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Février 2013 - n°47
www.vestiaires-magazine.com
P r e m i e r
m a g a z i n e
c o n s a c r é
a u x
é d u c a t e u r s
d e
f o o t b a l l
Une séance avec
l'Olympique de Marseille
ENTRETIEN
Élie BAUP :
DOSSIER : LES PRINCIPES DU LEADERSHIP
ENTRAINEMENT : TRAVAILLER L'APPUI SOUTIEN
PREPARATION PHYSIQUE : 10 EXERCICES AVEC MÉDECINE-BALL
FOOT ANIMATION : À QUOI SERT LE LABEL ÉCOLE DE FOOT ?
Abonnement
12 numéros : 59 €
Prix au numéro : 7 €
"La préparation du match
ne s'improvise pas"
Sommaire
P6 ACTUALITE
18
page
Les dernières infos du monde de l'éducateur.
P10 LA STAT
Pourquoi gagne-t-on plus à domicile ?
P12 EN DIRECT DE LA DTN
Le football en milieu scolaire
P14 QUESTION DU MOIS
Doit-on s'excuser auprès de ses joueurs d'un éventuel mauvais choix ?
P18 UNE SEANCE AVEC
L'Olympique de Marseille
P22 ENTRETIEN DU MOIS
Elie Baup
P28 DOSSIER
Le leadership
P50 TABLEAU NOIR
Comment jouer les deuxièmes ballons ?
P52 FOOTBALL ANIMATION
A quoi sert le label école de foot ?
22
page
P56 FUTSAL
Passe et finition
P60 FOOTBALL FRANCOPHONE
L'actualité football des pays francophones
P62 UN COACH UN MATCH
Avec Elizabeth Loisel
P35-49 LE CAHIER DU COACH
P36 : ENTRAINEMENT (par Ali HELAL)
Travailler l'appui soutien
P40 : PREPARATION PHYSIQUE (par Thierry PELLICIA)
28
page
10 exercices avec Médecine Ball
50
page
P42 : FEMININE (par Jessica DANDINE)
Diététique : sommes-nous tous égaux ?
P44 : STRATÉGIE (par Ghislain PRINTANT)
Peut-on gêner le gardien ? Et si oui, comment… ?
LA SEANCE
DU MOIS
(par Ali HELAL)
Travail de
l'appui soutien
P45 : GARDIEN (par Thierry BARNERAT)
Y-a-t'il un intérêt à observer l'échauffement du gardien ?
P46 : SANTÉ (par Michel OLMER)
La traumatologie du rein
P47 : JURIDIQUE (par Michel DURAND)
Adversaires en retard, que dit le règlement ?
3
Edito
Entre jeu et enjeu
a préparation à la compétition est
un jeune footballeur enfilant ses cram-
un moment à part pour l'entraî-
pons le week-end ? Dans le football des
neur. Le sel qui relève le goût de
adultes, et à fortiori en pro, la logique n'est
l'effort consenti la semaine. Préparer un
évidemment pas la même. L'entraîneur
match, c'est d'abord tirer les enseigne-
n'est plus celui qui assure les conditions
ments du précédent, puis élaborer une
d'une bonne pratique, mais celui qui doit
stratégie, fédérer des énergies, mobiliser
"prendre les 3 points". C'est l'homme de
des hommes, et enfin mettre en action.
résultat. Le jeu d'un côté, l'enjeu de l'au-
C'est aussi donner confiance, donner du
tre… Affublé d'une telle responsabilité, il
sens, et remplir ce rôle de guide ou de
ne néglige aucun détail. Son expertise de
L
référent chez les plus jeunes. Bien sûr, en
amateur, le match ne doit pas être une fin
en soi. Encore moins son résultat. Il est
simplement le jeu, le plaisir de jouer avec
et non pas "contre" un adversaire. Mais
s'amuser ne se décrète pas. Encore faut-il
avoir un éducateur mettant tout en œuvre
pour permettre à ses protégés de passer
La préparation
du match est
le sel qui relève
le goût de l'effort
consenti la
semaine.
un bon moment, dans de bonnes condi-
terrain est surmontée d'une dimension
managériale indispensable et déterminante dans la recherche de la performance. C'est en partant de ce postulat que
nous avons rencontré Elie Baup, quelques
heures après un entraînement de son
équipe à J-2. Une séance entièrement
retranscrite dans ce numéro. Bonne lecture à tous !
tions, et avec le plus de chances de succès.
■ Julien Gourbeyre, Directeur de la rédaction
S'amuser et gagner, quoi de mieux pour
Vestiaires
Directeur de la publication/
Rédacteur en chef :
Premier magazine consacré
aux éducateurs de football
Administrateur des ventes :
Mensuel édité par RC MEDIA,
SARL au capital de 5000 euros
SIRET : 507 848 257 RCS Lyon
Adresse : 17 rue Louis Pasteur
38540 HEYRIEUX
TEL : 04 72 77 69 04
Rédaction :
Impression
Antoine Armand, Julien Gourbeyre,
Olivier Goutard et François Villebrun.
Imprimerie Chirat
744 rue de Sainte -Colombe,
42540 Saint-Just-La-Pendue.
Pascal Muller
Photos :
N° Commission paritaire :
Chargé de mission :
Gilles Lazure (Entretien du mois)
0211 T 89754
N° ISSN : 2101-4566
Julien Gourbeyre
Vincent Gourbeyre
Secrétariat :
Claudia Gioscia
Comptabilité :
Sylvie Pavie
Maquette/infographie :
Xavier Boglione
Ont collaboré à ce numéro :
Lionel Bellenger, Ali Helal,
Olivier Launois, Thierry Pellicia,
Jessica Dandine, Ghislain Printant,
Michel Olmer, Thierry Barnera,
et Michel Durand.
Crédits photos : FOTOLIA pages 1, 4, 5, 10, 12, 22, 24,
25, 26, 27, 34, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 58,et 60.
Toute reproduction, représentation, traduction ou
adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en
soit le procédé, le support ou le média est strictement
interdite sans l’autorisation de RC MÉDIA.
5
Actualité
LA "DECLA"
DU MOIS
F
rançois Blaquart (dans
L'Entraîneur Français) :
"Il convient sans cesse de rappeler la notion de plaisir. La
question posée est de savoir si
l'on propose des pratiques de
plaisir aux gens ? Plaisir du
jeu, de s'entraîner par le jeu.
Le jeu est l'élément moteur de
l'entraînement". ■
3
Frédéric Pons
Stages
Bosquier
2013 :
de retour à Valence (CFA)
L
demandez le programme
R
éservés aux joueurs (licenciés ou non) de 7 à 17 ans,
les stages Bernard Bosquier
auront lieu cette année du 8
juillet au 17 août. Encadrés par
des éducateurs diplômés
d'état, ces stages proposent
également un entraînement
quotidien spécifique "gardien
de but". Renseignements :
[email protected] ■
C
'est, en millions, le nombre de
kilomètres parcourus chaque
week-end (85% en voiture personnelle) dans le cadre des déplacements liés au football, toutes
compétitions et catégories
confondues (source FFF). Soit 80
fois le tour de la terre… ■
es dirigeants de l'AS Valence ont officialisé fin janvier la venue de
l'ancien entraîneur de Colomiers, Frédéric Pons, clubs qu'il a
fait monter à deux reprises, de la DH au CFA. Dans la Drôme, le technicien remplace Fabien Mira. Vainqueur de la Coupe de France
1988 avec Metz, Frédéric Pons, 50 ans, avait déjà entraîné par le
passé les 18 ans valentinois de 2002 à 2005. Il arrive aujourd'hui dans
un club sein, présidé par Roland Giraud, et encore bien placé pour
jouer la montée en National dans le sprint final… ■
Le district du Jura
honore ses bénévoles
L
a deuxième "Journée des Passionnés du foot" s'est
tenue le 26 janvier dernier à Crançot (39). Une opération dont l'objectif est de "rendre hommage et d'encourager les bénévoles", dixit Michel Sornay, président du district. "Il s'agit d'un moment
convivial, d'union, de respect et de reconnaissance. La passion du
football, la passion des autres, sont le cœur de notre mission d'encadrement. J'ai voulu au cours de ce moment privilégié honorer le Fair-play
, l'engagement bénévole, que ce soit sur le terrain ou à la buvette, mais
aussi encourager trois jeunes ayant pris depuis quelque temps des responsabilités au sein de leur club". Des jeunes que le district a récompensé en leur offrant notamment un abonnement à VESTIAIRES ! À
noter que près de 150 dirigeants et éducateurs, représentant la majorité
des clubs jurassiens, avaient répondu présent à cette manifestation. ■
INITIATIVE
"Notre football, un accélérateur d'éducation"
Echanges. Cinq clubs des Pays de Bagé (01) ont organisé fin janvier un forum éducatif
visant à optimiser l'épanouissement de leurs jeunes licenciés. Une manifestation
parrainée par le magazine VESTIAIRES.
ls étaient plus de 500, le 26 janvier dernier, au complexe des Dîmes, à Feillens (01). Cinq cent éducateurs, enfants ou parents, à avoir répondu présent à
l'appel de cinq clubs du département de l'Ain* ayant
choisi d'unir leurs forces pour l'organisation d'un forum
éducatif inédit sur le thème : "Notre football, un accélérateur d'éducation". Une initiative originale et pour le
moins enrichissante dont l'objectif était de servir de
levier aux actions que ces clubs entendent mettre en place pour encourager l'épanouissement global (social, scolaire et sportif) des jeunes de
la Communauté de Communes des Pays de Bagé, partenaire de la manifestation. Le matin, les éducateurs des cinq entités s'étaient réunis pour
travailler sur la psychologie du préadolescent et ses conséquences dans
I
6
l'entraînement. Un moment d'échange et de partage
animé par plusieurs experts du domaine de l'éducation : Nadi Derran (Directeur de la société
Tact'Management), Xavier Lacraz (Conseillé Technique
Fédéral de l'Ain) et François Fournier (vice-président
du CDOS 01). L'après-midi, le forum était configuré en
trois espaces : un espace "futsal" pour les licenciés de 12
à 15 ans, un espace "colloques" et un espace "stand"
ouvert au tout venant (initiation aux premiers secours, à la diététique, à
la sécurité routière, à l'arbitrage, etc …). A noter que cette manifestation était soutenue par le magazineVESTIAIRES. ■
*AS Bagé, Essor Bresse Saône, US Feillens, FC Manziat et US Replonges.
Vivez l'expérience
d'un tournoi international !
Comment faire ? De nombreux clubs, modestes pour la plupart, souhaiteraient faire participer une de leur
équipe à un tournoi international d'envergure. Mais ils sont tout aussi nombreux à y renoncer. Faute de moyens
financiers, organisation trop lourde, manque de contacts… les raisons ne manquent pas. Pourtant, c'est oublier que
la fondation Euro-Sportring aide les clubs, quels qu'ils soient, à réaliser un tel projet, sans gros investissement de
temps et à moindre coût. Explications.
"P
our le club, laisser EuroSportring le guider dans sa
recherche de tournoi, c’est lui assurer de participer à un vrai tournoi
International avec une organisation professionnelle et une qualité
d'accueil sans faille, que ce soit sur
les terrains ou au niveau de l'hébergement". L'équipe commerciale
française a vu pas moins de 4000
clubs français solliciter la fondation en 2012 ! Tous sont venus frapper à la porte de cette institution
originaire des Pays-Bas et dont la
mission, depuis 50 ans, est d'aider
les associations à participer à de
grands tournois internationaux
jeunes et senior ! Un véritable évènement dans une saison
qui, contrairement à ce que beaucoup continuent de croire,
n'est pas réservé aux écuries ayant "les moyens" ni évoluant à
Euro-Sportring en quelques chiffres
53 années d'existence
100 tournois annuels partout en Europe.
13 pays hôtes
30 nationalités (équipes) différentes
8000 équipes qui voyagent chaque année.
un haut niveau amateur. "Les tournois Euro-Sportring sont ouverts à
tous, sans distinction (...) Nous faisons de notre mieux pour offrir des
tournois à des tarifs abordables.
Par exemple, le prix pour 3 nuits
en pension complète en Espagne
4000 clubs français
ont sollicité
Euro-Sportring en
2012 !
dans le cadre du "Trofeo
Mediterraneo II" est de 149 euros
par personne". Rien à dire. Des
tarifs qui sont fonction naturellement de la notoriété du tournoi, de la destination, et de la durée de la manifestation. Les
frais d'équipe - les mêmes pour tous les tournois - s'élèvent
quant à eux à 150 euros. Enfin, il faut savoir que la fondation
Euro-Sportring, souvent méconnue du grand public, peut
aussi être sollicité par les clubs pour les guider et les aider
dans l'organisation de leur propre tournoi international. "Notre
réseau nous permet aujourd'hui de donner une véritable envergure à n'importe quel tournoi en France". A noter enfin que la
fondation Euro-Sportring organise aussi des tournois pour les
féminines et les vétérans ! A bon entendeur… ■
Pour plus de renseignements, contactez Euro-Sportring par
mail ([email protected]) ou par téléphone : Brice Bergos au
06 24 56 63 85 et Gaëtan Schembri au 06 51 64 40 52. Site
Internet : www.euro-sportring.fr
7
Actualité
Du beau monde aux 5 ans
A VOS CARNETS
Phase de transition
défensive-offensive
de Perf In Sport
L
a société Per f In Sport, Pôle
Expertise, Recherche et Formation
en Sport, fêtera ses 5 ans le 18 avril
prochain à l'Aréna Stade couvert de
Liévin. Au programme : des conférences non stop de 9h à 18h,
animées par de grands spécialistes tels que l'expert canadien en
préparation physique Raymond Veillette, les Américains Rob
Duffielfd (enseignant-chercheur dans le domaine de la performance sportive) et Stephen Seiler (physiologiste), l'Italien Franco
Impellizzeri (responsable du centre de recherche sur le sport à
l'université de Vérone), le préparateur physique de Rafaël Nadal
Luis Suarez Moren-Arrones, le Brésilien Roberto Chiari De Quintao
(responsable du suivi physique et de la réathlétisation à l'Athletico
Mineiro) ou encore le Français Martin Buchheit (ASPIRE au Qatar).
Informations et renseignements : [email protected] ■
oici un jeu à thème observé à plusieurs reprises chez les
jeunes du Paris Saint-Germain. Former 3 équipes de 4
joueurs (A-B-C). Sur un espace de jeu équivalent à la surface
de réparation, deux équipes de 4 joueurs s'affrontent. Chacune
doit défendre et attaquer 4 petits buts. Les passes vers l'avant
sont interdites. La progression ne peut donc s'effectuer que par
la conduite ou le dribble. Une règle qui doit inciter les défenseurs à enchaîner rapidement à la récupération du ballon.
Faire trois séquences de 4 minutes entrecoupées de 2 minutes
de feedbacks (revenir sur les critères de réalisation). Chaque
équipe dispute 2 matches. Total : 20 minutes sur l'atelier.
Médias :
Footengo arrive en Ile de
France et dans les Deux-Sèvres…
Critères de réalisation : cadrer le porteur sans se faire éliminer;
orienter le porteur vers un partenaire (prise à deux) pour
l'obliger à reculer et jouer derrière; intervenir au bon moment
dans les pieds de l'attaquant (ne regarder que le ballon, ne pas
se jeter…).
V
L
ancés en 2007 avec "Foot69.fr", les
sites Internet Footengo poursuivent leur développement à travers les
territoires. Après l’ouverture de "Foot88" en décembre 2012, ce
sont désormais 33 départements qui sont couverts pour un magazine en ligne entièrement dédié au football amateur. Côté audience
aussi, les chiffres sont au rendez-vous avec près de 500 000 visiteurs
uniques par mois pour quelque 7 millions de pages lues ! Preuve s’il
en était besoin que les amateurs ont leur place dans le concert
médiatique du ballon rond… À noter également que la marque,
dont deux des associés sont Dominique Casagrande et Eric
Carrière, produit également le site "Footofeminin.fr" (60 000 visiteurs/mois) mais aussi "Mag5.f" (10 000), consacré au foot indoor
et à son "business". Et ce n'est pas fini ! Les prochaines ouvertures
de sites dans la région Ile-de-France et le département des DeuxSèvres porteront à 41 le nombre de territoires couverts. ■
LE SAVIEZ-VOUS ?
L
e concept d’entraînement neurométabolique est la combinaison de l’entraînement intermittent et des sauts de pliométrie. L’entraînement intermittent aura donc un impact sur le système cardiovasculaire, tandis que l’athlète sera
en mesure de développer sa réactivité de moyenne et/ou haute intensité grâce à la pliométrie et de pouvoir maintenir celle-ci sur une plus longue durée. L'un des experts en la matière est le Québécois Raymond Veillette,
Préparateur physique des athlètes de haut niveau de la région de Québec dans différentes disciplines sportives et
notamment de hockeyeurs professionnels de la NHL et de joueurs de foot US de la NFL. ■
8
QUESTIONS A…
"Chez nous, c'est tout pour la jeunesse"
Plus d'équipe seniors. Il y a un peu plus de dix ans, le Sporting Club d’Air Bel, à Marseille, a choisi de se passer
d'équipe séniors. Il fait partie désormais de ces associations pour lesquelles le football ne se décline plus que sur
le mode enfance et jeunesse ! Son président, Chaïb DRAOUI, nous en explique les raisons. Et les effets.
1 - Qu'est-ce qui vous a
poussé à ne plus aligner
d'équipe seniors au sein de
votre club ?
3 - Quel bilan tirez-vous de
cette décennie au cours de
laquelle votre club n’a pas
été représenté par une
équipe seniors ?
Ce fut un choix délibéré de la part de
l’ensemble du club. Notre volonté était de
sortir du football des adultes dans lequel
nous ne nous reconnaissions pas. Ne plus
être confronté aux logiques actuelles où
l’argent prend le pas sur tout le reste.
Vous donnez cinquante euros de prime à
un joueur de l’équipe fanion, et il vous
plante au beau milieu de la saison pour un
club qui lui en propose soixante ! Ce n’est
pas à ce football là que nous entendions
nous consacrer.
"Sortir du football des adultes
dans lequel nous ne nous
reconnaissions pas"
2-
Un problème de mentalité, donc, avec l'appât du
gain comme dénominateur commun…
Exactement.Après avoir pris le temps de regarder ce qui se faisait autour
de nous, nous avons dressé le constat que beaucoup de clubs se retrouvaient en déficit pour alimenter l’équipe "Une". Or, le club c’est un
ensemble. Pour quelle raison devrait-on mettre toute une association
en péril afin d'alimenter l'équipe dite fanion ? Cette question, nous nous
la sommes posée. Et nous n'avons pas trouvé de réponse satisfaisante.
Résultat, nous avons décidé en 2001 de changer notre fusil d'épaule et de
nous consacrer uniquement aux enfants et aux jeunes.
Un bilan très positif ! Cette saison, nous
comptabilisons 21 équipes de jeunes
de très bon niveau. Depuis 2001, nous
avons remporté 4 titres de champion
de Provence devant les clubs pros qui
nous considèrent comme des partenaires à part entière. Enfin, au cours de
cette même période, nous avons reçu
2 challenges du fair-play.A ce jour, nous
avons l’image d’un des clubs les plus
performants et corrects du département. Ce qui n’était pas toujours le cas
auparavant…
4 - Cette option est-elle viable sur le long terme,
d'après vous ?
Bien sûr. Aujourd’hui, les jeunes footballeurs marseillais veulent
rejoindre notre club qui est devenu très attractif. D’abord parce que
nous maintenons nos équipes en Ligue depuis dix ans, et ensuite
parce qu’ils savent que chez nous, c’est tout pour la jeunesse ! Tous
nos moyens sont investis autour de l'encadrement et de la progression
des jeunes. Cet engouement prouve en tout cas que notre politique a
payé et qu’elle continuera à le faire si nous maintenons ce cap. ■
Plan de féminisation :
la FFF prend le taureau par les cornes
L
e coup d'envoi de l'opération "Mesdames, franchissez la barrière !" vient d'être donné.
Lancée par la FFF dans le but de féminiser les instances et l'encadrement au sein des clubs,
cette opération en est actuellement à sa première étape qui consiste à repérer et sensibiliser les
candidates désireuses de s'impliquer dans le monde du ballon rond. Pour ce faire, des dizaines
de binômes sélectionnés et formés par les districts sillonnent actuellement l'Hexagone avec l'objectif, jusqu'à fin février, d'aller à la rencontre des femmes présentes autour des terrains afin de
les aider à franchir le pas ou "la barrière…". Les femmes intéressées seront ensuite conviées à
une journée d'information au district dont elles dépendent, les 8, 9 ou 10 mars prochain. ■
9
La STAT
47,1
Tendance à la baisse. Lors de la saison 2011-2012, seulement
47,1% des rencontres de Ligue 1 se sont soldées par la victoire de
l’équipe évoluant à domicile. Soit moins d’un match sur deux. L’occasion
d’établir une comparaison avec les autres grands championnats du
continent et d’observer que le même constat vaut partout en Europe !
es idées reçues ont la vie dure !
Les fausses évidences aussi.
Les chiffres attestent que le fait
de jouer "à la maison" n’est en soi
pas si décisif que ça. Les championnats espagnols, italiens et anglais
ont cela de commun avec la Ligue
1que les équipes évoluant à domicile l’emportent en moyenne moins
d’une fois sur deux. Un constat que
relaie Laurent GUYOT, entraineur
du CS Sedan (L2) : "Ces chiffres
confortent ce que bon nombre de
techniciens pensent.A savoir qu’il
devient de plus en plus difficile de
gagner chez soi. La qualité des
organisations défensices s'élevant,
bon nombre de formations évoluant à l’extérieur parviennent à
défendre très efficacement avec un
bloc bas. La conséquence logique
est que le pourcentage de victoires
à domicile diminue au profit des
matchs nuls, voire des succès à l’extérieur...". Cela veut-il dire que la
courbe des victoires à domicile est
appelée inéluctablement à croiser
celle des scores de parité ou des victoires à l’extérieur ? Le coach ardennais nuance tout en s’interrogeant :
"Il y a quand même un avantage
certain à prendre le jeu à son
compte.Je serais curieux par exemple de disposer de chiffres concernant les victoires à domiciles
acquises sur coup de Pied Arrêté.
En effet, lorsqu’une équipe joue
haut comme c’est souvent le cas à
domicile, elle obtient inévitablement des CPA dans des zones offensives proches de la cage adverse".
Ainsi, le tableau n’est pas aussi simpliste. Et quelques autres facteurs
expliquent pourquoi,en dépit d’une
tendance à la baisse, les équipes
continuent à gagner en moyenne
presque deux fois plus à domicile
L
10
qu’à l’extérieur.Au premier rang de
ceux là, le public, bien-sûr : "les supporters ont un impact sur la rencontre, c’est indéniable. Pour peu
qu'ils jouent leur rôle de douzième
homme, l’équipe peut aller chercher plus loin dans ses ressources.
Et puis il y a aussi la famille, les
proches, qui sont dans le stade. Les
joueurs évoluent devant mais
aussi pour leur public !". Et qu'en
est-il de l'arbitrage ? Est-il le même
pour les deux formations présentes
sur le terrain ? "Les arbitres ne font
jamais exprès mais, inconsciemment, je pense que certaines décisions sont plus faciles à prendre en
faveur de l’équipe évoluant à
domicile…".
>"Des éléments d'ordre
psychologique
essentiellement"
Montée et victoires à domicile ne
sont pas forcément indissociables
Laurent Guyot : "On a coutume de dire que pour
monter, une équipe doit prendre tous les points chez
elle. Or, dans un championnat à 20 clubs comme celui
de la Ligue 2, les montées à l’échelon supérieur se
jouent toujours aux alentours de 18-19 victoires.
Considérant que lors d’une bonne année, une équipe jouant le haut
de tableau remporte 5-6 matchs à l’extérieur, cela signifie qu’il ne lui
reste "plus" que 12 matchs à remporter sur les 19 rencontres à domicile. Cela permet de se ménager une petite marge de manœuvre et de
ne pas paniquer en cas de contre performance à domicile".
questions de repères visuels sur le
terrain.D’autres préfèrent mettent
en avant une préparation plus routinière et quelquefois plus sécurisante.Au final, pour tous ceux là, le
■ Olivier Goutard
% de victoires à domicile en 2011/12
Championnat
Et les entraîneurs ? Font-ils preuve
de la même conviction, voire des
mêmes audaces, hor s de leur s
bases ? "A vrai dire, tout dépend du
profil de l’équipe.Si celle-ci possède
une maîtrise technique collective
suffisante, le coach va effectivement inciter ses joueurs à prendre
plus de risques. En revanche, avec
une équipe possédant moins de
certitudes, le discours sera sensiblement le même à la maison et à
l’extérieur". Toutefois et en définitive, l'entraîneur des Sangliers
convient bien volontiers que les raisons principales de cet écart entre
les performances à domicile et à
l'extérieur résident essentiellement
dans des éléments d’ordre psychologique : "C’est vrai, beaucoup de
joueurs préfèrent évoluer à domicile. Certains, et je pense notamment aux buteurs, évoquent des
fait d’évoluer à la maison participe à l’élévation de leur niveau
de performance".
Liga
Ligue 1
Serie A
Premier League
Matches
380
380
380
380
Victoire équipe à % Victoires à
domicile
domicile
188
49,5%
179
47,1%
173
45,5%
171
45,0%
Avec 49,5%, la Liga espagnole est la compétition européenne où les
équipes évoluant à domicile connaissent le plus fort pourcentage de
victoires. "Un chiffre qui tend à prouver que le championnat espagnol est celui où les équipes affichent la plus grande maitrise technique. En effet, plus les équipes font valoir une expertise technique collective et plus elles sont en capacité d’imposer leur jeu à domicile",
avance Laurent Guyot
% de victoires à l’extérieur en 2011/2012
Championnat
Premier League
Liga
Serie A
Ligue 1
Matches
380
380
380
380
Victoire équipe
à l'extérieur
116
98
96
93
% Victoires à
l'extérieur
30,5%
25,8%
25,3%
24,5%
Sans réelle surprise, la premier League demeure –et de loin- la compétition où les victoires à l’extérieur sont les plus fréquentes. Les explications sont vraisemblablement à chercher du côté des us et coutumes de
nos amis outre manche pour lesquels un match se joue indifféremment pour être gagné à domicile ou à l’extérieur. A contrario, la Ligue
1 affiche le plus faible pourcentage de victoires à l’extérieur. Alors
frileuse le Ligue 1 ?
Avec notre partenaire
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des adversaires et l’aide au recrutement des clubs professionnels.
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Et en amateur ?
Saison 2011/2012 Exemple sur 3 championnats
Championnat
District de la Creuse (1ère division)
Ligue de Bretagne (DH)
Ligue de Méditerranée (DH)
Nb de rencontres
132
182
210
% victoires à domicile
48,4
49,4
52,4
Analyse. Les chiffres des victoires acquises à l’extérieur pour
les championnats Honneur Bretagne et Méditerranée sont très
semblables aux pourcentages établis sur les grandes compétitions européennes. En ce sens, il semblerait qu’à partir d’un certain niveau de compétition et d’un certain niveau de culture
tactique, il existe une relative unité entre le football amateur et
% matchs nuls
18,9
23,1
20,9
% victoires à l'extérieur
32,6
27,5
26,7
le football professionnel. En revanche, le pourcentage de victoires à l’extérieur au niveau département (exemple ici avec le
district de la Creuse)grimpe de manière significative.
Vraisemblablement est-ce que les raisons sont à chercher du
côté de la maîtrise collective et notamment de la difficulté pour
les équipes évoluant à domicile d'imposer leur jeu à ce niveau.
"A domicile, les joueurs poussent leurs actions
plus spontanément"
Bernard DAVID. L'actuel Directeur du centre de formation de l'AS Saint-Etienne a fait ses
premières armes dans le football amateur, du côté de Saint-Priest (69) notamment.
Au haut niveau, l'impact du
buteurs sentent mieux la cage et se
public explique en partie le fait
situent plus facilement... On le sait, les
que les équipes gagnent deux fois
joueurs sont essentiellement des visuels
plus à domicile qu’à l’extérieur.
et des kinesthésiques. A ce titre, c’est un
Ce constat peut-il valoir en amaatout de jouer chez soi.
teur où le public est clairsemé ?
En amateur, l’impact du public est souCela suffit-il à expliquer une telle
vent proportionnel à l’importance qu’on
différence entre les résultats à
lui accorde. De fait, le profil mental de
domicile et à l’extérieur ?
Rappelons d’abord que ce n’est pas une
l’équipe est prépondérant. Si l’équipe
généralité. A St-Etienne, par exemple, la
est inexpérimentée et composée de gar"Les joueurs sont essentiellement des CFA, les 19 ans ou les 17 ans, récoltent au
çons influençables, elle peut effectivemoins autant de points à l’extérieur qu’à
ment ne pas parvenir à faire abstraction
visuels et des kinesthésiques"
domicile. Une des raisons à mettre en
du public et du contexte. A contrario,
une équipe plus mûre avec des leaders de lement dans le résultat de match ? Il avant est que le discours du coach ne change
caractère peut aussi se nourrir de l’adversité est vrai qu’en amateur, les clubs sont confron- pas d’un iota selon l'endroit où l'on joue.
tés à des impératifs économiques, et tout le
du public.
monde essaie de se déplacer à meilleur E n r é s u m é , p e u t - o n a f f i r m e r q u e
En amateur, on parle aussi d'arbi- compte. Cependant, les joueurs sont habi- m ê m e l e s a m a t e u r s o n t p l u s d e
trage-maison… Qu’en pensez-vous ? tués à ces conditions et, selon moi, cela n’a chances de gagner à domicile qu'à
C’est heureusement de moins en moins vrai. pas tant d’incidence que ça.
l'extérieur… Oui. A l’extérieur, une équipe
Cela tend à disparaître. Principalement parce
qui doute va souvent inconsciemment accepque l’arbitre se sent mieux accompagné et Revenons aux matches à la maison. ter la domination adverse en tablant sur
protégé. Du moins pour les niveaux CFA et On a coutume de dire que les joueurs quelques contres. Ce faisant, elle se comCFA 2. Par ailleurs, la loi a été aménagée et ont leurs repères. Mais de quoi parle- plique singulièrement la tâche. A l’inverse, à
t-on au juste ? Les équipes amateurs dis- domicile, la confiance vient plus naturelleles sanctions renforcées.
putent souvent leurs matches sur la pelouse ment et les joueurs poussent leurs actions plus
Les conditions de déplacement par- sur laquelle ils s’entraînent la semaine. Ils en spontanément. Le mental prend toute sa
fois contraignantes des équipes ama- connaissent donc tous les recoins. Le moin- dimension. Les joueurs ont le sentiment
teurs peuvent-elles jouer un rôle éga- dre panneau publicitaire sert de repère, les d’évoluer dans leur jardin. ■
11
EN DIRECT DE LA DTN
Clubs : les vertus de
Projet sportif et éducatif. Un quart des clubs français, en 2013, s'appuie sur une
section sportive pour l'encadrement et la progression de ses jeunes, en qualité de partenaire
conventionné, associé au fonctionnement de cette structure et/ou par la présence de leurs joueurs
au sein de cette section. Une proportion en constante hausse qui démontre l'efficacité de ces
structures dont certains - éducateurs, dirigeants, parents, chefs d'établissement - peinent malgré
tout à cerner l'intérêt qu'elles représentent à bien des égards. Jean-Claude GIUNTINI, en charge du
développement de la pratique en milieu scolaire, nous éclaire sur le fonctionnement d'une section.
Quelle définition peut-on donner
de la section sportive en milieu
scolaire ? C'est une structure qui permet d'allier le projet scolaire au projet
sportif tout en respectant le rythme biologique et physiologique de l'enfant. C'està-dire qu'elle vise à assurer une bonne
répartition et harmonisation de la pratique
du football et des études. Le tout pour un
meilleur équilibre du jeune. Ce sont les
anciens sport études, les classes à horaires
aménagés… Chaque semaine, les joueurs
peuvent être amenés à s'entraîner alternativement au sein de la section durant la
journée (2 ou 3 fois), et le soir au club (1 ou
2 fois). Pour les Sections Sportives Second
Cycle (lycées), les élèves participent à 3,
voire 4 séances hebdomadaires (cahier des
charges Sections Challenge Jean Leroy,
Ndlr).
de paramètres (infrastructures, encadrement, aménagement d'horaires, installations sportives et suivi médicale) dictés
par une circulaire ministérielle régissant le
fonctionnement des sections sportives à
laquelle nous y avons joint notre propre
cahier des charges.
section ? Ce n'est pas une obligation fédérale. On ne l'impose pas. Ce sont des arbitrages entre le chef d'établissement, le responsable de la section, et le président du
club. Ceci dit, dans le cadre d'un club très
investi dans sa section avec, par exemple, la
mise à disposition d'un éducateur et un
accompagnant financier, il est fort à parier
que tous les joueurs appartiendront à ce
club.
Les entraînements en section et en
club ne risquent-ils pas d'avoir lieu
le même jour ? En théorie, non. On souhaite un principe d'alternance, non seulement entre la pratique du football dans la Combien
section et l'entraînement en
club, mais aussi entre la pra"S'entraîner plus
tique du football dans la secet mieux permet
tion et l'EPS.
de sections sportives
dans l'Hexagone à ce
jour ? En 2012-2013, on en
compte 845, soit deux fois
plus qu'il y a dix ans.Au total,
de progresser"
4200 clubs ont des joueurs
La section sportive estqui fréquentent une section
elle obligatoirement rattachée à un premier cycle (collège) ou second cycle
seul club ? Pas forcément. Il existe aussi (lycée).
des sections multi clubs, avec des vocations
différentes. Certaines, en milieu rural par Quel est l'objectif principal de la
exemple, permettent le maintien d’une FFF dans la multiplication de ces
pratique régulière (motivation, progression sections sportives ? La multiplication
du jeune joueur…) et contribuent à réduire des sections n'est pas un objectif en soi.
les temps et les coûts liés aux déplace- Faire du nombre pour le nombre ne nous
ments.
intéresse pas. La priorité est donnée à la
qualité d'accueil, d'encadrement et de perLes joueurs sont-ils tous licenciés fectionnement des joueurs. Chaque section
dans le ou les clubs rattachés à la sportive doit respecter un certain nombre
12
Quelles sont les modalités pour
intégrer une telle structure ?
Chaque section possède une commission
d'admission présidée par le chef d'établissement. Les candidats sont évalués à la fois
sur l'étude de leur dossier scolaire et sur
des tests de terrain, principalement d'ordre technique.
Qui encadre ces jeunes ? Soit un éducateur mis à disposition par le club rattaché à la section, soit un enseignant breveté
comme l'exige notre cahier des charges.
Ces derniers représentent environ 50% des
1200 encadrants diplômés qui interviennent actuellement au sein d'une section
sportive.
Et qui définit les contenus d'entraînement, notamment dans les sections encadrées par des enseignants ? La Direction Technique Nationale
a effectué un gros travail en fournissant à
toutes les sections un classeur pédagogique
très complet. Cet outil permet de guider la
p r o gra m m a t i o n s u r l e s c o n t e n u s , l a
démarche pédagogique, via une approche
non compétitive. Et pour cause : les encadrants ne sont pas là pour préparer des
équipes à la compétition du week-end, mais
pour agir plus généralement sur l'épanouissement du jeune à travers l'apprentissage du
football.
Certains éducateurs ne sont pas
très favorables à l'idée de voir leurs
la section sportive
joueurs entraînés par un autre plu- structures font partie du parcours d'excelsieurs fois dans la semaine. Ils ont lence sportive de la DTN. Elles permettent
le sentiment, à tort ou à raison, de de légitimer la politique de formation des
ne plus maîtriser en quelque sorte clubs dans un rôle de "préfilières".Les jeunes
l'évolution de leurs protégés… La peuvent ainsi être orientés, en fin de 4ème,
meilleure des choses est de se parler, de vers les Pôles Espoirs et, deux ans plus tard,
communiquer. Un lien doit exister entre le vers un centre de formation de club profesclub et la section. La problématique est la sionnel.
même en Pôle Espoirs où le jeune s'entraîne
la semaine et rejoint son club le week-end. Le projet de création d'une section
Dans tous les cas, je considère que c'est un sportive peut aussi rencontrer d'auplus, un enrichissement que
tres freins, à commende pouvoir s'entraîner avec "La section spor- cer par un chef d'étad'autres joueurs et sous la
blissement
peu
houlette d'un autre éduca- tive ne nuit pas à convaincu de l'utilité
teur. N'oublions jamais que
l'investissement d'une telle structure…
l'adolescent doit se situer au
scolaire, bien au Cela peut arriver, en effet.
L'idée est alors de lui faire
centre du projet. Par consécontraire !"
sentir la nécessité pour les
quent, il faut que les acteurs
collèges et lycées de s'ouvrir
soient complémentaires
autour de lui et non pas en situation d'oppo- vers l'extérieur. Les jeunes qui sont dans les
clubs sont ceux qui vont à l'école et vicesition ou de concurrence.
versa ! Ensuite, il convient de souligner le
Tout de même, ne peut-il pas y fait que le projet sportif est aussi un projet
avoir un décalage préjudiciable éducatif. Le football est structurant, dans
entre ce que proposent l'éducateur plein de domaines. Il représente donc une
en club et l'enseignant en section valeur ajoutée à l'établissement.
sportive ? Sur l'approche et la conception de la formation du joueur, il doit y avoir C'est-à-dire ? Il va renforcer le projet éducohérence et responsabilité. La prépara- catif sur un certain nombre de paramètres
tion de l’équipe pour la compétition ne doit tels que l'apprentissage des règles, la sociapas en être en contradiction avec le déve- lisation, le respect, le goût de l'effort…et
loppement des qualités individuelles du surement l’identité et l’appartenance à l’étajoueur.Tout est affaire d’approche, de cli- blissement. On crée un lien très fort entre
mat propice à la progression et de volonté pratique sportive et scolarité, l'un nourrisde complémentarité. Le jeune est tout natu- sant l'autre. On peut par exemple, à un
rellement attiré par celui ou celle qui lui moment donné, appuyer sur le levier footpermet de progresser, d’acquérir de la b a l l p o u r d o n n e r o u r e d o n n e r d e l a
confiance et de gérer ses émotions.Au-delà confiance dans l'ambition scolaire.Tout cela
du contexte, il attend de son "encadrant" est une question de méthode, de mise en
de la compétence et de l’exigence.
perspective, et de démarche vis-à-vis du
D'une manière générale, que pouvez-vous dire à un éducateur ou un
club réticents à l'idée de collaborer avec une section sportive ? Déjà,
que la section sportive permet d'optimiser
les installations du club dans le sens où elle
libère des terrains, le soir, pour d'autres catégories. Un argument que l'on peut faire
valoir aussi auprès de la municipalité.
Ensuite, que s'entraîner plus et mieux permet de progresser. N'oublions pas que ces
jeune. Une chose est sûre, la section sportive ne nuit pas à l'investissement scolaire,
bien au contraire ! Le taux de réussite au
Baccalauréat et au Brevet de Collège l'atteste. Dans les sections sportives, il est supérieur aux moyennes nationales.
Que la pratique du football en
milieu scolaire ne porte pas atteinte
au travail scolaire est justement la
crainte la plus souvent formulée
par les parents… Encore une fois, les
chiffres nous disent l'inverse ! Un jeune qui
est en section sportive et qui s'entraîne donc
moins ou pas du tout en club, a des journées
plus harmonieuses et équilibrées. Le temps
scolaire est mieux cadré. Il n'est pas
contraint, après les cours, de rentrer chez
lui ou de prendre les transports pour se rendre à l'entraînement, avant de rattaquer ses
devoirs le soir... C'est cela précisément qui
est à même de nuire aux résultats scolaires.
Et puis la pratique en milieu scolaire se fait
dans un contexte très différent et complémentaire du club. C'est plus tranquille,
apaisé, moins tourné vers les excès engendrés par la compétition. Le climat est sans
doute plus favorable à l'épanouissement du
jeune. C'est ce qui explique aussi que la section sportive attire de plus en plus de filles.
C'est même devenu l'un des endroits privilégiés pour le développement du football
féminin en France.
Combien sont-elles à fréquenter
une section sportive en 2013 ? On
en comptabilise environ 3000 (sur 22 500
élèves, Ndlr). Certaines sont en section
mixte, principalement au collège, et d'autres font partie de la cinquantaine de structures 100% féminines. ■
La saison 2012-2013 en chiffres
845 sections sportives (705 collèges et 140 lycées).
22 500 élèves
1200 éducateurs diplômés dont 650 professeurs d'EPS.
4200 clubs associés
1 million d'Euros accordées chaque année par la
Fédération au football en milieu scolaire dans le cadre des contrats
d'objectifs avec les Ligues régionales.
13
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Suite page suivante 
15
?
La Question du Mois
Expert. Jacques CREVOISIER, qui accompa
gne certains clubs et entraîneurs de l'élite
sur le plan du management,
de la communication, du leadership ou enc
ore de la préparation mentale, a accepté
de livrer son analyse sur ce
ST
IL E
qu’il qualifie de "fausse bonne idée".
NTRE
CO
"Donner le bâton pour se faire ba
Que pensez-vous des excuses de
Frédéric Hantz
aup rès de ses joue urs à l’iss ue
de la défa ite de
son équipe en coupe de France
? La vraie question
est de savoir s’il s’agit d’une stratégie
délibérée ou d’un
excè s de préc ipita tion aprè s une défa
ite mal venu e.
Personnellement, je ne vois aucun intér
êt à présenter ses
excuses publiquement. En remettant en
cause ses choix et
la préparation du match, il remet en caus
e sa compétence
auprès de personnes qui n’ont pas à en
juger.
On pou rrai t pen ser au con trai
re que c’es t la
man ifes tatio n d’un e cert aine dro
itur e… C’est
plus le fait de le déclarer publiquemen
t qui ne me semble pas judicieux. Si une erreur a été com
mise et que les
joueurs en ont pâti, il peut s’avérer utile
, voire productif,
de reconnaître ses torts dans l’intimité
du vestiaire, sans
s’appesantir toutefois.
ttre"
Peu t-on ima gine r qu’e n aya nt
pro céd é de la
sort e, le coa ch visa it à pro tége
r son gro upe ?
Vrai sem blab lem ent que oui, mai
s pou r que l
imp act ? Est- ce que , pou r auta
nt, les joue urs
von t se sen tir red eva bles ? Je
ne le pens e pas.
Malheureusement, le milieu profession
nel ne fonctionne
pas com me ça. En fait, cela cont ribue
surto ut à indu ire
un doute dans l’esprit des joueurs qui pour
ront se dire : "le
coac h s’est trom pé cette fois- ci, il pour
ra se trom per
enco re… ". Il y a suffi samm ent de pers
onne s qui mine nt
votre crédibilité pour ne pas avoir à le
faire par soi même.
Vou s ne con seil lez don c pas aux
entr aîne urs,
que l que soit le nive au, de s’ex
cuse r d’év entuels mauvais choix ? En tout cas
pas chez les pros…
Il me semble inuti le de se flage ller publ
ique men
"Après une défaite, erreurs et notamment celles ayant trait à des choi t de ses
x.Après
Frédéric Hantz a donc eu tort selo
on prend acte et on une déconvenue sévère, si vous faites état d’une erreur
n vous ? Quand
on perd un match, on prend acte et on passe
passe à autre chose" sur votre "compo", par exemple, vous allez vous mettre à
à autre chose.
dos deux catégories de joueurs : ceux
S'excuser, c'est donner le bâton pour se
qui ont joué qui ne
faire battre. C’est la
vont guère apprécier d’être pointés du
fausse bonne idée par excellence, pour
doigt, et ceux qui
laquelle les inconvénients se révèn’ont pas joué et qui vont se trouver conf
lent dans le temps bien supérieur s aux
ortés dans leur sentiment d’avoir
éventuels bénéfices.
été écar tés à tort.
"Cet acte avait une génèse, une
histoire, et un objectif"
Frédéric HANTZ. "Je n’aime pas commen
ter mes propres commentaires" nous a-t-dit
en préambule.Toutefois, au
vu du caractère "exceptionnel" de ses déc
larations et dans un souci d'éclairer nos lect
eurs, l’entraineur corse a
accepté de revenir sur les raisons qui l’on
t poussé à présenter ses excuses à son grou
pe et à ses dirigeants.
"T
rès sincèrement, cet acte de communous freiner dans la pour suite des obje
nication n’était pas neutre, et encore
ctifs
moins anodin dans mon espr it. Il avait
à
venir. Le métier d’entraineur est la synth
une
èse
genèse, une histoire, et un objectif. Cela
de 100 métiers qui tous accordent une
fait
cerplus de dix ans que j’entraîne des équi
taine place à l’intuition. Et, à ce moment
pes
là, à
professionnelles. Si j’ai fait cette décla
cet instant T, il m’a semblé juste et natu
rarel de
tion, c’est que, dans mon esprit, elle corre
présenter la chose sous cet angle et de
scette
pondait à un endroit donné, à un mom
façon
. Alors certes, j'étais loin de connaitre
ent
particulier, et à des circonstances précises.
avec certitude les effets qui en découlera
ient.
Sans doute que cette convergence de
Mais
le seul cons tat obje ctif que je suis en
facteurs ne se reproduira plus. Ce qui revie
capacité de dresser aujourd'hui est que
nt à
nous
dire que je n’aurais plus jamais à tenir
avon
s remporté le match suivant à l’extérieur
ce
.
"Le seul constat objectif que l’on peu
type de propos.Toujours est-il qu'en tant
Maintenant, je comprends qu’il soit diffic
t
ile,
dresser aujourd'hui est que nous avo
que technicien, je n’ai pas d’autre choix
voire impossible d’en comprendre les
que
motins
de me projeter vers l’avenir.Par conséque
vatio
rem
ns sans vivre le groupe "de l’intérieur".
porté le match suivant, à l’extérieur
nt,
"
si j’ai tenu à revenir dans la semaine sur
Ce qui explique d’ailleurs qu’il est souv
l’élimination en coupe de France urge
ent
nt de s’abstenir de parler de la gestion
contre le CA Bastia, c’est que je sentais
humaine d’un groupe sans en
que cette défaite était de nature à conn
aitre les nuances au jour le jour. ..".
16
UNE SEANCE AVEC…
Séance à J-2. Jeudi 24 janvier, 10 heures, à la Commanderie. A 48 heures d'un déplacement
périlleux à Rennes (2-2) et au lendemain d'une grosse séance à dominante physique, Elie
Baup et son staff ont animé un entraînement "allégé" ayant pour thème principal les coups
de pied arrêtés et le travail de finition. VESTIAIRES y était !
MISE EN TRAIN
15
minutes
Séquence 1 (5 minutes)
Dans le sillage de son préparateur physique,
Christophe Manouvrier, le groupe effectue plusieurs tours de terrain en aisance respiratoire (allure
modérée).
Séquence 2 (5 minutes)
Course à environ 80% de la VMA, depuis la ligne
de but jusqu'à la ligne médiane (40-50 mètres), puis
15 secondes de récupération. Les joueurs effectuent 4 passages.
séquence 2
Séquence 3 (5 minutes)
Un ballon pour 2/3 joueurs. Echanges libres. Tout le
monde en mouvement.
séquence 3
18
L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE
SITUATION 1
JEU À 3 ET FINITION DEVANT LE BUT
10
minutes
Séquence 1 (5 minutes)
A donne à B qui dévie en 1 touche à C, lequel sert A
qui est passé dans son dos, dans la profondeur. A
centre pour D à l'entrée des 16m50, qui doit finir. Les
attaquants (Gignac, Valbuena, Ayew) restent en D.
En revanche, A passe en C, C en B et B en A.
1
Séquence 2 (5 minutes)
Idem de l'autre côté.
2
3
4
5
Suite page suivante 
19
UNE SEANCE AVEC…
SITUATION 2
TRAVAIL DES COUPS DE PIED ARRÊTÉS
SOUS FORME JOUÉE
15
minutes
Jeu libre sur un demi-terrain avec gardiens. On joue
à 10 contre 10 + 1 joker qui évolue avec l'équipe
qui a le ballon. Le jeu démarre par un corner.
Règles :
- Toutes les touches deviennent des coups francs
indirects à l'endroit où est sorti le ballon.
- Sortie de but (6 mètres) = corner offensif.
- Si un défenseur sort le ballon en corner, ce dernier sera joué 2 fois.
- But = coup franc direct à l'entrée des 16m50 pour
l'équipe qui a marqué. Si but sur le coup franc direct
= penalty ! Possibilité, donc, de marquer 3 buts…
20
L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE
ÉTIREMENTS
SITUATION 3
TRAVAIL SPÉCIFIQUE DEVANT LE BUT
15
minutes
Après 5 minutes d'étirements, les joueurs rentrent
au vestiaire pour un travail en salle de renforcement musculaire et de stretching. Tous exceptés
les attaquants qui restent sur la pelouse pour un
travail de centre (des deux côtés) et reprises de
volée sous la houlette de Franck Passi, adjoint d'Elie
Baup.
21
L’entretien
"La préparation du match
ne s'improvise pas"
600 matches pros au compteur. Quarante-huit heures avant un déplacement à Rennes en
championnat, Elie Baup nous a reçus à la Commanderie pour évoquer tous les aspects de la préparation
d'un match chez l'entraîneur de haut niveau. Un éclairage et une approche à même d'inspirer bon nombre
de techniciens abonnés à VESTIAIRES, quel que soit leur niveau de pratique.
VESTIAIRES : Dans la semaine d'entraînement, en
professionnel, quand débute la préparation du match
à proprement parler ?
Élie BAUP : Quand un match se termine, l'autre commence ! La
préparation ne débute pas la veille de la compétition… Que ce soit
à travers les images vidéo sur le prochain adversaire, la stratégie qui
en découle, le choix des joueurs, etc… on se projette très vite.
Dans les séances tactiques du début de semaine, les joueurs sont
déjà mis dans des situations que l'on souhaite retrouver dans le
week-end.
essentiellement en fonction du cycle de travail. Il y a des périodes
où les joueurs travaillent plus, d'autres où ils travaillent moins,
mais ce n'est pas tant lié aux résultats qu'à la programmation d'entraînement. Maintenant, il est évident qu'au vu de ce qui se passe
le week-end, des réajustements tactiques sont effectués la semaine.
À quel moment communiquez-vous l'équipe à vos
joueurs ?
É.B. : Le matin du match généralement. Mais il y a des informations
que les joueurs captent déjà dans la semaine. Dès le mercredi, ils
sentent quelle défense va jouer ou quelle animation offensive va
être privilégiée. Le choix des joueurs est donc induit dans la
semaine, mais acté le jour du match.
La séance de veille de match est-elle toujours la même
grosso modo ?
É.B. : Non, car une journée de championnat peut s'étaler
aujourd'hui sur trois jours, avec surtout des horaires différents. Par De quelle manière ?
conséquent, le temps qui sépare le match de notre dernier entraî- É.B. : Sur un tableau avec le nom et le numéro de chacun. S'en suit
nement est à prendre en considération. C'est un paramètre impor- un travail vidéo où l'on rappelle les axes de travail définis à la
tant qui influe directement sur le contenu à J-1. Un contenu qui ne perte de balle, à la récupération, sur coup de pied arrêté, etc…
sera pas le même, par ailleurs, si l'on joue une fois par semaine ou
tous les trois jours. Il nous est déjà arrivé
Pourquoi ne pas acter le onze de
de faire une séance de récupération la
départ la veille du match puisque
Dans les séances tactiques
veille du match…
tout a été induit dans la semaine ?
du début de semaine, les joueurs É.B. : Je l'ai longtemps fait en mettant en
En amateur, le travail de vivacité sont déjà mis dans des situations place un travail pour les onze titulaires
et de coup de pied arrêté est une que l'on souhaite retrouver dans face aux remplaçants qui devaient tenir
constante à J-1/-2 du match. Pas
le rôle de l'adversaire. Mais ça aujourd'hui,
le match à venir.
en pro, donc…
dans le cadre de la dynamique du groupe,
É.B. : Pas forcément, en effet. Lorsque les
ça ne passe plus.
rencontres s'enchaînent tous les trois jours, la séance à J-1 n'est placée qu'à 48 heures du match précédent ! Ce n'est pas du tout la Pour quelle raison ?
même gestion. Par contre, ce qui est important après, c'est de faire É.B. : De nos jours, le joueur n'a plus tout à fait le même comporun petit réveil musculaire le matin du match, et de changer éven- tement quand il sait qu'il ne va pas débuter la rencontre. Je peux le
tuellement la manière de s'échauffer juste avant la rencontre. Un comprendre, l'essence même de son métier est de jouer.
échauffement plus long, qui peut être réalisé à base de musculation, ce qu'on n'hésite pas à faire en apportant des barres sur le ter- Le fait de donner l'équipe au dernier moment ou
rain pour un travail d'activation neuromusculaire. Bref, on s'adapte. presque, doit permettre de préserver le groupe de
tout comportement inapproprié ?
Indépendamment du calendrier et donc du temps É.B. : En théorie, oui. Je suis convaincu aujourd'hui que si je donqui sépare deux rencontres, la préparation du match nais l'équipe la veille du match, cela créerait des situations comest-elle différente selon que votre équipe traverse plexes, des tensions, qui ne sont pas rentables pour l'efficacité
une bonne ou une mauvaise passe ?
du groupe, et qui vont à l'encontre de la nécessité de fédérer les
É.B. : Les résultats impactent surtout la dimension psycholo- énergies. Or, quand on est entraîneur, on recherche avant tout
gique. Pour ce qui est des contenus, les différences s'opèrent que les joueurs soient unis, généreux, qu'ils s'entraident pour
22
Suite page suivante 
Élie BAUP
"De nos jours, faire un
travail pour les onze
titulaires face aux
remplaçants qui tiennent
le rôle de l'adversaire,
pour la dynamique de
groupe, ça ne passe plus"
23
L’entretien
atteindre l'objectif. Et pour ce faire, tout l'effectif doit être
concerné, mobilisé, tactiquement et physiquement, bien sûr, mais
aussi mentalement. C'est indispensable.
paration du match, il faut maintenir une attention très particulière envers celui qui ne joue pas.
Comment par exemple ?
Dans le même ordre d'idée, afin de se prémunir de É.B. : Dans sa causerie, il faut impliquer ceux qui ne sont pas alitoute tension résultant de l'annonce du groupe amené gnés d'entrée. Le lendemain du match, il faut débriefer avec ceux
à disputer la rencontre du lendemain - tensions à qui ne sont pas rentrés en jeu. Cela devient presque une priorité
même de venir perturber la prépaparce qu'on sait pertinemment qu'on aura
ration du match - Jean-Marc Furlan
besoin de tout le monde pour le match suiinterdit à quiconque voudrait des Si je donnais l'équipe la veille du vant. C'est pourquoi tous doivent se sentir
e x p l i c a t i o n s d e v e n i r l e v o i r match, cela créerait des tensions concernés. C'est du management pur.
jusqu'au lundi ! Qu'en pensezqui ne sont pas rentables pour Un des aspects de l'entraînement,
vous ?
É.B. : C'est un bon moyen de se protéger
en l'occurence la gestion de
l'efficacité du groupe.
pour se préparer sereinement. Maintenant,
groupe, qui n'est sans doute pas le
cela dépend des individus et surtout du
plus aisé pour un coach…
contexte. Dans un club surmédiatisé comme le nôtre, cela me É.B. : Le plus dur, c'est de faire accepter à un joueur que, même si
semble plus difficile. Le joueur n'ayant aucune explication, aucun je considère qu'un autre sera plus efficace que lui sur ce match, il
échange, risquerait à mon sens de dire des choses dans les médias aura quand-même son utilité plus tard. Or, le joueur éprouve à ce
moment-là un sentiment contradictoire qui est celui justement
qu'il pourrait regretter par la suite.
d'être inutile pour l'équipe...
Du genre ?
É.B. : Des paroles allant à l'encontre de l'intérêt collectif, donc de La veille et/ou le jour du match, comment mettezl'équipe, qu'il aura ensuite du mal à rattraper. Il peut se mettre vous à profit les quelques heures passées à l'hôtel ?
dans une situation délicate par rapport à son entraîneur, par rap- É.B. : Déjà, si l'on joue à 21 heures, il n'y a pas de mise au vert la
port à celui qui a pris sa place… Au haut niveau, la communication veille. Il y en a seulement si la rencontre est programmée à 14h ou
externe a des conséquences, pas uniquement sur le joueur, mais sur 17h. Lorsqu'on est à domicile, les joueurs s'entraînent, dînent, et
tout le groupe. Donc fermer sa porte, d'accord, mais à condition dorment à la Commanderie. C'est un privilège que de tout pouvoir
qu'elle le soit aussi vers l'extérieur ! Or, à notre époque et à fortiori faire sur place. Cela permet de limiter des temps d'errements où
dans les clubs très exposés, c'est compliqué.
l'on traîne et où l'on se disperse parfois. Le lendemain matin, on fait
un réveil musculaire sur le terrain ou en salle. Il s'agit d'un travail
En résumé, la préparation du match de haut niveau neuromusculaire que certains effectuent l'après-midi, voire même
c'est aussi (et surtout ?) la gestion des absents et des une heure et demie avant la rencontre.
remplaçants…
É.B. : Cela fait longtemps maintenant que je sais que dans la pré- Tous ne font pas la même chose ?
É.B. : Tout ce qui se passe le jour
du match est individualisé et mis
sous la responsabilité du préparateur physique et du médecin. Les
joueurs les plus expérimentés, qui
se connaissent très bien, sont totalement responsabilisés. On leur fait
confiance. Ils font ce qu'ils ont à
faire en fonction de leur ressenti,
de leur besoin. Seuls les jeunes ont
un protocole imposé. Quant à moi,
je mets à profit la mise au vert pour
aborder avec les joueurs un travail
vidéo plus individuel ou par ligne.
Quelle importance accordez-vous à la causerie
d'avant match ?
É.B. : Il ne faut pas lui accorder
plus d'importance qu'elle n'en a.
Ceci dit, les joueurs l'attendent. À
cet instant de la préparation, tous
24
Élie BAUP
les portables sont éteints, et ce depuis la montée dans le bus. La
causerie est quelque chose d'institutionnalisée, un rituel, qui
permet de dire "ça y est, on est dans le match".
Ne sert-elle pas aussi à impacter les joueurs sur l'aspect motivationnel ?
É.B. : Oui, avec l'objectif d'aller toucher l'orgueil, de rassurer, de
donner de la confiance, d'accentuer la pression... Pendant la
causerie, il faut pouvoir se servir de tous les éléments : des articles
de presse, des attitudes observées dans le groupe pendant la
mise au vert, ou chez l'adversaire…
Faire passer ces messages nécessite de bien choisir
ses mots. À quel moment préparez-vous ce que vous
allez dire pendant la causerie ?
É.B. : Pour ce qui relève des rappels de stratégie de jeu, cela se
prépare toute la semaine. Sur qui on va faire le pressing ? Est-ce
qu'on va tirer les corners à deux pour faire sortir des joueurs ? Vat-on laisser volontairement l'adversaire jouer long depuis ses
bases ? Allons-nous l'obliger à jouer court pour exercer un meilleur pressing, etc… ? Pour ce qui est maintenant de l'aspect
motivationnel, ce n'est pas quelque chose qui est préparé. Je
considère qu'il faut laisser une part de spontanéité adaptée à la
situation.
Est-ce que vous percevez déjà à ce moment-là si
l'équipe est dans un bon soir ou pas ?
É.B. : Avec l'expérience, il y a des choses qu'on ressent effectivement. Mais ce que je perçois surtout dans la causerie, c'est si je
perds un joueur.
Que voulez-vous dire ?
É.B. : Je vois si un gars décroche parce qu'il est remplaçant, ou si
un autre est interrogatif sur la stratégie par exemple. À l'inverse, je
perçois aussi lorsque le joueur ou l'équipe adhère. C'est à force de
vivre avec son groupe et d'en côtoyer les individus qu'on est à
même de percevoir ce genre de chose. Sans oublier le staff qui
peut me faire remonter des infos sur ce qu'il a entendu, vu ou ressenti dans le vestiaire ou lors de l'échauffement.
Pour en terminer avec la causerie, cherchez-vous
parfois à surprendre vos joueurs ?
É.B. : Il m'est arrivé de ne pas faire de causerie justement, d'attendre le retour de l'échauffement pour m'adresser aux joueurs à
quelques minutes du coup d'envoi. Le problème, c'est qu'à ce
moment-là, ils sont dans leur match. Leur donner un flot d'informations risque de leur faire perdre leurs repères. À vouloir trop surprendre, on peut obtenir l'effet inverse.
Avant un match à enjeu, veillez-vous
à ne pas propager votre stress au
Dans la préparation du
Quel est le plan de votre causerie,
groupe avant la rencontre ?
match, il faut maintenir une É.B. : C'est sûr que si on fait la gueule ou si
son déroulement ?
É.B. : Je parle d'abord de la stratégie, puis
on est angoissé, cela va influer sur l'équipe.
attention très particulière
j'aborde ensuite l'aspect motivationnel.
aidant, il faut donc prendre sur
envers celui qui ne joue pas. L'expérience
Vous adr essez-vous toujours au
soi. Quel que soit le niveau, l'entraîneur doit
groupe ou parfois à des individuapartir du postulat suivant : le joueur a besoin
lités ?
d'être en confiance, d'avoir des repères sur le plan tactique et
É.B. : Il n'y a pas de règle si ce n'est que la causerie doit débuter physique, bien sûr, mais aussi sur le plan mental et émotionnel. Pour
et se finir en s'adressant au collectif.Au mileu, on peut très bien cela, il faut essayer de toujours maintenir un cadre le plus positif
insister sur un point avec un joueur en particulier.
possible, qu'on joue la montée ou le maintien. Cela passe souvent
par la dédramatisation de l'événement.
Vous arrive-t-il à la fin de la causerie de prendre un
joueur à part ?
L'entraîneur a un rôle de guide…
É.B. : Non, jamais. Ca on le fait avant, dans la semaine ou pendant É.B. : Oui, même s'il ne s'en rend pas compte, il est toujours
la mise au vert. Car au moment de la causerie, il faut bien faire res- observé par ses joueurs dans les heures et les minutes qui précèsentir que l'équipe est au-dessus de tout.
dent un match. Ces derniers regardent comment leur coach vit la
Suite page suivante 
25
L’entretien
Élie BAUP
Après l'échauffement, quel est le rôle de l'entraîneur pendant les trois ou quatre minutes qui précèdent la sortie du vestiaire ?
É.B. : Le joueur est dans le match, il finit de régler ses chausEt qui donne confiance et rassure le coach ?
sures, ses strapping... Le coach peut faire un petit rappel, dire
É.B. : Personne. Il est seul. On doit aider les autres et s'aider soi- deux ou trois mots concernant un marquage sur coup de pied
même (rires). C'est ce qui est difficile dans
arrêté, par exemple, mais c'est tout.A cet
ce métier. Et c'est là que les proches sont
instant, ce sont surtout les joueurs qui
importants. Ils permettent à l'entraîneur Tout le travail effectué le jour du se parlent entre eux. Le match est lancé.
de se raccrocher à des valeurs, de se res- match, sur le terrain ou en vidéo,
sourcer.
Quelle place tient la superstition
est individualisé.
avant une compétition, en ce qui
Aimé Jacquet effectuait souvent
vous concerne ?
un footing le matin du match pour l'aider à faire les É.B. : J'ai eu des petites manies, comme bon nombre d'enbons choix et à lutter contre le stress. C'est utile selon traîneurs, parce qu'il y a une telle forme d'angoisse, de stress,
vous ?
d'interrogation, qu'on finit par se raccrocher à ce genre de
É.B. : Oui, complètement. Pour prendre une décision, il convient chose. Mais avec les années, on se rend vite compte que tout
d'avoir toute sa lucidité, toute sa force, toute sa fraîcheur men- cela ne sert à rien…
tale. Certains courent, d'autres font du vélo… Moi, je suis surtout
adepte de prendre le temps de m'isoler pour me reposer et mener Didier Deschamps dit que l'entraîneur est toujours
une réflexion, tranquillement.
habité par le doute…
É.B. : Il a raison. Un technicien a beau avoir des convictions,
La préparation du match, après la causerie, c'est aussi il aura toujours une part d'interrogation. Et c'est peut-être
l'échauffement. Interm i e u x a i n s i . L e fa i t d ' ê t r e
venez-vous parfois sur le
habité par ce doute nous perDans les heures et les minutes qui
rituel de l'échauffement
met de rester vigilent. Quand
pour casser les habitudes ? précèdent un match, l'entraîneur
on est trop en confiance, ce
est toujours observé par ses
É.B. : L'échauffement n'est pas
n'est généralement pas bon
un rituel, mais une méthode qui a joueurs…
signe… On perd un peu de
fait ses preuves. Une méthode
lucidité, d'attention, et de
que l'on peut modifier à partir
réactivité face aux événedu moment où elle est le fruit
ments.
d'une réflexion avec le staff, en
tenant compte de l'avis des
De réactivité ?
joueurs. Comme pour la causeÉ.B. : Oui, l'entraîneur trop
rie, il ne faut pas à mon sens se
confiant ne va pas prendre la
jeter dans un truc qu'on n'a
peine d'étudier tous les scéjamais fait. Le jour J, ce n'est pas le
narios possibles du match.
moment d'expérimenter, de tenC'est-à-dire passer en revue
ter des choses improbables. C'est
chaque sor tie prématurée
en tout cas comme ça que je vois
d'un joueur, sur blessure par
les choses.
exemple, en essayant de voir
quelle réponse on pourra y
Mais pour instaurer une
a p p o r t e r. I d e m s i l ' o n e s t
nouvelle méthode, il faut
amené à jouer en infériorité
bien l'expérimenter un
ou en supériorité numérique.
jour…
Le fait d'avoir effectué ce traÉ.B. : Oui, dans la semaine.On
vail en amont permet de réatente, on recueille l'impression
gir plus vite en match à une
des joueurs, et on valide ou on
situation donnée. La préparane valide pas. Pour l'utilisation
tion du match ne s'improvise
de la bar re de musculation à
pas.
l'échauffement, nous avons procédé ainsi. Rien n'a été imposé
■ Propos recueillis
du jour au lendemain, et encore
par Julien Gourbeyre
moins le jour du match.
situation. Et cela peut avoir un impact sur eux, positif ou négatif.
Soit vous apaisez et donnez confiance, soit vous amplifiez le stress
et donc les difficultés.
26
Dossier
Les principes
du leadership
Par Lionel BELLENGER, maître de conférence à HEC, intervenant au DEPF
et auteur de plusieurs ouvrages sur la communication et le management (www.lionelbellenger.fr).
On ne nait pas leader, on le devient. Dans la littérature managériale on relève pas moins
de trois cents définitions différentes du leadership. C’est dire si le concept est volatile et prête à de
multiples interprétations. Dans la presse sportive, les journalistes reprennent volontiers les notions
de "leader technique", "leader de vestiaire", "leader de terrain ou d’équipe", souvent utilisées par
les entraîneurs en fonction. Pas simple donc de s’y retrouver.
DÉFINITION
Qu'est-ce qu'un leader ? C'est une personnalité forte qui
jouit d’une grande autorité, qui sécurise ses proches et inspire confiance. Populaire, il a souvent du charisme et sait
donner du sens aux décisions et aux actions. Il sait créer de
la valeur collective. Il possède une aptitude réelle à influencer un groupe et à le transformer. C’est un guide qui peutê t r e v i s i o n n a i r e . Vo i l à l a d é f i n i t i o n l a p l u s a d m i s e .
Cependant, c’est l’entourage qui va juger dans la durée et en
fonction de l’avancement des projets et des résultats, si la
personnalité à potentiel de leadership a l’aura nécessaire et
"l’épaisseur" suffisante pour tenir le cap et mener le groupe
à la réussite : on ne peut être leader qu’aux yeux d’autrui
et avec un certain succès dans la durée. Pour expliquer les
causes ou les origines du leadership trois groupes d’explication s’opposent :
28
1/ La thèse du "leader né"
Le leader serait un être supérieur doté de dispositions
naturelles pour montrer la
voie. Dès la naissance, le leader possèderait un certain
nombre d’attributs non modifiables : haute taille, intelligence supérieure, forte personnalité, humour, charisme,
vision, "grande gueule", courage. Bref, c’est la théorie du "grand
homme" ou "syndrome superman". Cette explication relève du
Darwinisme des années 1930. Elle est heureusement considérée aujourd’hui comme simpliste et erronée.
2/ Le leader contextuel
Cette explication part du
principe inverse : nul ne
nait leader. Chacun peut le
devenir à condition de se
trouver au bon endroit et
au bon moment afin de
révéler des qualités et des
compétences réelles ou
potentielles. C’est une approche apparue dans les années 70.
Ce point de vue débouche sur l’idée qu’on peut être leader
dans des situations bien précises, et pas dans d’autres.Tel leader s’est révélé parce qu’il a pu redresser une cause mal engagée (club en perdition au classement) ou relever un défi (faire
réussir un club sans gros budget). Cette approche psychosociologique se veut relativiste : elle pose que le leadership est
avant tout une question d’adéquation et de compatibilité
entre une personne et une situation.
3/ Le leader qui s’est construit sur un vécu
C’est l’approche dite "processuelle". Plus récente
(1990), elle se focalise sur
l’expérience accumulée par
la personne. Elle s’intéresse
au parcours plus ou moins
chaotique de la personnalité
et à ses évolutions et transfor mations successives.
Comme facteurs clés du parcours on retrouve souvent :
• Un séjour à l’étranger qui a stimulé les facultés d’adaptation
(un championnat relevé comme l’Angleterre, par exemple).
• L'implication dans des projets complexes qui a permis de
développer la capacité à résoudre (des clubs réputés difficiles comme l’OM ou le PSG…).
• L’exposition à des situations extrêmes (crises, réussites ou
échecs exceptionnels…) qui a permis au futur leader de se
consolider sur le plan émotionnel.
• Les changements qui ont nécessité de réelles remises en
cause et encouragé une attitude portée sur la volonté d’expérimenter pour s’en sortir et aller de l’avant.
Ainsi, cette troisième approche débouche sur l’idée d’un leadership qui se construirait dans le temps sur un vécu, à la
condition qu’il y ait eu à chaque étape un vrai travail ou une
vraie chance de "feedbacks" positifs, encourageants et incitatifs. Bref, tout seul on n'y arriverait pas ou alors difficilement. Le leader, ainsi "construit", a bénéficié de constants
retours qui lui ont permis de tirer des enseignements et d’avancer.
SYNTHÈSE
Au lieu d’opposer ces trois explications, la tendance
aujourd’hui est à considérer que le leadership pourrait être le
fruit de ces trois explications : certaines dispositions innées,
la rencontre avec des évènements, et les conséquences d’un
vécu en construction.
Mais il manquait une dimension : celle du désir inconscient. On
doit aux travaux du chercheur Kets de Vries auprès des dirigeants, une approche des ressorts inconscients du leadership. Il faut une envie, un désir pour être leader. Il faut consentir les sacrifices nécessaires et laisser s’exprimer un désir de
puissance, la volonté de prouver quelque chose. C’est avec
ces forces intérieures pas toujours contrôlées que le leader
entraîne les autres (pour le meilleur et pour le pire !) et réussit
à surmonter les obstacles. Il satisfait ainsi un besoin de jouissance très fort à travers le pouvoir qu’il est amené à exercer.
Pour Kets de Vr ies, c’est car rément l’inconscient qui
aiguillonne le leadership. Les succès et les ratages s’expliquent mieux ainsi et confirment la dimension profondément
humaine du leadership. Chaque leader est singulier et s'apparente comme le résultat particulier de sa propre histoire
(le cas de Raymond Domenech est édifiant à ce titre).
Enfin, pour compléter cette dernière explication plus large du
leadership, il faut ajouter une dimension déjà anticipée dans les
années 90 par le sociologue Pierre Bourdieu : le leader est
aussi de plus en plus le résultat d’un tissage de réseaux : les relations d’un individu comptent aujourd’hui (et on en mesure les
dangers) presque plus que ses compétences ou ses éventuelles qualités potentielles de leader. D’où l’observation que
l’une des clés du leadership actuel, c’est le maillage d’un
réseau de relations. Il en faut l’envie, la volonté et le temps
car c’est un investissement. Un réseau se "tricote" dans la
durée, s’actualise, s’entretient (l'exemple de Gérard Houllier
illustre cette importance du "capital relationnel").
Vivre en réseau accélère le partage d'expérience, habitue à la
confrontation, développe la pensée latérale (aller voir ailleurs ce qui se passe, sortir de son milieu). Le leader a besoin
de se nourrir pour enrichir les autres (sortir, aller au cinéma,
au théâtre, lire, etc…); pas seulement sous l'angles du divertissement mais pour progresser dans la compréhension de
l'humain. ■
Suite page suivante 
29
Dossier
L'exercice du leadership
U
ne fois les principes posés du leadership, il convient d’en suivre l’exercice. Le leadership se manifeste à travers un ensemble composite de qualités diversement dosées dont les multiples combinaisons possibles expliquent la variété des leaderships exercés. Ce sont les comportements des leaders qui vont
permettre de caractériser les styles de leadership au quotidien.
En préambule, il convient d'établir que tout leadership repose
sur une expertise plutôt généraliste, même si certains "spécialistes" deviennent de bons leaders. Les compétences techniques donnent une légitimité via la crédibilité au regard des
équipes. C’est une condition nécessaire et utile mais évidemment pas suffisante (c’est pourquoi la notion de "leader technique" repérée dans le football semble plutôt incongrue).
Certains joueurs sont d’excellents techniciens et tacticiens sans
jouer un rôle de leader, même s’ils influencent le jeu… et indirectement leurs coéquipiers. On retiendra huit caractéristiques
comportementales qui participent à l’exercice du leadership.
1 - UN FORT NIVEAU D’ENGAGEMENT PERSONNEL
Cela se manifeste à travers :
•L’ e x p r e s s i o n d ’ u n e
vision à moyen ou long
terme des projets.
•L’effort pour donner du
sens aux décisions.
•L’exemplarité (s’appliquer à soi-même ce
qu’on attend des
autres).
•La consistance (mettre en rapport ce qui est dit et ce qui est
fait).
•La fermeté (maintenir le cap, faire vivre ses idées et ses décisions).
•La responsabilité (exprimer des valeurs, poser des règles, prôner une certaine discipline).
•Le respect et l’estime des autres (équipiers et adversaires).
2 - LA CAPACITÉ À S’ADAPTER
Le leader tient compte des
autres, des situations, du milieu
et de tous les changements qui
s’opèrent. Il cherche de nouvelles réponses appropriées.
Il fait preuve de souplesse, de
plasticité, n’est pas piégé dans
des certitudes et de la rigidité.
Il ne cède pas aux habitudes, aux
croyances limitantes.
30
3 - LE DEGRÉ D’OUVERTURE
C’est une des caractéristiques
fortement différenciantes
entre les leaders : la qualité
d’écoute. Les grands leaders
fondent leur autorité sur
l’écoute (autorictas - au sens
étymologique - c’est "faire croître les potentiels" ). Le degré
d’ouverture se traduit par :
•Etre à l’écoute, faire preuve
d’empathie.
•Etre disponible et accessible.
•Faire preuve de curiosité.
•Fonctionner comme un radar,
entendre les "signaux faibles".
•Avoir le sens de l’observation.
•Avoir le réflexe de questionner, approfondir, valider, recouper.
S’ouvrir est un combat de tous les instants. De nombreuses
résistances conscientes (la peur) ou inconscientes (estime de soi
dégradée) freinent l’ouverture aux autres. C’est un gisement de
progrès considérable dont il convient de prendre conscience et
de s’occuper.
4 - ÊTRE UN FACTEUR DE COHÉSION
Les leaders sont des rassembleurs. Ils se font une haute
idée du collectif, du groupe.
Ils sont mobilisateurs, produisent des messages unificateurs, sont capables d’entraîner, stimuler, rameuter.
Ils prennent des risques pour
protéger le groupe, être
garant des règles, de la discipline, des engagements
pris. Ils savent pactiser c’està-dire exercer une autorité transversale (alors que les chefs
qui ont souvent plus de pouvoir que d’autorité procèdent verticalement par contrat et non par pacte).
Les leaders consacrent une grosse énergie à produire de la
cohésion (ils encouragent, insistent, relancent, rassemblent
dans un style plus ou moins élégant, parfois "aboyeurs"…).
Ils sont convaincus que l’union fait la force et qu’on est plus
fort ensemble que seul. Ce sont des bons intégrateurs pour les
nouveaux. Ils savent s’entourer et se construire un staff (notion
de noyau).
(BEPF 2012-2014)
5 - LA PRISE D’INITIATIVE
La plupart des leaders font preuve d’audace. Et l’audace se traduit de deux
manières :
•Le refus, savoir dire non aux évènements, à l’échec, à certains pouvoirs. Les leaders sont capables
d’être transgressifs, de s’opposer (De Gaulle, Churchill,
Mandela…). Une part de leur légitimité vient d’actes fondateurs forts et symboliques. Refuser l’échec et renverser une
tendance défavorable en fait partie.
•La prise de risque, c’est oser : les leaders sont aventuriers et
entrepreneurs. Ils prennent l’initiative, se lancent, avancent,
construisent et forcément traversent des épreuves qui en
général les font souffrir mais aussi grandir.
6 - LA COMBATIVITÉ
C’est une des qualités fortes des
leaders : ne rien lâcher (voir les
messages d’Aimé Jacquet lors de
la Coupe du Monde 98, relayés
par son capitaine de l’époque
Didier Deschamps). Ténacité,
persévérance, abnégation caractérisent les leaders bien suivis. Leur dépense d’énergie est
contagieuse : quand la "mayonnaise" prend, l’équipe fait des
exploits.
La propension au dépassement est sûrement liée à la force des
mobiles inconscients, à l’intensité du désir, au plaisir de la jouissance. C’est pourquoi il peut y avoir des ratés dans la transmission : le groupe ne suit pas toujours s’il ne partage pas le même
désir. Car qui dit effort dit sacrifice. Et la question se pose : au
nom de quoi ?
7 - LA REMISE EN CAUSE
Les leaders qui durent, qui font
progresser leurs équipes, procèdent par remises en cause. Ils sont
habitués à :
•Analyser, décrypter, diagnostiquer.
•Tirer des enseignements.
•Proposer de nouvelles options,
transformer.
•Faciliter les changements en créant des phases de transition.
Les leaders bonifient, c’est-à-dire qu’ils cherchent à améliorer : simplifier, faciliter, varier, innover. Ils sont inscrits dans
une forte pulsion de vie qui les porte au désir de grandir, de
faire bien, de faire mieux, de s’enrichir. C’est pourquoi on parle
de "leaders positifs". Ils élaborent des compromis à travers
lesquels ce qui est meilleur l’emporte sur le négatif, le mauvais, le nuisible.
Ils sont exigeants et optimistes sur le long terme même s’ils
reconnaissent douter ou être pessimistes sur le court terme.
Ils ne sont ni suffisants, ni naïfs, plutôt réalistes. Ils ne se surestiment pas.
Le vécu des leaders est une partie de leur atout. Ils assument et
acceptent ce vécu pour s’appuyer dessus et rebondir, pas pour
s'y réfugier.
8 - LA COMMUNICATION
Si le leader existe à travers ce qu’il décide,
ce qu’il fait et les résultats qu’il obtient, il
est aujourd’hui de plus en plus jugé,
attendu et observé sur sa communication. Ce qu’on dit n’est pas neutre et on
ne peut pas ne pas interpréter ce qui est
dit par le leader. D’autant plus que ce
qu’il dit parle de lui, notamment dans la
dimension émotionnelle (voir les effets de "pétages de plomb"
répétés). Le silence aussi peut-être assourdissant quand on
attend les réactions d’un leader, qui n'arrivent pas (réaction à
un échec, un drame, un départ, un délit, une accusation, etc...).
L’aisance et l’habileté dans la communication se travaillent,
se façonnent. C’est devenu une obligation vu l’importance de
la caisse de résonnance médiatique pour tous les entraîneurs et
les dirigeants. L’art de communiquer participe maintenant de
l’exercice de l’autorité, donc de l’ascendant, donc de l’influence
qu’on exerce, donc du leadership. Chacun son style. Gare aux
effets pervers du formatage et gare aussi à l’impulsivité comme
au retrait, à l’effacement. Gare à la langue de bois, faux recours
qui conduit souvent vers l’ambiguïté et les ennuis : perte de
crédibilité et dégradation des relations. Bref, gare aux excès :
la communication est l’art du dosage entre réalité, sincérité,
authenticité, maîtrise de soi, sens de la mesure et responsabilité.
CONCLUSION
L’exercice du leadership se traduit par la mise en œuvre plus ou
moins consciente des comportements constitutifs de l’ascendant qu’on exerce. C’est pourquoi le leadership est un ensemble composite, singulier, plus ou moins marqué (leader autoritaire, tenace, distant…) ou nuancé (leader soucieux d’équilibre, constructif, généreux…). Le socle des compétences techniques et la force du désir s'ajoutent pour apporter leur
empreinte et colorer le leadership d’une tonalité encore plus
personnelle.
Suite page suivante 
31
Dossier
L’exercice du leadership/ Application pratique
Progresser sur le leadership passe par un diagnostic et une
prise de conscience, puis par des choix à faire.
Réfléchir sur son propre leadership :
- Son désir.
- Son motivation.
- Ses origines.
- Ses influences, ses modèles.
- Son vécu.
- Ses effets (ce qu’en disent et en ressentent les autres).
4Faire une diagnostic avec la grille ci-jointe.
4Identifier les zones d’excès ou de carence, les zones erronées (maladresses).
4Se donner des objectifs de progrès ciblés avec actions
concrètes à expérimenter.
4Ecouter son propre désir et ses mobiles pour exercer ce leadership (partant du principe que le métier d’entraîneur à
haut niveau nécessite une bonne dose de leadership).
PROFIL DE LEADER
TP
P
F
TF
0 EXPERTISE TECHNIQUE
1 ENGAGEMENT
2 ADAPTATION
3 OUVERTURE
4 COHESION / STAFF
Référence bibliographique:
"Comment managent les grands
coachs sportifs", ESF éditeur.
www.lionelbellenger.fr
5 COMBATIVITE
6 INITIATIVE / AUDACE
7 REMISE EN CAUSE
8 COMMUNICATION
Conseils de lecture pour approfondir :
"Comment managent les grands coachs sportifs". Par Lionel Bellenger/ESF éditeur
"La confiance en soi". Par Lionel Bellenger/ESF éditeur
"Leaders, fous et imposteurs". Par Manfred Kets de Vries/ESKA
"Qu’est-ce que les chefs ont de plus que nous ?". Par René Delamaire/Eyrolles
"Le leadership partagé". Par Edith Luc/presses Universitaires de Montréal
"Manager avec humour". Par Lionel Bellenger/Guide Management
"Favoriser le travail en équipe par la coopération". Par M.J. Couchaere/ESF éditeur
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LE CAHIER
DU COACH
•
•
•
•
•
•
ENTRAINEMENT
p. 36
STRATÉGIE
p. 44
SANTÉ
p. 46
PRÉPARATION
PHYSIQUE
p. 40
FEMININE
p. 42
•
GARDIEN
p. 45
JURIDIQUE
p. 47
35
ENTRAINEMENT
Travailler l’appui
■ Par Ali HELAL
Conseiller Technique
Départemental du district Flandre.
A la base du jeu collectif ? Dans tous les matches et sans même en
être conscients parfois, les joueurs utilisent cette combinaison de base
qu’est la recherche, par le porteur, d’un "appui" positionné devant lui
(dos au jeu) avant de proposer le "soutien" face au jeu. Si on ajoute, à ce
binôme, un troisième joueur qui déclenche un appel dans un espace
libre, on obtient le triptyque le plus répandu dans le paysage du
football moderne : l’appui – soutien – appel. Reste à savoir comment le
travailler à l’entraînement.
’appui-soutien-appel (du 3e joueur) est
l’une des combinaisons privilégiées
pour une animation offensive de qualité. C’est aussi la base du jeu en progression, et ce en complément des conduites,
des techniques d’élimination, ou des dribbles. Si on y ajoute les grands principes de
l’animation offensive que sont le jeu vers
l’avant, le "voir et être vu", le jeu dans l’intervalle, l’utilisation de la largeur et de la
profondeur, les déplacements coordonnés,
alternance "jeu court-jeu long", on obtient
les ingrédients majeurs d’une animation
offensive riche et diversifiée.
L
Pourquoi le porteur
sollicite-t-il un appui ?
• Pour permettre à cet appui "d’emmener
son adversaire" (en direction du porteur)
et ainsi libérer un espace derrière lui qui
profitera à un troisième joueur qui y fera un
appel.
• Pour donner la possibilité au joueur en
appui, s’il est dans la zone de finition, de
tenter d’éliminer son adversaire (dans son
dos) par une feinte ou un contrôle orienté,
avant d’enchaîner par un tir, une passe, ou
une conduite visant à aller au duel avec le
gardien.
• Pour faire bouger les lignes ou créer des
intervalles dans la défense adverse grâce
aux déplacements coordonnés de ses équipiers au moment de la passe.
• Les appels dans le dos de la défense.
Quels choix pour l’appui ?
• Les appels coordonnés des attaquants
• Il peut rendre le ballon au passeur. C’est
l’enchaînement classique du "dos au jeu
pour face au jeu".
• Il peut éliminer le joueur qui le marque
grâce à une feinte ou un contrôle orienté
pour enchaîner en se retrouvant "face au
jeu".
• Il peut transmettre le ballon grâce à une
déviation, par exemple, à un 3ème équipier
qui propose un soutien ou qui effectue un
appel dans un espace libre.
• Il peut rendre le ballon au passeur et proposer lui-même une solution en faisant un
appel dans la profondeur après avoir effectué une course "en banane" pour éviter le
hors-jeu et proposer un angle de passe plus
simple à effectuer.
Quels appels possibles
pour les équipiers ?
• L’appel dans les couloirs qui permettra
QUELLE PÉDAGOGIE SELON LA CATÉGORIE ?
Avec des enfants, on privilégiera une pédagogie utilisant la démonstration et le
respect des critères de réalisation. On leur laissera ensuite le choix des solutions
qui s’offrent à eux. Avec des adultes, la pédagogie sera active et basée sur un questionnement collectif. La vérité sortira de la concertation. Il faudra seulement insister sur l’identification des starters.
36
qui plus est d’écarter le jeu et ainsi de permettre une progression vers l’avant, facilitée
par une densité de joueurs moindre.
• Les appels dans les intervalles
• L’appel du joueur lancé, venant de l’arrière et qui pourra ainsi créer le surnombre.
Notez que la qualité des fausses pistes,
appels ou appels/contre-appels déclenchés
par le joueur en appui seront des outils aussi
importants que la bonne réalisation des
gestes techniques. L’intelligence du joueur
se traduit, quant à elle, au moment du choix
qui doit être laissé à tous les acteurs de la
combinaison. Cette notion de choix doit être
cultivée par le coach en évitant notamment
de limiter ses joueurs à quelques schémas
"téléphonés". ■
LES OBJECTIFS DE
L’APPUI-SOUTIEN- APPEL
• Ordonner le jeu collectif en possession de balle.
• Préparer le jeu vers l’avant
• Rechercher le jeu dans les couloirs
• Alterner « jeu court/jeu long »
• Accélérer le jeu (temps forts, temps
faibles), changements de rythme.
• Provoquer des déséquilibres dans le
bloc adverse en zone de progression
(intervalles)
• Déséquilibrer et finir une action en
zone de finition
• Lecture collective du jeu
Retrouvez la séance du mois
de ALI HELAL
sur le même thème
soutien
CRITÈRES DE RÉALISATION
• Coordonner les déplacements (timing) des appuis, des soutiens, de l’appel
• Etre à distance de passe
• Prise d’infos par chacun des joueurs avant chaque réaction.
• Avoir une maîtrise technique de qualité (contrôles, passes)
• Définir des starters. Ils doivent être assimilés par tous les équipiers.
• Obligation de se démarquer pour chacun des joueurs
EN PRATIQUE
U13 / FOOTBALL D’ANIMATION
Exercice 1
- 2 X 3 joueurs + 2 gardiens
- L’appui vient solliciter le ballon dans la zone centrale neutre
- Remise au passeur
- Simultanément appel du 3ème équipier dans l’espace pour aller au duel
avec le GB
- Le ballon part dans l’autre sens
- Rotation = sens inverse des aiguilles d’une montre
Exercice 2
- 6 contre 6 + 2 gardiens (3 joueurs par zone et par équipe)
- Le joueur qui propose un appui dans la zone neutre est inattaquable
- But valable uniquement si enchainement appui-soutien-appel
Evolution : Enlever la zone neutre et les appui-soutien-appel peuvent être
réalisés dans toutes les zone
37
ENTRAINEMENT
EN PRATIQUE
FOOT A 11
Exercice 3
Principe : enchainement de tâches / 3 actions tirées du match sont
enchaînées
- 8 joueurs (ou +) + 1 gardien
- Rotation : Passe et suit (à l’intérieur des carrés A et B, puis changement de carré ou travail aux postes
Exigences : Qualité technique des passes + timing des appels
Exercice 4 (forme jouée)
- 8 contre 8 + 2 gardiens
- 1 point par appui-soutien-appel réussi. But = 2 points si suite à 1
appui-soutien-appel
Evolution 1 : appui-soutien-appel, jeu court, jeu long
- 1 point par appui-soutien-appel avec changement d’orientation
du jeu (fixation dans un couloir et renversement de l'autre). But = 2 pts
si suite à 1 changement d’orientation du jeu avec appui-soutienappel.
38
PRÉPARATION PHYSIQUE
10 exercices avec
■ Par Thierry PELLICIA
Préparateur physique du FC BourgoinJallieu (DH).
Sous utilisé. Quel local à matériel ne renferme pas des "medecine ball"
prenant la poussière ? Utilisés lors de la préparation physique estivale,
ils sont ensuite le plus souvent abandonnés, n’ayant plus aucune utilité.
Et pourtant ! Voici quelques exercices permettant d’optimiser le travail
de renforcement musculaire tout au long de la saison.
e "medecine ball" est un ballon lourd
pouvant peser jusqu’à huit kilos. Très
utilisé par les kinésithérapeutes pour
rééduquer un groupe musculaire, il permet, dans le cadre d’une pratique plus
courante, de travailler le renforcement
musculaire, notamment celui de la ceinture abdominale, si importante pour le
footballeur. Un travail ludique (les joueurs
apprécient) qui change des exercices traditionniels d’abdominaux. Il s’agit éga-
L
lement d’un bon moyen d’améliorer la
coordination du footballeur puisque tous
les groupes musculaires sont travaillés
en synergie. L’utilisation de "medecine
ball" à l’entraînement (avec un poids
adaptés à l’effort demandé) peut intervenir à partir des U17, bien que certains
exercices basiques peuvent être abordés
en U15. Notez dans tous les cas que le
renforcement musculaire effectué avec
ce type de matériel s’avère coûteux pour
l’organisme. Aussi, outre le fait de respecter la charge de travail (poids du ballon et répétitions) ainsi que les temps de
récupération, il est conseillé à la fin des
exercices ou de la séance d’effectuer
quelques étirements passifs des chaînes
musculaires sollicitées. Voilà pour la théorie. En ce qui concerne la pratique, voici
maintenant dix exercices permettant de
f a i r e t r a va i l l e r v o s j o u e u r s a v e c d e s
"medecine ball". ■
A UTILISER AVEC MODÉRATION
Qu’on se le dise : le "médecine ball" n’est pas un ballon comme les autres. Pas question de frapper dedans ou de jouer avec au pied
(risques de lésions musculaires). Il doit être manipulé avec précaution et sous le contrôle d’une personne compétente. Les mouvements réalisés ne doivent pas être trop brusques, mais précis. Autres conseils : varier les exercices de manière à travailler différentes parties du corps, et ne pas en abuser (charge de travail) afin d’éviter les douleurs musculaires, notamment dorsales.
N’oubliez pas que les "medecine ball" permettent de faire travailler des muscles que les footballeurs (surtout en amateur)
n’ont pas l’habitude de solliciter. Bref, si son efficacité s’avère indéniable sur le plan du renforcement, le "médecine ball" reste
un outil à utiliser avec modération.
40
EXERCICE 1
EXERCICE 2
EXERCICE 3
2 joueurs face à face. La distance entre eux
est à déterminer en fonction du poids du
MB (exemple en séniors : 5 mètres pour un
MB de 2kg). Le lancé s’effectue à hauteur de
la poitrine (passe "baslet") avec réception
en position de gainage (un pied en avant).
Variantes : lancé de bas en haut, de haut
en bas comme sur des touches, de côté
comme au rugby, à droite puis à gauche.
Travail en isométrie des quadriceps, des
abdos en gainage, et des triceps. Position de
départ : debout, jambes légèrement fléchies, MB derrière la tête. Pousser vers le
haut avec les bras. Travail des triceps. Faire
20 répétitions (à varier selon le poids du
MB).
La position de départ est identique à l’exercice précédent, mais on descend en squat
(travail des quadriceps), les pieds à plat.
Attention à l’écartement des appuis, position stable, pieds légèrement écartés, dos
droit. Variante : ballon devant soit (bras
tendus) ou côté droit ou côté gauche.
"medecine ball"
3 SITUATIONS D’ÉCHAUFFEMENT COLLECTIF (5 MINUTES CHACUNE)
Matériel : 16 joueurs, 8 «medecine ball» (MB), des chasubles et des plots.
1/ Former 2 colonnes de 8 joueurs face à face. 1 MB. Travail de passe et va.
Le joueur lance le MB à celui d’en face et va se placer derrière lui, etc… Varier les passes : de bas en haut, de haut en bas comme sur
des touches, de côté comme au rugby, bras tendus horizontaux comme au basket…
2/ Carré de 20x20 mètres. On trottine et on cherche à transmettre son MB à un joueur qui n’en a pas. Varier les passes : de bas en
haut, de haut en bas comme sur des touches, de côté comme au rugby, bras tendus horizontaux comme au basket…
3/ Carré de 20x20 mètres. 2 équipes de 8 joueurs. 1 MB. Passe à 5 ou à 10 à la main. Ballon de 2-3 kg maximum. Les passes se font
à hauteur des épaules. Attention : l’adversaire n’a pas le droit d’intercepter un ballon (risque de doigt retourné). Pour récupérer le MB, le joueur doit toucher son adversaire qui s’apprête à le réceptionner pendant le temps de passe (obligation donc de se
déplacer et de se démarquer).
EXERCICE 4
Travail des ischios-jambiers et du gainage de la ceinture pelvienne. Position
de départ à genoux, "medecine ball"
(lourd) maintenu entre les pieds serrés.
Avancer le corps vers l’avant jusqu’au
déséquilibre et maintenir la position (dos
droit). Si le MB n’est pas assez lourd, faire
tenir les pieds par un autre joueur.
EXERCICE 5
Travail des adducteurs et des quadriceps.
Position debout, jambes légèrement fléchies. Le MB est maintenu entre les
jambes serrées. Maintenir la position 1
minute.
EXERCICE 8
Position assise, MB à la poitrine.
Descendre et remonter en crunch.
Travail des abdos droits. Contracter les
abdos sur le mouvement ascendant et
les relâcher sur le mouvement descendant. Travail des abdos droits. Si un partenaire tient les pieds, on travaille aussi
le psoas illiaque.
EXERCICE 9
Travail quadriceps-ischios en statodynamique. Départ position statique
debout. MB derrière la nuque.
Descendre sur un angle de 45 à 60 °.
Maintenir la position 10 secondes puis
sauter verticalement et reprendre la
position jambes légèrement fléchies.
EXERCICE 6
Position allongée. Le MB est maintenu
entre les jambes serrées. Remonter à 45°.
Maintenir la position 1 minute. Travail
des adducteurs et des abdominaux.
EXERCICE 7
Le joueur est allongé sur le ventre, le MB
derrière la nuque. Monter le buste. Les
pieds peuvent être tenus par un partenaire. Cet exercice permet de travailler
les lombaires, les fessiers et le carré des
lombes.
EXERCICE 10
Le départ est identique à l’exercice 9
(position statique debout), mais le
joueur doit descendre et bloquer en
deux temps. 1er temps : tenir 5 secondes
à 45°, remonter à 60°, tenir 5 secondes,
puis sauter verticalement et redescendre pour reprendre sa position initiale.
41
FÉMININES
Diététique, sommes-nous
tous égaux ?
■ Par Jessica DANDINE
Diététicienne du sport www.jdietetique.fr
Quelques spécificités. Partie invisible du foot amateur, la
diététique attire de plus en plus l’attention des éducateurs. Mais les
mêmes principes s’appliquent-ils à toutes et à tous ? Les femmes
sportives doivent-elles suivre un régime spécifique par rapport aux
hommes ? Voici quelques éléments de réponse.
n certain nombre de différences
génétiques et physiologiques
distinguent les hommes des
femmes. Par conséquent, si les grands
principes d’une alimentation variée
et équilibrée restent identiques pour
tous, certaines particularités nutritionnelles peuvent être soulignées
c h e z l e s d e u x s e x e s. R a p p e l o n s
d’abord qu’hommes et femmes n’affichent pas la même composition corporelle. Les sécrétions hormonales
masculines favorisent l’anabolisme
protéique et le développement musculaire.
La masse musculaire de l’homme est donc
plus volumineuse que celle de la femme
qui, elle, possède davantage de tissu adipeux. Le métabolisme de base (dépense
d’énergie de l’organisme au repos) est différent : à poids, taille et âge égal, dans des
conditions environnementales identiques,
l’homme dépense plus d’énergie que la
femme. Le besoin énergétique de l’homme
est donc quantitativement supérieur à celui
de la femme. Qualitativement, la proportion
de chaque macro-nutriments (glucides,
lipides, protides) dans l’apport énergétique
total demeure identique pour tous les pratiquants, homme ou femme. En ce qui
concerne les apports nutritionnels conseil-
U
lés en vitamines et oligo-éléments, ils sont
légèrement supérieurs pour les hommes,
excepté pour le fer, où la femme présente un
besoin accru.
Un besoin accru en fer
chez la femme
Le risque d’anémie touche davantage les
sportives. Ces apports (en fer) doivent donc
être optimisés. Dans les aliments, le fer
existe sous deux formes : "héminique"
(contenu dans les viandes, poissons, œufs,
abats), le mieux absorbé, et "non héminique" (surtout dans les fruits, légumes et
les légumes secs). Pour satisfaire les
besoins, il est recommandé de consommer
une à deux portions de viande/poisson/œuf
AVANT ET PENDANT LA COMPÉTITION : QUELQUES RAPPELS
Que l’on soit un homme ou une femme, un délai de trois heures entre la fin du dernier
repas et le début de l’échauffement est essentiel à la performance. Dans tous les
cas également, le repas d’avant-match doit être digeste. Evitez les aliments riches en
graisses et limitez les matières grasses ajoutées et les aliments irritants. Veillez à
rester parfaitement hydratée jusqu’au début du match. A la mi-temps, la priorité est
donnée à l’hydratation et à la recharge énergétique. La prise d’une boisson de l’effort (attention aux boissons du commerce, souvent trop concentrées en glucides), de
jus de fruits dilués et d’aliments riches en sucres simples (pain d’épices, pâtes de
fruits, fruits secs, barre de céréales…) remplissent parfaitement cette mission.
42
par jour (la viande rouge et les abats
sont des sources de fer importantes)
et des légumes secs deux fois par
semaine. A noter que le fer est mieux
absorbé en présence de vitamine C.
N’hésitez donc pas à associer une
viande rouge à des crudités, puis à
prendre un fruit frais en dessert par
exemple. Enfin, notez que le risque
d’ostéoporose (maladie caractérisée
par une fragilité excessive du squelette, Ndlr) touche davantage les
femmes que les hommes. Sur le plan
alimentaire, la prévention passe par des
apports suffisants en calcium et vitamine
D, et ce dès le plus jeune âge, lors de la
constitution du capital osseux. Pour optimiser les apports en calcium, il est recommandé de consommer trois à quatre produits laitiers par jour, ainsi que des fruits,
des légumes et des eaux riches en calcium.
L’exposition solaire, la consommation de
graines oléagineuses et de poissons gras
permettent de couvrir les besoins en
vitamine D. ■
A SAVOIR
Le cycle de la femme peut avoir des
répercussions sur la pratique sportive.
Lors du syndrome prémenstruel, certains troubles peuvent survenir et gêner
la footballeuse. Les apports en acides
gras essentiels constitueraient des éléments de prévention de ces troubles.
Pour optimiser les apports, conseillez à
vos joueuses de consommer des graines
oléagineuses (amandes, noix, noisettes
…), de varier les huiles d’assaisonnement (olive, noix, colza, tournesol …)
et de consommer des poissons gras (saumon, maquereau …) une à deux fois par
semaine.
STRATÉGIE
A-t-on le droit de gêner
le gardien ?
■
Par Ghislain PRINTANT
Directeur du centre de formation du
Sporting Club de Bastia.
Et si oui, comment ? Quel que soit le niveau auquel on évolue, on
entend souvent des entraîneurs demander à leurs joueurs de "gêner" le
gardien, notamment sur corner. Nous avons demandé à Ghislan
PRINTANT, technicien expérimenté s'il en est, de nous éclairer sur cet
aspect stratégique du jeu.
êner le gardien de but adverse est une
stratégie peu travaillée à l'entraînement,
quel que soit le niveau. Dans le feu de
l’action, on réagit me semble t-il au cas par cas.
Pourtant, je considère qu'il y a certains principes
à travailler. En match, on peut dénombrer trois
situations au cours desquelles il est possible de
gêner le gardien et d'en tirer éventuellement
quelque bénéfice : les dégagements, les corners
ou coups-francs excentrés, et les coup-francs
proches du but. Prenons le cas du dégagement.
Si vous constatez que le gardien possède un très
bon "pied", demandez à l'un de vos attaquants
de rester haut afin d’éviter qu'il ne sorte de sa
surface pour pouvoir allonger sa frappe.
L'attaquant devra se positionner qui plus est du
côté du pied fort du gardien, ce qui obligera ce
dernier à dégager de volée, lui enlevant ainsi de
la longueur dans son dégagement. En ce qui
concerne les corners ou coups francs excentrés,
la consigne est simple : placer un joueur devant
le gardien (notamment si le corner est tiré au
premier poteau), et surtout s'il s'agit d'un gar-
G
dien ayant tendance à sortir. Sans se mettre à
la faute, votre joueur se positionnera dans le
déplacement du gardien pour l'empêcher de
prendre sa course normalement. Notez de la
même manière que, sur les coups-francs excentrés, les courses au premier poteau gênent énormément les portiers. Des buts sont marqués dans
cette zone sans que personne ne touche le ballon, car le gardien a toujours tendance à être
attiré par une déviation à hauteur de ce même
premier poteau.
Sans se mettre à la faute, votre
joueur se positionnera dans le
déplacement du gardien pour
l'empêcher de prendre sa course
normalement.
Enfin, la troisième situation concerne les coups
de pieds arrêtés proches du but. Beaucoup d’entraîneurs prolongent les murs adverses en rajoutant des joueurs, ce qui va obliger le gardien dont la vue du ballon est cachée par ce ou ces
QUE DIT LE RÈGLEMENT ?
Laurent MENON, président de la commission des arbitres du District du Loire-et-Cher
(41), nous apporte un éclairage sur le réglement.
Sur corner : "un joueur est libre de se déplacer dans la surface de but à côté du
gardien à partir du moment où il n’entrave pas volonatirement la course de celui-ci.
Autrement dit, le joueur ne doit pas gêner le gardien de but en faisant une obstruction".
Sur une sortie aérienne : "charger un gardien lorsqu’il est en l’air constitue une
faute passible d’un coup-franc. "
Sur dégagement : "Le joueur adverse ne doit pas l’empêcher de lâcher le ballon des
mains, ni se mettre devant lui. Attention, même si c’est plus rare, lorsque le gardien fait rebondir le ballon, c’est comme s’il l’avait en main, l’attaquant adverse
ne peut donc pas le lui prendre. Idem si le gardien tient le ballon d'une main. Le
joueur ne peut pas le lui subtiliser d'un coup de tête, comme cela s'est vu parfois au
haut niveau (Rudi Völler avec l'OM, Ndlr)".
44
joueurs - de se décaler sur sa ligne de but.
Résultat : si le tireur frappe au dessus du mur
côté "ouvert", le gardien aura alors une plus
grande distance à parcourir pour aller chercher
le ballon…
Bien-sûr, on peut aussi gêner le gardien en mettant plusieurs frappeurs qui effectuent des
courses avec des trajectoires différentes. Reste
que le moyen le plus efficace pour gêner le gardien sur coup-franc demeure le suivi des frappes
par les attaquants. C’est un point sur lequel nous
insistons beaucoup à l’entraînement. Il suffit
parfois qu’un ou deux joueurs suivent les actions
pour que le gardien ne fasse pas le geste adapté
à la situation et se mette en danger sous la pression. L’attaquant qui a suivi sera alors à même de
finir l’action si le gardien relâche le ballon… ■
ET SI ON LE PROTÉGEAIT ?
Quelques entraîneurs demandent sur
les coups de pieds arrêtés de prendre
au marquage l’attaquant ou le joueur
adverse qui vient se mettre dans la
course du gardien de but. Pour autant,
cela dépend de la personnalité du gardien. Car certains portiers ne souhaitent avoir personne devant eux et
gêrent eux-mêmes les adversaires
"parasites". Ces phases devront être
travaillées en collaboration avec le gardien, surtout chez les adultes. Chez les
jeunes, c’est l’éducateur qui imposera
une stratégie.
GARDIEN
Y a-t-il un intérêt à observer le gardien
adverse à l’échauffement ?
Déceler une faiblesse. Qui n’a pas jeté un oeil lors de l’échauffement sur le
gardien adverse, espérant tirer quelques enseignements à quelques minutes du
coup d’envoi ? Mais que peut-on voir concrètement ? Et sur quoi focaliser son
attention ? Nous avons posé la question à Thierry BARNERAT, entraîneur des
gardiens de but su Servette de Genève et, Instructeur FIFA.
L’échauffement est-il un moment
propice pour tirer des enseignements sur les forces et faiblesses
d u g a r d i e n d e b u t a d v e r s e ? En
préambule, il me semble nécessaire de bien
préciser à quoi sert son échauffement et
comment il se déroule : après une première
partie sans ballon, le gardien répète ses
gestes avec ballon, effectue des gammes
rythmées et ritualisées. Toute la semaine,
il construit sa confiance lors des entraînements spécifiques ou intégrés. Le jour du
match, la mise en train vise surtout à ressentir ses appuis en fonction de l’état du terrain
(bosselé, gras…), à prendre ses repères en
fonction de l’environnement (tribune
proche, lointaine…). En aucun cas l’échauffement ne sert à acquérir de la confiance.
Soit ! Mais que peut-on retirer de
l’observation de son échauf fement qui peut s’avérer utile ? A mon
avis, l’élément le plus important demeure la
détermination de son pied fort. Et pour
cause, dès le début du match, il convient
de demander à son attaquant de fermer sa
relance par une course adaptée. Il faut toujours donner cette information à ses attaquants lors des dernières consignes avant le
début de la rencontre. Ils doivent savoir
quel est le pied fort du gardien qu’ils vont
affronter !
Et sur sa manière de plonger ? Si Conclusion : si l’on souhaite prenle niveau de pratique auquel vous jouez d r e q u e l q u e s r e n s e i g n e m e n t s
est très faible, vous pouutiles sur le portier
vez en effet constater une "Il n’y a qu’en condition de adverse, mieux vaut
match qu’on peut
c a r e n c e. M a i s s i n o n ,
aller l’observer une
réellement voir des
même à des niveaux
semaine plus tôt, par
choses…"
m o d e s t e s, i l s ’ a v è r e à
exemple, en condimon sens très difficile de
tion de match…
déceler une quelconque faiblesse selon Complètement. Il n’y a qu’en compétition
q u e l e g a r d i e n p l o n g e à d r o i t e o u à que le mental du gardien, si important à ce
poste, est mis à contribution. Et c’est donc
gauche, par exemple.
uniquement dans ce contexte qu’on peut
Il en va de même pour sa relance ? voir des choses… La preuve : certains garLe pied fort, c’est tout ? On peut Oui. Ses dégagements, son circuit préfé- diens qui affichent de grandes qualités,
aussi détecter éventuelrentiel, sa communication notamment athlétiques - des qualités qui
lement un mauvais
a v e c l e s d é f e n s e u r s … pourraient impressionner dans le cadre d’un
"Informer ses attaquants
timing sur les balles
t o u s c e s é l é m e n t s n e échauffement - s’avèrent quelconques en
du pied fort du gardien
aériennes ou, tout du
s e r o n t v u s e t c o n n u s match car, mentalement, cela ne suit pas ! A
qu’ils vont affronter"
moins, repérer s’il part
qu’en match. D’autant l’inverse, regardez la stabilité d’un Hugo
assez tôt ou au contraire s’il attend le qu’ils dépendent de la personnalité du Loris. Pas grand-chose n’est visible dans
dernier moment pour intercepter les bal- gardien et/ou des consignes données par son échauffement. Mais sa force mentale,
lons hauts.
l’entraîneur.
sa capacité à résister à la pression, en font
un grand gardien. ■
45
SANTÉ
Traumatologie du rein
Rarissime, mais… 17 Aout 2010. Nancy accueille le Stade Rennais.
■ Par le Pr. Michel OLMER
Néphrologue et créateur de l’association LIEN (Lien Information En
Néphrologie).
Fabien Lemoine dispute un ballon aérien. Son adversaire le percute involontairement avec son genou à hauteur des reins. Le Breton est à terre et se tord de
douleur. Il est évacué de toute urgence : son rein droit a éclaté. Deux jours plus
tard, il subit une ablation de l'organe touché (néphrectomie)… avant de signer
son retour sur les terrains le 18 décembre de la même année ! Fabien Lemoine
n'est pas le seul en France à pratiquer une activité physique intense avec un seul
rein, voire un greffon (rein transplanté). C'est peut-être aussi le cas de l'un de vos
joueurs. Alors quelles précautions prendre ? Et comment reconnaître un tel
accident sur un terrain de football ? Le professeur OLMER, auteur de l’ouvrage
"Vivre avec une maladie des reins", nous en dit plus sur le sujet.
out d’abord, il convient de rappeler que l’accident survenu au
f o o t b a l l e u r Fa b i e n L e m o i n e
demeure rare, voire exceptionnel. Le
football ne faisant pas partie des
sports à risques. Les disciplines potentiellement les plus dangereuses sont
celles où un coup peut être porté dans
la région lombaire (boxe, certains arts
martiaux…). Mais, y compris dans ces
sports de combat, ce type de traumatisme s'avère rarissime. Cependant, quelques
éléments de diagnostic élémentaire sont à
prendre en considération. Par exemple, la plus
grande prudence s’impose lorsque, après un
choc, le joueur se plaint de douleurs importantes localisées à droite ou à gauche, à hauteur des reins. Le symptôme de gravité le plus
évident pouvant être dans ce cas la présence
de sang dans les urines. Les reins sont en effet
des organes qui saignent facilement. Si tel
de liquide ou de nourriture est de
nature à retarder une nécessaire intervention chirurgicale… Dans cette
hypothèse, les premiers gestes consistent bien entendu à faire appel au
SAMU ou aux services correspondants
(115 ou 118). Puis à immobiliser la
victime, ou du moins la bouger le
moins possible, en apposant de la
glace dans la région douloureuse, en
attendant les secours. ■
T
ET POUR LES TRANSPLANTÉS ?
Je resterai très nuancé sur le sujet.
L’obstacle majeur résidant dans le positionnement du greffon. Celui-ci va être
posé juste sous la peau, à côté de la vessie.
A ce titre, le greffon est susceptible d’être
endommagé par un coup de pied donné
malencontreusement dans cette région.
On est donc bien obligé de faire état d’une
fragilité locale sur le sujet. Mais chaque
cas est spécifique et il n’est pas totalement
impossible qu’une personne transplantée
fasse état de sa volonté de reprendre le
football. C’est alors au seul médecin ou
chirurgien traitant de donner son aval ou
pas. Charge à l’éducateur de vérifier la
véracité de l’information (certificat).
46
est le cas, nous sommes ici en présence d’une
h é m o r r a g i e p o u va n t r é c l a m e r u n a c t e
chirurgical dans les plus brefs délais !
Ne pas donner à boire, appeler les
secours, et apposer une poche de
glace sur la zone douloureuse
Premier réflexe à avoir : éviter de donner à
boire à la personne touchée. Et pour cause,
l'écoulement de l'urine peut être empêché
par la formation de caillots de sang, ce qui
aggravera les tensions. De plus, l’absorption
JOUER AVEC UN SEUL REIN ?
La nature nous a doté de deux reins. Ces
derniers sont largement équipés et ne
fonctionnent pas à 100 % dans notre vie
courante. Il existe donc à cet égard une
marge de manœuvre tout à fait considérable. Ce qui implique que l’on peut vivre
tout à fait naturellement avec un seul rein.
Dans ce cas de figure, le rein restant augmente simplement de volume puisqu’il est
appelé à travailler plus. Ainsi, le cas de
Fabien Lemoine, parvenant à jouer au plus
haut niveau, n’est pas en soi si surprenant.
Pour de plus amples renseignements, contactez l'association LIEN (04 96 20 80 10) et télécharger les livrets pédagogiques sur le site
www.soc-néphrologie.org
FOOTBALL ET DIALYSE
Une question que se posent bon nombre
de personnes souffrant de dysfonctionnement rénaux est de savoir si l’on peut pratiquer une activité sportive en suivant un
traitement nécessitant des dialyses régulières. La réponse est à nuancer en fonction
de chaque cas. Toutefois, la chose est tout à
fait possible dès lors que l’activité n’est pas
trop violente. Le football peut ainsi faire
partie des sports envisageables pour les
patients dialysés avec toute la prudence
nécessaire. Le problème dans le cas d’insuffisances rénales est que le taux de globule rouge est plus faible que la normale.
Afin d’y remédier, la solution consiste donc
à injecter la fameuse EPO. Il est inutile de
préciser qu’il ne s’agit pas là d’une pratique
visant à améliorer artificiellement les performances, mais bien d’une pratique thérapeutique nécessaire.
JURIDIQUE
Adversaire en retard :
que dit le règlement ?
■ Par Michel DURAND
Président de la commission régionale
des litiges et de discipline de la Ligue
Midi-Pyrénées.
Un classique. Jusqu'à quel moment une équipe se présentant en
retard au stade peut-elle encore disputer la rencontre ?
L'adversaire a-t-il match gagné ? Voici les réponses.
otons tout d’abord qu’une sanction
suite à un retard est très rare. Nous
n’avons eu à l’appliquer que très
exceptionnellement en ce qui nous
concerne au sein de la Ligue Midi-Pyrénées.
Le règlement stipule qu’en cas d’absence
de l'une des deux équipes à l'heure officielle du début de la rencontre, l’arbitre
constatera le forfait après 15 minutes. Il
devra alors mentionner sur la feuille de
match l'absence de l'équipe et confirmer
par envoi d'un rapport à la Ligue (article
11 des règlements des championnats
régionaux). Pour ce qui est du résultat du
match, le forfait entraîne la victoire 3 à 0 de
l’équipe présente, lui apportant 4 points.
L’équipe absente aura match perdu (1
point). L’article 12 précise même que
N
ET SI C'EST L’ARBITRE
QUI EST EN RETARD ?
Plaçons-nous au niveau amateur, dans
le cas d’une rencontre avec un seul arbitre désigné. Si, à l’heure du coup d’envoi, celui-ci est absent, les deux équipes
doivent désigner par tirage au sort un
dirigeant licencié qui prendra sa place.
A noter que ce dirigeant aura, dans
l’exercice de cette fonction, les mêmes
prérogatives qu’un officiel. Dans le cas
d’une rencontre avec 3 arbitres prévus,
en l’absence de l’arbitre central, l’arbitre assistant le plus âgé parmi les deux
arbitres présents prendra la responsabilité de l’arbitrage du match. Le même
principe de tirage au sort sera utilisé
entre les 2 équipes pour désigner un
dirigeant qui fera fonction de 2ème
arbitre assistant.
l’équipe déclarée forfait
devra rembourser les
frais d'organisation, les
f r a i s d ' a r b i t r a g e, d e
délégué et, s'il y a lieu,
le déplacement de
l ’ é q u i p e p r é s e n t e, s i
celle-ci le demande !
Des cas particuliers
Des tolérances existent
toutefois. Dans le cas
particulier d'une route
impraticable, l’équipe
ne pouvant se rendre
sur les lieux de la rencontre sera alors tenue
d'aviser le club visité et
d ' e n v o y e r à l a l i g u e,
sous 48 heures, un procès verbal de gendarmerie certifiant l'impraticabilité de la ou des
routes à emprunter. Le
match sera alors remis
(article 27). Autre situation : absence due aux
conditions météorologiques. S’il est prouvé
qu’il n’était pas possible de se déplacer, alors
le match sera tout simplement à rejouer ultérieurement. Enfin, notez qu'une équipe
n’ayant pas "trouvé" le terrain sur lequel
elle devait jouer n'est pas un motif recevable.
A la Ligue Midi-Pyrénées, nous essayons
toujours de réagir intelligemment par
rapport au règlement et d’étudier tous
les cas de figure. Dans les faits, les clubs
sont sérieux et nous avons très peu de
situations de retard. Comme dans toutes
les Ligues, le règlement est basé sur celui
de la Fédération. Si nous pouvons en durcir certains points, nous ne pouvons les
alléger. ■
47
TABLEAU NOIR
Comment jouer les
■ Par Laurent MOURET
Conseiller Technique Régional.
District des Bouches du Rhône
Etre agressif dans la récupération. La main mise du football
espagnol et du Barça sur le football mondial et européen a quelque
peu relégué le jeu long et direct au second plan. Toutefois, celui-ci
peut également prétendre à ses lettres de noblesse, surtout en
amateur où la maîtrise technique et/ou l'état du terrain incitent
souvent à privéliégier ce type d'animation. A condition que ce parti
pris de la verticalité soit associé à une stratégie de récupération
efficace des deuxièmes ballons ! Explications.
l est légitime de se poser la question de savoir à quel moment
un ballon devient un "deuxième ballon". Bien souvent, cette
notion est évoquée lors d’un second duel disputé après la
retombée du ballon sur du jeu long, aérien et direct. Le deuxième
ballon fait donc suite le plus souvent à une balle difficilement
repoussée par un défenseur à la lutte, ou bien à une déviation
par un attaquant en appui, lors d’un premier duel. Dans l’absolu,
les deuxièmes ballons peuvent se disputer n’importe où sur le
terrain. Toutefois, ils présentent un enjeu moindre sur les côtés.
A contrario, tous les ballons longs joués entre un attaquant en
appui et la charnière centrale se révèlent tout particulièrement
dangereux. Défensivement, ils obligent les éléments les plus
proches à rester connectés dans la continuité du premier duel.
Offensivement, un ballon mal repoussé par les défenseurs devient
une opportunité d’action pour peu qu’il soit récupéré face au
but.
I
"Ce qui importe sur les deuxièmes ballons, c'est qu’il
y ait un premier duel…"
D’une manière générale, ce qui importe est qu’il y ait un premier
duel... Si celui-ci est remporté par l’attaquant, il débouchera souvent sur une déviation vers un troisième joueur ou bien encore sur
une remise pour un partenaire arrivant face au jeu. Dans le cas
contraire - si le duel est remporté par le défenseur - ce dernier
devra essayer de repousser le ballon par-dessus la ligne de ses propres milieux défensifs afin de les remettre en jeu (ils seront à
nouveau devant le ballon et donc à même de ralentir la progression, voire de récupérer le ballon). Si le ballon est difficilement
repoussé par la défense, ces mêmes milieux défensifs devront
pouvoir intervenir quoi qu'il arrive. Toujours est-il que même en
cas de duel remporté par le défenseur, cette action pourra profiter à l’équipe qui attaque pour peu que ses déplacements soient
coordonnés, permettant un pressing rapide et efficace sur le porteur. On joue bien ici le "deuxième ballon".
"Des avantages indéniables, surtout en amateur"
Sont concernés prioritairement les joueurs situés juste derrière
l’attaquant qui sert de point d’appui. Dans les faits, les deuxièmes
ballons sont donc bien souvent des duels entre milieux de terrain. Mais, selon les systèmes privilégiés, ils peuvent tout aussi
bien concerner un deuxième attaquant ou des défenseurs latéraux
resserrant l’axe si l’on évoque l’aspect défensif. Dans tous les
cas de figure, il y a un travail d’organisation et des codes à définir
au sein de l’équipe. L’entraînement doit permette de répondre à
cette attente (voir par ailleurs). Une chose est sûre, le jeu direct,
souvent décrié, présente des avantages indéniables. Surtout en
amateur où le niveau technique général et l'état des terrains ne
permettent pas toujours d’assurer des relances propres ou de
remonter le ballon ligne par ligne. Ainsi, en réduisant les risques
d’interception liés à la multiplication des passes, le jeu long associé à une organisation de la récupération cohérente et organisée du deuxième ballon, peut s’avérer une stratégie payante et
une solution viable. ■
Quels profils de joueurs ?
Le joueur en charge du jeu long doit avoir une bonne qualité de frappe pour adresser des ballons tendus, exploitables
pour l’attaquant, et si possible difficiles à exploiter pour les
défenseurs. Au plus haut niveau, des joueurs athlétiques tels
que Zlatan Ibrahimovic, Olivier Giroud ou Brandao correspondent tout à fait au profil de joueurs pour lesquels un
coach peut sciemment privilégier cette animation de jeu.
Enfin, les milieux de terrain venant en soutien doivent nécessairement accompagner l'action et être dotés d’un bon sens de
l’anticipation pour intervenir rapidement et ne pas craindre
de "rentrer" dans ce deuxième duel.
50
Quelle utilisation
du deuxième ballon ?
L’utilisation qu’on aura du deuxième ballon dépend d’abord
et avant tout de la zone dans laquelle il sera joué. Ainsi, à
hauteur de la ligne médiane, il est souvent préférable de le
transmettre sur les côtés et, si possible, dans le dos des latéraux adverses afin de provoquer un déséquilibre. En revanche,
s’il est récupéré dans les trente derniers mètres, un ballon
adressé directement dans l'axe pour un partenaire lancé peut
se transformer immédiatement en balle de but !
deuxièmes ballons ?
Comment le travailler à l'entraînement ?
Dans l'optique de jouer les deuxièmes ballons en match, il
apparaît essentiel dans un premier temps de définir avec ses
joueurs la notion de starter : qui va déclencher le jeu long ? Et
dans quelle condition ? Un joueur particulièrement à l’aise
dans ce domaine peut ainsi faire office de "joueur starter". Je
pense notamment à un des deux défenseurs axiaux ou à un
milieu de terrain décrochant. Ces joueurs starters vont donc se
démarquer de telle façon à se ménager l’espace et le temps
nécessaire pour adresser un ballon long de qualité sur le point
d’appui profond. Une fois ce ou ces joueurs starters définis,
on s’attachera alors à travailler les déplacements autour du
joueur cible visé lors du premier duel. Un des points essentiels
étant que les éléments les plus proches arrivent lancés face à la
cage, sur le deuxième ballon, afin de profiter de leur vitesse. En
résumé, les questions auxquelles l’entrainement doit répondre
sont les suivantes : qui fait quoi (à quel moment, sur quel
joueur, qui prend le jeu long ?), qui va où (exemple : quels
milieux de terrain se portent prioritairement en soutien de
l’attaquant ?), comment va-t-on se répartir les tâches pour
avoir le plus de chance d’exploiter ce deuxième ballon ? Et
enfin, quel usage va-t-on avoir de ce deuxième ballon une fois
qu’on l’aura récupéré ?
SCHEMA 1
1 - Les deuxièmes ballons sont majoritaire-
SCHEMAS 2 et 3
2 - L’utilisation du deuxième ballon est dépendante de la zone dans laquelle celui-ci est récu-
ment consécutifs à du jeu long. Les milieux
de terrain offensifs ou défensifs vont se
positionner à proximité du premier duel
pour anticiper un ballon mal repoussé ou
dévié. Les deuxièmes ballons opposent
donc fréquemment des milieux de terrains
entre eux, suite à une lutte entre un (ou
deux) attaquant (s) et un défenseur central.
péré. A hauteur de la ligne médiane, il est souvent intéressant d’effectuer une passe sur les
côtés et dans le dos des latéraux si la situation s’y prête (déséquilibre partiel).
3 - En revanche, un deuxième ballon récupéré dans les 30 derniers mètres peut se transformer immédiatement en balle de but pour peu qu’il y ait une bonne coordination entre l’appel et le passeur.
51
FOOT D'ANIMATION
A quoi sert le label
Rappel. Créé en mars 2004, le label qualité FFF valorise chaque année les meilleures écoles
de football en leur attribuant le fameux "label". Aussi, beaucoup s'emploient à l'obtenir. Mais
ils sont tout aussi nombreux à se demander à quoi cela sert concrètement...
méliorer le fonctionnement des écoles de foot,
notamment en ce qui concerne l’accueil et l’éducation". C’est en ces termes que Luc Rabat, alors DTN
adjoint, définissait l'objectif recherché par la création du label
qualité FFF (Cf. VESTIAIRES n°12 - février 2010). La constitution
d'un dossier précis et le rapport de visite du ou des conseillers techniques départementaux font partie des "pièces justificatives" visant à l'obtention de ce label, qui n'est donc pas
qu'une simple formalité (voir par ailleurs). On peut même affirmer qu'il impose au club un investissement important, tant en
moyens humains (éducateurs diplômés, dirigeants en nombre
suffisant) qu’en infrastructures.Ainsi, le jeu en vaut-il la chandelle ? Voilà une question que nos abonnés nous posent souvent. En d'autres termes : quels avantages concrets les clubs peuvent espérer retirer de l'obtention du label école de foot ? Le "kit
de matériel" offert par les instances nationales aux clubs labelisés ? Pas suffisant.Alors quoi ? La vérité se situe peut-être dans
le fait que cette distinction fédérale n'est pas et n'a jamais été
"A
une fin en soi. En effet, l’intérêt pour le club ne réside t-il pas
davantage dans les progrès à accomplir pour obtenir le label, que
dans l'obtention pure et simple de ce dernier ? Reste à encourager ces mêmes clubs à fournir les efforts demandés… ■
"Informer le public des efforts réalisés par le
club en matière d'accueil et d'encadrement"
Témoignage. Laurent VERCELLONE – Président du club de l’AS Cheminot Chagnotins (71)
L
abellisé en octobre dernier, le club de l’AS Cheminot
Chagnotins (75 licenciés à l’école de foot pour 10 éducateurs)
compte bien surfer sur cette reconnaissance fédérale pour
augmenter ses effectifs et permettre à ses éducateurs de se former. Son président, Laurent Vercellone, témoigne : "Je vois plusieurs intérêts à l’obtention de ce label. Le premier est bien
entendu d’augmenter nos effectifs après quelques années difficile de ce point de vue. Grâce à cette
reconnaissance, nous pensons attirer
plus d'enfants et faire naître quelques
vocations. Si l'on parvient à conserver
nos jeunes jusqu’en U13, ils seront fidélisés. Mais ce n’est pas tout ! Le plus
important pour nous est d’amener nos
éducateurs à se former. En effet, nous
avons constaté que les éducateurs ne
restent pas très longtemps au sein du
club. Le pari est de les former pour les
faire s’investir sur le long terme. Comme
le label exige un encadrement formé et
52
en nombre suffisant, on les pousse à s’inscrire aux différentes
formations modulaires U7, U9 et U11 afin d’obtenir une formation
de qualité dans les domaines de la pédagogie du football et du
managment d’un groupe de jeunes pratiquants. Pour avoir le
nombre suffisant d’éducateurs, nous avons même été conduits à
inscrire deux mamans sur ces formations modulaires, ce qui n’était
pas évident au départ pour des non-spécialistes de l’activité. Il a fallu les
convaincre... La dotation en matériel
n’est pas non plus négligeable. Ce n'est
pas l'objectif premier, mais c'est appréciable. Enfin, la labellisation est une
reconnaissance. Notre Fédération
reconnait les efforts que nous avons
fournis pour atteindre une certaine
qualité d’accueil et d’encadrement. Le
label permet d’en informer le public.
Ce label est donc une réussite pour
nous. Notre prochain défi sera maintenant de le faire durer". ■
école de foot ?
"Les parents sont plus en confiance
pour amener leurs enfants"
Olivier GUITON, CDFA au District Sauternais et Graves (33).
modulaires sont des temps de formation
adaptées aux catégories du foot d’animation dans leur contenu mais aussi dans
leur organisation, puisqu’elles sont dispensées le vendredi soir ou samedi matin
de manière à ce que les gens ne prennent
pas forcément du temps sur leurs congés.
Ainsi, on essaye, petit à petit, d’aller vers
l’objectif de la DTN cher à François
Blaquart de constituer chaque équipe
autour d’un éducateur diplômé.
Obtenir le label école de foot
est-il difficile pour un club ?
Oui, c’est indéniable. Obtenir le label
demande un gros investissement de la
part du club demandeur en terme d’éducateurs diplômés, de dirigeants, d’infrastrutures et de matériel.
Concrètement, à quoi sert-il ?
C’est une reconnaissance de qualité. Les
parents seront plus en confiance pour
amener leurs enfants dans un cadre sécurisé et valorisé par ce label. C’est du
"gagnant-gagnant" : la qualité de la
structure amène la quantité en terme
d’effectif parce que le label est un gage
de la compétence des éducateurs.
A plus long terme, quels sont les
effets de ce label ?
On constate une augmentation du nom"On constate une augmentation du bre de licenciés. Certains clubs doublent
leurs effectifs dans les trois années qui
nombre de licenciés"
suivent l'obtention du label ! Mais ce n’est
pas le seul effet. En termes de résultats
Expliquez-nous.
Dans le cadre de l'obtention du label, des éducateurs, mais aussi sportifs, on note une progression sur les catégories U13, U15. Le
des parents qui souhaitent encadrer, suivent des formations modu- sérieux et la qualité du travail effectué dans les écoles de foot est
laires U7, U9 et U11 que nous avons mise en place spécialement aussi un gage de réussite sportive pour les catégories de foot à 11. ■
pour l'école de foot suivant les directives de la DTN. Ces formations
Les conditions d’obtention
Les conditions d'obtention répondent
principalement à quatre critères :
1- L'accueil et les moyens humains mis à disposition par le
club pour fidéliser les pratiquant(e)s.
2- La quantité et la qualité de l'encadrement des équipes.
3- L’apprentissage du football (pédagogie et contenu).
4- L'éducation, qui implique le comportement des enfants
(le projet socio-éducatif).
Libre à chaque club de constituer un dossier visant à solliciter le label. Le CTD ou le CDFA local visitera à plusieurs
reprises le club, puis décidera, à partir d’observation et
d’une fiche d’évaluation du dossier réalisé, d’octroyer ou
non le label.
Exemple : Nombre d'école de
foot labélisées depuis à la
Ligue du Centre Ouest
Sources : Ligue Centre Ouest
Suite page suivante 
53
FOOT D'ANIMATION
"Au départ, les éducateurs étaient réticents"
Xavier DELOCHE – Président du Sporting Club Portes de l’Ain (01)
"Obtenir le label demande beaucoup d’efforts pour un club comme le nôtre dans lequel
tous les éducateurs sont bénévoles. Il m’a fallu
l’imposer. Au départ, les éducateurs étaient réticents. Ils restaient persuadés que cela ne leur apporterait rien dans le sens
ou c’est beaucoup d’exigence pour l’obtenir et très peu de
"salaire" en retour. Force est de constater que l’image du label
auprès des encadrants est, dans un premier temps, assez négative : il ne représente bien souvent dans leur esprit qu’un
"papier accroché à un mur". Pourtant, une fois obtenu et pour
peu que l’on prenne le temps d’en analyser les effets, le label
nous ouvre des financements pour la formation des éducateurs, par exemple. Nous espérons aussi qu’il nous permettra
à l’avenir de bénéficier d’un apport de jeunes de qualité que
l’on pourra fidéliser, tout en incitant nos éducateurs à continuer de se former. Bref, après une gestation difficile, nos éducateurs sont maintenant satisfaits. Ce sont les premiers
aujourd’hui à dire qu’ils entraînent dans un club labellisé ! "
"Au moins 80% des écoles de foot
renouvellent leur label"
Patrick PION. VESTIAIRES fait le point avec le Directeur Technique National adjoint.
Le label école de foot existe depuis bientôt dix ans. Combien de clubs sont
détenteurs de ce label aujourd'hui ?
Nous n’avons pas encore de chiffre au niveau
national. Maintenant, il est certain que plus nous
aurons de clubs labellisés, plus nous disposerons
d’un terreau de compétences propice à l’activité
football. L’objectif n’est pas de mettre en valeur
tel ou tel club mais d’élever le niveau général.
Qu’en est-il du taux de r enouvellement des clubs déjà labellisés ?
(municipalités, écoles…). C'est ce que nous constatons lors des remises de label.
Et au niveau fédéral ?
Tous les points listés dans les écoles labellisées
vont permettre aux districts de mettre en place
telle ou telle action selon les besoins définis par les
critères déficitaires.Un exemple : si on s’aperçoit
que le taux d’encadrement des U13 est, de façon
générale, insuffisant, il s’agira de mettre en place
des formations modulaires dans cette catégorie.
C’est au moins de l’ordre de 80%. Nous savons que la plupart
des écoles de foot renouvellent leur label, car celui-ci est un
gage de qualité.
Des objectifs à deux niveaux donc …
C'est donc d'abord un indicateur d’évaluation des
points forts et faibles de la structure ?
Oui, nous projetons de réformer ce label école de foot afin qu’il
devienne un label "jeune", qui s'étendrait des U6 aux U19. L’idée
est d’englober les catégories des adolescents qu'il est très difficile de fidéliser. Ce nouveau label se déclinera sur plusieurs
niveaux et inclura le football féminin. ■
Tout à fait. Le label présente un double enjeu : un au niveau du
club en tant que diagnostic pour pouvoir
rebondir sur des actions qu’il va falloir déve"Bientôt un label "jeune" lopper prioritairement, et un au niveau des
À quoi sert ce label, concrètement ?
Cela aide le club dans un premier temps à réaallant des U6 aux U19" centres de gestion afin d’avoir une vision plus
générale permettant d'influencer la politique
liser une "chek-list" des points qui seront
observés. Il dispose ainsi d'éléments lui permettant de savoir où fédérale et de la rendre plus efficace.
se situent ses besoins afin d'évoluer et donc d'obtenir ce label.
Des évolutions vont-elles voir le jour ?
Exactement. C'est aussi une reconnaissance de qualité dont on va
faire profiter les licenciés et leurs parents. Enfin, l’obtention du
label donne la possibilité au club d’être valorisé au plan local
ASSISTEZ À LA CONFÉRENCE DE PATRICK PION
En partenariat avec la district du Puy-de-Dôme et le Crédit Agricole Centre France, VESTIAIRES organise une conférence le lundi 18
février à 18h30 à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand. Une conférence animée par Patrick Pion sur le thème : "2013-2014, les
réformes du football d'animation". Pour assister à la conférence, contactez-nous sur : [email protected]
54
FUTSAL
Passe et finition
Pratique. Voici quelques exercices permettant de travailler les passes et la finition
(de niveau "débutant" à "confirmé"). Des exercices extraits de l'ouvrage "Total futsal
5" signé Olivier Launois.
EXERCICE 1 : Niveau Débutant
OBJECTIF
Réaliser une montée de balle rapide en effectuant
des passes aux joueurs en appuis et travailler la finition
devant le but.
DEROULEMENT ET CONSIGNES
B et C sont des joueurs en appui (les changer toutes les
3 minutes). A passe au B qui contrôle de la semelle
puis remet le ballon dans la course de A. Ce dernier
fait une passe à C qui lui remet le ballon dans l’axe. A
contrôle puis frappe avant la zone des 6 mètres.
Précision : dès que A passe la ligne médiane, le joueur
suivant peut réaliser sa passe pour démarrer la séaquence suivante, etc…
CRITERES DE REUSSITE
- Réaliser des passes appuyées précises sur les joueurs
en appui.
- Réaliser le parcours le plus rapidement possible.
- Cadrer sa frappe au but.
COMMENTAIRE
En fonction du niveau technique de votre groupe,
vous pouvez complexifier en demandant aux joueurs
en appui de remettre le ballon en une touche de balle
(une-deux rapide). Pour une bonne réalisation de la
situation, la qualité des passes est essentielle (passe
appuyée, précise, au sol). Vous pouvez réaliser l’exercice sous forme de circuit en proposant la même situation dans l’autre sens.
EXERCICE 2 : Niveau Débrouillé
OBJECTIF
Passer au pivot et s’engager vers l’avant pour frapper.
DEROULEMENT ET CONSIGNES
1. Passe au joueur en pivot sur le côté, remise dans
l’axe et frappe.
2. Appel en direction du point de corner et contreappel vers l’axe, remise du pivot et frappe du joueur
qui s’est engagé.
3. Passe au pivot qui se retourne pour centrer en
retrait au joueur qui a suivi.
4. Passe au pivot qui passe devant le plot (pendant le
temps de passe) et qui se retourne pour frapper.
CRITERES DE REUSSITE
- Marquer le plus de buts possibles en respectant le
circuit technique.
56
COMMENTAIRE
Il est préférable de proposer un seul enchaînement
sur 4 ateliers pour augmenter la répétition des joueurs
et faciliter les explications. Insister sur la qualité des
passes, des contrôles (blocage semelle ou semi-blocage) et de la remise du pivot (doser). Il est possible de
proposer une multitude d’évolutions de cet exercice :
appel / contre-appel du pivot qui se retourne pour
frapper, passe au pivot qui remet au passeur en soutien qui remet au pivot (redoublement de passes),
passe au pivot qui contrôle de la semelle et qui remet
le ballon sur le côté à un 3ème joueur qui s’est
engagé...
EXERCICE 3 : Niveau Débrouillé
OBJECTIF
COMMENTAIRE
Passer en profondeur pour progresser vers
l’avant et enchaîner sur un tir au but.
Après avoir frappé, le joueur va chercher le ballon. Il est intéressant de réaliser un retour actif
en proposant aux joueurs de conduire le ballon
sur la ligne de touche pour retourner au point de
départ. Pour travailler les deux pieds, penser à
changer le sens du circuit en zigzag. L’exercice
doit être réalisé de manière rythmée et les passes
doivent être appuyées. Il est préférable de
demander au joueur qui a fait la passe de se
déplacer en course arrière pour être prêt à recevoir le ballon suivant.
DEROULEMENT ET CONSIGNES
A passe au joueur B puis prend sa place. B passe
à C puis prend sa place, etc… Dès que le premier
ballon a franchi le milieu de terrain, le joueur
suivant peut démarrer l’exercice. A la fin de la
séquence, F oriente le contrôle vers le but et
frappe à l’extérieur de la zone des 6 mètres.
CRITERES DE REUSSITE
- Parvenir à faire les passes à proximité des plots
et orienter son contrôle en direction de la passe
suivante.
- Cadrer sa frappe au but.
EXERCICE 4 : Niveau Débrouillé
OBJECTIF
COMMENTAIRE
Passe dans la profondeur enchaînée par une
frappe au but.
Changer les rôles (passeur et frappeur). Il est
possible de proposer l’exercice différemment : je
fais la passe puis je deviens frappeur (changement de rôle permanent). Il est préférable de
demander au passeur (A) de se mettre en mouvement avant de réaliser la passe en profondeur
(exemple : éviter un plot dans le rond central en
conduite de balle et enchaîner sur une passe en
profondeur). Changer le sens de l’appel (appel
du côté droit vers l’axe et vice-versa). En fonction
du niveau de vos joueurs, vous pouvez adapter la
taille du triangle (passe plus ou moins précise).
DEROULEMENT ET CONSIGNES
A passe dans la profondeur à B qui fait un appel
de balle vers la zone en forme de triangle.
Contrôle orienté en mouvement de B pour
enchaîner sur une frappe au but.
CRITERES DE REUSSITE
- Le passeur doit doser sa passe pour atteindre la
zone en forme de triangle.
- Le joueur doit arriver en mouvement dans le
triangle pour enchaîner (bon timing).
Suite page suivante 
57
FUTSAL
EXERCICE 5 : Niveau Débutant
OBJECTIF
Passes à deux pour progresser vers la cible adverse.
DEROULEMENT ET CONSIGNES
En partant du milieu de terrain, les deux joueurs réalisent des passes entre les plots dans la course du partenaire. Un des deux joueurs tire au but. Le joueur
qui récupère le ballon revient sur les côtés en faisant
un slalom en conduite de balle (retour actif).
COMMENTAIRE
Lors de cette situation, il est possible de faire varier la
zone de frappe (dans les 6 mètres, à l’extérieur de la
zone). Il est important que les 2 joueurs ne marquent
pas de temps d’arrêt durant la progression vers
l’avant. Il est possible de mettre une contrainte temporelle (exemple : 5 secondes pour tirer) ou de réaliser
l’exercice sur la totalité du terrain pour augmenter
le nombre de passes entre les deux joueurs.
CRITERES DE REUSSITE
- Réaliser les passes entre les plots sans arrêter sa
course.
- Orienter son contrôle vers le but pour frapper et
cadrer.
EXERCICE 6 : Niveau Confirmé
OBJECTIF
Répéter des circuits de jeu préférentiels (animation
offensive).
CRITERES DE REUSSITE
- Réaliser le schéma de jeu le plus rapidement possible
(en gardant la maîtrise du ballon).
DEROULEMENT ET CONSIGNES
Circuit n°1 : A passe à B qui oriente son contrôle pour
faire une passe à C. Ce dernier passe en appui à D,
lequel remet à C qui a poursuivi sa course et frappe.
Après chaque passe, les joueurs suivent le ballon pour
tourner au niveau des postes.
COMMENTAIRE
En gardant cette formule, il est possible de mettre en
œuvre de nombreux circuits offensifs pour créer des
automatismes chez vos joueurs. Penser à travailler le
circuit des deux côtés. Le choix des circuits est dépendant des observations réalisées lors des rencontres.
Dans les deux exemples ci-dessus, nous axons le travail
vers la recherche du pivot pour mettre un attaquant
en situation favorable de tir (dans l’axe).
Circuit n°2 : A passe à B qui oriente son contrôle pour
faire une passe à C. Puis remise de C en pivot puis passe
du joueur B à D qui demande le ballon pour frapper.
Après chaque passe, les joueurs suivent le ballon pour
tourner au niveau des postes.
• Privilégier les passes de l’intérieur du pied (passes appuyées au sol)
• Privilégier les frappes du coup de pied. En futsal, la réduction
des espaces impose que les frappes soient soudaines (phase d’armée courte). Lors des situations de frappes il est important que vos
joueurs cadrent un maximum de frappes et jouent le deuxième
ballon (ballon relâché par le gardien).
Le pied d’appui (ici le pied gauche) doit être placé en direction
de la passe et à côté du ballon. Le pied d’appui et le pied qui frappe
le ballon doivent être perpendiculaires. Les yeux toujours fixés
sur le ballon. Accompagner le ballon avec la jambe de frappe.
Pointe de pied tendue vers le sol, verrouiller la cheville, corps en
avant…
Pour faciliter la réussite de vos joueurs dans la réalisation des
situations de passes et de tirs veillez à la bonne réalisation des
différents gestes techniques :
58
Football francophone
QUEBEC
Le CARNET DE BORD d'Alfred Picariello (épisode 8/12)
Je reviens dans ce numéro avec un éclairage sur le soccer dans le milieu scolaire au Québec, et
plus particulièrement à Saint Georges de Beauce. Je ne vous cache pas qu'au départ, je ne
comprenais pas les différentes interventions que l'ASMSG coordonnait avec les écoles de la ville.
Option soccer, concentration soccer, inter scolaire soccer... En fait, avec l'engouement grandissant
de la discipline, les établissements scolaires de la ville ont sollicité des techniciens pour appuyer le travail des professeurs d'éducation physique sur les périodes de sport à l'école. Et c'est donc tout naturellement que
le club a démarré un travail en commun avec ces derniers. Les interventions s'effectuent en fonction de ce que
les élèves recherchent. Nous intervenons 2 fois 1h15 par semaine (en "concentration soccer") sur deux classes
d'âge et deux écoles différentes (un collège et un lycée). Les groupes sont mixtes et très peu d'éléments jouent pour
l'ASMSG. C'est aussi l'occasion pour nous de proposer aux meilleurs de venir pratiquer en "compétitif" avec le club.
Nous avons effectué les tests d'entrée pour la rentrée de septembre 2013, et soixante enfants se sont présentés
contre une trentaine l'année dernière ! Il faut savoir que les élèves ont aussi la possibilité de s'inscrire en
"option soccer", un entraînement compris dans le temps scolaire et considéré, comme le nom l'indique, comme une
option. Nous n'intervenons pas systématiquement sur ce cours, mais sommes présents quand les professeurs nous
sollicitent.
"
Il y a un très fort sentiment d'appartenance à son école, le nom des
équipes sportives scolaires et universitaires étant aussi connu que le nom
des clubs.
Puis vient l'inter scolaire soccer, qui ressemblerait à l'UNSS en France. À Saint Georges, l'école des Deux Rives (le
collège), la Polyvalente (le lycée) et le CEGEP (entre le lycée et le début de l'université) ont une ou plusieurs
équipes inscrites suivant l'âge dans un championnat qui débute mi septembre pour se terminer mi octobre, avec
des séries suivant le classement obtenu. Durant cette période, nous entraînons les équipes deux fois par semaine
et les matchs ont lieu le samedi ou le dimanche.
Le sport scolaire en général au Canada tient une grande importance. Pour exemple, ma fille de 8 ans a dans son
emploi du temps entre 3 et 4 périodes de sport par semaine. Il y a aussi un très fort sentiment d'appartenance à son école, le nom
des équipes sportives scolaires et universitaires (à St Georges ce sont les Dragons et les
Condors) étant aussi connu que le nom des
clubs de sport. Et les élèves sont fiers de porter les couleurs de leur école. Pour nous, le
développement du soccer scolaire est très
important. D'ici quelque temps, d'autres
projets vont certainement voir le jour avec les
différents établissements de la ville. C'est
une formidable opportunité de développer le
soccer...
À tantôt
60
SUISSE
dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014, le samedi 8 juin
2013 à Genève.
EURO 2020 : la Suisse candidate ?
Le gardien de futsal vu par Mischa Felber, portier de la sélection
"Au futsal, le gardien est beaucoup plus intégré dans le jeu. C’est comparable au hockey sur glace, on a beaucoup plus de contacts et de tirs à arrêter.
En même temps, le gardien au futsal est bien plus dépendant du jeu défensif de toute l’équipe".
L'ASF tisse sa toile
L'Association Suisse de Football officialisera le 1er juillet prochain le lancement de son nouveau logiciel à disposition des clubs :
clubcorner.football.ch. L'utilisation de ce logiciel deviendra obligatoire pour
les clubs, entraîneurs et arbitres. Plus conviviale, son objectif sera, entre
autre, de simplifier les processus administratifs.
Sur vos agendas : Suisse-Chypre à Genève le 8 juin
L’équipe nationale suisse disputera son match à domicile contre Chypre
BELGIQUE
Le comité exécutif de l'UEFA a décidé d'organiser l'Euro 2020 dans tout le continent.Treize
villes (une par pays maximum) seront retenues.Treize "packages" sont à prendre : douze
forfaits "trois matches de poules et un à élimination directe" et un forfait
"demi-finales et finale". Seuls les stades ayant une capacité d'au moins 50 000
places pourront accueillir les matches de groupes et les 8es de finale (60
000 places pour les quarts de finale et 70 000 places pour les demi-finales
et la finale). Toutefois, deux exceptions seront admises, pour autant que les
enceintes en question puissent accueillir au moins 30 000 personnes. Ce
qui ouvrirait la voie à une candidature suisse avec Bâle (Parc Saint-Jacques :
42 000 places). Le président de l'ASF, Peter Gilliéron, ne s'en est pas caché
sur le site officiel de l'Association Suisse de Football : "C'est une bonne nouvelle pour les petits pays d'Europe. Cela signifie qu'une candidature suisse
est possible. Mais beaucoup de détails techniques ne sont pas encore
connus". À suivre, donc…
UEFA-Pro d’obtenir 4 points dans le cadre de leur renouvellement de
licence. Renseignements : http://www.belgianfootball.be/fr/detecteur-detalents
Les U17 victorieux du tournoi international de Biélorussie
Paul Allaerts, nouveau DTN
Fin janvier, la direction de l'URBSFA a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec Benoït Thans, le
DTN. Son successeur n'est autre que Paul Allaerts,
récemment engagé en qualité de Directeur Technique
de l'Arbitrage. "L'intégralité de la politique sportive
de l'URBSFA sera désormais de son ressort", a déclaré Steven Martens, le
Secrétaire Général de la fédération.
En battant la Russie aux
penalties, la sélection
U17 a remporté le trophée du tournoi international de Biélorussie. Les
jeunes Diables de l'entraîneur Bob Browaeys
ont battu durant la compétition la Géorgie (3-2), la Lituanie (1-0) et la Biélorussie (3-2).
La Belgique expérimente le système à 6 arbitres
L’ancien arbitre international, l’Italien Pierluigi Collina, était présent au siège
de l'URBSFA le 15 janvier dernier.L'actuel "UEFA Chief Refereeing Officer"
était venu présenter le système à 6 arbitres que la Belgique utilisera à compter de cette saison, dès les demi-finales aller de la Cofidis Cup et à l’occasion
de matches de la Jupiter Pro League (les Play-Offs I et les finales des PlayOffs II et III).
Diables Rouges : l'entraîneur des gardiens remercié
Philippe Vande Walle n'est plus l'entraîneur spécifique des gardiens de
l'équipe nationale, poste qu'il occupait depuis 2010. À l'heure où nous éditions notre revue, Marc Wilmots, le sélectionneur, lui cherche toujours un
remplaçant…
Détection des talents : formation le 20 février
L'URBSFA organise la formation "détection des talents" à partir du 20 février
prochain. Une formation de 16 heures (4x4 heures) dispensée dans quatre
centres (provinces de Liège, Namur, Hainaut et Luxembourg). Notez qu'aucune condition d'admission n'est nécessaire. Cette formation permet en
outre aux entraîneurs diplômés UEFA-B, UEFA-A, UEFA-A Elite Youth et
Joueurs hors UE : l'URBSFA épingle le KV Turnhout
2,5, c'est le nombre moyen de joueurs hors Union
Européenne que comptabilisent dans leur effectif les 37
clubs de Division 3. À l'exception du KV Turnhout qui en
compte… 16 ! Un chiffre totalement "déraisonnable" qui a
poussé le secrétaire général de l'URBSFA, Steven Martens, à
monter au créneau. On peut lire sur le site officiel de la fédération belge,
que parmi les 4563 joueurs (+ de 16 ans) en activité au sein des clubs de
division 3 nationale, 4087 sont de nationalité belge (89,6 %), 385 joueurs
sont issus de pays faisant partie de l'UE (8,4%), et 91 de pays hors UE (1,9
%). Le KV Turnhout compte quant à lui 166 joueurs (+ de 16 ans) dont 139
Belges et 27 étrangers (11 de l’Union Européenne et 16 hors UE). Le nombre de joueurs issus de pays hors UE y est donc cinq fois plus élevé que la
moyenne : 14,6% des joueurs hors UE en division 3 nationale joue au KV
Turnhout ! L’URBSFA a décidé récemment de mettre en place une nouvelle
réglementation concernant le nombre de joueurs formés en Belgique et
renseignés sur la feuille de match. La Division 3 sera bientôt concernée.
"L’URBSFA tient à souligner que la formation de jeunes talents belges fait
substantiellement partie de sa vision politique". Dont acte.
61
UN COACH, UN MATCH
■ Par Elisabeth LOISEL
FRANCE 3 – 0 BRÉSIL
12 juillet 1998
Ancienne internationale.
Actuel entraîneur national FFF
(Pôle formation de cadres).
’étais présente dans les tribunes du Stade de
France pour cette finale de la Coupe du Monde
1998 entre la France et la mythique sélection
brésilienne.Après trois victoires en phase de poule,
rien n'avait été simple en revanche pour les Bleus
en huitièmes, quart demi-finale. Il y a eu d'abord le
Paraguay et le fameux but en or (8e de finale), puis
le succès aux tirs au but face à l'Italie (quart de
finale), et enfin le doublé de Thuram contre la
Croatie alors que celle-ci menait d'un but en
seconde période… Un contraste donc, entre un
premier tour relativement facile et des matchs à
élimination directe plus compliqués. À la veille
d'affronter le Brésil en finale, Aimé Jacquet choisissait d'aligner une équipe classique, mais sans
Laurent Blanc, suspendu, remplacé par Franck
Leboeuf, et sans Christophe Dugarry, blessé, remplacé par Stéphane Guivarch'.
L’étude du jeu brésilien avait révélé que le premier
poteau était délaissé par les défenseurs sur corner…
L'équipe de France alignait son traditionnel schéma à trois milieux
récupérateurs déjà utilisé pendant l'Euro 1996, puis à partir du
quart de finale contre l'Italie. Zinédine Zidane était à la baguette,
et Youri Djorkaeff en électron libre.Je me souviens que la première mi-temps avait été toute à notre avantage, Guivarch perdant même deux duels avec le gardien,Taffarel !
La libération venait par Zidane, de la tête, sur corner (27e minute).
Un but qui ne relevait en rien du hasard puisque l’étude du jeu brésilien avait révélé que le premier poteau était délaissé par les
défenseurs sur les coups de pied de coin ! Il s’agissait d’une grosse
faille dans leur jeu. Le staff des Bleus a parfaitement su l'exploiter.
Et Zidane a d'ailleurs inscrit un second but de la tête (45e), alors
qu'il n'était pas un spécialiste du jeu aérien. Il faut dire aussi que le
marquage n’était pas forcément focalisé sur lui…
L'audace et les choix d'Aimé Jacquet…
À 2-0 à la pause, c'était plutôt bien engagé.Au retour des vestiaires,
Mario Zagallo, jetait toutes ses forces dans la bataille en faisant
rentrer deux attaquants (Denilson et Edmundo, Ndlr). Puis le sort
de la rencontre a failli basculer lorsque Marcel Desailly, le patron
de la défense française, s'est fait expulser (67e). Beaucoup ont eu
peur à ce moment-là de l'issue du match, moi y compris… Pour
62
Agence F.E.P.
J
rappel, c'est Emmanuel Petit qui l'avait remplacé dans l'axe central.
Un pari osé de la part d'Aimé Jacquet ! Et c'est depuis cette position
que le joueur partira, à la 93e minute, consécutivement à un corner
brésilien, pour traverser le terrain et battre Taffarel d’une frappe
croisée. C’était du délire dans le stade ! La cerise sur le gâteau,
car à ce moment précis, le match était déjà gagné.
Cette coupe du monde restera pour moi comme le
déclencheur et le catalyseur de l’essor du foot féminin
D'un point de vue personnel, je retiendrais deux éléments de
cette affiche et plus généralement de cette compétition. En premier lieu, l’audace d’Aimé Jacquet. Il a su faire confiance à de très
jeunes joueurs comme Thierry Henry et David Trézéguet, ses décisions avant le Mondial furent courageuses, et son coaching s'est
avéré gagnant à plusieurs reprises durant la compétition. Bref, il a
su faire progresser son équipe pour la mener jusqu'au bout. Sans
compter qu'il fallait être capable de rester serein malgré une
pression énorme, notamment de la part des médias. Je dis chapeau ! Ensuite, et c'est un sujet qui me tient à cœur, cette coupe du
monde restera pour moi comme le déclencheur et le catalyseur de
l’essor du foot féminin.Au-delà de la performance sportive, l’équipe
de France a créé un lien entre les peuples et a réussi à attirer
beaucoup de femmes vers le football. Ce n’est pas la moindre de ses
victoires. ■
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