont partis, la présence
d’un chien, les choses à voler… Ces informations sont réunies par des ‘éclaireurs’ qui font du porte-àporte ou des rondes dans le quartier. Si vous voulez mettre vos citoyens en garde contre ces pratiques,
utilisez les conseils du SPF Intérieur. Pour en savoir plus, contactez [email protected].
Vous pouvez lire ici la
version électronique
Une application “Police”
CONTENU
Les appels urgents
Pas de bla-bla
2
Polcom soft Équipée d’iPad
2
Planification d’urgence
Risques estivaux
3
Vol à la tire
Vzw Bravvo
4
La parole aux braqueurs
Étude VUB
6
DARK
Fait reculer les cambriolages
7
Rapport annuel SPF Intérieur La bonne habitude
8
Guide du vol à la tire
Tips & tricks
8
Nouveau DG Philip Willekens
8
Les citoyens de votre commune sont prêts à signaler des nuisances mais ils ne parviennent pas toujours à joindre vos services.
La zone de police Het Houtsche est la première zone de police
de Flandre occidentale à avoir lancé, fin novembre 2012, une
application pour smartphones. Cette application a déjà franchi la
barre des 1000 téléchargements. Comme l’explique la porte-parole Lien Vermeersch: “Nous diffusons des nouveaux messages
chaque jour et les gens nous envoient des photos de déchets
clandestins, de vandalisme ou d’autres formes de nuisances.
Ces signalements arrivent chez le coordinateur de jour qui entre
les données dans notre système informatique et envoie ensuite
un feedback au citoyen. L’application permet aussi de connaître
les contrôles de vitesse prévus et en encodant le nom de votre
rue, vous obtenez le nom et les coordonnées de votre agent de
« Les gens nous envoient des
photos de déchets clandestins »
quartier.” L’application a été développée à l’extérieur pour un prix
d’environ 1200 euros, TVA comprise. Le coût de maintenance
annuelle s’élève à 4200 euros. On avait d’abord pensé que ce
seraient surtout les jeunes qui participent, mais il ne faut pas
sous-estimer l’intérêt témoigné par les séniors. Lors de la présentation de l’application aux séniors dans le cadre de la Semaine
numérique, 75 personnes intéressées se sont manifestées. 
Vous pouvez télécharger gratuitement l’application ‘Het Houtsche’
sur le site www.hethoutsche.be.
1
Pas de bla-bla 112 et 101 – pour les appels urgents uniquement
En Belgique, plus d’un appel sur quatre à une centrale d’urgence ne concerne en fait pas une urgence. Les
personnes appellent pour les motifs les plus divers: parce qu’ils vraiment ont besoin d’une aide urgente, mais
aussi pour appeler un taxi ou par accident parce que quelqu’un a oublié de bloquer le clavier de son GSM.
Personne de contact
pour tout complément
d’information:
[email protected],
02 500 25 66
Comme il est vital de pouvoir venir en aide rapidement aux personnes qui ont besoin de secours, les
SPF Intérieur et Santé publique et la police intégrée ont lancé une campagne d’information sur la
bonne utilisation des numéros d’urgence.
Plus de 400 communes, corps de pompiers, zones
de police et hôpitaux participent déjà à cette campagne sur la toile en publiant la bannière, le logo et
le texte de la campagne sur leur site web.
Dans le courant du mois de juin, les communes
participantes recevront le reste du matériel de
campagne:
• Quelques affiches de format A2 à placer dans
des endroits visibles comme l’accueil, une salle
d’attente, une bibliothèque…)
• Des sticky flyers: ce sont des flyers électrostatiques qui adhèrent sans coller et qui n’abîment
donc rien. Vous en trouverez un joint en annexe.
Vous pouvez les faire distribuer lors d’événements ou, comme les affiches, les placer aux
endroits les plus visibles.
Inscrivez-vous
Si vous n’êtes pas encore inscrit, votre commune
peut encore participer à la campagne en publiant le
texte, le logo, la bannière ou l’affiche sur votre site
web ou dans votre bulletin d’informations. Vous
pouvez aussi incorporer la bannière dans votre signature électronique. Les fichiers nécessaires sont
disponibles sur http://www.ibz.be/campagne112.
Pour plus d’infos: www.sos112.be 
En Belgique, il existe deux grands numéros
d’urgence:
• 112 pour les pompiers et les ambulances
• 101 pour la police
De plus, le 112 est un numéro d’urgence européen. Si vous voyagez en Europe, vous pouvez
former le 112 pour alerter que ce soit les pompiers, une équipe médicale ou la police.
La police équipée d’iPad
« Zoom » : Rien à voir avec le jargon de la photographie. C’est le nom d’une application mobile qui met fin
à certaines lenteurs pour les services de sécurité et de prévention à Comines-Warneton. Les policiers se
déplacent désormais avec des tablettes numériques.
Sébastien Dauchy,
chef de corps à Comines-Warneton
Pour en savoir plus,
contactez le service
d’appui de la police de
Comines-Warneton via
[email protected],
056 55 00 37 ou 38.
2
La police locale de Comines-Warneton expérimente depuis quelques temps le logiciel « Polcom-soft » (Police Comines software), qui permet
de partager des informations policières et administratives via un accès internet sécurisé. Tout a
commencé avec une plateforme en ligne permettant à la police et à d’autres services communaux
d’avoir accès et d’alimenter certaines bases de
données. Ce produit constitue la base de l’application, mais l’accès du terrain était problématique.
Aujourd’hui, la police cominoise possède le
«Zoom», une application policière, interactive,
mobile et sécurisée. Elle est disponible sur tablette numérique au moyen d’une connexion 3G.
Sébastien Dauchy, chef de corps à Comines-Warneton: «Dans le passé, les informations utiles sur
le terrain étaient produites et emportées en format « papier » sur le terrain. Un temps précieux
était perdu dans les mises à jour et l’encodage
des comptes-rendus. Aujourd’hui, les travailleurs
de terrain ont un iPad qui leur permet d’accéder,
n’importe où et n’importe quand, aux infos, photos, plaques d’immatriculation et briefings dont
ils ont besoin. Ils peuvent surtout réagir aux informations et les compléter facilement sur place
via leur iPad. Le concept ILP (Police guidée par
l’information) est connu depuis longtemps, mais il
a rarement été mis en pratique de manière aussi
concrète. »
Cerise sur le gâteau : la police de Comines-Warneton partage gratuitement son développement
et son programme. Sébastien Dauchy: «L’application a été développée en interne et nous mettons
le code-source à la disposition de toutes les communes et zones de police intéressées. Il suffit de
brancher un IT sur le programme et d’acquérir les
iPads. Et nous poursuivons les développements,
par exemple pour permettre aux agents de quartier de domicilier les habitants via leur iPad.» 
© Alex Vanhee - Imagedesk
Risques estivaux
Planification d’urgence et
événements estivaux
Les festivals, concerts et représentations en plein air… Votre commune accueille des événements estivaux en
tous genres. Mais une catastrophe peut hélas se produire n’importe où et à n’importe quel moment. Un plan de
prévention permet de réduire au maximum les risques. En cas de problème, il est essentiel de disposer d’un bon
plan d’urgence et d’intervention. L’arrêté royal de 2006 impose des obligations spécifiques dans ce domaine.
Des chapiteaux qui s’effondrent, des blessés… Le
genre d’incident que l’on préfère ne pas connaître.
Mais quand cela arrive, les secours doivent être
organisés de manière à réagir vite et bien. La collaboration entre les services d’intervention doit
être parfaite. La communication tant entre les services qu’avec les visiteurs doit être limpide. Gunter
Ceuppens, coordinateur de l’analyse de risque,
Centre de crise (Intérieur): «Tout commence par
une bonne préparation. Pour chaque événement,
le bourgmestre et sa cellule de sécurité effectuent
une analyse de sécurité en vue de faire les préparatifs nécessaires. Sur la base de cette analyse, le
gouverneur et le bourgmestre doivent décider si le
plan général d’urgence et d’intervention (PGUI) suffit ou s’il faut établir un plan particulier d’urgence et
d’intervention (PPUI).»
S’il ne faut pas de PPUI, vous pouvez vous focaliser sur les mesures générales de prévention visant
à limiter les risques éventuels. Bart Bruelemans,
fonctionnaire de la Ville d’Anvers chargé du plan
d’urgence: «Un problème fréquent est celui de
Fil conducteur
Chaque bourgmestre et gouverneur de province prend les précautions nécessaires
pour prévenir les incidents. Une structure claire de la planification d’urgence permet,
en cas de problème, une bonne gestion de la situation de crise. La province d’Anvers a
pris l’initiative d’aider les villes et communes anversoises à établir un plan particulier
d’urgence et d’intervention, à mettre au point les procédures d’évacuation par exemple
et à garantir la présence de moyens de communication en cas d’incident. Tous les
trucs et astuces sont compilés dans un manuel dont vous pouvez obtenir une copie à
l’adresse [email protected].
l’incendie. Vous pouvez interdire l’utilisation du gaz
dans les stands de nourriture, limiter la consommation de gaz en limitant le volume ou encore
exiger une attestation de contrôle de l’installation.
Prévoyez suffisamment de sorties de secours et
veillez à ce qu’elles ne donnent pas sur le parcours
emprunté par les services d’intervention.»
Les obligations spécifiques concernant les préparatifs structurels en vue de coordonner la gestion
d’un incident à l’échelon communal, figurent dans
l’arrêté royal du 16 février 2006.
Mais que faire si…
… un incident se produit malgré tout? La réponse
à cette question se trouve également dans l’arrêté
royal de 2006. Lorsque le plan d’urgence et d’intervention est activé, la situation fait l’objet d’une approche en plusieurs phases et la coordination est
assurée au niveau communal, provincial ou fédéral.
Les missions des services participant à la gestion
des situations de crise sont réparties en cinq disciplines: les opérations de secours; les secours
médicaux, sanitaires et psychosociaux; la police
du lieu de la situation d’urgence; l’appui logistique
et l’information. Le plan d’urgence et d’intervention n’est pas toujours nécessaire. Des éléments
comme une communication et une sensibilisation
efficaces peuvent jouer un rôle déterminant. Informez au plus vite les citoyens de l’incident et ditesleur quoi faire. Un conseil de Bart Bruelemans:
«Réunissez tous les services de secours au sein
d’un même poste de commandement sur le site de
l’événement, car cela facilite la communication en
cas d’incident. Le poste de commandement peut
immédiatement mettre sur pied des secours structurés en cas de besoin.» 
3
Vol à la tire à Bruxelles
Bruxelles s’attaque au vol à la tire par l’intermédiaire de l’asbl
Bravvo, qui envoie notamment des travailleurs de terrain à la
rencontre des Bruxellois et des touristes pour attirer leur attention
sur les imprudences qu’ils commettent et qui font le bonheur des
pickpockets. Le vol à la tire n’est pas un phénomène purement
urbain. Tout endroit fort fréquenté, comme les événements, est un
terrain de chasse idéal pour les pickpockets.
Le butin à
portée de main
Pour ses actions de prévention, la ville de Bruxelles
fait appel à l’asbl Bravvo. Sara Visée, conseillère
chez Bravvo: «En 2012, nous avons organisé
quatre grandes actions de sensibilisation au vol à
la tire. En été à Bruxelles les bains et à la Foire du
Midi. À l’arrière-saison aussi dans le cadre des Plaisirs d’hiver. Ces événements attirent beaucoup de
monde, y compris des pickpockets. Les gardiens
de la paix étaient présents pour attirer gentiment
l’attention des visiteurs nonchalants sur les imprudences qu’ils commettaient. Certains laissaient leur
gsm posés sur la table, par exemple, tandis que
certaines femmes laissaient leur sac à main, souvent mal fermé, accroché à leur chaise ou posé sur
le sol. Les gens sont d’une nonchalance et d’une
naïveté étonnantes. Le butin est parfois tellement à
portée de main.»
Créée en 2004, l’asbl Bravvo s’occupe de tous les
projets de prévention de la ville de Bruxelles dans le
domaine des cambriolages, vols de vélos, vols dans
les véhicules et vols à la tire. Sara Visée: «Nous disposons de 250 collaborateurs et 113 gardiens de
la paix, qui sont présents en uniforme dans la rue,
dans les parcs, pendant les fêtes et les événements
ainsi qu’aux abords des écoles. Ils sont tous les
jours sur le terrain et ont notamment pour tâche
d’informer les citoyens. Ils renforcent ainsi le sentiment de sécurité chez les habitants et préviennent
les nuisances publiques et la criminalité.»
Manneken-Pis
Il n’est pas possible de dresser le profil du pickpocket à Bruxelles. L’auteur peut être un amateur
comme un professionnel. Il travaille soit seul, soit
en groupe. Il s’agit souvent d’une criminalité organisée commise par des bandes itinérantes qui
n’hésitent pas à utiliser des mineurs d’âge, ce qui
complique la tâche des services qui tentent de les
4
Pour plus d’infos,
contactez Melissa Devisch,
conseillère locale,
02 557 34 74,
[email protected].
rechercher et de les appréhender.
Il est en revanche plus simple de faire le profil de la
victime. Chacun est une victime potentielle, mais
en règle générale, les femmes sont davantage la
cible des pickpockets que les hommes. La victime classique est une femme d’un certain âge,
bien que les touristes soient aussi des cibles privilégiées. Sara Visée: «C’est évidemment un élément important pour une ville comme Bruxelles,
qui compte de nombreuses zones touristiques.
Les gardiens de la paix patrouillent sur des sites
touristiques, comme la Grand-Place et aux abords
du Manneken-Pis, qui attirent un grand nombre
de touristes. Ces derniers sont souvent sous le
charme de la ville et ne sont pas toujours vigilants. Les pickpockets opèrent aussi pendant les
courses après le boulot, le jeudi soir, lorsque les
magasins sont ouverts jusqu’à 20 heures et qu’il
y a beaucoup de monde.» L’administration communale de Herentals n’est pas en reste. Au marché annuel qui aura lieu en juillet, le service de
prévention et la police locale mèneront une action
ludique de sensibilisation au problème des pickpockets. Un prestidigitateur montrera de manière
amusante comment fonctionne le vol à la tire et, à
l’insu des visiteurs, il placera un jeu de cartes avec
des conseils de prévention dans leur sac à main ou
la poche de leur veste.
Pick et Pock
Les services de police constatent la nécessité
persistante de sensibiliser le public. En 2006, le
SPF Intérieur a lancé une campagne basée sur
les mascottes Pick et Pock. Melissa Devisch, Intérieur: «Vous pouvez encore toujours emprunter les
mascottes et obtenir des cartes postales et des
affiches. Vu l’augmentation continue du nombre
de vols à la tire, nous avons organisé en 2011 et
2012 une semaine d’action en collaboration avec la SNCB. Des stands installés
dans plusieurs gares accueillaient les passants pour répondre à leurs questions et
pour les inviter à participer à une enquête.
Durant cette semaine, les services de
prévention ont eu l’occasion de mener
des actions de sensibilisation. Une vingtaine de communes et de zones de police
ont répondu à l’invitation lors de chaque
semaine d’action. Les supports promotionnels sont toujours disponibles, jusqu’à
épuisement du stock. La direction Sécurité
locale intégrale lancera encore avant l’été
un petit guide à l’attention des services de
prévention.»
À l’offensive
Un citoyen sensibilisé en vaut deux. Les
gardiens de la paix et les services de police qui patrouillent peuvent diffuser des
informations (concises) dans les lieux et
les moments à risques. Leur présence a
aussi un effet dissuasif. Associez les commerçants et d’autres partenaires comme
les TEC à la diffusion des informations via
des dépliants, des flyers et des affiches.
Mais vous pouvez aussi opter pour un
support ludique comme un sous-bock,
un gadget, ou comme l’a fait le service de
prévention de Bruges: un triporteur avec
un fly guy. Sara Visée, conseillère chez
Bravvo: «Nos gardiens de la paix ont distribué des flyers de la taille d’une carte de
visite, avec des conseils en cinq langues,
destinés aux touristes.» Vous pouvez vous
inspirer de sites comme celui de Bravvo:
www.safeinthecity.be.

Un homme averti...
Vous connaissez la manœuvre de Zidane? Ou la méthode du sandwich? Rien à voir
hélas avec le football ou le secteur Horeca. Ce sont les noms de techniques éprouvées
utilisées par les pickpockets pour voler leurs semblables. Dans la manœuvre de Zidane,
un des voleurs imite quelques mouvements typiques du célèbre footballeur pour faire
diversion. Pendant ce temps, un comparse commet le vol. La technique du sandwich
nécessite deux comparses: le bloqueur et le délesteur. Le bloqueur précède la victime
et s’immobilise soudain pour bloquer la victime. Le délesteur, qui marche derrière la
victime, ouvre le sac à main, sac à dos ou la poche de pantalon. Cette technique est
souvent utilisée dans les transports en commun: lorsque la victime veut embarquer, le
bloqueur lui barre l’accès…
Vol à la tire en chiffres
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
2000
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Depuis 2009, on constate en Belgique une hausse du nombre annuel de cas de vols à la tire , avec un pic
de 39.776 faits enregistrés en 2011. Durant le premier semestre de l’année 2012, on a déjà enregistré 21
422 faits. Par rapport au premier semestre de 2011, cela représente une augmentation de 10,7%. Elle est
même de 41% par rapport à 2008. Il semble d’ores et déjà que le nombre record de cas enregistrés de
2011 sera battu en 2012.
Source: site web de la police fédérale – statistiques de la criminalité (www.polfed.be)
5
La parole aux braqueurs
Et si l’on laissait s’exprimer les braqueurs? Cette idée est à la base d’une étude de la VUB qui a donné la
parole à 30 auteurs de braquages. La principale conclusion est que les éléments les plus dissuasifs sont la
maigreur du butin et la présence d’agents de sécurité.
Trente braqueurs, un an, 143 pages. Voilà comment on peut résumer en chiffres l’étude ‘Attaques
à main armée contre des entrepreneurs indépendants’. Cette étude réalisée par des chercheurs
de la VUB avait été commandée par la ministre de
l’Intérieur, Joëlle Milquet, qui a fait de la lutte contre
ces braquages une de ses priorités.
Il y a eu au total 30 entretiens approfondis. Des
témoignages de braqueurs condamnés et récidivistes qui ont parlé librement de leurs attaques à
main armée dans des boulangeries, pharmacies,
stations-service et magasins de nuit. Ils ont expliqué leur motivation, le butin et leur rapport aux vic-
Les trois meilleures
mesures de prévention
Que pouvez-vous faire pour lutter contre les braquages dans votre ville ou
commune?
1 L’argent étant le principal mobile, vos indépendants doivent essayer de
limiter le butin physique, par exemple en encouragement les paiements
électroniques.
2 Tout ce qui entrave l’accès à l’argent a également un effet dissuasif.
Un transport de fonds et une caisse bien fermée sont donc largement à
conseiller.
3 Les braqueurs ayant tendance à éviter une confrontation directe, la présence d’un agent de sécurité peut faire toute la différence. Joëlle Milquet
projette d’ailleurs d’autoriser les agents de sécurité à protéger les gérants
sur la voie publique.
6
times. Joëlle Milquet veut tirer les enseignements
de cette étude pour intensifier la prévention des
braquages à main armée chez les indépendants.
Gagner de l’argent
Tous les braqueurs n’ont pas la même motivation.
Ils évoquent souvent une jeunesse difficile et une
scolarité chaotique. Ils sont généralement convaincus de n’avoir aucune perspective d’avenir positive.
Beaucoup d’entre eux ont des difficultés à trouver
un emploi. Ferdi, auteur de plusieurs braquages à
main armée dans des supermarchés de proximité,
explique sa vision des choses: «Tu essaies de trouver du travail, mais cela ne réussit pas toujours. Je
ne sais pas ce qui ne tourne pas rond ni pourquoi
c’est si difficile. Alors, tu fais ce que tu sais le mieux
faire.» Les braqueurs commettent leurs attaques
parce qu’ils ont besoin d’argent, cela n’étonnera
personne. «Tu as besoin d’argent pour survivre et
avec un braquage, c’est vite gagné. En général, le
butin est tout juste suffisant», explique Felix qui prenait pour cible des magasins de proximité.
Forte diminution
Ce qui est frappant, c’est que les mesures préventives comme des caméras, des coffres-forts de
dépôt et des systèmes d’alarme n’ont pas toujours
un effet dissuasif suffisant. Des mesures de prévention poussée peuvent même conduire à plus de
violence lors des attaques. L’étude montre quelles
actions font réfléchir à deux fois les braqueurs armés. Selon leurs propres dires, la maigreur du butin
et la présence d’agents de sécurité ont un effet dissuasif. 
Prévention
DARK fait reculer les cambriolages
En un an de temps, la zone de police Kastze a réussi à faire baisser de 44 % le nombre de cambriolages
en appliquant une méthode axée sur les quartiers les plus touchés et sur les multirécidivistes connus. Le
projet DARK a donné des résultats inespérés.
Filip van Steenbergen,
inspecteur en chef
de la zone de police KASTZE
Pour plus d’infos,
contactez le chef de corps
Jack Vissers au
n° 02 759 78 72, via le site
[email protected] ou
par courriel à l’adresse
[email protected].
Les policiers et leurs acronymes… La nouvelle action a été baptisée DARK. Il s’agit d’une méthode
de lutte contre les cambriolages, basée sur la responsabilisation et la sensibilisation des habitants
de la zone de police de Kastze. L’opération DARK
porte bien son nom car c’est en effet pendant les
mois «sombres» que la plupart des cambriolages
ont lieu, c’est-à-dire de novembre à mars. La police
de la zone Kastze (Kampenhout-SteenokkerzeelZemst, province du Brabant flamand) a lancé un
appel à la population pour lutter ensemble contre
les cambriolages au travers du projet DARK.
Filip van Steenbergen, inspecteur en chef de la
zone de police KASTZE et responsable du projet:
“Notre but était d’obtenir une baisse significative du
nombre de cambriolage dans les habitations en faisant appel aux citoyens. 85 % des arrestations en
flagrant délit se font grâce à un citoyen vigilant qui
a donné l’alerte.”
Hot shots
Encore faut-il s’entendre sur la notion de «baisse
significative». La police de la zone Kastze s’était fixé
comme objectif une baisse de 15 % par rapport à
la moyenne du nombre de cambriolages des trois
dernières années. L’on a commencé par faire l’in-
DARK: les résultats
La police de la zone Kastze s’est fixé un objectif clair: le projet DARK devait ramener le nombre de cambriolages pendant les mois sombres d’environ 180 par an
à 150. Une baisse de 15 % était considérée comme un objectif ambitieux par les
collaborateurs, mais les résultats ont dépassé toutes les attentes:
• +7 % de signalements de situations suspectes
• -44 % de cambriolages dans les habitations.
Une conclusion importante est que la collaboration de la population a augmenté.
Cette vigilance accrue des habitants a clairement un effet dissuasif auprès des
cambrioleurs.
ventaire des endroits («hot areas») et des moments
(«hot times») propices aux cambriolages. Filip Van
Steenbergen: “Nous avons mené diverses actions
(patrouilles, observations…), chaque fois dans un
quartier sensible au moment où le risque de cambriolage est le plus élevé. Les multirécidivistes
connus, que nous appelons les “hot shots”, ont
été particulièrement tenus à l’œil. Lors du briefing
opérationnel, l’on avait chaque semaine en ligne de
mire un nouveau hot shot qui pouvait s’attendre à
une visite domiciliaire, histoire d’augmenter la perception du contrôle. Lors des patrouilles à pied,
l’inspecteur de quartier passait aussi chez des victimes potentielles. Chaque action commençait et
s’achevait par un contrôle routier sur une des voies
d’accès à une “hot area” dans le but d’informer les
automobilistes sur le projet.”
@PolitiezoneKASTZE
Les habitants des trois communes ont été encouragés à ouvrir l’œil et à alerter la police s’ils remarquent quelque chose de suspect. La police a
distribué des dépliants et invité les commerçants à
apposer des affiches dans leur commerce. Les inspecteurs de quartier ont fait du porte-à-porte pour
distribuer un dépliant d’information et pour demander de signaler rapidement les situations suspectes.
Pendant cette action, la police a fait connaître tous
les efforts déployés et les résultats enregistrés par
la voie d’un bulletin d’information ainsi que sur les
réseaux sociaux: le compte Twitter @PolitiezoneKASTZE a déjà 427 followers et diffuse plusieurs
fois par semaine des conseils de prévention et des
annonces. Les enquêteurs ont suivi une formation
complémentaire en matière de prélèvement d’empreintes de manière à pouvoir effectuer systématiquement une recherche d’empreinte dans chaque
logement cambriolé. Et la synthèse de toutes ces
initiatives a été consignée dans un «scénario cambriolages dans les habitations» qui décrit le suivi et
contrôle la qualité des actions entreprises.

Colophon
• Abonnement et adresse rédactionnelle : SPF Intérieur, Direction générale Sécurité et Prévention, Ann Cossement, Boulevard de Waterloo 76, 1000 Bruxelles,
[email protected] 02 557 33 05 • Editeur résponsable : Philip Willekens, Directeur général Sécurité et Prévention, Boulevard de Waterloo 76, 1000 Bruxelles
• Comité de rédaction : Dafne Vanhelleputte, Heidi Deridder, Anneleen Van Cauwenberge, Johan Meulders, Anne Laevens, Caroline Atas, Randy Maenhout, Astrid Nève
• Rédaction et réalisation : www.f-twee.be • Photos : Bart Cloet, Corbis, Belga, Istock • Website : www.besafe.be
7
Bref
Guide du vol à la tire
L’article en p. 4 et 5 vous apprendra tout sur le vol à la tire et
comment l’asbl Bravvo s’y attaque dans la capitale. Il semblerait que ce phénomène ne se limite pas aux villes. Les
endroits qui attirent beaucoup de monde sont le terrain de
chasse de prédilection des pickpockets. Pour savoir ce que
vous pouvez faire pour votre ville ou votre commune, consultez le petit guide à l’attention des services de prévention, que
la direction Sécurité locale intégrale éditera encore avant l’été.
Demandez votre exemplaire à [email protected].
Nouveau DG
A partir du 1er mai, Philip Willekens est le nouveau Directeur général de la Direction générale
Sécurité et Prévention au sein du SPF Intérieur.
Au sein de la Direction générale, Philip Willekens
est loin d’être un inconnu. En juin 2004, Monsieur
Willekens est devenu Directeur de la Direction Sécurité locale intégrale. Depuis février 2012, il a été
désigné comme Directeur général faisant fonction
en remplacement de Jérôme Glorie. Philip Willekens est nommé pour une période de 6 ans.
Rapport annuel
du SPF Intérieur
Le SPF Intérieur a pris l’excellente
habitude de publier tous les ans
son rapport d’activités. Le rapport 2012 présente les principales réalisations de l’année
écoulée. Nouveauté! À partir de
cette année, ce rapport n’existe
plus que sous forme électronique, à consulter via www.ibz.be.
Faites-vous entendre
Communiquez
toutes vos nouvelles
infos à Besafe!
Souhaitez-vous que nous restions au courant de vos nouvelles les plus récentes
en matière de sécurité? Mentionnez donc
notre adresse e-mail [email protected]
dans la liste de presse de votre commune
ou ville. Pour les campagnes et les projets de sécurité intéressants, qui peuvent
représenter un bon exemple pour d’autres
autorités locales, nous prendrons contact
avec vous pour une interview qui paraîtra… dans notre bulletin d’informations!
8
Avez-vous un bon projet de prévention ? Utilisez-vous nos dépliants de manière originale ? Faites-le nous savoir via l’adresse e-mail [email protected]
et nous enverrons nos rédacteurs découvrir votre action. Votre exemple peut
en effet inspirer vos collègues d’autres communes.
Abonnement?
Connaissez-vous des personnes qui se
chargent de la sécurité dans leurs missions ?
Elles peuvent également s’abonner à la présente lettre d’information. Besafe s’adresse en
premier lieu aux bourgmestres et autres responsables locaux et aux travailleurs de prévention. Besafe paraît 5 fois par an et est gratuit.
Abonnement: [email protected]