De la coexistence pacifique à la fin de la guerre froide

Transcription

De la coexistence pacifique à la fin de la guerre froide
De la coexistence pacifique à la fin de la guerre froide [1963 _ 1991]
La période s’ouvre sur ce qu’il est convenu d’appeler la « coexistence pacifique » (Une
volonté de détente suite à la très grave crise de Cuba de 1962)
:
Chronologie
Manifestations de cette Détente :
. Une volonté de limiter la course aux armements :
- 1963 : traité de Moscou interdisant les essais nucléaires dans l’atmosphère,
- 1968 : traité de non-prolifération nucléaire. (Ces deux traités n’ont été signés ni par la Chine ni par la
France).
- 1972 et 1979 : accords SALT sur la limitation des armes stratégiques.
. En Europe : ”Ostpolitik” du chancelier de la RFA, Willy Brandt (1969-1973). - Reprise du dialogue
entre la RFA et la RDA.
- Les frontières allemandes et polonaises sont (mutuellement) reconnues. - Un geste symbolique très
fort : Willy Brandt agenouillé devant le monument élevé à la mémoire des victimes du ghetto de
Varsovie en Pologne (7/12/1970).
. La C.S.C.E1 et les accords d’Helsinki (http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/Helsinki-accord.htm)
, point culminant de la Détente (1973-1975)
- On garantit l’inviolabilité des frontières européennes issues de 1945,
- Signature de traités sur les droits de l’homme (autodétermination des peuples, libre-circulation des
personnes).
Limites de cette Détente :
. La Détente ne signifie pas le désarmement (baisse), mais simplement une limitation (on fixe un
plafond).
. La CSCE, une mascarade médiatique ? > Les accords sur les droits de l’homme furent en effet vagues
et peu respectés par l’URSS.
. Toujours des conflits indirects : l’exemple de la guerre du Vietnam (1965-1973) : les EU soutiennent
le sud capitaliste contre le nord communiste. Enlisement de l’armée américaine dans ce confit très mal
vu par l’opinion américaine. Les EU doivent se retirer en 1975. Le bilan est très lourd : 60 000 soldats
US tués, plus d’1 million de Vietnamiens.
1
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), anciennement Conférence sur la
sécurité et la coopération en Europe (CSCE) jusqu'en 1995, est une organisation internationale ayant pour but
de favoriser le dialogue et la négociation entre l’Est et l’Ouest. L’OSCE est la seule organisation européenne à
vocation généraliste accueillant la totalité des États du continent européen, ainsi que ceux qui n'en sont pas, mais
qui sont nés de la dissolution de l’Union soviétique. Elle offre ainsi à l’Europe et à des pays contigus, dans le
Caucase ou en Asie centrale, la possibilité de maintenir un dialogue politique permanent. D'autre part, deux
autres pays non européens, les États-Unis et le Canada, ont un statut d'associés.
1
COURS I / La détente [1963 – milieu des années 1970]
A / Les causes de la « Détente »
page 116 Hachette
Le sentiment que le conflit nucléaire comporte un danger inacceptable pour tous, conduit les 2 grands
à établir un dialogue (non toutefois sans arrière pensée !)
•
Certaines causes sont partagées par les 2 blocs
-Peur d’une guerre proche qui pourrait arriver par simple accident ; On veut moins dépenser dans
l’armement
•
Causes pour les soviétiques seulement
-Propagande anti-communiste en Europe de l’Est. -Ecart technologique important avec les U.S.A.
-Désir de rattraper son retard en achetant des produits aux U.S.A.
•
Causes pour les Américains seulement
-On souhaite calmer le jeu pour qu’au Viet Nam, l’U.R.S.S. ne s’interpose pas. Certains accords avec
l’U.R.S.S. pourraient donner des débouchés économiques.
-Désir de s’occuper plus de politique interne que de politique extérieure.
B / De multiples accords
• Accords entre les Américains et les soviétiques
-« Téléphone rouge depuis le 30 août 1963 (ligne directe entre la Maison blanche et le Kremlin).
-Les américains vendent du blé et des technologies (pas les plus avancées, mais surtout dans
l’informatique et l’électronique) à l’U.R.S.S.
-Les soviétiques vendent des matières premières aux U.S.A.
-Ebauche d’entente dans le domaine spatial : rencontre Apollo-Soyouz en 1975 (célèbre poignée de
mains). Accords SALT (c.f. chrono)
• Accords entre la R.F.A. et l’Europe de l’Est
-La R.F.A., avec l’accord des U.S.A, se rapproche de l’U.R.S.S. pour éviter une guerre européenne.
-Côté soviétique, on cherche à attirer l’argent de la R.F.A. Ce rapprochement est appelé « ost
politik ».
-Pour rassurer l’URSS, et montrer que même s’il y avait réunion des 2 Allemagne, il n’y aurait pas
de réclamations territoriales, le chancelier Brandt reconnaît les frontières de la Pologne
(contentieux depuis 1945), Oder-Neisse (du nom de 2 fleuves).
1970 : acte de repentance de l’Allemagne (de l’ouest) qui s’excuse de la 2° G.M
1972 : les 2 Allemagne se reconnaissent mutuellement et rentrent en 1973 à l’O.N.U.
2
_Nombreux accords économiques entre les 2 Allemagne, qui profitent surtout à la R.D.A. ; en
compensation la R.F.A. obtient la liberté de passage vers l’Allemagne de l’Est (plus compliqué dans
le sens inverse !)
_A l’Est, on rétablit la télé et les medias de la R.F.A. (une des causes de sa chute, les « ossis »
voyant que la vie est meilleure chez les « wessi ».
• Accords généraux
1973 CSCE ; puis accords d’Helsinki à 35 en 1975
p. 116. et doc 6. p. 117 (exo maison).
-Reconnaissance des frontières existantes en Europe.
-Reconnaissance des différents partis politiques en Europe et de leur liberté d’arriver au pouvoir.
-Reconnaissance des droits de l’homme et des valeurs démocratiques (on accepte à l4est mais on
ne respecte pas !)
Bilan : l’apaisement profite essentiellement à l’URSS, qui étend son influence sur le monde, jusqu’à
ce que les USA réagissent au milieu des années 1970 et surtout après 1981.
C / Une irrésistible avancée soviétique
Pendant la détente l’URSS a rattrapé son retard : dans le domaine atomique (grâce à SALT), de plus elle
domine (en stock) en armement classique (chars, avions, etc.)
En 1975 les 2 Grands peuvent détruire la moitié du globe avec seulement 10 % de leurs armes. Mais
le concept M.A.D. (mutual Assured [= garantie] Defense, assure presque totalement aux 2 de ne pas
être attaqués (l’un par l’autre), parce que la force de riposte serait beaucoup trop meurtrière.
Plusieurs pays, dans ces années, deviennent communistes ou subissent des guérillas communistes :
Ethiopie 1973 ; Angola (indépendance / Portugal, après une guérilla débutée en 1964) ; Amérique
latine (Che Guevara) ; Sud du Viet Nam (c.f infra).
-Du côté américain le mythe (du modèle parfait) s’écroule peu à peu : ils doutent (America is down
pourrait-on dire). Rappelons que l’assassinat de Kennedy en 1963 a plongé les USA dans le noir ; en
1974 le président Nixon est contraint de démissionner après le scandale du Watergate.
L’image de l’URSS est ternie aussi > août 1968 elle met fin au Printemps de Prague.
Cours II /
La Guerre « fraiche » :
entre 1975 et 1985
dialogue mais difficultés,
(chapitre 9.p.166)
Au milieu des ans 1970 les relations USA / URSS se détériorent (fin de la « détente »), retour à la
guerre froide (dite « fraiche » ici). Avec l’arrivée sur la scène du Tiers Monde, qui tourne le dos
globalement à l’Europe (anciens colons) et aux USA (capitalistes), et même si le non-alignés font des
conférences, l’URSS a nouveau champ d’action : l’Amérique centrale (Nicaragua), Cuba ; les ex3
colonies portugaises en 1975 (Angola, Mozambique : régimes communistes), plus Madagascar,
l’Ethiopie (qui appartient au CAEM*) et la Somalie (l’Afrique est devenue un enjeu), les Yémen
(péninsule arabique), et pour l’Asie la Birmanie, le Laos, l’Afghanistan. Ces pays sont autant d’escales
pour la marine soviétique (qui était nous l’avons vu une puissance plutôt continentale) ; en 1975
Saigon tombe et le Vietnam du Nord (communiste) absorbe le sud ; le communisme s’étend alors au
Cambodge et au Laos (limitrophes). On craint alors la réalisation de la théorie des dominos, mais on
en restera là.
4
Transition : la Détente est ambiguë, les deux Grands s’entendent pour imposer leur volonté au reste du
monde. Mais au même moment, celui-ci est déstabilisé par les conflits du Proche et du Moyen-Orient
qui semblent périphériques mais qui annoncent de nouveaux enjeux. > (chapitre 9 p. 166)
Synthèse chronologique2
19721973
1975
1979
1980
1983 –
1985
1987
1989
Sommet
Chute de
Saigon
Février :
révolution
islamique
Accords
Reagan
annonce
l’initiative
de
défense
Premières
applicatio
ns de la
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a en URSS
Février
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par lIrak
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Guerre
du Golfe
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l’Irak
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(Pologne),
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Solidarnos
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syndicat
indépendant dans
le monde
communiste
1973
Guerre
du
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>1° choc
pétrolier
2
Décembre :
interventio
n soviétique
en
Agghanista
n
1985
première
rencontre
Gorbatchev
-Reagan à
Genève
Et vocabulaire p. 116 à savoir par cœur : condominium, Salt.
5
1990
1991
Effonddr
ement
de
l’URSS
Biographie de Leonid Brejnev [1906-1982]
1926 Membre des komsomols = jeunesses communistes ; 1931 adhère au PCUS
1950 Premier secrétaire du PC de Moldavie. Doit son ascension au sein du PCUS à STALINE
1956 Membre du bureau politique du PCUS
1964 Premier secrétaire du PCUS après l’éviction de KROUCHTCHEV.
1977 Chef de l’ETAT et chef des armées ; dispose de la totalité du pouvoir.
Les « années Brejnev » sont le symbole de l’immobilisme de l’URSS.
Théorie de la « souveraineté limitée » : selon Brejnev, Moscou peut intervenir dans les affaires intérieures
d’un « pays frère » s’il apparaît que l’intérêt du socialisme est en jeu.
1. Un élément déclencheur la guerre du Kippour en 1973 (histoire p. 168 et ECJS)
6
Il s’agit de la guerre menée par l’Egypte et la Syrie contre Israël. On passe d’un conflit régional (Proche
voire Moyen-Orient) à un conflit économique mondial.
2. Guerre et paix aux Proche et Moyen-Orient [1974-1987]
•
Les accords de Camp David : 1978. (p.170) C. f. Doc 4 Le rapprochement israélo-égyptien.
Le 17 septembre 1978 l’Egyptien Anouar el Sadate et le 1° ministre israélien Menahem Begin signet
l’accord de paix de Camp David avec le président US Jimmy Carter. Ce qui est capital c’est qu’un des
pays leader du monde arabe, reconnaît l’existence d’Israël.
•
La révolution islamique en Iran. fin 1978-1979 (vocabulaire p. 174)
En janvier 1979 le shah (ex empereur d’Iran), allié des USA ; quitte l’Iran. L’ayatollah Khomeiny crée
un Conseil de la révolution islamique ; il est également reconnu chef de la communauté chiite d’Iran
(c.f. vocab).
•
Le Moyen-Orient a peur : le Golfe persique (débouché iranien pour partie) est menacé (c. f. crise
1979) ; et si l’URSS poussait son avancée vers le Golfe ? (que va faire l’Irak ?) Pendant ce temps le
colonel libyen Kadhafi vise le Tchad (qui appelle les forces françaises à la rescousse) et le Soudan ;
des troupes cubaines sont en Afrique et en Amérique centrale.
Entrainez-vous :
téléchargez un fond de
carte muet du MoyenOrient et complétez-le
avec un Atlas (CDI).
http://www.sasked.gov.sk
.ca/docs/francais/histoire/
second/histoire20/hist20c
artes/e6.html
7
• Bilan : le pétrole du Golfe persique (en partie Iranien) est menacé (d’où le second choc pétrolier de
1979). Et si l’URSS poussait son avancée jusqu’au Golfe persique ? Que va faire l’Irak ? Pendant ce
temps le colonel (libyen) Kadhafi vise le Tchad et le Soudan. L’Europe de l’ouest appelle les USA (l’OTAN c.
f. en ECJS) au secours : c. f. doc 4 p 177 : Les euromissiles vus de Belgique, 1982 et texte sur fiche Les
euromissiles vus de la France, 1983. Heureusement que la Chine fait barrage à l’URSS en Asie du Sud
(caricature La dégradation des relations sino-soviétiques, 1960).
L’attente est forte quand Reagan est élu en 1980.
3. Pourquoi les USA ont-ils perdu du terrain ?
• D’abord des difficultés économiques à la fin des ans 60 et le choc pétrolier (74 et 79) ; un taux de
chômage de 10 %
• En politique : l’échec du Vietnam, la population est devenue non-interventionniste ; il faut ajouter la
crise du Watergate (espionnage des démocrates par le président Nixon en 1971 : la chambre des
représentants déclencha la procédure d’impeachment prévue par la constitution (qui aboutit à la
démission du président en 1974).
• Un recul diplomatique : Jimmy Carter est élu en 1976 ; il commence une nouvelle politique
internationale vers la recherche de la paix (c.f Camp David), il retire son soutien à certaines
dictatures où les droits de l’homme sont bafoués (comme au Nicaragua, ce qui va faciliter la
révolution sandiniste en 1979 ; l’Iran en 1979 (grosse erreur car le Shah était un soutien très fort des
USA dans une région stratégique : pétrole, cf. ci-dessus carte), la nouvelle dictature islamique de
l’ayatollah (chef religieux chiite) Khomeiny .
Les USA sont pour eux « le diable » -
•
Les soviétiques avaient rompu l’équilibre de la terreur en Europe en installant des missiles SS 20 dits
« intermédiaires »3) non exclus par les accords de désarmement de la Détente4 (qui avait prévu le
démantèlement des missiles d’une porté de plus de 5500 kms). Jimmy Carter finit par autoriser
l’OTAN à déployer des missiles Pershing 2 en Europe du NW (anti SS 2O) ; leur déploiement
s’entendra jusqu’en 1983.
[c.f. tableau des armes Manuel p. 116]
3
= 4 à 5000 km de portée, c.f carte page suivante
4
(Salt 1 : Strategic Arms Limitation Talks
[1972 sommet Nixon-Brejnev de Moscou]
8
•
Le 4 mai 1979, le caricaturiste Behrendt s'interroge, dans les colonnes du quotidien allemand
Frankfurter Allgemeine Zeitung, sur la volonté réelle du président américain Jimmy Carter et de Leonid
Brejnev, secrétaire général du parti communiste d'Union soviétique, d'appliquer sur le terrain l'accord
de désarmement SALT II5.
En réalité Salt II ne sera pas appliqué (d’où la peur continuelle de l’Europe
de la fin des ans 70 : cf doc photocop n°3 Les euromissiles vus de la France). Pourtant si l’URSS a pu
gagner du terrain c’est que les USA se sont effacés (signalé par A. Haig, secrétaire d’Etat aux affaires
étrangères en 1980, qui signale « qu’on a laissé faire la révolution en Iran « > (dec 1978) : doc. Manuel
Hachette pp 174-175
5
C. f. lien ci-dessous vers Caricature de Behrendt ; et document en ligne sur l'accord de désarmement SALT II (4 mai 1979).
http://www.ena.lu
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.ena.lu/obj/caric/vfp/obj00275.jpg&imgrefurl=http://www.ena.lu/caric
ature_behrendt_accord_desarmement_salt_ii_mai_1979011100275.html&usg=__Glu7Afkd8It82WCxy1_f1pAUsqc=&h=105&w=128&sz=5&hl=fr&start=10&sig2=c5Vc9ovunkNWnn
HF_a5Zg&tbnid=HSDuRoj54kaY2M:&tbnh=75&tbnw=91&ei=kNiOScfSKteD_gbGhpCnDA&prev=/images%3Fq%3Dcaricatures%2Bd
e%2BBrejnev%26gbv%3D2%26hl%3Dfr%26rlz%3D1B3GGGL_frFR249FR250
9
Exercice sur un document : le principe du linkage. H. Kissinger, A la Maison blanche, 1968-1973,
Fayard, 1979.
Nous partirons du principe que la classification des problèmes dans des catégories bien
précises inciterait les dirigeants soviétiques à croire qu’ils pouvaient bénéficier de la
coopération dans un certain domaine tout en continuant à rechercher des avantages
unilatéraux dans un autre. Nous jugions cela inacceptable et Nixon le fit savoir. […]
Selon lui, les discussions sur la limitation des armements stratégiques seraient plus
productives si elles étaient engagées « d’une manière et à un moment susceptibles de
nous aider à trouver, en même temps, des solutions à nos problèmes politiques
prédominants ».
Aide vocabulaire : [Linkage : selon le pont de vue des Américains il faut négocier l’ensemble des
problèmes avec l’URSS pour que les concessions se compensent les unes les autres.]
Aide personnage : Henry Kissinger6 est né près de Nuremberg dans une famille juive de la classe
moyenne. Sa famille fuit le nazisme et vient s’installer aux USA en 1938. Après la guerre il étudie à
Harvard et devient pr. de sciences politiques. Conseiller en politique étrangère des présidents D.
Eisenhower, J.F. Kennedy et L.B. Johnson, il est à partir de 1969, le bras droit de Nixon pour les
affaires de sécurité nationale. Il participe aux discussions sur la non-prolifération des armes
stratégiques avec l’URSS. Il est considéré comme un des maîtres de la Realpolitik [politique réaliste],
et il est resté le symbole d’une Amérique conquérante, éclairée et intransigeante.
Questions sur les documents précédents … et à l’aide de vos connaissances.
Q.1. Avec votre cours : expliquez de manière concrète à quoi pense Kissinger quand il
dit : « inciterait les dirigeants soviétiques à croire qu’ils pouvaient bénéficier de la coopération dans
un certain domaine tout en continuant à rechercher des avantages unilatéraux dans un autre (…) »
Q.2. Pourquoi Kissinger emploie-t-il le « nous » aux lignes 3-4 ? Qui est Nixon ?
Q.3 Quel a été le résultat « des discussions sur la non-prolifération des armes » des années 1970 ?
Q.4 Peut-on dire que le contexte de la guerre a changé à cette date ? Justifiez votre réponse avec
des faits datés.
6
Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1973 pour des actions en faveur de la paix au Viet Nam (aujourd’hui
controversées suite à la « déclassification » de certains documents des services secrets américains : on lui
attribue même une responsabilité dans l’enlisement ; peut-être a-t-il une responsabilité dans la création du
« plan condor » = soutien aux dictatures militaires d’Amérique latine : Chili, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay,
Argentine)
10
4. Mais les USA vont revenir ( America is back )
: les années 1980.
P. 176.
Une nouvelle course aux armements débute avec l’élection de Ronald REAGAN (1980-1988) à la
présidence des USA à la fin de l’année 1980 ; cette dernière précipitera l’implosion de l’URSS, pourtant
puissance considérable à la fin des années 1970.
La volonté américaine est exprimée clairement dès le discours d’investiture (20.01.1981) du président
républicain Reagan : « Avec nos voisins et alliés qui partagent notre idéal de liberté, nous renforcerons
nos liens historiques et nous les assurerons de notre ferme engagement.(…) Aux ennemis de la liberté
et à ceux qui sont nos adversaires potentiels nous rappellerons que la paix est la plus haute aspiration
du peuple américain (…) nous nous sacrifierons pour elle (…) notre répugnance pour les conflits ne
devra jamais être interprétée comme un manque de volonté (…) ».
Reagan a dénoncé l’URSS comme « l’Empire du mal » (ce qui souligne le manichéisme américain).
Il fera logiquement moderniser les armes conventionnelles et renforce l’arsenal nucléaire (missiles
Pershing U.S contre SS20 en 1983 en Europe) ; il lance le programme de satellites anti-missiles IDS (dit
Guerre des étoiles).
Ronald Reagan, le nouveau président des USA (en janvier 1981 > 1988) va décréter que le « déclin
américain » est terminé (« America is back »). En réponse aux avancées soviétiques, l’Amérique va
jouer sur leurs faiblesses : elle décrète un embargo sur les céréales et les produits technologiques
(ordinateurs, puces …), la dépassant. Il opère également un changement politique vis à vis du Tiers
Monde. Une nouvelle course aux armements commence pour épuiser l’adversaire ; Reagan décide
l’Initiative de Défense Stratégique…
Ronald Reagan, Discours sur l’ “Empire du Mal” (8 mars 1983)
« L’Histoire nous apprend que prendre nos désirs pour des réalités et rechercher naïvement la
conciliation avec nos adversaires n’est que folie. Cette attitude reviendrait à trahir notre passé et à
dilapider notre liberté. En conséquence, je vous encourage à vous élever contre ceux qui chercheraient à
placer les Etats-Unis dans une position d’infériorité militaire et morale. Et, lorsque vous débattez des
propositions de gel nucléaire, je vous exhorte à vous défier de la tentation de l’orgueil, de cette tentation
qui consisterait à vous décréter allégrement au-dessus de la bataille, à décider que les deux camps sont
également coupables, à ignorer les faits de l’Histoire et les pulsions agressives de l’Empire du Mal, à
vous contenter de dire que la course aux armements n’est qu’un vaste malentendu et par là même à vous
soustraire au combat entre le juste et le faux, le bien et le mal. (…) Je crois que nous relèverons le défi.
Je crois que le communisme n’est qu’un chapitre supplémentaire, triste et bizarre, de notre Histoire dont
les dernières pages sont entrain de s’écrire sous nos yeux. »
Dans cet extrait, Ronald Reagan tient un discours très offensif à l’encontre de tous ceux qui
voudraient remettre en cause la supériorité militaire mais également morale des Etats-Unis (rappel
de leurs valeurs). Il s’attaque frontalement à l’URSS et au communisme, qu’il qualifie d’idéologie «
triste et bizarre ». Il rappelle les valeurs US « Dieu, paix, liberté ». A propos du « gel nucléaire » il
balaie ceux qui pensent que le gel permettrait la paix, au contraire il veut imposer la paix par la
force.
11
5.
Pourquoi l’URSS craque ?
: Les Russes aussi ont commis des erreurs, comme celle d’aller
s’embourber avec 90 000 hommes en Asie moyenne c.a.d en Afghanistan en 1978/79 et pour 10 ans. On
appliquait la doctrine Brejnev qui consistait à ne pas quitter un pays qui faisait / fait partie de sa zone
d’influence (nous sommes à la frontière du Pakistan allié des USA).
Michael Gorbatchev arrive à la tête de l’URSS en mars 1985 (la dernière phase commence pour l’URSS, qui
devait mener à son explosion interne en 1990/1991)7.
C. f. le diaporama sur la Guerre froide sur le site du lycée Louise Michel >
http://ww3.ac-creteil.fr/Lycees/louisemichelchampigny/cms/spip.php?article297
a)
Le système est bloqué : la course aux armements empêche l'augmentation du niveau de vie
(alors que la nomenklatura vit scandaleusement bien, surtout depuis Brejnev). Cette situation est
dénoncée par les dissidents (ans 70) mais le KGB* (malgré la conférence d'Helsinki !) les réduit au
silence. Au milieu des années quatre-vingt, le système menace d'imploser.
b)
Gorbatchev.
Il a identifié les problèmes et réagit par la glasnost (transparence) et la perestroïka (restructuration)
dans les relations internationales ou internes, c.a.d. qu'il revient à la négociation avec l'Occident (les
deux chefs des Blocs feront une déclaration commune à Genève en nov. 1985 sur la prévention contre
l'armement spatial et la limitation terrestre. (rappelons la crise des fusées de 1983).
Ensuite ils signe le Traité de Washington en 1987, qui met fin à la querelle sur les euromissiles (on va
jusqu'à détruire une petite quantité des armes nucléaires ; c'est surtout symbolique!).
c) 1989
Des élections libres se déroulent (logiquement) en Pologne et la non – réaction des troupes du Pacte
de Varsovie va aussi permettre l'ouverture du très symbolique Mur de Berlin. Les élection aboutissent
à la sortie des pays de l'Est de la sphère soviétique et à la possibilité de réunification des deux
Allemagne en 1990 (traité des « Quatre plus deux »)..
Le rejet du modèle soviétique est alors quasi-général.
Conclusion: le rôle du PCUS s'écroule au moment même où le pays se démocratisait. Les pays de l'Est
ont bien observé le processus (Pays baltes, RDA, Hongrie...) ; la perestroïka ne touche pourtant pas
l'armée, le premier secrétaire est donc jugé trop modéré par certains, notamment par Boris Eltsine
député de Moscou (qui se fera élire président de la république de Russie en juin 1990.) Eltsine apparaît
comme le chef de file de la résistance (car tentative de coup d'Etat des brejnéviens = nomenklatura
moribonde) ; il en profite pour interdire le Parti communiste, ce qui provoque immédiatement la
dissolution des républiques (datant de 1922) soviétiques (Ukraine, Biélorussie, Kazakhstan...).
Le 22 décembre 1991 Gorbatchev démissionne puis l'URSS n'existe plus.
7
Interview 2009 en ECJS.
12