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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr DÉCEMBRE 2013
N° 149
2,€50
D’ABBANS-DESSOUS À VORGES-LES-PINS
EN PASSANT PAR BESANÇON
LE PALMARÈS DES
TAXES FONCIÈRES DANS
LE GRAND BESANÇON
IMPÔTS LOCAUX,
HISTOIRE D’UNE INJUSTICE
LE DOSSIER en p. 23 à 27
p. 14
Le P.S. se divise
suite à la récente
commission électorale
L’ÉVÉNEMENT
p. 6 à 8
Hôpital - Sécurité civile
La guerre des hélicos
aura-t-elle lieu ?
…
BESANÇON s CHATEAUFARINE s PONTARLIER
*DU 25 NOV. AU 25 DEC. 2013,
sur le moins cher, hors PROMOS et PRIX NETS
BESANÇON 2014
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected]
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RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
Éditorial
Immobilisme
On prend les mêmes, et on recommence.
Dans trois des principales villes du département, Besançon, Pontarlier et Morteau, c’est une nouvelle fois les mêmes
têtes, les mêmes équipes, les mêmes
élus qu’on devrait retrouver aux commandes des municipalités. À Besançon,
c’est Jean-Louis Fousseret qui, avec ses
alliés presque historiques - communistes
et écologistes - espère rempiler pour
un troisième mandat, soit au bout du
compte, près de vingt ans passés aux
manettes de la ville socialiste. À Pontarlier, c’est Patrick Genre qui a annoncé son souhait de poursuivre le travail
engagé depuis 14 ans qu’il est maire.
Et comme là-bas la gauche est insignifiante, il sera réélu dans un fauteuil. À
Morteau, alors qu’il avait laissé entendre
qu’il tournait la page de la politique
après trente ans d’engagement public,
l’ancien maire et député Jean-Marie
Binétruy réfléchit à revenir sur la scène des municipales en mars prochain.
Aux côtés d’Annie Genevard qui se représentera, c’est reparti pour un tour. Pour
le renouvellement de la classe politique
et des idées, vous repasserez. La défiance grandissante envers la classe politique s’explique sans doute en grande
partie par la lassitude née de cette sorte d’immobilisme démocratique. Mais il
ne faut pas pour autant en imputer la
faute aux politiques eux-mêmes. En
l’absence de confrontation d’idées, de
personnalités et d’engagement, ils continuent, c’est logique, à vouloir enchaîner les mandats. La loi du 17 avril 2013
relative à l’élection des conseillers municipaux apporte un changement de taille
pour les communes de plus de 1 000
habitants : l’instauration de listes bloquées qui introduit en particulier la parité hommes-femmes. À ce propos, la
députée bisontine Barbara Romagnan
a pris une initiative remarquable en
organisant le 18 novembre dernier à
Boussières une rencontre intitulée “Élues,
pourquoi pas vous ?” où intervenaient
des élus, maires, adjointes ou conseillères
municipales. L’idée sous-jacente était
de faire réfléchir les femmes aux freins
liés notamment, au-delà des questions
d’organisation professionnelle et familiale, à l’estime de soi ou à la perception de ses capacités et de ses connaissances. Ce raisonnement vaut aussi pour
les hommes. Alors avant de vitupérer
sans cesse contre l’immobilisme politique, il serait bon que chacun réfléchisse auparavant à son propre engagement citoyen. I
Jean-François Hauser
est éditée par
“Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie
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Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641
Dépôt légal : Novembre 2013
Commission paritaire : 0217I79291
Crédits photos : La Presse Bisontine, A.R.S.,
Compagnie des 3 Sœurs.
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets
abordés dans ses précédents numéros,
ceux qui ont fait la une de
l’actualité de Besançon. Tous les mois,
retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Cʼ
Denis Baud
renonce
“Dédale” doit être installée
dans la cour de la médiathèque
est de bonne guerre.
En période préélectorale, lʼopposition
municipale fait feu de tous
bois pour tenter de prendre
à défaut la majorité sortante. Dans un récent communiqué, elle a voulu épingler
lʼéquipe de Jean-Louis Fousseret sur la culture avec cette question “Mais où est passée Dédale ?” Vous savez, le
labyrinthe de Gilles Picouet,
une œuvre acquise par la Ville au Pavé dans la Mare pour
50 000 euros, et qui fut un temps
exposée dans la cour du Palais
Granvelle. Si lʼopposition avait
gratté un peu, elle aurait découvert sans peine que la création
de lʼartiste était stockée pour
lʼinstant aux ateliers municipaux. Elle ne croupira pas là.
“Dédale” est destinée à être
installée en 2014 dans la grande cour de la médiathèque Pierre-Bayle.
Mais pour cela, un certain
nombre de contraintes techniques doivent être levées.
Lʼœuvre composée de 90 panneaux coulissants qui forment
le labyrinthe dans lequel circule le public, est une pièce monumentale. Sa base mesure
16,50 m par 13 m, trop grande
pour être installée en lʼétat car
elle poserait un problème de
sécurité. En effet, en cas
dʼincendie, la grande échelle
des pompiers ne pourrait plus
manœuvrer dans la cour de la
médiathèque.
Il a donc été décidé de réduire
les dimensions du labyrinthe
dans des proportions que nous
ne connaissons pas pour
lʼinstant. Avec son auteur, “Dédale” reprendra donc le chemin
des ateliers de lʼentreprise Mantion où elle est née dans le cadre
dʼun partenariat, pour être modifiée. I
Les dimensions de “Dédale” seront réduites dans le cadre du projet.
P
Denis Baud : “Je me suis rendu compte
que je n’avais plus envie.”
our notre édition du
mois de novembre,
nous avons rencontré Denis Baud dans un
café bisontin afin dʼévoquer
avec lui le rôle quʼil jouerait dans la campagne électorale de Jean-Louis Fousseret. En effet, le maire
sortant venait de rappeler
à ses côtés celui qui fut
son adjoint lors de son premier mandat, pour le nommer coordinateur de campagne. Une mission que
Denis Baud a accepté
dʼendosser et qui sonnait
comme un retour du militant socialiste dans la vie
municipale bisontine,
puisque Jean-Louis Fousseret espérait bien de
retrouver sur sa liste.
Mais voilà, après avoir témoigné de son engagement dans
nos colonnes (L.P.B. 148),
Denis Baud a décidé finalement de tout laisser tomber.
Il nʼa pas déposé sa candi-
dature pour figurer sur la liste M. Fousseret et a indiqué
au maire quʼil nʼassumerait
pas la mission quʼil lui avait
confiée un peu plus tôt.
“Depuis, Denis Baud a disparu des écrans radars”
observe un militant socialiste. Lʼintéressé ne souhaite
pas sʼexpliquer en détail sur
sa volte-face inattendue.
“Cʼest une décision personnelle. Je me suis rendu compte que je nʼavais plus envie”
confie-t-il simplement. Sa
décision est aussi honnête
que courageuse. En renonçant, Denis Baud laisse le
champ libre à ceux qui
voyaient dʼun mauvais œil
son retour, car il était un successeur possible à Jean-Louis
Fousseret. Cʼest désormais
Nicolas Bodin, secrétaire de
section du parti socialiste et
conseiller municipal délégué
au budget, qui est coordinateur de la campagne du maire sortant. I
Pavés chinois sur le tram : la polémique s’étend
est le conseiller municipal
d’opposition Michel Omouri qui a balancé le fameux
pavé dont le Grand Besançon se
serait bien passé. On savait que
le tracé du tram bisontin accueillerait en partie des pierres chinoises,
notamment place de la Révolution, pour assurer une continuité
visuelle. Rien de nouveau donc
puisque l’exécutif en place avait
promis que ce serait le seul endroit.
Ailleurs, on retrouverait du pavé
“Made in Europe”. Or, les pavés
Made in China semblent s’être multipliés. Le Grand Besançon n’a
donc pas tout dit puisque place
Flore à Besançon, le conseiller
municipal d’opposition a récupéré des bordereaux de livraison des
palettes importées de Chine.
D’autres ont été retrouvées quai
C’
Veil-Picard mais aussi sur la partie est. “Ce qui est gênant, c’est
le manque de transparence qui a
été fait à ce sujet, martèle M. Omouri. Je ne remets pas en cause les
appels d’offres mais bien le fait que
l’on fasse un tram low cost sans
faire profiter l’économie locale.
Dans une aucune réunion publique
il n’a été dit que les pavés chinois
seraient placés sur le tracé et que
des poseurs portugais les installeraient ! Quelles sont leur durée
de vie ?”
La société Égis, maître d’œuvre,
explique que sur les 8 000 m3 de
pavés installés, “deux tiers proviennent du Portugal et le tiers restant de Chine notamment les petits
pavés (10 x 10 cm). Ils sont techniquement aussi bons que les portugais” dit-elle. L’avenir le dira. I
Les pavés chinois de la place de la Révolution font tache d’huile.
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
POLITIQUE
La position des communistes bisontins
“On ne se soumettra pas aux consignes
de Jean-Louis Fousseret”
Christophe Lime, adjoint au maire
depuis 2001, est le porte-parole de la
délégation communiste pour les
prochaines élections municipales.
Il justifie le choix du P.C. de rejoindre
dès le premier tour la liste de
Jean-Louis Fousseret, tout en gardant
sa liberté de parole.
a Presse Bisontine : Les communistes bisontins ont voté massivement en faveur d’une liste d’union alors que précédemment vous
aviez préparé un protocole d’accord pour que le Front de Gauche
dont vous faites partie présente une liste autonome. Cela mérite
sans doute quelques explications sur votre démarche…
Christophe Lime : Nous avons justement pris tout le temps de
construire une démarche qui est le fruit de près d’un an de
réflexions et de rencontres. Notre raisonnement de base a été le
suivant : “qu’est-ce qui peut ressortir de bon pour les Bisontins ?”
et d’emblée on a affirmé notre volonté de battre la droite et
l’extrême droite. En décembre 2012, nous avons entamé la réflexion
sur le bilan des élus communistes au sein de la municipalité
bisontine. Nous avons estimé qu’il y avait une vraie reconnaissance de leur travail dans plusieurs domaines : C.C.A.S., eau,
assainissement, centre de tri, etc., et donc que ces élus avaient
servi à faire avancer les choses. On en a conclu qu’il fallait être
dans la majorité pour peser sur ses choix. Puis on a travaillé avec
nos partenaires du Front de Gauche et toutes ses entités, et parallèlement nous avons travaillé sur un programme avec des propositions. L’idée, jusqu’en septembre, était de partir avec eux sur
une liste autonome. Nous avons également rencontré nos actuels
alliés de la municipalité, écologistes et socialistes pour connaître
leur position. Puis certaines organisations du Front de Gauche
ont un peu traîné à nous répondre alors que nous avions fixé
l’assemblée générale du P.C.F. bisontin au 18 octobre. Et ce jourlà, nous avons voté.
L
L.P.B. : Pour rejoindre la liste de Jean-Louis Fousseret dès le premier tour…
C.L. : Pas exactement. Sur le bulletin de vote, il y avait plusieurs
questions. La première était de savoir si les militants approuvaient l’idée d’une liste autonome selon le protocole que nous
avions proposé à nos partenaires du Front de Gauche. La seconde consistait à savoir si les militants étaient également partants
pour une liste autonome même dans le cas où toutes les composantes du Front de Gauche ne se positionnaient pas. À la première question sur l’idée d’une liste autonome, 94,6 % des 83
votants se sont prononcés pour. Mais au deuxième vote, ils n’ont
été que 11,25 % à se prononcer en faveur d’une liste autonome
au cas où le protocole préparé avec les autres composantes du
Front de Gauche n’était pas adopté, ce qui a été le cas. Et dans
cette hypothèse de la non-ratification du protocole, ils ont donc
été 88,75 % à se prononcer pour l’adhésion à une liste d’union
avec le maire sortant.
Christophe Lime, à droite, et de gauche à droite, Thibaut Respingue, collaborateur des élus communistes à la Ville,
Thibaut Bize, secrétaire départemental du P.C. et Gérard Monnier, militant communiste.
sants les uns envers les autres. Ce n’est d’ailleurs
pas la première fois que nous avons des divergences à l’intérieur du Front de Gauche. Et ce
n’est pas parce que nous serons dans la liste Fousseret que nous ne continuerons pas à coller des
affiches “Non à l’austérité budgétaire imposée
par le gouvernement”.
L.P.B. : Cela ne vous gêne donc pas de cautionner la politique des socialistes ?
C.L. : Tous les maires en France, y compris les
maires communistes, vont subir l’austérité de
l’État. On considère que sur le plan local, on peut
avoir des élus communistes qui soient utiles. On
L.P.B. : Ce n’est pas paradoxal à vos yeux ?
l’a encore prouvé récemment au conseil municiC.L. : Non, car les communistes avaient besoin d’une lisibilité. On pal de Besançon quand on a poussé la majorité
était prêt à s’engager dans une liste Front de Gauche mais avec à adopter la taxe d’habitation sur les logements
des choix bien précis. Comme le Parti de Gauche ne s’était pas vacants. Un deuxième exemple prochain ? La
“La montée
communauté d’agglomération va prendre la déciprononcé pour ce protocole commun, les comsion en décembre de revenir en régie concernant du F.N., c’est
munistes n’ont pas voulu s’embarquer dans
“Les la collecte du verre. Ce qui prouve bien notre uti- l’échec de la
l’inconnue, ils ont fait un choix cohérent qui correspond à la position de départ : être utiles et communistes lité sur des vraies valeurs de gauche.
gauche.”
avoir des élus. Nous avons pris la solution
n’ont pas L.P.B. : Dans les discussions avec Jean-Louis Fousseret,
d’efficacité.
voulu quels engagements avez-vous obtenu qu’il prenne lors
d’un éventuel troisième mandat ?
L.P.B. : Mais au fond, qu’est-ce qui vous différencie vrais’embarquer C.L. : Nous avons obtenu une dizaine de points sur lesquels nous
ment de vos partenaires du Front de Gauche ?
dans ne voulions pas transiger. D’abord dans l’accord avec lui sera
C.L. : La seule chose qui nous différencie, c’est le
soir du premier tour où eux ne se sont pas prol’inconnue.” marqué noir sur blanc que les communistes garderont leur liberté de parole et de vote au sein du conseil. On ne se soumettra
noncés franchement sur leur soutien à la liste
pas aux consignes de Jean-Louis Fousseret. Ensuite, il y aura au
de gauche qui arriverait en tête. De notre côté,
cours du mandat des expressions du P.C.F. seul. Nous ferons ausc’était tout à fait clair.
si des réunions spécifiques dans les quartiers. Le troisième point
est qu’il ne devra y avoir aucune alliance avec le centre-droit.
L.P.B. : Les membres du Parti de Gauche notamment ne
sont pas tendres avec vous depuis votre ralliement à la
L.P.B. : Et des mesures sur la vie quotidienne des Bisontins ?
future liste Fousseret. Vous n’avez pas le sentiment que
C.L. : Nous avons obtenu qu’il n’y ait aucune augmentation des
le beau Front de Gauche est mort à Besançon ?
impôts locaux à l’initiative de la Ville durant tout le mandat.
C.L. : Je ne le pense pas. Les composantes du
Ensuite qu’il y ait le maintien, voire le renforcement des services
Front de Gauche restent nos partenaires. Après
publics dans cette ville. Nous avons obtenu également que soient
la parenthèse des municipales il y a d’autres
lancées deux études, l’une sur le transport public pour un évenéchéances, les Européennes notamment. De
tuel passage en régie publique, l’autre sur le réseau de chaleur de
notre côté en tout cas, nous ferons tout pour faiPlanoise. Sur les relations avec la population, nous avons exigé
re vivre le Front de Gauche. Il faut surtout éviun comité de mise en œuvre et de suivi de la réforme des rythmes
ter de tomber dans des propos excessifs ou bles-
scolaires et que sur les gros dossiers comme Saint-Jacques, les
Prés-de-Vaux ou la Viotte, on associe la population avant de prendre
les décisions. On a demandé aussi qu’à mi-mandat, les élus aillent
devant la population pour expliquer ce qu’ils ont pu ou pas pu
mettre en œuvre. Et qu’enfin le C.C.A.S. soit doté d’un budget plus
important.
L.P.B. : Et sur le plan de l’urbanisme, de la culture ?…
C.L. : En matière d’urbanisme, on souhaite que les efforts soient
concentrés sur la Grette, que l’opération de renouvellement urbain
réalisée sur Planoise soit étendue à la Grette. L’autre quartier
qui doit être privilégié, c’est Palente-Orchamps.
Sur le plan culturel, il faudra trouver un événement annuel innovant mais qui devra se baser sur les compétences locales.
L.P.B. : Combien d’élus communistes avez-vous négocié avec Jean-Louis
Fousseret ?
C.L. : Six personnes en position éligible, plus deux autres, et ces
personnes ne seront pas forcément toutes encartées au P.C. Ma
principale préoccupation sera l’utilité de ces élus communistes.
Il y aura des élus d’expérience et un rajeunissement.
L.P.B. : Qu’est-ce que signifie être communiste au XXIème siècle ?
C.L. : Être communiste, c’est penser à l’avenir des humains et de
la planète. Le communisme, c’est une culture. Si le parti communiste s’est beaucoup interrogé suite à la chute du mur de Berlin, on a su recréer en France une vraie dynamique, mais qui est
encore insuffisante. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on a
été un des membres fondateurs du Front de Gauche et on considère aujourd’hui que le Front de Gauche doit encore s’élargir
avec de nouvelles forces, et notamment avec des personnes encartées dans aucun parti. Nous sommes une gauche alternative de
construction.
L.P.B. : On dit que la droite n’a jamais eu autant de chance de faire basculer
cette Ville de Besançon. Vous partagez cet avis ?
C.L. : Complètement, il y a un vrai risque. Et il existe un vrai
risque aussi de voir le F.N. progresser. Et j’estime que la montée
du F.N., c’est aussi l’échec de la gauche. La droite est une vraie
menace car le contexte national va certainement jouer sur une
démobilisation d’une partie de la gauche. J’estime néanmoins
que sur le plan local, la majorité avec toutes ses composantes
présente un bilan qui est plutôt positif. I
Propos recueillis par J.-F.H.
BESANÇON
SANTÉ
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
5
Contamination dans un bloc opératoire
Hôpital : un mystérieux
champignon fait fermer
un bloc opératoire
L’îlot B du bloc opératoire du service urologie-gynécologie
de l’hôpital Minjoz a été condamné durant une semaine
après la découverte d’une forme microscopique de champignon. Une entreprise est venue décontaminer l’espace.
es combinaisons des
personnes engagées
pour décontaminer le
bloc
opératoire
d’urologie-gynécologie
ont laissé place aux blouses des
médecins. À l’hôpital Minjoz de
Besançon, tout est rentré dans
l’ordre… ou presque.
Si rien n’a filtré de la part de
l’instance dirigeante, la direction du C.H.R.U. de Besançon
s’est vue contrainte d’engager,
entre le 19 et le 27 octobre, une
grande opération de nettoyage
du bloc d’urologie-gynécologie
en s’adjoignant les services d’une
entreprise spécialisée. Un fait
rarissime.
Dans ce bloc de quatre pièces,
professeurs et médecins opèrent les malades atteints de
problèmes urinaires, cancers,
et tout ce qui concerne la gyné-
L
cologie. Un lieu qui, dans les
faits, doit être totalement aseptisé pour éviter un risque de
contamination du patient. Mais
lors de la dernière campagne
de prélèvements réalisée par le
service d’hygiène hospitalière,
une présence résiduelle de
“Chaetomium sp”
a été détectée.
Des risques Selon nos informations, ce n’est
limités
pas la première
fois que ce type
selon
de champignon
l’hôpital.
fait son apparition : il aurait
déjà sévi dans
l’ancien hôpital
Saint-Jacques, au
centre-ville.
Aurait-il déménagé avec le
matériel ? Diffi-
cile de répondre. La direction
de l’établissement que nous
avons contactée se veut rassurante : “Il s’agit d’une forme
microscopique de champignon.
Les risques pour le patient sont
connus, extrêmement limités et
contrôlés” affirme le C.H.R.U.
Néanmoins, la cavalerie lourde a été engagée pour éradiquer ce “mystérieux” contaminant. “Face à la présence de ce
micro-organisme, par précaution et dans un objectif de sécurité maximale pour l’usager, la
décision a été prise de réaliser
une désinfection par voie aérienne par le peroxyde d’hydrogène
sur l’ensemble de l’îlot” ajoute
l’hôpital. Durant cette semaine, les urologues et les gynécologues ont pris en charge les
urgences dans un autre îlot. Les
activités programmées ont repris
L’hôpital de Besançon a dû
décontaminer le bloc
urologie-gynécologie
pour le débarrasser
d’un champignon.
lundi 28 octobre. L’opération a,
toujours selon la direction, été
une réussite. Le vendredi, lendemain de la dispersion du produit, des enfants admis au service pédiatrie ont été pris de
maux de tête. Coïncidence ? Personne ne répond. I
E.Ch.
Quelques cas d’infections
superficielles
U
n praticien bisontin, spécialisé dans la surveillance de
lʼépidémiologie, apporte une explication quand à ce mystérieux
champignon : “Les Chaetomium sont des espèces fongiques. Ils
sont très fréquents dans le sol et sur les matières végétales en
décomposition. Ils sont donc fréquemment présents sur les matériaux contenant de la cellulose, type cartons, papiers… La croissance de ce champignon est favorisée par lʼhumidité. Ce nʼest pas
une espèce pathogène pour lʼhomme. Quelques cas dʼinfections
superficielles ont été rapportés et de très rares infections profondes
chez les patients très fortement immunodéprimés”. I
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6
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
SANTÉ PUBLIQUE
LA GUERRE DES HÉLICOS
AURA-T-ELLE LIEU ?
DÉBAT
L’Agence Régionale de Santé
monte actuellement un projet pour
que la Franche-Comté soit dotée
d’un nouvel hélicoptère sanitaire
destiné à améliorer la prise en
charge des urgences. Depuis dix
ans, notre région dispose d’un
hélicoptère rouge et jaune de la
sécurité civile dont la base est
située à La Vèze. L’arrivée de
l’hélico blanc peut-elle menacer
l’existence de l’autre hélicoptère
alors que la promesse d’installer
une équipe sanitaire en
permanence à La Vèze n’a jamais
été tenueeu ? À l’heure où les
contraintes budgétaires sont de
plus en plus fortes, les craintes se
font jour. L’Agence Régionale de
Santé se veut rassurante. Le petit
monde des secours et des
urgences est en ébullition.
Deux hélicoptères peuvent-ils cohabiter ?
Blanc sur rouge et rien ne bouge ?
L
Si la Franche-Comté obtient le
financement d’un hélicoptère
sanitaire au C.H.U. de Besançon, celui de la sécurité civile
sera-t-il maintenu alors qu’une
mission de l’inspection générale des finances traque actuellement les économies à réaliser
dans les équipements ?
hélicoptère blanc peut-il condamner
l’hélicoptère rouge ? Notre région at-elle besoin de deux hélicoptères pour
assurer les secours d’urgence ? Un
hélicoptère blanc dont le coût dépasse les 3 millions d’euros par an est-il indispensable ? Toutes ces questions agitent en ce moment
le petit monde médical et des secours alors que
l’Agence régionale de santé (A.R.S.) a déposé
officiellement un dossier pour obtenir du ministère de la Santé qu’il finance une partie de ce
futur hélicoptère blanc qui intégrerait les moyens
logistiques du S.M.U.R. (service mobile d’urgence
et de réanimation). Cet hélico sanitaire est un
des cinq points du grand schéma régional des
urgences que l’Agence a présenté officiellement
fin octobre. Parmi les orientations régionales, on
retrouve donc les points suivants : “Doter la
région d’un hélicoptère sanitaire en complément
de l’hélicoptère de la sécurité civile” mais aussi
celui-ci : “Revoir les financements des lignes de
S.M.U.R. pour dégager tout ou partie les crédits
nécessaires à l’HélisS.M.U.R. dans une logique
d’équité régionale.”
L’hélicoptère rouge et jaune de la sécurité civile baptisé “Dragon 25” est opérationnel quant à
lui en Franche-Comté depuis septembre 2003.
En dix ans, il a permis de secourir près de 4 000
Francs-Comtois, essentiellement dans le cadre
de missions de secours médicalisées par le S.A.M.U.
25. Pour justifier la venue d’un nouvel hélico
blanc en plus du Dragon 25, l’Agence régionale
de santé argue du fait que tous les ans, il y a
plus de 1 300 carences d’équipes S.M.U.R., c’està-dire qu’elles ne peuvent répondre aux demandes
Une utilisation
“étonnante”
de l’argent public
ʼaccident se déroule lʼété dernier dans une
commune du Jura. Une des victimes dans un
état grave doit être héliportée vers le C.H.U. de
Besançon. Le Dragon 25, disponible ce jour-là,
reste dans son hangar de La Vèze pour la simple
raison quʼaucune équipe S.M.U.R. nʼest disponible à ce moment-là. Les pompiers proposent la
participation dʼun médecin-pompier qui est alors
sur les lieux de lʼaccident. Refus des autorités
sanitaires. On fait alors appel à une équipe suisse et à lʼhélicoptère de la R.E.G.A. (Garde aérienne suisse de sauvetage). La facture sera salée :
5 000 euros lʼheure de vol. Alors que dʼautres
solutions moins coûteuses auraient pu être envisagées comme faire appel au S.A.M.U. de la CôtedʼOr par exemple, ou mieux encore, au Dragon
25 resté à La Vèze, une solution qui nʼaurait rien
coûté à la Sécu. I
L’
Dans le scénario idéal, l’arrivée
d’un hélicoptère sanitaire blanc ne devrait
pas remettre en cause l’hélico
de la sécurité civile (photo A.R.S.).
d’urgences puisqu’elles sont déjà occupées ailleurs.
Or en cas de carences d’équipes S.M.U.R., de toute façon l’hélico rouge et jaune ne peut pas intervenir non plus car les médecins urgentistes de
l’hôpital ont le monopole de l’utilisation médicalisée du Dragon 25. Selon une
source concernée par ces questions,
2 millions “un deuxième hélicoptère ne servid’euros par rait à rien, c’est surtout d’équipes
S.M.U.R. dont la région a besoin
appareil et et une bonne partie des carences
seraient résolues si les médecinspar an.
pompiers étaient autorisés à monter dans le Dragon 25 pour les utilisations médicalisées.”
Une partie de la solution aurait
été de médicaliser le Dragon 25
sur sa base de La Vèze en y installant une équipe de secours permanente. Cet élément était
d’ailleurs la condition de départ
de la création de la base sécurité civile en 2003.
En mars 2001, quand le préfet de l’époque avait
donné son feu vert à la création de la base, ce
feu vert était assorti de la condition d’y créer
une équipe de secours permanente. Dix ans plus
tard, toujours rien. “Ce n’est pas envisageable de
stationner une équipe S.M.U.R. à La Vèze car
quand les urgentistes ne partent pas en mission,
ils travaillent dans les services à l’hôpital” répond
de son côté l’A.R.S.
En début d’année, le ministre de l’Intérieur Manuel
Valls a demandé une mission conjointe de l’Inspection générale de l’administration et de l’Inspection générale des finances pour analyser le
positionnement des moyens du ministère de l’Intérieur. Les conclusions devaient être connues
au cours en avril dernier, elles ne sont toujours
pas rendues. D’où l’incertitude qui règne actuellement autour de l’avenir de l’hélico rouge et
blanc. L’étude préparée par l’Agence régionale
de santé plaidant en faveur de l’hélicoptère blanc
se base également sur une analyse de l’association française des utilisateurs d’hélicoptères sanitaires hospitaliers (A.F.H.S.H.), celle-là même
qui loue les hélicoptères sanitaires en France au
tarif de 2 millions d’euros par appareil et par an.
Certains dénoncent un lobbying des opérateurs
privés d’hélicoptères sanitaires.
L’argument avancé également par les autorités
sanitaires qui affirment qu’un hélicoptère sanitaire “tout temps” est nécessaire serait également erroné. “Nulle part au monde il n’existe
d’hélicoptère de ce type tout temps. Un hélicoptère ne pourra jamais voler en cas de brouillard ou
de givre” affirme un spécialiste de la question.
Reste enfin une question logistique en suspens
actuellement : à quel endroit pourront être
construits le hangar et la base d’un nouvel hélicoptère sanitaire aux abords de l’hôpital Minjoz ? À cette question, personne n’a encore de
réponse. I
J.-F.H.
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 7
RÉACTION
La directrice de l’A.R.S.
“Ce qui me préoccupe
avant tout, c’est
l’intérêt général”
Sylvie Mansion, directrice générale de l’A.R.S.,
explique pourquoi un deuxième hélico est nécessaire
et surtout, qu’il n’entre pas selon elle en concurrence
avec l’hélico de la sécurité civile.
a Presse Bisontine : Pourquoi vouloir un
hélico sanitaire alors que la sécurité
civile dispose déjà d’un hélicoptère ?
Sylvie Mansion : Aujourd’hui, la FrancheComté est la seule région de France à
ne pas disposer d’hélicoptère sanitaire et on constate en Franche-Comté
tous les ans plus de 1 300 cas de carence, c’est-à-dire que lorsque l’on appelle le 15 et qu’il faut déclencher le
S.M.U.R., il n’y a pas d’équipe disponible. Car souvent les personnels sont
engagés dans des transports de longue
durée, notamment d’un hôpital régional à un autre. Pendant que les personnels sont sur la route, ils ne sont
donc pas disponibles. Notre idée est
que ces transferts interhospitaliers
puissent se faire par la voie des airs.
Ce nombre de transfert interhospitaliers est d’environ 1 200 par an. On a
chiffré également à 400 par an le
nombre d’interventions sur des terrains où on besoin d’un hélicoptère et
à 400 aussi le nombre de cas où la personne à secourir est à plus de 30
L
minutes d’un S.M.U.R. terrestre. C’est
notamment le cas de tout une partie
du Haut-Doubs. Au total, cela fait 2 000
interventions dans ces trois cas de figure, alors que l’hélico de la sécurité civile en fait moins de la moitié. J’estime
donc que l’arrivée d’un hélico blanc est
tout à fait souhaitable.
L.P.B. : On peut légitimement craindre que si
un hélico blanc arrive, celui de la sécurité civile sera menacé ?
S.M. : Il n’y a aucune crainte à avoir,
on a besoin en Franche-Comté de deux
machines qui sont complémentaires.
Le schéma que l’on a préparé prend
en compte l’existence de l’hélico rouge et jaune. Je sais que le ministère
de l’Intérieur travaille sur le redimensionnement de sa flotte d’hélicoptères de la sécurité civile, mais il n’y
a aucune raison que l’hélico rouge et
jaune franc-comtois soit supprimé. Une
chose est sûre : si je comprends la crainte de certains pompiers de voir l’hélico rouge supprimé, il ne faut surtout
Linge de LIT
pas être dans une logique de confrontation.
L.P.B. : Apparemment, si les médecins-pompiers avaient le droit d’accéder à l’hélico rouge actuel pour les secours d’urgence, ça résoudrait une partie du problème ?
S.M. : Quand ils peuvent monter dans
l’hélico rouge, ils le font. Tout cela
dépend comment l’hélico est médicalisé. Il faut impérativement sortir des
querelles de chapelles. Ce qui me préoccupe avant tout, c’est l’intérêt général.
L.P.B. : Combien coûtera cet hélico blanc aux
contribuables ?
S.M. : 3 millions d’euros, dont 2 millions
pour la location, le fonctionnement et
la maintenance de l’appareil et un peu
moins d’1 million pour financer la ligne
de S.M.U.R. (médecin, infirmier, brancardier, etc.). Les arbitrages du ministère de la Santé ne sont pas encore
Linge de NUIT
Pour la directrice de
l’A.R.S.,
accompagnée du responsable du
dossier,
“il faut sortir
des querelles
de chapelles.”
faits, mais j’ai toutes les raisons de
croire qu’on l’obtiendra. Tout le monde doit faire un effort pour son financement, y compris la Région.
L.P.B. : On a du mal à imaginer où le hangar
de cet hélico sera construit à proximité du
C.H.U. ?
Linge de BAIN
S.M. : Les choses ne sont pas encore
arrêtées sur ce point. On peut réfléchir à des mutualisations avec la sécurité civile pour certains aspects mais
l’hélico blanc sera stationné à proximité du C.H.U., c’est sûr. I
Propos recueillis par J.-F.H.
8
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
PROJET
L’ÉVÉNEMENT
Accessibilité aux
S.M.U.R.
en Franche-Comté
(source A.R.S.).
Cinq objectifs
L’hélico, l’arbre
qui cache la forêt
L’arrivée d’un hélicoptère sanitaire n’est pas le seul objectif de
l’Agence régionale de santé qui a dévoilé fin octobre un plan global
pour améliorer la prise en charge des urgences sur le territoire.
out est parti de la pro- franc-comtois pour en tirer un
messe formulée par le pré- schéma en cinq objectifs. D’abord
sident de la République
maintenir les
qui a pris l’engagement Dans une
sites
de garantir un accès aux soins
d’implantation
d’urgence en moins de 30 logique
actuels
des
minutes sur l’ensemble du ter- d’équité
S.M.U.R. territoire. L’A.R.S. a engagé une
restres. Ensuite
analyse très fine de l’organisation régionale. implanter sur le
des urgences sur le territoire
plateau du Haut-
T
Doubs, du côté de Maîche où
une bonne partie de la population est à plus de trente minutes
d’un service médical d’urgence,
une ligne S.M.U.R. Puis déployer
des médecins correspondants
du S.A.M.U. dans les autres secteurs au-delà de trente minutes.
Quatrième point : doter la région
de ce fameux hélicoptère sanitaire en complément de sur l’ensemble des territoires
l’hélicoptère de la sécurité civi- n’est qu’un des trois gros chanle. Et enfin revoir les finance- tiers que l’A.R.S. s’est engagée
ments des lignes de S.M.U.R. à mener. Le deuxième concerpour dégager tout ou partie les ne l’anticipation des situations
crédits
nécessaires
à de tension et le troisième, un
l’HélisS.M.U.R. dans une logique des plus sensibles : le traited’équité régionale.
ment de la saturation des serL’accessibilité à des soins urgents vices d’urgences. I
Implantation actuelle des services d’urgence
et des S.M.U.R. (source A.R.S.).
Zoom
Les interventions
héliportées en chiffres
Interventions de l’hélicoptère de la sécurité civile par an :
G 500 interventions héliportées assurées
par la sécurité civile Dragon 25.
G 100 interventions héliportées assurées
par dʼautres hélicoptères.
G 73 % des interventions héliportées
sont des interventions sur le terrain.
Nombre d’interventions S.M.U.R. héliportées par an pour
100 000 habitants par département :
G Doubs : 43.
G Jura : 72.
G Haute-Saône : 37.
G Territoire-de-Belfort : 28.
Interventions S.M.U.R. avec les partenaires :
G 20 % sont des interventions S.M.U.R.
menées conjointement avec une ambulance.
G 40 % sont des interventions S.M.U.R. sont menées conjointement avec les pompiers.
BESANÇON
VOIRIE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
EN BREF
Le Pont rue des Jardins éclairé
Miserey
Pont trancheur de têtes à camions
Haut de 2,35 m, le pont de
la rue des Jardins a laissé
sur le carreau de
nombreux camions venus
s’encastrer sous le parapet. La mairie a installé
une rampe lumineuse pour
stopper le carnage. Le cri
d’alerte du collectif “Pont
Guillotin” est entendu.
ernière victime en date : une
camionnette Leclerc. C’était lundi 4 novembre, en pleine nuit. Ce
riverain de la rue des Jardins à
Besançon s’en souvient encore bien. Le
fracas de la tôle brisée sous le pont haut
de 2,35 m l’a fait sortir de sa douce nuit.
Trop, c’est trop. Deux habitants du quartier des Chaprais ont décidé de créer une
page facebook sur lequel ils
postent les photos des véhicules tranchés. Cela fait
Des
fureur. “Nous avons fait cela
travaux
pour que le massacre
s’arrête. Certes, c’est sur le
ont été
ton de l’humour mais il y a
entrepris. une question de sécurité.
Vous vous imaginez si un
tel accident arrive alors
qu’un passant ou un enfant
est sur le pont ? De nombreuses personnes passent
Le Marché de Noël de
Miserey-Salines
(organisé par
l'association des
parents d'élèves) aura
lieu les 7 et
8 décembre dans la
salle polyvalente du
village. De nombreux
produits artisanaux
seront proposés aux
visiteurs. Vin chaud,
buvette, passage du
Père-Noël avec sa
calèche seront
également là pour
animer les journées.
Les
camionnettes
sont les plus
touchées :
les
conducteurs,
parfois peu
habitués
au gabarit,
se font
surprendre.
D
ici” s’interroge le riverain, qui veut rester anonyme. Selon leurs dires, les accidents de ce type ont augmenté du fait
des nombreuses déviations liées au tramway. “Cet été, nous avons vu beaucoup de
camping-cars coincés” dit l’habitant.
Grâce à l’appui de l’association “Vivre
aux Chaprais”, il a été demandé à la Ville de Besançon une réaction. Jeudi
14 novembre, des travaux ont été entrepris : une rampe lumineuse a été ins-
9
tallée. Elle vient s’ajouter au portique et Construit en 1975, l’ouvrage a techniaux quatre panneaux de signalisation… quement peu souffert de ces coups de
qui visiblement ne faisaient pas effet. fronts à répétition. Il tient bon. Stoïque.
Très souvent, les camionnettes éclataient Souhaitons au pont des Jardins la même
les chaînes du portique. “Cette rampe renommée que celui des Champs-Élylumineuse est là pour attirer l’attention, sées. Haut de 2,40 m, ce dernier est connu
rapporte Daniel Mourot, responsable de pour couper de nombreuses têtes, visibles
la voirie à la Ville de Besançon. Nous sur son propre blog Internet. Mais il ne
avons été toujours attentifs à ce pont mais joue pas dans la même cour, où plutôt la
tous les accidents ne nous remontaient même rue, que celui des Jardins. I
E.Ch.
pas” rapporte-t-il.
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Les 23 et 24 novembre,
Ritmo da Capoeira
invite à découvrir les
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accompagné des
percussionnistes Ze
Nilson (Belo
Horizonte) et
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vendredis, de 14 h 30 à
18 h jusqu’au
13 décembre.
10
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
SOLIDARITÉ
+ 47 % de repas distribués cet été
Les Restos du Cœur
“appréhendent”
la nouvelle campagne
Face à une baisse de l’aide alimentaire et
un afflux massif de demandeurs, comment
les Restaurants du Cœur de Besançon
vont-ils résoudre cette équation ?
ls sont inquiets les 136 bénévoles des Restaurants du
Cœur de Besançon et de
Chalezeule à l’aube de la
campagne d’hiver qui
s’étend du 25 novembre à fin
mars. Depuis 2009, les années
se suivent et malheureusement
se ressemblent, que ce soit dans
le premier centre situé à Planoise
(en face de l’hôpital Minjoz) ou
dans le second, à Chalezeule (derrière le magasin Lidl) : “Nous
avons une forte augmentation du
nombre de repas distribués, rapporte Jacques Martinet, coordinateur des Restaurants du Cœur
à Besançon. Pour la campagne
d’été 2013, cette hausse est de
47 % ! C’est du jamais vu. Le bassin de Montbéliard suit la même
tendance” ajoute-t-il.
Qu’en sera-t-il jusqu’en mars pro-
I
chain ? “C’est l’inconnue” répondent les bénévoles. Une chose est
claire : les bénéficiaires ont tous
un profil différent. “Les étudiants
sont de plus en plus nombreux.
Ils étaient 3 en 2009. Ils sont
aujourd’hui 80. Idem pour les
personnes âgées qui représentent
8 % des demandeurs” commente l’association amputée de l’aide
européenne. Pour le centre de
Besançon qui a distribué 160 803
repas l’année dernière, les dotations passent de 23 à 10 %. Il va
falloir combler ce fossé. “Nous
pourrons toujours répondre à la
demande, rassure toutefois
Jacques Martinet. Mais nous
devrons aussi accroître la ramasse dans les magasins du Grand
Besançon. Nous allons également
contacter les entreprises agroalimentaires afin de trouver des
solutions à plus long terme” ditil.
Dans ce ciel sombre qui plane
au-dessus de la bande à Coluche,
une éclaircie point : celle des dons
financiers qui n’ont jamais été
aussi élevés. “Certaines personnes
nous donnent car elles estiment
qu’elles pourraient, elles aussi,
se retrouver dans une situation
d’aide” notent les Restos de
Besançon qui reçoivent des aides
d’entreprises privées et du public
comme la commune de Chalezeule ou de Besançon.
Malgré tout, des produits manquent. C’est le cas des vêtements
pour les enfants, ou des produits
d’hygiène. 30 % des familles aidées
sont en insécurité alimentaire.
Sans cet appui, elles n’auraient
pas de quoi subsister.
Le 8 décembre, les Restaurants
du Cœur organisent les “Enchères
du Cœur”. Organisées à la salle
des ventes de Besançon (Chaprais) sous le ministère du commissaire-priseur
Gérard
Dufrêche, elles permettront de
récolter des fonds qui seront distribués. “Nous cherchons encore
Malgré la tempête,
l’équipe de bénévoles
des Restaurants du Cœur
va assurer
la campagne d’hiver.
des lots” lance Jean-Charles Diéterlé, un des organisateurs de la
vente. L’année dernière,
15 000 euros ont été collectés.
Les gants de l’ancien boxeur Jean
Josselin avaient trouvé preneur.
Du punch, les Restos n’en manquent pas. Un coup de main leur
va bien. I
E.Ch.
CULTURE
Zoom
Les enchères du Cœur
le 8 décembre à Besançon
G Les enchères du Cœur dimanche 8 décembre à partir de 14 heures
à la salle des Ventes des Chaprais à Besançon. Pas de frais sur
vente. Pour donner des objets : 06 15 21 11 11 ou aux Restos. Les
enlèvements dʼobjets peuvent être réalisés par lʼassociation.
G Centre des Restaurants du Cœur de Planoise, 1 rue Belin (face
à Minjoz), ligne de bus 10. Inscriptions pour la campagne dʼhiver
tous les jours sauf samedi et dimanche de 13 heures à 16 h 30.
03 81 50 75 92
G À Chalezeule (6 rue des Vallières Sud), derrière Lidl, les 21 et
22 novembre de 13 h 30 à 16 heures. 03 81 84 20 68
“Hors-les-murs”
Les beaux-arts
s’invitent à Planoise
Pendant sa période de fermeture pour travaux, le musée
des Beaux-Arts pourrait exposer certaines de ses œuvres à
Planoise mais aussi dans d’autres quartiers de la ville.
E
Éric Niedergang, directeur informatique de Publipresse/360HD
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n avril 2014, le musée de Beaux- formation complète de l’espace culturel qui
Arts de Besançon fermera ses portes accueillera à nouveau le public en 2016.
pour entrer dans une phase de grands Pendant le chantier, les œuvres du musée
travaux. Elle aboutira à la trans- continueront à vivre dans le cadre de
l’exposition intitulée “hors-les-murs”. Une
des pistes originales à l’étude dans ce projet est d’exposer plusieurs des pièces du
musée (sculptures, peintures) à Planoise
au centre Mandela et au théâtre de l’Espace.
Il est probable que Planoise ne soit pas la
seule destination des œuvres. Le cas échéant,
d’autres quartiers de la ville pourraient en
accueillir à leur tour. “Le principe est de
profiter des travaux pour faire en sorte que
les Bisontins s’approprient leur musée dans
les quartiers” annonce Yves-Michel Dahoui,
adjoint à la culture.
Le projet “hors-les-murs” est en cours
d’élaboration à Besançon. Il est ambitieux.
Mais avant de le concrétiser, la direction
du musée des Beaux-Arts et la Ville doivent résoudre un certain nombre de difficultés techniques et de sécurité. Pour ces
mêmes raisons, il n’est pas prévu que des
chefs-d’œuvres que possède le musée soient
montrés dans le cadre de l’exposition.“Horsles-murs” pourrait démarrer à Planoise
l’été prochain. I
Il faudra résoudre des contraintes
techniques et de sécurité
avant d’exposer les œuvres
dans les quartiers.
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12
BESANÇON
POLITIQUE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
100 % d’échec en matière fiscale
Le professeur Gonon attribue
un 8/20 à l’élève Fousseret
Le candidat U.D.I. a décortiqué avec ses équipes les 55
promesses faites par Jean-Louis Fousseret à ses électeurs
en 2008. Le résultat est “médiocre” selon Philippe Gonon qui
prépare plus que jamais l’alliance avec l’U.M.P.
as tendre Philippe Gonon
et ses équipes du centredroit qui attribuent un 8
sur 20 au deuxième mandat de Jean-Louis Fousseret. Pas
de doute, la bataille des municipales de mars prochain est entrée
dans le dur. Le conseiller municipal U.D.I. a passé au peigne fin
l’ensemble des 55 promesses que
Jean-Louis Fousseret avait formulées en mars 2008 dans ses tracts
de campagne. Gonon a fait ses
comptes : selon lui, seules 40 % des
promesses ont été tenues lors du
mandat (d’où ce 8 sur 20), et “33 %
de ses engagements n’ont pas été
tenus du tout et 27 % ne l’ont été
que partiellement” note Philippe
Gonon qui est allé encore plus loin
dans l’analyse en pointant les trois
domaines dont Jean-Louis Fousseret avait fait des priorités de premier plan : l’emploi, la fiscalité et
le logement. “En matière de fiscalité, aucun des trois engagements
n’a été réalisé, donc 100 % d’échec.
P
En matière d’emploi, quatre promesses ont été réalisées et une partiellement, donc un taux de nonréalisation de 83 %. Et en matière
de logement, le taux de non-réalisation atteint les 57 %.”
Le constat dressé par l’opposition
de centre-droit est sévère également sur le plan social. “Besançon
est une ville pauvre, 20 % plus pauvre
que la moyenne des villes de la même
strate. Le potentiel fiscal de Besançon est de
Une liste 856 euros par habicommune tant contre 1 026 euros
pour les communes de
de la
la même taille. Si bien
que le coefficient de
droite
mobilisation du potend’ici mitiel fiscal est de 125 %
décembre. à Besançon, contre
92 % en France. Ce
sont des indicateurs
incontestables qui
montrent également le
matraquage fiscal
imposé par la maire
de cette ville où la pression fiscale
a atteint des sommets” ajoute Philippe Gonon.
Dans son réquisitoire contre le dernier mandat Fousseret, Gonon et
ses lieutenants n’ont pas manqué
de souligner les couacs qui selon
eux ont émaillé ces six dernières
années. Ils font feu de tout bois avec
“le départ vers Dijon du siège de la
Caisse d’Épargne et de R.F.F., les
difficultés récurrentes de la place
Cassin, les 408 au bord de
l’implosion, le fiasco technique de
la cuisine centrale, des accès à la
ville toujours sous-dimensionnés
ou encore la sécurité des Bisontins
qui se dégrade à vue d’œil et les 230
commerces vides de tout occupant
à Battant.”
Au-delà du constat, le candidat
Gonon a fait plancher ses équipiers
sur les principaux thèmes de la
future campagne. Sur la fiscalité,
il ressort le besoin de “rationaliser
les dépenses en mutualisant le plus
possible, d’optimiser la compéten-
ce du personnel et d’évaluer les politiques publiques grâce à des audits
réguliers” commente Jean-Marie
Girerd, rallié à la cause Gonon.
Dans le domaine de l’économie et
de l’emploi, Wilfrid Le Naour, autre
coéquipier de Gonon, prône “une
nouvelle gouvernance avec notamment la création d’un poste de prospecteur pour vendre Besançon à
l’extérieur et la création d’un comité de développement économique.”
L’idée est également de “faire de
Besançon la capitale numérique du
Grand Est” et de “remettre l’accent
sur la formation technique.” Pour
Catherine Comte-Deleuze, spécialiste du social pour qui à Besançon
“il y a précarité à tous les coins de
rue”, il faut renforcer les moyens
humains dans les quartiers. Pour
Gérard Garrigues enfin, le M. Tourisme de l’équipe Gonon, il faudra
notamment “mettre en place une
véritable équipe commerciale qui
vende le produit Besançon à
l’extérieur et à l’étranger.”
Toutes les propositions du centredroit portées par Philippe Gonon
et ses coéquipiers seront mises en
commun avec celles de l’équipe
Grosperrin car plus que jamais, la
volonté de Philippe Gonon est de
“réussir à rédiger un projet commun pour aboutir à des négociations fructueuses sur une liste commune dès le premier tour qui
regrouperait l’ensemble des forces
du centre et de la droite républicaine.” L’unique chance, selon M.
Gonon, de renvoyer Jean-Louis
Fousseret et ses adjoints à leurs
chères études… Le principe d’une
liste commune doit aboutir à la midécembre au plus tard. I
J.-F.H.
Philippe
Gonon
entouré
de son
équipe.
Reste pour
eux à trouver
un accord
avec l’U.M.P.
sur le
programme
et sur une
future liste
commune.
Zoom
Les échecs de Fousseret selon Gonon
Les 18 promesses qu’il juge non 3 - Contribuer à proposer aux entreprises
tenues, issues des tracts de campagne des terrains à des prix accessibles.
du candidat Fousseret en 2008 : 4 - Créer des forums et des antennes de
1 - Aménager 70 hectares pour les entreprises
et créer plusieurs milliers dʼemplois. Selon
Gonon, Besançon a perdu 0,6 % de ses emplois
en 2012.
2 - Créer un éco-pôle pour des emplois liés
au développement durable.
quartier au plus près des demandeurs
dʼemploi.
5 - Soutenir lʼartisanat et le commerce de
proximité et du centre-ville.
6 - Investir 70 millions dans lʼuniversité pour
un enseignement dʼexcellence.
7 - Lutter contre la précarité des jeunes avec
un contrat municipal étudiant.
8 - Construire des éco-quartiers conformes
aux exigences dʼéconomie dʼénergie et de
gestion des déchets.
9 - Faire de ces quartiers des espaces intergénérationnels avec accueil adapté pour
personnes âgées.
10 - Maintenir les abattements sur la taxe
dʼhabitation.
11 - Maîtriser les tarifs des services publics.
12 - Limiter lʼévolution de la part communale des impôts locaux en dessous de lʼinflation.
13 - Négocier avec la société des autoroutes
la gratuité du transit sur lʼA 36.
14 - Soutenir tous les clubs de haut niveau.
15 - Créer “Proximʼparents” pour aider les
parents à faire face à leurs responsabilités
dans lʼéducation des enfants.
16 - Renforcer la police municipale dans les
quartiers et contribuer à la lutte contre les
nuisances sonores.
17 - Poursuivre la prévention des risques
liés à lʼabus dʼalcool sur la voie publique.
18 - Renforcer le rôle des conseils de quartier en amont des projets. I
Un constat plutôt sévère pour un
résultat jugé “médiocre.”
BESANÇON
ENVIRONNEMENT
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
POLITIQUE
Les arbres reviennent
13
Du nouveau à l’U.M.P.
Le quai Veil-Picard à l’ombre Jean Rosselot
dans l’indécision
de ses nouveaux arbres
L’abattage en janvier 2012 des 87 platanes avait suscité l’émoi des Bisontins.
Des tilleuls viennent d’être replantés à la place alors que des pétitions
réclamaient un quai… sans arbres ! Allez comprendre.
0 tilleuls ont pris racine quaiVeilPicard à Besançon depuis le
6 novembre.Ils remplacent les 87
platanes, pour certains malades,
abattus en janvier 2012 pour permettre
au tramway bisontin de déambuler sans
difficultés.“Nous avions promis de replanter. Nous tenons promesse, rappelle JeanLouis Fousseret le maire et président du
Grand Besançon. Au final, ce seront 800
arbres qui sont replantés sur le tracé du
tram,soit le double de ce que nous avions
avant” dit-il.
De quoi ravir les écologistes, Françoise
Presse (E.E.L.V.) en tête, l’adjointe en
6
60 tilleuls
remplacent
les
platanes
abattus
quai VeilPicard à
Besançon.
charge des espaces verts qui voit dans
l’arrivée de ces tilleuls “un beau paysage de l’après pétrole.” Et les tilleuls cacheront les quelques devantures de commerces pas toujours en accord avec le
paysage ?
Vélos, tram et piétons circuleront ici sur
ce quai à encorbellement dont la vision
nue a séduit une partie des habitants.
Sur son bureau de maire, Jean-Louis
Fousseret a en effet reçu des demandes
pour que les arbres ne soient pas replantés. Chacun se fera sa propre idée. Malgré tout, la promesse de replanter a été
tenue.Les étés à venir,les riverains appré-
cieront, même s’il faudra attendre environ plusieurs années avant qu’ils ne fassent assez d’ombre.
Pour s’assurer que les branches
n’empiètent sur les caténaires,les tilleuls
ont été préformés. En clair, ils suivront
la courbe que le tailleur voudra bien donner. Leur envergure sera maîtrisée : pas
plus de 6 mètres. Quant aux racines, un
dispositif spécial permettra de les
contraindre notamment sur le quai à
encorbellement.
Numériquement, il manque 17 tilleuls
pour arriver au chiffre de 87 arbres abattus. Responsable du chantier du tram,
Pascal Gudefin rappelle qu’il a fallu laisser un espace afin de permettre “aux commerçants de disposer d’un arrêt-minute
pour leurs livraisons ainsi qu’une réservation pour l’implantation de la station
Battant.”
Venus pour certains d’entre eux de la
pépinière de Marnay, les tilleuls dits de
Crimée ont tous été plantés à quelques
jours du 15 novembre, date de la fameuse Sainte-Catherine où tout prend racine. 72 arbres rue Brûlard, 30 boulevard
Allende, 5 rue Paré, 150 boulevard Mitterrand, boulevard Fleming et 30 à Chamars viendront grossir les rangs.Au printemps, Besançon promet d’être verte. I
Chef de file de l’opposition bisontine depuis 12 ans,
l’U.M.P. Jean Rosselot hésite à se présenter sur la
liste de Jacques Grosperrin, pour aller se reconstruire
un avenir politique dans le Territoire-de-Belfort.
écidément, les élections municipales réservent des surprises,
à gauche comme à droite. Au
P.S. tout d’abord, Denis Baud renonce à s’engager alors que tout portait
à croire qu’il ferait partie du groupe
Jean-Louis Fousseret.À l’U.M.P. cette fois, le bruit court que Jean Rosselot hésite à s’engager sur la liste de
Jacques Grosperrin, malgré le souhait de ce dernier de le compter parmi ses co-listiers.“Il y a 95 % de chances
pour qu’il ne se présente pas à Besançon” pressent un militant U.M.P.
À 67 ans, le leader charismatique de
l’opposition municipale depuis 2001,
est indécis. S’il renonçait, ce serait
par choix personnel et pas sous la
pression d’une nouvelle garde à l’U.M.P.
qui chercherait à l’écarter comme on
l’entend parfois dans les rangs du
parti. “Je me donne encore deux
semaines avant de prendre ma décision” indique Jean Rosselot qui n’écarte
pas l’idée de mettre un terme à son
aventure politique à Besançon.
Après avoir conduit deux listes aux
élections municipales, son envie
farouche de mener bataille dans une
troisième campagne pour tenter de
D
faire basculer à droite la capitale régionale s’est émoussée. Le fait qu’il ne
soit pas tête de liste l’a sans doute
influencé.
Le professeur de droit à la retraite
s’est assagi. Mais son attachement à
la politique est intact. Ses deux mandats de conseiller municipal à Besançon ne sont qu’une étape dans le parcours politique de l’élu, et ce ne sera
sans doute pas la dernière. Celui qui
fut député, conseiller général, viceprésident du Conseil régional,n’exclut
pas de se présenter aux municipales
dans son village natal de Bermont
(Territoire-de-Belfort) dont il a déjà
été maire de 1971 à 1981. “J’ai des
attaches sentimentales
dans ce village de 400
Candidat habitants et j’ai toujours
besoin d’être utile.” Ce
aux
serait un retour aux
municisources pour Jean Rospales de selot. “Le combat ne
serait pas le même qu’à
Bermont. Besançon. Mais la vie de
maire est aussi trépidante dans un village
comme celui-là.” I
BESANÇON
14 La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
POLITIQUE
Frank Monneur
est abasourdi par
la décision de la
commission. Il
prépare une
riposte politique.
Élections municipales
La liste qui
divise le P.S.
Emmanuel
Dumont paierait
sa fidélité à
Arnaud
Montebourg
(photo : N.
Béliard).
La commission électorale du P.S. a rendu son verdict. Elle a retenu 19 socialistes qui figureront sur
la liste de Jean-Louis Fousseret. La sentence est
terrible pour Frank Monneur et Emmanuel Dumont,
élus et fidèles du maire, qui en ont été écartés.
Amers, ils préparent une “riposte politique.”
e 17 novembre, la commission
électorale du P.S. a arrêté son
choix sur les 19 socialistes en
position éligible qui figureront
sur la liste que présentera
Jean-Louis Fousseret aux élections municipales. Cette liste, soumise au vote des
militants le 21 novembre, qui peut encore faire l’objet de quelques ajustements
avant son dépôt en préfecture en février
prochain, surprend à plusieurs titres.
Tout d’abord, il y a huit nouveaux
entrants, quatre femmes et autant
d’hommes, qui confirment la volonté de
L
Jean-Louis Fousseret de s’entourer de Chez les femmes, Marie Zehaf, militante
têtes nouvelles.
engagée de longue date pointe à la sixièDu côté des hommes, Thierry Morton, me place. Myriam Elyassa figure égale directeur adjoint du cabinet de Clau- lement parmi les nouvelles entrantes.
de Jeannerot au Conseil Lorsqu’on la parcourt, cette liste résergénéral du Doubs fait ve d’autres surprises. La commission
“L’humiliation son entrée.À noter éga- d’experts a visiblement promu des élus
lement la présence de de l’équipe sortante comme Danièle Poisest totale.”
Dominique Schauss, senot qui est en deuxième place derdirecteur du cabinet du rière Jean-Louis Fousseret (une future
président de la commu- première adjointe peut-être en cas de
nauté d’agglomération victoire ?). Nicolas Bodin, aujourd’hui
du Pays de Montbéliard conseiller municipal délégué au budget
qui revient à Besançon. et coordinateur de la campagne de M.
Fousseret est cinquième. Abdel Ghezali, l’actuel adjoint à la vie des quartiers,
est neuvième. Mis en avant, ces deux
élus issus de la génération des quadragénaires, incarnent peut-être la relève.
Michel Loyat (urbanisme), Patrick Bontemps (sport) et Yves-Michel Dahoui
(culture) arrivent après.
Dans ce groupe socialiste, il y a ceux qui
restent et ceux que la commission électorale a écartés, principalement chez
les hommes. Onze garçons de l’équipe
sortante étaient candidats. La moitié a
été évincée au nom du principe de renouvellement. Parmi les élus qui passent
à la trappe, il y a Jean-Pierre Govignaux,
Teddy Beneteau de Laprairie, et Didier
Gendraud. Deux autres manquent à
l’appel alors que tout portait à croire
qu’ils seraient encore de la partie : Frank
Monneur et Emmanuel Dumont, des
proches de Jean-Louis Fousseret. La
commission ne les a pas retenus. Une
pilule qui ne passe pas. “L’humiliation
est totale” déclare Frank Monneur, abasourdi par cette décision. Ils prétendent
Jean-Sébastien Leuba sauve sa tête, mais son cas aurait été payer le prix fort de leur attachement
très discuté en commission. à Arnaud Montebourg, alors que la lis-
L
Candidat ?
Éric Alauzet veut revenir aux municipales
e député bisontin dʼE.E.L.V. a déposé sa candidature pour faire partie
des Verts qui ont 9 places éligibles
réservées sur la liste de Jean-Louis Fousseret dans le cadre de lʼalliance avec le
P.S. Dans son acte de candidature, Éric
Alauzet a précisé que sʼil devait être élu,
il démissionnerait du Conseil général du
Doubs. Il faudra attendre le vote des
Verts du 3 décembre pour savoir si le
député figurera sur la liste et à quelle
place. Pour certains cadres du P.S., les
intentions dʼÉric Alauzet sont claires :
“Sʼil revient, cʼest pour tenter de prendre
la ville dans six ans.” A lʼheure où nous
bouclons cette édition, le député nʼa
pas répondu à nos sollicitations. Précisons encore que sur la liste de M.
Fousseret, les communistes ont six
places réservées en position éligible
et la société civile sept. I
Monsieur Alauzet a déjà été adjoint au maire.
te présentée par la commission serait
selon eux, “hollandiste.” Amers, Emmanuel Dumont et Frank Monneur n’ont
pas l’intention d’en rester là. “C’est une
erreur politique majeure que nous
n’acceptons pas. Il ne faut pas oublier
qu’Arnaud Montebourg a obtenu 22 %
des suffrages à Besançon lors de la primaire socialiste. Cela représente 1 600
personnes. Nous sommes des combattants politiques au service de nos concitoyens. La décision de la commission
appelle une riposte politique de notre
part. Notre force de frappe a été ignorée” prévient Frank Monneur. La riposte en question pourrait prendre différentes formes. En tout cas, ils espèrent
qu’elle les conduira à retrouver leur place sur la liste avant que celle-ci ne soit
déposée en préfecture. Le cas échéant,
à défaut d’être entendus, ces élus pourraient user de leur pouvoir de nuisance. La pression monte et une première
division apparaît au P.S. alors que l’union
de la gauche a été annoncée tambour
battant.
Selon nos informations, les cas
d’Emmanuel Dumont et de Frank Monneur ont fait l’objet de longs débats au
sein de la commission électorale à laquelle siégeaient dix personnes dont JeanLouis Fousseret et Nicolas Bodin. Ses
membres se sont réunis à trois reprises
et ont parlementé pendant 14 heures
pour établir la liste. Il semble que les
deux élus du conseil sortant n’ont pas
été écartés pour leur fidélité à Montebourg. Ils l’auraient été au nom du respect de la règle des générations : il y
avait trop de quadragénaires en lice
pour les retenir tous. Selon nos informations, ils paieraient aussi un “manque
d’investissement” et “un nombre important de mandats” de conseiller à Besançon (déjà trois pour Emmanuel Dumont).
Le cas de Jean-Sébastien Leuba aurait
été lui aussi âprement discuté en commission. On se souvient que cet élu avait
mis en difficulté la majorité sur la question du Pavé dans la Mare. Malgré la
fronde, ce rescapé a sauvé sa tête que
beaucoup auraient voulu voir tomber. I
T.C.
Repères
Les vingt socialistes
retenus par la
commission électorale
en position éligible
1- Jean-Louis Fousseret
2- Danièle Poissenot
5- Nicolas Bodin
6- Marie Zehaf (nouvelle entrante)
9- Abdel Ghezali
13- Patrick Bontemps
14- Fanny Gerdil
18- Myriam Elyassa (nouvelle entrante)
21- Michel Loyat
22Anne-Sophie Andriantavy (nouvelle
entrante)
23- Dominique Schauss (nouvel entrant)
25- Thierry Morton (nouvel entrant)
27-Yannick Pouget (nouvel entrant)
30- Sylvie Wanlin
33- Yves-Michel Dahoui
34- Carine Michel
35- Jean-Sébastien Leuba
40- Béatrice Falcinella
41- Pascal Curie (nouvel entrant)
42- Myriam Lemercier (nouvelle entrante)
Les socialistes
en position non-éligible
44- Béatrice Ronzi
45- Renaud Pagnot
47- Sébastien Coudry
48- Emine Erdem-Devaux
50- Sorour Barati
52- Henriette Humbert
53- Guy Bayonne-Mavoungou
55- Sébastien Valenzuela-Hezard
La liste est soumise au vote
des militants le 21 novembre.
BESANCON
TILLEROYES
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
15
Elle investit malgré la crise
Agibat s’étend
rue Thomas-Edison
L’entreprise vient de construire un second
bâtiment de 1 000 mètres carrés à Besançon.
Si son cœur de métier reste le ravalement de
façade, elle continue de diversifier son activité.
a Ville de Besançon a fini par
vendre à Agibat la parcelle que
demandait l’entreprise du bâtiment, qui jouxte ses locaux
actuels, afin qu’elle puisse
s’étendre rue Thomas-Edison. Sur une
surface de 35 ares, Agibat a donc
construit un espace de 1 000 mètres
carrés qui sera inauguré officiellement
au mois de décembre. Elle en loue 500
à un commerce bisontin. Sur la surface restante, l’entreprise a installé
deux de ses activités qui se développent. Il s’agit d’Agipub, une filiale spécialisée dans l’impression tout support
et tout format (création d’enseignes,
décoration de véhicules), et de “Ma
Peinture Écologique”, un magasin qui,
comme son nom l’indique ne vend que
des peintures écologiques à destination des particuliers et des artisans.
Fabriquées à base de produits naturels, ces peintures sans odeur, déclinées dans toutes les teintes, qui ont
longtemps été victimes d’idées reçues,
ont désormais le vent en poupe. En
s’installant dans ses nouveaux locaux,
Agipub a créé trois emplois, ce qui porte à sept le nombre de ses salariés. De
L
son côté, Ma Peinture Écologique
emploie une personne.
Dans un contexte de crise qui fait tanguer le secteur du bâtiment, Agibat
fait partie des entreprises qui continuent d’investir. Selon le gérant Miguel
Fernandez, ce n’est pas le fruit du
hasard s’il parvient malgré tout à tirer
son épingle du jeu. “La crise nous a
obligés à nous remettre en question.
Même si la situation a été parfois difficile, nous sommes toujours allés de
l’avant. Avec le recul, je dirais que c’est
pendant ces périodes-là
qu’il faut être le plus actif
Une
possible. Une des clés est intérieur (peinture, cloisonnement,
recherche de savoir travailler en revêtement de sol). “Nous travaillons
réseau” estime-t-il.
principalement pour les particuliers et
de
Agibat emploie actuelle- les copropriétés. 90 % de nos chantiers
roissance ment 45 personnes. Le sont à Besançon” précise encore Miguel
externe. cœur de métier de la Fernandez.
P.M.E. reste le ravale- Cet homme a un tempérament
ment de façade et les tra- d’entrepreneur comme en témoigne
vaux d’isolation. Avec ces son parcours professionnel. Peintre de
activités, elle génère plus formation, c’est à ce titre qu’il est entré
de 60 % de son chiffre chez Agibat en 1988. Il reprendra
d’affaires. Les 40 % res- l’entreprise dix ans plus tard, et la
tants proviennent des transférera de Franois à Besançon,
chantiers d’aménagement rue Thomas-Edison en 2002. Depuis
Miguel
Fernandez
responsable
d’Agibat et
son épouse
Marie Fernandez qui
est à la tête
d’Agipub,
dans le
nouveau
magasin
“Ma
Peinture
Écologique”.
qu’il est aux commandes de la société,
il
mène
une
stratégie
d’investissement qui lui permet de
développer son activité. Cette stratégie passe par une recherche de croissance externe. Par exemple, il y a un
an et demi,Agibat a absorbé l’entreprise
Darlot de Vesoul (20 salariés) qui a un
savoir-faire dans les aménagements
intérieurs. Toujours dans le but d’avoir
à son arc plusieurs cordes, Miguel Fernandez envisage, dans un avenir proche,
de se spécialiser dans les travaux de
rénovation des monuments historiques.
Un marché qui pour l’instant lui est
fermé. “C’est une niche dans laquelle
se trouvent des chantiers de prestige
qui m’intéressent. Le problème est qu’il
faut des agréments spécifiques pour
répondre aux appels d’offres” observe
le responsable qui pour gagner du
temps a l’intention d’acquérir en 2014
une société régionale spécialisée dans
ce domaine. Actuellement, entre toutes
ses activités, Agibat réalise un chiffre
d’affaires d’environ 5,5 millions
d’euros. I
T.C.
'pVRUPDLV
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Ͳ >ŝƚĞƌŝĞ ĞŶŽŝƚ sh/>>D/E Ͳ
BESANCON
CHATEAUFARINE
15 rue Joachim du Bellay
(à coté de Château d’Ax)
ǁǁǁ͘ďĞƐĂŶĐŽŶ͘ŐƌĂŶĚůŝƟĞƌ͘ĐŽŵ
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16
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
HISTOIRE
L’héritier de la famille fait revivre le pain d’épices
Pour les nostalgiques
du pain d’épices Tupin
En fabriquant des pains d’épices de façon traditionnelle,
la maison Tupin a fait saliver des générations de Bisontins
entre 1919 et 1974. Elle approvisionnait les fameux
cochons de la Sainte-Catherine consommés le
25 novembre à Vesoul. Fils et petit-fils des fabricants,
Jacques Tupin rend hommage à ses aînés en créant le
“Chalet du pain d’épice” à Étalans où il réside.
Jacques et Marie-Noëlle Tupin dans leur chalet du pain d’épices,
en mémoire à la société créée à Besançon.
ESCALADE
C
ette période précédant
Noël, c’était pour la
maison Tupin une
véritable
course
contre-la-montre.
Professeur à la fac de sports et inventeur
L’inventeur espère
prendre de la hauteur
Frédéric Lab a créé un système de fixation rapide et sûr des prises
d’escalade artificielle. Professeur à la fac de Sport, il espère commercialiser
rapidement son produit qui “révolutionnerait son sport” dit-il.
Frédéric Lab
est professeur
de sport à
l’université de
Franche-Comté
et inventeur d’un
système
de prise
d’escalade
novateur.
es obstacles ne sont pas du genre à intimider Frédéric Lab,
professeur de sports à la faculté de Besançon. Mais l’inventeur
de SK’Lab, processus novateur dans
le monde l’escalade, doit aujourd’hui
franchir la dernière étape de son projet : la commercialisation. À 45 ans,
ce Bisontin a mis la main sur une
trouvaille qui paraît simple. Encore
fallait-il l’imaginer. Comme tous les
profs de sport ou les amateurs de grimpe, il s’est retrouvé confronter à la
longue et délicate mission de changer les prises d’une voie d’escalade.
“Il faut des clés de tailles différentes
dans une main, des prises dans l’autre
main, et il faut dévisser puis revisser.
C’est long, très long et on est jamais
sûr qu’elles sont bien vissées.” Partant
de son expérience, il a inventé une
prise qui se fixe avec une attache en
un quart de tour et sans pas de vis.
“On a juste besoin d’une clé, qui est la
L
même pour toutes les prises que l’on
installe en un quart de tour. On peut
ensuite fixer la prise dans le sens choisi. C’est trois fois plus rapide et sûr.
Cette idée ne m’est pas venue d’un seul
coup mais a mûri dans la durée”,
explique-t-il.
Aidé dans ses démarches administratives par l’incubateur d’entreprises
innovantes de Franche-Comté situé
à Besançon, Frédéric a protégé son
invention, aujourd’hui brevetée. Techniquement, il
a fait évoluer son produit
Bientôt
la norme et remporté le concours
Oséo en projet en émermondiale ? gence avec une aide financière à la clé. Reste désormais, “l’étape la plus
difficile” juge-t-il : la vente. “Les grandes firmes
sont toutes intéressées
mais derrière, il y a un
enjeu énorme car cela
implique de changer les inserts sur les
murs. Mes inserts sont toutefois compatibles avec les prises standards.”
Sachant que son invention offre davantage de sécurité, il espère faire de son
produit la future norme au niveau
européen puis mondial. “Une commission de sécurité se tient, réunissant tous les fabricants. L’enjeu est que
ma prise devienne la norme. Tous les
gens qui font de l’escalade sont conquis
car cela facilitera la vie de tout le monde” note cet amateur de varappe.
Testées, ses pièces peuvent être démontées et remontées 1 000 fois. Cela
représente une durée de vie de 20 ans.
Un bémol : le coût est deux fois plus
important que les prises traditionnelles. Seules d’importantes commandes lui permettront d’abaisser les
coûts de fabrication. Pour Sk’Lab,
l’ascension approche. I
E.Ch.
Jacques, fils et petit-fils des
créateurs, s’en souvient, comme si l’odeur de la cuisson lui
chatouillait encore les narines.
Jeune, il devait - avec son frère - mettre la main à la pâte
dans l’usine située au 1, rue
Charrière à Besançon pour aider
ses parents à fabriquer les pains
d’épices dont 30 000 d’entre eux
étaient vendus le 25 novembre,
date de la foire de la SainteCatherine à Vesoul. Ce sont les
fameux cochons.
Pour que la mémoire Tupin ne
s’envole pas, il a créé le “Chalet du pain d’épices” situé à Étalans. Dans ce village-là où il
réside désormais, il accueille les
visiteurs tous les mardis sur
rendez-vous (préalablement pris
par téléphone au 06 60 09 67 62).
L’entrée est libre. Avec son épouse Marie-Noëlle, il a rassemblé
une collection de photos, cadres,
cartes postales, moules et objets
divers. Un moyen de transmettre et pourquoi pas partager son histoire et celle de sa
famille. Comme des reliques,
il détient des documents rares
collectés au fil du temps. De
l’héritage du travail de son père
et de son grand-père, il ne dispose finalement que de peu
d’éléments : “J’ai récupéré des
moules de pain d’épice, des factures d’époque, des images,
deux petites machines pour
emballer les pains d’épices, etc.”
dit-il.
Une quarantaine de personnes
était employée avant la guerre
puis une douzaine après. C’était
la grande période.
Si le travail s’est
lentement mécanisé, la société
Tupin a toujours
gardé son savoirfaire artisanal.
“Mon père comme
mon grand-père
glaçait tous les
pains d’épices à la
main avec un pinceau large pour
leur donner un bel
aspect.”
“Le four,
Dans son chalet,
Jacques retrace plus cher
l’épopée du pain
que
d’épices. “En 1919,
l’usine.”
mon grand-père a
débuté seul. Il partageait, rue de
Vesoul, son four avec un boulanger pour faire les pains
d’épices. Puis il a pu construire et acheter un four grâce au
prêt de son ex-employeur, la
société Brochet, narre-t-il. Le
four qu’il avait acheté avait coûté plus cher que l’usine.” Ensuite, le grand-père a tissé un
réseau en France pour écouler
ses produits.
Si le petit-fils avoue ne plus posséder les recettes de ses aïeux,
il s’emploie à réaliser ces pâtisseries, consommées en famille.
Dans son musée, il a gardé un
cochon réalisé par son père. Une
dédicace. Preuve que l’odeur du
pain d’épices Tupin reste à
jamais gravée dans les
mémoires. I
E.Ch.
Chalet du pain d’épices à Étalans, rue de la Gare,
ouvert les mardis, sur rendez-vous au 06 60 09 67 62
(entrée gratuite)
Durant la seconde guerre mondiale, la fabrique Tupin
délivrait à manger aux Bisontins.
BESANÇON
SOCIAL
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
EN BREF
Le 03 81 52 17 17 pour rester en contact
L’amitié au bout
du combiné ?
Chats libres
S.O.S. Amitié, c’est 24 heures sur 24 une
personne au bout du fil pour écouter le
mal-être des autres et rompre la solitude.
L’association fête ses 40 ans. Problème
familiaux ou juste envie de se confier
reviennent souvent. Si les bénévoles sont
préparés, l’exercice est parfois difficile,
surtout quand des interlocuteurs dérapent.
onjour, S.O.S. Amitié je
vous écoute.” Au bout
du combiné, la première
phrase est souvent la même pour
celui qui décroche. “On fait attention à ne pas dire son prénom
car notre credo, c’est l’anonymat,
la confidentialité” témoigne à
visage découvert le président de
S.O.S. Amitié à Besançon. Il
représente les autres écoutants.
Patrick Picard dirige bénévolement une cinquantaine de personnes. Leur mission : “Écouter
les autres” dit-il. Surtout, ne pas
“donner de conseils ni porter de
jugement, juste écouter avec de
la bienveillance car nous ne
sommes ni des médecins, ni des
avocats” argumente-t-il. Le président met la main à la pâte et
“B
décroche lui aussi le combiné
lorsque son tour arrive.
24 heures sur 24, le
03 81 52 17 17 répond, même à
Noël et les jours de l’An. Les
chiffres augmentent : 19 000
appels par an, soit
une cinquantaine
50 appels par jour pour une
durée moyenne
par jour.
d’environ
20
minutes. Bref, il
faut des âmes charitables pour écouter le malheur des
autres. Surtout, il
faut des personnes
de compétence. Car
on ne s’improvise
pas écoutant : “Il y
a une formation
17
Le
président
de S.O.S.
Amitié
Patrick
Picard.
rigoureuse faite par des psychologues, qui dure 35 heures. On
recherche toujours des bénévoles”
témoigne le président. Chacun
passe donc un test. “Dans 90 %
des cas, il s’avère positif.” Une
fois les batteries de test réalisées, les bénévoles peuvent décrocher le combiné. “Ce n’est pas
simple, confie Patrick. Mais nous
savons qu’écouter des personnes
leur permet de revenir parmi les
hommes.”
Deux profils de personnes appellent : les individus seuls et ceux
qui ont tellement bassiné leur
entourage qu’ils n’ont plus que
les bénévoles pour les écouter.
Les appelants ont entre 45 et 65
ans. Leur problème diffère : il y
a la misère humaine et les appels
sont rarement gais. Quant aux
échanges, ils peuvent avoir lieu
mais ils demeurent rares. Quand
un appelant dévie, qu’il confond
S.O.S. Amitié avec le téléphone
rose, les bénévoles ont la possibilité d’écourter la conversation.
C’est rare, mais possible. “Il m’est
arrivé une fois d’entendre des
propos racistes : à partir de ce
moment-là, je dis à la personne
que je vais mettre fin à l’appel”
témoigne Patrick Picard. Chacun doit faire la part des choses.
S’il avoue avoir été manipulé par
de fausses déclarations, Patrick
n’en veut pas à ces - minoritaires
- appelants qui peuvent être
malades psychologiquement. Les
bénévoles ont fait le serment de
répondre sans jamais juger leur
interlocuteur. Ils le tiennent.
Pour évacuer parfois la pression,
la cinquantaine d’hommes et de
femmes de S.O.S. Amitié se
retrouve une fois par tous
ensemble. Un moment privilégié où chacun partage son expérience. Même après quarante
ans, la passion est toujours là.
Jour et nuit, il y aura toujours
quelqu’un pour décrocher. I
E.Ch.
L’association
bisontine “Au bonheur
des chats libres” dont
un des objectifs est la
stérilisation des chats
errants, lance un
appel à la générosité.
Les factures
vétérinaires qui
constituent l’essentiel
de ses dépenses
s’élèvent à
2 000 euros environ
par mois.
L’association voudrait
sensibiliser les maires
des communes du
Grand Besançon afin
qu’ils votent des
subventions pour
régler le montant des
stérilisations. Pour les
propriétaires de chat,
il est très conseillé de
stériliser les chats et
chattes dès l’âge de 67 mois. Rens. au
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18
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
LE FEUILLETON DU TRAM
Des faits quotidiens de dégradations
Malveillance, la plaie du chantier
Les entreprises qui construisent le tramway
composent avec la délinquance. Barrières
fracassées ou jetées dans le Doubs, vol de
matériel, cabanes de chantier visitées voire
incendiées… Cela a un coût pour les sociétés
mais c’est aussi du temps perdu.
in août, l’entreprise Bouygues
a dépêché à Besançon une
équipe de plongeurs équipée
d’un grappin pour débarrasser le Doubs des barrières et
des plots de chantier qui reposaient
au fond de la rivière à l’aplomb du pont
Battant. Ce matériel n’est pas tombé
à l’eau par hasard. Il y a été jeté, tout
au long du chantier, par des personnes
malveillantes. Ces incivilités font partie du lot quotidien des entreprises de
T.P. qui construisent les 14 kilomètres
de tramway à travers Besançon. “Tous
les lundis matin sur Battant, on le sait,
ce sont 10 à 15 plots qui tiennent les
barrières qu’il faut remplacer car ils
ont disparu. Le plus souvent, ils ont
été jetés à l’eau. Vous faites le calcul
de la quantité que cela représente sur
une opération d’un an et demi” apprendon auprès de la société Bouygues. Au
total, ce sont près de 800 plots qu’il a
fallu remplacer entre le pont Battant
et le quai Veil-Picard. À cela s’ajoutent
les barrières de sécurité qui sont fracassées ou balancées à la rivière.
L’accumulation de ces faits observés
surtout le week-end et les lendemains
de fêtes étudiantes du jeudi soir, finissent par coûter cher aux sociétés. “C’est
un coût important de plusieurs dizaines
de milliers d’euros, lorsqu’il faut changer entre autres des linéaires de barrière. Mais au-delà du volet financier,
pour nous, c’est aussi du temps perdu
à tout remettre en place.”
Les dégradations, auxquels s’ajoutent
quantité de détritus jetés sur le chantier, sont systématiques. Récemment,
la société Bouygues en a déploré sur
le chapiteau qui recouvrait le pont Battant pour permettre la réalisation du
revêtement de finition.
La petite délinquance est une plaie
pour les bâtisseurs du tramway. La
société Eurovia a créé un emploi spécialement dédié à la remise en place
des barrières et à leur changement le
long du parcours Est.
F
Mais il ne s’agit pas seulement de casse des équipements de sécurité. La
malveillance, c’est aussi le vol régulier du matériel électroportatif, les
baraques de chantier qui sont visitées,
dégradées, incendiées. Dans le secteur
Est, une société s’est fait piquer en
pleine journée un niveau d’une valeur
de 40 000 euros ! Et puis il y a les
engins de travaux publics qui sont des
cibles privilégiées. Au minimum leurs
carreaux sont cassés. Au pire, la machine finit au garage. “À quatre reprises,
on nous a coupé les faisceaux des pelleteuses. C’est tout ce qui commande
l’alimentation électrique de l’engin.
Cela signifie une immobilisation de
deux voire trois jours de la machine.
Quand l’engin ne démarre pas le matin,
la journée est fichue” constate
l’entreprise Bonnefoy. Cela s’est passé dans le quartier des Vaîtes et de
Chalezeule.
Les entreprises portent
plaintes, mais pas sys“Plutôt
tématiquement, pour
200 000
les assurances qui coueuros par
vrent une partie du préjudice.
Dans les couentreprise.”
loirs de la C.A.G.B.,
maître d’ouvrage du
tramway, le chiffre de
200 000 euros circulait,
correspondant au coût
de la malveillance, supporté par les entreprises qui interviennent sur le chantier.
L’Agglo ne le confirme
Beaucoup d’entreprises reconnaissent que le chantier du tram à Besançon
pas puisque ce coût est
finalement assez diffiest particulièrement sensible à la délinquance.
cile à évaluer. “Entre
les dégradations et la tantes qui dans tous les cas incombent blèmes récurrents qui sont une entra- de ces faits, on dit sur le chantier qu’il
perte d’exploitation aux entreprises concernées et pas à la ve à leur travail disent les entreprises” y a ceux qui cassent gratuitement, ceux
qui volent pour revendre, et d’autres
qu’elles engendrent, ce C.A.G.B. qui est néanmoins attentive reconnaît-il encore.
serait
plutôt à ce sujet. “Évidemment que l’on par- Les acteurs du projet doivent mal- qui agiraient ainsi lâchement pour
200 000 euros par entre- le du vandalisme avec les entreprises heureusement composer avec ce phé- montrer leur opposition au tramway.
prise” relève un cadre remarque Pascal Gudefin, directeur de nomène, car il serait impossible de Autant de suppositions improuvables
d’une société de T.P.
la mission tramway. Cela a été une dif- mettre le tracé en travaux sous sur- en l’absence de coupables. I
T.C.
Des sommes impor- ficulté du chantier. Ce sont des pro- veillance permanente. Parmi les auteurs
Le mensuel qui
vous sort du quotidien
BULLETIN D’ABONNEMENT
À renvoyer accompagné de votre règlement à :
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BESANÇON
ART
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
19
EN BREF
Le peintre bisontin décédé
La signature de Roland Gaudillière revit
Chili
Latinoamericalli présente
“Santiago 73 post
mortem”, un film de
Pablo Larraín (en V.O.
sous-titrée) le jeudi
19 décembre à Radio Bip
au 14, rue de la Viotte
(Besançon) à 20 h 30.
Santiago du Chili,
septembre 1973. Mario
travaille à la morgue où
il rédige les rapports
d’autopsie. Amoureux de
sa voisine Nancy, une
danseuse de cabaret
soupçonnée de sympathies
communistes, sa vie va
être bouleversée par le
coup d’État contre
Salvador Allende… Rens.
03 81 53 70 44 ou au
06 19 25 56 20.
Quinze ans après la mort de Roland Gaudillière,
peintre professionnel bisontin, une rétrospective lui
est consacrée à la ferme de Flagey jusqu’en janvier.
Une forme de reconnaissance pour Annie, sa
compagne, et ses enfants. Témoignage.
ans son salon à Besançon, trois Gaudillière représente son propre entertableaux paraphés du pinceau rement à la façon de son illustre concide son mari (un pinceau Sen- toyen Gustave Courbet. “C’était un de
nelier en poils de martre) sont ses maîtres” rappelle Annie Gaudillèaccrochés sur un mur blanc. Ces œuvres, re, heureuse de savoir que l’homme
Annie Gaudillière les a récupérées lors qui a partagé sa vie est mis en lumiède ventes aux enchères à défaut de les re. Tout cela est le fruit du hasard :
avoir eues en héritage. Elles illumi- “Lors d’une rencontre avec Frédérique
nent sa pièce.
Thomas-Maurin (conservatrice en chef
Aussi paradoxal que cela puisse du musée Courbet), elle m’a évoqué
paraître, la femme du peintre bison- l’idée d’une exposition. C’était un pur
Annie Gaudillière, chez elle à Besançon, dispose de tableaux
tin Roland Gaudillière - décédé le hasard mais c’était aussi une belle
15 novembre 1998 - ne possède que
façon de boucler la boucle
réalisés par Roland, son mari, peintre professionnel décédé.
peu de tableaux réalisés par son mari
en organisant à partir du
alors que celui-ci en a peint plus de Les
16 novembre une exposi- leur relation avec un père artiste : attenant à la maison familiale, était
3 000 durant sa carrière, souvent sur
tion, quinze ans après son “Nous avons plusieurs fois observé com- une place forte où les invitations pour
un support bois, principalement un invitations décès” relate la femme du bien la représentation populaire de y pénétrer étaient rares. “Il fallait frappanneau d’Isorel. Natures mortes, pay- pour y
peintre. Roland Gau- l’artiste est spontanément caricatura- per. Sans réponse, on n’insistait pas”
sages francs-comtois, caricatures
dillière fut à l’origine de le. Beaucoup imaginent un dilettante se remémore Annie. Pointilleux, la barpénétrer la création du musée talentueux et romantique, attendant be poivre et sel soigneusement taillée,
sociales, icônes, scènes hivernales de
son enfance sont aujourd’hui épar- étaient
Courbet.
l’inspiration pour sortir crayons et pin- Roland Gaudillière a laissé
pillées dans des musées, chez des par- rares.
À Flagey, ferme natale de ceaux, disent-ils. Ici, cette vision est d’innombrables tableaux, maintes fois
ticuliers en France, ou aux États-Unis.
Courbet, c’est une rétros- inexacte. Notre père était rigoureux par recopiés. Le Bisontin se fait une plaL’homme vivait de l’art. S’il a réalisé
pective thématique qui un travail régulier et une discipline ce chez Courbet jusqu’au 31 janvier
des œuvres “commerciales”, d’autres
synthétisera la vie de quotidienne” rapportent les deux fils. prochain. À voir. I
E.Ch.
restent des modèles tant l’artiste poul’artiste, de ses périodes Pour l’anecdote, l’atelier de Roland,
vait se montrer en avance sur son
sombres à ses magnifiques
temps. Parmi elles, des œuvres qui
natures mortes. Pour ses
“Une vie de peintre” de Roland Gaudillière à la Ferme Courbet à Flagey
n’ont jamais été présentées au public
deux enfants, Renaud et
du 16 novembre au 31 janvier (prolongation pressentie jusqu’au
- mais qui le seront à Flagey - comme
Alexandre, cette exposi15 février). Horaires : du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h
“l’Enterrement à Ornans”, où Roland
tion leur permet d’évoquer
D
Neige
Doubs Tourisme publie la
version hiver 2013-2014
de sa carte panoramique
qui recense l’ensemble des
informations utiles pour
goûter à tous les plaisirs
de la neige (pistes de ski
de descente, de fond,
raquettes, remontées
mécaniques…). Doubs
Blanc présente également
les autres activités telles
que le patin à glace, le
saut à ski, les balades en
traîneaux à chiens…
ainsi que les
professionnels des loisirs
hiver. Un document
indispensable aux
touristes hivernaux, et
disponible gratuitement
sur le territoire et sur
Internet :
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E D O U A R D
D R O Z -
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B E S A N Ç O N
20
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
HISTOIRE
Le projet sidérant des Nazis
Quand Besançon devait être
C’est un épisode méconnu de l’histoire. En
1940, l’Allemagne envisageait d’annexer
une partie de la Franche-Comté pour y
loger les habitants du Sud-Tyrol poussés à
l’exil. C’est parce que la Franche-Comté
présentait de nombreuses similitudes avec
le Trentin-Haut-Adige qu’elle a été ciblée.
es Francs-Comtois l’ont
échappé belle. Si le cours
de la seconde guerre mondiale n’avait pas tourné,
ils seraient tous en Germanie,
“à parler de je-ne-sais-quoi, à
saluer je-ne-sais-qui” comme le
chantait Michel Sardou. En 1940,
l’Allemagne avait en effet un
plan pour ce territoire. Elle envisageait de l’annexer, d’en chasser ses habitants et d’installer
à leur place les Sud-Tyroliens.
Les instigateurs de ce projet
avaient tout prévu, jusqu’à chan-
L
SPORT
ger le nom des villes afin que les
futurs occupants germanophones
ne se sentent pas dépaysés. Ainsi, Pontarlier devait être rebaptisée du nom de Mals, le même
que celui de la bourgade située
dans le Trentin-Haut-Adige.
Besançon devenait Bozen et Dole
Brixen. L’historien bisontin Joseph Pinard détaille cet épisode
méconnu de l’histoire dans son
dernier livre “Quand la FrancheComté faillit disparaître, le projet nazi d’expulsion en 1940.”
Son contenu est sidérant.
rebaptisée Bozen
L’auteur revient sur cette machination stupéfiante, conséquence
du sort qui fut réservé au Tyrol
au lendemain de la première guerre mondiale. Après leur victoire
sur l’Allemagne et l’Autriche, les
alliés de la Triple Entente (France, Angleterre, Russie) attribuèrent à l’Italie des territoires dont
le Sud-Tyrol. Dans cette région
autrichienne “vivait une population à 92 % de langue et de civilisation germanique !” écrit Joseph Pinard. Il ajoute : “Très vite
s’appliqua une politique
d’italianisation forcée qui se durcit quand Mussolini prit le pouvoir. Le Duce déclara le 27 février
1926, “le pays doit devenir italien.” Les mesures d’oppression
se succédèrent jusqu’à la veille de
la seconde guerre mondiale.”
Alors, le rapprochement entre
l’Allemagne, qui venait d’annexer
l’Autriche (mars 1938) et l’Italie,
changea le sort des Sud-Tyroliens. Hitler ambitionnait de faire entrer dans le Reich toutes les
populations allemandes qui en
étaient encore exclues. Il transigea avec Mussolini sur la question du Sud-Tyrol où la culture
germanique n’avait pas disparu.
Le 21 mars 1939, les deux dictateurs signèrent un accord dans
lequel l’Italie conservait la maîtrise de ce territoire. En revanche,
elle laissait le libre choix aux
Tyroliens du Sud de langue allemande, qui refusait d’être italianisés de force, de rejoindre le
Reich. “Au 31 décembre 1939,
date d’expiration du délai
d’option, 185 000 personnes sur
267 000 soit 69 %, avaient choisi l’Allemagne” écrit Joseph
Pinard. Dès lors, cette population fut contrainte de quitter la
terre de ses ancêtres, mais pour
aller où ?
1,150 million d’euros de travaux
Le Besançon Tennis Club
repart à l’offensive
Le club de tennis né de la fusion entre B.R.C. et P.S.B. a traversé une période
houleuse et perdu des adhérents. Avec une nouvelle équipe dirigeante et des
investissements annoncés à Trépillot, la reconquête est annoncée.
ne fusion entre deux clubs, ce
n’est pas aussi simple qu’il n’y
paraît. Celle qui a eu lieu il y a
deux ans entre le B.R.C. tennis
et le P.S.B. ne déroge pas à la règle. Cultures et histoires différentes, divergences de points de vue entre quelques
dirigeants, il n’en faut pas plus pour
que la belle alchimie ne prenne pas.
Deux après la fusion, le nouveau club
B.T.C. entrevoit enfin les bénéfices de
la fusion imposée à l’époque par la Ville de Besançon qui prévoyait de récupérer dès l’an prochain le site des Torcols, siège de l’ancien P.S.B., et de créer
par la même occasion le grand club
bisontin de tennis.
Toutes les activités et les infrastructures du Besançon Tennis Club seront
regroupées sur le site de Trépillot dès
la saison prochaine, où d’indispensables
travaux de rénovation vont être engagés. Au total, le club investira 1,150 million d’euros. “Nous sommes engagés dans
l’objectif de reconquérir de nouveaux
adhérents et pour cela, nous sommes
bien conscients que les investissements
sur les installations sont indispensables.
Pour asseoir la solidité financière du
club, il nous faut donc plus d’adhérents
et l’école de tennis sera également redimensionnée et ajustée au site de Trépillot” indique Patrick Ayache, le nouveau président du B.T.C. élu le 10 octobre.
Le club compte à l’heure actuelle 175
adhérents (et 650 licenciés au total avec
l’école de tennis), l’objectif du nouveau
président est de “rapidement revenir à
un effectif entre 250 et 300 adhérents.”
Le calendrier des investissements doit
être calé prochainement. Sur l’enveloppe
d’1,150 million d’euros, la Ville de Besançon s’est déjà engagée sur 500 000 euros.
U
Le club compte aussi sur le soutien du
Conseil général et du Centre national
de développement du sport (C.N.D.S.)
et a prévu de financer le solde par un
emprunt de 200 000 euros.
Sur ce site de Trépillot,
les courts 9 et 10 seront
entièrement rénovés ain“Le club
si que le 1 et le 2 dont la
sera com- charpente métallique
plètement hors d’âge sera changée.
Les 7 et 8 seront aussi
transformé.” refaits en résine et bénéficieront d’une couverture. Une réflexion est
en cours pour agrandir
le club house en le reliant
par un passage couvert aux courts 1 et
2. Quelques courts devraient rester en
terre battue pour satisfaire tout le monde. Durant les travaux qui devraient
débuter au printemps, quelques courts
des Torcols doivent encore être utilisés
provisoirement. “Le club sera complètement transformé. Dans deux ou trois
ans, on reparlera du B.T.C. comme un
des grands clubs de tennis de FrancheComté” promet le président. Les premiers fruits de cette politique volontariste devraient être visibles dès la saison
prochaine. De quoi redonner son lustre
à un des clubs de sport les plus emblématiques de Besançon. I
J.-F.H.
Le livre de Joseph Pinard est édifiant.
Il nous raconte comment les nazis avaient prévu de
chasser les Francs-Comtois de leur territoire pour que
puissent s’y installer les Sud-Tyroliens.
Himmler, un des plus hauts
dignitaires nazis, qui voulait faire de l’Europe un “paradis aryen”,
envisagea un plan pour ces futurs
colons germaniques représentés par l’Association des optants
Sud-Tyroliens (A.O.D.) à la tête
de laquelle siégeait Peter Hofer.
Avec la caution de Hitler, on décida d’attribuer à ces migrants
une partie de la Franche-Comté. “Elle doit être regardée comme une région idéale pour
l’établissement du groupe ethnique sud-tyrolien. Le caractère
du paysage, la structure économique, les communications et
l’ensemble des conditions de vie
sont aussi proches que possibles
des conditions actuelles, de sorte que la Volksgruppe (le groupe ethnique) puisse trouver rapidement dans cette région une
Heimat (petite patrie)” écrivait
en 1940 un dignitaire nazi.
Cette même année, une délégation formée de trois leaders sudtyroliens effectua en FrancheComté une tournée d’inspection
en vue d’une future migration
dans une région qui devait devenir un nouvel état germanique
dont la capitale serait Besançon. Les prospecteurs passèrent
par la Suisse pour arriver dans
le Haut-Doubs. Séduits, les
experts
sud-tyroliens
s’imaginaient déjà vivre là. L’un
d’eux raconte dans un document
exceptionnel que publie Joseph
Pinard : “Peu après la frontière,
nous sommes arrivés au bord
d’un lac long de 6 km (lac de
Saint-Point) où devraient certainement s’établir les habitants
de Reschen-Graun et de Haid.
5 km plus loin, nous avons atteint
Pontarlier. La ville est beaucoup
plus grande et plus somptueuse
que Mals et c’est pourquoi il y
aurait de la place pour les villages du Obervinschgau.” La
délégation passera à l’église
Saint-Bénigne jugée “sombre”,
et par la porte Saint-Pierre qualifiée de “monumentale.” Le plan
prévoyait que les Francs-Comtois domiciliés dans le périmètre
annexé par l’Allemagne soient
chassés afin que les Sud-Tyroliens puissent s’installer comme chez eux.
Heureusement, ce projet nazi
ne se concrétisera jamais malgré l’insistance de l’Association
des optants du Sud-Tyrol. La
tournure de la guerre le fit capoter. I
T.C.
“Quand la Franche-Comté faillit disparaître”
Joseph Pinard, édition Cêtre
EN BREF
Dédicace
Lola Sémonin, la créatrice de la célèbre Madelaine Proust
dédicacera son nouveau livre “La Madeleine Proust, une vie
(1925-1939)” le 23 novembre entre 17 heures et 19 heures à
la librairie Chapitre Forum, Grande rue à Besançon.
Montagne
Organisés dans les différents massifs, plusieurs stages
permettant de devenir accompagnateur fédéral de
randonnée pédestre ont pour objectif de savoir préparer et
conduire des randonnées en moyenne montagne en toutes
saisons. Cette formation entre dans le cadre de l’animation
bénévole et débouche sur le titre d’accompagnateur fédéral
de randonnée pédestre. Âge minimum 18 ans, pas de limite
supérieure. Plusieurs dates en 2014 : Massif Central, Monts
d’Ardèche, du 23 au 29 mars, Alpes du Sud, Écrins, du 18
au 24 mai, Alpes du Nord, Chartreuse, du 8 au 14 juin.
Renseignements au 04 78 39 49 08.
Vieillissement
Questions aux candidats aux municipales. Corinne
Boulanger-Schmid, présidente de Senior Compagnie à
Besançon, a adressé une lettre à plusieurs candidats aux
municipales de Besançon pour savoir comment ceux-ci
prévoyaient de se positionner sur les enjeux majeurs que sont
le vieillissement, la dépendance et le maintien à domicile.
Gospel
Une partie du nouveau comité avec de gauche à droite Alain Coupey,
Benjamin Racine, Patrick Ayache et Richard Garito.
Concert gospel le 14 décembre à 20 h 30, à l’église SaintClaude, rue Jean-Wyrsch à Besançon. 120 choristes réunis
pour un grand concert gospel, un extraordinaire spectacle
musical présenté aux États-Unis en 2010. Tarifs : 10 euros.
Rens. au 06 82 13 63 67. Site internet : unitedgospel.fr
BESANÇON
FORMATION
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
21
Difficultés financières
L’I.R.T.S. adopte une démarche commerciale
Un plan de retour à l’équilibre a été adopté pour permettre à l’Institut
Régional du Travail Social de combler son déficit. Mais pour faire
face à une concurrence croissante sur le marché de la formation
professionnelle, l’I.R.T.S. doit mieux vendre ses formations.
l faudra attendre la fin de
l’exercice 2013 pour
connaître la portée du plan
de retour à l’équilibre de
l’I.R.T.S. Implanté rue Alfred-deVigny à Planoise, l’Institut Régional du Travail Social est confronté depuis deux ans à
d’importantes difficultés financières. Son déficit cumulé a atteint
les 670 000 euros en 2012, soit
200 000 de plus qu’en 2011. À
l’évidence, en continuant sur cette mauvaise pente, cet organisme compromettait son avenir.
Un plan de retour à l’équilibre a
donc été élaboré en accord avec
le Conseil régional de FrancheComté qui depuis l’acte 2 de la
décentralisation finance les formations sanitaires et sociales. À
ce titre, la Région verse chaque
année à l’I.R.T.S. une dotation de
3 millions d’euros, ce qui correspond à près de la moitié du budget de fonctionnement de l’institut
chiffré à 5,6 millions d’euros (budget prévisionnel 2013).
Trois mesures ont été approuvées pour réduire le déficit : un,
une rationalisation drastique
des dépenses, deux, une aug-
I
mentation des heures des salariés permanents et une diminution du recours aux intervenants occasionnels (N.D.L.R. :
ils représentent 17 équivalents
temps pleins), et trois, le licenciement économique par rupture conventionnelle de quatre
salariés survenu le premier
semestre 2013.
C’est à ces conditions que le
Conseil régional a consenti à
verser à l’I.R.T.S. une rallonge
financière de 237 000 euros en
2012 (dont 90 000 euros de participations aux charges du nouveau bâtiment). “À l’heure où je
vous parle, je n’ai pas
d’informations comme quoi le plan ne
“Parvenir se déroulerait pas
comme prévu. Il y
à vendre a un travail de suides
vi par nos services
dans le cadre du
formapartenariat étroit
tions.”
entre la Région et
l’I.R.T.S. Il est prévu que le retour à
l’équilibre se fasse
sur trois ans”
remarque Sylvie
Laroche, vice-présidente du
Conseil régional en charge de
la formation.
L’Institut Régional des Travailleurs Sociaux qui emploie
66 personnes aujourd’hui (62 en
équivalent temps plein) est spécialisé dans la formation initiale, continue et supérieure des
travailleurs sociaux en FrancheComté. “Nous sommes le seul
organisme à pouvoir proposer
cinq niveaux de formation “tout
au long de la vie” de l’infra bac
à post-bac” rappelle Virginie
Gresser, la nouvelle directrice
de l’I.R.T.S.
Le désordre financier qu’elle doit
gérer est la conséquence d’une
conjonction de facteurs. “Il y a
eu d’un côté une augmentation
des charges, et de l’autre une
baisse du nombre d’étudiants à
laquelle s’est ajoutée la perte de
contrats de formation continue
comme celle de la formation des
assistantes maternelles que le
Conseil général a attribuée à un
autre prestataire suite à un appel
d’offres” explique le syndicat
C.F.D.T. Santé sociaux du Doubs.
L’I.R.T.S. est pris à défaut par
850 étudiants-stagiaires sont en formation à l’I.R.T.S. toutes filières diplômantes
ou certifiantes confondues. À cela s’ajoutent les 2 000 stagiaires qui suivent une formation ponctuelle dans le cadre du dispositif de formation continue.
une concurrence qui se renforce sur le marché de la formation. Un des enjeux pour cet
organisme est de parvenir à composer avec cette nouvelle donne. “Notre fonction ne change
pas. En revanche, le contexte a
changé poursuit Virginie Gresser. Le problème ne vient pas des
formations subventionnées, mais
des autres cursus sur lesquels il
faut développer du chiffre
d’affaires et avoir une vraie
démarche commerciale. Nous
devons parvenir à vendre des
formations attractives, au
meilleur prix, en lien avec le
milieu professionnel. On doit
être les plus efficients possibles
dans notre démarche pour faire face à la concurrence.” Toutes
les entreprises positionnées sur
le marché du travail social font
partie des cibles potentielles de
l’I.R.T.S.
Le syndicat C.F.D.T. Santé
sociaux du Doubs suit de près
la stratégie qui a été adoptée.
Mais il n’est pas convaincu qu’elle
porte ses fruits dans l’immédiat.
“On sait que les charges ont baissé suite au licenciement de quatre
personnes. En revanche, nous ne
savons pas si les recettes augmentent. On verra à quoi ressemblera l’exercice de fin d’année.”
Le syndicat estime que si la
situation est fragile, mais elle
ne l’est pas au point d’inquiéter
les étudiants dont les formations sont assurées. I
T.C.
Publi-information
«Nous avons une expertise reconnue
sur le marché commercial bisontin»
Philippe Zollet, négociateur immobilier à l’agence de Besançon de
Square Habitat dresse un panorama de l’immobilier commercial
sur Besançon et aborde les chantiers de l’année 2014.
Où en est le commerce bisontin ?
Philippe Zollet : Le commerce de centre-ville
souffre comme dans d’autres villes françaises. Mais,
à Besançon, des contraintes géographique, style le
pont Battant seront toujours un frein pour le développement du commerce dans ce secteur. Il y a toujours de la demande mais le centre-ville manque
de surfaces intermédiaires allant de 150 à 300 m2
avec de belles vitrines. Et lorsque la transaction est
au bon prix, les affaires se font assez vite comme
en témoigne
l’implantation
“L’immobilier
de l’enseigne
Devred à la
place de la
Roseraie place
commercial
du
8-Septembre. Nous
o b s e r v o n s est un travail de
également un
déplacement longue haleine.” GHV ÀX[ YHUV OH
bas de la rue
des Granges et
de la Grande
rue. Ce phénomène devrait s’accentuer avec le tramway et surtout
OD ¿Q GH O¶DPpQDJHPHQW GX FHQWUH FRPPHUFLDO 3DVteur. Besançon est une ville moyenne dans le paysage commercial français, elle est dans le maillage
national de certaines grandes enseignes mais pas
en position prioritaire. Notre rôle est de connaître
les besoins de ces grandes enseignes en amont pour
faciliter les négociations lorsque la question d’une
implantation se pose. L’immobilier commercial est
un travail de longue haleine.
Comment se comportent les prix ?
P.Z. : Les prix sur les emplacements que l’on appelle
numéro 1, ce qui concerne un petit périmètre, ne
bougent pas. On assiste en revanche à une baisse du
loyer commercial de l’ordre de 15 à 20 % sur l’année
2013 par rapport à 2010, avec une disparition du
droit au bail dans certaines transactions.
Quelles enseignes avez-vous accompaJQp VXU %HVDQoRQ VXU FHWWH ¿Q G¶DQQpH "
P.Z. : Nous avons récemment implanté l’enseigne
DOVDFLHQQH 3RXODLOORQ VXU OD ]RQH FRPPHUFLDOH GH
Valentin, Salon Center - Bois et Chiffons situé dans
le centre commercial de la Chaufferie rue de Dole,
et sur la zone Châteaufarine, Double XL à la place
de Masnada. Nous travaillons actuellement sur les
ORFDX[ GH =pQLWK 3UpFLVLRQ VXU OD ]RQH GHV 7LOOHUR\HV
et sur le dossier Camponovo au centre-ville. Une
enseigne nationale de culture s’interesse de nouveau
au centre ville de Besançon.
Philippe Zollet, négociateur immobilier
chez Square Habitat Besançon.
Quelle est la valeur ajoutée
GH 6TXDUH +DELWDW "
P.Z. : Nous avons essayé d’apporter un regard
neuf sur l’immobilier commercial bisontin en allant
chercher des enseignes à l’extérieur, en tenant un
discours réaliste au bailleur en terme de prix et en
apportant un accompagnement aux entreprises souhaitant s’implanter sur Besançon. Les conditions du
marché du commerce ont changé, à nous de jouer
pleinement notre rôle d’intermédiaire et d’expliquer
aux parties prenantes pourquoi à ce prix, il est intéressant de s’entendre et de signer. Nous apportons
notre “bon sens” dans une transaction commerciale
pour reprendre le slogan connu du Crédit Agricole.
Nous avons une expertise reconnue sur le marché
commercial bisontin. 26, rue de la République - 25000 BESANÇON - Tél. 03 81 50 40 00 - Fax : 03 81 50 48 66
[email protected] - www.squarehabitat.fr
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
Office notarial
23
TAXE FONCIÈRE :
L’INJUSTICE FISCALE
CALLIER Raphaël
Sûrement
et pour longtemps
(Successeur de
Me Bernard HUTIN)
03 81 81 33 78
06 85 21 94 40 - www.callier.notaires.fr
VENTE PAR ADJUDICATION - Le vendredi 20 décembre 2013 à 9h00
À BESANÇON, à la Chambre
des Notaires du Doubs, 22
rue de Trey, il sera procédé
par le Ministère de Me
Raphaël CALLIER, à la vente
aux enchères publiques du
bien suivant :
À BESANÇON (DOUBS) 25000, 18 rue Gay Lussac,
Locaux à usage professionnel d’une surface totale de 1851 m2 à destination de
plateforme logistique et administrative dont une partie d’une surface d’environ
650 m2 et 10 emplacements de parkings privatifs est louée moyennant un loyer
de 44 420 € HT annuel, formant le lot numéro 52 du lotissement dénommé « la
Zone Industrielle de Trépillot-la-Fin ». Cadastré : Section EY numéro 37 lieudit
« 18 rue Gay Lussac » d’une contenance de 22a 78ca.
Sur la mise à prix de HUIT CENT CINQUANTE-CINQ MILLE EUROS (855.000,00
EUR). Le cahier des charges, dressé par Me Raphaël CALLIER, est consultable
en son Étude. Pour pouvoir participer à l’adjudication, les amateurs devront
justifier de leur identité et remettre au notaire une consignation par virement
48h à l’avance d’un montant de 85.500,00 EUR. Visite du bien possible sur
rendez-vous le lundi 25 novembre de 8h30 à 10h, le mardi 3 décembre de
8h30 à 10h et le mercredi 11 décembre de 8h30 à 10h00.
Pour tout renseignement et notamment pour les visites, s’adresser à l’étude :
Tél : 03 81 81 33 78 - courriel : [email protected]
NOUVELLE
ADRESSE
La fiscalité suit le rythme de la nature. Les
feuilles d’impôts de toute sorte tombent
chaque année à l’automne, toujours plus
lourdes. L’occasion de passer au peigne fin
la taxe foncière dont l’évolution reflète assez
bien la manière dont progressent les impôts
directs locaux. Le palmarès des communes
IMPÔTS LOCAUX
du Grand Besançon montre de gros écarts
d’une collectivité à l’autre. Il masque aussi
les imperfections d’un système archaïque et
particulièrement injuste selon que l’on soit
propriétaire en ville ou à la campagne. Mieux
que la taxe d’habitation dont le montant
dépend aussi des ressources des ménages,
est bizarre, le maire
nous avait promis que
les impôts locaux
n’augmenteraient
pas…” En découvrant leur feuille
d’impôt foncier dans leur boîte à lettres
ce mois-ci, combien sont ces contribuables qui se sont posé cette question. Certes leur maire a voté la stabilité des taux, mais bien d’autres
éléments entrent en ligne de compte
pour le calcul de cet impôt dû par les
propriétaires. Notamment les taux
votés par les autres collectivités locales
(Département, C.A.G.B., etc.) qui eux,
ont pu augmenter. Il y a également
l’augmentation annuelle des bases sur
lesquels ces taux sont appliqués, bases
qui sont réactualisées tous les ans par
le Parlement lors du vote du budget
et enfin, la réactualisation annuelle
des valeurs locatives décidée par les
services fiscaux qui font également
évoluer la base de calcul. Au final, malgré les annonces, le chiffre inscrit en
bas de la feuille d’impôt sera inévitablement plus important que l’année
“C’
2 rue des Frères Lumière
25000 BESANÇON
(à l’angle avec la rue de VESOUL)
la taxe foncière est un bon indicateur pour pouvoir comparer les taux d’une commune à une autre et leur évolution. Dans un dossier qui tente d’expliquer le principe
de cet impôt dont le calcul doit faire l’objet d’une grande réforme après trente ans de report, La Presse Bisontine a établi le palmarès commune par commune de
l’évolution de cette taxe, d’Abbans-Dessous à Vorgesles-Pins, en passant évidemment par Besançon.
Une impossible réforme
Taxes foncières : un système
Le mode de calcul de
la taxe foncière est
basé sur des valeurs
locatives établies
dans les années
soixante-dix. Depuis,
on les fait évoluer…
comme on peut.
depuis le
21 juin 2013
simple… mais illisible
précédente.
Seulement d’un appartement ou d’une
maison à l’autre, d’un quartier à l’autre,
les montants seront différents. Pourquoi ? Il faut remonter aux années
soixante-dix quand le système a été
mis en place en France. Si la valeur
locative est la même pour une même
commune, un système de majoration
ou de minoration appelé “coefficient
de situation” avait été mis en place
par la commission communale des
impôts directs en fonction de
l’attractivité des quartiers. La valeur
locative de référence a été établie selon
une grille qui déterminait 8 classifications, du taudis (8) aux propriétés
de luxe (1). “Dans les
faits à Besançon, ça va
de 8 à 4” indiquent les Un chantier
services fiscaux de la Viltellement
le.
Mais
comme
l’administration a hor- monstrueux
reur des choses simples,
qu’il n’a
elle a scindé ces catégories. Exemple : 4 M se jamais été
situe entre 3 et 4. Pour
entrepris.
classifier tous les logements de la ville,
l’administration a déterminé quelques logements de référence. C’est
l’addition des mètres carrés du logement, de la
valeur locative fixée par
la commission locale et
la classification qui donne la base de calcul de
la taxe foncière pour
chaque logement. Pour
faire encore plus com-
pliqué, le législateur a inventé les “équivalents superficiels”. “Si un local avait
un vide-ordures par exemple, il bénéficiait de mètres carrés supplémentaires.”
Le législateur avait prévu des révisions de ce système tous les 5 ans afin
de suivre l’évolution des normes de
confort et une remise à plat complète
tous les dix ans. Ces révisions n’ont
jamais eu lieu depuis les années soixante-dix. Le chantier est tellement monstrueux qu’il n’a jamais été entrepris.
Le législateur a trouvé une parade en
votant tous les ans une revalorisation
nominale des bases de calcul.
Un autre écueil à ce système, c’est la
notion même de logement de référence. Il y a quarante ans, qui aurait pu
anticiper l’existence des logements
B.B.C. ? Par conséquent, chaque fois
qu’une construction nouvelle est réalisée, la commission communale des
impôts se réunit pour classer le nouvel immeuble dans une des catégories.
“Pour avoir un classement le plus objectif possible, on essaie de recaler progressivement et en douceur un certain
nombre de bases fiscales. Dans le principe, comme les références sont obsolètes, on devrait pouvoir baisser les
bases de calcul pour des logements qui
ne correspondent plus aux normes de
confort actuelles. Sans grande réforme, nous sommes obligés d’y aller doucement” confie un membre de la commission locale des impôts de Besançon
qui reconnaît que le système de la taxe
foncière est “devenu totalement illisible.” I
J.-F.H.
La taxe foncière, mode d’emploi
La taxe foncière sʼapplique à tous les
biens immobiliers situés en France et
chaque propriétaire la paie une fois par
an. La taxe foncière fait partie, avec la
taxe dʼhabitation, des impôts locaux
qui sont perçus par les collectivités territoriales (communes, Départements,
Régions) en fin dʼannée. On parle aussi dʼimpôts fonciers. La taxe foncière
concerne tout propriétaire dʼun bien
immobilier (logement, local dʼactivité,
terrain). Établie à partir de la même
valeur locative que la taxe dʼhabitation,
la taxe foncière obéit à des règles qui
lui sont propres.
La taxe foncière est toujours établie au
nom du propriétaire, que celui-ci soit
une personne physique (un particulier)
ou une personne morale (une société) : on dit que le propriétaire en est le
redevable légal. Cela signifie que lorsque
le bien est en location, le propriétaire
demeure toujours redevable de la taxe
foncière. Il peut juste, dans certaines
situations, en récupérer le montant sur
le locataire. Par exemple, cela peut
être prévu dans un bail commercial.
Lorsque la propriété dʼun bien est
démembrée, cʼest-à-dire partagée entre
un nu-propriétaire et un usufruitier, cʼest
lʼusufruitier qui doit payer la taxe foncière.
La taxe foncière concerne tous les propriétaires de biens immobiliers. Lorsquʼil sʼagit dʼun bien immobilier bâti
(logement, local dʼactivité, usine, etc.),
on parle de taxe foncière sur les propriétés bâties. Lorsquʼil sʼagit dʼun terrain (terrain à bâtir, terrain agricole,
étang, carrière, etc.), on parle de taxe
foncière sur les propriétés non bâties.
Si vous vendez un bien en cours
dʼannée, le vendeur (propriétaire au
1er janvier) demeure le seul redevable
de la taxe foncière pour lʼannée entière. Cʼest pourquoi il est dʼusage que le
vendeur et lʼacquéreur prévoient dans
le compromis de vente un remboursement de la quote-part.
La valeur locative du bien est établie
à partir de la valeur dite locative cadastrale. Cette valeur est supposée représenter le prix que pourrait rapporter le
bien sʼil était loué aux conditions de
marché.
Les valeurs locatives ont été déterminées en 1970 par lʼadministration fiscale avec lʼaide des services du cadastre
en tenant compte de nombreux paramètres (catégorie de lʼimmeuble, surface, éléments de confort…).
Pour les logements neufs, les caractéristiques du logement résultent dʼune
déclaration spéciale que vous devez
établir dans les 90 jours de lʼachèvement
de la construction. La valeur locative
cadastrale est par ailleurs actualisée
à chaque changement de consistance
du bien. Ainsi, si vous agrandissez votre
maison, vous devez établir de nouveau
une déclaration au fisc pour lui permettre de recalculer la valeur locative
du logement.
Les valeurs locatives cadastrales
devaient faire lʼobjet dʼactualisations
périodiques et de révisions générales
(voir plus haut). En réalité, les valeurs
sont uniquement majorées chaque
année par application dʼun coefficient
forfaitaire (par exemple : le coefficient
de revalorisation était de 1,012 pour
lʼannée 2010).
24
DOSSIER
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
38,5 millions pour la taxe foncière
Les contribuables bisontins paient
76 millions d’euros d’impôts locaux
Le taux de la taxe foncière atteint
les 44,22 % à Besançon, dont
25,64 % pour la part communale.
Contre 20,04 % de moyenne en
France. La taxe foncière a rapporté
l’an dernier 38,5 millions d’euros
dans les caisses de la commune.
l serait assez facile de faire entrer de l’argent
dans les caisses bisontines. 1 % de fiscalité
en plus et c’est 760 000 euros supplémentaires. Mais Besançon a fait le choix de ne
pas augmenter ses taux d’imposition, sur la taxe
foncière comme sur la taxe d’habitation, déjà bien
hauts. Le maire le reconnaît : “Oui, les impôts
locaux sont assez hauts à Besançon. C’est sûr que
si on supprimait les services financés grâce aux
impôts, comme les crèches par exemple, ou si on
déléguait la gestion de l’eau à un privé, ils pour-
I
raient être moins élevés. Mais le service ne serait
certainement pas le même” justifie Jean-Louis
Fousseret.
La taxe sur le foncier bâti a rapporté l’an dernier quelque 38,5 millions d’euros. C’est encore
plus que la taxe d’habitation (37,5 millions), ce
qui porte à 76 millions d’euros le produit de la
fiscalité directe pour Besançon, sur un total de
recettes de 180 millions d’euros (le reste provient
des dotations de l’État pour 50 millions, ou encore du pourcentage perçu par la Ville sur les droits
À la Ville de Besançon, les taux
communaux de taxe foncière ont
augmenté de 19,77 % en cinq ans.
Comment ont évolué les taxes foncières dans votre commune ?
COMMUNES
Abbans-Dessous
Abbans-Dessus
Amagney
Amathay-Vésigneux
Arc-et-Senans
Arguel
Audeux
Auxon-Dessous
Auxon-Dessus
Avanne-Aveney
Berthelange
Besançon
Beure
Bonnay
Bouclans
Boussières
Braillans
Buffard
Burgille
Busy
By
Byans-sur-Doubs
Cademène
Chalèze
Chalezeule
Champagney
Champlive
Champoux
Champvans-les-Moulins
Châtillon-le-Duc
Chaucenne
Chaudefontaine
Chemaudin
Chenecey-Buillon
Chevigney-sur-lʼOgnon
Corcelles-Ferrières
Corcondray
Courchapon
Cussey-sur-lʼOgnon
Dannemarie-sur-Crête
Deluz
Devecey
École-Valentin
Émagny
Épeugney
Étrabonne
Ferrières-les-Bois
Fontain
Franey
Franois
Geneuille
Gennes
Grandfontaine
Jallerange
La Chevillotte
La Vèze
Laissey
Lantenne-Vertière
TAUX DE TAXE
FONCIERE 2012
(département +
bloc communal)
hors taxe ordures
ménagères, en %
38,44
33,19
32,6
25,67
31,8
39,06
30,66
32,58
34,55
40,63
29,94
44,22
26,35
33,15
31,76
33,61
25,08
32,07
34,41
37,45
30,46
37,8
30,7
26,96
24,32
29,8
29,93
27,98
34,97
29,67
33,82
29,43
35,17
40,9
36,81
26,64
28,88
38,06
31,48
32,29
30,59
27,92
30,5
33,32
28,92
32,79
28,84
32,23
36 ,82
30,69
34
33,38
36,59
35,76
26,35
26,08
32,66
30,44
AUGMENTATION
TAXE FONCIERE
entre 2007 et 2012
(hors taxe ordures
ménagères) en %
20,93
21,07
20,87
27,89
22,34
18,59
25,07
31,61
17,98
15,7
25,22
19,77
28,03
21,78
17,17
20,71
27,69
18,11
17,04
16,76
17,88
21,78
23,3
24,05
26,8
24,88
16,09
21,76
20,92
21,84
25,84
23,28
17,71
50,73
16,11
27,36
22,06
16,6
17,38
27,62
21,64
20,29
22,54
19,91
18,71
19,62
22,09
19,12
16,11
19,98
18,71
20,38
20,99
16,5
26,09
17,95
17,25
24,51
COMMUNES
Larnod
Lavernay
Le Gratteris
Le Moutherot
Liesle
Mamirolle
Marchaux
Mazerolles-le-Salin
Mercey-le-Grand
Mérey-sous-Montrond
Mérey-Vieilley
Miserey-Salines
Moncey
Moncley
Montfaucon
Montferrand-le-Château
Montrond-le-Château
Morre
Naisey-les-Granges
Nancray
Noironte
Novillars
Osse
Osselle
Pelousey
Pirey
Placey
Pouilley-Francais
Pouilley-les-Vignes
Pugey
Quingey
Rancenay
Recologne
Roche-lez-Beaupré
Roset-Fluans
Roulans
Routelle
Ruffey-le-Château
Saint-Vit
Saône
Sauvagney
Serre-les-Sapins
Tallenay
Tarcenay
Thise
Thoraise
Thurey-le-Mont
Torpes
Vaire-Arcier
Vaire-le-Petit
Vaux-les-Prés
Velesmes-Essarts
Venise
Vieilley
Villers-Buzon
Villers-sous-Montrond
Vorges-les-Pins
TAUX DE TAXE
FONCIERE 2012
(département +
bloc communal)
hors taxe ordures
ménagères, en %
34,6
35,09
33,65
39,37
30,83
31,28
28,37
26,05
30,94
29,34
29,44
30,38
34,41
31,03
31,17
36,8
29,43
33,11
30,62
35,01
31,73
31,36
29,1
33,23
32,01
30,36
28,62
32,11
32,79
33,47
30,7
36,73
35,4
27,81
37,01
33,51
33,26
31,98
38,61
31,77
35,44
33,19
36,11
33,98
29,98
33,09
34,92
31,45
33,38
28,58
29,74
27,32
31,71
30,92
32,19
30,67
40,62
AUGMENTATION
TAXE FONCIERE
entre 2007 et 2012
(hors taxe ordures
ménagères) en %
22,53
16,77
18,4
0,67
22,97
23,91
31,41
23,3
23,26
25,32
20,56
21,41
21,61
18,63
21,94
18,34
18,43
22,15
18,19
21,46
23,03
21,23
22,64
23,6
20,35
20,17
21,45
21,6
21,75
22,27
19,17
20,23
17,46
25,04
17,63
17,43
18,59
18,15
21,94
26,47
16,63
18,63
19,21
25,27
24,34
19,25
17,02
21,17
18,53
26,16
23,14
24,88
21,28
22,34
21,03
24,91
15,7
de mutation, les droits de stationnement et la
taxe perçue sur les jeux de casino).
Le propos sur la valeur élevée des taux à Besançon est cependant à nuancer quelque peu. En
effet, les communes qui comme Paris bénéficient
de valeurs locatives élevées selon le fameux calcul des années soixante-dix, peuvent se permettre
de fixer des taux plus bas. Besançon n’est hélas
pas dans ce cas, d’où des taux beaucoup plus élevés.
Les taux relativement élevés en matière de fiscalité locale à Besançon ne datent pas de la municipalité Fousseret. Dans les années soixante-dix,
alors que Besançon traversait une grave crise
industrielle, la municipalité d’alors avait choisi
de ne pas trop plomber les entreprises locales à
travers la taxe professionnelle et d’appuyer un
peu plus sur le levier des taxes foncières et
d’habitation, donc au détriment des ménages.
Tradition respectée depuis.
Entre 2007 et 2012, les taux de taxe foncière ont
donc augmenté de 25,64 % au total à Besançon
(de + 19,77 % sur la part votée par la municipalité). Paradoxalement, “l’augmentation de cette
part communale est inférieure à l’évolution des
parts communales moyennes en France qui est
de + 21,2 %. On a donc augmenté plutôt moins
vite qu’ailleurs. Ensuite, on n’est pas responsables
de l’augmentation des taux votée par les autres
collectivités” soutient la Ville de Besançon. Même
si elle assume en effet “avoir plutôt privilégié
l’augmentation de la taxe foncière plutôt que de
la taxe d’habitation.” Un choix… social dironsnous.
En matière d’impôts locaux (taxes foncière et
d’habitation confondues), seuls 42 % des foyers
bisontins paient l’intégralité de l’impôt. 17 % ne
paient rien du tout (non-propriétaires exonérés
de taxe d’habitation) et 41 % paient une imposition minorée. Ce qui fait dire à l’opposition que
“Besançon est une ville pauvre.” Pour illustrer
son propos, elle met en avant le “potentiel fiscal”
de la Ville de Besançon qui est de 856 euros par
habitant contre 1 026 en moyenne pour les villes
de la même strate. Et en même temps, “le maire a été obligé de mobiliser très fortement ce potentiel puisque le coefficient de mobilisation de ce
potentiel est à Besançon de 125 % pour permettre
le bouclage du budget, contre moins de 90 % pour
la moyenne nationale.” Le grand problème des
Bisontins, comme de tous les Français, est qu’ils
ne veulent pas payer plus d’impôts mais veulent
toujours plus de services. À un moment, forcément, ça coince… I
J.-F.H.
Évolution sur 5 ans
Ce qu’a rapporté la taxe
foncière à Besançon
Année
2008
2009
2010
2011
2012
Montant
(en millions d’euros)
30,981
33,227
34,623
36,357
37,489
Évolution
annuelle
+ 7,25%
+ 4,20%
+ 5,01%
+ 3,12%
Source Ville de Besançon
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
PERSPECTIVES
25
L’impact sur certains secteurs ruraux
La réforme est engagée
mais ne sera pas
appliquée avant 2018
La révision de la valeur locative des habitations qui sert
d’assiette au taux de la taxe foncière aura forcément plus
d’impact dans certains secteurs ruraux où les prix de
l’immobilier ont flambé depuis 1970.
a taxe foncière sur les
propriétés bâties est calculée selon le revenu net
cadastral qui constitue
en fait la moitié de la
valeur locative annuelle de
l’habitation. Cette valeur est
censée refléter le marché locatif de la commune et devrait
donc évoluer suivant la surface
du bien, son niveau de confort,
son environnement et son état
d’entretien. Sauf que cette valeur
locative est déterminée forfaitairement à partir des conditions du marché en 1970. “Le
système aurait besoin d’une révision pour tenir compte des réalités économiques même si on
applique chaque année des coefficients de revalorisation indexés
sur l’inflation”, indique JeanChristophe Royer, directeur du
L
pôle Gestion fiscale à la Direction régionale des Finances
publiques de Franche-Comté et
du département du Doubs.
En septembre dernier, le ministère de l’Économie a donné le
coup d’envoi de la révision des
valeurs locatives des habitations. Cette réévaluation est
actuellement en
cours pour les
locaux professionTenir
nels soumis à la
compte
Contribution Écodes réalités nomique Territoriale qui remplace
éconola taxe professionmiques.
nelle. Elle doit
entrer en vigueur
en 2015. Cette révision portait sur
3,5 millions de
locaux profession-
nels.
Le chantier est tout autre avec
la taxe foncière sur la propriété bâtie puisqu’elle touche 46 millions de locaux : 35 millions
d’habitations et logements et
11 millions de dépendances. Le
projet va s’étaler sur plusieurs
années et se concrétisera à partir de 2018. “On est dans l’attente
d’un décret du Conseil d’État
qui nous permettra ensuite de
constituer une commission départementale composée d’élus, de
représentants syndicaux et professionnels. Cette commission
aura pour mission de valider la
grille tarifaire.Au final, on obtiendra une carte départementale
avec différentes catégories de
prix dont le montant variera suivant que l’on se situe en ville ou
à la campagne”, résume Jean-
Les services
fiscaux
attendent un
décret du
Conseil d’État
pour connaître
les modalités
de la réforme
tant attendue
et repoussée
depuis
trente ans.
Christophe Royer.
Le détail de la réforme n’est pas
encore finalisé. Elle devrait respecter quelques grands principes. “Comme pour les locaux
professionnels, on travaillera à
enveloppe constante, ce qui signifie que les collectivités percevront
le même produit qu’avant. Il y
aura donc des transferts.” Les
collectivités auront comme
aujourd’hui toute latitude pour
définir les taux qui les concer-
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nent en sachant que leur marge de manœuvre reste encadrée
à la hausse comme à la baisse.
Les conséquences de cette révision se répercuteront avec plus
d’impact dans les petites communes où les bases sont très
faibles. Celles où il n’y avait pas
encore de marché locatif dans
les années soixante-dix. La donne a changé sur certains secteurs. On pense notamment à
la première couronne bisontine
ou encore à la bande frontalière où le prix des loyers dans les
villages se rapproche maintenant des valeurs urbaines. Une
mise à niveau ne semble pas illogique. “Cette révision n’a de sens
que si elle procure davantage
d’équité fiscale.” Pas sûr qu’on
digère ce principe d’égalité dans
toutes les chaumières du département. I
BESANÇON
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J.-F.H.
26
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
CHENECEY-BUILLON
Une hausse record
Les taux ont augmenté
de 50 % en 5 ans
Chenecey-Buillon détient le record en matière
d’augmentation des taux de taxe foncière.
La municipalité n’avait d’autre choix pour tenter
de remettre les finances à flot.
as facile le boulot de maire
quand on hérite d’une situation financière plus que délicate. Quand elle est arrivée à
la tête de la commune en
mars 2008, Laurence Breuillot a découvert une commune lourdement endettée suite à de nombreux investissements engagés par l’équipe précédente.
Face à la situation critique de la commune, Laurence Breuillot a été convoquée par la préfecture qui l’a menacée
de mettre la petite commune du bord
de Loue sous tutelle. Drôle de baptême du feu pour une jeune élue…
Et comme Chenecey-Buillon (560 habitants) n’a que très peu de ressources,
la municipalité n’a eu d’autre choix que
de jouer sur la pression fiscale. “Augmenter les impôts locaux, c’était notre
seul possibilité. Évidemment, quand les
habitants ont reçu leur feuille d’impôts
locaux, il a fallu patiemment expliquer
la situation” explique Madame le maire.
Ces efforts consentis par tous les habitants à travers leurs taxes foncière et
d’habitation ont permis à CheneceyBuillon de sortir la tête de la Loue. “La
capacité d’autofinancement de la commune a augmenté, passant d’une capa-
P
LE MOUTHEROT
cité négative de - 25 000 euros à une
capacité positive.” Pour tenter de retrouver l’équilibre, la municipalité à décidé de traquer partout les sources
d’économie : plutôt que de payer des
factures à l’O.N.F., ce sont des bénévoles de la commune qui vont repeupler les forêts communales, plutôt que
de faire appel à un privé, le déneigement se fait désormais “en interne”.
Et cette année, les décorations de Noël
se résumeront à un simple sapin prélevé en forêt communale.
Mais Laurence Breuillot
ne crie pas victoire pour
La garderie autant, car d’autres
incertitudes planent
devrait
encore sur la commune
du canton de Quingey :
devenir
baisse annoncée des
payante
dotations de l’État, réforme des rythmes scolaires
pour les
qui devrait coûter
parents.
25 000 euros supplémentaires au syndicat
intercommunal qui gère
les écoles (d’où une garderie qui devrait devenir payante pour les
parents), perte de
10 000 euros sur la taxe
Laurence Breuillot, maire
de Chenecey-Buillon : “Il faudra
rester dans une certaine rigueur
lors du prochain mandat.”
de consommation finale d’électricité,
etc. Laurence Breuillot, qui a annoncé
qu’elle se représenterait après ce premier mandat particulièrement compliqué, estime que “la commune se
redresse” mais que “le travail n’est pas
fini.” Le Trésor public qui suit les
comptes de Chenecey-Buillon estime
qu’il faudra encore un mandat pour
que la petite commune retrouve sa sérénité financière. I
J.-F.H.
Une baisse en 2008 et 2009
La commune la moins gourmande
de la périphérie bisontine
Avec une augmentation globale de
0,67 % en 5 ans, la petite commune
du Moutherot (canton d’Audeux) fait
figure d’exception dans le paysage
fiscal du Grand Besançon.
e Moutherot, 135 habitants, son église et son vignoble.
La seule commune viticole de la grande couronne bisontine se distingue aussi par son petit appétit fiscal. Son
taux global de taxe foncière est à 39,37 %, toutes collectivités locales confondues. C’est plutôt haut, sauf que c’est la
seule commune de notre périmètre à avoir augmenté si peu
ce taux de prélèvement, d’à peine 0,67 %, c’est-à-dire, rien
du tout.
Quand Valéry Vanlande est arrivé aux manettes du petit
village en 2008, il a dû faire face à une situation financière
compliquée liée à un fort endettement, suite à des investissements forestiers coûteux contractés par ses prédécesseurs
il y a près de vingt ans. “On était justement en 2008 la commune qui avait les taux de taxe foncière les plus élevés du
département. Au début du mandat, on soldait le dernier
emprunt de 20 000 euros lié à ces plantations de sapins. Une
fois ces dettes remboursées, il n’y avait aucune raison pour
que l’on maintienne des taux aussi hauts. Les taux communaux de la taxe foncière ont donc baissé en 2008 et en 2009
puis on les a stabilisés ensuite. On a voulu faire un geste
envers la population du village en baissant ces taux même
si c’était plus symbolique qu’autre chose” explique le maire.
Les 20 000 euros de remboursement auquel la commune
devait faire face jusqu’en 2008 représentaient quasiment
un quart du budget annuel global de la commune.
Cette diète fiscale ne pourra cependant pas durer au Moutherot. Mises à part les dotations de l’État, la taxe foncière
est en effet la seule recette fiscale de la commune. Avec sa
L
MARCHAUX
Une hausse trompe-l’œil
+ 31 %, mais
un taux toujours
parmi les plus bas
Marchaux a été obligé de voter en 2010 une hausse
de ses taux pour profiter d’éventuelles subventions.
Le taux d’imposition communale demeure néanmoins parmi les plus bas du département.
archaux a changé de visage. Au propre comme au figuré. La
commune de l’est bisontin, chef-lieu de canton, a rénové son
centre, accueilli plusieurs lotissements et maisons, développé un nouveau réseau d’assainissement, accueilli une caserne de pompiers rénovée. Ces investissements ont été anticipés. Ils n’ont,
l’assure la municipalité, peu de liens avec l’augmentation du taux de
taxe foncière communale.
Entre 2007 et 2012, le taux a crû de 31,41 %, faisant de ce village de
1 043 âmes un mauvais élève en matière d’imposition. L’exécutif en
place se défend et explique les raisons qui l’ont poussé à décider la
hausse : “Si nous avons voté en 2010 une augmentation
du taux communal, c’est parce qu’il était trop bas, rap“Marchaux porte l’adjoint en charge des finances de la commune. En
n’étant pas assez élevé, on ne partage plus l’effort de la
demeure
nation, ce qui nous coupait de certaines subventions” ditbon élève.” il. En conséquence, le taux communal est passé de 9,50
à 9,79. “Nous restons toutefois l’une des communes avec
le taux le plus bas du Doubs” nuance l’adjoint.
Avec un budget d’environ 1 million d’euros, Marchaux
bénéficie de marges de manœuvre financières pour envisager l’avenir. I
M
Le Moutherot est la seule commune viticole de la
grande couronne bisontine. Elle abrite des vignerons
avec la famille Colin (photo archive L.P.B.).
petite forêt d’une quinzaine d’hectares et les deux artisans
présents, la commune ne s’enrichit pas vraiment. Les lendemains seront peut-être plus compliqués pour les finances
communales.
Si la municipalité compte poursuivre cette modestie fiscale, il n’en sera peut-être pas de même concernant les taux
intercommunaux de la taxe. En effet, Le Moutherot fait partie de ces communes des rives de l’Ognon dont la communauté de communes a fusionné avec celle du Val de l’Ognon
en Haute-Saône voisine. L’appartenance à cette nouvelle
intercommunalité aura peut-être des conséquences fiscales
sur toutes les communes de ce territoire administratif, même
sur les moins gourmandes. I
J.-F.H.
Marchaux a connu une augmentation du nombre de sa
population… et de ses impôts. Mais la base demeure faible.
DOSSIER
VAL DE LA DAME BLANCHE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
27
Réactions
Ils manifestent contre
la hausse d’impôts
Le transfert de la compétence scolaire de 12 communes à la
communauté de communes du “Val de la Dame Blanche” crée
des crispations à Devecey et alentours. Un collectif citoyen se
mobilise. Il annonce une hausse des impôts locaux de
62 euros par foyer. 7 communes seraient gagnantes,
4 perdantes, une serait à l’équilibre.
ù est la démocratie et l’égalité ?” se
demande Béatrice
Deforêt,
membre du récent collectif
citoyen et habitante de Devecey. Une vingtaine d’hommes et
de femmes ont mis sur la place
publique une affaire - que peu
d’administrés avaient mesurée
- en évoquant les conséquences
d’une décision prise par une partie des élus de la communauté
“O
de communes du Val de la Dame par des taux fixés par les communes, ce transfert de coût et
Blanche.
Rappel des faits : votée et trans- d’impôts entraîne une dispariférée le 1er mars dernier, la com- té de situations financières dans
pétence scolaire bascule dans chacun des 12 villages.
le giron de la C.C.V.B. Pour finan- Devecey, plutôt bon élève, a tercer cette prise de compétence, miné de payer ses emprunts et
la com com doit augmenter ses dispose d’un taux d’imposition
impôts (environ 1 million faible. Avec cette décision, la
d’euros). Les impôts locaux étant conséquence financière pour la
la résultante de la base commune est une perte de
d’imposition fixée par les ser- 145 000 euros par an (51 % de
vices de l’État (valeur locative) ses
recettes
vont
à
l’intercommunalité contre 23 %
avant). “On demande à ce que
ce soit égalitaire. Que les communes qui vont gagner de
l’argent nous le reversent”
Cussey-sur-lʼOgnon qui gagnerait avec le transfert de compé- explique le maire de Devecey
tence 54 000 euros par an, Geneuille (11 000 euros), Moncey qui a organisé une réunion
(27 000 euros), Vieilley (6 000 euros), Palise (3 000 euros), Val- publique. Le collectif l’espère
aussi. Or, aucun pacte financier
leroy (5 000 euros), Venise (35 000 euros).
Les 4 perdantes : Devecey (- 145 000 euros), Chevroz (- n’a pu être scellé. Celui qui avait
été dessiné a d’ailleurs été reto12 000 euros), Mérey-Vieilley (- 10 000 euros), Thurey-le-Mont qué par la préfecture.
(- 33 000 euros). Une à lʼéquilibre : Bonnay.
Les élus communautaires qui
se
réunissaient
lundi
Le collectif a manifesté début novembre pour alerter la population.
Les 7 communes gagnantes
18 novembre (à l’heure où nous
bouclions ces lignes) devaient
imaginer un nouveau scénario.
Le président que nous avons
tenté de joindre n’a pas donné
suite. Si rien n’est fait, “c’est une
augmentation des impôts locaux
de 62 euros par foyer fiscal”
annonce le collectif. Une hausse jugée “inadmissible” selon ce
dernier qui s’est mobilisé pour
la troisième fois en occupant
(silencieusement) le conseil communautaire de la Dame Blanche.
“C’est un acte citoyen car on se
rend compte que les habitants
des communes voisines n’étaient
pas au courant” relate Béatrice Deforêt.
Au sein du périmètre géogra-
phique du Val de la Dame
Blanche, l’union ne fait - pour
le moment - pas la force… C’est
d’autant plus inquiétant qu’elle
doit fusionner avec la communauté de communes de la Bussière. Le territoire va s’étendre
de 50 km ! Désaccords en vue. I
E.Ch.
28
RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets
abordés dans ses précédents numéros,
ceux qui ont fait la une de l’actualité du
Grand Besançon. Tous les mois,
retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Le P.L.U. inquiète des riverains
à École-Valentin
association Mieux Vivre à École-Valentin s’inquiète
de la requalification de la zone du Vallon par la mairie dans le cadre de l’élaboration du Plan Local
d’Urbanisme. Cette zone mêle de l’habitat et de l’activité
professionnelle. Précisément, ce qui rend soucieuse
l’association, c’est l’avenir d’une bande de terre qui borde la voie ferrée, sur laquelle ont été construites des maisons individuelles. Plusieurs de ces habitations pourraient
être détruites à terme pour permettre l’aménagement du
L’
Les travaux ont démarré à Saône
e Collectif Saône Centre
Bourg aura tout tenté pour
essayer d’empêcher le
démarrage des travaux de
construction par la S.E.D.D.
(société d’équipement du Doubs)
du bâtiment de 1 200 mètres carrés au centre du village qui abritera une salle des fêtes en rezde-chaussée et des bureaux à
l’étage. Le chantier est lancé. Les
fondations de la future structure à l’architecture contemporaine sont en cours de réalisation
place Charles De Gaulle. “La livraison est prévue pour l’automne
2014” rappelle le maire de Saône
Alain Viennet.
Le bâtiment sera livré à l’automne 2014. Mobilisé tardivement contre ce pro-
L
jet d’urbanisme et après avoir lancé une pétition, le collectif a étudié une manœuvre judiciaire qui a
échoué. Il pensait pouvoir engager un recours qui aurait eu pour
conséquence de stopper l’avancée
du projet. L’action n’a pas porté
ses fruits car les points sur lesquels le collectif voulait s’appuyer
pour porter l’affaire devant la justice, comme la question du stationnement, se sont avérés irrecevables suite à “un changement dans
les règles d’urbanisme. Il n’existe
plus de contrainte ratio surface
bâtie-places de parking” indique
le collectif qui revient longuement
dans son dernier tract sur l’épilogue
de l’histoire. “C’est une belle grande place du village qui disparaît”
dit-il fataliste.
Pour couvrir ses frais engagés dans
cette affaire, le Collectif Saône
Centre Bourg organise un concert
de soutien le 30 novembre à l’hôtelrestaurant du Marais en présence
des groupes Poules et Poux Laids
et les Faussair’s. I
Trois maisons seraient concernées par la préemption. Finalement, au regard des nuisances
sonores, c’est à se demander si ce n’est pas
une opportunité pour les intéressés.
périmètre de la nouvelle halte ferroviaire où s’implanteraient
des services. Le cas échéant, la mairie serait donc amenée à préempter ces maisons pour permettre la réalisation du projet. “Notre préoccupation est double. Nous
voulons savoir combien cela va coûter ? Ensuite on veut
avoir l’assurance que les gens concernés par la préemption partiront dans de bonnes conditions. Nous souhaitons qu’ils puissent être relogés dans des conditions
comparables. Nous ne sommes pas opposés à ce projet. On veut juste que nos élus soient attentifs aux riverains” explique Claude Blanchon, le président de
l’association Initiatives-Mieux Vivre à École-Valentin.
Des inquiétudes que le maire de la commune, Yves
Guyen, entend, mais qu’il veut désamorcer pour la bonne raison que pour l’instant aucun projet n’est arrêté.
“Nous sommes dans une phase d’étude, d’écoute et de
rencontre. Nous avons travaillé avec le cabinet “Au-delà
du fleuve” et l’A.U.DA.B. sur l’aménagement du périmètre de la halte ferroviaire. On nous a soumis plusieurs
scénarios. Nous en avons retenu un dans lequel deux
voire trois maisons seraient impactées. Ce scénario n’est
pas validé. À la fin de ce travail, je recevrai les riverains
concernés” insiste le maire qui veut jouer la carte de la
transparence dans cette histoire. La municipalité s’est
rapprochée de l’Établissement Public Foncier qui portera, le cas échéant, les acquisitions foncières, dans le
cadre du projet. Un riverain situé à deux pas de la halte
ferroviaire dont l’habitation pourrait être concernée par
le futur aménagement a déjà envoyé à la mairie une proposition d’achat. “Si le riverain est vendeur, nous regarderons la proposition en fonction de l’avancement du
dossier” répond Yves Guyen qui rappelle que préemption ne veut pas dire expropriation. I
Demande forte et emplois à la
clé à la papeterie de Novillars
ire qu’elle a failli disparaître cette papeterie ! Depuis la (re)mise en route - le
2 septembre - des machines à papier,
c’est le branle-bas de combat à Novillars où
l’industrie confectionne de la pâte à papier
pour faire des cartons d’emballage. Mise en
sommeil durant plusieurs mois après sa liquidation, puis relancée grâce au repreneur Fadi
Gemayel, la papeterie doit répondre à une
forte demande venue d’Europe et d’Afrique.
L’Afrique, c’est la première fois que la papeterie y exporte son produit. C’est un choix
des actionnaires. Elle va ainsi honorer une
commande de 250 tonnes pour le Ghana et
D
une autre pour le Togo. “Nous avons deux
mois d’avance sur notre planning, rapporte
Gérard Lasserre, directeur par intérim de “GemDoubs”. Nous avons embauché une quatrième
équipe pour ne s’arrêter qu’un week-end sur
deux, et bientôt une cinquième avant décembre,
ce qui portera à 60 le nombre de salariés contre
42 en septembre dernier” dit-il.
Les fours qui étaient jusque-là éteints le weekend - faute de main-d’œuvre - vont donc désormais tourner à plein régime tous les jours,
24 heures sur 24, un week-end sur deux. Le
29 novembre, la papeterie GemDoubs sera officiellement inaugurée. Une belle renaissance… I
La papeterie de
Novillars va
tourner à plein
régime à partir
de décembre
pour répondre
à la demande.
LE GRAND BESANCON
SPORT
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
29
L’Entente sportive Bisontine retrouve la lumière
Avec lui, l’E.S.B.-M. se bonifie
Chef d’entreprise, ancien handballeur de haut niveau, le Bisontin Christophe Vichot dirige l’E.S.B.-M. depuis la crise de 2008 qui faillit conduire à sa perte. Actuellement en
Pro D2, le club est sain financièrement. De quoi nourrir de nouvelles perspectives.
a gloire ? Christophe Vichot n’en
retire aucune. “Ma part de lumière, je l’ai eue en tant que joueur.
Si je dois céder ma place à quelqu’un qui veut construire un projet à
long terme avec ce club, ça ne me pose
aucun problème de me retrouver à la
buvette” précise d’emblée le président
de l’E.S.B.-M., qui est aussi le co-dirigeant de la franchise Hyperboissons
à Besançon.
À 47 ans, cet ancien handballeur de
haut niveau sait bien que personne
n’est irremplaçable. Pourtant, le pivot
qui fit les beaux jours de Besançon en
1995 (année de la montée en D1) puis
de Sélestat (D1) a réussi un drôle de
pari en reprenant la tête de l’E.S.B.M. en 2008, club de son cœur, moribonde à ce moment. En l’espace de 5
ans, il l’a relevé et conforté en Pro D2
tout en apurant la dette. Mieux,
l’entente a publié en 2012 un résultat
positif de 1 200 euros, précédé auparavant par des résultats positifs nets
de 30 000 et 50 000 euros entre 2010
et 2012. Les comptes ont d’ailleurs été
approuvés par le gendarme financier
de la Ligue.
Sacré parcours car en 2008, le club
bisontin est au bord du gouffre financier. Christophe Vichot va plaider la
cause de l’E.S.B.-M. au sein du Comité national olympique et sportif pour
L
éviter une rétrogradation en Nationale afin d’apurer la dette grâce à un
taux de subvention maintenu. Il obtient
gain de cause. L’ancien dirigeant devient
d’un coup parachuté président. À partir de là, il engage avec d’autres fidèles
un plan drastique. “À chaque budget,
nous savions où nous devions aller.
Nous partons du principe qu’1 euro est
1 euro” dit-il. Plus facile à dire qu’à
faire. Les chiffres sont toutefois là : le
budget passe de 480 000 euros en 20082009 à 930 000 euros cette saison. Il développe
le partenariat privé. La Un résultat
fréquentation du public
financier
augmente : 1 800 spectateurs en moyenne, le
positif.
chiffre de licenciés avec
(350 licenciés contre 240
avant). L’instance se
structure avec des bénévoles qualifiés. “À nos
partenaires, à nos licenciés, au public, nous
avons tenu un discours
cohérent sans jamais
vendre la mariée plus
belle qu’elle n’est, image le président. Depuis
5 ans, nous nous sommes
donnés du temps. Désormais, on peut espérer
jouer les play-offs (en vue
d’accéder à la D1)” dit-il.
Sur le terrain, les joueurs répondent
présents. Si tous perçoivent un salaire, l’E.S.B.-M. rappelle qu’elle fait avec
les moyens du bord : “On a des lettres
de joueurs qui veulent venir. Et même
s’ils sont prêts à faire des concessions
financières, nous ne pouvons parfois
pas les prendre” explique Christophe
Vichot, qui ne peut gérer une entreprise comme on gère un club. “Dans
un club, on ne peut pas recadrer un
bénévole à la différence d’une société.
On a la chance d’avoir des bénévoles
compétents. Mon rôle de président, je
le vis comme une passion.” Une passion partagée avec sa famille : ses
deux filles s’impliquent dans la vie
du club dont une enfile la tenue de
mascotte du club chaque soir de match. “Et je ne l’ai pas poussée” sourit
le dirigeant.
Nommé représentant des présidents
de club au sein de la Fédération française de handball (F.F.H.B.), Vichot
part en croisade contre ces équipes qui
Co-dirigeant de la franchise Hyperboissons à Besançon, Christophe
enrôlent des joueurs au chômage. Logés
Vichot est aussi le président de l’E.S.B.-M.
gratuitement, ils sont souvent rémunérés en frais de déplacement : “Pôle
Emploi n’a pas vocation à financer nos Palais des Sports qui nous permet par On l’espère.” Aux joueurs de confirmer.
clubs” rappelle-t-il.
exemple d’accueillir dignement nos par- Sur le terrain du Palais des Sports
Orphelin de clubs d’élite, Besançon tenaires. Maintenant, il faut savoir s’il rénové, l’E.S.B.-M. est prête à écrire
pourra-t-il s’enflammer avec les hand- y a une réelle volonté dans le Grand une nouvelle page de son histoire. I
E.Ch.
balleurs ? “On a un bel outil avec le Besançon pour avoir un grand club.
ARGENT PUBLIC
Du bonnet d’âne au premier de la classe
Votre maire est-il dépensier ?
L’association “Contribuables associés” a noté sur 20 chaque maire
de France en fonction de l’évolution des dépenses communales.
Les résultats de l’enquête sont intéressants mais soumis à caution.
otre maire est-il dépensier ?” La question est
posée par Contribuables
associés qui y répond sur
son site Internet. L’association a attribué une note sur 20 à chaque commune de France qui sanctionne
l’évolution de ses dépenses de 2008 à
2012. “Cette note est établie sur la base
d’éléments fournis par Bercy” précise
d’emblée le siège parisien de
l’association qui garantit ainsi la crédibilité de son travail.
En quelques clics, les administrés peuvent apprécier la gestion de leur maire sortant. Autant dire qu’à cinq mois
des municipales, le sujet est sensible.
Il risque de titiller un peu plus
l’exaspération des Français gagnés par
le ras-le-bol fiscal et qui n’acceptent
plus d’être les vaches à lait d’un système dans lequel la dépense publique
n’est pas suffisamment contrôlée. L’État
comme les collectivités sont dans une
logique dépensière que la Cour des
comptes a d’ailleurs dénoncé dans son
dernier rapport consacré aux dépenses
locales. Elle épingle les communes et
les communautés de communes, pointant du doigt, entre autres, les dépenses
de personnel qui représentent 50 %
d’entre elles. La Cour des comptes préconise un certain nombre de pistes
pour faire des économies comme la
mutualisation du personnel entre les
communes et les communautés de communes. D’autres voix s’élèvent, com-
“V
Tous les détails sur votre commune sur :
www.contribuables.org
me celle du parlementaire socialiste
René Dosière, pour demander que l’État
et les collectivités se mettent enfin au
régime.
Dans ce contexte de tensions,
l’association Contribuables associés
joue les poils à gratter en notant les
maires sur leurs dépenses. Ceux qui
écopent d’un 0/20 n’apprécieront pas
d’être jugés ainsi. À l’inverse, les élus
qui obtiennent un 18/20 pourront se
targuer d’être de bons gestionnaires.
Or, dans les deux cas, que la note soit
bonne ou mauvaise, elle est insuffisante pour résumer le travail d’une
municipalité pendant un mandat. Là
est la limite immédiate du travail de
l’association qui résume
l’action d’une équipe à un
“La note chiffre sans plus de commentaires. Dans cette
dit juste
enquête, un maire est un
si le maire cancre dès lors qu’il invesdépense tit sans que l’on sache si
ses choix sont utiles pour
ou pas.”
la collectivité, comme les
équipements publics
nécessaires au développement de sa commune
(crèches, écoles…). Il peut
également investir pour
combler le retard pris par
son prédécesseur. En effet,
on pourra toujours discuter de l’opportunité de
la dépense qui sera plus
critiquable s’il s’agit de
reconstruire la mairie plutôt qu’une
salle de classe.
À l’inverse, dans le tableau, un maire
économe est forcément un bon élève,
ce qui n’est pas toujours vrai dans les
faits. Là encore, la note est soumise à
caution car elle ne dit pas pourquoi un
élu n’investit pas. Est-ce par frilosité,
par manque d’idée ou parce que ce
n’est pas nécessaire ? Ou alors a-t-il
hérité de ses prédécesseurs d’une situation financière communale telle que
la rigueur s’impose à lui ? Contribuables
associés n’apporte pas de réponses à
ces questions. L’association estime
qu’elle n’en a d’ailleurs pas la vocation. “La note dit juste si le maire dépense ou pas. Plus il dépense et plus ça
coûte au contribuable. Notre but, avec
cet outil simple est d’amener les maires
à s’expliquer sur leurs choix, de les
conduire à rendre des comptes à leurs
administrés avant les élections. Notre
rôle est de veiller à ce que l’argent public
soit bien employé” indiquent les représentants de l’association qui invitent
donc les administrés qui consulteront
le site Internet à demander des explications à leur maire en fonction de la
note qu’il a obtenu. Prudence encore
dans l’utilisation de ces chiffres car ce
n’est parce qu’une commune dépense
que sa situation financière est forcément dégradée ! Malgré toutes les
réserves, cette note pourrait bien
influencer le vote des contribuables. I
T.C.
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
30
AVANNE-AVENEY
Réaction
“Je ne convoitais pas
la place de maire”
Ancien adjoint à Avanne-Aveney, Dominique Nuninger réagit aux
déclarations de Jean-Pierre Taillard à qui nous avions accordé une
interview dans le précédent numéro. Sa vision est différente.
a mairie, le boulot d’élu,
il a fait une croix dessus.
Dominique Nuninger chef d’entreprise bisontin dans le bâtiment - est passé à autre chose même s’il avoue
que le travail pour la collectivité est enrichissant. Mais parfois, il peut s’avérer cassant.
L’ancien troisième adjoint
d’Avanne-Aveney en a la preuve. Il tient à réagir suite à
l’interview que nous avons accordée dans notre précédente édition à Jean-Pierre Taillard, le
maire actuel.
Dans cette dernière, l’édile
évoque les raisons qui ont
conduit certains de ses adjoints
L
à le quitter durant ce mandat.
Démissionnaire, Dominique
Nuninger veut apporter sa vision
des faits : “Si j’ai démissionné,
ce n’est pas parce que je voulais
la place de maire comme peut
le dire Monsieur Taillard. J’ai
du respect mais je
lui ai dit claire“Tout était ment dans les yeux
pourquoi je quitdécidé
tais le conseil. J’ai
d’avance.” démissionné parce
qu’il voulait tout
contrôler” dit-il.
Reçue le 7 octobre
2009 par le préfet,
sa démission a été
effective avant que
le maire ne décide de lui retirer ses délégations d’adjoints.
“J’ai organisé la fête des sports
à Avanne. Ça a été un succès. Le
maire ne l’a pas supporté. Depuis
là, les rapports ont été difficiles”
dit-il. Surtout, il dit avoir joué
le rôle de fusible dans l’affaire
de l’implantation de Colruyt
dans sa commune “où tout était
déjà décidé d’avance.”
Amer sur cette expérience, il
reconnaît quelques qualités à
Jean-Pierre Taillard. Le chef
d’entreprise, toujours domicilié
dans ce village pour qui il s’est
investi ne se représentera pas
en mars prochain. I
E.Ch.
La commune
d’Avanne-Aveney
demande
une nouvelle étude
concernant
les travaux
de la rue du Passage.
Parking et espace engazonné
MAMIROLLE
Problème de distribution du courrier
La mairie va à nouveau
interpeller La Poste
Le maire de Mamirolle
s’apprête à se fendre
d’un nouveau à courrier à
La Poste estimant que la
qualité de la distribution
du courrier se dégrade
sur son secteur depuis le
mois de septembre.
aniel Huot est affirmatif. Depuis
que La Poste a transféré à Valdahon le Bureau Courrier de
Mamirolle, le maire de cette
commune assure que la distribution du
courrier s’est dégradée sur le secteur,
chiffres à l’appui. “En ce qui concerne
la qualité du service sur la période du
7 octobre au 16 novembre, soit 34 jours,
le courrier est arrivé en retard à Mamirolle 23 fois. Cela signifie que deux
jours sur trois, le courrier n’est pas
remis à l’heure au facteur qui assure
la tournée. Cela entraîne une remise
tardive du courrier aux entreprises
dans les boîtes postales du bureau de
Mamirolle et aux particuliers” déplo-
D
re l’élu.
Ce que redoutait le maire lorsque La
Poste a regroupé en septembre les cinq
facteurs de Mamirolle sur le site de
Valdahon dédié uniquement à l’activité
courrier, semble se confirmer. À l’époque,
Daniel Huot avait d’ailleurs fait part
de ses craintes à l’opérateur historique
du courrier recevant dans sa démarche
le soutien d’élus comme les conseillers
généraux des cantons d’Ornans et
Besançon Sud, du député, et des maires
des onze communes concernées par ce
projet de réorganisation.
Dans un échange de courrier, La Poste avait d’ailleurs tenté de lever les
inquiétudes. “Nous allons devoir réagir
à nouveau annonce Daniel Huot, car
La Poste ne respecte pas les engagements qu’elle avait pris en terme de
maintien de service.” Selon lui,
l’opération n’a qu’une visée économique.
Pour La Poste, le transfert à Valdahon
des cinq facteurs, qui a été fait en partie dans le but de leur offrir de
meilleures conditions de travail alors
que les locaux de Mamirolle n’étaient
plus adaptés, n’a pas entamé la qualité de service. “Notre priorité est de
maintenir la satisfaction de nos clients
en assurant la distribution du courrier 6 jours sur 7 en tout point du territoire. Quant à la qualité de notre distribution, elle reste d’un bon niveau,
avec un peu plus de 9 plis sur 10 distribués dans les délais. Le fait que les
facteurs soient désormais à Valdahon
ne change rien” se défend La Poste. “Il
n’y a pas de changement pour les boîtes
postales, même s’il y a pu avoir quelques
perturbations le temps que le service
se mette en place. Et il y a toujours cinq
facteurs qui assurent la distribution
sur le secteur de Mamirolle. Pour nous,
il n'y a pas d’anomalies.”
En revanche, les tournées des facteurs
ont pu être modifiées, entraînant parfois un changement de l’heure de passage du facteur chez les particuliers.
La Poste assume ces ajustements qui
relèvent selon elle de son organisation
interne et qui ne remettent pas en cause l’objectif de distribution quotidienne du courrier qui est atteint. I
Rue du Passage :
la mairie change
son fusil d’épaule
L
e projet de créer des places de parking ainsi quʼun
espace engazonné au niveau de la rue du Passage
a agité une partie des habitants dʼAvanne-Aveney,
notamment les cinq familles de riverains concernées.
La Presse Bisontine avait rencontré ce collectif qui a assigné la commune au tribunal administratif de Besançon. Le
collectif a remporté une première bataille judiciaire en obtenant la suspension de lʼexécution de lʼaménagement. “Nous
avons obtenu également obtenu ce que nous demandions : le
devis de lʼentreprise retenue, rapporte Michel Ramboz, représentant des riverains. Nous regrettons que le deuxième référé
conservatoire nʼait pas été examiné” dit-il.
En octobre, le conseil municipal a voté à
lʼunanimité la décision dʼannuler la délibération
Récupérer
du 19 juin qui formalisait lʼengagement du chanla “baraque
tier. Cela ne veut pour autant pas dire que le
communale”. projet est abandonné. Un complément dʼétude
“incluant une intervention de géomètre pour
compléter et certifier les plans et réaliser un
chiffrage exhaustif des volumes de matériaux
déposés” est demandé par Avanne-Aveney.
Cette étude permettra de déposer un nouveau
dossier. Cʼest un coût supplémentaire pour la
collectivité. En outre, la mairie a signifié sa
volonté de récupérer la “baraque communale”
quʼelle prêtait à un riverain où celui-ci y entrepose son bois. I
EN BREF
Mercey
La commune de Mercey-le-Grand a inauguré son cœur de
village samedi 19 octobre dernier avec aménagement
paysager, parking, sentier piétonnier et enfouissement des
lignes électriques.
Speed meeting
Les locaux de
Mamirolle
n’étaient plus
adaptés au
travail des
facteurs.
La Chambre de commerce et d’industrie du Doubs
organise un speed meeting pour dirigeants d’entreprises.
Un temps pour élargir son réseau, connaître l’offre de
services locale, rencontrer des partenaires potentiels et se
faire connaître. Chaque participant inscrit disposera d’1
minute 30 pour se présenter à tous avant de participer à
un moment convivial pour échanger avec les personnes qui
auront attiré son attention ou dont il aura su susciter
l’intérêt. Renseignements au 03 81 25 25 25.
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LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
32
SAÔNE
Yoran Delarue
Il faudra faire preuve d’idées”
Âgé de 56 ans, ce cadre bancaire qui est
aussi à la tête de l’organisation de la
Diagonale du Doubs est candidat aux
élections municipales de Saône.
Il s’explique sur ses motivations.
a Presse Bisontine : Vous
n’avez jamais été élu.
Qu’est-ce qui vous pousse
à vous présenter aux municipales à Saône ? Depuis
quand y pensez-vous ?
Yoran Delarue : Je pense depuis
longtemps à m’engager pour la
collectivité. J’ai envie d’être au
service des habitants de Saône.
Au-delà de l’attrait de la nouveauté, c’est pour moi un challenge à relever qui s’inscrit finalement dans la continuité de ce
que j’ai pu faire jusqu’à présent
notamment dans le cadre de la
Diagonale du Doubs. Je suis à
la tête de l’organisation de cette manifestation depuis six ans.
Que je sois élu ou pas,
j’abandonnerai dans tous les cas
cette responsabilité. Il faut savoir
laisser sa place. Le changement
permet d’apporter de nouvelles
idées et de rompre avec les habitudes. À mon sens, cela vaut
aussi en politique.
L
L.P.B. :Considérez-vous comme un handicap le fait de n’avoir jamais été élu ?
Y.D. : Tant dans l’entreprise pour
laquelle je travaille, que dans
le monde associatif, j’ai acquis
une expérience qui doit me permettre de gérer une équipe
municipale. Il y a vingt ans, je
n’en n’aurais pas dis autant. Par
ailleurs, il existe des formations
pour les élus. On peut compter
également à Saône sur des collaborateurs municipaux que je
vais écouter. Enfin, j’aurai dans
mon équipe des gens qui ont
l’expérience d’élus et qui siègent d’ailleurs dans l’actuel
conseil.
tissements réalisés à Saône ces
dernières années, on peut supposer que la situation financière de la commune sera plus difficile. Il faudra faire preuve
d’idées pour continuer à faire
beaucoup avec moins de moyens.
participative. Elle permettrait
à des gens de Saône, qui ne
seraient pas élus, mais qui ont
une expertise sur certains sujets,
de venir s’exprimer. Je ne vois
pas pourquoi nous nous priverions de ces compétences extérieures. Je veux être dans la
L.P.B. : Êtes-vous critique vis-à-vis de participation, l’évolution et
l’équipe sortante ?
l’écoute.
Y.D. : En tout état de cause, je ne
m’engage pas pour chercher la L.P.B. : Où en êtes-vous dans
bagarre avec l’équipe sortante. l’élaboration de votre programme ?
Alain Viennet a été élu avec un Y.D. : La priorité est de trouver
conseil. Ils font un travail d’élu des gens. Je suis pressé que nous
avec lequel on peut être d’accord soyons 23 sur la liste. Nous bâtiou pas. Ce qui m’intéresse, c’est rons notre programme ensemble.
l’avenir. Que ferons-nous demain Nous travaillerons sur des idées
pour Saône ? Si je suis élu, il y fortes et nous définirons des
aura un conseil municipal. En priorités. Le leitmotiv est de
plus, je souhaiterais mettre en satisfaire les habitants de Saôplace une forme de démocratie ne tout en respectant l’équilibre,
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a mutualisation a du bon ! Les
associations Notes et Touches de
Montfaucon, Familles Rurales de
Mamirolle, l’Amicale de Saône et
la Batterie Fanfare de cette même
commune l’ont bien compris. Elles travaillent ensemble à la création d’une école de musique intercommunale sur le plateau de Saône, encouragées dans cette
démarche par la Communauté
d’Agglomération. L’Agglo favorise en effet
l’émergence de ce genre d’organisation
dans le Grand Besançon qu’elle considère
comme complémentaire au Conservatoire. “La musique s’organise en trois cycles.
Le premier et le deuxième peuvent être gérés
dans le cadre de l’école de musique. Quant
au troisième, qui permet à un élève de devenir musicien professionnel, il se déroule au
Conservatoire” résume Christophe Mathevon, un des coordinateurs du projet et
membre de la Batterie Fanfare.
Jusqu’à présent, chacune de ces associations proposait un enseignement musical
aux élèves qui se présentaient, dans des
cadres très différents. Par exemple, la Batterie Fanfare formait bénévolement et gratuitement les futurs musiciens qui un jour
ou l’autre rejoindraient ses rangs. Elle est
d’ailleurs le seul orchestre du Plateau !
Mais cette manière de fonctionner a atteint
ses limites à l’heure où s’émousse le bénévolat. À l’inverse, l’enseignement proposé
par l’Amicale était payant.
La création de l’école de musique nivelle
ces différences, harmonise la formation, la
rend plus qualitative sur le secteur grâce
à une structure qui accueille tous élèves
qui veulent apprendre la musique. Le tarif
est unique et les enseignants sont professionnels. “Aucune association ne disparaît !
insiste Christophe Mathevon. C’est seulement la formation qui est mutualisée.”
L’école de musique n’existe pas encore officiellement. Elle sera concrète au début de
l’année prochaine. Mais les cours mutualisés sont déjà en place. 200 élèves sont en
formation, répartis dans les dix disciplines
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Déjà 200 élèves
Les cours de musique mutualisés sont déjà
en place sur le plateau de Saône. Ils préfigurent
l’avènement de l’école de musique qui verra
officiellement le jour en début d’année prochaine.
BOIS DE
CONSTRUCTION
> Charpente
à commencer par l’équilibre sont prêts à s’engager pour un
mandat de six ans. La liste est
financier.
donc en gestation. C’est une lisL.P.B. : Votre liste n’est donc pas clo- te ouverte, apolitique qui représentera le monde associatif, écose. Quand le sera-t-elle ?
Y.D. : Il me faut 23 noms et res- nomique, commercial… J’espère
pecter la parité, ce qui rend la pouvoir la boucler d’ici la fin de
chose plus difficile encore. On l’année. Ce serait un beau cadeau
reçoit
beaucoup de Noël. D’ici là, j’espère que
d’encouragement, mais ce n’est vont naître des vocations. I
Propos recueillis par T.C.
pas pour autant que les gens
L’école de musique
prend forme sans fausse note
L.P.B. : Par quoi allez-vous commencer si vous êtes élu en mars prochain ?
Y.D. : Ce que je souhaite, c’est faire un état des lieux dans lequel
se dégageront des priorités. Le
premier point sera de faire un
état des lieux financier de la
commune pour voir où nous en
sommes. Au regard des inves-
Une gamme complète pour
répondre à tous les besoins !
Yoran
Delarue
effectue un
travail de
terrain avec
ses acolytes
pour monter
sa liste.
GILLEY
GRAND COMBE
CHATELEU
SAINTE COLOMBE
MALPAS
LABERGEMENT STE MARIE
MOUTHE
LE VAUDIOUX
CHATEL DE JOUX
mes origines
sont ]b\b
enseignées. Le tarif supporté
par chaque élève est de
280 euros par an (il était de
400 euros dans certaines associations), un prix qui englobe
la formation musicale, instrumentale et des stages. Les
élèves travaillent en binôme
dans les ateliers avec leur professeur. Au maximum, l’école
de musique pourra accueillir
350 élèves.
“Aucune
Contrairement au conservaassociation toire, cette école n’a pas de
ne
locaux fixes. Ce sont les prodisparaît.” fesseurs qui se déplacent dans
les communes du Plateau où
une salle est mise à leur disposition. “La commune de Nancray n’a pas
de musique, mais elle a des élèves. L’idée
est d’aller dans les villages pour participer
à l’animation de la vie locale” précise Christophe Mathevon.
Le président de la Batterie Fanfare, Daniel
Mathevon se félicite de cette initiative qui
selon lui pourrait aboutir à terme “à la
création, pourquoi pas, d’un orchestre du
Plateau” s’enthousiasme-t-il.
Cette école est un exemple de mutualisation. Mais si elle prend corps aujourd’hui,
c’est aussi grâce à l’engagement des communes du Syndicat du Plateau qui a décidé de prendre à son compte cette nouvelle compétence afin d’assurer la pérennité
de la structure. Beaucoup de communes
comme Saône, Montfaucon ou Mamirolle
ont déjà délibéré en faveur de ce nouvel
outil qu’elles contribueront à financer.
“Dans notre cas, nous allons verser
l’équivalent de 115 euros par élève originaire de Saône qui suivra des cours. Pour
nous, cette école est une grande satisfaction” souligne Alain Viennet, le maire de
Saône. Pour fonctionner, l’école aura également le soutien financier de l’Agglo et
du Conseil général. Mais cela ne suffit pas
à rendre l’enseignement gratuit pour les
élèves. I
LE GRAND BESANÇON
DEVECEY
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
33
Une nouvelle démarche : le tourisme économique
Dans les coulisses d’une fabrique de café
Créée par la famille Girardet, la société Techni-Café basée à Devecey produit 50 tonnes de café
par an. Torréfié et confectionné, il est ensuite distribué en Franche-Comté. Éric, le gérant, ouvre
un espace de visite pour faire découvrir les étapes de la création avec l’appui de Doubs Tourisme.
omain veille au grain.
L’employé de la société
Techni-Café - qui est aussi le fils du gérant - prépare des
kilos de café fraîchement moulu. Le moment est crucial. Conditionné dans des sacs griffés du
label “Café de la Dame Blanche”,
le produit quittera l’entrepôt situé dans la zone d’activités de
Devecey - pour se retrouver sur
les étals des magasins ou des
supermarchés de Franche-Comté. 50 tonnes sont produites ici.
Cela représente 600 000 tasses
bues. “Le café est moulu au dernier moment pour qu’il garde
toute sa saveur” précise d’emblée
le chef d’exploitation.
Ce travail artisanal, les habitants du Grand Besançon peuvent le découvrir grâce à Éric
R
La famille
Girardet avec
Éric, Marine,
Marie et
Romain, ouvre
sa boutique et
son unité de
production
aux
touristes, tous
les jours (sauf
le dimanche).
Girardet, le gérant. Lors de
l’agrandissement de sa société
de production il y a deux ans,
il a créé un espace pour accueillir
les visiteurs. Explications, visionnage d’un film, salle de réception, vue sur la production, jeu
pour connaître son type de café
préféré, dégustation et passage par la boutique sont proposés. L’investissement financier
et humain est important.
“Depuis nos débuts, en 1997, le
marché de la vente a évolué.
Nous avons perdu du volume de
vente dans les L’équivalent
cafés, hôtels et res- de 600 000
taurants, précise
tasses.
le responsable
qui emploie 8
salariés. Nous
avions donc intérêt de trouver une
nouvelle filière.
Nous aurions pu
installer une bou-
tique dans une zone commerciale, nous avons préféré la faire dans notre atelier.” Le résultat est magnifique.
Avec l’appui de Doubs Tourisme, il a conçu cet espace qui est
aussi un musée du café. Il espère ainsi accueillir de nouveaux
clients. Une salle est également
ouverte aux professionnels et
particuliers. Nommée “L’espace
caféine”, elle peut recevoir des
groupes. L’appui du comité
départemental du Doubs (C.D.T.)
permet à la société de profiter
d’une communication plus large : “Bien souvent, ce qui nous
manque, c’est un budget marketing. Avec cette marque, on en
profite” explique le patron.
Pour l’heure, 23 entreprises ont
décidé de s’ouvrir aux touristes
en signant une charte. Les sociétés alimentaires sont davantage représentées par rapport aux
industrielles. Plusieurs raisons
à cela : la sécurité, la confidentialité et le fait de ne pas avoir
de produits à vendre. Pour les
autres, le Tourisme économique
a de beau jour devant lui… I
E.Ch.
Zoom
AMÉNAGEMENT
Les partisans de la liaison fluviale
ne baissent pas les bras
L’État a classé la liaison fluviale Saône-Rhin et Saône-Moselle dans les projets à
réaliser après 2050. Pour les défenseurs de cette infrastructure, c’est la douche
froide, et l’incompréhension. Mais ils poursuivent le combat.
n juin dernier, la commission
Mobilité 21 a remis au ministre
des Transports, de la Mer et de
la Pêche son rapport “Pour un schéma national de mobilité durable”.
Ainsi elle a trié et hiérarchisé les projets du Schéma National des Infrastructures de Transport (S.N.I.T.)
Qu’ils soient ferroviaires, routiers,
fluviaux, ou aériens, ces aménagements de 145 milliards d’euros sont
censés voir le jour à plus ou moins
long terme dans des territoires stratégiques.
La découverte du document s’est
transformée en douche froide pour
les défenseurs des liaisons fluviales
Saône-Moselle et Saône-Rhin qui ne
figurent pas parmi les chantiers prioritaires. La commission Mobilité 21
a classé ce projet parmi ceux à engager après 2050 ! Un choix que le gouvernement a entériné au mois de
juillet. “Ce n’est pas logique” réagit
Pascal Viret, le président de
l’association Saône-Rhin Europe.
Selon lui, la décision de la commission est en parfaite contradiction avec
la position de l’Union
Européenne qui a inscrit
“Nous en ce projet au Réseau Tranétions au seuropéen de Transport
à réaliser avant 2030. Ce
stade du n’est pas tout, la plupart
des études socio-éconodébat
miques, techniques, envipublic.”
ronnementales et de
contexte ont été engagées voire achevées.
“Nous en étions au stade
du débat public qui devait
avoir lieu d’ici la fin de
l’année” remarque encore Pascal Viret. Le travail démarré est donc
suspendu pour l’instant,
alors qu’il était suffi-
D
23 entreprises du Doubs sous
le label “Made in chez nous”
Canal Saône-Rhin
E
oubs Tourisme lance le
“Made in chez nous”. Partant du principe que notre
département dispose dʼun savoirfaire unique, le comité veut mettre
en avant le tourisme de découverte économique. Cela passe
par la visite dʼentreprises en activité. “On propose une mise sur
le devant de la scène à ces sociétés. Cela permet également aux
touristes de faire du tourisme intelligent” explique Philippe Beluche,
le président du C.D.T. En France, 5 000 entreprises se visitent
dont 1 500 de façon régulière. Le
Doubs nʼest plus en reste. Les
sociétés qui signeront la charte
bénéficieront dʼun affichage spécifique et dʼune communication.
23 entreprises du Doubs sont
membres.
Saveurs et goûts : Cave dʼaffinage
Marcel-Petite (Saint-Antoine), Fromagerie du Mont dʼOr (Métabief),
Hameau du fromage (Cléron),
fromage Liechti (Épenouse), distillerie Pernot (La Cluse-et-Mijoux),
Brasserie Entre 2 mondes (Mouthier-Hautepierre), Tuyé du Papy
Gaby (Gilley), Criollo (Chalezeule), Techni-Café (Devecey),
Rucher des 2 Lacs (Labergement-Sainte-Marie), Écomusée
LʼAbeille du Haut-Doubs (Aubonne), Lʼescargot de la ferme (Chamesol), La Damassine (Vandoncourt).
Savoir faire artisanal : Fonderie
Obertino (Morteau), Horlogerie
Jean-Louis Frésard (Charquemont), ébénisterie Laurent Vuillemin (GrandʼCombe-Chateleu)
Savoir-faire industriel : Cristel
(Fesches-le-Châtel), Maty (Besançon), P.S.A. Peugeot (Sochaux). I
La décision de la commission Mobilité 21, entérinée par le
gouvernement, serait contradictoire avec les choix de l’Europe.
samment avancé pour que la liaison
fluviale soit enregistrée dans les projets à réaliser avant 2030.
L’incompréhension est d’autant plus
forte du côté des défenseurs de
l’opération que Mobilité 21 reconnaît
la pertinence de ce chantier qui permettrait de connecter la Saône au
Rhin et ainsi de relier entre eux les
principaux réseaux fluviaux européens.
Le tracé du canal à grand gabarit qui
n’est pas définitif démarrerait dans
le secteur de Saint-Jean-de-Losne
(c’est une hypothèse) et filerait jusqu’à Mulhouse. Il traverserait le
département du Doubs en passant
au nord de Besançon. “Grâce à cette
liaison, on pourrait réduire de 1 500
le nombre de poids lourds qui circu-
lent chaque jour sur la R.N. 57. Cela
correspond à 20 % du trafic actuel”
poursuit Pascal Viret.
L’association a décidé de “réagir avec
force” au choix de la commission qu’elle
conteste. Le 25 octobre, elle a voté
une motion demandant la réintégration du projet “dans les projets
prioritaires 2030, et la reprise de la
préparation du débat public”, qu’elle
a transmis au président de la République, au premier ministre, ainsi
qu’aux ministres de l’Écologie et des
Transports. Avec d’autres promoteurs
de la liaison fluviale, l’association
Saône-Rhin Europe, s’est lancée dans
une action de lobbying afin de pousser le gouvernement à revenir sur sa
décision, ce qui est encore possible. I
T.C.
Romain moût le café, étape que les
visiteurs peuvent découvrir.
34
LES POINTURES DE LA RECHERCHE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
Sociologie et anthropologie
Nicolas Bourgoin, le chercheur engagé
Parler de sécurité “est
le meilleur moyen pour
un politique de gagner
des voix” schématise
Nicolas Bourgoin,
maître de conférences
en sociologie à
Besançon. Dans son
livre “Révolution sécuritaire, 1976-2012”,
il explique la surenchère sécuritaire que
connaît la France. Paradoxe, la baisse de la
violence est accompagnée d’une hausse du
sentiment d’insécurité.
quelques mois des municipales, l’ouvrage de Nicolas
Bourgoin pourrait bien se
retrouver sur la table de
chevet de quelques politiques.
L’auteur, maître de conférences en
À
Éric Niedergang, directeur informatique de Publipresse/360HD
Publipresse - MORTEAU - 03 81 67 90 80
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sociologie rappelle pourquoi l’État
depuis 1976 a basculé dans le tout
sécuritaire. “Car il dispose des
réponses permettant des effets
d’annonce” explique-t-il. Pondre une
loi après un crime crapuleux serait
le meilleur moyen pour s’attirer la
sympathie des électeurs, et très souvent ceux de la classe dite “populaire”. Des exemples d’effets d’annonce,
Nicolas Bourgoin n’en manque pas.
Exemple avec l’affaire Patrick Tissier, meurtrier et violeur multirécidiviste. Profitant d’une liberté conditionnelle en 1992 après le viol et le
meurtre de sa petite amie en 1971,
il tuera et violera en 1993 deux autres
femmes dont une fille de 8 ans. Il
sera finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans.
Depuis, Pierre Méhaignerie, ancien
ministre de la Justice, a créé une loi
en 1994 dite de “perpétuité incompressible” qui permet en principe à
des criminels du type de Tissier de
ne jamais sortir de prison. “C’est une
loi de circonstance qui répond à une
émotion” explique Nicolas Bourgoin.
Ce type de réponse pénale aurait fortement crû, notamment sous Nicolas Sarkozy.
Dans son ouvrage,le Bisontin explique
comment la classe dominante tire
directement profit de la politique
sécuritaire : l’État français et ses politiques, loin d’être neutres, mettent
en place une “politique de classe”
écrit-il. Cette voie répressive et punitive mènerait à un régime autoritaire. L’analyse à l’inspiration marxiste est assumée par Nicolas Bourgoin
qui use de concepts tels que “classes
sociales” et “lutte des classes”, “idéologie dominante” et “institutions bourgeoises.” L’universitaire fait le lien
entre les politiques sécuritaires et le
capitalisme, rappelant qu’en temps
de crise l’État a toujours régulé pénalement la pauvreté. Ainsi, lorsque le
chômage augmente, le recours à
l’incarcération s’accélère. Il parle d’un
tournant “libéral-sécuritaire” où un
État pénal et policier remplace un
État social. Décoiffant.
Après deux premiers ouvrages consa-
crés au suicide en prison et à une
lecture critique des statistiques du
crime et de leur instrumentalisation, Nicolas Bourgoin se débarrasse de la pensée unique. Pourquoi
décide-t-il de s’arrêter en 2012 ? “Parce que la politique change, dit-il. Nous
ne sommes plus dans l’escalade sécuritaire comme on avait pu le ressentir sous l’ère Sarkozy. La ligne Christiane Taubira s’inscrit dans celle de
Robert Badinter où la part de la prison doit diminuer.”
La sécurisation de la société galopante plaît toutefois à l’électeur :
“Un ministre de l’Intérieur est toujours plus populaire qu’un ministre
de l’Économie car lui peut influer
directement sur la vie des gens.”
Le chercheur bisontin démonte également de fausses vérités liées au
sentiment d’insécurité dont les
médias et les politiques tireraient
parti selon son analyse. Le premier
pour vendre du papier, les seconds
pour pondre des lois et rassurer.
“Ainsi, les statistiques montrent que
les violences graves diminuent en
France. Il en est de même pour les
coups et violences volontaires, mais
le sentiment d’insécurité n’a jamais
été aussi fort.” D’où la politique des
caméras de la vidéoprotection qui
se développe. “Derrière, il y a un lobby”, fait remarquer l’auteur.
L’insécurité serait produite par ceux
qui en profitent : les classes dirigeantes. Quant aux effets réels de
la vidéoprotection, installée par
exemple à Besançon, le scientifique
s’en réfère aux études qui prouvent
“qu’elle n’est pas très efficace car la
délinquance est devenue calculatrice : elle se déplace à d’autres endroits.
Qui plus est, élucider un fait demande beaucoup de travail et le fonctionnement et l’entretien de la vidéo
sont coûteux.”
Nicolas Bourgoin n’a pas réalisé ici
un essai de nature idéologique à
consonance marxiste.Tout juste s’estil appuyé sur des chiffres vérifiés.
En filigrane, il donne l’alerte sur le
risque qu’un État totalitaire naisse. I
E.Ch.
Nicolas
Bourgoin,
chercheur
en
sociologie
et anthropologie à
l’université
de
Besançon,
révèle
l’ombre de
la politique
sécuritaire
française.
ÉCONOMIE
ÉCOLE-VALENTIN
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
35
Une nouvelle taxe votée
Les commerçants vont
encore passer à la caisse
Le conseil municipal d’École-Valentin vient de voter l’instauration
de la taxe locale de publicité extérieure (T.L.P.E.), contrairement
aux deux autres communes de l’Espace Valentin, Miserey-Salines
et Châtillon-le-Duc. Réactions en perspective…
andis que les magasins se rapprocheront de ce règlement, est fait au moyen d’un
Saint-Maclou ou Hyper- moins ils paieront de taxe. On l’a procédé numérique, le
boissons vont devoir mise en place mais elle ne tarif peut être triplé. Le
s’acquitter de cette nouvel- s’appliquera pas avant 2014” jus- tarif est encore multiplié
le taxe, à quelques dizaines de tifie Yves Guyen.
par deux si la superficie
mètres de là, Roche-Bobois ou Selon la délibération votée par le de l’enseigne est supéMobalpa y échapperont. Pourquoi ? conseil municipal d’École-Valentin, rieure à 12 mètres carTout simplement “à cause” pour les cette taxe frappera “les supports rés et par quatre si elle
deux premières, ou “grâce” pour les publicitaires fixes, visibles de tou- dépasse les 50 mètres carsecondes, aux limites administra- te voie ouverte à la circulation rés. Pour les commerçants
tives des communes. Les deux pre- publique, à l’exception de ceux situés d’École-Valentin,
le
mières se situent sur École-Valen- à l’intérieur d’un local.” Seront donc conseil municipal a choitin tandis que les deux autres sont touchés tous les commerçants dis- si d’appliquer un tarif de base de
sur le territoire de Miserey-Salines. posant d’une enseigne ou d’une pré- 15,20 euros par mètre carré et par
Et seule, un peu en catimini diront
enseigne. Le mon- an. Il ira jusqu’à 91,20 euros toules autres élus, la commune d’Écoletant de cette taxe jours par mètre carré et par an pour
Valentin a voté cette taxe locale de “Tant qu’on
sera assis sur la les supports dont la superficie dépaspublicité extérieure (T.L.P.E.) qui y est,
superficie exploitée se les 50 mètres carrés. De quoi
devrait concerner tous les comrétablissons par le support. C’est rapporter chaque année quelques
merces possédant une enseigne,
la loi qui fixe les dizaines de milliers d’euros dans
situés sur le territoire communal. la gabelle !” tarifs maximaux les caisses de la commune d’ÉcolePour l’instant, le maire d’Écoleque peut percevoir Valentin.
Valentin Yves Guyen, ne s’étend
la commune concer- Contrairement à École-Valentin, la
pas sur le sujet. “Nous allons prendre
née : pour les dis- commune voisine de Miserey-Salines
le temps de faire de la pédagogie
positifs publicitaires n’a pas souhaité voter cette nouauprès des entreprises concernées
et les pré-enseignes, velle taxe. Dans un contexte de rasafin que cette règle soit compléil est de 15,20 euros le-bol fiscal, elle aurait été aux yeux
mentaire de notre règlement local
par mètre carré et du maire de la commune Marcel
de publicité. Plus les commerçants
par an. Si l’affichage Felt, une aberration. Ce qu’il regret-
T
te d’abord, c’est le manque de concertation. “On a découvert ce vote
d’École-Valentin un peu par hasard.
Avant de voter quoi que ce soit, il
aurait été judicieux de faire une
démarche de rapprochement entre
nos trois communes concernées par
la zone commerciale d’Espace Valentin, estime M. Felt. En ce qui nous
concerne à Miserey, dans ce contexte de fiscalité débordante, il était
hors de question que nous mettions
en place cette nouvelle taxe. Ce n’est
pas le rôle des communes d’ajouter
encore de la fiscalité à la fiscalité.
Tant qu’on y est, rétablissons la taxe
sur les portes et fenêtres ou la gabel-
le !” ironise Marcel Felt. La commune de Châtillon-le-Duc n’a pas
voté cette taxe non plus.
École-Valentin a donc fait un acte
isolé qui risque de créer certaines
tensions entre les commerçants de
la même zone. Si le principe de la
taxe a été voté à la quasi-unanimité des conseillers municipaux
(21 pour et 3 abstentions), la fixation des tarifs a été, elle, beaucoup
plus discutée (10 pour, 8 contre).
Les réfractaires ont sans doute senti venir le vent de la révolte fiscale… I
J.-F.H.
Tous les commerçants de
l’Espace
Valentin ne
seront pas
logés à la
même
enseigne
avec cette
nouvelle taxe.
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
36
HORLOGERIE
Concours de chronométrie
La manufacture
L.Leroy distinguée
Pour la première fois décernés à Besançon,
les résultats du concours international de
chronométrie ont récompensé l’entreprise
bisontine L.Leroy pour sa montre mécanique
tourbillon. Précision ultime et résistance.
es pièces avaient été transportées en camion blindé sous contrôle notarial à l’observatoire de
Besançon. C’est dire tout le soin
et avec quelle solennité les organisateurs suisses de ce concours traitent
le sujet. Puis les montres sont reparties à Bienne pour un second test, puis
à l’école d’ingénieurs du
canton de Neuchâtel pour
“Nous
une autre batterie de
tests, avant de revenir à
sommes
Besançon pour les résultats de cet exigeant fiers de cet
concours. “C’est un peu
héritage
comme disputer trois
horloger.”
grands prix de Formule
1 à la suite sans passer
par les stands” illustre
en souriant Jean-Pierre
Triscone, président du
jury de cette édition 2013
du concours internatio-
L
HORLOGERIE
nal.
L’épreuve n’est pas de tout repos pour
les montres qui concourent. Les pièces
classées doivent avoir réussi trois fois
de suite la qualification internationale “chronomètre” avec, après la deuxième série de tests, une exposition à des
chocs intenses et à des champs magnétiques, et tout ceci sans réglage intermédiaire. Sur 17 entreprises qui concouraient, il y avait 14 manufactures
suisses, deux françaises (L.Leroy et
Dodane) et une allemande. Dans la
catégorie “tourbillon”, sur les 7 participants, seule la manufacture Louis
Leroy a résisté à cette épreuve des
chocs et du magnétisme et donc se
retrouve seule lauréate. Même si
“l’élégance d’une montre est de donner
l’heure”, citation d’un horloger genevois reprise à son compte par le président du jury, la manufacture bisontine est allée bien au-delà en atteignant
La manufacture L.Leroy
et son directeur Guillaume
Tripet (à
gauche) ont
été distingués.
quasiment la perfection au cours de
ces tests où la montre bisontine a totalisé 794 points. Pour le maire de Besançon qui a fait de la renaissance de
l’horlogerie à Besançon son dada, ce
concours est du pain bénit. “Nous
sommes fiers de cet héritage horloger”
note M. Fousseret. Guillaume Tripet,
le directeur général de la manufacture L.Leroy, n’a pas caché sa fierté avec
un prix qui positionne un peu plus la
marque bisontine parmi les grands de
l’horlogerie mondiale.
Pour les passionnés d’horlogerie, toutes
les pièces du concours sont exposées
jusqu’au 31 décembre au château des
Monts, le musée d’horlogerie du Locle
en Suisse voisine.
Le concours de chronométrie a lieu tous
les deux ans. Pour l’édition 2015, il
concernera toujours les montres classiques, les “tourbillons” et sera étendu aux montres plates et aux chronographes.I
J.-F.H.
Une vitrine pour Témis
Breitling dans son nouvel écrin
Le service aprèsvente de la marque
horlogère suisse a
démarré il y a
quelques mois ses
activités à Témis.
Son directeur
a ouvert les portes
de ces élégants
locaux à La Presse
Bisontine.
our Jean Kallmann,
le directeur du site
Breitling à Besançon,
se doter d’un service
après-vente aussi performant,
c’est juste une question de
respect du client. “On doit
évidemment respecter la personne qui a mis de l’argent
dans une montre alors que
l’heure, tout le monde peut
l’avoir n’importe où, et gratuitement” commente le
patron
de
Breitling Service où traUne
vaillent 45
quinzaine salariés dans
de puits de des conditions
géothermie. optimales de
confort. Le
bâtiment signé
de l’architecte
Alain Porta qui a également conçu la
P
Jean Kallmann, directeur de Breitling Service à Besançon.
manufacture Breitling de La
Chaux-de-Fonds - colle au
plus près de l’image de
marque du fabricant de
montres suisses : chic, feutré et haut de gamme.
À l’intérieur, les ateliers sont
baignés de lumière grâce à
l’immense baie vitrée qui
donne sur le vallon des Montboucons. L’air y est filtré en
permanence. Une quinzaine
de puits de géothermie vont
puiser l’air à 100 mètres de
profondeur, rafraîchissant
l’été et le tempérant l’hiver.
Une partie de l’atelier est
dédiée à la formation, supervisée par l’horloger Michel
Bulliard, où les futurs horlogers viennent se former de
toute la France. Ils sont en
contrat chez Breitling et suivent leur formation en alternance dans les écoles
d’horlogerie de Fougères en
Bretagne, ou à Morteau. Jean
Kallmann précise que “depuis
l’ouverture du nouveau site
à Témis, des Bisontins qui
étaient frontaliers sont revenus travailler ici.”
Chaque mois, environ 900
montres Breitling en provenance de France et d’une partie de l’Europe passent entre
les mains des horlogers bisontins de chez Breitling Service pour une révision complète. Un site forcément
déficitaire, mais rien n’est
trop beau pour assurer jusqu’au bout l’image de marque
de Breitling. I
J.-F.H.
ARNAQUE
Plusieurs plaintes en France
Les “bitumeurs anglais”
opèrent dans le Doubs
Ces nomades des “travaux publics” originaires
d’outre-Manche font du porte à porte en
proposant aux particuliers de refaire leur cour en
enrobé. Il faut payer cash, le travail est souvent
bâclé. Attention tromperie.
e scénario est classique et bien rodé. “Prétextant la présence à
proximité d’un grand chantier, ils font du porte à porte en expliquant au particulier qu’avec ce qu’il leur reste d’enrobé ils peuvent refaire sa cour à moindre frais” explique Sébastien Perrin,
secrétaire général de la Fédération régionale des travaux publics. Avec
un “oui” arraché à force de baratin, le chantier est réalisé dans la foulée et le règlement se fait de préférence en liquide. Une fois l’opération
terminée, ils se volatilisent. Le piège a fonctionné. En général, le travail est bâclé, le revêtement est de mauvaise qualité, et le pigeon peut
toujours courir après le service après-vente de la soi-disant entreprise
à qui il a eu le malheur de faire confiance.
Eux, ce sont les bitumeurs anglais, surnommés ainsi car ces nomades
des “travaux publics” qui écument les campagnes françaises depuis une
vingtaine d’années sont originaires du Royaume-Uni. Ils débarquent
sur le territoire avec leur matériel. “Ce sont des équipes de quatre, voire cinq personnes” observe la F.R.T.P. qui lutte contre ces pratiques comparables, selon elle, à de l’escroquerie vis-à-vis du particulier, et à de
la concurrence déloyale à l’égard des entreprises régionales qui ont
pignon sur rue. “La manière de faire des bitumeurs anglais porte atteinte à notre profession et à l’image de nos entreprises” remarque la F.R.T.P.
qui a interpellé les pouvoirs publics sur ce sujet, y compris la direction
du travail. “Nous leur avons posé la question, ils nous disent que ces
gens sont déclarés. Nous demandons à voir. Nous aimerions savoir ce
qu’ils ramènent comme cotisation à l’État” ironise Sébastien Perrin.
Récemment, les bitumeurs anglais ont sillonné le département, et notamment les routes du Saugeais. La gendarmerie les a contrôlés à plusieurs
reprises sans pouvoir les arrêter. “S’il n’y a pas de plainte déposée, nous
ne pouvons pas faire grand-chose de plus” admet la gendarmerie. En
revanche, des plaintes, il y en a eu ailleurs en France.
Les particuliers doivent donc faire preuve de vigilance. Les camionnettes des bitumeurs anglais sont trompeuses car ce sont les mêmes
ou presque que celle que l’on croise sur les chantiers. La différence est
qu’elles sont immatriculées en Angleterre. Ensuite, les chefs qui baratinent les particuliers ont un fort accent anglo-saxon. Mais dans l’équipe,
“les personnels des travaux semblent plutôt venir d’Europe de l’Est” précise la F.R.T.P.
Une ambiguïté subsiste dans ce que dénonce la Fédération Régionale
des Travaux Publics. Ces bitumeurs ne pourraient pas travailler s’ils
ne trouvaient pas sur place des centrales d’enrobé dans lesquelles ils
s’approvisionnent. La question embarrasse la profession. “Certaines
centrales refusent de leur vendre de la matière, d’autres pas. Mais on
peut supposer que la tentation est forte dans certaines entreprises, compte tenu du contexte actuel, de faire entrer du cash” répond la F.R.T.P. I
T.C.
L
Les
bitumeurs
anglais
ont été
contrôlés
par la
gendarmerie.
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
MAMIROLLE
37
Horloge monumentale
Les Prêtre donnent
l’heure au Grand Palais
Les artisans horlogers de Mamirolle ont achevé la restauration
de l’horloge du Grand Palais en lui apportant des innovations
qui ne la dénaturent pas. Dans quelques jours, le mouvement
mécanique quittera la Franche-Comté pour Paris.
Nicolas et Christian Prêtre,
devant l’horloge monumentale du Grand Palais qu’ils
ont entièrement restaurée.
Son poids avoisine
les 600 kg.
in novembre, l’horloge
du Grand Palais aura
retrouvé sa place sur
le balcon principal qui
domine le hall du
monument parisien. Mais d’ici
là, et pour quelques jours encore, elle fait l’objet de toutes les
attentions dans l’atelier de
l’entreprise Prêtre à Mamirolle qui vient de la restaurer. Les
artisans horlogers ont passé
700 heures pour redonner sa
splendeur à ce mouvement mécanique datant de 1855, signé Wagner, du nom de son fabricant, et
qui depuis dix ans dormait en
pièces dans des caisses à Paris.
“Il y a eu un appel d’offres en
début d’année pour la restauration de l’horloge et sa remise
en fonctionnement. Trois entreprises ont répondu. C’est nous
qui avons été retenus” rapporte
Nicolas Prêtre qui vient de
reprendre les rênes de la société familiale dirigée jusque-là
par son père, Christian. Cette
horloge monumentale est une
des plus belles pièces que
l’entreprise artisanale de Mamirolle reconnue dans toute la
France pour son savoir-faire ait
eu à remettre en état.
Ce mécanisme “plus silencieux
qu’une comtoise”, ce qui surprend au regard de sa taille, présente différentes particularités.
“Il est entièrement en laiton, y
compris le bâti. Ce mouvement
était destiné à être montré, pour
cette raison, il fallait qu’il brille”
raconte Nicolas Prêtre. Le cadran
central est entouré de 12 autres
petits cadrans qui indiquent
l’heure à divers endroits du monde comme Calcutta ou Rome.
“Sur ces cadrans, on ne voyait
presque plus les chiffres. Il a fallu tout reprendre à la main” complète Christian Prêtre. Cela donne une idée de l’ampleur du
travail effectué et de sa minutie. Avec le temps, l’oxydation
F
avait terni le
mouvement.
Chacune des
pièces a donc été
polie
pour
redonner sa
brillance
à
l’ensemble.
À partir du
21 novembre,
les Prêtre seront
à Paris pour “Le contrôle
assembler
automatique
l’horloge achede l’heure.”
minée sur place
par camion et
assurer sa mise
en route. Normalement, pour
fonctionner au quotidien, le
mécanisme a besoin d’être
remonté. Une contrainte pour
le Grand Palais qui va pouvoir
s’en affranchir grâce à une innovation proposée par l’entreprise
de Mamirolle. “Nous avons automatisé l’horloge sans la modifier grâce à trois moteurs qui ont
été installés à la base. À une fréquence définie, ils remontent
automatiquement les poids.”
L’intervention d’un horloger ne
sera pas non plus nécessaire
pour régler l’heure. “Nous avons
développé un système de contrôle automatique de l’heure de
l’horloge. Il permet de contrôler
l’oscillation du balancier. S’il est
trop lent ou trop rapide, on peut
intervenir sur la fréquence et
modifier ainsi une imperfection”
explique Nicolas Prêtre. C’est
donc un boîtier électronique de
la taille d’une boîte de chaussures qui joue l’horloger de service. Il est capable notamment
de gérer seul les changements
d’heure ! L’entreprise Prêtre
espère que cette innovation
apportée à l’horloge du Grand
Palais intéressera d’autres établissements qui ont à faire fonctionner une horloge monumentale. T.C.
L’horloge est composée à 100 % de laiton.
38
ÉCONOMIE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
70% de son activité en Franche-Comté
Pica,
une technologie
Raphaël
Villechaise a
installé dans
les locaux de
Pica à Témis,
un data center qui
témoigne
de son savoirfaire. Un
show-room
haute
technologie.
cousue main
L’entreprise bisontine est spécialisée
dans l’installation de data centers sur
mesures. Sa clientèle essentiellement
régionale va du cabinet notarial aux
grandes entreprises industrielles.
e 28 novembre à Paris,
Pica inaugurera le data
center qu’elle a installé
dans le quartier de la
place Vendôme pour des
joailliers. “Pour nous, c’est une
belle carte de visite car sur un
plan technologique, ce data center de 150 mètres carrés dont les
contraintes de sécurité sont très
fortes, est un concentré de tout
notre savoir-faire” annonce
Raphaël Villechaise, fondateur
de Pica.
Cette P.M.E. de dix salariés
basée à Besançon depuis 1998
se développe sur le marché de
l’installation de centres de traitement de données qui regrou-
L
pent en résumé tous les éléments du système d’information d’une entreprise qui lui permettent de fonctionner au
quotidien. Ils font
office de mémoire
dans le sens où ils
“Nous
stockent les inforadapter mations la concerà chaque nant, et de moteur
parce que leur puiscas.”
sance permet aux
applications informatiques qu’elle utilise de fonctionner.
Aujourd’hui, ces
réseaux sont indispensables à la bonne marche d’une
société. Un bug du système d’information peut engendrer immédiatement des pertes d’exploitation de plusieurs dizaines de
milliers d’euros en fonction de
l’activité.
C’est cette notion de risque que
Pica apprécie dans la réponse
qu’elle apporte à l’entreprise qui
la sollicite. “On ne sait pas empêcher le bug. En revanche, on sait
faire pour que le système redémarre instantanément. Quand
un serveur tombe en panne, un
autre prend le relais” remarque
Raphaël Villechaise. Le point
commun entre tous ces clients
qui vont du cabinet notarial à
la grande entreprise industrielle
en passant par l’agence de communication, est qu’ils ont tous
besoin d’un data center sur
mesure et hautement sécurisé
pour prévenir les risques.
C’est en allant sur les dossiers
complexes que Pica parvient à
tirer son épingle du jeu dans un
marché tenu par des majors
nationaux et internationaux tels
que I.B.M. ou H.P. “La France
est composée d’un tissu de P.M.E.
C’est une spécificité. Si elles ont
Votre
À partir du 20 novembre
a progressé de 50 % ! Elle travaille actuellement sur d’autres
pistes de développement pour
devenir hébergeur et plus seulement fournisseur de technologie. Pica investit également
dans le green technology. Elle
cherche le moyen d’optimiser la
consommation énergétique des
data centers qui absorbent
aujourd’hui 10 % de l’énergie
mondiale. “Y parvenir sera une
valeur ajoutée à l’avenir dans
notre secteur d’activité” estime
Raphaël Villechaise. I
T.C.
BEAUX
ARTS
cinéma cœur
ville
CINÉMA
LES GARCONS ET
GUILLAUME, A TABLE !
des particularités dans leur système de fonctionnement, elles
ont aussi des particularités dans
leur système d’information. Nous
sommes capables de nous adapter à chaque cas. Il n’y a pas de
prêt-à-porter chez Pica, mais du
cousu main” ajoute encore
Raphaël Villechaise.
Pica réalise 70 % de son activité en Franche-Comté et en Bourgogne. Son chiffre d’affaires est
de 3,2 millions d’euros. Le marché du data center est en plein
essor. L’année dernière, la croissance de l’entreprise bisontine
au
de la
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ÉCONOMIE
ENTREPRISE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
39
Peintures, photos, affiches…
Bienvenue chez
Emmanuel et Julie,
deux anciens “Les Encadreurs”
salariés de Cart
Encadrement, ont
créé leur propre
atelier d’encadrement rue de la
Mouillère. Rencontre.
e leur passage à l’atelier “sur mesure” qui
était adossé au magasin Cart Encadrement
aujourd’hui disparu, Julie et
Emmanuel ont gardé l’expérience, l’ambiance, et leur surnom : “les encadreurs”. Ce pseudonyme, ils ont choisi de le
donner à l’atelier d’encadrement
qu’ils ont aménagé début octobre
au fond de l’impasse du 13B, rue
de la Mouillère, dans les locaux
d’une ancienne imprimerie.Après
D
avoir été salariés, Emmanuel et
Julie ont créé leur propre entreprise pour continuer à exercer
le métier qui les passionne avec
en prime la liberté. “Lorsque
nous étions chez Cart, on était
des exécutants. Désormais, nous
sommes acteurs dans le sens où
on accueille les clients, on les
conseille dans le choix de l’encadrement, on leur fait des propositions, et on voit aussi leurs
réactions. Cet
aspect du métier,
nous ne l’avions
“C’est très
pas du tout
satisfaisant.”
avant de nous
mettre à notre
compte. C’est très
satisfaisant”
disent les deux
artisans.
Il faut monter
quelques
marches pour
accéder à leur atelier. Un espace ouvert où sont installées les
machines récupérées chez Cart,
grâce auxquelles ils fabriquent
les cadres. Sur l’un des murs,
une multitude de baguettes déclinées dans un choix de couleurs
et de profils différents sont présentées aux clients qui trouvent
ici les compétences pour faire
encadrer ou ré-encadrer une
œuvre qui n’a parfois qu’une
valeur sentimentale. Ce sont
autant de contours qui vont
mettre en valeur une peinture,
un dessin, une photographie ou
une affiche. Des pièces qui peuvent être également mises sous
verre. “Nous sommes dans du
sur-mesure” précisent les artisans qui répondent à toutes les
demandes. Les Encadreurs disposent également d’une presse
avec laquelle ils réalisent du collage d’affiche grand format sur
LÉGISLATION
Julie et
Emmanuel
sont Les
Encadreurs.
À eux deux
ils ont 20 ans
d’expérience
dans ce
métier
artisanal.
un dos rigide cartonné.
Leur clientèle est faite de particuliers, de collectionneurs, mais
également d’artistes. Quelles
que soient la nature de l’œuvre
et son époque, c’est avec minutie qu’Emmanuel et Julie la valoriseront. I
Les Encadreurs, 13B, rue de la Mouillère,
Ouvert le lundi de 14 à 19 h, du mardi au vendredi de 9 h à
12 h et 14 h à 18 h et le samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h
Contacts : [email protected] ou
Tél. : 07 81 56 81 84
Attention aux amendes
La Suisse est encore allergique aux
Plusieurs automobilistes et travailleurs systèmes d’aide à la conduite
frontaliers l’ont appris à
leurs dépens avec une
lourde amende assortie
d’une confiscation de
l’appareil incriminé.
ttention désormais aux
petites virées en Suisse
voisine, elles peuvent coûter cher. Si l’on vous intercepte en terre helvétique avec un
tel appareil, d’aide à la conduite
et autres détecteurs de radars (genre “Coyote”) qu’il soit activé ou pas,
il vous en coûtera 800 francs suisses.
La procédure peut même aller jusqu’à la confiscation du véhicule.
“On peut difficilement contester et
ne pas régler l’amende”, explique
ce frontalier victime de cette mésaventure et qui ne tient à pas être
A
La détention d’un appareil d’aide
à la navigation est très sévèrement punie en
Suisse. La preuve.
cité aux craintes de représailles
sur son permis de travail.
La vigilance s’impose car on est
encore loin de l’harmonisation des
textes de loi sur la question. Ce qui
est vrai chez l’un ne l’est pas forcément chez l’autre. Seule vérité
commune : les détecteurs et les
avertisseurs de radars sont interdits en France comme en Suisse.
Face à la pression des fabricants,
la législation française a accepté
la mise en conformité des avertisseurs transformés en assistant ou
outil, c’est selon, d’aide à la conduite. Finie l’indication précise des
radars fixes ou mobiles, place désormais à la signalisation des “zones
à risques”. Il peut s’agir de travaux
routiers, de bouchons, d’accidents
ou encore de virages dangereux.
La distance d’alerte du conducteur
varie suivant l’endroit où l’on se
trouve : 300 m en ville, 2 km sur
route et 4 km sur autoroute.
Une zone à risque, et c’est là toute la nuance, peut naturellement
intégrer un radar pour en réduire
son caractère accidentogène. La
Suisse est plus stricte. La question
des appareils d’aide à la conduite
est traitée dans la loi fédérale sur
la circulation routière. L’article 98
A stipule clairement : “Est puni
d’amende quiconque
Des
importe, promeut,
sanctions vend, remet ou cède
sont
sous une autre forme, installe, emporsouvent
te dans un véhicule,
plus
fixe sur celui-ci ou
utilise, de quelque
lourdes.
manière que ce soit,
des appareils ou des
dispositifs conçus
pour compliquer,
perturber
voire
rendre inefficace le contrôle officiel
du trafic routier.” La même sanction s’applique aussi à ceux qui
“adressent des avertissements
publics aux usagers de la route
concernant les contrôles officiels
du trafic.”
De quoi enterrer définitivement le
principe très écouté des messages
radio annonçant les points de
contrôle de vitesse. “Tous les modèles
de G.P.S. indiquant les zones dangereuses sont donc illégaux en Suisse même s’ils ne donnent aucune
indication sur le territoire suisse.”
Un conducteur français averti en
vaut deux. Cette sévérité juridique
suisse s’applique aussi à d’autres
délits. “Les sanctions sont souvent
plus lourdes en Suisse surtout
quand la faute est considérée comme une atteinte à l’autorité pénale”, confirme Denis Leroux, avocat
opérant en France et en Suisse. I
40
Agenda
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
THÉÂTRE - DES SPECTACLES TOUT AU LONG DE L’ANNÉE
“Le théâtre
d’improvisation
ne s’improvise pas”
Improviser au théâtre est une performance pour les acteurs.
Dans les compagnies bisontines Arti et Ludi, des amateurs
venus de tous les horizons apprennent avec François Aviles à
mettre en scène leur imaginaire. Rencontre.
L.P.B. : Comment se préparent les acteurs
à donner corps finalement à leur imaginaire ?
F.A. : Le lâché prise est très important. Il faut être dans cette “nonpeur” du vide. Il n’y a pas véritablement de code dans le théâtre
d’improvisation mais beaucoup
de technique. Tout repose sur un
triptyque connu de tous les
acteurs : “je t’écoute, je t’accepte,
NOLWENN LEROY
L.P.B. : Ces compagnies sont très actives
puisque tout au long de l’année vous
organisez des spectacles à Besançon
et dans sa région. Il y a des matches
d’improvisation,
des
catchs
d’improvisation et même un marathon
de l’improvisation qui aura lieu en juin.
Pouvez-vous nous rappeler le principe
de toutes ces formules ?
F.A. : Le match est une confrontation amicale de deux équipes
de quatre ou sept comédiens,
managées par un coach. Il y a
deux manches de 45 minutes.
Les équipes vont devoir improviser sur un thème tiré au sort
et inventé par l’arbitre. Dans le
catch impro, ce sont deux équipes
de deux comédiens qui
s’affrontent. Les plus aguerris
de l’Arti participent au catch qui
a lieu toujours salle Battant.
L’affrontement n’est qu’un prétexte. On gagne lorsqu’on a fait
L.P.B. : Vous arbitrez les matchs
d’improvisation. Qu’est-ce qui vous guide dans le choix des thèmes sur lesquels devront improviser les comédiens ?
F.A. : Tout peut être source
d’inspiration : les livres, les jeux
de mots, l’actualité. L’important
est que le thème retenu soit
déclencheur de l’imaginaire du
comédien. Il est le point de départ
de tout. Par exemple, “le temps
et l’aube”, cela veut tellement
rien dire que ça peut aussi tout
dire. C’est très ouvert. Il arrive
que le thème se résume à un mot
qui amènera peut-être l’acteur
à jouer un objet, un animal, un
légume, un personnage imaginaire ou un être humain. Ainsi
la pièce improvisée peut tourner
autour de la rencontre entre une
personne et une carotte.
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18h00 BESANÇON MICROPOLIS
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J?
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W
GC
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tion qui pourrait devenir une comédie, par
exemple, écrite et
mise en scène ?
F.A. : C’est vrai, un
spectacle chasse
l’autre. Il y a des
improvisations
“Un outil
mémorables que
en terme de nous gardons
dans nos têtes.
formation.” Par principe, elles
ne sont ni enregistrées, ni filmées. Il n’y a pas de frustration
car nous sommes toujours dans
l’action. La finalité du théâtre
d’improvisation n’est pas de noter
ce qui fonctionne ou qui ne fonctionne pas pour en faire autre
chose. La discipline perdrait de
sa spontanéité.
gence dans le propos. Il me semble
important de donner ce cadre
pour qu’à l’intérieur tout soit possible. En réalité, l’improvisation
ne s’improvise pas. Il faut
apprendre à s’auto-mettre en scène et en même temps que l’on
joue à avoir un regard sur ce que
l’on produit. Plus on est crédible
dans un personnage et plus le
côté auteur metteur en scène
s’efface.
L.P.B. : Est-ce qu’un acteur de théâtre
à texte peut faire de l’improvisation et
inversement. Y a-t-il une passerelle
entre ces deux mondes ?
F.A. : A la base, cela reste du
théâtre. Quelqu’un qui fait de
l’improvisation est comédien. Il
n’y a donc pas de raison qu’il ne
puisse pas faire du théâtre à texte. L’inverse n’est pas forcément
vrai. Ce n’est pas une question
de code mais d’expérience. Dans
l’improvisation, nous sommes, je
le rappelle, comédien, auteur,
metteur en scène. C’est une forme de liberté très stimulante à
mon sens. Dans le théâtre à texte, l’approche est différente. Un
jour une comédienne m’a dit : “je
suis une artisane de théâtre dans
le sens ou j’interprète le texte
d’un auteur.” L’image est assez
juste.
L.P.B. : Comment le milieu du théâtre
d’improvisation est-il considéré par
celui du théâtre classique ?
F.A. : Ce n’est pas général, mais
il arrive, à tort ou à raison, que
le théâtre d’improvisation soit
peu considéré par le théâtre à
texte. J’explique cela par le fait
qu’il
existe
des
ligues
d’improvisation qui sont moins
dans le théâtre que dans le
concours de tchatche. Arti et Ludi
ne sont pas de cette école. Par
exemple, dans l’improvisation,
je suis attentif à ce qu’il n’y ait L.P.B. : Cependant vous a-t-on déjà
pas de grossièretés et rien en reproché un côté trop populaire ?
dessous de la ceinture. J’ai envie F.A. : Pour moi, théâtre et popuqu’il y ait cette tenue, cette exi- laire devrait être un pléonasme.
CALENDRIER
L
je construis”. À partir de là, on
peut développer n’importe quelle histoire. L’efficacité de la pièce tient dans la capacité à marier
le plus vite possible les univers nement. D’ailleurs après une
des comédiens.
période de vacances, il faut du
temps pour retrouver sa dispoL.P.B. : Il n’y a pas de décor en théâtre nibilité corporelle et intellecd’improvisation et les acteurs ne sont tuelle. Personnellement, j’ai envie
pas seulement acteurs, ils se mettent qu’après
un
match
en scène et n’ont pas de texte prépa- d’improvisation (15 histoires en
ré. C’est une vraie difficulté voire une une heure et trente) que le public
performance ?
ait vu des contes et légendes, des
F.A. : Dans ce théâtre, on est comé- ambiances policières, poétiques
dien, on est son propre auteur et ou chanté. Le public qui va voir
son propre metteur en scène. dix spectacles verra dix specChacun d’entre nous porte les tacles différents.
trois casquettes du théâtre. Comme il n’y a pas de décor, le mime L.P.B. : Ce théâtre est-il forcément
et la pantomime ont une gran- comique ?
de importance. Nous sommes F.A. : La comédie n’est pas la finadans l’émotion, l’intention, la lité. La finalité, c’est la diversirichesse du corps contrairement té. Mais il est vrai que les deux
au théâtre à texte, costumé, plan- tiers des pièces utilisent le registre
té dans un décor qui donne au de l’humour.
spectateur des éléments de compréhension de l’histoire qui se L.P.B. : Comment l’acteur parvient-il à
déroule sur scène. Nous, nous maîtriser sa peur du vide ?
sommes en baskets et t-shirt noir F.A. : Le vide est un atout fabuet nous interprétons n’importe leux. En atelier, on fait tout un
quel personnage. Avec cela nous travail sur le développement de
devons entraîner le public dans l’imaginaire. En revanche, nous
notre univers.
ne donnons pas aux acteurs une
banque de personnage dans
L.P.B. : L’inspiration qui doit être immé- laquelle ils pourraient puiser en
diate, se travaille-t-elle ?
fonction de la situation. On leur
F.A. : Si on fait du théâtre donne les clés pour construire
d’improvisation, c’est pour a prio- un personnage et être crédible
ri pouvoir tout interpréter. dans le rôle qu’ils improvisent.
L’instantanéité oblige l’acteur à Le vide n’est plus un obstacle
faire appel à une culture litté- mais un moteur.
raire, cinématographique, télévisuelle, de la vie quotidienne L.P.B. : Par définition, ce théâtre est
aussi, qui va l’aider à construi- éphémère. N’est-ce pas frustrant de
re son propos. C’est un vrai entraî- laisser passer une bonne improvisa-
13 À TABLE
un bon spectacle. Le 7 juin 2014,
nous organisons le marathon de
l’impro qui va durer 12 heures,
et durant lequel on mélange
toutes les équipes créant ainsi
un brassage générationnel.
L’année dernière, nous avions
organisé les 30 heures d’impro
non-stop.
JEREMY FERRARI
a Presse Bisontine :Vous avez
créé en 2001 la compagnie
Arti qui accueille aujourd’hui
dans ses ateliers 120 personnes de tous les âges qui
s’initient au théâtre d’improvisation.
En parallèle, la compagnie Ludi, une
des 6 ligues universitaires
d’improvisation en France, créée en
1999, compte 22 comédiens. Ces personnes viennent-elles de tous les horizons ?
François Aviles : Des gens de tous
les milieux sociaux participent
à nos ateliers. Cette diversité-là
est inhérente à cette discipline.
C’est d’ailleurs ce qui en fait la
richesse. Plus on a de monde finalement, et plus il se crée d’univers
différents.
20h30 BESANÇON GRAND KURSAAL 20h30 BESANÇON MICROPOLIS
Tous les détails
des spectacles
de Arti et Ludi sur
www.ludi-arti.fr
Rende z-Vous
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
41
Concert-lecture
François Aviles anime les compagnies
avec deux autres
comédiens professionnels, Romain
Jaillet et Clara
Bourgeois.
Ce spectacle vivant a toute sa place dans notre société.
L.P.B. : Qu’est-ce qui motive les comédiens amateurs à faire du théâtre
d’improvisation ?
F.A. : Des gens viennent car ils ont
envie de jouer tout simplement.
D’autres veulent rire beaucoup et
rencontrer des personnes. Mais
d’autre encore veulent faire du
théâtre d’improvisation car cette
discipline favorise le développement personnel. Un boute-en-train
n’est pas forcément un bon acteur
car il est sur des rails qui le guident quoi qu’il fasse. À l’inverse,
une personne introvertie, lorsqu’elle va jouer un personnage,
va s’autoriser beaucoup plus de
choses. Des choses qu’elles ne
feraient pas dans sa vie de tous
les jours. Ainsi, le théâtre
d’improvisation
fonctionne comme
un révélateur.
“Le théâtre
L.P.B. : En tant d’impro est
qu’acteur, vous interun
venez aussi dans les
révélateur.”
entreprises, pour des
organismes comme
Pôle emploi, pour coacher en quelque sorte
des salariés, des
demandeurs d’emploi.
En quoi le théâtre
d’improvisation peutil véhiculer des messages dans le domaine professionnel ?
F.A. : On peut intervenir dans une
entreprise pour désamorcer un
problème, travailler sur la cohésion d’une équipe, faire accepter
un changement de situation. En
général, il faut résoudre un problème de dialogue. Les démarches
sont diverses. Soit nous jouons,
soit nous impliquons les salariés
sur la base du volontariat. Les
gens doivent apprendre à se parler plus encore dans un contexte
de crise où le discours se résume
bien souvent à des chiffres, des
objectifs. Alors que c’est dans ces
moments-là qu’il faut sans doute
insuffler du mieux-être. Si une
personne se sent mieux, cela se
percevra immédiatement dans
son travail. Je suis intervenu encore à la Mission locale de Dole
auprès de demandeurs d’emploi.
Nous avons effectué avec eux un
travail sur l’être (qui je suis, qu’estce que je donne à voir), le faire
(80 % de la communication est
non verbale) et le dire (comment
développer l’imaginaire). Le
théâtre est un outil en terme de
formation.
L.P.B. :Vous avez fondé également “Catégorie Libre” qui est une version professionnelle cette fois d’Arti et Ludi avec
une dizaine de comédiens. Quel est le
rôle de cette compagnie ?
F.A. : Catégorie libre fait du théâtre
de rue, du théâtre pour enfants,
elle anime encore des arbres de
Noël. Mais depuis plusieurs
années, elle fait un travail de prévention des conduites à risque
avec le centre Soléa de Besançon.
Cela s’appelle “Addict’impro”. Nous
improvisions sur toutes les formes
d’addiction qui conduisent à
l’isolement : cannabis, tabac, Internet, réseaux sociaux, jeux vidéo…
On tourne beaucoup avec ce spectacle dans les lycées. Nous avons
créé également “addict et compagnie” qui à travers quarante
saynètes traite de l’addiction.
Ensuite, on débat du sujet avec
les adolescents. Cela s’adresse
principalement aux élèves de troisième. Pour le coup, le ressort de
l’humour est très important car
il permet d’aborder des sujets plus
graves. I
Propos recueillis par T.C.
POINTS DE VENTE
INFORMATIONS &
RENSEIGNEMENTS :
www.ngproductions.fr
NG Productions
1 bis rue de la Madeleine
25000 Besançon
03 81 54 20 47
Géant, Carrefour, Forum, Cultura,
Fnac, Leclerc, Magasins U, Digitick,
Tickenet, …
“Hymne à la nuit” au Centre diocésain
Un concert-lecture pour tous publics est programmé le dimanche 1er décembre à 16 h 30 au Centre Diocésain, 20
rue Mégevand à Besançon. Ce spectacle associe poésie, conte et musique. C’est une évocation de l’atmosphère
nocturne par un choix d’œuvres musicales instrumentales entrelacées de la lecture de poèmes et d’un conte de
Noël d’Alsace. Hymne à la nuit est composé à la manière d’un tableau contrasté. Les pièces tant musicales que
poétiques déroulent un éventail des nuances du tableau nocturne : ténèbres et mystère, calme et repos, rêve,
lumière et joie de Noël.
Le Quatuor Florestan de Strasbourg illustre cette incursion dans le monde de la nuit par des œuvres de Corelli,
Bach, Mozart, Schubert, Rameau… Chantal Lehr, récitante, propose la lecture de textes en résonance à la
musique : poèmes de Pär Lagerkvist, poète suédois, de Rabîndranâth Tagore, poète indien et de Charles
Baudelaire. Durée approximative : 75 minutes.
RENSEIGNEMENTS AU 03 81 25 17 17
Concert
La fée Nolwenn à Micropolis
Après le succès phénoménal de son album “Bretonne” (plus d’1,2 million d’album vendus), Nolwenn Leroy est
revenu sur le devant de la scène avec “Ô filles de l’eau”, déjà disque de platine. Nolwenn a signé les textes de la
majorité des chansons de ce nouvel album. On retrouve également un titre co-écrit par Christophe Miossec ou
encore un titre de Jean-Louis Murat. Les chansons de ce dernier album sont inspirées par l’univers envoûtant
de l’océan. Tout au long de l’album, on est envoûté par la voix unique de Nolwenn.
“La petite fille regarde au loin vers l’ailleurs de la mer pour ne pas que l’on voit ses larmes lourdes du chagrin
de l’enfance. Mais lorsque l’on regarde au loin sur la mer, on voit aussi loin en soi. Les larmes et la mer ont le
goût du sel, les larmes sont un peu d’océan accroché à nos yeux. La petite fille ne les a pas essuyées, elle les a
jetées dans la musique, s’est habillée en sirène pour montrer le vrai visage de son âme…” Dixit un autre Breton,
le marin Olivier de Kersauzon.
NOLWENN LEROY - DIMANCHE 1ER DÉCEMBRE À 18 HEURES - BESANÇON-MICROPOLIS
RENSEIGNEMENTS AU 03 81 54 20 47
WWW.NGPRODUCTIONS.FR
Tradition
L’Almanach Comtois 2014 vient de paraître
Tels les colporteurs qui, jadis, parcouraient villes et villages en tous sens, chargés de leurs précieuses
marchandises, l’Almanach Comtois s’en revient, après une année de collecte, la besace bien remplie, pour sa
14ème édition. Explorateur patient et passionné des mille trésors, connus ou enfouis, de Franche-Comté,
l’Almanach a sillonné cette vieille terre au passé prestigieux à la recherche d’anecdotes historiques, de
monuments ou de sites célèbres, de personnages illustres, de recettes traditionnelles, de légendes d’autrefois,
autant de richesses qui contribuent à façonner l’identité et la singularité du département du Doubs. Tout cela
prouve en tout cas qu’en ces temps d’uniformisation culturelle, le besoin se fait plus que jamais sentir de
montrer son attachement à sa région, à ses particularismes et ses spécificités. Ce qui ne signifie nullement
tomber dans un passéisme de mauvais aloi, qui n’est pas de mise ici. “Les vrais hommes de progrès sont ceux
qui ont pour point de départ un respect profond du passé” disait Ernest Renan.
L’ALMANACH COMTOIS EST EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX, 8,95 EUROS
Square Saint-Amour
Le marché solidaire de Noël
Du 4 au 15 décembre de 10 heures à 19 h 30 au Square Saint-Amour à Besançon, 50 associations, 20 000
visiteurs, des danses, des concerts, des contes, des expositions… et l’Inde en invité d’honneur. Placée sous un
chiffre porte-bonheur, la 13ème édition du Marché Solidaire de Noël promet d’être riche en découvertes, rencontres
et solidarités. RéCiDev, le collectif d’associations de solidarité internationale, organise ce marché et compte sur
la générosité des Bisontins et plus largement des Francs-Comtois pour le faire perdurer.
Le marché solidaire de Noël de Besançon, c’est à la fois un espace de vente où l’on trouve des objets artisanaux
issus des 5 continents, une garantie d’achats éthiques, un lieu d’échanges et de rencontres, un espace
restauration tous les midis qui fera voyager vos papilles, des animations, mais surtout la possibilité de
rencontrer une cinquantaine d’associations de solidarité internationale et locale qui agissent en Franche-Comté
et ailleurs.
RENSEIGNEMENTS AU 03 81 41 05 87 - [email protected] - WWW.RECIDEV.ORG
Comédie
Sylvie Pagnot siffle la Récréation
Après “Phobies Hebdo”, l’humoriste Sylvie Pagnot revient sur scène avec un nouveau one woman show plus
décoiffant encore que son premier spectacle. Dans “Récréation”, la comédienne dresse un portrait hilarant de la
face cachée de l’école avec cinq personnages de profs bien trempés, déjantés, et des élèves décomplexés, agités. Ce
spectacle est le condensé d’une année scolaire “mais surtout de ses loisirs. Y’a quand même quatre mois de
vacances pour le camping, la photographie, le bricolage, les collections et les sports divers !” Voilà le pitch.
Sylvie Pagnot connaît bien ce monde qu’elle égratigne avec humour dans ce tableau vivant, puisqu’elle est ellemême issue de l’enseignement. Le décor est mouvant et émouvant. Le spectacle est mis en lumière et en
mouvement par Flore Hofmann. Après une 1 h 30 de bonheur, on regrettera que Sylvie Pagnot siffle la fin de la
récréation.
SAMEDI 7 DÉCEMBRE À 20 HEURES AU PETIT KURSAAL À BESANÇON
RÉSERVATIONS : TÉL. : 03 81 58 80 25 OU PAR INTERNET WWW.SYLVIEPAGNOT.FR
42
AGENDA
THÉÂTRE
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
Jusqu’en janvier
Femmes d’ici, femmes d’ailleurs
Dans trois maisons de quartier de Besançon, la compagnie bisontine Les Trois Sœurs
anime depuis début novembre un atelier d’écriture à destination des femmes. Originalité
du projet : le même travail a été engagé en parallèle de l’autre côté de la Méditerranée.
u
démarrage
de
l’aventure, un simple
dessin. C’était il y a
quatre ans, quand Stéphane Lacombe, un Bisontin,
donne un dessin représentant
une femme qui vide son armoire, à Marylin Pape, la créatrice de la compagnie de théâtre
Les Trois Sœurs. Dans les mois
A
Marylin Pape,
créatrice
de la
compagnie
Les Trois
Sœurs,
et Théo
Lanatrix,
administrateur.
qui ont suivi, d’autres dessins
sont arrivés, représentant des
femmes dans diverses postures.
La deuxième brique du projet,
c’est ce livre d’Atiq Ramhimi,
un auteur afghan, intitulé “Syngué Sabour” qui signifie “pierre de patience” en afghan, une
histoire qui a “complètement
bouleversé” Marylin Pape. De
cette réflexion autour des dessins de Stéphane Lacombe, du
choc né de la lecture de ce livre
qui met en scène un couple
afghan dont la femme soigne
le mari dans le coma, est né le
projet qui prend corps actuellement dans trois maisons de
quartier de la ville, Planoise,
Montrapon et les Bains-
douches. “Existe-t-il une différence entre ce que vit et ressent
une femme dans sa relation
intime à l’homme, en France et
l’étranger ? Avec des cultures
différentes, des religions différentes, une éducation différente, sommes-nous vraiment si
différents ?” s’est demandée la
femme de théâtre.
À tous ces questionnements
tentent, chacune à leur manièTout est parti des dessins du Bisontin
re, de répondre les trente
Stéphane Lacombe.
femmes réparties en trois ateliers d’écriture dont le premier re se rencontrer des femmes de mente
Théo
Lanatrix,
a démarré le 4 novembre et qui milieux différents et de les fai- l’administrateur de la compase poursuivront à raison d’un re écrire sur la même théma- gnie.
par semaine dans chaque mai- tique. On touche aux questions Ce projet a reçu le soutien de
son de quartier, jusqu’à la fin du rapport au sentiment, au la Ville de Besançon et du minisde l’année. Un quatrième monde et même à
tère de la Culture dans le cadre
devrait d’ailleurs être pro- l’intime. C’est allé
d’un contrat urbain de cohégrammé début 2014 pour par- encore plus loin que
“Encore sion sociale. De ce travail
achever le travail de création ce qu’on pensait.
d’écriture seront conçus un livre
plus loin au printemps prochain, puis
de ces femmes guidées dans leur On donne à ces
écriture par Soumya Ammar femmes la possibique ce une pièce de théâtre qui verra
Khodja, une enseignante fran- lité de parler de
le jour début 2015 et qui devrait
qu’on notamment être programmée
co-algérienne vivant à Besan- leur vie et de leurs
çon. Le même travail d’écriture sentiments dans un pensait.” au festival d’Avignon en
a été engagé à Alger il y a plu- cadre qui le permet.
juillet 2015. I
J.-F.H.
sieurs semaines par la compa- C’est une très belgnie bisontine. “N’y a-t-il pas le aventure” comune identité commune à toutes
Renseignements : Compagnie Les Trois Sœurs
ces femmes ? Cet atelier d’écriture
touche tous les âges et tous les
03 81 25 19 10
milieux sociaux L’idée est de fai-
LE PORTRAIT
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013
43
À la mosquée Al Sounna
Français, musulmans et profondément républicains
Les récentes inscriptions
racistes et croix gammées
découvertes sur deux
mosquées bisontines ont
profondément meurtri la
communauté musulmane
bisontine. Ses fidèles
prônent un discours
à l’opposé des clichés
délétères qui circulent
à leur endroit.
ls s’appellent Abdallah, Messaoud
et Mohammed, ils sont français.
N’en déplaise peut-être à tous ces
ignorants qui étalent leur ignorance sur les murs d’une mosquée à
coup de peinture noire. Chacun d’eux
a son parcours. L’un est arrivé au
milieu des années cinquante en France, un autre dans les années soixante, certains ont connu les foyers Sonacotra, tous sont venus travailler dans
ce qu’ils considéraient justement comme “notre métropole.” “Chacun est venu
pour une raison bien précise, mais
aucun pour prendre la place, le pain
ou l’air de quelqu’un d’autre” disentils.
Ces actes imbéciles constatés pour la
troisième fois depuis le début de l’année
I
Messaoud
Benselama,
Mohammed
Ansri et
Abdallah
Hamzaoui :
“Nous n’avons
pas à subir les
conséquences
de ce qu’on
n’a pas fait.”
francebleu.fr
Les Cordons
Bleus en direct
de la cuisine
de France Bleu
Besançon
aux Halles des Beaux Arts
chaque vendredi de 10h à 11h
© Arnaud Castagné
vu d'ici
par les membres de
l’association Al Sounna
sont une nouvelle insulte à la liberté et à la République. Ce “mouvement de
racisme ordinaire” comme le qualifie Abdallah
Hamzaoui, le président
de l’association Sounna,
s’amplifie de manière
inquiétante. C’est la troi- Un certain
sième fois cette année que
la mosquée du quartier débat sur
Saint-Claude est la cible l’identité
d’inscriptions racistes.
“Tout cela est fait gratui- nationale.
tement, sans raison. Nous
sommes Français, nous
vivons au sein de la communauté française, clairement c’est notre communauté qui est visée” déplore le président. Depuis quelques semaines, par
mesure de précaution, les portes de
la mosquée Sounna n’ouvrent qu’une
demi-heure avant la prière et sont fermées une demi-heure après la fin de
la prière. Le comble pour un lieu censé accueillir tout le monde à toute heure. Mais une précaution nécessaire
en ces temps pour le moins troublés.
“Il y a une montée d’intolérance visant
une partie de la population française, mais personne ne sait ce que ces
personnes-là ont fait pour la France.
Il y en a qui oublient ce détail” commente Messaoud Benselama, membre
de l’association. Comme ses camarades qui ont œuvré et travaillé pour
la France, il ne demande pas autre
chose qu’être considéré, simplement.
“Nous n’avons pas à subir les conséquences de ce qu’on n’a pas fait” estime-t-il.
La mosquée de Saint-Claude a été
édifiée en 1994, sans heurts particuliers. Ces actes de malveillance sont
relativement récents et d’autant plus
mal vécus par la communauté algérienne que celle-ci s’attache à “travailler avec tout le monde à la mosquée, avec les chrétiens, les juifs et les
protestants. Même les bouddhistes dont
des communautés viennent parfois ici.
Ce qui arrive en ce moment, on ne sait
pas pourquoi” s’interroge toujours M.
Hamzaoui. “Nous ne voulons que la
paix, être en règle avec ce qu’exige de
nous notre religion et avec le futur”
ajoute M. Benselama. Ces musulmans,
bien conscients de vivre dans une
France laïque, ne comprennent pas
qu’on les stigmatise du seul fait de
leurs croyances religieuses. “Nous respectons cette laïcité comme nous respectons toutes les lois de la République”
plaident-ils visiblement encore marqués par ces récents événements.
Un peu de connaissance historique,
une dose de culture et un poil
d’ouverture, voilà les simples ingrédients pour comprendre leur démarche
qu’ils expriment ainsi : “Les gens de
l’islam ont récolté les qualités qui ont
été demandées au prophète Moïse à
travers les 10 Commandements, ils
ont également récolté les qualités
demandées par Jésus. Et notre prophète Mohammed est le continuateur
et le garant de tout ce que Dieu a
demandé aux gens de l’islam.” En résumé, nous sommes tous les héritiers
de la même culture monothéiste, ce
que semblent encore ignorer les fondamentalistes et extrémistes de tout
poil. Les piliers de l’islam ne seraientils pas comparables aux préceptes
véhiculés par le christianisme ? “Pour
nous, l’aumône se traduit tous les jours.
Prenez quelqu’un qui n’a même pas
les moyens de prendre le bus. Mettez
cent Algériens, vous verrez qu’au moins
60 % d’entre eux lui paieront son ticket de bus” illustre le fidèle. Tous sentent bien le climat se détériorer, notamment depuis l’évocation d’un certain
débat sur l’identité nationale. “Il y a
les diviseurs, une certaine catégorie de
gens qui n’ont pas envie que la paix
soit sur Terre.”
“Al Sounna” signifie “le cheminement”
en arabe. Cheminement, c’est-à-dire
tout ce que montre le prophète, tous
les préceptes qu’il conseille de suivre.
À ceux qui salissent les murs et les
lois de la République, on ne saurait
trop conseiller de lire ne serait-ce
qu’une fois la parole du prophète… I
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