la céramique - Beauvais is Culture

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la céramique - Beauvais is Culture
Laissez-vous conter Beauvais « Ville d’art et d’histoire »…
… en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère de la Culture
Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Beauvais
et vous donne des clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’une
place, le développement de la ville au fil de ses quartiers. Le guide
est à votre écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions.
Le service Ville d’art et d’histoire
coordonne et met en œuvre les initiatives de Beauvais « Ville d’art
et d’histoire ». Il propose toute l’année des animations pour les
Beauvaisiens et les scolaires, et se tient à votre disposition pour
tout projet.
Si vous êtes en groupe
Beauvais vous propose des visites toute l’année sur réservation.
Des brochures conçues à votre attention peuvent vous être
envoyées sur demande.
Renseignements à l’Office de Tourisme de l’Agglomération de
Beauvais.
« Ville d’art et d’histoire »
Ville de Beauvais
Beauvais appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire depuis 2012.
Décembre 2015
Conception graphique LM communiquer. Maquette Direction de la Communication - Ville de Beauvais
Direction des affaires culturelles
Espace culturel François-Mitterrand
Rue de Gesvres
60000 Beauvais
03 44 15 67 00
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Office de Tourisme de l’Agglomération
de Beauvais
1, rue Beauregard
60000 Beauvais
03 44 15 30 30
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L’actualité culturelle
sur culture.beauvais.fr
Beauvais
Bibliographie :
Renseignements
Groupe de recherches et d’études sur la céramique du Beauvaisis
(GRECB) - Maison Gréber - 63 rue de Calais - Beauvais
03 44 15 55 96 - Le mardi, de 9h à 12h
MUDO - Musée de l’Oise - 1 rue du Musée - Beauvais
03 44 10 40 50 - Du mercredi au lundi, de 11h à 18h
Villes et Pays d’art et d’histoire
sous la direction de Marie Ansar, animatrice de l’architecture
et du patrimoine, service Ville d’art et d’histoire de la Ville de
Beauvais
Textes : Sylvain Pinta, attaché de conservation - MUDO Musée de l’Oise
Contributions et remerciements : Lauriane Miellé, céramologue
- Service Archéologique Municipal de Beauvais et Jean Cartier,
président du GRECB
Photographies : Archives départementales de l’Oise (ADO),
Groupe de recherches et d’études sur la céramique du Beauvaisis
(GRECB), Direction de la communication - Ville de Beauvais
(BVS), École d’art du Beauvaisis (EAB), Service Archéologique Ville de Beauvais (SAM) - Service Ville d’art et d’histoire - Ville de
Beauvais (VAH), MUDO - Musée de l’Oise (MUDO), Réunion
des Musées Nationaux (RMN).
CARTIER J., Céramiques de l’Oise, la collection du Musée
départemental de l’Oise, Paris, Conseil général de l’Oise - Somogy,
2001
CARTIER J., 1967-1997, Trentenaire du GRECB, Bulletin du
GRECB n°19, 1997
CARTIER J., Céramiques du Beauvaisis, Paris, abc collection,
1984
« La terre en Beauvaisis », La Revue de la céramique et du verre
n°12, mars-avril 2002
Les cahiers de l’Écomusée des Pays de l’Oise n°17, 1992
Pour plus d’informations
Charcuterie décorée par Charles Gréber,
rue Léon Zeude à Beauvais (S. Peineau)
Ce document a été conçu
Le ministère de la Culture et de la Communication, direction
générale des patrimoines, attribue le label Ville ou Pays d’art et
d’histoire aux collectivités territoriales qui mettent en œuvre des
actions d’animation et de valorisation de l’architecture et de leur
patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers, des
animateurs de l’architecture et du patrimoine et la qualité de leurs
actions. Des vestiges antiques à l’architecture du XXIe siècle, les
villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité.
Aujourd’hui, un réseau de 184 villes et pays vous offre son savoirfaire dans toute la France.
À proximité :
Amiens Métropole, Chantilly, Laon, Noyon, Saint-Quentin,
Pays de Senlis à Ermenonville et Soissons bénéficient
de l’appellation Ville et Pays d’art et d’histoire.
laissez-vous
conter
la céramique
Au fil des millénaires, le sommet
de l’anticlinal s’est érodé mettant
à découvert les couches argileuses
sur près de 85 km de long. Bénéficiant
de grandes surfaces boisées pour leurs
cuissons, les villages potiers vont
se développer le long de ces gisements
d’argiles : au nord, les villages
de Lhéraule, Savignies, Le Détroit
(aujourd’hui rattaché à Savignies),
Goincourt, Aux-Marais,
Saint-Paul et, au sud : ceux de
Lachapelle-aux-Pots, Armentières,
Les Fontainettes (aujourd’hui rattaché
à Saint-Aubin-en-Bray), Allonne et
Auneuil, sans oublier Beauvais.
La céramique, définition
Emprunté au début du XIXe siècle au
grec Keramiko « d’argile », de keramos
« terre à potier », ce terme regroupe
sous une appellation générique
l’ensemble des productions réalisées
à partir des argiles ayant subi une ou
plusieurs cuissons : terre cuite, terre
cuite émaillée, grès, faïence ou encore
porcelaine. Les briques, les carreaux
de sol, les tuiles sont également des
céramiques.
Cruche produite
à Aux-Marais,
fin Ier - milieu IIe
siècle, découverte
sur la place
du Jeu de Paume
à Beauvais (SAM)
Une terre d’argile
Carrière d’argile
du Pays de Bray
(ADO - 101J8/3759)
Un savoir-faire millénaire
Aux origines de la céramique du Beauvaisis
Une origine potière ancestrale
Dès l’époque gallo-romaine, les
céramiques du Beauvaisis sont de grande
qualité. À Aux-Marais, des fouilles
archéologiques ont mis au jour un grand
centre céramique, le plus important
de la région pour le Ier siècle, dont la
production se poursuit au siècle suivant.
Ce site se divise en deux zones
d’activité. L’une au centre du village
regroupe les tuiliers qui utilisent de
l’argile rouge, et l’autre, à l’écart,
rassemble les potiers qui se servent
d’argile grise, devenant blanche à la
cuisson. Les pièces découvertes sont
essentiellement des poteries d’usage
commun à pâte blanche (des cruches,
des brûle-parfums, des mortiers,
des vases ovoïdes…) principalement
diffusées dans la région beauvaisienne.
Dans la continuité des ateliers
d’Aux-Marais, le village de Rainvillers
a également développé son activité
potière dès le IIe siècle. Les fouilles
archéologiques témoignent d’un essor
majeur des productions en pâte grise au
IIIe siècle, avec une large diffusion sur
Beauvais et ses environs.
Pour l’époque mérovingienne
(Ve-VIIIe siècle), les ateliers de potiers
brayons restent inconnus, mais
plusieurs productions sont largement
attestées sur Beauvais. Les fouilles
archéologiques menées sur la ville
témoignent que l’activité potière se
poursuit dans la région pendant le haut
Moyen Âge. Cependant la technique
évolue, avec des céramiques plus
rugueuses.
Dès le IXe siècle, les pièces sont tournées
plus rapidement, et les pâtes deviennent
plus fines. La cuisson, mieux maîtrisée,
les rend plus sonores, avec souvent des
parois grésées. La période est également
marquée par l’évolution de la glaçure
plombifère* et la réapparition du décor
peint à l’ocre rouge, ornement qui
perdure à l’époque médiévale, jusqu’au
XIVe siècle. Au milieu du XIIIe siècle,
les formes évoluent. Elles sont alors
élancées et décorées de bandes
appliquées à la roulette.
Glossaire
COUVERTE : Synonyme de glaçure*.
Le Pays de Bray, une richesse
géologique
Le Beauvaisis est, depuis des
millénaires, une terre de céramique
grâce à la richesse géologique du Pays
de Bray, région située entre Dieppe
et Beauvais.
Au Jurassique Supérieur, puis
au Crétacé inférieur et moyen,
des alluvions se déposent
successivement sur une
base de calcaire et de sable
à base de grès ferrugineux
pour former des couches
d’argiles de différentes
natures : bleuâtre, gris foncé,
beige, rose, violet, rouge vif,
ou parfois mêlées. Avec la
formation des Alpes, ces couches
géologiques se sont déformées en un
pli appelé anticlinal du Pays de Bray.
ENGOBE : Dilution d’argile fine parfois enrichie
d’un colorant sous forme d’un oxyde métallique
qui recouvre la céramique en une couche mince
soit pour masquer les imperfections de surface de
la pâte, soit à des fins décoratives.
FOUR HOFFMANN : Breveté en 1858 par
l’Allemand Friedrich Hoffmann, ce four permet
des cuissons continues fonctionnant jour et nuit,
augmentant à la fois la productivité et la qualité
de cuisson.
GLAÇURE : Revêtement vitreux, transparent ou
coloré, ayant pour but de donner à la céramique
qu’elle recouvre un brillant et une certaine
imperméabilité. Matière fondant à haute
température, elle va s’unir étroitement à la pâte,
faisant corps avec elle.
GLAÇURE PLOMBIFÈRE : Glaçure* à base d’oxyde
de plomb, qui peut être teintée mais reste
transparente.
HYGIÉNISME : Courant qui voit le jour au
milieu du XIXe siècle et qui s’appuie sur les
découvertes de Pasteur sur le rôle des bactéries
dans la contamination des maladies.
Ces découvertes sont à l’origine de politique
d’hygiène publique pour lutter contre l’insalubrité
des villes et des logements impliquant
le traitement des eaux usées, le ramassage des
déchets ou encore le revêtement de murs et sols
avec de la céramique, plus aisés à nettoyer.
Oule décorée à l’ocre rouge, XIIe-XIIIe siècle,
découverte au 44, rue des Jacobins à Beauvais (SAM)
Les centres potiers cités
• : Communes
• : Hameaux, lieux-dits...
La découverte du grès
Dès le premier tiers du XIVe siècle,
grâce à une bonne connaissance des
argiles et l’utilisation de nouveaux
fours plus performants, les potiers
de Saint-Germain-la-Poterie créent une
véritable révolution technique donnant
naissance à un nouveau matériau
céramique, inconnu en France,
le grès. Cette découverte s’est faite
parallèlement à celle des potiers
rhénans de Siegburg.
Le grès se caractérise par une terre cuite
à texture serrée, qui, après une cuisson
comprise entre 1150 à 1350°C
(alors que les poteries étaient cuites
auparavant à des températures ne
dépassant pas 1100°C), offre une paroi
fine, imperméable et légèrement vitrifiée.
Godet à anneaux
en grès, XVe siècle
(MUDO/Patricia Coache)
Épis de
faîtage,
Musicien
à la vielle,
XVIe siècle,
conservé
au MUDO
- Musée de
l’Oise (RMN/
Adrien
Didierjean)
Plat de la Passion, 1511, conservé
au MUDO - Musée de l’Oise (RMN/Adrien Didierjean)
Des poteries glaçurées*
de grande renommée
Parallèlement, la production de poteries
vernissées se développe au XVIe siècle
dans le Beauvaisis. Réalisées par des
potiers nommés « plombiers » ou
« plommiers » en référence au sel de
plomb utilisé pour former une couverte*
transparente, ces terres cuites sont
confectionnées avec une argile similaire
au grès mais leur cuisson ne dépasse
pas les 1000° C. Ces pièces émaillées
prennent la forme de plats à décors
gravés, écuelles, pichets ou vases.
Parmi les belles pièces, des plats décorés
a sgraffiato sont réalisés par l’application
d’un engobe* (argile liquide) sur une
pièce tournée dans une terre d’une autre
couleur. La pièce sèche, puis le potier
grave le motif avec un clou, jouant sur
les différences de couleurs, avant de la
cuire et de l’émailler. Le Plat de la
passion figure également parmi les pièces
exceptionnelles. Entièrement moulé et
émaillé, il a été diffusé dans le Royaume
de France, mais aussi en Belgique, aux
Pays-Bas et en Grande-Bretagne.
Plat décoré a sgraffiato, XVIe siècle, inscription
gravée au peigne « ung dieu ung roy une foy une loy
vivre ne p », conservé au MUDO - Musée de l’Oise
(RMN/Adrien Didierjean)
XVIIe-XVIIIe siècle
Pichet en grès, XVe siècle,
découvert rue Villiers-de-l’Isle-Adam
à Beauvais (SAM)
Les potiers brayons créent alors des grès
dits azurés, en référence à leur couverte*
bleutée obtenue par l’addition d’une
substance rare, le sel de cobalt.
Véritables œuvres d’art, par l’esthétisme
des motifs appliqués sur les pièces,
ils sont réservés à une clientèle
prestigieuse. Un auteur anonyme, dans
Bringuenarilles, en fait ainsi l’éloge :
« les meilleurs pour ce faire sont nos
beaux flacons qui sont azurez et bons
à merveilles, et se garde mieulx le vin
en iceulx longuement frais et sans
corrompre comme j’ay ouy dire à ceulx
de nostre ville de Beauvais et ceulx de
Savignies et Lhéraules qui sont les lieux
la ou on les faict ».
Plat aux armes de Louis Villiers de l’Isle-Adam,
évêque de Beauvais (1497-1521), conservé au Musée
du Louvre (RMN/Jean-Gilles Berizzi)
Un grand centre céramique français
Il apparaît dans le Beauvaisis où l’argile
à grès y est naturellement présente.
Rares en France, ces argiles peuvent
cuire et vitrifier à haute température
(1280°C), sans ajout d’éléments fusibles.
Le terme « grès » n’est cependant utilisé
qu’à partir du XVIIIe siècle. Auparavant,
il était nommé du lieu de production
comme « Terre de Beauvais ». Le grès
fera la renommée de la production
céramique beauvaisine jusqu’à la fin
du XIXe siècle. Au XVIe siècle, Bernard
Palissy célèbre la terre de Beauvais pour
qui « n’y en a point de semblable, car
elle endure un merveilleux feu, […]
se laisse former autant tenue et déliée
sur nulle des autres […] et prend un
petit polissement vitrificatif ».
Des grès de prestige très prisés
L’utilisation d’une argile pure et de très
belle qualité permet un travail soigné
et vaut aux grès beauvaisins d’être
considérés au XVe siècle comme un
produit à la mode, d’une grande élégance
par la finesse et la qualité du travail.
Cette excellence est alors conservée
grâce au transfert de la production de
Saint-Germain-la-Poterie vers les villages
de Savignies et Lachapelle-aux-Pots qui
détiennent les terres adéquates. Le godet
à boire, mais aussi les coupes et les
pichets, sont les produits phares du Pays
de Bray. Ils sont exportés dans tout le
royaume de France, ainsi qu’à l’étranger.
Des pièces de dressoir
La terre de Beauvais
De la naissance du grès au « beau XVIe siècle »
Vers une production commune
Au XVIIe siècle, la céramique vernissée
beauvaisine perd de son importance
européenne face à la diffusion de la
technique et à une concurrence plus
accrue sur ce type de production.
Le décor à la corne est alors pratiqué :
le motif est réalisé à partir d’un engobe*
mis en réserve dans une corne de vache
percée. Cette production ornementale
reste reconnue par la riche clientèle et
offerte aux personnalités, comme à la
reine d’Angleterre en 1689.
Au XVIIIe siècle, le grès reste dans
la vie quotidienne pour l’usage courant
comme des pichets, bouteilles à cidre,
des saloirs, et les terres vernissées pour
les objets utilitaires (terrines, plats).
Les potiers doivent faire face à la
concurrence de la faïence.
Le XIXe siècle, un siècle
de mutation et de renouveau
La Manufacture
Boulenger et les
carreaux d’Auneuil
Lors de l’exposition
universelle de 1855, Joseph
Achille et Jean-Baptiste
Aimé Boulenger présentent
des tuiles et des carreaux
comprenant des « carreaux
blancs incrustés de rouge ».
Les deux frères possèdent
alors à Auneuil la première
fabrique de carreaux à décor
incrusté en France.
Après avoir pressé la terre dans un
moule en relief de plâtre, les creux sont
remplis d’une terre colorée liquide, la
barbotine. Jusqu’en 1907, les deux frères
se succèdent alternativement à la tête de
l’entreprise et la font prospérer par le
dépôt de brevets, la mécanisation
de la production (machines à vapeur...),
l’obtention de nombreux prix aux
expositions nationales et internationales.
La production correspond au goût
éclectique de l’époque. Grâce à des
découvertes archéologiques, des
carreaux d’inspiration médiévale
permettent de créer de nouveaux
modèles utilisés pour la restauration
de monuments historiques. D’autres,
plus décoratifs, constituent de véritables
tapis de sol en grès cérame.
Moule et tirage
d’un carreau de
la Manufacture
Boulenger
(DR)
Dans la seconde moitié du XIXe siècle,
les frères Boulenger créent des émules
dans le Beauvaisis. Ruffin et Ameuille
reprennent leur seconde usine située à
Saint-Paul. Louis Leclerc, dessinateur
chez Boulenger, fonde une usine de
carreaux incrustés en 1879 avant de
s’orienter vers la production de tuiles
mécaniques, à l’origine des célèbres
Tuileries de Beauvais à partir de 1918.
La prédominance de la production de
carreaux du Beauvaisis en France est
telle que, selon les dimensions du
carreau, ils sont vendus sous l’intitulé
de « carreau de Beauvais » ou de
« carreau d’Auneuil ». À cette époque,
les carreaux de sol rencontrent un grand
succès grâce à l’essor de l’hygiénisme*
et au développement des villes, comme
les travaux initiés à Paris par le Baron
Haussmann.
Vers l’industrie céramique
L’émergence de la faïence
Au début du XIXe siècle, la découverte
de terre à faïence à Goincourt incite à
la création au lieu-dit de l’Italienne et à
Saint-Paul de deux manufactures
spécialisées dans cette production
en faisant appel à des décorateurs
venus d’autres régions. La faïence est
une céramique dont la pâte poreuse
est recouverte d’une glaçure* à base
d’étain opaque à fond blanc. Malgré la
volonté de façonner de la faïence fine,
la production s’oriente rapidement vers
de la faïence commune. Parallèlement,
la production traditionnelle brayonne
de pichets, bouteilles à encre, bouteilles
à cidre ou autres récipients en grès se
poursuit.
Les carreaux de grès
Entrée de la
Maison Boulenger
à Auneuil (VAH)
L’usine Colozier, l’industrialisation
des carreaux de Beauvais
En reprenant en 1889 l’entreprise
fondée par son grand-père à
Saint-Just-des-Marais (commune
aujourd’hui rattachée à Beauvais),
Octave Colozier devient le principal
concurrent des Boulenger.
Il révolutionne la production du carreau
à très grande échelle par la modernisation
générale de son usine sur plus de sept
hectares. De 1890 à 1913, cinq fours
Hoffmann* sont construits pour
la cuisson des carreaux à décor selon
un procédé de poudres argileuses sèches.
Des catalogues monumentaux
Cette concurrence donne lieu à une
bataille promotionnelle. Dès l’édification
du magasin d’expédition de sa troisième
usine, le long de la voie ferrée
d’Auneuil, Aimé Boulenger orne la
façade de ses différentes productions
et mentionne tous les prix obtenus par
l’entreprise. Il poursuit en décorant
le quartier de la gare : la façade du café
hôtel, celles de la maison de direction
de l’usine, et enfin celle de sa maison,
aujourd’hui classée Monument
historique.
Édifiée en 1885, elle comporte des
panneaux primés aux expositions
nationales ou universelles. En 1909,
de la même manière, Octave Colozier
décore de ses productions la façade de
ses nouveaux bâtiments administratifs
donnant sur la ligne de chemin de fer.
Du XIXe siècle à nos jours
La briqueterie Dewulf à Allonne toujours en activité
(BD/Naser Hadjerci)
La production de carreaux dans le
Beauvaisis se poursuit dans le courant
du XXe siècle avec un rebond lié à la
reconstruction après la Seconde Guerre
Mondiale et la construction des grands
ensembles. Malgré une nouvelle
modernisation, la production cesse
cependant à Saint-Just-des-Marais
en 1959 et en 1982 à Auneuil.
Extrait du catalogue de l’usine Colozier de 1906 (GRECB)
Briqueterie et tuileries
À partir du XIXe siècle, le Beauvaisis
est également l’un des plus importants
centres français de fabrication de
briques et de tuiles. Si leur utilisation est
ancienne, il faut attendre le mouvement
hygiéniste* qui recommande leur emploi
pour voir une production industrielle
se développer. Ainsi, de nombreuses
briqueteries et tuileries s’installent dans
le Beauvaisis durant la seconde moitié
du siècle, telles Allonne, Auneuil,
Beauvais, Saint-Paul ou encore
Ons-en-Bray. À partir de 1960-70,
avec la crise du bâtiment, s’amorce
progressivement le déclin de ces
industries locales. Aujourd’hui, seules
les briqueteries Dewulf à Allonne et
Sommereux et les tuileries Imérys
Toiture à Saint-Germer-de-Fly, restent
en activité.
Maison Colozier, à Saint-Just-des-Marais,
Beauvais (ADO - 101J8/805)
Jules Ziegler et le renouveau
du grès artistique
Éprouvé par la décoration monumentale
de la coupole de l’église de la Madeleine
à Paris, le peintre Jules Ziegler s’installe
à Voisinlieu (commune aujourd’hui
rattachée à Beauvais) en 1838 pour
travailler les argiles du Beauvaisis si
bien vantées par Bernard Palissy. Grand
voyageur, Ziegler connaît les grès
renaissants rhénans et décide d’introduire
la production de grès salé en France.
Pour concevoir les créations qu’il
dessine, il s’entoure d’une équipe
expérimentée, constituée de céramistes
allemands et de mouleurs de
Choisy-le-Roi (Val de Marne). Ses grès
sont originaux par leurs formes moulées
ou par les décors appliqués et une
couverte* marron caramel obtenue par
l’addition de sel marin lors de la cuisson.
Les Gréber, une dynastie d’artistes
Figure allégorique
par Charles Gréber,
5 avenue Victor-Hugo
(BVS)
Son œuvre est rapidement
remarquée. Au grès, matière
commune, Ziegler redonne
alors un lustre artistique.
Les potiers brayons reprennent
cette technique et s’inspirent
de son style pour créer des
objets utilitaires plus élégants
et décoratifs : fontaines à eau,
pichets, pots à tabac…
La technicité et l’ingéniosité de
Ziegler se retrouvent dans la
création du serpentin d’alambic
en grès pour l’industrie.
Durant deux siècles, pour
l’industrie chimique, les potiers
du Beauvaisis seront de grands
fournisseurs spécialisés en
bombonnes et autres récipients
résistants aux acides.
Vase aux apôtres, par Jules Ziegler,
conservé au MUDO - Musée de l’Oise
(RMN/Tony Querrec)
Maison de la famille Gréber,
14 rue Bossuet à Beauvais (BVS)
Maison Gréber, 63 rue de Calais
à Beauvais (BVS)
Les débuts de la manufacture
Pendant près d’un siècle, quatre
générations vont faire vivre la
manufacture de grès artistique Gréber.
Arrivé en 1846, Johan-Peter Gréber,
sculpteur autrichien, s’installe à
Beauvais pour exercer son art. En 1866,
il fonde la Maison P. Gréber, « terre
cuite pour le bâtiment, vases
décoratifs » et construit deux fours
en 1868 et 1870. Il est rejoint cette
année-là, par Paul et Charles, deux de
ses fils, pour produire des grès vernissés
au sel dans le goût de Ziegler. De 1880
à 1898, les deux frères poursuivent leur
activité et développent une gamme
de céramiques architecturales en terre
cuite pour agrémenter les façades des
maisons bourgeoises. Le plus bel
exemple beauvaisien reste leur maison,
14 rue Bossuet.
Une manufacture de grès artistique
Le grès salé
Le Beauvaisis, terre d’artistes
Charles Gréber et la céramique
architecturale
Charles reprend la manufacture de la
rue de Calais. Il s’inspire du courant
Art nouveau, dont Auguste Delaherche,
natif de Beauvais, en est une figure
emblématique. Il développe toute une
gamme de grès artistiques à décors
végétaux ou animaliers et poursuit la
production de céramiques architecturales
au goût du jour. Ces productions se
retrouvent dans les façades « Belle
Époque » de Beauvais, de la région et de
la côte picarde. De nombreuses pièces
de Charles Gréber sont toujours
présentes avenue Victor-Hugo et
boulevard Saint-André à Beauvais.
À Voisinlieu, la devanture d’une
charcuterie est revêtue de grès flammés.
Ses carreaux décorent également
l’école de Marissel construite par
l’architecte Bordez. En 1911, Maurice
Thorel, architecte amiénois, conçoit
la nouvelle façade de la Manufacture
Gréber, aujourd’hui classée Monument
historique. Au centre de ce manifeste
de la céramique architecturale figure un
emblématique potier au tour sculpté par
Henri Gréber, son frère. Ce décor est
entouré de pilastres et d’une corniche
décorés d’un bestiaire propre à l’Art
Nouveau.
Fidèle à la tradition médiévale des
carreaux incrustés sur les façades
comme la célèbre « Maison aux
Fayences » (détruite en 1940), Charles
Gréber répond aux sollicitations de
propriétaires de maisons beauvaisiennes
de style Renaissance, désireux de les
restaurer. Ainsi, il crée des carreaux à
décor médiéval pour la restauration de
la maison de l’Épée royale (aujourd’hui
disparue), acquise par son frère
Carreaux Gréber ornant l’hôtel des postes,
rue Gambetta à Beauvais (BVS)
Henri, en suivant les plans de son neveu,
Jacques Gréber. En 1926, il fournit
également des carreaux pour orner les
façades du nouvel hôtel des postes, rue
Gambetta, édifié dans un style normand.
Pierre et Françoise Gréber
En 1933, Pierre Gréber reprend la
manufacture de son oncle Charles.
Après-guerre, il conçoit de nouveaux
carreaux pour la reconstruction de la
poste de Beauvais. Il remporte un vif
succès auprès des Beauvaisiens, qui
ayant tout perdu avec la destruction de
la ville, lui achètent des services de table.
Jusqu’à la fermeture de la manufacture
en 1962, il conserve la production de
vases, de pièces artistiques jouant sur
un émaillage plus vif ou bronzé. Il crée
de nouvelles formes de vases, des
sculptures et de très beaux plats décorés
par ses soins, ceux de son épouse et de
sa fille, Françoise.
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17 Salle basse de l’Auditorium Rostropovitch,
Espace culturel François-Mitterrand
Lieu d’exposition temporaire de l’École d’art
MaBeauvaisis (se renseigner au préalable)
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Résidence de Rachel Labastie à l’École d’Art du Beauvaisis (EAB)
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Coupe, par André Bouché, 1936,
conservé au MUDO - Musée de l’Oise
(MUDO/Jean-Louis Bouché)
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Où voir de la céramique
dans le centre-ville de Beauvais ?
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Né dans une grande famille de céramistes
industriels brayons, André Bouché
débute dans les ateliers artistiques
des Tuileries de Beauvais en 1934. Sa
rencontre avec Richard Guino, sculpteur
français d’origine espagnole, l’oriente
vers la création artistique. Dès 1937, il
reçoit un prix à l’Exposition Universelle
de Paris. En 1954, il s’installe au lieudit du Vivier-Danger à Ons-en-Bray
pour poursuivre sa création artistique
pendant trente ans. Il incarne alors la
mémoire des techniques et du savoirfaire des ouvriers céramistes brayons.
Fresque de la gare de Beauvais, 2001,
par Jean-Michel Savary (BVS)
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André Bouché
et Pierre Pissareff,
la mémoire céramique
Depuis la disparition en 1940 d’Auguste
Delaherche, et la fermeture de la
Manufacture Gréber, la création
artistique et la mémoire potière se
perpétuent avec André Bouché (19091992) et Pierre Pissareff (1904-1981).
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Pierre Pissareff dans son atelier à Armentières,
1976-77 (J.-L. Bouché)
Né en Russie, Pierre
Pissareff arrive, quant à
lui, en France en 1925.
Il s’installe à Armentières
en 1931 dans l’ancienne
manufacture de grès
salés Bertin. Il est alors
le voisin d’Auguste
Delaherche.
Après-guerre, cet
ingénieur en génie civil
devient directeur
de fabrication dans une
tuilerie avant de fonder son atelier où
les créations les plus variées sont emplies
d’un humour singulier et de l’esprit
slave. Pissareff s’intéresse rapidement
à l’activité de ses prédécesseurs.
Il rassemble près de 650 céramiques
dans son musée, inauguré en 1953 par
Georges-Henri Rivière, muséologue
fondateur du Musée national des Arts
et Traditions Populaires. Quelques mois
avant sa disparition, il fait don de
sa remarquable collection de grès salés,
de terres vernissées et de faïences
au MUDO - Musée de l’Oise,
qui possède une des plus riches
collections de céramiques en France.
Châtaigniers
Vase, par Auguste
Delaherche, 1893,
conservé au MUDO Musée de l’Oise (RMN/
Adrien Didierjean)
s
e de
Allé
Auguste Delaherche,
le maître céramiste
Né à Beauvais en 1857, Auguste
Delaherche suit une formation artistique
à l’École des Arts décoratifs de Paris.
En 1883, il s’initie à la céramique dans
le Beauvaisis avant de s’y consacrer, en
1887, dans un atelier à Paris, rue Blomet.
Entré inconnu à l’Exposition de l’Union
centrale des Arts décoratifs de 1887, il y
est célébré pour ses vases, coupes ou plats.
Ce succès est confirmé à l’Exposition
Universelle de Paris de 1889. En 1894,
le céramiste s’installe dans son atelier
construit à Armentières (aujourd’hui
rattaché à Lachapelle-aux-Pots).
Rapidement Delaherche épure ses
créations pour valoriser son travail
d’émaillage. À partir de 1904, il réalise
seul ses créations. Il figure parmi les
premiers céramistes occidentaux à
percer le secret du rouge sang de bœuf
des Chinois, jusqu’alors si prisé. L’œuvre
de ce céramiste
précurseur est
reconnue de son
vivant dans les
plus grands musées
mondiaux.
Le MUDO - Musée
de l’Oise conserve
la plus riche
collection de
l’artiste constituée
autour du legs de
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Jeanne, en 1959.
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D’Auguste Delaherche à la création actuelle
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