physiologie du gavage
Transcription
physiologie du gavage
Y A T-IL UNE ETHIQUE DANS LE GAVAGE DES PALMIPEDES GRAS ? 1. HISTORIQUE DE LA PRODUCTION ET ASPECTS SOCIOLOGIQUES (« civilisation du foie gras ») 1.1. Le foie gras depuis l’Antiquité 1.2. Le foie gras en Belgique 1.3. Vers une civilisation du foie gras 2. PHYSIOLOGIE DU GAVAGE EN LIAISON AVEC LES FACTEURS D’ETHIQUE ANIMALE 2.1. A quels principes fondamentaux correspond le gavage ? 2.2. Le gavage est-il un processus réversible ? 2.3. L’acte de gavage est-il douloureux ? 2.4. Le canard en gavage est-il capable d’ingérer de telles quantités de maïs ? 2.5. Quels sont les facteurs contribuant à la formation du foie gras ? 2.6. Quelles sont les mesures fondamentales pour garantir les conditions de bien-être animal ? 1. HISTORIQUE DE LA PRODUCTION ET ASPECTS SOCIOLOGIQUES (« civilisation du foie gras ») 1.1. Le foie gras depuis l’Antiquité Le foie gras trouve son origine dans l’Antiquité il y a 4500 ans, par le biais des Egyptiens qui appréciaient la chair savoureuse des oies venues passer l’hiver. Cette saveur s’explique par les réserves emmagasinées pour affronter l’effort lié au voyage du retour. Il est également admis que l’oie fut l’une des premières espèces d’oiseaux à être domestiquées au cours de la haute antiquité (Deffarges, 1973, d’après Guy G. et Guéméné D. , 6èmes journées de la recherche 2004). La première indication relative au gavage d’oies remonte à 2500 ans avant J-C, et consiste en des fresques égyptiennes retrouvées dans des sépultures à Saqqarah en Egypte. Les détails de ces fresques montrent clairement la préparation des repas et la technique utilisée pour réaliser le gavage. L’opérateur se tient assis, maintient l’oie avec la main gauche pendant qu’il introduit l’aliment dans la bouche de l’animal avec la main droite. Dans le courant du premier siècle avant J-C, les Romains, par le biais de leurs armées présentes en Grèce et en Egypte, cherchèrent à améliorer la qualité des foies par l’alimentation des oies à partir de figues. On a ainsi donné le nom latin « jecur ficatum » au foie gras, ce qui littéralement signifie le foie obtenu avec des figues. Progressivement, le mot jecur a disparu et seul le mot ficatum (figues) est resté pour dénommer cet organe. Au VIIIe siècle, le mot est devenu figido, puis fedie ou feie au XIIe siècle, et finalement foie en Français, fegato en Italien et higado en Espagnol (extrait de Guy G. et Guéméné D. , 6èmes journées de la recherche 2004). Le savoir-faire se localisa par la suite chez les Juifs d’Europe centrale, seuls à obtenir de beaux foies gras (en substitut au saindoux), jusqu’au moment où les Français se spécialisèrent dans cette voie. En tout état de cause, le foie gras était régulièrement présent sur les tables de l’aristocratie française à la fin du XVIe siècle. Ce n’est toutefois qu’à partir du XVIIIe siècle que le foie gras a conquis ses lettres de noblesse après que de succulentes recettes avaient été créées dans le Béarn, l’Alsace ou le Périgord. 1 Conférence aux FUNDP du 19 novembre 2004 – M. Petit (UPIGNAC, APPaG) et C.Colot (FACW) Au XVIe siècle, le canard de Barbarie arrive en Europe depuis les Amériques, ainsi que le maïs lent à se répandre (on observe une trace de son utilisation au XVIIIe siècle) (d’après Duhart F. , 6èmes journées de la recherche 2004). Dès la fin du XVIIIe siècle, on observe des avancées techniques majeures comme l’utilisation du maïs à la place du blé, de l’orge ou d’autres céréales et l’apparition de l’entonnoir à piston pour introduire ces céréales dans le jabot de l’oiseau (Sud-Ouest de la France). Par ailleurs, la possibilité de conserver les produits par appertisation a aussi contribué au développement de cette production et à la diffusion du produit (extrait de Guy G. et Guéméné D. , 6èmes journées de la recherche 2004). A partir des années 1950, une mutation profonde est intervenue dans des domaines tels que les espèces et les croisements élevés, les équipements utilisés et les conditions générales de cette pratique. Actuellement, certains pays de l’Est (Bulgarie, 1000 tonnes, et Hongrie, 1700 tonnes) ont développé significativement leur production. De nos jours La France domine la production mondiale de foie gras et représente plus de 80% du marché mondial (16 500 To produits en 2001 ; source : CIFOG, d’après Douanes françaises). Elle détient également un quasimonopole mondial au niveau de la transformation. 1.2. Le foie gras en Belgique Les premières initiatives démarrèrent dans les années 1980 par la création de la société Duc de Gascogne Belgique, qui fit rapidement faillite. Le relais fut assuré par la société Upignac qui se lança dans l’élevage et la production pour arriver en 1993 à la création d’un abattoir agréé par l’inspection vétérinaire, puis CEE. L’abattoir est pourvu également d’un atelier de découpe et de transformation. A partir de 1987, d’autres productions de foie gras sont mises en place, toutes avec le même souci de qualité. Cette volonté commune se formalisa rapidement par la mise en place de l’Association des Producteurs de Palmipèdes Gras, l’APPaG. Actuellement, une vingtaine de producteurs de foie gras (ce, inclus la transformation du produit) sont recensés. En 2000, la production de foie gras belge s’est élevée à environ 50 tonnes obtenues à partir de 110 000 canards. La Région Wallonne représentait déjà la plus grande partie de la production belge. Actuellement, les éleveurs wallons produisent environ 150 000 canards, soit une production wallonne doublée et un statu quo de la Flandre (50 000 canards environ). 1.3. Vers une civilisation du foie gras Trois grands mouvements tendent à mettre en évidence le fait que le foie gras est le produit d’une civilisation : X Apport américain (maïs et canard de Barbarie) Y Successions d’innovations (croisements, conservation, recettes – pâté alsacien, lorrain, toulousain - gaveuse, équipement, ventilation, …) Z Révolution technique en 10 ans Ainsi, le sociologue français, Duhart F., cite en 2004 : « Derrière le foie gras, il y a deux oiseaux, derrière ces oiseaux, des hommes qui les produisent et derrière ceux-ci une civilisation tout entière. Chacun de ces éléments a sa propre histoire, intimement liée à celle des autres. En cela, l’oie et le canard à foie gras appellent une ethnozoologie historique : ce sont des animaux éminemment culturels. Le reconnaître est une façon de témoigner du respect de leur engeance… plus digne et plus honnête que les cris d’orfraie proférés par certains, oublieux d’un donné essentiel : ces oiseaux ont été façonnés par les besoins, les espoirs et la gourmandise des hommes. » 2 Conférence aux FUNDP du 19 novembre 2004 – M. Petit (UPIGNAC, APPaG) et C.Colot (FACW) 2. PHYSIOLOGIE DU GAVAGE EN LIAISON AVEC LES FACTEURS D’ETHIQUE ANIMALE 2.1. A quels principes fondamentaux correspond le gavage ? X Gaver constitue une forte amplification du phénomène de stockage naturel chez les oiseaux migrateurs. Y Le gavage est associé au phénomène appelé stéatose qui correspond au processus d’engraissement des cellules du foie. Ce phénomène est tout à fait différent de la cirrhose (cellules du foie malades/sclérose). Caractéristiques de la stéatose de gavage (extrait de l’exposé de Daniel Guéméné (INRA-Station de Recherches Avicoles) aux 6èmes Journées de la Recherche sur les Palmipèdes à foie gras (2004)- Foie grasgavage et bien-être animal : vers un peu d’objectivité. Le point sur l’évolution des pratiques de production et les acquis de la recherche) « Dans la majorité des cas, en particulier chez les mammifères, la stéatose hépatique résulte d’un état pathologique. Beaucoup considère qu’il en est de même pour le foie gras. Ainsi, on peut lire sur des sites Internet que « Le gavage des oies et des canards est destiné à produire une dégénérescence cirrhotique stéatosique de leur foie ». Il est important de rappeler que le foie est le site majeur de synthèse et de stockage des lipides chez les oiseaux, alors que cette fonction est assurée par le tissu adipeux chez les mammifères. La méconnaissance de cette particularité physiologique des oiseaux engendre fréquemment la confusion, en particulier auprès des acteurs des secteurs vétérinaires et médicaux, qui se réfèrent aux mammifères. L’hypertrophie de gavage n’a pas les mêmes caractéristiques histologiques que les stéatoses pathologiques (Bénard et al., 1996 ; Bénard et Labie, 1998) ». Cellules hépatiques Stéatose et pathologique dégénérescentes déstructurées Hypertrophie Ne touche que les hépatocytes avec préde gavage servation de l’intégrité structurelle Surcharge lipidique centrale Lésions Surcharge lipidique d’abord Pas de lésions macrospériphérique puis centro- copiques, de zones de nécrose ou hémorlobulaire ragiques. Trame conjonctive distendue, mais capsule de Glisson entourant le foie intacte UN FOIE GRAS OBTENU PAR GAVAGE N’EST DONC PAS UN ORGANE MALADE , RESULTANT D’UNE HEPATONECROSE MORTELLE Le gavage : processus en deux phases 3 Conférence aux FUNDP du 19 novembre 2004 – M. Petit (UPIGNAC, APPaG) et C.Colot (FACW) L’amidon est transformé en maltose puis en glucose passant la barrière intestinale par le biais du mésentère. En passant par le sang, le glucose arrive dans le foie où il est transformé en lipide. Intérêt du maïs : - Richesse en amidon (près de 75% de la matière sèche), point de départ de la synthèse lipidique dans le foie Pauvre en facteurs lipotropes (= substances se fixant sur les graisses afin de les transporter = VLDL, comme la choline, l’inositol, la méthionine). Cette déficience permet une accumulation importante des lipides dans le foie au détriment de leur exportation et de leur dépôt sur la carcasse. Le gavage = - Exacerbation de la lipogénèse par augmentation de la quantité de glucides ingérés et apport des facteurs nécessaires à leur transformation en lipides : O2 - Blocage du transport des lipides (VLDL = lipoprotéines) hors du foie, par limitation des facteurs lipotropes dans la ration - Saturation des transporteurs des lipides vers la carcasse - Eviter la dégénérescence du foie par éclatement des cellules (= fonte du foie) 2.2. Le gavage est-il un processus réversible ? (d’après les travaux de Babilé, Bénard et al. menés depuis 1996) 4 Conférence aux FUNDP du 19 novembre 2004 – M. Petit (UPIGNAC, APPaG) et C.Colot (FACW) Processus réversible (Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse) Expérimentation sur des canards mis en gavage à l’âge de 14 semaines Lot 1 : lot témoin de 10 canards Lot 2 : lot gavé pendant 15 jours, puis sacrifiés Lot 3: lot gavé pendant 15 jours, puis placés dans des parcs paillés avec libre accès à l’aliment + eau de boisson Conclusions de l’essai : le lot 3 présentait un foie identique au lot 1 au bout de 28 jours après l’arrêt du gavage, mettant en évidence la réversibilité totale des perturbations hépatiques La stéatose n’est pas un état pathologique 2.3. L’acte de gavage est-il douloureux ? Les associations de protection animale considèrent que l’acte de gavage est la cause de souffrance : « Que peut-on faire pour faire cesser ces souffrances ? » • • • Les notions de souffrance et de douleur implique une composante psychologique lui substituer la notion de nociception appréhendable expérimentalement. La nociception est à assimiler à une action irritante sur le tractus digestif, avec comme conséquence une inflammation tissulaire, dont l’intensité peut être mesurée par le rythme cardiaque, le taux de corticostérone, la réaction d’extravasion plasmatique neurogène de l’œsophage (= anatomo-pathologie du tractus digestif) ou encore par des mesures au niveau du système nerveux. Le gavage peut effectivement entraîner des signaux nociceptifs par les embucquages répétés, le risque d’érosion des muqueuses, la distension des parois de l’œsophage et du pro-ventricule, la stéatose hépatique avec compression des viscères importance des bonnes pratiques d’élevage (voir AR 1994, impliquant une formation obligatoire pour l’accès à la profession) et d’un haut niveau de professionnalisme rencontré dans notre région. Les diverses expérimentations françaises menée par Servière et al. depuis 2000 ont montré que dans un contexte normal, c’est-à-dire en l’absence de blessure ou d’atteintes pathologiques des canards, le gavage n’apparaît pas comme étant générateur important d’informations nociceptives. 2.4. Le canard en gavage est-il capable d’ingérer de telles quantités de maïs ? • • • • Préparation au gavage par l’étape du prégavage permettant de distendre les parois de l’œsophage et du jabot (= proventricule ou estomac chimique, à opposer au gésier, estomac mécanique) Démarrage progressif des quantités distribuées en gavage (de 200g, augmentation de 50g par repas pour arriver à un plafond de 400g-450g par repas) Importance de respecter un délai de 12 heures entre 2 gavages pour permettre au canard de digérer de manière optimale Rappel : lorsqu’un aliment est proposé à volonté à des canards préalablement alimentés par repas, leur consommation spontanée peut transitoirement atteindre entre 600 et 750g (Guy et al. 1998) 2.5. Quels sont les facteurs contribuant à la formation du foie gras (récapitulatif) ? 5 Conférence aux FUNDP du 19 novembre 2004 – M. Petit (UPIGNAC, APPaG) et C.Colot (FACW) 1. Surcharge alimentaire énergétique (essentiellement glucidique) qui est plus ou moins facile à réaliser selon les espèces et les individus 2. Aptitude particulière du foie à synthétiser les graisses à partir des glucides (aptitude commune à tous les oiseaux). En outre, les oiseaux possèdent un foie beaucoup plus actif que chez les mammifères = lieu de synthèse privilégié des lipides de réserve –graisses neutres : triglycérides. Chez les mammifères, la synthèse des graisses est effectuée dans le foie, mais aussi, pour une part importante, directement dans les sites de dépôt (tissu adipeux). 3. Défaut du système de transport VLDL, qui n’existe que chez certaines oiseaux (accru par l’utilisation de maïs) 4. Aptitude des cellules hépatiques à se distendre pour héberger les graisses Il faut que l’ensemble du parenchyme hépatique soit infiltré d’une façon homogène, sans rupture des membranes, pour obtenir un foie gras de qualité. Il faut aussi que les cellules conservent leur activité fonctionnelle, car la synthèse des graisses in situ l’exige, le foie remplissant diverses fonctions indispensables à la vie. Autres fonctions du foie (à comparer à une grosse usine composée d’un très grand nombre d’unités de production (cellules)) : - production de la bile - rôle global dans l’organisme - métabolisme des glucides (glycogène) - métabolisme des protéines - catabolisme et synthèse des acides gras - rôle physiologique dans le stockage des graisses (oiseaux migrateurs) - destruction des globules rouges vieillissants - rôle dans la détoxification (toxiques ingérés, synthèse urée, …) - pour remplir toutes ces fonctions, nécessité d’apports sanguins importants (arrivée et sortie) Ces différents impératifs président au choix des animaux, à la conduite de l’élevage, à la préparation et à la réalisation du gavage. Ces impératifs sont rencontrés par la législation belge spécifique au bien-être des palmipèdes foie gras, l’Arrêté Royal du 25/04/1994, unique au niveau international. 2.6. Quelles sont les mesures fondamentales pour garantir des conditions de bien-être animal ? Des foies gras de qualité sont des foies ayant gardé l’intégrité des parois des cellules hépatiques. Cet élément est intimement lié à de bonnes conditions de bien-être des canards. Ces éléments sont retranscrits intégralement dans l’AR du 25 avril 1994 dont les grandes caractéristiques sont les suivantes : - Les animaux gavés doivent être indemnes de symptômes cliniques, de maladies et de malformations. - Les animaux doivent être préparés au gavage en augmentant progressivement la quantité de nourriture mise à leur disposition durant les 15 jours précédant le gavage. - L’augmentation de la quantité de nourriture administrée pendant la période de gavage doit se faire de manière progressive (car le maïs est riche en amidon et peut provoquer une acidose suite à la modification de la flore intestinale ; on ajoute ainsi souvent du bicarbonate de soude pour remonter le PH de la ration ou encore on ajoute du yaourt pour rééquilibrer la flore intestinale) - Les aliments ne peuvent, ni par leur composition, ni par leur structure, causer de dommage aux animaux. - Les appareils servant au gavage doivent être conçus et utilisés de telle manière qu’ils ne provoquent pas de lésion ou de douleur aux animaux. 6 Conférence aux FUNDP du 19 novembre 2004 – M. Petit (UPIGNAC, APPaG) et C.Colot (FACW) - Les animaux doivent disposer à tout moment d’un abreuvoir avec de l’eau en suffisance. - La forme et le type du matériel de contention, ainsi que le modèle et les caractéristiques des cages, doivent être de nature à empêcher toutes lésions aux animaux. - Le fonds des cages dans lesquelles sont détenus les animaux doit être stable, solide et plat, mais sans aspérité, afin d’éviter que les animaux ne se blessent. - Si les canards sont détenus dans des cages individuelles, celles-ci doivent avoir une surface libre au sol d’au moins 900 cm². En cas de logement en groupe, un maximum de 6 canards ou de 3 oies peuvent être détenues par m² - Au moyen de l’isolation, du chauffage et de la ventilation du bâtiment, il faut veiller à ce que la vitesse de l’air, la température et les concentrations en gaz, soient maintenues dans des limites telles qu’elles ne soient pas nocives pour mes animaux. Ainsi, si la température du local où séjournent les animaux dépasse les 25°C, la vitesse de l’air doit être égale ou supérieure à 0,5 m/s. - Si l’état de santé des animaux laisse à désirer, ainsi que s’il se produit des modifications dans leur comportement, on doit en établir la cause et prendre les mesures nécessaires-c’est-à-dire traiter ou abattre les animaux. Si ces phénomènes sont dus à l’atmosphère du local et qu’il n’est pas d’une importance essentielle d’intervenir immédiatement, ces mesures seront prises après l’évacuation de tous les animaux et avant la mise en place de nouveaux animaux. En matière éthique également, la Recommandation du 22 juin 1999 édicte également des règles précises en matière de gavage et élevage (échéance fixée à 2005 pour les nouvelles installations et à 2011 pour les anciennes) : • La production de foie gras ne sera autorisée que là où elle existait déjà au 22/06/99 • Usage des sols en caillebotis en élevage et cages individuelles proscrits (obligation de concevoir des cages collectives équipées permettant la contention de l’animal lors du gavage, afin de permette l’expression d’un comportement naturel des canards) • Interdiction des méthodes de restriction alimentaire, d’usage de rythmes lumineux et de photopériodes fractionnées, abreuvement avec pipettes, transport par les pattes et avec la tête pendante. Ce dernier alinéa ne fait pas l’objet de pratiques dans notre région. Le choix d’une éthique de plus en plus poussée peut avoir paradoxalement des conséquences inverses aux résultats escomptés. Ainsi, l’utilisation de la cage collective entraîne : • Une compétition plus accrue entre les animaux, les plus faibles étant attaqués par les plus forts • Des stress aigus et/ou chroniques en cages collectives (car nécessité d’une capture préalable à la réalisation de l’acte de gavage et contention nécessaire). Ces faits ont été prouvés notamment par la démonstration d’une élévation de la corticostéronémie - un stress aigu induit l’activation de l’axe corticosurrénalien mis en évidence par la mesure de la corticostéronémie chez les oiseaux - pour les animaux gavés en cages collectives et pas lorsqu’ils sont logés en cages individuelles Par contre, l’élevage en cage individuelle induit une déminéralisation osseuse et donc une fragilisation du squelette. Il semble également que ce soit une surface seuil (9000 cm²) qui permette l’expression des comportements naturels, plutôt que la surface disponible par canard. Il n’existe dans doute pas de conditions d’hébergement idéales pendant la durée de gavage dont la durée reste brève (D. Guéméné, 6èmes journées de la recherche 2004) 7 Conférence aux FUNDP du 19 novembre 2004 – M. Petit (UPIGNAC, APPaG) et C.Colot (FACW)