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ttJ es boîtes de strip-tease de Pigalle font leurs plus gros bénéfices durant le Salon de l'agriculture. Les éleveurs profitent de leur escapade dans la capitale, loin de leurs épouses, pour aller voir les p'tites femmes de Paris... qui les dépouillent parfois de plusieurs milliers d'euros. Pigalle à , l'agonie profite encore de sa vieille réputation. Mais où' trouver un autre lieu où des filles se dénudent avec appétit, sans chercher à détrousser aussi leurs clients ? Rive gauche, à Saint-Germain. Même les Cermanopratins les plus avertis ignorent l'existence du théâtre Chochotte, dont la devanture passe parfaitement inaperçue. C'est un théâtre erotique, auquel on accède par une petite porte rue Saint-André-des-Arts, à côté d'un cinéma et face à un bouquiniste. Des escaliers mènent au sous-sol, chaque pas est une promesse vers... Quoi exactement ? On ne le sait jamais dans un temple de l'érotisme, ça Auteur .-Jean-Alain - Photographe : Catalina peut être le pire comme le meilleur, extase ou abomination. Au théâtre Chochotte, on s'attend à ce qu'un colosse vous force à boire un mauvais Champagne à 1 500 euros la bouteille et vous réclame votre montre et votre carte d'identité en gages, pour prévenir toute tentative de fuite. Mauvais réflexe hérité des bouges de Pigalle. Ici, dans un espace voûté, l'ambiance est feutrée. La barre métallique, du sol au plafond, est le seul accessoire qui rappelle que, bientôt, une fille presque nue devrait arriver... Sur une banquette avec coussins, six hommes sont assis. On prend place à côté d'eux. Ils ont tous le col de leur veste relevé, les épaules aussi, la tête rentrée. Ils ne se cachent pas, ils se murent en eux-mêmes, pour mieux apprécier la fille qui arrivera bientôt. Aucune serveuse ne passe pour servir de l'alcool, ici la seule ivresse est celle du regard. Ça ne sent ni le mauvais whisky ni l'arnaque. Des chevilles apparaissent en haut des escaliers, bientôt des jambes, des fesses... La danseuse devine tous les yeux braqués sur elle. Elle sait faire monter le désir chez ces hommes. es» hommes désormais, soumis à son bon isir. Soudain, elle dévale les quelques marches la séparent de la piste et fouette le sol de ses Dns hauts. Masquée, elle dévisage les hommes, à un. Chacun bouge de quelques centimètres, uve évidente qu'il est touché. La danseuse irne autour de la barre, s'allonge au sol sur un is persan, écarte les jambes pour dévoiler une mité maîtrisée, pendant une seconde à peine, s prévenir... Elle donne à ces hommes ce qu'ils pensaient entrevoir qu'après une longue ?nte. Ici, c'est elle qui décide du comment et quand. Le pourquoi, tout le monde le connaît, st pour le plaisir, et les hommes ne semblent être les seuls à en prendre. La danseuse est ement investie dans sa démonstration de rme qu'elle semble y prendre goût, squ'elle remonte, on la suit dans les escaliers, nous croisons Anaïs, la patronne des lieux, ronne, c'est bien le mot. Cette Orientale, ienne danseuse, décore elle-même le théâtre ichotte et apprend aux filles à s'offrir sans irve.Anaïs est une femme superbe. Ses formes suffisent à rendre erotiques un simple jean et un tee-shirt blanc. « Les clients me demandent souvent de danser pour eux, comme avant...» Le fait-elle ? On ne le saura pas. Et avant quoi ? « De reprendre le théâtre. Dans les années 60 et 70, une grande dame, grande bourgeoise libérée, tolérante, audacieuse, vendait ici de la lingerie. Puis, elle s'est aperçue que ce qu'elle préférait dans la lingerie, c'était la femme, l'érotisme. Alors elle a créé cet endroit. Chochotte, c'était sa marque de lingerie. J'étais sa première danseuse... Elle est aujourd'hui décédée. » Anaïs nous affirme que les danseuses du théâtre sont toutes étudiantes, ou alors débutantes, qu'elles y prennent du plaisir. Celui de s'exhiber, d'en apprendre sur elles-mêmes et sur leur sexualité, de repousser leurs propres limites. Et lorsque l'on parvient à leur parler, à la sortie des vestiaires, on s'aperçoit que c'est vrai. On sort avec une fille dans la rue, elle est enmmitouflée dans sa doudoune. Elle presse le pas parce qu'elle doit se coucher tôt. Demain, elle se lèvera pour préparer ses examens. ••• Hucune serveuse ici, on ne dévier ivre que par les yeux