Dossier Des Aveugles - La communauté inavouable
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Dossier Des Aveugles - La communauté inavouable
© Gilone Brun DES AVEUGLES Création pluridisciplinaire en intérieur et extérieur conçue par Clyde Chabot en collaboration avec Fujiko Nakaya Production La Communauté inavouable Compagnie conventionnée par le Conseil régional d’Ile-de-France au titre de la permanence artistique. En résidence au 6b à Saint-Denis UN PROJET DE LA COMMUNAUTE INAVOUABLE Créée en 1992, la Communauté Inavouable est une compagnie de création. Clyde Chabot y monte des textes d’auteurs contemporains (Robert Pinget, Heiner Müller, Sarah Kane..). Depuis 2005, elle monte ses propres textes qui portent sur le dysfonctionnement amoureux, les utopies politiques et la chute des idéologies, l’identité et les origines. Elle prépare actuellement Des Aveugles, une adaptation du texte Les Aveugles de Maurice Maeterlinck en collaboration avec l’artiste plasticienne Fujiko Nakaya. Clyde Chabot réalise des oeuvres processus qui se poursuivent sur un même texte à travers différentes étapes, sur plusieurs années avec des distributions, scénographies et partis pris dramaturgiques évolutifs. Ses créations mettent en jeu une confrontation dynamique entre le théâtre et les autres arts : arts plastiques, opéra, créations sonores, vidéo, danse… Elle dirige les acteurs au plus près de leur personnalité vers une exposition sensible et scénique d’eux-mêmes. Ses créations portent une attention particulière aux spectateurs leur proposant tour à tour une position de complices, témoins ou convives. La Communauté Inavouable présente ses projets en France (L’Echangeur à Bagnolet, l’Atelier du Plateau à Paris, le MuCEM à Marseille, Les Marches de l’été à Bordeaux, Parcours tout court en Bretagne…) et à l’étranger (Guling street Theatre à Taïpei, Taïwan, Seoul Art Space_Mullae et Daegu Art Fair en Corée du Sud, Teatermaskinen à Rhiddarhyttan en Suède, Chapter Arts Center à Cardiff en Grande-Bretagne ces deux dernières années, Institut Français du Cambodge l’année prochaine), dans le cadre de partenariats au long terme. Elle anime des ateliers pédagogiques et de sensibilisation depuis son origine. Depuis 2010, elle est notamment intervenue dans les collèges de la Seine-Saint-Denis, à la Maison d'Arrêt de femmes de Versailles, au lycée Saint-Gabriel de Bagneux depuis 2012, dans des lycées depuis 2013 à l’invitation de Citoyenneté jeunesse, à la Médiathèque Elsa Triolet de l’Ile-Saint-Denis et à l’hôpital Adélaïde Hautval cette année à Villiers-le-Bel. Elle organise enfin des ateliers de chant choral à destination des salariés d’établissements culturels (Musée du Louvre, Musée d’Orsay, France Media Monde). La compagnie est subventionnée par le Conseil régional d’Ile-de-France au titre de la Permanence artistique et culturelle depuis 2005. Elle est en résidence au 6b, lieu de création et de diffusion à Saint-Denis depuis 2010. Pour en savoir plus sur nos activités : www.i navo ua ble .net 2 DES AVEUGLES Maurice Maeterlinck Texte Clyde Chabot Adaptation et mise en scène Fujiko Nakaya Sculpture de brouillards Michaël Liberg Création sonore Malika Djardi Danse Gilone Brun Scénographie Yves Godin Lumières Léo Duquesne Enregistrement et montage de voix Dutrie Fog System Réalisation technique des brouillards Le Bureau Cassiopée Conseils en développement Marie-Lorraine Lasalle Administration Clémence Bary Diffusion, communication, relations publiques Remerciements aux enfants qui ont prêté leurs voix Etapes de création en 2015-2016 en partenariat avec le Parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville, Lilas en Scène aux Lilas et la Nef à Pantin Le projet a été amorcé en 2014-2015 avec le Centre National d’Etudes Spatiales / Festival Sidération à Paris, Gare au théâtre à Vitry-sur-Seine et le 6b à Saint-Denis et en 2015-2016 à Lilas en Scène aux Lilas et à la Nef à Pantin. 3 NOTE D’INTENTION Des Aveugles est une forme interdisciplinaire qui réunit les arts plastiques avec les brouillards de Fujiko Nakaya et les lumières d’Yves Godin, la danse de Malika Djardi, la création sonore de Michaël Liberg et le théâtre de Maurice Maeterlinck à travers sa pièce Les Aveugles. Cette pièce s’inscrit dans sa Petite Trilogie de la Mort. Une douzaine d’aveugles sont immobiles dans la forêt, sur une île. Ils ont été abandonnés par leur guide. Ce dernier est parti sans que l’on sache où ni pourquoi, et il ne revient pas. Les aveugles attendent sans fin. La nuit tombe, le froid grandit, la neige survient, l’eau monte autour d’eux. J'ai réalisé une adaptation respectueuse, qui modifie peu le texte de Maurice Maeterlinck. Avec cette adaptation, il ne s'agit plus de personnes essentiellement âgées, qui vont peut-être mourir, mais de jeunes gens qui vont probablement être sauvés. L’élan, l’espoir et la joie des enfants, toujours prêts à croire à une issue positive, l’emporte presque sur l’inquiétude, l’obscurité et la peur de la mort. Ceux qui parlent peuvent être les enfants. Ce sont peut-être aussi les esprits de ces enfants qui seraient morts dans cette attente. A moins que ce ne soient encore des représentations des êtres humains, perdus dans l’inconnaissance de leur situation et de leur avenir. Pour plus encore entendre la musicalité du texte, la distribution de la parole entre les douze aveugles a été retirée : ainsi les répliques se succèdent en un poème choral. Les non-dits de la langue (la mort qui n’est jamais nommée directement), la poésie des paysages et des forces de la nature évoquées (la forêt, l’eau, le vent, la neige…), l’abord de questions inquiétantes et essentielles (l’avenir, la mort, la séparation) en font un texte très singulier. Par son caractère extrêmement dramatique, cette pièce pourrait ressembler aux histoires que les enfants se racontent la nuit pour se faire peur. En cela, elle invite au jeu, au théâtre, au sourire, au rêve autant qu’à l’inquiétude. Avec ce texte, on peut aussi penser à Godot, du fait d’une attente infinie : parler pour combler le vide, en attendant d’être (peut-être) sauvés, guidés. L’une des forces de cette écriture est sa belle indétermination : elle laisse toute liberté d’interprétation au lecteur et accueille l’imaginaire de chacun, notamment lorsqu’apparaît in fine un étrange personnage : la mort ou un sauveur ? Clyde Chabot 4 PRESENTATION DU PROJET © Emmanuel Rioufol Da ns la cré atio n de C ly de Cha bot, l es s pe ctate ur s so nt e ux-m êm es le s ave ugl es . Il s so nt a u cœ ur du di s po sit if et au ce ntr e de l’ es pa ce, a u mi lie u de voi x d’e nfa nts enre gi str ée s, de l e ur s mots . Cette création invite à laisser advenir en chacun les résonances intérieures. Le poème de Maurice Maeterlinck trouve dans la nature une relation directe avec la situation de la pièce. Cette dernière invite à un théâtre d’apparitions et de paysages, à l’avènement d’une forme de magie, d’un retournement de situation car la réalité de ces aveugles est incertaine, flottante, changeante. « J’aimerais que la scénographie soit interrogative, une interrogation sur ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas, sur des univers à la frontière du rêve. Je me suis demandé comment accueillir les présences muettes des spectateurs dans un espace immersif envahi parfois par la présence aérienne du brouillard. Ce sont ces présences en attente qui convoquent l’écoute en faisant s'évanouir le lieu dans une sensation tour à tour de proximité et d’éloignement. Les voix des enfants que nous avons été il y a longtemps, de ceux que nous sommes, signent des directions, ricochent sur des surfaces immaculées, gelées. De cette vacance émerge parfois une présence qui danse. 5 Cris d’animaux, tintement de cloches, voix, ponctuent le temps, sonnent la vacance de l’espace. Une immersion dans le tactile, une immersion dans l'incertain. » Notes sur la dramaturgie de l’espace, Gilone Brun Maquette de la scénographie pour la Nef à Pantin © Gilone Brun La pre miè re dim ensio n de la perfor ma nce e st do nc s pat iale et so nor e a ve c les cor ps des s pe cta te ur s plo ngé s da ns le s bro uill ar ds de la pla sti ci e nne japonais e Fuji ko Na ka ya e t l es voi x d’ enfa nt s porta nt le te xt e, e nr e gi stré es en a mo nt du s pe cta cl e et dif f us ée s aut our et par mi le s s pectate ur s. Le br ouillar d de F uji ko Naka ya e st au cœ ur du pr ojet . Le public ne sachant pas si les aveugles qui parlent sont des êtres humains ou les âmes de ces morts, le brouillard offrira une représentation libre de leur présence ou de leurs âmes collectivement. Il enveloppera et aveuglera parfois partiellement chaque spectateur, qui pourra ainsi se sentir plus encore l’un des Aveugles du texte. Le brouillard fera vivre et découvrir au public le paysage différemment et jouera avec les mots de Maeterlinck et le paysage décrit dans le texte : la forêt, l'eau, la mer tout autour de l'île, la neige... 6 Le brouillard évoquera concrètement et abstraitement la menace des forces de la Nature qui est très présente dans le texte, avec la nuit qui tombe, la chute de la température et de la neige, le souffle du vent. Son mouvement imprévisible, sa matière humide sur la peau du public, sa texture volatile, troubleront la frontière entre réalité et art. Le contrôle du brouillard en direct permettra de relier les mouvements du brouillard avec les événements du texte de Maurice Maeterlinck : le vol d'oiseaux au-dessus de la tête des aveugles, l'arrivée d'un chien, la découverte du guide mort, le rapprochement de l’eau, l'apparition du personnage inquiétant à la fin du texte. Il ne s’agira pas d’illustrer ces événements, mais de permettre une connexion rythmique et poétique avec les variations du texte. Créer des brouillards comme créer au théâtre, c’est essayer de recréer la vie artificiellement, pour lui permettre au final de se développer selon ses propres lois. C’est ce que tenteront ensemble Fujiko Nakaya et Clyde Chabot. Création de Fujiko Nakaya résidence de recherche à Ermenonville, octobre 2015, © Gilone Brun 7 Création de Fujiko Nakaya résidence de recherche à Ermenonville, octobre 2015, © Gilone Brun Le brouillard favorisera l’apparition et la disparition de la danse, dans une continuation poétique entre l’évocation de la nature et du surnaturel. Les lumières évoqueront une réalité multiple, vivante, inquiétante et belle et seront en complicité avec les brouillards. Elles permettront au brouillard d'apparaître dans des contextes et volumes divers, le rendant de plus en plus imprévisible et inconnu. La de uxi èm e dim e nsi on est chor é gra phi que et m usi cale . Malika Djardi, dansera en écho aux voix des enfants figurant tour à tour un de ces enfants, une mère absente, des forces de la nature (le vent, la neige, l’eau), les présences évoquées dans le texte (des oiseaux, un chien, la mort...), donnant corps à la peur, à l’appétit de vivre et d’aller au-delà des limites, à la mort menaçant chacun... Elle incarnera des forces contradictoires : violence et maternité, force de la nature et fragilité, puissance et douceur, concrétude du corps dans l’espace et évocation des émotions intérieures. Au départ, sa danse agira comme une force secrète, environnante, accueillant le public en elle, le contenant. Elle pourra traverser le public, y disparaître en devenant un parmi d’autres ou réaliser une apparition masquée lumineuse, comme si vivait dans cette forêt un esprit qu’elle figurerait, reliant ainsi le projet à certaines légendes que l’on raconte aux enfants. Elle jouera aussi plus précisément en écho à certains mots et passages du texte. 8 Elle pourra disparaître parfois pour laisser toutes place aux voix, à l’imaginaire, aux brouillards, à la lumière et à la musique. Au final du texte, survient ce personnage mystérieux et menaçant. Probablement la Mort. Mais, l’écriture de Maeterlinck est si ouverte que l’on peut croire au contraire qu’il s’agit d’un sauveur ou d’une fée. La danseuse pourra figurer ces différentes entités et sa danse deviendra plus ample, vaste et spectaculaire pour donner corps à cette figure de la Mort / de la vie. © Emmanuel Rioufol « L’écriture de Maurice Maeterlinck est lacunaire, et se construit à partir de questions qui, souvent, ne peuvent obtenir de réponses. Elle joue sur les vides et les pleins du discours, sur une attente indéfinie et un drame statique. Comment cette vacuité peut-elle être mise en jeu dans un travail physique et performatif ? Comment troubler cette lecture par la danse ? Il s’agit pour moi de mettre en place des stratégies de mise en présence et de disparition. Mise en présence d’états, de figures, de matières pour semer le doute. L’écoute particulière que peut apporter la danse m’intéresse dans ses potentiels de jeux sur les figures, les matières et l’abstraction du geste. 9 Aussi, la danse, comme une présence, relie les différents matériaux (texte, scénographie, musique) qui composent la performance tout en se situant au même niveau que chacun. Elle est un mode d’entrée dans cet univers de questionnements et d’écoute sensible. Les imaginaires développés sont variés et nous entraînent dans une sorte de pèlerinage où animalité ; figure féminine et éléments naturels et cosmiques se rencontrent. Que ce soit par une immobilité active et contemplative, des marches, des fulgurances, une attention particulière à l’espace et un enjeu de rapport au public, tout doit être mouvant, peut-être à l’encontre de ce que le texte présage. » Note sur la « stratégie chorégraphique », Malika Djardi © Emmanuel Rioufol 10 La dram at ur gi e so nor e de Mi chaë l Li ber g orchestre les voix des enfants autour du public et dans le public. Elle trace aussi un paysage sonore, évoluant en lien intime avec la langue de Maeterlinck. « La partition de la pièce « Les Aveugles » est déjà, en soi, une œuvre musicale à part entière. Maeterlinck fait partie de ces auteurs rares dont les associations sonores sont omniprésentes, à la fois dans la chair des mots, leur bruit, tout autant que dans la prosodie subtile ou la qualité du silence qui sous-tend la structure. Imaginer une telle dramaturgie sonore sur un texte de cet auteur est donc une affaire très délicate. L’espace sonore propose une sorte de monde si loin, et à la fois si proche. Tout joue pourtant avec la résonance aux mots et aux voix. Il y a alors, dans le son, une autre épiphanie, l’apparition de quelque chose d’inouï qui vient d’ailleurs, d’un autre monde. La musique n’illustre pas les sons évoqués dans le texte (le vent, la mer, des bruits de pas...), mais les prend en « conte » et déplie un univers plus abstrait, elle est un écrin qui vient accueillir les voix perdues des enfants. Cet infra-monde frémissant devient coupe, réceptacle. Il ne faut pas tout comprendre, ne pas tout dire de ce que l’on entend, rester dans la fine pellicule du rêve afin de permettre au spectateur/auditeur de devenir le metteur en scène intime de ce qu’il écoute. » Notes sur la dramaturgie sonore, Michaël Liberg 11 RENCONTRE ENTRE CLYDE CHABOT ET FUJIKO NAKAYA © Fujiko Nakaya Clyde Chabot connaissait le travail de Fujiko Nakaya depuis plusieurs années, notamment par sa collaboration avec Gisèle Vienne sur le spectacle This is how you will disappear. Puis elle a découvert le numéro 5 d’Anarchives, consacré à Fujiko Nakaya, ouvrage qui retrace sa vie et son œuvre : sa collaboration avec Robert Rauschenberg, Trisha Brown et les plus grandes institutions de l’art contemporain dans le monde. Clyde Chabot s’est passionnée pour ces œuvres éphémères et aléatoires que l’artiste cherche à sculpter, pour cette tentative de reproduction de la nature dans la nature ou dans des espaces urbains ou intérieurs. Fujiko Nakaya s’est engagée dans le projet à la fois du fait de sa sensibilité au texte de Maurice Maeterlinck et du fait du développement du projet en extérieur. Elle apprécie particulièrement lorsque le public et notamment le jeune public est plongé dans ses brouillards et devient partie intégrante de l’œuvre. Une complicité artistique s’est tissée depuis plusieurs mois entre Clyde Chabot et Fujiko Nakaya. 12 Les Aveugles : une rencontre des sensibilités japonaise et française Avec Des Aveugles, se dessine un lien avec une façon toute japonaise de percevoir la frontière ténue entre le matériel et l’immatériel, le réel et le sacré, les vivants et les esprits. Au Japon, dans les temples, de petites portes ouvrent sur le monde des divinités et des esprits. Dans Des Aveugles, les brouillards de Fujiko Nakaya seront ces portes qui donneront accès au monde immatériel des voix des enfants, aux esprits des enfants, à notre voix intérieure d’enfant. Ainsi cette création propose une rencontre entre les sensibilités japonaise et française, entre les arts plastiques de Fujiko Nakaya et le théâtre de Clyde Chabot. La représentation artificielle de la nature dans les temples japonais avec une cascade, un point d’eau et une végétation magnifiquement orchestrée favorise le recueillement et l’accès à un monde de l’au-delà. Ce monde de l’indicible, des forces reliées entre la vie et la mort est le sujet même de l’écriture de Maurice Maeterlinck. « On trouve partout, à côté des traces de la vie ordinaire, les traces ondoyantes d’une autre vie qu’on ne s’explique pas (…) Presque tout se décide dans les cercles mystiques d’une simple présence » in Le Trésor des Humbles Les brouillards de Fujiko Nakaya sont aussi un mode de représentation artificielle de la nature favorable à la contemplation, au recueillement et à l’ouverture vers un intérieur qui n’a pas de fin. Fujiko Nakaya a peu travaillé pour le spectacle vivant : elle a collaboré avec Trisha Brown et Gisèle Vienne en intérieur et avec Min Tanaka en extérieur. Ce projet donne l’opportunité d’une double création scénique de ses brouillards en intérieur et extérieur. 13 ETAT D’AVANCEMENT DU PROJET / PLANIFICATION Le projet se contruit en différentes étapes de création : plusieurs étapes ont déjà été réalisées, d’autres sont à venir. 6 se pte m bre 2014 : Pr emi ère e s quis s e de cr éat io n a u 6 b à S ai nt- D enis pe nda nt la FAR. C réat io n d’une piè ce so nore po ur l e pa y sa ge du ca na l d e la S ei ne . Cette première étape a permis de tester : - l’enregistrement, le montage et la diffusion de voix d’adolescents qui ont été enregistrées au cours d’un atelier « Théâtre et enregistrement sonore » réalisé les 30 et 31 août ; cet atelier a réuni douze participants de 9 à 17 ans. - la position centrale du public, assis ou allongé sur la plage de sable du 6b, à l’écoute des voix des enfants, mises en musique et diffusées dans les arbres qui longent le canal. - la réalisation du projet en extérieur, permettant au paysage de devenir partie intégrante de la création : le canal de la Seine devenant le lieu où le guide a pu disparaître et d’où il pourrait revenir. 20 et 28 mar s 2015 : Créa tio n d’ une pe tite for me choré gr a phi que et so no re po ur l e f es tiva l Si dératio n a u C NES à Paris et a u 6 b à Sai nt- D e nis da ns l e ca dr e des 5 a ns du 6 b. ( Ré pétiti o ns à Gar e a u Théâtr e à Vitr y- s ur -Sei ne l e s 5 et 1 0 fé vri er et du 1 7 a u 19 m ars ). Cette deuxième étape a permis de travailler dans une version intérieure sur une partie du texte de Maurice Maeterlinck dans une nouvelle adaptation du texte : les enfants y étaient perdus dans l’espace et non plus dans la forêt. Un nouvel enregistrement d’adolescents a eu lieu au lycée Saint-Gabriel de Bagneux dont les élèves préparaient une version scénique de ce texte de M. Maeterlinck. S’est ajoutée la présence chorégraphique avec la danseuse Malika Djardi et musicale avec le dramaturge sonore Michaël Liberg, également interprète médiéval (cistre d’amour) et contemporain (ordinateur). Une première esquisse scénographique du public au centre de l’espace et de la lumière comme matière de jeu pour la danseuse a été réalisée. Une simple machine à fumée a été utilisée pour tester l’hypothèse du brouillard. Cette étape a fait l’objet d’une captation pendant les répétitions à Gare au Théâtre à Vitry-sur-Seine et au CNES que vous pouvez visionner grâce à ce lien : http://www.inavouable.net/blog/productions-actuelles/des-aveugles/ 14 D u 27 a u 29 o ct o bre 2015 : Rési de nce a u P ar c Jea n- Ja cques Ro us sea u à Erm eno nvil le . Cette étape a réuni Fujiko Nakaya et son partenaire technique de la société Dutrie Fog System, Clyde Chabot (metteur en scène), Gilone Brun (scénographe) et l’équipe du Parc Jean-Jacques Rousseau. Ce fut un temps de rencontres et de repérage, de préconception de l'œuvre en extérieur en relation avec le texte de Maeterlinck, de tests techniques et d'analyse des modalités techniques et économiques de sa réalisation. D u 11 au 15 ja nvier 201 6 : Ré si de nce artist i que à Lila s e n Scè ne a ux Lila s ave c une o uv ert ure pro fe ss io nnel le . Centre d’échange et de création des arts de la scène situé à l'emplacement d'une ancienne imprimerie de Seine-Saint-Denis, Lilas en scène est un lieu de fabrique et d’échange créé en 2000 dirigé par Claire Acquart. Il s’agit d’un lieu de recherche et de production, un tremplin et lieu de rencontre professionnel où se côtoient les jeunes compagnies et les plus expérimentés. Cette étape va permettre d’élaborer et de préciser le langage chorégraphique sur l’intégralité de la pièce de Maurice Maeterlinck. Et de réaliser une nouvelle étape dans la création musicale. Une réfléxion et expérimentation scénographique va également être entamée. Cette étape réunira la metteur en scène, la scénographe et les deux interprètes : danseuse et musicien. Elle permettra de préparer la résidence de Mars. D u 7 a u 19 ma rs 201 6 : Ré si de nce arti s tique à La Ne f – à Pa nti n av e c de ux ré pét itio ns publ i que s, une ouve rt ure rés erv é e aux prof es sio nnels et trois ouvert ur e s publi que s. La Nef - Manufacture d’utopies, lieu dirigé par Jean-Louis Heckel, qui a ouvert ses portes en 2007 dans une ancienne briqueterie à Pantin. La Nef accueille des projets d’écritures scéniques contemporaines en résidence. Elle offre la possibilité aux projets de s’ouvrir au public et aux professionnels. Lieu de compagnonnage Marionnette, elle est aussi un lieu de transmission des arts de la marionnette. Cette étape de création va réunir pour la première fois pendant deux semaines l’ensemble de l’équipe artistique et technique pour la version intérieure du projet. Elle permettra d’expérimenter et de valider toutes les hypothèses artistiques engagées et surtout de réaliser la première création de brouillards de Fujiko Nakaya, enfin de travailler à l’orchestration des différents arts impliqués dans le projet. SAI SO N 1 6/ 17 : Cr éatio n fi nal e de s ver sio ns i ntér ie ur e et e xt érie ur e e t di ff usio n. 15 EXTRAIT DE LA PIECE Il ne vient pas encore ? Vous m’avez éveillé ! Je dormais aussi Il ne vient pas encore ? Je n’entends rien venir. Il serait temps de rentrer. Il faudrait savoir où nous sommes. Il fait froid depuis son départ. Il faudrait savoir où nous sommes. Y a t il quelqu’un qui sache où nous sommes. Nous avons marché très longtemps. Nous devons être très loin. Parlons un peu en attendant son retour. Il a dit de l’attendre en silence. Nous ne sommes pas dans une église. Vous ne savez pas où nous sommes. J’ai peur quand je ne parle pas. Savez-vous où il est allé ? Il me semble qu’il nous abandonne trop longtemps. Il devient trop vieux. Il paraît qu’il n’y voit plus depuis quelque temps. Il nous faudrait un autre guide. Il ne nous écoute plus. Je suis sûr qu’il nous a égarés et qu’il cherche le chemin. Où est il allé ? Il n’a pas le droit de nous laisser ici. Il est allé très loin. Je crois qu’il l’a dit. Mais où donc est il allé ? 16 EQUIPE Clyde Chabot – Mise en scène Après des études à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (section service public), un Doctorat à l’Institut d’Etudes Théâtrales de Paris III sur Le théâtre de l’extrême contemporain dans la société et le suivi du cursus de l’Unité Nomade de formation à la mise en scène (avec Matthias Langhoff au Burkina Faso et Piotr Fomenko à Moscou), Clyde Chabot a été l’assistante à la mise en scène de François-Michel Pesenti. Elle crée ses spectacles au sein de La Communauté Inavouable, compagnie théâtrale de création depuis 1992. Ses spectacles sont des oeuvres processus qui se poursuivent à travers différentes étapes. Ses créations nationales et internationales sont interdisciplinaires (théâtre, danse, vidéo, musique, arts numériques). Elles portent sur des textes d’auteurs contemporains (Colas, Pinget, Müller, Allegret…) ou sur ses propres textes depuis 2005 : Christophe S (2012-15), SICILIA, projet autofictionnel (depuis 2011, plus de 50 représentations en Ile de France, en France et à l’étranger), TUNISIA , second volet après SICILIA de son solo autofictionnel (Création 2015 au MuCEM, repris en Ile de France, en Suède et à Tunis dans le cadre des Journées Théâtrales de Carthage), Le Temps des garçons (2011-2012), Another Medea de 2007 à 2013, Avancer masqués (2007-2008) : un montage de textes d’Alain Béhar, Frédéric Ferrer et Jean-Paul Quéinnec, Comment le corps est atteint (2005-06). Elle développe une installation participative théâtrale et photographique en France et à l’étranger depuis 2003, inspirée de Hamlet-machine de Heiner Müller : Un Musée (de théâtre). Ses dernières créations ont été présentées au MuCEM à Marseille, au Théâtre L’Echangeur de Bagnolet, au Guling Street Theatre de Taïpei (Taïwan), à l’Atelier du Plateau à Paris, au Musée d’art contemporain de Västeräs (Suède), à Gare au Théâtre et au Studio Théâtre à Vitry-Sur-Seine, au Point éphémère à Paris, au Seoul art Space Mullae (Corée du Sud)… Elle initie en 2007 et 2008 OFF LIMITS / Programmation scénique expérimentale en Ile-de-France en partenariat avec six lieux d’Ile-de-France et coordonne en 2007 le numéro 184 de Théâtre / Public, Théâtre contemporain : écriture textuelle, écriture scénique. De 1998 à 2011, elle a été professeur associé à l’Université de Bordeaux 3. Elle a été membre du comité d’experts de la DRAC Ile de France du Ministère de la Culture en chorégraphie de 2012 à 2015. Elle est membre du conseil d’administration du lieu de création interdisciplinaire le 6b à Saint Denis depuis 2010 et vient d’être élue au conseil d’administration du SYNDEAC pour 2015-2017. 17 Fujiko Nakaya - sculpture de brouillards Née en 1933 à Sapporo, Fujiko Nakaya est une artiste japonaise connue pour ses sculptures de brume. Diplômée d’études artistiques à l’Université Northwesten d’Evanston aux Etats-Unis, cette Japonaise qui a vécu en France, aux Etats-Unis et en Espagne, peignait d’abord des nuages avant de les créer. C’est en 1970 à l’Exposition Universelle d’Osaka qu’elle réalise la première « sculpture de brume » au monde en habillant le Pavillon Pepsi d’un immense voile de brouillard. Elle fait l’objet dans les années 80 et 90 d’une reconnaissance internationale en tant qu’artiste vidéaste et défenseur des arts alternatifs mais elle continue à créer d’ambitieuses sculptures de brume et des installations au Japon, en Australie, aux Etats-Unis et en Europe. Temporaires ou permanentes, ses oeuvres comprennent des installations dans l’espace et des participations à des performances artistiques. Elle a notamment collaboré avec la chorégraphe américaine Trisha Brown et le vidéaste Bill Viola. Malika Djardi – Chorégraphie et Danse Après une formation en arts plastiques, elle intègre des études supérieures en danse contemporaine à l’UQAM de Montréal puis au Centre National de Danse Contemporaine à Angers de 2009 à 2011. Elle est invitée par Jean-Marc Adolphe à l’édition 2010 de SKITE au cours de laquelle elle crée une première pièce de groupe Love Song réunissant Perle Palombe, Yohann Alex, Charles Chemin, Trajal Harrell, Aude Lachaise et Maud Le Pladec. Avec le solo Sa Prière, crée en avril 2014 dans le cadre du festival Danseur à Bruxelles, elle poursuit une recherche sur la question de la performance comme objet de documentation. Elle présente ce solo également dans le cadre du festival ZOA en octobre 2014, des rencontres chorégraphiques de Seine Saint-Denis en juin 2015, du festival Fabbrica Europa à Florence. Depuis 2011, elle a travaillé en tant qu’interprète pour Mélanie Perrier, Pierre Droulers, Alexandre Roccoli et en tant qu’invitée sur Suite n°1 “ABC” du metteur en scène Joris Lacoste et son projet Encyclopédie de la parole. Actuellement, elle est interprète sur le projet Des aveugles de la metteure en scène Clyde Chabot, ainsi que pour la chorégraphe Ola Maciejewska sur la pièce Bombyx Mori qui sera présentée en novembre 2015 à la Ménagerie de Verre à Paris. 18 Michaël Liberg – Création sonore Compositeur, dramaturge sonore et interprète, Michaël Liberg s'est d’abord tourné vers les musiques anciennes : musique Baroque puis Renaissance et la musique du Moyenâge. Il joue avec des ensembles de renommées internationales avec, entre autres, Alla Francesca (Brigitte Lesne & Pierre Hamon) et Hesperion XXI (Jordi Savall, Montserrat Figueras) et joue également un récital solo. Il participe aussi à des projets pluriels réunissant langage modal, électroacoustique, énergie rock et improvisation libre. Il travaille avec la chanteuse Zahava Seewald et publie en 2005 un projet autour de la poésie ancienne et contemporaine juive (label Tzadik). Son dernier opus est un Hörspiel autour de la poésie juive (From my mother's house) qui vient de sortir sur le label belge SUB ROSA. Il interroge également l'espace de la scène, le geste sonore au théâtre. Il rencontre Michel Vinaver ainsi que la metteure en scène et scénographe Gilone Brun avec qui il crée L'Ordinaire qui fera son entrée au répertoire de la Comédie Française à Paris en 2009. Il partage également son travail au théâtre avec Clyde Chabot et Sandrine Anglade. En danse, il travaille notamment avec Opiyo Okach, Helge Letonja et Odile Azagury. Gilone Brun - scénographie Metteur en scène et scénographe formée à l’Ecole de Théâtre de Prague, puis à l’Académie des Beaux Arts de Bruxelles, elle collabore avec de nombreux metteurs en scène avant de s’orienter elle-même vers la mise en scène. Elle accompagne notamment les réalisations de Maurice Benichou, André Delvaux, Pierre-Etienne Heymann, Jean-Marc Bourg, Daniel Lemahieu et Jean-Michel Coulon, mais aussi celles d’Eric Lacascade et de Guy Alloucherie à leurs débuts. Depuis la mise en scène en 1995 de Vous qui habitez le temps de Valère Novarina avec Claude Büchvald, elle poursuit sa recherche sur les écritures contemporaines et sur ce qui lie l’écriture à l’espace (Vinaver, Lemahieu, Darley, Glück, Schneider). Elle conçoit un spectacle pour enfant Gaïa inspiré du texte de Jean-Pierre Vernant L’univers, les Dieux, les hommes et met en scène Le Repas de Valère Novarina, Les Baigneuses de Daniel Lemahieu. En compagnie de Michel Vinaver elle affirme la libre circulation entre texte, corps, mouvement et espace et met en scène avec lui Iphigénie-hôtêl à Nanterre-Amandiers (2007) et plus récemment L’Ordinaire pour son entrée au répertoire de la ComédieFrançaise (2009). Avec Emmanuel Darley, en 2015, elle crée Elvis (Polyptique). Parallèlement à sa création, elle poursuit une carrière universitaire (maître de conférences à Bordeaux 3) et intervient dans des Ecoles Nationales (TNS, Ecole du Cirque de Rosny sous bois, Ecole d’Architecture de Nantes). 19 Yves Godin – Lumières Créateur lumière, Yves Godin collabore au début les années 1990 aux projets de nombreux chorégraphes (Hervé Robbe, Georges Appaix, Fattoumi & Lamoureux), abordant ainsi un vaste champ d'expérimentations esthétiques. Il travaille ensuite avec plusieurs musiciens, artistes visuels et chorégraphes (notamment Alain Michard, Kasper Toeplitz, Rachid Ouramdane, Julie Nioche, Emmanuelle Huynh, Boris Charmatz, Claude Wampler, Christian Sébille, Maria Donata d'Urso, Jennifer Lacey & Nadia Lauro, Alain Buffard, Vincent Dupont). Sa démarche porte sur l'idée d'une lumière non dépendante de la danse, de la musique ou du texte mais qui puisse entrer en résonance avec les autres composantes de l'acte scénique, en travaillant autour de deux axes principaux : la perception de l'espace et du temps, et le tissage de liens en réseaux, plus ou moins anachroniques avec les autres natures en présence (corps, sons, pensée, temps). Aujourd'hui, il collabore principalement avec Vincent Dupont et Boris Charmatz. Parallèlement, Yves Godin créé les installations lumière de l'exposition « Legend » du Domaine de Chamarande (2008), de l'ouverture du LiFE (St Nazaire, 2008) avec « Life light », ainsi que du happening étrangler le temps (préfiguration du Musée de la danse, avril 2009, Le Garage-Rennes) avec l'installation lumière « Fiat Lux pour un garage Volkswagen ». Il participe également à l'expo zéro du Musée de la danse au LiFE (St Nazaire, 2009). Depuis 2008 avec « Point d'orgue », dispositif pour 1000 bougies, il invite des performeurs à investir son installation. Eric Dufour – Dutrie Fog System Depuis 35 ans, DUTRIE Fog System conçoit, commercialise, installe et entretient des systèmes complets de brumisateurs. Le brouillard artificiel est généré par de petites buses montées sur des rampes haute pression de brumisation. Eric Dufour, accompagné de ses techniciens, collabore avec Fujiko Nakaya depuis une trentaine d’années. 20 Contact Administration : Marie-Lorraine Lasalle [email protected] LA COMMUNAUTE INAVOUABLE C/O LE 6B 6-10 QUAI DE SEINE 93 200 SAINT-DENIS 01 49 45 16 65 06 60 45 17 17 Association loi 1901 Siret 401 997 705 00058 APE 9001Z Licence 2-1060004 www.inavouable.net [email protected] 21