Lettre n°7 - Les Amis de l`Art contemporain du Musée de Vannes

Transcription

Lettre n°7 - Les Amis de l`Art contemporain du Musée de Vannes
AIRE
édito :
du neuf
chez
“les 9” !
L
N °7 - mai - juin 2013
’assemblée générale de notre association s’est tenue au Palais des arts de
Vannes le 6 avril dernier et vous en
avez, toutes et tous, reçu le compte
rendu. Je m’empare néanmoins des
colonnes de cet édito pour revenir sur ce moment
important de la vie associative, car l’AG reste, en
principe, le moment de l’échange, de la contradiction, de la décision… et du vote ! Le plus souvent, l’assemblée générale est un moment
soigneusement préparé qui laisse rarement la
place à de grosses surprises et il n’est pas excessif
de dire que c’est la continuité qui l’emporte, ordinairement. Ce qui s’est passé le 6 avril ne déroge
pas à cette règle mais je voudrais donner ici des
éléments d’appréciation et de réflexion pour que
le compte rendu soit mieux perçu.
Première remarque : si, grâce à l’envoi de
nombreux pouvoirs, le quorum a été atteint, rendant valide les votes, la présence d’une vingtaine
de membres, seulement, à l’ouverture de la
SOMM
Edito : du neuf chez “les 9” !
Actualité au musée des beaux-arts
Les expositions en Bretagne
Entretien avec Corinne Veret-Collin
Expositions à Paris
Poésie à l’œuvre
1à3
4à7
8à9
10-11
12
13
édito : du neuf chez “les 9” !
séance, déçoit un peu au regard des enjeux
puisque, je viens de le rappeler, l’AG est le
moment annuel des bilans et des décisions. Cela
dit, et c’est la deuxième observation, le nombre
global d’adhérents, s’il a légèrement diminué, reste
acceptable. Beaucoup d’associations connaissent
ce phénomène de tassement après deux ou trois
années d’existence. Avec 94 membres à jour de
leur cotisation, contre 113 l’an dernier à même
époque, la situation est loin d’être alarmante,
mais…
C’est la raison pour laquelle, il a été décidé
que la recherche d’adhésions nouvelles soit fermement engagée dès 2013 et constitue l’une des
priorités de notre action. Sur une population
municipale de 52 000 habitants et une population de l’aire urbaine qui en compte 144 000, il
n’est pas déraisonnable d’espérer inverser la tendance ; c’est affaire de conviction et de méthode,
mais c’est aussi l’affaire de tous. Si chacun(e)
repère dans son environnement de vie familiale
ou professionnelle celui ou celle, voisin(e),
ami(e), collègue, qu’un vernissage ou une sortie
peut intéresser, nous nous donnerons des chances
d’élargir le socle d’adhérents. Une politique de
parrainage attractive est en cours d’élaboration
dont vous aurez connaissance prochainement.
La troisième observation, et celle-là doit d’emblée nous réjouir, concerne notre mode de fonctionnement interne, et plus particulièrement au
sein de cette instance qu’est le conseil d’administration, ce groupe de membres que, par affection,
j’appelle “ les 9 “ : l’assemblée générale 2013 a été
précédée d’une nouvelle assemblée extraordinaire
afin de modifier ses statuts puisqu’il avait été
demandé que ce « conseil d’administration soit
renouvelé chaque année par tiers ». La procédure a
été votée à l’unanimité et a permis à trois nou-
2
L es
édito : du neuf chez “les 9” !
veaux membres d’entrer dans le cercle des “ 9 “. A
ce rythme de renouvellement, le CA, qui reste le
moteur du fonctionnement associatif, va se dynamiser fortement. Parce que ces nouveaux entrants
sont porteurs d’idées, de projets, d’énergie, il n’est
pas exagéré de dire qu’il y a du neuf chez “ les
9 “et que c’est un tournant dans la vie de l’association. Que ceux qui ont lancé l’idée de cette
évolution de nos statuts trouvent ici l’expression
de nos vifs remerciements.
“ Les 9 “, renouvelés et fortifiés, ont répondu à
l’invitation de la présidente et se sont réunis le 21
mai pour faire des propositions d’amélioration de
la vie de notre association d’Amis, qu’il s’agisse de
la répartition et de la planification des tâches, de la
communication interne ou externe, de la consolidation de notre socle d’adhérents, de notre rôle
dans l’enrichissement des collections de La Cohuemusée des Beaux-arts, de la diversité et de l’organisation des sorties (en particulier du covoiturage).
Sur tous ces points, des avancées sont actées, seront
finalisées et feront l’objet d’annonce dès la rentrée.
Dernière chose, et pas des moindres tant ce
sujet a retenu l’attention de tous cette année : ce 21
mai, avant notre réunion de CA, Marie-Françoise
Le Saux, conservateur du musée, a conduit en
avant-première “ les 9 “ dans un parcours-découverte de la fameuse allée muséale qui relie la place
Saint-Pierre à la rue des Halles. Si l’ouverture de ce
passage piétonnier a pu nous inquiéter, ne serait-ce
que parce qu’il ampute le musée d’une importante
surface d’exposition, il faut reconnaître que la
conception sinusoïdale du passage, l’aménagement
des espaces réservés aux œuvres exposées est une
réussite remarquable. Jacques Brown est le premier
artiste à être présenté dans cette allée. Le Christ en
croix que l’on découvre en pénétrant dans la nef
centrale captive le regard du visiteur et le fascine
par ses proportions, sa posture toute de souffrance.
On dirait qu’il n’a pas été accroché mais qu’il a toujours été là…
Du neuf chez “ les 9 “, disais-je, mais du neuf
aussi à la Cohue…et du beau !
Bernard Le Doze
Le conseil
d’administration,
“les 9”, est composés des
membres suivants :
Dominique Picard, présidente
Michel Dugué, trésorier
Bernard Le Doze, secrétaire
Bernard Bouin
Annie Castier
Anne Faucher
Maryline Gautier
Alain Gourvès
Monique Lambert
Notre amie Anne Faucher, artiste et graphiste,
entrée récemment au conseil d’administration a
conçu un logo pour
identifier notre association.
DU
Anne en avait proposé
plusieurs, les admiDESBEAUX-ARTS nistrateurs ont choisi
celui que vous voyez
ici en espérant qu’il vous plaira.
Anne a réalisé aussi un nouveau bulletin
d’adhésion, plus lisible et plus élégant, dès a présent à l’accueil du musée.
D’autre part à partir de cette septième lettre Anne
est donc notre maquettiste. Vous découvrez ici la
nouvelle mise en page de votre lettre.
Nous la remercions pour sa collaboration talentueuse et efficace.
Dominique Picard, présidente
MU
Les ami
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ÉE
actualité au musée des beaux-arts
JACQUES BROWN,
UN UNIVERS FANTASTIQUE
Considéré dans les années 60 par de nombreux critiques comme un des artistes les plus
doués de sa génération, Jacques Brown est aujourd’hui injustement méconnu du grand public
et du monde de l’art.
Tour à tour peintre, sculpteur, ou graveur, l’artiste a cherché de nombreuses façons de donner vie aux personnages, animaux et créatures diverses peuplant son imaginaire. Cette exposition propose au visiteur de s’aventurer dans l’univers mystérieux et déroutant de l’artiste, surgi
de son goût pour la mythologie, les religions et le fantastique (Dossier de presse de La Cohue).
«
Le passage muséal piétonnier
Du 1er juin au 6 octobre 2013
Le passage muséal gratuit sera ouvert également le 1er juin et présentera aux piétons des
sculptures de Jacques Brown, invitation à visiter l’exposition..
4
»
actualité au musée des beaux-arts
LA DONATION FRÉLAUT
(Le texte suivant reprend intégralement
un article signé Catherine Lozac’h
paru dans le Télégramme daté du 30 avril 2013)
DONATION JEAN FRÉLAUT.
VIVRE LA CRÉATION
Quelques mois après Geneviève Asse,
une donation très différente vient enrichir
les collections du musée de Vannes. Celle
d’un autre peintre et graveur, dont l’œuvre
est, elle aussi, imprégnée des paysages du
golfe : Jean Frélaut.
L’œuvre de Jean Frélaut est depuis longtemps une part importante des collections
du musée de Vannes. Jusqu’au dernier
conseil municipal, elles comptaient neuf
peintures dans la tradition figurative naturaliste et un fonds de près de 600 estampes,
complété de livres illustrés d’eaux-fortes.
Cécile Roux-Frélaut, fille de l’artiste, vient
d’y ajouter une toile de 1929 que le public
connaît car elle était déjà en dépôt au
musée : « La neige ». À cette « officialisation », elle adjoint neuf lithographies, cinq
gravures de Beaufrère (ami de son père) et
une partie jusque-là inconnue du travail de
Jean Frélaut : quelque 78 dessins.
DESSIN : NATURE FORTE
Crayon, encre, fusain. Brut, rehaussé
d’un jus de brou de noix ou d’aquarelle. On
sent dans le dessin un vif plaisir de saisir la
nature ; une grande énergie. « Il est de mon
caractère de me raccrocher à ce qui ne
change pas d’aspect (...). Il y a des rochers
dans certaines landes qui ne seront jamais
défrichées et les rochers ne bougeront
point de là. J’ai du bonheur à venir, j’aime
cette pierre comme un être », écrivait l’artiste. « Jean Frélaut n’est pas celui qu’on
imagine si on ne voit que sa peinture,
estime Marie-Françoise Le Saux, conservateur des musées de Vannes. On a de lui
l’image d’un peintre parfois faussement
naïf ». Mais quand il sillonne à pied, à vélo
ou à moto, la campagne autour de Vannes
ou de Larmor-Baden où il avait acheté une
chaumière et un landier en 1923, son trait a
une très grande liberté. Ces « petits bouts
», comme les qualifie affectueusement sa
fille, sont les prémisses spontanées de ses
futures oeuvres, peintes ou gravées ou les
deux. « Il avait toujours des carnets dans
les poches et dessinait tout le temps. L’été,
chaque matin, il faisait le tour de la pointe
de Berchis, se souvient-elle. « Quand il
revenait de balade, il mettait quelques
touches d’aquarelle et ses croquis prenaient vie », continue son mari, André
Roux.
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actualité au musée des beaux-arts
LA DONATION FRÉLAUT (suite)
UNE EXPOSITION
« Ces croquis montrent le processus de
création de l’artiste », précise Marie-Françoise Le Saux. C’est ce que le conservateur
veut partager avec le public à partir du 8
novembre prochain dans la salle de droite
de La Cohue. Grand travailleur, Jean Frélaut a réalisé 500 tableaux, plus de 1 500
gravures et une douzaine de livres d’artistes. Gardant toujours un lien avec Paris,
il vendait ses oeuvres aux galeries Sagor-Le
Garrec et Barbezanges, liée à la galerie Turner à Londres. « Il nous a élevés, ses neuf
enfants, avec son œuvre. Et pas dans la
misère », revendique fièrement la « petite »
dernière. Depuis le décès de sa mère en
1967, c’est elle qui a pris en main la valorisation de l’oeuvre de Jean Frélaut. « Aujourd’hui,
nous remettons encore un peu d’ordre et nous
donnons, explique-t-elle simplement. Car
s’il n’est pas dans les musées, Jean Frélaut
sera oublié ».
Reconnu comme l’un des plus grands
graveurs français de la première moitié du
XXe siècle, Jean Frélaut est indissociable
de Vannes. À 30 ans, il y installe son atelier
et sa famille.
Le hasard des affectations de son père,
futur général, fait que Jean Frélaut est né
à Grenoble en 1879. Mais dix ans plus tard,
la famille s’installe dans sa propriété vannetaise. C’est donc au collège Jules-Simon
que sa carrière s’esquisse. Dans sa correspondance, sa fille Cécile en a retrouvé trace.
« Il recevait tous les prix de dessin. Son professeur lui a suggéré de faire les beaux-arts ».
En 1897, il part pour Paris et expose dès 1904
au Salon des artistes français. Mais en 1908,
c’est à nouveau à Vannes, rue du Féty, qu’il
installe son atelier.
UNE MAISON-ATELIER
Quelques années plus tard, lors d’un
mariage, il rencontre Elisabeth Pinasseau,
fille d’un notaire de Saintes (17). Ils se
marient en 1912. Elle le soutiendra en permanence dans son travail acharné. En
1914, il part pour le front. Au retour de la
guerre, il achète une petite chaumière à
Luscanen. Il crayonne beaucoup les alentours. En 1933, Mme Danielo, amateur de
son travail, lui fait construire une maison
dans l’actuelle rue... Jean Frélaut. « Tout
l’étage était réservé à l’atelier, avec une
immense verrière, se souvient Cécile RouxFrélaut. Mon père recevait beaucoup et
maman criait : “Fermez les portes !” pour
qu’on ne voit pas le désordre de nos cham-
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actualité au musée des beaux-arts
LA DONATION FRÉLAUT (suite)
bres ». Beaufrère, Dufresne, Dunoyer de
Segonzac, notamment, comptent parmi ses
amis. « Dans la salle à manger, il y avait
une grande armoire, avec un classeur par
enfant, raconte Cécile Roux-Frélaut. À
chaque gravure, mon père réservait un
tirage pour chacun de nous ». La famille a
une grande importance pour lui. Il n’a rien
d’un artiste farfelu. En 1937, il devient
d’ailleurs conservateur du musée de
Vannes, alors installé à l’hôtel de Limur.
HOMME DE LETTRES
Il voyage en Algérie, en Hollande, dans
le sud de la France... À l’atelier de gravure
«
Lacourière-Frélaut à Paris (où trois de ses
enfants travailleront), il croise Picasso,
Braque ou Chagall. Mais il préfère rester
fidèle à sa manière de capter la nature. Au
cours de la Deuxième Guerre mondiale, il
perd trois fils. Il meurt à Vannes, le 22
décembre 1954. « Il ne parlait pas tellement de lui. Et pour nous, c’était si naturel
de le voir travailler qu’on ne posait pas de
question ». Il parlait peu, mais écrivait
beaucoup. À travers ces lettres, sa fille fait
la connaissance du peintre. De quoi nourrir
encore aujourd’hui l’envie d’oeuvrer « pour
qu’il en reste quelque chose ».
Dans la dernière partie de son article, Catherine Lozac’h cite
M. Robo, maire de Vannes. Les Vannetais sans doute, mais les
membres de l’association à coup sûr, liront avec intérêt ces
déclarations desquelles émerge ce qui ressemble à une volonté
de conduire une politique globale des musées de Vannes qui s’appuierait sur la complémentarité entre La Cohue, Limur et
Roscanvec.
QUELLE PLACE AU MUSÉE ?
« Jean Frélaut est quelqu’un qui a marqué l’histoire de notre ville. Il a vocation à
être montré au grand public », précise le
maire, David Robo. « Il était déjà présent
dans la première exposition à Limur. Il le
sera à l’automne à La Cohue. Limur a pour
vocation d’accueillir des expositions exceptionnelles. Pourquoi pas une exposition Frélaut à l’avenir ? En tout cas Limur, par sa
gratuité, doit permettre au plus grand nombre d’accéder à la culture, donc aussi à la
peinture. Il doit renvoyer les gens vers le
musée, un musée plus visible ». Reste l’exiguïté de la Cohue pour valoriser les collec-
»
tions. « Après l’ouverture du passage central, passage muséal piétonnier, Roscanvec
est une suite logique du musée ». Mais le
maire confirme que rien ne sera entrepris
tant que l’Hermine n’aura pas été confiée au
privé. « Nous avons eu des visites. Des
acquisitions à l’arrière du bâtiment et un
accord avec l’Institut culturel de Bretagne
pour un déménagement donnent de nouvelles perspectives au site ». Un premier
chantier sera néanmoins engagé d’ici 2015 :
la mise aux normes d’accessibilité aux handicapés. Un travail également entamé à
Roscanvec.
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les expositions en Bretagne
AU FRAC BRETAGNE ET
22 LIEUX EN BRETAGNE
Un ensemble d’expositions et d’évènements
organisés sur le territoire régional dans le cadre
des 30 ans des Frac. En partenariat avec Platform,
regroupement des fonds régionaux d’art contemporain.
Commissariat général : Marcel Dinahet,
Jean-Marc Huitorel, Catherine Elkar
Du 5 avril au 3 novembre 2013
http://www.fracbretagne.fr/telechargement/FracBretagne_CP_Ulysses_l_autre_mer_22_lieux_partenaires_03042013.pdf
Marcel Dinahet – Houat, mars 2013
A LANDERNEAU - JOAN MIRÓ, L'ARLEQUIN ARTIFICIER
Avant le 50e anniversaire que s’apprête à célébrer la Fondation Marguerite et
Aimé Maeght en 2014, celle-ci s’associe au Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour
rendre hommage à Joan Miró à l’occasion du 120e anniversaire de sa naissance.
L’artiste est né le 20 avril 1893 à Barcelone et mort il y a trente ans, le 25 décembre
1983 à Palma de Majorque.
Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture
Les Capucins - 29800 Landerneau
Tel : 02 29 62 47 78
Du 15 juin au 3 novembre 2013
http://www.fonds-culturel-leclerc.fr/Agenda-Joan-Mir%C3%B3-839-7-0-0.html
A QUIMPERLÉ - ENRIQUE MARIN, LE GRAND CIRQUE
Graveur, peintre, sculpteur, céramiste...
Enrinque Marin nous fait entrer dans son parcours artistique depuis son Espagne natale (il est
né à Séville) jusqu’à la Bretagne devenue sa
seconde patrie. Le cheminement au travers de ses
estampes témoigne de son évolution, à partir d’un
expressionnisme fier et dur vers une poétique
humanisée qui ne cache cependant pas ses origines. (Dossier de presse)
Le Présidial, rue Brémond d’Ars
Du 17 mai au 8 septembre 2013
http://expositionsquimperle.blogspot.fr/
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les expositions en Bretagne
DANS LA RÉGION DE PONTIVY
L’ART DANS LES CHAPELLES
Chaque été depuis 22 ans et à travers quatre circuits, L’art dans
les chapelles invite près de 20 artistes contemporains de renommée
nationale et internationale, à investir des chapelles pour la plupart
des XVe et XVIe siècles. Elles sont des éléments emblématiques du
patrimoine de la région de Pontivy en centre Bretagne et se prêtent
particulièrement bien à cette lecture à deux niveaux.
Du 5 juillet au 15 septembre 2013
www.artchapelles.com
A QUIMPER - DE VÉRONÈSE À CASANOVA
Parcours italien dans les collections de Bretagne. Connues et appréciées des spécialistes, les
peintures italiennes conservées en Bretagne méritaient de connaître une plus ample diffusion.
Cette exposition ouvre ainsi l’accès à un remarquable patrimoine recueilli dans les musées et qui,
jamais, n’avait bénéficié d’une telle attention.
Musée des beaux-arts
Du 9 novembre 2013 au 2 février 2014
http://www.mbaq.fr/agenda/detail/article/visite-guidee-de-veronese-a-casanova-dimanche-26-mai-a15h/backto/accueil/
A BREST - ODE A LA PLUIE
L’exposition souhaite aborder le thème de la pluie et ses évocations dans la culture occidentale mais aussi dans l’art.
Fascinés par les manifestations atmosphériques sur lesquelles
l’homme n’a aucune prise, nombreux sont les artistes qui se sont
confrontés au défi de leur représentation. Quoi de plus difficile
en effet que de rendre compte de cet élément immatériel et éphémère ? (Dossier de presse)
Musée des beaux-arts
Du 17 avril au 10 novembre 2013
http://www.musee-brest.com/les-expositions/en-cours/
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entretien avec Corinne Veret-Collincard
POUR FAIRE SUITE A
L’EXPOSITION DE CORINNE
VERET-COLLIN
EN LEUR FOR INTÉRIEUR À
LA GALERIE PIERRE TAL COAT
UN ENTRETIEN EXCLUSIF ENTRE
DOMINIQUE PICARD LA
PRÉSIDENTE ET L’ARTISTE.
Dominique Picard - Actuellement, l’adaptation cinématographique du roman de Boris
Vian, L’écume des jours dont l’héroïne découvre
un nénuphar dans son poumon m’évoque le
côté poétique de votre œuvre dans le traitement
de la thématique. Une sensibilité qui m’a touchée et que je voudrais partager avec nos Amis..
Corinne, quelle est votre formation et votre
parcours artistique ?
Corinne Veret-Collin - J’ai commencé par
l’École des métiers d’art et des arts appliqués à Paris
en textile (m’est resté le goût du fil, du tissu, de la
répétition et du motif ) puis l’École des beaux-arts de
Paris en sculpture (la recherche constante d’une troisième dimension même aux allures minimales) et la
gravure au cours du soir de la Ville de Paris puis à
l’atelier Frelaut-Lacourière (l’inépuisable attirance
pour le travail du noir et blanc et ce goût délicieux
de l’incontrôlable).
Je partirai ensuite à Madrid pour une bourse d’étude
sur Goya avant de retourner en Espagne comme pensionnaire de la Casa de Velasquez comme graveur
travaillant pendant deux ans à Barcelone, à l’atelier
Barbara notamment où je cotoierai les peintres Espagnols comme Miro, Tapies, Plensa et beaucoup d’autres de la movida espagnole, m’ouvrant une voie vers
la matière gravée plus largement et librement que ce
que j’avais connu jusque là en France. Je commencerai alors les collages en gravure, les grands formats
aussi, la peinture sur papier, détournement
d’affiches, peintures puzzles, collages et découpages ,
peintures avec volumes.
Tout ceci je l’exposerai alors souvent en Espagne puis
à Paris et à New York ensuite ; peintures et gravures
à Paris de plus en plus morcelées et denses exposées à
Paris et plus tard, dans l’Yonne, sculptures en fil de
fer, série des tours échelles que j’exposerai au musée de
Laduz dans une exposition sur l’art textile.
Retour à Paris et en 1996, début de mes problèmes
de santé. Je n’exposerai plus jusqu’à aujourd’hui.
D.P. - A la Galerie Pierre Tal Coat, vous avez
présenté des dessins, gravures et sculptures
avec une thématique commune : la représentation du corps dans lequel s’inscrivent des
objets, des animaux, des personnages. Quel est
votre cheminement à ce propos ?
C.V-C. - Ayant fait l’expérience d’un corps éteint,
ne me répondant plus, j’ai pu appréhender combien il
restait malgré tout animé de traces, de mémoires, souvenirs et désirs et cachait sous un masque inerte et figé
une vie foisonnante, secrète et multiple ; c’est pourquoi j’ai posé mon regard différemment sur ce qui
m’entourait, imaginant alors ce qui se cache à l’œil
nu derrière ce qui est donné à voir. Jusqu’à travailler
de nouveau, petit à petit, sur le visible et l’invisible,
le contenant et le contenu, la duplicité des corps .
Les silhouettes pour le noir, ces contenants mystérieux
que j’avais plaisir à remplir avec patience de
matières improbables, ces ombres de nous-mêmes qui
se forment et se déforment, que j’aime particulièrement découper aussi. Je les ai donc creusées en dessin,
en gravure, en volume, je les ai remplies et vidées à la
fois, je les ai nourries d’images et d’histoires, de symboles. Je les ai liées entre elles, superposées, agglutinées, mariées, effacées, enchevêtrées… comme une
dentelle, le crayonnement du bic comme une
machine à broder qui enserre point après point et
tisse sa forme, comme une écriture aussi, comme un
raconteur d’histoires sans queue ni tête et le fil de fer,
la machine à tricoter du vide.
D.P. - Dans ces nombreux dessins, j’apprécie
votre maitrise, votre sens de la composition et
votre métier. Comment pratiquez-vous votre
art ? (exemple votre rythme de travail ?).
C.V-C. - J’aime que le processus soit long et lent.
10
entretien avec Corinne Veret-Collincard
J’aime le voyage patient qui part d’une image mentale, d’un désir ou d‘une idée et qui, à partir de gestes
plastiques divers et renouvelés se construit de choix
en choix jusqu’à s’inventer une autre identité.
J’élabore en couches successives, je dessine, je coupe,
je colle, je redessine, j’efface, je bifurque, j’enchevêtre ; c’est un jeu plastique qui se déroule dans le
temps qui se monte et se démonte pour mieux se
remonter encore.
J’aime aussi qu’il reste longtemps fragile, inachevé,
prêt à s’écrouler se décomposer ou s’évanouir.
Et puis, les expositions d’art
contemporain en Bretagne
proposées par ACB…
D.P. - Pouvez-vous nous parler de vos références ? Artistes modernes et autres…
C.V-C. - Je me suis nourrie depuis plus de 50 ans à
la fois des dessins d’enfants avec qui j’ai beaucoup
travaillé en passant par l’art populaire, l’art brut, le
cinéma, les pop-ups , les cartes postales et la BD sans
compter de l’art primitif jusqu’aux derniers de nos
contemporains dont je me suis imprégnée au gré de
mes affinités, passions et autres détestations, rencontres, engouements et déceptions, fidélités et abandons
et je ne saurai pas résumer cela en quelques noms.
http://www.artcontemporainbretagne.org/agendas/ex
positions/
… sans oublier
Shirley Jaffe, gouaches et sérigraphies - 8 juillet1 septembre 2013
Galerie Réjane Louin, 19, rue de l’Eglise.
Locquirec. Tel : 02 98 79 36 57
D.P. - Vous présentiez aussi des sculptures, des
personnages en fil de fer, des robes… Les
considérez-vous comme des dessins dans l’espace ?
C.V-C. - Oui, le fil de fer est la ligne, le trait dans
l’espace, le lien aussi, l’écriture, les nœuds sont la
ponctuation.
Il permet de créer les vides entre les surfaces et donc
l’espace et en créant l’espace et le volume, il fait jouer
la lumière et crée d’autres matières vivantes que sont
les ombres et il invite le mouvement par sa légèreté.
Le fil de fer est mon matériau préféré. Il respire.
François Dilasser. L’atelier- Œuvres choisies
1972-2007
30 juin – 29 septembre 2013
Gabrielle Conilh de Beyssac et Jules Guissart,
artistes en résidence investissent la chapelle du
Domaine de Kerguéhennec à Bignan.
D.P. - Cette exposition va-t-elle modifier votre
vision de votre travail ?
C.V-C. - Je l’espère comme chacun de mes pas m’entraine un peu plus loin, ailleurs et j’adore ne pas
savoir où ils me mènent.
Médiathèque d’Hennebont
exposition présentée du 22 mars au
18 mai 2013.
11
expositions à Paris
AU MUSÉE D’ORSAY
UNE PASSION FRANÇAISE
Amoureux passionnés de la
France et surtout de Paris, les
collectionneurs américains
Marlène et Spencer Hays présentent au musée d'Orsay une
sélection de leur fastueuse
collection de peintures, dessins et sculptures de la
seconde moitié du XIX et
début du XX siècle acquises
ces trente dernières années.
Les œuvres des postimpressionnistes, de l'École de
Pont-Aven et des Nabis dominent cet accrochage ou l'on
découvre des dessins et peintures remarquables de Pierre
Bonnard, en particulier le dessin préparatoire Promenade des nourrices, frise
des fiacres, la peinture Le déjeuner des bêtes,
un instant cristallisé dans la lumière. Le septième panneau des célèbres Jardins publics
d'Edouard Vuillard dont le musée d'Orsay possède cinq autres compositions est présenté
ainsi que de nombreuses autres œuvres de cet
artiste (leur peintre préféré), avec quelques
tâches colorées il figure des personnages dans
l'espace, Fillettes se promenant ou Les coutu-
rières. On peut admirer aussi des peintures de
Maurice Denis dont Le goûter au Pouldu,
d'Odilon Redon ou de Marquet et de nombreux
artistes de toutes ces années florissantes, Ranson, Filiger, Maillol, Forain, Degas, Serusier...
Cet amour de l'art né en France est si fort
que ces collectionneurs ont construit à Nashville une demeure dans le style d'un hôtel particulier parisien du XIXe pour présenter leur
collection.
Nous découvrons aussi dans ce parcours un
peintre célèbre, né à Vannes en 1859, ayant
passé toute sa jeunesse à Sarzeau, bien connu
des Amis du musée puisque notre conservateur, Marie-Françoise Le Saux, a réalisé une
très belle exposition en 1991, de Paul César
Helleu, (l'Elstir de Marcel Proust).
Ici un portrait élégant et raffiné de la princesse de Ligne dans une gamme de blancs
étourdissants où Paul Helleu déploie tout son
talent de peintre mondain.
Le musée de la Cohue possède d'ailleurs
dans ses collections une belle oeuvre de Paul
Helleu, une peinture à l'huile de 134x101cm :
Jeune fille en robe blanche à bord d'un yacht .
Monsieur et Madame Hays seraient sans doute
très intéressés par ce tableau. Heureusement
les œuvres des musées français sont inaliénables ! Ouf !
Du 16 avril au 18 août 2013
Claude Briand-Picard
Keith Harring fut l’un des plus prestigieux
artistes du XXe siècle. Il se devait que le MAM
lui consacre une rétrospective puisqu’en 1984
l’artiste avait participé à Figuration libre,
France USA avec Combas, Basquiat, Di Rosa et
les autres…
Jusqu’à ce jour c’est la plus importante
rétrospective sur l’artiste virtuose du trait mort
en 1990. Des œuvres, plus de 200, sur toile,
bache, bois, terre sans oublier les fameux panneaux noirs du métro newyorkais.
Sa démarche sera tout au long de sa courte
carrière pratiquement politique à travers un
style reconnaissable entre tous.
Du 19 avril au 18 août 2013
Anne Faucher
http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/keith-haring
AU MUSÉE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS
KEITH HARRING - THE POLITICAL LINE
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L
poésie à l’œuvre
a poésie est à la peine, peu de lecteurs, pas de marché si ce
n’est au mois de juin celui de la place Saint–Sulpice à Paris
où les étals débordent sous l’œil rêveur des badauds, des
poètes et des éditeurs. Fâchée avec les chiffres, fâchée avec
le monde elle résiste. Maisons de la poésie assez nombreuses sur le territoire, résidences d’auteurs, divers ateliers d’écriture,
petits éditeurs courageux. D’autre part du rang des poètes certains se
détachent — les performeurs, il en est qui sont loin de manquer
d’intérêt — qui mobilisent les ressources de l’oralité, les moyens du
spectacle voire des arts plastiques. De mauvaises langues diraient
qu’elle est maintenue sous perfusion au travers de ces lectures publiques.
Néanmoins la poésie, j’entends celle du livre, non celle épousant les
formes du spectacle vivant, existe bel et bien.
A propos de René Char et aussi d’André Breton, Julien Gracq parlait d’un « ton resté majeur d’une poésie » qui ajoutait-il « n’a pas à se
justifier d’être, étant précisément et d’abord ce par quoi toutes choses sont justifiées ». Il est vrai qu’il notait
aussitôt que « ce ton même a pris quelque chose d’insolite » (Pourquoi la littérature respire mal in Préférences,
librairie José Corti, 1961).
La question de la réception de la poésie, on le voit, ne date pas de ce matin. Witold Gombrowicz
(1904-1969) dans son Journal (Gallimard, collection Folio) s’en prend à cet « extrait pharmaceutique
et épuré qu’on appelle poésie pure surtout lorsqu’elle est en vers ». Si elle a été déclarée inadmissible « La
poésie est inadmissible, d’ailleurs elle n’existe pas » (Denis Roche in Le Mécrit, Seuil, 1972) c’est peutêtre que nombre de ses formes présenteraient un tissu si lâche qu’on y verrait presque au travers. Aucune
spécificité sinon des tropes épuisées. Alors la poésie se déplace vers une critique de la poésie.
la poésie est à
la peine…
Mais aujourd’hui après ces expériences qui ont eu le mérite (pas toutes) de dépoussiérer, de déménager quelques carcasses molles, ne conviendrait-il pas de réévaluer cet art, de reconnaître qu’il est une
des voies possibles par laquelle le réel advient jusqu’à nous dans son éclat, également dans toute sa complexité y compris dans les litiges qui nous opposent parfois à lui.
Il n’est pas « de grand poète (…) de poète si sombre, si désespéré qu’il soit sans qu’on trouve au fond
de lui, tout au fond, le sentiment de la merveille, de la merveille unique que c’est d’avoir vécu dans ce
monde et dans nul autre. » (Julien Gracq, article déjà cité).
C’est sans doute que tout grand poète à connu ces « minutes heureuses » dont parlait Baudelaire.
.Cette présence soudaine, sans raison clairement identifiable, des êtres, des choses, des paysages et qui
ébranle discours et concepts, fondant une relation de soi au monde où entre à la fois de l’élan et du repos
(comment ne pas songer ici aux toiles de Geneviève Asse !), « une pleine conscience en même temps
qu’un oubli de soi » nous dit Georges Haldas (1917-2010) dans ses carnets où il ne cesse de s’interroger sur ce qu’il appelle L’état de poésie (L’Age d’Homme).
Cet état-là n’a ni à se justifier, ni à s’excuser, il est. Il travaille par à-coups les œuvres fortes. Et parfois, nous
lecteurs (ou regardeurs de tableaux) ressentons une émotion esthétique qui ne nous laisse pas indemnes.
Michel Dugué
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