Journée Africaine à l`Abbaye de Jouarre

C’est par un temps automnal ensoleillé que s’est déroulée cette
journée africaine, à l’initiative des sœurs bénédictines de Jouarre :
Sœur Miryam rentrant de Guinée et Sœur Marie-Liesse, originaire de
Côte d’Ivoire, résidant dans le monastère depuis plus d’un an.
Venant d’un peu partout dans le Diocèse, une bonne cinquantaine
d’adultes d’origines africaines diverses et une dizaine de leurs
enfants, ont participé à cette rencontre organisée par le Service
diocésain de la Pastorale des Migrants en collaboration avec celui de
la Coopération Missionnaire.
La journée a commencé par la messe ; messe préparée avec la
communauté des sœurs, animée par le groupe africain et célébrée par le
Père Charles Kuzo, togolais, prêtre étudiant résidant actuellement à Ozoirla-Ferrière : Une Eucharistie partagée au rythme du djembé ! Comme si
la prière des sœurs bénédictines, celle des autres groupes présents et de
l’assemblée et celle du groupe africain entraient profondément en
résonance … en communion …
Dans l’Evangile de ce jour Bartimée nous invitait à quitter
notre statisme, à changer nos attitudes pour oser la
confiance et suivre le Christ : Ce matin là, chacun quitta un
peu ses habitudes pour accueillir l’autre dans toute sa
différence et pour vivre ensemble la rencontre du ToutAutre. « On s’est senti accueilli, nous africains, dans notre
façon d'être, dans notre façon de chanter et de prier ! »
Le témoignage de Sœur Marie-Liesse, qui a suivi, a touché les cœurs : Sœur Marie-Liesse expliqua
comment la règle de St Benoît était au cœur de sa vie monastique et évoqua l’universalité du Christ :
« Universalité dans le sens ou toute personne peut s'approcher du Christ, avec lui toute homme à
droit de cité et aussi où toute personne peut me dire ou me montrer un aspect de la personne du
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Christ par sa vie toute simplement vécue. Le Christ est présent en toute personne ».
Avec des exemples de sa vie de tous les jours, elle a su rejoindre notre quotidien et nous interpeller
dans notre « oui » à l’appel de Jésus-Christ.
Pour midi : rien de tel
qu’un bon repas partagé aux saveurs succulentes de spécialités
africaines dans une ambiance joyeuse très conviviale :
« Comme une famille, comme l’amitié,
qui sont parfums d’éternité sur terre,
venez goûter et partager
toutes ces saveurs d’humanité …» (groupe Nomade)
Le thème de la journée était porté par celui de la Semaine
Missionnaire Mondiale « Allez de toutes les Nations , faites des
disciples » Matthieu 28,19 Après quelques pistes de réflexions
données par Catherine Marsili, responsable du service de la
Coopération Missionnaire, les participants ont été invités à se répartir
en petits groupes pour réfléchir et partager comment cette invitation
de Jésus-Christ venait les rejoindre dans leur vie de tous les jours ; 5
étapes étaient proposées pour ce cheminement :
Le passage d’une foule à un peuple : l’expérience de la fraternité dans nos vies
2. La dynamique « donner – recevoir » qui façonne un peuple …
Une expérience de gratuité dans nos relations avec les autres
3. Après avoir vécu, la « communion » de nos diversités lors de la
messe …. comment cet Amour donné gratuitement dans
l’Eucharistie, nous appelle à nous ouvrir à l’autre dans toute sa
différence ?
4. Quel enjeu pour aujourd’hui à rechercher une certaine unité
dans la diversité
5. Allez, de toutes les nations faites des disciples : une
interpellation pour nous aujourd’hui :
La mise en commun a révélé le sérieux, la vérité et la profondeur du partage,
1.
Le Père André Gbaya de Chelles, le Père Charles Kuzo et le Père Jacek T, prêtre accompagnateur du
Service de la Pastorale des Migrants ont souligné, chacun à leur manière, l’importance de ces
moments de ressourcement entre frères migrants animés par la foi et l’espérance, disciples du Christ,
à la suite de Bartimée.
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Sœur Miryam a souhaité que le Christ en croix qu’elle avait ramené
de Guinée, soit béni par le père Charles en la présence de toute la
communauté africaine: Ce Christ avait été sculpté à la demande des
sœurs, par Fodé, artisan à Conakry en Guinée. Fodé est musulman.
Il a fait « un Christ bien Vivant, regardant vers le Père »…
Ce moment a été d’une rare intensité : plusieurs chants sont
montés et quelques femmes sont venues se recueillir devant ce
Christ … portant avec elles les souffrances de chacun.
Les enfants ont également vécu une grande journée de découverte et de
partage : animations et jeux, prière gestuée, visite de la tour romane. Bien
fatigués à la fin de la journée, ils sont tous prêts à revenir !
Après le rite monastique des vêpres et la prière gestuée des enfants, la joie africaine a inondé l’Eglise
au rythme de chants et de danses de louange où tout le monde a pris part. C’était beau à vivre !
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