Des bénévoles de l`International School of Lausanne

Transcription

Des bénévoles de l`International School of Lausanne
Des bénévoles de l’International
School of Lausanne proposent des
activités aux enfants du foyer EVAM de
Crissier
Les enfants peuvent stimuler leur
créativité à Crissier. Photo Rob
Swales.
Le centre d’hébergement EVAM de Crissier accueille environ 400
personnes de cultures et d’origines différents, seules ou en
familles. Parmi elles, on trouve beaucoup d’enfants. Tout comme
leurs parents, ils ont vécu la guerre, la pauvreté, les menaces.
Ils ont quitté leurs amis, parfois des frères et des sœurs, sans
nécessairement comprendre ce qu’ils font aujourd’hui dans ce
pays étranger qu’est pour eux la Suisse. La seule chose que
revendiquent ces petits déracinés, c’est de recevoir de
l’attention et de l’affection et de pouvoir vivre leur enfance.
Rob Swales, Australien dont la femme travaille à l’International
School of Lausanne et Silvia Alvarez, originaire d’Espagne et
voisine de Rob, sont deux bénévoles qui proposent des activités
de loisirs aux enfants de Crissier.
Voix d’Exils : Les parents disent « Si vous voyez beaucoup
d’enfants tourner dans le foyer de Crissier, cela signifie que
Rob et Silvia sont là !». Vous venez régulièrement vous occuper
des enfants ?
Rob Swales : Oui, je passe tous les mercredis à Crissier pour
organiser des programmes ludiques, artistiques et sportifs pour
autant d’enfants que possible.
Photo: Rob Swales
Silvia Alvarez : J’aide mon ami Rob Swales dans le cadre des
activités du mercredi après-midi destinées aux enfants et aussi
aux adolescents. Ces activités se déroulent soit à Crissier,
soit ponctuellement à L’International School of Lausanne (ISL).
Par exemple, en ce moment, les enfants suivent un atelier de
sculpture et ils exposeront leurs créations.
Ils visionnent des DVD et font des promenades dans la forêt à
proximité. Depuis peu, les enfants ont commencé un cours de
Teakwondo animé par Monsieur Omid, l’un des nouveaux résident du
foyer.
Pouvez-vous nous parler un peu de cette école et nous dire
comment fonctionne la collaboration avec l’EVAM ?
Silvia Alvarez : L’ISL collabore avec l’EVAM depuis le printemps
2011 à travers son programme d’entraide aux requérants d’asile.
Cette aide consiste notamment à accorder l’écoute nécessaire aux
enfants qui n’ont pas eu la chance de pouvoir vivre une enfance
paisible dans leur pays d’origine. Je conseille aussi des
adolescentes et des jeunes femmes pour les aider à mener une vie
meilleure et leur offrir des possibilités d’épanouissement.
Photo: Rob Swales
Rob Swales: Une grande partie des activités implique la
participation des étudiants de l’International School of
Lausanne. L’ISL met à disposition des enfants du foyer un
autobus qui les amène à son campus du Mont-sur-Lausanne où ils
partagent avec un groupe d’étudiants des activités culinaires,
musicales, artistiques, sportives et ludiques. Les enfants du
foyer ont par exemple été invités à fêter Noël 2011, à manger
des gâteaux, à assister à une représentation théâtrale et à une
disco organisée par les étudiants et le personnel de l’école.
Qui finance les activités destinées aux jeunes migrants ?
Rob Swales: Les familles des étudiants de l’ISL fournissent des
jouets, des livres, des vêtements de bonne qualité ainsi que des
produits pour les soins du corps. En plus, des collectes de
fonds sont organisées à l’ISL pour alimenter un compte bancaire
qui finance des activités pendant les vacances scolaires. L’ISL
a également comme projet de proposer un « panier de nouvelles
baskets » destiné aux enfants du foyer.
Anush OSKAN
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
La solitude de l’exil
« La solitude de l’exil »
Photographie prise par Jacqueline Allouch le 27 décembre 2011 à Ouchy,
Lausanne.
Le paradoxe
Justice libérale. Par
Gégé
Conte réaliste en deux parties
1ère partie
Au début de chaque année, comme d’habitude, se réunissent les
grands hommes des différentes régions de la planète. Ces grands
hommes que Bacon appelle criminels et que Machiavel appelle
entrepreneurs se retrouvent pour parler de tout : politique,
économie-finance, réchauffement climatique et immigration pour,
soi-disant, le bonheur de l’humanité.
Cette année, j’ai eu l’occasion d’assister à cette réunion et je
vais essayer de vous en faire un compte-rendu. Je vais commencer
par vous présenter les deux principaux groupes de participants.
Le premier vient d’une région de la planète qui est le berceau
de l’humanité avec plus d’un milliard d’enfants mais considérée
comme une terre marâtre. Ce groupe est constitué de brigands
politiques, liberticides compétents pour les coups d’Etat, les
guerres tribales et les génocides. Ceux-ci souffrent d’une
anémie intellectuelle et d’une asthénie morale qui les empêchent
de voir, d’entendre et de comprendre la souffrance de leurs
peuples. Ce qui les caractérise le plus c’est leur cupidité et
leur soif inextinguible du pouvoir.
Le second groupe vient d’un territoire du monde où il y a à
manger et à boire pour tous, mais où il n’y a pas assez
d’oxygène pour tout le monde. Dans ce groupe se retrouvent les
meilleurs législateurs et les meilleurs concepteurs de traités
de lois démocratiques, telles que la Convention de Genève ainsi
que celle qui interdit l’esclavage.
Paradoxalement, dans les geôles de ces concepteurs, on retrouve
des prisonniers dont le seul crime est d’avoir quitté une terre
barbare qui les faisait travailler comme des esclaves pour un
autre horizon où ils espèrent y trouver le bonheur.
Donc Alain Fournier avait raison quand il écrit que le paradoxe
humain c’est que tout est dit et que rien n’est compris.
Pita
Membre de la rédaction valaisanne de Voix d’Exils
Portrait d'une requérante d'asile
Portrait d’une requérante d’asile. Auteur: keerthigan SIVAKUMAR
« Regardez le monde à travers les yeux des requérants d’asile et vous vous
rendrez compte alors de la valeur de votre pays d’origine »
Keerthigan SIVAKUMAR
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
Portrait inspiré d’une peinture de Patrick Debbie « Refugee »
Les Tamouls vivant en Suisse craignent
d’être renvoyés
Situation géographique du Sri
Lanka.
Depuis le 1er mars 2011, les Tamouls dont la demande d’asile a été rejetée
doivent quitter la Suisse. Cette décision est manifestement prématurée, car
la fin de la guerre, en 2009, ne signifie pas que les droits de l’Homme sont
respectés au Sri Lanka.
Selon l’OSAR (l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés), la situation dans
le Sri Lanka d’après-guerre reste précaire, notamment dans la région Tamoul
où la présence militaire est forte, ce qui incite ses habitants à quitter le
pays encore aujourd’hui. « Le nord et l’est de l’île sont toujours le théâtre
d’arrestations, d’enlèvements, de meurtres, de sévices sexuels, et de la
disparition de dizaines de milliers de veuves et de femmes célibataires »,
souligne l’OSAR, dans un rapport daté du 22 septembre 2011.
Selon ce même rapport, 11’000 personnes ont été arrêtées en 2009 car
soupçonnées d’appartenir au mouvement de libération des Tigres Tamouls, et
placées dans des centres dits de « réhabilitation ». En juillet 2011, on
estimait à environ 3’000 le nombre de personnes encore détenues dans ces
centres. Pour l’heure, le gouvernement Sri Lankais refuse de publier la liste
des noms des détenus. D’une façon générale, il rejette les accusations de
violences, alors même que des exécutions filmées et photographiées par des
médias étrangers prouvent le contraire.
Pour faire taire les critiques, le gouvernement Sri Lankais déclare assurer
les soins et la protection des Tamouls qui sont retournés au pays après des
années d’exil, et il montre une version présentable des centres de
réhabilitation aux diplomates étrangers en visite dans l’île.
Le rêve d’une nouvelle vie en Suisse
Dans les pays européens, le nombre de Tamouls demandeurs d’asile a fortement
diminué. Ils étaient de 470 en Suisse en 2011, contre 939 en 2010, et 1415
en 2009. Si le nombre de demandeurs a diminué, le nombre de Tamouls dont la
demande d’asile a été rejetée a doublé.
En 2011, 175 Tamouls à qui la Suisse a refusé l’asile ont fait recours. Un de
mes amis, appelé Thinesh, est l’un de ceux-là. Il passe beaucoup de temps à
proximité des boîtes aux lettres de son bâtiment. Un jour, je lui ai
demandé : « Tu attends un courrier avec de bonnes nouvelles? ». Il m’a
répondu : « Je suis heureux quand je ne reçois pas de lettres » « Pourquoi? »
« J’ai peur… Je m’attends toujours à de mauvaises nouvelles de la part de
l’Office fédérales des Migrations de Berne. »
Il y a beaucoup de Tamouls qui s’inquiètent comme Thinesh. Lorsqu’ils sont
arrivés en Suisse, ils ont appris la langue, ils ont cherché un emploi pour
subvenir à leurs besoins, ils ont envoyé leurs enfants à l’école. Maintenant,
ils rêvent de recommencer une nouvelle vie en Suisse. Pour eux, le Sri Lanka
est une perle de l’océan Indien qu’ils ne peuvent plus enfiler dans leur
collier!
Sara
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils