LA SANTE MENTALE DANS LE VAL DE MARNE : ELABORATION
Transcription
LA SANTE MENTALE DANS LE VAL DE MARNE : ELABORATION
LA SANTE MENTALE DANS LE VAL DE MARNE : ELABORATION D’UN PLAN D’ACTION Groupe de travail n°1 « Personnes présentant des troubles psychiques graves et persistants » Synthèse et Recommandations Mars 2005 SOMMAIRE 1. INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………….…………………..p.4 2. LES CARACTERISTIQUES DES PERSONNES PRESENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES GRAVES ET PERSISTANTS …………………………………………………………………………………………………………………….p.6 2.1 – Les patients au long cours dans les services de psychiatrie adulte 2.1.1 - L’étude régionale ANCREAI /ARHIF 2.1.2 – L’appropriation de cette démarche au niveau du département du Val de Marne ! Les principaux résultats quantitatifs concernant le Val de Marne " Donner du sens aux variables contenues dans l’enquête (activités quotidiennes et fonctionnement intellectuel et psychique) " Définir quatre grands profils de patients au long cours 2.2 – Les personnes handicapées psychiques accueillies dans les établissements médicosociaux (enquête DDASS / DiPAS) 2.2.1 – Répartition dans les différentes structures 2.2.2 – La prise en charge psychiatrique de ces personnes " Au sein des structures médico-sociales " Par un service de psychiatrie 3. LES DIFFICULTES RENCONTREES DANS LA PRISE EN CHARGE DES PERSONNES PRESENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES GRAVES ET PERSISTANTS………………………………………………………….p.20 3.1 – Les obstacles à un projet de vie alternatif à la prise en charge à temps complet en psychiatrie (et notamment à une orientation vers le secteur médico-social) 3.2 – Les difficultés rencontrées par les acteurs médico-sociaux pour l’accompagnement de ces personnes 4. LES SOLUTIONS EXISTANTES POUR REPONDRE AUX BESOINS SPECIFIQUES DES PERSONNES PRESENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES GRAVES ET PERSISTANTS……………………………………p.24 4.1 – Les équipes de réinsertion/déchronicisation au sein des secteurs psychiatriques 4.2 – Les appartements associatifs et communautaires 4.3 - Les structures médico-sociales spécifiques et/ou innovantes 4.4 - Les lieux d’entraide mutuelle 2 4.5 – Les conventions entre le secteur psychiatrique et le secteur médico-social 5. LES RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER L’ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES PRESENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES GRAVES ET PERSISTANTS…………………………………p.34 5.1 – Mieux évaluer les situations de vie 5.2 – Produire de l’interconnaissance 5.3 – Formaliser les partenariats 5.4 – Renforcer le personnel spécialisé au sein de certains établissements médicosociaux 5.5 – Créer des structures nouvelles 5.6 – Assouplir les règles administratives et financières 5.7 – Développer la formation des professionnels et des aidants 5.8 – Faciliter le maintien et l’accès au logement 5.9 – Développer la vie sociale et l’accès de droit commun aux loisirs et à la culture 5.10 – Mobiliser les élus et sensibiliser la population à la maladie mentale CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………………………p.41 ANNEXES 3 1. INTRODUCTION La DDASS du Val de Marne a souhaité, en accord avec l’Agence Régionale d’Hospitalisation, que la préparation du volet psychiatrie du SROS sur le territoire du Val de Marne soit l’occasion de développer plus systématiquement des collaborations entre le secteur psychiatrique et les secteurs social et médico-social, permettant une approche concertée de la situation et des besoins des personnes souffrant de troubles mentaux, et donc des solutions à mettre en œuvre. Il s’agissait de bénéficier de la dynamique engagée localement, d’autant plus que nous étions invités à cette démarche locale, au plus près des besoins des usagers et de la connaissance des besoins par les professionnels, par l’étude sur les patients au long cours en psychiatrie commandée par l’Agence Régionale d’Hospitalisation à la délégation ANCREAI d’IdF. Dans son introduction à cette étude, le Dr Guy Baillon invitait l’ensemble des acteurs concernés par la santé mentale à « rêver ensemble aux évolutions possibles, en s’appuyant d’abord sur la connaissance des besoins, pour aborder ensuite les utopies possibles et les réponses anciennes et innovantes qu’il serait utile d’associer ». Ont donc été associés à cette démarche, outre les équipes des secteurs de psychiatrie et les directions des hôpitaux, les services d’action sociale du Département (DiPAS), les acteurs du champ social et médico-social dont quelques-uns ont déjà une expérience importante en matière d’accompagnement, suivi, hébergement de handicapés psychiques ou malades mentaux, l’Education Nationale ainsi que l’UNAFAM. La Mission Nationale d’Appui en Santé Mentale (MNASM) a apporté son expertise et ses conseils méthodologiques. Après une réunion de lancement en juin 2004, réunissant l’ensemble des responsables institutionnels intéressés à la démarche, 5 groupes de travail ont travaillé de juillet 2004 à mars 2005, afin de formuler des propositions à remonter au niveau régional, pour l’élaboration finale du SROS, qui prendra effet au printemps 2006. - 1. Personnes présentant des troubles psychiques graves et persistants - 2. Coopération entre social et psychiatrie auprès des publics en situation précaire - 3. Enfants et adolescents - 4. Permanence de l’offre de soins et accès aux soins - 5. Vieillissement des patients psychiatriques, accès aux soins des personnes âgées Un comité de pilotage, composé de membres de la DDASS, des représentants de la MNASM et de représentants des secteurs de psychiatrie du Val de Marne ainsi que de représentants des associations d’usagers, a validé au fur et à mesure les travaux des groupes de travail, et assure la synthèse finale. Le groupe de travail 1, dont la réflexion a porté sur les personnes présentant des troubles psychiques graves et persistants, s’est attaché à analyser les caractéristiques et les besoins de cette population spécifique et à définir les conditions nécessaires à un meilleur accompagnement. Ce groupe est parti d’un double constat : - l’impossibilité de mettre en oeuvre, pour certains patients pris en charge en psychiatrie, un projet de vie alternatif à l’hospitalisation ; 4 - la difficulté des équipes sociales et médico-sociales à accompagner des personnes présentant un handicap psychique. La réflexion du groupe a été nourrie de trois principales études : - l’enquête de l’ARHIF sur les patients séjournant au long cours dans les services de psychiatrie adulte (ARHIF - Délégation ANCREAI Ile-de-France, recensement des patients au 6 décembre 2001) ; - l’enquête DDASS94-DIPAS/CG94 sur l’accueil des personnes présentant un handicap psychique dans les établissements pour adultes handicapés (octobre 2004). - l’enquête DDASS94 sur les capacités d’accueil des appartements associatifs ou communautaires (novembre 2004). Ce groupe de 25 participants, composé de professionnels issus des secteurs de psychiatrie, des établissements médico-sociaux, des services de tutelle aux majeurs, de la DiPAS et de la DDASS, ainsi que de représentants de l’UNAFAM, a tenu six réunions plénières. Les membres du groupe se sont de plus impliqués dans des sous-groupes pour la caractérisation des capacités et des besoins des patients au long cours décrits dans l’enquête de l’ARHIF. Le groupe de travail et ses sous-groupes ont bénéficié du soutien méthodologique de Carole Peintre, conseillère technique à la délégation ANCREAI IdF, qui a également participé à la rédaction de ce présent document. 5 2. LES CARACTERISTIQUES DES PERSONNES PRESENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES GRAVES ET PERSISTANTS 2.1 – Les patients au long cours dans les services de psychiatrie adulte 2.1.1 - L’étude régionale ANCREAI-IDF /ARHIF A partir des informations dont elle disposait (statistiques, études, groupes de travail etc.), l’Agence Régionale d’Hospitalisation d’Ile-de-France (ARHIF) posait l’hypothèse qu’il existait, au sein des structures psychiatriques, des patients pris en charge à plein temps depuis de longues années et pour lesquels les besoins n’étaient qu’en partie comblés. Pour recenser le nombre de patients concernés en Ile-de-France et identifier plus précisément les caractéristiques de ces situations de vie, l’Agence Régionale d’Hospitalisation a lancé une enquête auprès de tous les établissements psychiatriques de la région (privés et publics). Les résultats de cette étude avaient pour vocation d’aider les professionnels intervenant auprès de ces personnes (secteur psychiatrique mais aussi médico-social), à inventer des modes d’accompagnement diversifiés et mieux adaptés à leurs besoins, dans le cadre notamment de la planification (SROS 3). Cette étude qui propose une photographie, au 6 décembre 2001, des situations de vie des « patients pris en charge à temps complet en psychiatrie depuis plus de 9 mois » a permis : - d’une part de donner une estimation numérique d’un phénomène qui préoccupe depuis longtemps les équipes psychiatriques (plus de 2000 patients) ; - et d’autre part de mieux connaître les situations de vie de ces patients, non pas sous le seul angle médical (diagnostic et types de soins) mais aussi en termes d’aptitudes dans le fonctionnement intellectuel et psychique, de capacité dans les actes de la vie quotidienne ou encore en tenant compte de leur environnement socio-familial. Ce travail a abouti à la construction d’une typologie de cette population en neuf groupes homogènes. Elle permet de dégager des grands profils, d’identifier des souspopulations qui présentent des caractéristiques similaires. Cependant, tous les individus d’un même groupe ne sont pas pour autant identiques. Si ces classes statistiques permettent d’appréhender plus facilement une réalité complexe, elles ne peuvent en aucun cas réduire la grande diversité des situations rencontrées sur le terrain à neufs profils figés au contour strict. A chaque groupe ne correspond pas non plus un type d’orientation ou de projet de vie unique (même si on est majoritairement du côté du milieu ordinaire pour le groupe 1 et du côté de la MAS pour le dernier groupe). Les classes intermédiaires de 2 à 6 regroupent même des publics assez hétérogènes. De plus, cette étude régionale ne prend pas en compte les spécificités locales en terme d’équipement sanitaire et médico-social mais aussi de contexte socioéconomique car : 6 - d’une part il aurait été difficile d’inclure dans le traitement statistique l’ensemble de ces indicateurs ; - et d’autre part, l’ARH s’est engagée à apporter des éléments d’information sur cette population pour entamer une réflexion concertée sur les réponses à apporter, sans viser un quelconque contrôle de l’activité ou de la clientèle des différents établissements psychiatriques. Cependant, si cette étude a vocation à aider les professionnels intervenant auprès de ces personnes (secteur psychiatrique d’abord mais aussi médico-social) à inventer des réponses plus adaptées à leurs besoins, dans le cadre notamment de la planification (SROS 3), il est important de pouvoir utiliser ces résultats pour définir des modes d’accompagnement adaptés et leur inscription potentielle dans les différents territoires. 2.1.1 - L’appropriation de cette démarche au niveau du département du Val de Marne L’appropriation de cette démarche au niveau du département du Val de Marne fut par conséquent de deux ordres. Il s’est agit : - d’effectuer un traitement statistique départemental de l’étude afin d’estimer l’ampleur du phénomène et de pointer les éventuelles spécificités en terme de profil général. - d’approfondir les résultats régionaux en donnant du sens aux différents profils statistiques, au travers de sous-groupes de travail réunissant des professionnels du secteur psychiatrique et médico-social ainsi que des représentants des familles d’usagers. Quatre sous-groupes se sont ainsi réunis à plusieurs reprises pour mieux caractériser : le groupe rassemblant les patients « au long cours » les plus autonomes de l’enquête ARHIF (classes 1 et 2) ; le groupe correspondant aux patients présentant des profils intermédiaires en terme d’autonomie globale (classes 3 à 6) ; le groupe réunissant les patients au long cours les plus dépendants (classes 7,8 et 9) ; ainsi que le groupe des patients qui ne remplissent par les critères de durée ou de type de prise en charge retenus pour l’enquête ARHIF mais qui sont cependant jugés comme institutionnellement dépendants par les équipes psychiatriques (population2)1. ! Les principaux résultats quantitatifs concernant le Val de Marne2 Au 6 décembre 2001, l’enquête de l’ARHIF recensait 343 patients pris en charge à temps complet depuis plus de 9 mois dans les secteurs psychiatriques Valde-Marnais (« population 1).3 1 L’enquête ARHIF visait à recenser les patients séjournant au long cours dans les services de psychiatrie adulte. Devant la difficulté de définir la notion de long cours ou encore « d’institutionnellement dépendants », les comités de pilotage et technique ont choisi de distinguer deux populations spécifiques. La première dite population 1 (et qui concentre les 2/3 de l’ensemble des effectifs recensés par l’enquête ARHIF), repose sur des critères objectifs de type de pris en charge et de durée (prise en charge à temps complet en psychiatrie depuis plus de 9 mois dans l’année précédent le jour de l’enquête). La seconde repose sur la seule appréciation des équipes psychiatriques. En effet, il s’agit de personnes jugées par les équipes de soins comme inscrites dans un processus de dépendance institutionnelle, quelque soit le mode de prise en charge le jour de l’enquête et la durée de prise en charge. 2 Cf. Annexe 1 3 Par ailleurs, 85 autres patients ne répondant pas à ses critères d’âge et/ou de durée de prise en charge étaient jugés par les équipes de soins comme inscrites dans un processus de dépendance institutionnelle (« population 2 »). 7 Avec 16% de l’ensemble des patients au long cours recensés à l’échelle régionale, le Val-de-Marne constitue le 3ème département qui accueillent les effectifs les plus importants concernant cette population spécifique (après Paris – 738 patients et les Hauts-de-Seine – 358 patients). Sachant que ces effectifs ne prennent pas en compte les nombreux patients au long cours accueillis dans les secteurs parisiens et des Hauts-de-Seine situés dans des établissements hospitaliers localisés sur le territoire Val-de-Marnais4. En effet, il y avait, au 6 décembre 2001, 104 patients au long cours pris en charge dans les secteurs parisiens de l’hôpital Esquirol et 170 patients au long cours accueillis dans les secteurs des Hauts-de-Seine de l’hôpital de Paul Guiraud. D’une façon générale, « les patients au long cours » (POP 1 de l’enquête ARHIF) accueillis dans les secteurs psychiatriques relevant du département du Val-de-Marne présentent un profil relativement semblable aux 2203 patients recensés sur l’ensemble de l’Ile-de-France. Les caractéristiques démographiques sont identiques : six hommes pour quatre femmes et 55% des patients ont entre 40 et 60 ans. Si l’hospitalisation à temps complet est le mode de prise en charge principal, comme pour chacun des départements franciliens (72%), en raison des critères d’inclusion de la population 1, le Val-de-Marne se caractérise par un recours plus fréquent à l’Hospitalisation A Domicile sur le long terme (12%). Les durées de prise en charge sont assez équivalentes à celles décrites en moyenne en Ile-de-France : près de la moitié des patients au long cours sont pris en charge à temps complet depuis 5 ans ou plus (environ 150 patients). Les types de soins dispensés aux patients au long cours du Val-de-Marne, ainsi que l’accompagnement social qui leur est proposé, sont relativement semblables aux tendances repérées à l’échelle régionale. Leur attitude à l’égard de leur maladie et de leur traitement ne se distingue pas non plus des patients au long cours pris en charge par les autres départements franciliens (21% sont dans le déni de la maladie et 10% sont opposants aux traitements). Comme pour l’ensemble de l’Ile-de-France, les consultations psychiatriques et les soins infirmiers à dimension relationnelle constituent les modes d’interventions déployés pour quasiment tous les patients au long cours (94% et 97%). Cependant, dans le Val-de-Marne, les patients au long cours sont proportionnellement un peu plus nombreux à participer à un groupe thérapeutique utilisant la médiation d’une activité (33% contre 30% en IDF) et à bénéficier de séances de rééducation (16% en psychomotricité / ergothérapie contre 10% en IDF ; et 3% en orthophonie contre 1% en IDF). L’exploitation départementale de l’enquête ARHIF porte exclusivement sur la population 1 en raison de certaines limites méthodologiques rencontrées dans l’interprétation des résultats portant sur la population 2 (cf. 2.2 du rapport sur l’exploitation départementale de l’enquête ARHIF pour les huit départements franciliens, en annexe). Par conséquent, tous les résultats quantitatifs concernant le Val-de-Marne se rapportent uniquement à la population 1. 4 Dans la mesure où ces éléments statistiques s’inscrivent dans une démarche de planification (et donc d’enveloppes financières régionale et départementales), la dimension administrative a été préférée à la notion géographique. Aussi, l’analyse statistique départementale consiste à comparer les résultats des secteurs selon le département dont ils dépendent sans tenir compte de leur localisation géographique. Cependant, pour les établissements non sectorisés, la référence reste géographique (mais le nombre de patients recensés dans ces structures s’avère relativement marginal et concerne plutôt la population 2 – dans le Val-de-Marne, seuls 8 patients appartenant à la population 1 ont été recensés hors secteur – AP-HP Paul Brousse). 8 La prédominance des psychoses est un peu moins importante dans le Val-de-Marne parmi la clientèle des patients au long cours (57% contre 61%), au profit des personnes atteintes de troubles mentaux organiques (8% contre 5% en IDF) ou des troubles de l’humeur (6% contre 4% en IDF). Les troubles du développement psychologique restent le deuxième diagnostic le plus souvent cité pour ces patients (13%). En terme de niveau global d’autonomie, le Val-de-Marne correspond au département qui connaît la répartition la plus équilibrée entre les trois grands profils de patients au long cours : 32% des effectifs pour les « plus autonomes », 39% pour le groupe « intermédiaire » et 29% pour les plus dépendants. La typologie en neuf classes théoriques est également très proche de la répartition régionale, même si la classe 2 apparaît un peu plus représentée dans le Val-de-Marne. Cette classe rassemble des personnes relativement autonomes dans la vie quotidienne, à condition de bénéficier d’un cadre structurant et d’un soutien quotidien de l’entourage. Elles se distinguent des plus autonomes (classe 1) par une faible autonomie financière. A l’inverse, la classe 7, qui fait partie du groupe des plus dépendants est proportionnellement moins nombreuse qu’en Ile-de-France (6% au lien de 10%). Cette légère différence se traduit par une proportion un peu plus importante, par rapport aux résultats régionaux, de patients autonomes dans les différentes activités quotidiennes et/ou présentant un fonctionnement intellectuel ou psychique satisfaisant pour certaines dimensions. Tableau 1 : Répartition des patients au long cours du Val-de-Marne selon les neuf profils en terme de niveau global d’autonomie Partition en 9 classes Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4 Classe 5 Classe 6 Classe 7 Classe 8 Classe 9 Total Val de Marne Effectif Les plus 32 autonomes 79 IDF % % 35 Groupe 50 intermédiaire 19 30 20 Les plus 46 dépendants 32 9 23 10 15 6 9 6 13 9 10 18 11 16 4 8 10 14 9 289 100 100 Les projets d’orientation élaborés en faveur des patients au long cours du Val-de-Marne ne sont pas différents de ceux proposés au niveau régional. Ainsi, ces patients se destinent très massivement à un hébergement institutionnel (60%), tandis qu’un autre quart d’entre eux n’a aucun projet en raison d’un état clinique incompatible (25%) et que 15% seulement connaissent un projet d’orientation vers le milieu ordinaire. Tableau 2 : Répartition des patients au long cours du Val-de-Marne selon leur projet d’orientation Projet d’orientation en cours Val-de-Marne IDF Aucun projet Effectifs 87 % 25 9 % 26 Projet en milieu ordinaire Maison d’accueil spécialisée Long séjour Maison de retraite Appartement thérapeutique Placement familial spécialisé Appartement associatif CHRS Foyers Autres TOTAL 51 56 11 47 9 24 4 32 22 343 15 16 3 14 3 7 1 9 6 100 12 15 5 13 3 6 2 1 11 6 100 " Donner du sens aux variables contenues dans l’enquête (activités quotidiennes et fonctionnement intellectuel et psychique) A partir de l’expérience qu’ils avaient de l’accompagnement des personnes présentant des troubles psychiques graves et persistants, les membres des sous-groupes de travail se sont attachés à donner du sens aux intitulés des questions et des réponses de l’enquête ARHIF. Cette phase, consistant à donner de « l’épaisseur » aux résultats théoriques de l’enquête ARHIF, apparaît comme une première étape dans la définition précise des besoins de cette population et de leur déclinaison selon des profils homogènes. Ce travail qualitatif a permis de décrire concrètement comme se traduit, dans la vie quotidienne et dans les relations sociales, le fonctionnement intellectuel et psychique spécifique de ces patients « au long cours ». Ainsi, si les résultats de l’enquête ARHIF montrent que les trois-quarts des patients au long cours ont des difficultés à fixer leur attention sur une objet précis5, le travail des sous-groupes permet d’identifier les formes prises par ces difficultés et leurs répercussions sur leur vie courante, et donc in fine sur leur projet de vie. Attention – Concentration 76% présentent des difficultés en terme de concentration Tolérance à la frustration 82% présentent des difficultés en terme de tolérance à la frustration - Difficulté à rester à un travail ou une activité durant un temps déterminé – Fatigabilité - Difficulté à s’adapter à une consigne donnée – un cadre – instabilité - Difficulté à la lecture - Difficulté à l’écoute des autres - Difficulté à réaliser des taches quotidiennes - Difficulté à respecter les horaires – un cadre – une consigne - Difficulté à différer – « Ne pouvoir attendre » dans la relation aux autres, nécessité d’une réponse immédiate ou d’une présence immédiate. - Risques d’expression comportementale de l’intolérance à la frustration : violence verbale / passages à l’acte. - Difficulté à élaborer avec ces patients un projet dans une perspective de moyen ou de long terme (seul le court terme est envisageable). - Souvent problème des addictions (cigarettes, alcool…). 5 24% font preuve d’une concentration satisfaisante, 35% d’une concentration labile, 25% ont une concentration difficile à soutenir et pour 16% elle est difficile à évaluer. 10 Capacités d’intégration dans un groupe 83% présentent des difficultés en terme d’intégration à un groupe Raisonnement 87% présentent des difficultés pour exercer leur jugement Prises d’initiatives 90% présentent des difficultés pour prendre des initiatives Prise de repas 37% ne prennent pas leur repas de façon totalement autonome - Difficulté à reconnaître l’autre, différent de soi, dans sa parole, dans ses demandes – Intolérance à l’autre. - Souvent besoin d’une relation exclusive à une personne, en dehors des autres. - Nécessité de petits groupes avec un cadre suffisamment régulier et contenant. - Risque d’agressivité verbale/physique lorsque l’intolérance à l’autre devient trop forte. - Difficulté à respecter les règles groupales/institutionnelles. - Risque de retrait – d’inhibition # besoin de réassurance – de stimulation – d’un cadre rassurant. - Difficulté de raisonnement et de prise en compte du réel lorsque délire présent. Le raisonnement suppose une inscription minimum dans la réalité. - Risque de perte des capacités cognitives non pas du fait seulement de la pathologie mais aussi du fait de la passivité cognitive sur un long terme : besoin d’exercer par des activités le raisonnement. - Parfois déclin progressif lié à la pathologie (démences – schizophrénies). - Difficulté de compréhension du monde environnant lorsque le raisonnement est atteint. - Difficulté de compréhension des liens de cause à effet dans un déroulement temporel (évènements A-- ??? B – Cause – conséquences). - Difficulté de compréhension des consignes (ex. : en CAT au travail). - Difficulté à prendre part à l’élaboration d’un projet de soin / de vie. - Difficulté à s’inscrire dans un groupe. - Risque d’isolement. - Risque pour certaines classes d’aller vers une incurie (ne plus aller faire ses courses – ne plus se laver…). - Parfois impossibilité de faire appel au service soignant ou social si besoin # peut aller jusqu’au risque vital – mise en danger de soi. - Difficulté – capacité/incapacité à se faire un repas – à aller faire ses courses. - Difficulté à établir un repas nutritionnellement équilibré. - Difficulté à se limiter à des quantités raisonnables (que ce soit dans le trop/ou le pas assez). - Capacité minimum de faire attention à un minimum d’hygiène dans la préparation de la nourriture. 11 - Capacité plus ou moins grande à prendre conscience de son état physique. Soins corporels / - Schéma corporel plus ou moins construit. Hygiène - Incitation à aller se laver plus ou moins nécessaire : simple rappel, 65% n’assurent pas accompagnement aux gestes, faire à la place de. leur hygiène de façon - Prise de conscience plus ou moins de l’importance de l’hygiène et de la totalement autonome présentation physique dans la relation à l’autre (ex. : pour sortir – pour aller à un RDV – un entretien). Emettre une demande soins 82% n’expriment pas de façon autonome une demande de soin quand cela s’avère pourtant nécessaire - Capacité plus ou moins à gérer son traitement. - Capacité plus ou moins de prise en compte de son état physique et psychique – Problème du déni de la maladie. - Capacité à faire appel au service soignant si nécessaire – Pragmatisme / Apragmatisme # savoir composer un numéro de téléphone, prendre le bus pour aller au CMS… Ces résultats, produits plus particulièrement par le sous-groupe centré sur la population « intermédiaire » (classe 3 à 6 de la population 1), semblent pouvoir s’appliquer à la plupart des personnes présentant des troubles psychologiques graves et persistants, même si l’intensité des difficultés décrites et ses différentes formes peuvent certainement varier selon le profil général des patients au long cours (ex : quand les personnes ne travaillent pas, la limitation dans la concentration ne se traduit pas par une difficulté à rester à un travail). Cependant, pour les plus dépendants, la difficulté à évaluer toute aptitude se traduit surtout par une absence totale de réalisation d’activité. " Définir quatre grands profils de patients au long cours $ Les plus autonomes [Population 1 : classes 1 et 2 – 111 patients dans les secteurs val-de-marnais] Une population relativement autonome pour les actes de la vie quotidienne en institution, mais qui nécessiterait cependant, pour vivre dans un logement personnel, une stimulation, un soutien de leur entourage pour accomplir la plupart des activités de la vie quotidienne (hygiène, repas, déplacements, etc.). Ainsi, l’intervention régulière d’un professionnel serait requise pour aider à concevoir les menus, faire les courses, préparer le repas, inciter les patients à s’occuper de leur logement et à assurer leur propre hygiène, ou encore à dépasser leur angoisse dans l’utilisation des transports en commun. Il s’agit moins de faire pour eux que de les inciter à s’impliquer et de leur offrir des repères. Des personnes qui savent généralement s’orienter, communiquer et entrer en relation avec autrui mais dans un cadre familier et/ou avec la médiation d’un tiers et/ou de façon intermittente. S’ils ont globalement un bon fonctionnement intellectuel, leur mémoire, leur capacité à élaborer des idées ou encore leur propension à fixer leur attention peuvent être considérablement entravées par leur état émotionnel du moment. 12 Cette vigilance constante de l’équipe de soins ou de ses partenaires se manifeste aussi : sur le plan financier, en s’assurant que les factures soient régulièrement payées, ou en mettant en place une mesure de protection juridique ; sur le plan administratif dans la mesure où ils ne font pas les démarches administratives courantes, ne répondent pas au courrier, et s’exposent ainsi à des difficultés sociales importantes ; sur le plan des soins, où l’adhésion aux soins et aux traitements est rarement définitivement acquise, nécessitant un travail de suivi, de mise en confiance, ponctué par de nombreuses rechutes ; au niveau relationnel, car l’isolement caractérise souvent cette population, un tiers devant soutenir les liens sociaux existants (famille, voisins) et les inciter à sortir et à avoir des loisirs. La dépendance à l’alcool, aux toxiques (cannabis etc.) et au tabac semble également fréquente pour ce profil de population et freine considérablement l’autonomie au travail6. Enfin, le rythme nycthéméral (jour/nuit), qui est perturbé et décalé pour la majorité de ces patients, a des répercussions sur leurs relations sociales. Ils vivent la nuit et ont par conséquent des difficultés par exemple pour se rendre à des rendez-vous le matin, ou encore rencontrent des problèmes avec l’entourage ou le voisinage. Cette difficulté à respecter le rythme de vie des autres renvoit à leur santé psychique (troubles de l’humeur, repli sur soi, peur des autres etc.). Cette dimension de leur profil est à prendre en compte dans les projets de vie à élaborer pour ces patients même si elle n’implique pas une réponse spécifique en terme de services ou d’aide. $ Le groupe intermédiaire [Population 1 : classes 3, 4, 5 et 6 – 134 patients dans les secteurs val-de-marnais] Une population présentant une autonomie « intermédiaire » nécessitant une aide ou un soutien pour les différentes dimensions de leur situation de vie. Les difficultés psychiques ont un impact sur les divers aspects de leur fonctionnement intellectuel et psychique ainsi que sur la réalisation des activités quotidiennes. Leurs capacités sont très fluctuantes et imprévisibles, fortement perturbées par leur état émotionnel. Elles diffèrent selon l’interlocuteur, les circonstances, le moment de la journée, etc. Ces personnes ont besoin de repères stables et d’un cadre contenant mais qui ne suffisent cependant pas pour leur assurer une certaine autonomie dans la vie quotidienne et la réalisation de projets à moyen ou long terme. Par ailleurs, ce groupe dit « d’autonomie intermédiaire » se caractérise par une très grande diversité des profils et des projets d’orientation. Ils ont ainsi vocation à intégrer, presque à part égale, un hébergement en milieu ordinaire (12%), une MAS ou un long séjour (20%), une maison de retraite (16%), un foyer médico-social (14%). Mais ce groupe présente surtout une surreprésentation d’absence de projet d’orientation en raison d’un état clinique incompatible (29%, contre 27% pour le groupe des plus autonomes et 18% pour le groupe des plus dépendants). $ Le groupe des plus dépendants [Population 1 : classes 7, 8 et 9 – 98 patients dans les secteurs val-de-marnais] 6 Dans le Val-de-Marne, comme dans les autres départements franciliens, la classe 2 se caractérise par la plus forte proportion de patients au long cours présentant des conduites addictives en terme de stupéfiants ou d’alcool (respectivement 10% et 13% dans le Val-de-Marne ; 8% et 13% en Ile-de-France). 13 Une population dépendante dans la plupart des gestes de la vie quotidienne, dont les faibles capacités de communication ne permettent pas d’évaluer précisément le fonctionnement intellectuel. A ce profil très déficitaire se surajoutent souvent des troubles du comportement qui déstabilisent l’entourage (auto ou hétéro agressivité, cris, idées délirantes, etc.) ainsi que des problèmes somatiques ou des déficits associés importants (paraplégie, surdité, troubles du langage, etc.) et des appareillages (qu’ils ne savent pas gérer). 42% d’entre eux ont un projet d’orientation en MAS (41 patients) et 17% en maison de retraite (17 patients). $ Les dépendants institutionnellement – Population 2 [Patients pris en charge à temps complet en psychiatrie adulte depuis moins 9 mois ou patients suivis en ambulatoire, mais jugés « institutionnellement dépendants par les équipes soignantes ». – 85 patients recensés dans les secteurs Val-de-marnais – effectifs très certainement sous-estimés] Il semble que la méthodologie retenue pour l’enquête ARHIF (centrée initialement sur l’hospitalisation à temps complet) ait conduit d’une part, à une sous-estimation des effectifs de la population 2, et d’autre part à la non prise en compte de certains profils de cette population dite « institutionnellement dépendante », en particulier ceux qui restent à l’écart de l’hôpital (ex : patients qui expérimentent sans succès plusieurs formes de logements alternatifs à l’hospitalier ou encore les patients vivant chez leurs parents)7. Il apparaît difficile de poser un ou des critères précis qui permettent de cerner de façon systématique et exhaustive l’ensemble de la population concernée par la dépendance institutionnelle. On remarque cependant que : • Tous les patients sont « dépendants » des soins mais tous ne sont pas dépendants institutionnellement. • Ceux dits dépendants « institutionnellement » ont des troubles psychiatriques graves et l’interruption des soins amène une rechute et une aggravation de leur situation sociale. • Sont aussi considérés comme dépendants les patients qui dénient leurs troubles, interrompent leur suivi et de ce fait réapparaissent dans les structures au détour d’une nouvelle hospitalisation sous contrainte (HDT ou HO). • Le terme « institutionnellement dépendants » peut avoir une co-notation négative. Mais pour cette population, la prise en compte de cette dépendance institutionnelle conduit à un mieux être, une socialisation plus développée :une fréquentation adéquate, concertée et cohérente des structures sociales, sanitaires, de protection des biens etc…, peut amener une stabilisation globale de la situation du patient. Cependant, l’hébergement semble au centre de la problématique des patients institutionnellement dépendants relevant de l’extra-hospitalier, dans la mesure où l’accès et le maintien dans un logement personnel constituent souvent l’objectif prioritaire pour les équipes de soins intervenant auprès de ces patients. La dépendance institutionnelle, telle qu’elle est analysée par le prisme du logement, se définit moins par la nature ou l’intensité de l’intervention de l’équipe psychiatrique 7 Les limites méthodologiques de l’enquête sont explicitées plus précisément dans la partie 2.2 du rapport relatif à l’exploitation départementale de l’enquête ARHIF – Février 2005. 14 que dans la nécessité où elle se trouve d’intervenir sur l’ensemble des dimensions de la situation de vie du patient, et non sur la seule dimension des soins. La notion de dépendance institutionnelle interviendrait ainsi dans les situations où l’équipe psychiatrique ne peut pas passer le relais, dans les différents soutiens à la vie en milieu ordinaire (soutien à la vie quotidienne, au travail, à la formation, aux relations avec le voisinage, aux loisirs, etc.), à d’autres partenaires non soignants (services d’accompagnement, service d’aide ménagère, etc.), sans mettre en péril l’équilibre fragile de vie de ces patients. 2.2 – Les personnes handicapées psychiques accueillies dans les établissements médico-sociaux (enquête DDASS / DiPAS) Une enquête a été réalisée conjointement, en novembre 2004, par la DDASS et la DiPAS (CG94), auprès des établissements et services pour adultes handicapés du Valde-Marne8 afin d’identifier : - la présence et les conditions d’accueil des personnes présentant un handicap psychique dans ces structures, - les difficultés rencontrées par les équipes médico-sociales pour accueillir ces publics, - leurs souhaits pour améliorer cet accueil, - et enfin leurs attentes à l’égard de la psychiatrie. Dans la lettre de présentation de l’enquête DDASS-DiPAS, accompagnant le questionnaire, le public concerné a été défini comme « des personnes présentant un handicap psychique, dont les besoins ressortent autant du soin au sens strict, en lien avec la psychiatrie, que de l’hébergement et de l’insertion ». Si cette définition s’est avérée un peu imprécise et a suscité parfois des échanges téléphoniques avec les directeurs des structures médico-sociales, elle avait pour avantage de ne pas réduire le handicap psychique aux seules personnes bénéficiant d’un suivi psychologique ou orientés par le secteur psychiatrique. Elle a ainsi permis de prendre en compte l’ensemble des personnes souffrant des troubles psychiques graves et persistants nécessitant des soins, que ces besoins soient ou non couverts de façon satisfaisante. Il reste que cette appréciation laissée aux directeurs des structures médico-sociales s’appuie davantage sur le repérage de difficultés que sur un diagnostic médical. 2.2.1 – Répartition dans les différentes structures Plus de 80% des structures médico-sociales ont répondu à cette enquête, recensant au total 1116 places occupées par des personnes présentant un handicap psychique. Ces 1116 usagers correspondent en fait à environ 1000 personnes dans la mesure où les résidents des foyers d’hébergement sont dans la très grande majorité des cas des travailleurs en CAT (double-compte). 8 Cf. Annexes 2 et 3. 15 Tableau 3 : L’accueil des personnes présentant un handicap psychique dans les différentes structures médicosociales du Val-de-Marne Capacité d’accueil Structures ayant Les personnes présentant départementale répondu à l’enquête un handicap psychique dans les structures ayant répondu à l’enquête Nbre de Nbre de Nbre de Nbre de Effectifs % structures places structures places Centre de rééducation 3 305 2 265 104 39 professionnelle (CRP) Ateliers protégés (AP) 6 140 4 59 5 8 Centre d’Aide par le Travail 21 1893 18 1746 491 28 (CAT) Foyer d’hébergement (FH) 11 546 10 503 136 27 Services d’accompagnement 9 250 8 220 128 58 à la vie sociale (SAVS) Foyers de jour 10 172 6 101 31 31 Foyers de vie 5 106 3 67 18 27 Foyer d’accueil médicalisés 3 56 3 56 31* 55 (FAM) Maison d’accueil spécialisée 8 337 8 337 172 51 (MAS) Ensemble 75 ? 62 3354 1116 33 Source : Enquête DDASS94 / DiPAS-CG94 – L’accueil des personnes présentant un handicap psychique dans les établissements pour personnes handicapées adultes du Val-de-Marne - Novembre 2004 * dont 15 autistes au foyer Gulliver Les personnes présentant un handicap psychique sont présentes dans tous les établissements et services en faveur des adultes handicapés du Val-de-Marne, mais dans des proportions très variables, selon la catégorie de la structure médico-sociale considérée. Si elles représentent une proportion relativement marginale des travailleurs handicapés des ateliers protégés (8%), elles correspondent en revanche au public majoritaire au sein des services d’accompagnement à la vie sociale (58% de la clientèle des SAVS, ce qui peut s’expliquer par le fait que deux de ceux-ci sont dédiés à ce public.), des foyers d’accueil médicalisé (55%) et des maisons d’accueil spécialisée (51%). Par ailleurs, avec plus d’un quart de ses travailleurs handicapés touchés par un handicap psychique (28%), les CAT correspondent, en terme d’effectif, aux structures médicosociales val-de-marnaises les plus accueillantes à l’égard de ce public spécifique (491/1113, soit 44% des personnes présentant un handicap psychique et prises en charge dans les structures pour adultes handicapés travaillent en CAT). Mais le pourcentage de ces personnes est identique dans les foyers d’hébergement (27%). 2.2.2 – La prise en charge psychiatrique de ces personnes L’étude DDASS/DiPAS-CG a exploré les modes d’accompagnement spécifiques dont pouvaient bénéficier les personnes présentant un handicap psychique accueillis dans les structures médico-sociales. " Au sein des structures médico-sociales Certaines structures médico-sociales emploient directement des psychiatres et psychologues, à temps très partiel (en particulier pour les psychiatres). Ces personnels interviennent généralement davantage dans l’expertise des situations, 16 dans l’orientation et l’articulation du suivi avec le secteur psychiatrique que dans les soins. Ils sont au total environ 15 ETP sur l’ensemble des structures médico-sociales val-demarnaise, les deux tiers correspondant à des postes de psychologues (10 ETP) et un tiers à des postes de psychiatres (5 ETP). Ces professionnels sont surtout représentés dans les CAT, les Foyers d’hébergement et les MAS. Malgré une proportion importante du public présentant un handicap psychique au sein des SAVS, le personnel sanitaire spécialisé semble quasiment absent de ces services, hormis des temps de psychologues. 17 Tableau 4 : Les psychiatres et psychologues présents au sein des équipes médico-sociales POUR RAPPEL… Somme des ETP parmi le personnel des structures ayant répondu à l’enquête Structures ayant répondu à l’enquête Nbre de structures Nbre de places 2 265 Nbre de personnes présentant « handicap psychique » 104 4 59 18 Foyer d’hébergement (FH) Psychiatre Psychologue 0,66 0,5 5 - - 1746 491 1,23 6,75 (7 CAT) (12 CAT) 10 503 136 6 FH ont chacun entre 0,1 et 0,2 7 FH ont chacun entre 0,1 et 0,6 Services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) 8 220 128 2 SAVS bénéficient d’un temps FH 3 SAVS ont chacun entre 0,01 et 0,35 Foyers de jour 6 101 31 Foyers de vie Foyer d’accueil médicalisés (FAM)* Maison d’accueil spécialisée (MAS)** 3 3 67 56 8 62 Centre de rééducation professionnelle (CRP) Ateliers protégés (AP) Centre d’Aide par le Travail (CAT) Ensemble 1 SAVS bénéficie d’un temps FH 4 FJ ont chacun entre 0,04 et 0,35 18 31* 4 FJ ont un temps de psychiatre (0,04 ou temps FH) 0,4 (2 FAM) 337 172 1,27 3354 1116 (5 MAS) Environ 5 ETP 2,6 (5 MAS) 0,035 (1 FV) 0,75 (1 FAM) Environ 15 ETP * En dehors des éventuels psychiatres et psychologues, 2 FAM déclarent disposer de psychomotriciens à temps partiel (0,75 ETP) et d’infirmiers (1,71 ETP). ** En dehors des éventuels psychiatres et psychologues, 3 MAS déclarent disposer de psychomotriciens à temps partiel (1,65 ETP) et d’infirmiers (5,63 ETP). " Par un service de psychiatrie Si tous les CAT n’emploient pas de psychiatre ou de psychologues, le suivi par un service de psychiatrie semble assuré pour tous les travailleurs handicapés souffrant d’un handicap psychique ; la très grande majorité d’entre eux connaissant des consultations régulières au CMP (412 / 491). Les usagers des SAVS semble également compenser l’absence d’un soutien psychologique ou psychiatrique en interne par un suivi fréquent par le secteur psychiatrique, sous la forme essentiellement de consultations au CMP mais aussi par une prise en charge en hôpital de jour, ainsi que des consultations auprès d’un praticien exerçant en libéral. A l’inverse, pour les personnes accueillies dans les établissements réservées aux personnes les plus lourdement handicapées (FAM et MAS), le suivi par un service de psychiatrie semble beaucoup moins répandu : seule une personne présentant un handicap psychique sur cinq serait concernée. 18 Tableau 5 : Les personnes handicapées psychiques des structures médico-sociales suivies par un service de psychiatrie Nombre de Nbre de Nbre dont dont personnes prises personnes d’hospitalisation dont dont Hôpital psy en charge par un présentant CMP CATTP psychiatrique en de jour libérale service de « handicap 2004 psychiatrie psychique » Centre de rééducation 104 351 29 1 9 professionnelle (CRP) Ateliers protégés 5 5 5 (AP) Centre d’Aide par 412 28 23 43 37 491 4912 le Travail (CAT) Foyer 136 78 57 3 7 11 8 d’hébergement (FH) Services d’accompagneme 77 553 6 10 6 10 128 nt à la vie sociale (SAVS) Foyers de jour 31 18 14 2 2 - 1 Foyers de vie Foyer d’accueil médicalisés (FAM)* Maison d’accueil spécialisée (MAS)** Ensemble 18 7 6 - - 1 2 31* 54 2 - - - 1 172 385 3 - - - 5 1116 754 583 39 42 62 73 1 dont 4 personnes hébergées dans un appartement géré par le secteur psychiatrique et 3 personnes suivies par une association d’anciens toxicomanes. 2 Certains patients bénéficient de plusieurs type d’accompagnement psychiatrique (ex : CMP+CATTP). En plus des suivis CMP, CATTP, hôpital de jour et de psychiatrie libérale, les CAT ont déclaré que 4 personnes étaient hébergées en hôpital de nuit, 15 dans un appartement géré par le secteur psychiatrique, 4 en accueil familial thérapeutique et 6 bénéficiaient de visites à domicile (VAD). 3 parmi les 55 personnes suivies par un CMP, 16 bénéficient également de visites à domicile (VAD) 4 dont une personne hébergée dans un accueil familial thérapeutique, une autre bénéficiant d’une consultation non sectorisée. 5 dont 35 personnes suivies par le secteur psychiatrique sans précision. 19 3. LES DIFFICULTES PERSONNES RENCONTREES PRESENTANT DES DANS TROUBLES LA PRISE EN PSYCHIQUES CHARGE GRAVES DES ET PERSISTANTS 3.1 – Les obstacles à un projet de vie alternatif à la prise en charge à temps complet en psychiatrie (et notamment à une orientation vers le secteur médico-social) $ La représentation de la maladie mentale Les représentations de la maladie mentale qu’ont les partenaires institutionnels ou la société civile constituent souvent des freins aux sorties d’hospitalisation des personnes présentant des troubles psychiques persistants. L’enquête récente « Santé mentale en population générale (SMPG)9 », réalisée auprès de 36000 personnes âgées de 18 ans et plus en France métropolitaine, a montré que dans les représentations qu’a la population des problèmes de santé mentale, les termes de « fou » et de « malade mental » restaient le plus souvent associés à des comportements violents (meurtre, viol, violence envers soi-même, battre sa femme et ses enfants, etc.). Les évènements tragiques de l’actualité, s’ils ne sont pas accompagnés d’un effort d’information sur la réalité de la maladie mentale et de sa prise en charge, ne peuvent que renforcer cette peur de la folie, cet amalgame, dans l’esprit du grand public, entre violence et maladie mentale. Pour les partenaires médico-sociaux, les réticences perçues par les équipes psychiatriques concernent non seulement la violence mais aussi le suicide, la sexualité ou encore la gestion des traitements médicamenteux. $ Des insuffisances en terme d’évaluation des situations Les équipes psychiatriques, comme les équipes médico-sociales, soulignent des insuffisances en terme d’évaluation des situations de vie et des orientations possibles. La COTOREP ne joue encore que de façon incomplète son rôle d’expertise et de conseils (les avis sont trop souvent donnés sur dossier). Les outils existants dans les secteurs social et médico-social ne sont pas non plus toujours adaptés à l’évaluation des besoins de ce public spécifique : la grille AGGIR a ainsi tendance à surestimer les capacités d’autonomie des personnes souffrant de troubles psychiques et peut compromettre ainsi une orientation en établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). De plus, les représentations négatives qu’ont les acteurs médico-sociaux de la maladie mentale d’un côté, et la méconnaissance qu’ont les équipes psychiatriques des établissements et services pour adultes handicapés de l’autre, ne facilitent pas le partage d’informations sur les situations de vie concernées, nécessaire à toute évaluation et préalable à toute orientation. $ Les problèmes somatiques Les patients ayant des problèmes somatiques nécessitant un suivi infirmier soutenu peuvent avoir des difficultés pour une admission dans une structure médico-sociale non médicalisée (foyer de vie, foyer d’hébergement) ou pour mettre en œuvre un projet de vie en milieu ordinaire, en raison du nombre insuffisant des infirmiers du secteur libéral susceptibles d’intervenir. 9 Publication de la DREES – Etudes et Résultats N°347 – octobre 2004 20 Plus particulièrement concernant la population 2 de l’enquête sur les patients au long cours, les équipes sanitaires éprouvent des difficultés à décoder les problèmes somatiques de ces patients, notamment en lien avec l’hygiène, l’alimentation et les prises d’alcool et de toxiques. $ Une méconnaissance des structures médico-sociales D’une façon générale, les équipes de psychiatrie connaissent peu ou insuffisamment les structures médico-sociales existantes et les modes d’accompagnement qu’elles proposent. Une mauvaise appréciation des compétences et savoir-faire des équipes médico-sociales, de leurs règles de vie, de leur encadrement en personnel ou encore du profil de la population accueillie, peut conduire à des orientations inadaptées, qui au mieux se traduisent par des candidatures qui n’aboutissent jamais ou au pire engendrent des expériences douloureuses pour les patients concernés et les professionnels impliqués. Elle peut également induire des sorties d’hospitalisation non ou insuffisamment concertées. $ Des collaborations qui portent davantage sur des personnes que sur des institutions Les différents acteurs impliqués dans la prise en charge des patients présentant des troubles psychiques déplorent que les collaborations entre le secteur psychiatrique et médico-social reposent plus souvent sur des engagements de personnes que d’institutions (peu de conventions). Cette mobilisation « interpersonnelle », qui s’avère très efficace dans le court terme, ne peut garantir une continuité de l’action partenariale dans le temps et une constance dans les modalités de l’engagement. Cette fragilité du partenariat peut ainsi freiner les sorties d’hospitalisation ou conduire à une rupture dans la continuité des soins pour les anciens patients, compromettant ainsi la qualité de l’accompagnement. $ Une insuffisance des places en structures médico-sociales Les projets de sortie d’hospitalisation sont de fait contraints par une insuffisance des places en structures médico-sociales, spécialisées ou non dans l’accueil des personnes présentant des troubles psychiques. En effet, la région Ile-de-France se caractérise par un retard considérable en terme d’équipement médico-social (enfants et adultes) qui implique une attente de places parfois pendant de nombreuses années (souvent au domicile des parents) ou des placements en province ou à l’étranger (Belgique). Le taux de rotation faible des structures médico-sociales existantes, avec un vieillissement progressif du public accueilli, offre chaque année peu d’opportunités d’admission. $ Des difficultés en terme de logement Les projets d’orientation en milieu ordinaire, qui concernent surtout « les patients au long cours » les plus autonomes (classes 1 et 2 et Population 2), sont souvent compromis par la difficulté, en région parisienne, de trouver un logement vacant et financièrement accessible, pour des personnes disposant de ressources limitées le plus souvent aux minima sociaux. Les projets se heurtent ainsi, dans le parc privé, à des loyers élevés, des exigences importantes en terme de garanties financières (caution) et/ou des réticences de la part des propriétaires vis-à-vis de ce public et de ses troubles, réels ou supposés. Les places dans le logement social (HLM) sont rares et le profil des patients constitue rarement une priorité dans les attributions. 21 Les autres formes de logement, relevant du secteur psychiatrique ou du secteur social sont souvent saturées (résidences sociales), ou ne proposent qu’un accueil limité dans le temps ou encore n’offrent pas de conditions de vie satisfaisante. Ainsi, les appartements communautaires ou associatifs gérés par la psychiatrie constituent en principe un accueil provisoire que les personnes devront quitter après quelques mois, même si ce type d’hébergement correspond durablement à leur niveau d’autonomie et à leurs attentes. Il est de plus à noter l’absence dans le Val de Marne d’une forme de prise en charge alternative à l’hospitalisation : les appartements thérapeutiques. Par ailleurs, si les hôtels meublés ont pour avantage d’offrir une forme d’hébergement immédiatement disponible (très appropriée pour les situations d’urgence et/ou pour expérimenter un logement autonome), les conditions d’hygiène et de confort s’avèrent inacceptables, même pour du court terme. L’absence de sanitaires individuels et d’équipements ménagers permettant de se préparer un repas chaud sont tout particulièrement mis en cause. Le financement de cette forme d’hébergement est également difficile au cours des deux mois d’attente précédant l’attribution de l’allocation logement. $ Des projets d’orientation insuffisamment souples et progressifs Les règles administratives et les modes de financement très distincts entre les secteurs psychiatrique et médico-social ne facilitent pas le montage de projets d’orientation souples et progressifs entre les deux secteurs. Les équipes psychiatriques et médico-sociales soulignent pourtant l’intérêt d’intervenir conjointement sur ces situations dans les différentes étapes du projet d’orientation : du projet de sortie (équipe de déchronicisation, intervention d’un SAVS dans les murs de l’hôpital) jusqu’à la mise en œuvre du projet de vie (période d’essai, accueil temporaire, prise en charge conjointe CAT-Hôpital de jour, etc.). 3.2 – Les difficultés rencontrées par les acteurs médico-sociaux pour l’accompagnement de ces personnes Dans le cadre de l’enquête DDASS94 / DiPAS-CG94 sur l’accueil des personnes présentant un handicap psychique, les équipes médico-sociales ont été invitées à décrire les difficultés qu’elles rencontraient dans la prise en charge de ce public spécifique. $ La gestion des troubles liés à la psychopathologie Les équipes médico-sociales ont évoqué leurs difficultés à gérer les troubles liés à la psychopathologie et notamment leur manque de savoir-faire pour prévenir (ou faire face à) des comportements inadaptés ou violents ou à des manifestations d’angoisse. Les équipes se sentent également démunies pour accompagner des personnes qui sont dans le déni de leur maladie et montrent ainsi une attitude opposante dans l’observance de leur traitement médicamenteux. $ Des caractéristiques structure médico-sociale difficilement compatibles avec l’activité de la La fatigabilité et l’instabilité, qui caractérisent souvent certains profils de personnes présentant un handicap psychique, peuvent s’avérer difficilement compatible avec l’activité d’un Centre d’Aide par le Travail. En effet, l’absentéisme ou les capacités fluctuantes dans la réalisation des tâches, ou encore l’inconstance dans la qualité du travail pèsent sur l’organisation des ateliers professionnels. Ainsi, des troubles 22 trop importants ou une proportion trop élevée de personnes handicapées psychiques dans une organisation de travail peuvent compromettre la poursuite du projet d’établissement. $ Une cohabitation entre publics différents Les équipes médico-sociales mettent également en avant les problèmes de cohabitation entre une population majoritairement déficiente intellectuelle et des personnes présentant au premier plan un handicap psychique, qui se caractérisent souvent par des difficultés relationnelles (dont notamment une faible aptitude à s’intégrer à un groupe). $ Une insuffisance des ressources internes Pour les équipes médico-sociales, les difficultés rencontrées dans l’accueil des personnes présentant un handicap psychique s’expliquent en partie par une absence ou une présence insuffisante de personnels spécialisés (psychologues, psychiatres) et/ou formés aux troubles psychiques au sein des structures médico-sociales (formation initiale et continue des travailleurs sociaux). De plus, la prise en charge de certains patients exigeant une surveillance ou un soutien psychologique constant nécessiterait un taux d’encadrement plus important. $ Un soutien insuffisant de la part des secteurs psychiatriques Les équipes médico-sociales ne trouvent pas non plus du côté de la psychiatrie un partenariat suffisamment soutenu pour les aider à répondre aux besoins spécifiques de ces publics. Elles jugent les secteurs psychiatriques peu disponibles pour assurer la continuité thérapeutique aux usagers ou pour leur apporter conseils et expertise. Elles ne trouvent pas non plus l’aide attendue pour gérer les crises, les urgences et les décompensations, que ce soit en terme d’appui technique ou de prises en charge provisoires. Ces difficultés liées à la continuité thérapeutique apparaît également liée à une pratique trop « cadastrale » du secteur de psychiatrie et aux relais insuffisants vers le secteur où la structure est implantée. 23 4. LES SOLUTIONS EXISTANTES POUR REPONDRE AUX BESOINS SPECIFIQUES DES PERSONNES PRESENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES GRAVES ET PERSISTANTS 4.1 – Les équipes de réinsertion / déchronicisation au sein des secteurs psychiatriques Pour aider les patients lourds et chronicisés (ou à fort risque de chronicisation) à concevoir des projets de vie durables hors de l’hôpital psychiatrique, plusieurs secteurs psychiatriques ont pris l’initiative, depuis quelques années, d’organiser la mise en place d’équipes spécifiques chargées de trouver des solutions alternatives et de préparer leur sortie. Pluridisciplinaires, et dans certains cas transversales, ces équipes sont le plus souvent composées de personnel médical (psychiatre), paramédical (psychologue, ergothérapeute), infirmier, éducatif (éducateur ou moniteur-éducateur) et social. Ces équipes ont développé généralement des liens privilégiés avec certaines structures sociales et médico-sociales, qui se concrétisent parfois par des conventions institutionnelles. Elles peuvent également être à l’origine de la création de structures d’accueil spécifiques ou de dispositifs innovants en direction de ce public : création de MAS spécialisées, accompagnement d’une maison relais, transformation d’appartements relais et thérapeutiques en appartements communautaires (avec bail pérenne de sous-location), création d’un club thérapeutique offrant des activités centrées sur la réinsertion et le développement de l’autonomie dans la vie quotidienne (courses, transports, loisirs, etc.), mise en place d’une petite unité d’hospitalisation centrée sur l’autonomisation et la réinsertion des patients, etc. La mission de ces prenne en compte travers d’activités sortie, et à assurer équipes consiste autant à organiser un travail thérapeutique qui la resocialisation du patient au cours de son hospitalisation (au quotidiennes, de sorties, etc.) qu’à rechercher des solutions de par la suite la continuité des soins. Les publics visés prioritairement sont généralement : - les patients hospitalisés depuis plus de 6 mois ; - les jeunes patients entrant dans un processus psychotique ou addictif ; - les patients connaissant (ou à fort risque de connaître) une situation sociale précaire. Dans le cadre du groupe de travail sur les personnes présentant des troubles psychiques graves et persistants, quatre expériences ont été rapportées dans le Valde-Marne10. 4.2 – Les appartements associatifs et communautaires Les secteurs du Val de Marne ont répondu en novembre 2004 à une enquête de la DDASS sur leur offre d’hébergement en alternative à l’hospitalisation constituée d’appartements associatifs ou communautaires11. Une première enquête ayant déjà 10 11 Cf. Annexe 4. Cf. Annexe 5. 24 été effectuée en novembre 2000 sur cette même problématique, quelques comparaisons entre les deux enquêtes permettent ainsi de pointer les principales évolutions du dispositif. $ Pas d’appartements thérapeutiques dans le Val-de-Marne Il n’existe plus d’appartements thérapeutiques au sens réglementaire (financement des places sur des moyens sanitaires, présence permanente de soignants). $ Des appartements associatifs ou communautaires en augmentation Tous les secteurs disposent d’appartements associatifs ou communautaires, leur nombre variant de 1 à 16 selon les secteurs12. Avec 134 places pour 49 logements, la capacité d’accueil a augmenté de 40% en quatre ans (33 logements pour 95 places en 2000). $ Une gestion majoritairement hospitalière La gestion de ce type d’hébergement est majoritairement confiée à l’établissement hospitalier. Seuls quatre secteurs ont gardé une gestion associative des appartements (2 au CH Les Murets, 1 au CH Esquirol et 1 au CH de Villeneuve St Georges). En comparaison avec 2000, un secteur des Murets a renoncé à sa gestion associative, pour la confier à l’établissement. Par ailleurs, au CH Esquirol, l’association AGATE, créée en 2003, a mutualisé les appartements du secteur 94 G 16 et d’un secteur parisien, et a pu en ouvrir d’autres. Mise en place à l’initiative des 2 secteurs et du service socio-éducatif de l’hôpital, cette association est maintenant extérieure à l’établissement, et comprend des représentants des usagers ; elle distingue ainsi les missions de soins et réhabilitation des missions d’hébergement. L’association AGATE souhaite développer sa mutualisation de pratiques autour de l’hébergement des patients, dans une collaboration avec d’autres secteurs du Val de Marne. $ Une présence soignante très variable La présence des membres des équipes soignantes dans les appartements est très variable. % 1 seul secteur assure des visites à domicile dans la même organisation que pour tout patient suivi en VAD. Plusieurs autres secteurs complètent les VAD réalisées par des réunions ou des visites régulières, spécifiques au suivi des patients de ces appartements. % 3 secteurs mettent en place une réunion dans l’appartement avec les résidents une fois tous les 15 jours ou tous les mois. % 2 secteurs assurent une visite 1 fois par quinzaine ou par mois. % 6 secteurs assurent une visite 1 fois par semaine. % 5 secteurs assurent une visite de 2 à 3 fois par semaine. % 2 secteurs assurent une visite 1 fois par jour. Les soignants systématiquement en charge des réunions et visites dans les appartements sont — sans surprise — les infirmiers ; mais des médecins, AS/ 12 5 secteurs disposent d’un seul appartement, 6 secteurs disposent de 2 appartements, 2 secteurs disposent respectivement de 3 et 4 appartements, 1 secteur enfin dispose de 16 appartements et trois secteurs disposent de 9 appartements intersectoriels. 25 éducateurs et psychologues sont présents dans 15 secteurs ; plus marginale est la présence d’ergothérapeutes, d’aide-soignantes et d’ASH (4 secteurs). $ Le développement des appartements intersectoriels Si la majorité des secteurs disposent d’un parc de logements réservé à la population relevant de leur territoire d’intervention (18 logements dépendant de 10 secteurs), l’intersectorialité s’avère en très nette progression depuis 2000. Ainsi, en novembre 2004, 21 appartements étaient communs à 7 secteurs (sous l’impulsion notamment de la création de l’association Agate). Par ailleurs, cinq appartements (3 secteurs) sont susceptibles d’accueillir des patients d’un autre secteur qui en formule la demande et assure le suivi de soins. $ Des temps de résidence variables Le temps de résidence maximum des patients dans les appartements est : - pour 5 secteurs, illimité (la durée étant fonction du projet individualisé du patient mais contraint aussi par les difficultés d’accès au logement de droit commun) - pour 10 secteurs, limité à une durée maximum variant de 1 à 5 ans. $ Une indemnité d’occupation de 200 euros en moyenne L’indemnité d’occupation versée par les résidents est extrêmement variable, de 150 à 516 € (avant APL). La moyenne et la médiane du coût pour les patients hébergés s’établissent toutes deux autour de 200 €. L’ALT (Allocation de logement temporaire), bien que non utilisée par les associations concernées par l’enquête, est maintenant connue de celles-ci, contrairement à la méconnaissance de ce dispositif qui prévalait lors de l’enquête 2000. Enfin, la question des critères et des conditions d’accès, difficile à renseigner dans un questionnaire de ce type, n’a pas été posée. Elle reste bien sûr à aborder, ainsi que des critères et des conditions de sortie. 4.3 - Les structures médico-sociales spécifiques et/ou innovantes Des structures médico-sociales dont le projet s’adresse spécifiquement aux besoins de personnes présentant un handicap psychique, ainsi que des services à domicile combinant soins et accompagnement médico-social, peuvent s’avérer des solutions de sortie intéressantes pour les patients chronicisés du secteur psychiatrique. 4.3.1. Dans le Val-de-Marne Dans le Val-de-Marne, quelques unes de ces structures ont vu le jour récemment ou sont en projet, le plus souvent dans le cadre d’un partenariat étroit entre le secteur psychiatrique et le secteur médico-social. $ Les Maisons d’accueil spécialisées s’adressant spécifiquement aux personnes présentant un handicap psychique Le département du Val-de-Marne dispose ainsi d’une MAS en activité, d’une MAS dont le projet est finalisé (passage en CROSMS au début 2005), et d’une MAS dont le 26 projet est en cours d’élaboration. La capacité d’accueil en MAS « handicap psychique » pourrait ainsi atteindre, dans quelques années si tous les projets se concrétisent, environ 120 places (actuellement 42 places). Ces projets ont généralement étaient initiés par le secteur psychiatrique. MAS de la Queue en Brie (gérée par l’Association des Amis de l’Atelier) & Ouverte depuis mai 2003 (agrément CROSS en 2000) & 42 places & Taux d’encadrement de 1,23 & Public : Population adulte extrêmement dépendante, présentant d’importantes séquelles de pathologie psychiatrique ou une déficience physique associée à une déficience psychique aggravée par des troubles relationnels importants. 60% des résidents sont des anciens patients de l’Hôpital des Murets. & Partenariat avec le secteur psychiatrique : Convention avec le CHS Les Murets qui assure le suivi psychiatrique des usagers et les urgences (bilan des urgences de la première année de fonctionnement : 25 interventions de somaticiens et 8 interventions de psychiatre dont 2 la nuit). Projet de MAS à Villejuif (porté par l’Association des Amis de l’Atelier) & Passage en CROSMS en janvier 2005 & 48 places (39 internat / 8 externat / 1 accueil temporaire) & Taux d’encadrement prévu de 1,41 (à partir du constat de la sous dotation en moyens humains à la MAS de la Queue en Brie) & Public prévu : Des patients dont la pathologie psychiatrique s’est chronicisée qui sont dans l’incapacité de se suffire à eux-mêmes dans les actes essentiels de la vie courante. Personnes autistes ou psychotiques avec troubles du comportement, déficients intellectuels profonds avec troubles du comportement, déficients intellectuels profonds dépendants avec autonomie motrice partielle. 2/3 des places réservées aux secteurs psychiatriques de l’hôpital Paul Guiraud en contre partie d’un bail emphytéotique accordée par l’hôpital à l’association gestionnaire. & Partenariat prévu avec le secteur psychiatrique : Convention avec l’hôpital Paul Guiraud qui assura une prestation médicale sous des aspects psychiatriques, somatiques et médico-techniques : recours au service psychiatrique en cas d’urgence, aux autres services en cas d’urgence somatique, utilisation du plateau technique et des prestations méningo-encéphalites de l’hôpital, examen institutionnel des besoins psy de l’ensemble des résidents. Projet de MAS à Créteil (appel d’offres en cours de l’AP-HP auprès des associations) & Projet en cours d’élaboration (sur les terrains de l’hôpital de Chenevier – APHP) & Environ 40 places & Taux d’encadrement encore indéterminé & Public prévu : Adultes présentant des troubles psychiques déficitaires (de type schizophrénie, troubles envahissants du développement) dont les troubles psycho-comportementaux sont stabilisés et présentant une perte importante de l’autonomie pour les gestes de la vie quotidienne ou une incapacité à assumer les soins somatiques rendus nécessaires par des handicaps ou des pathologies somatiques associées (paraplégie, diabète, insuffisance respiratoire, etc.). & Partenariat prévu avec le secteur psychiatrique : Convention avec le CH de 27 Chenevier et le CH d’Henri Mondor pour les urgences, l’évaluation, l’hospitalisation, le suivi somatique, les consultations spécialisées, la mise à disposition du plateau technique. $ Les services médico-sociaux à domicile Des services médico-sociaux à domicile en faveur des personnes handicapées se développent depuis quelques années en France afin de proposer un accompagnement qui conjuguent une aide aux gestes de la vie quotidienne, un suivi médical et un soutien éducatif permettant de favoriser la participation sociale de ces personnes (rompre l’isolement, organiser des activités, aider les personnes à développer des relations sociales avec leur environnement). Ces services ont un statut expérimental en attendant la publication des textes réglementaires qui définiront les futurs « Services d’Accompagnement Médico-Social des Adultes Handicapés (SAMSAH) ». Ces types d’accompagnement, souples et regroupant des équipes pluridisciplinaires, peuvent constituer des formes de prises en charge adaptées pour des personnes handicapées psychiques vivant à domicile, associées éventuellement à d’autres suivis psychiatriques (CMP, CATTP, etc.). Deux services médico-sociaux à domicile existent déjà dans le département du Valde-Marne. Bien que leur projet ne s’adresse pas spécifiquement aux personnes présentant un handicap psychique, une partie des usagers suivis relève de ce profil. Service d’Accompagnement médico-Social en Milieu Ouvert (SASMO) à Saint-Mandé (gérée par l’Etablissement public l’Institut du Val Mandé) & En activité & 11 bénéficiaires & Equipe pluridisciplinaire : 3 AMP, un coordinateur ES et l’équipe de la MAS de Saint-Mandé gérée par la même association (AS, psychiatrie, psychomotricien, ergothérapeute, ophtalmologiste) - 1700 interventions de 2h par an & Public : Adultes polyhandicapés de 20 à 60 ans (dont des autistes et des psychoses infantiles) & Secteur d’intervention :Nord-est du département & Conditions d’admission : Orientation COTOREP de type « MAS » & Financement assuré par dotation globale - service gratuit pour l’usager (la participation initiale des familles d’un montant de 5,5 € pour 2h a été supprimée). & Un projet individualisé détermine la nature des activités, les plages horaires et les lieux d’intervention (de 2h à 8h par semaine). Coordination avec des services infirmiers à domicile (SSIAD) et des services d’auxiliaires de vie (SAV), notamment pour la toilette quotidienne. Service d’Accompagnement médico-Social en Milieu Ouvert (SASMO) à Saint-Maur (gérée par l’ADAPEI) & Ouvert depuis janvier 2004 – encore en phase de lancement & Equipe pluridisciplinaire de la MAS de Saint-Maur gérée par la même association. & Public : Adultes polyhandicapés de 20 à 60 ans. Actuellement peu d’accueil de personnes présentant un handicap psychique. & Secteur d’intervention :Sud-est du département & Conditions d’admission : Orientation COTOREP de type « MAS » 28 & Financement assuré par dotation globale - service gratuit pour l’usager $ Les Services d’Accompagnement à la Vie Sociale pour les personnes présentant un handicap psychique Créés depuis environ 10 ans, les SAVS s’adressent à toute personne reconnue handicapée qui ont un logement autonome ou souhaitent y accéder. Ces personnes ont besoin d’un soutien régulier pour s’intégrer au mieux dans l’environnement et développer leurs potentialités. Leurs missions se déclinent sur différents axes : axe du logement (y accéder, gérer la vie quotidienne), axe de la santé (accès aux soins, maintien des liens avec les soignants, conduites addictives), axe de l’orientation vers un projet professionnel (orienter, accompagne, soutenir). La rupture de l’isolement est aussi privilégiée par tout moyen permettant de créer du lien social, par la recherche ou le maintien d’activités à caractère professionnel en CAT notamment ou dans d’autres lieux tels que les CATTP ainsi que vers la culture et les loisirs. 9 SAVS totalisant 252 places existent dans le Val de Marne, dont deux ont été créés spécifiquement pour des personnes handicapées psychiques et un a développé plus particulièrement un partenariat avec le secteur psychiatrique. SAVS géré par l’association « Les Amis de l’Atelier » • • • • • • • • • Créé en 1999 25 places en logement autonome dans la cité 30 places en maison relais Public : personnes handicapées psychiques Secteur d’intervention : sud-ouest du département Equipe pluridisciplinaire à prédominance éducative (temps de psychologue) Condition d’admission : orientation de la COTOREP Financement par prix de journée pris en charge par l’aide sociale départementale Pas de participation financière de l’usager SAVS géré par l’association « APSI » • • • • • • • Créé en 2004 Capacité autorisée de 30 places ; dans l’attente de l’ouverture de la maison relais de Limeil, 20 personnes sont déjà suivies à leur domicile ou au domicile de leurs parents Public : personnes handicapées psychiques Secteur d’intervention : est du département Equipe pluridisciplinaire à prédominance social (temps de psychologue) Condition d’admission, financement identique au SAVS précédent Pas de participation financière de l’usager SAVS géré par l’association « VIVRE » • • • • Créé en 1997 42 places Public diversifié Secteur d’intervention : ouest du département 29 • • • • Equipe pluridisciplinaire : travailleurs sociaux (temps de psychologue) Partenariat avec le secteur psychiatrique formalisé dans une convention entre le Centre Eric Satie, le secteur 94G15 et le CMP de Cachan Condition d’admission, financement identique au SAVS précédent Pas de participation financière de l’usager 4.3.2. A l’extérieur du Val-de-Marne $ Une expérience innovante en Essonne en terme de foyer occupationnel « spécialisé » Le foyer occupationnel, géré par l’Association des Lieux de Vie de l’Essonne (ALVE), émane d’un projet des équipes soignantes des secteurs de psychiatrie adulte et de la direction du CH Barthélemy Durand. Entièrement dédié à l’accueil d’anciens patients des secteurs psychiatriques, ce foyer a pour vocation à offrir une solution d’hébergement définitive à des psychotiques13 relativement autonomes pour les gestes de la vie quotidienne sans pouvoir pour autant vivre dans un logement personnel, ni s’intégrer à une structure médico-sociale, en raison de leur souhait de ne plus travailler et de ne plus participer à des activités occupationnelles. Cette structure innovante, ouverte en 2001, est le fruit d’une longue réflexion des équipes psychiatriques (entamée dès 1986) sur les besoins et attentes spécifiques de ces patients chronicisés et de leur (in)compatibilité avec des institutions qui construisent principalement le soin et le soutien éducatif autour d’activités (occupationnelles, culturelles, sportives, etc.). Ainsi, malgré une équipe14 composée principalement d’éducateurs, aucune activité n’est imposée et l’accompagnement éducatif repose surtout sur la stimulation dans les gestes de la vie quotidienne visant un apprentissage d’une certaine autonomie. De statut « foyer occupationnel », cet établissement est financé par le Conseil général, avec un partenariat étroit avec les secteurs 91G07, 08 et 09 pour le suivi psychiatrique courant, les hospitalisations et les urgences. Un premier bilan a recensé 71 jours d’hospitalisation par an pour l’ensemble des usagers du foyer. Le Conseil général de l’Essonne a pour projet de généraliser ce type d’accueil à l’ensemble de son territoire, à raison d’un foyer pour trois secteurs psychiatriques. $ Les lieux d’entraide mutuelle Des lieux d’entraide mutuelle, clubs d’usagers, espaces conviviaux citoyens, existent hors du Val de Marne. Ce sont des espaces de restauration du lien social, d’autosupport et de restauration de la citoyenneté pour les personnes handicapées psychiques, au moyen de rencontres, d’activités et de prise de responsabilité. Ils fonctionnent de manière expérimentale avec l’appui ou à l’initiative d’acteurs de santé (secteurs de psychiatrie) ou d’associations (Advocacy France, Croix Marine, UNAFAM). La fréquentation de ces lieux et le degré d’implication des personnes s’effectuent sur la base du volontariat et l’accès en est libre. Dans l’attente de textes réglementaires, le financement de ces lieux s’effectue actuellement par divers montages financiers non stabilisés, associant des crédits 13 Les 14 premiers résidents sont toujours présents. Agés de 45 à 60 ans, ils avaient connu au moment de leur admission 18 ans en moyenne d’hospitalisation continue. 14 15 personnels pour 17 places : 1 directeur (ancien infirmier psy), 1 secrétaire, 3 personnels de service, 3 surveillants de nuit, 1 infirmière assurant la veille sanitaire, le suivi des traitements et des RDV médicaux et 6 ES. 30 d’intervention d’Etat, des fonds de prévention de l’assurance maladie, des subventions des communes et des départements, des emplois aidés. Les équipes psychiatriques, comme les équipes médico-sociales et les représentants des usagers, souhaitent que de tels dispositifs se développent dans le Val-de-Marne pour favoriser la vie sociale des patients. Si les professionnels sanitaires et médicosociaux peuvent soutenir des initiatives locales dans les montages administratifs ou la mise à disposition de locaux par exemple, il ne leur semble pas opportun de porter ces projets ni d’intervenir directement dans la vie de ces clubs ou de ces espaces conviviaux. 4.5 – Les conventions entre le secteur psychiatrique et le secteur médico-social Relativement peu de relations partenariales entre les deux secteurs ont été formalisées sous forme de conventions. Six associations, correspondant à une douzaine d’établissements et de services médico-sociaux, sont concernées dans le Val-de-Marne. Ces conventions portent : - sur les modalités de l’hospitalisation (gestion des situations de crise, suivi médico-social au cours de l’hospitalisation, recherche commune de solutions à la sortie de l’hospitalisation, place conservée au CHRS durant 6 semaines pendant une hospitalisation, etc.) ; - sur le suivi psychiatrique des résidents (suivi CMP par le secteur de la convention si pas d’autres suivis pour les résidents d’un CHRS et d’un SAVS, contrats individuels de soins pour une MAS, relais du CMP pendant les vacances du psychiatre d’une autre MAS, recours à l’hôpital en cas d’urgences psychiatriques ou somatiques) ; - sur des échanges d’informations, de conseils et de personnels (stages réciproques des personnels, réunions de concertation et de synthèse, formation commune) ; - sur la réservation de places médico-sociales pour les (ou accueil prioritaire des) patients des secteurs ayant passé convention (structures pour personnes handicapées et EHPAD; - sur la mise en place d’interventions conjointes auprès des usagers (atelier thérapeutique organisé au sein d’un CAT sous la double responsabilité du directeur du CAT et du chef de secteur psychiatrique). Conventions entre les établissements accueillants des personnes handicapées adultes et les secteurs de psychiatrie générale dans le Val de Marne Etablissements Porte sur : Porte sur : Porte sur : Point particulier Association Etablissement concernés par la les modalités le suivi des la ou hospitalier & convention d’hospitalisation résidants coopération Etablissement secteur de entre les gestionnaire psychiatrie ayant équipes signé la convention 31 AFASER Service Relais du CAT Hôpital Chenevier Secteur 94 G 07 SAVS Gestion des Hôpital Paul situations de Guiraud Secteurs du Val de crise Marne AMIS de L’ATELIER 2000 ____________ _________________ ________________ MAS La Queue en 2004 Hôpital Les Brie Murets APAJH 94 MAS ILVM Tous les établissements de l’association : CAT, SAVS, FHgt, Fjour, MAS 2004 ? Evaluation sur 6 mois de patients adressés pour envisager un projet de CAT Qui : Par des *les usagers réunions de du SAVS concertation Par des *relevant des secteurs réunions de formation de PGV Comment : croisée commun accorde entre les équipes Equipe soignante participe à la commission d’admission En contre partie de la convention : *accueil prioritaire des personnes suivies par PGV Suivi psy des résidents Psychiatrie de coordination assurée par le secteur 4 -Recours aux services psy en cas urgence med & psy -Contrats de soins individuels Relais du CMP pendant les vacances du psychiatre de la MAS Par des Objectifs échanges de généraux : *développer les personnel (stages) liens entre les équipes *faciliter l’accès aux soins *garantir le lien au cours de l’hospitalisation ou lors de la prise en charge par le médicosocial Objectifs opérationnels : à définir Hôpital Esquirol Secteur 94 G 16 32 CAT Pierre Souweine Hôpital Les Murets Les 5 secteurs SAVS CHRS 2003 Hôpital Paul Guiraud Secteur 94G15 FOYER LOGEMENT L’ACCUEIL CH Villeneuve St Georges Secteur 94 G 09 UDSM 2003 VIVRE Atelier thérapeutique ds le CAT, ss la double resp du dir CAT & du chef de secteur psy 94 G 03, accueillant 10 patients psy Evaluation : Entre les *indirectement Qui : travailleurs Indicateurs par l’évaluation *usagers prévus dans la sociaux de des situations de des CHRS et du SAVS VIVRE et le convention crise *suivi médico- non pris en CMP : *désignation social au cours charge par de référent d’hospitalisation un autre secteur psy *réunion de *recherche *autres synthèse commune de services de solution de VIVRE sortie d’hospitalisation *secteur 15 *place au CHRS A quel gardée pendant moment : *1er contact hospitalisation max 6 semaines avec CMP *une place *si dédiée pour difficulté ou patients du crise secteur au CHRS Cellule *Mise à d’évaluation disposition de 10 se places au foyer réunissant logement pour tous les 3 l’accueil de mois. patients stabilisés du secteur min. 40 ans. *Suivi de soins par le secteur, y compris réhospitalisation. *Contrat de séjour signé par les partenaires et l’usager. 33 5. LES RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER L’ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES PRESENTANT DES TROUBLES PSYCHIQUES GRAVES ET PERSISTANTS L’ensemble des travaux des sous-groupes (caractérisation de la population, identification des besoins et propositions) et les résultats des différentes enquêtes permettent de dégager 10 axes potentiels d’actions susceptibles d’améliorer l’accompagnement des personnes présentant des troubles psychiques graves et persistants dans le Val-de-Marne. 5.1 – Mieux évaluer les situations de vie Toute admission dans les structures en faveur des adultes handicapés et toute collaboration entre les secteurs psychiatrique et médico-social demandent de pouvoir partager des informations sur la situation de vie des usagers concernés et de coévaluer leurs besoins et capacités, afin que s’élabore des projets de vie pour ces personnes. Les équipes médico-sociales souhaitent en particulier savoir, pour l’examen de toute candidature, quelles sont les répercussions des troubles psychiques de la personne sur la réalisation des activités de la vie quotidienne, sur ses relations sociales, sur son aptitude à s’insérer aux groupes d’usagers déjà constitués et sur sa capacité ou sa volonté à suivre les activités professionnelles ou occupationnelles proposées. Ces informations leur permettraient de poser une première évaluation sur la compatibilité du profil de la personne avec le projet d’établissement, et de lever leur représentation négative qui repose parfois uniquement sur le diagnostic ou une trajectoire de soins (notamment des hospitalisations de longue durée). Mais les équipes médico-sociales souhaiteraient également pouvoir bénéficier de l’expérience passée de l’équipe psychiatrique dans la prise en charge de l’usager au quotidien et aspirent ainsi à une transmission « des recettes » qu’elles ont développées et de tout élément de l’histoire du patient (dans le cadre ou non de sa trajectoire de soins) susceptible de s’avérer déterminant à prendre en compte dans son projet individuel. Les équipes psychiatriques quant à elles souhaitent que soit pris en compte dans les projets le temps d’adaptation de la personne à la nouvelle structure. La mise au point d’un protocole de présentation des situations de vie permettrait de définir les informations utiles à collecter (avec un vocabulaire qui fait sens pour tous) et les modalités possibles de leur transmission. Ce protocole de présentation pourrait se décliner selon l’objectif de la transmission des informations, qu’il s’agisse du premier examen d’une candidature, d’une période d’essai ou encore d’un retour après une hospitalisation. Cet outil, construit à partir des équipes psychiatriques et médico-sociales, doit être harmonisé pour tous, en étroite collaboration avec la COTOREP, qui joue un rôle central dans les orientations relevant du secteur du handicap. Le développement des accueils temporaires constitue également une opportunité en terme d’évaluation des situations de vie et de la capacité de la structure médicosociale à répondre de façon adaptée aux besoins et attentes, en fonction du projet de vie, des personnes présentant un handicap psychique. 34 Enfin, parmi les attentes recensées dans l’enquête DDASS/DiPAS CG9415 , le souhait de pouvoir recourir à des personnes ressources au sein de la COTOREP pour évaluer les situations. 5.2 – Produire de l’interconnaissance Toute collaboration repose d’abord sur une interconnaissance des institutions et des acteurs concernés. Un répertoire des établissements pour personnes handicapées adultes existe déjà : édité en 1999 par les services du Conseil général , il fait l’objet d’actualisations biannuelles. Cependant, un annuaire, composé de fiches de présentation synthétiques mais précises sur chaque établissement et service en faveur des personnes handicapées, ainsi que des projets en cours (après passage en CROSMS) permettrait une plus grande lisibilité de l’équipement médico-social départemental, non seulement pour les équipes psychiatriques, mais aussi pour les autres partenaires institutionnels, les familles et les usagers. Le choix des informations utiles à y reporter devra être discuté avec les équipes psychiatriques, médico-sociales, la COTOREP et des représentants d’usagers. Cet annuaire pourrait être disponible également sur Internet, dans le cadre par exemple, de la mise en place de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (1er janvier 2006). La proximité géographique entre les structures sanitaires et médico-sociales, qui facilite l’interconnaissance et la continuité des prises en charge doit être prise en compte dans la programmation d’implantations nouvelles. Les accueils réciproques de personnel dans le cadre de stages apparaissent comme un moyen efficace pour comprendre les spécificités de chaque institution, son mode de fonctionnement, le profil du public qu’elle accueille, les compétences et savoir-faire de son équipe, ainsi que les limites de l’accompagnement qu’elle propose. Il est proposé de développer, si ce n’est de systématiser, ce type d’échange. 5.3 – Développer la coordination des actions sanitaires et médicosociales et formaliser les partenariats 5.3.1 – Entre les établissements Toute collaboration durable entre les professionnels du champ de la santé mentale et les institutions médico-sociales doit reposer sur la complémentarité des deux secteurs, à partir des compétences et des savoir-faire réciproques, des mises en commun de moyens humains et financiers, un même niveau de confiance, et un degré équivalent d’implication. Pour garantir de telles conditions sur la durée, il apparaît nécessaire de multiplier et étendre les conventions entre secteurs de psychiatrie et structures médico-sociales. Les conventions déjà existantes (cf. 4.5 de ce document), ainsi que les attentes formulées dans les groupes de travail et les enquêtes, montrent que ce partenariat répond : $ du côté médico-social, à un besoin des équipes à être aidées : 15 L’accueil des patients présentant un handicap psychique au sein des structures médico-sociales, novembre 2004. 35 - pour prévenir et gérer les crises et les troubles du comportement (avec d’éventuels séjours en hospitalisation) ; - pour assurer le suivi psychothérapeutique (dans la continuité des soins) ; - pour prendre en charge les problèmes somatiques ; - pour bénéficier de conseils et d’une expertise dans le cadre de réunions de synthèse. $ du côté psychiatrique, - à une recherche d’hébergement durable pour des patients hospitalisés au long cours (ex : places réservées en MAS) ; - à une prévention de la désinsertion et de la chronicisation des patients (place maintenue pendant l’hospitalisation, suivi médico-social SAVS au cours de l’hospitalisation) ; - à une volonté de favoriser l’insertion sociale des patients (accès prioritaire à un SAVS). La présence des personnels d’un des partenaires en appui auprès des équipes de l’autre partenaire doit être mentionné et valorisé dans les conventions. Il apparaît par ailleurs souhaitable d’étendre ce réseau partenarial aux médecins de ville et aux services sociaux. Il apparaît également nécessaire que soit désigné dans chaque secteur de psychiatrie un professionnel personne recours et interlocuteur référent pour les patients accueillis en structures médico-sociales. Pour que les équipes puissent efficacement s’engager dans ces partenariats, la prise en compte des temps de concertation dans l’évaluation de l’activité des services, aussi bien sanitaires que médico-sociaux, est essentielle. 5.3.2 – A l’échelle du département Le pilotage départemental par la DDASS et la DiPAS pour un accompagnement global des personnes souffrant de handicap psychique nécessite : • La poursuite de la réflexion entamée dans la phase préparatoire du SROS 3, pour une meilleure articulation entre la planification sanitaire et les travaux préparatoires au schéma départemental pour les personnes handicapées ; • La rédaction d’une charte éthique de collaboration entre le sanitaire et le médico-social ; • La création d’un poste de coordinateur psychiatrie / médico-social, sur un financement sanitaire, en lien avec ou au sein de la future Maison du Handicap afin de soutenir les professionnels dans leurs partenariats. 5.4 – Renforcer le personnel spécialisé au sein de certains établissements médico-sociaux La collaboration avec les secteurs psychiatriques ne dispense pas pour autant de recruter des psychiatres ou des psychologues en nombre suffisant au sein des établissements médico-sociaux accueillant majoritairement un public présentant des troubles psychiques. Ainsi, il apparaît difficilement imaginable d’accueillir au sein de foyers d’accueil médicalisé ou de MAS des adultes atteints d’un syndrome autistique 36 sans disposer d’un encadrement suffisant en psychiatres et/ou en psychologues. De plus ces professionnels assurent une fonction indispensable de « traduction des comportements » des résidents et une supervision des pratiques. Il en est de même pour les CAT, les foyers d’hébergement et les SAVS qui accueillent une proportion importante de personnes présentant un handicap psychique. Des critères, à définir de façon concertée par la DDASS et la DiPAS, doivent être posés, en termes de publics accueillis, d’environnement sanitaire et d’accessibilité, afin de définir les établissements et services qui nécessitent une prise en charge psychiatrique en interne et ceux qui peuvent s’appuyer sur un travail partenarial. 5.5 – Créer des structures nouvelles Si le développement d’un partenariat entre les secteurs psychiatrique et médico-social permet des sorties d’hospitalisation plus nombreuses, il occasionne par là même une demande supplémentaire en équipement médico-social. Aussi, les possibilités d’orientation des patients au long cours dans le médico-social risquent d’être à terme fortement compromises si la création de nouvelles structures est insuffisante, notamment en MAS, FAM, CAT SAMSAH et SAVS. Mais les caractéristiques de certaines personnes présentant un handicap psychique (troubles importants du comportement, problèmes somatiques, refus de participer à des activités professionnelles ou occupationnelles) ne sont pas toujours compatibles avec le projet d’établissement des structures médico-sociales « classiques » et/ou posent des problèmes de cohabitation avec les autres publics accueillis. C’est ce constat qui a conduit les secteurs psychiatriques à initier des projets médico-sociaux s’adressant spécifiquement à des personnes présentant un handicap psychique. Cette voie doit être poursuivie afin d’éviter les hospitalisations et de faciliter les sorties d’hospitalisation des patients qui ne peuvent s’intégrer dans une structure médicosociale « classique ». Les personnes en situation de handicap psychique souhaitant une insertion professionnelle doivent être aidées dans leur accès à l’emploi. Les CAT doivent pouvoir s’adapter pour répondre à ces besoins. Mais d’autres approches préparant au milieu ordinaire doivent être développées. Il existe ainsi un très rare outil d’aide à la décision des COTOREP en amont de l’insertion sociale et professionnelle, permettant d’accompagner toute personne en situation de handicap psychique se préoccupant de son devenir professionnel. Cette solution devrait être développée régionalement car si elle existe déjà sur le Val de Marne, elle fait défaut dans de nombreux départements d’Île de France. Ces stages de Pré Orientation Spécialisée peuvent être suivis par une formation qualifiante en Centre de Rééducation Professionnelle dans lesquels des équipes médico-psychopédagogiques et sociales soutiennent et suivent les personnes tout au long de leur parcours individualisé d’insertion professionnelle. Ainsi, il est souhaitable non seulement de mener à bien les deux projets en cours de MAS « spécialisées » mais aussi d’envisager la création de foyers de vie spécialisés, à l’image du département de l’Essonne16, de FAM ou de CAT réservés aux personnes présentant un handicap psychique comme ceux de Santeny et de Champigny. 16 Sur ce point, l’option du Conseil Général du Val de Marne est vers un financement du type FAM. 37 Les projets à venir devront être travaillés, dès leur élaboration, en partenariat avec les secteurs de psychiatrie. Il apparaît enfin nécessaire de créer des places d’accueil familial thérapeutique (AFT) dont le nombre17 apparaît insuffisant au regard des besoins. Une évaluation des besoins en la matière indique la nécessité de créer 16 places : - 10 places à l’est du département (CH Les Murets) - 6 places au centre du département (Hôpital Chenevier Ce dispositif permet une complémentarité avec l’accueil familial social (AFS). 5.6 – Assouplir les règles administratives et financières Les personnes présentant un handicap psychique ont parfois des besoins et des attentes spécifiques qui appellent des modes d’accompagnement hybrides, conduisant notamment à des prises en charge conjointes entre les secteurs psychiatrique et médico-social. Ces situations singulières ne peuvent pas toujours faire l’objet d’un dispositif spécifique en raison du faible effectif concerné (structure ad hoc, conventions, etc.) mais demandent de pouvoir au cas par cas assouplir les règles administratives et financières afin d’apporter la réponse individualisée à laquelle ils ont le droit de prétendre. Les situations les plus fréquentes rencontrées par les acteurs concernent la possibilité de travailler en CAT à temps partiel et de bénéficier le reste du temps d’une prise en charge en hôpital de jour. De même, le suivi par un SAVS en amont de la sortie de l’hôpital, pourrait être renforcé dans le respect des spécificités des missions de chacun. La prolongation des périodes d’essai ou d’accueil temporaire a également été évoquée par les acteurs. Dans tous les cas, cette adaptation des dispositifs au plus près des besoins et attentes, nécessite une volonté politique des décideurs et financeurs d’une part, et une collaboration étroite des différents partenaires autour de ces situations de vie d’autre part. 5.7 – Développer la formation des professionnels et des aidants La formation apparaît comme un moyen très efficace pour : - lever les préjugés des acteurs du champ médico-social concernant la maladie mentale ; combattre les réserves des acteurs du champ sanitaire sur la prise en charge médico-sociale ; - donner des outils, aux professionnels intervenant auprès des personnes présentant un handicap psychique, leur permettant de mieux comprendre et d’accompagner de façon plus adaptée ces personnes. La formation des professionnels du champ médico-social doit porter prioritairement sur la psychopathologie, l’apragmatisme ou encore la problématique de la liberté « d’aller et venir » qui caractérisent fortement ce public ; mais aussi sur les représentations de la sexualité, du suicide et de la violence. Cette formation mériterait de s’adresser non seulement aux personnels des institutions médico-sociales mais également à tous les autres professionnels susceptibles d’intervenir dans le projet de vie de la personne (ex : aide ménagère, assistante sociale des circonscriptions d’action sociale, médecin généraliste, etc.). 17 71 places en 2003. 38 Cette formation pourrait aussi bien s’inscrire dans la formation initiale que dans la formation continue des professionnels (et notamment éducateurs spécialisés, assistants de service social et AMP). Une formation des moniteurs d’ateliers de CAT, mise en place par les Amis de l’Atelier et l’ADCCAT 94 (Association des directeurs de CAT) explore déjà la piste des nouvelles problématiques auxquelles sont confrontés ces professionnels, en y intégrant la dimension du handicap psychique. Ce type d’expérience mérite d’être soutenue et développée. La définition des priorités en matière de formation, ainsi que de la pertinence des organismes de formation à ces besoins apparaît de la compétence de la DRASS. Pour les professionnels de la psychiatrie, le développement des stages croisés et des visites sur site est largement souhaité. Enfin, les aidants naturels (familles et proches) doivent également bénéficier de soutien et de formation afin de leur permettre d’assurer dans les meilleurs conditions possibles, l’accompagnement de leurs proches. 5.8 – Faciliter le maintien et l’accès au logement L’accès et le maintien dans un logement des patients chronicisés constituent souvent l’objectif prioritaire pour les équipes de soins, conditionnant tout le projet de vie des usagers. Mais on se heurte, dans le Val-de-Marne comme dans toute la région Ile-deFrance, à une difficulté majeure pour trouver un logement vacant, financièrement accessible. Des propositions d’amélioration de cette problématique sont formulées : • Hébergement (cf pratiques existantes et recommandations du groupe 2): - Développer les appartements associatifs et communautaires, - Etablir des conventions avec les résidences sociales permettant de dédier des places, • Logement : - Faciliter l’accès aux maisons relais des personnes présentant un handicap psychique et développer le dispositif des maisons relais, en lien avec les SAVS. - Développer le système des baux glissants, - Etablir des conventions avec les bailleurs sociaux permettant la réservation de places (HLM), - Etablir des conventions avec les hôtels meublés pour garantir les conditions d’accueil et d’assouplir les règles administratives permettant un recours plus rapide à l’aide au logement, - Améliorer le circuit de recours au Fonds de Solidarité pour le Logement (FSL) afin de réduire les situations d’expulsion locative. 5.9 – Développer la vie sociale et l’accès de droit commun aux loisirs et à la culture Pour prévenir la désocialisation et l’isolement des patients suivis au long cours en psychiatrie, il convient de les aider à développer leur vie sociale hors de l’institution. Ainsi, en sus du travail de réinsertion réalisé par les équipes de secteur, il 39 semble important de développer, en fonction des profils des personnes : - des services d’accompagnement à la vie sociale (accompagnement socioéducatif), - des services (SAMSAH), - et des lieux d’entraide mutuelle, en lien avec les équipements de proximité. d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés 5.10 - Mobiliser les élus et sensibiliser la population à la maladie mentale Les représentations négatives de la maladie mentale et des personnes présentant un handicap psychique, encore aggravées par le traitement médiatique de l’actualité doivent être combattues par des actions de mobilisation des élus et de sensibilisation de la population, impliquant les professionnels et les représentants des usagers. Les Conseils Locaux de Santé Mentale apparaîssent comme un outil précieux de cette démarche, et doivent être développés. 40 CONCLUSION 1. Des recommandations en cohérence avec : 1.1.Les conclusions du groupe de travail 2 « Coopération entre psychiatrie et social auprès des publics en situation précaire » Ce groupe de travail a formulé des recommandations qui présentent de nombreuses convergences avec celles du groupe 1, tant sur la nécessaire articulation des acteurs que sur la formation et les besoins des usagers liés à l’hébergement et au logement18. 1.2. Les orientations politiques actuelles Les recommandations pour la prise en charge des personnes souffrant de handicap psychique dans le Val de Marne sont en cohérence avec les orientations de la loi sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées de février 2005 ainsi qu’avec celles du projet de plan psychiatrie et santé mentale de février 2005. En effet, la loi sur la handicap assure une reconnaissance au handicap psychique et aux besoins spécifiques des personnes qui en sont atteintes. Le projet de plan psychiatrie santé mentale porte son attention, quant à lui, sur la promotion d’« une offre sociale et médico-sociale diversifiée et véritablement adaptée aux besoins des personnes [souffrant de handicap psychique], articulée avec l’offre de soins. Il rappelle que l’accompagnement médico-social ne doit pas se substituer à une prise en charge sanitaire. Les personnes concernées doivent pouvoir bénéficier d’un suivi médical hors de l’hôpital. Une attention particulière sera portée à l’appui sanitaire des solutions médico-sociales ». Plus particulièrement, des dispositifs — et les financements afférents — sont annoncés : $ MAS et FAM : le projet de plan psychiatrie et santé mentale prescrit le développement « d’accueil en établissement médico-social pour les personnes dont l’état, notamment à leur sortie d’hôpitaux psychiatriques, nécessite, notamment en raison d’une dégradation de leur autonomie physique ou intellectuelle, une prise en charge au sein d’établissements adaptés proposant un accompagnement quotidien et un suivi des soins en liaison avec les équipes de psychiatrie ou des praticiens d’exercice privé (foyers d’accueil médicalisés) ou une prise en charge lourde pour les actes essentiels de la vie et pour une surveillance médicale et des soins constants (maisons d’accueil spécialisées). Un millier de places, dont 400 dès 2005, seront dédiées en 3 ans aux personnes handicapées psychiques réclamant ce type de prise en charge dans le cadre du nouveau programme pluriannuel prévoyant, entre 2005 et 2007, la création de 7500 places en MAS et FAM ». $ SAMSAH : Création de 400 places dès 2005, avec un financement sécurité sociale pour la part relative aux soins, et programme de formation du personnel aux spécificités du handicap psychique. $ Maisons-Relais : Le projet de plan psychiatrie et santé mentale réaffirme la nécessité de « veiller à l’accès des personnes handicapées psychiques aux maisonsrelais / pensions de famille. Cette formule peut correspondre aux besoins de 18 Cf. Annexe 6. 41 personnes handicapées psychiques. Le plan de cohésion sociale, prévoyant la création de 4000 places en maisons-relais/pensions de famille, permettra à ces structures de poursuivre et de développer ce type d’accueil dans le respect de la diversité des publics accueillis dans ces structures. Une meilleure information sur les conditions et possibilités d’accès à des maisons relais sera diffusée auprès des personnes dans les maisons départementales des personnes handicapées et dans les hôpitaux psychiatriques ». $ Lieux d’entraide mutuelle : La loi sur le handicap leur donne une base légale, et le projet de plan psychiatrie et santé mentale propose la création de 2 à 3 clubs par département, avec un financement partiellement assuré via la CNSA. 2. Une pratique collaborative déjà engagée La collaboration et les échanges fructueux entre professionnels de la psychiatrie et du handicap et représentants d’usagers, ainsi qu’avec les représentants des tutelles, qui ont marqué pendant plusieurs mois les travaux du groupe, ont constitué en soi l’amorce des recommandations formulées en matière de construction partenariale de projets institutionnels et d’accompagnement des projets de vie des personnes présentant des troubles psychiques graves et persistants dans le Val de Marne. 42 ANNEXES 1. Enquête ARHIF / ANCREAI : Exploitation départementale. 2. Enquête DDASS 94 / DiPAS-CG94 : L’accueil des personnes souffrant de handicap psychique dans les établissements pour handicapés du Val de Marne. Analyse quantitative. 3. Enquête DDASS 94 / DiPAS-CG94 : L’accueil des personnes souffrant de handicap psychique dans les établissements pour handicapés du Val de Marne. Analyse qualitative. 4. La déchronicisation / réinsertion des patients au long cours : Quelques organisations expérimentées par les secteurs de psychiatrie générale du Val-de-Marne. 5. Les appartements alternatifs à l’hospitalisation dans le Val de Marne. 6. Groupe de travail 2, Coopération entre psychiatrie et social auprès des publics en situation précaire ; Recommandations. 7. Synthèse et recommandations du sous groupe population 1 classes 1 & 2 8. Synthèse et recommandations du sous groupe population 1 classes 3 à 6 9. Synthèse et recommandations du sous groupe population 1 classes 7 à 9 10. Synthèse et recommandations du sous groupe population 2 43