Hubert Auriol, « On ne gagne jamais seul - Newsroom

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Hubert Auriol, « On ne gagne jamais seul - Newsroom
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HUBERT AURIOL, « ON NE GAGNE JAMAIS
SEUL »
Publié le 4 avril 2016, Mis à jour le 5 avril 2016
Triple vainqueur du rallye Paris-Dakar en moto et auto, Hubert Auriol a dirigé cet événement sportif pendant dix ans. Il
était l'invité de l'EM Strasbourg, le 31 mars dernier pour une journée d'échanges avec les étudiants de l'école et
dirigeants régionaux. Rencontre.
Rencontre avec @hubertauriol #audace #résilience #leadership pic.twitter.com/aLAnS7grH0
- Isabelle Barth (@Isabelle_Barth) 31 mars 2016
De quoi rêviez-vous enfant ? De faire la course en tête ?
J'avais en moi l'envie de gagner. Tout était matière à compétition, pédaler à toutes forces pour arriver le premier à
l'école par exemple. C'était une façon d'être, mais je n'imaginais pas construire ma vie sur le sport automobile même si
j'ai très vite été eu le goût du déplacement.
Quand est apparu votre goût du voyage ?
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Lors de mes études en sciences-éco à Nanterre, nous nous étions promis à quelques uns de faire un voyage avant de
commencer à bosser. Mais l'un s'est marié, l'autre a déménagé… Et moi j'ai très vite trouvé du travail comme
commercial dans une entreprise textile de Mulhouse. Ce projet de voyage a été reporté d'année en année jusqu'à ce
que je rencontre Thierry Sabine en 1978.
Thierry Sabine, qui vous a parlé du Paris-Dakar…
Tout à fait. J'ai trouvé que le projet était génial et… dans mes moyens. A 25 ans, le monde est à vous, il ne faut pas lui
tourner le dos. « Si tu n'y vas pas, tu ne partiras jamais », me suis-je dit et je me suis lancé après avoir démissionné de
mon travail, ce qui était totalement déraisonnable.
#ConfEM | @hubertauriol a démissionné de son poste pour participer à la première édition du
Paris-Dakar ! Prêt à tout pour réaliser son rêve
- EM Strasbourg (@EMStrasbourg) 31 mars 2016
Que vous a apporté cette première course ?
La performance n'était pas encore au rendez-vous, j'ai dû abandonner. Mais je m'étais bien défendu et, une fois rentré à
Paris - un peu fauché - j'ai réalisé que j'avais rencontré la vie que j'aimais. J'étais subjugué, je ne pensais plus qu'à
repartir.
Et vous avez effectivement renouvellé l'aventure du Paris-Dakar.
BMW m'a contacté pour l'édition de 1980. Une chance extraordinaire que j'ai gâchée en embarquant ma moto dans un
taxi-brousse pour rejoindre la ligne d'arrivée après une panne. J'ai été disqualifié et je m'en suis voulu à mort. L'année
suivante cependant, BMW m'a rappelé et je suis reparti en ayant appris de mes erreurs. J'ai gagné l'édition 1981.
L'affront que je m'étais fait à moi-même était lavé et augurait une longue histoire marquée notamment par une deuxième
victoire en 1983.
Apprendre de ses erreurs, c'est essentiel ?
Oui, la leçon m'a donné le sens des responsabilités, j'ai mûri. Ce qu'il faut faire c'est réagir pour que cela ne se produise
plus.
De pilote de moto vous êtes passé à la voiture. Dans quelles
circonstances s'est fait ce changement ?
J'ai eu les deux chevilles cassées dans un accident sur le Dakar 1987. Poursuivre la compétition à moto était exclu,
mais il m'était tout aussi impossible d'envisager de reprendre mon ancien métier. La voiture est alors apparue comme le
seul objectif à la hauteur de mes attentes. J'ai beaucoup travaillé, j'ai pleuré, je me suis posé plein de questions mais au
bout de quelques années j'ai gagné une course majeure ce qui m'a permis de convaincre Mitsubishi pour le Dakar 1992.
On a gagné !
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Comment êtes-vous passé de concurrent à organisateur du rallye ?
A la suite d'une proposition de Jean-Claude Killy, un sportif que j'admire beaucoup. Tout d'abord interloqué, je me suis
dit que l'expérience ne pouvait qu'être enrichissante. Un nouveau métier, ça me tentait ! Je m'y suis consacré pendant
dix ans, de 1992 à 2002.
Qu'avez vous appris en prenant les rênes d'une entreprise ?
Principalement, le fait qu'une entreprise n'est pas un jouet. Elle doit être bénéficiaire.
Quels sont les points communs entre compétition sportive et
entreprise ?
Dans les deux cas, on ne gagne jamais seul. Ceci dit, gagner n'est pas une finalité en soi, ce qui compte c'est de
continuer à gagner. Ma fierté c'est d'avoir réussi à durer.
Quel est regard portez-vous sur le management ? Aussi bien dans la
compétition que dans l'entreprise ?
Mes études commerciales m'ont aidé dans ces deux métiers. Elles m'ont donné des notions d'organisation, j'ai appris à
« travailler » un client, à trouver des sponsors et à mesurer la responsabilité qu'impliquait leur confiance. Il faut apporter
quelque chose à ceux qui avancent de l'argent. Cela m'a permis de mesurer l'importance de monter une équipe. Nous
étions cinq pilotes à porter la marque, si l'un était contraint à l'abandon, un autre pouvait prendre la relève. Une manière
de sécuriser l'investissement.
Parlez-nous de vos projets en cours.
La « 80 Days Race » dont le départ devrait être lancé en janvier 2018. La Ville de Paris a déjà donné son accord pour
être la ville de départ et d'arrivée de cette course-hommage à Jules Verne. Il s'agira d'un tour du monde en 80 jours
mais cette fois sans énergies fossiles. Nous vivons un changement technologique important qui impliquera notamment
une révolution de la mobilité. Cette course a pour ambition de démontrer qu'à l'avenir nous vivront des événements
sportifs aussi extraordinaires que le Paris-Dakar.
#confEM | Le prochain projet d' @hubertauriol : un tour du monde avec des véhicules qui n'utilisent
pas d'énergies fossiles #DD
- EM Strasbourg (@EMStrasbourg) 31 mars 2016
Pas de nostalgie ?
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Surtout pas. Ce qui est formidable c'est d'avoir des projets. Les jeunes de 25 ans ont aujourd'hui d'autres rêves que
ceux qui étaient les nôtres, il faut qu'ils puissent les concrétiser. « Dommage » est pour moi un mot qui n'existe pas. Ce
qui compte c'est « demain ».
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