Génétique 2 BOP
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Génétique 2 BOP
Génétique Génétique 22 BOP BOP –– S4 S4 Génétique Génétique des des populations populations Joël Cuguen Laboratoire de Génétique et Evolution des Populations Végétales (UMR CNRS 8016), Bureau 101, Bâtiment SN2 Université de Lille 1 59655 Villeneuve d'Ascq Cedex Tel: 03 20 43 40 24 Fax: 03 20 43 69 79 e-mail: [email protected] http://www.univ-lille1.fr/gepv Enseignements • 24 heures de cours • 26 heures de TD d'applications (exercices) Supports de cours conçus par Xavier Vekemans, modifiés par Joël Cuguen (UMR 8016) 03-2007 Ouvrages Ouvrages de de référence référence Ouvrages spécialisés • Henry, JP et PH Gouyon 2003. Précis de Génétique des Populations avec exercices corrigés, Dunod • Serre, JL 1997. Génétique des Populations, Nathan • Hartl, DL 1994. Génétique des Populations, Flammarion Ouvrages généraux • Ridley, M 1997. Evolution Biologique, De Boeck • Gouyon PH et coll. 1997. Les Avatars du Gène, Belin Eléments Eléments de de génétique génétique des des populations populations Qu'est-ce que la génétique des populations? La diversité génétique et son évaluation dans les populations Principe de Hardy-Weinberg Application du principe de Hardy-Weinberg Les écarts à la panmixie Les forces évolutives: Mutation, migration, sélection et dérive Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Définit° Génétique: discipline qui étudie la transmission de l'information héréditaire et son utilisation dans le développement et le fonctionnement des organismes – Comment et pourquoi l'information génétique évolue t'elle au cours du temps au sein des espèces et des populations? Æ Génétique des populations Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Historiquement une synthèse entre G. Mendel 1. Application des lois de la génétique de la transmission Ö caractères à déterminisme simple 2. Application de la théorie de l'évolution et de la sélection naturelle: – Évolution biologique – Évolution par sélection des individus les plus adaptés Ö caractères à distribution continue (quantitatifs: nbre graines, vigueur mâles ) Charles Darwin Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Les fondements de la génétique des populations: la diversité génétique • Information génétique →locus → plusieurs états alléliques distincts • Variation génétique s'exprime par les fréquences (proportions) relatives des différents allèles • Evolution agit sur des populations d'individus (groupe d'individus susceptibles de se reproduire entre eux à court terme) • Evolution se traduit par une variation des fréquences alléliques dans les populations au cours du temps • Forces évolutives: processus qui agissent sur les changements de fréquences alléliques Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Impact du système de reproduction: ouvert / fermé Forces évolutives: • • • • mutation migration sélection naturelle dérive génétique: processus évolutif de fluctuations aléatoires des fréquences alléliques résultant d'un échantillonnage aléatoire parmi les gamètes – processus important dans les petites populations – force évolutive car changement des fréquences alléliques Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Théorie synthétique de l'évolution:1920-1930 • Ronald Fisher: – Héritabilité des caractères quantitatifs → compatibilité avec génétique Mendélienne – Grande population: N inexorable de fréquence des allèles favorisés par sélection naturelle • J.B.S. Haldane: – Approche récursive: variation d'une génération à l'autre des fréquences alléliques sous l'effet de différentes formes de sélection • Sewall Wright: – Effets stochastiques dans petites populations Ö nouvelles combinaisons de gènes Öaction de sélection naturelle – Structuration de la diversité génétique et consanguinité Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Objectifs →génétique des populations: (1) Mesurer la variation génétique dans populations naturelles + décrire patron d'organisation de variation (drongo, Dicrurus paradiseus, Mayr & Vaurie, 1948) (2) Expliquer origine, maintien et évolution de la variation génétique par l'effet des forces évolutives • J. Gillespie: Great Obsession des généticiens des populations: "Quelle force évolutive est responsable du patron observé?" Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Objectif 1: Mesurer variation génétique exple: Estimation des fréquences alléliques Polymorphisme floral chez les Gueules-de-loup (Antirrhinum majus) Corolle rouge: RR Corolle blanche: rr Corolle rose: Rr • • • Echantillon de 400 plantes d‘une population: Rouges, n=165; Roses, n=190; Blanches, n=45 P = fréquence de l'allèle R dans l’échantillon = (2x165+190)/800 = 0.65 Q = fréquence de l’allèle r dans l’échantillon = (190+2x45)/800 = 0.35 Vérification: P+Q = 0.65 + 0.35 = 1.00 Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Objectif 1: Mesurer variation génétique Distinction entre paramètre et estimateur • • Les modèles de génétique des populations décrivent l’évolution de quantités décrivant la population dans son entièreté, quantités appelées paramètres Les études empiriques mènent au calcul de quantités mesurées sur des échantillons sensés représenter la population, quantités appelées estimateurs Exemple des Gueules-de-loup: p = fréquence de l’allèle R dans la population = paramètre (valeur inconnue) <p> = estimateur de p = fréquence de l’allèle R dans l’échantillon =P = 0.65 Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Objectif 2: Expliquer maintien de la variation génétique exple: Anémie à cellules falciformes chez l’homme (drépanocytose) individu SS individu AA ou AS (tiré de Griffiths et al. 2001) Anomalie génétique quasi-létale à l'état homozygote Expression très variable de la maladie Variant génétique de la chaîne β−hémoglobine à expression récessive: – allèle normal→A; – allèle muté→S; – individus atteints→génotype SS. Micrographie électronique de globules rouges • • • Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Objectif 2: Expliquer maintien de la variation génétique exple: Anémie à cellules falciformes Répartition des fréquences de l'allèle S >0.14 <0.02 Özones de forte fréquence de l'allèle S correspondent avec les régions d'endémisme de la malaria (tiré de Ridley, 1997) • Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? Objectif 2: Expliquer maintien de la variation génétique exemple: Anémie à cellules falciformes • Explication: Anopheles: vecteur du Plasmodium Les individus hétérozygotes AS résistent mieux à la malaria (parasite des globules rouges: Plasmodium falciparum) que les homozygotes AA Ö équilibre entre – sélection en faveur de l'hétérozyg. AS Ö N fréq(S) – sélection contre l'homozyg. létal SS Ö P fréq(S) Qu'est-ce Qu'est-ce que que la la génétique génétique des des populations? populations? • Difficultés conceptuelles de la génétique des populations – Discipline essentiellement quantitative: quantification de la variation génétique; modélisation de l'effet d'une force évolutive sur les fréquences alléliques – Changements évolutifs graduels : • Echelle de temps évolutive: les modifications des fréquences alléliques se réalisent → échelle centaine ou milliers de générations • Avantages adaptatifs souvent très faibles: difficile à mettre en évidence expérimentalement – Paradoxe: • Evolution agit via la sélection sur des phénotypes à déterminisme génétique complexe • Modèles théoriques simples → évolution de caractères à déterminisme simple • Génétique des traits quantitatifs Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique • Jusque dans les années 60: marqueurs phénotypiques (drosophile, couleur fleurs,…) ou sérologiques (ABO, rhésus,…) • Années 60: découverte des allozymes (tiré de Hartl, 1994) – séparation électrophorétique des protéines – coloration histochimique des enzymes Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique Allozymes Gel obtenu après coloration histochimique (tiré de Hedrick, 2000; Lap= Leucine amino-peptidase; 2 locus distincts Lap-1 et Lap-2) • • Allozymes: formes moléculaires distinctes d’un enzyme chez un même organisme et ayant la même activité catalytique Origine des allozymes: mutations Ö changement d’acide aminé qui affecte la charge totale de la protéine sans affecter le site catalytique (± neutre) Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique Allozymes: Relation phénotype Ù génotype codominance + f→"fast" s→"slow" − f f x s Génotype FF x SS Phénotype f s • • • Phénotype = nombre/position relative des bandes Isoenzymes ≡ codés par des locus différents Allozymes ≡ différents allèles au même locus s FS fs Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique Allozymes: Calcul des fréquences alléliques • Echantillon de 9 individus (18 copies d'allèles) – génotypes FF: 3 – génotypes FS: 4 – génotypes SS: 2 • • Fréquence de l'allèle F: <p> = (3x2+4)/18 = 0.56 Fréquence de l'allèle S: <q> = (4+2x2)/18 = 0.44 Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique • Années 70: outils moléculaires → ADN – Utilisation des enzymes de restriction Fréq. moy. coupure 1/256 p.b. (=1/44) 1/4096 p.b. (=1/46) Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique • Années 70: outils moléculaires → ADN – clivage de l'ADN par enzymes de restriction – procédure "Southern Blot" – hybridation avec sonde radioactive Ö Marqueurs RFLP ("Restriction fragment length polymorphism" = polymorphisme de longueur des fragments de restriction) (tiré de Hartl, 1994) Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique Marqueurs RFLP Résultats: Etapes expérimentales: 1. EXTRACT° ADN NUCLEAIRE 1. quelques longs fragments (20-100 Kb) 2. DIGESTION PAR ENZYME DE RESTRICTION 2. nombreux fragments de taille variable 3. ELECTROPHORESE HORIZONTALE SUR GEL D'AGAROSE 3. fragments séparés par leur PM (trop de bandes) 4. SOUTHERN BLOT (Transfert sur membrane de nitrocellulose) 4. fragments d'ADN simple- brin aux positions correspondantes 5. HYBRIDAT° AVEC SONDE-ADN (Fragments d'ADN de la séquence recherchée marqués par radioactivité) 6. AUTORADIOGRAPHIE (Exposition à un film X-ray) 5. seuls fragments avec séquence correspondante s'hybrident avec la sonde 6. fragments visualisés par présence de bandes Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique Marqueurs RFLP • Relation phénotype Ù génotype sites de restriction + X X X sonde-ADN X X X X _ ce fragment ne s'hybride pas à sonde – Sonde-ADN: fragment d'ADN marqué (radioactif/fluorescent) simple-brin correspondant à une séquence non répétée du génome (gène connu, ou anonyme) – Polymorphisme de présence/absence d'un site de restriction (mutation du site de reconnaissance) polymorphisme du nombre et taille des bandes observée – Plusieurs marqueurs Ö différentes combinaisons enzyme/sonde Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique Relation phénotype Ù génotype (tiré de Hartl, 1994) Marqueurs RFLP → marqueurs co-dominants • Utilisés pour les 1ère cartes génétiques fines • Utilisés pour "DNA-fingerprinting": identification de criminels,… • Utilisés pour reconstructions phylogénétiques, estimation de variation génétique Méthodes Méthodes de de détection détection de de la la variation variation génétique génétique • Années 80-…: amplification PCR à partir d'ADN ou d'ARN (→ cDNA) – – – – Marqueurs microsatellites (locus = répétition d'un motif simple) Marqueurs AFLP ("Amplified Fragment Length Polymorphism") Séquençage d'ADN Æ SNPs ("Single Nucleotide Polymorphism") … Polymorphisme Polymorphisme génétique génétique • • Marqueurs génétiques (allozymes, RFLP) Ö quantification du polymorphisme génétique (= variation génétique) Déf.: un locus est dit polymorphe dans une population si fréquence de l'allèle le + commun < 0.95 (ou 0.99); sinon le locus est dit monomorphe Ö exclusion des allèles rares (fréq. < 0.005) souvent délétères et voués à disparaître • Quantification du polymorphisme: – <P> = proportion de locus polymorphes dans un échantillon – Fréquences alléliques pour les locus polymorphes – Indices de diversité basés sur les fréquences des allèles (par ex Indice de Nei; He= 2pq) Polymorphisme Polymorphisme génétique génétique Synthèse de Nevo (1978) sur 243 espèces (tiré de Hartl, 1994) Polymorphisme des allozymes Ö important polymorphisme des allozymes • polymorphisme neutre? • surprise pour les "sélectionnistes" (sélect° naturelle censée éliminer variation) Polymorphisme Polymorphisme génétique génétique Polymorphisme des allozymes • Effet de la "forme de vie" chez les plantes: étude comparée du polymorphisme des allozymes chez 473 espèces végétales (Hamrick & Godt, 1989, in Plant population genetics, breeding, and genetic resources, Brown et al. ed., Sinauer, Sunderland) Forme de vie Nombre d'espèces P He Annuelle 187 30.2% ± 1.9% 0.105 ± 0.008 Pérenne herbacée 159 28.0% ± 1.8% 0.096 ± 0.008 Pérenne ligneuse 115 50.0% ± 2.5% 0.149 ± 0.009 Ö arbres = espèces végétales les plus variables génétiquement Polymorphisme Polymorphisme génétique génétique Polymorphisme des allozymes • Polymorphisme fréquent mais pas universel: exemple du guépard Acinonynx jubatus ("cheetah") - O'Brien et al. 1987 PNAS 84:508-511 – Echantillon de 98 individus typés pour 49 allozymes Ö <P> = 0.02 et <He> = 0.0004 Ö goulot d'étranglement historique (10.000 B.P.) Ö perte de variation génétique Ö perte de sa capacité évolutive? Organisation Organisation de de la la variation variation génétique: génétique: distribution distribution des des gènes gènes dans dans les les populations populations Modèle de population "idéalisée" Principe de Hardy-Weinberg Application du principe de Hardy-Weinberg Liaison génétique et déséquilibre de liaison Modèle Modèle de de population population "idéalisée" "idéalisée" • Hypothèses du modèle de population de Hardy-Weinberg – – – – – – – – – – organisme diploïde reproduction sexuée générations non chevauchantes locus considéré possède 2 allèles fréquences alléliques identiques chez les individus mâles et femelles panmixie p/r locus considéré population de très grande taille (∞) migration entre populations négligeable mutation négligeable sélection naturelle n'agit pas au locus considéré Modèle Modèle de de population population "idéalisée" "idéalisée" • déf. Population : groupe d'individus de la même espèce vivant dans une aire géographique suffisamment restreinte pour permettre potentiellement à tout membre de se reproduire avec tout autre membre du groupe: unité de reproduction • Exemples: – Les éléphants d'un parc national africain – Les chênes d'un massif forestier (pollen à large dispersion anémogame) – Les individus d'une espèce de parasite intestinal, présents chez un seul individu hôte • Synonymes: population locale, dème, sous-population (→ "population" = espèce) Modèle Modèle de de population population "idéalisée" "idéalisée" • Hypothèse de panmixie: – lors de la reproduction, les croisements s'effectuent au hasard pour les génotypes considérés – double hypothèse: 1. les couples reproducteurs s'unissent au hasard (panmixie sensu stricto) 2. les gamètes produits s'associent au hasard (pangamie) Ö probabilité de se croiser avec un individu de génotype donné = fréquence de ce génotype dans la population Exemple: locus Lap-1 chez les Lillois: 4% FF; 32% FS; 64% SS Si panmixie, en moyenne une Lilloise, indépendamment de son génotype Lap-1, va choisir pour se reproduire (si elle choisit un partenaire Lillois): – partenaire FF avec 1 chance sur 25 – partenaire FS avec 8 chances sur 25 – partenaire SS avec 16 chances sur 25 Modèle Modèle de de population population "idéalisée" "idéalisée" • Hypothèse de panmixie: – Panmixie relative au caractère considéré: une même population peut se reproduire de manière • panmictique p/r à un caractère (locus Lap-1) • non aléatoire p/r à un autre caractère (couleur peau, taille, couleur fleur,…) – écart à la panmixie Ö consanguinité : • autofécondation: 2 partenaires génétiquement identiques • croisements entre cousins: 2 partenaires plus similaires génétiquement que 2 individus choisis au hasard Modèle Modèle de de population population "idéalisée" "idéalisée" • Hypothèse de générations non chevauchantes (discrètes): (tiré de Hartl, 1994) – cycle de reproduction simple: individus de chaque génération meurent avant la naissance des membres génération suivante – exemple: plante annuelle (blé, plantes adventices, …); insectes; … – approximation souvent satisfaisante même pour des espèces à cycle reproductif + complexe (Homme: évitement consanguinité, temps de génération moyen comme unité de temps) Modèle Modèle de de population population "idéalisée" "idéalisée" (tiré de Solignac et al. 1995) • Hypothèses du modèle de population de Hardy-Weinberg Organisation Organisation de de la la variation variation génétique: génétique: distribution distribution des des gènes gènes dans dans les les populations populations Modèle de population "idéalisée" Principe de Hardy-Weinberg Application du principe de Hardy-Weinberg Liaison génétique et déséquilibre de liaison Principe Principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Formulé en 1908 indépendamment par: – G.H. Hardy (1877-1947): mathématicien anglais – W. Weinberg (1862-1937): physiologiste allemand • Si les hypothèses du modèle de Hardy-Weinberg sont respectées, on peut prédire exactement les fréquences génotypiques à partir des fréquences alléliques de la population – Fréquences alléliques: A (p); a (q = 1-p) – Fréquences génotypiques: AA (P); Aa (Q); aa (R) H-W: AA→p2 Aa→2pq aa→q2 Clé: association des gamètes pour formation des zygotes = événements indépendants Ö développement du binôme: (p A + q a)2 = p2 AA + 2pq Aa + q2 aa Principe Principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg Fréquences alléliques: A (→p); a (→q = 1-p) Fréquences génotypiques: AA (P); Aa (Q); aa (R) H-W: AA→p2 Aa→2pq aa→q2 {(p A + q a)2 = p2 AA + 2pq Aa + q2 aa} (tiré de Hartl, 1994) → événements indépendants! Principe Principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Le principe de Hardy-Weinberg découle du fait que la reproduction aléatoire entre génotypes est équivalente à l'union au hasard des gamètes Les valeurs de P', Q' et R' ne dépendent pas de P, Q, et R ! Ö fréquences génotypiques de H-W atteintes en 1 génération! (tiré de Hartl, 1994) Principe Principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Implications du principe de Hardy-Weinberg: – Une seule génération de panmixie suffit pour atteindre les fréquences génotypiques de Hardy-Weinberg (en général) – Selon les hypothèses du modèle de Hardy-Weinberg, les fréquences alléliques restent constantes Ö absence d'évolution au locus considéré Ö maintien du polymorphisme génétique fréq.(A): p' = P'+Q'/2 = p2+2pq/2 = p(p+q) = p – Base pour élaboration de modèles + complexes: séparation en 2 phases • gamètes Î zygotes (fréquences génotypiques à naissance déterminées par H-W si panmixie Ö inchangé) • zygotes Î adultes (ajouter effet de sélection ou de la migration) Ö changement des fréquences alléliques Organisation Organisation de de la la variation variation génétique: génétique: distribution distribution des des gènes gènes dans dans les les populations populations Modèle de population "idéalisée" Principe de Hardy-Weinberg Application du principe de Hardy-Weinberg Liaison génétique et déséquilibre de liaison Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Vérification de l'hypothèse panmictique dans les populations humaines: groupes sanguins MN dans 3 populations nord-américaines Pop. MM MN NN total Fréq. M Fréq. N 278 0.5324 0.4676 6129 0.5395 0.4605 205 0.7756 0.2244 Afro- N obs. 79 138 61 Amer. Fr. H-W 0.2834 0.4979 0.2187 N H-W 78.8 138.4 60.8 Europ- N obs. 1787 3039 1303 Amer. Fr. H-W 0.2910 0.4967 0.2120 N H-W 1783.8 3045.4 1299.8 Native N obs. 123 72 10 Amer. Fr. H-W 0.6016 0.3481 0.0503 N H-W 123.3 71.4 10.3 Ö hypothèse panmictique est remarquablement bien adaptée aux populations allogames! Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Hétérozygotie (fréquence d'individus hétérozygotes): – Ho = fréquence d'individus hétérozygotes AA aa Aa fréquence de l’allèle a (tiré de Ridley, 1993) fréquences des génotypes → mesure du polymorphisme génétique – Si hypothèse de H-W Ö Ho peut être déduit à partir des fréq. alléliques: Ho = He = 2pq (He: hétérozygotie attendue selon Hardy-Weinberg) Hétérozygotie et mutations délétères récessives: • a: mutation délétère récessive (fréq = q) • Fréq(a)Ì Ö fréq(aa)Ì plus vite que fréq(Aa) Ö Les allèles rares sont principalement trouvés chez les hétérozygotes • Hétéroz/Homoz = 2pq/q2 =2(1-q)/q=(2/q)-2 ≈ 2/q fréquences des génotypes Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg Ö phénotype [a] quasi non exprimé AA aa Aa fréquence de l’allèle a (tiré de Ridley, 1993) Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Hétérozygotie et mutations délétères récessives: – a: mutation délétère récessive (fréq = q) Hétéroz/Homoz ≈ 2/q Ö phénotype [a] quasi non exprimé – Exemple: mucoviscidose (anomalie sécrétions glandulaires Ö troubles digestifs et respiratoires,…) • lié à allèle récessif a • incidence de maladie: 1/2500 (génotype aa) < q > = Q = 1 / 2500 = 0.02 • fréq.(hétérozygotes Aa) = 2pq = 2.(1-0.02).0.02 = 0.039 ≈ 1/25 ÖUne personne sur 25 est porteuse de l'allèle délétère alors que seulement une personne sur 2500 présente la maladie facteur (100)! Ö Dépistage systématique lors grossesse (par PCR) Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg Locus à trois allèles ou plus: • Allèles A1, A2, A3; fréq. alléliques: p1, p2, p3 (tiré de Hartl, 1997) • Génotypes homozygotes: AiAi→pi2; A1A1→p12 ; A2A2→p22 ; A3A3→p32 • Gén.hétérozygotes: AiAj→2pipj ;A1A2→2p1p2 ;A1A3→2p1p3 ;A2A3→2p2p3 • expansion de (p1A1+p2A2+p3A3)2 H = 1− p2 e ∑ i i Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg Gènes → chromosomes sexuels: • chromosome X: nombreux gènes; chromosome Y: très peu de gènes • Gène lié au X: 2 allèles A et a – ind. ♀: 3 génotypes → AA, Aa, et aa ; ind. ♂: 2 génotypes → A et a • ♀: fréquences génotypiques Hardy-Weinberg • ♂: fréq. génotypiques = fréq. alléliques (tiré de Hartl, 1994) Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Gènes → chromosomes sexuels: – ♀: fréquences génotypiques Hardy-Weinberg – ♂: fréq. génotypiques = fréq. alléliques Ö Phénotype allèle récessif plus fréquent chez les ♂ – exemple: daltonisme de type "vert" allèle récessif a de fréquence q = 0.05 • ♂ daltoniens (gén. a): fréq. = q = 0.05 • ♀ daltoniennes (gén. aa): fréq. = q2 = 0.0025 • rapport ♂/♀ daltoniens = q/q2 = 1/q = 20 Ö 20 fois plus de ♂ atteints Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Complications liées à la dominance: – 2 allèles: A → p et a → q – 2 phénotypes: [A]→P et [a]→Q – 3 génotypes: AA, Aa, et aa Sous l'hypothèse H-W: • P→ p2+2pq • Q→ q2 Ö <q>= Q • AA: p2 ; Aa: 2pq; aa: q2 <p> = 1 - <q> • Exemple 1: mélanisme industriel chez les papillons de nuit; allèle dominant menant au mélanisme Ö camouflage sur écorces noircies par pollution Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg (tiré de Hartl & Clark, 1997) • Mélanisme industriel chez Biston betularia Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg (tiré de Hedrick, 1999) • Mélanisme industriel chez Biston betularia dans la région de Liverpool Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Fréquence de formes mélaniques dans échantillon de chenilles de Biston betularia près de Birmingham: 87% – Chercher: (1) fréquence allèle "mélanisme" et (2) proportion de formes mélaniques présentes à l'état hétérozygote (1) • 2 phénotypes: [A]→P et [a] →Q • Forme mélanique = dominante Ö Q = 1-0.87 = 0.13 or Ö <q> = 0.36 Ö <p> = 0.64 <q>= Q (2) • Fréq(AA): p2 = 0.41 (mélaniques homoz.) • Fréq(Aa): 2pq = 0.46 (mélan. hétéroz.) (Vérif.: 0.41+0.46 = 0.87!) • Proportion hétérozygotes: 0.46/0.87 = 52.9% Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Complications liées à la dominance: – Exemple 2: facteur Rhésus Rho chez l'homme • • • • 2 allèles: D et d D est dominant 2 phénotypes: [+] (DD ou Dd) et [–] (dd) Europe occidentale: fréq([+]) = 85.8% ; fréq([–]) = 14.2% < q > = Q Ö fréq(d) = 0.38 et fréq(D) = 0.62 • Population Basque: fréq(d) = 0.65 (record!) Application Application du du principe principe de de Hardy-Weinberg Hardy-Weinberg • Hétérozygotie et mutations délétères récessives: – a: mutation délétère récessive (fréq = q) Hétéroz/Homoz ≈ 2/q Ö phénotype [a] quasi non exprimé – Exemple: mucoviscidose (anomalie sécrétions glandulaires Ö troubles digestifs et respiratoires,…) • lié à allèle récessif a • incidence de maladie: 1/2500 (génotype aa) < q > = Q = 1 / 2500 = 0.02 • fréq.(hétérozygotes Aa) = 2pq = 2.(1-0.02).0.02 = 0.039 ≈ 1/25 ÖUne personne sur 25 est porteuse de l'allèle délétère alors que seulement une personne sur 2500 présente la maladie facteur (100)! Ö Dépistage systématique lors grossesse (par PCR) Les Les écarts écarts àà la la panmixie panmixie • Rencontre non aléatoire des génotypes et gamètes p/r phénotype: – reproduction entre individus semblables phénotypiquement: homogamie (choix préférentiel du partenaire selon la taille, la couleur, les ornements,…) – reproduction entre individus phénotypiquement différents: hétérogamie (sexe des individus, hétérostylie et autoincompatibilité chez les plantes,…) • Partenaires génétiquement apparentés Ö consanguinité – – – – reproduction entre cousins germains chez l'homme accouplements entre frères et sœurs chez certains insectes (Blastophage du figuier) autofécondation chez certaines plantes (et mollusques) hermaphrodites reproduction au sein de sous-groupes différenciés génétiquement (ethniques, géographiques) L'homogamie L'homogamie totale totale • Reproduction entre individus semblables phénotypiquement: homogamie (choix préférentiel du partenaire selon la taille, la couleur, les ornements,…) • L'effet principal de l'homogamie → réduction de l'hétérozygotie observée p/r valeur attendue en panmixie pour les gènes en relation avec le caractère qui intervient dans le choix de partenaire Homogamie et fréquences génotypiques Génotype AA Aa aa Fréq. gén. (t) P H Q Homogamie AA x AA Aa x Aa aa x aa ¼ AA Fréq. gén. (t+1) ¼ aa AA ½ Aa P+¼H ½H aa Q+¼H L'homogamie L'homogamie totale totale • Effet de l'homogamie totale: – Ì de moitié de l'hétérozygotie observée à chaque génération – fréq. alléliques inchangées: p' = p Ö disparition progressive des hétérozygotes au profit des homozygotes – Ne concerne que les génotypes des gènes associés au caractère impliqué dans le choix de partenaire (et les gènes qui leur sont liés): effet génomique local La La consanguinité consanguinité • Effet de l'autofécondation: – Ì de moitié de l'hétérozygosité observée à chaque génération • si H0 = hétéroz. observée à génération initiale t = 0 Ö Ht = (½)t x H0: disparition totale des hétérozygotes Ö la consanguinité augmente jusqu'à son maximum Le déficit en hétérozygote / panmixie concerne l'ensemble du génome • Régime mixte de reproduction: ("mixed mating system") – chaque individu: proportion s des ovules autofécondés, proportion t = 1-s des ovules allofécondés – La consanguinité sera partielle La La consanguinité consanguinité • Conséquences génétiques de la consanguinité: – réduction de l'hétérozygosité Ö augmentation de l'homozygotie – Homozygotie pour des allèles récessifs délétères Ö expression des mutations délétères Ö dépression de consanguinité hétérozygotes au chromosome 2 Expérience chez la Drosophile: croisements menant à la production d'individus homozygotes pour le chromosome 2 homozygotes au chromosome 2 (tiré de Hartl & Clark, 1997) Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: les les sources sources de de la la variation variation La mutation La recombinaison La migration Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: les les sources sources de de la la variation variation La mutation La recombinaison La migration La La mutation mutation • Mutation = source fondamentale de variation génétique : Mutation = changement héréditaire dans le matériel génétique – Mutations géniques: changements dans la séquence nucléotidique: mutations ponctuelles, indels (insertions ou délétions d'une ou plusieurs paires de bases), transposons – Mutations chromosomiques: réarrangements chromosomiques: inversions, translocation – Mutations génomiques: polyploïdisations,... La La mutation mutation Distinguer: – mutation somatique / germinale chez les métazoaires – mutation neutre: sans impact différent sur le phénotype par rapport aux autres allèles présents au sein d'une classe allélique (mutation silencieuse, neutre s.s.) – favorable / délétère (dépend des conditions du milieu) La La mutation mutation • Mutation = évènement évolutif rare pour un gène donné et un individu donné : – 10-9 à 10-10 nouvelles mutations par nucléotide – 10-4 à 10-6 nouvelles mutations par copie de gène et par génération (u = taux de mutation) • Force évolutive importante: flux continu d'introduction d'innovation génétique – nombre de mutations/gén. = 2 N u Ö non négligeable si la population est grande (NN), ex: N=104, u=10-5, Ö une nouvelle mutation par gène toutes les 5 générations – nombre de gènes dans le génome est important: 20.000- 30 000 gènes chez homme Ö si u=10-4, nombre mutations/gène/gamète = 2-3 Ö en moyenne chaque nouveau-né possède 4-6 nouvelles mutations p/r parents pour l'ensemble de ses gènes – Ex: 6.4 milliards d'humains en 2005, environ 140 millions de naissances par an, soit 500 à 800 millions de nouvelles mutations par an par génôme La La mutation mutation • Devenir d'une nouvelle mutation: Fréquences alléliques – mutation défavorable: diminue en fréquence – mutation favorable: augmente en fréquence – mutation neutre Ö la nouvelle mutation va le plus souvent être éliminée de la population, ou parfois se substituer à l'allèle sauvage (fixation de l'allèle mutant) à cause d'effets stochastiques dans les petites populations (= dérive génique) 1 élimination d'un alllèle mutant fixation d'un alllèle mutant 0 Temps La La mutation mutation dans dans une une population population finie finie • Devenir d'une nouvelle mutation neutre: – Fréquence initiale dans une pop diploïde de taille N: 1/2N – Pour chaque gamète tiré: • Probabilité → nouvel allèle mutant: 1/2N • Probabilité → autre allèle: 1-(1/2N) – Pour l'ensemble des 2N gamètes tirés → N nouveaux zygotes • Probabilité → nouvel allèle mutant ne soit jamais tiré (donc perdu): loi de Poisson de paramètre λ=2Nq=1 [1-(1/2N)]2N ≈ 1/e = 0.368 (R.A. Fisher, 1930) Ö forte probabilité de perdre le nouvel allèle mutant après 1 générat° • Dans les populations de petite taille, ∃ possibilité que le nouvel allèle mutant ne soit pas éliminé (fixation): – Probabilité de fixation de l'allèle mutant: 1/2N La La mutation mutation dans dans une une population population finie finie • Effet de la dérive génétique sur une nouvelle mutation: – La fixation ultime d'un nouvel allèle mutant correspond à l'extinction de toutes les lignées généalogiques ne portant pas initialement cet allèle mutant (tiré de Hartl & Clark, 1997) allèle mutant en 1 exemplaire Probabilité que ce soit la lignée généalogique de l'allèle mutant qui se fixe = 1/nbre ancêtres = 1/2N fixation de l'allèle mutant La La mutation mutation dans dans une une population population finie finie • Effet de la dérive génétique sur une nouvelle mutation: Fixation Î substitution (tiré de Hartl & Clark, 1997) Elimination La La mutation mutation dans dans une une population population finie finie • Devenir d'une mutation et équilibre entre mutation et dérive génétique: – Hypothèse fondamentale des dérivations présentées: les mutations envisagées sont sélectivement neutres (seule la dérive génétique agit en plus de la mutation) – Théorie neutraliste de l'évolution moléculaire (Kimura 1968): fait l'hypothèse qu'une grande majorité des polymorphismes génétiques moléculaires résulte de l'évolution par dérive génétique d'allèles mutants sélectivement neutres • exemple: ADN non codant; 3ème position des codons (mutation synonymes); remplacement d'acides aminés hors du site actif d'un enzyme – Mutations non neutres: dynamique éventuellement fort différente car soumises au crible de la sélection La La mutation mutation dans dans une une grande grande population population Cas des mutations récurrentes • Soit u le taux de mutation de l'allèle A1 vers A2 (10-4-10-6), et v le taux de mutation reverse (A2 vers A1, généralement plus faible, 10-7-10-9) • A la génération suivante: pt = pt-1 – upt-1 + v(1-pt-1) • On définit la pression de mutation comme la différence de fréquences allélique due à cette force évolutive soit Δpu = pt- pt-1 et après remplacement: Δpu = - upt-1 + v(1-pt-1) La La mutation mutation dans dans une une grande grande population population Δpu = - upt-1 + v(1-pt-1) v • Recherche de l'équilibre: Δpu = 0 Î p* = u+v -5 -8 -3 Pour u=10 et v=10 , p* = 10 , perte récurrente de A1 • Si pas de mutation reverse: perte totale de A1 • Combien de temps? pt = (1 − u ) t p0 Pour diminuer la fréquence de A1 de moitié il faut Log (2) 0.7 générations t=− ≈ Log (1 − u ) u soit environ 70 000 générations pour u = 10-5, c'est à dire environ 1.4 millions d'années chez l'homme! La La mutation mutation • Source continue d'innovation génétique • Introduit un flux de mutations neutres, favorables ou délétères selon l'environnement • Mais force évolutive peu efficace pour un changement des fréquences alléliques Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: les les sources sources de de la la variation variation La mutation La recombinaison La migration La La recombinaison recombinaison • La recombinaison génère de la variation génétique en produisant différentes combinaisons d'allèles appartenant à des locus différents – locus sur des chromosomes ≠ : effet de la ségrégation Mendélienne – locus sur le même chromosome: effet du crossing-over Exemple: augmentation de la vitesse d'évolution chez les organismes à reproduction sexuée par rapport aux organismes à reproduction asexuée → production rapide de génotypes multilocus favorables • La recombinaison génère aussi de nouveaux allèles par recombinaison intragénique La La recombinaison recombinaison • Exemple: augmentation de la vitesse d'évolution chez les organismes à (tiré de Maynard Smith 1998) reproduction sexuée par rapport aux organismes à reproduction asexuée → production rapide de génotypes multilocus favorables Evolution de mutations favorables aux locus A, B et C dans 1 pop. Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: les les sources sources de de la la variation variation La mutation La recombinaison La migration La La migration migration • Migration: – sens strict: mouvement des organismes entre populations – sens large: mouvement des gènes entre populations (flux de gène) • animaux: mouvement des individus, des gamètes en milieu aquatique • plantes: mouvement des graines et du pollen La La migration migration • Modèle de migration: Modèle "continent–île" – Une grande population dont la composition génétique ne change pas – Une population plus petite qui reçoit des migrants à chaque génération en proportion m = taux de migration, qui viennent y remplacer une fraction m des gènes de la population – Un locus, 2 allèles A et a, en fréquences p et q sur le continent, et pi et qi sur l'île La La migration migration • Effet de la migration dans un modèle "continent-île": – Evolution de fréquence d'un allèle A, de fréquence pi dans la population de l'île – Au temps t, la fréquence de A = pit – Probabilité [1 copie de gène tirée dans la pop. au temps t → allèle A]: • copie de gène résidente: (1-m) pit-1 • copie de gène immigrante: mp pit = (1 − m) pit −1 + mp et Δpm = m( p − pit −1 ) • Le changement génétique dépend de l'intensité de la migration et de l'écart entre les fréquences alléliques • si pi0 = fréquence initiale de l'allèle a dans la population de l'île: pit = p + (1 − m)t ( pi 0 − p ) • limt→ ∞ pit : pit = p Ö convergence fréq. alléliques La La migration migration • Effet de la migration dans un modèle "continent-île": – Evolution de fréquence d'un allèle A, de fréquence pi dans la population de l'île: t pit = p + (1 − m) ( pi 0 − p ) (tiré de Hartl, 1994) – Exemple: 5 populations de fréq. allélique initiales: 1; 0.75; 0.5; 0.25; 0 avec p = 0.5 et m = 0.10 La La migration migration • Combien de temps? ( pt − p0 ) = (1 − m) t ( pi − p0 ) Pour diminuer l’écart de fréquence de A1 de moitié il faut Log (2) 0.7 générations t=− ≈ Log (1 − m) m soit environ 70 générations pour m = 10-2, La La migration migration • Modèle de migration: Modèle "en île" (ou "en archipel") – n populations de taille N chacune (taille de pop. totale = n x N) – migration aléatoire entre toutes les populations Ö composition génétique des immigrants (entrant) dans 1 pop. = composition génétique moyenne dans l'archipel (population totale) – proportion d'individus immigrant dans 1 population par génération = m = taux de migration (nombre d'immigrants dans 1 pop.= N x m) N m/2 N m/2 N La La migration migration • Effet de la migration dans un modèle "en archipel": – N très grand Ö dérive génétique dans les populations négligeable – Pour une population donnée, à la génération t, pt = (1 − m) pt −1 + mp où p est la fréquence moyenne de A sur l'ensemble de l'archipel pit = p + (1 − m) t ( pi 0 − p ) • Homogénéisation progressive des fréquences alléliques des populations de l'archipel La La migration migration • Effet de la migration dans un modèle en archipel: Exemple: populations humaines au Soudan Matrice de migration (estimations de m) entre les 3 populations La plupart des individus ne quittent pas leur population d'origine (98%) (tiré de Hedrick, 2000) La La migration migration • Effet de la migration dans un modèle en île: Exemple: populations humaines au Soudan (tiré de Hedrick, 2000) Evolution de la fréquence de l'allèle M (groupe sanguin MN) La La migration migration • Patrons de migration: – Nature: migration selon modèle en île strict est rarement observé – Source de migrants → souvent parmi les populations les plus géographiquement proches Ö variations géographiques des fréquences alléliques: modèle "stepping stone" (Kimura &Weiss, 1964) • Exemple: formes mélaniques des papillons de nuit – Biston betularia: faibles densités de population Ö migration sur grandes distances – Gonodontis bidentata: fortes densités de population Ö migration limitée dans l'espace Modèles Modèles de de structure structure spatiale spatiale de de populations populations A. B. C. D. Continent – îles « Island model » (Wright) Stepping-stone unidimensionnel (Kimura) Stepping-stone bidimensionnel (Kimura) La La migration migration • Patrons de migration: Fréquence des formes mélaniques Gonodontis bidentata Biston betularia (tiré de Hartl & Clark, 1997) La La migration migration • Force évolutive efficace car provoque des changements importants de fréquences alléliques • Conduit à une homogénéisation des fréquences alléliques entre les populations • Maintient la cohésion d'une espèce et s'oppose à la différenciation (et à la spéciation) • Effets contradictoire pour l'adaptation – Permet l'arrivée locale de diversité génétique – S'oppose à la mise en place d'adaptation locale Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la sélection sélection Les modes de sélection Sélection chez les organismes haploïdes Sélection chez les organismes diploïdes Equilibre mutation-sélection Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la sélection sélection Les modes de sélection Sélection chez les organismes haploïdes Sélection chez les organismes diploïdes Equilibre mutation-sélection La La sélection sélection naturelle naturelle • Formulation de la sélection naturelle par Darwin, 1859, dans "L'origine des Espèces": "Grâce à cette lutte pour la vie [et pour la reproduction], les variations, quelque faibles qu'elles soient et de quelque cause qu'elles proviennent, tendent à préserver les individus d'une espèce et se transmettent ordinairement à leur descendance, pourvu qu'elles soient utiles à ces individus dans leurs rapports infiniment complexes avec les autres êtres organisés et avec les conditions physiques de la vie. Les descendants auront, eux aussi, en vertu de ce fait, une plus grande chance de survivre, car, sur les individus d'une espèce quelconque nés périodiquement, un bien petit nombre peut survivre. J'ai donné à ce principe, en vertu duquel une variation si insignifiante qu'elle soit se conserve et se perpétue, si elle est utile, le nom de sélection naturelle, pour indiquer les rapports de cette sélection avec celle que l'homme peut accomplir." La La sélection sélection naturelle naturelle • Formulation moderne de la sélection naturelle: – Dans chaque espèce, plus de descendants sont produits que ce qui pourra survivre et se reproduire – Les individus diffèrent par leur capacité à survivre et à se reproduire, en partie en raison de leurs différences phénotypiques et en relation avec leurs caractéristiques génotypiques (la relation entre les deux pouvant être complexe) – A chaque génération, les phénotypes et donc les génotypes favorisant la survie et l'accès à la reproduction dans l'environnement actuel sont sur-représentés à l'âge de reproduction, et contribuent de façon disproportionnée à la descendance de la génération suivante La La sélection sélection • Sélection naturelle = force évolutive Ö changement des fréquences alléliques – augmentation en fréquence des allèles qui améliorent la survie et la reproduction Ö conduit à une meilleure adaptation (locale et temporaire) des organismes à leur environnement (force principale de l'évolution selon la théorie néo Darwinienne) – différentes populations d'une espèce: • environnements très différents Ö différenciation génétique des populations liée à différentes adaptations (sélection divergente), pouvant mener à la spéciation • environnements similaires Ö effet homogénéisant de sélection s'opposant à la dérive génétique (sélection stabilisatrice) Remarque: les conditions de l'environnement varient dans le temps (changements climatiques, anthropiques, compétiteurs, pathogènes,…): relativité de l'adaptation et de la notion de progrès évolutif! La La sélection sélection • Quantification de l'effet de la sélection : – effet sur la survie: viabilités différentielles • viabilité = probabilité qu'un individu survive depuis la fécondation jusqu'à l'âge reproducteur – effet sur la capacité reproductive: fertilités différentielles • fertilité = espérance du nombre de descendants d'un individu – Valeur sélective d'un génotype: valeur absolue du produit de sa viabilité par sa fertilité (ex. Valeur sélective de AA = WAA= 1.5; Waa = 1.0): Darwinian fitness – Valeur sélective relative d'un génotype: viabilité x fertilité = valeur sélective relative par rapport à celle d'un génotype choisi comme référence (ex. wAA = 1.0; waa = 1.00/1.50=0.67) Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la sélection sélection Les modes de sélection naturelle Sélection chez les organismes haploïdes Sélection chez les organismes diploïdes Equilibre mutation-sélection Sélection Sélection chez chez les les organismes organismes haploïdes haploïdes • Modèle: – espèce bactérienne haploïde à reproduction asexuée – un locus à deux allèles, A et a – Ex: résistance à un antibiotique Génotype Génération t-1 A a Fréquence avant sélection: pt-1 qt-1 Valeur sélective relative: w1 w2 Après sélection: pt-1w1 qt-1w2 Génération t: pt −1w1 qt −1w2 = = p q Normalisation t t valeur sélective moyenne dans la population pt −1w1 + qt −1w2 pt −1w1 + qt −1w2 Sélection Sélection chez chez les les organismes organismes haploïdes haploïdes • Changement des fréquences alléliques: – fréquence de A à génération t : (p' ou pt) p w p ' = pt = t −1 1 où w = pt −1w1 + qt −1w2 w – variation de p entre génération t et génération t-1: pression de sélection Δps = p'-p = pt - pt-1 • pq(w1 − w2 ) Δps = w Limite du processus: quel est l'équilibre? Ù Δps = 0 Solutions: – triviales: p=0, q=0 ou w1 = w2 (neutralité) – selon le signe de Δps: • Si w1 > w2, Δps>0 et l'allèle A envahira la population • Si w1 < w2, Δps<0 et l'allèle A disparaîtra de la population Sélection Sélection chez chez les les organismes organismes haploïdes haploïdes En résumé, la pression de sélection chez les organismes haploïdes est une pression évolutive très puissante: 1. Elle peut modifier très rapidement la composition génétique d’une population 2. Un allèle létal sera par exemple éliminé en une seule génération 3. Un allèle avantageux (résistance aux antibiotiques chez une bactérie) sera très rapidement fixé 4. C’est une pression évolutive localement uniformisante: Pas de polymorphisme attendu localement à l’équilibre. Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la sélection sélection Les modes de sélection naturelle Sélection chez les organismes haploïdes Sélection chez les organismes diploïdes Equilibre mutation-sélection Sélection Sélection chez chez les les organismes organismes diploïdes diploïdes • Modèle: – modèle de Hardy-Weinberg avec panmixie pour un locus diallélique – sélection agit via les phénotypes sur les 3 génotypes produits – générations discrètes (non chevauchantes) Génération t−1 Fréquence avant sélection: Valeur sélective relative: Après sélection: Normalisation Génération t: Fréquence allélique valeur sélective moyenne dans population Sélection Sélection chez chez les les organismes organismes diploïdes diploïdes • Changement des fréquences alléliques: – fréquence de A et de a à la génération t : (p' ou pt, q') pt2−1w11 + pt −1qt −1w12 pt −1qt −1w12 + qt2−1w22 , q' = p ' = pt = w w – variation de p entre génération t et génération t-1: Δps = p'-p = pt - pt-1 Δps = pq[ p(w11 − w12 ) + q(w12 − w22 )] pq dw (Wright, 1945) = w 2 w dp Δqs = −Δps Sélection Sélection chez chez les les organismes organismes diploïdes diploïdes Devenir des fréquences alléliques: il va dépendre du signe de Δps: • Si Δps est positif, la fréquence de l'allèle A augmente (et celle de a diminue) • Si Δps est nul on se trouve à un équilibre • Si Δps est négatif, la fréquence de A diminue Ö Il faut analyser la variation de Δps pour les différents types de relations d'ordre entre les valeurs sélectives Sélection Sélection chez chez les les organismes organismes diploïdes diploïdes Les quatre différents types de sélection: Génotypes AA Aa aa 1. w11 ≥ w12 ≥ w22 : sélection directionnelle en faveur de A 2. w11 ≤ w12 ≤ w22: sélection directionnelle en faveur de a 3. w11 < w12 > w22 : sélection en faveur de l'hétérozygote = superdominance 4. w11 > w12 < w22 : sélection contre l'hétérozygote = sous dominance (non traité) Sélection Sélection directionnelle: directionnelle: exemple exemple de de mutants mutants chez chez la la Drosophile Drosophile Phénotype normal Phénotype curly Phénotype vestigial La La sélection sélection directionnelle directionnelle • Exemple: sélection directionnelle négative Æ mutation "Curly" chez la Drosophile (ailes recourbées) – allèle "Curly" (Cy) dominant sur l'allèle sauvage (+) pour le phénotype des ailes, codominant pour la viabilité • homozygotes Cy/Cy sont non viables Ö w22 = 0 • valeur sélective relative des hétérozygotes Ö w12 = 0.5 • – fréquence initiale des génotypes hétéroz. 1/3 [+], 2/3 [Cy], pas d'homozygotes "Curly" du fait de la létalité Changement des fréquences alléliques: – fréquence de Cy à génération t-1 = q = ½ x fréq.(Cy/+) = 0.333 – prédiction à la génération t: pqw12 + q 2 w22 0.667 × 0.333 × 0.5 + 0.3332 × 0 q' = 2 = 2 p w11 + 2 pqw12 + q w22 0.667 2 × 1 + 2 × 0.667 × 0.333 × 0.5 + 0.3332 × 0 – Ö q' = 0.167 Ö fréq.(Cy/+) à gén. t = 2 x q' = 0.333 La La sélection sélection directionnelle directionnelle • Exemple: mutation "Curly" chez la Drosophile (ailes recourbées) Élimination rapide de la mutation délétère par sélection directionnelle en faveur de l'allèle sauvage Sélection purificatrice La La sélection sélection directionnelle directionnelle • Autre paramétrisation de la dominance et de l'effet sélectif d'un l'allèle: génotypes – valeurs sélectives – cas général AA Aa aa w11 1 w12 1-hs w22 1-s 1 1 1 1 1-s/2 1-s 1-s 1-s 1-s h=coefficient de dominance de l'allèle récessif a s=coefficient de sélection de l'allèle a (0≤s ≤ 1) – L'allèle défavorable a est récessif: h=0 – L'allèle défavorable a est co-dominant: h = 0.5 – L'allèle défavorable a est dominant: h = 1.0 La La sélection sélection directionnelle directionnelle • La fréquence des allèles à la génération suivante s'écrira alors: p 2 w11 + pqw12 p 2 + pq(1 − hs ) p (1 − qhs ) p' = = = 2 w (1 − 2 pqhs − q s ) (1 − 2 pqhs − q 2 s ) • La pression de sélection, Δps, pourra donc aussi s'écrire: Δps = pq[ p(w11 − w12 ) + q(w12 − w22 )] pqs[ ph + q(1 − h)] = w (1 − 2 pqhs − q 2 s ) • Le changement des fréquences alléliques dépendra des propriétés de Δps, et en particulier de: p(w11 − w12 ) + q(w12 − w22 ) ou bien de ph + q (1 − h) Sélection Sélection directionnelle directionnelle • Sélection directionnelle positive: effet de la dominance de l'allèle favorable: Δps est toujours positif wAA = 1; waa = 1 - 0.05 = 0.95 (tiré de Hartl, 1994) (co-dominance) •Si les 2 allèles sont co-dominants, l'allèle favorable se répand rapidement et se fixe •Si l'allèle favorable est dominant, il se répand plus vite, mais sa fixation complète est lente •Si l'allèle favorable est récessif, sa fréquence évolue au départ très lentement, mais sa fixation est ensuite très rapide La La sélection sélection directionnelle directionnelle • Effet de l'intensité de la sélection: AA Aa aa – L'allèle favorable A est dominant / a: 1 1 1-s (L'allèle récessif est donc défavorable, et masqué chez les hétérozygotes, h = 0) p 2 + pq(1 − hs ) p p' = = (1 − 2 pqhs − q 2 s ) (1 − q 2 s ) On voit clairement que p' est toujours supérieur à p Ö si sÊ Ö p' ÊÊ, car il est sélectionné positivement chez les homozygotes et les hétérozygotes La La sélection sélection directionnelle directionnelle fréquence de l’allèle avantageux • Effet de l'intensité de la sélection: s = 0.1 1 s = 0.05 0.1 0.01 0 s = 0.01 50 100 150 200 générations Ö Evolution lente si la pression de sélection est faible (sÌ) La La sélection sélection directionnelle directionnelle • Cas des maladies génétiques récessives – Ex: mucoviscidose: dominance de l'allèle m est nulle: h=0, l'allèle m est létal: s=1 • Génotypes – valeurs sélectives p 2 + pq pq p' = 2 , q' = 2 p + 2 pq p + 2 pq q 1 p' = , q' = 1+ q 1+ q q2 Δqs = − ≈ −q 2 1+ q MM Mm mm w11 1 w12 1 w22 0 La fréquence de l'allèle m diminue très lentement, en fonction du carré de la fréquence de l'allèle, et donc d'autant plus lentement que q est petit: élimination totale quasi impossible Ex: pour q=2.10-2, Δqs≈-4.10-4 La La sélection sélection directionnelle directionnelle • Fréquence de l'allèle après g générations q q' = 1+ q q0 qg = 1 + gq0 • Pour diminuer la fréquence de moitié , il faut un nombre de générations égal à 1 1 1 g= − , soit pour q g = q0 / 2, g = q g q0 q0 • Ex: pour que la fréquence de l'allèle m passe de 0.02 à 0.01, il faut 50 générations, soit environ 1 000 ans chez l'homme! Ensuite pour passer de 0.01 à 0.005, il faudra 100 générations soit environ 2 000 ans! La La sélection sélection directionnelle directionnelle En résumé, la sélection directionnelle chez les organismes diploïdes est une pression évolutive très efficace: • Elle provoque des changements importants de fréquences alléliques • Elle conduit à terme à la fixation des allèles avantageux et à la disparition des allèles défavorables: pas de polymorphisme attendu à l’équilibre • Elle est très efficace face à des allèles codominants • Mais: – Les allèles récessifs sont très lentement, voire jamais, éliminés – Réciproquement, un allèle dominant avantageux mettra de très nombreuses générations pour être fixé, en réalité jamais totalement Avantage Avantage des des hétérozygotes: hétérozygotes: superdominance superdominance • Sélection en faveur des hétérozygotes ou superdominance: génotypes – valeurs sélectives – superdominance AA Aa aa w11 1−s w12 1 w22 1−t pq[ p(w11 − w12 ) + q(w12 − w22 )] pq[ p((1 − s ) − 1) + q(1 − (1 − t ) )] = Δps = 2 2 p w11 + 2 pqw12 + q w22 p 2 (1 − s ) + 2 pq + q 2 (1 − t ) t s Δps = 0 ⇒ pˆ = , qˆ = s+t s+t Un équilibre polymorphe est possible! Avantage Avantage des des hétérozygotes: hétérozygotes: superdominance superdominance • Sélection en faveur des hétérozygotes ou superdominance: génotypes – superdominance – Exemple: • s = 0.1 • t = 0.2 t pˆ = = 0.667 s+t Equilibre stable car indépendant du point de départ AA Aa aa 1−s 1 1−t Avantage Avantage des des hétérozygotes: hétérozygotes: superdominance superdominance • Sélection en faveur des hétérozygotes ou superdominance: – Exemple: Anémie à cellules falciformes Répartition des fréquences de l'allèle S Variant génétique de la chaîne β hémoglobine à expression récessive (allèle mutant S): individu SS individu AA ou AS >0.14 <0.02 Avantage Avantage des des hétérozygotes: hétérozygotes: superdominance superdominance • Sélection en faveur des hétérozygotes ou superdominance: – Exemple: Anémie à cellules falciformes – Les hétérozygotes sont plus résistants face au parasite Plasmodium falciparum, agent du paludisme (ou malaria), dans les régions où sévit la maladie – Leur valeur sélective est donc la plus élevée – Dans les régions sans Plasmodium, l’anémie falciforme est une maladie récessive fortement délétère – La fréquence de l’allèle S y est très faibles (qqs pour mille) Avantage Avantage des des hétérozygotes: hétérozygotes: superdominance superdominance • Sélection en faveur des hétérozygotes ou superdominance: – Exemple: Anémie à cellules falciformes génotypes superdominance AA AS SS 1−s 1 1−t – Dans régions d'endémisme de la malaria: 0.9 1 0.2 (s = 0.1et t = 0.8) – Fréquence de allèle S attendue à l'équilibre: s qˆ = = 0.11 s+t Ö l'allèle quasi-létal S est maintenu à une fréquence ≈10% en raison de la sélection superdominante en présence de malaria Avantage Avantage des des hétérozygotes: hétérozygotes: superdominance superdominance Cas de la mucoviscidose: • La fréquence de l'allèle m est actuellement d'environ 2% en Europe: pourquoi une fréquence si « élevée »? • Hypothèse: protection des hétérozygotes durant les grandes épidémies de choléra • Valeur sélective estimée des homozygotes normaux: q 0.02 s= t= × 1 ≈ 0.02 1− q 0.98 wMM = 0.98, wMm = 1, wmm = 0 • Un très faible écart de valeur sélective suffit pour faire augmenter la fréquence de l'allèle létal: difficile à démontrer! Avantage Avantage des des hétérozygotes: hétérozygotes: superdominance superdominance En conclusion: • Maintien de 2 allèles en un polymorphisme stable (balancé) • Permet l'augmentation en fréquence d'allèles létaux chez les homozygotes (drépanocytose, mucoviscidose?,…) Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la sélection sélection naturelle naturelle Les modes de sélection naturelle Sélection chez les organismes haploïdes Sélection chez les organismes diploïdes Equilibre mutation-sélection Equilibre Equilibre mutation-sélection mutation-sélection • Pourquoi le maintien d'allèles délétères dans les populations? 1. Sélection superdominante (anémie à cellules falciformes): cas rare 2. Equilibre entre pression de mutation Ù sélection purificatrice • si mutations récurrentes Ö flux d'introduction constant • si allèle faiblement délétère: faible pression de sélection (s ÌÌ): • si allèle ± récessif: caché chez les hétérozygotes Ö dynamique très lente et accumulation d'allèles récessifs delétères • Conséquences évolutives: mutations délétères récessives exposées en cas de croisements consanguins, d'où la dépression de consanguinité Equilibre Equilibre mutation-sélection mutation-sélection • Modèle: 1 locus 2 allèles: A (normal) et a (mutant délétère) pq(1 − hs ) + q 2 (1 − s ) • Sans mutation: q ' = w pqs[ ph + q (1 − h)] Δqs = − (1 − 2 pqhs − q 2 s ) • Pression de mutation récurrente: A→a avec taux de mutation = u, en négligeant la mutation réverse Δqu = up Equilibre Equilibre mutation-sélection mutation-sélection • Les deux forces ont un effet opposé sur les fréquences alléliques: à l'équilibre on aura Δqs + Δqu = 0 pqs[ ph + q (1 − h)] = up 2 (1 − 2 pqhs − q s ) Equilibre Equilibre mutation-sélection mutation-sélection Cas d'un allèle délétère entièrement récessif génotypes • a entièrement récessif: h = 0 AA 1 1 Aa 1-hs 1 aa 1-s 1-s sq 2 p L' expression générale se simplifie : = up 2 (1 − q s ) Si q est petit devant p, l' expression se simplifie encore pour donner sq 2 ≈ u et qˆ ≈ u s Ex: Galactosémie, incidence 1/40 000, q = 5.10-3, s = 1, u = 2.5 10-5 Equilibre Equilibre mutation-sélection mutation-sélection • Modèle 1 locus 2 allèles: A (normal) et a (mutant délétère) génotypes cas général • a partiellement récessif: 0<h<0.5 Ö équilibre: qˆ ≈ u (hs ) Ö si hÌ Ö qequÊ AA 1 Aa 1-hs aa 1-s 1 1-hs 1-s Exemple: maladie de Huntington (dégénérescence neuro-musculaire) valeurs sélectives estimées 1 0.81 − – faible désavantage aux hétérozygotes car apparition + tardive de maladie – estimation de hs = 1-0.81 = 0.19 – incidence de la maladie (pop. Michigan): 10-4 – estimation de q = 5 x 10-5 Ö permet d'estimer taux de mutation→allèle délétère: u = q x hs = 9.5 x 10-6 (= une des méthodes pour l'estimation des taux de mutation chez l'homme) Equilibre Equilibre mutation-sélection mutation-sélection • a partiellement récessif: 0<h<0.5 qˆ = u (hs ) Dépression de consanguinité Ö accumulation d'allèles Faiblement délétères très récessifs! Equilibre Equilibre mutation-sélection mutation-sélection En conclusion: • Le fardeau génétique des populations (présence de mutation à effet défavorable) dépend de la dominance des allèles et de leur effet délétère • Les allèles récessifs modérément délétères (hs < 0.02) sont très facilement cachés dans le génome des espèces allogames à forte hérétozygotie Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la dérive dérive génétique génétique Effet de la dérive génétique sur la diversité génétique intra-population Effet de la dérive génétique sur la différenciation génétique inter-populations Temps de fixation et temps d'élimination par dérive génétique d'un allèle neutre Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la dérive dérive génétique génétique Effet de la dérive génétique sur la diversité génétique intra-population Effet de la dérive génétique sur la différenciation génétique inter-populations Temps de fixation et temps d'élimination par dérive génétique d'un allèle neutre Dérive Dérive génétique: génétique: échantillonnage échantillonnage aléatoire aléatoire des des gamètes gamètes Génération parentale Génération 0 Pool des gamètes Les fréquences alléliques dans le pool des gamètes sont identiques à celles de la génération parentale Nouvelle génération Formée par tirage au hasard d’un échantillon de 10 gamètes Fréquence allèle 0.50 0.50 1 0.60 0.60 2 0.80 Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population Fixation N = 10 Fréquence allélique 1.0 0.8 0.6 0.4 0.2 0.0 0 10 20 Génération 30 40 Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population • • • • Modèle: Un locus, 2 allèles A et a Panmixie La fluctuation des fréquences alléliques est assimilable au résultat d'un échantillonnage de 2N gamètes à chaque génération • La loi de probabilité associée est la loi binomiale B(2N, p), E[X] = p, V[X] = √pq/2N Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population • Influence de la taille de la population sur dérive génétique Fréq. alléliq. 2N = 18 Fréq. alléliq. Générations Ö Fluctuations aléatoires plus importantes si NÌ 2N = 100 Générations Dérive Dérive et et fixation fixation des des mutations mutations • Effet de la dérive génétique sur une nouvelle mutation: Fixation (tiré de Hartl & Clark, 1997) Elimination Dérive Dérive et et fixation fixation des des mutations mutations • Effet de la dérive génétique sur une nouvelle mutation: (tiré de Hartl & Clark, 1997) – La fixation ultime d'un nouvel allèle mutant correspond à l'extinction de toutes les lignées généalogiques ne portant pas initialement cet allèle mutant allèle mutant en 1 exemplaire Probabilité que ce soit la lignée généalogique de l'allèle mutant qui se fixe = 1/nbre ancêtres = 1/2N fixation de l'allèle mutant 6.1. 6.1. Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population • Dérive génétique Ö écart p/r fréquences 50/50 fréquences des génotypes (tiré de Ridley, 1993) Ö Ì hétérozygotie Ö Ì diversité génétique intra-population AA aa Aa Relation entre proportions génotypiques de Hardy-Weinberg et fréquences alléliques La diversité génétique est maximale quand p=q=0.5 fréquence de l’allèle a 6.1. 6.1. Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population ∃ 2 manières de produire un zygote homozygote: • tirage de 2 gamètes provenant de la même copie de gène – Prob. = 1/2N • tirage de 2 gamètes provenant de 2 copies de gène différentes mais ayant le même allèle – Prob. = [1-(1/2N)] x ft-1 – (f t-1= prob(2 copies gène = identiques dans pop. parentale) 6.1. 6.1. Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population Dérive génétique Ö Ì diversité génétique intra-population • Variation de l'homozygotie entre 2 générations (t-1 et t): ft = (1/2N) + [1-(1/2N)] ft-1 or Ht = 1-ft Ö 1 ⎞ ⎛ H t = ⎜1 − ⎟ H t −1 ⎝ 2N ⎠ ft 6.1. 6.1. Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population • Dérive génétique Ö Ì diversité génétique intra-population 1 ⎞ ⎛ • quantification de Ì diversité génétique : H t = ⎜1 − ⎟ H t −1 ⎝ 2N ⎠ Ö décroissance géométrique de He d'un facteur (1-1/2N) par génération Expérience chez drosophile: • réplicats de populations avec N = 16 • 19 générations avec N constant, panmixie intra-population, et pas de migration inter-population (tiré de Hartl & Clark, 1997) Mécanismes Mécanismes évolutifs: évolutifs: la la dérive dérive génétique génétique Effet de la dérive génétique sur la diversité génétique intra-population Effet de la dérive génétique sur la différenciation génétique inter-populations Temps de fixation et temps d'élimination par dérive génétique d'un allèle neutre Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la différenciation différenciation génétique génétique inter-populations inter-populations (tiré de Hartl & Clark, 1997) • Dérive génétique Ö fluctuations aléatoires des fréquences alléliques Ö évolution indépendante et divergente dans plusieurs populations "sœurs" Ö Ê différenciation inter-population Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la différenciation différenciation génétique génétique inter-populations inter-populations (tiré de Hartl & Clark, 1997) • Mise en évidence de la dérive génétique chez Drosophile: D. melanogaster: 107 populations avec N = 16 • Conditions initiales: tous ind. hétérozygotes bw75/bw • 19 générations avec N constant, panmixie intra-population, et pas de migration inter-population Ö la majorité des populations sont fixées pour bw75 ou bw après les 19 générations, les autres sont réparties sur toute la gamme de fréquences alléliques Temps Temps de de fixation fixation et et temps temps d'élimination d'élimination par par dérive dérive génétique génétique d'un d'un allèle allèle neutre neutre Fréquences alléliques • Si allèle sélectivement neutre Ö devenir est déterminé par la dérive génétique Ö dépend de N et de sa fréquence actuelle fixation d'un alllèle mutant élimination d'un alllèle mutant 0 Temps La La dérive dérive génétique génétique Temps Tempsde defixation fixationd'un d'unallèle allèlesélectionné sélectionné Fréquences alléliques • Si allèle non neutre Ö devenir est déterminé par la sélection naturelle si N est grand (sélection > dérive génétique) Ö dépend du coefficient de sélection: t fix = (2 / s ) ln(2 N ) (en générat°) fixation d'un alllèle mutant favorable 0 élimination d'un alllèle mutant favorable Temps Exemple: mammifère avec N = 106, temps moyen générat° = 2 ans • nouvelle mutation neutre: tfix = 4x106x2 = 8 millions d'années • nouvelle mutation favorable avec s = 1%: tfix = 2/0.01xln(2x106)x2 = 5800 ans Ö Evolution plus rapide sous sélection directionnelle positive! Effet Effet de de la la dérive dérive génétique génétique sur sur la la diversité diversité génétique génétique intra-population intra-population • Dérive génétique: fluctuations aléatoires des fréquences alléliques résultant d'un l'échantillonnage des gènes parmi les gamètes – processus important dans les petites populations – force évolutive car Ö changement des fréquences alléliques – fixation aléatoire d'un allèle présent initialement