CigaleMag n°6
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CigaleMag n°6
sommaire 4 9 CITY GUIDE Paris à la carte Bons plans gourmands Le Salon du Chocolat en cinq pays PARIS ENQUÊTE Instituts, les hommes aussi ! CINÉ ET + SI AFFINITÉS 12 ÉVÉNEMENT La 14 ART ET CULTURE 18 19 20 Fondation Brigitte Bardot a vingt ans À lire et à voir Bons plans théâtre Le Théâtre du Gymnase RESTOS -30 Lunch et shopping SECRETS DE VIGNE Beaujolais, nous voilà ! PARIS NOCTURNE François Marcantoni CITY ZEN Aquagym 22 SPORT 23 ABONNEMENT 24 L'INVITÉ DE TONY GOMEZ 26 LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT 28 Anne et les 5 sens IN AND OUT par Tony Gomez NOUVELLES TECHNOLOGIES par Fabrice Collaro À CONTRE-TENDANCE Des abeilles sur le toit de l'Opéra 30 31 Edito PARIS PLAISIR François-Xavier Demaison Hélène de Fougerolles SECRETS DE TENDANCE CIRCULEZ ! L'autre XIIIe 33 ESCAPADE 41 S'ÉCHAPPER EN FAMILLE 42 PARIS-AILLEURS Guinguettes sur la Marne La Flandre en deux peintres CIGALE ET MOI La recette de Cuisine TV BOULANGER Olivier Gestin 46 SECRETS DE CUISINE 47 HISTOIRE DE 48 SECRETS DE CHEFS Le gâteau de la Toussaint face à Halloween Frédéric Lalos PLAISIRS D'AUTOMNE C igale refuse la morosité de l’automne. Cette saison n’est pas seulement la période de la Toussaint, mais aussi celle où les feuilles (d’impôts) se ramassent à la pelle et où la pluie vous tombe dessus. Alors, n’hésitez pas à vous mettre aux abris, dans une atmosphère ouatée comme un hammam ou un SPA. Il n’existe pas de meilleur endroit pour se ressourcer et se changer les idées par une journée maussade. L’occasion aussi pour les femmes, comme pour les hommes, de prolonger l’été en préparant l’hiver. Des mains expertes vous bichonneront et vous feront oublier, l’espace de quelques heures, spleen et soucis. Ragaillardis, vous pourrez ensuite faire un tour au salon du chocolat, humer les fragrances du cacao, excellent anti-dépresseur. Ceux épris d’exotisme et de charme s’aventureront dans le XIIIe arrondissement de Paris. Ceux qui préfèrent concilier culture et tourisme pourront être tentés par une escapade en Flandre. Le Thalys vous met en moins de deux heures à Bruxelles et guère plus à Ostende où des tableaux de James Ensor sont exposés. Enfin, les inconditionnels de la nuit pourront s’amuser à Pigalle sur les traces du roi de la pègre, Marcantoni. Et puis, Cigale fait son mea-culpa. Dans notre numéro précédent, une phrase malencontreuse a attribué à Dalida, une dispute mémorable entre elle et Brassens. Or, c’était entre Bruno Coquatrix et le compositeur de l’Auvergnat. On se devait de rectifier et en profiter pour renouveler notre hommage à ceux qui ont quitté l’Olympia pour l’Olympe. Françoise Lemoine fl[email protected] Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique, nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ? Écrivez-nous à : [email protected] Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : fl[email protected] – Rédacteur en chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected] – Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Dousson, Fabrice Collaro, Arsène Corvec, Éric Fosse, Tony Gomez, Anne Loustau, Annabelle Milot, Jean-Guy Muriel Publicité : Infrarouge, Hubert Chambon : [email protected], Nicolas Imbert : [email protected] - Tél. 01 55 90 95 51 – Directeur de la publication : Jildas Mahé : [email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France. En couverture : photo de Nicolas Schiffmacher. PARIS PLAISIR S B O N S P LA N Paris 0 MAQUILLAGE À L’ŒIL Trois conditions sont requises pour se faire maquiller gratuitement : être libre quelques heures dans la journée, se présenter sans rendez-vous à 13h30 à l’atelier de maquillage du 19, rue Pierre Levée et s’en remettre aux élèves cornaqués par des pros sourcilleux. En prime, l’on vous tire le portrait dont deux exemplaires vous sont remis. 19, rue Pierre Levée - Paris XIe M° République - Tél : 01 48 05 16 40 40 TIRAGES PHOTO OFFERTS ! CIGALE vous offre vos 40 premiers tirages photo format 10x13 cm. Pour bénéficier de l’offre, connectez-vous sur www.mesvacancesenphoto.com, le site spécialiste de vos photos de vacances. Télécharger vos photos numériques sur le site dans la partie « commandez vos tirages », passez votre commande en format 10x13 et au moment de valider saisissez votre code avantage dédié aux lecteurs : EB227. Vous recevrez vos photos quelques jours plus tard, directement chez vous. Testez mesvacancesenphoto.com et découvrez le 1er site de développement de photo de vacances. Profitez de la meilleure qualité de photo grâce à la qualité certifiée Laboratoire Fujifilm (leader français des travaux photo), du meilleur prix tout au long de l’année, et d’un choix exceptionnel de formats et de produits. 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Ce tournoi majeur au côté de celui de Londres, Melbourne et New York, verra s’affronter les plus grands joueurs mondiaux. Parmi eux, le maître incontesté de la discipline : L’Australien Robert Fahey, 8 fois Champion du monde, détenteur de 27 tournois du Grand Chelem dont 7 Open de France. L’expérience du maître devra faire face cette année à l’endurance et la force du Jeune Steve Virgona son challenger. • Club du Jeu de Paume et Squash de Paris 29 octobre au 5 novembre 2006, 74 ter, rue Lauriston - XVIe Tél : 01 47 27 46 86 Entrée libre pour l’ensemble du tournoi se di st ra ire 4 Premières séances Donner aux enfants le goût du cinéma est le but de la Mission cinéma de la Mairie de Paris. Après avoir attiré plus de 5 000 spectateurs en 2005 pour sa première édition, Mon premier festival se déroulera cette année du 25 au 31 octobre, dans sept salles de cinéma Art et Essai. Au programme : une dizaine de films en avant-première, autant de ciné-concerts avec notamment Nosferatu de Murnau et Le pirate noir d’Alan Parker ainsi qu’un coup de cœur à Cary Grant. Enfin, des personnalités du cinéma viendront à la rencontre des enfants. • www.monpremierfestival.org se cu lti ve r 0 Frimousses au Palais de Tokyo Pour la quatrième année consécutive, l’UNICEF lance l’opération « Frimousses de Créateurs », dont la marraine et ambassadrice est Laetitia Halliday. À cette occasion quatre-vingts créateurs et VIP ont mis leur talent et imagination au service des enfants en réalisant de superbes poupées griffées, uniques et originales. Les 11 et 12 novembre la collection sera exposée au grand public au Palais de Tokyo. Ensuite, elle sera vendue aux enchères, le 16 novembre, à Drouot Montaigne. • Palais de Tokyo 13, avenue du Président Wilson - XVIe • Drouot Montaigne 15, avenue Montaigne - VIIIe Faites-nous part de vos bons plans, adresses, coups de cœur… écrivez-nous à [email protected] PARIS PLAISIR Bons plans GOURMANDS hi st oi re © D.R. 5 vi n 45 La cuvée Michou « Issu d’une vendange parfaitement saine parvenue à maturité grâce à une météo clémente, le vin de cette cuvée se présente dans une robe aux reflets grenat et cyclamen profonds. L’attaque en bouche confirme les notes florales et fruitées à la fois fraîches et charnues qui ponctuent ce très beau millésime. » Francis Gourdin, Œnologue et Conseil des vignes de la Mairie de Paris pourrait parler ainsi des heures de la Cuvée 2005 de « clos Montmartre » qui met Michou à l’honneur. Le plus célèbre « cabaretier » de Paris est touché par cette marque d’estime qui vient de la butte la plus chère à son cœur « Montmartre ». Et c’est vrai que de l’estime, il en mérite Michou. Un des derniers « people » à ne jamais refuser de prendre la pause au côté d’un montmartrois de passage, un des derniers « Monsieur » à ne jamais manquer son rendez-vous avec un public fidèle, fut-il composé chaque dernier dimanche du mois de pensionnaires de la maison de retraite voisine. Le conseil « dégustation » de Francis Gourdin : « servi de préférence à l’apéritif, accompagné de petites cochonnailles, ce vin pourra aussi arroser dignement des farandoles de légumes, volailles et viandes rouges grillées au barbecue ». Pour le déguster, une seule adresse : • Commanderie du Clos Montmartre 9 bis, rue Norvins - XVIIIe - www.commanderiemont.com su cr é 5 Fontaine au chocolat Tout l’hiver, Cacao et Chocolat propose aux promeneurs une fondue au chocolat aux fruits frais. Cette douce incongruité de chaud et de froid est à savourer sans complexe après une ballade initiatique de l’île Saint-Louis à deux pas des quais de Seine. Déguster le chocolat autrement, mélanger les genres et les saveurs (comme les célèbres ganaches aux piments), essayer d’attraper le petit melon au fond de la barquette en attendant un gage hypothétique ou réel selon l’humeur, sélectionner pommes, raisins, kiwis, fraises, cerises et melons devrait satisfaire notre besoin permanent de découverte. • Boutiques Cacao et Chocolat 63, rue St Louis en L’île - IVe de 10 H 30 à 19 H 30 tous les jours Les pastoyeurs sont de retour Grâce au travail de plusieurs passionnés, il n’y aura plus seulement les médiévalistes qui sauront que le « Pastoyeur », au moyen âge, était un artisan qui mettait en pâtes des produits salés ou sucrés. En effet, « l’atelier des Pastoyeurs » réunissant des pâtissiers parisiens chevronnés a relevé le défi de lui redonner jour. Pour sa semaine « Coup de Cœur » qui se déroulera du 23 au 29 octobre cette association a sélectionné la Tartelette Pomme Citron Rhubarbe parmi un choix de sept recettes de tartes aux pommes que vous retrouverez chez votre artisan Pastoyeur tout au long de l’opération. Un peu plus tard, les Pastoyeurs reprendront le combat à l’occasion de la fête des rois. Pour celle-ci les Pastoyeurs ont élaboré, après recherches à la grande bibliothèque, un gâteau en pâte d'origine médiévale appelé la "Mieule des pastoyeurs". À découvrir début 2007. • L'adresse de votre artisan Pastoyeur le plus proche de chez vous vous sera communiquée en appelant le 01 45 39 32 52 (demander Patrick ou Jean Paul) lit té ra tu re 55 Des livres et des assiettes Quand l’écrivain Daniel Picouly reçoit… on s’en souvient. Au menu, un brunch préparé par Franck Paget, chef du Hyatt, où alternent produits de saison et buffets sucrés et salés… arrosés de champagne. Mais la vraie nourriture de ce rendez-vous dominical animé par M. Picouly reste la gourmandise de l’esprit. Chaque brunch est placé sous l’actualité littéraire de l’invité. Et là ce sont plus de deux heures d’échange dans un salon convivial et intime propice aux confidences. Invité de la première séance, Richard Bohringer a ouvert le bal. Si comme lui, les prochains invités partagent leur esprit, leur vivacité et leur générosité, aucun doute alors que ce brunch littéraire va nous apprendre à aimer les dimanches. Prochains rendez-vous : 12 novembre : Yann Queffelec, La mer album réalisé avec Philip Plisson, Éditions La Martinière, et son dernier roman Mineure 10 décembre : Patrick Rambaud, Le chat botté, Grasset. • Hôtel Hyatt Regency Paris Madeleine 24, boulevard Malesherbes - VIIIe de 12h à 14h45 - 55€ par personne (champagne compris) service voiturier offert réservation conseillée au 01 55 27 12 34 CIGALE OCTOBRE 5 PARIS PLAISIR Planète chocolat par Jildas Mahé COLAT LE SALON DU CHO Du 28 octobre au 1er novembre, le chocolat tient son Salon Porte de Versailles et devrait, cette année encore, faire rêver 100 000 amateurs. Pour vous guider dans ce dédale de cacao, Cigale vous offre un tour du monde en cinq chocolatiers sans prendre un tour de taille… Madame Setsuko © D.R. JAPON stand C68 Artisan chocolatier implanté à Tokyo depuis 1950 sous le nom de Mary Chocolate, leur production rassemble chocolats fins, marrons glacés, cookies, gâteaux glacés et autres gelées aux fruits. À l'occasion du Salon du Chocolat, les visiteurs pourront apprécier le raffinement des chocolats à l'oriental de leur nouvelle marque “Madame Setsuko”. Des créations originales parmi lesquelles la ganache fleurie ou au thé vert. Madame Setsuko participe aussi au coffret des saisons de 12 chocolats réalisés par 12 chocolatiers différents. Ils ont réalisés le chocolat du mois de mars baptisé “balade printanière” qui est fourré ganache et dont le motif représente des fleurs de cerisier. Les coffrets seront vendus en exclusivité sur la boutique du salon au prix de 15 €. Tous les bénéfices seront reversés à l’association de la Voix de l’Enfant parrainée par Carole Bouquet. © D.R. 7-1-14 Ohmori-Nishi - Ohta-Ku - 143-8508 Tokyo - Japon Tél : 00 81 3 3763 5115 - www.mary.co.jp RUSSIE Octobre Rouge stand C84 Octobre Rouge est l’un des plus anciens et des plus importants centres de production de confiseries en Russie, dont les bâtiments s’étendent sur une superficie de près de six hectares. C’est le royaume de la confiserie et du chocolat en Russie ! Tous les chocolats qu’ils réalisent sont de très grande qualité et fabriqués à la main. Octobre Rouge se présente pour la première fois en France afin de présenter sur le salon toute la gamme de ses spécialités. Bersenevckay embakment 6 - Moscou - Russie Tél : 00 7 495 230 37 49 - [email protected] 6 CIGALE OCTOBRE PARIS PLAISIR BRETAGNE SYRIE Ghraoui stand C34 © D.R. Entre chocolats… Chocolat à 80 % de cacao subtilement marié au Loukoum, aux noisettes grillées, aux cacahuètes caramélisées, au fondant, au café, à la pâte des pistaches vertes d’Alep, ou encore à l’écorce d’orange confite, le raffinement des compositions tient à l'origine non transformée de la graine aromatique des cacaoyers de la Côte d’Ivoire et du Venezuela et à la qualité des fruits parfumés, gorgés de soleil, des vergers et palmeraies de Syrie. 18, rue de Port Maria - 56170 Quiberon Tél : 02 97 50 06 83 - www.chocolatleroux.com FRANCE Jadis et Gourmande stand D46 La France sera merveilleusement représentée lors de ce salon. Alors, pour aller au plus simple et être certain de trouver de la qualité, de la création, de l’animation, de la personnalisation, le tout onctueusement recouvert d’une épaisse couche de passion, nous avons décidé de vous accompagner dans le monde de Jadis&Gourmande. Cet artisan qui possède 4 boutiques à Paris travaille ses productions avec du pur beurre de cacao et de la couverture chocolat noir à 72 % de cacao. De cette composition classique naissent alors des créations uniques : des cartes postales thématiques (bravo, merci, croque-moi…) en chocolat et… expédiables grâce à leurs boîtes spéciales, des cœurs en chocolat noir sur lesquels un message personnalisé se fait attendre, ou encore des bouteilles en volume en chocolat au lait ou noir garnies de dragées chocolatées. On pourrait continuer car la gamme de ce « producteur d’idées en chocolat » est longue. Mais ce serait vous priver des surprises qui vous attendent sur son stand… où les échantillons seront nombreux. … et délices sucrés La gamme de confiseries se compose principalement de fruits confits : amandes fraîches enroulées délicatement dans l’écorce d’orange amère, aubergines miniatures, petites poires enrobées, figues et noix vertes et pommes rosées des pentes de Bloudane. Le joyau des spécialités Ghraoui reste l’exceptionnel abricot glacé, alliant le parfum des pistaches vertes d’Alep au moelleux du célèbre abricot de Damas. Un dicton syrien dit que celui qui en goûte en garde, pour toujours, la nostalgie… www.ghraouichocolate.com © S.B. 88 boulevard de Port Royal - 75005 Paris Tél : 01 43 26 17 75 - www.jadisetgourmande.fr stand C56 Fleuron de la confiserie et de la chocolaterie haut de gamme en Orient, la Maison « Ghraoui » revient pour la troisième année à Paris, forte de son Prix spécial d'honneur de l'édition 2005. Fondée en 1805 à Damas, la maison Ghraoui ouvre, en 1996, une nouvelle unité de production du chocolat et de la confiserie de luxe dans la banlieue de Damas. Cette dynamique lui permet d’élargir une gamme riche de plus de cent variétés différentes en conservant un savoir-faire ancestral. La Maison Ghraoui est devenue très vite une référence de la chocolaterie et de la confiserie haut de gamme en Orient, sa renommée s’étend aujourd’hui à tout le Moyen-Orient et dans les principales capitales de Méditerranée. À l'occasion du Salon du chocolat 2006, abritée dans l'un des plus imposants stands du Salon, la fameuse maison damascène proposera la dégustation de toute sa gamme de douceurs, évocatrice d’évasion et d’exotisme : plus de cent gourmandises issues de l’héritage de la gastronomie syrienne et présentera des créations inédites. Classé 1 ex-aequo Meilleur Chocolatier de France au Guide des Croqueurs de Chocolat en octobre 2003, depuis 1989, Lorraine et Henri Le Roux portent fièrement leur Coq d'Or du Guide des Gourmands, décerné pour leurs admirables et célébrissimes "CBS" = caramels au beurre salé, encore inégalés malgré toutes les copies. Ils ont d’ailleurs lancé un livre "Caramel & beurre salé" – éditions du Cherche Midi – co-écrit par Henri Le Roux et Bénédict Beaugé. 12 années de fidélité au salon du chocolat avec de grands classiques tels que "Alibert" (thym et citron vert), "Szechwan" (poivre de Szechwan et nougatine), "Suzette" (praliné aux noix) et encore d’autres alliances insolites à venir découvrir : "Fraise-Poivre noir"et "Tomate-Basilic". Ils participent aussi au coffret des saisons pour la Voix de l’Enfant avec le chocolat du mois de juin, "esprit de jardin", une ganache coulée sur une pâte de fruits à la tomate avec une note de basilic. er © Ghraoui Le Roux Salon du Chocolat Paris Expo - porte de Versailles - Hall 5 Tous les jours de 10 h à 19h (nocturne le samedi 28 octobre jusqu’à 21h) M° : Porte de Versailles, Balard - Bus : PC 1, 80, 39 Tarif : adultes 12 € et enfants jusqu’à 12 ans 6€ (gratuit - de 3 ans) CIGALE OCTOBRE 7 PORTE DE VERSAILLES DU 28 OCTOBRE AU 1ER NOVEMBRE Un cadeau découverte vous sera offert sur le stand Ghraoui sur présentation de ce journal DÉCOUVREZ LES DOUCEURS DE L'ORIENT AU SALON DU CHOCOLAT 2006 Rendez-vous au stand C56 - hall 5 www.ghraouichocolate.com Maison fondée en 1805 à Damas • Prix spécial d’honneur Salon du Chocolat 2005 PARIS ENQUÊTE Instituts de beauté par Françoise Lemoine SI LES HOMMES AUS Ils se bichonnent, nos hommes. Eux aussi, soucieux de leur apparence, veulent sauver leur peau. Et, fait nouveau : ils ne rasent plus les murs pour pousser la porte d’un institut, d’un SPA ou encore d’un hammam. Pour autant ce ne sont pas tous des métrosexuels comme on les appelle maintenant, même si c'est un phénomène propre aux grandes métropoles. C ertes, le candidat affiche un profil aisé, bien éduqué. Il travaille souvent dans la publicité, le show-business, les médias. Il prend soin de son corps sans pour autant être homosexuel. En revanche, il est un brin narcissique. Dans un milieu professionnel de plus en plus compétitif, l’homme se doit surtout de rester jeune et dans le coup. Les industries cosmétologiques ont senti le filon. Plus besoin d’emprunter la crème de madame pour faire peau neuve. En 2005, la cosmétique masculine représentait 10 % du marché total français. La Fédération des industries de la parfumerie notait une augmentation de 35 % du chiffre d’affaires, ces dix dernières années. En 2001, 21 % des hommes utilisaient une crème pour le visage. Selon l’Oréal, ils seront un sur deux en 2015. En tête, le pionnier Biotherm, qui a suc- cessivement lancé plusieurs lignes anti-âge. En 2002 Clarins Men lui emboîte le pas, puis Vichy Homme avec Mag. Enfin, Lancôme ne peut être en reste et propose le 2 octobre dernier Cool et Mat, première gamme de soins masculins. Roc s’y met également mi-novembre avec une nouvelle famille de soins pour hommes. Mais bien avant eux, c’est Nickel, numéro trois en France, qui avait fait le pari, en 1996, de se CIGALE OCTOBRE 9 PARIS ENQUÊTE démarquer de l’univers féminin. La marque française ouvrait, en plus, la voie de l’humour en proposant le soin éclat Belle Gueule ou encore l’anti-rides Silicon Valley. Réservé aux hommes © Nuxe Espaces hommes, boutiques, shoppings, parfums, spécialement créés pour la gent masculine, fleurissent partout. 40 % des amateurs de thalasso seraient des hommes, tout comme 30 % de la clientèle de la chirurgie esthétique. 50 % y auraient recours pour la calvitie, 25 % pour les paupières, le restant se partageant entre les hanches, le double menton et le ventre. C’est vrai que dans ce monde de brut il n’y a pas de mal à se faire du bien. Et nous, les femmes, sommes mal placées pour leur jeter la pierre. Eux aussi ont bien le droit de se préoccuper de leur physique et de leur image. 10 CIGALE OCTOBRE Les instituts de beauté l’ont bien compris. Certains sont même réservés uniquement aux hommes. Ainsi à la Bastille, ils sont reçus dans un espace de 900 mètres carrés. « Beaucoup viennent pour l’épilation du dos, des épaules et du torse », explique un responsable. Les sportifs ne seraient donc plus les seuls à se préoccuper de leur duvet corporel. Une étude réalisée par Ipsos en janvier 2005 l’a effectivement constaté. Près d’un homme sur cinq admet s’épiler. Au Printemps Homme, Nickel a ouvert un institut qui leur est spécifiquement réservé. Quelques allées plus loin, au SPA Nuxe, ils sont un sur cinq à profiter des soins esthétiques : « Ils sont de plus en plus nombreux, constate Marina, la responsable. Mais bien moins organisés que les femmes, ils ont du mal à trouver le temps de venir. C’est dommage car c’est une clientèle intéressante. Ils sont à l’écoute, suivent les conseils et sont beaucoup moins exigeants que leur compagne. Avant c’étaient les femmes qui achetaient les produits pour eux, maintenant ils viennent eux-mêmes s’approvisionner. » Il arrive bien sûr que des petits coquins demandent des soins plus ambigus. « On leur explique gentiment que ce n’est pas le genre de la maison. Ils n’insistent pas », plaisante Marina. Sweet Homme Au nouveau hammam de Boulogne, « Les Cents Ciels », même constat. Dans ce lieu magique et raffiné ouvert le vendredi, samedi, dimanche, les hommes peuvent rester entre eux les lundis soirs et mener une vie de nabab entre les murs en tadelakt. « Les hommes d’aujourd’hui sont de plus en plus enclins à s’occuper d’eux, observe le jeune directeur Mathieu Bergon. Au début ils sont sur la réserve, mais ils se prennent vite au jeu. » Surtout PARIS ENQUÊTE quand ils goûtent au massage à quatre mains : le pied ! On comprend pourquoi il est si apprécié par la gent masculine. « Les Orientaux souhaiteraient bien des gestes plus équivoques mais on leur fait vite comprendre qu’ils se sont trompés d’adresse », poursuit Mathieu Bergon, qui insiste pour qu’on fasse la distinction entre hammam et spa. « Les clients apprécient les vertus du hammam qui, grâce aux effluves d’eucalyptus, décongestionne les bronches. Ici on vient surtout pour se relaxer après une journée stressante de travail ». Idem au Spa Nuxe 32 Montorgueuil, fréquenté par 40 % d’hommes. Les architectes, avocats, artistes qui habitent le quartier des Halles apprécient ce cadre zen et épuré qui s’étend dans un ancien chai sur 1000 mètres carrés. « Au début ils viennent accompagnés de leur femme, mais ils y prennent vite goût, confie Sandra, esthéticienne. La plupart viennent d'une à quatre fois par mois. Nous sommes complets jusque décembre ». Tout est prétexte à se faire chouchouter : manucure, pédicure, massage. Bien sûr tout cela a un coût. Très élevé, même. Il faut compter des séances de 80 à 180 €, voire plus. Mais quand on aime, on ne compte pas. Nickel Printemps Homme 64, boulevard Haussmann - IXe Tél : 01 42 82 64 75 Spa Nuxe Printemps de la Beauté 64, boulevard Haussmann - IXe Tél : 01 42 82 52 52 Les Cent Ciels 45bis, avenue Édouard Vaillant 92100 Boulogne-Billancourt Tél : 01 46 20 07 01 - www.lescentciels.fr © Nuxe Spa Nuxe 32, rue Montorgueil - Ier Tél : 01 55 80 71 40 CIGALE OCTOBRE 11 ÉVÉNEMENT …et Bardot créa la Fondation par Christian Rol ARDOT A B E T IT IG R B N IO T LA FONDA 20 ANS © Heripret Le 28 septembre dernier, Brigitte Bardot célébrait un double anniversaire : ses 72 printemps et les 20 ans de sa Fondation en faveur des animaux. Cet anniversaire de mariage d’amour entre la Belle et les Bêtes ponctue la vie d’une femme de cœur. Son meilleur rôle. A la fin du mois de septembre, Brigitte Bardot se rappelait au bon souvenir des Français qui n’ont jamais cessé de l’aduler ; à la fois pour sa beauté sans égal, ses films mythiques, sa liberté de mœurs et de ton, et pour sa croisade sans relâche en faveur des animaux maltraités, sacrifiés et torturés. Bébés phoques Ce combat commencé il y a une trentaine d’années, quand l’actrice en rupture de ban se rendait sur la banquise pour dénoncer les brutes qui, à coup de gourdins, massacraient les bébés phoques (le carnage continue mais sans camé- 12 CIGALE OCTOBRE ras), est devenu une manière de sacerdoce à laquelle des milliers de fidèles dans le monde se joignirent quand la Fondation Brigitte Bardot fut créée à Saint-Tropez en 1986. Reconnue d’utilité publique par le Conseil d’État en 1992, l’entité est aujourd’hui en mesure de recevoir des dons et des legs exonérés des droits de succession (une cinquantaine de legs de particuliers par an) et une force avec laquelle les gouvernements, français, et bien au-delà, doivent désormais compter. 600 000 donateurs répartis dans plus de 60 pays et plus de 350 délégués et inspecteurs – qui interviennent juridiquement en France – et le Dalaï Lama comme membre d’honneur, donnent une vague idée de l’ampleur de la mission commencée sous les quolibets des cyniques et perpétuée jusqu’à ce jour malgré les pièges médiatiques et politiques. Maltraitances Aujourd’hui les combats et les actions de la Fondation Brigitte Bardot sont protéiformes et toujours légitimés par la barbarie qu’autorisent tous les prétextes. L’expérimentation animale, l’extermination des singes d’Afrique et d’Asie, les maltraitances dans les zoos et les cirques, le commerce de la fourrure, les ÉVÉNEMENT animaleries, les conditions d’abattage des animaux de boucherie, les conditions de transport, les « traditions ancestrales » qui autorisent la corrida ou les « ours dansants » en Europe de l’Est etc., sont autant de raisons d’être et d’empêcher de torturer en rond. Groupe de pression autant que d’intervention, avec ses ramifications dans le monde, la Fondation s’est également fixée l’objectif de soigner et de recueillir les animaux qui échappèrent aux mains de leurs bourreaux. La Mare Auzou, dans l’Eure, a vu le jour grâce à la générosité des donateurs qui peuvent s’enorgueillir de voir ce domaine immense transformé en « refuge et maison de retraite pour animaux ». Des chats, des chiens, des chevaux, des ânes y coulent des jours heureux en toute liberté après avoir été abandonnés, maltraités ou « utilisés » par nos chers contemporains. D’autres domaines déclinés sur le même mode, mais plus exotique, existent aussi au Chili, en Afrique, en Thaïlande, en Indonésie ou en Chine. Pourquoi ? Éditions du Rocher 19,90 © N. Schiffmacher « Les Français ont le cœur dur et la tripe molle » écrivait le tempétueux Bernanos, un autre philanthrope. Pas tous heureusement ; et encore moins Brigitte Bardot, l’incarnation de la femme française dans le monde qui, les larmes aux yeux, confiait, lors de son double anniversaire au théâtre Marigny, que ce combat en faveur des animaux était ce dont elle était la plus fière. Qui a dit que la beauté et la bonté cohabitaient mal ? Bon anniversaire Madame. © Heripret Double anniversaire Fondation Brigitte Bardot 28, rue Vineuse - XVIe Tél : 01 45 05 14 60 CIGALE OCTOBRE 13 ART ET CULTURE À lire Sur le ring CHAMPIONS ! © Richard Aujard E n bons parisiens qui croisent régulièrement Richard Aujard, les rédacteurs de Cigale ne pouvaient manquer la sortie de Champions, rétrospective de plus de dix années de boxe. Une décennie parmi les plus marquantes pour le noble art que n’a pas manqué d’immortaliRichard Aujard - Éditions Marval - 39 ser tout aussi noblement le photographe et réalisateur de films Richard Aujard. Cet album riche d'inédites photos « coup de poing » est un florilège des plus grands champions des années 90, ceux qui ont marqué l’histoire au cours de combats devenus mythiques : Mike Tyson, Evander Holyfield, Christophe et Fabrice Tiozzo, Riddick Bowe, Terry Norris, Julio-César Chavez, Felix Trinidad, etc. Mais aussi ceux qui composent la grande famille de la boxe : Don King et les grands promoteurs, les entraîneurs, les soigneurs, les sparing-partners, les sans-grade… Richard Aujard, passionné, a su se faire adopter, tissant des liens amicaux avec ces grands sportifs, les suivant jusque dans les vestiaires et les salles d’entraînement. De nombreuses personnalités, toutes férues de boxe, contribuent par de courts textes à rendre hommage à ces grands champions : Éric Cantona, Mickey Rourke, Béatrice Dalle, Joey Starr, Jean-Claude Bouttier… même Jake LaMotta, figure emblématique des rings, remet les gants en préfaçant l’ouvrage. À lire À lire… et à voir Africa Trek RENCE A DERNIÈRE CONFÉ lexandre et Sonia Poussin ont entrepris de remonter l’Afrique à pieds, du cap de Bonne Espérance au lac de Tibériade. Trois ans et trois mois de marche le long de la vallée du Rift en Afrique de l’Est, pour refaire symboliquement le premier voyage du premier homme, de l’australopithèque à l’homme moderne. 14 000 kilomètres qu'ils relatent dans Africa Trek, deux tomes magiques parus en 2004, et dans un DVD en 12 épisodes paru en avril. Pour attiser encore notre soif d'aventure, ils ont entrepris une série de conférences à travers la France. Si vous voulez partager les péripéties d'Alexandre et Sonia, partis à l'aube du nouveau millénaire sans sponsor, sans autre bagage qu'un petit sac de 7 kilos, sans GPS, sans autres ressources que l'extrême générosité des Africains, précipitez-vous le vendredi 10 novembre au Club des Explorateurs à 18h15, 184, boulevard Saint-Germain (www.africatrek.com). Éditions Robert Laffont - 22 Éditions Mk2 19,82 NOS CINÉMAS DE QUARTIER Les salles obscures de la ville lumière L e plus bel écrin pour un film reste la salle où il est projeté. Destiné aux amoureux du « ciné-vrai » qui n’ont pas envie d’être taxés de poussiéreux nostalgiques pour cause de mépris des complexes aseptisés et interchangeables qui fleurissent le long des voies rapides, le livre d’Alain Potignon nous rassure en nous faisant découvrir des îlots de résistance… à deux pas de chez nous. En effet, la capitale compte encore quelques dizaines de salles de caractère toujours en activité, restées fidèles à leurs principes de programmation. Ce sont elles qui font l’incroyable richesse de l’offre cinématographique dont Paris peut s'enorgueillir, à l’heure où les grands circuits ne misent plus que sur les succès du box-office. D’autres salles encore, affectées à d’autres activités ou simplement fermées dans l’attente improbable d’une résurrection, n’ont pas tout perdu de leur décor d’origine. Cet album veut leur rendre hommage en immortalisant des atmosphères au goût de « dernière séance ». Si différents qu’ils soient les uns des autres, ces lieux constituent le patrimoine architectural du cinéma. Ils sont chargés des émotions de générations de spectateurs. Alain Potignon, Éditions Parigramme - 21 14 CIGALE OCTOBRE ART ET CULTURE À voir IBLE RÊVE BREL OU L'IMPOSS C'était au temps… À voir U n des succès du spectacle musical en 2006 , dans lequel les chansons de Brel seront tantôt chantées, tantôt dites. Trois personnages pour recréer les passions, les souffrances, les joies et les rêves d'un homme de défi, allant toujours plus loin, de l’Olympia aux plateaux de cinéma, de Don Quichotte aux Îles Marquises, bravant la mort, parcourant les mers sur son bateau et le ciel dans son avion… toujours en quête d’un impossible rêve. André Nerman incarne Brel à la perfection, et Manon Landowski apporte une touche pleine de grâce et de beauté à ce spectacle. Offre Cigale : 1 place achetée (21 ) = 1 place offerte Pour profiter de l’offre : téléphoner et réserver de la part de Cigale. Au Théâtre du Tambour Royal - 94, rue du Faubourg du Temple - XIe Réservations : 01 48 06 72 34 Du mercredi au samedi à 21h jusqu'au 31 janvier 2007. À voir Marivaux à Montmartre STANCE L LA DOUBLE INCON e très sympathique Théâtre Michel Galabru (ancien Conservatoire Maubel), situé entre Abbesses et Blanche, au pied de Montmartre, était le cadre idéal pour recevoir la pièce préférée de Marivaux La Double Inconstance. C’est à cette conclusion qu’est également parvenue la compagnie « Les Paravents » qui joue avec « respect de l’auteur et le plaisir de jouer ». À l'issue du spectacle, vous saurez si un premier amour peut résister à l’adresse subtile du pouvoir ! Offre Cigale : 12 sur présentation de ce numéro ! Les jeudis, vendredis et samedis à 20h30 et dimanches à 16h30 jusqu'au 26 novembre, avec des relâches les 11 et 12 novembre Théâtre Michel Galabru - 4, avenue de l’Armée d’Orient - XVIIIe Réservation : 01 42 64 33 89 À voir …Entre filles TAGNE CREUSER LA MON TS N AVEC LES DE Du 8 novembre 2006 au 6 janvier 2007 à 22h Du mercredi au samedi - Rés. : 01 43 27 88 61 Théâtre Le Guichet Montparnasse 15, rue du Maine - XIVe M° Gaité, Montparnasse, Edgar Quinet. Devenir mon idole UNE HÉROÏNE DE TROP Q ui n'a pas rêvé une fois dans sa vie de côtoyer son idole ? Entrez dans un univers où se mêlent humour déjanté et intrigue policière ! Être fan de Stella Frechfess, la reine du polar érotique, c'est déjà limite, mais vouloir devenir son égal peut devenir dangereux car il ne peut y en avoir qu'une, et celles qui s'y frottent y laissent forcément des plumes ! L'écriture et la mise en scène d'Antoine Schoumsky, dont c'est la deuxième pièce, nous réservent bien des surprises ! Offre Cigale : 1 place achetée = 1 place offerte Pour profiter de l’offre : téléphoner et réserver de la part de Cigale. Au Théâtre des Deux Rêves 5, passage de Thionville - XIXe Réservations : 01 42 39 89 95 Mardis et mercredis à 21h30, dimanches à 18h30 (jusqu'au 15 novembre) U ne pièce de filles, qui discutent entre femmes de leur « homme »… surtout quand elles le partagent. Julie attend un amant qui ne vient pas. Une enquêtrice sonne à sa porte. Julie accepte par dépit de répondre aux questions, de moins en moins scrupuleuses… . Le trio classique (le mari, la femme et la maîtresse) fait éclater la loi du genre grâce à des dialogues crus et émouvants. Une pièce jouée à guichets fermés l'année dernière qui a fait un tabac au Zanzibar Théâtre. Un texte brillant (Virginie Roussel), des comédiennes époustouflantes (Lauriane Escaffre, Amandine Degenne), une mise en scène efficace (Caroline Marchetti) ; c’est drôle, cru, féminin… courez-y ! Offre Cigale : 13 (à la place de 19 ) sur présentation de ce numéro ! CIGALE OCTOBRE 15 ART ET CULTURE FOCUS Le grand saut © N. Schiffmacher par Françoise Lemoine MNASE Y LE THÉÂTRE DU G Le Gymnase, reconnu pendant de longues années comme le temple de l’humour, a dû se reconvertir. Comme de nombreux théâtres, il a fallu qu’il trouve des solutions pour attirer le chaland. Dominique Couves, directeur artistique, mais aussi scénariste, a donc décidé d’élargir le répertoire et d’ouvrir deux autres petites salles. O n connaissait la superbe salle de 800 places, sorte de bonbonnière rouge et or, qui a accueilli Coluche, Thierry Le Luron, Smaïn. Depuis un an, deux petites salles, l’une de soixante-douze places, prévue pour de jeunes artistes, l’autre de cent quarante places, ouvrent leurs portes : « La programmation est éclectique. Ce sont souvent des coups de cœur », confie Dominique Couves. C’est d’ailleurs le cas avec la pièce de Pedro Almodovar Patty 16 CIGALE OCTOBRE Diphusa, qui se joue actuellement à 22h15. Une pièce déjantée avec des personnages baroques, hauts en couleur, au maquillage outrancier et bien sûr, perchés sur des talons aiguilles… Il y a là la star du porno, interprétée remarquablement par Emmanuelle Rivière et David Babadjanian dans le rôle du travesti. Les amateurs du metteur en scène espagnol seront comblés. « Aujourd’hui, il y a de plus en plus de spectacles mais de moins en moins de spectateurs, remarque le directeur artistique. Un théâtre ne peut donc plus se permettre de se spécialiser dans un domaine. Pour moi c’est une bonne chose, mais il faut trouver la perle rare qui fera recette ». C’est vrai qu’ils ne sont pas nombreux les artistes qui remplissent une salle. Une dizaine à tout casser : Jean-Marie Bigard, Dany Boon, Michel Boujenah, et étrangement l’animateur Arthur qui d’ailleurs fait son show ce mois-ci. FOCUS ART ET CULTURE Théâtre du Gymnase 38, boulevard Bonne Nouvelle - Xe Tél : 01 42 46 79 79 © N. Schiffmacher Côté pièces, pas facile non plus de faire le bon choix : « Le boulevard est de moins en moins apprécié, constate Dominique Couves. Je préfère donc donner sa chance à un auteur contemporain qui proposera une comédie. » Chaque semaine il reçoit une quinzaine de pièces. Pour retenir son attention, plusieurs critères, même s’il assure les lire toutes : « l’écriture, le rythme, le vécu dramatique. Bref que la pièce me plaise. » Si on est arrivé à un tel marasme, c’est selon le directeur artistique, lié à internet qui, en cassant les prix, a tout chamboulé : « la jauge n’est plus la même, poursuit le scénariste. Certes, cela amène du monde, mais c’est moins rentable. La production a donc moins d’argent pour acheter de la qualité. » Terrible constat… Un peu d’histoire. C’est en 1820 que le théâtre du Gymnase est construit. À cette époque, les pièces retenues prônent les vertus bourgeoises et civiques, mais le public se lasse des bons sentiments. En 1844, le directeur Délestre-Poiron, cède la place à Montigny, qui change de répertoire. Celui-ci opte pour les situations scabreuses, scandaleuses, les turpitudes froides. Des œuvres de Balzac, Emile Augier, Georges Sand, Alexandre Dumas Père et fils, retiennent son attention. En 1926, Henri Bernstein devient directeur du Gymnase, puis treize ans plus tard, il est remplacé par Madame Paul Rolle qui monte notamment, Les enfants terribles de Jean Cocteau… En 1962 c’est au tour de Marie Bell de prendre les rênes de cette salle prestigieuse. En août 1985, Jacques Bertin, déjà administrateur lui succède. C’est toujours lui qui assume la direction du théâtre. CIGALE OCTOBRE 17 RESTOS -30 Lunch & shopping Colette Pas étonnant qu’on ait l’estomac dans les talons en entrant chez Colette, puisque la mode et la cuisine se marient en ce lieu situé près du Palais Royal, Paris 1er. Entre deux essayages on peut descendre se restaurer au sous-sol. Le cadre n’est pas très intime et il faut hausser le ton pour se faire entendre, mais qu’importe quand on a un petit creux et qu’on est pressé. D’autant que la cuisine légère et souvent végétarienne est à la hauteur du service, prévenant et compétent. Malgré le rush, les garçons en tee-shirt blanc gardent le sourire. En plat, vous aurez le choix entre une délicieuse moussaka de courgettes et salade (14,50 €), ou, pour le même prix, un blanc de poulet et salade de lentilles. Pour finir vous pourrez déguster le carré au citron ou le rectangle à la framboise de chez Fauchon, mais en fonction des jours. La carte change quotidiennement. L’originalité de ce lieu est également son « Water-bar », qui propose pas moins de quatre-vingts eaux… Café Flamant Quand on sort la panse pleine de chez Flamant, difficile d’en partir les mains vides. Dans cette boutique de déco, située place Furstemberg, on peut acheter aussi bien des meubles, de la vaisselle, des photophores, des petites cuillères, que des fleurs et de la peinture. On se croirait presqu'à la maison. Toutes les pièces y sont reconstituées : la cuisine avec sa rutilante cuisinière chromée, la salle à manger et le sa- 213, rue du Faubourg Saint-Honoré Ier - Tél : 01 55 35 33 90 Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h n’oublie pas les végétariens et les appétits d’oiseau sujets au régime (les cabines d’essayage ne sont qu’à quelques mètres de la corbeille de pain)… En journée, la brasserie se métamorphose en salon de thé, cosy et feutré. 64, boulevard Haussmann IXe - Tél : 01 42 82 50 00 www.printemps.com lon dans les tons taupes ou chocolat, la chambre d’enfant, etc. C’est dans cette ambiance cosy et conviviale que, accoudés à des tables en pierre bleue de Belgique, vous apprécierez ces belles salades copieuses, notamment aux trois saumons (18€) ou encore les tartines gratinées à la figue (15€). D’autres préféreront commencer par un potage maison (carottes coriandre ou crème d’avocat) et continuer par une souris d’agneau, ballotin de haricots verts et gratin dauphinois (18€). Pour terminer, un grand choix de pâtisseries de notre ami Gérard Mulot (8€). Sans prétention mais d’excellente qualité. 8 rue de Furstemberg - Ve Tél : 01 56 81 12 40 Ouvert jusqu’à 17h © Flamant 18 CIGALE OCTOBRE D’abord il y a la coupole géante qui plane au-dessus des conversations et des assiettes comme une voûte céleste et prodigue une délicieuse confusion des esprits. Sommesnous dans un palais viennois ou dans une brasserie « européenne » perchée au sommet d’un gratte-ciel américain ? Non, vous êtes bien au 6e étage du Printemps de la Mode où le designer Didier Gomez a été prié d’actualiser la décoration du restaurant le plus « shopping » du moment. Au sol et aux murs, l’effet « hall de gare futuriste » de la nouvelle déco vous incitera à commander le menu fort complet et varié à 25 €. Les meilleurs produits (bulots, huîtres d’Oléron, aile de raie poêlée) s’affichent à la carte qui © Printemps Haussmann © Colette Printemps Haussmann SECRETS DE VIGNES Beaujolais , nous voilà ! par Jean-Guy Muriel Cela commence comme un conte de Noël LEÇON N°6 pour s’achever en « promo » ordinaire…. U ne antique coutume voulait en effet que l’on fêtât Noël et l’An nouveau avec le vin du même nom. En 1935, la réglementation « débloquait » les vins nouveaux le 15 décembre seulement. La profession, plus prosaïque, réclama de précéder l’Avent. Aussi, laïcité et commerce obligent, la date fut en 1951 avancée au 15 novembre. Le « Beaujolais nouveau » prend alors son indépendance profane. Oublié, l’édit du Duc de Bourgogne qui maudit en 1395 le « très mauvais et déloyal plant de gamay, moult nuisible à créature humaine. » La convivialité et ses arômes intéressés balaient la tradition voulant qu’un bon vin « fît ses Pâques en cave ». La mode frappe d’abord Lyon, « arrosée par trois fleuves, le Rhône, la Saône et le Beaujolais ». Elle gagne Paris dans les années 70 pour aborder Quai de Bercy, portée par des parlementaires émérites et une campagne de promotion magistralement orchestrée par l’Interprofession. Edgar Faure s’en mêle, oublieux au passage des vins de son Jura électoral, pourtant très supérieurs. Mais c’est Frédéric Dard qui parachève le triomphe du nectar : Bérurier ne sort plus sans son Juliénas. La vogue submerge ensuite le monde entier. Même les Japonais s’y mettent, grâce aux 747, étoiles modernes portant la bonne bouteille, ce nouvel évangile des buveurs. Des saints surgissent, tel Georges Duboeuf, et Villefranche sur Saône dispute à Beaujeu le rôle de capitale de la nouvelle Rome. La foi déplaçant les tonneaux, des hérésies surgissent. Les Côtes-du-rhône et autres Touraine entendent séduire les adeptes du vin nouveau : du côté de Tours, Henry Marionnet commence une épopée qui mènera au sommet ses gamay de vallée. C’est au point qu’un tiers des Beaujolais (plus de 500 000 hl) se vinifie en « primeur ». La magie opère encore, malgré la désaffection qui frappe l’appellation depuis quelques années déjà. Car le tsunami a dilué la qualité, et l’on moque encore l’arôme de « banane » qui masquait – bien mal – les émanations d’acétate d’isoamyle, conséquence pénible d’une fermentation malolactique mal conduite. On est loin de la « horde sauvage de fleurs et de petits fruits », célébrée par le lyrisme de Jules Chauvet. Clochemerle, faut-il le rappeler, est en Beaujolais. Alors faut-il encore boire du Beaujolais nouveau ? Oui, si l’on accepte le dogme qui affirme : l’essentiel est de savoir avec qui l’on boit, avant de juger ce que l’on boit. Le « Beaujolais nouveau » reste symbole de joie populaire et franchouillarde. Non, si l’on considère, plus aristocratiquement, que la fête véritable se passe heureusement de dates obligatoires. Surtout que l’un et l’autre choix ne sauraient interdire de boire du vin de qualité. En résumé, évitez les vins nouveaux : ce qui se fait trop vite tutoie rarement l’excellence. Et si vous aimez le Beaujolais, préférez ses crus. Ces 10 apôtres valent parfois le détour, de Saint-Amour à Moulin à Vent. Et allez goûter, toute l’année, le Brouilly servi « Chez Denise », l’un des derniers vrais bistrots de Paris, rue des Prouvaires. En dégustant vos rognons sauce moutarde, une nostalgie heureuse vous envahira et vous ferez la paix avec ce vin de copains, dont la réputation s’évapore doucement, comme votre ivresse. Sic transit gloria mundi…. CIGALE OCTOBRE 19 PARIS NOCTURNE Les élégances parisiennes par Christian Rol ÇOIS N DE MONSIEUR FRA © C. Rol Que serait la ville lumière sans l’ombre et le clair-obscur des truands de jadis qui firent sa légende ? François Marcantoni, héros de la Résistance et voyou d’honneur, rangé des voitures mais roulant encore carrosse, se souvient pour nous d’un Paris hors-la-loi et hors du temps dont il fut l’une des grandes figures. D errière des rideaux de velours pourpre, des filles en tenue légère ondulent, frémissantes dans la pénombre tamisée d’un bar discret du 16e arrondissement. Des effluves de Havane, une bouteille de champagne et des fauteuils écarlates accueillent François Marcantoni – « Monsieur François » – qui s’inscrit dans ce décor de polar avec l’élégance d’un banquier d’affaires. « Cet endroit me rappelle Les Calanques, le bar merveilleux que je possédais rue Quentin-Bauchart avec Toto, le frère de Tino Rossi. Tous les 20 CIGALE OCTOBRE amis du Milieu venaient chez nous et les artistes les plus grands également. Une fois, j’ai bien cru que ma dernière heure était arrivée quand Émile Buisson, l’ennemi public N°1 de l’époque et l’inspecteur Borniche qui l’a traqué des années se sont croisés chez moi. Heureusement, Borniche ne l’a pas reconnu sinon c’était le carnage.» En Corse viscéral, François Marcantoni se souvient à regret du Pigalle de sa jeunesse. « Nous les Corses, nous tenions Pigalle. Il n’en reste rien de ce que j’ai connu. Les Corses de Pigalle se sont décimés au point qu’il n’en reste plus. Maintenant, quand j’y retourne, je vais chez mon ami Michou. D’ailleurs, le Paris dans lequel j’ai évolué ma vie durant a complètement disparu. » Ce constat n’empêche nullement l’ami d’Alain Delon – depuis l’époque de Toulon quand la star était encore un jeune marin inconnu en partance pour l’Indochine – de confier son amour immodéré pour la capitale. « J’y cultive la nostalgie des jours heureux et moins heureux. À l’époque j’avais du pouvoir et je connaissais tout le monde. Les Guérini, Francis le PARIS NOCTURNE Belge, Jo Renucci, mon grand ami Jo Attia, etc. Finalement, la seule chose qui n’a pas vraiment changé c’est le Quai des Orfèvres (NDLR : le quartier général de la police française) ; et ce n’est pas mon lieu préféré. 13 ans ferme et l’affaire Markovic, cela modère l’attendrissement. » D’autres lieux, d’autres visages. Ainsi, le Louis XIV, un restaurant de la Porte Saint-Martin où Monsieur François retrouvait Michel Simon en compagnie de femmes de petite vertu. « Il adorait ces filles qui étaient nos amies, et moi j’aimais beaucoup cet homme ». Devant une telle « pointure » on est dans ses petits souliers, surtout pour lui demander s’il lui vient l’idée saugrenue de se refaire une « Santé » parfois. « La prison est au n°42 très exactement et, en effet, j’y suis allé à six reprises. En fourgon cellulaire, et puis plus tard en homme libre. Je n’y ai pas que de mauvais souvenirs malgré six séjours prolongés ; et pas toujours dans le quartier VIP. Notamment en juillet 1944 quand la Milice a maté durement une mutinerie. Bilan : 40 morts ». Et d’ajouter drôlement « Finalement j’aurais dû faire Polytechnique parce que Centrale ne m’a pas toujours réussi. » Avec le soir qui tombe et le champagne qui relève la verve de Monsieur François, un Paris à la Gabin mâtiné de Lino Ventura remonte à la surface de ses souvenirs. « J’ai Paris chevillé au cœur. Ici j’ai tout vécu : la peur, l’argent, la faim, les braquages, l’amour, le Dom Pérignon, la prison, la trahison et la fidélité. Je vous parle d’un Paris révolu quand il y avait des valeurs et du respect. Même chez les voyous. » Il faut avoir rencontré le dernier d’entre eux pour en être convaincu. © C. Rol Monsieur François, le milieu et moi de A à Z Éditions Le Cherche-Midi - 17 € CIGALE OCTOBRE 21 SPORT Jetez-vous à l'eau par Françoise Lemoine AQUAGYM © D.R. L’aquagym à Paris, ce n’est pas la mer à boire. Alors pourquoi ne pas se jeter à l’eau pour poursuivre les bienfaits de l’été. D’autant que les vertus de cette discipline sont multiples, comme celle de sculpter, sans effort, sa silhouette. L e rêve. Plongé dans l’eau, on bénéficie, en effet, de la fameuse poussée d’Archimède. On se plaint donc rarement de courbatures après un cours de gym aquatique. « L’eau a plusieurs propriétés physiques, explique Mauricette Lapeyre, professeur depuis l’ouverture de la piscine de Sèvres (Haut de Seine) en 1979. D’abord, elle stimule l’organisme en sollicitant la thermo-régulation, puis elle a un pouvoir massant et un autre relaxant si la température dépasse 28°». Le corps médical, lui aussi, convaincu des bienfaits de cette discipline, le recommande à ses patients. Ce phénomène de mode ne cesse donc de s’amplifier, surtout qu’il n’est pas nécessaire de savoir nager, les exercices ayant lieu souvent dans le petit bassin. Là encore, grâce à la pression de l’eau, on pourra galber ses cuisses, mais aussi stimuler la circulation veineuse et 22 CIGALE OCTOBRE lymphatique, excellente réponse aux problèmes de cellulite. Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à des miracles dès les premiers cours. Pour être sûr d’obtenir de bons résultats, mieux vaut prévoir deux entraînements par semaine. Si le nombre de places le permet, car les cours sont rapidement complets. Succès oblige. Pour mieux contrôler cette discipline, le ministère de la Jeunesse et des Sports a décidé, en 1985, de faire le ménage. Seuls les maîtres nageurs sont, maintenant, autorisés à enseigner cet exercice. Une unité de valeur « Aquagym » a même été prévue dans leur cursus : « Depuis cette date, on nous permet d’encadrer les intéressés, mais bénévolement », déplore Mauricette. Cela n’empêche pas cette jeune femme énergique, d’assurer sept heures de cours par semaine dans le cadre de la gymnastique volontaire. Les cours d’aquagym sont de plus en plus répandus dans les piscines parisiennes et franciliennes. Elles ont lieu généralement à l’heure du déjeuner ou le soir, car priorité aux scolaires. Saint-Germain 12, rue Lobineau - VIe Tél : 01 43 29 08 15 Réservation le matin même Château-Landon 31, rue du Château-Landon - Xe Tél : 01 55 26 90 35 Tous les jours à 12h30 sans réservation Neuilly-sur-Seine (92) Centre aquatique, 27-31 bd Inkermann Tél : 01 41 92 02 20 Sèvres (92) 19, rue Diderot - Tél : 01 45 34 05 08 Voir d’autres adresses sur le site : www.sport.paris.fr OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER ABONNEMENT MAI 2006 MARS 2006 LE MAGAZINE DE L’ART DE VIVRE AU PARISIEN LE MAGAZINE DE L’ART DE VIVRE AU PARISIEN S’ÉCHAPPER EN FAMILLE LE PUY DU FOU Annabelle Milot chez FLORENCE FORESTI PARIS GALÈRE SECRETS DE TENDANCE L’hiver en noir SANTÉ BIEN-ÊTRE Le pain, indispensable à notre équilibre PARIS NOCTURNE PARIS GALÈRE BAINS DE MINUIT le regard Américains des à Belleville Clovis Cornillac OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER MARS 2006 HISTOIRE DU PAIN Le pain au Moyen Âge PARIS PLAISIR BONS PLANS À VOLONTÉ ESCAPADE LE PARIS SECRET DE CIGALE N°1 Circulation et pétitions ESCAPADE Bastille ANNABELLE MILOT CHEZ !LEXANDRA,AMY OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER 7/03/06 22:42:40 LE MAGAZINE DE L’ART DE VIVRE AU PARISIEN chez vous pour 15 15 par an !* * pour 10 numéros, soit uniquement les frais d'affranchissement & Nom : ....................................................................................... Prénom : ............................................................................................... Adresse : ..................................................................................................................................................................................................... Code postal : ...................................................................... Ville : ....................................................................................................... Tél : ........................................................................................... Mail : ....................................................................................................... Signature : Oui, je m'abonne à Cigale pour ■ 6 mois (5 numéros, soit 7,5 ) ■ 1 an (10 numéros, soit 15 ) Merci d'envoyer le coupon rempli accompagné de votre chèque, libellé à l'ordre de Cigale, à l'adresse suivante : Cigale Magazine - 36, rue Scheffer - 75116 Paris Informatique et libertés : le droit d'accès et de rectification des données concernant les abonnés peut s'exercer auprès du Service abonnements. L'INVITÉ DE TONY GOMEZ 11 septembre 2001. Alors qu’il habite Manhattan, où il travaille pour une société spécialisée dans la fiscalité, François Xavier François-Xavier Demaison assiste à l’effondrement Demaison Tony Gomez : François Xavier, ton parcours est hallucinant, mais ce qui me frappe le plus c’est ta capacité à faire de quelque chose de mal, quelque chose de bien… F.-X. Demaison : C’est exactement ça ! Une conséquence heureuse suite à un choc. On a tous des chocs dans la vie : une rupture, une maladie, on se fait lourder dans son boulot… Du coup on est amené à se poser des questions plus fondamentales que celles que l’on se pose au quotidien… J’ai pris du recul par rapport à la vie que j’avais qui était assez «successful». J’avais fait science po, une maîtrise de droit, j’étais dans un grand cabinet international, ça se passait plutôt bien, mais j’étais passé aussi par le Cours Florent… J’ai fini par réalisé que mon rêve d’enfant je l’avais enseveli au profit d’une carrière standard et que fi- 24 CIGALE OCTOBRE Il décide alors de tout plaquer et de se consacrer à son unique passion : © D.R. PARIS DE MANHATTAN À des tours jumelles. le théâtre. nalement on ne vivait qu’une fois et qu’il fallait vivre sa passion. Parce que la vie est bien courte et fragile ! Lorsque tu reviens à Paris pour exercer ton métier de comédien, la chance te sourit lors de la représentation de ton spectacle au Gymnase, à laquelle assiste un certain Samuel le Bihan… Il me propose avec beaucoup d’enthousiasme de me produire. On a connu deux ans et demi difficile puisqu’on s’est pris deux trois portes dans la gueule mais finalement le succès est arrivé très vite. On a créé le spectacle au théâtre des Mathurins le 1er mars 2005 et on a eu le premier taux de remplissage de Paris pendant six mois ! Puis on est allé de théâtre en théâtre vers de plus grandes salles. « Je m'amuse comme un fou ! » Samuel a vraiment fait un travail de producteur mais aussi d’accompagnateur et de directeur artistique… Avec lucidité tu as su capter l’univers caricatural du milieu dans lequel tu étais auparavant. Tes personnages sont fous et décalés comme l’animateur de séminaire, ou le vieux boxeur à la retraite… Ce qui m’intéressait, c’était de partir d’une réalité qui souvent nous pèse un peu. Par exemple le quotidien normé d’une boîte américaine et de partir en vrille là-dedans ! C’est ça qui m’excite en fait, ça me plaît ! Mais c’est aussi ce qui intéresse les spectateurs ! En tous les cas le spectacle est un gros succès. Il m’a permis de faire de la radio sur France Inter avec Stéphane Bern au Fou du Roi. Cela m’a ouvert les portes de Canal Plus où j’étais chroniqueur l’année dernière. Et surtout je fais du cinéma puisque je tourne en ce moment avec Balasko, Jugnot et Clavier, le remake de l’Auberge Rouge ! Les choses vont très vite pour toi finalement ! J’ai beaucoup de chance, mais je travaille aussi énormément ! Quand tu m’as connu je venais de claquer mon boulot, je n’avais pas un rond devant moi… Les choses sont tellement en train de se mettre en place que je commence à gagner mieux ma vie que lorsque j’étais fiscaliste ! Et je m’amuse comme un fou ! François-Xavier Demaison et Samuel Le Bihan, producteur de son spectacle. © D.R. L'INVITÉ DE TONY GOMEZ François-Xavier Demaison en 3 dates 11 septembre 2001 : une seconde naissance pour moi. 2 décembre 2002 : ma rencontre avec Samuel Le Bihan. 6 octobre 2006 : mon premier jour de tournage sur L'Auberge Rouge. en 3 lieux Le Bistro 31, 31, avenue Théophile Gaultier, XVIe. J’y déjeune après le Fou du Roi. L'Hôtel Murano, où je suis toujours bien accueilli par Stéphane Jacques. Murano Urban Resort, 13, boulevard du Temple, IIIe. Le quartier de Montmartre où j’habite. actu Théâtre Demaison Du mardi au vendredi à 21h30 à la Gaîté Montparnasse. Par François-Xavier Demaison, Eric Théobald, Mickaël Quiroga et Samuel Le Bihan, mise en scène par Eric Théobald. Radio Le Fou du Roi © D.R. Avec Stéphane Bern. Du lundi au samedi à 11h sur France Inter. CIGALE OCTOBRE 25 LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT «Le cochon de ma fille… et le mien !» ITÉ DE… IM T N 'I L S N A D E T S MON INCRU Hélène de photos : Nicolas Schiffmacher Hélène de Fougerolles est une comédienne à multiples facettes. Mais à la vue de ses objets intimes, elle s'avère être également une femme de coeur et une mère pleine de tendresse et de complicité avec sa petite fille. Visite guidée dans l'univers de cette actrice plus qu'attachante. son actu Jeanne Poisson, Marquise de Pompadour Diffusé le 16 et le 17 octobre 2006 à 20H50 sur France 2. © D.R. Actu télé Actu ciné Les Aristos De Charlotte de Turckheim, avec Charlotte de Turckheim et Jacques Weber. Sortie le 20 septembre 2006. Pardonnez-moi De Maïwenn. Sortie le 22 novembre 2006. 26 CIGALE OCTOBRE Les 16 et 17 octobre à 20h50 sur France 2 sera diffusé Jeanne Poisson, Marquise de Pompadour, série dans laquelle tu as le rôle principal. Qu'est-ce qui t'a séduite dans ce rôle ? Je trouve que c'était une femme incroyablement moderne. Elle a marqué l’Histoire sans être marquée par elle. Elle n'a pas été reine et pourtant on parle encore d’elle avec des trémolos dans la voix. Maîtresse du roi pendant vingt ans, elle est non seulement parvenue à trouver sa place mais a par ailleurs énormément apporté à la France. Notamment en ce qui concerne l'architecture. C’est vraiment un parcours hors norme. Presqu’une leçon… On peut te voir également en ce moment au cinéma à l'affiche du film Les Aristos. Alors Rigoine de Fougerolles Hélène – de ton vrai nom – est-elle plus proche du monde des aristos ou de la roturière Jeanne Poisson ? Un peu plus proche de Jeanne Pois- son, et encore, c'était une grosse bourgeoise… Finalement je dois être assez proche d’une grosse bourge ! Dans Les Aristos, on te voit affublée d'une horrible perruque et d'un poireau tout poilu sur la joue. Dans La Pompadour, tu alternes avec différents postiches, et dans Incontrôlable ce sont tes dessous de bras qui sont mis à mal… Pourquoi s'attaque-t-on autant à ta pilosité ? Je crois que c'est moi qui dois avoir un problème psy ! Dans Incontrôlable, j’ai insisté pour ajouter des poils sous mes bras. Dans Les Aristos, le poireau c'est moi aussi. De même pour le surplus des poils entre les sourcils. Pour La Pompadour, ça m'a bien arrangée qu’on me coiffe, car sans ça on m'aurait prise pour la chanteuse Desirless et non pour une marquise. J’aime bien me transformer, ça fait partie du métier ! Peux-tu me raconter ta « toute première fois »… Celle où tu as rencontré Vincent Perez ? LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT féré» «Mon sac à main pré Fougerolles © D. Desrue J'avais vingt ans, sur le tournage de La Reine Margot. J'étais figurante-silhouette et lui était le jeune premier du cinéma français. J'étais folle d'amour pour lui, je devais lui tenir une porte… sans rire, c'était un grand moment d'émotion. Et voilà qu'un peu plus de dix ans plus tard, c'est lui qui me court après et nous nous retrouvons amants. Bon… pour les besoins de la fiction ! Tu seras bientôt à l'affiche de Pardonnez-moi, un film de Maïwenn, tu peux nous en dire un mot ? C'est une perle rare, Maïwenn. Elle a fait un film absolument sublime. Elle a réussi à toucher tout le monde avec une histoire extrêmement personnelle, à faire rire des choses graves. Dans ce film il y a aussi Pascal Gregory, qui joue le père de famille. Il est l'un des comédiens fétiches de Patrice Chéreau. Et à ce propos j'ai été surprise de voir dans ta biographie que tu n'avais jamais fait de théâtre. Je n'aime pas ça. J’avoue que je m'y ennuie souvent. J'ai pris des cours, plus jeune, je ne peux pas dire pour autant que je possède une formation théâtrale. En fait, mes professeurs étaient des acteurs ratés qui m'ont plus dégoûtée du théâtre qu'autre chose. Mais, petite confidence, j'ai rencontré un homme génial, Stéphane Druet, qui m'a fait une proposition… Je vais peut-être essayer… Mais je ne me bats pas pour prendre le rôle des autres ! Quels sont tes projets ? Si tout va bien, je dois tourner un film de Denis Parent avec Alexandra Lamy au mois de mars-avril 2007 en Corse. On a beaucoup parlé boulot. Que fais-tu de ton temps libre ? As-tu des hobbies ? Oui, je peins. Actuellement, je prends des cours du soir de peinture à l'huile aux Beaux-Arts de Paris. Deux fois par semaine, nous peignons des hommes nus, à partir de vrais modèles. La première fois je me suis dit : quelle aubaine ! Mais au final, c'est bizarre de voir un homme nu pendant trois heures, figé devant vous. Comme en plus j'adore dessiner les détails, fixer l'anatomie d'un homme trop longtemps finit par être gênant… et mon goût du détail ne me laisse jamais le temps de terminer en trois heures… Heureusement, ma prof Mélissa ne m'en tient pas trop rigueur, elle est très sympa, et s'adapte à tous les niveaux. Tu es née le 25 février 1973 et moi le 26 février 1973… à un jour près, nous étions jumelles cosmiques, ça te fait quoi ? Jumelles cosmiques ? ! (rires) Écoute, je ne sais pas, on peut peut-être se rouler une pelle pour fêter ça ! Euh ? ! Ça ne va pas être possible, j'ai une réputation de tombeuse d'hommes à entretenir !... «Bracelet ayant appartenu à ma grand-mère» Signes particuliers o Les grains de beauté o Sensible o Aurait aimé être dirigée par Luc Besson mais comme celui-ci arrête… Quitte à choisir, aimerait travailler avec Spielberg o Marraine de l'association "Marie rêves d'espoir" qui réalise les rêves des enfants très malades (L'Housserie, 49220 Gené, 02 41 61 22 85) o Ancienne collectionneuse de bibelots cochons en tout genre o A déjà déménagé 12 fois o A écrit un livre pour enfant que sa cousine a illustré : « une petite preuve d'amour pour ma fille ». o Pas encore éditée, avis aux amateurs o Sa fille Shana a failli s'appeler Lune Milla Rose o Se maquille et se déguise toujours pour l'anniversaire de sa fille o A fait des écoles pour préparer les Artsdéco mais n'a pas été prise Ses préférences B Restaurant : Le Coin des Gourmets, 5, rue Dante, Paris Ve. « Dans ce restaurant, j'ai appris à mon mari que j'étais enceinte. C'est tout simple et super bon. » B Hôtel : Le Murano, 13, boulevard du Temple, Paris IIIe. B Quartier : Le Marais. B Film : Nikita, de Luc Besson. B Actrices : Julian Moore dans The Hours, Uma Thurman dans Kill Bill, Anne Parillaud dans Nikita, Meryl Streep dans Sur la route de Madison. B Pièce de théâtres : Ta bouche, mise en scène par Stéphane Druet. B Livre : Les Noces barbares de Queffélec. « C'est le livre qui m'a donné envie de lire. » B Parfum : Eau des Vanilliers, de L'Occitane. rs pour «Pas besoins de coudans ce les rel ua aq peindre des orte partout petit bloc que j'emp avec moi.» CIGALE OCTOBRE 27 SECRETS DE TENDANCE Anne et les par Anne Loustau 5 sens « Dieu a inventé le chat pour que l’homme ait un tigre à caresser chez lui » (Victor Hugo). Le règne animal est tendance et c’est devant cet être animé dépourvu de parole que nous allons nous © D.R. Ce n’est pas une vie de chien et ni Tinkerbell, chien de Paris Hilton, ni Place Vendôme, celui de Magloire ne vous diront le contraire. On ne refuse rien à nos VIP (Very Important Pet) et selon votre échelle de valeur vous pouvez être totalement glamours ou absolument régressifs. Quoiqu’il arrive ces petites bêtes craignent le froid, ainsi quatre collections vestimentaires sont élaborées chaque année. Un Chien dans l’Île vous propose un large éventail allant du manteau de tweed à la marinière emblématique de J-P Gaultier (dont c’est les trente ans d’anniversaire dans sa profession) sans parler des accessoires, etc. L’habit ne fait pas le moine : ces adorables créatures n’en deviennent pas pour autant des humains, et leurs charmants maîtres ne doivent pas oublier leur civisme quant à la propreté de nos trottoirs. Un Chien dans l’île - 18, rue Budet - IVe Tél : 06 16 72 83 74 © D.R. mettre à quatre pattes. Quoi de neuf dans nos cuisines ? Vous donnez votre langue au chat ? L’encre de seiche parfume nos mets les plus improbables. Ainsi notre traditionnelle quenelle à la couleur laiteuse se métamorphose. Ce met particulièrement humble s’habille en robe du soir : noire. Après l’effet de curiosité, dû à cette couleur sépia, l’arôme iodé de ce mollusque contentera vos papilles. Anne Loustau • Petite main chez Chanel • Assistante de studio chez Ungaro 28 CIGALE OCTOBRE • Chambre syndicale de la haute couture parisienne • École de broderie haute couture Lesage 2004 : Créatrice de broderies, broches et bijoux fantaisies SECRETS DE TENDANCE © D.R. Le roi des animaux inspire les accessoires de mode et les fashionistas ne donnent pas leur part au lion. Et c’est en broche ou en collier que cette majestueuse crinière brodée de strass ornera vos tenues. Cast - à partir de 80 € 11, rue de l’Annonciation - XVIe Un conseil pour réveiller l’animal qui sommeille en vous. Atteindre le bienêtre en vous plongeant dans un bain, retrouvant ainsi votre milieu originel. À cela, ajouter quelques gouttes de White Musk et s’encanailler grâce à cette fragrance envoûtante qui vous laissera basculer vers des sensations instinctives. En effet, le musc fait partie des rares matières animales entrant dans la composition des parfums, mais cette fragrance, suivie depuis 25 ans par The body shop, est le premier musc de synthèse, 100 % "sans cruauté", fidèlement aux convictions de la marque… Alors ne cherchez pas la petite bête et laissez vous aller à la bestialité ! White Musk - The Body Shop www.thebodyshopinternational.com © D.R. © D.R. Pour rugir de plaisir, la lingerie s’inspire de motifs de la savane empruntés aux félins. Il sera de bon ton d’afficher toute notre féminité à travers nos décolletés, point fort de l’hiver. Et avec discrétion, nous pourrons laisser suggérer l’étoffe de nos balconnets. Attention ! À dompter avec mesure car le mâle ne pourra pas y résister. Jungle Fever chez HUIT 39€90 et culotte 25€ Tél (lectrices) 02 99 22 86 50 CIGALE OCTOBRE 29 SECRETS DE TENDANCE In and out par Tony Gomez Coups de cœur Nouvelles technologies © D.R. par Fabrice Collaro spécialiste TF1 des nouvelles technologies IN La souris révolutionnaire de Logitech Un duo : Pierre Palmade et Pierre Richard À l’affiche de Pierre et Fils, Pierre Palmade et Pierre Richard offrent le duo le plus émouvant de cette rentrée théâtrale. Flirtant avec les registres de la dérision et de l’émotion, le spectacle est une réussite totale et nous fait assister par une succession de saynètes aux retrouvailles d’un père et d’un fils que tout semble séparer. C’est un plaisir que de retrouver sur scène l’immense Pierre Richard, et un Pierre Palmade très inspiré par cette quête de paternité et d’identité. À voir. Pierre et Fils - Théâtre des Variétés - 2, boulevard Montmartre - IXe - locations : 01 42 33 09 92 OUT La série américaine du soir Fini la réunion familiale autour du film du dimanche soir ! Exit également le Cinéma le mardi soir sur les grandes chaînes hertziennes… Au profit de quoi ? Des séries américaines bien sûr ! Cette déferlante, source d’audimat sans précédent, ne laisse guère le choix aux téléspectateurs. Désormais il nous faut suivre des enquêtes criminelles au cœur de Miami où des opérations de la dernière chance dans des blocs opératoires plus qu’improbables. En espérant que les saisons se suivent sans trop se ressembler… 30 CIGALE OCTOBRE La caméra Xbox Live® Vision Lancée sur le marché il y a 1 an, La Xbox 360 est la plus puissante console de jeux vidéo et de divertissement du marché. Non seulement cette machine est la seule à offrir du contenu en haute définition, mais en plus elle permet aux joueurs de se connecter entre eux via internet. On peut donc faire une partie endiablée avec des copains situés à l'autre bout du monde ! Jusqu'à présent on pouvait leur parler tout en jouant, grâce à un casque et un micro. Désormais on va même se voir, avec la mini caméra Life vision. Pour jouer, mais aussi faire du chat vidéo, et c'est gratuit, puisque sur internet ! Enfin, le joueur pourra aussi se prendre en photo, le personnage du jeu aura alors son visage. Reste à savoir si vous serez assez beau pour vos partenaires de jeu… Ce nouvel accessoire sort au prix conseillé de 49 € TTC Le poids plume de Samsung © D.R. « Ah ! la belle chose que de savoir quelque chose ! », S’exclame Monsieur Jourdain dans la comédie-ballet de Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, écrite en 1670 pour le divertissement du roi. Au vingt-et-unième siècle, c’est JeanMarie Bigard et sa joyeuse troupe qui, sans en changer une ligne, nous en offrent une adaptation moderne et brillante. L’édition DVD est un véritable outil pédagogique, bien utile puisqu'inscrit au programme de l’Éducation nationale… Le Bourgeois Gentilhomme - disponible en DVD TF1 Éditions - prix constaté : 23€99. - www.bigard.com © D.R. Un objet : Le Bourgeois gentilhomme Après les souris au pointeur laser et équipée de patins en téflon pour mieux glisser sur le tapis, voici une innovation qui devrait simplifier la vie de ceux qui désirent se déplacer rapidement parmi de multiples pages Web ou des tableaux volumineux : la MX Revolution est équipée d'une mollette dont le mode de défilement en roue libre permet de parcourir de longs documents à la vitesse voulue. Il suffit d’une pichenette pour faire défiler 10 000 lignes d’un document Microsoft Excel® en sept secondes. alors qu'avec une molette de défilement classique, il faut 500 tours et sept minutes pour couvrir la même distance… en clair, Logitech a en quelque sorte réinventé la roue ! Prix conseillé de ce bijou de technologie : 99,99 € TTC La tendance est au slim-phones, et le fabricant sud coréen nous propose un produit exceptionnel, à peine plus épais qu'une carte de crédit (6,9 mm), et d'une incroyable légèreté (66 g ), ce téléphone portable nouvelle génération se glisse dans n'importe quelle poche de costume sans la déformer ! Transmission par bluetooth, appareil photo de 2 millions de pixels, lecteur MP3, et même le mode avion, qui permet de l'utiliser sans perturber l'électronique de bord, bref, voici un condensé de technologie que je vous recommande absolument. Prix du SGH-X820 : 299 € TTC © D.R. Le Marché Paul Bert vient tout juste de célébrer ses soixante ans ! Cette institution située au cœur des puces de Saint Ouen fait depuis plus d’un demi-siècle le bonheur des décorateurs du monde entier. Vous pouvez y dénicher l’objet insolite que tout le monde vous enviera, du meuble de bistrot parisien aux objets des années 30, 40, 60 et même 70. Ainsi, Paul Bert contribue à faire de Paris le plus grand marché d’antiquités du monde où amateurs et professionnels partagent la même passion pour les objets rares et mystérieux. Marché Paul Bert - Puces de Saint-Ouen 96, rue des Rosiers - 18, rue Paul Bert - Saint-Ouen Tél : 01 40 11 54 14 - www.parispuces.com. © D.R. Un lieu : le Marché Paul Bert FOCUS À CONTRE-TENDANCE abeilles fourmillent Les © N. Schiffmacher par Françoise Lemoine PÉRA SUR LE TOIT DE L'O Des ruches à Paris. Qui l’eut cru ? Et même que les abeilles se portent mieux dans la capitale que dans nos campagnes. U ne plaisanterie ? Eh bien non : « À cause des cultures il y a moins de fleurs en zone rurale qu’à Paris, témoigne Jean Paucton, qui a installé voilà vingt ans, cinq ruches sur le toit de l’Opéra face aux Galeries Lafayette. Dans le quartier elles ont tout ce qu’il faut, déclare cet homme jovial. Elles se trouvent à deux longueurs d’ailes du Palais Royal où l’on compte six cents tilleuls, une source de nectar extraordinaire, mais aussi aux Tuileries et dans de nombreux squares. Là elles ont le choix entre les marronniers et les acacias. De plus, la flore mellifère est présente presque toute l’année avec une abondance exceptionnelle de mars à août. La flore des champs, est, elle, devenue peau de chagrin ». Les abeilles butinent dans un rayon de 3 km. Le Parc des Buttes Chaumont ne leur fait donc pas peur. Une ruche au balcon Ancien accessoiriste de l’Opéra, Jean Paucton est tombé dans le miel il y a une vingtaine d’années. Après avoir pris des cours d’apiculture, ce personnage haut en couleurs décide d’acheter une ruche et la place sur son balcon, rue de Richelieu à Paris. Mais la concierge ne l’entend pas de cette oreille. La ruche doit déguerpir. Il pense alors aux toits de l’Opéra Garnier. Un beau jour du mois de mai 1985, sans rien dire à personne, il installe un socle, au 3e étage, à l’abri des vents dominants. Les pensionnaires mènent une telle CIGALE OCTOBRE 31 À CONTRE-TENDANCE activité qu’il faut augmenter le nombre de hausses dans lesquelles se trouvent les alvéoles dorées gorgées de miel. Le provisoire devient du définitif et les ruches font des petits. Chacune fournit entre 30 et 100 kg de miel. Des pots de 125 gr sont vendus à l’Opéra de Paris et chez Fauchon : « Il y a davantage d’articles sur le miel que sur les danseurs », ironise Jean Paucton. Du miel rouge FOCUS client n’a été piqué », se félicite Alan Mc Allorum, assistant de direction. L’ expérience est aussi très appréciée par les voisins, qui trouvent cela atypique ». Mi-septembre Michèle et Armand, un couple d’apiculteurs ont réalisé la première récolte de miel de l’hôtel. Tout de blanc vêtu, enfumoir à la main pour faire fuir les abeilles des hausses, Armand, barbe et cheveux poivre et sel, montre, satisfait, ces alvéoles obturées de cire et fait goûter le miel. Délicieux ce goût mentholé grâce aux tilleuls butinés par les abeilles sur l’Esplanade des Invalides. Les clients de l’hôtel pourront d’ailleurs l’apprécier chaque matin, au petit-déjeuner. Hôtel Eiffel Park 17 bis, rue Amélie - VIIe Tél : 01 45 55 10 01 La couleur du miel dépend des fleurs butinées, mais aussi de ce que les abeilles récoltent. Ainsi, il est arrivé qu’il soit rouge… En fait, les abeilles avaient butiné les colorants d’un pâtissier du quartier. D’autres disent que c’était la grenadine des clients du Café de la Paix… Pas d'alvéoles dans les tuyaux de Beaubourg L’expérience a également été tentée à Beaubourg, mais elle s’est révélée de courte durée : trop de bruit généré par les tuyaux d’aération. Six ruches ont également été posées à l’Opéra Bastille, mais elles ont été retirées à cause des travaux : « Dommage. Avec le Canal Saint-Martin tout près, elles s’y plaisaient bien. », confie Jean Paucton. Plus pédagogiques on trouve également des ruches au Parc de la Villette et aussi dans les jardins du Luxembourg où des cours d’apiculture sont dispensés. Face à la tour Eiffel, l’hôtel Eiffel Park, a lui aussi installé trois ruches en mai dernier. De 60 000 et 130 000 abeilles fourmillent dans chacune d’elles. Des cloisons en bois les tiennent à distance des clients, qui viennent prendre leur petit-déjeuner sur le toit de l’hôtel : « Aucun 32 CIGALE OCTOBRE © N. Schiffmacher Petit-déjeuner à l'Hôtel Eiffel Park ESCAPADE L'autre XIII © C. Rol e par Christian Rol Les tours austères de China Town ne sont pas une fatalité du chiffre 13. Du quartier de la Butte aux Cailles à la prison de la Santé il n’y a qu’un pas que vous franchirez allègrement en passant par la Cité fleurie et la Manufacture des Gobelins, un recoin charmant du 13e arrondissement. CIGALE OCTOBRE 33 ESCAPADE 10H05 5, rue de la Butte aux Caille © N. Schiffmacher Les bijoux de Nico 9H00 La boulangerie Legendre animée par une équipe jeune et sympathique ouvre au n° 2, rue de la Butte aux Cailles. Bars et restaurants bon marché (notamment le mythique Temps des Cerises) regardent la jeune boutique de Nicolas et Sylvia avec sympathie. Plutôt en phase avec l’esprit du coin – fort pouvoir d’achat, week-ends dans la Creuse et références « ethniques » – Les Bijoux de Nico proposent des réalisations néo-hippies où l’ambre et l’argent s’entrelacent autour des bagues, colliers, bracelets et boucles d’oreilles nés de leur imagination. Leur plus ? Ils créent des pièces uniques sur commande. Tél : 01 45 88 92 53 34 CIGALE OCTOBRE située place Verlaine, au centre du « village ». L’eau de source provient d’un puits artésien de 582 mètres de profondeur et vous assure un bien être à 28 degrés où vous vous loverez en même temps que dans une architecture Art Nouveau (bassin en plein air quand les beaux jours reviennent). Cette même eau de source, pure et sans calcaire, est consommable grâce à la fontaine qui trône devant la piscine depuis 1999. Le folklore du quartier consiste pour ses habitants à se munir de bouteilles et bidons et de venir puiser le précieux liquide que les multinationales n’ont pas encore privatisé. Tél : 01 45 89 60 05 M° Place d’Italie © N. Schiffmacher La « Butte » en question culmine à 64 m d’altitude et tiendrait son nom de Monsieur Pierre Caille qui fit là sa première acquisition immobilière en 1543 lorsque le quartier était encore situé à Gentilly. Îlot « authentique » entre la révolution haussmannienne et les tours années 60 de notre China Town local (hélas, si peu pittoresque contrairement au grand frère new-yorkais plus généreux avec sa communauté asiatique) la Butte aux Cailles, parsemée de maisons fleuries et de ruelles sereines, revendique à son tour l’estampille de « village ». Pour vous mettre dans le bain, commencez la journée par une heure de dos crawlé dans la plus ancienne piscine de Paris (construite en 1924) © N. Schiffmacher 28° le matin © C. Rol Piscine de la Butte aux Cailles 10H30 4, rue de la Butte aux Cailles La cave du Moulin Vieux La Bièvre qui coule encore dans les artères souterraines du quartier n’en- courage visiblement pas ses habitants à mettre de l’eau dans leur vin (au printemps et à certaines heures de la nuit, les environs évoqueraient presque les fêtes de Bayonne plutôt que l’austérité parisienne). Jean Yves, caviste installé là depuis 10 ans, conseille avec le sourire une clientèle fidèle. Dommage qu’il s’en aille bientôt comme nous l’a confié son vendeur ; on se consolera avec les prix très doux qui accompagnent le départ proche. Tél : 01 45 80 42 38 - M° Place d’Italie 10H55 21, rue de la Butte aux Cailles Monsieur Schakmundès est apiculteur depuis trente ans et natif de la Butte aux Cailles où il vend son propre miel. Ses ruches disséminées dans Paris et les Bois de Vincennes et Boulogne ont précédé la mode actuelle qui érige les Si la physionomie de la Butte aux Cailles et ses ruelles ravissantes (passages Sigaud, Barrault, rue Alphand) n’a pas changé, l’esprit n’a plus grand-chose à voir avec le passé résolument libertaire, voire anarchiste qui en fit sa renommée. Bien sûr la trogne rogue de Louise Michel s’affiche encore en vitrine chez les Amis de la Commune de Paris (45, rue des Cinq Diamants) et quelques jeunes gens de bonne famille déguisés en Che Guevarra battent le pavé à la recherche d’une révolution introuvable. La nouvelle population s’incarne plus certainement dans la clientèle des Cailloux, le café à l’angle de la rue de la Butte et des Cinq Diamants où, dans un décor jaune et dénudé, des créatifs chauves aux lunettes rectangulaires, des jeunes filles tatouées et des couples à piercing conjuguent leur spleen au présent imparfait en évoquant très sérieusement le dernier livre d’Amélie Nothomb, le prochain Delerme et le dilemme Sarkozy/Royal. abeilles en bienfaitrices de la diététique – comme l’huile d’olive il y a quelques années. Bien dans son quartier dont il suit l’évolution bobo avec bienveillance, il se souvient avec nostalgie des truands qui y trouvaient refuge et des coups de pétard retentissant il y a encore une vingtaine d’années. « Ici, on est aux portes de Paris et avant la construction du métro aérien tout proche, tous les grands voyous qui étaient tricards venaient se réfugier ici en attendant l’accalmie. » Sa verve à la Boudard coule comme le miel qu’on dégustera avec une même gourmandise. Tél : 01 45 81 43 48 [email protected] www.lesabeilles.biz M° Corvisart, Glacière, Place d’Italie 11H25 Rue des Cinq Diamants © N. Schiffmacher © C. Rol Les «Abeilles» de Monsieur Schakmundès © N. Schiffmacher ESCAPADE Bobos et babas sur la Butte CIGALE OCTOBRE 35 Le Temps des Cerises Cette « société coopérative ouvrière de production à capital variable » – d’après les statuts – est plus qu’un restaurant ; c’est une institution pour tous ceux qui aiment les bons petits plats pas chers dans un contexte communard et post-soixante-huitard. Le décor historique accueille une clientèle bigarrée désireuse de déguster le foie gras maison avec brioche (13 €), les joues de cochon braisées à l’ancienne (14 €) et des menus très complets de 9,50 € à 22, 50 €. Tél : 01 45 89 69 48. M° Corvisart ou Place d’Italie. © N. Schiffmacher 20, rue de la Butte aux Cailles © N. Schiffmacher 12H10 14H30 51, rue Croulebarbe Atelier reliure © N. Schiffmacher © C. Rol © N. Schiffmacher ESCAPADE 36 CIGALE OCTOBRE En descendant quelque peu jusqu’au boulevard Auguste Blanqui par les ruelles tendues de lierre – ou en passant par la rue Daviel où s’exposent de belles maisons plus proches de Cabourg que de la Place d’Italie – vous rejoindrez bientôt le calme de la rue Croulebarbe où Marie-Noëlle Grimaud anime son atelier de reliure face aux arbres du square René le Galle où coule encore un bras de Bièvre à ciel ouvert. Ici, l’on débroche les livres puis on les recoud selon les méthodes ancestrales, on remet d’équerre et l’on « grecque » (on troue avant de recoudre) puis on les recouvre de cuir gravé selon la fantaisie des « élèves » – souvent du 3e âge – qui viennent ici pour la convivialité. « La restauration est loin d’être une pratique austère ; cela s’apparente même à un art puisque nous habillons autant que nous réparons les livres endommagés. Cela contribue à développer son imagination et sa personnalité comme beaucoup de travaux manuels d’ailleurs ». Et cette ancienne comptable qui n’aime pas les chiffres de s’ériger en avocate de la belle ouvrage à l’ère du très ennuyeux outil informatique. Tél : 01 43 31 55 50 M° Glacière, Corvisart, Gobelins ESCAPADE rature quartier litté 15H25 Brouillard au Pont de Tolbiac © C. Rol Mobilier National nufacture des Gobelins qui exerce son magistère sur les environs. La Journée européenne du patrimoine nous ouvrit les portes de cette belle institution et nous autorisa à contempler d’autres pièces, et notamment les horloges opulentes qui ornent habituellement les bureaux et salons des Princes qui nous gouvernent. Les orfèvres en charge de la réfection des joyaux de la Couronne nous incitent à penser qu’il serait grand temps de remettre les pendules à l’heure. 16H30 42, avenue des Gobelins Manufacture des Gobelins L’avenue des Gobelins qu’on rejoint en remontant la Croulebarbe doit sa réputation à ses embouteillages quasi permanents mais surtout à sa Manufacture mondialement connue. Les mêmes techniques de lissage sont utilisées depuis le XVIIe siècle quand Jean Gobelin fonda les fabriques de haute lisse qu’Henry IV puis Colbert élargirent à d’autres tapissiers et tisserands. Sous l’égide de Charles Le Brun, premier « pinceau » du roi Soleil, l’institution se consacra à l’ameublement des résidences royales et à la confection des présents diplomatiques. Aujourd’hui 120 lissiers travaillent encore selon les techniques d’origine devant un public convié avec parcimonie. À noter que l’enceinte elle-même, ses jardins et ses bâtiments aux mains des ouvriers, valent le détour. Tél : 01 44 08 52 00 - M° Gobelins © C. Rol © D. R. Dans ce recoin fort peu fréquenté du XIIIe l’histoire s’agrippe à chaque pavé et pan de mur. Les locaux du Mobilier national rue Croulebarbe se réfugient derrière une façade grandiloquente qui nous ramène aux fastes du Trocadéro. Derrière le portique, s’entasse une infime partie du patrimoine de l’État (mobilier des ministères et autres usines à gaz) destiné à être restauré par les lissiers et « infirmiers » de tapis et tapisseries (4 ans d’études) dans la grande tradition de la Ma- © C. Rol Recherche de livres épuisés, d'éditions originales et de manuscrits, littérature des XIXe et XXe siècles. Librairie Éric Fosse 12, rue Puis de Chavannes - XVIIe [email protected] Rue Croulebarbe © D. R. Il faisait bon se promener dans les rues escarpées du XIIIe arrondissement de Paris, regarder les rayons de la merveilleuse librairie Le Dilettante à l'époque où elle n'avait pas encore déménagé dans le VIe, succès oblige, chercher la pièce rare dans les étales de la foire aux livres du boulevard Blanqui quand les libraires n'avaient pas encore délaissé cette brocante ancestrale. Époque révolue peut-être, mais le XIIIe a toujours su parler aux livres et les écrivains qui y vivaient ou y écrivaient savaient mettre en valeur les trésors cachés de ce quartier. Du faubourg Saint-Marcel, dont les mérites étaient déjà vantés par Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris, au cours de la Bièvre encore visible au XIXe siècle et dont Huysmans, le grand Huysmans, en 1905 s'attristait de la disparition, dans son superbe livre Croquis parisiens. Quant au XXe siècle, la gent littéraire n'est pas en reste avec en premier lieu le plus grand des écrivains policiers, Léo Malet, et son inoubliable Brouillard au pont de Tolbiac ou encore Alexandre Vialatte, le plus parisien des Auvergnats qui, vivant plusieurs années au 158 rue de la Santé, su, en 1978, dans ses magiques Dernières nouvelles de l'homme, faire une véritable déclaration d'amour à ce quartier au charme suranné mais si représentatif de l'esprit parisien avant que les promoteurs sans scrupule et les bobos dans l'air du temps aient transformé la place d'Italie en un musée de non-art à ciel ouvert. Non, vraiment, il reste les livres pour s'imprégner de l'air plus frais d'un autre temps et en savourer toutes les finesses. Alors, lisez les yeux fermés, cela vous fera du bien. CIGALE OCTOBRE 37 ESCAPADE 17H15 Croulebarbe révèle ses trésors plus ou moins cachés. Le Château de la Reine, rue Gustave Geffroy, raconte la saga de la famille Gobelin omniprésente dès 1500. Malheureusement, les visites ne sont pas ouvertes au public avant Rue Gustave Geffroy le retour du printemps. En 1999 l’ultime restauration du château permit à des particuliers d’acquérir des appartements dans ce site magnifique où l’on peut encore voir un escalier à vis et une tour du XIVe siècle. La vie de château Dans le même périmètre – entre l’avenue des à un prix : 6 000 € du mètre carré. Gobelins et Auguste Blanqui – le quartier M° Gobelins © C. Rol La Vie de Château de la Reine Blanche 18H40 38 CIGALE OCTOBRE © N. Schiffmacher © N. Schiffmacher Le boulevard Arago s’étire tranquillement depuis le bas des Gobelins jusqu'à Denfert-Rochereau à l’ombre des marronniers, de la prison de la Santé et des dernières vespasiennes. Au 43, Catherine Teissandier cumule les fonctions et expose régulièrement les sculptures sensuelles de son maître et artiste de prédilection André Del Debbio. La galerie est également vouée à défendre des peintres et à accueillir chaque dimanche le groupe de country blues de son musicien de mari. « Nous sommes des enfants des années 70 et nous déclinons l’art sous toutes ses formes. » De La Lutte des Peuples à Walt Disney dont elle fut une ambassadrice en France, Catherine Teissandier a prolongé son parcours jusqu’à l’édition de magazines pour enfants (Dora l’exploratrice , gros carton dans les kiosques) et France Télévision qui lui doit le programme Les Zouzous. « La galerie c’est ma danseuse. Je ne gagne pas d’argent mais je n’en perds pas pour autant. Et je ne prends que 30 % sur les œuvres vendues. » Que penser du quartier ? « J’y vis depuis 35 ans et je n’en changerais pour rien au monde. C’est assez méconnu mais c’est un quartier d’artistes et truffé d’ateliers. Toute la génération d’adolescents du baby-boom issus du musée expérimental Rodin (à deux pas) sont devenus des artistes. Aujourd’hui, cette bande existe encore et apporte au 13e une âme bohème. » Au Bon petit Diable, les vernissages fleurent bon le Flower Power. Au son des guitares folk, sous les marronniers et la tête dans les étoiles on perpétue encore un peu l’utopie d’un monde plus beau… © N. Schiffmacher Galerie le Bon Petit Diable © N. Schiffmacher 43, boulevard Arago ESCAPADE e oin Lem OP ITA L r ièv eB ed ru ru e t de Ri rue chem on ca ut Ri rue oin urg Bo villa ort up Nie rres au rue AV EN ell ille lav au lt Du ch ef de rre ru e Pi e on Cliss rd PH EN STÉ UE cou rt dri Bau r Re ue B na . rd ss. pa e es T nte Peuplie rs bert Tru ass. ru e t billo Bo rue H. Michaux pass. Vandrezanne lot bil Bo rue r D uc el D arc r. M de ie Bell rue DE D VA R ULE BO ITA L ÔP DE PIC HO N pa ss. Va llet UE AV EN r. Primatice Ho vel ac qu e Abel rue rue ts ér ar d G Ci nq ru e s rue S de e ru t illo Bo b Ch ru ar e d Vi rue les u D cto d Ri r r H u D che t ut r in el e ru be ba r L'H rue © Anacréon R. rue hard Pan l St-Marce Fossés rue des rue du Jura Brun ton rue Ju s Bre le de rue fro y Crou le de s an am Di ault Barr ra nc e ll’Es pé de rue CIGALE OCTOBRE 39 du ier autr nF Jea rue au r ue PLACE A. LONDRES es rie Frèr p ham te Châ Barrault rue ru Colly du E i Nat on s eim eR ed ru m p. ale on NU lot nç L'H rue rue de s Clef la Monge rue Le al Pasc rue s delière Cord des rue rue Pau ul Ge ru rv e ai G Ed s on m di on ne d t rue Vergniaud viel villa Da rue ruee z d’ A villa uste rlitz al rdin Ca du as 'Arr r. d r. rches rue des Patria rue du des Pat March riarche é s a oc Br e ru Pasc al rue nn n Vulp ia de rue nge la s Ir de e ru ud Rata rue Broca Santé la Wu rt rc ar sc im ati N Ba im ud p. ric ou rt AV E Jave aud D is A d’ de lot Jave Vergni no rue Cathrue Sœ erin ur e-M arie PLACE u rue Du e ru N.D. de la Gare e ru ILL E la n vil Bla ste gu Au L’ESCADRILL ouDENORMANDIE ou NIEMEN co tie rs ar Ch VG im n Po L'Anacréon e ru 53, boulevard Saint-Marcel ..................I-1 rue du RE Sq. Héloïse et Abélard du E rue nd ais rue lm d'U rue Berthollet rue Mo lotide Sainte-C d'Ulm rue ru Clo e taire ru Paill e et Sain t rue es Sain t - Ja cqu rue rue Messier rue r. To - rue ole Nic ri rre Pie rue es cqu Sain bou rg Fau rue Fe rrus i qu PLACE SOUHAM Sthra rue Université Paris I (P. Mendès-France) rue AV EN U e in on . ss in pa anv Ch de e Broussais k ad ss n an rue ue Gustav eG ef rtiè re . Cha imp rue ullie r Vale tte ues Jacq r ru d'Éc e osse sin Cou BO U Victo Go ff rue Le MIC HEL imp . CollaRoyerrd T- SAIN Barbusse RD LEVA BOU Hen rue t-Ja U EA ER CH RO - ER T s e Sain t-Ja cque villa - ls soir s Z r. be is We n Cli Je PLACE DU DR NAVARRE Hauimp. tes Fo rmes rue et Perr n des u re imp. Baudran oi ud le iona Nat rue d’Italie uste Aug Ch. Moureu ou rue e Le Bon Petit Diable tiers e ru r rue 43,Stade boulevard Aragorue............................ D-3 ue Jean M ent ru La Cité Fleurie c Tolbia 65, boulevard Arago ............................ C-4 e na rM e Ren N les ar Ch aur imp. Onfroy DE rue du Dr L Ba e e e ru pe Pa IISO ag la rue deBlancheall. du oisy n de Ch Maiso Parc rue e ru r de r ie ur Fo ri n He ise e ru ru ru du yet Tolbiac H. rue E Ro . e uss t elle tea u uD ed ru p. ir Lah rue Xaintrailles Le Chateau de la Reine rue J. D'ARC de s Rue Gustave Geffroy ........................... G-3 de PLACE NATIONALE E n éro int F ussa r. To c e ru Ba NU et ulin des r llie rt be Be E AV liin Moul u Fo e vr ou ed sq. des Peupliers ED PARC DE CHOISY D Lou Ar d’ l io uiro rm Fo Tom e o Esq mp ert Mo des s rue venue A eux im du Manufacture des Gobelins 42, avenue des Gobelins ..................... H-4 C PLACE hâ tm as eE rg eo eG ru an ru Sé rue ba Je stie an nB ac h r Alb ne zan dre PLACE Van A. MASSON de pass. ce AVENUE du rue o Nic e Atelier de reliure s ma Tho Yéo51, rue Croulebarbe ..............................F-6 ue tin du ss. et pa oulin M rue de la Maison Blanche or A n an Ca e PLACE roy DES ALPES RD Godef VA rue ULE BO F las et M. glie ruee Bro L. d t . e lie M g e Bro u r e d L. sq. Dunois n Le Temps des Cerises r sso Cli ue 20, rue de la Butte aux Cailles ............ G-9 im Petit p. d Mod u èl UE EN AV rue nt ua Br Je de Les Cailloux ru e NT CE Rue desVINCinq Diamants ........................F-9 sq. G. Mesureur PLACE PINEL rue la Z rue e t on tz e ru L Les Abeilles ue RIO AU r Je nn de la Butte aux Cailles ............ G-9 21, rue er ru u ea ns be Ru ane Fag rli ien Tit att W el d an rue e Pin m Fla ril mé Du La Cave du Moulin Vieux 4, rue de la Butte aux Cailles .............. H-9 ru e ru e É. M ste LIT ER ST c ry ru INS BEL GO rue Mairie du XIIIe Au AU D’ ond Edm Ar d’ ud t rue rue Philippe de Champagne d' rue La Pitié-Salpêtrière Les Bijoux de Nico 5, rue de la Butte aux Cailles .............. H-9 PLACE LOUIS ARMSTRONG rue n lto Fu rue Université Paris VI e or rue du Saint-Gothard I St Marcel École Nationale Supérieure des Arts et Métiers Coypel 13e UA Piscine de la Butte aux Cailles Place Verlaine ...................................... H-9 Hôpital e eO ru .R N rue Q Lns llo Wa s de rue n an Je e rue ru n ipio r Vé rt ire Sc se nè ro ue po ai l'Ess St-Hila f s b Go Gare d'Austerlitz rue de oy Cle du pass. n Mouli s des Pré e ru du Artistes D AR RN Geoffr euil la Sant L MA - rue es E T-B IN rue rue e ru DES es Pont Charles de Gaulle ël Poliveau RCE K ier qu an n eli PLACE D'ITALIE les au rd rna Be rtin MaSte-Anne en r ve Annexe du Jardin des Plantes rue an érin Gu Père r y du Mé rue lin Pau e ru ar Ch Mo colas H Ni ou ire r. du Grill M. rue ter Pe UE de ie SA St-Hila rue Larrey r. Georges Desplas rue iale llég N AVE lon pass. Maurel on Buff llo de Pir AV SŒ ENUE D UR ROSAE LA LIE es e Co ffon e Bu allé du rue d ru ton la re cent rue INT B éd P. VERLAINE rue vid uy ot l rue la Pro r. G Bu ha uy rue COTY s ve Saint-Y de de iton c e e . Bo Tolbia ru ru Mic o de P rue I eoffroy trefages de Co INS e rue UA rue G r. de Qua rue la BEL ruue Q Navarre Larrey e r. d GO r e ru rue r. Lemaignan REILLE aud pass rue RENÉ ue J ché Mar du hevaux imp. x C au rue cit ru e Si n m soJ.M ru on rra et .J e ult am ég Alp o ha nd lles ai C x ttte au u B PLACE de la rue reye rue Jonas rue au Chére ré D de r. Henri Becq r . Sig rue imp. Reille i Re la du 10 Bla ne ier And Gracieuse e sq. USTE Ba e el ia de he nc ns UI NQ BLA ss. pass Davi d'Alés Recu lett Ste-Rosalie rue E. Atget pa ru rue Santé UE AVEN rue ante c D la rue Boutin 9 Le pass. Victor Marchand r. Bruller AU G rrue de Hopital 8 Sainte-Anne rue ru Cabanis DES 7 rue rue rue UE u ue e ru rt isa rv Co rea d ulin Mo D la eli vil ob G es square René Le Gall tte Ste-Irénée BO ULE VAR D N AVE 6au h uC ue Alo e l’ pd am rue re Da es UES eill CQ Baz T-JA de ois SAIN s dre lan es eD mil e ru Jardin des Plantes on SA R VA ULE rue ies Dub nt rue BO des Gobelins rue Vésa L'Anacréon e du allé rue à I Fer Jardin Scipion du le r. du oine M Petit r. des Marmousets É rue er Tann e Dole rue ROYAL GO H PLACE VALHUBERT r uvie eC allé er Université Paris III Square Adanson 53, boulevard Saint-Marcel Buff ton Pont d'Austerlitz Ménagerie e si Cen rue r nsie Ce rue die en Mag rue Émil rue A AR Hôp. Broca ma ord des 5 Jean N e uric Ma Léon - PortRoyal St-Hippo polyte ol t rue de Julienne sq. Albin Cachot rue Maison d'Arrêt de la Santé rue Méchain G le Va de bel Cu ru Dauben rue Mir r. de lle do Can ruue h al rue Verh lée aere n Mouffetard PORT imp. de la Santé de PLACE BERNARD HALPERN rue e nc r. DE villa de Port Royal r. rue 4 ais yal ARD BOULEVA al Rode lée nbac T. de du CharP. din pass. rd ua do énu r. É Qu nn ers sq. Arago erc Ly o latt sq. Grangé rue rue Hopital Cochin rd F de s r. F LEEV VAR D rna E ru lvin Square Vermenouze r vie u Museum National PLACE DU PUITS DE L’ERMITE d'Histoire Naturelle Mosquée Puits de l’Ermite ée de Bois rue r.de l'Ép J. Ca SaintMédard Be l'A de e Port Ro e ROY AL rue D rue rue Dolomieu Square? Tino Rossi 20H00 ie de uy se G s e ro ru la B Universités Paris VI et Paris VII Lacépède rue Malus r. du ond C te PLACE PLACE MONGE ss s Arène Arènes de Lutèce rue ÉMILE MÂLE de Ortolan Thêatre Mouffetard de rue lè rba Square des Arènes de Lutèce rue Ju PLACE JUSSIEU Bou langers pède l'Arbalète rd Hopital du Val-de-Grâce imp. de 3 PLACE DE L'ILE-DE-SEIN PLACE ST-JACQUES e des Lacé pass. des Postes des Patriarches Square Lagarde ud B Rue ga Cla Va La e ru n eli u uq Lhom PLACE ALPHONSE LAVERAN Rollin rue PLACE LUCIEN HERR lette rue rue ARAGO Lecl osso e 2 re Br Ecole Normale supérieure Ecole supérieure de Physique de chimie s PLACE PIERRE LAMPUÉ ce POR T- Pier de ru e rue Sa int-Mé Fer de Pot du rue ru A Am e dard Tournefort ne rue R rue rue rue yot a e Universités Paris VI et Paris VII Pierre et Marie Curie ru in rd Ca du e ru PLACE DE LA CONTRESCARPE rue nti Grâ de rue Laromiguière illa ac Feu Luss s Erasm in Thou rue rapa d tau e oin m Le al 5e Lycée Henri-IV rue d - de Jacques i LEV ARD . Da rue Thuillier BOU 1 BOU pass r. Louis - de- Institut Curie on e Gay rue Maternité Port-Royal Observatoire de Paris om l’Épé Clovis Sculpture en plein air d'A e ru du Mont rue l'Est Lh de Saint nos av. Georges Berna AVENUE DE L'OBSERVATOIRE DE ssin rue Val- de rue é rue l'Abb r. des Urs ulines rue de C Fustel oula nges BD Ca BOULEVARD du rue Curie Ecole Nationale supérieure de chimie de rue rue et M arie e ru Linné ac rue PLACE LOUIS MARIN Pierre Musée Minéralogique tronomes pas trop argentés flatteront leurs papilles avec la cuisine délicate de Christophe Accary qui concocte un foie gras mi-cuit en terrine arrosé de Porto et des plats de viande et de poisson dignes des adresses les plus prestigieuses. On y vient pour l’accueil, le calme, le cadre sans esbroufe, les nappes blanches et le rapport qualité prix. (menu-carte : 32 € - menu (déjeuner uniquement ) : 20 €. M° Gobelins - Tél : 01 43 31 71 18 www.restaurant-anacreon.com Monge Luss rue s rra Jardin de Navarre és ss Fo s de rue - PLACE DE L’ESTRAPADE r les rue rd lace Panthéon Mairie du Ve PANTHEON es olla d Lap Descartes rue r-C Vic to D AR B ra he nc Gay Roye int- Éco RN rue PLACE DE L’ABBÉ BASSET r. Sain t-Étie du Montnne PLACE SAINTEGENEVIEVE Saint-Etienne DU Sa E T-B rue Cuja s Universités Paris I, II, V rue So ufflo PLACE t e Square P. Langevin Ministère de la Recherche et de la Technologie IN rue u ru des imp. Bœ des uf ru s Po e d lyte e ch l'Éc niq ole ue ea ru e rue r. M ale rue 14e de nn SA flot La e Cu jas de ng Souf Lycée Louis Legrand d ar rn Be - t in Sa I Paris IV Mo rue ru e rue UA e Q La Cité Fleurie ru rue © N. Schiffmacher 65, boulevard Arago 70, la menace d’une destruction pure et simple incita de futurs grands artistes (notamment Serge Benoit, lire notre Focus) à se battre en squattant les lieux jusqu’à ce que les vandales en col blanc abandonnent leurs funestes projets. Aujourd’hui, la Cité fleurie compte plus de trente ateliers, de splendides maisons rachetées par l’État et louées une bouchée de pain à des artistes qui découvrent le charme discret de la bourgeoisie plutôt que les affres de la bohème. Au rue mo nt 19H20 À moins de refaire le chemin à l’envers et de revenir à la Butte aux cailles où les nuits sont aussi belles que les jours, ou bien de traverser la rue qui vous mènera au Quartier latin voisin, n’espérez pas vous encanailler aux abords des Gobelins. Plus propice aux soirées placides (malgré l’avenue du même nom bardée de cinéma) le périmètre des Gobelins s’ouvre sur quelques bonnes tables à ne pas négliger. Ainsi l’Anacréon, derrière ses rideaux anachroniques, où les gas- rue Des chalets suisses, des arbres et des fleurs précèdent de peu la sinistre prison de la Santé et ses hauts murs noirs. Étrange autant que charmante, cette cité unique à Paris doit son existence à un promoteur qui construisit en 1878 une série d’ateliers avec des matériaux provenant du démontage de l’Exposition universelle. Rodin, Bourdelle, Maillol y feront patiner leurs œuvres alors que Gauguin, Modigliani y vécurent quelque temps. Dans les années FOCUS ESCAPADE art de vivre vivre de L'art L' et par Christian Rol OIT SELON SERGE BEN Il est squatter, sculpteur, marathonien © N. Schiffmacher et peintre. Serge Benoit et son épouse occupent l’atelier n° 25 de la Cité fleurie depuis 1974. ous les amateurs de marathon, de cross-country ou de jogging au Luxembourg connaissent Serge Benoit. Un petit homme fluet blanchi sous le harnais, courtois et toujours dans le peloton de tête qui évoque plus volontiers ses performances physiques que son art. « La course à pied me fait un bien fou », confie-t-il au milieu de ses œuvres qui emplissent la belle maison de la Cité fleurie. « À une époque, je me sentais tellement enfermé que cela a inspiré mon travail ; au point même que j’ai dû trouver un autre exutoire pour évacuer les toxines et fuir l’atelier. C’est ainsi que j’en suis venu à avaler les kilomètres. » L’autodidacte qui n’a pu faire les Beaux-Arts a travaillé en usine tout en se frottant à la ferronnerie d’art et en suivant les cours du soir. L’art figuratif, dont il conserve ses premières réalisations, doit largement à ses maîtres Rodin, Brancusi ou Arp. Avant qu’il ne s’oriente définitivement vers le constructivisme, pour ne pas dire le futurisme italien du début XXe qu’il paraphrase. Ce tournant décisif déroutera les béotiens mais enchantera les amateurs d’Art contemporain qui verront dans ses formes carrées et ses enchevêtrements de matériaux divers, 40 CIGALE OCTOBRE les statues de l’île de Pâques stylisées et bien d’autres allégories puisées aux sources de son goût pour la machine. « Avant de vivre ici, nous avons passé deux ans au Québec dans les années 60 où j’ai un peu vécu de mon art quand je faisais du figuratif. D’ailleurs un de mes « Christ » trône au Musée de l’Oratoire Saint Joseph à Montréal. Un particulier à qui je l’avais vendu l’a donné au musée avant de mourir ». Squatters pendant tout le septennat de Giscard à la Cité fleurie, Serge et sa femme sont aujourd’hui parmi les plus anciens locataires de cette enclave végétale qu’on regarde comme un prolongement du rêve communautaire des années 70. Ce que Serge dément. « Ici, les rapports sont courtois mais sans plus. La plupart des gens ici sont des enseignants qui manifestent un réflexe corporatiste en restant entre eux. Et il y a la nouvelle génération d’artistes, individualistes, pour ne pas dire distants. Moi, j’ai connu l’usine et la vache enragée. D’ailleurs, à une époque je n’étais même plus à la Sécurité Sociale ». Aujourd’hui, Serge Benoit vend ses pièces (il en achète aussi) et alimente régulièrement Drouot de ses œuvres dont son propre fils est également un pro- moteur zélé. Des sculptures à 13 000 côtoient des tableaux plus modestes au milieu d’un véritable musée contemporain encombré d’outils et d’instruments qui ont façonné son œuvre et sa vie. La vie d’un véritable artiste. © N. Schiffmacher T Serge Benoit en 3 dates 1954 : le centre d’apprentissage. Avril 1974 : mon arrivée à la Cité fleurie. 1975 : la naissance de mon fils. en 3 lieux Courcebœuf : le village de la Sarthe de mon enfance. Le XVe, où je suis arrivé à l'âge de 11 ans. La Cité Fleurie, où j’habite. 65, boulevard Arago - M° Gobelins Atelier ouvert les premiers samedis du mois de 14h à 19h www.sergebenoit.free.fr [email protected] S'ÉCHAPPER EN FAMILLE La Marne sans taxis © Canauxrama par Christian Rol Canauxrama Tél : 01 42 39 15 00 www.canauxrama.com [email protected] GUINGUETTES ET MUSETTE On oublie souvent que Paris n’est qu’à quelques milles fluviaux du pays des guinguettes et du bal musette. Les bateaux de la compagnie Canauxrama sont là pour nous le rappeler, et nous transporter dans le temps et l’espace depuis la Seine jusqu’aux bords de Marne. P rolonger la Seine par la Marne – à moins que cela ne fût le contraire – est une aubaine géographique pour tous ceux qui préfèrent les lenteurs de la navigation en eau douce à l’autoroute. La source du périple se situe dans le port de l’Arsenal qui ouvre calmement ses écluses à notre attention. Quand la mise en Seine est effectuée, Notre-Dame derrière nous, salue une dernière fois ceux qui s’en vont. Bientôt, de chaque côté de notre frêle esquif, l’architecture mégalo futuriste (et déjà ringarde) de Bercy constitue le dernier bastion de l’Occident que nous fuyons pour une vue meilleure. Bercy beaucoup… Un Paris moins glamour et plus industrieux, et même franchement déprimant, succède aux bureaux high-tech. Heureusement les quais d’Ivry et les paysages sans grâce laissent vite place au confluent de la Marne dominé par l’étrange Chinagora, immense pagode en béton qui prodigue soudain à notre fleuve pla- cide des reflets de Mékong. L’écluse Saint-Maurice nous ramène en France où les noms de Delacroix, Sade et Verlaine sont évoqués par un guide érudit et toujours disponible. La maison natale de l’un, l’asile de fous des autres (l’hôpital Esquirol plus précisément) défilent lentement dans un paysage de saules pleureurs et de rives arborescentes où l’automne, en teintes fauves, s’est déjà réfugié. La coquette Marne déploie alors ses charmes secrets et s’ouvre à nous comme une Venise verte où les cygnes et les hérons glissent et cohabitent gracieusement avec les amateurs d’aviron et les canards. Des pavillons popu où il doit faire bon vivre précèdent des maisons à colombages hors de prix où se sont échoués les taxés de la Marne ; d’autres demeures, plus élégantes encore, attendent au fond d’un parc la baisse de l’immobilier et l’hiver qui s’en vient. Cette province retirée à quelques kilomètres de Paris se gagne en patience quand les écluses passées lentement taquinent notre curiosité. Les Impressionnistes ne reconnaîtraient probablement pas ces rives mais on ne saurait en nier l’envoûtement nostalgique qu’elles prodiguent. Une nostalgie alimentée par la sono de nos hôtes qui diffuse des airs d’accordéon auxquels les âmes sensibles (dont l’auteur de ces lignes) ne résisteront pas. Nogent est déjà derrière nous quand nous dépassons les guinguettes légendaires (Gégène, l’ancien bal Convert, Martin Pêcheur) en compagnie de Jean Gabin qui tourna La belle équipe de Duvivier dans les environs. Au Petit Robinson, autre guinguette mythique, nous attend un déjeuner au bord de l’eau (ou sur l’herbe, c’est selon). Là encore, les airs de musette, une chanteuse à voix – celle de Piaf justement – et le décor pétrifié d’une France révolue – Front Popu, petit vin blanc et joies simples – escortent notre mélancolie jusqu’au dessert au bord du long fleuve transit. CIGALE OCTOBRE 41 PARIS-AILLEURS culture à portée de voies Léon Spilliaert (Autoportrait) James Ensor (Autoportrait) La TRES EUX PEIN D N E E R D N A L F A L © J.J. Soenen De Paris, on est vite rendu au plat pays, cher à Jacques Brel, surtout avec le Thalys, fleuron du transport européen. Ainsi, Paris est à 1h25 de Bruxelles et à 2h40 d’Ostende. Alors, pourquoi ne pas envisager une escapade en Flandre par ces belles journées d’automne ? D ’autant qu’actuellement on peut conjuguer tourisme et culture grâce à de superbes expositions de deux peintres avant-gardistes : James Ensor à Ostende, Léon Spilliaert à Bruxelles. L’occasion donc de découvrir ou de revoir la capitale belge, musée vivant, avec ses maisons raffinées aux couleurs abondantes. On pourra flâner dans les galeries Saint-Hubert, un grand passage où se nichent depuis 1846, magasins de dentelles, librairies d’art et salon de thé, sans parler 42 CIGALE OCTOBRE de l’incontournable Grande Place. Sur les quatre parvis, les maisons de négociants rivalisent d’imagination pour montrer leur richesse. Là, des statues baroques juchées au sommet d’une demeure, ici des ornementations gothiques flamboyantes. Le touriste n’a qu’à lever les yeux pour admirer cette architecture baroque qui fait le charme de Bruxelles. Il pourra ensuite poursuivre sa flânerie en se rendant aux musées royaux des Beaux-Arts de Belgique où une rétrospective de l’œuvre de Léon Spilliaert (1881-1946) est présentée jusqu’au 4 février 2007. Pour célébrer le soixantième anniversaire de la mort de l’artiste, Anne Adriaens-Pannier, commissaire de l’exposition a mis deux ans pour réunir deux cents de ses œuvres : « 95 % appartiennent à des collections privées provenant en grande partie de Belgique, mais aussi de Paris, déclare cette jeune femme passionnée par son sujet. Le musée d’Orsay nous a prêté deux œuvres pour l’exposition. ». PARIS-AILLEURS Vertige, de Léon Spilliaert Léon Spilliaert le solitaire Léon Spilliaert est un artiste atypique. Plutôt que de suivre une formation académique, il a préféré se fier à son imagination. On peut être déconcerté par ces tableaux souvent très sombres, qui représentent des portraits, des paysages de bord de mer ou des femmes de pêcheurs : « Ces œuvres souvent peintes à l’encre de chine ou au fusain démontrent un caractère solitaire, précise la commissaire de l’exposition. Pour moi, Spilliaert n’est pas vraiment un pein- tre, c’est un touche à tout, influencé par un art intimiste ». James Ensor sans masque Ce n’est pas le cas de son ami James Ensor, comme lui, né à Ostende. À l’occasion des vingt ans du musée d’Art moderne-sur-Mer (PMMK) une exposition est consacrée à cet artiste (1860-1949), jusqu’au 25 février 2007. Connu tardivement pour ces œuvres satiriques, voire subversives, comme sa toile la plus célèbre : L’entrée du Christ à Bruxelles , Ensor a influencé beaucoup d’artistes et inspiré l’expressionnisme et le réalisme. Masques, situations carnavalesques, scènes macabres et surprenante passion pour les raies, fourmillent dans les œuvres de cet avant-gardiste. «Ensor dit de lui-même qu’il change de style comme de chemise », confie Willy Van den Bussche, commissaire de l’exposition et conservateur du musée. Outre les trente-cinq œuvres d’Ensor, plus de deux cents tableaux d’artistes de renom, tels : Courbet, Monet, Gauguin, Picasso, Magritte, Alechinsky et autres peintres d’avant-garde, tapissent les murs du musée moderne. À force de vouloir en montrer trop, on s’y perd un peu, mais c’est aussi l’occasion de voir ou revoir des œuvres extravagantes. Dans le port d'Ostende Après tant d’abondance, un petit tour à la découverte d’Ostende pour s’oxygéner. La ville en ellemême n’a rien d’extraordinaire. La preuve on n’a pas hésité à installer la Grande Roue juste devant la cathédrale. Une verrue. En revanche, on peut flâner au marché le long des quais où l’on trouve pêle-mêle : poissons, fleurs, légumes à des prix imbattables. Ensuite, une petite Entrée du Christ à Bruxelles, de James Ensor CIGALE OCTOBRE 43 Carnet de route Avec Thalys : Paris-Bruxelles à partir de 49€ en Comfort 2 et 130€ en Comfort, Paris-Ostende : respectivement 58€ et 144€. Enfant accompagnant les adultes : 50 % de réduction. Réservation Thalys : 08 92 35 35 36 (0,34€ la minute) ou dans toutes gares et agences de voyages agrées. www.thalys.com Tourisme Belgique Flandre et Bruxelles: 6, rue Euler, 75008 Paris - 01 56 89 14 42. www.tourismebelgique.com Musées royaux des Beaux Arts : 3, rue de la Régence - 1000 Bruxelles Ouvert de 10 à 17 h. Fermé le lundi, 1er et 11 novembre. Prix : 9€ © De Kievitch Musée d’art moderne-sur-mer (PMMK) Romestraat 11 Ostende. Ouvert de 10 à 18h. Fermé le lundi. Prix : 10€ © De Kievitch halte sur la plage de sable fin de 9 km, pour observer au loin les nombreux cargos. En cette saison les nombreuses cabines en bois blanc auront disparu. Comme chaque année, les propriétaires ont dû, le 1er octobre, les démonter et faire « plage nette »… Dommage. Cela ne manquait pas de charme. Côté gastronomie, Ostende a quelques atouts. Jusqu’au 25 mars 2007, treize restaurateurs ostendais, unissent leurs efforts pour proposer un menu dégustation (entre 80 et 90€), servi au restaurant très design du casino. Destination évasion Un saut dans le Thalys et ces échappées belles sont à la portée de tous. Non seulement les billets du TGV européen sont valables sur les trains intérieurs belges, mais en plus, les visiteurs de l’exposition Ensor, bénéficieront d’une réduction (8€ au lieu de 10). Alors pourquoi se priver… SECRETS DE CUISINE La recette de en 3 dates 9 septembre 2000 : Première diffusion de l’émission « côté cuisine » sur France3 Bourgogne Franche-Comté. 15 Août 2001 : Je quitte Lyon. Premier appartement à Paris. 14 avril 2001: Lancement de Cuisine.tv en 3 lieux Marché de la création, quai de Saône à Lyon. Mosquée de Paris pour les massages et son fabuleux thé à la menthe. L’Arpège, le restaurant d’Alain Passard où je rêve d’aller. en 3 produits Amandes et noisettes enrobées de Valrhona (Equinoxe). La pâte à tartiner en tube de Sébastien Gaudard, Délicabar au Bon Marché. Chocolat noir 75% de la maison Bonnat à Voiron (Isère) – origine Cote d’Ivoire. POUR 4 PERSONNES >>> 1 pintade d'1,2 kg coupé en 8 morceaux • 1 belle grappe de raisin chasselas • 8 cèpes bouchons nettoyés et émincés • 2 échalotes pelées et coupées en 2 dans la longueur • 4 gousses d'ail en chemise • 20 g de beurre • 2 cl d'huile d'olive • 20 cl de vin blanc sec • sel et poivre noir du moulin > Chauffez l'huile d'olive et le beurre les sucs pour qu’ils puissent se dissoudre dans le vin blanc. Laissez réduire 2 minutes à feu modéré. dans une sauteuse, puis salez et poivrez les morceaux de pintade, disposez-les côté peau sur la matière grasse chaude, ajoutez l’ail et l’échalote. > Disposez les morceaux de pintade au centre de la sauteuse bien serrés les uns contre les autres puis tout autour les champignons, les échalotes, l’ail et les grains de chasselas, couvrir et laisser mijoter 4 à 5 minutes sur feu doux. Servir et déguster sans attendre. > Colorez la volaille de chaque côté sur feu modéré. Débarrassez ensuite ces morceaux sur une grille, en laissant l’ail et l’échalote dans la sauteuse. > Dans la même sauteuse, ajoutez les cèpes et cuire 5 minutes en les retournant délicatement à mi-cuisson. Retirez toute la garniture de la sauteuse et jetez l’excédent de gras. > Remettre la sauteuse sur feu vif puis déglacez avec le vin blanc sec, grattez à l’aide d’une spatule en bois le fond de la sauteuse pour récupérer © D.R. Carine Teyssandier © D.R. © Cuisine TV Fricassée de pintade aux cèpes et aux chasselas actu Télévision Fiches cuisine Tous les jours à 12H sur Cuisine.tv, disponible sur le câble et Canal Sat. Plus d’infos et de recettes sur www.cuisine.tv. 46 CIGALE OCTOBRE Côté cuisine Tous les samedis, 17H45 sur France3 Bourgogne-Franche Comté. Livre Fiches cuisine Je prépare la version papier de Fiches cuisine, une surprise pour le printemps. FOCUS HISTOIRE DE BOULANGER défis formation Les de la OLIVIER GESTIN © N. Schiffmacher par Arsène Corvec C © N. Schiffmacher hez lui, le pain est pétri devant les clients qui se pressent depuis 1 an pour honorer ses créations (pain aux figues, aux raisins ou aux noix ; miches de campagne et baguettes de tradition). « Je me suis installé à 37 ans, ce qui peut paraître tard, car entre-temps, La boulangerie j’ai travaillé pendant 10 ans chez un d’Olivier Gestin meunier à la formation des artisans boulangers qui souhaitaient utiliser le est une vitrine sur levain naturel. Par ailleurs, je testais un métier qu’il a différentes farines dans le but de créer épousé dès l’âge de de nouvelles sortes de pain. » De son expérience dans la formation 14 ans, quand, ainsi – la sienne et celle des autres– Olivier Gestin retient plusieurs princiqu’il le dit lui-même, pes fondamentaux : « la vocation ne il est tombé dans le fait pas tout. Si un jeune tombe sur un patron « difficile », il ne continuera pétrin pour ne plus pas. Moi, j’ai eu la chance, en tant qu’apprenti, de rencontrer des gens qui jamais en sortir. m’ont transmis la passion pour ce métier. Comme patron, je tente de communiquer cet état d’esprit auprès de la nouvelle génération. On dit qu’elle ne veut rien faire mais je sais que si l’on instaure la confiance et le respect, on est payé en retour. D’ailleurs, je suis sur le point d’embaucher une jeune fille que j’ai déjà rencontrée et je n’ai pas la moindre appréhension quant à son sérieux et ses compétences. En cela, je suis convaincu d’une chose : si les employés sont mauvais, c’est que le patron n’est pas très bon ». Au 35, place Saint-Ferdinand (XVIIe) cette menace semble définitivement écartée. La Boulangerie Tél. 01 45 74 05 65 [email protected] CIGALE OCTOBRE 47 SECRETS DE CHEF Toussaint Halloween La contre par Arsène Corvec C'EST DU GÂTEAU © C. Rol Chaque année, depuis l’importation commerciale de la fête d’Halloween en lieu et place de la Toussaint, les Français honorent leurs parents défunts coiffés de citrouilles, déguisés en sorcières et en mastiquant des bonbons. Face à cette offensive grotesque Gontran et Sylvie Julien opposent depuis 2001 le gâteau de la Toussaint. Désormais, la Fête des morts est aussi celle des bons vivants. L ’histoire a commencé en 2001 quand Olivier Humann, vicaire de la paroisse Saint Philippe du Roule dans le 8e arrondissement de Paris, las de voir ses ouailles succomber aux sirènes halloweeniennes décidait d’exhumer une recette pâtissière du XVIIIe siècle à des fins « évangélisatrices ». Gontran et Sylvie Julien, tous deux patrons d’une pâtisserie parisienne employant trente-deux personnes, et sensibles à cet argument, furent les premiers à mettre la main à la pâte de ce qui allait devenir 48 CIGALE OCTOBRE le « gâteau de la Toussaint ». Depuis, l’idée a fait tâche d’huile et la France entière s’est mise à l’heure de ce « projet pastoral » qui, au même titre que la galette des Rois ou la bûche de Noël, trônera en bonne place sur les tables – y compris celles des athées. « Nous avons emboîté le pas au père Humann, confie Sylvie Julien, par conviction religieuse mais aussi parce que Halloween est une fête puritaine, plutôt sinistre, qui ne correspond ni à nos traditions ni à notre éducation. Sans parler de cette débauche commer- ciale assez indécente au moment d’une fête catholique ». Bien sûr les esprits chagrins avanceront que ce gâteau de la Toussaint est à son tour une excellente opération commerciale qui, pendant les 20 jours où il est en vente, gonflera largement le chiffre d’affaires de ses zélateurs. « Nous ne gagnons pas d’argent dans cette opération puisque nous vendons à prix coûtant. La fabrication nous coûte environ 32 et nous le vendons 15 avec, en prime, la distribution gratuite de cartes saintes ». La contre-offensive SECRETS DE CHEF concerne presque toute la France boulangère avec, pour les plus grosses entreprises artisanales, 500 à 600 gâteaux vendus à cette période de l’année dans un laps de temps très court. Trois conditions régissent cette démarche : la recette doit être respectée à la lettre, ainsi que le prix de vente et le décorum religieux qui participe de la liturgie. L’Église est très attentive à cette mission évangélique et ne transige pas avec les escrocs : un artisan qui n’avait pas respecté ces règles élémentaires a dû payer 5000 d’amende pour, sinon « hérésie », du moins contrefaçon. Enfin, la démarche n’est pas que populaire puisque, pour une fois, les petits marquis des médias ont suivi leurs auditeurs et spectateurs. « Contre toute attente les médias nous ont largement épaulés. Même Gérard Miller, que nous redoutions avant de répondre à une invitation télévisée, a jugé que notre cause était parfaitement louable. » Gageons que le charme de Sylvie Julien est un argument supplémentaire qui a probablement largement pesé dans la balance ; une balance heureusement épargnée grâce à la légèreté du meilleur gâteau de l’année… qui n’a donc rien d’un étouffe-chrétien. Gâteau de la Toussaint POUR 8 PERSONNES CUISSON 15-20 MIN >>> 1 fouet ou spatule • 1 casserole • 1 récipient • 1 couteau • 1 moule >>> Pour la dacquoise pistache • poudre amande (750 g) • sucre glace t.p.t (750 g) • blanc (750 g) • sucre (200 g) >>> Pour la crème chiboust au citron • crème fleurette (500 g) • pulco citron (250 g) • sucre (100 g) • jaunes (500 g) • poudre à flan (70 g) • feuille gélatine (12 g) • blancs (1/2 litre) • sucre (200 g) >> Préparation de la dacquoise pistache > Mélanger la poudre d’amande avec le sucre glace et la pistache broyée > Battre les blancs en ajoutant le sucre > Mélanger ensuite l’amande et les blancs > Dresser à la poche à petite douille à l’intérieur d’un cercle en rond > Cuire 15 à 20 minutes à 220°C > Laisser refroidir et réserver >> Préparation de la mousse au citron > Faire bouillir la fleurette avec le jus de citron Pulco > Dans un récipient, mélanger le sucre, les jaunes et la poudre à flan > Au premier bouillon, verser la crème dans l’appareil > Faire bouillir le tout jusqu’à épaississement > Ajouter la gélatine molle > Pendant ce temps, monter les blancs en neige avec le sucre > Lorsque les blancs sont bien durs, incorporer délicatement les blancs à la préparation avec un fouet ou une spatule >> Fabrication du gateau > Dès que la mousse au citron est prête, en garnir la dacquoise > Pour une meilleure tenue, placer le gateau finalisé au congélateur Boulangerie-Salon de thé Julien 73, avenue Franklin Roosevelt - VIIIe M° St Philippe du Roule Tél. 01 42 56 19 81 Pour obtenir ce bel effet caramelisé, les professionnels ou amateurs éclairés pourront saupoudrer la mousse au citron de sucre roux et passer brièvement au chalumeau… © C. Rol © C. Rol astuces CIGALE OCTOBRE 49 SECRETS DE CHEF Chaque mois, un artisan boulanger-pâtissier vous propose ses recettes gourmandes. ers du décor Le pain, l'env los La ic ér par Fréd f, 62 l'I de s on iti Éd La recette © N. Schiffmacher de Frédéric Lalos Maître Boulanger, Meilleur Ouvrier de France 1997 Petit pain viennois POUR 12 PETITS PAINS PRÉPARATION 30 MIN CUISSON 15 MIN >>> 260 g de farine • 5 g de levure • 30 g de beurre • 20g de sucre • 40 g d’oeufs • 6 g de sel •110 g de lait froid >>> 1 batteur >> Étapes de fabrication > Pétrissage : 5 minutes en 1 re vitesse. Puis 12 minutes en 2e vitesse > Température de la pâte : 24,5° C > Pointage (temps de repos) : 15 minutes > Pesée : 40 g pour chaque petit pain viennois > Détente : 20 minutes > Apprêt : 3 heures à 25° C > Cuisson : 12 à 15 minutes dans un four à 180 ° (Thermostat 6) >> Fabrication > Pesez tous les ingrédients. Mettre tous les ingrédients dans le batteur, excepté le beurre. > À l’aide d’un batteur, pétrir pendant 5 minutes en 1re vitesse, puis pendant 7 minutes en 2e vitesse. > Ajoutez le beurre en 1 re vitesse et pétrir encore pendant 5 minutes en 2e vitesse. À la fin du pétrissage, la température de la pâte doit être de 24,5° C. > Laissez la pâte se reposer pendant 15 minutes. Peser la gamme de petits pains 50 CIGALE OCTOBRE souhaitée (12 x 40 g) et laissez la pâte se détendre pendant 20 minutes. > Façonnez les petits pains au lait. Et laissez pousser la pâte pendant 3 heures à 25 ° C à l’abri des courants d’air. > Toute la gamme doit être « dorée » (badigeonnée d’œuf) au moment de la mise au four. > À l’aide de ciseaux, coupez les petits pains viennois. Cuire pendant 12 à 15 minutes, suivant les formes, dans un four à 180 ° C, thermostat 6. >> Astuces et conseils > Lorsque le beurre a été incorporé à la pâte, il convient de la pétrir le moins longtemps possible car le beurre perdrait son goût. Cette phase de pétrissage a essentiellement pour fonction de mélanger le beurre à la pâte afin qu’il n’en reste plus de trace.