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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr DÉCEMBRE 2013 N° 149 2,€50 D’ABBANS-DESSOUS À VORGES-LES-PINS EN PASSANT PAR BESANÇON LE PALMARÈS DES TAXES FONCIÈRES DANS LE GRAND BESANÇON IMPÔTS LOCAUX, HISTOIRE D’UNE INJUSTICE LE DOSSIER en p. 23 à 27 p. 14 Le P.S. se divise suite à la récente commission électorale L’ÉVÉNEMENT p. 6 à 8 Hôpital - Sécurité civile La guerre des hélicos aura-t-elle lieu ? … BESANÇON s CHATEAUFARINE s PONTARLIER *DU 25 NOV. AU 25 DEC. 2013, sur le moins cher, hors PROMOS et PRIX NETS BESANÇON 2014 Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected] 2 RETOUR SUR INFO - BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 Éditorial Immobilisme On prend les mêmes, et on recommence. Dans trois des principales villes du département, Besançon, Pontarlier et Morteau, c’est une nouvelle fois les mêmes têtes, les mêmes équipes, les mêmes élus qu’on devrait retrouver aux commandes des municipalités. À Besançon, c’est Jean-Louis Fousseret qui, avec ses alliés presque historiques - communistes et écologistes - espère rempiler pour un troisième mandat, soit au bout du compte, près de vingt ans passés aux manettes de la ville socialiste. À Pontarlier, c’est Patrick Genre qui a annoncé son souhait de poursuivre le travail engagé depuis 14 ans qu’il est maire. Et comme là-bas la gauche est insignifiante, il sera réélu dans un fauteuil. À Morteau, alors qu’il avait laissé entendre qu’il tournait la page de la politique après trente ans d’engagement public, l’ancien maire et député Jean-Marie Binétruy réfléchit à revenir sur la scène des municipales en mars prochain. Aux côtés d’Annie Genevard qui se représentera, c’est reparti pour un tour. Pour le renouvellement de la classe politique et des idées, vous repasserez. La défiance grandissante envers la classe politique s’explique sans doute en grande partie par la lassitude née de cette sorte d’immobilisme démocratique. Mais il ne faut pas pour autant en imputer la faute aux politiques eux-mêmes. En l’absence de confrontation d’idées, de personnalités et d’engagement, ils continuent, c’est logique, à vouloir enchaîner les mandats. La loi du 17 avril 2013 relative à l’élection des conseillers municipaux apporte un changement de taille pour les communes de plus de 1 000 habitants : l’instauration de listes bloquées qui introduit en particulier la parité hommes-femmes. À ce propos, la députée bisontine Barbara Romagnan a pris une initiative remarquable en organisant le 18 novembre dernier à Boussières une rencontre intitulée “Élues, pourquoi pas vous ?” où intervenaient des élus, maires, adjointes ou conseillères municipales. L’idée sous-jacente était de faire réfléchir les femmes aux freins liés notamment, au-delà des questions d’organisation professionnelle et familiale, à l’estime de soi ou à la perception de ses capacités et de ses connaissances. Ce raisonnement vaut aussi pour les hommes. Alors avant de vitupérer sans cesse contre l’immobilisme politique, il serait bon que chacun réfléchisse auparavant à son propre engagement citoyen. I Jean-François Hauser est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : [email protected] S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2013 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, A.R.S., Compagnie des 3 Sœurs. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Cʼ Denis Baud renonce “Dédale” doit être installée dans la cour de la médiathèque est de bonne guerre. En période préélectorale, lʼopposition municipale fait feu de tous bois pour tenter de prendre à défaut la majorité sortante. Dans un récent communiqué, elle a voulu épingler lʼéquipe de Jean-Louis Fousseret sur la culture avec cette question “Mais où est passée Dédale ?” Vous savez, le labyrinthe de Gilles Picouet, une œuvre acquise par la Ville au Pavé dans la Mare pour 50 000 euros, et qui fut un temps exposée dans la cour du Palais Granvelle. Si lʼopposition avait gratté un peu, elle aurait découvert sans peine que la création de lʼartiste était stockée pour lʼinstant aux ateliers municipaux. Elle ne croupira pas là. “Dédale” est destinée à être installée en 2014 dans la grande cour de la médiathèque Pierre-Bayle. Mais pour cela, un certain nombre de contraintes techniques doivent être levées. Lʼœuvre composée de 90 panneaux coulissants qui forment le labyrinthe dans lequel circule le public, est une pièce monumentale. Sa base mesure 16,50 m par 13 m, trop grande pour être installée en lʼétat car elle poserait un problème de sécurité. En effet, en cas dʼincendie, la grande échelle des pompiers ne pourrait plus manœuvrer dans la cour de la médiathèque. Il a donc été décidé de réduire les dimensions du labyrinthe dans des proportions que nous ne connaissons pas pour lʼinstant. Avec son auteur, “Dédale” reprendra donc le chemin des ateliers de lʼentreprise Mantion où elle est née dans le cadre dʼun partenariat, pour être modifiée. I Les dimensions de “Dédale” seront réduites dans le cadre du projet. P Denis Baud : “Je me suis rendu compte que je n’avais plus envie.” our notre édition du mois de novembre, nous avons rencontré Denis Baud dans un café bisontin afin dʼévoquer avec lui le rôle quʼil jouerait dans la campagne électorale de Jean-Louis Fousseret. En effet, le maire sortant venait de rappeler à ses côtés celui qui fut son adjoint lors de son premier mandat, pour le nommer coordinateur de campagne. Une mission que Denis Baud a accepté dʼendosser et qui sonnait comme un retour du militant socialiste dans la vie municipale bisontine, puisque Jean-Louis Fousseret espérait bien de retrouver sur sa liste. Mais voilà, après avoir témoigné de son engagement dans nos colonnes (L.P.B. 148), Denis Baud a décidé finalement de tout laisser tomber. Il nʼa pas déposé sa candi- dature pour figurer sur la liste M. Fousseret et a indiqué au maire quʼil nʼassumerait pas la mission quʼil lui avait confiée un peu plus tôt. “Depuis, Denis Baud a disparu des écrans radars” observe un militant socialiste. Lʼintéressé ne souhaite pas sʼexpliquer en détail sur sa volte-face inattendue. “Cʼest une décision personnelle. Je me suis rendu compte que je nʼavais plus envie” confie-t-il simplement. Sa décision est aussi honnête que courageuse. En renonçant, Denis Baud laisse le champ libre à ceux qui voyaient dʼun mauvais œil son retour, car il était un successeur possible à Jean-Louis Fousseret. Cʼest désormais Nicolas Bodin, secrétaire de section du parti socialiste et conseiller municipal délégué au budget, qui est coordinateur de la campagne du maire sortant. I Pavés chinois sur le tram : la polémique s’étend est le conseiller municipal d’opposition Michel Omouri qui a balancé le fameux pavé dont le Grand Besançon se serait bien passé. On savait que le tracé du tram bisontin accueillerait en partie des pierres chinoises, notamment place de la Révolution, pour assurer une continuité visuelle. Rien de nouveau donc puisque l’exécutif en place avait promis que ce serait le seul endroit. Ailleurs, on retrouverait du pavé “Made in Europe”. Or, les pavés Made in China semblent s’être multipliés. Le Grand Besançon n’a donc pas tout dit puisque place Flore à Besançon, le conseiller municipal d’opposition a récupéré des bordereaux de livraison des palettes importées de Chine. D’autres ont été retrouvées quai C’ Veil-Picard mais aussi sur la partie est. “Ce qui est gênant, c’est le manque de transparence qui a été fait à ce sujet, martèle M. Omouri. Je ne remets pas en cause les appels d’offres mais bien le fait que l’on fasse un tram low cost sans faire profiter l’économie locale. Dans une aucune réunion publique il n’a été dit que les pavés chinois seraient placés sur le tracé et que des poseurs portugais les installeraient ! Quelles sont leur durée de vie ?” La société Égis, maître d’œuvre, explique que sur les 8 000 m3 de pavés installés, “deux tiers proviennent du Portugal et le tiers restant de Chine notamment les petits pavés (10 x 10 cm). Ils sont techniquement aussi bons que les portugais” dit-elle. L’avenir le dira. I Les pavés chinois de la place de la Révolution font tache d’huile. 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Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. 4 L’INTERVIEW DU MOIS La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 POLITIQUE La position des communistes bisontins “On ne se soumettra pas aux consignes de Jean-Louis Fousseret” Christophe Lime, adjoint au maire depuis 2001, est le porte-parole de la délégation communiste pour les prochaines élections municipales. Il justifie le choix du P.C. de rejoindre dès le premier tour la liste de Jean-Louis Fousseret, tout en gardant sa liberté de parole. a Presse Bisontine : Les communistes bisontins ont voté massivement en faveur d’une liste d’union alors que précédemment vous aviez préparé un protocole d’accord pour que le Front de Gauche dont vous faites partie présente une liste autonome. Cela mérite sans doute quelques explications sur votre démarche… Christophe Lime : Nous avons justement pris tout le temps de construire une démarche qui est le fruit de près d’un an de réflexions et de rencontres. Notre raisonnement de base a été le suivant : “qu’est-ce qui peut ressortir de bon pour les Bisontins ?” et d’emblée on a affirmé notre volonté de battre la droite et l’extrême droite. En décembre 2012, nous avons entamé la réflexion sur le bilan des élus communistes au sein de la municipalité bisontine. Nous avons estimé qu’il y avait une vraie reconnaissance de leur travail dans plusieurs domaines : C.C.A.S., eau, assainissement, centre de tri, etc., et donc que ces élus avaient servi à faire avancer les choses. On en a conclu qu’il fallait être dans la majorité pour peser sur ses choix. Puis on a travaillé avec nos partenaires du Front de Gauche et toutes ses entités, et parallèlement nous avons travaillé sur un programme avec des propositions. L’idée, jusqu’en septembre, était de partir avec eux sur une liste autonome. Nous avons également rencontré nos actuels alliés de la municipalité, écologistes et socialistes pour connaître leur position. Puis certaines organisations du Front de Gauche ont un peu traîné à nous répondre alors que nous avions fixé l’assemblée générale du P.C.F. bisontin au 18 octobre. Et ce jourlà, nous avons voté. L L.P.B. : Pour rejoindre la liste de Jean-Louis Fousseret dès le premier tour… C.L. : Pas exactement. Sur le bulletin de vote, il y avait plusieurs questions. La première était de savoir si les militants approuvaient l’idée d’une liste autonome selon le protocole que nous avions proposé à nos partenaires du Front de Gauche. La seconde consistait à savoir si les militants étaient également partants pour une liste autonome même dans le cas où toutes les composantes du Front de Gauche ne se positionnaient pas. À la première question sur l’idée d’une liste autonome, 94,6 % des 83 votants se sont prononcés pour. Mais au deuxième vote, ils n’ont été que 11,25 % à se prononcer en faveur d’une liste autonome au cas où le protocole préparé avec les autres composantes du Front de Gauche n’était pas adopté, ce qui a été le cas. Et dans cette hypothèse de la non-ratification du protocole, ils ont donc été 88,75 % à se prononcer pour l’adhésion à une liste d’union avec le maire sortant. Christophe Lime, à droite, et de gauche à droite, Thibaut Respingue, collaborateur des élus communistes à la Ville, Thibaut Bize, secrétaire départemental du P.C. et Gérard Monnier, militant communiste. sants les uns envers les autres. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que nous avons des divergences à l’intérieur du Front de Gauche. Et ce n’est pas parce que nous serons dans la liste Fousseret que nous ne continuerons pas à coller des affiches “Non à l’austérité budgétaire imposée par le gouvernement”. L.P.B. : Cela ne vous gêne donc pas de cautionner la politique des socialistes ? C.L. : Tous les maires en France, y compris les maires communistes, vont subir l’austérité de l’État. On considère que sur le plan local, on peut avoir des élus communistes qui soient utiles. On L.P.B. : Ce n’est pas paradoxal à vos yeux ? l’a encore prouvé récemment au conseil municiC.L. : Non, car les communistes avaient besoin d’une lisibilité. On pal de Besançon quand on a poussé la majorité était prêt à s’engager dans une liste Front de Gauche mais avec à adopter la taxe d’habitation sur les logements des choix bien précis. Comme le Parti de Gauche ne s’était pas vacants. Un deuxième exemple prochain ? La “La montée communauté d’agglomération va prendre la déciprononcé pour ce protocole commun, les comsion en décembre de revenir en régie concernant du F.N., c’est munistes n’ont pas voulu s’embarquer dans “Les la collecte du verre. Ce qui prouve bien notre uti- l’échec de la l’inconnue, ils ont fait un choix cohérent qui correspond à la position de départ : être utiles et communistes lité sur des vraies valeurs de gauche. gauche.” avoir des élus. Nous avons pris la solution n’ont pas L.P.B. : Dans les discussions avec Jean-Louis Fousseret, d’efficacité. voulu quels engagements avez-vous obtenu qu’il prenne lors d’un éventuel troisième mandat ? L.P.B. : Mais au fond, qu’est-ce qui vous différencie vrais’embarquer C.L. : Nous avons obtenu une dizaine de points sur lesquels nous ment de vos partenaires du Front de Gauche ? dans ne voulions pas transiger. D’abord dans l’accord avec lui sera C.L. : La seule chose qui nous différencie, c’est le soir du premier tour où eux ne se sont pas prol’inconnue.” marqué noir sur blanc que les communistes garderont leur liberté de parole et de vote au sein du conseil. On ne se soumettra noncés franchement sur leur soutien à la liste pas aux consignes de Jean-Louis Fousseret. Ensuite, il y aura au de gauche qui arriverait en tête. De notre côté, cours du mandat des expressions du P.C.F. seul. Nous ferons ausc’était tout à fait clair. si des réunions spécifiques dans les quartiers. Le troisième point est qu’il ne devra y avoir aucune alliance avec le centre-droit. L.P.B. : Les membres du Parti de Gauche notamment ne sont pas tendres avec vous depuis votre ralliement à la L.P.B. : Et des mesures sur la vie quotidienne des Bisontins ? future liste Fousseret. Vous n’avez pas le sentiment que C.L. : Nous avons obtenu qu’il n’y ait aucune augmentation des le beau Front de Gauche est mort à Besançon ? impôts locaux à l’initiative de la Ville durant tout le mandat. C.L. : Je ne le pense pas. Les composantes du Ensuite qu’il y ait le maintien, voire le renforcement des services Front de Gauche restent nos partenaires. Après publics dans cette ville. Nous avons obtenu également que soient la parenthèse des municipales il y a d’autres lancées deux études, l’une sur le transport public pour un évenéchéances, les Européennes notamment. De tuel passage en régie publique, l’autre sur le réseau de chaleur de notre côté en tout cas, nous ferons tout pour faiPlanoise. Sur les relations avec la population, nous avons exigé re vivre le Front de Gauche. Il faut surtout éviun comité de mise en œuvre et de suivi de la réforme des rythmes ter de tomber dans des propos excessifs ou bles- scolaires et que sur les gros dossiers comme Saint-Jacques, les Prés-de-Vaux ou la Viotte, on associe la population avant de prendre les décisions. On a demandé aussi qu’à mi-mandat, les élus aillent devant la population pour expliquer ce qu’ils ont pu ou pas pu mettre en œuvre. Et qu’enfin le C.C.A.S. soit doté d’un budget plus important. L.P.B. : Et sur le plan de l’urbanisme, de la culture ?… C.L. : En matière d’urbanisme, on souhaite que les efforts soient concentrés sur la Grette, que l’opération de renouvellement urbain réalisée sur Planoise soit étendue à la Grette. L’autre quartier qui doit être privilégié, c’est Palente-Orchamps. Sur le plan culturel, il faudra trouver un événement annuel innovant mais qui devra se baser sur les compétences locales. L.P.B. : Combien d’élus communistes avez-vous négocié avec Jean-Louis Fousseret ? C.L. : Six personnes en position éligible, plus deux autres, et ces personnes ne seront pas forcément toutes encartées au P.C. Ma principale préoccupation sera l’utilité de ces élus communistes. Il y aura des élus d’expérience et un rajeunissement. L.P.B. : Qu’est-ce que signifie être communiste au XXIème siècle ? C.L. : Être communiste, c’est penser à l’avenir des humains et de la planète. Le communisme, c’est une culture. Si le parti communiste s’est beaucoup interrogé suite à la chute du mur de Berlin, on a su recréer en France une vraie dynamique, mais qui est encore insuffisante. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on a été un des membres fondateurs du Front de Gauche et on considère aujourd’hui que le Front de Gauche doit encore s’élargir avec de nouvelles forces, et notamment avec des personnes encartées dans aucun parti. Nous sommes une gauche alternative de construction. L.P.B. : On dit que la droite n’a jamais eu autant de chance de faire basculer cette Ville de Besançon. Vous partagez cet avis ? C.L. : Complètement, il y a un vrai risque. Et il existe un vrai risque aussi de voir le F.N. progresser. Et j’estime que la montée du F.N., c’est aussi l’échec de la gauche. La droite est une vraie menace car le contexte national va certainement jouer sur une démobilisation d’une partie de la gauche. J’estime néanmoins que sur le plan local, la majorité avec toutes ses composantes présente un bilan qui est plutôt positif. I Propos recueillis par J.-F.H. BESANÇON SANTÉ La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 5 Contamination dans un bloc opératoire Hôpital : un mystérieux champignon fait fermer un bloc opératoire L’îlot B du bloc opératoire du service urologie-gynécologie de l’hôpital Minjoz a été condamné durant une semaine après la découverte d’une forme microscopique de champignon. Une entreprise est venue décontaminer l’espace. es combinaisons des personnes engagées pour décontaminer le bloc opératoire d’urologie-gynécologie ont laissé place aux blouses des médecins. À l’hôpital Minjoz de Besançon, tout est rentré dans l’ordre… ou presque. Si rien n’a filtré de la part de l’instance dirigeante, la direction du C.H.R.U. de Besançon s’est vue contrainte d’engager, entre le 19 et le 27 octobre, une grande opération de nettoyage du bloc d’urologie-gynécologie en s’adjoignant les services d’une entreprise spécialisée. Un fait rarissime. Dans ce bloc de quatre pièces, professeurs et médecins opèrent les malades atteints de problèmes urinaires, cancers, et tout ce qui concerne la gyné- L cologie. Un lieu qui, dans les faits, doit être totalement aseptisé pour éviter un risque de contamination du patient. Mais lors de la dernière campagne de prélèvements réalisée par le service d’hygiène hospitalière, une présence résiduelle de “Chaetomium sp” a été détectée. Des risques Selon nos informations, ce n’est limités pas la première fois que ce type selon de champignon l’hôpital. fait son apparition : il aurait déjà sévi dans l’ancien hôpital Saint-Jacques, au centre-ville. Aurait-il déménagé avec le matériel ? Diffi- cile de répondre. La direction de l’établissement que nous avons contactée se veut rassurante : “Il s’agit d’une forme microscopique de champignon. Les risques pour le patient sont connus, extrêmement limités et contrôlés” affirme le C.H.R.U. Néanmoins, la cavalerie lourde a été engagée pour éradiquer ce “mystérieux” contaminant. “Face à la présence de ce micro-organisme, par précaution et dans un objectif de sécurité maximale pour l’usager, la décision a été prise de réaliser une désinfection par voie aérienne par le peroxyde d’hydrogène sur l’ensemble de l’îlot” ajoute l’hôpital. Durant cette semaine, les urologues et les gynécologues ont pris en charge les urgences dans un autre îlot. Les activités programmées ont repris L’hôpital de Besançon a dû décontaminer le bloc urologie-gynécologie pour le débarrasser d’un champignon. lundi 28 octobre. L’opération a, toujours selon la direction, été une réussite. Le vendredi, lendemain de la dispersion du produit, des enfants admis au service pédiatrie ont été pris de maux de tête. Coïncidence ? Personne ne répond. I E.Ch. Quelques cas d’infections superficielles U n praticien bisontin, spécialisé dans la surveillance de lʼépidémiologie, apporte une explication quand à ce mystérieux champignon : “Les Chaetomium sont des espèces fongiques. Ils sont très fréquents dans le sol et sur les matières végétales en décomposition. Ils sont donc fréquemment présents sur les matériaux contenant de la cellulose, type cartons, papiers… La croissance de ce champignon est favorisée par lʼhumidité. Ce nʼest pas une espèce pathogène pour lʼhomme. Quelques cas dʼinfections superficielles ont été rapportés et de très rares infections profondes chez les patients très fortement immunodéprimés”. I 5&6 % Le plaisir de vivre en ville 23 avenue Fontaine Argent • 3, 5, 7 et 9 rue Chopard • 25000 Besançon Bureau de vente Résidence Le Montana • 128 rue de Belfort 25000 Besançon 30, rue Denis Papin • B.P. 35 25301 PONTARLIER CEDEX - Tél. 03 81 46 71 87 www.de-giorgi.fr Tél. 03 81 80 63 56 Permanence les mardi, jeudi et vendredi de 15h00 à 18h00 6 L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 SANTÉ PUBLIQUE LA GUERRE DES HÉLICOS AURA-T-ELLE LIEU ? DÉBAT L’Agence Régionale de Santé monte actuellement un projet pour que la Franche-Comté soit dotée d’un nouvel hélicoptère sanitaire destiné à améliorer la prise en charge des urgences. Depuis dix ans, notre région dispose d’un hélicoptère rouge et jaune de la sécurité civile dont la base est située à La Vèze. L’arrivée de l’hélico blanc peut-elle menacer l’existence de l’autre hélicoptère alors que la promesse d’installer une équipe sanitaire en permanence à La Vèze n’a jamais été tenueeu ? À l’heure où les contraintes budgétaires sont de plus en plus fortes, les craintes se font jour. L’Agence Régionale de Santé se veut rassurante. Le petit monde des secours et des urgences est en ébullition. Deux hélicoptères peuvent-ils cohabiter ? Blanc sur rouge et rien ne bouge ? L Si la Franche-Comté obtient le financement d’un hélicoptère sanitaire au C.H.U. de Besançon, celui de la sécurité civile sera-t-il maintenu alors qu’une mission de l’inspection générale des finances traque actuellement les économies à réaliser dans les équipements ? hélicoptère blanc peut-il condamner l’hélicoptère rouge ? Notre région at-elle besoin de deux hélicoptères pour assurer les secours d’urgence ? Un hélicoptère blanc dont le coût dépasse les 3 millions d’euros par an est-il indispensable ? Toutes ces questions agitent en ce moment le petit monde médical et des secours alors que l’Agence régionale de santé (A.R.S.) a déposé officiellement un dossier pour obtenir du ministère de la Santé qu’il finance une partie de ce futur hélicoptère blanc qui intégrerait les moyens logistiques du S.M.U.R. (service mobile d’urgence et de réanimation). Cet hélico sanitaire est un des cinq points du grand schéma régional des urgences que l’Agence a présenté officiellement fin octobre. Parmi les orientations régionales, on retrouve donc les points suivants : “Doter la région d’un hélicoptère sanitaire en complément de l’hélicoptère de la sécurité civile” mais aussi celui-ci : “Revoir les financements des lignes de S.M.U.R. pour dégager tout ou partie les crédits nécessaires à l’HélisS.M.U.R. dans une logique d’équité régionale.” L’hélicoptère rouge et jaune de la sécurité civile baptisé “Dragon 25” est opérationnel quant à lui en Franche-Comté depuis septembre 2003. En dix ans, il a permis de secourir près de 4 000 Francs-Comtois, essentiellement dans le cadre de missions de secours médicalisées par le S.A.M.U. 25. Pour justifier la venue d’un nouvel hélico blanc en plus du Dragon 25, l’Agence régionale de santé argue du fait que tous les ans, il y a plus de 1 300 carences d’équipes S.M.U.R., c’està-dire qu’elles ne peuvent répondre aux demandes Une utilisation “étonnante” de l’argent public ʼaccident se déroule lʼété dernier dans une commune du Jura. Une des victimes dans un état grave doit être héliportée vers le C.H.U. de Besançon. Le Dragon 25, disponible ce jour-là, reste dans son hangar de La Vèze pour la simple raison quʼaucune équipe S.M.U.R. nʼest disponible à ce moment-là. Les pompiers proposent la participation dʼun médecin-pompier qui est alors sur les lieux de lʼaccident. Refus des autorités sanitaires. On fait alors appel à une équipe suisse et à lʼhélicoptère de la R.E.G.A. (Garde aérienne suisse de sauvetage). La facture sera salée : 5 000 euros lʼheure de vol. Alors que dʼautres solutions moins coûteuses auraient pu être envisagées comme faire appel au S.A.M.U. de la CôtedʼOr par exemple, ou mieux encore, au Dragon 25 resté à La Vèze, une solution qui nʼaurait rien coûté à la Sécu. I L’ Dans le scénario idéal, l’arrivée d’un hélicoptère sanitaire blanc ne devrait pas remettre en cause l’hélico de la sécurité civile (photo A.R.S.). d’urgences puisqu’elles sont déjà occupées ailleurs. Or en cas de carences d’équipes S.M.U.R., de toute façon l’hélico rouge et jaune ne peut pas intervenir non plus car les médecins urgentistes de l’hôpital ont le monopole de l’utilisation médicalisée du Dragon 25. Selon une source concernée par ces questions, 2 millions “un deuxième hélicoptère ne servid’euros par rait à rien, c’est surtout d’équipes S.M.U.R. dont la région a besoin appareil et et une bonne partie des carences seraient résolues si les médecinspar an. pompiers étaient autorisés à monter dans le Dragon 25 pour les utilisations médicalisées.” Une partie de la solution aurait été de médicaliser le Dragon 25 sur sa base de La Vèze en y installant une équipe de secours permanente. Cet élément était d’ailleurs la condition de départ de la création de la base sécurité civile en 2003. En mars 2001, quand le préfet de l’époque avait donné son feu vert à la création de la base, ce feu vert était assorti de la condition d’y créer une équipe de secours permanente. Dix ans plus tard, toujours rien. “Ce n’est pas envisageable de stationner une équipe S.M.U.R. à La Vèze car quand les urgentistes ne partent pas en mission, ils travaillent dans les services à l’hôpital” répond de son côté l’A.R.S. En début d’année, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a demandé une mission conjointe de l’Inspection générale de l’administration et de l’Inspection générale des finances pour analyser le positionnement des moyens du ministère de l’Intérieur. Les conclusions devaient être connues au cours en avril dernier, elles ne sont toujours pas rendues. D’où l’incertitude qui règne actuellement autour de l’avenir de l’hélico rouge et blanc. L’étude préparée par l’Agence régionale de santé plaidant en faveur de l’hélicoptère blanc se base également sur une analyse de l’association française des utilisateurs d’hélicoptères sanitaires hospitaliers (A.F.H.S.H.), celle-là même qui loue les hélicoptères sanitaires en France au tarif de 2 millions d’euros par appareil et par an. Certains dénoncent un lobbying des opérateurs privés d’hélicoptères sanitaires. L’argument avancé également par les autorités sanitaires qui affirment qu’un hélicoptère sanitaire “tout temps” est nécessaire serait également erroné. “Nulle part au monde il n’existe d’hélicoptère de ce type tout temps. Un hélicoptère ne pourra jamais voler en cas de brouillard ou de givre” affirme un spécialiste de la question. Reste enfin une question logistique en suspens actuellement : à quel endroit pourront être construits le hangar et la base d’un nouvel hélicoptère sanitaire aux abords de l’hôpital Minjoz ? À cette question, personne n’a encore de réponse. I J.-F.H. La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 7 RÉACTION La directrice de l’A.R.S. “Ce qui me préoccupe avant tout, c’est l’intérêt général” Sylvie Mansion, directrice générale de l’A.R.S., explique pourquoi un deuxième hélico est nécessaire et surtout, qu’il n’entre pas selon elle en concurrence avec l’hélico de la sécurité civile. a Presse Bisontine : Pourquoi vouloir un hélico sanitaire alors que la sécurité civile dispose déjà d’un hélicoptère ? Sylvie Mansion : Aujourd’hui, la FrancheComté est la seule région de France à ne pas disposer d’hélicoptère sanitaire et on constate en Franche-Comté tous les ans plus de 1 300 cas de carence, c’est-à-dire que lorsque l’on appelle le 15 et qu’il faut déclencher le S.M.U.R., il n’y a pas d’équipe disponible. Car souvent les personnels sont engagés dans des transports de longue durée, notamment d’un hôpital régional à un autre. Pendant que les personnels sont sur la route, ils ne sont donc pas disponibles. Notre idée est que ces transferts interhospitaliers puissent se faire par la voie des airs. Ce nombre de transfert interhospitaliers est d’environ 1 200 par an. On a chiffré également à 400 par an le nombre d’interventions sur des terrains où on besoin d’un hélicoptère et à 400 aussi le nombre de cas où la personne à secourir est à plus de 30 L minutes d’un S.M.U.R. terrestre. C’est notamment le cas de tout une partie du Haut-Doubs. Au total, cela fait 2 000 interventions dans ces trois cas de figure, alors que l’hélico de la sécurité civile en fait moins de la moitié. J’estime donc que l’arrivée d’un hélico blanc est tout à fait souhaitable. L.P.B. : On peut légitimement craindre que si un hélico blanc arrive, celui de la sécurité civile sera menacé ? S.M. : Il n’y a aucune crainte à avoir, on a besoin en Franche-Comté de deux machines qui sont complémentaires. Le schéma que l’on a préparé prend en compte l’existence de l’hélico rouge et jaune. Je sais que le ministère de l’Intérieur travaille sur le redimensionnement de sa flotte d’hélicoptères de la sécurité civile, mais il n’y a aucune raison que l’hélico rouge et jaune franc-comtois soit supprimé. Une chose est sûre : si je comprends la crainte de certains pompiers de voir l’hélico rouge supprimé, il ne faut surtout Linge de LIT pas être dans une logique de confrontation. L.P.B. : Apparemment, si les médecins-pompiers avaient le droit d’accéder à l’hélico rouge actuel pour les secours d’urgence, ça résoudrait une partie du problème ? S.M. : Quand ils peuvent monter dans l’hélico rouge, ils le font. Tout cela dépend comment l’hélico est médicalisé. Il faut impérativement sortir des querelles de chapelles. Ce qui me préoccupe avant tout, c’est l’intérêt général. L.P.B. : Combien coûtera cet hélico blanc aux contribuables ? S.M. : 3 millions d’euros, dont 2 millions pour la location, le fonctionnement et la maintenance de l’appareil et un peu moins d’1 million pour financer la ligne de S.M.U.R. (médecin, infirmier, brancardier, etc.). Les arbitrages du ministère de la Santé ne sont pas encore Linge de NUIT Pour la directrice de l’A.R.S., accompagnée du responsable du dossier, “il faut sortir des querelles de chapelles.” faits, mais j’ai toutes les raisons de croire qu’on l’obtiendra. Tout le monde doit faire un effort pour son financement, y compris la Région. L.P.B. : On a du mal à imaginer où le hangar de cet hélico sera construit à proximité du C.H.U. ? Linge de BAIN S.M. : Les choses ne sont pas encore arrêtées sur ce point. On peut réfléchir à des mutualisations avec la sécurité civile pour certains aspects mais l’hélico blanc sera stationné à proximité du C.H.U., c’est sûr. I Propos recueillis par J.-F.H. 8 La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 PROJET L’ÉVÉNEMENT Accessibilité aux S.M.U.R. en Franche-Comté (source A.R.S.). Cinq objectifs L’hélico, l’arbre qui cache la forêt L’arrivée d’un hélicoptère sanitaire n’est pas le seul objectif de l’Agence régionale de santé qui a dévoilé fin octobre un plan global pour améliorer la prise en charge des urgences sur le territoire. out est parti de la pro- franc-comtois pour en tirer un messe formulée par le pré- schéma en cinq objectifs. D’abord sident de la République maintenir les qui a pris l’engagement Dans une sites de garantir un accès aux soins d’implantation d’urgence en moins de 30 logique actuels des minutes sur l’ensemble du ter- d’équité S.M.U.R. territoire. L’A.R.S. a engagé une restres. Ensuite analyse très fine de l’organisation régionale. implanter sur le des urgences sur le territoire plateau du Haut- T Doubs, du côté de Maîche où une bonne partie de la population est à plus de trente minutes d’un service médical d’urgence, une ligne S.M.U.R. Puis déployer des médecins correspondants du S.A.M.U. dans les autres secteurs au-delà de trente minutes. Quatrième point : doter la région de ce fameux hélicoptère sanitaire en complément de sur l’ensemble des territoires l’hélicoptère de la sécurité civi- n’est qu’un des trois gros chanle. Et enfin revoir les finance- tiers que l’A.R.S. s’est engagée ments des lignes de S.M.U.R. à mener. Le deuxième concerpour dégager tout ou partie les ne l’anticipation des situations crédits nécessaires à de tension et le troisième, un l’HélisS.M.U.R. dans une logique des plus sensibles : le traited’équité régionale. ment de la saturation des serL’accessibilité à des soins urgents vices d’urgences. I Implantation actuelle des services d’urgence et des S.M.U.R. (source A.R.S.). Zoom Les interventions héliportées en chiffres Interventions de l’hélicoptère de la sécurité civile par an : G 500 interventions héliportées assurées par la sécurité civile Dragon 25. G 100 interventions héliportées assurées par dʼautres hélicoptères. G 73 % des interventions héliportées sont des interventions sur le terrain. Nombre d’interventions S.M.U.R. héliportées par an pour 100 000 habitants par département : G Doubs : 43. G Jura : 72. G Haute-Saône : 37. G Territoire-de-Belfort : 28. Interventions S.M.U.R. avec les partenaires : G 20 % sont des interventions S.M.U.R. menées conjointement avec une ambulance. G 40 % sont des interventions S.M.U.R. sont menées conjointement avec les pompiers. BESANÇON VOIRIE La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 EN BREF Le Pont rue des Jardins éclairé Miserey Pont trancheur de têtes à camions Haut de 2,35 m, le pont de la rue des Jardins a laissé sur le carreau de nombreux camions venus s’encastrer sous le parapet. La mairie a installé une rampe lumineuse pour stopper le carnage. Le cri d’alerte du collectif “Pont Guillotin” est entendu. ernière victime en date : une camionnette Leclerc. C’était lundi 4 novembre, en pleine nuit. Ce riverain de la rue des Jardins à Besançon s’en souvient encore bien. Le fracas de la tôle brisée sous le pont haut de 2,35 m l’a fait sortir de sa douce nuit. Trop, c’est trop. Deux habitants du quartier des Chaprais ont décidé de créer une page facebook sur lequel ils postent les photos des véhicules tranchés. Cela fait Des fureur. “Nous avons fait cela travaux pour que le massacre s’arrête. Certes, c’est sur le ont été ton de l’humour mais il y a entrepris. une question de sécurité. Vous vous imaginez si un tel accident arrive alors qu’un passant ou un enfant est sur le pont ? De nombreuses personnes passent Le Marché de Noël de Miserey-Salines (organisé par l'association des parents d'élèves) aura lieu les 7 et 8 décembre dans la salle polyvalente du village. De nombreux produits artisanaux seront proposés aux visiteurs. Vin chaud, buvette, passage du Père-Noël avec sa calèche seront également là pour animer les journées. Les camionnettes sont les plus touchées : les conducteurs, parfois peu habitués au gabarit, se font surprendre. D ici” s’interroge le riverain, qui veut rester anonyme. Selon leurs dires, les accidents de ce type ont augmenté du fait des nombreuses déviations liées au tramway. “Cet été, nous avons vu beaucoup de camping-cars coincés” dit l’habitant. Grâce à l’appui de l’association “Vivre aux Chaprais”, il a été demandé à la Ville de Besançon une réaction. Jeudi 14 novembre, des travaux ont été entrepris : une rampe lumineuse a été ins- 9 tallée. Elle vient s’ajouter au portique et Construit en 1975, l’ouvrage a techniaux quatre panneaux de signalisation… quement peu souffert de ces coups de qui visiblement ne faisaient pas effet. fronts à répétition. Il tient bon. Stoïque. Très souvent, les camionnettes éclataient Souhaitons au pont des Jardins la même les chaînes du portique. “Cette rampe renommée que celui des Champs-Élylumineuse est là pour attirer l’attention, sées. Haut de 2,40 m, ce dernier est connu rapporte Daniel Mourot, responsable de pour couper de nombreuses têtes, visibles la voirie à la Ville de Besançon. Nous sur son propre blog Internet. Mais il ne avons été toujours attentifs à ce pont mais joue pas dans la même cour, où plutôt la tous les accidents ne nous remontaient même rue, que celui des Jardins. I E.Ch. pas” rapporte-t-il. Capoeira Les 23 et 24 novembre, Ritmo da Capoeira invite à découvrir les danses et rythmes afro-brésiliens à l’occasion de la “Semaine de la Conscience Noire”. Les ateliers seront animés par le chorégraphe Evandro Passos (Belo Horizonte) accompagné des percussionnistes Ze Nilson (Belo Horizonte) et Janderson (Salvador da Bahia). Rens.s : Frédérique Daoudal au 06 75 07 17 30. Unicef Pour vos chats de Noël, l’Unicef de Besançon est présente au Centre Saint-Pierre tous les mercredis et vendredis, de 14 h 30 à 18 h jusqu’au 13 décembre. 10 BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 SOLIDARITÉ + 47 % de repas distribués cet été Les Restos du Cœur “appréhendent” la nouvelle campagne Face à une baisse de l’aide alimentaire et un afflux massif de demandeurs, comment les Restaurants du Cœur de Besançon vont-ils résoudre cette équation ? ls sont inquiets les 136 bénévoles des Restaurants du Cœur de Besançon et de Chalezeule à l’aube de la campagne d’hiver qui s’étend du 25 novembre à fin mars. Depuis 2009, les années se suivent et malheureusement se ressemblent, que ce soit dans le premier centre situé à Planoise (en face de l’hôpital Minjoz) ou dans le second, à Chalezeule (derrière le magasin Lidl) : “Nous avons une forte augmentation du nombre de repas distribués, rapporte Jacques Martinet, coordinateur des Restaurants du Cœur à Besançon. Pour la campagne d’été 2013, cette hausse est de 47 % ! C’est du jamais vu. Le bassin de Montbéliard suit la même tendance” ajoute-t-il. Qu’en sera-t-il jusqu’en mars pro- I chain ? “C’est l’inconnue” répondent les bénévoles. Une chose est claire : les bénéficiaires ont tous un profil différent. “Les étudiants sont de plus en plus nombreux. Ils étaient 3 en 2009. Ils sont aujourd’hui 80. Idem pour les personnes âgées qui représentent 8 % des demandeurs” commente l’association amputée de l’aide européenne. Pour le centre de Besançon qui a distribué 160 803 repas l’année dernière, les dotations passent de 23 à 10 %. Il va falloir combler ce fossé. “Nous pourrons toujours répondre à la demande, rassure toutefois Jacques Martinet. Mais nous devrons aussi accroître la ramasse dans les magasins du Grand Besançon. Nous allons également contacter les entreprises agroalimentaires afin de trouver des solutions à plus long terme” ditil. Dans ce ciel sombre qui plane au-dessus de la bande à Coluche, une éclaircie point : celle des dons financiers qui n’ont jamais été aussi élevés. “Certaines personnes nous donnent car elles estiment qu’elles pourraient, elles aussi, se retrouver dans une situation d’aide” notent les Restos de Besançon qui reçoivent des aides d’entreprises privées et du public comme la commune de Chalezeule ou de Besançon. Malgré tout, des produits manquent. C’est le cas des vêtements pour les enfants, ou des produits d’hygiène. 30 % des familles aidées sont en insécurité alimentaire. Sans cet appui, elles n’auraient pas de quoi subsister. Le 8 décembre, les Restaurants du Cœur organisent les “Enchères du Cœur”. Organisées à la salle des ventes de Besançon (Chaprais) sous le ministère du commissaire-priseur Gérard Dufrêche, elles permettront de récolter des fonds qui seront distribués. “Nous cherchons encore Malgré la tempête, l’équipe de bénévoles des Restaurants du Cœur va assurer la campagne d’hiver. des lots” lance Jean-Charles Diéterlé, un des organisateurs de la vente. L’année dernière, 15 000 euros ont été collectés. Les gants de l’ancien boxeur Jean Josselin avaient trouvé preneur. Du punch, les Restos n’en manquent pas. Un coup de main leur va bien. I E.Ch. CULTURE Zoom Les enchères du Cœur le 8 décembre à Besançon G Les enchères du Cœur dimanche 8 décembre à partir de 14 heures à la salle des Ventes des Chaprais à Besançon. Pas de frais sur vente. Pour donner des objets : 06 15 21 11 11 ou aux Restos. Les enlèvements dʼobjets peuvent être réalisés par lʼassociation. G Centre des Restaurants du Cœur de Planoise, 1 rue Belin (face à Minjoz), ligne de bus 10. Inscriptions pour la campagne dʼhiver tous les jours sauf samedi et dimanche de 13 heures à 16 h 30. 03 81 50 75 92 G À Chalezeule (6 rue des Vallières Sud), derrière Lidl, les 21 et 22 novembre de 13 h 30 à 16 heures. 03 81 84 20 68 “Hors-les-murs” Les beaux-arts s’invitent à Planoise Pendant sa période de fermeture pour travaux, le musée des Beaux-Arts pourrait exposer certaines de ses œuvres à Planoise mais aussi dans d’autres quartiers de la ville. E Éric Niedergang, directeur informatique de Publipresse/360HD Publipresse - MORTEAU - 03 81 67 90 80 [email protected] www.groupe-publipresse.com n avril 2014, le musée de Beaux- formation complète de l’espace culturel qui Arts de Besançon fermera ses portes accueillera à nouveau le public en 2016. pour entrer dans une phase de grands Pendant le chantier, les œuvres du musée travaux. Elle aboutira à la trans- continueront à vivre dans le cadre de l’exposition intitulée “hors-les-murs”. Une des pistes originales à l’étude dans ce projet est d’exposer plusieurs des pièces du musée (sculptures, peintures) à Planoise au centre Mandela et au théâtre de l’Espace. Il est probable que Planoise ne soit pas la seule destination des œuvres. Le cas échéant, d’autres quartiers de la ville pourraient en accueillir à leur tour. “Le principe est de profiter des travaux pour faire en sorte que les Bisontins s’approprient leur musée dans les quartiers” annonce Yves-Michel Dahoui, adjoint à la culture. Le projet “hors-les-murs” est en cours d’élaboration à Besançon. Il est ambitieux. Mais avant de le concrétiser, la direction du musée des Beaux-Arts et la Ville doivent résoudre un certain nombre de difficultés techniques et de sécurité. Pour ces mêmes raisons, il n’est pas prévu que des chefs-d’œuvres que possède le musée soient montrés dans le cadre de l’exposition.“Horsles-murs” pourrait démarrer à Planoise l’été prochain. I Il faudra résoudre des contraintes techniques et de sécurité avant d’exposer les œuvres dans les quartiers. CONTRÔLE TECHNIQUE AUTO 10, rue Édouard Belin (face Hôpital Minjoz) 25000 BESANÇON TEL. 03 81 41 34 34 ENFIN, la voie est libre ! Pendant de longs mois, tous les commerces du secteur de la rue Édouard Belin ont subi l’impact des travaux du TRAM. Nous pouvons enfin envisager l’avenir avec plus d’optimisme avec les voies de circulation plus libres. Nous remercions nos clients pour leur patience et leur disons à très bientôt … Avec nous, roulez tranquille ! VOTRE CONTRÔLE TECHNIQUE AUTOMOBILE à partir de 59 Mario CAU AUTO BILAN BESANCON Réseau DEKRA Rue 1. Auto Bilan - Réseau DEKRA Albe 8 in nste rt Ei Ru e Dol de e gn pa e rdi ica am Ch eP nt raba LE VIL e Ru 2 de . CE DIR ed Ru Rue E NTR r ou mb xe Lu du Av. de B TRAM ourgog ne g Rue ont iém P de n Beli tler Kas e Ru . C co DIR Zone 3 R E INE FARle U A a E rci HAT mme 6 uB ue d VIC SER É Rue ard dou fred e Al 7 1 Hôpital Jean Minjoz N TIO STA Rue erel 5 4 ¤ 50 TTC ly qu Bec Bd Alexandre Fleming 8. Espace industriel et artisanal Pour véhicule déposé avant 10h et repris après 17h AVEC OU SANS RENDEZ-VOUS Bran Rue 2. Citroën 3. Carosserie Monnin 4. Besac Pêche / Glass 25 5. Garage Auto Service / EasyGliss 6. Centrale des coiffeurs / Linotapis Marello / Formule Cash / Bois & Chiffons / Aqualys / Pulcinella / Zacman / Calorelo Opération Contrôle moins cher 10, rue Édouard Belin (face Hôpital Minjoz) 25000 BESANÇON TEL. 03 81 41 34 34 HORAIRES D’OUVERTURE : Du lundi au vendredi de 7h30 à 18h30 non-stop Avec ou sans rendez-vous 12 BESANÇON POLITIQUE La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 100 % d’échec en matière fiscale Le professeur Gonon attribue un 8/20 à l’élève Fousseret Le candidat U.D.I. a décortiqué avec ses équipes les 55 promesses faites par Jean-Louis Fousseret à ses électeurs en 2008. Le résultat est “médiocre” selon Philippe Gonon qui prépare plus que jamais l’alliance avec l’U.M.P. as tendre Philippe Gonon et ses équipes du centredroit qui attribuent un 8 sur 20 au deuxième mandat de Jean-Louis Fousseret. Pas de doute, la bataille des municipales de mars prochain est entrée dans le dur. Le conseiller municipal U.D.I. a passé au peigne fin l’ensemble des 55 promesses que Jean-Louis Fousseret avait formulées en mars 2008 dans ses tracts de campagne. Gonon a fait ses comptes : selon lui, seules 40 % des promesses ont été tenues lors du mandat (d’où ce 8 sur 20), et “33 % de ses engagements n’ont pas été tenus du tout et 27 % ne l’ont été que partiellement” note Philippe Gonon qui est allé encore plus loin dans l’analyse en pointant les trois domaines dont Jean-Louis Fousseret avait fait des priorités de premier plan : l’emploi, la fiscalité et le logement. “En matière de fiscalité, aucun des trois engagements n’a été réalisé, donc 100 % d’échec. P En matière d’emploi, quatre promesses ont été réalisées et une partiellement, donc un taux de nonréalisation de 83 %. Et en matière de logement, le taux de non-réalisation atteint les 57 %.” Le constat dressé par l’opposition de centre-droit est sévère également sur le plan social. “Besançon est une ville pauvre, 20 % plus pauvre que la moyenne des villes de la même strate. Le potentiel fiscal de Besançon est de Une liste 856 euros par habicommune tant contre 1 026 euros pour les communes de de la la même taille. Si bien que le coefficient de droite mobilisation du potend’ici mitiel fiscal est de 125 % décembre. à Besançon, contre 92 % en France. Ce sont des indicateurs incontestables qui montrent également le matraquage fiscal imposé par la maire de cette ville où la pression fiscale a atteint des sommets” ajoute Philippe Gonon. Dans son réquisitoire contre le dernier mandat Fousseret, Gonon et ses lieutenants n’ont pas manqué de souligner les couacs qui selon eux ont émaillé ces six dernières années. Ils font feu de tout bois avec “le départ vers Dijon du siège de la Caisse d’Épargne et de R.F.F., les difficultés récurrentes de la place Cassin, les 408 au bord de l’implosion, le fiasco technique de la cuisine centrale, des accès à la ville toujours sous-dimensionnés ou encore la sécurité des Bisontins qui se dégrade à vue d’œil et les 230 commerces vides de tout occupant à Battant.” Au-delà du constat, le candidat Gonon a fait plancher ses équipiers sur les principaux thèmes de la future campagne. Sur la fiscalité, il ressort le besoin de “rationaliser les dépenses en mutualisant le plus possible, d’optimiser la compéten- ce du personnel et d’évaluer les politiques publiques grâce à des audits réguliers” commente Jean-Marie Girerd, rallié à la cause Gonon. Dans le domaine de l’économie et de l’emploi, Wilfrid Le Naour, autre coéquipier de Gonon, prône “une nouvelle gouvernance avec notamment la création d’un poste de prospecteur pour vendre Besançon à l’extérieur et la création d’un comité de développement économique.” L’idée est également de “faire de Besançon la capitale numérique du Grand Est” et de “remettre l’accent sur la formation technique.” Pour Catherine Comte-Deleuze, spécialiste du social pour qui à Besançon “il y a précarité à tous les coins de rue”, il faut renforcer les moyens humains dans les quartiers. Pour Gérard Garrigues enfin, le M. Tourisme de l’équipe Gonon, il faudra notamment “mettre en place une véritable équipe commerciale qui vende le produit Besançon à l’extérieur et à l’étranger.” Toutes les propositions du centredroit portées par Philippe Gonon et ses coéquipiers seront mises en commun avec celles de l’équipe Grosperrin car plus que jamais, la volonté de Philippe Gonon est de “réussir à rédiger un projet commun pour aboutir à des négociations fructueuses sur une liste commune dès le premier tour qui regrouperait l’ensemble des forces du centre et de la droite républicaine.” L’unique chance, selon M. Gonon, de renvoyer Jean-Louis Fousseret et ses adjoints à leurs chères études… Le principe d’une liste commune doit aboutir à la midécembre au plus tard. I J.-F.H. Philippe Gonon entouré de son équipe. Reste pour eux à trouver un accord avec l’U.M.P. sur le programme et sur une future liste commune. Zoom Les échecs de Fousseret selon Gonon Les 18 promesses qu’il juge non 3 - Contribuer à proposer aux entreprises tenues, issues des tracts de campagne des terrains à des prix accessibles. du candidat Fousseret en 2008 : 4 - Créer des forums et des antennes de 1 - Aménager 70 hectares pour les entreprises et créer plusieurs milliers dʼemplois. Selon Gonon, Besançon a perdu 0,6 % de ses emplois en 2012. 2 - Créer un éco-pôle pour des emplois liés au développement durable. quartier au plus près des demandeurs dʼemploi. 5 - Soutenir lʼartisanat et le commerce de proximité et du centre-ville. 6 - Investir 70 millions dans lʼuniversité pour un enseignement dʼexcellence. 7 - Lutter contre la précarité des jeunes avec un contrat municipal étudiant. 8 - Construire des éco-quartiers conformes aux exigences dʼéconomie dʼénergie et de gestion des déchets. 9 - Faire de ces quartiers des espaces intergénérationnels avec accueil adapté pour personnes âgées. 10 - Maintenir les abattements sur la taxe dʼhabitation. 11 - Maîtriser les tarifs des services publics. 12 - Limiter lʼévolution de la part communale des impôts locaux en dessous de lʼinflation. 13 - Négocier avec la société des autoroutes la gratuité du transit sur lʼA 36. 14 - Soutenir tous les clubs de haut niveau. 15 - Créer “Proximʼparents” pour aider les parents à faire face à leurs responsabilités dans lʼéducation des enfants. 16 - Renforcer la police municipale dans les quartiers et contribuer à la lutte contre les nuisances sonores. 17 - Poursuivre la prévention des risques liés à lʼabus dʼalcool sur la voie publique. 18 - Renforcer le rôle des conseils de quartier en amont des projets. I Un constat plutôt sévère pour un résultat jugé “médiocre.” BESANÇON ENVIRONNEMENT La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 POLITIQUE Les arbres reviennent 13 Du nouveau à l’U.M.P. Le quai Veil-Picard à l’ombre Jean Rosselot dans l’indécision de ses nouveaux arbres L’abattage en janvier 2012 des 87 platanes avait suscité l’émoi des Bisontins. Des tilleuls viennent d’être replantés à la place alors que des pétitions réclamaient un quai… sans arbres ! Allez comprendre. 0 tilleuls ont pris racine quaiVeilPicard à Besançon depuis le 6 novembre.Ils remplacent les 87 platanes, pour certains malades, abattus en janvier 2012 pour permettre au tramway bisontin de déambuler sans difficultés.“Nous avions promis de replanter. Nous tenons promesse, rappelle JeanLouis Fousseret le maire et président du Grand Besançon. Au final, ce seront 800 arbres qui sont replantés sur le tracé du tram,soit le double de ce que nous avions avant” dit-il. De quoi ravir les écologistes, Françoise Presse (E.E.L.V.) en tête, l’adjointe en 6 60 tilleuls remplacent les platanes abattus quai VeilPicard à Besançon. charge des espaces verts qui voit dans l’arrivée de ces tilleuls “un beau paysage de l’après pétrole.” Et les tilleuls cacheront les quelques devantures de commerces pas toujours en accord avec le paysage ? Vélos, tram et piétons circuleront ici sur ce quai à encorbellement dont la vision nue a séduit une partie des habitants. Sur son bureau de maire, Jean-Louis Fousseret a en effet reçu des demandes pour que les arbres ne soient pas replantés. Chacun se fera sa propre idée. Malgré tout, la promesse de replanter a été tenue.Les étés à venir,les riverains appré- cieront, même s’il faudra attendre environ plusieurs années avant qu’ils ne fassent assez d’ombre. Pour s’assurer que les branches n’empiètent sur les caténaires,les tilleuls ont été préformés. En clair, ils suivront la courbe que le tailleur voudra bien donner. Leur envergure sera maîtrisée : pas plus de 6 mètres. Quant aux racines, un dispositif spécial permettra de les contraindre notamment sur le quai à encorbellement. Numériquement, il manque 17 tilleuls pour arriver au chiffre de 87 arbres abattus. Responsable du chantier du tram, Pascal Gudefin rappelle qu’il a fallu laisser un espace afin de permettre “aux commerçants de disposer d’un arrêt-minute pour leurs livraisons ainsi qu’une réservation pour l’implantation de la station Battant.” Venus pour certains d’entre eux de la pépinière de Marnay, les tilleuls dits de Crimée ont tous été plantés à quelques jours du 15 novembre, date de la fameuse Sainte-Catherine où tout prend racine. 72 arbres rue Brûlard, 30 boulevard Allende, 5 rue Paré, 150 boulevard Mitterrand, boulevard Fleming et 30 à Chamars viendront grossir les rangs.Au printemps, Besançon promet d’être verte. I Chef de file de l’opposition bisontine depuis 12 ans, l’U.M.P. Jean Rosselot hésite à se présenter sur la liste de Jacques Grosperrin, pour aller se reconstruire un avenir politique dans le Territoire-de-Belfort. écidément, les élections municipales réservent des surprises, à gauche comme à droite. Au P.S. tout d’abord, Denis Baud renonce à s’engager alors que tout portait à croire qu’il ferait partie du groupe Jean-Louis Fousseret.À l’U.M.P. cette fois, le bruit court que Jean Rosselot hésite à s’engager sur la liste de Jacques Grosperrin, malgré le souhait de ce dernier de le compter parmi ses co-listiers.“Il y a 95 % de chances pour qu’il ne se présente pas à Besançon” pressent un militant U.M.P. À 67 ans, le leader charismatique de l’opposition municipale depuis 2001, est indécis. S’il renonçait, ce serait par choix personnel et pas sous la pression d’une nouvelle garde à l’U.M.P. qui chercherait à l’écarter comme on l’entend parfois dans les rangs du parti. “Je me donne encore deux semaines avant de prendre ma décision” indique Jean Rosselot qui n’écarte pas l’idée de mettre un terme à son aventure politique à Besançon. Après avoir conduit deux listes aux élections municipales, son envie farouche de mener bataille dans une troisième campagne pour tenter de D faire basculer à droite la capitale régionale s’est émoussée. Le fait qu’il ne soit pas tête de liste l’a sans doute influencé. Le professeur de droit à la retraite s’est assagi. Mais son attachement à la politique est intact. Ses deux mandats de conseiller municipal à Besançon ne sont qu’une étape dans le parcours politique de l’élu, et ce ne sera sans doute pas la dernière. Celui qui fut député, conseiller général, viceprésident du Conseil régional,n’exclut pas de se présenter aux municipales dans son village natal de Bermont (Territoire-de-Belfort) dont il a déjà été maire de 1971 à 1981. “J’ai des attaches sentimentales dans ce village de 400 Candidat habitants et j’ai toujours besoin d’être utile.” Ce aux serait un retour aux municisources pour Jean Rospales de selot. “Le combat ne serait pas le même qu’à Bermont. Besançon. Mais la vie de maire est aussi trépidante dans un village comme celui-là.” I BESANÇON 14 La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 POLITIQUE Frank Monneur est abasourdi par la décision de la commission. Il prépare une riposte politique. Élections municipales La liste qui divise le P.S. Emmanuel Dumont paierait sa fidélité à Arnaud Montebourg (photo : N. Béliard). La commission électorale du P.S. a rendu son verdict. Elle a retenu 19 socialistes qui figureront sur la liste de Jean-Louis Fousseret. La sentence est terrible pour Frank Monneur et Emmanuel Dumont, élus et fidèles du maire, qui en ont été écartés. Amers, ils préparent une “riposte politique.” e 17 novembre, la commission électorale du P.S. a arrêté son choix sur les 19 socialistes en position éligible qui figureront sur la liste que présentera Jean-Louis Fousseret aux élections municipales. Cette liste, soumise au vote des militants le 21 novembre, qui peut encore faire l’objet de quelques ajustements avant son dépôt en préfecture en février prochain, surprend à plusieurs titres. Tout d’abord, il y a huit nouveaux entrants, quatre femmes et autant d’hommes, qui confirment la volonté de L Jean-Louis Fousseret de s’entourer de Chez les femmes, Marie Zehaf, militante têtes nouvelles. engagée de longue date pointe à la sixièDu côté des hommes, Thierry Morton, me place. Myriam Elyassa figure égale directeur adjoint du cabinet de Clau- lement parmi les nouvelles entrantes. de Jeannerot au Conseil Lorsqu’on la parcourt, cette liste résergénéral du Doubs fait ve d’autres surprises. La commission “L’humiliation son entrée.À noter éga- d’experts a visiblement promu des élus lement la présence de de l’équipe sortante comme Danièle Poisest totale.” Dominique Schauss, senot qui est en deuxième place derdirecteur du cabinet du rière Jean-Louis Fousseret (une future président de la commu- première adjointe peut-être en cas de nauté d’agglomération victoire ?). Nicolas Bodin, aujourd’hui du Pays de Montbéliard conseiller municipal délégué au budget qui revient à Besançon. et coordinateur de la campagne de M. Fousseret est cinquième. Abdel Ghezali, l’actuel adjoint à la vie des quartiers, est neuvième. Mis en avant, ces deux élus issus de la génération des quadragénaires, incarnent peut-être la relève. Michel Loyat (urbanisme), Patrick Bontemps (sport) et Yves-Michel Dahoui (culture) arrivent après. Dans ce groupe socialiste, il y a ceux qui restent et ceux que la commission électorale a écartés, principalement chez les hommes. Onze garçons de l’équipe sortante étaient candidats. La moitié a été évincée au nom du principe de renouvellement. Parmi les élus qui passent à la trappe, il y a Jean-Pierre Govignaux, Teddy Beneteau de Laprairie, et Didier Gendraud. Deux autres manquent à l’appel alors que tout portait à croire qu’ils seraient encore de la partie : Frank Monneur et Emmanuel Dumont, des proches de Jean-Louis Fousseret. La commission ne les a pas retenus. Une pilule qui ne passe pas. “L’humiliation est totale” déclare Frank Monneur, abasourdi par cette décision. Ils prétendent Jean-Sébastien Leuba sauve sa tête, mais son cas aurait été payer le prix fort de leur attachement très discuté en commission. à Arnaud Montebourg, alors que la lis- L Candidat ? Éric Alauzet veut revenir aux municipales e député bisontin dʼE.E.L.V. a déposé sa candidature pour faire partie des Verts qui ont 9 places éligibles réservées sur la liste de Jean-Louis Fousseret dans le cadre de lʼalliance avec le P.S. Dans son acte de candidature, Éric Alauzet a précisé que sʼil devait être élu, il démissionnerait du Conseil général du Doubs. Il faudra attendre le vote des Verts du 3 décembre pour savoir si le député figurera sur la liste et à quelle place. Pour certains cadres du P.S., les intentions dʼÉric Alauzet sont claires : “Sʼil revient, cʼest pour tenter de prendre la ville dans six ans.” A lʼheure où nous bouclons cette édition, le député nʼa pas répondu à nos sollicitations. Précisons encore que sur la liste de M. Fousseret, les communistes ont six places réservées en position éligible et la société civile sept. I Monsieur Alauzet a déjà été adjoint au maire. te présentée par la commission serait selon eux, “hollandiste.” Amers, Emmanuel Dumont et Frank Monneur n’ont pas l’intention d’en rester là. “C’est une erreur politique majeure que nous n’acceptons pas. Il ne faut pas oublier qu’Arnaud Montebourg a obtenu 22 % des suffrages à Besançon lors de la primaire socialiste. Cela représente 1 600 personnes. Nous sommes des combattants politiques au service de nos concitoyens. La décision de la commission appelle une riposte politique de notre part. Notre force de frappe a été ignorée” prévient Frank Monneur. La riposte en question pourrait prendre différentes formes. En tout cas, ils espèrent qu’elle les conduira à retrouver leur place sur la liste avant que celle-ci ne soit déposée en préfecture. Le cas échéant, à défaut d’être entendus, ces élus pourraient user de leur pouvoir de nuisance. La pression monte et une première division apparaît au P.S. alors que l’union de la gauche a été annoncée tambour battant. Selon nos informations, les cas d’Emmanuel Dumont et de Frank Monneur ont fait l’objet de longs débats au sein de la commission électorale à laquelle siégeaient dix personnes dont JeanLouis Fousseret et Nicolas Bodin. Ses membres se sont réunis à trois reprises et ont parlementé pendant 14 heures pour établir la liste. Il semble que les deux élus du conseil sortant n’ont pas été écartés pour leur fidélité à Montebourg. Ils l’auraient été au nom du respect de la règle des générations : il y avait trop de quadragénaires en lice pour les retenir tous. Selon nos informations, ils paieraient aussi un “manque d’investissement” et “un nombre important de mandats” de conseiller à Besançon (déjà trois pour Emmanuel Dumont). Le cas de Jean-Sébastien Leuba aurait été lui aussi âprement discuté en commission. On se souvient que cet élu avait mis en difficulté la majorité sur la question du Pavé dans la Mare. Malgré la fronde, ce rescapé a sauvé sa tête que beaucoup auraient voulu voir tomber. I T.C. Repères Les vingt socialistes retenus par la commission électorale en position éligible 1- Jean-Louis Fousseret 2- Danièle Poissenot 5- Nicolas Bodin 6- Marie Zehaf (nouvelle entrante) 9- Abdel Ghezali 13- Patrick Bontemps 14- Fanny Gerdil 18- Myriam Elyassa (nouvelle entrante) 21- Michel Loyat 22Anne-Sophie Andriantavy (nouvelle entrante) 23- Dominique Schauss (nouvel entrant) 25- Thierry Morton (nouvel entrant) 27-Yannick Pouget (nouvel entrant) 30- Sylvie Wanlin 33- Yves-Michel Dahoui 34- Carine Michel 35- Jean-Sébastien Leuba 40- Béatrice Falcinella 41- Pascal Curie (nouvel entrant) 42- Myriam Lemercier (nouvelle entrante) Les socialistes en position non-éligible 44- Béatrice Ronzi 45- Renaud Pagnot 47- Sébastien Coudry 48- Emine Erdem-Devaux 50- Sorour Barati 52- Henriette Humbert 53- Guy Bayonne-Mavoungou 55- Sébastien Valenzuela-Hezard La liste est soumise au vote des militants le 21 novembre. BESANCON TILLEROYES La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 15 Elle investit malgré la crise Agibat s’étend rue Thomas-Edison L’entreprise vient de construire un second bâtiment de 1 000 mètres carrés à Besançon. Si son cœur de métier reste le ravalement de façade, elle continue de diversifier son activité. a Ville de Besançon a fini par vendre à Agibat la parcelle que demandait l’entreprise du bâtiment, qui jouxte ses locaux actuels, afin qu’elle puisse s’étendre rue Thomas-Edison. Sur une surface de 35 ares, Agibat a donc construit un espace de 1 000 mètres carrés qui sera inauguré officiellement au mois de décembre. Elle en loue 500 à un commerce bisontin. Sur la surface restante, l’entreprise a installé deux de ses activités qui se développent. Il s’agit d’Agipub, une filiale spécialisée dans l’impression tout support et tout format (création d’enseignes, décoration de véhicules), et de “Ma Peinture Écologique”, un magasin qui, comme son nom l’indique ne vend que des peintures écologiques à destination des particuliers et des artisans. Fabriquées à base de produits naturels, ces peintures sans odeur, déclinées dans toutes les teintes, qui ont longtemps été victimes d’idées reçues, ont désormais le vent en poupe. En s’installant dans ses nouveaux locaux, Agipub a créé trois emplois, ce qui porte à sept le nombre de ses salariés. De L son côté, Ma Peinture Écologique emploie une personne. Dans un contexte de crise qui fait tanguer le secteur du bâtiment, Agibat fait partie des entreprises qui continuent d’investir. Selon le gérant Miguel Fernandez, ce n’est pas le fruit du hasard s’il parvient malgré tout à tirer son épingle du jeu. “La crise nous a obligés à nous remettre en question. Même si la situation a été parfois difficile, nous sommes toujours allés de l’avant. Avec le recul, je dirais que c’est pendant ces périodes-là qu’il faut être le plus actif Une possible. Une des clés est intérieur (peinture, cloisonnement, recherche de savoir travailler en revêtement de sol). “Nous travaillons réseau” estime-t-il. principalement pour les particuliers et de Agibat emploie actuelle- les copropriétés. 90 % de nos chantiers roissance ment 45 personnes. Le sont à Besançon” précise encore Miguel externe. cœur de métier de la Fernandez. P.M.E. reste le ravale- Cet homme a un tempérament ment de façade et les tra- d’entrepreneur comme en témoigne vaux d’isolation. Avec ces son parcours professionnel. Peintre de activités, elle génère plus formation, c’est à ce titre qu’il est entré de 60 % de son chiffre chez Agibat en 1988. Il reprendra d’affaires. Les 40 % res- l’entreprise dix ans plus tard, et la tants proviennent des transférera de Franois à Besançon, chantiers d’aménagement rue Thomas-Edison en 2002. Depuis Miguel Fernandez responsable d’Agibat et son épouse Marie Fernandez qui est à la tête d’Agipub, dans le nouveau magasin “Ma Peinture Écologique”. qu’il est aux commandes de la société, il mène une stratégie d’investissement qui lui permet de développer son activité. Cette stratégie passe par une recherche de croissance externe. Par exemple, il y a un an et demi,Agibat a absorbé l’entreprise Darlot de Vesoul (20 salariés) qui a un savoir-faire dans les aménagements intérieurs. Toujours dans le but d’avoir à son arc plusieurs cordes, Miguel Fernandez envisage, dans un avenir proche, de se spécialiser dans les travaux de rénovation des monuments historiques. Un marché qui pour l’instant lui est fermé. “C’est une niche dans laquelle se trouvent des chantiers de prestige qui m’intéressent. Le problème est qu’il faut des agréments spécifiques pour répondre aux appels d’offres” observe le responsable qui pour gagner du temps a l’intention d’acquérir en 2014 une société régionale spécialisée dans ce domaine. Actuellement, entre toutes ses activités, Agibat réalise un chiffre d’affaires d’environ 5,5 millions d’euros. I T.C. 'pVRUPDLV YRWUH FRQIRUW D XQH DGUHVVH Ͳ >ŝƚĞƌŝĞ ĞŶŽŝƚ sh/>>D/E Ͳ BESANCON CHATEAUFARINE 15 rue Joachim du Bellay (à coté de Château d’Ax) ǁǁǁ͘ďĞƐĂŶĐŽŶ͘ŐƌĂŶĚůŝƟĞƌ͘ĐŽŵ Ϭϯ͘ϴϭ͘ϱϱ͘ϭϳ͘ϴϯ 16 BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 HISTOIRE L’héritier de la famille fait revivre le pain d’épices Pour les nostalgiques du pain d’épices Tupin En fabriquant des pains d’épices de façon traditionnelle, la maison Tupin a fait saliver des générations de Bisontins entre 1919 et 1974. Elle approvisionnait les fameux cochons de la Sainte-Catherine consommés le 25 novembre à Vesoul. Fils et petit-fils des fabricants, Jacques Tupin rend hommage à ses aînés en créant le “Chalet du pain d’épice” à Étalans où il réside. Jacques et Marie-Noëlle Tupin dans leur chalet du pain d’épices, en mémoire à la société créée à Besançon. ESCALADE C ette période précédant Noël, c’était pour la maison Tupin une véritable course contre-la-montre. Professeur à la fac de sports et inventeur L’inventeur espère prendre de la hauteur Frédéric Lab a créé un système de fixation rapide et sûr des prises d’escalade artificielle. Professeur à la fac de Sport, il espère commercialiser rapidement son produit qui “révolutionnerait son sport” dit-il. Frédéric Lab est professeur de sport à l’université de Franche-Comté et inventeur d’un système de prise d’escalade novateur. es obstacles ne sont pas du genre à intimider Frédéric Lab, professeur de sports à la faculté de Besançon. Mais l’inventeur de SK’Lab, processus novateur dans le monde l’escalade, doit aujourd’hui franchir la dernière étape de son projet : la commercialisation. À 45 ans, ce Bisontin a mis la main sur une trouvaille qui paraît simple. Encore fallait-il l’imaginer. Comme tous les profs de sport ou les amateurs de grimpe, il s’est retrouvé confronter à la longue et délicate mission de changer les prises d’une voie d’escalade. “Il faut des clés de tailles différentes dans une main, des prises dans l’autre main, et il faut dévisser puis revisser. C’est long, très long et on est jamais sûr qu’elles sont bien vissées.” Partant de son expérience, il a inventé une prise qui se fixe avec une attache en un quart de tour et sans pas de vis. “On a juste besoin d’une clé, qui est la L même pour toutes les prises que l’on installe en un quart de tour. On peut ensuite fixer la prise dans le sens choisi. C’est trois fois plus rapide et sûr. Cette idée ne m’est pas venue d’un seul coup mais a mûri dans la durée”, explique-t-il. Aidé dans ses démarches administratives par l’incubateur d’entreprises innovantes de Franche-Comté situé à Besançon, Frédéric a protégé son invention, aujourd’hui brevetée. Techniquement, il a fait évoluer son produit Bientôt la norme et remporté le concours Oséo en projet en émermondiale ? gence avec une aide financière à la clé. Reste désormais, “l’étape la plus difficile” juge-t-il : la vente. “Les grandes firmes sont toutes intéressées mais derrière, il y a un enjeu énorme car cela implique de changer les inserts sur les murs. Mes inserts sont toutefois compatibles avec les prises standards.” Sachant que son invention offre davantage de sécurité, il espère faire de son produit la future norme au niveau européen puis mondial. “Une commission de sécurité se tient, réunissant tous les fabricants. L’enjeu est que ma prise devienne la norme. Tous les gens qui font de l’escalade sont conquis car cela facilitera la vie de tout le monde” note cet amateur de varappe. Testées, ses pièces peuvent être démontées et remontées 1 000 fois. Cela représente une durée de vie de 20 ans. Un bémol : le coût est deux fois plus important que les prises traditionnelles. Seules d’importantes commandes lui permettront d’abaisser les coûts de fabrication. Pour Sk’Lab, l’ascension approche. I E.Ch. Jacques, fils et petit-fils des créateurs, s’en souvient, comme si l’odeur de la cuisson lui chatouillait encore les narines. Jeune, il devait - avec son frère - mettre la main à la pâte dans l’usine située au 1, rue Charrière à Besançon pour aider ses parents à fabriquer les pains d’épices dont 30 000 d’entre eux étaient vendus le 25 novembre, date de la foire de la SainteCatherine à Vesoul. Ce sont les fameux cochons. Pour que la mémoire Tupin ne s’envole pas, il a créé le “Chalet du pain d’épices” situé à Étalans. Dans ce village-là où il réside désormais, il accueille les visiteurs tous les mardis sur rendez-vous (préalablement pris par téléphone au 06 60 09 67 62). L’entrée est libre. Avec son épouse Marie-Noëlle, il a rassemblé une collection de photos, cadres, cartes postales, moules et objets divers. Un moyen de transmettre et pourquoi pas partager son histoire et celle de sa famille. Comme des reliques, il détient des documents rares collectés au fil du temps. De l’héritage du travail de son père et de son grand-père, il ne dispose finalement que de peu d’éléments : “J’ai récupéré des moules de pain d’épice, des factures d’époque, des images, deux petites machines pour emballer les pains d’épices, etc.” dit-il. Une quarantaine de personnes était employée avant la guerre puis une douzaine après. C’était la grande période. Si le travail s’est lentement mécanisé, la société Tupin a toujours gardé son savoirfaire artisanal. “Mon père comme mon grand-père glaçait tous les pains d’épices à la main avec un pinceau large pour leur donner un bel aspect.” “Le four, Dans son chalet, Jacques retrace plus cher l’épopée du pain que d’épices. “En 1919, l’usine.” mon grand-père a débuté seul. Il partageait, rue de Vesoul, son four avec un boulanger pour faire les pains d’épices. Puis il a pu construire et acheter un four grâce au prêt de son ex-employeur, la société Brochet, narre-t-il. Le four qu’il avait acheté avait coûté plus cher que l’usine.” Ensuite, le grand-père a tissé un réseau en France pour écouler ses produits. Si le petit-fils avoue ne plus posséder les recettes de ses aïeux, il s’emploie à réaliser ces pâtisseries, consommées en famille. Dans son musée, il a gardé un cochon réalisé par son père. Une dédicace. Preuve que l’odeur du pain d’épices Tupin reste à jamais gravée dans les mémoires. I E.Ch. Chalet du pain d’épices à Étalans, rue de la Gare, ouvert les mardis, sur rendez-vous au 06 60 09 67 62 (entrée gratuite) Durant la seconde guerre mondiale, la fabrique Tupin délivrait à manger aux Bisontins. BESANÇON SOCIAL La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 EN BREF Le 03 81 52 17 17 pour rester en contact L’amitié au bout du combiné ? Chats libres S.O.S. Amitié, c’est 24 heures sur 24 une personne au bout du fil pour écouter le mal-être des autres et rompre la solitude. L’association fête ses 40 ans. Problème familiaux ou juste envie de se confier reviennent souvent. Si les bénévoles sont préparés, l’exercice est parfois difficile, surtout quand des interlocuteurs dérapent. onjour, S.O.S. Amitié je vous écoute.” Au bout du combiné, la première phrase est souvent la même pour celui qui décroche. “On fait attention à ne pas dire son prénom car notre credo, c’est l’anonymat, la confidentialité” témoigne à visage découvert le président de S.O.S. Amitié à Besançon. Il représente les autres écoutants. Patrick Picard dirige bénévolement une cinquantaine de personnes. Leur mission : “Écouter les autres” dit-il. Surtout, ne pas “donner de conseils ni porter de jugement, juste écouter avec de la bienveillance car nous ne sommes ni des médecins, ni des avocats” argumente-t-il. Le président met la main à la pâte et “B décroche lui aussi le combiné lorsque son tour arrive. 24 heures sur 24, le 03 81 52 17 17 répond, même à Noël et les jours de l’An. Les chiffres augmentent : 19 000 appels par an, soit une cinquantaine 50 appels par jour pour une durée moyenne par jour. d’environ 20 minutes. Bref, il faut des âmes charitables pour écouter le malheur des autres. Surtout, il faut des personnes de compétence. Car on ne s’improvise pas écoutant : “Il y a une formation 17 Le président de S.O.S. Amitié Patrick Picard. rigoureuse faite par des psychologues, qui dure 35 heures. On recherche toujours des bénévoles” témoigne le président. Chacun passe donc un test. “Dans 90 % des cas, il s’avère positif.” Une fois les batteries de test réalisées, les bénévoles peuvent décrocher le combiné. “Ce n’est pas simple, confie Patrick. Mais nous savons qu’écouter des personnes leur permet de revenir parmi les hommes.” Deux profils de personnes appellent : les individus seuls et ceux qui ont tellement bassiné leur entourage qu’ils n’ont plus que les bénévoles pour les écouter. Les appelants ont entre 45 et 65 ans. Leur problème diffère : il y a la misère humaine et les appels sont rarement gais. Quant aux échanges, ils peuvent avoir lieu mais ils demeurent rares. Quand un appelant dévie, qu’il confond S.O.S. Amitié avec le téléphone rose, les bénévoles ont la possibilité d’écourter la conversation. C’est rare, mais possible. “Il m’est arrivé une fois d’entendre des propos racistes : à partir de ce moment-là, je dis à la personne que je vais mettre fin à l’appel” témoigne Patrick Picard. Chacun doit faire la part des choses. S’il avoue avoir été manipulé par de fausses déclarations, Patrick n’en veut pas à ces - minoritaires - appelants qui peuvent être malades psychologiquement. Les bénévoles ont fait le serment de répondre sans jamais juger leur interlocuteur. Ils le tiennent. Pour évacuer parfois la pression, la cinquantaine d’hommes et de femmes de S.O.S. Amitié se retrouve une fois par tous ensemble. Un moment privilégié où chacun partage son expérience. Même après quarante ans, la passion est toujours là. Jour et nuit, il y aura toujours quelqu’un pour décrocher. I E.Ch. L’association bisontine “Au bonheur des chats libres” dont un des objectifs est la stérilisation des chats errants, lance un appel à la générosité. Les factures vétérinaires qui constituent l’essentiel de ses dépenses s’élèvent à 2 000 euros environ par mois. L’association voudrait sensibiliser les maires des communes du Grand Besançon afin qu’ils votent des subventions pour régler le montant des stérilisations. Pour les propriétaires de chat, il est très conseillé de stériliser les chats et chattes dès l’âge de 67 mois. Rens. au 09 65 27 04 12. Fleurs Estelle Meunier, artisan d’art de France et designer floral international a inauguré son univers poétique et féminin “Destin Brindille” au 40B, rue CharlesNodier à Besançon. Dans ce nouvel atelier show-room, vente et créations ainsi que cours d’art floral. Renseignements sur www.destinbrindille.com ou au 06 61 40 89 59. 18 BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 LE FEUILLETON DU TRAM Des faits quotidiens de dégradations Malveillance, la plaie du chantier Les entreprises qui construisent le tramway composent avec la délinquance. Barrières fracassées ou jetées dans le Doubs, vol de matériel, cabanes de chantier visitées voire incendiées… Cela a un coût pour les sociétés mais c’est aussi du temps perdu. in août, l’entreprise Bouygues a dépêché à Besançon une équipe de plongeurs équipée d’un grappin pour débarrasser le Doubs des barrières et des plots de chantier qui reposaient au fond de la rivière à l’aplomb du pont Battant. Ce matériel n’est pas tombé à l’eau par hasard. Il y a été jeté, tout au long du chantier, par des personnes malveillantes. Ces incivilités font partie du lot quotidien des entreprises de T.P. qui construisent les 14 kilomètres de tramway à travers Besançon. “Tous les lundis matin sur Battant, on le sait, ce sont 10 à 15 plots qui tiennent les barrières qu’il faut remplacer car ils ont disparu. Le plus souvent, ils ont été jetés à l’eau. Vous faites le calcul de la quantité que cela représente sur une opération d’un an et demi” apprendon auprès de la société Bouygues. Au total, ce sont près de 800 plots qu’il a fallu remplacer entre le pont Battant et le quai Veil-Picard. À cela s’ajoutent les barrières de sécurité qui sont fracassées ou balancées à la rivière. L’accumulation de ces faits observés surtout le week-end et les lendemains de fêtes étudiantes du jeudi soir, finissent par coûter cher aux sociétés. “C’est un coût important de plusieurs dizaines de milliers d’euros, lorsqu’il faut changer entre autres des linéaires de barrière. Mais au-delà du volet financier, pour nous, c’est aussi du temps perdu à tout remettre en place.” Les dégradations, auxquels s’ajoutent quantité de détritus jetés sur le chantier, sont systématiques. Récemment, la société Bouygues en a déploré sur le chapiteau qui recouvrait le pont Battant pour permettre la réalisation du revêtement de finition. La petite délinquance est une plaie pour les bâtisseurs du tramway. La société Eurovia a créé un emploi spécialement dédié à la remise en place des barrières et à leur changement le long du parcours Est. F Mais il ne s’agit pas seulement de casse des équipements de sécurité. La malveillance, c’est aussi le vol régulier du matériel électroportatif, les baraques de chantier qui sont visitées, dégradées, incendiées. Dans le secteur Est, une société s’est fait piquer en pleine journée un niveau d’une valeur de 40 000 euros ! Et puis il y a les engins de travaux publics qui sont des cibles privilégiées. Au minimum leurs carreaux sont cassés. Au pire, la machine finit au garage. “À quatre reprises, on nous a coupé les faisceaux des pelleteuses. C’est tout ce qui commande l’alimentation électrique de l’engin. Cela signifie une immobilisation de deux voire trois jours de la machine. Quand l’engin ne démarre pas le matin, la journée est fichue” constate l’entreprise Bonnefoy. Cela s’est passé dans le quartier des Vaîtes et de Chalezeule. Les entreprises portent plaintes, mais pas sys“Plutôt tématiquement, pour 200 000 les assurances qui coueuros par vrent une partie du préjudice. Dans les couentreprise.” loirs de la C.A.G.B., maître d’ouvrage du tramway, le chiffre de 200 000 euros circulait, correspondant au coût de la malveillance, supporté par les entreprises qui interviennent sur le chantier. L’Agglo ne le confirme Beaucoup d’entreprises reconnaissent que le chantier du tram à Besançon pas puisque ce coût est finalement assez diffiest particulièrement sensible à la délinquance. cile à évaluer. “Entre les dégradations et la tantes qui dans tous les cas incombent blèmes récurrents qui sont une entra- de ces faits, on dit sur le chantier qu’il perte d’exploitation aux entreprises concernées et pas à la ve à leur travail disent les entreprises” y a ceux qui cassent gratuitement, ceux qui volent pour revendre, et d’autres qu’elles engendrent, ce C.A.G.B. qui est néanmoins attentive reconnaît-il encore. serait plutôt à ce sujet. “Évidemment que l’on par- Les acteurs du projet doivent mal- qui agiraient ainsi lâchement pour 200 000 euros par entre- le du vandalisme avec les entreprises heureusement composer avec ce phé- montrer leur opposition au tramway. prise” relève un cadre remarque Pascal Gudefin, directeur de nomène, car il serait impossible de Autant de suppositions improuvables d’une société de T.P. la mission tramway. Cela a été une dif- mettre le tracé en travaux sous sur- en l’absence de coupables. I T.C. Des sommes impor- ficulté du chantier. Ce sont des pro- veillance permanente. Parmi les auteurs Le mensuel qui vous sort du quotidien BULLETIN D’ABONNEMENT À renvoyer accompagné de votre règlement à : Publipresse Médias - BP 83 143 - 1 rue de la Brasserie - 25 503 MORTEAU CEDEX 1 an 2 ans (12 numéros) = 27,50€ au lieu de soit 1 numéro gratuit € 2750 Abonnez-vous en ligne sur notre site internet : www.presse-bisontine.fr ou remplissez le bulletin ci-contre : les 12 numéros € au lieu de 30€ 1 numéro GR ATUIT au lieu de 60€ 5250 3 numéros les 24 numéros GRATUITS NOM PRÉNOM ADRESSE CODE POSTAL TÉL 30€ (24 numéros) = 52,50€ au lieu de soit 3 numéros gratuits 60€ VILLE E-MAIL En application de l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, les informations ci-dessus sont indispensables au traitement de votre commande et sont communiquées aux destinataires la traitant. Elles peuvent donner lieu à l’exercise du droit d’accès et de rectification auprès de La Presse Bisontine. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient cédés ultérieurement. Tarifs étrangers et DOM TOM : nous consulter. BESANÇON ART La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 19 EN BREF Le peintre bisontin décédé La signature de Roland Gaudillière revit Chili Latinoamericalli présente “Santiago 73 post mortem”, un film de Pablo Larraín (en V.O. sous-titrée) le jeudi 19 décembre à Radio Bip au 14, rue de la Viotte (Besançon) à 20 h 30. Santiago du Chili, septembre 1973. Mario travaille à la morgue où il rédige les rapports d’autopsie. Amoureux de sa voisine Nancy, une danseuse de cabaret soupçonnée de sympathies communistes, sa vie va être bouleversée par le coup d’État contre Salvador Allende… Rens. 03 81 53 70 44 ou au 06 19 25 56 20. Quinze ans après la mort de Roland Gaudillière, peintre professionnel bisontin, une rétrospective lui est consacrée à la ferme de Flagey jusqu’en janvier. Une forme de reconnaissance pour Annie, sa compagne, et ses enfants. Témoignage. ans son salon à Besançon, trois Gaudillière représente son propre entertableaux paraphés du pinceau rement à la façon de son illustre concide son mari (un pinceau Sen- toyen Gustave Courbet. “C’était un de nelier en poils de martre) sont ses maîtres” rappelle Annie Gaudillèaccrochés sur un mur blanc. Ces œuvres, re, heureuse de savoir que l’homme Annie Gaudillière les a récupérées lors qui a partagé sa vie est mis en lumiède ventes aux enchères à défaut de les re. Tout cela est le fruit du hasard : avoir eues en héritage. Elles illumi- “Lors d’une rencontre avec Frédérique nent sa pièce. Thomas-Maurin (conservatrice en chef Aussi paradoxal que cela puisse du musée Courbet), elle m’a évoqué paraître, la femme du peintre bison- l’idée d’une exposition. C’était un pur Annie Gaudillière, chez elle à Besançon, dispose de tableaux tin Roland Gaudillière - décédé le hasard mais c’était aussi une belle 15 novembre 1998 - ne possède que façon de boucler la boucle réalisés par Roland, son mari, peintre professionnel décédé. peu de tableaux réalisés par son mari en organisant à partir du alors que celui-ci en a peint plus de Les 16 novembre une exposi- leur relation avec un père artiste : attenant à la maison familiale, était 3 000 durant sa carrière, souvent sur tion, quinze ans après son “Nous avons plusieurs fois observé com- une place forte où les invitations pour un support bois, principalement un invitations décès” relate la femme du bien la représentation populaire de y pénétrer étaient rares. “Il fallait frappanneau d’Isorel. Natures mortes, pay- pour y peintre. Roland Gau- l’artiste est spontanément caricatura- per. Sans réponse, on n’insistait pas” sages francs-comtois, caricatures dillière fut à l’origine de le. Beaucoup imaginent un dilettante se remémore Annie. Pointilleux, la barpénétrer la création du musée talentueux et romantique, attendant be poivre et sel soigneusement taillée, sociales, icônes, scènes hivernales de son enfance sont aujourd’hui épar- étaient Courbet. l’inspiration pour sortir crayons et pin- Roland Gaudillière a laissé pillées dans des musées, chez des par- rares. À Flagey, ferme natale de ceaux, disent-ils. Ici, cette vision est d’innombrables tableaux, maintes fois ticuliers en France, ou aux États-Unis. Courbet, c’est une rétros- inexacte. Notre père était rigoureux par recopiés. Le Bisontin se fait une plaL’homme vivait de l’art. S’il a réalisé pective thématique qui un travail régulier et une discipline ce chez Courbet jusqu’au 31 janvier des œuvres “commerciales”, d’autres synthétisera la vie de quotidienne” rapportent les deux fils. prochain. À voir. I E.Ch. restent des modèles tant l’artiste poul’artiste, de ses périodes Pour l’anecdote, l’atelier de Roland, vait se montrer en avance sur son sombres à ses magnifiques temps. Parmi elles, des œuvres qui natures mortes. Pour ses “Une vie de peintre” de Roland Gaudillière à la Ferme Courbet à Flagey n’ont jamais été présentées au public deux enfants, Renaud et du 16 novembre au 31 janvier (prolongation pressentie jusqu’au - mais qui le seront à Flagey - comme Alexandre, cette exposi15 février). Horaires : du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h “l’Enterrement à Ornans”, où Roland tion leur permet d’évoquer D Neige Doubs Tourisme publie la version hiver 2013-2014 de sa carte panoramique qui recense l’ensemble des informations utiles pour goûter à tous les plaisirs de la neige (pistes de ski de descente, de fond, raquettes, remontées mécaniques…). Doubs Blanc présente également les autres activités telles que le patin à glace, le saut à ski, les balades en traîneaux à chiens… ainsi que les professionnels des loisirs hiver. Un document indispensable aux touristes hivernaux, et disponible gratuitement sur le territoire et sur Internet : www.doubs.travel VOTRE RÉVEILLON DE LA SAINT-SYLVESTRE AU CASINO BARRIÈRE DE BESANÇON RÉVEILLON DANSANT DÈS 23H AU RESTAURANT CASINO PARTY LE GRAND CAFÉ MARDI 31 DÉCEMBRE 2013 À 20H MENU 5 PLATS - HORS BOISSONS DÎNER DANSANT ANIMÉ PAR SAFI DANI Une coupe de Champagne Vranken & ses amuses bouches ËËËËË Foie gras de canard Maison, chutney de fruits secs, briochette & salade ËËËËË Brochette de Saint-Jacques, stick de riz crémeux, purée de potiron ËËËËË Trou Normand sorbet citron & alcool de poire ËËËËË Quasi de veau gratiné aux herbes, jardin de légumes nouveaux sur fine paillasson, jus d’infusion ËËËËË Espuma de Comté au vin blanc du Jura & noix, pain aux figues Chèvre frais en carapace d’abricot & jeunes pousses de salade ËËËËË « Fraîcheur exotique » en cœur coulant de mangue & passion ËËËËË Café & mignardises EN SALLE DES MACHINES À SOUS SOIRÉE ANIMÉE PAR LE GROUPE TIO PEPE SUIVI DE DJ PHILPOWER 99€ À MINUIT, COTILLONS & BULLES DORÉES POUR TOUS ! ttc/pers. GRATUIT *Jetons non négociables, non échangeables, non remboursables. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération. INFORMATIONS & RÉSERVATIONS +33 (0)3 81 47 49 01 R E STAU R A NT « L E G R A N D CA F É » 1 AVENUE EDOUARD DROZ 25000 BESANÇON www.facebook.fr/casino.barriere.besancon Ouvert tous les jours. Service 12h - 14h / 19h30 - 22h, 22h30 les vendredis, samedis et veilles de jours fériés. Casino ouvert 7j/7 de 11h à 3h en semaine et jusqu’à 4h les samedis et veilles de fêtes. N’oubliez pas de vous munir de votre pièce d’identité pour accéder aux salles de jeux. C A S I N O B A R R I È R E D E B E S A N Ç O N - 1 A V E N U E E D O U A R D D R O Z - 2 5 0 0 0 B E S A N Ç O N 20 BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 HISTOIRE Le projet sidérant des Nazis Quand Besançon devait être C’est un épisode méconnu de l’histoire. En 1940, l’Allemagne envisageait d’annexer une partie de la Franche-Comté pour y loger les habitants du Sud-Tyrol poussés à l’exil. C’est parce que la Franche-Comté présentait de nombreuses similitudes avec le Trentin-Haut-Adige qu’elle a été ciblée. es Francs-Comtois l’ont échappé belle. Si le cours de la seconde guerre mondiale n’avait pas tourné, ils seraient tous en Germanie, “à parler de je-ne-sais-quoi, à saluer je-ne-sais-qui” comme le chantait Michel Sardou. En 1940, l’Allemagne avait en effet un plan pour ce territoire. Elle envisageait de l’annexer, d’en chasser ses habitants et d’installer à leur place les Sud-Tyroliens. Les instigateurs de ce projet avaient tout prévu, jusqu’à chan- L SPORT ger le nom des villes afin que les futurs occupants germanophones ne se sentent pas dépaysés. Ainsi, Pontarlier devait être rebaptisée du nom de Mals, le même que celui de la bourgade située dans le Trentin-Haut-Adige. Besançon devenait Bozen et Dole Brixen. L’historien bisontin Joseph Pinard détaille cet épisode méconnu de l’histoire dans son dernier livre “Quand la FrancheComté faillit disparaître, le projet nazi d’expulsion en 1940.” Son contenu est sidérant. rebaptisée Bozen L’auteur revient sur cette machination stupéfiante, conséquence du sort qui fut réservé au Tyrol au lendemain de la première guerre mondiale. Après leur victoire sur l’Allemagne et l’Autriche, les alliés de la Triple Entente (France, Angleterre, Russie) attribuèrent à l’Italie des territoires dont le Sud-Tyrol. Dans cette région autrichienne “vivait une population à 92 % de langue et de civilisation germanique !” écrit Joseph Pinard. Il ajoute : “Très vite s’appliqua une politique d’italianisation forcée qui se durcit quand Mussolini prit le pouvoir. Le Duce déclara le 27 février 1926, “le pays doit devenir italien.” Les mesures d’oppression se succédèrent jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale.” Alors, le rapprochement entre l’Allemagne, qui venait d’annexer l’Autriche (mars 1938) et l’Italie, changea le sort des Sud-Tyroliens. Hitler ambitionnait de faire entrer dans le Reich toutes les populations allemandes qui en étaient encore exclues. Il transigea avec Mussolini sur la question du Sud-Tyrol où la culture germanique n’avait pas disparu. Le 21 mars 1939, les deux dictateurs signèrent un accord dans lequel l’Italie conservait la maîtrise de ce territoire. En revanche, elle laissait le libre choix aux Tyroliens du Sud de langue allemande, qui refusait d’être italianisés de force, de rejoindre le Reich. “Au 31 décembre 1939, date d’expiration du délai d’option, 185 000 personnes sur 267 000 soit 69 %, avaient choisi l’Allemagne” écrit Joseph Pinard. Dès lors, cette population fut contrainte de quitter la terre de ses ancêtres, mais pour aller où ? 1,150 million d’euros de travaux Le Besançon Tennis Club repart à l’offensive Le club de tennis né de la fusion entre B.R.C. et P.S.B. a traversé une période houleuse et perdu des adhérents. Avec une nouvelle équipe dirigeante et des investissements annoncés à Trépillot, la reconquête est annoncée. ne fusion entre deux clubs, ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Celle qui a eu lieu il y a deux ans entre le B.R.C. tennis et le P.S.B. ne déroge pas à la règle. Cultures et histoires différentes, divergences de points de vue entre quelques dirigeants, il n’en faut pas plus pour que la belle alchimie ne prenne pas. Deux après la fusion, le nouveau club B.T.C. entrevoit enfin les bénéfices de la fusion imposée à l’époque par la Ville de Besançon qui prévoyait de récupérer dès l’an prochain le site des Torcols, siège de l’ancien P.S.B., et de créer par la même occasion le grand club bisontin de tennis. Toutes les activités et les infrastructures du Besançon Tennis Club seront regroupées sur le site de Trépillot dès la saison prochaine, où d’indispensables travaux de rénovation vont être engagés. Au total, le club investira 1,150 million d’euros. “Nous sommes engagés dans l’objectif de reconquérir de nouveaux adhérents et pour cela, nous sommes bien conscients que les investissements sur les installations sont indispensables. Pour asseoir la solidité financière du club, il nous faut donc plus d’adhérents et l’école de tennis sera également redimensionnée et ajustée au site de Trépillot” indique Patrick Ayache, le nouveau président du B.T.C. élu le 10 octobre. Le club compte à l’heure actuelle 175 adhérents (et 650 licenciés au total avec l’école de tennis), l’objectif du nouveau président est de “rapidement revenir à un effectif entre 250 et 300 adhérents.” Le calendrier des investissements doit être calé prochainement. Sur l’enveloppe d’1,150 million d’euros, la Ville de Besançon s’est déjà engagée sur 500 000 euros. U Le club compte aussi sur le soutien du Conseil général et du Centre national de développement du sport (C.N.D.S.) et a prévu de financer le solde par un emprunt de 200 000 euros. Sur ce site de Trépillot, les courts 9 et 10 seront entièrement rénovés ain“Le club si que le 1 et le 2 dont la sera com- charpente métallique plètement hors d’âge sera changée. Les 7 et 8 seront aussi transformé.” refaits en résine et bénéficieront d’une couverture. Une réflexion est en cours pour agrandir le club house en le reliant par un passage couvert aux courts 1 et 2. Quelques courts devraient rester en terre battue pour satisfaire tout le monde. Durant les travaux qui devraient débuter au printemps, quelques courts des Torcols doivent encore être utilisés provisoirement. “Le club sera complètement transformé. Dans deux ou trois ans, on reparlera du B.T.C. comme un des grands clubs de tennis de FrancheComté” promet le président. Les premiers fruits de cette politique volontariste devraient être visibles dès la saison prochaine. De quoi redonner son lustre à un des clubs de sport les plus emblématiques de Besançon. I J.-F.H. Le livre de Joseph Pinard est édifiant. Il nous raconte comment les nazis avaient prévu de chasser les Francs-Comtois de leur territoire pour que puissent s’y installer les Sud-Tyroliens. Himmler, un des plus hauts dignitaires nazis, qui voulait faire de l’Europe un “paradis aryen”, envisagea un plan pour ces futurs colons germaniques représentés par l’Association des optants Sud-Tyroliens (A.O.D.) à la tête de laquelle siégeait Peter Hofer. Avec la caution de Hitler, on décida d’attribuer à ces migrants une partie de la Franche-Comté. “Elle doit être regardée comme une région idéale pour l’établissement du groupe ethnique sud-tyrolien. Le caractère du paysage, la structure économique, les communications et l’ensemble des conditions de vie sont aussi proches que possibles des conditions actuelles, de sorte que la Volksgruppe (le groupe ethnique) puisse trouver rapidement dans cette région une Heimat (petite patrie)” écrivait en 1940 un dignitaire nazi. Cette même année, une délégation formée de trois leaders sudtyroliens effectua en FrancheComté une tournée d’inspection en vue d’une future migration dans une région qui devait devenir un nouvel état germanique dont la capitale serait Besançon. Les prospecteurs passèrent par la Suisse pour arriver dans le Haut-Doubs. Séduits, les experts sud-tyroliens s’imaginaient déjà vivre là. L’un d’eux raconte dans un document exceptionnel que publie Joseph Pinard : “Peu après la frontière, nous sommes arrivés au bord d’un lac long de 6 km (lac de Saint-Point) où devraient certainement s’établir les habitants de Reschen-Graun et de Haid. 5 km plus loin, nous avons atteint Pontarlier. La ville est beaucoup plus grande et plus somptueuse que Mals et c’est pourquoi il y aurait de la place pour les villages du Obervinschgau.” La délégation passera à l’église Saint-Bénigne jugée “sombre”, et par la porte Saint-Pierre qualifiée de “monumentale.” Le plan prévoyait que les Francs-Comtois domiciliés dans le périmètre annexé par l’Allemagne soient chassés afin que les Sud-Tyroliens puissent s’installer comme chez eux. Heureusement, ce projet nazi ne se concrétisera jamais malgré l’insistance de l’Association des optants du Sud-Tyrol. La tournure de la guerre le fit capoter. I T.C. “Quand la Franche-Comté faillit disparaître” Joseph Pinard, édition Cêtre EN BREF Dédicace Lola Sémonin, la créatrice de la célèbre Madelaine Proust dédicacera son nouveau livre “La Madeleine Proust, une vie (1925-1939)” le 23 novembre entre 17 heures et 19 heures à la librairie Chapitre Forum, Grande rue à Besançon. Montagne Organisés dans les différents massifs, plusieurs stages permettant de devenir accompagnateur fédéral de randonnée pédestre ont pour objectif de savoir préparer et conduire des randonnées en moyenne montagne en toutes saisons. Cette formation entre dans le cadre de l’animation bénévole et débouche sur le titre d’accompagnateur fédéral de randonnée pédestre. Âge minimum 18 ans, pas de limite supérieure. Plusieurs dates en 2014 : Massif Central, Monts d’Ardèche, du 23 au 29 mars, Alpes du Sud, Écrins, du 18 au 24 mai, Alpes du Nord, Chartreuse, du 8 au 14 juin. Renseignements au 04 78 39 49 08. Vieillissement Questions aux candidats aux municipales. Corinne Boulanger-Schmid, présidente de Senior Compagnie à Besançon, a adressé une lettre à plusieurs candidats aux municipales de Besançon pour savoir comment ceux-ci prévoyaient de se positionner sur les enjeux majeurs que sont le vieillissement, la dépendance et le maintien à domicile. Gospel Une partie du nouveau comité avec de gauche à droite Alain Coupey, Benjamin Racine, Patrick Ayache et Richard Garito. Concert gospel le 14 décembre à 20 h 30, à l’église SaintClaude, rue Jean-Wyrsch à Besançon. 120 choristes réunis pour un grand concert gospel, un extraordinaire spectacle musical présenté aux États-Unis en 2010. Tarifs : 10 euros. Rens. au 06 82 13 63 67. Site internet : unitedgospel.fr BESANÇON FORMATION La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 21 Difficultés financières L’I.R.T.S. adopte une démarche commerciale Un plan de retour à l’équilibre a été adopté pour permettre à l’Institut Régional du Travail Social de combler son déficit. Mais pour faire face à une concurrence croissante sur le marché de la formation professionnelle, l’I.R.T.S. doit mieux vendre ses formations. l faudra attendre la fin de l’exercice 2013 pour connaître la portée du plan de retour à l’équilibre de l’I.R.T.S. Implanté rue Alfred-deVigny à Planoise, l’Institut Régional du Travail Social est confronté depuis deux ans à d’importantes difficultés financières. Son déficit cumulé a atteint les 670 000 euros en 2012, soit 200 000 de plus qu’en 2011. À l’évidence, en continuant sur cette mauvaise pente, cet organisme compromettait son avenir. Un plan de retour à l’équilibre a donc été élaboré en accord avec le Conseil régional de FrancheComté qui depuis l’acte 2 de la décentralisation finance les formations sanitaires et sociales. À ce titre, la Région verse chaque année à l’I.R.T.S. une dotation de 3 millions d’euros, ce qui correspond à près de la moitié du budget de fonctionnement de l’institut chiffré à 5,6 millions d’euros (budget prévisionnel 2013). Trois mesures ont été approuvées pour réduire le déficit : un, une rationalisation drastique des dépenses, deux, une aug- I mentation des heures des salariés permanents et une diminution du recours aux intervenants occasionnels (N.D.L.R. : ils représentent 17 équivalents temps pleins), et trois, le licenciement économique par rupture conventionnelle de quatre salariés survenu le premier semestre 2013. C’est à ces conditions que le Conseil régional a consenti à verser à l’I.R.T.S. une rallonge financière de 237 000 euros en 2012 (dont 90 000 euros de participations aux charges du nouveau bâtiment). “À l’heure où je vous parle, je n’ai pas d’informations comme quoi le plan ne “Parvenir se déroulerait pas comme prévu. Il y à vendre a un travail de suides vi par nos services dans le cadre du formapartenariat étroit tions.” entre la Région et l’I.R.T.S. Il est prévu que le retour à l’équilibre se fasse sur trois ans” remarque Sylvie Laroche, vice-présidente du Conseil régional en charge de la formation. L’Institut Régional des Travailleurs Sociaux qui emploie 66 personnes aujourd’hui (62 en équivalent temps plein) est spécialisé dans la formation initiale, continue et supérieure des travailleurs sociaux en FrancheComté. “Nous sommes le seul organisme à pouvoir proposer cinq niveaux de formation “tout au long de la vie” de l’infra bac à post-bac” rappelle Virginie Gresser, la nouvelle directrice de l’I.R.T.S. Le désordre financier qu’elle doit gérer est la conséquence d’une conjonction de facteurs. “Il y a eu d’un côté une augmentation des charges, et de l’autre une baisse du nombre d’étudiants à laquelle s’est ajoutée la perte de contrats de formation continue comme celle de la formation des assistantes maternelles que le Conseil général a attribuée à un autre prestataire suite à un appel d’offres” explique le syndicat C.F.D.T. Santé sociaux du Doubs. L’I.R.T.S. est pris à défaut par 850 étudiants-stagiaires sont en formation à l’I.R.T.S. toutes filières diplômantes ou certifiantes confondues. À cela s’ajoutent les 2 000 stagiaires qui suivent une formation ponctuelle dans le cadre du dispositif de formation continue. une concurrence qui se renforce sur le marché de la formation. Un des enjeux pour cet organisme est de parvenir à composer avec cette nouvelle donne. “Notre fonction ne change pas. En revanche, le contexte a changé poursuit Virginie Gresser. Le problème ne vient pas des formations subventionnées, mais des autres cursus sur lesquels il faut développer du chiffre d’affaires et avoir une vraie démarche commerciale. Nous devons parvenir à vendre des formations attractives, au meilleur prix, en lien avec le milieu professionnel. On doit être les plus efficients possibles dans notre démarche pour faire face à la concurrence.” Toutes les entreprises positionnées sur le marché du travail social font partie des cibles potentielles de l’I.R.T.S. Le syndicat C.F.D.T. Santé sociaux du Doubs suit de près la stratégie qui a été adoptée. Mais il n’est pas convaincu qu’elle porte ses fruits dans l’immédiat. “On sait que les charges ont baissé suite au licenciement de quatre personnes. En revanche, nous ne savons pas si les recettes augmentent. On verra à quoi ressemblera l’exercice de fin d’année.” Le syndicat estime que si la situation est fragile, mais elle ne l’est pas au point d’inquiéter les étudiants dont les formations sont assurées. I T.C. Publi-information «Nous avons une expertise reconnue sur le marché commercial bisontin» Philippe Zollet, négociateur immobilier à l’agence de Besançon de Square Habitat dresse un panorama de l’immobilier commercial sur Besançon et aborde les chantiers de l’année 2014. Où en est le commerce bisontin ? Philippe Zollet : Le commerce de centre-ville souffre comme dans d’autres villes françaises. Mais, à Besançon, des contraintes géographique, style le pont Battant seront toujours un frein pour le développement du commerce dans ce secteur. Il y a toujours de la demande mais le centre-ville manque de surfaces intermédiaires allant de 150 à 300 m2 avec de belles vitrines. Et lorsque la transaction est au bon prix, les affaires se font assez vite comme en témoigne l’implantation “L’immobilier de l’enseigne Devred à la place de la Roseraie place commercial du 8-Septembre. Nous o b s e r v o n s est un travail de également un déplacement longue haleine.” GHV ÀX[ YHUV OH bas de la rue des Granges et de la Grande rue. Ce phénomène devrait s’accentuer avec le tramway et surtout OD ¿Q GH O¶DPpQDJHPHQW GX FHQWUH FRPPHUFLDO 3DVteur. Besançon est une ville moyenne dans le paysage commercial français, elle est dans le maillage national de certaines grandes enseignes mais pas en position prioritaire. Notre rôle est de connaître les besoins de ces grandes enseignes en amont pour faciliter les négociations lorsque la question d’une implantation se pose. L’immobilier commercial est un travail de longue haleine. Comment se comportent les prix ? P.Z. : Les prix sur les emplacements que l’on appelle numéro 1, ce qui concerne un petit périmètre, ne bougent pas. On assiste en revanche à une baisse du loyer commercial de l’ordre de 15 à 20 % sur l’année 2013 par rapport à 2010, avec une disparition du droit au bail dans certaines transactions. Quelles enseignes avez-vous accompaJQp VXU %HVDQoRQ VXU FHWWH ¿Q G¶DQQpH " P.Z. : Nous avons récemment implanté l’enseigne DOVDFLHQQH 3RXODLOORQ VXU OD ]RQH FRPPHUFLDOH GH Valentin, Salon Center - Bois et Chiffons situé dans le centre commercial de la Chaufferie rue de Dole, et sur la zone Châteaufarine, Double XL à la place de Masnada. Nous travaillons actuellement sur les ORFDX[ GH =pQLWK 3UpFLVLRQ VXU OD ]RQH GHV 7LOOHUR\HV et sur le dossier Camponovo au centre-ville. Une enseigne nationale de culture s’interesse de nouveau au centre ville de Besançon. Philippe Zollet, négociateur immobilier chez Square Habitat Besançon. Quelle est la valeur ajoutée GH 6TXDUH +DELWDW " P.Z. : Nous avons essayé d’apporter un regard neuf sur l’immobilier commercial bisontin en allant chercher des enseignes à l’extérieur, en tenant un discours réaliste au bailleur en terme de prix et en apportant un accompagnement aux entreprises souhaitant s’implanter sur Besançon. Les conditions du marché du commerce ont changé, à nous de jouer pleinement notre rôle d’intermédiaire et d’expliquer aux parties prenantes pourquoi à ce prix, il est intéressant de s’entendre et de signer. Nous apportons notre “bon sens” dans une transaction commerciale pour reprendre le slogan connu du Crédit Agricole. Nous avons une expertise reconnue sur le marché commercial bisontin. 26, rue de la République - 25000 BESANÇON - Tél. 03 81 50 40 00 - Fax : 03 81 50 48 66 [email protected] - www.squarehabitat.fr DOSSIER La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 Office notarial 23 TAXE FONCIÈRE : L’INJUSTICE FISCALE CALLIER Raphaël Sûrement et pour longtemps (Successeur de Me Bernard HUTIN) 03 81 81 33 78 06 85 21 94 40 - www.callier.notaires.fr VENTE PAR ADJUDICATION - Le vendredi 20 décembre 2013 à 9h00 À BESANÇON, à la Chambre des Notaires du Doubs, 22 rue de Trey, il sera procédé par le Ministère de Me Raphaël CALLIER, à la vente aux enchères publiques du bien suivant : À BESANÇON (DOUBS) 25000, 18 rue Gay Lussac, Locaux à usage professionnel d’une surface totale de 1851 m2 à destination de plateforme logistique et administrative dont une partie d’une surface d’environ 650 m2 et 10 emplacements de parkings privatifs est louée moyennant un loyer de 44 420 € HT annuel, formant le lot numéro 52 du lotissement dénommé « la Zone Industrielle de Trépillot-la-Fin ». Cadastré : Section EY numéro 37 lieudit « 18 rue Gay Lussac » d’une contenance de 22a 78ca. Sur la mise à prix de HUIT CENT CINQUANTE-CINQ MILLE EUROS (855.000,00 EUR). Le cahier des charges, dressé par Me Raphaël CALLIER, est consultable en son Étude. Pour pouvoir participer à l’adjudication, les amateurs devront justifier de leur identité et remettre au notaire une consignation par virement 48h à l’avance d’un montant de 85.500,00 EUR. Visite du bien possible sur rendez-vous le lundi 25 novembre de 8h30 à 10h, le mardi 3 décembre de 8h30 à 10h et le mercredi 11 décembre de 8h30 à 10h00. Pour tout renseignement et notamment pour les visites, s’adresser à l’étude : Tél : 03 81 81 33 78 - courriel : [email protected] NOUVELLE ADRESSE La fiscalité suit le rythme de la nature. Les feuilles d’impôts de toute sorte tombent chaque année à l’automne, toujours plus lourdes. L’occasion de passer au peigne fin la taxe foncière dont l’évolution reflète assez bien la manière dont progressent les impôts directs locaux. Le palmarès des communes IMPÔTS LOCAUX du Grand Besançon montre de gros écarts d’une collectivité à l’autre. Il masque aussi les imperfections d’un système archaïque et particulièrement injuste selon que l’on soit propriétaire en ville ou à la campagne. Mieux que la taxe d’habitation dont le montant dépend aussi des ressources des ménages, est bizarre, le maire nous avait promis que les impôts locaux n’augmenteraient pas…” En découvrant leur feuille d’impôt foncier dans leur boîte à lettres ce mois-ci, combien sont ces contribuables qui se sont posé cette question. Certes leur maire a voté la stabilité des taux, mais bien d’autres éléments entrent en ligne de compte pour le calcul de cet impôt dû par les propriétaires. Notamment les taux votés par les autres collectivités locales (Département, C.A.G.B., etc.) qui eux, ont pu augmenter. Il y a également l’augmentation annuelle des bases sur lesquels ces taux sont appliqués, bases qui sont réactualisées tous les ans par le Parlement lors du vote du budget et enfin, la réactualisation annuelle des valeurs locatives décidée par les services fiscaux qui font également évoluer la base de calcul. Au final, malgré les annonces, le chiffre inscrit en bas de la feuille d’impôt sera inévitablement plus important que l’année “C’ 2 rue des Frères Lumière 25000 BESANÇON (à l’angle avec la rue de VESOUL) la taxe foncière est un bon indicateur pour pouvoir comparer les taux d’une commune à une autre et leur évolution. Dans un dossier qui tente d’expliquer le principe de cet impôt dont le calcul doit faire l’objet d’une grande réforme après trente ans de report, La Presse Bisontine a établi le palmarès commune par commune de l’évolution de cette taxe, d’Abbans-Dessous à Vorgesles-Pins, en passant évidemment par Besançon. Une impossible réforme Taxes foncières : un système Le mode de calcul de la taxe foncière est basé sur des valeurs locatives établies dans les années soixante-dix. Depuis, on les fait évoluer… comme on peut. depuis le 21 juin 2013 simple… mais illisible précédente. Seulement d’un appartement ou d’une maison à l’autre, d’un quartier à l’autre, les montants seront différents. Pourquoi ? Il faut remonter aux années soixante-dix quand le système a été mis en place en France. Si la valeur locative est la même pour une même commune, un système de majoration ou de minoration appelé “coefficient de situation” avait été mis en place par la commission communale des impôts directs en fonction de l’attractivité des quartiers. La valeur locative de référence a été établie selon une grille qui déterminait 8 classifications, du taudis (8) aux propriétés de luxe (1). “Dans les faits à Besançon, ça va de 8 à 4” indiquent les Un chantier services fiscaux de la Viltellement le. Mais comme l’administration a hor- monstrueux reur des choses simples, qu’il n’a elle a scindé ces catégories. Exemple : 4 M se jamais été situe entre 3 et 4. Pour entrepris. classifier tous les logements de la ville, l’administration a déterminé quelques logements de référence. C’est l’addition des mètres carrés du logement, de la valeur locative fixée par la commission locale et la classification qui donne la base de calcul de la taxe foncière pour chaque logement. Pour faire encore plus com- pliqué, le législateur a inventé les “équivalents superficiels”. “Si un local avait un vide-ordures par exemple, il bénéficiait de mètres carrés supplémentaires.” Le législateur avait prévu des révisions de ce système tous les 5 ans afin de suivre l’évolution des normes de confort et une remise à plat complète tous les dix ans. Ces révisions n’ont jamais eu lieu depuis les années soixante-dix. Le chantier est tellement monstrueux qu’il n’a jamais été entrepris. Le législateur a trouvé une parade en votant tous les ans une revalorisation nominale des bases de calcul. Un autre écueil à ce système, c’est la notion même de logement de référence. Il y a quarante ans, qui aurait pu anticiper l’existence des logements B.B.C. ? Par conséquent, chaque fois qu’une construction nouvelle est réalisée, la commission communale des impôts se réunit pour classer le nouvel immeuble dans une des catégories. “Pour avoir un classement le plus objectif possible, on essaie de recaler progressivement et en douceur un certain nombre de bases fiscales. Dans le principe, comme les références sont obsolètes, on devrait pouvoir baisser les bases de calcul pour des logements qui ne correspondent plus aux normes de confort actuelles. Sans grande réforme, nous sommes obligés d’y aller doucement” confie un membre de la commission locale des impôts de Besançon qui reconnaît que le système de la taxe foncière est “devenu totalement illisible.” I J.-F.H. La taxe foncière, mode d’emploi La taxe foncière sʼapplique à tous les biens immobiliers situés en France et chaque propriétaire la paie une fois par an. La taxe foncière fait partie, avec la taxe dʼhabitation, des impôts locaux qui sont perçus par les collectivités territoriales (communes, Départements, Régions) en fin dʼannée. On parle aussi dʼimpôts fonciers. La taxe foncière concerne tout propriétaire dʼun bien immobilier (logement, local dʼactivité, terrain). Établie à partir de la même valeur locative que la taxe dʼhabitation, la taxe foncière obéit à des règles qui lui sont propres. La taxe foncière est toujours établie au nom du propriétaire, que celui-ci soit une personne physique (un particulier) ou une personne morale (une société) : on dit que le propriétaire en est le redevable légal. Cela signifie que lorsque le bien est en location, le propriétaire demeure toujours redevable de la taxe foncière. Il peut juste, dans certaines situations, en récupérer le montant sur le locataire. Par exemple, cela peut être prévu dans un bail commercial. Lorsque la propriété dʼun bien est démembrée, cʼest-à-dire partagée entre un nu-propriétaire et un usufruitier, cʼest lʼusufruitier qui doit payer la taxe foncière. La taxe foncière concerne tous les propriétaires de biens immobiliers. Lorsquʼil sʼagit dʼun bien immobilier bâti (logement, local dʼactivité, usine, etc.), on parle de taxe foncière sur les propriétés bâties. Lorsquʼil sʼagit dʼun terrain (terrain à bâtir, terrain agricole, étang, carrière, etc.), on parle de taxe foncière sur les propriétés non bâties. Si vous vendez un bien en cours dʼannée, le vendeur (propriétaire au 1er janvier) demeure le seul redevable de la taxe foncière pour lʼannée entière. Cʼest pourquoi il est dʼusage que le vendeur et lʼacquéreur prévoient dans le compromis de vente un remboursement de la quote-part. La valeur locative du bien est établie à partir de la valeur dite locative cadastrale. Cette valeur est supposée représenter le prix que pourrait rapporter le bien sʼil était loué aux conditions de marché. Les valeurs locatives ont été déterminées en 1970 par lʼadministration fiscale avec lʼaide des services du cadastre en tenant compte de nombreux paramètres (catégorie de lʼimmeuble, surface, éléments de confort…). Pour les logements neufs, les caractéristiques du logement résultent dʼune déclaration spéciale que vous devez établir dans les 90 jours de lʼachèvement de la construction. La valeur locative cadastrale est par ailleurs actualisée à chaque changement de consistance du bien. Ainsi, si vous agrandissez votre maison, vous devez établir de nouveau une déclaration au fisc pour lui permettre de recalculer la valeur locative du logement. Les valeurs locatives cadastrales devaient faire lʼobjet dʼactualisations périodiques et de révisions générales (voir plus haut). En réalité, les valeurs sont uniquement majorées chaque année par application dʼun coefficient forfaitaire (par exemple : le coefficient de revalorisation était de 1,012 pour lʼannée 2010). 24 DOSSIER BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 38,5 millions pour la taxe foncière Les contribuables bisontins paient 76 millions d’euros d’impôts locaux Le taux de la taxe foncière atteint les 44,22 % à Besançon, dont 25,64 % pour la part communale. Contre 20,04 % de moyenne en France. La taxe foncière a rapporté l’an dernier 38,5 millions d’euros dans les caisses de la commune. l serait assez facile de faire entrer de l’argent dans les caisses bisontines. 1 % de fiscalité en plus et c’est 760 000 euros supplémentaires. Mais Besançon a fait le choix de ne pas augmenter ses taux d’imposition, sur la taxe foncière comme sur la taxe d’habitation, déjà bien hauts. Le maire le reconnaît : “Oui, les impôts locaux sont assez hauts à Besançon. C’est sûr que si on supprimait les services financés grâce aux impôts, comme les crèches par exemple, ou si on déléguait la gestion de l’eau à un privé, ils pour- I raient être moins élevés. Mais le service ne serait certainement pas le même” justifie Jean-Louis Fousseret. La taxe sur le foncier bâti a rapporté l’an dernier quelque 38,5 millions d’euros. C’est encore plus que la taxe d’habitation (37,5 millions), ce qui porte à 76 millions d’euros le produit de la fiscalité directe pour Besançon, sur un total de recettes de 180 millions d’euros (le reste provient des dotations de l’État pour 50 millions, ou encore du pourcentage perçu par la Ville sur les droits À la Ville de Besançon, les taux communaux de taxe foncière ont augmenté de 19,77 % en cinq ans. Comment ont évolué les taxes foncières dans votre commune ? COMMUNES Abbans-Dessous Abbans-Dessus Amagney Amathay-Vésigneux Arc-et-Senans Arguel Audeux Auxon-Dessous Auxon-Dessus Avanne-Aveney Berthelange Besançon Beure Bonnay Bouclans Boussières Braillans Buffard Burgille Busy By Byans-sur-Doubs Cademène Chalèze Chalezeule Champagney Champlive Champoux Champvans-les-Moulins Châtillon-le-Duc Chaucenne Chaudefontaine Chemaudin Chenecey-Buillon Chevigney-sur-lʼOgnon Corcelles-Ferrières Corcondray Courchapon Cussey-sur-lʼOgnon Dannemarie-sur-Crête Deluz Devecey École-Valentin Émagny Épeugney Étrabonne Ferrières-les-Bois Fontain Franey Franois Geneuille Gennes Grandfontaine Jallerange La Chevillotte La Vèze Laissey Lantenne-Vertière TAUX DE TAXE FONCIERE 2012 (département + bloc communal) hors taxe ordures ménagères, en % 38,44 33,19 32,6 25,67 31,8 39,06 30,66 32,58 34,55 40,63 29,94 44,22 26,35 33,15 31,76 33,61 25,08 32,07 34,41 37,45 30,46 37,8 30,7 26,96 24,32 29,8 29,93 27,98 34,97 29,67 33,82 29,43 35,17 40,9 36,81 26,64 28,88 38,06 31,48 32,29 30,59 27,92 30,5 33,32 28,92 32,79 28,84 32,23 36 ,82 30,69 34 33,38 36,59 35,76 26,35 26,08 32,66 30,44 AUGMENTATION TAXE FONCIERE entre 2007 et 2012 (hors taxe ordures ménagères) en % 20,93 21,07 20,87 27,89 22,34 18,59 25,07 31,61 17,98 15,7 25,22 19,77 28,03 21,78 17,17 20,71 27,69 18,11 17,04 16,76 17,88 21,78 23,3 24,05 26,8 24,88 16,09 21,76 20,92 21,84 25,84 23,28 17,71 50,73 16,11 27,36 22,06 16,6 17,38 27,62 21,64 20,29 22,54 19,91 18,71 19,62 22,09 19,12 16,11 19,98 18,71 20,38 20,99 16,5 26,09 17,95 17,25 24,51 COMMUNES Larnod Lavernay Le Gratteris Le Moutherot Liesle Mamirolle Marchaux Mazerolles-le-Salin Mercey-le-Grand Mérey-sous-Montrond Mérey-Vieilley Miserey-Salines Moncey Moncley Montfaucon Montferrand-le-Château Montrond-le-Château Morre Naisey-les-Granges Nancray Noironte Novillars Osse Osselle Pelousey Pirey Placey Pouilley-Francais Pouilley-les-Vignes Pugey Quingey Rancenay Recologne Roche-lez-Beaupré Roset-Fluans Roulans Routelle Ruffey-le-Château Saint-Vit Saône Sauvagney Serre-les-Sapins Tallenay Tarcenay Thise Thoraise Thurey-le-Mont Torpes Vaire-Arcier Vaire-le-Petit Vaux-les-Prés Velesmes-Essarts Venise Vieilley Villers-Buzon Villers-sous-Montrond Vorges-les-Pins TAUX DE TAXE FONCIERE 2012 (département + bloc communal) hors taxe ordures ménagères, en % 34,6 35,09 33,65 39,37 30,83 31,28 28,37 26,05 30,94 29,34 29,44 30,38 34,41 31,03 31,17 36,8 29,43 33,11 30,62 35,01 31,73 31,36 29,1 33,23 32,01 30,36 28,62 32,11 32,79 33,47 30,7 36,73 35,4 27,81 37,01 33,51 33,26 31,98 38,61 31,77 35,44 33,19 36,11 33,98 29,98 33,09 34,92 31,45 33,38 28,58 29,74 27,32 31,71 30,92 32,19 30,67 40,62 AUGMENTATION TAXE FONCIERE entre 2007 et 2012 (hors taxe ordures ménagères) en % 22,53 16,77 18,4 0,67 22,97 23,91 31,41 23,3 23,26 25,32 20,56 21,41 21,61 18,63 21,94 18,34 18,43 22,15 18,19 21,46 23,03 21,23 22,64 23,6 20,35 20,17 21,45 21,6 21,75 22,27 19,17 20,23 17,46 25,04 17,63 17,43 18,59 18,15 21,94 26,47 16,63 18,63 19,21 25,27 24,34 19,25 17,02 21,17 18,53 26,16 23,14 24,88 21,28 22,34 21,03 24,91 15,7 de mutation, les droits de stationnement et la taxe perçue sur les jeux de casino). Le propos sur la valeur élevée des taux à Besançon est cependant à nuancer quelque peu. En effet, les communes qui comme Paris bénéficient de valeurs locatives élevées selon le fameux calcul des années soixante-dix, peuvent se permettre de fixer des taux plus bas. Besançon n’est hélas pas dans ce cas, d’où des taux beaucoup plus élevés. Les taux relativement élevés en matière de fiscalité locale à Besançon ne datent pas de la municipalité Fousseret. Dans les années soixante-dix, alors que Besançon traversait une grave crise industrielle, la municipalité d’alors avait choisi de ne pas trop plomber les entreprises locales à travers la taxe professionnelle et d’appuyer un peu plus sur le levier des taxes foncières et d’habitation, donc au détriment des ménages. Tradition respectée depuis. Entre 2007 et 2012, les taux de taxe foncière ont donc augmenté de 25,64 % au total à Besançon (de + 19,77 % sur la part votée par la municipalité). Paradoxalement, “l’augmentation de cette part communale est inférieure à l’évolution des parts communales moyennes en France qui est de + 21,2 %. On a donc augmenté plutôt moins vite qu’ailleurs. Ensuite, on n’est pas responsables de l’augmentation des taux votée par les autres collectivités” soutient la Ville de Besançon. Même si elle assume en effet “avoir plutôt privilégié l’augmentation de la taxe foncière plutôt que de la taxe d’habitation.” Un choix… social dironsnous. En matière d’impôts locaux (taxes foncière et d’habitation confondues), seuls 42 % des foyers bisontins paient l’intégralité de l’impôt. 17 % ne paient rien du tout (non-propriétaires exonérés de taxe d’habitation) et 41 % paient une imposition minorée. Ce qui fait dire à l’opposition que “Besançon est une ville pauvre.” Pour illustrer son propos, elle met en avant le “potentiel fiscal” de la Ville de Besançon qui est de 856 euros par habitant contre 1 026 en moyenne pour les villes de la même strate. Et en même temps, “le maire a été obligé de mobiliser très fortement ce potentiel puisque le coefficient de mobilisation de ce potentiel est à Besançon de 125 % pour permettre le bouclage du budget, contre moins de 90 % pour la moyenne nationale.” Le grand problème des Bisontins, comme de tous les Français, est qu’ils ne veulent pas payer plus d’impôts mais veulent toujours plus de services. À un moment, forcément, ça coince… I J.-F.H. Évolution sur 5 ans Ce qu’a rapporté la taxe foncière à Besançon Année 2008 2009 2010 2011 2012 Montant (en millions d’euros) 30,981 33,227 34,623 36,357 37,489 Évolution annuelle + 7,25% + 4,20% + 5,01% + 3,12% Source Ville de Besançon La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 PERSPECTIVES 25 L’impact sur certains secteurs ruraux La réforme est engagée mais ne sera pas appliquée avant 2018 La révision de la valeur locative des habitations qui sert d’assiette au taux de la taxe foncière aura forcément plus d’impact dans certains secteurs ruraux où les prix de l’immobilier ont flambé depuis 1970. a taxe foncière sur les propriétés bâties est calculée selon le revenu net cadastral qui constitue en fait la moitié de la valeur locative annuelle de l’habitation. Cette valeur est censée refléter le marché locatif de la commune et devrait donc évoluer suivant la surface du bien, son niveau de confort, son environnement et son état d’entretien. Sauf que cette valeur locative est déterminée forfaitairement à partir des conditions du marché en 1970. “Le système aurait besoin d’une révision pour tenir compte des réalités économiques même si on applique chaque année des coefficients de revalorisation indexés sur l’inflation”, indique JeanChristophe Royer, directeur du L pôle Gestion fiscale à la Direction régionale des Finances publiques de Franche-Comté et du département du Doubs. En septembre dernier, le ministère de l’Économie a donné le coup d’envoi de la révision des valeurs locatives des habitations. Cette réévaluation est actuellement en cours pour les locaux professionTenir nels soumis à la compte Contribution Écodes réalités nomique Territoriale qui remplace éconola taxe professionmiques. nelle. Elle doit entrer en vigueur en 2015. Cette révision portait sur 3,5 millions de locaux profession- nels. Le chantier est tout autre avec la taxe foncière sur la propriété bâtie puisqu’elle touche 46 millions de locaux : 35 millions d’habitations et logements et 11 millions de dépendances. Le projet va s’étaler sur plusieurs années et se concrétisera à partir de 2018. “On est dans l’attente d’un décret du Conseil d’État qui nous permettra ensuite de constituer une commission départementale composée d’élus, de représentants syndicaux et professionnels. Cette commission aura pour mission de valider la grille tarifaire.Au final, on obtiendra une carte départementale avec différentes catégories de prix dont le montant variera suivant que l’on se situe en ville ou à la campagne”, résume Jean- Les services fiscaux attendent un décret du Conseil d’État pour connaître les modalités de la réforme tant attendue et repoussée depuis trente ans. Christophe Royer. Le détail de la réforme n’est pas encore finalisé. Elle devrait respecter quelques grands principes. “Comme pour les locaux professionnels, on travaillera à enveloppe constante, ce qui signifie que les collectivités percevront le même produit qu’avant. Il y aura donc des transferts.” Les collectivités auront comme aujourd’hui toute latitude pour définir les taux qui les concer- France Literie partenaire des plus grandes marques BULTEX - EPEDA - SIMMONS - TRECA nent en sachant que leur marge de manœuvre reste encadrée à la hausse comme à la baisse. Les conséquences de cette révision se répercuteront avec plus d’impact dans les petites communes où les bases sont très faibles. Celles où il n’y avait pas encore de marché locatif dans les années soixante-dix. La donne a changé sur certains secteurs. On pense notamment à la première couronne bisontine ou encore à la bande frontalière où le prix des loyers dans les villages se rapproche maintenant des valeurs urbaines. Une mise à niveau ne semble pas illogique. “Cette révision n’a de sens que si elle procure davantage d’équité fiscale.” Pas sûr qu’on digère ce principe d’égalité dans toutes les chaumières du département. I BESANÇON Espace Valentin Centre Face à Carrefour - Tél. 03 81 50 50 80 J.-F.H. 26 DOSSIER La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 CHENECEY-BUILLON Une hausse record Les taux ont augmenté de 50 % en 5 ans Chenecey-Buillon détient le record en matière d’augmentation des taux de taxe foncière. La municipalité n’avait d’autre choix pour tenter de remettre les finances à flot. as facile le boulot de maire quand on hérite d’une situation financière plus que délicate. Quand elle est arrivée à la tête de la commune en mars 2008, Laurence Breuillot a découvert une commune lourdement endettée suite à de nombreux investissements engagés par l’équipe précédente. Face à la situation critique de la commune, Laurence Breuillot a été convoquée par la préfecture qui l’a menacée de mettre la petite commune du bord de Loue sous tutelle. Drôle de baptême du feu pour une jeune élue… Et comme Chenecey-Buillon (560 habitants) n’a que très peu de ressources, la municipalité n’a eu d’autre choix que de jouer sur la pression fiscale. “Augmenter les impôts locaux, c’était notre seul possibilité. Évidemment, quand les habitants ont reçu leur feuille d’impôts locaux, il a fallu patiemment expliquer la situation” explique Madame le maire. Ces efforts consentis par tous les habitants à travers leurs taxes foncière et d’habitation ont permis à CheneceyBuillon de sortir la tête de la Loue. “La capacité d’autofinancement de la commune a augmenté, passant d’une capa- P LE MOUTHEROT cité négative de - 25 000 euros à une capacité positive.” Pour tenter de retrouver l’équilibre, la municipalité à décidé de traquer partout les sources d’économie : plutôt que de payer des factures à l’O.N.F., ce sont des bénévoles de la commune qui vont repeupler les forêts communales, plutôt que de faire appel à un privé, le déneigement se fait désormais “en interne”. Et cette année, les décorations de Noël se résumeront à un simple sapin prélevé en forêt communale. Mais Laurence Breuillot ne crie pas victoire pour La garderie autant, car d’autres incertitudes planent devrait encore sur la commune du canton de Quingey : devenir baisse annoncée des payante dotations de l’État, réforme des rythmes scolaires pour les qui devrait coûter parents. 25 000 euros supplémentaires au syndicat intercommunal qui gère les écoles (d’où une garderie qui devrait devenir payante pour les parents), perte de 10 000 euros sur la taxe Laurence Breuillot, maire de Chenecey-Buillon : “Il faudra rester dans une certaine rigueur lors du prochain mandat.” de consommation finale d’électricité, etc. Laurence Breuillot, qui a annoncé qu’elle se représenterait après ce premier mandat particulièrement compliqué, estime que “la commune se redresse” mais que “le travail n’est pas fini.” Le Trésor public qui suit les comptes de Chenecey-Buillon estime qu’il faudra encore un mandat pour que la petite commune retrouve sa sérénité financière. I J.-F.H. Une baisse en 2008 et 2009 La commune la moins gourmande de la périphérie bisontine Avec une augmentation globale de 0,67 % en 5 ans, la petite commune du Moutherot (canton d’Audeux) fait figure d’exception dans le paysage fiscal du Grand Besançon. e Moutherot, 135 habitants, son église et son vignoble. La seule commune viticole de la grande couronne bisontine se distingue aussi par son petit appétit fiscal. Son taux global de taxe foncière est à 39,37 %, toutes collectivités locales confondues. C’est plutôt haut, sauf que c’est la seule commune de notre périmètre à avoir augmenté si peu ce taux de prélèvement, d’à peine 0,67 %, c’est-à-dire, rien du tout. Quand Valéry Vanlande est arrivé aux manettes du petit village en 2008, il a dû faire face à une situation financière compliquée liée à un fort endettement, suite à des investissements forestiers coûteux contractés par ses prédécesseurs il y a près de vingt ans. “On était justement en 2008 la commune qui avait les taux de taxe foncière les plus élevés du département. Au début du mandat, on soldait le dernier emprunt de 20 000 euros lié à ces plantations de sapins. Une fois ces dettes remboursées, il n’y avait aucune raison pour que l’on maintienne des taux aussi hauts. Les taux communaux de la taxe foncière ont donc baissé en 2008 et en 2009 puis on les a stabilisés ensuite. On a voulu faire un geste envers la population du village en baissant ces taux même si c’était plus symbolique qu’autre chose” explique le maire. Les 20 000 euros de remboursement auquel la commune devait faire face jusqu’en 2008 représentaient quasiment un quart du budget annuel global de la commune. Cette diète fiscale ne pourra cependant pas durer au Moutherot. Mises à part les dotations de l’État, la taxe foncière est en effet la seule recette fiscale de la commune. Avec sa L MARCHAUX Une hausse trompe-l’œil + 31 %, mais un taux toujours parmi les plus bas Marchaux a été obligé de voter en 2010 une hausse de ses taux pour profiter d’éventuelles subventions. Le taux d’imposition communale demeure néanmoins parmi les plus bas du département. archaux a changé de visage. Au propre comme au figuré. La commune de l’est bisontin, chef-lieu de canton, a rénové son centre, accueilli plusieurs lotissements et maisons, développé un nouveau réseau d’assainissement, accueilli une caserne de pompiers rénovée. Ces investissements ont été anticipés. Ils n’ont, l’assure la municipalité, peu de liens avec l’augmentation du taux de taxe foncière communale. Entre 2007 et 2012, le taux a crû de 31,41 %, faisant de ce village de 1 043 âmes un mauvais élève en matière d’imposition. L’exécutif en place se défend et explique les raisons qui l’ont poussé à décider la hausse : “Si nous avons voté en 2010 une augmentation du taux communal, c’est parce qu’il était trop bas, rap“Marchaux porte l’adjoint en charge des finances de la commune. En n’étant pas assez élevé, on ne partage plus l’effort de la demeure nation, ce qui nous coupait de certaines subventions” ditbon élève.” il. En conséquence, le taux communal est passé de 9,50 à 9,79. “Nous restons toutefois l’une des communes avec le taux le plus bas du Doubs” nuance l’adjoint. Avec un budget d’environ 1 million d’euros, Marchaux bénéficie de marges de manœuvre financières pour envisager l’avenir. I M Le Moutherot est la seule commune viticole de la grande couronne bisontine. Elle abrite des vignerons avec la famille Colin (photo archive L.P.B.). petite forêt d’une quinzaine d’hectares et les deux artisans présents, la commune ne s’enrichit pas vraiment. Les lendemains seront peut-être plus compliqués pour les finances communales. Si la municipalité compte poursuivre cette modestie fiscale, il n’en sera peut-être pas de même concernant les taux intercommunaux de la taxe. En effet, Le Moutherot fait partie de ces communes des rives de l’Ognon dont la communauté de communes a fusionné avec celle du Val de l’Ognon en Haute-Saône voisine. L’appartenance à cette nouvelle intercommunalité aura peut-être des conséquences fiscales sur toutes les communes de ce territoire administratif, même sur les moins gourmandes. I J.-F.H. Marchaux a connu une augmentation du nombre de sa population… et de ses impôts. Mais la base demeure faible. DOSSIER VAL DE LA DAME BLANCHE La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 27 Réactions Ils manifestent contre la hausse d’impôts Le transfert de la compétence scolaire de 12 communes à la communauté de communes du “Val de la Dame Blanche” crée des crispations à Devecey et alentours. Un collectif citoyen se mobilise. Il annonce une hausse des impôts locaux de 62 euros par foyer. 7 communes seraient gagnantes, 4 perdantes, une serait à l’équilibre. ù est la démocratie et l’égalité ?” se demande Béatrice Deforêt, membre du récent collectif citoyen et habitante de Devecey. Une vingtaine d’hommes et de femmes ont mis sur la place publique une affaire - que peu d’administrés avaient mesurée - en évoquant les conséquences d’une décision prise par une partie des élus de la communauté “O de communes du Val de la Dame par des taux fixés par les communes, ce transfert de coût et Blanche. Rappel des faits : votée et trans- d’impôts entraîne une dispariférée le 1er mars dernier, la com- té de situations financières dans pétence scolaire bascule dans chacun des 12 villages. le giron de la C.C.V.B. Pour finan- Devecey, plutôt bon élève, a tercer cette prise de compétence, miné de payer ses emprunts et la com com doit augmenter ses dispose d’un taux d’imposition impôts (environ 1 million faible. Avec cette décision, la d’euros). Les impôts locaux étant conséquence financière pour la la résultante de la base commune est une perte de d’imposition fixée par les ser- 145 000 euros par an (51 % de vices de l’État (valeur locative) ses recettes vont à l’intercommunalité contre 23 % avant). “On demande à ce que ce soit égalitaire. Que les communes qui vont gagner de l’argent nous le reversent” Cussey-sur-lʼOgnon qui gagnerait avec le transfert de compé- explique le maire de Devecey tence 54 000 euros par an, Geneuille (11 000 euros), Moncey qui a organisé une réunion (27 000 euros), Vieilley (6 000 euros), Palise (3 000 euros), Val- publique. Le collectif l’espère aussi. Or, aucun pacte financier leroy (5 000 euros), Venise (35 000 euros). Les 4 perdantes : Devecey (- 145 000 euros), Chevroz (- n’a pu être scellé. Celui qui avait été dessiné a d’ailleurs été reto12 000 euros), Mérey-Vieilley (- 10 000 euros), Thurey-le-Mont qué par la préfecture. (- 33 000 euros). Une à lʼéquilibre : Bonnay. Les élus communautaires qui se réunissaient lundi Le collectif a manifesté début novembre pour alerter la population. Les 7 communes gagnantes 18 novembre (à l’heure où nous bouclions ces lignes) devaient imaginer un nouveau scénario. Le président que nous avons tenté de joindre n’a pas donné suite. Si rien n’est fait, “c’est une augmentation des impôts locaux de 62 euros par foyer fiscal” annonce le collectif. Une hausse jugée “inadmissible” selon ce dernier qui s’est mobilisé pour la troisième fois en occupant (silencieusement) le conseil communautaire de la Dame Blanche. “C’est un acte citoyen car on se rend compte que les habitants des communes voisines n’étaient pas au courant” relate Béatrice Deforêt. Au sein du périmètre géogra- phique du Val de la Dame Blanche, l’union ne fait - pour le moment - pas la force… C’est d’autant plus inquiétant qu’elle doit fusionner avec la communauté de communes de la Bussière. Le territoire va s’étendre de 50 km ! Désaccords en vue. I E.Ch. 28 RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le P.L.U. inquiète des riverains à École-Valentin association Mieux Vivre à École-Valentin s’inquiète de la requalification de la zone du Vallon par la mairie dans le cadre de l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme. Cette zone mêle de l’habitat et de l’activité professionnelle. Précisément, ce qui rend soucieuse l’association, c’est l’avenir d’une bande de terre qui borde la voie ferrée, sur laquelle ont été construites des maisons individuelles. Plusieurs de ces habitations pourraient être détruites à terme pour permettre l’aménagement du L’ Les travaux ont démarré à Saône e Collectif Saône Centre Bourg aura tout tenté pour essayer d’empêcher le démarrage des travaux de construction par la S.E.D.D. (société d’équipement du Doubs) du bâtiment de 1 200 mètres carrés au centre du village qui abritera une salle des fêtes en rezde-chaussée et des bureaux à l’étage. Le chantier est lancé. Les fondations de la future structure à l’architecture contemporaine sont en cours de réalisation place Charles De Gaulle. “La livraison est prévue pour l’automne 2014” rappelle le maire de Saône Alain Viennet. Le bâtiment sera livré à l’automne 2014. Mobilisé tardivement contre ce pro- L jet d’urbanisme et après avoir lancé une pétition, le collectif a étudié une manœuvre judiciaire qui a échoué. Il pensait pouvoir engager un recours qui aurait eu pour conséquence de stopper l’avancée du projet. L’action n’a pas porté ses fruits car les points sur lesquels le collectif voulait s’appuyer pour porter l’affaire devant la justice, comme la question du stationnement, se sont avérés irrecevables suite à “un changement dans les règles d’urbanisme. Il n’existe plus de contrainte ratio surface bâtie-places de parking” indique le collectif qui revient longuement dans son dernier tract sur l’épilogue de l’histoire. “C’est une belle grande place du village qui disparaît” dit-il fataliste. Pour couvrir ses frais engagés dans cette affaire, le Collectif Saône Centre Bourg organise un concert de soutien le 30 novembre à l’hôtelrestaurant du Marais en présence des groupes Poules et Poux Laids et les Faussair’s. I Trois maisons seraient concernées par la préemption. Finalement, au regard des nuisances sonores, c’est à se demander si ce n’est pas une opportunité pour les intéressés. périmètre de la nouvelle halte ferroviaire où s’implanteraient des services. Le cas échéant, la mairie serait donc amenée à préempter ces maisons pour permettre la réalisation du projet. “Notre préoccupation est double. Nous voulons savoir combien cela va coûter ? Ensuite on veut avoir l’assurance que les gens concernés par la préemption partiront dans de bonnes conditions. Nous souhaitons qu’ils puissent être relogés dans des conditions comparables. Nous ne sommes pas opposés à ce projet. On veut juste que nos élus soient attentifs aux riverains” explique Claude Blanchon, le président de l’association Initiatives-Mieux Vivre à École-Valentin. Des inquiétudes que le maire de la commune, Yves Guyen, entend, mais qu’il veut désamorcer pour la bonne raison que pour l’instant aucun projet n’est arrêté. “Nous sommes dans une phase d’étude, d’écoute et de rencontre. Nous avons travaillé avec le cabinet “Au-delà du fleuve” et l’A.U.DA.B. sur l’aménagement du périmètre de la halte ferroviaire. On nous a soumis plusieurs scénarios. Nous en avons retenu un dans lequel deux voire trois maisons seraient impactées. Ce scénario n’est pas validé. À la fin de ce travail, je recevrai les riverains concernés” insiste le maire qui veut jouer la carte de la transparence dans cette histoire. La municipalité s’est rapprochée de l’Établissement Public Foncier qui portera, le cas échéant, les acquisitions foncières, dans le cadre du projet. Un riverain situé à deux pas de la halte ferroviaire dont l’habitation pourrait être concernée par le futur aménagement a déjà envoyé à la mairie une proposition d’achat. “Si le riverain est vendeur, nous regarderons la proposition en fonction de l’avancement du dossier” répond Yves Guyen qui rappelle que préemption ne veut pas dire expropriation. I Demande forte et emplois à la clé à la papeterie de Novillars ire qu’elle a failli disparaître cette papeterie ! Depuis la (re)mise en route - le 2 septembre - des machines à papier, c’est le branle-bas de combat à Novillars où l’industrie confectionne de la pâte à papier pour faire des cartons d’emballage. Mise en sommeil durant plusieurs mois après sa liquidation, puis relancée grâce au repreneur Fadi Gemayel, la papeterie doit répondre à une forte demande venue d’Europe et d’Afrique. L’Afrique, c’est la première fois que la papeterie y exporte son produit. C’est un choix des actionnaires. Elle va ainsi honorer une commande de 250 tonnes pour le Ghana et D une autre pour le Togo. “Nous avons deux mois d’avance sur notre planning, rapporte Gérard Lasserre, directeur par intérim de “GemDoubs”. Nous avons embauché une quatrième équipe pour ne s’arrêter qu’un week-end sur deux, et bientôt une cinquième avant décembre, ce qui portera à 60 le nombre de salariés contre 42 en septembre dernier” dit-il. Les fours qui étaient jusque-là éteints le weekend - faute de main-d’œuvre - vont donc désormais tourner à plein régime tous les jours, 24 heures sur 24, un week-end sur deux. Le 29 novembre, la papeterie GemDoubs sera officiellement inaugurée. Une belle renaissance… I La papeterie de Novillars va tourner à plein régime à partir de décembre pour répondre à la demande. LE GRAND BESANCON SPORT La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 29 L’Entente sportive Bisontine retrouve la lumière Avec lui, l’E.S.B.-M. se bonifie Chef d’entreprise, ancien handballeur de haut niveau, le Bisontin Christophe Vichot dirige l’E.S.B.-M. depuis la crise de 2008 qui faillit conduire à sa perte. Actuellement en Pro D2, le club est sain financièrement. De quoi nourrir de nouvelles perspectives. a gloire ? Christophe Vichot n’en retire aucune. “Ma part de lumière, je l’ai eue en tant que joueur. Si je dois céder ma place à quelqu’un qui veut construire un projet à long terme avec ce club, ça ne me pose aucun problème de me retrouver à la buvette” précise d’emblée le président de l’E.S.B.-M., qui est aussi le co-dirigeant de la franchise Hyperboissons à Besançon. À 47 ans, cet ancien handballeur de haut niveau sait bien que personne n’est irremplaçable. Pourtant, le pivot qui fit les beaux jours de Besançon en 1995 (année de la montée en D1) puis de Sélestat (D1) a réussi un drôle de pari en reprenant la tête de l’E.S.B.M. en 2008, club de son cœur, moribonde à ce moment. En l’espace de 5 ans, il l’a relevé et conforté en Pro D2 tout en apurant la dette. Mieux, l’entente a publié en 2012 un résultat positif de 1 200 euros, précédé auparavant par des résultats positifs nets de 30 000 et 50 000 euros entre 2010 et 2012. Les comptes ont d’ailleurs été approuvés par le gendarme financier de la Ligue. Sacré parcours car en 2008, le club bisontin est au bord du gouffre financier. Christophe Vichot va plaider la cause de l’E.S.B.-M. au sein du Comité national olympique et sportif pour L éviter une rétrogradation en Nationale afin d’apurer la dette grâce à un taux de subvention maintenu. Il obtient gain de cause. L’ancien dirigeant devient d’un coup parachuté président. À partir de là, il engage avec d’autres fidèles un plan drastique. “À chaque budget, nous savions où nous devions aller. Nous partons du principe qu’1 euro est 1 euro” dit-il. Plus facile à dire qu’à faire. Les chiffres sont toutefois là : le budget passe de 480 000 euros en 20082009 à 930 000 euros cette saison. Il développe le partenariat privé. La Un résultat fréquentation du public financier augmente : 1 800 spectateurs en moyenne, le positif. chiffre de licenciés avec (350 licenciés contre 240 avant). L’instance se structure avec des bénévoles qualifiés. “À nos partenaires, à nos licenciés, au public, nous avons tenu un discours cohérent sans jamais vendre la mariée plus belle qu’elle n’est, image le président. Depuis 5 ans, nous nous sommes donnés du temps. Désormais, on peut espérer jouer les play-offs (en vue d’accéder à la D1)” dit-il. Sur le terrain, les joueurs répondent présents. Si tous perçoivent un salaire, l’E.S.B.-M. rappelle qu’elle fait avec les moyens du bord : “On a des lettres de joueurs qui veulent venir. Et même s’ils sont prêts à faire des concessions financières, nous ne pouvons parfois pas les prendre” explique Christophe Vichot, qui ne peut gérer une entreprise comme on gère un club. “Dans un club, on ne peut pas recadrer un bénévole à la différence d’une société. On a la chance d’avoir des bénévoles compétents. Mon rôle de président, je le vis comme une passion.” Une passion partagée avec sa famille : ses deux filles s’impliquent dans la vie du club dont une enfile la tenue de mascotte du club chaque soir de match. “Et je ne l’ai pas poussée” sourit le dirigeant. Nommé représentant des présidents de club au sein de la Fédération française de handball (F.F.H.B.), Vichot part en croisade contre ces équipes qui Co-dirigeant de la franchise Hyperboissons à Besançon, Christophe enrôlent des joueurs au chômage. Logés Vichot est aussi le président de l’E.S.B.-M. gratuitement, ils sont souvent rémunérés en frais de déplacement : “Pôle Emploi n’a pas vocation à financer nos Palais des Sports qui nous permet par On l’espère.” Aux joueurs de confirmer. clubs” rappelle-t-il. exemple d’accueillir dignement nos par- Sur le terrain du Palais des Sports Orphelin de clubs d’élite, Besançon tenaires. Maintenant, il faut savoir s’il rénové, l’E.S.B.-M. est prête à écrire pourra-t-il s’enflammer avec les hand- y a une réelle volonté dans le Grand une nouvelle page de son histoire. I E.Ch. balleurs ? “On a un bel outil avec le Besançon pour avoir un grand club. ARGENT PUBLIC Du bonnet d’âne au premier de la classe Votre maire est-il dépensier ? L’association “Contribuables associés” a noté sur 20 chaque maire de France en fonction de l’évolution des dépenses communales. Les résultats de l’enquête sont intéressants mais soumis à caution. otre maire est-il dépensier ?” La question est posée par Contribuables associés qui y répond sur son site Internet. L’association a attribué une note sur 20 à chaque commune de France qui sanctionne l’évolution de ses dépenses de 2008 à 2012. “Cette note est établie sur la base d’éléments fournis par Bercy” précise d’emblée le siège parisien de l’association qui garantit ainsi la crédibilité de son travail. En quelques clics, les administrés peuvent apprécier la gestion de leur maire sortant. Autant dire qu’à cinq mois des municipales, le sujet est sensible. Il risque de titiller un peu plus l’exaspération des Français gagnés par le ras-le-bol fiscal et qui n’acceptent plus d’être les vaches à lait d’un système dans lequel la dépense publique n’est pas suffisamment contrôlée. L’État comme les collectivités sont dans une logique dépensière que la Cour des comptes a d’ailleurs dénoncé dans son dernier rapport consacré aux dépenses locales. Elle épingle les communes et les communautés de communes, pointant du doigt, entre autres, les dépenses de personnel qui représentent 50 % d’entre elles. La Cour des comptes préconise un certain nombre de pistes pour faire des économies comme la mutualisation du personnel entre les communes et les communautés de communes. D’autres voix s’élèvent, com- “V Tous les détails sur votre commune sur : www.contribuables.org me celle du parlementaire socialiste René Dosière, pour demander que l’État et les collectivités se mettent enfin au régime. Dans ce contexte de tensions, l’association Contribuables associés joue les poils à gratter en notant les maires sur leurs dépenses. Ceux qui écopent d’un 0/20 n’apprécieront pas d’être jugés ainsi. À l’inverse, les élus qui obtiennent un 18/20 pourront se targuer d’être de bons gestionnaires. Or, dans les deux cas, que la note soit bonne ou mauvaise, elle est insuffisante pour résumer le travail d’une municipalité pendant un mandat. Là est la limite immédiate du travail de l’association qui résume l’action d’une équipe à un “La note chiffre sans plus de commentaires. Dans cette dit juste enquête, un maire est un si le maire cancre dès lors qu’il invesdépense tit sans que l’on sache si ses choix sont utiles pour ou pas.” la collectivité, comme les équipements publics nécessaires au développement de sa commune (crèches, écoles…). Il peut également investir pour combler le retard pris par son prédécesseur. En effet, on pourra toujours discuter de l’opportunité de la dépense qui sera plus critiquable s’il s’agit de reconstruire la mairie plutôt qu’une salle de classe. À l’inverse, dans le tableau, un maire économe est forcément un bon élève, ce qui n’est pas toujours vrai dans les faits. Là encore, la note est soumise à caution car elle ne dit pas pourquoi un élu n’investit pas. Est-ce par frilosité, par manque d’idée ou parce que ce n’est pas nécessaire ? Ou alors a-t-il hérité de ses prédécesseurs d’une situation financière communale telle que la rigueur s’impose à lui ? Contribuables associés n’apporte pas de réponses à ces questions. L’association estime qu’elle n’en a d’ailleurs pas la vocation. “La note dit juste si le maire dépense ou pas. Plus il dépense et plus ça coûte au contribuable. Notre but, avec cet outil simple est d’amener les maires à s’expliquer sur leurs choix, de les conduire à rendre des comptes à leurs administrés avant les élections. Notre rôle est de veiller à ce que l’argent public soit bien employé” indiquent les représentants de l’association qui invitent donc les administrés qui consulteront le site Internet à demander des explications à leur maire en fonction de la note qu’il a obtenu. Prudence encore dans l’utilisation de ces chiffres car ce n’est parce qu’une commune dépense que sa situation financière est forcément dégradée ! Malgré toutes les réserves, cette note pourrait bien influencer le vote des contribuables. I T.C. LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 30 AVANNE-AVENEY Réaction “Je ne convoitais pas la place de maire” Ancien adjoint à Avanne-Aveney, Dominique Nuninger réagit aux déclarations de Jean-Pierre Taillard à qui nous avions accordé une interview dans le précédent numéro. Sa vision est différente. a mairie, le boulot d’élu, il a fait une croix dessus. Dominique Nuninger chef d’entreprise bisontin dans le bâtiment - est passé à autre chose même s’il avoue que le travail pour la collectivité est enrichissant. Mais parfois, il peut s’avérer cassant. L’ancien troisième adjoint d’Avanne-Aveney en a la preuve. Il tient à réagir suite à l’interview que nous avons accordée dans notre précédente édition à Jean-Pierre Taillard, le maire actuel. Dans cette dernière, l’édile évoque les raisons qui ont conduit certains de ses adjoints L à le quitter durant ce mandat. Démissionnaire, Dominique Nuninger veut apporter sa vision des faits : “Si j’ai démissionné, ce n’est pas parce que je voulais la place de maire comme peut le dire Monsieur Taillard. J’ai du respect mais je lui ai dit claire“Tout était ment dans les yeux pourquoi je quitdécidé tais le conseil. J’ai d’avance.” démissionné parce qu’il voulait tout contrôler” dit-il. Reçue le 7 octobre 2009 par le préfet, sa démission a été effective avant que le maire ne décide de lui retirer ses délégations d’adjoints. “J’ai organisé la fête des sports à Avanne. Ça a été un succès. Le maire ne l’a pas supporté. Depuis là, les rapports ont été difficiles” dit-il. Surtout, il dit avoir joué le rôle de fusible dans l’affaire de l’implantation de Colruyt dans sa commune “où tout était déjà décidé d’avance.” Amer sur cette expérience, il reconnaît quelques qualités à Jean-Pierre Taillard. Le chef d’entreprise, toujours domicilié dans ce village pour qui il s’est investi ne se représentera pas en mars prochain. I E.Ch. La commune d’Avanne-Aveney demande une nouvelle étude concernant les travaux de la rue du Passage. Parking et espace engazonné MAMIROLLE Problème de distribution du courrier La mairie va à nouveau interpeller La Poste Le maire de Mamirolle s’apprête à se fendre d’un nouveau à courrier à La Poste estimant que la qualité de la distribution du courrier se dégrade sur son secteur depuis le mois de septembre. aniel Huot est affirmatif. Depuis que La Poste a transféré à Valdahon le Bureau Courrier de Mamirolle, le maire de cette commune assure que la distribution du courrier s’est dégradée sur le secteur, chiffres à l’appui. “En ce qui concerne la qualité du service sur la période du 7 octobre au 16 novembre, soit 34 jours, le courrier est arrivé en retard à Mamirolle 23 fois. Cela signifie que deux jours sur trois, le courrier n’est pas remis à l’heure au facteur qui assure la tournée. Cela entraîne une remise tardive du courrier aux entreprises dans les boîtes postales du bureau de Mamirolle et aux particuliers” déplo- D re l’élu. Ce que redoutait le maire lorsque La Poste a regroupé en septembre les cinq facteurs de Mamirolle sur le site de Valdahon dédié uniquement à l’activité courrier, semble se confirmer. À l’époque, Daniel Huot avait d’ailleurs fait part de ses craintes à l’opérateur historique du courrier recevant dans sa démarche le soutien d’élus comme les conseillers généraux des cantons d’Ornans et Besançon Sud, du député, et des maires des onze communes concernées par ce projet de réorganisation. Dans un échange de courrier, La Poste avait d’ailleurs tenté de lever les inquiétudes. “Nous allons devoir réagir à nouveau annonce Daniel Huot, car La Poste ne respecte pas les engagements qu’elle avait pris en terme de maintien de service.” Selon lui, l’opération n’a qu’une visée économique. Pour La Poste, le transfert à Valdahon des cinq facteurs, qui a été fait en partie dans le but de leur offrir de meilleures conditions de travail alors que les locaux de Mamirolle n’étaient plus adaptés, n’a pas entamé la qualité de service. “Notre priorité est de maintenir la satisfaction de nos clients en assurant la distribution du courrier 6 jours sur 7 en tout point du territoire. Quant à la qualité de notre distribution, elle reste d’un bon niveau, avec un peu plus de 9 plis sur 10 distribués dans les délais. Le fait que les facteurs soient désormais à Valdahon ne change rien” se défend La Poste. “Il n’y a pas de changement pour les boîtes postales, même s’il y a pu avoir quelques perturbations le temps que le service se mette en place. Et il y a toujours cinq facteurs qui assurent la distribution sur le secteur de Mamirolle. Pour nous, il n'y a pas d’anomalies.” En revanche, les tournées des facteurs ont pu être modifiées, entraînant parfois un changement de l’heure de passage du facteur chez les particuliers. La Poste assume ces ajustements qui relèvent selon elle de son organisation interne et qui ne remettent pas en cause l’objectif de distribution quotidienne du courrier qui est atteint. I Rue du Passage : la mairie change son fusil d’épaule L e projet de créer des places de parking ainsi quʼun espace engazonné au niveau de la rue du Passage a agité une partie des habitants dʼAvanne-Aveney, notamment les cinq familles de riverains concernées. La Presse Bisontine avait rencontré ce collectif qui a assigné la commune au tribunal administratif de Besançon. Le collectif a remporté une première bataille judiciaire en obtenant la suspension de lʼexécution de lʼaménagement. “Nous avons obtenu également obtenu ce que nous demandions : le devis de lʼentreprise retenue, rapporte Michel Ramboz, représentant des riverains. Nous regrettons que le deuxième référé conservatoire nʼait pas été examiné” dit-il. En octobre, le conseil municipal a voté à lʼunanimité la décision dʼannuler la délibération Récupérer du 19 juin qui formalisait lʼengagement du chanla “baraque tier. Cela ne veut pour autant pas dire que le communale”. projet est abandonné. Un complément dʼétude “incluant une intervention de géomètre pour compléter et certifier les plans et réaliser un chiffrage exhaustif des volumes de matériaux déposés” est demandé par Avanne-Aveney. Cette étude permettra de déposer un nouveau dossier. Cʼest un coût supplémentaire pour la collectivité. En outre, la mairie a signifié sa volonté de récupérer la “baraque communale” quʼelle prêtait à un riverain où celui-ci y entrepose son bois. I EN BREF Mercey La commune de Mercey-le-Grand a inauguré son cœur de village samedi 19 octobre dernier avec aménagement paysager, parking, sentier piétonnier et enfouissement des lignes électriques. Speed meeting Les locaux de Mamirolle n’étaient plus adaptés au travail des facteurs. La Chambre de commerce et d’industrie du Doubs organise un speed meeting pour dirigeants d’entreprises. Un temps pour élargir son réseau, connaître l’offre de services locale, rencontrer des partenaires potentiels et se faire connaître. Chaque participant inscrit disposera d’1 minute 30 pour se présenter à tous avant de participer à un moment convivial pour échanger avec les personnes qui auront attiré son attention ou dont il aura su susciter l’intérêt. Renseignements au 03 81 25 25 25. PARKING GRATUIT CENTRE VILLE Tél : 03 81 35 51 42 HORAIRES D’OUVERTURE : Lundi de 14h - 19h Mardi au Samedi de 9h - 12h et de14h - 19h LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 32 SAÔNE Yoran Delarue Il faudra faire preuve d’idées” Âgé de 56 ans, ce cadre bancaire qui est aussi à la tête de l’organisation de la Diagonale du Doubs est candidat aux élections municipales de Saône. Il s’explique sur ses motivations. a Presse Bisontine : Vous n’avez jamais été élu. Qu’est-ce qui vous pousse à vous présenter aux municipales à Saône ? Depuis quand y pensez-vous ? Yoran Delarue : Je pense depuis longtemps à m’engager pour la collectivité. J’ai envie d’être au service des habitants de Saône. Au-delà de l’attrait de la nouveauté, c’est pour moi un challenge à relever qui s’inscrit finalement dans la continuité de ce que j’ai pu faire jusqu’à présent notamment dans le cadre de la Diagonale du Doubs. Je suis à la tête de l’organisation de cette manifestation depuis six ans. Que je sois élu ou pas, j’abandonnerai dans tous les cas cette responsabilité. Il faut savoir laisser sa place. Le changement permet d’apporter de nouvelles idées et de rompre avec les habitudes. À mon sens, cela vaut aussi en politique. L L.P.B. :Considérez-vous comme un handicap le fait de n’avoir jamais été élu ? Y.D. : Tant dans l’entreprise pour laquelle je travaille, que dans le monde associatif, j’ai acquis une expérience qui doit me permettre de gérer une équipe municipale. Il y a vingt ans, je n’en n’aurais pas dis autant. Par ailleurs, il existe des formations pour les élus. On peut compter également à Saône sur des collaborateurs municipaux que je vais écouter. Enfin, j’aurai dans mon équipe des gens qui ont l’expérience d’élus et qui siègent d’ailleurs dans l’actuel conseil. tissements réalisés à Saône ces dernières années, on peut supposer que la situation financière de la commune sera plus difficile. Il faudra faire preuve d’idées pour continuer à faire beaucoup avec moins de moyens. participative. Elle permettrait à des gens de Saône, qui ne seraient pas élus, mais qui ont une expertise sur certains sujets, de venir s’exprimer. Je ne vois pas pourquoi nous nous priverions de ces compétences extérieures. Je veux être dans la L.P.B. : Êtes-vous critique vis-à-vis de participation, l’évolution et l’équipe sortante ? l’écoute. Y.D. : En tout état de cause, je ne m’engage pas pour chercher la L.P.B. : Où en êtes-vous dans bagarre avec l’équipe sortante. l’élaboration de votre programme ? Alain Viennet a été élu avec un Y.D. : La priorité est de trouver conseil. Ils font un travail d’élu des gens. Je suis pressé que nous avec lequel on peut être d’accord soyons 23 sur la liste. Nous bâtiou pas. Ce qui m’intéresse, c’est rons notre programme ensemble. l’avenir. Que ferons-nous demain Nous travaillerons sur des idées pour Saône ? Si je suis élu, il y fortes et nous définirons des aura un conseil municipal. En priorités. Le leitmotiv est de plus, je souhaiterais mettre en satisfaire les habitants de Saôplace une forme de démocratie ne tout en respectant l’équilibre, PLATEAU DE SAÔNE un projet ? Exigez ! le > Ossature bois et structure > Couverture > Bois de menuiserie, plateaux > Bardage, lambris, moulures 20 camions par jour 150 emplois directs Nos entreprises adhérentes SCIERIE BROSSARD SCIERIE CLERC SCIERIE GRANDPIERRE / ÔJB SCIERIE GREGOIRE SCIERIE JACQUEMIN SCIERIE JURABOIS SCIERIE LARESCHE SCIERIE LONCHAMPT SCIERIE LORIN SCIERIE RENAUD Etienne SCIERIE RENAUD Michel Société Industrielle et Forestière a mutualisation a du bon ! Les associations Notes et Touches de Montfaucon, Familles Rurales de Mamirolle, l’Amicale de Saône et la Batterie Fanfare de cette même commune l’ont bien compris. Elles travaillent ensemble à la création d’une école de musique intercommunale sur le plateau de Saône, encouragées dans cette démarche par la Communauté d’Agglomération. L’Agglo favorise en effet l’émergence de ce genre d’organisation dans le Grand Besançon qu’elle considère comme complémentaire au Conservatoire. “La musique s’organise en trois cycles. Le premier et le deuxième peuvent être gérés dans le cadre de l’école de musique. Quant au troisième, qui permet à un élève de devenir musicien professionnel, il se déroule au Conservatoire” résume Christophe Mathevon, un des coordinateurs du projet et membre de la Batterie Fanfare. Jusqu’à présent, chacune de ces associations proposait un enseignement musical aux élèves qui se présentaient, dans des cadres très différents. Par exemple, la Batterie Fanfare formait bénévolement et gratuitement les futurs musiciens qui un jour ou l’autre rejoindraient ses rangs. Elle est d’ailleurs le seul orchestre du Plateau ! Mais cette manière de fonctionner a atteint ses limites à l’heure où s’émousse le bénévolat. À l’inverse, l’enseignement proposé par l’Amicale était payant. La création de l’école de musique nivelle ces différences, harmonise la formation, la rend plus qualitative sur le secteur grâce à une structure qui accueille tous élèves qui veulent apprendre la musique. Le tarif est unique et les enseignants sont professionnels. “Aucune association ne disparaît ! insiste Christophe Mathevon. C’est seulement la formation qui est mutualisée.” L’école de musique n’existe pas encore officiellement. Elle sera concrète au début de l’année prochaine. Mais les cours mutualisés sont déjà en place. 200 élèves sont en formation, répartis dans les dix disciplines L Les garanties d’une grande origine et d’une qualité reconnue… > Parquets, lames de terrasse > Séchage, rabotage, traitements insecticides et fongicides 03.81.44.41.15 03.81.86.64.34 03.84.44.87.82 03.81.43.32.53 03.84.51.60.90 03.81.68.89.89 03.81.39.58.57 03.81.69.20.25 03.81.49.89.85 03.81.69.32.07 03.81.69.20.54 03.81.69.64.59 INDEVILLERS REUGNEY FRASNE LES PONTETS Maison de la Forêt et du Bois • 20, rue François Villon - 25041 BESANCON Cedex [email protected] • Fax : 33 (0)3 81 51 97 90 www.jura-superieur.fr Déjà 200 élèves Les cours de musique mutualisés sont déjà en place sur le plateau de Saône. Ils préfigurent l’avènement de l’école de musique qui verra officiellement le jour en début d’année prochaine. BOIS DE CONSTRUCTION > Charpente à commencer par l’équilibre sont prêts à s’engager pour un mandat de six ans. La liste est financier. donc en gestation. C’est une lisL.P.B. : Votre liste n’est donc pas clo- te ouverte, apolitique qui représentera le monde associatif, écose. Quand le sera-t-elle ? Y.D. : Il me faut 23 noms et res- nomique, commercial… J’espère pecter la parité, ce qui rend la pouvoir la boucler d’ici la fin de chose plus difficile encore. On l’année. Ce serait un beau cadeau reçoit beaucoup de Noël. D’ici là, j’espère que d’encouragement, mais ce n’est vont naître des vocations. I Propos recueillis par T.C. pas pour autant que les gens L’école de musique prend forme sans fausse note L.P.B. : Par quoi allez-vous commencer si vous êtes élu en mars prochain ? Y.D. : Ce que je souhaite, c’est faire un état des lieux dans lequel se dégageront des priorités. Le premier point sera de faire un état des lieux financier de la commune pour voir où nous en sommes. Au regard des inves- Une gamme complète pour répondre à tous les besoins ! Yoran Delarue effectue un travail de terrain avec ses acolytes pour monter sa liste. GILLEY GRAND COMBE CHATELEU SAINTE COLOMBE MALPAS LABERGEMENT STE MARIE MOUTHE LE VAUDIOUX CHATEL DE JOUX mes origines sont ]b\b enseignées. Le tarif supporté par chaque élève est de 280 euros par an (il était de 400 euros dans certaines associations), un prix qui englobe la formation musicale, instrumentale et des stages. Les élèves travaillent en binôme dans les ateliers avec leur professeur. Au maximum, l’école de musique pourra accueillir 350 élèves. “Aucune Contrairement au conservaassociation toire, cette école n’a pas de ne locaux fixes. Ce sont les prodisparaît.” fesseurs qui se déplacent dans les communes du Plateau où une salle est mise à leur disposition. “La commune de Nancray n’a pas de musique, mais elle a des élèves. L’idée est d’aller dans les villages pour participer à l’animation de la vie locale” précise Christophe Mathevon. Le président de la Batterie Fanfare, Daniel Mathevon se félicite de cette initiative qui selon lui pourrait aboutir à terme “à la création, pourquoi pas, d’un orchestre du Plateau” s’enthousiasme-t-il. Cette école est un exemple de mutualisation. Mais si elle prend corps aujourd’hui, c’est aussi grâce à l’engagement des communes du Syndicat du Plateau qui a décidé de prendre à son compte cette nouvelle compétence afin d’assurer la pérennité de la structure. Beaucoup de communes comme Saône, Montfaucon ou Mamirolle ont déjà délibéré en faveur de ce nouvel outil qu’elles contribueront à financer. “Dans notre cas, nous allons verser l’équivalent de 115 euros par élève originaire de Saône qui suivra des cours. Pour nous, cette école est une grande satisfaction” souligne Alain Viennet, le maire de Saône. Pour fonctionner, l’école aura également le soutien financier de l’Agglo et du Conseil général. Mais cela ne suffit pas à rendre l’enseignement gratuit pour les élèves. I LE GRAND BESANÇON DEVECEY La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 33 Une nouvelle démarche : le tourisme économique Dans les coulisses d’une fabrique de café Créée par la famille Girardet, la société Techni-Café basée à Devecey produit 50 tonnes de café par an. Torréfié et confectionné, il est ensuite distribué en Franche-Comté. Éric, le gérant, ouvre un espace de visite pour faire découvrir les étapes de la création avec l’appui de Doubs Tourisme. omain veille au grain. L’employé de la société Techni-Café - qui est aussi le fils du gérant - prépare des kilos de café fraîchement moulu. Le moment est crucial. Conditionné dans des sacs griffés du label “Café de la Dame Blanche”, le produit quittera l’entrepôt situé dans la zone d’activités de Devecey - pour se retrouver sur les étals des magasins ou des supermarchés de Franche-Comté. 50 tonnes sont produites ici. Cela représente 600 000 tasses bues. “Le café est moulu au dernier moment pour qu’il garde toute sa saveur” précise d’emblée le chef d’exploitation. Ce travail artisanal, les habitants du Grand Besançon peuvent le découvrir grâce à Éric R La famille Girardet avec Éric, Marine, Marie et Romain, ouvre sa boutique et son unité de production aux touristes, tous les jours (sauf le dimanche). Girardet, le gérant. Lors de l’agrandissement de sa société de production il y a deux ans, il a créé un espace pour accueillir les visiteurs. Explications, visionnage d’un film, salle de réception, vue sur la production, jeu pour connaître son type de café préféré, dégustation et passage par la boutique sont proposés. L’investissement financier et humain est important. “Depuis nos débuts, en 1997, le marché de la vente a évolué. Nous avons perdu du volume de vente dans les L’équivalent cafés, hôtels et res- de 600 000 taurants, précise tasses. le responsable qui emploie 8 salariés. Nous avions donc intérêt de trouver une nouvelle filière. Nous aurions pu installer une bou- tique dans une zone commerciale, nous avons préféré la faire dans notre atelier.” Le résultat est magnifique. Avec l’appui de Doubs Tourisme, il a conçu cet espace qui est aussi un musée du café. Il espère ainsi accueillir de nouveaux clients. Une salle est également ouverte aux professionnels et particuliers. Nommée “L’espace caféine”, elle peut recevoir des groupes. L’appui du comité départemental du Doubs (C.D.T.) permet à la société de profiter d’une communication plus large : “Bien souvent, ce qui nous manque, c’est un budget marketing. Avec cette marque, on en profite” explique le patron. Pour l’heure, 23 entreprises ont décidé de s’ouvrir aux touristes en signant une charte. Les sociétés alimentaires sont davantage représentées par rapport aux industrielles. Plusieurs raisons à cela : la sécurité, la confidentialité et le fait de ne pas avoir de produits à vendre. Pour les autres, le Tourisme économique a de beau jour devant lui… I E.Ch. Zoom AMÉNAGEMENT Les partisans de la liaison fluviale ne baissent pas les bras L’État a classé la liaison fluviale Saône-Rhin et Saône-Moselle dans les projets à réaliser après 2050. Pour les défenseurs de cette infrastructure, c’est la douche froide, et l’incompréhension. Mais ils poursuivent le combat. n juin dernier, la commission Mobilité 21 a remis au ministre des Transports, de la Mer et de la Pêche son rapport “Pour un schéma national de mobilité durable”. Ainsi elle a trié et hiérarchisé les projets du Schéma National des Infrastructures de Transport (S.N.I.T.) Qu’ils soient ferroviaires, routiers, fluviaux, ou aériens, ces aménagements de 145 milliards d’euros sont censés voir le jour à plus ou moins long terme dans des territoires stratégiques. La découverte du document s’est transformée en douche froide pour les défenseurs des liaisons fluviales Saône-Moselle et Saône-Rhin qui ne figurent pas parmi les chantiers prioritaires. La commission Mobilité 21 a classé ce projet parmi ceux à engager après 2050 ! Un choix que le gouvernement a entériné au mois de juillet. “Ce n’est pas logique” réagit Pascal Viret, le président de l’association Saône-Rhin Europe. Selon lui, la décision de la commission est en parfaite contradiction avec la position de l’Union Européenne qui a inscrit “Nous en ce projet au Réseau Tranétions au seuropéen de Transport à réaliser avant 2030. Ce stade du n’est pas tout, la plupart des études socio-éconodébat miques, techniques, envipublic.” ronnementales et de contexte ont été engagées voire achevées. “Nous en étions au stade du débat public qui devait avoir lieu d’ici la fin de l’année” remarque encore Pascal Viret. Le travail démarré est donc suspendu pour l’instant, alors qu’il était suffi- D 23 entreprises du Doubs sous le label “Made in chez nous” Canal Saône-Rhin E oubs Tourisme lance le “Made in chez nous”. Partant du principe que notre département dispose dʼun savoirfaire unique, le comité veut mettre en avant le tourisme de découverte économique. Cela passe par la visite dʼentreprises en activité. “On propose une mise sur le devant de la scène à ces sociétés. Cela permet également aux touristes de faire du tourisme intelligent” explique Philippe Beluche, le président du C.D.T. En France, 5 000 entreprises se visitent dont 1 500 de façon régulière. Le Doubs nʼest plus en reste. Les sociétés qui signeront la charte bénéficieront dʼun affichage spécifique et dʼune communication. 23 entreprises du Doubs sont membres. Saveurs et goûts : Cave dʼaffinage Marcel-Petite (Saint-Antoine), Fromagerie du Mont dʼOr (Métabief), Hameau du fromage (Cléron), fromage Liechti (Épenouse), distillerie Pernot (La Cluse-et-Mijoux), Brasserie Entre 2 mondes (Mouthier-Hautepierre), Tuyé du Papy Gaby (Gilley), Criollo (Chalezeule), Techni-Café (Devecey), Rucher des 2 Lacs (Labergement-Sainte-Marie), Écomusée LʼAbeille du Haut-Doubs (Aubonne), Lʼescargot de la ferme (Chamesol), La Damassine (Vandoncourt). Savoir faire artisanal : Fonderie Obertino (Morteau), Horlogerie Jean-Louis Frésard (Charquemont), ébénisterie Laurent Vuillemin (GrandʼCombe-Chateleu) Savoir-faire industriel : Cristel (Fesches-le-Châtel), Maty (Besançon), P.S.A. Peugeot (Sochaux). I La décision de la commission Mobilité 21, entérinée par le gouvernement, serait contradictoire avec les choix de l’Europe. samment avancé pour que la liaison fluviale soit enregistrée dans les projets à réaliser avant 2030. L’incompréhension est d’autant plus forte du côté des défenseurs de l’opération que Mobilité 21 reconnaît la pertinence de ce chantier qui permettrait de connecter la Saône au Rhin et ainsi de relier entre eux les principaux réseaux fluviaux européens. Le tracé du canal à grand gabarit qui n’est pas définitif démarrerait dans le secteur de Saint-Jean-de-Losne (c’est une hypothèse) et filerait jusqu’à Mulhouse. Il traverserait le département du Doubs en passant au nord de Besançon. “Grâce à cette liaison, on pourrait réduire de 1 500 le nombre de poids lourds qui circu- lent chaque jour sur la R.N. 57. Cela correspond à 20 % du trafic actuel” poursuit Pascal Viret. L’association a décidé de “réagir avec force” au choix de la commission qu’elle conteste. Le 25 octobre, elle a voté une motion demandant la réintégration du projet “dans les projets prioritaires 2030, et la reprise de la préparation du débat public”, qu’elle a transmis au président de la République, au premier ministre, ainsi qu’aux ministres de l’Écologie et des Transports. Avec d’autres promoteurs de la liaison fluviale, l’association Saône-Rhin Europe, s’est lancée dans une action de lobbying afin de pousser le gouvernement à revenir sur sa décision, ce qui est encore possible. I T.C. Romain moût le café, étape que les visiteurs peuvent découvrir. 34 LES POINTURES DE LA RECHERCHE BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 Sociologie et anthropologie Nicolas Bourgoin, le chercheur engagé Parler de sécurité “est le meilleur moyen pour un politique de gagner des voix” schématise Nicolas Bourgoin, maître de conférences en sociologie à Besançon. Dans son livre “Révolution sécuritaire, 1976-2012”, il explique la surenchère sécuritaire que connaît la France. Paradoxe, la baisse de la violence est accompagnée d’une hausse du sentiment d’insécurité. quelques mois des municipales, l’ouvrage de Nicolas Bourgoin pourrait bien se retrouver sur la table de chevet de quelques politiques. L’auteur, maître de conférences en À Éric Niedergang, directeur informatique de Publipresse/360HD Publipresse - MORTEAU - 03 81 67 90 80 [email protected] www.groupe-publipresse.com sociologie rappelle pourquoi l’État depuis 1976 a basculé dans le tout sécuritaire. “Car il dispose des réponses permettant des effets d’annonce” explique-t-il. Pondre une loi après un crime crapuleux serait le meilleur moyen pour s’attirer la sympathie des électeurs, et très souvent ceux de la classe dite “populaire”. Des exemples d’effets d’annonce, Nicolas Bourgoin n’en manque pas. Exemple avec l’affaire Patrick Tissier, meurtrier et violeur multirécidiviste. Profitant d’une liberté conditionnelle en 1992 après le viol et le meurtre de sa petite amie en 1971, il tuera et violera en 1993 deux autres femmes dont une fille de 8 ans. Il sera finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans. Depuis, Pierre Méhaignerie, ancien ministre de la Justice, a créé une loi en 1994 dite de “perpétuité incompressible” qui permet en principe à des criminels du type de Tissier de ne jamais sortir de prison. “C’est une loi de circonstance qui répond à une émotion” explique Nicolas Bourgoin. Ce type de réponse pénale aurait fortement crû, notamment sous Nicolas Sarkozy. Dans son ouvrage,le Bisontin explique comment la classe dominante tire directement profit de la politique sécuritaire : l’État français et ses politiques, loin d’être neutres, mettent en place une “politique de classe” écrit-il. Cette voie répressive et punitive mènerait à un régime autoritaire. L’analyse à l’inspiration marxiste est assumée par Nicolas Bourgoin qui use de concepts tels que “classes sociales” et “lutte des classes”, “idéologie dominante” et “institutions bourgeoises.” L’universitaire fait le lien entre les politiques sécuritaires et le capitalisme, rappelant qu’en temps de crise l’État a toujours régulé pénalement la pauvreté. Ainsi, lorsque le chômage augmente, le recours à l’incarcération s’accélère. Il parle d’un tournant “libéral-sécuritaire” où un État pénal et policier remplace un État social. Décoiffant. Après deux premiers ouvrages consa- crés au suicide en prison et à une lecture critique des statistiques du crime et de leur instrumentalisation, Nicolas Bourgoin se débarrasse de la pensée unique. Pourquoi décide-t-il de s’arrêter en 2012 ? “Parce que la politique change, dit-il. Nous ne sommes plus dans l’escalade sécuritaire comme on avait pu le ressentir sous l’ère Sarkozy. La ligne Christiane Taubira s’inscrit dans celle de Robert Badinter où la part de la prison doit diminuer.” La sécurisation de la société galopante plaît toutefois à l’électeur : “Un ministre de l’Intérieur est toujours plus populaire qu’un ministre de l’Économie car lui peut influer directement sur la vie des gens.” Le chercheur bisontin démonte également de fausses vérités liées au sentiment d’insécurité dont les médias et les politiques tireraient parti selon son analyse. Le premier pour vendre du papier, les seconds pour pondre des lois et rassurer. “Ainsi, les statistiques montrent que les violences graves diminuent en France. Il en est de même pour les coups et violences volontaires, mais le sentiment d’insécurité n’a jamais été aussi fort.” D’où la politique des caméras de la vidéoprotection qui se développe. “Derrière, il y a un lobby”, fait remarquer l’auteur. L’insécurité serait produite par ceux qui en profitent : les classes dirigeantes. Quant aux effets réels de la vidéoprotection, installée par exemple à Besançon, le scientifique s’en réfère aux études qui prouvent “qu’elle n’est pas très efficace car la délinquance est devenue calculatrice : elle se déplace à d’autres endroits. Qui plus est, élucider un fait demande beaucoup de travail et le fonctionnement et l’entretien de la vidéo sont coûteux.” Nicolas Bourgoin n’a pas réalisé ici un essai de nature idéologique à consonance marxiste.Tout juste s’estil appuyé sur des chiffres vérifiés. En filigrane, il donne l’alerte sur le risque qu’un État totalitaire naisse. I E.Ch. Nicolas Bourgoin, chercheur en sociologie et anthropologie à l’université de Besançon, révèle l’ombre de la politique sécuritaire française. ÉCONOMIE ÉCOLE-VALENTIN La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 35 Une nouvelle taxe votée Les commerçants vont encore passer à la caisse Le conseil municipal d’École-Valentin vient de voter l’instauration de la taxe locale de publicité extérieure (T.L.P.E.), contrairement aux deux autres communes de l’Espace Valentin, Miserey-Salines et Châtillon-le-Duc. Réactions en perspective… andis que les magasins se rapprocheront de ce règlement, est fait au moyen d’un Saint-Maclou ou Hyper- moins ils paieront de taxe. On l’a procédé numérique, le boissons vont devoir mise en place mais elle ne tarif peut être triplé. Le s’acquitter de cette nouvel- s’appliquera pas avant 2014” jus- tarif est encore multiplié le taxe, à quelques dizaines de tifie Yves Guyen. par deux si la superficie mètres de là, Roche-Bobois ou Selon la délibération votée par le de l’enseigne est supéMobalpa y échapperont. Pourquoi ? conseil municipal d’École-Valentin, rieure à 12 mètres carTout simplement “à cause” pour les cette taxe frappera “les supports rés et par quatre si elle deux premières, ou “grâce” pour les publicitaires fixes, visibles de tou- dépasse les 50 mètres carsecondes, aux limites administra- te voie ouverte à la circulation rés. Pour les commerçants tives des communes. Les deux pre- publique, à l’exception de ceux situés d’École-Valentin, le mières se situent sur École-Valen- à l’intérieur d’un local.” Seront donc conseil municipal a choitin tandis que les deux autres sont touchés tous les commerçants dis- si d’appliquer un tarif de base de sur le territoire de Miserey-Salines. posant d’une enseigne ou d’une pré- 15,20 euros par mètre carré et par Et seule, un peu en catimini diront enseigne. Le mon- an. Il ira jusqu’à 91,20 euros toules autres élus, la commune d’Écoletant de cette taxe jours par mètre carré et par an pour Valentin a voté cette taxe locale de “Tant qu’on sera assis sur la les supports dont la superficie dépaspublicité extérieure (T.L.P.E.) qui y est, superficie exploitée se les 50 mètres carrés. De quoi devrait concerner tous les comrétablissons par le support. C’est rapporter chaque année quelques merces possédant une enseigne, la loi qui fixe les dizaines de milliers d’euros dans situés sur le territoire communal. la gabelle !” tarifs maximaux les caisses de la commune d’ÉcolePour l’instant, le maire d’Écoleque peut percevoir Valentin. Valentin Yves Guyen, ne s’étend la commune concer- Contrairement à École-Valentin, la pas sur le sujet. “Nous allons prendre née : pour les dis- commune voisine de Miserey-Salines le temps de faire de la pédagogie positifs publicitaires n’a pas souhaité voter cette nouauprès des entreprises concernées et les pré-enseignes, velle taxe. Dans un contexte de rasafin que cette règle soit compléil est de 15,20 euros le-bol fiscal, elle aurait été aux yeux mentaire de notre règlement local par mètre carré et du maire de la commune Marcel de publicité. Plus les commerçants par an. Si l’affichage Felt, une aberration. Ce qu’il regret- T te d’abord, c’est le manque de concertation. “On a découvert ce vote d’École-Valentin un peu par hasard. Avant de voter quoi que ce soit, il aurait été judicieux de faire une démarche de rapprochement entre nos trois communes concernées par la zone commerciale d’Espace Valentin, estime M. Felt. En ce qui nous concerne à Miserey, dans ce contexte de fiscalité débordante, il était hors de question que nous mettions en place cette nouvelle taxe. Ce n’est pas le rôle des communes d’ajouter encore de la fiscalité à la fiscalité. Tant qu’on y est, rétablissons la taxe sur les portes et fenêtres ou la gabel- le !” ironise Marcel Felt. La commune de Châtillon-le-Duc n’a pas voté cette taxe non plus. École-Valentin a donc fait un acte isolé qui risque de créer certaines tensions entre les commerçants de la même zone. Si le principe de la taxe a été voté à la quasi-unanimité des conseillers municipaux (21 pour et 3 abstentions), la fixation des tarifs a été, elle, beaucoup plus discutée (10 pour, 8 contre). Les réfractaires ont sans doute senti venir le vent de la révolte fiscale… I J.-F.H. Tous les commerçants de l’Espace Valentin ne seront pas logés à la même enseigne avec cette nouvelle taxe. ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 36 HORLOGERIE Concours de chronométrie La manufacture L.Leroy distinguée Pour la première fois décernés à Besançon, les résultats du concours international de chronométrie ont récompensé l’entreprise bisontine L.Leroy pour sa montre mécanique tourbillon. Précision ultime et résistance. es pièces avaient été transportées en camion blindé sous contrôle notarial à l’observatoire de Besançon. C’est dire tout le soin et avec quelle solennité les organisateurs suisses de ce concours traitent le sujet. Puis les montres sont reparties à Bienne pour un second test, puis à l’école d’ingénieurs du canton de Neuchâtel pour “Nous une autre batterie de tests, avant de revenir à sommes Besançon pour les résultats de cet exigeant fiers de cet concours. “C’est un peu héritage comme disputer trois horloger.” grands prix de Formule 1 à la suite sans passer par les stands” illustre en souriant Jean-Pierre Triscone, président du jury de cette édition 2013 du concours internatio- L HORLOGERIE nal. L’épreuve n’est pas de tout repos pour les montres qui concourent. Les pièces classées doivent avoir réussi trois fois de suite la qualification internationale “chronomètre” avec, après la deuxième série de tests, une exposition à des chocs intenses et à des champs magnétiques, et tout ceci sans réglage intermédiaire. Sur 17 entreprises qui concouraient, il y avait 14 manufactures suisses, deux françaises (L.Leroy et Dodane) et une allemande. Dans la catégorie “tourbillon”, sur les 7 participants, seule la manufacture Louis Leroy a résisté à cette épreuve des chocs et du magnétisme et donc se retrouve seule lauréate. Même si “l’élégance d’une montre est de donner l’heure”, citation d’un horloger genevois reprise à son compte par le président du jury, la manufacture bisontine est allée bien au-delà en atteignant La manufacture L.Leroy et son directeur Guillaume Tripet (à gauche) ont été distingués. quasiment la perfection au cours de ces tests où la montre bisontine a totalisé 794 points. Pour le maire de Besançon qui a fait de la renaissance de l’horlogerie à Besançon son dada, ce concours est du pain bénit. “Nous sommes fiers de cet héritage horloger” note M. Fousseret. Guillaume Tripet, le directeur général de la manufacture L.Leroy, n’a pas caché sa fierté avec un prix qui positionne un peu plus la marque bisontine parmi les grands de l’horlogerie mondiale. Pour les passionnés d’horlogerie, toutes les pièces du concours sont exposées jusqu’au 31 décembre au château des Monts, le musée d’horlogerie du Locle en Suisse voisine. Le concours de chronométrie a lieu tous les deux ans. Pour l’édition 2015, il concernera toujours les montres classiques, les “tourbillons” et sera étendu aux montres plates et aux chronographes.I J.-F.H. Une vitrine pour Témis Breitling dans son nouvel écrin Le service aprèsvente de la marque horlogère suisse a démarré il y a quelques mois ses activités à Témis. Son directeur a ouvert les portes de ces élégants locaux à La Presse Bisontine. our Jean Kallmann, le directeur du site Breitling à Besançon, se doter d’un service après-vente aussi performant, c’est juste une question de respect du client. “On doit évidemment respecter la personne qui a mis de l’argent dans une montre alors que l’heure, tout le monde peut l’avoir n’importe où, et gratuitement” commente le patron de Breitling Service où traUne vaillent 45 quinzaine salariés dans de puits de des conditions géothermie. optimales de confort. Le bâtiment signé de l’architecte Alain Porta qui a également conçu la P Jean Kallmann, directeur de Breitling Service à Besançon. manufacture Breitling de La Chaux-de-Fonds - colle au plus près de l’image de marque du fabricant de montres suisses : chic, feutré et haut de gamme. À l’intérieur, les ateliers sont baignés de lumière grâce à l’immense baie vitrée qui donne sur le vallon des Montboucons. L’air y est filtré en permanence. Une quinzaine de puits de géothermie vont puiser l’air à 100 mètres de profondeur, rafraîchissant l’été et le tempérant l’hiver. Une partie de l’atelier est dédiée à la formation, supervisée par l’horloger Michel Bulliard, où les futurs horlogers viennent se former de toute la France. Ils sont en contrat chez Breitling et suivent leur formation en alternance dans les écoles d’horlogerie de Fougères en Bretagne, ou à Morteau. Jean Kallmann précise que “depuis l’ouverture du nouveau site à Témis, des Bisontins qui étaient frontaliers sont revenus travailler ici.” Chaque mois, environ 900 montres Breitling en provenance de France et d’une partie de l’Europe passent entre les mains des horlogers bisontins de chez Breitling Service pour une révision complète. Un site forcément déficitaire, mais rien n’est trop beau pour assurer jusqu’au bout l’image de marque de Breitling. I J.-F.H. ARNAQUE Plusieurs plaintes en France Les “bitumeurs anglais” opèrent dans le Doubs Ces nomades des “travaux publics” originaires d’outre-Manche font du porte à porte en proposant aux particuliers de refaire leur cour en enrobé. Il faut payer cash, le travail est souvent bâclé. Attention tromperie. e scénario est classique et bien rodé. “Prétextant la présence à proximité d’un grand chantier, ils font du porte à porte en expliquant au particulier qu’avec ce qu’il leur reste d’enrobé ils peuvent refaire sa cour à moindre frais” explique Sébastien Perrin, secrétaire général de la Fédération régionale des travaux publics. Avec un “oui” arraché à force de baratin, le chantier est réalisé dans la foulée et le règlement se fait de préférence en liquide. Une fois l’opération terminée, ils se volatilisent. Le piège a fonctionné. En général, le travail est bâclé, le revêtement est de mauvaise qualité, et le pigeon peut toujours courir après le service après-vente de la soi-disant entreprise à qui il a eu le malheur de faire confiance. Eux, ce sont les bitumeurs anglais, surnommés ainsi car ces nomades des “travaux publics” qui écument les campagnes françaises depuis une vingtaine d’années sont originaires du Royaume-Uni. Ils débarquent sur le territoire avec leur matériel. “Ce sont des équipes de quatre, voire cinq personnes” observe la F.R.T.P. qui lutte contre ces pratiques comparables, selon elle, à de l’escroquerie vis-à-vis du particulier, et à de la concurrence déloyale à l’égard des entreprises régionales qui ont pignon sur rue. “La manière de faire des bitumeurs anglais porte atteinte à notre profession et à l’image de nos entreprises” remarque la F.R.T.P. qui a interpellé les pouvoirs publics sur ce sujet, y compris la direction du travail. “Nous leur avons posé la question, ils nous disent que ces gens sont déclarés. Nous demandons à voir. Nous aimerions savoir ce qu’ils ramènent comme cotisation à l’État” ironise Sébastien Perrin. Récemment, les bitumeurs anglais ont sillonné le département, et notamment les routes du Saugeais. La gendarmerie les a contrôlés à plusieurs reprises sans pouvoir les arrêter. “S’il n’y a pas de plainte déposée, nous ne pouvons pas faire grand-chose de plus” admet la gendarmerie. En revanche, des plaintes, il y en a eu ailleurs en France. Les particuliers doivent donc faire preuve de vigilance. Les camionnettes des bitumeurs anglais sont trompeuses car ce sont les mêmes ou presque que celle que l’on croise sur les chantiers. La différence est qu’elles sont immatriculées en Angleterre. Ensuite, les chefs qui baratinent les particuliers ont un fort accent anglo-saxon. Mais dans l’équipe, “les personnels des travaux semblent plutôt venir d’Europe de l’Est” précise la F.R.T.P. Une ambiguïté subsiste dans ce que dénonce la Fédération Régionale des Travaux Publics. Ces bitumeurs ne pourraient pas travailler s’ils ne trouvaient pas sur place des centrales d’enrobé dans lesquelles ils s’approvisionnent. La question embarrasse la profession. “Certaines centrales refusent de leur vendre de la matière, d’autres pas. Mais on peut supposer que la tentation est forte dans certaines entreprises, compte tenu du contexte actuel, de faire entrer du cash” répond la F.R.T.P. I T.C. L Les bitumeurs anglais ont été contrôlés par la gendarmerie. ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 MAMIROLLE 37 Horloge monumentale Les Prêtre donnent l’heure au Grand Palais Les artisans horlogers de Mamirolle ont achevé la restauration de l’horloge du Grand Palais en lui apportant des innovations qui ne la dénaturent pas. Dans quelques jours, le mouvement mécanique quittera la Franche-Comté pour Paris. Nicolas et Christian Prêtre, devant l’horloge monumentale du Grand Palais qu’ils ont entièrement restaurée. Son poids avoisine les 600 kg. in novembre, l’horloge du Grand Palais aura retrouvé sa place sur le balcon principal qui domine le hall du monument parisien. Mais d’ici là, et pour quelques jours encore, elle fait l’objet de toutes les attentions dans l’atelier de l’entreprise Prêtre à Mamirolle qui vient de la restaurer. Les artisans horlogers ont passé 700 heures pour redonner sa splendeur à ce mouvement mécanique datant de 1855, signé Wagner, du nom de son fabricant, et qui depuis dix ans dormait en pièces dans des caisses à Paris. “Il y a eu un appel d’offres en début d’année pour la restauration de l’horloge et sa remise en fonctionnement. Trois entreprises ont répondu. C’est nous qui avons été retenus” rapporte Nicolas Prêtre qui vient de reprendre les rênes de la société familiale dirigée jusque-là par son père, Christian. Cette horloge monumentale est une des plus belles pièces que l’entreprise artisanale de Mamirolle reconnue dans toute la France pour son savoir-faire ait eu à remettre en état. Ce mécanisme “plus silencieux qu’une comtoise”, ce qui surprend au regard de sa taille, présente différentes particularités. “Il est entièrement en laiton, y compris le bâti. Ce mouvement était destiné à être montré, pour cette raison, il fallait qu’il brille” raconte Nicolas Prêtre. Le cadran central est entouré de 12 autres petits cadrans qui indiquent l’heure à divers endroits du monde comme Calcutta ou Rome. “Sur ces cadrans, on ne voyait presque plus les chiffres. Il a fallu tout reprendre à la main” complète Christian Prêtre. Cela donne une idée de l’ampleur du travail effectué et de sa minutie. Avec le temps, l’oxydation F avait terni le mouvement. Chacune des pièces a donc été polie pour redonner sa brillance à l’ensemble. À partir du 21 novembre, les Prêtre seront à Paris pour “Le contrôle assembler automatique l’horloge achede l’heure.” minée sur place par camion et assurer sa mise en route. Normalement, pour fonctionner au quotidien, le mécanisme a besoin d’être remonté. Une contrainte pour le Grand Palais qui va pouvoir s’en affranchir grâce à une innovation proposée par l’entreprise de Mamirolle. “Nous avons automatisé l’horloge sans la modifier grâce à trois moteurs qui ont été installés à la base. À une fréquence définie, ils remontent automatiquement les poids.” L’intervention d’un horloger ne sera pas non plus nécessaire pour régler l’heure. “Nous avons développé un système de contrôle automatique de l’heure de l’horloge. Il permet de contrôler l’oscillation du balancier. S’il est trop lent ou trop rapide, on peut intervenir sur la fréquence et modifier ainsi une imperfection” explique Nicolas Prêtre. C’est donc un boîtier électronique de la taille d’une boîte de chaussures qui joue l’horloger de service. Il est capable notamment de gérer seul les changements d’heure ! L’entreprise Prêtre espère que cette innovation apportée à l’horloge du Grand Palais intéressera d’autres établissements qui ont à faire fonctionner une horloge monumentale. T.C. L’horloge est composée à 100 % de laiton. 38 ÉCONOMIE BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 70% de son activité en Franche-Comté Pica, une technologie Raphaël Villechaise a installé dans les locaux de Pica à Témis, un data center qui témoigne de son savoirfaire. Un show-room haute technologie. cousue main L’entreprise bisontine est spécialisée dans l’installation de data centers sur mesures. Sa clientèle essentiellement régionale va du cabinet notarial aux grandes entreprises industrielles. e 28 novembre à Paris, Pica inaugurera le data center qu’elle a installé dans le quartier de la place Vendôme pour des joailliers. “Pour nous, c’est une belle carte de visite car sur un plan technologique, ce data center de 150 mètres carrés dont les contraintes de sécurité sont très fortes, est un concentré de tout notre savoir-faire” annonce Raphaël Villechaise, fondateur de Pica. Cette P.M.E. de dix salariés basée à Besançon depuis 1998 se développe sur le marché de l’installation de centres de traitement de données qui regrou- L pent en résumé tous les éléments du système d’information d’une entreprise qui lui permettent de fonctionner au quotidien. Ils font office de mémoire dans le sens où ils “Nous stockent les inforadapter mations la concerà chaque nant, et de moteur parce que leur puiscas.” sance permet aux applications informatiques qu’elle utilise de fonctionner. Aujourd’hui, ces réseaux sont indispensables à la bonne marche d’une société. Un bug du système d’information peut engendrer immédiatement des pertes d’exploitation de plusieurs dizaines de milliers d’euros en fonction de l’activité. C’est cette notion de risque que Pica apprécie dans la réponse qu’elle apporte à l’entreprise qui la sollicite. “On ne sait pas empêcher le bug. En revanche, on sait faire pour que le système redémarre instantanément. Quand un serveur tombe en panne, un autre prend le relais” remarque Raphaël Villechaise. Le point commun entre tous ces clients qui vont du cabinet notarial à la grande entreprise industrielle en passant par l’agence de communication, est qu’ils ont tous besoin d’un data center sur mesure et hautement sécurisé pour prévenir les risques. C’est en allant sur les dossiers complexes que Pica parvient à tirer son épingle du jeu dans un marché tenu par des majors nationaux et internationaux tels que I.B.M. ou H.P. “La France est composée d’un tissu de P.M.E. C’est une spécificité. Si elles ont Votre À partir du 20 novembre a progressé de 50 % ! Elle travaille actuellement sur d’autres pistes de développement pour devenir hébergeur et plus seulement fournisseur de technologie. Pica investit également dans le green technology. Elle cherche le moyen d’optimiser la consommation énergétique des data centers qui absorbent aujourd’hui 10 % de l’énergie mondiale. “Y parvenir sera une valeur ajoutée à l’avenir dans notre secteur d’activité” estime Raphaël Villechaise. I T.C. BEAUX ARTS cinéma cœur ville CINÉMA LES GARCONS ET GUILLAUME, A TABLE ! des particularités dans leur système de fonctionnement, elles ont aussi des particularités dans leur système d’information. Nous sommes capables de nous adapter à chaque cas. Il n’y a pas de prêt-à-porter chez Pica, mais du cousu main” ajoute encore Raphaël Villechaise. Pica réalise 70 % de son activité en Franche-Comté et en Bourgogne. Son chiffre d’affaires est de 3,2 millions d’euros. Le marché du data center est en plein essor. L’année dernière, la croissance de l’entreprise bisontine au de la HUNGER GAMES 2 CASSE TÊTE CHINOIS LA REINE DES NEIGES 100% CACHEMIRE À partir du 27 novembre À partir du 4 décembre À partir du 4 décembre À partir du 11 décembre ÉCRANS GÉANTS. SON NUMÉRIQUE. PARKING 1000 PLACES. MARCHE BEAUX ARTS - BESANÇON - Répondeur programme : 0892 696 696 (0,34e TTC/min) BEAUX ARTS www.cinemaspathe.com ÉCONOMIE ENTREPRISE La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 39 Peintures, photos, affiches… Bienvenue chez Emmanuel et Julie, deux anciens “Les Encadreurs” salariés de Cart Encadrement, ont créé leur propre atelier d’encadrement rue de la Mouillère. Rencontre. e leur passage à l’atelier “sur mesure” qui était adossé au magasin Cart Encadrement aujourd’hui disparu, Julie et Emmanuel ont gardé l’expérience, l’ambiance, et leur surnom : “les encadreurs”. Ce pseudonyme, ils ont choisi de le donner à l’atelier d’encadrement qu’ils ont aménagé début octobre au fond de l’impasse du 13B, rue de la Mouillère, dans les locaux d’une ancienne imprimerie.Après D avoir été salariés, Emmanuel et Julie ont créé leur propre entreprise pour continuer à exercer le métier qui les passionne avec en prime la liberté. “Lorsque nous étions chez Cart, on était des exécutants. Désormais, nous sommes acteurs dans le sens où on accueille les clients, on les conseille dans le choix de l’encadrement, on leur fait des propositions, et on voit aussi leurs réactions. Cet aspect du métier, nous ne l’avions “C’est très pas du tout satisfaisant.” avant de nous mettre à notre compte. C’est très satisfaisant” disent les deux artisans. Il faut monter quelques marches pour accéder à leur atelier. Un espace ouvert où sont installées les machines récupérées chez Cart, grâce auxquelles ils fabriquent les cadres. Sur l’un des murs, une multitude de baguettes déclinées dans un choix de couleurs et de profils différents sont présentées aux clients qui trouvent ici les compétences pour faire encadrer ou ré-encadrer une œuvre qui n’a parfois qu’une valeur sentimentale. Ce sont autant de contours qui vont mettre en valeur une peinture, un dessin, une photographie ou une affiche. Des pièces qui peuvent être également mises sous verre. “Nous sommes dans du sur-mesure” précisent les artisans qui répondent à toutes les demandes. Les Encadreurs disposent également d’une presse avec laquelle ils réalisent du collage d’affiche grand format sur LÉGISLATION Julie et Emmanuel sont Les Encadreurs. À eux deux ils ont 20 ans d’expérience dans ce métier artisanal. un dos rigide cartonné. Leur clientèle est faite de particuliers, de collectionneurs, mais également d’artistes. Quelles que soient la nature de l’œuvre et son époque, c’est avec minutie qu’Emmanuel et Julie la valoriseront. I Les Encadreurs, 13B, rue de la Mouillère, Ouvert le lundi de 14 à 19 h, du mardi au vendredi de 9 h à 12 h et 14 h à 18 h et le samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h Contacts : [email protected] ou Tél. : 07 81 56 81 84 Attention aux amendes La Suisse est encore allergique aux Plusieurs automobilistes et travailleurs systèmes d’aide à la conduite frontaliers l’ont appris à leurs dépens avec une lourde amende assortie d’une confiscation de l’appareil incriminé. ttention désormais aux petites virées en Suisse voisine, elles peuvent coûter cher. Si l’on vous intercepte en terre helvétique avec un tel appareil, d’aide à la conduite et autres détecteurs de radars (genre “Coyote”) qu’il soit activé ou pas, il vous en coûtera 800 francs suisses. La procédure peut même aller jusqu’à la confiscation du véhicule. “On peut difficilement contester et ne pas régler l’amende”, explique ce frontalier victime de cette mésaventure et qui ne tient à pas être A La détention d’un appareil d’aide à la navigation est très sévèrement punie en Suisse. La preuve. cité aux craintes de représailles sur son permis de travail. La vigilance s’impose car on est encore loin de l’harmonisation des textes de loi sur la question. Ce qui est vrai chez l’un ne l’est pas forcément chez l’autre. Seule vérité commune : les détecteurs et les avertisseurs de radars sont interdits en France comme en Suisse. Face à la pression des fabricants, la législation française a accepté la mise en conformité des avertisseurs transformés en assistant ou outil, c’est selon, d’aide à la conduite. Finie l’indication précise des radars fixes ou mobiles, place désormais à la signalisation des “zones à risques”. Il peut s’agir de travaux routiers, de bouchons, d’accidents ou encore de virages dangereux. La distance d’alerte du conducteur varie suivant l’endroit où l’on se trouve : 300 m en ville, 2 km sur route et 4 km sur autoroute. Une zone à risque, et c’est là toute la nuance, peut naturellement intégrer un radar pour en réduire son caractère accidentogène. La Suisse est plus stricte. La question des appareils d’aide à la conduite est traitée dans la loi fédérale sur la circulation routière. L’article 98 A stipule clairement : “Est puni d’amende quiconque Des importe, promeut, sanctions vend, remet ou cède sont sous une autre forme, installe, emporsouvent te dans un véhicule, plus fixe sur celui-ci ou utilise, de quelque lourdes. manière que ce soit, des appareils ou des dispositifs conçus pour compliquer, perturber voire rendre inefficace le contrôle officiel du trafic routier.” La même sanction s’applique aussi à ceux qui “adressent des avertissements publics aux usagers de la route concernant les contrôles officiels du trafic.” De quoi enterrer définitivement le principe très écouté des messages radio annonçant les points de contrôle de vitesse. “Tous les modèles de G.P.S. indiquant les zones dangereuses sont donc illégaux en Suisse même s’ils ne donnent aucune indication sur le territoire suisse.” Un conducteur français averti en vaut deux. Cette sévérité juridique suisse s’applique aussi à d’autres délits. “Les sanctions sont souvent plus lourdes en Suisse surtout quand la faute est considérée comme une atteinte à l’autorité pénale”, confirme Denis Leroux, avocat opérant en France et en Suisse. I 40 Agenda La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 THÉÂTRE - DES SPECTACLES TOUT AU LONG DE L’ANNÉE “Le théâtre d’improvisation ne s’improvise pas” Improviser au théâtre est une performance pour les acteurs. Dans les compagnies bisontines Arti et Ludi, des amateurs venus de tous les horizons apprennent avec François Aviles à mettre en scène leur imaginaire. Rencontre. L.P.B. : Comment se préparent les acteurs à donner corps finalement à leur imaginaire ? F.A. : Le lâché prise est très important. Il faut être dans cette “nonpeur” du vide. Il n’y a pas véritablement de code dans le théâtre d’improvisation mais beaucoup de technique. Tout repose sur un triptyque connu de tous les acteurs : “je t’écoute, je t’accepte, NOLWENN LEROY L.P.B. : Ces compagnies sont très actives puisque tout au long de l’année vous organisez des spectacles à Besançon et dans sa région. Il y a des matches d’improvisation, des catchs d’improvisation et même un marathon de l’improvisation qui aura lieu en juin. Pouvez-vous nous rappeler le principe de toutes ces formules ? F.A. : Le match est une confrontation amicale de deux équipes de quatre ou sept comédiens, managées par un coach. Il y a deux manches de 45 minutes. Les équipes vont devoir improviser sur un thème tiré au sort et inventé par l’arbitre. Dans le catch impro, ce sont deux équipes de deux comédiens qui s’affrontent. Les plus aguerris de l’Arti participent au catch qui a lieu toujours salle Battant. L’affrontement n’est qu’un prétexte. On gagne lorsqu’on a fait L.P.B. : Vous arbitrez les matchs d’improvisation. Qu’est-ce qui vous guide dans le choix des thèmes sur lesquels devront improviser les comédiens ? F.A. : Tout peut être source d’inspiration : les livres, les jeux de mots, l’actualité. L’important est que le thème retenu soit déclencheur de l’imaginaire du comédien. Il est le point de départ de tout. Par exemple, “le temps et l’aube”, cela veut tellement rien dire que ça peut aussi tout dire. C’est très ouvert. Il arrive que le thème se résume à un mot qui amènera peut-être l’acteur à jouer un objet, un animal, un légume, un personnage imaginaire ou un être humain. Ainsi la pièce improvisée peut tourner autour de la rencontre entre une personne et une carotte. ~# GN er B ű A C N @ SC 18h00 BESANÇON MICROPOLIS ~1 ? N J? O W GC S ~+ C S J? O W GC S tion qui pourrait devenir une comédie, par exemple, écrite et mise en scène ? F.A. : C’est vrai, un spectacle chasse l’autre. Il y a des improvisations “Un outil mémorables que en terme de nous gardons dans nos têtes. formation.” Par principe, elles ne sont ni enregistrées, ni filmées. Il n’y a pas de frustration car nous sommes toujours dans l’action. La finalité du théâtre d’improvisation n’est pas de noter ce qui fonctionne ou qui ne fonctionne pas pour en faire autre chose. La discipline perdrait de sa spontanéité. gence dans le propos. Il me semble important de donner ce cadre pour qu’à l’intérieur tout soit possible. En réalité, l’improvisation ne s’improvise pas. Il faut apprendre à s’auto-mettre en scène et en même temps que l’on joue à avoir un regard sur ce que l’on produit. Plus on est crédible dans un personnage et plus le côté auteur metteur en scène s’efface. L.P.B. : Est-ce qu’un acteur de théâtre à texte peut faire de l’improvisation et inversement. Y a-t-il une passerelle entre ces deux mondes ? F.A. : A la base, cela reste du théâtre. Quelqu’un qui fait de l’improvisation est comédien. Il n’y a donc pas de raison qu’il ne puisse pas faire du théâtre à texte. L’inverse n’est pas forcément vrai. Ce n’est pas une question de code mais d’expérience. Dans l’improvisation, nous sommes, je le rappelle, comédien, auteur, metteur en scène. C’est une forme de liberté très stimulante à mon sens. Dans le théâtre à texte, l’approche est différente. Un jour une comédienne m’a dit : “je suis une artisane de théâtre dans le sens ou j’interprète le texte d’un auteur.” L’image est assez juste. L.P.B. : Comment le milieu du théâtre d’improvisation est-il considéré par celui du théâtre classique ? F.A. : Ce n’est pas général, mais il arrive, à tort ou à raison, que le théâtre d’improvisation soit peu considéré par le théâtre à texte. J’explique cela par le fait qu’il existe des ligues d’improvisation qui sont moins dans le théâtre que dans le concours de tchatche. Arti et Ludi ne sont pas de cette école. Par exemple, dans l’improvisation, je suis attentif à ce qu’il n’y ait L.P.B. : Cependant vous a-t-on déjà pas de grossièretés et rien en reproché un côté trop populaire ? dessous de la ceinture. J’ai envie F.A. : Pour moi, théâtre et popuqu’il y ait cette tenue, cette exi- laire devrait être un pléonasme. CALENDRIER L je construis”. À partir de là, on peut développer n’importe quelle histoire. L’efficacité de la pièce tient dans la capacité à marier le plus vite possible les univers nement. D’ailleurs après une des comédiens. période de vacances, il faut du temps pour retrouver sa dispoL.P.B. : Il n’y a pas de décor en théâtre nibilité corporelle et intellecd’improvisation et les acteurs ne sont tuelle. Personnellement, j’ai envie pas seulement acteurs, ils se mettent qu’après un match en scène et n’ont pas de texte prépa- d’improvisation (15 histoires en ré. C’est une vraie difficulté voire une une heure et trente) que le public performance ? ait vu des contes et légendes, des F.A. : Dans ce théâtre, on est comé- ambiances policières, poétiques dien, on est son propre auteur et ou chanté. Le public qui va voir son propre metteur en scène. dix spectacles verra dix specChacun d’entre nous porte les tacles différents. trois casquettes du théâtre. Comme il n’y a pas de décor, le mime L.P.B. : Ce théâtre est-il forcément et la pantomime ont une gran- comique ? de importance. Nous sommes F.A. : La comédie n’est pas la finadans l’émotion, l’intention, la lité. La finalité, c’est la diversirichesse du corps contrairement té. Mais il est vrai que les deux au théâtre à texte, costumé, plan- tiers des pièces utilisent le registre té dans un décor qui donne au de l’humour. spectateur des éléments de compréhension de l’histoire qui se L.P.B. : Comment l’acteur parvient-il à déroule sur scène. Nous, nous maîtriser sa peur du vide ? sommes en baskets et t-shirt noir F.A. : Le vide est un atout fabuet nous interprétons n’importe leux. En atelier, on fait tout un quel personnage. Avec cela nous travail sur le développement de devons entraîner le public dans l’imaginaire. En revanche, nous notre univers. ne donnons pas aux acteurs une banque de personnage dans L.P.B. : L’inspiration qui doit être immé- laquelle ils pourraient puiser en diate, se travaille-t-elle ? fonction de la situation. On leur F.A. : Si on fait du théâtre donne les clés pour construire d’improvisation, c’est pour a prio- un personnage et être crédible ri pouvoir tout interpréter. dans le rôle qu’ils improvisent. L’instantanéité oblige l’acteur à Le vide n’est plus un obstacle faire appel à une culture litté- mais un moteur. raire, cinématographique, télévisuelle, de la vie quotidienne L.P.B. : Par définition, ce théâtre est aussi, qui va l’aider à construi- éphémère. N’est-ce pas frustrant de re son propos. C’est un vrai entraî- laisser passer une bonne improvisa- 13 À TABLE un bon spectacle. Le 7 juin 2014, nous organisons le marathon de l’impro qui va durer 12 heures, et durant lequel on mélange toutes les équipes créant ainsi un brassage générationnel. L’année dernière, nous avions organisé les 30 heures d’impro non-stop. JEREMY FERRARI a Presse Bisontine :Vous avez créé en 2001 la compagnie Arti qui accueille aujourd’hui dans ses ateliers 120 personnes de tous les âges qui s’initient au théâtre d’improvisation. En parallèle, la compagnie Ludi, une des 6 ligues universitaires d’improvisation en France, créée en 1999, compte 22 comédiens. Ces personnes viennent-elles de tous les horizons ? François Aviles : Des gens de tous les milieux sociaux participent à nos ateliers. Cette diversité-là est inhérente à cette discipline. C’est d’ailleurs ce qui en fait la richesse. Plus on a de monde finalement, et plus il se crée d’univers différents. 20h30 BESANÇON GRAND KURSAAL 20h30 BESANÇON MICROPOLIS Tous les détails des spectacles de Arti et Ludi sur www.ludi-arti.fr Rende z-Vous La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 41 Concert-lecture François Aviles anime les compagnies avec deux autres comédiens professionnels, Romain Jaillet et Clara Bourgeois. Ce spectacle vivant a toute sa place dans notre société. L.P.B. : Qu’est-ce qui motive les comédiens amateurs à faire du théâtre d’improvisation ? F.A. : Des gens viennent car ils ont envie de jouer tout simplement. D’autres veulent rire beaucoup et rencontrer des personnes. Mais d’autre encore veulent faire du théâtre d’improvisation car cette discipline favorise le développement personnel. Un boute-en-train n’est pas forcément un bon acteur car il est sur des rails qui le guident quoi qu’il fasse. À l’inverse, une personne introvertie, lorsqu’elle va jouer un personnage, va s’autoriser beaucoup plus de choses. Des choses qu’elles ne feraient pas dans sa vie de tous les jours. Ainsi, le théâtre d’improvisation fonctionne comme un révélateur. “Le théâtre L.P.B. : En tant d’impro est qu’acteur, vous interun venez aussi dans les révélateur.” entreprises, pour des organismes comme Pôle emploi, pour coacher en quelque sorte des salariés, des demandeurs d’emploi. En quoi le théâtre d’improvisation peutil véhiculer des messages dans le domaine professionnel ? F.A. : On peut intervenir dans une entreprise pour désamorcer un problème, travailler sur la cohésion d’une équipe, faire accepter un changement de situation. En général, il faut résoudre un problème de dialogue. Les démarches sont diverses. Soit nous jouons, soit nous impliquons les salariés sur la base du volontariat. Les gens doivent apprendre à se parler plus encore dans un contexte de crise où le discours se résume bien souvent à des chiffres, des objectifs. Alors que c’est dans ces moments-là qu’il faut sans doute insuffler du mieux-être. Si une personne se sent mieux, cela se percevra immédiatement dans son travail. Je suis intervenu encore à la Mission locale de Dole auprès de demandeurs d’emploi. Nous avons effectué avec eux un travail sur l’être (qui je suis, qu’estce que je donne à voir), le faire (80 % de la communication est non verbale) et le dire (comment développer l’imaginaire). Le théâtre est un outil en terme de formation. L.P.B. :Vous avez fondé également “Catégorie Libre” qui est une version professionnelle cette fois d’Arti et Ludi avec une dizaine de comédiens. Quel est le rôle de cette compagnie ? F.A. : Catégorie libre fait du théâtre de rue, du théâtre pour enfants, elle anime encore des arbres de Noël. Mais depuis plusieurs années, elle fait un travail de prévention des conduites à risque avec le centre Soléa de Besançon. Cela s’appelle “Addict’impro”. Nous improvisions sur toutes les formes d’addiction qui conduisent à l’isolement : cannabis, tabac, Internet, réseaux sociaux, jeux vidéo… On tourne beaucoup avec ce spectacle dans les lycées. Nous avons créé également “addict et compagnie” qui à travers quarante saynètes traite de l’addiction. Ensuite, on débat du sujet avec les adolescents. Cela s’adresse principalement aux élèves de troisième. Pour le coup, le ressort de l’humour est très important car il permet d’aborder des sujets plus graves. I Propos recueillis par T.C. POINTS DE VENTE INFORMATIONS & RENSEIGNEMENTS : www.ngproductions.fr NG Productions 1 bis rue de la Madeleine 25000 Besançon 03 81 54 20 47 Géant, Carrefour, Forum, Cultura, Fnac, Leclerc, Magasins U, Digitick, Tickenet, … “Hymne à la nuit” au Centre diocésain Un concert-lecture pour tous publics est programmé le dimanche 1er décembre à 16 h 30 au Centre Diocésain, 20 rue Mégevand à Besançon. Ce spectacle associe poésie, conte et musique. C’est une évocation de l’atmosphère nocturne par un choix d’œuvres musicales instrumentales entrelacées de la lecture de poèmes et d’un conte de Noël d’Alsace. Hymne à la nuit est composé à la manière d’un tableau contrasté. Les pièces tant musicales que poétiques déroulent un éventail des nuances du tableau nocturne : ténèbres et mystère, calme et repos, rêve, lumière et joie de Noël. Le Quatuor Florestan de Strasbourg illustre cette incursion dans le monde de la nuit par des œuvres de Corelli, Bach, Mozart, Schubert, Rameau… Chantal Lehr, récitante, propose la lecture de textes en résonance à la musique : poèmes de Pär Lagerkvist, poète suédois, de Rabîndranâth Tagore, poète indien et de Charles Baudelaire. Durée approximative : 75 minutes. RENSEIGNEMENTS AU 03 81 25 17 17 Concert La fée Nolwenn à Micropolis Après le succès phénoménal de son album “Bretonne” (plus d’1,2 million d’album vendus), Nolwenn Leroy est revenu sur le devant de la scène avec “Ô filles de l’eau”, déjà disque de platine. Nolwenn a signé les textes de la majorité des chansons de ce nouvel album. On retrouve également un titre co-écrit par Christophe Miossec ou encore un titre de Jean-Louis Murat. Les chansons de ce dernier album sont inspirées par l’univers envoûtant de l’océan. Tout au long de l’album, on est envoûté par la voix unique de Nolwenn. “La petite fille regarde au loin vers l’ailleurs de la mer pour ne pas que l’on voit ses larmes lourdes du chagrin de l’enfance. Mais lorsque l’on regarde au loin sur la mer, on voit aussi loin en soi. Les larmes et la mer ont le goût du sel, les larmes sont un peu d’océan accroché à nos yeux. La petite fille ne les a pas essuyées, elle les a jetées dans la musique, s’est habillée en sirène pour montrer le vrai visage de son âme…” Dixit un autre Breton, le marin Olivier de Kersauzon. NOLWENN LEROY - DIMANCHE 1ER DÉCEMBRE À 18 HEURES - BESANÇON-MICROPOLIS RENSEIGNEMENTS AU 03 81 54 20 47 WWW.NGPRODUCTIONS.FR Tradition L’Almanach Comtois 2014 vient de paraître Tels les colporteurs qui, jadis, parcouraient villes et villages en tous sens, chargés de leurs précieuses marchandises, l’Almanach Comtois s’en revient, après une année de collecte, la besace bien remplie, pour sa 14ème édition. Explorateur patient et passionné des mille trésors, connus ou enfouis, de Franche-Comté, l’Almanach a sillonné cette vieille terre au passé prestigieux à la recherche d’anecdotes historiques, de monuments ou de sites célèbres, de personnages illustres, de recettes traditionnelles, de légendes d’autrefois, autant de richesses qui contribuent à façonner l’identité et la singularité du département du Doubs. Tout cela prouve en tout cas qu’en ces temps d’uniformisation culturelle, le besoin se fait plus que jamais sentir de montrer son attachement à sa région, à ses particularismes et ses spécificités. Ce qui ne signifie nullement tomber dans un passéisme de mauvais aloi, qui n’est pas de mise ici. “Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un respect profond du passé” disait Ernest Renan. L’ALMANACH COMTOIS EST EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX, 8,95 EUROS Square Saint-Amour Le marché solidaire de Noël Du 4 au 15 décembre de 10 heures à 19 h 30 au Square Saint-Amour à Besançon, 50 associations, 20 000 visiteurs, des danses, des concerts, des contes, des expositions… et l’Inde en invité d’honneur. Placée sous un chiffre porte-bonheur, la 13ème édition du Marché Solidaire de Noël promet d’être riche en découvertes, rencontres et solidarités. RéCiDev, le collectif d’associations de solidarité internationale, organise ce marché et compte sur la générosité des Bisontins et plus largement des Francs-Comtois pour le faire perdurer. Le marché solidaire de Noël de Besançon, c’est à la fois un espace de vente où l’on trouve des objets artisanaux issus des 5 continents, une garantie d’achats éthiques, un lieu d’échanges et de rencontres, un espace restauration tous les midis qui fera voyager vos papilles, des animations, mais surtout la possibilité de rencontrer une cinquantaine d’associations de solidarité internationale et locale qui agissent en Franche-Comté et ailleurs. RENSEIGNEMENTS AU 03 81 41 05 87 - [email protected] - WWW.RECIDEV.ORG Comédie Sylvie Pagnot siffle la Récréation Après “Phobies Hebdo”, l’humoriste Sylvie Pagnot revient sur scène avec un nouveau one woman show plus décoiffant encore que son premier spectacle. Dans “Récréation”, la comédienne dresse un portrait hilarant de la face cachée de l’école avec cinq personnages de profs bien trempés, déjantés, et des élèves décomplexés, agités. Ce spectacle est le condensé d’une année scolaire “mais surtout de ses loisirs. Y’a quand même quatre mois de vacances pour le camping, la photographie, le bricolage, les collections et les sports divers !” Voilà le pitch. Sylvie Pagnot connaît bien ce monde qu’elle égratigne avec humour dans ce tableau vivant, puisqu’elle est ellemême issue de l’enseignement. Le décor est mouvant et émouvant. Le spectacle est mis en lumière et en mouvement par Flore Hofmann. Après une 1 h 30 de bonheur, on regrettera que Sylvie Pagnot siffle la fin de la récréation. SAMEDI 7 DÉCEMBRE À 20 HEURES AU PETIT KURSAAL À BESANÇON RÉSERVATIONS : TÉL. : 03 81 58 80 25 OU PAR INTERNET WWW.SYLVIEPAGNOT.FR 42 AGENDA THÉÂTRE La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 Jusqu’en janvier Femmes d’ici, femmes d’ailleurs Dans trois maisons de quartier de Besançon, la compagnie bisontine Les Trois Sœurs anime depuis début novembre un atelier d’écriture à destination des femmes. Originalité du projet : le même travail a été engagé en parallèle de l’autre côté de la Méditerranée. u démarrage de l’aventure, un simple dessin. C’était il y a quatre ans, quand Stéphane Lacombe, un Bisontin, donne un dessin représentant une femme qui vide son armoire, à Marylin Pape, la créatrice de la compagnie de théâtre Les Trois Sœurs. Dans les mois A Marylin Pape, créatrice de la compagnie Les Trois Sœurs, et Théo Lanatrix, administrateur. qui ont suivi, d’autres dessins sont arrivés, représentant des femmes dans diverses postures. La deuxième brique du projet, c’est ce livre d’Atiq Ramhimi, un auteur afghan, intitulé “Syngué Sabour” qui signifie “pierre de patience” en afghan, une histoire qui a “complètement bouleversé” Marylin Pape. De cette réflexion autour des dessins de Stéphane Lacombe, du choc né de la lecture de ce livre qui met en scène un couple afghan dont la femme soigne le mari dans le coma, est né le projet qui prend corps actuellement dans trois maisons de quartier de la ville, Planoise, Montrapon et les Bains- douches. “Existe-t-il une différence entre ce que vit et ressent une femme dans sa relation intime à l’homme, en France et l’étranger ? Avec des cultures différentes, des religions différentes, une éducation différente, sommes-nous vraiment si différents ?” s’est demandée la femme de théâtre. À tous ces questionnements tentent, chacune à leur manièTout est parti des dessins du Bisontin re, de répondre les trente Stéphane Lacombe. femmes réparties en trois ateliers d’écriture dont le premier re se rencontrer des femmes de mente Théo Lanatrix, a démarré le 4 novembre et qui milieux différents et de les fai- l’administrateur de la compase poursuivront à raison d’un re écrire sur la même théma- gnie. par semaine dans chaque mai- tique. On touche aux questions Ce projet a reçu le soutien de son de quartier, jusqu’à la fin du rapport au sentiment, au la Ville de Besançon et du minisde l’année. Un quatrième monde et même à tère de la Culture dans le cadre devrait d’ailleurs être pro- l’intime. C’est allé d’un contrat urbain de cohégrammé début 2014 pour par- encore plus loin que “Encore sion sociale. De ce travail achever le travail de création ce qu’on pensait. d’écriture seront conçus un livre plus loin au printemps prochain, puis de ces femmes guidées dans leur On donne à ces écriture par Soumya Ammar femmes la possibique ce une pièce de théâtre qui verra Khodja, une enseignante fran- lité de parler de le jour début 2015 et qui devrait qu’on notamment être programmée co-algérienne vivant à Besan- leur vie et de leurs çon. Le même travail d’écriture sentiments dans un pensait.” au festival d’Avignon en a été engagé à Alger il y a plu- cadre qui le permet. juillet 2015. I J.-F.H. sieurs semaines par la compa- C’est une très belgnie bisontine. “N’y a-t-il pas le aventure” comune identité commune à toutes Renseignements : Compagnie Les Trois Sœurs ces femmes ? Cet atelier d’écriture touche tous les âges et tous les 03 81 25 19 10 milieux sociaux L’idée est de fai- LE PORTRAIT BESANÇON La Presse Bisontine n° 149 - Décembre 2013 43 À la mosquée Al Sounna Français, musulmans et profondément républicains Les récentes inscriptions racistes et croix gammées découvertes sur deux mosquées bisontines ont profondément meurtri la communauté musulmane bisontine. Ses fidèles prônent un discours à l’opposé des clichés délétères qui circulent à leur endroit. ls s’appellent Abdallah, Messaoud et Mohammed, ils sont français. N’en déplaise peut-être à tous ces ignorants qui étalent leur ignorance sur les murs d’une mosquée à coup de peinture noire. Chacun d’eux a son parcours. L’un est arrivé au milieu des années cinquante en France, un autre dans les années soixante, certains ont connu les foyers Sonacotra, tous sont venus travailler dans ce qu’ils considéraient justement comme “notre métropole.” “Chacun est venu pour une raison bien précise, mais aucun pour prendre la place, le pain ou l’air de quelqu’un d’autre” disentils. Ces actes imbéciles constatés pour la troisième fois depuis le début de l’année I Messaoud Benselama, Mohammed Ansri et Abdallah Hamzaoui : “Nous n’avons pas à subir les conséquences de ce qu’on n’a pas fait.” francebleu.fr Les Cordons Bleus en direct de la cuisine de France Bleu Besançon aux Halles des Beaux Arts chaque vendredi de 10h à 11h © Arnaud Castagné vu d'ici par les membres de l’association Al Sounna sont une nouvelle insulte à la liberté et à la République. Ce “mouvement de racisme ordinaire” comme le qualifie Abdallah Hamzaoui, le président de l’association Sounna, s’amplifie de manière inquiétante. C’est la troi- Un certain sième fois cette année que la mosquée du quartier débat sur Saint-Claude est la cible l’identité d’inscriptions racistes. “Tout cela est fait gratui- nationale. tement, sans raison. Nous sommes Français, nous vivons au sein de la communauté française, clairement c’est notre communauté qui est visée” déplore le président. Depuis quelques semaines, par mesure de précaution, les portes de la mosquée Sounna n’ouvrent qu’une demi-heure avant la prière et sont fermées une demi-heure après la fin de la prière. Le comble pour un lieu censé accueillir tout le monde à toute heure. Mais une précaution nécessaire en ces temps pour le moins troublés. “Il y a une montée d’intolérance visant une partie de la population française, mais personne ne sait ce que ces personnes-là ont fait pour la France. Il y en a qui oublient ce détail” commente Messaoud Benselama, membre de l’association. Comme ses camarades qui ont œuvré et travaillé pour la France, il ne demande pas autre chose qu’être considéré, simplement. “Nous n’avons pas à subir les conséquences de ce qu’on n’a pas fait” estime-t-il. La mosquée de Saint-Claude a été édifiée en 1994, sans heurts particuliers. Ces actes de malveillance sont relativement récents et d’autant plus mal vécus par la communauté algérienne que celle-ci s’attache à “travailler avec tout le monde à la mosquée, avec les chrétiens, les juifs et les protestants. Même les bouddhistes dont des communautés viennent parfois ici. Ce qui arrive en ce moment, on ne sait pas pourquoi” s’interroge toujours M. Hamzaoui. “Nous ne voulons que la paix, être en règle avec ce qu’exige de nous notre religion et avec le futur” ajoute M. Benselama. Ces musulmans, bien conscients de vivre dans une France laïque, ne comprennent pas qu’on les stigmatise du seul fait de leurs croyances religieuses. “Nous respectons cette laïcité comme nous respectons toutes les lois de la République” plaident-ils visiblement encore marqués par ces récents événements. Un peu de connaissance historique, une dose de culture et un poil d’ouverture, voilà les simples ingrédients pour comprendre leur démarche qu’ils expriment ainsi : “Les gens de l’islam ont récolté les qualités qui ont été demandées au prophète Moïse à travers les 10 Commandements, ils ont également récolté les qualités demandées par Jésus. Et notre prophète Mohammed est le continuateur et le garant de tout ce que Dieu a demandé aux gens de l’islam.” En résumé, nous sommes tous les héritiers de la même culture monothéiste, ce que semblent encore ignorer les fondamentalistes et extrémistes de tout poil. Les piliers de l’islam ne seraientils pas comparables aux préceptes véhiculés par le christianisme ? “Pour nous, l’aumône se traduit tous les jours. Prenez quelqu’un qui n’a même pas les moyens de prendre le bus. Mettez cent Algériens, vous verrez qu’au moins 60 % d’entre eux lui paieront son ticket de bus” illustre le fidèle. Tous sentent bien le climat se détériorer, notamment depuis l’évocation d’un certain débat sur l’identité nationale. “Il y a les diviseurs, une certaine catégorie de gens qui n’ont pas envie que la paix soit sur Terre.” “Al Sounna” signifie “le cheminement” en arabe. Cheminement, c’est-à-dire tout ce que montre le prophète, tous les préceptes qu’il conseille de suivre. À ceux qui salissent les murs et les lois de la République, on ne saurait trop conseiller de lire ne serait-ce qu’une fois la parole du prophète… I J.-F.H. au cœur du centre-ville de Besançon Rare, programme composé de 3 immeubles neufs aux prestations de grande qualité autour de belles cours paysagées. > SQUARE SAINT-AMOUR Le charme unique d’un hôtel particulier du XVIIIe siècle inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques rénové avec raffinement. > GRANDE RUE Un programme confidentiel, une vue exceptionnelle sur la boucle du Doubs et la Citadelle. > QUAI VIEIL PICARD PROGRAMMES IMMOBILIERS Avec SMCI, vous faites le choix d’un investissement réussi. Vous bénéficiez d’emplacements de premiers choix, uniques et rares, garants de la valorisation de votre patrimoine. 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