Humart, projet européen / n°6, 2011, pp. 16-18

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Humart, projet européen / n°6, 2011, pp. 16-18
Le projet Humart
HUMART
projet européen
Jacques MOREAU
1BSMB%¨DMBSBUJPOEF#PMPHOFTJHO¨FQBSMFTNJOJTUSFTFVSPQ¨FOTEFMś¨EVDBUJPOFOMśFTQBDFFVSPQ¨FOEFMśFOTFJHOFNFOU
supérieur était créé. Afin de le structurer, des universitaires
ont pris leur destinée en main et obtenu de la Commission
EF #SVYFMMFT EFT ŻOBODFNFOUT QPVS MBODFS FO VO WBTUF
projet à l’échelle européenne, le projet TUNING. Ce projet se
poursuit toujours. Il a ouvert un volet particulier en 2010 pour
s’intéresser plus particulièrement au secteur des sciences huNBJOFTFUEFTBSUTMFQSPKFU)6."35"VTFJOEFMśVOJWFSTJU¨
ces disciplines sont souvent les parents pauvres - ou en voie
d’appauvrissement - mais elles jouent un rôle important, alternative aux sciences « dures » pour la formation d’esprits créatifs. C’est cette dimension de « création » qui unit les disciplines
EFTBSUT"SDIJUFDUVSF#FBVY"SUTFU%FTJHO%BOTFFU5I¨¡USF
.VTJRVFŘFUDśFTUFOMśBƌSNBOURVFDFTEJTDJQMJOFTUFOUFOUEF
formuler une définition commune des compétences attendues
de leurs diplômés. Ce travail est en cours.
Le projet TUNING
-F QSPKFU FVSPQ¨FO )6."35 RVJ DPODFSOF MFT EJTDJQMJOFT EFT
humanités et des arts, s’inscrit dans le vaste projet européen
E¨OPNN¨56/*/("MBTVJUFEFMBE¨DMBSBUJPOEF#PMPHOFMF
NPOEFEFMśFOTFJHOFNFOUTVQ¨SJFVSFVSPQ¨FOEPJUGBJSFGBDFŸ
UPVUFT MFT DPOT¨RVFODFT EF DFUUF E¨DMBSBUJPO FU FO FOWJTBHFS
toutes les implications. Pour ce faire, dès 2000, le projet euroQ¨FO56/*/(B¨U¨JOJUJ¨QBSMś6OJWFSTJU¨EF%FVTUPFO&TQBHOF
FO QBSUFOBSJBU BWFD Mś6OJWFSTJU¨ EF (SPOJOHFO BVY 1BZT#BT
et financé par la Commission Européenne. Son objectif était
donc de mener un travail avec des universitaires représentants
MśFOTFNCMFEFTQBZTDPODFSO¨TBŻORVśJMTE¨ŻOJTTFOUFOTFNCMF
MFT NPZFOT QFSNFUUBOU Ÿ MśFOTFJHOFNFOU TVQ¨SJFVS FVSPQ¨FO
EFSFKPJOESFMFTPCKFDUJGTQPMJUJRVFTEV1SPDFTTVTEF#PMPHOF1,
BVRVFMTFTPOUBKPVU¨TUS§TSBQJEFNFOUDFVYEFMB4USBU¨HJFEF
Lisbonne 2.
1PVSMFQSPDFTTVTEF#PMPHOFTFS¨G¨SFSBVTJUFTTVJWants :
kXXXPOEWMBBOEFSFOCFIPHFSPOEFSXJKTCPMPHOBz
k
FVSPQBFVMFHJTMBUJPO@TVNNBSJFTFEVDBUJPO@USBJOJOH@
ZPVUIMJGFMPOH@MFBSOJOHD@GSIUNz
1PVS MB 4USBU¨HJF EF -JTCPOOF TF z S¨G¨SFS BV TJUFT
suivants :
kFDFVSPQBFVFEVDBUJPOMJGFMPOHMFBSOJOHQPMJDZEPD@
en.htm »
kFDFVSPQBFVFEVDBUJPOMJGFMPOHMFBSOJOHQPMJDZEPD@
fr.htm »
N° 06 Ţ Novembre 2011
Dans un premier temps, neuf disciplines ont été choisies pour
QBSUJDJQFSŸDFQSPKFU&UVEFTDPNNFSDJBMFTk#VTJOFTTz
$IJmie, Sciences de la terre, Education, Etudes européennes, HisUPJSF.BUI¨NBUJRVFT'PSNBUJPOEFTJOŻSNJ§SFT1IZTJRVF%F
ŸMFTHSPVQFTEFUSBWBJMJTTVTEFDFTEJTDJQMJOFTPOU
NJT BV QPJOU VOF N¨UIPEPMPHJF RVJ E¨ŻOJTTBJU VOF BQQSPDIF
des différentes phases nécessaires au développement des curTVTEFTFSFFUFDZDMFTEFMśFOTFJHOFNFOUTVQ¨SJFVSDPOception et développement, mise en œuvre, évaluation et amélioration de leur qualité. La question de l’attibution des points
de crédits a fait l’objet d’une attention particulière, notamment
pour ce qui concernait la notion de « travail de l’étudiant » : prise
en compte non plus seulement du nombre d’heures de cours,
NBJTEFMśFOTFNCMFEFTBDUJWJU¨TDPVSTDPNQSJT
RVFEPJUE¨WFMopper un étudiant pour réussir son cursus. Ainsi, il a été conWFOVRVśVOFBOO¨FEśFOTFJHOFNFOUTVQ¨SJFVSSFQS¨TFOUFSBJU
&$54TPJUPVQPVSMFFSDZDMFRVJQFVUTśFƋFDUVFSFO
PVBOT
FUPV&$54QPVSMFFDZDMFRVJTFMPOMBEVS¨FEVFSDZDMFQFVUTśFƋFDUVFSFOPVBOT
EFN©NFVO
ECTS représenterait environ 25 heures de travail-étudiant, soit
VOUPUBMEśFOWJSPOIFVSFTQBSBO-FUSBWBJMEFTHSPVQFTB
¨HBMFNFOU QPSU¨ TVS MF OPUJPO JNQPSUBOUF EF k DVSTVT GPOE¨T
TVS EFT DPNQ¨UFODFT z VOF N¨UIPEPMPHJF B ¨U¨ E¨WFMPQQ¨F
pour expliquer comment en mettre en œuvre les principes.
En 2004, afin d’étendre la démarche entreprise, d’autres disciplines ont été ajoutées aux neuf premières, portant leur nomCSF Ÿ USFOUFUSPJT 1BSNJT DFT EJTDJQMJOFT ŻHVSBJFOU DFMMFT EV
TFDUFVS BSUJTUJRVF "SDIJUFDUVSF #FBVY"SUT FU %FTJHO %BOTF
FU5I¨¡USF.VTJRVF-FTEJTDJQMJOFTEFT"SUTWJTVFMTMB%BOTF
FUMF5I¨¡USFPOUNFO¨MFVSSFDIFSDIFEFGB¦PODPOKPJOUF¨UBOU
E¨KŸSFHSPVQ¨FTEBOTMśBTTPDJBUJPO&-*"&VSPQFBO-JHVFPG*OTUJUVUJPOTPG"SUT
-B.VTJRVFFTUSFQS¨TFOU¨FQBSMś"TTPDJBUJPO
&VSPQ¨FOOFEFT$POTFSWBUPJSFT"&$
RVJSFHSPVQFBVKPVSEśIVJ
FOWJSPO JOTUJUVUJPOT FVSPQ¨FOOFT EśFOTFJHOFNFOU TVpérieur. Cette association avait, dès l’année 2000, conduit un
travail important qui avait abouti à une définition d’objectifs
Q¨EBHPHJRVFTDPNNVOTQPVSMFFSDZDMF#BDIFMPS
FUFDZDMF
.BTUFS
DFTkPCKFDUJGTQ¨EBHPHJRVFTEFMś"&$QPVSMFTFSFU
FDZDMFTzBWBJFOU¨U¨BEPQU¨TFOQBSUPVTMFTNFNCSFT
MPSTEFMś"TTFNCM¨F(¨O¨SBMFEFMśBTTPDJBUJPOJMTPOU¨U¨BƌO¨T
FUDPNQM¨U¨TQBSDFVYBQQMJDBCMFTBVFDZDMF
Chaque discipline a ainsi formulé dans un manuel ses caractéristiques propres, tant du point de vue des aspects professionnels des métiers auxquels elle pouvait préparer, que de la
E¨ŻOJUJPOEFTDVSTVTFUGPSNBUJPOZQS¨QBSBOUOPUBNNFOUFO
terme de compétences attendues par rapport aux Descripteurs
EF %VCMJO 0OU ¨U¨ ¨HBMFNFOU E¨WFMPQQ¨T EFT TVKFUT DPNNF
l’amélioration de la qualité, l’accréditation, les études de 3e
DZDMF CBT¨FT TVS MB SFDIFSDIF BSUJTUJRVF FUD 5PVT DFT USBWBVY
ont fait l’objet de publication par le projet TUNING 3.
Le projet HUMART (2010-2012)
"ŻOEFQSPMPOHFSMFUSBWBJMFOUSFQSJTMFTSFTQPOTBCMFTEV1SPjet TUNING ont souhaité réunir les disciplines relevant des Humanités et des Arts avec un certain nombre d’objectifs. Ce pro
1PVSU¨M¨IBSHFSDFTNBOVFMTDPOTVMUFSMFTJUFk
XXXVOJEFVTUPPSHUVOJOHz
16
La lettre des écoles supérieures d’art
Le projet Humart
KFUSBTTFNCMFEFTSFQS¨TFOUBOUTEśJOTUJUVUJPOTEśFOTFJHOFNFOU
TVQ¨SJFVSJTTVTEFQBZTFVSPQ¨FOT-FQSPKFUFTUMJNJU¨BV
E¨DFNCSFTFTDPOMVTJPOTEPJWFOU©USFGPSNVM¨FTQPVS.BST
&MMFTEFWSBJFOU©USFTVJWJFTBMPSTEśVOFQVCMJDBUJPO
Les objectifs posés au départ étaient les suivants :
1.
Un référentiel de compétences sectoriel pour les HuNBOJU¨TFUMFT"SUTGPOE¨TVSEFTEFTDSJQUFVSTBHS¨¨TQBSUPVT
et couvrant les niveaux 3 à 8 du référentiel européen de qualifiDBUJPOQPVSMBGPSNBUJPOUPVUBVMPOHEFMBWJF&2'GPS-JGF-POH-FBSOJOH
2.
Un rapport présentant des informations détaillées au
TVKFUEFMśBQQSFOUJTTBHFGPSNFMJOGPSNFMFUOPOGPSNFMBVDPVST
EFMśFOTFJHOFNFOUTFDPOEBJSFRVJQS¨DJTFSBJUMFTŻMJ§SFTEFGPSNBJUPOEVOJWFBVŻOEVDPMM§HF
BVOJWFBV-JDFODF#BDIFMPS
DFŸVOOJWFBVOBUJPOBMQPVSDIBDVOEFTQBZTQBSUJDJQBOU
mais aussi par comparaison au niveau européen (identification
EFTEJƋ¨SFODFTFUEFTQPJOUTDPNNVOT
3.
Une proposition d’une échelle de points de crédits
QPVSMFTOJWFBVYŸEFMś&2'QPVSMBGPSNBUJPOUPVUBVMPOHEF
MBWJFFOSFMBUJPOBWFDMśJOJUJBUJWFFVSPQ¨FOOF&$7&5&VSPQFBO
$SFEJUTGPS7PDBUJPOBM&EVDBUJPOBOE5SBJOJOHk$S¨EJUTFVSPQ¨FOTQPVSMBGPSNBUJPOQSPGFTTJPOOFMMFz
4.
Un rapport proposant un lien entre les descripteurs
EF%VCMJOFUMFTEFTDSJQUFVSTEFMś&2'QPVSMBGPSNBUJPOUPVUBV
MPOHEFMBWJFQPVSDFRVJDPODFSOFMFEPNBJOFEFT)VNBOJU¨TFU
EFT"SUT
$POTUJUVUJPO EF HSPVQFT EF USBWBJM QPVS EJTDJQMJOFT
OPOFODPSFDPODFSO¨FTQBSMFQSPKFU56/*/(
6.
Identification par les disciplines impliquées dans le
projet, de zones transfrontalières entre elles et/ou d’aires de
recouvrement de différents de leurs champs d’études.
5SPJT SFODPOUSFT POU FV MJFV 5IFTTBMPOJRVF 0DUPCSF #JMCBP .BJ FU #SVYFMMFT 0DUPCSF FOUSF MFTRVFMMFT
MFTHSPVQFTPOUQPVSTVJWJMFVSUSBWBJM-FQSPKFUBBJOTJVOFEVS¨F FYUS©NFNFOU DPVSUF GBVUF EF ŻOBODFNFOUT TVƌTBOUT
-FTUSBWBVYTPOUFOUPVKPVSTFODPVSTJMTEPJWFOUFODPSF©USF
QPVSTVJWJTDPNQM¨U¨TFUBWBOUEś©USFE¨ŻOJUJWFNFOUQVCMJ¨T
recueillir un assentiment au-delà des représentants de la communauté universitaire directement impliqués dans le projet.
Néanmoins, il est possible d’évoquer certaines des avancées.
L’objectif principal était donc, à partir d’un modèle qu’avaient
formulé les sciences sociales, de tenter d’établir une définition
DPNNVOFEFDPNQ¨UFODFTQPVSMFTOJWFBVYŸEFMBHSJMMFEFT
RVBMJŻDBUJPOTEFMBGPSNBUJPOUPVUBVMPOHEFMBWJF&2'
$FUUF
HSJMMFFTUPSHBOJT¨FFOIVJUOJWFBVYMFOJWFBVDPSSFTQPOEŸMB
USBOTJUJPOFOUSFFOTFJHOFNFOUH¨O¨SBMFUVOJWFSTJU¨ŘFO'SBODF
MF#BDDBMBVS¨BUMFOJWFBVDPSSFTQPOEŸMB-JDFODF#BDIFMPS
MFOJWFBVBV.BTUFSFUMFOJWFBVBVEPDUPSBUQPVSDIBDVOEF
ces niveaux, elle précise les connaissances, savoir faire et compétences à acquérir.
Rapidement, les participants ont compris qu’il serait très difficile, d’une part, d’atteindre l’ensemble des objectifs proposés 4,
d’autre part, d’atteindre pour certains d’entre eux un résultat
idéal en tenant compte de l’ensemble des disciplines présentes.
Néanmoins, ils ont, dès le départ, insisté sur l’importance de
4
Ainsi, par exemple, le référentiel pour les Arts ne
EFWSBJU©USFE¨DMJO¨RVFQPVSMFTOJWFBVYFUTPJU#BDDBMBVS¨BU-JDFODF.BTUFS%PDUPSBU
N° 06 Ţ Novembre 2011
cette démarche qui peut permettre de donner une cohésion à ce
TFDUFVSUSPQTTPVWFOUNJTFOEBOHFSEBOTMFTVOJWFSTJU¨T"JOTJ
en espèrent-t-ils un possible renforcement de leur position.
En ce qui concernait la mise au point d’un référentiel de compétences commun, les participants ont décidé de diviser le
travail : sciences humaines, d’une part, et disciplines des Arts
d’autre part, ont donc poursuivi des réflexions parallèles. Au
TFJO EV TFDUFVS EFT TDJFODFT IVNBJOFT Ř )JTUPJSF )JTUPJSF EF
Mś"SU-JOHVJTUJRVF-JUU¨SBUVSF5I¨PMPHJFFU¨UVEFTSFMJHJFVTFT
l’Histoire joue un rôle très actif auprès des nouvelles disciplines,
du fait de son implication dès la première heure dans le projet
TUNING, leur permettant ainsi de profiter de leur expérience
pour avancer au mieux. Au sein du secteur des Arts, toutes les
EJTDJQMJOFT BWBJFOU VO OJWFBV EśBWBODFNFOU JNQPSUBOU BZBOU
toutes participé au projet TUNING à partir de 2004.
Je n’évoquerai que quelques éléments de la réflexion en cours
du secteur des Arts. Suite aux deux premières rencontres les
HSPVQFTEFDFTFDUFVSŘ"SDIJUFDUVSF#FBVY"SUTFU%FTJHO%BOTFFU5I¨¡USF.VTJRVFPOUBCPVUJŸQSPQPTFSVOFBSDIJUFDUVSF
spécifique pour un référentiel de compétences commun à leur
secteur. Cette proposition vise à donner un sens plus proche de
ce qui est au cœur des formations offertes par ce secteur. Cette
proposition présente donc une architecture à plusieurs plans :
6O DBESF H¨O¨SBM WBMBCMF QPVS UPVT MFT OJWFBVY EV S¨G¨SFOUJFM
qui comprend : une appellation commune pour le secteur qui
SFHSPVQF DFT EJTDJQMJOFT FOTVJUF VO DPODFQU TQ¨DJŻRVF E¨finissant d’une part la finalité de tous les établissements de ce
secteur et d’autre part concrétisant la source à partir de laquelle
UPVUFTMFTDPNQ¨UFODFTTFSPOUJOŻOFFYQSJN¨FTFOŻOTFQUEJmensions qui déclinent ce concept spécifique. Ensuite, au plan
de chacun des niveaux du référentiel, les savoirs, habiletés et
attitudes seront à décliner à partir de chacune de ces sept diNFOTJPOT1S¨DJTPOTDFDBESFH¨O¨SBM
1) Appellation commune : « Disciplines des Arts de la Création
et de la Scène (Creative and Performing Disciplines) ». Cette
appellation commune a semblé aux disciplines de ce secteur
DPSSFTQPOESF FƋFDUJWFNFOU Ÿ DIBDVOF EśFOUSF FMMFT FMMF QSPjette ainsi une identité cohérente et reconnaissable. Un essai de
définition de ce qu’est une « Discipline des Arts de la Création et
de la Scène » a été formulé :
Essai de définition des “Disciplines des Arts de la Création et
de la Scène”
- Ce qu’elles sont :
le concept de “Disciplines des Arts de la Création et de la
Scène” comprend un ensemble de champs de nature artistique
et technique pour lesquelles la créativité, l’interprétation et
l’exercice d’un jugement esthétique sont fondamentaux. Ces
disciplines impliquent l’invention et la génération d’idées,
de formes, d’images, de sons, de structures, de productions
scéniques et de textes, qui peuvent être mis en oeuvre pour
produire de nouveaux artefacts, espaces, produits ou procédés.
- Ce qu’elles partagent et font :
Les disciplines des Arts de la Création et de la Scène contribuent
à l’expérience de vie en parité avec la science, la philosophie, la
technologie. Elles ont la capacité à : persuader, subvertir, célébrer et confronter les traditions ; agir comme un agent culturel
puissant ; fonder les aspirations individuelles afin d’aider les
individus à apprécier les différences et construire un système
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La lettre des écoles supérieures d’art
Le projet Humart
cohérent de valeurs.
- Spécificités (ce qui les unit et les sépare) :
La reconnaissance de ces valeurs communes signifie également, pour chacune des disciplines des Arts de la Création et
de la Scène, la reconnaissance des spécificités et caractéristiques propres à chacune d’entre elles.
seront confrontés » qu’il est possible de mettre en œuvre une
« conception de la compétence comme mobilisation d’un ensemble de ressources ». Poser dans cet ordre la finalité de ces
FOTFJHOFNFOUT QVJT MFT k EJNFOTJPOT z O¨DFTTBJSFT QPVS TB
mise en œuvre et seulement après les savoirs attendus relève
bien de cet esprit.
2) Concept unifiant, « Création et Créativité . Toutes les disciplines de ce secteur sont convenues de considérer que le cœur
de leur activité touche à la création ou la créativité. L’ensemble
des compétences qui sont posées comme objectifs de formation
découlent de ce concept, à travers les sept dimensions qui sont
évoqués ci-dessous, raison pour laquelle il a semblé très imporUBOUBVYSFQS¨TFOUBOUTEFTEJTDJQMJOFTEFDFTFDUFVSEśBƌDIFS
clairement que toutes les institutions qui appartiennent à ce
secteur sont, en premier lieu, consacrées à la création ou la créativité.
Cette proposition des Disciplines des Arts et de la Scène devra
©USFDPOŻSN¨FQBSMFTQSPNPUFVSTEVQSPKFU)VNBSU&MMFO¨DFTTJUFSBEś©USFDPNQM¨U¨FQBSVOUSBWBJMRVJQPVSDIBRVFOJWFBV
précisera les savoirs correspondants et le niveau de performance
attendu. Il appartiendra ensuite à chacune des disciplines de
compléter, si nécessaire, ce référentiel commun par des éléments spécifiques à leur domaine.
4FQUkEJNFOTJPOTzFMMFTFYQSJNFOUMFTEPNBJOFTEFDPNpétences indispensables pour réaliser ce concept de « Création
et Créativité » :
'BCSJRVFS S¨BMJTFS TVS TD§OF UP QFSGPSN
EFTTJOFS
conceptualiser,
.
Repenser, considérer, et interpréter l’Humain,
&YQ¨SJNFOUFSJOOPWFSFUSFDIFSDIFS
.
Théories, histoires et cultures,
"TQFDUTUFDIOJRVFTFOWJSPOOFNFOUBVYFUDPOUFYUVFMT
.
Communication, collaboration et interdisciplinarité
.
Esprit d’initiative et d’entreprise.
-FTk4BWPJSTzŸQBSUJSEFDFTkEJNFOTJPOTzPVEPNBJOFT
de compétences - sont déclinés les Savoirs/Habiletés/Attitudes 5TBWPJSTE¨DMBSBUJGTQSPD¨EVSBVYUSBOTG¨SBCMFT
RVJQBSticipent à leur acquisition et à leur réalisation.
La démarche ainsi décrite peut sembler anodine, pourtant elle
a son importance. Jusque là, il était posé que le référentiel indique, par niveaux, les Savoirs/Habiletés/Attitudes (KnowlFEHF4LJMMT$PNQFUFODFT
DPSSFTQPOEBOUT BWFD JOEJDBUJPO EV
niveau de performance attendu. La démarche entreprise par
les disciplines des Arts et de la Scène illustre le principe « qu’une
compétence ne se définit pas à partir de savoirs prédéterminés
[mais qu’il faut] partir des situations et des pratiques sociales
[pour] en inférer des compétences et identifier les savoirs, habiMFU¨TFUMFTBUUJUVEFTRVFDFTDPNQ¨UFODFTFYJHFOUDPNNFNPCJMJTBUJPOEśVOFOTFNCMFEFSFTTPVSDFTzRVFTPVMJHOF1IJMJQQF
Perrenoud 6. Philippe Perrenoud 7 précise par ailleurs que c’est
en cherchant « à savoir à quels problèmes les futurs adultes
Par cette proposition d’architecture, les participants ont cherché à donner un sens à ce tableau, à montrer comment il est
JTTV EF MB S¨BMJU¨ EF MFVST N¨UJFST FU MśFYQSJNF EF GB¦PO QMVT
évidente. Par cette démarche qui tentait de trouver ensemble
une cohérence nouvelle pour cet exercice, ces disciplines ont
posé le principe fondateur d’un terrain de rencontre au niveau
EF MB GPSNBUJPO TVQ¨SJFVSF 1BS MśBƌSNBUJPO EF E¨ŻOJUJPOT FU
d’un discours communs, les représentants de ces disciplines ont
tenté de mettre en valeur ce qui les unissait, ce qui constituait
la spécificité de leur secteur. Ce processus a ce mérite, non des
moindres…
+BDRVFT.PSFBV
Directeur des études du CNSMD de Lyon de 2002 à 2007, et son
représentant à l’Association Européenne des Conservatoires
(AEC), collaborateur du projet Polifonia 1 (dans le cadre du projet
Tuning) de 2004 à 2007.
Directeur du Cefedem Rhône-Alpes depuis 2007, et son
représentant à l’AEC en participant au projet Polifonia 2
(2007-2010), ainsi que collaborateur régulier du projet INVITE
(International Network for Vocal and Instrumental Teachers
Education, groupe de travail européen consacré à la formation
des enseignants de musique et de chant). Actuellement participant au projet HUMART (2010-2012).
Par ailleurs, examinateur externe au Royal College of Music de
Londres pendant 4 ans (2007-2011).
4FMPO MB UFSNJOPMPHJF FNQMPZ¨F QBS 11FSSFOPVE $G
OPUFT TVJWBOUFT
1SPDIF EF MB UFSNJOPMPHJF BOHMPTBYPOOF
,OPXMFEHF4LJMMT $PNQFUFODFT FNQMPZ¨F QBS MF QSPKFU
)VNBSUDFUUFUFSNJOPMPHJFUSBEVJUCJFOMFTFOTRVFMFTQBSUJDJpants concernés ont donné à ces termes.
11FSSFOPVE
Quand l’école prétend préparer à la
vie… Développer des compétences ou enseigner d’autres savoirs ?,
1¨EBHPHJFT&4'Q1IJMJQQF1FSSFOPVETPDJPMPHVFFTUQSPGFTTFVS Ÿ Mś6OJWFSTJU¨ EF (FO§WF FU DPBOJNBUFVS BWFD .POJDB
Gather Thuder du laboratoire de recherche Innovation-EducaUJPO'PSNBUJPO-*'&
7
Ibidem.
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La lettre des écoles supérieures d’art