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Février 2013 - n°47 www.vestiaires-magazine.com P r e m i e r m a g a z i n e c o n s a c r é a u x é d u c a t e u r s d e f o o t b a l l Une séance avec l'Olympique de Marseille ENTRETIEN Élie BAUP : DOSSIER : LES PRINCIPES DU LEADERSHIP ENTRAINEMENT : TRAVAILLER L'APPUI SOUTIEN PREPARATION PHYSIQUE : 10 EXERCICES AVEC MÉDECINE-BALL FOOT ANIMATION : À QUOI SERT LE LABEL ÉCOLE DE FOOT ? Abonnement 12 numéros : 59 € Prix au numéro : 7 € "La préparation du match ne s'improvise pas" Sommaire P6 ACTUALITE 18 page Les dernières infos du monde de l'éducateur. P10 LA STAT Pourquoi gagne-t-on plus à domicile ? P12 EN DIRECT DE LA DTN Le football en milieu scolaire P14 QUESTION DU MOIS Doit-on s'excuser auprès de ses joueurs d'un éventuel mauvais choix ? P18 UNE SEANCE AVEC L'Olympique de Marseille P22 ENTRETIEN DU MOIS Elie Baup P28 DOSSIER Le leadership P50 TABLEAU NOIR Comment jouer les deuxièmes ballons ? P52 FOOTBALL ANIMATION A quoi sert le label école de foot ? 22 page P56 FUTSAL Passe et finition P60 FOOTBALL FRANCOPHONE L'actualité football des pays francophones P62 UN COACH UN MATCH Avec Elizabeth Loisel P35-49 LE CAHIER DU COACH P36 : ENTRAINEMENT (par Ali HELAL) Travailler l'appui soutien P40 : PREPARATION PHYSIQUE (par Thierry PELLICIA) 28 page 10 exercices avec Médecine Ball 50 page P42 : FEMININE (par Jessica DANDINE) Diététique : sommes-nous tous égaux ? P44 : STRATÉGIE (par Ghislain PRINTANT) Peut-on gêner le gardien ? Et si oui, comment… ? LA SEANCE DU MOIS (par Ali HELAL) Travail de l'appui soutien P45 : GARDIEN (par Thierry BARNERAT) Y-a-t'il un intérêt à observer l'échauffement du gardien ? P46 : SANTÉ (par Michel OLMER) La traumatologie du rein P47 : JURIDIQUE (par Michel DURAND) Adversaires en retard, que dit le règlement ? 3 Edito Entre jeu et enjeu a préparation à la compétition est un jeune footballeur enfilant ses cram- un moment à part pour l'entraî- pons le week-end ? Dans le football des neur. Le sel qui relève le goût de adultes, et à fortiori en pro, la logique n'est l'effort consenti la semaine. Préparer un évidemment pas la même. L'entraîneur match, c'est d'abord tirer les enseigne- n'est plus celui qui assure les conditions ments du précédent, puis élaborer une d'une bonne pratique, mais celui qui doit stratégie, fédérer des énergies, mobiliser "prendre les 3 points". C'est l'homme de des hommes, et enfin mettre en action. résultat. Le jeu d'un côté, l'enjeu de l'au- C'est aussi donner confiance, donner du tre… Affublé d'une telle responsabilité, il sens, et remplir ce rôle de guide ou de ne néglige aucun détail. Son expertise de L référent chez les plus jeunes. Bien sûr, en amateur, le match ne doit pas être une fin en soi. Encore moins son résultat. Il est simplement le jeu, le plaisir de jouer avec et non pas "contre" un adversaire. Mais s'amuser ne se décrète pas. Encore faut-il avoir un éducateur mettant tout en œuvre pour permettre à ses protégés de passer La préparation du match est le sel qui relève le goût de l'effort consenti la semaine. un bon moment, dans de bonnes condi- terrain est surmontée d'une dimension managériale indispensable et déterminante dans la recherche de la performance. C'est en partant de ce postulat que nous avons rencontré Elie Baup, quelques heures après un entraînement de son équipe à J-2. Une séance entièrement retranscrite dans ce numéro. Bonne lecture à tous ! tions, et avec le plus de chances de succès. ■ Julien Gourbeyre, Directeur de la rédaction S'amuser et gagner, quoi de mieux pour Vestiaires Directeur de la publication/ Rédacteur en chef : Premier magazine consacré aux éducateurs de football Administrateur des ventes : Mensuel édité par RC MEDIA, SARL au capital de 5000 euros SIRET : 507 848 257 RCS Lyon Adresse : 17 rue Louis Pasteur 38540 HEYRIEUX TEL : 04 72 77 69 04 Rédaction : Impression Antoine Armand, Julien Gourbeyre, Olivier Goutard et François Villebrun. Imprimerie Chirat 744 rue de Sainte -Colombe, 42540 Saint-Just-La-Pendue. Pascal Muller Photos : N° Commission paritaire : Chargé de mission : Gilles Lazure (Entretien du mois) 0211 T 89754 N° ISSN : 2101-4566 Julien Gourbeyre Vincent Gourbeyre Secrétariat : Claudia Gioscia Comptabilité : Sylvie Pavie Maquette/infographie : Xavier Boglione Ont collaboré à ce numéro : Lionel Bellenger, Ali Helal, Olivier Launois, Thierry Pellicia, Jessica Dandine, Ghislain Printant, Michel Olmer, Thierry Barnera, et Michel Durand. Crédits photos : FOTOLIA pages 1, 4, 5, 10, 12, 22, 24, 25, 26, 27, 34, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 58,et 60. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média est strictement interdite sans l’autorisation de RC MÉDIA. 5 Actualité LA "DECLA" DU MOIS F rançois Blaquart (dans L'Entraîneur Français) : "Il convient sans cesse de rappeler la notion de plaisir. La question posée est de savoir si l'on propose des pratiques de plaisir aux gens ? Plaisir du jeu, de s'entraîner par le jeu. Le jeu est l'élément moteur de l'entraînement". ■ 3 Frédéric Pons Stages Bosquier 2013 : de retour à Valence (CFA) L demandez le programme R éservés aux joueurs (licenciés ou non) de 7 à 17 ans, les stages Bernard Bosquier auront lieu cette année du 8 juillet au 17 août. Encadrés par des éducateurs diplômés d'état, ces stages proposent également un entraînement quotidien spécifique "gardien de but". Renseignements : [email protected] ■ C 'est, en millions, le nombre de kilomètres parcourus chaque week-end (85% en voiture personnelle) dans le cadre des déplacements liés au football, toutes compétitions et catégories confondues (source FFF). Soit 80 fois le tour de la terre… ■ es dirigeants de l'AS Valence ont officialisé fin janvier la venue de l'ancien entraîneur de Colomiers, Frédéric Pons, clubs qu'il a fait monter à deux reprises, de la DH au CFA. Dans la Drôme, le technicien remplace Fabien Mira. Vainqueur de la Coupe de France 1988 avec Metz, Frédéric Pons, 50 ans, avait déjà entraîné par le passé les 18 ans valentinois de 2002 à 2005. Il arrive aujourd'hui dans un club sein, présidé par Roland Giraud, et encore bien placé pour jouer la montée en National dans le sprint final… ■ Le district du Jura honore ses bénévoles L a deuxième "Journée des Passionnés du foot" s'est tenue le 26 janvier dernier à Crançot (39). Une opération dont l'objectif est de "rendre hommage et d'encourager les bénévoles", dixit Michel Sornay, président du district. "Il s'agit d'un moment convivial, d'union, de respect et de reconnaissance. La passion du football, la passion des autres, sont le cœur de notre mission d'encadrement. J'ai voulu au cours de ce moment privilégié honorer le Fair-play , l'engagement bénévole, que ce soit sur le terrain ou à la buvette, mais aussi encourager trois jeunes ayant pris depuis quelque temps des responsabilités au sein de leur club". Des jeunes que le district a récompensé en leur offrant notamment un abonnement à VESTIAIRES ! À noter que près de 150 dirigeants et éducateurs, représentant la majorité des clubs jurassiens, avaient répondu présent à cette manifestation. ■ INITIATIVE "Notre football, un accélérateur d'éducation" Echanges. Cinq clubs des Pays de Bagé (01) ont organisé fin janvier un forum éducatif visant à optimiser l'épanouissement de leurs jeunes licenciés. Une manifestation parrainée par le magazine VESTIAIRES. ls étaient plus de 500, le 26 janvier dernier, au complexe des Dîmes, à Feillens (01). Cinq cent éducateurs, enfants ou parents, à avoir répondu présent à l'appel de cinq clubs du département de l'Ain* ayant choisi d'unir leurs forces pour l'organisation d'un forum éducatif inédit sur le thème : "Notre football, un accélérateur d'éducation". Une initiative originale et pour le moins enrichissante dont l'objectif était de servir de levier aux actions que ces clubs entendent mettre en place pour encourager l'épanouissement global (social, scolaire et sportif) des jeunes de la Communauté de Communes des Pays de Bagé, partenaire de la manifestation. Le matin, les éducateurs des cinq entités s'étaient réunis pour travailler sur la psychologie du préadolescent et ses conséquences dans I 6 l'entraînement. Un moment d'échange et de partage animé par plusieurs experts du domaine de l'éducation : Nadi Derran (Directeur de la société Tact'Management), Xavier Lacraz (Conseillé Technique Fédéral de l'Ain) et François Fournier (vice-président du CDOS 01). L'après-midi, le forum était configuré en trois espaces : un espace "futsal" pour les licenciés de 12 à 15 ans, un espace "colloques" et un espace "stand" ouvert au tout venant (initiation aux premiers secours, à la diététique, à la sécurité routière, à l'arbitrage, etc …). A noter que cette manifestation était soutenue par le magazineVESTIAIRES. ■ *AS Bagé, Essor Bresse Saône, US Feillens, FC Manziat et US Replonges. Vivez l'expérience d'un tournoi international ! Comment faire ? De nombreux clubs, modestes pour la plupart, souhaiteraient faire participer une de leur équipe à un tournoi international d'envergure. Mais ils sont tout aussi nombreux à y renoncer. Faute de moyens financiers, organisation trop lourde, manque de contacts… les raisons ne manquent pas. Pourtant, c'est oublier que la fondation Euro-Sportring aide les clubs, quels qu'ils soient, à réaliser un tel projet, sans gros investissement de temps et à moindre coût. Explications. "P our le club, laisser EuroSportring le guider dans sa recherche de tournoi, c’est lui assurer de participer à un vrai tournoi International avec une organisation professionnelle et une qualité d'accueil sans faille, que ce soit sur les terrains ou au niveau de l'hébergement". L'équipe commerciale française a vu pas moins de 4000 clubs français solliciter la fondation en 2012 ! Tous sont venus frapper à la porte de cette institution originaire des Pays-Bas et dont la mission, depuis 50 ans, est d'aider les associations à participer à de grands tournois internationaux jeunes et senior ! Un véritable évènement dans une saison qui, contrairement à ce que beaucoup continuent de croire, n'est pas réservé aux écuries ayant "les moyens" ni évoluant à Euro-Sportring en quelques chiffres 53 années d'existence 100 tournois annuels partout en Europe. 13 pays hôtes 30 nationalités (équipes) différentes 8000 équipes qui voyagent chaque année. un haut niveau amateur. "Les tournois Euro-Sportring sont ouverts à tous, sans distinction (...) Nous faisons de notre mieux pour offrir des tournois à des tarifs abordables. Par exemple, le prix pour 3 nuits en pension complète en Espagne 4000 clubs français ont sollicité Euro-Sportring en 2012 ! dans le cadre du "Trofeo Mediterraneo II" est de 149 euros par personne". Rien à dire. Des tarifs qui sont fonction naturellement de la notoriété du tournoi, de la destination, et de la durée de la manifestation. Les frais d'équipe - les mêmes pour tous les tournois - s'élèvent quant à eux à 150 euros. Enfin, il faut savoir que la fondation Euro-Sportring, souvent méconnue du grand public, peut aussi être sollicité par les clubs pour les guider et les aider dans l'organisation de leur propre tournoi international. "Notre réseau nous permet aujourd'hui de donner une véritable envergure à n'importe quel tournoi en France". A noter enfin que la fondation Euro-Sportring organise aussi des tournois pour les féminines et les vétérans ! A bon entendeur… ■ Pour plus de renseignements, contactez Euro-Sportring par mail ([email protected]) ou par téléphone : Brice Bergos au 06 24 56 63 85 et Gaëtan Schembri au 06 51 64 40 52. Site Internet : www.euro-sportring.fr 7 Actualité Du beau monde aux 5 ans A VOS CARNETS Phase de transition défensive-offensive de Perf In Sport L a société Per f In Sport, Pôle Expertise, Recherche et Formation en Sport, fêtera ses 5 ans le 18 avril prochain à l'Aréna Stade couvert de Liévin. Au programme : des conférences non stop de 9h à 18h, animées par de grands spécialistes tels que l'expert canadien en préparation physique Raymond Veillette, les Américains Rob Duffielfd (enseignant-chercheur dans le domaine de la performance sportive) et Stephen Seiler (physiologiste), l'Italien Franco Impellizzeri (responsable du centre de recherche sur le sport à l'université de Vérone), le préparateur physique de Rafaël Nadal Luis Suarez Moren-Arrones, le Brésilien Roberto Chiari De Quintao (responsable du suivi physique et de la réathlétisation à l'Athletico Mineiro) ou encore le Français Martin Buchheit (ASPIRE au Qatar). Informations et renseignements : [email protected] ■ oici un jeu à thème observé à plusieurs reprises chez les jeunes du Paris Saint-Germain. Former 3 équipes de 4 joueurs (A-B-C). Sur un espace de jeu équivalent à la surface de réparation, deux équipes de 4 joueurs s'affrontent. Chacune doit défendre et attaquer 4 petits buts. Les passes vers l'avant sont interdites. La progression ne peut donc s'effectuer que par la conduite ou le dribble. Une règle qui doit inciter les défenseurs à enchaîner rapidement à la récupération du ballon. Faire trois séquences de 4 minutes entrecoupées de 2 minutes de feedbacks (revenir sur les critères de réalisation). Chaque équipe dispute 2 matches. Total : 20 minutes sur l'atelier. Médias : Footengo arrive en Ile de France et dans les Deux-Sèvres… Critères de réalisation : cadrer le porteur sans se faire éliminer; orienter le porteur vers un partenaire (prise à deux) pour l'obliger à reculer et jouer derrière; intervenir au bon moment dans les pieds de l'attaquant (ne regarder que le ballon, ne pas se jeter…). V L ancés en 2007 avec "Foot69.fr", les sites Internet Footengo poursuivent leur développement à travers les territoires. Après l’ouverture de "Foot88" en décembre 2012, ce sont désormais 33 départements qui sont couverts pour un magazine en ligne entièrement dédié au football amateur. Côté audience aussi, les chiffres sont au rendez-vous avec près de 500 000 visiteurs uniques par mois pour quelque 7 millions de pages lues ! Preuve s’il en était besoin que les amateurs ont leur place dans le concert médiatique du ballon rond… À noter également que la marque, dont deux des associés sont Dominique Casagrande et Eric Carrière, produit également le site "Footofeminin.fr" (60 000 visiteurs/mois) mais aussi "Mag5.f" (10 000), consacré au foot indoor et à son "business". Et ce n'est pas fini ! Les prochaines ouvertures de sites dans la région Ile-de-France et le département des DeuxSèvres porteront à 41 le nombre de territoires couverts. ■ LE SAVIEZ-VOUS ? L e concept d’entraînement neurométabolique est la combinaison de l’entraînement intermittent et des sauts de pliométrie. L’entraînement intermittent aura donc un impact sur le système cardiovasculaire, tandis que l’athlète sera en mesure de développer sa réactivité de moyenne et/ou haute intensité grâce à la pliométrie et de pouvoir maintenir celle-ci sur une plus longue durée. L'un des experts en la matière est le Québécois Raymond Veillette, Préparateur physique des athlètes de haut niveau de la région de Québec dans différentes disciplines sportives et notamment de hockeyeurs professionnels de la NHL et de joueurs de foot US de la NFL. ■ 8 QUESTIONS A… "Chez nous, c'est tout pour la jeunesse" Plus d'équipe seniors. Il y a un peu plus de dix ans, le Sporting Club d’Air Bel, à Marseille, a choisi de se passer d'équipe séniors. Il fait partie désormais de ces associations pour lesquelles le football ne se décline plus que sur le mode enfance et jeunesse ! Son président, Chaïb DRAOUI, nous en explique les raisons. Et les effets. 1 - Qu'est-ce qui vous a poussé à ne plus aligner d'équipe seniors au sein de votre club ? 3 - Quel bilan tirez-vous de cette décennie au cours de laquelle votre club n’a pas été représenté par une équipe seniors ? Ce fut un choix délibéré de la part de l’ensemble du club. Notre volonté était de sortir du football des adultes dans lequel nous ne nous reconnaissions pas. Ne plus être confronté aux logiques actuelles où l’argent prend le pas sur tout le reste. Vous donnez cinquante euros de prime à un joueur de l’équipe fanion, et il vous plante au beau milieu de la saison pour un club qui lui en propose soixante ! Ce n’est pas à ce football là que nous entendions nous consacrer. "Sortir du football des adultes dans lequel nous ne nous reconnaissions pas" 2- Un problème de mentalité, donc, avec l'appât du gain comme dénominateur commun… Exactement.Après avoir pris le temps de regarder ce qui se faisait autour de nous, nous avons dressé le constat que beaucoup de clubs se retrouvaient en déficit pour alimenter l’équipe "Une". Or, le club c’est un ensemble. Pour quelle raison devrait-on mettre toute une association en péril afin d'alimenter l'équipe dite fanion ? Cette question, nous nous la sommes posée. Et nous n'avons pas trouvé de réponse satisfaisante. Résultat, nous avons décidé en 2001 de changer notre fusil d'épaule et de nous consacrer uniquement aux enfants et aux jeunes. Un bilan très positif ! Cette saison, nous comptabilisons 21 équipes de jeunes de très bon niveau. Depuis 2001, nous avons remporté 4 titres de champion de Provence devant les clubs pros qui nous considèrent comme des partenaires à part entière. Enfin, au cours de cette même période, nous avons reçu 2 challenges du fair-play.A ce jour, nous avons l’image d’un des clubs les plus performants et corrects du département. Ce qui n’était pas toujours le cas auparavant… 4 - Cette option est-elle viable sur le long terme, d'après vous ? Bien sûr. Aujourd’hui, les jeunes footballeurs marseillais veulent rejoindre notre club qui est devenu très attractif. D’abord parce que nous maintenons nos équipes en Ligue depuis dix ans, et ensuite parce qu’ils savent que chez nous, c’est tout pour la jeunesse ! Tous nos moyens sont investis autour de l'encadrement et de la progression des jeunes. Cet engouement prouve en tout cas que notre politique a payé et qu’elle continuera à le faire si nous maintenons ce cap. ■ Plan de féminisation : la FFF prend le taureau par les cornes L e coup d'envoi de l'opération "Mesdames, franchissez la barrière !" vient d'être donné. Lancée par la FFF dans le but de féminiser les instances et l'encadrement au sein des clubs, cette opération en est actuellement à sa première étape qui consiste à repérer et sensibiliser les candidates désireuses de s'impliquer dans le monde du ballon rond. Pour ce faire, des dizaines de binômes sélectionnés et formés par les districts sillonnent actuellement l'Hexagone avec l'objectif, jusqu'à fin février, d'aller à la rencontre des femmes présentes autour des terrains afin de les aider à franchir le pas ou "la barrière…". Les femmes intéressées seront ensuite conviées à une journée d'information au district dont elles dépendent, les 8, 9 ou 10 mars prochain. ■ 9 La STAT 47,1 Tendance à la baisse. Lors de la saison 2011-2012, seulement 47,1% des rencontres de Ligue 1 se sont soldées par la victoire de l’équipe évoluant à domicile. Soit moins d’un match sur deux. L’occasion d’établir une comparaison avec les autres grands championnats du continent et d’observer que le même constat vaut partout en Europe ! es idées reçues ont la vie dure ! Les fausses évidences aussi. Les chiffres attestent que le fait de jouer "à la maison" n’est en soi pas si décisif que ça. Les championnats espagnols, italiens et anglais ont cela de commun avec la Ligue 1que les équipes évoluant à domicile l’emportent en moyenne moins d’une fois sur deux. Un constat que relaie Laurent GUYOT, entraineur du CS Sedan (L2) : "Ces chiffres confortent ce que bon nombre de techniciens pensent.A savoir qu’il devient de plus en plus difficile de gagner chez soi. La qualité des organisations défensices s'élevant, bon nombre de formations évoluant à l’extérieur parviennent à défendre très efficacement avec un bloc bas. La conséquence logique est que le pourcentage de victoires à domicile diminue au profit des matchs nuls, voire des succès à l’extérieur...". Cela veut-il dire que la courbe des victoires à domicile est appelée inéluctablement à croiser celle des scores de parité ou des victoires à l’extérieur ? Le coach ardennais nuance tout en s’interrogeant : "Il y a quand même un avantage certain à prendre le jeu à son compte.Je serais curieux par exemple de disposer de chiffres concernant les victoires à domiciles acquises sur coup de Pied Arrêté. En effet, lorsqu’une équipe joue haut comme c’est souvent le cas à domicile, elle obtient inévitablement des CPA dans des zones offensives proches de la cage adverse". Ainsi, le tableau n’est pas aussi simpliste. Et quelques autres facteurs expliquent pourquoi,en dépit d’une tendance à la baisse, les équipes continuent à gagner en moyenne presque deux fois plus à domicile L 10 qu’à l’extérieur.Au premier rang de ceux là, le public, bien-sûr : "les supporters ont un impact sur la rencontre, c’est indéniable. Pour peu qu'ils jouent leur rôle de douzième homme, l’équipe peut aller chercher plus loin dans ses ressources. Et puis il y a aussi la famille, les proches, qui sont dans le stade. Les joueurs évoluent devant mais aussi pour leur public !". Et qu'en est-il de l'arbitrage ? Est-il le même pour les deux formations présentes sur le terrain ? "Les arbitres ne font jamais exprès mais, inconsciemment, je pense que certaines décisions sont plus faciles à prendre en faveur de l’équipe évoluant à domicile…". >"Des éléments d'ordre psychologique essentiellement" Montée et victoires à domicile ne sont pas forcément indissociables Laurent Guyot : "On a coutume de dire que pour monter, une équipe doit prendre tous les points chez elle. Or, dans un championnat à 20 clubs comme celui de la Ligue 2, les montées à l’échelon supérieur se jouent toujours aux alentours de 18-19 victoires. Considérant que lors d’une bonne année, une équipe jouant le haut de tableau remporte 5-6 matchs à l’extérieur, cela signifie qu’il ne lui reste "plus" que 12 matchs à remporter sur les 19 rencontres à domicile. Cela permet de se ménager une petite marge de manœuvre et de ne pas paniquer en cas de contre performance à domicile". questions de repères visuels sur le terrain.D’autres préfèrent mettent en avant une préparation plus routinière et quelquefois plus sécurisante.Au final, pour tous ceux là, le ■ Olivier Goutard % de victoires à domicile en 2011/12 Championnat Et les entraîneurs ? Font-ils preuve de la même conviction, voire des mêmes audaces, hor s de leur s bases ? "A vrai dire, tout dépend du profil de l’équipe.Si celle-ci possède une maîtrise technique collective suffisante, le coach va effectivement inciter ses joueurs à prendre plus de risques. En revanche, avec une équipe possédant moins de certitudes, le discours sera sensiblement le même à la maison et à l’extérieur". Toutefois et en définitive, l'entraîneur des Sangliers convient bien volontiers que les raisons principales de cet écart entre les performances à domicile et à l'extérieur résident essentiellement dans des éléments d’ordre psychologique : "C’est vrai, beaucoup de joueurs préfèrent évoluer à domicile. Certains, et je pense notamment aux buteurs, évoquent des fait d’évoluer à la maison participe à l’élévation de leur niveau de performance". Liga Ligue 1 Serie A Premier League Matches 380 380 380 380 Victoire équipe à % Victoires à domicile domicile 188 49,5% 179 47,1% 173 45,5% 171 45,0% Avec 49,5%, la Liga espagnole est la compétition européenne où les équipes évoluant à domicile connaissent le plus fort pourcentage de victoires. "Un chiffre qui tend à prouver que le championnat espagnol est celui où les équipes affichent la plus grande maitrise technique. En effet, plus les équipes font valoir une expertise technique collective et plus elles sont en capacité d’imposer leur jeu à domicile", avance Laurent Guyot % de victoires à l’extérieur en 2011/2012 Championnat Premier League Liga Serie A Ligue 1 Matches 380 380 380 380 Victoire équipe à l'extérieur 116 98 96 93 % Victoires à l'extérieur 30,5% 25,8% 25,3% 24,5% Sans réelle surprise, la premier League demeure –et de loin- la compétition où les victoires à l’extérieur sont les plus fréquentes. Les explications sont vraisemblablement à chercher du côté des us et coutumes de nos amis outre manche pour lesquels un match se joue indifféremment pour être gagné à domicile ou à l’extérieur. A contrario, la Ligue 1 affiche le plus faible pourcentage de victoires à l’extérieur. Alors frileuse le Ligue 1 ? Avec notre partenaire Leader paneuropéen des statistiques de football avec plus de 17 ligues et compétitions couvertes pour l’analyse des matchs, l’étude des adversaires et l’aide au recrutement des clubs professionnels. www.optasportspro.com Et en amateur ? Saison 2011/2012 Exemple sur 3 championnats Championnat District de la Creuse (1ère division) Ligue de Bretagne (DH) Ligue de Méditerranée (DH) Nb de rencontres 132 182 210 % victoires à domicile 48,4 49,4 52,4 Analyse. Les chiffres des victoires acquises à l’extérieur pour les championnats Honneur Bretagne et Méditerranée sont très semblables aux pourcentages établis sur les grandes compétitions européennes. En ce sens, il semblerait qu’à partir d’un certain niveau de compétition et d’un certain niveau de culture tactique, il existe une relative unité entre le football amateur et % matchs nuls 18,9 23,1 20,9 % victoires à l'extérieur 32,6 27,5 26,7 le football professionnel. En revanche, le pourcentage de victoires à l’extérieur au niveau département (exemple ici avec le district de la Creuse)grimpe de manière significative. Vraisemblablement est-ce que les raisons sont à chercher du côté de la maîtrise collective et notamment de la difficulté pour les équipes évoluant à domicile d'imposer leur jeu à ce niveau. "A domicile, les joueurs poussent leurs actions plus spontanément" Bernard DAVID. L'actuel Directeur du centre de formation de l'AS Saint-Etienne a fait ses premières armes dans le football amateur, du côté de Saint-Priest (69) notamment. Au haut niveau, l'impact du buteurs sentent mieux la cage et se public explique en partie le fait situent plus facilement... On le sait, les que les équipes gagnent deux fois joueurs sont essentiellement des visuels plus à domicile qu’à l’extérieur. et des kinesthésiques. A ce titre, c’est un Ce constat peut-il valoir en amaatout de jouer chez soi. teur où le public est clairsemé ? En amateur, l’impact du public est souCela suffit-il à expliquer une telle vent proportionnel à l’importance qu’on différence entre les résultats à lui accorde. De fait, le profil mental de domicile et à l’extérieur ? Rappelons d’abord que ce n’est pas une l’équipe est prépondérant. Si l’équipe généralité. A St-Etienne, par exemple, la est inexpérimentée et composée de gar"Les joueurs sont essentiellement des CFA, les 19 ans ou les 17 ans, récoltent au çons influençables, elle peut effectivemoins autant de points à l’extérieur qu’à ment ne pas parvenir à faire abstraction visuels et des kinesthésiques" domicile. Une des raisons à mettre en du public et du contexte. A contrario, une équipe plus mûre avec des leaders de lement dans le résultat de match ? Il avant est que le discours du coach ne change caractère peut aussi se nourrir de l’adversité est vrai qu’en amateur, les clubs sont confron- pas d’un iota selon l'endroit où l'on joue. tés à des impératifs économiques, et tout le du public. monde essaie de se déplacer à meilleur E n r é s u m é , p e u t - o n a f f i r m e r q u e En amateur, on parle aussi d'arbi- compte. Cependant, les joueurs sont habi- m ê m e l e s a m a t e u r s o n t p l u s d e trage-maison… Qu’en pensez-vous ? tués à ces conditions et, selon moi, cela n’a chances de gagner à domicile qu'à C’est heureusement de moins en moins vrai. pas tant d’incidence que ça. l'extérieur… Oui. A l’extérieur, une équipe Cela tend à disparaître. Principalement parce qui doute va souvent inconsciemment accepque l’arbitre se sent mieux accompagné et Revenons aux matches à la maison. ter la domination adverse en tablant sur protégé. Du moins pour les niveaux CFA et On a coutume de dire que les joueurs quelques contres. Ce faisant, elle se comCFA 2. Par ailleurs, la loi a été aménagée et ont leurs repères. Mais de quoi parle- plique singulièrement la tâche. A l’inverse, à t-on au juste ? Les équipes amateurs dis- domicile, la confiance vient plus naturelleles sanctions renforcées. putent souvent leurs matches sur la pelouse ment et les joueurs poussent leurs actions plus Les conditions de déplacement par- sur laquelle ils s’entraînent la semaine. Ils en spontanément. Le mental prend toute sa fois contraignantes des équipes ama- connaissent donc tous les recoins. Le moin- dimension. Les joueurs ont le sentiment teurs peuvent-elles jouer un rôle éga- dre panneau publicitaire sert de repère, les d’évoluer dans leur jardin. ■ 11 EN DIRECT DE LA DTN Clubs : les vertus de Projet sportif et éducatif. Un quart des clubs français, en 2013, s'appuie sur une section sportive pour l'encadrement et la progression de ses jeunes, en qualité de partenaire conventionné, associé au fonctionnement de cette structure et/ou par la présence de leurs joueurs au sein de cette section. Une proportion en constante hausse qui démontre l'efficacité de ces structures dont certains - éducateurs, dirigeants, parents, chefs d'établissement - peinent malgré tout à cerner l'intérêt qu'elles représentent à bien des égards. Jean-Claude GIUNTINI, en charge du développement de la pratique en milieu scolaire, nous éclaire sur le fonctionnement d'une section. Quelle définition peut-on donner de la section sportive en milieu scolaire ? C'est une structure qui permet d'allier le projet scolaire au projet sportif tout en respectant le rythme biologique et physiologique de l'enfant. C'està-dire qu'elle vise à assurer une bonne répartition et harmonisation de la pratique du football et des études. Le tout pour un meilleur équilibre du jeune. Ce sont les anciens sport études, les classes à horaires aménagés… Chaque semaine, les joueurs peuvent être amenés à s'entraîner alternativement au sein de la section durant la journée (2 ou 3 fois), et le soir au club (1 ou 2 fois). Pour les Sections Sportives Second Cycle (lycées), les élèves participent à 3, voire 4 séances hebdomadaires (cahier des charges Sections Challenge Jean Leroy, Ndlr). de paramètres (infrastructures, encadrement, aménagement d'horaires, installations sportives et suivi médicale) dictés par une circulaire ministérielle régissant le fonctionnement des sections sportives à laquelle nous y avons joint notre propre cahier des charges. section ? Ce n'est pas une obligation fédérale. On ne l'impose pas. Ce sont des arbitrages entre le chef d'établissement, le responsable de la section, et le président du club. Ceci dit, dans le cadre d'un club très investi dans sa section avec, par exemple, la mise à disposition d'un éducateur et un accompagnant financier, il est fort à parier que tous les joueurs appartiendront à ce club. Les entraînements en section et en club ne risquent-ils pas d'avoir lieu le même jour ? En théorie, non. On souhaite un principe d'alternance, non seulement entre la pratique du football dans la Combien section et l'entraînement en club, mais aussi entre la pra"S'entraîner plus tique du football dans la secet mieux permet tion et l'EPS. de sections sportives dans l'Hexagone à ce jour ? En 2012-2013, on en compte 845, soit deux fois plus qu'il y a dix ans.Au total, de progresser" 4200 clubs ont des joueurs La section sportive estqui fréquentent une section elle obligatoirement rattachée à un premier cycle (collège) ou second cycle seul club ? Pas forcément. Il existe aussi (lycée). des sections multi clubs, avec des vocations différentes. Certaines, en milieu rural par Quel est l'objectif principal de la exemple, permettent le maintien d’une FFF dans la multiplication de ces pratique régulière (motivation, progression sections sportives ? La multiplication du jeune joueur…) et contribuent à réduire des sections n'est pas un objectif en soi. les temps et les coûts liés aux déplace- Faire du nombre pour le nombre ne nous ments. intéresse pas. La priorité est donnée à la qualité d'accueil, d'encadrement et de perLes joueurs sont-ils tous licenciés fectionnement des joueurs. Chaque section dans le ou les clubs rattachés à la sportive doit respecter un certain nombre 12 Quelles sont les modalités pour intégrer une telle structure ? Chaque section possède une commission d'admission présidée par le chef d'établissement. Les candidats sont évalués à la fois sur l'étude de leur dossier scolaire et sur des tests de terrain, principalement d'ordre technique. Qui encadre ces jeunes ? Soit un éducateur mis à disposition par le club rattaché à la section, soit un enseignant breveté comme l'exige notre cahier des charges. Ces derniers représentent environ 50% des 1200 encadrants diplômés qui interviennent actuellement au sein d'une section sportive. Et qui définit les contenus d'entraînement, notamment dans les sections encadrées par des enseignants ? La Direction Technique Nationale a effectué un gros travail en fournissant à toutes les sections un classeur pédagogique très complet. Cet outil permet de guider la p r o gra m m a t i o n s u r l e s c o n t e n u s , l a démarche pédagogique, via une approche non compétitive. Et pour cause : les encadrants ne sont pas là pour préparer des équipes à la compétition du week-end, mais pour agir plus généralement sur l'épanouissement du jeune à travers l'apprentissage du football. Certains éducateurs ne sont pas très favorables à l'idée de voir leurs la section sportive joueurs entraînés par un autre plu- structures font partie du parcours d'excelsieurs fois dans la semaine. Ils ont lence sportive de la DTN. Elles permettent le sentiment, à tort ou à raison, de de légitimer la politique de formation des ne plus maîtriser en quelque sorte clubs dans un rôle de "préfilières".Les jeunes l'évolution de leurs protégés… La peuvent ainsi être orientés, en fin de 4ème, meilleure des choses est de se parler, de vers les Pôles Espoirs et, deux ans plus tard, communiquer. Un lien doit exister entre le vers un centre de formation de club profesclub et la section. La problématique est la sionnel. même en Pôle Espoirs où le jeune s'entraîne la semaine et rejoint son club le week-end. Le projet de création d'une section Dans tous les cas, je considère que c'est un sportive peut aussi rencontrer d'auplus, un enrichissement que tres freins, à commende pouvoir s'entraîner avec "La section spor- cer par un chef d'étad'autres joueurs et sous la blissement peu houlette d'un autre éduca- tive ne nuit pas à convaincu de l'utilité teur. N'oublions jamais que l'investissement d'une telle structure… l'adolescent doit se situer au scolaire, bien au Cela peut arriver, en effet. L'idée est alors de lui faire centre du projet. Par consécontraire !" sentir la nécessité pour les quent, il faut que les acteurs collèges et lycées de s'ouvrir soient complémentaires autour de lui et non pas en situation d'oppo- vers l'extérieur. Les jeunes qui sont dans les clubs sont ceux qui vont à l'école et vicesition ou de concurrence. versa ! Ensuite, il convient de souligner le Tout de même, ne peut-il pas y fait que le projet sportif est aussi un projet avoir un décalage préjudiciable éducatif. Le football est structurant, dans entre ce que proposent l'éducateur plein de domaines. Il représente donc une en club et l'enseignant en section valeur ajoutée à l'établissement. sportive ? Sur l'approche et la conception de la formation du joueur, il doit y avoir C'est-à-dire ? Il va renforcer le projet éducohérence et responsabilité. La prépara- catif sur un certain nombre de paramètres tion de l’équipe pour la compétition ne doit tels que l'apprentissage des règles, la sociapas en être en contradiction avec le déve- lisation, le respect, le goût de l'effort…et loppement des qualités individuelles du surement l’identité et l’appartenance à l’étajoueur.Tout est affaire d’approche, de cli- blissement. On crée un lien très fort entre mat propice à la progression et de volonté pratique sportive et scolarité, l'un nourrisde complémentarité. Le jeune est tout natu- sant l'autre. On peut par exemple, à un rellement attiré par celui ou celle qui lui moment donné, appuyer sur le levier footpermet de progresser, d’acquérir de la b a l l p o u r d o n n e r o u r e d o n n e r d e l a confiance et de gérer ses émotions.Au-delà confiance dans l'ambition scolaire.Tout cela du contexte, il attend de son "encadrant" est une question de méthode, de mise en de la compétence et de l’exigence. perspective, et de démarche vis-à-vis du D'une manière générale, que pouvez-vous dire à un éducateur ou un club réticents à l'idée de collaborer avec une section sportive ? Déjà, que la section sportive permet d'optimiser les installations du club dans le sens où elle libère des terrains, le soir, pour d'autres catégories. Un argument que l'on peut faire valoir aussi auprès de la municipalité. Ensuite, que s'entraîner plus et mieux permet de progresser. N'oublions pas que ces jeune. Une chose est sûre, la section sportive ne nuit pas à l'investissement scolaire, bien au contraire ! Le taux de réussite au Baccalauréat et au Brevet de Collège l'atteste. Dans les sections sportives, il est supérieur aux moyennes nationales. Que la pratique du football en milieu scolaire ne porte pas atteinte au travail scolaire est justement la crainte la plus souvent formulée par les parents… Encore une fois, les chiffres nous disent l'inverse ! Un jeune qui est en section sportive et qui s'entraîne donc moins ou pas du tout en club, a des journées plus harmonieuses et équilibrées. Le temps scolaire est mieux cadré. Il n'est pas contraint, après les cours, de rentrer chez lui ou de prendre les transports pour se rendre à l'entraînement, avant de rattaquer ses devoirs le soir... C'est cela précisément qui est à même de nuire aux résultats scolaires. Et puis la pratique en milieu scolaire se fait dans un contexte très différent et complémentaire du club. C'est plus tranquille, apaisé, moins tourné vers les excès engendrés par la compétition. Le climat est sans doute plus favorable à l'épanouissement du jeune. C'est ce qui explique aussi que la section sportive attire de plus en plus de filles. C'est même devenu l'un des endroits privilégiés pour le développement du football féminin en France. Combien sont-elles à fréquenter une section sportive en 2013 ? On en comptabilise environ 3000 (sur 22 500 élèves, Ndlr). Certaines sont en section mixte, principalement au collège, et d'autres font partie de la cinquantaine de structures 100% féminines. ■ La saison 2012-2013 en chiffres 845 sections sportives (705 collèges et 140 lycées). 22 500 élèves 1200 éducateurs diplômés dont 650 professeurs d'EPS. 4200 clubs associés 1 million d'Euros accordées chaque année par la Fédération au football en milieu scolaire dans le cadre des contrats d'objectifs avec les Ligues régionales. 13 ? n du Mois La Questio e d s è r p u a r e s Doit-on s’excu n éventuel ses joueurs d’u oix ? mauvais ch n de flet de l'éliminatio ou m ca le s rè ap s rmi à ses joueur euses réactions pa br par Frédéric Hantz m es no té en de és ité pr sc s su se A Bastia, a "moment Débat. Les excu de France par le C préfèrent y voir un pe es ou tr C au d' en ) e, ss tia le as ib B tion. un aveu de fa son équipe (SC pencher sur la ques croient y déceler se ns de ai rt on si ce ca où oc Là L' s. eur corse. nos abonné la part de l'entraîn d'égarement" de nn aî tr e : la ré da cl fa ut bi en le re co in e ap pr éc ie gran tio n de vo tre m ag az Ha nt z. La cl ar té de de m en t Fr éd ér ic os , st es se de se s pr op se s an al ys es , la ju 'il qu s le ur s hu m ai ne m ai s au ss i le s va gu ré r te nt à le so lli ci dé fe nd no us po us se de ne er nt la ire r la la liè re m en t po ur éc nrs es t-i l qu e le 6 ja ou uj no s le ct eu rs .To rsu n io at in ir de l'é lim vi er de rn ie r au so ce an Fr de e up en co pr ise de so n éq ui pe Ba st ia (N at io na l), CA le n, isi fa ce au vo mrp ris un ce rta in no Fr éd ér ic Ha nt z a su ibl pu en pr és en ta nt br e d' ob se rv at eu rs r oi (v s ur se s à se s jo ue qu em en t se s ex cu ssu a i qu n dé cl ar at io pa r ai lle ur s) . Un e ns no m br e de ré ac tio n bo t ci té ég al em en us no i, fo rger en su ite ss Au s. ab on né ba t, et d' ai de r à se dé le r te el de la pa rt de no s e qu tr ur nv ic tio n. no us pe nc he r à no au va is ch oi x ? Po vo us de vi on s de - d’ év en tu el s m on s sa pr op re co si ffi su us e rc ol pe éc ré d' s s le ca el n. Un im pa ct et av ec qu to ur su r la qu es tio ■ Olivier Goutard tio ns qu e no us sy m bo liq ue po ur et e al in ig or eu re s ? D es qu es t ri en té ul , ts sa m m t an fe en ef rv te s' y at ta rd e en sé es à pl us ie ur s in m ér it er qu e l'o n co ac h av on s po n re d' al im en ’u oi st qu e hi s, t-c nt Es re . ts ffé riz on s di ho d' qu el qu es in st an pe ou gr n pr ès de so do it s’ ex cu se r au I de presseition un gr oupe de e c n e r é f n o c n e j’a i à m a di sp os Ce qu'il a dit ex cu sé pa rc e qu e su tro uv er la l, je n’ ai pa s "( ... ) Je m e su is e éq ui pe de Na tio na un à ce fa oi x ta ct iq ue s, e, qu et 1 Li gu e s fa it le s (b on s) ch pa ai n’ je , re ai ss m ot iv at io n et pr ép ar at io n né ce ur en ge nd re r un e po s ot m ns bo s le qu i on t jo ué . Je m e je n’ ai pa s tr ou vé sé au pr ès de ce ux cu ex t is su e m Je ) de ce ux qu i ét ai en un e ré us sit e (… i ét ai en t bl es sé s et qu ur ux po ce de ne i ès qu pr e, 16 e de fin al su is ex cu sé au un r ue jo s pa n nt iso po ur ro de Fr an ce ce tte sa su sp en du s, qu i ne ga gn er la Co up e de e en r tr oi et m sp e l’e m r e oi èr av éf ro nt pa s ab le s. Je pr up co s le er ch er es ch r m ex i(… ) Il es t in ut ile de bi lit é. Ce la m ’a ut or ise à re nf or ce sa on sit ua tio n de re sp . )" (… es ge nc 14 Christian SC "Je ne penseHEIWE, entraîneur de l'AS ST Priest (CFA2). pas qu'on pu isse procéder a in e pense que Fréd "gi Jvise surtout à protérégicerHasents joz esueturdas.nsCeson rôle et que sa sortie médiatsiqiue esonuv amateur" ST IL E RE CONT la me semble re e de détournem ent à se décréd lever d’une strat ent de l’attentio ibiliser. Ce qui n’ n.A l’instar d’un é- s’être trom empêche pas, bi scandales pour M pé et de s'en vo ou en sûr, de reconn rinho qui provoq laisser son grou uloir après coup aître ue pe de à s l’a br gr i oupe… Je pens des medias. Mais . plus ou moins sp M ais de là à le communique e que celui-ci at ce type de réflexe ontanés vaut su r au tend des certitu rtout pour le m s que des hésit professionnel. Je des de son entra ilieu "L ations ou des ex ne pense pas qu îneur, plus e groupe atten cuses.Après, il pe ’on puisse proc ainsi en amateu ut arriver effectivem d des cer- coach re éder r. Et puis d’abord, ent qu'un ssente le besoin titudes de la p qu’entend-on au pa r "m au va is ch de faire son mea juste art de son oi x" ? Un e op tio d'un joueur po culpa auprès ur n ta ct iq ue ay an des problèmes entraîneur, plu impacté négativ de considératio t ement un résulta s que des management. Un n, de t ? Dans tous les en traîneur est telle h ne vois pas pour és it a ca ti s, je ons ou des ex ment sollicité, à quoi le coach de tio ri au ha ut forcu ni vr ve se ait au s" s’e , qu'il peut en ou xcuser. La grande ses choix sont ef blier parfois de majorité du tem fectués en son âm preuve de toute fa ire ps , la e et ps ca yc co s, à mon sens, où paramètres dont hologie nécessair nscience et en te la démarche peut les joueur s n’on nant compte de e. C'est le seul s’avérer produc s plus de l’exp t pas forcémen auprès d’eux d’ tive. Mais cela re t connaissance. lication individu une décision tact lève bien S’excuser de elle que des excu ique ou d’un ch meurer except se s oix d’individus collectives ! Et io nnel. Pour le re revient bien ce la doit ste, la fonction choix permanen de coach impliq ts. Dans le lot, il ue des y en obligatoire ment de mauva Jean-Luc VOYA is…". T, entraîneur "S’excuser, no de l’US Châtel (1ère série de district). n, s’expliquer ntraîner une form , oui" ation dans nos ni "Eaujourd'hui un investi veaux réclame duisent co ST IL E RE CONT gique conséque ssement mental mme un aveu de nt.Le coach doit et psycholofaiblesse ou un m constamment aju coach.En revanc liser un rapport anque de caract ste r so he,je table beauco n pr essentiellemen ère de la part du op os et in di vid up sur l’explicati t basé sur la justi ua- ou un ch joueur.A ce titre on.Après un rem oix impliquant ce et la prise en ,le rapport doit êt placement de co s m jo pt ue e ur re du faire l’effo s sensiblement construit à mon convaincu tout de même niveau rt d’aller parler sens sur l’honnê efois que l’hon à te , je dois ce té . lu Je i nê su qu is te i peut s’estimer té n’implique pa lorsque le coac naître ses erreur lésé. Il me sembl s que l’on doive h effectue ce ty s de choix devant e que pe re co de nso tra n groupe. Non en vail, il n’y a plus tances où il doiv sonnelle mal plac vraiment de circ raison d’une fie e présenter ses ée,mais tout sim rté per- non, onsex cu plement pour év se s. En résumé, je dirais s'expliquer oui". iter que les joue donc : s'excuser urs ne le tra, Pau "En matière d l ORSATTI, préparateur mental au FC Lorient. e manageme nt, le monde a parfois bes du football POUR o in d ’u re m iè re m en t, n p e u de fraîcheu "posPdedès que j’ai pris coje nndoaisis savoncusedideres prquo-e r et d’oxygèn Fr éd ér ic Ha nt z, e…" je lu i ai im m éd en dessous, Fréd ia te ment sign ér ic Hant IL ES T ifié combien z a immédiatem ét ei nt to ut dé ent je trouvais la dé m ar ch e pé da bu t d’ in ce nd ie go gi qu e fo rt e . Se s pr op os n’auraient certa et in té re ssa nt e. De ux iè m inement pas été em en t, je co nç oi perçus de la m êm e m an iè re s se s dé cl ara tio ns co m m e s’i ls avai en t ét é un e op tio n vi ab te nu s à Pa ris ou à Lorient. Mais là le de m an agement. Le mes , nous sommes sa ge qu’il fait pa en corse, et en ss pr oc éd an t de la er en substa nc e es t le su so rt e il a te nu co iv an t : "c ’e st vo m pt e de sp us éc qu i ét ie z ificité de l’insta su r le te rr ai n, m nt et du lieu. En ai s c’ es t m oi qu fin m , les ei lle i ur m es e sa cr idé m ar ch es pé fie . Je pr en ds da go gi qu es so l’e nt iè re re sp on bi nt en so sa uv bi en lit é de t in tu iti ve s. Il a l’é ch ec et m ai se nt i en in te rn nt en an t j’a tt en la dé e tr ds es qu se el de qu chose en retour so n gr ou pe , de e ". Il faut signale se s di rigea nt s qu i au ra ie nt pu r à cet égard qu e so n éq ui pe vi vr e la dé fa ite a re m po rt é le co m m e un e humiliation, et m at ch su iva nt à l’ext ér ie il a ressenti le be ur, à Re im s (1 -2 so in de prendr e su ). Q ui pe ut r lu i la dé fa ite po prétendre alors ur so ul ager l’e ns qu’il n’y a pas eu bl em e du "J ef fectivecl ub . Pe rs on ne e trouve la dém m en t un re to lle m en t j’a pp el ur su r in ve st is a rc h e le p du éd ça co a ur go se ag m en t ? gique e… .e t du di sc er Tr oi siè m e m en forte et intére ne m en t. Pa r ai t, il fa ut re pl ac le ur ss ls, a er je n te le tr s pr oou ve qu ’e n m at " pos dans leur co iè re de m an ag ntexte. Il s’agiss m en t de s ho m eait d’ un derby bastiais. En m es , le m on de po s ju st e ap rè s la dé fa ite co nt du fo ot ba ll a tenant ses probesoin d’un peu re un e éq ui pe et d’oxygène. Et de fraîcheur, de évol ua nt de ux po ur moi, les décl spontanéité ni ve au x se ns arations de Fréd ". ér ic Hantz vont dans ce Suite page suivante 15 ? La Question du Mois Expert. Jacques CREVOISIER, qui accompa gne certains clubs et entraîneurs de l'élite sur le plan du management, de la communication, du leadership ou enc ore de la préparation mentale, a accepté de livrer son analyse sur ce ST IL E qu’il qualifie de "fausse bonne idée". NTRE CO "Donner le bâton pour se faire ba Que pensez-vous des excuses de Frédéric Hantz aup rès de ses joue urs à l’iss ue de la défa ite de son équipe en coupe de France ? La vraie question est de savoir s’il s’agit d’une stratégie délibérée ou d’un excè s de préc ipita tion aprè s une défa ite mal venu e. Personnellement, je ne vois aucun intér êt à présenter ses excuses publiquement. En remettant en cause ses choix et la préparation du match, il remet en caus e sa compétence auprès de personnes qui n’ont pas à en juger. On pou rrai t pen ser au con trai re que c’es t la man ifes tatio n d’un e cert aine dro itur e… C’est plus le fait de le déclarer publiquemen t qui ne me semble pas judicieux. Si une erreur a été com mise et que les joueurs en ont pâti, il peut s’avérer utile , voire productif, de reconnaître ses torts dans l’intimité du vestiaire, sans s’appesantir toutefois. ttre" Peu t-on ima gine r qu’e n aya nt pro céd é de la sort e, le coa ch visa it à pro tége r son gro upe ? Vrai sem blab lem ent que oui, mai s pou r que l imp act ? Est- ce que , pou r auta nt, les joue urs von t se sen tir red eva bles ? Je ne le pens e pas. Malheureusement, le milieu profession nel ne fonctionne pas com me ça. En fait, cela cont ribue surto ut à indu ire un doute dans l’esprit des joueurs qui pour ront se dire : "le coac h s’est trom pé cette fois- ci, il pour ra se trom per enco re… ". Il y a suffi samm ent de pers onne s qui mine nt votre crédibilité pour ne pas avoir à le faire par soi même. Vou s ne con seil lez don c pas aux entr aîne urs, que l que soit le nive au, de s’ex cuse r d’év entuels mauvais choix ? En tout cas pas chez les pros… Il me semble inuti le de se flage ller publ ique men "Après une défaite, erreurs et notamment celles ayant trait à des choi t de ses x.Après Frédéric Hantz a donc eu tort selo on prend acte et on une déconvenue sévère, si vous faites état d’une erreur n vous ? Quand on perd un match, on prend acte et on passe passe à autre chose" sur votre "compo", par exemple, vous allez vous mettre à à autre chose. dos deux catégories de joueurs : ceux S'excuser, c'est donner le bâton pour se qui ont joué qui ne faire battre. C’est la vont guère apprécier d’être pointés du fausse bonne idée par excellence, pour doigt, et ceux qui laquelle les inconvénients se révèn’ont pas joué et qui vont se trouver conf lent dans le temps bien supérieur s aux ortés dans leur sentiment d’avoir éventuels bénéfices. été écar tés à tort. "Cet acte avait une génèse, une histoire, et un objectif" Frédéric HANTZ. "Je n’aime pas commen ter mes propres commentaires" nous a-t-dit en préambule.Toutefois, au vu du caractère "exceptionnel" de ses déc larations et dans un souci d'éclairer nos lect eurs, l’entraineur corse a accepté de revenir sur les raisons qui l’on t poussé à présenter ses excuses à son grou pe et à ses dirigeants. "T rès sincèrement, cet acte de communous freiner dans la pour suite des obje nication n’était pas neutre, et encore ctifs moins anodin dans mon espr it. Il avait à venir. Le métier d’entraineur est la synth une èse genèse, une histoire, et un objectif. Cela de 100 métiers qui tous accordent une fait cerplus de dix ans que j’entraîne des équi taine place à l’intuition. Et, à ce moment pes là, à professionnelles. Si j’ai fait cette décla cet instant T, il m’a semblé juste et natu rarel de tion, c’est que, dans mon esprit, elle corre présenter la chose sous cet angle et de scette pondait à un endroit donné, à un mom façon . Alors certes, j'étais loin de connaitre ent particulier, et à des circonstances précises. avec certitude les effets qui en découlera ient. Sans doute que cette convergence de Mais le seul cons tat obje ctif que je suis en facteurs ne se reproduira plus. Ce qui revie capacité de dresser aujourd'hui est que nt à nous dire que je n’aurais plus jamais à tenir avon s remporté le match suivant à l’extérieur ce . "Le seul constat objectif que l’on peu type de propos.Toujours est-il qu'en tant Maintenant, je comprends qu’il soit diffic t ile, dresser aujourd'hui est que nous avo que technicien, je n’ai pas d’autre choix voire impossible d’en comprendre les que motins de me projeter vers l’avenir.Par conséque vatio rem ns sans vivre le groupe "de l’intérieur". porté le match suivant, à l’extérieur nt, " si j’ai tenu à revenir dans la semaine sur Ce qui explique d’ailleurs qu’il est souv l’élimination en coupe de France urge ent nt de s’abstenir de parler de la gestion contre le CA Bastia, c’est que je sentais humaine d’un groupe sans en que cette défaite était de nature à conn aitre les nuances au jour le jour. ..". 16 UNE SEANCE AVEC… Séance à J-2. Jeudi 24 janvier, 10 heures, à la Commanderie. A 48 heures d'un déplacement périlleux à Rennes (2-2) et au lendemain d'une grosse séance à dominante physique, Elie Baup et son staff ont animé un entraînement "allégé" ayant pour thème principal les coups de pied arrêtés et le travail de finition. VESTIAIRES y était ! MISE EN TRAIN 15 minutes Séquence 1 (5 minutes) Dans le sillage de son préparateur physique, Christophe Manouvrier, le groupe effectue plusieurs tours de terrain en aisance respiratoire (allure modérée). Séquence 2 (5 minutes) Course à environ 80% de la VMA, depuis la ligne de but jusqu'à la ligne médiane (40-50 mètres), puis 15 secondes de récupération. Les joueurs effectuent 4 passages. séquence 2 Séquence 3 (5 minutes) Un ballon pour 2/3 joueurs. Echanges libres. Tout le monde en mouvement. séquence 3 18 L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE SITUATION 1 JEU À 3 ET FINITION DEVANT LE BUT 10 minutes Séquence 1 (5 minutes) A donne à B qui dévie en 1 touche à C, lequel sert A qui est passé dans son dos, dans la profondeur. A centre pour D à l'entrée des 16m50, qui doit finir. Les attaquants (Gignac, Valbuena, Ayew) restent en D. En revanche, A passe en C, C en B et B en A. 1 Séquence 2 (5 minutes) Idem de l'autre côté. 2 3 4 5 Suite page suivante 19 UNE SEANCE AVEC… SITUATION 2 TRAVAIL DES COUPS DE PIED ARRÊTÉS SOUS FORME JOUÉE 15 minutes Jeu libre sur un demi-terrain avec gardiens. On joue à 10 contre 10 + 1 joker qui évolue avec l'équipe qui a le ballon. Le jeu démarre par un corner. Règles : - Toutes les touches deviennent des coups francs indirects à l'endroit où est sorti le ballon. - Sortie de but (6 mètres) = corner offensif. - Si un défenseur sort le ballon en corner, ce dernier sera joué 2 fois. - But = coup franc direct à l'entrée des 16m50 pour l'équipe qui a marqué. Si but sur le coup franc direct = penalty ! Possibilité, donc, de marquer 3 buts… 20 L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE ÉTIREMENTS SITUATION 3 TRAVAIL SPÉCIFIQUE DEVANT LE BUT 15 minutes Après 5 minutes d'étirements, les joueurs rentrent au vestiaire pour un travail en salle de renforcement musculaire et de stretching. Tous exceptés les attaquants qui restent sur la pelouse pour un travail de centre (des deux côtés) et reprises de volée sous la houlette de Franck Passi, adjoint d'Elie Baup. 21 L’entretien "La préparation du match ne s'improvise pas" 600 matches pros au compteur. Quarante-huit heures avant un déplacement à Rennes en championnat, Elie Baup nous a reçus à la Commanderie pour évoquer tous les aspects de la préparation d'un match chez l'entraîneur de haut niveau. Un éclairage et une approche à même d'inspirer bon nombre de techniciens abonnés à VESTIAIRES, quel que soit leur niveau de pratique. VESTIAIRES : Dans la semaine d'entraînement, en professionnel, quand débute la préparation du match à proprement parler ? Élie BAUP : Quand un match se termine, l'autre commence ! La préparation ne débute pas la veille de la compétition… Que ce soit à travers les images vidéo sur le prochain adversaire, la stratégie qui en découle, le choix des joueurs, etc… on se projette très vite. Dans les séances tactiques du début de semaine, les joueurs sont déjà mis dans des situations que l'on souhaite retrouver dans le week-end. essentiellement en fonction du cycle de travail. Il y a des périodes où les joueurs travaillent plus, d'autres où ils travaillent moins, mais ce n'est pas tant lié aux résultats qu'à la programmation d'entraînement. Maintenant, il est évident qu'au vu de ce qui se passe le week-end, des réajustements tactiques sont effectués la semaine. À quel moment communiquez-vous l'équipe à vos joueurs ? É.B. : Le matin du match généralement. Mais il y a des informations que les joueurs captent déjà dans la semaine. Dès le mercredi, ils sentent quelle défense va jouer ou quelle animation offensive va être privilégiée. Le choix des joueurs est donc induit dans la semaine, mais acté le jour du match. La séance de veille de match est-elle toujours la même grosso modo ? É.B. : Non, car une journée de championnat peut s'étaler aujourd'hui sur trois jours, avec surtout des horaires différents. Par De quelle manière ? conséquent, le temps qui sépare le match de notre dernier entraî- É.B. : Sur un tableau avec le nom et le numéro de chacun. S'en suit nement est à prendre en considération. C'est un paramètre impor- un travail vidéo où l'on rappelle les axes de travail définis à la tant qui influe directement sur le contenu à J-1. Un contenu qui ne perte de balle, à la récupération, sur coup de pied arrêté, etc… sera pas le même, par ailleurs, si l'on joue une fois par semaine ou tous les trois jours. Il nous est déjà arrivé Pourquoi ne pas acter le onze de de faire une séance de récupération la départ la veille du match puisque Dans les séances tactiques veille du match… tout a été induit dans la semaine ? du début de semaine, les joueurs É.B. : Je l'ai longtemps fait en mettant en En amateur, le travail de vivacité sont déjà mis dans des situations place un travail pour les onze titulaires et de coup de pied arrêté est une que l'on souhaite retrouver dans face aux remplaçants qui devaient tenir constante à J-1/-2 du match. Pas le rôle de l'adversaire. Mais ça aujourd'hui, le match à venir. en pro, donc… dans le cadre de la dynamique du groupe, É.B. : Pas forcément, en effet. Lorsque les ça ne passe plus. rencontres s'enchaînent tous les trois jours, la séance à J-1 n'est placée qu'à 48 heures du match précédent ! Ce n'est pas du tout la Pour quelle raison ? même gestion. Par contre, ce qui est important après, c'est de faire É.B. : De nos jours, le joueur n'a plus tout à fait le même comporun petit réveil musculaire le matin du match, et de changer éven- tement quand il sait qu'il ne va pas débuter la rencontre. Je peux le tuellement la manière de s'échauffer juste avant la rencontre. Un comprendre, l'essence même de son métier est de jouer. échauffement plus long, qui peut être réalisé à base de musculation, ce qu'on n'hésite pas à faire en apportant des barres sur le ter- Le fait de donner l'équipe au dernier moment ou rain pour un travail d'activation neuromusculaire. Bref, on s'adapte. presque, doit permettre de préserver le groupe de tout comportement inapproprié ? Indépendamment du calendrier et donc du temps É.B. : En théorie, oui. Je suis convaincu aujourd'hui que si je donqui sépare deux rencontres, la préparation du match nais l'équipe la veille du match, cela créerait des situations comest-elle différente selon que votre équipe traverse plexes, des tensions, qui ne sont pas rentables pour l'efficacité une bonne ou une mauvaise passe ? du groupe, et qui vont à l'encontre de la nécessité de fédérer les É.B. : Les résultats impactent surtout la dimension psycholo- énergies. Or, quand on est entraîneur, on recherche avant tout gique. Pour ce qui est des contenus, les différences s'opèrent que les joueurs soient unis, généreux, qu'ils s'entraident pour 22 Suite page suivante Élie BAUP "De nos jours, faire un travail pour les onze titulaires face aux remplaçants qui tiennent le rôle de l'adversaire, pour la dynamique de groupe, ça ne passe plus" 23 L’entretien atteindre l'objectif. Et pour ce faire, tout l'effectif doit être concerné, mobilisé, tactiquement et physiquement, bien sûr, mais aussi mentalement. C'est indispensable. paration du match, il faut maintenir une attention très particulière envers celui qui ne joue pas. Comment par exemple ? Dans le même ordre d'idée, afin de se prémunir de É.B. : Dans sa causerie, il faut impliquer ceux qui ne sont pas alitoute tension résultant de l'annonce du groupe amené gnés d'entrée. Le lendemain du match, il faut débriefer avec ceux à disputer la rencontre du lendemain - tensions à qui ne sont pas rentrés en jeu. Cela devient presque une priorité même de venir perturber la prépaparce qu'on sait pertinemment qu'on aura ration du match - Jean-Marc Furlan besoin de tout le monde pour le match suiinterdit à quiconque voudrait des Si je donnais l'équipe la veille du vant. C'est pourquoi tous doivent se sentir e x p l i c a t i o n s d e v e n i r l e v o i r match, cela créerait des tensions concernés. C'est du management pur. jusqu'au lundi ! Qu'en pensezqui ne sont pas rentables pour Un des aspects de l'entraînement, vous ? É.B. : C'est un bon moyen de se protéger en l'occurence la gestion de l'efficacité du groupe. pour se préparer sereinement. Maintenant, groupe, qui n'est sans doute pas le cela dépend des individus et surtout du plus aisé pour un coach… contexte. Dans un club surmédiatisé comme le nôtre, cela me É.B. : Le plus dur, c'est de faire accepter à un joueur que, même si semble plus difficile. Le joueur n'ayant aucune explication, aucun je considère qu'un autre sera plus efficace que lui sur ce match, il échange, risquerait à mon sens de dire des choses dans les médias aura quand-même son utilité plus tard. Or, le joueur éprouve à ce moment-là un sentiment contradictoire qui est celui justement qu'il pourrait regretter par la suite. d'être inutile pour l'équipe... Du genre ? É.B. : Des paroles allant à l'encontre de l'intérêt collectif, donc de La veille et/ou le jour du match, comment mettezl'équipe, qu'il aura ensuite du mal à rattraper. Il peut se mettre vous à profit les quelques heures passées à l'hôtel ? dans une situation délicate par rapport à son entraîneur, par rap- É.B. : Déjà, si l'on joue à 21 heures, il n'y a pas de mise au vert la port à celui qui a pris sa place… Au haut niveau, la communication veille. Il y en a seulement si la rencontre est programmée à 14h ou externe a des conséquences, pas uniquement sur le joueur, mais sur 17h. Lorsqu'on est à domicile, les joueurs s'entraînent, dînent, et tout le groupe. Donc fermer sa porte, d'accord, mais à condition dorment à la Commanderie. C'est un privilège que de tout pouvoir qu'elle le soit aussi vers l'extérieur ! Or, à notre époque et à fortiori faire sur place. Cela permet de limiter des temps d'errements où dans les clubs très exposés, c'est compliqué. l'on traîne et où l'on se disperse parfois. Le lendemain matin, on fait un réveil musculaire sur le terrain ou en salle. Il s'agit d'un travail En résumé, la préparation du match de haut niveau neuromusculaire que certains effectuent l'après-midi, voire même c'est aussi (et surtout ?) la gestion des absents et des une heure et demie avant la rencontre. remplaçants… É.B. : Cela fait longtemps maintenant que je sais que dans la pré- Tous ne font pas la même chose ? É.B. : Tout ce qui se passe le jour du match est individualisé et mis sous la responsabilité du préparateur physique et du médecin. Les joueurs les plus expérimentés, qui se connaissent très bien, sont totalement responsabilisés. On leur fait confiance. Ils font ce qu'ils ont à faire en fonction de leur ressenti, de leur besoin. Seuls les jeunes ont un protocole imposé. Quant à moi, je mets à profit la mise au vert pour aborder avec les joueurs un travail vidéo plus individuel ou par ligne. Quelle importance accordez-vous à la causerie d'avant match ? É.B. : Il ne faut pas lui accorder plus d'importance qu'elle n'en a. Ceci dit, les joueurs l'attendent. À cet instant de la préparation, tous 24 Élie BAUP les portables sont éteints, et ce depuis la montée dans le bus. La causerie est quelque chose d'institutionnalisée, un rituel, qui permet de dire "ça y est, on est dans le match". Ne sert-elle pas aussi à impacter les joueurs sur l'aspect motivationnel ? É.B. : Oui, avec l'objectif d'aller toucher l'orgueil, de rassurer, de donner de la confiance, d'accentuer la pression... Pendant la causerie, il faut pouvoir se servir de tous les éléments : des articles de presse, des attitudes observées dans le groupe pendant la mise au vert, ou chez l'adversaire… Faire passer ces messages nécessite de bien choisir ses mots. À quel moment préparez-vous ce que vous allez dire pendant la causerie ? É.B. : Pour ce qui relève des rappels de stratégie de jeu, cela se prépare toute la semaine. Sur qui on va faire le pressing ? Est-ce qu'on va tirer les corners à deux pour faire sortir des joueurs ? Vat-on laisser volontairement l'adversaire jouer long depuis ses bases ? Allons-nous l'obliger à jouer court pour exercer un meilleur pressing, etc… ? Pour ce qui est maintenant de l'aspect motivationnel, ce n'est pas quelque chose qui est préparé. Je considère qu'il faut laisser une part de spontanéité adaptée à la situation. Est-ce que vous percevez déjà à ce moment-là si l'équipe est dans un bon soir ou pas ? É.B. : Avec l'expérience, il y a des choses qu'on ressent effectivement. Mais ce que je perçois surtout dans la causerie, c'est si je perds un joueur. Que voulez-vous dire ? É.B. : Je vois si un gars décroche parce qu'il est remplaçant, ou si un autre est interrogatif sur la stratégie par exemple. À l'inverse, je perçois aussi lorsque le joueur ou l'équipe adhère. C'est à force de vivre avec son groupe et d'en côtoyer les individus qu'on est à même de percevoir ce genre de chose. Sans oublier le staff qui peut me faire remonter des infos sur ce qu'il a entendu, vu ou ressenti dans le vestiaire ou lors de l'échauffement. Pour en terminer avec la causerie, cherchez-vous parfois à surprendre vos joueurs ? É.B. : Il m'est arrivé de ne pas faire de causerie justement, d'attendre le retour de l'échauffement pour m'adresser aux joueurs à quelques minutes du coup d'envoi. Le problème, c'est qu'à ce moment-là, ils sont dans leur match. Leur donner un flot d'informations risque de leur faire perdre leurs repères. À vouloir trop surprendre, on peut obtenir l'effet inverse. Avant un match à enjeu, veillez-vous à ne pas propager votre stress au Dans la préparation du Quel est le plan de votre causerie, groupe avant la rencontre ? match, il faut maintenir une É.B. : C'est sûr que si on fait la gueule ou si son déroulement ? É.B. : Je parle d'abord de la stratégie, puis on est angoissé, cela va influer sur l'équipe. attention très particulière j'aborde ensuite l'aspect motivationnel. aidant, il faut donc prendre sur envers celui qui ne joue pas. L'expérience Vous adr essez-vous toujours au soi. Quel que soit le niveau, l'entraîneur doit groupe ou parfois à des individuapartir du postulat suivant : le joueur a besoin lités ? d'être en confiance, d'avoir des repères sur le plan tactique et É.B. : Il n'y a pas de règle si ce n'est que la causerie doit débuter physique, bien sûr, mais aussi sur le plan mental et émotionnel. Pour et se finir en s'adressant au collectif.Au mileu, on peut très bien cela, il faut essayer de toujours maintenir un cadre le plus positif insister sur un point avec un joueur en particulier. possible, qu'on joue la montée ou le maintien. Cela passe souvent par la dédramatisation de l'événement. Vous arrive-t-il à la fin de la causerie de prendre un joueur à part ? L'entraîneur a un rôle de guide… É.B. : Non, jamais. Ca on le fait avant, dans la semaine ou pendant É.B. : Oui, même s'il ne s'en rend pas compte, il est toujours la mise au vert. Car au moment de la causerie, il faut bien faire res- observé par ses joueurs dans les heures et les minutes qui précèsentir que l'équipe est au-dessus de tout. dent un match. Ces derniers regardent comment leur coach vit la Suite page suivante 25 L’entretien Élie BAUP Après l'échauffement, quel est le rôle de l'entraîneur pendant les trois ou quatre minutes qui précèdent la sortie du vestiaire ? É.B. : Le joueur est dans le match, il finit de régler ses chausEt qui donne confiance et rassure le coach ? sures, ses strapping... Le coach peut faire un petit rappel, dire É.B. : Personne. Il est seul. On doit aider les autres et s'aider soi- deux ou trois mots concernant un marquage sur coup de pied même (rires). C'est ce qui est difficile dans arrêté, par exemple, mais c'est tout.A cet ce métier. Et c'est là que les proches sont instant, ce sont surtout les joueurs qui importants. Ils permettent à l'entraîneur Tout le travail effectué le jour du se parlent entre eux. Le match est lancé. de se raccrocher à des valeurs, de se res- match, sur le terrain ou en vidéo, sourcer. Quelle place tient la superstition est individualisé. avant une compétition, en ce qui Aimé Jacquet effectuait souvent vous concerne ? un footing le matin du match pour l'aider à faire les É.B. : J'ai eu des petites manies, comme bon nombre d'enbons choix et à lutter contre le stress. C'est utile selon traîneurs, parce qu'il y a une telle forme d'angoisse, de stress, vous ? d'interrogation, qu'on finit par se raccrocher à ce genre de É.B. : Oui, complètement. Pour prendre une décision, il convient chose. Mais avec les années, on se rend vite compte que tout d'avoir toute sa lucidité, toute sa force, toute sa fraîcheur men- cela ne sert à rien… tale. Certains courent, d'autres font du vélo… Moi, je suis surtout adepte de prendre le temps de m'isoler pour me reposer et mener Didier Deschamps dit que l'entraîneur est toujours une réflexion, tranquillement. habité par le doute… É.B. : Il a raison. Un technicien a beau avoir des convictions, La préparation du match, après la causerie, c'est aussi il aura toujours une part d'interrogation. Et c'est peut-être l'échauffement. Interm i e u x a i n s i . L e fa i t d ' ê t r e venez-vous parfois sur le habité par ce doute nous perDans les heures et les minutes qui rituel de l'échauffement met de rester vigilent. Quand pour casser les habitudes ? précèdent un match, l'entraîneur on est trop en confiance, ce est toujours observé par ses É.B. : L'échauffement n'est pas n'est généralement pas bon un rituel, mais une méthode qui a joueurs… signe… On perd un peu de fait ses preuves. Une méthode lucidité, d'attention, et de que l'on peut modifier à partir réactivité face aux événedu moment où elle est le fruit ments. d'une réflexion avec le staff, en tenant compte de l'avis des De réactivité ? joueurs. Comme pour la causeÉ.B. : Oui, l'entraîneur trop rie, il ne faut pas à mon sens se confiant ne va pas prendre la jeter dans un truc qu'on n'a peine d'étudier tous les scéjamais fait. Le jour J, ce n'est pas le narios possibles du match. moment d'expérimenter, de tenC'est-à-dire passer en revue ter des choses improbables. C'est chaque sor tie prématurée en tout cas comme ça que je vois d'un joueur, sur blessure par les choses. exemple, en essayant de voir quelle réponse on pourra y Mais pour instaurer une a p p o r t e r. I d e m s i l ' o n e s t nouvelle méthode, il faut amené à jouer en infériorité bien l'expérimenter un ou en supériorité numérique. jour… Le fait d'avoir effectué ce traÉ.B. : Oui, dans la semaine.On vail en amont permet de réatente, on recueille l'impression gir plus vite en match à une des joueurs, et on valide ou on situation donnée. La préparane valide pas. Pour l'utilisation tion du match ne s'improvise de la bar re de musculation à pas. l'échauffement, nous avons procédé ainsi. Rien n'a été imposé ■ Propos recueillis du jour au lendemain, et encore par Julien Gourbeyre moins le jour du match. situation. Et cela peut avoir un impact sur eux, positif ou négatif. Soit vous apaisez et donnez confiance, soit vous amplifiez le stress et donc les difficultés. 26 Dossier Les principes du leadership Par Lionel BELLENGER, maître de conférence à HEC, intervenant au DEPF et auteur de plusieurs ouvrages sur la communication et le management (www.lionelbellenger.fr). On ne nait pas leader, on le devient. Dans la littérature managériale on relève pas moins de trois cents définitions différentes du leadership. C’est dire si le concept est volatile et prête à de multiples interprétations. Dans la presse sportive, les journalistes reprennent volontiers les notions de "leader technique", "leader de vestiaire", "leader de terrain ou d’équipe", souvent utilisées par les entraîneurs en fonction. Pas simple donc de s’y retrouver. DÉFINITION Qu'est-ce qu'un leader ? C'est une personnalité forte qui jouit d’une grande autorité, qui sécurise ses proches et inspire confiance. Populaire, il a souvent du charisme et sait donner du sens aux décisions et aux actions. Il sait créer de la valeur collective. Il possède une aptitude réelle à influencer un groupe et à le transformer. C’est un guide qui peutê t r e v i s i o n n a i r e . Vo i l à l a d é f i n i t i o n l a p l u s a d m i s e . Cependant, c’est l’entourage qui va juger dans la durée et en fonction de l’avancement des projets et des résultats, si la personnalité à potentiel de leadership a l’aura nécessaire et "l’épaisseur" suffisante pour tenir le cap et mener le groupe à la réussite : on ne peut être leader qu’aux yeux d’autrui et avec un certain succès dans la durée. Pour expliquer les causes ou les origines du leadership trois groupes d’explication s’opposent : 28 1/ La thèse du "leader né" Le leader serait un être supérieur doté de dispositions naturelles pour montrer la voie. Dès la naissance, le leader possèderait un certain nombre d’attributs non modifiables : haute taille, intelligence supérieure, forte personnalité, humour, charisme, vision, "grande gueule", courage. Bref, c’est la théorie du "grand homme" ou "syndrome superman". Cette explication relève du Darwinisme des années 1930. Elle est heureusement considérée aujourd’hui comme simpliste et erronée. 2/ Le leader contextuel Cette explication part du principe inverse : nul ne nait leader. Chacun peut le devenir à condition de se trouver au bon endroit et au bon moment afin de révéler des qualités et des compétences réelles ou potentielles. C’est une approche apparue dans les années 70. Ce point de vue débouche sur l’idée qu’on peut être leader dans des situations bien précises, et pas dans d’autres.Tel leader s’est révélé parce qu’il a pu redresser une cause mal engagée (club en perdition au classement) ou relever un défi (faire réussir un club sans gros budget). Cette approche psychosociologique se veut relativiste : elle pose que le leadership est avant tout une question d’adéquation et de compatibilité entre une personne et une situation. 3/ Le leader qui s’est construit sur un vécu C’est l’approche dite "processuelle". Plus récente (1990), elle se focalise sur l’expérience accumulée par la personne. Elle s’intéresse au parcours plus ou moins chaotique de la personnalité et à ses évolutions et transfor mations successives. Comme facteurs clés du parcours on retrouve souvent : • Un séjour à l’étranger qui a stimulé les facultés d’adaptation (un championnat relevé comme l’Angleterre, par exemple). • L'implication dans des projets complexes qui a permis de développer la capacité à résoudre (des clubs réputés difficiles comme l’OM ou le PSG…). • L’exposition à des situations extrêmes (crises, réussites ou échecs exceptionnels…) qui a permis au futur leader de se consolider sur le plan émotionnel. • Les changements qui ont nécessité de réelles remises en cause et encouragé une attitude portée sur la volonté d’expérimenter pour s’en sortir et aller de l’avant. Ainsi, cette troisième approche débouche sur l’idée d’un leadership qui se construirait dans le temps sur un vécu, à la condition qu’il y ait eu à chaque étape un vrai travail ou une vraie chance de "feedbacks" positifs, encourageants et incitatifs. Bref, tout seul on n'y arriverait pas ou alors difficilement. Le leader, ainsi "construit", a bénéficié de constants retours qui lui ont permis de tirer des enseignements et d’avancer. SYNTHÈSE Au lieu d’opposer ces trois explications, la tendance aujourd’hui est à considérer que le leadership pourrait être le fruit de ces trois explications : certaines dispositions innées, la rencontre avec des évènements, et les conséquences d’un vécu en construction. Mais il manquait une dimension : celle du désir inconscient. On doit aux travaux du chercheur Kets de Vries auprès des dirigeants, une approche des ressorts inconscients du leadership. Il faut une envie, un désir pour être leader. Il faut consentir les sacrifices nécessaires et laisser s’exprimer un désir de puissance, la volonté de prouver quelque chose. C’est avec ces forces intérieures pas toujours contrôlées que le leader entraîne les autres (pour le meilleur et pour le pire !) et réussit à surmonter les obstacles. Il satisfait ainsi un besoin de jouissance très fort à travers le pouvoir qu’il est amené à exercer. Pour Kets de Vr ies, c’est car rément l’inconscient qui aiguillonne le leadership. Les succès et les ratages s’expliquent mieux ainsi et confirment la dimension profondément humaine du leadership. Chaque leader est singulier et s'apparente comme le résultat particulier de sa propre histoire (le cas de Raymond Domenech est édifiant à ce titre). Enfin, pour compléter cette dernière explication plus large du leadership, il faut ajouter une dimension déjà anticipée dans les années 90 par le sociologue Pierre Bourdieu : le leader est aussi de plus en plus le résultat d’un tissage de réseaux : les relations d’un individu comptent aujourd’hui (et on en mesure les dangers) presque plus que ses compétences ou ses éventuelles qualités potentielles de leader. D’où l’observation que l’une des clés du leadership actuel, c’est le maillage d’un réseau de relations. Il en faut l’envie, la volonté et le temps car c’est un investissement. Un réseau se "tricote" dans la durée, s’actualise, s’entretient (l'exemple de Gérard Houllier illustre cette importance du "capital relationnel"). Vivre en réseau accélère le partage d'expérience, habitue à la confrontation, développe la pensée latérale (aller voir ailleurs ce qui se passe, sortir de son milieu). Le leader a besoin de se nourrir pour enrichir les autres (sortir, aller au cinéma, au théâtre, lire, etc…); pas seulement sous l'angles du divertissement mais pour progresser dans la compréhension de l'humain. ■ Suite page suivante 29 Dossier L'exercice du leadership U ne fois les principes posés du leadership, il convient d’en suivre l’exercice. Le leadership se manifeste à travers un ensemble composite de qualités diversement dosées dont les multiples combinaisons possibles expliquent la variété des leaderships exercés. Ce sont les comportements des leaders qui vont permettre de caractériser les styles de leadership au quotidien. En préambule, il convient d'établir que tout leadership repose sur une expertise plutôt généraliste, même si certains "spécialistes" deviennent de bons leaders. Les compétences techniques donnent une légitimité via la crédibilité au regard des équipes. C’est une condition nécessaire et utile mais évidemment pas suffisante (c’est pourquoi la notion de "leader technique" repérée dans le football semble plutôt incongrue). Certains joueurs sont d’excellents techniciens et tacticiens sans jouer un rôle de leader, même s’ils influencent le jeu… et indirectement leurs coéquipiers. On retiendra huit caractéristiques comportementales qui participent à l’exercice du leadership. 1 - UN FORT NIVEAU D’ENGAGEMENT PERSONNEL Cela se manifeste à travers : •L’ e x p r e s s i o n d ’ u n e vision à moyen ou long terme des projets. •L’effort pour donner du sens aux décisions. •L’exemplarité (s’appliquer à soi-même ce qu’on attend des autres). •La consistance (mettre en rapport ce qui est dit et ce qui est fait). •La fermeté (maintenir le cap, faire vivre ses idées et ses décisions). •La responsabilité (exprimer des valeurs, poser des règles, prôner une certaine discipline). •Le respect et l’estime des autres (équipiers et adversaires). 2 - LA CAPACITÉ À S’ADAPTER Le leader tient compte des autres, des situations, du milieu et de tous les changements qui s’opèrent. Il cherche de nouvelles réponses appropriées. Il fait preuve de souplesse, de plasticité, n’est pas piégé dans des certitudes et de la rigidité. Il ne cède pas aux habitudes, aux croyances limitantes. 30 3 - LE DEGRÉ D’OUVERTURE C’est une des caractéristiques fortement différenciantes entre les leaders : la qualité d’écoute. Les grands leaders fondent leur autorité sur l’écoute (autorictas - au sens étymologique - c’est "faire croître les potentiels" ). Le degré d’ouverture se traduit par : •Etre à l’écoute, faire preuve d’empathie. •Etre disponible et accessible. •Faire preuve de curiosité. •Fonctionner comme un radar, entendre les "signaux faibles". •Avoir le sens de l’observation. •Avoir le réflexe de questionner, approfondir, valider, recouper. S’ouvrir est un combat de tous les instants. De nombreuses résistances conscientes (la peur) ou inconscientes (estime de soi dégradée) freinent l’ouverture aux autres. C’est un gisement de progrès considérable dont il convient de prendre conscience et de s’occuper. 4 - ÊTRE UN FACTEUR DE COHÉSION Les leaders sont des rassembleurs. Ils se font une haute idée du collectif, du groupe. Ils sont mobilisateurs, produisent des messages unificateurs, sont capables d’entraîner, stimuler, rameuter. Ils prennent des risques pour protéger le groupe, être garant des règles, de la discipline, des engagements pris. Ils savent pactiser c’està-dire exercer une autorité transversale (alors que les chefs qui ont souvent plus de pouvoir que d’autorité procèdent verticalement par contrat et non par pacte). Les leaders consacrent une grosse énergie à produire de la cohésion (ils encouragent, insistent, relancent, rassemblent dans un style plus ou moins élégant, parfois "aboyeurs"…). Ils sont convaincus que l’union fait la force et qu’on est plus fort ensemble que seul. Ce sont des bons intégrateurs pour les nouveaux. Ils savent s’entourer et se construire un staff (notion de noyau). (BEPF 2012-2014) 5 - LA PRISE D’INITIATIVE La plupart des leaders font preuve d’audace. Et l’audace se traduit de deux manières : •Le refus, savoir dire non aux évènements, à l’échec, à certains pouvoirs. Les leaders sont capables d’être transgressifs, de s’opposer (De Gaulle, Churchill, Mandela…). Une part de leur légitimité vient d’actes fondateurs forts et symboliques. Refuser l’échec et renverser une tendance défavorable en fait partie. •La prise de risque, c’est oser : les leaders sont aventuriers et entrepreneurs. Ils prennent l’initiative, se lancent, avancent, construisent et forcément traversent des épreuves qui en général les font souffrir mais aussi grandir. 6 - LA COMBATIVITÉ C’est une des qualités fortes des leaders : ne rien lâcher (voir les messages d’Aimé Jacquet lors de la Coupe du Monde 98, relayés par son capitaine de l’époque Didier Deschamps). Ténacité, persévérance, abnégation caractérisent les leaders bien suivis. Leur dépense d’énergie est contagieuse : quand la "mayonnaise" prend, l’équipe fait des exploits. La propension au dépassement est sûrement liée à la force des mobiles inconscients, à l’intensité du désir, au plaisir de la jouissance. C’est pourquoi il peut y avoir des ratés dans la transmission : le groupe ne suit pas toujours s’il ne partage pas le même désir. Car qui dit effort dit sacrifice. Et la question se pose : au nom de quoi ? 7 - LA REMISE EN CAUSE Les leaders qui durent, qui font progresser leurs équipes, procèdent par remises en cause. Ils sont habitués à : •Analyser, décrypter, diagnostiquer. •Tirer des enseignements. •Proposer de nouvelles options, transformer. •Faciliter les changements en créant des phases de transition. Les leaders bonifient, c’est-à-dire qu’ils cherchent à améliorer : simplifier, faciliter, varier, innover. Ils sont inscrits dans une forte pulsion de vie qui les porte au désir de grandir, de faire bien, de faire mieux, de s’enrichir. C’est pourquoi on parle de "leaders positifs". Ils élaborent des compromis à travers lesquels ce qui est meilleur l’emporte sur le négatif, le mauvais, le nuisible. Ils sont exigeants et optimistes sur le long terme même s’ils reconnaissent douter ou être pessimistes sur le court terme. Ils ne sont ni suffisants, ni naïfs, plutôt réalistes. Ils ne se surestiment pas. Le vécu des leaders est une partie de leur atout. Ils assument et acceptent ce vécu pour s’appuyer dessus et rebondir, pas pour s'y réfugier. 8 - LA COMMUNICATION Si le leader existe à travers ce qu’il décide, ce qu’il fait et les résultats qu’il obtient, il est aujourd’hui de plus en plus jugé, attendu et observé sur sa communication. Ce qu’on dit n’est pas neutre et on ne peut pas ne pas interpréter ce qui est dit par le leader. D’autant plus que ce qu’il dit parle de lui, notamment dans la dimension émotionnelle (voir les effets de "pétages de plomb" répétés). Le silence aussi peut-être assourdissant quand on attend les réactions d’un leader, qui n'arrivent pas (réaction à un échec, un drame, un départ, un délit, une accusation, etc...). L’aisance et l’habileté dans la communication se travaillent, se façonnent. C’est devenu une obligation vu l’importance de la caisse de résonnance médiatique pour tous les entraîneurs et les dirigeants. L’art de communiquer participe maintenant de l’exercice de l’autorité, donc de l’ascendant, donc de l’influence qu’on exerce, donc du leadership. Chacun son style. Gare aux effets pervers du formatage et gare aussi à l’impulsivité comme au retrait, à l’effacement. Gare à la langue de bois, faux recours qui conduit souvent vers l’ambiguïté et les ennuis : perte de crédibilité et dégradation des relations. Bref, gare aux excès : la communication est l’art du dosage entre réalité, sincérité, authenticité, maîtrise de soi, sens de la mesure et responsabilité. CONCLUSION L’exercice du leadership se traduit par la mise en œuvre plus ou moins consciente des comportements constitutifs de l’ascendant qu’on exerce. C’est pourquoi le leadership est un ensemble composite, singulier, plus ou moins marqué (leader autoritaire, tenace, distant…) ou nuancé (leader soucieux d’équilibre, constructif, généreux…). Le socle des compétences techniques et la force du désir s'ajoutent pour apporter leur empreinte et colorer le leadership d’une tonalité encore plus personnelle. Suite page suivante 31 Dossier L’exercice du leadership/ Application pratique Progresser sur le leadership passe par un diagnostic et une prise de conscience, puis par des choix à faire. Réfléchir sur son propre leadership : - Son désir. - Son motivation. - Ses origines. - Ses influences, ses modèles. - Son vécu. - Ses effets (ce qu’en disent et en ressentent les autres). 4Faire une diagnostic avec la grille ci-jointe. 4Identifier les zones d’excès ou de carence, les zones erronées (maladresses). 4Se donner des objectifs de progrès ciblés avec actions concrètes à expérimenter. 4Ecouter son propre désir et ses mobiles pour exercer ce leadership (partant du principe que le métier d’entraîneur à haut niveau nécessite une bonne dose de leadership). PROFIL DE LEADER TP P F TF 0 EXPERTISE TECHNIQUE 1 ENGAGEMENT 2 ADAPTATION 3 OUVERTURE 4 COHESION / STAFF Référence bibliographique: "Comment managent les grands coachs sportifs", ESF éditeur. www.lionelbellenger.fr 5 COMBATIVITE 6 INITIATIVE / AUDACE 7 REMISE EN CAUSE 8 COMMUNICATION Conseils de lecture pour approfondir : "Comment managent les grands coachs sportifs". Par Lionel Bellenger/ESF éditeur "La confiance en soi". Par Lionel Bellenger/ESF éditeur "Leaders, fous et imposteurs". Par Manfred Kets de Vries/ESKA "Qu’est-ce que les chefs ont de plus que nous ?". Par René Delamaire/Eyrolles "Le leadership partagé". Par Edith Luc/presses Universitaires de Montréal "Manager avec humour". Par Lionel Bellenger/Guide Management "Favoriser le travail en équipe par la coopération". Par M.J. Couchaere/ESF éditeur 32 LE CAHIER DU COACH • • • • • • ENTRAINEMENT p. 36 STRATÉGIE p. 44 SANTÉ p. 46 PRÉPARATION PHYSIQUE p. 40 FEMININE p. 42 • GARDIEN p. 45 JURIDIQUE p. 47 35 ENTRAINEMENT Travailler l’appui ■ Par Ali HELAL Conseiller Technique Départemental du district Flandre. A la base du jeu collectif ? Dans tous les matches et sans même en être conscients parfois, les joueurs utilisent cette combinaison de base qu’est la recherche, par le porteur, d’un "appui" positionné devant lui (dos au jeu) avant de proposer le "soutien" face au jeu. Si on ajoute, à ce binôme, un troisième joueur qui déclenche un appel dans un espace libre, on obtient le triptyque le plus répandu dans le paysage du football moderne : l’appui – soutien – appel. Reste à savoir comment le travailler à l’entraînement. ’appui-soutien-appel (du 3e joueur) est l’une des combinaisons privilégiées pour une animation offensive de qualité. C’est aussi la base du jeu en progression, et ce en complément des conduites, des techniques d’élimination, ou des dribbles. Si on y ajoute les grands principes de l’animation offensive que sont le jeu vers l’avant, le "voir et être vu", le jeu dans l’intervalle, l’utilisation de la largeur et de la profondeur, les déplacements coordonnés, alternance "jeu court-jeu long", on obtient les ingrédients majeurs d’une animation offensive riche et diversifiée. L Pourquoi le porteur sollicite-t-il un appui ? • Pour permettre à cet appui "d’emmener son adversaire" (en direction du porteur) et ainsi libérer un espace derrière lui qui profitera à un troisième joueur qui y fera un appel. • Pour donner la possibilité au joueur en appui, s’il est dans la zone de finition, de tenter d’éliminer son adversaire (dans son dos) par une feinte ou un contrôle orienté, avant d’enchaîner par un tir, une passe, ou une conduite visant à aller au duel avec le gardien. • Pour faire bouger les lignes ou créer des intervalles dans la défense adverse grâce aux déplacements coordonnés de ses équipiers au moment de la passe. • Les appels dans le dos de la défense. Quels choix pour l’appui ? • Les appels coordonnés des attaquants • Il peut rendre le ballon au passeur. C’est l’enchaînement classique du "dos au jeu pour face au jeu". • Il peut éliminer le joueur qui le marque grâce à une feinte ou un contrôle orienté pour enchaîner en se retrouvant "face au jeu". • Il peut transmettre le ballon grâce à une déviation, par exemple, à un 3ème équipier qui propose un soutien ou qui effectue un appel dans un espace libre. • Il peut rendre le ballon au passeur et proposer lui-même une solution en faisant un appel dans la profondeur après avoir effectué une course "en banane" pour éviter le hors-jeu et proposer un angle de passe plus simple à effectuer. Quels appels possibles pour les équipiers ? • L’appel dans les couloirs qui permettra QUELLE PÉDAGOGIE SELON LA CATÉGORIE ? Avec des enfants, on privilégiera une pédagogie utilisant la démonstration et le respect des critères de réalisation. On leur laissera ensuite le choix des solutions qui s’offrent à eux. Avec des adultes, la pédagogie sera active et basée sur un questionnement collectif. La vérité sortira de la concertation. Il faudra seulement insister sur l’identification des starters. 36 qui plus est d’écarter le jeu et ainsi de permettre une progression vers l’avant, facilitée par une densité de joueurs moindre. • Les appels dans les intervalles • L’appel du joueur lancé, venant de l’arrière et qui pourra ainsi créer le surnombre. Notez que la qualité des fausses pistes, appels ou appels/contre-appels déclenchés par le joueur en appui seront des outils aussi importants que la bonne réalisation des gestes techniques. L’intelligence du joueur se traduit, quant à elle, au moment du choix qui doit être laissé à tous les acteurs de la combinaison. Cette notion de choix doit être cultivée par le coach en évitant notamment de limiter ses joueurs à quelques schémas "téléphonés". ■ LES OBJECTIFS DE L’APPUI-SOUTIEN- APPEL • Ordonner le jeu collectif en possession de balle. • Préparer le jeu vers l’avant • Rechercher le jeu dans les couloirs • Alterner « jeu court/jeu long » • Accélérer le jeu (temps forts, temps faibles), changements de rythme. • Provoquer des déséquilibres dans le bloc adverse en zone de progression (intervalles) • Déséquilibrer et finir une action en zone de finition • Lecture collective du jeu Retrouvez la séance du mois de ALI HELAL sur le même thème soutien CRITÈRES DE RÉALISATION • Coordonner les déplacements (timing) des appuis, des soutiens, de l’appel • Etre à distance de passe • Prise d’infos par chacun des joueurs avant chaque réaction. • Avoir une maîtrise technique de qualité (contrôles, passes) • Définir des starters. Ils doivent être assimilés par tous les équipiers. • Obligation de se démarquer pour chacun des joueurs EN PRATIQUE U13 / FOOTBALL D’ANIMATION Exercice 1 - 2 X 3 joueurs + 2 gardiens - L’appui vient solliciter le ballon dans la zone centrale neutre - Remise au passeur - Simultanément appel du 3ème équipier dans l’espace pour aller au duel avec le GB - Le ballon part dans l’autre sens - Rotation = sens inverse des aiguilles d’une montre Exercice 2 - 6 contre 6 + 2 gardiens (3 joueurs par zone et par équipe) - Le joueur qui propose un appui dans la zone neutre est inattaquable - But valable uniquement si enchainement appui-soutien-appel Evolution : Enlever la zone neutre et les appui-soutien-appel peuvent être réalisés dans toutes les zone 37 ENTRAINEMENT EN PRATIQUE FOOT A 11 Exercice 3 Principe : enchainement de tâches / 3 actions tirées du match sont enchaînées - 8 joueurs (ou +) + 1 gardien - Rotation : Passe et suit (à l’intérieur des carrés A et B, puis changement de carré ou travail aux postes Exigences : Qualité technique des passes + timing des appels Exercice 4 (forme jouée) - 8 contre 8 + 2 gardiens - 1 point par appui-soutien-appel réussi. But = 2 points si suite à 1 appui-soutien-appel Evolution 1 : appui-soutien-appel, jeu court, jeu long - 1 point par appui-soutien-appel avec changement d’orientation du jeu (fixation dans un couloir et renversement de l'autre). But = 2 pts si suite à 1 changement d’orientation du jeu avec appui-soutienappel. 38 PRÉPARATION PHYSIQUE 10 exercices avec ■ Par Thierry PELLICIA Préparateur physique du FC BourgoinJallieu (DH). Sous utilisé. Quel local à matériel ne renferme pas des "medecine ball" prenant la poussière ? Utilisés lors de la préparation physique estivale, ils sont ensuite le plus souvent abandonnés, n’ayant plus aucune utilité. Et pourtant ! Voici quelques exercices permettant d’optimiser le travail de renforcement musculaire tout au long de la saison. e "medecine ball" est un ballon lourd pouvant peser jusqu’à huit kilos. Très utilisé par les kinésithérapeutes pour rééduquer un groupe musculaire, il permet, dans le cadre d’une pratique plus courante, de travailler le renforcement musculaire, notamment celui de la ceinture abdominale, si importante pour le footballeur. Un travail ludique (les joueurs apprécient) qui change des exercices traditionniels d’abdominaux. Il s’agit éga- L lement d’un bon moyen d’améliorer la coordination du footballeur puisque tous les groupes musculaires sont travaillés en synergie. L’utilisation de "medecine ball" à l’entraînement (avec un poids adaptés à l’effort demandé) peut intervenir à partir des U17, bien que certains exercices basiques peuvent être abordés en U15. Notez dans tous les cas que le renforcement musculaire effectué avec ce type de matériel s’avère coûteux pour l’organisme. Aussi, outre le fait de respecter la charge de travail (poids du ballon et répétitions) ainsi que les temps de récupération, il est conseillé à la fin des exercices ou de la séance d’effectuer quelques étirements passifs des chaînes musculaires sollicitées. Voilà pour la théorie. En ce qui concerne la pratique, voici maintenant dix exercices permettant de f a i r e t r a va i l l e r v o s j o u e u r s a v e c d e s "medecine ball". ■ A UTILISER AVEC MODÉRATION Qu’on se le dise : le "médecine ball" n’est pas un ballon comme les autres. Pas question de frapper dedans ou de jouer avec au pied (risques de lésions musculaires). Il doit être manipulé avec précaution et sous le contrôle d’une personne compétente. Les mouvements réalisés ne doivent pas être trop brusques, mais précis. Autres conseils : varier les exercices de manière à travailler différentes parties du corps, et ne pas en abuser (charge de travail) afin d’éviter les douleurs musculaires, notamment dorsales. N’oubliez pas que les "medecine ball" permettent de faire travailler des muscles que les footballeurs (surtout en amateur) n’ont pas l’habitude de solliciter. Bref, si son efficacité s’avère indéniable sur le plan du renforcement, le "médecine ball" reste un outil à utiliser avec modération. 40 EXERCICE 1 EXERCICE 2 EXERCICE 3 2 joueurs face à face. La distance entre eux est à déterminer en fonction du poids du MB (exemple en séniors : 5 mètres pour un MB de 2kg). Le lancé s’effectue à hauteur de la poitrine (passe "baslet") avec réception en position de gainage (un pied en avant). Variantes : lancé de bas en haut, de haut en bas comme sur des touches, de côté comme au rugby, à droite puis à gauche. Travail en isométrie des quadriceps, des abdos en gainage, et des triceps. Position de départ : debout, jambes légèrement fléchies, MB derrière la tête. Pousser vers le haut avec les bras. Travail des triceps. Faire 20 répétitions (à varier selon le poids du MB). La position de départ est identique à l’exercice précédent, mais on descend en squat (travail des quadriceps), les pieds à plat. Attention à l’écartement des appuis, position stable, pieds légèrement écartés, dos droit. Variante : ballon devant soit (bras tendus) ou côté droit ou côté gauche. "medecine ball" 3 SITUATIONS D’ÉCHAUFFEMENT COLLECTIF (5 MINUTES CHACUNE) Matériel : 16 joueurs, 8 «medecine ball» (MB), des chasubles et des plots. 1/ Former 2 colonnes de 8 joueurs face à face. 1 MB. Travail de passe et va. Le joueur lance le MB à celui d’en face et va se placer derrière lui, etc… Varier les passes : de bas en haut, de haut en bas comme sur des touches, de côté comme au rugby, bras tendus horizontaux comme au basket… 2/ Carré de 20x20 mètres. On trottine et on cherche à transmettre son MB à un joueur qui n’en a pas. Varier les passes : de bas en haut, de haut en bas comme sur des touches, de côté comme au rugby, bras tendus horizontaux comme au basket… 3/ Carré de 20x20 mètres. 2 équipes de 8 joueurs. 1 MB. Passe à 5 ou à 10 à la main. Ballon de 2-3 kg maximum. Les passes se font à hauteur des épaules. Attention : l’adversaire n’a pas le droit d’intercepter un ballon (risque de doigt retourné). Pour récupérer le MB, le joueur doit toucher son adversaire qui s’apprête à le réceptionner pendant le temps de passe (obligation donc de se déplacer et de se démarquer). EXERCICE 4 Travail des ischios-jambiers et du gainage de la ceinture pelvienne. Position de départ à genoux, "medecine ball" (lourd) maintenu entre les pieds serrés. Avancer le corps vers l’avant jusqu’au déséquilibre et maintenir la position (dos droit). Si le MB n’est pas assez lourd, faire tenir les pieds par un autre joueur. EXERCICE 5 Travail des adducteurs et des quadriceps. Position debout, jambes légèrement fléchies. Le MB est maintenu entre les jambes serrées. Maintenir la position 1 minute. EXERCICE 8 Position assise, MB à la poitrine. Descendre et remonter en crunch. Travail des abdos droits. Contracter les abdos sur le mouvement ascendant et les relâcher sur le mouvement descendant. Travail des abdos droits. Si un partenaire tient les pieds, on travaille aussi le psoas illiaque. EXERCICE 9 Travail quadriceps-ischios en statodynamique. Départ position statique debout. MB derrière la nuque. Descendre sur un angle de 45 à 60 °. Maintenir la position 10 secondes puis sauter verticalement et reprendre la position jambes légèrement fléchies. EXERCICE 6 Position allongée. Le MB est maintenu entre les jambes serrées. Remonter à 45°. Maintenir la position 1 minute. Travail des adducteurs et des abdominaux. EXERCICE 7 Le joueur est allongé sur le ventre, le MB derrière la nuque. Monter le buste. Les pieds peuvent être tenus par un partenaire. Cet exercice permet de travailler les lombaires, les fessiers et le carré des lombes. EXERCICE 10 Le départ est identique à l’exercice 9 (position statique debout), mais le joueur doit descendre et bloquer en deux temps. 1er temps : tenir 5 secondes à 45°, remonter à 60°, tenir 5 secondes, puis sauter verticalement et redescendre pour reprendre sa position initiale. 41 FÉMININES Diététique, sommes-nous tous égaux ? ■ Par Jessica DANDINE Diététicienne du sport www.jdietetique.fr Quelques spécificités. Partie invisible du foot amateur, la diététique attire de plus en plus l’attention des éducateurs. Mais les mêmes principes s’appliquent-ils à toutes et à tous ? Les femmes sportives doivent-elles suivre un régime spécifique par rapport aux hommes ? Voici quelques éléments de réponse. n certain nombre de différences génétiques et physiologiques distinguent les hommes des femmes. Par conséquent, si les grands principes d’une alimentation variée et équilibrée restent identiques pour tous, certaines particularités nutritionnelles peuvent être soulignées c h e z l e s d e u x s e x e s. R a p p e l o n s d’abord qu’hommes et femmes n’affichent pas la même composition corporelle. Les sécrétions hormonales masculines favorisent l’anabolisme protéique et le développement musculaire. La masse musculaire de l’homme est donc plus volumineuse que celle de la femme qui, elle, possède davantage de tissu adipeux. Le métabolisme de base (dépense d’énergie de l’organisme au repos) est différent : à poids, taille et âge égal, dans des conditions environnementales identiques, l’homme dépense plus d’énergie que la femme. Le besoin énergétique de l’homme est donc quantitativement supérieur à celui de la femme. Qualitativement, la proportion de chaque macro-nutriments (glucides, lipides, protides) dans l’apport énergétique total demeure identique pour tous les pratiquants, homme ou femme. En ce qui concerne les apports nutritionnels conseil- U lés en vitamines et oligo-éléments, ils sont légèrement supérieurs pour les hommes, excepté pour le fer, où la femme présente un besoin accru. Un besoin accru en fer chez la femme Le risque d’anémie touche davantage les sportives. Ces apports (en fer) doivent donc être optimisés. Dans les aliments, le fer existe sous deux formes : "héminique" (contenu dans les viandes, poissons, œufs, abats), le mieux absorbé, et "non héminique" (surtout dans les fruits, légumes et les légumes secs). Pour satisfaire les besoins, il est recommandé de consommer une à deux portions de viande/poisson/œuf AVANT ET PENDANT LA COMPÉTITION : QUELQUES RAPPELS Que l’on soit un homme ou une femme, un délai de trois heures entre la fin du dernier repas et le début de l’échauffement est essentiel à la performance. Dans tous les cas également, le repas d’avant-match doit être digeste. Evitez les aliments riches en graisses et limitez les matières grasses ajoutées et les aliments irritants. Veillez à rester parfaitement hydratée jusqu’au début du match. A la mi-temps, la priorité est donnée à l’hydratation et à la recharge énergétique. La prise d’une boisson de l’effort (attention aux boissons du commerce, souvent trop concentrées en glucides), de jus de fruits dilués et d’aliments riches en sucres simples (pain d’épices, pâtes de fruits, fruits secs, barre de céréales…) remplissent parfaitement cette mission. 42 par jour (la viande rouge et les abats sont des sources de fer importantes) et des légumes secs deux fois par semaine. A noter que le fer est mieux absorbé en présence de vitamine C. N’hésitez donc pas à associer une viande rouge à des crudités, puis à prendre un fruit frais en dessert par exemple. Enfin, notez que le risque d’ostéoporose (maladie caractérisée par une fragilité excessive du squelette, Ndlr) touche davantage les femmes que les hommes. Sur le plan alimentaire, la prévention passe par des apports suffisants en calcium et vitamine D, et ce dès le plus jeune âge, lors de la constitution du capital osseux. Pour optimiser les apports en calcium, il est recommandé de consommer trois à quatre produits laitiers par jour, ainsi que des fruits, des légumes et des eaux riches en calcium. L’exposition solaire, la consommation de graines oléagineuses et de poissons gras permettent de couvrir les besoins en vitamine D. ■ A SAVOIR Le cycle de la femme peut avoir des répercussions sur la pratique sportive. Lors du syndrome prémenstruel, certains troubles peuvent survenir et gêner la footballeuse. Les apports en acides gras essentiels constitueraient des éléments de prévention de ces troubles. Pour optimiser les apports, conseillez à vos joueuses de consommer des graines oléagineuses (amandes, noix, noisettes …), de varier les huiles d’assaisonnement (olive, noix, colza, tournesol …) et de consommer des poissons gras (saumon, maquereau …) une à deux fois par semaine. STRATÉGIE A-t-on le droit de gêner le gardien ? ■ Par Ghislain PRINTANT Directeur du centre de formation du Sporting Club de Bastia. Et si oui, comment ? Quel que soit le niveau auquel on évolue, on entend souvent des entraîneurs demander à leurs joueurs de "gêner" le gardien, notamment sur corner. Nous avons demandé à Ghislan PRINTANT, technicien expérimenté s'il en est, de nous éclairer sur cet aspect stratégique du jeu. êner le gardien de but adverse est une stratégie peu travaillée à l'entraînement, quel que soit le niveau. Dans le feu de l’action, on réagit me semble t-il au cas par cas. Pourtant, je considère qu'il y a certains principes à travailler. En match, on peut dénombrer trois situations au cours desquelles il est possible de gêner le gardien et d'en tirer éventuellement quelque bénéfice : les dégagements, les corners ou coups-francs excentrés, et les coup-francs proches du but. Prenons le cas du dégagement. Si vous constatez que le gardien possède un très bon "pied", demandez à l'un de vos attaquants de rester haut afin d’éviter qu'il ne sorte de sa surface pour pouvoir allonger sa frappe. L'attaquant devra se positionner qui plus est du côté du pied fort du gardien, ce qui obligera ce dernier à dégager de volée, lui enlevant ainsi de la longueur dans son dégagement. En ce qui concerne les corners ou coups francs excentrés, la consigne est simple : placer un joueur devant le gardien (notamment si le corner est tiré au premier poteau), et surtout s'il s'agit d'un gar- G dien ayant tendance à sortir. Sans se mettre à la faute, votre joueur se positionnera dans le déplacement du gardien pour l'empêcher de prendre sa course normalement. Notez de la même manière que, sur les coups-francs excentrés, les courses au premier poteau gênent énormément les portiers. Des buts sont marqués dans cette zone sans que personne ne touche le ballon, car le gardien a toujours tendance à être attiré par une déviation à hauteur de ce même premier poteau. Sans se mettre à la faute, votre joueur se positionnera dans le déplacement du gardien pour l'empêcher de prendre sa course normalement. Enfin, la troisième situation concerne les coups de pieds arrêtés proches du but. Beaucoup d’entraîneurs prolongent les murs adverses en rajoutant des joueurs, ce qui va obliger le gardien dont la vue du ballon est cachée par ce ou ces QUE DIT LE RÈGLEMENT ? Laurent MENON, président de la commission des arbitres du District du Loire-et-Cher (41), nous apporte un éclairage sur le réglement. Sur corner : "un joueur est libre de se déplacer dans la surface de but à côté du gardien à partir du moment où il n’entrave pas volonatirement la course de celui-ci. Autrement dit, le joueur ne doit pas gêner le gardien de but en faisant une obstruction". Sur une sortie aérienne : "charger un gardien lorsqu’il est en l’air constitue une faute passible d’un coup-franc. " Sur dégagement : "Le joueur adverse ne doit pas l’empêcher de lâcher le ballon des mains, ni se mettre devant lui. Attention, même si c’est plus rare, lorsque le gardien fait rebondir le ballon, c’est comme s’il l’avait en main, l’attaquant adverse ne peut donc pas le lui prendre. Idem si le gardien tient le ballon d'une main. Le joueur ne peut pas le lui subtiliser d'un coup de tête, comme cela s'est vu parfois au haut niveau (Rudi Völler avec l'OM, Ndlr)". 44 joueurs - de se décaler sur sa ligne de but. Résultat : si le tireur frappe au dessus du mur côté "ouvert", le gardien aura alors une plus grande distance à parcourir pour aller chercher le ballon… Bien-sûr, on peut aussi gêner le gardien en mettant plusieurs frappeurs qui effectuent des courses avec des trajectoires différentes. Reste que le moyen le plus efficace pour gêner le gardien sur coup-franc demeure le suivi des frappes par les attaquants. C’est un point sur lequel nous insistons beaucoup à l’entraînement. Il suffit parfois qu’un ou deux joueurs suivent les actions pour que le gardien ne fasse pas le geste adapté à la situation et se mette en danger sous la pression. L’attaquant qui a suivi sera alors à même de finir l’action si le gardien relâche le ballon… ■ ET SI ON LE PROTÉGEAIT ? Quelques entraîneurs demandent sur les coups de pieds arrêtés de prendre au marquage l’attaquant ou le joueur adverse qui vient se mettre dans la course du gardien de but. Pour autant, cela dépend de la personnalité du gardien. Car certains portiers ne souhaitent avoir personne devant eux et gêrent eux-mêmes les adversaires "parasites". Ces phases devront être travaillées en collaboration avec le gardien, surtout chez les adultes. Chez les jeunes, c’est l’éducateur qui imposera une stratégie. GARDIEN Y a-t-il un intérêt à observer le gardien adverse à l’échauffement ? Déceler une faiblesse. Qui n’a pas jeté un oeil lors de l’échauffement sur le gardien adverse, espérant tirer quelques enseignements à quelques minutes du coup d’envoi ? Mais que peut-on voir concrètement ? Et sur quoi focaliser son attention ? Nous avons posé la question à Thierry BARNERAT, entraîneur des gardiens de but su Servette de Genève et, Instructeur FIFA. L’échauffement est-il un moment propice pour tirer des enseignements sur les forces et faiblesses d u g a r d i e n d e b u t a d v e r s e ? En préambule, il me semble nécessaire de bien préciser à quoi sert son échauffement et comment il se déroule : après une première partie sans ballon, le gardien répète ses gestes avec ballon, effectue des gammes rythmées et ritualisées. Toute la semaine, il construit sa confiance lors des entraînements spécifiques ou intégrés. Le jour du match, la mise en train vise surtout à ressentir ses appuis en fonction de l’état du terrain (bosselé, gras…), à prendre ses repères en fonction de l’environnement (tribune proche, lointaine…). En aucun cas l’échauffement ne sert à acquérir de la confiance. Soit ! Mais que peut-on retirer de l’observation de son échauf fement qui peut s’avérer utile ? A mon avis, l’élément le plus important demeure la détermination de son pied fort. Et pour cause, dès le début du match, il convient de demander à son attaquant de fermer sa relance par une course adaptée. Il faut toujours donner cette information à ses attaquants lors des dernières consignes avant le début de la rencontre. Ils doivent savoir quel est le pied fort du gardien qu’ils vont affronter ! Et sur sa manière de plonger ? Si Conclusion : si l’on souhaite prenle niveau de pratique auquel vous jouez d r e q u e l q u e s r e n s e i g n e m e n t s est très faible, vous pouutiles sur le portier vez en effet constater une "Il n’y a qu’en condition de adverse, mieux vaut match qu’on peut c a r e n c e. M a i s s i n o n , aller l’observer une réellement voir des même à des niveaux semaine plus tôt, par choses…" m o d e s t e s, i l s ’ a v è r e à exemple, en condimon sens très difficile de tion de match… déceler une quelconque faiblesse selon Complètement. Il n’y a qu’en compétition q u e l e g a r d i e n p l o n g e à d r o i t e o u à que le mental du gardien, si important à ce poste, est mis à contribution. Et c’est donc gauche, par exemple. uniquement dans ce contexte qu’on peut Il en va de même pour sa relance ? voir des choses… La preuve : certains garLe pied fort, c’est tout ? On peut Oui. Ses dégagements, son circuit préfé- diens qui affichent de grandes qualités, aussi détecter éventuelrentiel, sa communication notamment athlétiques - des qualités qui lement un mauvais a v e c l e s d é f e n s e u r s … pourraient impressionner dans le cadre d’un "Informer ses attaquants timing sur les balles t o u s c e s é l é m e n t s n e échauffement - s’avèrent quelconques en du pied fort du gardien aériennes ou, tout du s e r o n t v u s e t c o n n u s match car, mentalement, cela ne suit pas ! A qu’ils vont affronter" moins, repérer s’il part qu’en match. D’autant l’inverse, regardez la stabilité d’un Hugo assez tôt ou au contraire s’il attend le qu’ils dépendent de la personnalité du Loris. Pas grand-chose n’est visible dans dernier moment pour intercepter les bal- gardien et/ou des consignes données par son échauffement. Mais sa force mentale, lons hauts. l’entraîneur. sa capacité à résister à la pression, en font un grand gardien. ■ 45 SANTÉ Traumatologie du rein Rarissime, mais… 17 Aout 2010. Nancy accueille le Stade Rennais. ■ Par le Pr. Michel OLMER Néphrologue et créateur de l’association LIEN (Lien Information En Néphrologie). Fabien Lemoine dispute un ballon aérien. Son adversaire le percute involontairement avec son genou à hauteur des reins. Le Breton est à terre et se tord de douleur. Il est évacué de toute urgence : son rein droit a éclaté. Deux jours plus tard, il subit une ablation de l'organe touché (néphrectomie)… avant de signer son retour sur les terrains le 18 décembre de la même année ! Fabien Lemoine n'est pas le seul en France à pratiquer une activité physique intense avec un seul rein, voire un greffon (rein transplanté). C'est peut-être aussi le cas de l'un de vos joueurs. Alors quelles précautions prendre ? Et comment reconnaître un tel accident sur un terrain de football ? Le professeur OLMER, auteur de l’ouvrage "Vivre avec une maladie des reins", nous en dit plus sur le sujet. out d’abord, il convient de rappeler que l’accident survenu au f o o t b a l l e u r Fa b i e n L e m o i n e demeure rare, voire exceptionnel. Le football ne faisant pas partie des sports à risques. Les disciplines potentiellement les plus dangereuses sont celles où un coup peut être porté dans la région lombaire (boxe, certains arts martiaux…). Mais, y compris dans ces sports de combat, ce type de traumatisme s'avère rarissime. Cependant, quelques éléments de diagnostic élémentaire sont à prendre en considération. Par exemple, la plus grande prudence s’impose lorsque, après un choc, le joueur se plaint de douleurs importantes localisées à droite ou à gauche, à hauteur des reins. Le symptôme de gravité le plus évident pouvant être dans ce cas la présence de sang dans les urines. Les reins sont en effet des organes qui saignent facilement. Si tel de liquide ou de nourriture est de nature à retarder une nécessaire intervention chirurgicale… Dans cette hypothèse, les premiers gestes consistent bien entendu à faire appel au SAMU ou aux services correspondants (115 ou 118). Puis à immobiliser la victime, ou du moins la bouger le moins possible, en apposant de la glace dans la région douloureuse, en attendant les secours. ■ T ET POUR LES TRANSPLANTÉS ? Je resterai très nuancé sur le sujet. L’obstacle majeur résidant dans le positionnement du greffon. Celui-ci va être posé juste sous la peau, à côté de la vessie. A ce titre, le greffon est susceptible d’être endommagé par un coup de pied donné malencontreusement dans cette région. On est donc bien obligé de faire état d’une fragilité locale sur le sujet. Mais chaque cas est spécifique et il n’est pas totalement impossible qu’une personne transplantée fasse état de sa volonté de reprendre le football. C’est alors au seul médecin ou chirurgien traitant de donner son aval ou pas. Charge à l’éducateur de vérifier la véracité de l’information (certificat). 46 est le cas, nous sommes ici en présence d’une h é m o r r a g i e p o u va n t r é c l a m e r u n a c t e chirurgical dans les plus brefs délais ! Ne pas donner à boire, appeler les secours, et apposer une poche de glace sur la zone douloureuse Premier réflexe à avoir : éviter de donner à boire à la personne touchée. Et pour cause, l'écoulement de l'urine peut être empêché par la formation de caillots de sang, ce qui aggravera les tensions. De plus, l’absorption JOUER AVEC UN SEUL REIN ? La nature nous a doté de deux reins. Ces derniers sont largement équipés et ne fonctionnent pas à 100 % dans notre vie courante. Il existe donc à cet égard une marge de manœuvre tout à fait considérable. Ce qui implique que l’on peut vivre tout à fait naturellement avec un seul rein. Dans ce cas de figure, le rein restant augmente simplement de volume puisqu’il est appelé à travailler plus. Ainsi, le cas de Fabien Lemoine, parvenant à jouer au plus haut niveau, n’est pas en soi si surprenant. Pour de plus amples renseignements, contactez l'association LIEN (04 96 20 80 10) et télécharger les livrets pédagogiques sur le site www.soc-néphrologie.org FOOTBALL ET DIALYSE Une question que se posent bon nombre de personnes souffrant de dysfonctionnement rénaux est de savoir si l’on peut pratiquer une activité sportive en suivant un traitement nécessitant des dialyses régulières. La réponse est à nuancer en fonction de chaque cas. Toutefois, la chose est tout à fait possible dès lors que l’activité n’est pas trop violente. Le football peut ainsi faire partie des sports envisageables pour les patients dialysés avec toute la prudence nécessaire. Le problème dans le cas d’insuffisances rénales est que le taux de globule rouge est plus faible que la normale. Afin d’y remédier, la solution consiste donc à injecter la fameuse EPO. Il est inutile de préciser qu’il ne s’agit pas là d’une pratique visant à améliorer artificiellement les performances, mais bien d’une pratique thérapeutique nécessaire. JURIDIQUE Adversaire en retard : que dit le règlement ? ■ Par Michel DURAND Président de la commission régionale des litiges et de discipline de la Ligue Midi-Pyrénées. Un classique. Jusqu'à quel moment une équipe se présentant en retard au stade peut-elle encore disputer la rencontre ? L'adversaire a-t-il match gagné ? Voici les réponses. otons tout d’abord qu’une sanction suite à un retard est très rare. Nous n’avons eu à l’appliquer que très exceptionnellement en ce qui nous concerne au sein de la Ligue Midi-Pyrénées. Le règlement stipule qu’en cas d’absence de l'une des deux équipes à l'heure officielle du début de la rencontre, l’arbitre constatera le forfait après 15 minutes. Il devra alors mentionner sur la feuille de match l'absence de l'équipe et confirmer par envoi d'un rapport à la Ligue (article 11 des règlements des championnats régionaux). Pour ce qui est du résultat du match, le forfait entraîne la victoire 3 à 0 de l’équipe présente, lui apportant 4 points. L’équipe absente aura match perdu (1 point). L’article 12 précise même que N ET SI C'EST L’ARBITRE QUI EST EN RETARD ? Plaçons-nous au niveau amateur, dans le cas d’une rencontre avec un seul arbitre désigné. Si, à l’heure du coup d’envoi, celui-ci est absent, les deux équipes doivent désigner par tirage au sort un dirigeant licencié qui prendra sa place. A noter que ce dirigeant aura, dans l’exercice de cette fonction, les mêmes prérogatives qu’un officiel. Dans le cas d’une rencontre avec 3 arbitres prévus, en l’absence de l’arbitre central, l’arbitre assistant le plus âgé parmi les deux arbitres présents prendra la responsabilité de l’arbitrage du match. Le même principe de tirage au sort sera utilisé entre les 2 équipes pour désigner un dirigeant qui fera fonction de 2ème arbitre assistant. l’équipe déclarée forfait devra rembourser les frais d'organisation, les f r a i s d ' a r b i t r a g e, d e délégué et, s'il y a lieu, le déplacement de l ’ é q u i p e p r é s e n t e, s i celle-ci le demande ! Des cas particuliers Des tolérances existent toutefois. Dans le cas particulier d'une route impraticable, l’équipe ne pouvant se rendre sur les lieux de la rencontre sera alors tenue d'aviser le club visité et d ' e n v o y e r à l a l i g u e, sous 48 heures, un procès verbal de gendarmerie certifiant l'impraticabilité de la ou des routes à emprunter. Le match sera alors remis (article 27). Autre situation : absence due aux conditions météorologiques. S’il est prouvé qu’il n’était pas possible de se déplacer, alors le match sera tout simplement à rejouer ultérieurement. Enfin, notez qu'une équipe n’ayant pas "trouvé" le terrain sur lequel elle devait jouer n'est pas un motif recevable. A la Ligue Midi-Pyrénées, nous essayons toujours de réagir intelligemment par rapport au règlement et d’étudier tous les cas de figure. Dans les faits, les clubs sont sérieux et nous avons très peu de situations de retard. Comme dans toutes les Ligues, le règlement est basé sur celui de la Fédération. Si nous pouvons en durcir certains points, nous ne pouvons les alléger. ■ 47 TABLEAU NOIR Comment jouer les ■ Par Laurent MOURET Conseiller Technique Régional. District des Bouches du Rhône Etre agressif dans la récupération. La main mise du football espagnol et du Barça sur le football mondial et européen a quelque peu relégué le jeu long et direct au second plan. Toutefois, celui-ci peut également prétendre à ses lettres de noblesse, surtout en amateur où la maîtrise technique et/ou l'état du terrain incitent souvent à privéliégier ce type d'animation. A condition que ce parti pris de la verticalité soit associé à une stratégie de récupération efficace des deuxièmes ballons ! Explications. l est légitime de se poser la question de savoir à quel moment un ballon devient un "deuxième ballon". Bien souvent, cette notion est évoquée lors d’un second duel disputé après la retombée du ballon sur du jeu long, aérien et direct. Le deuxième ballon fait donc suite le plus souvent à une balle difficilement repoussée par un défenseur à la lutte, ou bien à une déviation par un attaquant en appui, lors d’un premier duel. Dans l’absolu, les deuxièmes ballons peuvent se disputer n’importe où sur le terrain. Toutefois, ils présentent un enjeu moindre sur les côtés. A contrario, tous les ballons longs joués entre un attaquant en appui et la charnière centrale se révèlent tout particulièrement dangereux. Défensivement, ils obligent les éléments les plus proches à rester connectés dans la continuité du premier duel. Offensivement, un ballon mal repoussé par les défenseurs devient une opportunité d’action pour peu qu’il soit récupéré face au but. I "Ce qui importe sur les deuxièmes ballons, c'est qu’il y ait un premier duel…" D’une manière générale, ce qui importe est qu’il y ait un premier duel... Si celui-ci est remporté par l’attaquant, il débouchera souvent sur une déviation vers un troisième joueur ou bien encore sur une remise pour un partenaire arrivant face au jeu. Dans le cas contraire - si le duel est remporté par le défenseur - ce dernier devra essayer de repousser le ballon par-dessus la ligne de ses propres milieux défensifs afin de les remettre en jeu (ils seront à nouveau devant le ballon et donc à même de ralentir la progression, voire de récupérer le ballon). Si le ballon est difficilement repoussé par la défense, ces mêmes milieux défensifs devront pouvoir intervenir quoi qu'il arrive. Toujours est-il que même en cas de duel remporté par le défenseur, cette action pourra profiter à l’équipe qui attaque pour peu que ses déplacements soient coordonnés, permettant un pressing rapide et efficace sur le porteur. On joue bien ici le "deuxième ballon". "Des avantages indéniables, surtout en amateur" Sont concernés prioritairement les joueurs situés juste derrière l’attaquant qui sert de point d’appui. Dans les faits, les deuxièmes ballons sont donc bien souvent des duels entre milieux de terrain. Mais, selon les systèmes privilégiés, ils peuvent tout aussi bien concerner un deuxième attaquant ou des défenseurs latéraux resserrant l’axe si l’on évoque l’aspect défensif. Dans tous les cas de figure, il y a un travail d’organisation et des codes à définir au sein de l’équipe. L’entraînement doit permette de répondre à cette attente (voir par ailleurs). Une chose est sûre, le jeu direct, souvent décrié, présente des avantages indéniables. Surtout en amateur où le niveau technique général et l'état des terrains ne permettent pas toujours d’assurer des relances propres ou de remonter le ballon ligne par ligne. Ainsi, en réduisant les risques d’interception liés à la multiplication des passes, le jeu long associé à une organisation de la récupération cohérente et organisée du deuxième ballon, peut s’avérer une stratégie payante et une solution viable. ■ Quels profils de joueurs ? Le joueur en charge du jeu long doit avoir une bonne qualité de frappe pour adresser des ballons tendus, exploitables pour l’attaquant, et si possible difficiles à exploiter pour les défenseurs. Au plus haut niveau, des joueurs athlétiques tels que Zlatan Ibrahimovic, Olivier Giroud ou Brandao correspondent tout à fait au profil de joueurs pour lesquels un coach peut sciemment privilégier cette animation de jeu. Enfin, les milieux de terrain venant en soutien doivent nécessairement accompagner l'action et être dotés d’un bon sens de l’anticipation pour intervenir rapidement et ne pas craindre de "rentrer" dans ce deuxième duel. 50 Quelle utilisation du deuxième ballon ? L’utilisation qu’on aura du deuxième ballon dépend d’abord et avant tout de la zone dans laquelle il sera joué. Ainsi, à hauteur de la ligne médiane, il est souvent préférable de le transmettre sur les côtés et, si possible, dans le dos des latéraux adverses afin de provoquer un déséquilibre. En revanche, s’il est récupéré dans les trente derniers mètres, un ballon adressé directement dans l'axe pour un partenaire lancé peut se transformer immédiatement en balle de but ! deuxièmes ballons ? Comment le travailler à l'entraînement ? Dans l'optique de jouer les deuxièmes ballons en match, il apparaît essentiel dans un premier temps de définir avec ses joueurs la notion de starter : qui va déclencher le jeu long ? Et dans quelle condition ? Un joueur particulièrement à l’aise dans ce domaine peut ainsi faire office de "joueur starter". Je pense notamment à un des deux défenseurs axiaux ou à un milieu de terrain décrochant. Ces joueurs starters vont donc se démarquer de telle façon à se ménager l’espace et le temps nécessaire pour adresser un ballon long de qualité sur le point d’appui profond. Une fois ce ou ces joueurs starters définis, on s’attachera alors à travailler les déplacements autour du joueur cible visé lors du premier duel. Un des points essentiels étant que les éléments les plus proches arrivent lancés face à la cage, sur le deuxième ballon, afin de profiter de leur vitesse. En résumé, les questions auxquelles l’entrainement doit répondre sont les suivantes : qui fait quoi (à quel moment, sur quel joueur, qui prend le jeu long ?), qui va où (exemple : quels milieux de terrain se portent prioritairement en soutien de l’attaquant ?), comment va-t-on se répartir les tâches pour avoir le plus de chance d’exploiter ce deuxième ballon ? Et enfin, quel usage va-t-on avoir de ce deuxième ballon une fois qu’on l’aura récupéré ? SCHEMA 1 1 - Les deuxièmes ballons sont majoritaire- SCHEMAS 2 et 3 2 - L’utilisation du deuxième ballon est dépendante de la zone dans laquelle celui-ci est récu- ment consécutifs à du jeu long. Les milieux de terrain offensifs ou défensifs vont se positionner à proximité du premier duel pour anticiper un ballon mal repoussé ou dévié. Les deuxièmes ballons opposent donc fréquemment des milieux de terrains entre eux, suite à une lutte entre un (ou deux) attaquant (s) et un défenseur central. péré. A hauteur de la ligne médiane, il est souvent intéressant d’effectuer une passe sur les côtés et dans le dos des latéraux si la situation s’y prête (déséquilibre partiel). 3 - En revanche, un deuxième ballon récupéré dans les 30 derniers mètres peut se transformer immédiatement en balle de but pour peu qu’il y ait une bonne coordination entre l’appel et le passeur. 51 FOOT D'ANIMATION A quoi sert le label Rappel. Créé en mars 2004, le label qualité FFF valorise chaque année les meilleures écoles de football en leur attribuant le fameux "label". Aussi, beaucoup s'emploient à l'obtenir. Mais ils sont tout aussi nombreux à se demander à quoi cela sert concrètement... méliorer le fonctionnement des écoles de foot, notamment en ce qui concerne l’accueil et l’éducation". C’est en ces termes que Luc Rabat, alors DTN adjoint, définissait l'objectif recherché par la création du label qualité FFF (Cf. VESTIAIRES n°12 - février 2010). La constitution d'un dossier précis et le rapport de visite du ou des conseillers techniques départementaux font partie des "pièces justificatives" visant à l'obtention de ce label, qui n'est donc pas qu'une simple formalité (voir par ailleurs). On peut même affirmer qu'il impose au club un investissement important, tant en moyens humains (éducateurs diplômés, dirigeants en nombre suffisant) qu’en infrastructures.Ainsi, le jeu en vaut-il la chandelle ? Voilà une question que nos abonnés nous posent souvent. En d'autres termes : quels avantages concrets les clubs peuvent espérer retirer de l'obtention du label école de foot ? Le "kit de matériel" offert par les instances nationales aux clubs labelisés ? Pas suffisant.Alors quoi ? La vérité se situe peut-être dans le fait que cette distinction fédérale n'est pas et n'a jamais été "A une fin en soi. En effet, l’intérêt pour le club ne réside t-il pas davantage dans les progrès à accomplir pour obtenir le label, que dans l'obtention pure et simple de ce dernier ? Reste à encourager ces mêmes clubs à fournir les efforts demandés… ■ "Informer le public des efforts réalisés par le club en matière d'accueil et d'encadrement" Témoignage. Laurent VERCELLONE – Président du club de l’AS Cheminot Chagnotins (71) L abellisé en octobre dernier, le club de l’AS Cheminot Chagnotins (75 licenciés à l’école de foot pour 10 éducateurs) compte bien surfer sur cette reconnaissance fédérale pour augmenter ses effectifs et permettre à ses éducateurs de se former. Son président, Laurent Vercellone, témoigne : "Je vois plusieurs intérêts à l’obtention de ce label. Le premier est bien entendu d’augmenter nos effectifs après quelques années difficile de ce point de vue. Grâce à cette reconnaissance, nous pensons attirer plus d'enfants et faire naître quelques vocations. Si l'on parvient à conserver nos jeunes jusqu’en U13, ils seront fidélisés. Mais ce n’est pas tout ! Le plus important pour nous est d’amener nos éducateurs à se former. En effet, nous avons constaté que les éducateurs ne restent pas très longtemps au sein du club. Le pari est de les former pour les faire s’investir sur le long terme. Comme le label exige un encadrement formé et 52 en nombre suffisant, on les pousse à s’inscrire aux différentes formations modulaires U7, U9 et U11 afin d’obtenir une formation de qualité dans les domaines de la pédagogie du football et du managment d’un groupe de jeunes pratiquants. Pour avoir le nombre suffisant d’éducateurs, nous avons même été conduits à inscrire deux mamans sur ces formations modulaires, ce qui n’était pas évident au départ pour des non-spécialistes de l’activité. Il a fallu les convaincre... La dotation en matériel n’est pas non plus négligeable. Ce n'est pas l'objectif premier, mais c'est appréciable. Enfin, la labellisation est une reconnaissance. Notre Fédération reconnait les efforts que nous avons fournis pour atteindre une certaine qualité d’accueil et d’encadrement. Le label permet d’en informer le public. Ce label est donc une réussite pour nous. Notre prochain défi sera maintenant de le faire durer". ■ école de foot ? "Les parents sont plus en confiance pour amener leurs enfants" Olivier GUITON, CDFA au District Sauternais et Graves (33). modulaires sont des temps de formation adaptées aux catégories du foot d’animation dans leur contenu mais aussi dans leur organisation, puisqu’elles sont dispensées le vendredi soir ou samedi matin de manière à ce que les gens ne prennent pas forcément du temps sur leurs congés. Ainsi, on essaye, petit à petit, d’aller vers l’objectif de la DTN cher à François Blaquart de constituer chaque équipe autour d’un éducateur diplômé. Obtenir le label école de foot est-il difficile pour un club ? Oui, c’est indéniable. Obtenir le label demande un gros investissement de la part du club demandeur en terme d’éducateurs diplômés, de dirigeants, d’infrastrutures et de matériel. Concrètement, à quoi sert-il ? C’est une reconnaissance de qualité. Les parents seront plus en confiance pour amener leurs enfants dans un cadre sécurisé et valorisé par ce label. C’est du "gagnant-gagnant" : la qualité de la structure amène la quantité en terme d’effectif parce que le label est un gage de la compétence des éducateurs. A plus long terme, quels sont les effets de ce label ? On constate une augmentation du nom"On constate une augmentation du bre de licenciés. Certains clubs doublent leurs effectifs dans les trois années qui nombre de licenciés" suivent l'obtention du label ! Mais ce n’est pas le seul effet. En termes de résultats Expliquez-nous. Dans le cadre de l'obtention du label, des éducateurs, mais aussi sportifs, on note une progression sur les catégories U13, U15. Le des parents qui souhaitent encadrer, suivent des formations modu- sérieux et la qualité du travail effectué dans les écoles de foot est laires U7, U9 et U11 que nous avons mise en place spécialement aussi un gage de réussite sportive pour les catégories de foot à 11. ■ pour l'école de foot suivant les directives de la DTN. Ces formations Les conditions d’obtention Les conditions d'obtention répondent principalement à quatre critères : 1- L'accueil et les moyens humains mis à disposition par le club pour fidéliser les pratiquant(e)s. 2- La quantité et la qualité de l'encadrement des équipes. 3- L’apprentissage du football (pédagogie et contenu). 4- L'éducation, qui implique le comportement des enfants (le projet socio-éducatif). Libre à chaque club de constituer un dossier visant à solliciter le label. Le CTD ou le CDFA local visitera à plusieurs reprises le club, puis décidera, à partir d’observation et d’une fiche d’évaluation du dossier réalisé, d’octroyer ou non le label. Exemple : Nombre d'école de foot labélisées depuis à la Ligue du Centre Ouest Sources : Ligue Centre Ouest Suite page suivante 53 FOOT D'ANIMATION "Au départ, les éducateurs étaient réticents" Xavier DELOCHE – Président du Sporting Club Portes de l’Ain (01) "Obtenir le label demande beaucoup d’efforts pour un club comme le nôtre dans lequel tous les éducateurs sont bénévoles. Il m’a fallu l’imposer. Au départ, les éducateurs étaient réticents. Ils restaient persuadés que cela ne leur apporterait rien dans le sens ou c’est beaucoup d’exigence pour l’obtenir et très peu de "salaire" en retour. Force est de constater que l’image du label auprès des encadrants est, dans un premier temps, assez négative : il ne représente bien souvent dans leur esprit qu’un "papier accroché à un mur". Pourtant, une fois obtenu et pour peu que l’on prenne le temps d’en analyser les effets, le label nous ouvre des financements pour la formation des éducateurs, par exemple. Nous espérons aussi qu’il nous permettra à l’avenir de bénéficier d’un apport de jeunes de qualité que l’on pourra fidéliser, tout en incitant nos éducateurs à continuer de se former. Bref, après une gestation difficile, nos éducateurs sont maintenant satisfaits. Ce sont les premiers aujourd’hui à dire qu’ils entraînent dans un club labellisé ! " "Au moins 80% des écoles de foot renouvellent leur label" Patrick PION. VESTIAIRES fait le point avec le Directeur Technique National adjoint. Le label école de foot existe depuis bientôt dix ans. Combien de clubs sont détenteurs de ce label aujourd'hui ? Nous n’avons pas encore de chiffre au niveau national. Maintenant, il est certain que plus nous aurons de clubs labellisés, plus nous disposerons d’un terreau de compétences propice à l’activité football. L’objectif n’est pas de mettre en valeur tel ou tel club mais d’élever le niveau général. Qu’en est-il du taux de r enouvellement des clubs déjà labellisés ? (municipalités, écoles…). C'est ce que nous constatons lors des remises de label. Et au niveau fédéral ? Tous les points listés dans les écoles labellisées vont permettre aux districts de mettre en place telle ou telle action selon les besoins définis par les critères déficitaires.Un exemple : si on s’aperçoit que le taux d’encadrement des U13 est, de façon générale, insuffisant, il s’agira de mettre en place des formations modulaires dans cette catégorie. C’est au moins de l’ordre de 80%. Nous savons que la plupart des écoles de foot renouvellent leur label, car celui-ci est un gage de qualité. Des objectifs à deux niveaux donc … C'est donc d'abord un indicateur d’évaluation des points forts et faibles de la structure ? Oui, nous projetons de réformer ce label école de foot afin qu’il devienne un label "jeune", qui s'étendrait des U6 aux U19. L’idée est d’englober les catégories des adolescents qu'il est très difficile de fidéliser. Ce nouveau label se déclinera sur plusieurs niveaux et inclura le football féminin. ■ Tout à fait. Le label présente un double enjeu : un au niveau du club en tant que diagnostic pour pouvoir rebondir sur des actions qu’il va falloir déve"Bientôt un label "jeune" lopper prioritairement, et un au niveau des À quoi sert ce label, concrètement ? Cela aide le club dans un premier temps à réaallant des U6 aux U19" centres de gestion afin d’avoir une vision plus générale permettant d'influencer la politique liser une "chek-list" des points qui seront observés. Il dispose ainsi d'éléments lui permettant de savoir où fédérale et de la rendre plus efficace. se situent ses besoins afin d'évoluer et donc d'obtenir ce label. Des évolutions vont-elles voir le jour ? Exactement. C'est aussi une reconnaissance de qualité dont on va faire profiter les licenciés et leurs parents. Enfin, l’obtention du label donne la possibilité au club d’être valorisé au plan local ASSISTEZ À LA CONFÉRENCE DE PATRICK PION En partenariat avec la district du Puy-de-Dôme et le Crédit Agricole Centre France, VESTIAIRES organise une conférence le lundi 18 février à 18h30 à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand. Une conférence animée par Patrick Pion sur le thème : "2013-2014, les réformes du football d'animation". Pour assister à la conférence, contactez-nous sur : [email protected] 54 FUTSAL Passe et finition Pratique. Voici quelques exercices permettant de travailler les passes et la finition (de niveau "débutant" à "confirmé"). Des exercices extraits de l'ouvrage "Total futsal 5" signé Olivier Launois. EXERCICE 1 : Niveau Débutant OBJECTIF Réaliser une montée de balle rapide en effectuant des passes aux joueurs en appuis et travailler la finition devant le but. DEROULEMENT ET CONSIGNES B et C sont des joueurs en appui (les changer toutes les 3 minutes). A passe au B qui contrôle de la semelle puis remet le ballon dans la course de A. Ce dernier fait une passe à C qui lui remet le ballon dans l’axe. A contrôle puis frappe avant la zone des 6 mètres. Précision : dès que A passe la ligne médiane, le joueur suivant peut réaliser sa passe pour démarrer la séaquence suivante, etc… CRITERES DE REUSSITE - Réaliser des passes appuyées précises sur les joueurs en appui. - Réaliser le parcours le plus rapidement possible. - Cadrer sa frappe au but. COMMENTAIRE En fonction du niveau technique de votre groupe, vous pouvez complexifier en demandant aux joueurs en appui de remettre le ballon en une touche de balle (une-deux rapide). Pour une bonne réalisation de la situation, la qualité des passes est essentielle (passe appuyée, précise, au sol). Vous pouvez réaliser l’exercice sous forme de circuit en proposant la même situation dans l’autre sens. EXERCICE 2 : Niveau Débrouillé OBJECTIF Passer au pivot et s’engager vers l’avant pour frapper. DEROULEMENT ET CONSIGNES 1. Passe au joueur en pivot sur le côté, remise dans l’axe et frappe. 2. Appel en direction du point de corner et contreappel vers l’axe, remise du pivot et frappe du joueur qui s’est engagé. 3. Passe au pivot qui se retourne pour centrer en retrait au joueur qui a suivi. 4. Passe au pivot qui passe devant le plot (pendant le temps de passe) et qui se retourne pour frapper. CRITERES DE REUSSITE - Marquer le plus de buts possibles en respectant le circuit technique. 56 COMMENTAIRE Il est préférable de proposer un seul enchaînement sur 4 ateliers pour augmenter la répétition des joueurs et faciliter les explications. Insister sur la qualité des passes, des contrôles (blocage semelle ou semi-blocage) et de la remise du pivot (doser). Il est possible de proposer une multitude d’évolutions de cet exercice : appel / contre-appel du pivot qui se retourne pour frapper, passe au pivot qui remet au passeur en soutien qui remet au pivot (redoublement de passes), passe au pivot qui contrôle de la semelle et qui remet le ballon sur le côté à un 3ème joueur qui s’est engagé... EXERCICE 3 : Niveau Débrouillé OBJECTIF COMMENTAIRE Passer en profondeur pour progresser vers l’avant et enchaîner sur un tir au but. Après avoir frappé, le joueur va chercher le ballon. Il est intéressant de réaliser un retour actif en proposant aux joueurs de conduire le ballon sur la ligne de touche pour retourner au point de départ. Pour travailler les deux pieds, penser à changer le sens du circuit en zigzag. L’exercice doit être réalisé de manière rythmée et les passes doivent être appuyées. Il est préférable de demander au joueur qui a fait la passe de se déplacer en course arrière pour être prêt à recevoir le ballon suivant. DEROULEMENT ET CONSIGNES A passe au joueur B puis prend sa place. B passe à C puis prend sa place, etc… Dès que le premier ballon a franchi le milieu de terrain, le joueur suivant peut démarrer l’exercice. A la fin de la séquence, F oriente le contrôle vers le but et frappe à l’extérieur de la zone des 6 mètres. CRITERES DE REUSSITE - Parvenir à faire les passes à proximité des plots et orienter son contrôle en direction de la passe suivante. - Cadrer sa frappe au but. EXERCICE 4 : Niveau Débrouillé OBJECTIF COMMENTAIRE Passe dans la profondeur enchaînée par une frappe au but. Changer les rôles (passeur et frappeur). Il est possible de proposer l’exercice différemment : je fais la passe puis je deviens frappeur (changement de rôle permanent). Il est préférable de demander au passeur (A) de se mettre en mouvement avant de réaliser la passe en profondeur (exemple : éviter un plot dans le rond central en conduite de balle et enchaîner sur une passe en profondeur). Changer le sens de l’appel (appel du côté droit vers l’axe et vice-versa). En fonction du niveau de vos joueurs, vous pouvez adapter la taille du triangle (passe plus ou moins précise). DEROULEMENT ET CONSIGNES A passe dans la profondeur à B qui fait un appel de balle vers la zone en forme de triangle. Contrôle orienté en mouvement de B pour enchaîner sur une frappe au but. CRITERES DE REUSSITE - Le passeur doit doser sa passe pour atteindre la zone en forme de triangle. - Le joueur doit arriver en mouvement dans le triangle pour enchaîner (bon timing). Suite page suivante 57 FUTSAL EXERCICE 5 : Niveau Débutant OBJECTIF Passes à deux pour progresser vers la cible adverse. DEROULEMENT ET CONSIGNES En partant du milieu de terrain, les deux joueurs réalisent des passes entre les plots dans la course du partenaire. Un des deux joueurs tire au but. Le joueur qui récupère le ballon revient sur les côtés en faisant un slalom en conduite de balle (retour actif). COMMENTAIRE Lors de cette situation, il est possible de faire varier la zone de frappe (dans les 6 mètres, à l’extérieur de la zone). Il est important que les 2 joueurs ne marquent pas de temps d’arrêt durant la progression vers l’avant. Il est possible de mettre une contrainte temporelle (exemple : 5 secondes pour tirer) ou de réaliser l’exercice sur la totalité du terrain pour augmenter le nombre de passes entre les deux joueurs. CRITERES DE REUSSITE - Réaliser les passes entre les plots sans arrêter sa course. - Orienter son contrôle vers le but pour frapper et cadrer. EXERCICE 6 : Niveau Confirmé OBJECTIF Répéter des circuits de jeu préférentiels (animation offensive). CRITERES DE REUSSITE - Réaliser le schéma de jeu le plus rapidement possible (en gardant la maîtrise du ballon). DEROULEMENT ET CONSIGNES Circuit n°1 : A passe à B qui oriente son contrôle pour faire une passe à C. Ce dernier passe en appui à D, lequel remet à C qui a poursuivi sa course et frappe. Après chaque passe, les joueurs suivent le ballon pour tourner au niveau des postes. COMMENTAIRE En gardant cette formule, il est possible de mettre en œuvre de nombreux circuits offensifs pour créer des automatismes chez vos joueurs. Penser à travailler le circuit des deux côtés. Le choix des circuits est dépendant des observations réalisées lors des rencontres. Dans les deux exemples ci-dessus, nous axons le travail vers la recherche du pivot pour mettre un attaquant en situation favorable de tir (dans l’axe). Circuit n°2 : A passe à B qui oriente son contrôle pour faire une passe à C. Puis remise de C en pivot puis passe du joueur B à D qui demande le ballon pour frapper. Après chaque passe, les joueurs suivent le ballon pour tourner au niveau des postes. • Privilégier les passes de l’intérieur du pied (passes appuyées au sol) • Privilégier les frappes du coup de pied. En futsal, la réduction des espaces impose que les frappes soient soudaines (phase d’armée courte). Lors des situations de frappes il est important que vos joueurs cadrent un maximum de frappes et jouent le deuxième ballon (ballon relâché par le gardien). Le pied d’appui (ici le pied gauche) doit être placé en direction de la passe et à côté du ballon. Le pied d’appui et le pied qui frappe le ballon doivent être perpendiculaires. Les yeux toujours fixés sur le ballon. Accompagner le ballon avec la jambe de frappe. Pointe de pied tendue vers le sol, verrouiller la cheville, corps en avant… Pour faciliter la réussite de vos joueurs dans la réalisation des situations de passes et de tirs veillez à la bonne réalisation des différents gestes techniques : 58 Football francophone QUEBEC Le CARNET DE BORD d'Alfred Picariello (épisode 8/12) Je reviens dans ce numéro avec un éclairage sur le soccer dans le milieu scolaire au Québec, et plus particulièrement à Saint Georges de Beauce. Je ne vous cache pas qu'au départ, je ne comprenais pas les différentes interventions que l'ASMSG coordonnait avec les écoles de la ville. Option soccer, concentration soccer, inter scolaire soccer... En fait, avec l'engouement grandissant de la discipline, les établissements scolaires de la ville ont sollicité des techniciens pour appuyer le travail des professeurs d'éducation physique sur les périodes de sport à l'école. Et c'est donc tout naturellement que le club a démarré un travail en commun avec ces derniers. Les interventions s'effectuent en fonction de ce que les élèves recherchent. Nous intervenons 2 fois 1h15 par semaine (en "concentration soccer") sur deux classes d'âge et deux écoles différentes (un collège et un lycée). Les groupes sont mixtes et très peu d'éléments jouent pour l'ASMSG. C'est aussi l'occasion pour nous de proposer aux meilleurs de venir pratiquer en "compétitif" avec le club. Nous avons effectué les tests d'entrée pour la rentrée de septembre 2013, et soixante enfants se sont présentés contre une trentaine l'année dernière ! Il faut savoir que les élèves ont aussi la possibilité de s'inscrire en "option soccer", un entraînement compris dans le temps scolaire et considéré, comme le nom l'indique, comme une option. Nous n'intervenons pas systématiquement sur ce cours, mais sommes présents quand les professeurs nous sollicitent. " Il y a un très fort sentiment d'appartenance à son école, le nom des équipes sportives scolaires et universitaires étant aussi connu que le nom des clubs. Puis vient l'inter scolaire soccer, qui ressemblerait à l'UNSS en France. À Saint Georges, l'école des Deux Rives (le collège), la Polyvalente (le lycée) et le CEGEP (entre le lycée et le début de l'université) ont une ou plusieurs équipes inscrites suivant l'âge dans un championnat qui débute mi septembre pour se terminer mi octobre, avec des séries suivant le classement obtenu. Durant cette période, nous entraînons les équipes deux fois par semaine et les matchs ont lieu le samedi ou le dimanche. Le sport scolaire en général au Canada tient une grande importance. Pour exemple, ma fille de 8 ans a dans son emploi du temps entre 3 et 4 périodes de sport par semaine. Il y a aussi un très fort sentiment d'appartenance à son école, le nom des équipes sportives scolaires et universitaires (à St Georges ce sont les Dragons et les Condors) étant aussi connu que le nom des clubs de sport. Et les élèves sont fiers de porter les couleurs de leur école. Pour nous, le développement du soccer scolaire est très important. D'ici quelque temps, d'autres projets vont certainement voir le jour avec les différents établissements de la ville. C'est une formidable opportunité de développer le soccer... À tantôt 60 SUISSE dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014, le samedi 8 juin 2013 à Genève. EURO 2020 : la Suisse candidate ? Le gardien de futsal vu par Mischa Felber, portier de la sélection "Au futsal, le gardien est beaucoup plus intégré dans le jeu. C’est comparable au hockey sur glace, on a beaucoup plus de contacts et de tirs à arrêter. En même temps, le gardien au futsal est bien plus dépendant du jeu défensif de toute l’équipe". L'ASF tisse sa toile L'Association Suisse de Football officialisera le 1er juillet prochain le lancement de son nouveau logiciel à disposition des clubs : clubcorner.football.ch. L'utilisation de ce logiciel deviendra obligatoire pour les clubs, entraîneurs et arbitres. Plus conviviale, son objectif sera, entre autre, de simplifier les processus administratifs. Sur vos agendas : Suisse-Chypre à Genève le 8 juin L’équipe nationale suisse disputera son match à domicile contre Chypre BELGIQUE Le comité exécutif de l'UEFA a décidé d'organiser l'Euro 2020 dans tout le continent.Treize villes (une par pays maximum) seront retenues.Treize "packages" sont à prendre : douze forfaits "trois matches de poules et un à élimination directe" et un forfait "demi-finales et finale". Seuls les stades ayant une capacité d'au moins 50 000 places pourront accueillir les matches de groupes et les 8es de finale (60 000 places pour les quarts de finale et 70 000 places pour les demi-finales et la finale). Toutefois, deux exceptions seront admises, pour autant que les enceintes en question puissent accueillir au moins 30 000 personnes. Ce qui ouvrirait la voie à une candidature suisse avec Bâle (Parc Saint-Jacques : 42 000 places). Le président de l'ASF, Peter Gilliéron, ne s'en est pas caché sur le site officiel de l'Association Suisse de Football : "C'est une bonne nouvelle pour les petits pays d'Europe. Cela signifie qu'une candidature suisse est possible. Mais beaucoup de détails techniques ne sont pas encore connus". À suivre, donc… UEFA-Pro d’obtenir 4 points dans le cadre de leur renouvellement de licence. Renseignements : http://www.belgianfootball.be/fr/detecteur-detalents Les U17 victorieux du tournoi international de Biélorussie Paul Allaerts, nouveau DTN Fin janvier, la direction de l'URBSFA a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec Benoït Thans, le DTN. Son successeur n'est autre que Paul Allaerts, récemment engagé en qualité de Directeur Technique de l'Arbitrage. "L'intégralité de la politique sportive de l'URBSFA sera désormais de son ressort", a déclaré Steven Martens, le Secrétaire Général de la fédération. En battant la Russie aux penalties, la sélection U17 a remporté le trophée du tournoi international de Biélorussie. Les jeunes Diables de l'entraîneur Bob Browaeys ont battu durant la compétition la Géorgie (3-2), la Lituanie (1-0) et la Biélorussie (3-2). La Belgique expérimente le système à 6 arbitres L’ancien arbitre international, l’Italien Pierluigi Collina, était présent au siège de l'URBSFA le 15 janvier dernier.L'actuel "UEFA Chief Refereeing Officer" était venu présenter le système à 6 arbitres que la Belgique utilisera à compter de cette saison, dès les demi-finales aller de la Cofidis Cup et à l’occasion de matches de la Jupiter Pro League (les Play-Offs I et les finales des PlayOffs II et III). Diables Rouges : l'entraîneur des gardiens remercié Philippe Vande Walle n'est plus l'entraîneur spécifique des gardiens de l'équipe nationale, poste qu'il occupait depuis 2010. À l'heure où nous éditions notre revue, Marc Wilmots, le sélectionneur, lui cherche toujours un remplaçant… Détection des talents : formation le 20 février L'URBSFA organise la formation "détection des talents" à partir du 20 février prochain. Une formation de 16 heures (4x4 heures) dispensée dans quatre centres (provinces de Liège, Namur, Hainaut et Luxembourg). Notez qu'aucune condition d'admission n'est nécessaire. Cette formation permet en outre aux entraîneurs diplômés UEFA-B, UEFA-A, UEFA-A Elite Youth et Joueurs hors UE : l'URBSFA épingle le KV Turnhout 2,5, c'est le nombre moyen de joueurs hors Union Européenne que comptabilisent dans leur effectif les 37 clubs de Division 3. À l'exception du KV Turnhout qui en compte… 16 ! Un chiffre totalement "déraisonnable" qui a poussé le secrétaire général de l'URBSFA, Steven Martens, à monter au créneau. On peut lire sur le site officiel de la fédération belge, que parmi les 4563 joueurs (+ de 16 ans) en activité au sein des clubs de division 3 nationale, 4087 sont de nationalité belge (89,6 %), 385 joueurs sont issus de pays faisant partie de l'UE (8,4%), et 91 de pays hors UE (1,9 %). Le KV Turnhout compte quant à lui 166 joueurs (+ de 16 ans) dont 139 Belges et 27 étrangers (11 de l’Union Européenne et 16 hors UE). Le nombre de joueurs issus de pays hors UE y est donc cinq fois plus élevé que la moyenne : 14,6% des joueurs hors UE en division 3 nationale joue au KV Turnhout ! L’URBSFA a décidé récemment de mettre en place une nouvelle réglementation concernant le nombre de joueurs formés en Belgique et renseignés sur la feuille de match. La Division 3 sera bientôt concernée. "L’URBSFA tient à souligner que la formation de jeunes talents belges fait substantiellement partie de sa vision politique". Dont acte. 61 UN COACH, UN MATCH ■ Par Elisabeth LOISEL FRANCE 3 – 0 BRÉSIL 12 juillet 1998 Ancienne internationale. Actuel entraîneur national FFF (Pôle formation de cadres). ’étais présente dans les tribunes du Stade de France pour cette finale de la Coupe du Monde 1998 entre la France et la mythique sélection brésilienne.Après trois victoires en phase de poule, rien n'avait été simple en revanche pour les Bleus en huitièmes, quart demi-finale. Il y a eu d'abord le Paraguay et le fameux but en or (8e de finale), puis le succès aux tirs au but face à l'Italie (quart de finale), et enfin le doublé de Thuram contre la Croatie alors que celle-ci menait d'un but en seconde période… Un contraste donc, entre un premier tour relativement facile et des matchs à élimination directe plus compliqués. À la veille d'affronter le Brésil en finale, Aimé Jacquet choisissait d'aligner une équipe classique, mais sans Laurent Blanc, suspendu, remplacé par Franck Leboeuf, et sans Christophe Dugarry, blessé, remplacé par Stéphane Guivarch'. L’étude du jeu brésilien avait révélé que le premier poteau était délaissé par les défenseurs sur corner… L'équipe de France alignait son traditionnel schéma à trois milieux récupérateurs déjà utilisé pendant l'Euro 1996, puis à partir du quart de finale contre l'Italie. Zinédine Zidane était à la baguette, et Youri Djorkaeff en électron libre.Je me souviens que la première mi-temps avait été toute à notre avantage, Guivarch perdant même deux duels avec le gardien,Taffarel ! La libération venait par Zidane, de la tête, sur corner (27e minute). Un but qui ne relevait en rien du hasard puisque l’étude du jeu brésilien avait révélé que le premier poteau était délaissé par les défenseurs sur les coups de pied de coin ! Il s’agissait d’une grosse faille dans leur jeu. Le staff des Bleus a parfaitement su l'exploiter. Et Zidane a d'ailleurs inscrit un second but de la tête (45e), alors qu'il n'était pas un spécialiste du jeu aérien. Il faut dire aussi que le marquage n’était pas forcément focalisé sur lui… L'audace et les choix d'Aimé Jacquet… À 2-0 à la pause, c'était plutôt bien engagé.Au retour des vestiaires, Mario Zagallo, jetait toutes ses forces dans la bataille en faisant rentrer deux attaquants (Denilson et Edmundo, Ndlr). Puis le sort de la rencontre a failli basculer lorsque Marcel Desailly, le patron de la défense française, s'est fait expulser (67e). Beaucoup ont eu peur à ce moment-là de l'issue du match, moi y compris… Pour 62 Agence F.E.P. J rappel, c'est Emmanuel Petit qui l'avait remplacé dans l'axe central. Un pari osé de la part d'Aimé Jacquet ! Et c'est depuis cette position que le joueur partira, à la 93e minute, consécutivement à un corner brésilien, pour traverser le terrain et battre Taffarel d’une frappe croisée. C’était du délire dans le stade ! La cerise sur le gâteau, car à ce moment précis, le match était déjà gagné. Cette coupe du monde restera pour moi comme le déclencheur et le catalyseur de l’essor du foot féminin D'un point de vue personnel, je retiendrais deux éléments de cette affiche et plus généralement de cette compétition. En premier lieu, l’audace d’Aimé Jacquet. Il a su faire confiance à de très jeunes joueurs comme Thierry Henry et David Trézéguet, ses décisions avant le Mondial furent courageuses, et son coaching s'est avéré gagnant à plusieurs reprises durant la compétition. Bref, il a su faire progresser son équipe pour la mener jusqu'au bout. Sans compter qu'il fallait être capable de rester serein malgré une pression énorme, notamment de la part des médias. Je dis chapeau ! Ensuite, et c'est un sujet qui me tient à cœur, cette coupe du monde restera pour moi comme le déclencheur et le catalyseur de l’essor du foot féminin.Au-delà de la performance sportive, l’équipe de France a créé un lien entre les peuples et a réussi à attirer beaucoup de femmes vers le football. Ce n’est pas la moindre de ses victoires. ■ LES GUIDES VESTIAIRES 204 pages 100 pages 12,60 € 19,20 € (tarif grand public) (tarif grand public) 10 € pour les abonnés à Vestiaires ! 16 € pour les abonnés à Vestiaires ! (Version numérique car rupture de stock) 100 pages 100 pages 9,60 € 9,60 € (tarif grand public) (tarif grand public) 8€ pour les abonnés à Vestiaires ! (Version numérique car rupture de stock) 8€ pour les abonnés à Vestiaires ! (Version numérique car rupture de stock) FRAIS DE PORT INCLUS (FRANCE MÉTROPOLITAINE) Pour passer commande, rendez-vous sur : www.vestiaires-magazine.com