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INTER
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le magazine du social dans l’Ain
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action
numéro 41 . juillet 2004
Interview
Nicole Prud’homme
Présidente de la CNAF
Dossier
Entreprise
et handicap
Un ouvrage exceptionnel tiré de l’oubli
NOTRE-DAME DE BROU
Monographie de Louis Dupasquier
Pourquoi rééditer un siècle et demi plus tard la Monographie de Notre-Dame de Brou ?
Tout simplement parce que ce grand in-folio apparaît aujourd’hui comme une aventure
éditoriale exceptionnelle et un hommage extraordinaire à l’édifice.
Connu des archivistes, pisté par les bibliophiles, choyé par les spécialistes de Brou, ce
chef-d’œuvre illustre la passion d’un homme, Louis Dupasquier, architecte, disciple de
Viollet-Le-Duc, esprit éclairé à qui l’on doit de nombreux édifices religieux de l’Ain. Passion
dévorante qui le poussa à représenter l’église de Brou dans son ensemble et dans ses moindres
détails, à percer les mystères de ce joyau du gothique flamboyant, à publier cet ouvrage qui
l’occupa pendant plus de 30 ans.
Imprimé en chromolithographie par les pionniers Engelmann et Graf, admiré et
couronné, Notre-Dame de Brou se composait de 30 planches sur lesquelles ni le temps ni
les acides n’ont eu prise.
Nous avons voulu garder la fraîcheur de ses couleurs et la précision de ses traits dans une
réédition revue et augmentée de nombreux dessins et esquisses, et de textes de spécialistes
qui nous permettent de mieux comprendre la singularité admirable de cette œuvre.
■ Cinq contributions pour cette réédition
Nous avons demandé à cinq historiens ou spécialistes de Brou d’apporter à cette réédition
des éclairages nouveaux sur l’édifice et sur l’auteur.
Olivier Naviglio, architecte en chef des Monuments historiques :
« Le monastère de Brou, un édifice exemplaire »
Camille Chochois, conservateur à la bibliothèque municipale :
« La Monographie de Brou, une aventure éditoriale »
Magali Philippe, conservateur au musée de Brou : « Les dessins originaux de Brou par Louis Dupasquier »
Claude Vigoureux, historien : « Louis Dupasquier, un personnage et une époque à redécouvrir »
Jérôme Dupasquier, architecte : « Bibliographie illustrée et raisonnée des ouvrages consacrés
à Brou au XIXe et XXe siècles »
■ Une édition en grand format
Cette version reproduit les 30 planches d’origine et le frontispice
qui ne figurait pas dans l’éditon originale, ainsi que certains
calques, dessins et esquisses du fonds Dupasquier.
* Format 30 x 30 cm
* Reliure dos carré cousu collé
* Couverture pelliculée sur carton 400 g
* Impréssion en quadri sur papier couché mat ivoire 170 g
Prix :
29 €
MUSNIER-GILBERT ÉDITIONS
158, boulevard de Brou - 01000 BOURG-EN-BRESSE
Tél. 04 74 24 69 13 - Fax 04 74 45 07 08
www.mg-editions.com
Parution : septembre 2004
Sommaire
Édito
Visage
3
5
Chantal Geisler est assistante maternelle depuis vingt et un ans.
Interview
6/8
Nicole Prud’homme, présidente de la Caisse nationale d’allocations familiales, était en visite dans l’Ain.
10/12
Table ronde
Quels horizons pour les actions intergénérations ?
14/15
Gestion du patrimoine
À l’aide de mesures préventives, la SEMCODA réduit le taux de vacance.
17/24
Dossier : entreprise et handicap
Après avoir dressé le portrait des personnes handicapées dans l’Ain en avril 2003, InterAction zoome
sur l’emploi des travailleurs handicapés en milieu ordinaire.
26/27
Vacances
Handi Cap Vacances propose des séjours pour les enfants, jeunes et adultes handicapés, en lien avec l’ADAPEI.
28/29
Locataires
À l’agence OPAC de Belley, les intervenantes d’action sociale aident les futurs locataires en difficulté.
Art et nature
31
Les résidants des foyers de la Roche Fleurie (ORSAC) ont décoré un sentier pédestre.
32/35
Personnes âgées
Le Conseil général et la MSA sont partenaires dans les projets des MARPA et des petites unités de vie.
36/37
Demandeurs d’asile
Dans le cadre du contrat d’intégration et d’accueil, ALFA3A gère le bilan de prescription et d’évaluation
linguistique.
Le Magazine trimestriel de l’action sociale dans l’Ain
Directeur de la publication : Jacques DUPOYET – Comité de rédaction : ALFA3A, OPAC de l’Ain, ORSAC, CAF de l’Ain, Conseil général de l’Ain, SEMCODA, ADAPEI,
Bourg Habitat, MSA – Rédacteur en chef : Alain GILBERT – Rédaction : Agnès BUREAU, Sandrine CABAGNI, Alain GILBERT, Annick PUVILLAND.
Réalisation : M&G Éditions – 158, boulevard de Brou – 01000 Bourg-en-Bresse – Tél.: 04 74 24 69 13 – Fax: 04 74 45 07 08 – E-mail: [email protected]
Photo couverture : © Duqueine Composites – Impression : Bourg Offset – Tirage : 10 000 ex. – N° ISSN 1260-528X
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 1 •
Interlignes
Édito
l Un Conseil départemental de l’accès au droit
; Soutien scolaire
Créé le 2 juin, le Conseil départemental de l’accès au droit (CDAD) a pour
mission d’informer les citoyens sur leurs droits et obligations, les orienter et
les accompagner dans leurs démarches. Des permanences hebdomadaires, tenues par Delphine Lab, agent d’accès aux droits (ADAD), se déroulent sur
neuf sites Points d’accès au droit (PAD) dans l’Ain: Ambérieu-en-Bugey, Belley,
Bourg-en-Bresse, Oyonnax, Montrevel-en-Bresse, Montluel, Trévoux, Bellegardesur-Valserine et Gex, à la mairie. Outre l’accès au droit généraliste, un second
axe d’action a été retenu: l’accès au droit pour les publics prioritaires (jeunes,
personnes âgées, handicapées…).
Le CDAD, constitué sous la forme d’un groupement d’intérêt public, réunit
l’État, le Conseil général, l’Association départementale des maires, l’Ordre des
avocats et la CARPA (Caisse des règlements pécuniaires) du barreau de Bourg,
la Chambre des huissiers et la Chambre des notaires de l’Ain, l’AVEMA (Association
d’aide aux victimes et médiation de l’Ain). Son siège est fixé au tribunal de
grande instance de Bourg.
76 CDAD ont déjà été créés en France, une trentaine de départements en sont
encore dépourvus.
Pour joindre l’ADAD – Tél. 04 74 21 68 03 ou 06 07 12 96 34
E-mail : [email protected]
Depuis plus de dix ans, le Conseil général conduit une action de soutien
scolaire dans les collèges publics et
privés sous contrat (au nombre de 48
+ 14) pour les élèves de 6e et 5e, en
français, mathématiques et 1re langue
vivante. 430000 € s’inscrivaient au
budget primitif 2004, pour l’année scolaire à venir, pour un total de
13000 heures de soutien sollicitées.
623 heures supplémentaires seront allouées, afin d'accentuer l’action dans
les collèges en ZEP (zones d’éducation prioritaire) et de l’étendre aux
classes de 4e et 3e.
[ Ils ferment leurs portes
• Point Contact
Le Point Contact, service de rapprochement de l’offre et la demande
d’emploi d’aide à domicile, géré par l’UDAF, cesse son activité en
août. La décision a été prise par le conseil d’administration de l’UDAF
en mai, en raison des difficultés de financement du service depuis
l’annonce du désengagement des financements FSE (Fonds social
européen) en janvier 2004. Après avoir supporté les retards de
trésorerie durant trois ans (représentant 1/3 du service), l’UDAF
s’est vue informée qu’elle ne recevrait que 998 € sur les 9 146 €
conventionnés en 2001.
En 2003, le Point Contact a reçu et traité 163 demandes de renseignements, 128 offres d’emploi, 195 accueils de demandeurs d’emploi. Sa fermeture s’accompagne du licenciement économique de
la chargée de mission.
• 2 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Un salon « Enfance et famille » se déroulera les 22, 23 et 24 octobre, à Bourgen-Bresse, à Ainterexpo.
Tél. 04 74 51 69 71
; La musique à l’école
Une CHAM (classe à horaires aménagés en musique) ouvre à l’école
Charles Jarrin, à Bourg-en-Bresse, à la
rentrée 2004, en partenariat avec
l’École nationale de musique de Bourg.
Une CHAM existe déjà à Oyonnax.
Conseil général
Le 1er avril, Charles de la Verpillière a
succédé à Jean Pépin au poste de président du Conseil général de l’Ain.
Préfecture
Le 19 avril, Gérard André a pris ses fonctions de sous-préfet de l’arrondissement de Nantua.
Le 24 mai, Michel Fuzeau a succédé
à Bernard Tomasini au poste de préfet de l’Ain. Il était auparavant préfet
des Pyrénées-Orientales.
OPAC de l’Ain
Le 27 mai, Yves Clayette a été élu président de l’OPAC de l’Ain, où il succède à Charles de la Verpillière.
Gendarmerie
Le 1er juillet, le colonel Bernard Ceccaldi,
responsable du groupement de gendarmerie de l’Ain depuis 2001, quitte
l’Ain pour prendre ses nouvelles fonctions de directeur de l’Office national
de lutte contre la délinquance itinérante, à Paris.
• Cyclo Plus
Créé par l’association AG2I en
1999, Cyclo Plus, service de prêts
de cyclomoteurs permettant à des
personnes non motorisées de se
rendre sur leur lieu de travail ou
formation (ou recherche d’emploi), a fermé en avril dernier, en
raison de la suppression des financements attendus du PLIE
(Plan local pour l’insertion et l’emploi). La remise en cause a posteriori par la Préfecture de région
des conventions 2001-2003 passées avec le PLIE entraîne, pour
AG2I, un déficit supérieur à 25 000 €.
En 2003, 75 personnes ont bénéficié de la mise à disposition d’un
cyclomoteur, 287 contrats de prêt ont été signés (6 639 jours de
location, 74 142 km parcourus). Une sensibilisation à la sécurité
routière et aux règles de conduite complétait l’action.
; Enfance et famille
Ils partent, ils arrivent
; La CAF en braille
; L’handisport à l’école
La Caisse d’allocations familiales
de l’Ain met à disposition des
personnes déficientes visuelles le
Guide des prestations 2004 en
braille et en gros caractères. Ils
peuvent être consultés sur place à
l’accueil du siège (4 rue Aristide
Briand à Bourg-en-Bresse) ou
envoyés sur simple demande, au
04 74 45 60 37 ou par courrier:
CAF de l’Ain
Marie-France Moiroud
4 rue Aristide Briand
01014 Bourg-en-Bresse Cedex
Le comité départemental Handisport
et l’Éducation nationale ont signé, le
22 juin, une convention de partenariat pour l’action menée à la CLIS (classe
d’intégration scolaire) de l’école des
Dîmes, à Bourg. Le comité apportera
un accompagnement hebdomadaire
aux activités sportives des enfants handicapés et contribuera à l’achat de matériel adapté.
; Gynécologues médicaux
Suite au dossier Les emplois de la santé
dans l’Ain paru dans le n° 40
d’InterAction, le docteur Monique
Broyer-Jourdan nous prie de préciser
qu’il existe, depuis plusieurs années,
deux gynécologues médicaux libéraux
dans l’Ain.
Vous avez dit
préjugés ?
Le Progrès et Voix de l’Ain ont consacré une page entière, de très bonne
tenue d’ailleurs, à l’événement. La venue de Tariq Ramadan, universitaire et
théologien de l’islam, fin mai à Oyonnax, n’est pas passée inaperçue.
Ni dans la Plastique Vallée, où l’opinion a été sensible à cette
démonstration de force (forces en présence et force de conviction).
Ni dans le département, où la présence musulmane est plutôt bien vécue.
Une jeune femme, interrogée à l’issue de la conférence, estimait que
cette soirée permettait de lutter contre les préjugés. De qui? De quoi?
En avons-nous vraiment, qui résistent aux a priori de l’ignorance?
Non, tant que la pratique religieuse des musulmans – qu’ils soient français
ou étrangers – ne cherche à saper les fondements de notre société.
Non, tant que les lois de la République sont respectées. Non, tant que les
principes de laïcité sont reconnus.
Ce qui vaut en France vaut aussi dans les autres pays où l’islam est érigé en
religion d’État. Depuis dix ans, une longue et régulière fréquentation
de la Tunisie a pu me permettre de le constater. Ce pays, si proche et si
profond, subit les mêmes corrosions sociales que la France, à un degré
moindre, certes, mais avec des effets tout autant déstabilisants. À Tunis
aussi, on regarde la Ferme des célébrités, on subit les affres du chômage et
on se plaint de la perte des valeurs.
Mais le régime y est sans pitié pour les intégristes de tout poil, tout juste
tolérant sur le port du voile, en tout cas sévère à l’encontre de ceux qui
utilisent la religion comme ferment de désordre, outil de propagande
politique, vecteur d’agitation sociale. Hors ces préventions, la religion se vit
en paix, matin, midi et soir, à l’heure où l’on entend – sans préjugés –
le muezzin lancer son appel à la prière. Et l’on écoute en privé les femmes
redouter des ravages que ferait dans leur statut un tour de vis dicté par
ceux qu’elles appellent, comme en
Algérie, « les frérots ».
Quel appel lancer, du haut de nos
clochers, pour garantir la paix
sociale que certains jugent
menacée par l’affirmation de
l’islam chez nous? Les musulmans
– et les autres croyants – portent la
réponse dans leurs propres
convictions: elle tient dans le
précepte de tolérance qui est pour
beaucoup d’entre eux le seul
chemin de l’intégration au sein
d’une société où ils ont choisi de
vivre. Elle est aussi la leur.
Elle est en tout cas la nôtre.
Alain Gilbert
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 3 •
Interlignes
Visage
; L’Ain danse le Danube
Depuis 1998, l’Ain participe au
grand défilé d’ouverture de la
Biennale de la danse, à Lyon.
Coordonné par le collectif cultures
actuelles et soutenu par divers
partenaires*, le projet 2004 réunit
12 structures (MJC, centres de
loisirs, écoles de musique,
associations) – fidèles ou
nouvelles – sur 7 secteurs (Bourg,
Oyonnax, Ambérieu, Reyrieux,
Montluel et pour la première fois,
; Un forum social annuel sur la Côtière
Bellegarde et Gex). Ateliers
musique, danse, création de
décors et costumes, et répétitions
publiques : plus de 200
participants, de tous âges, se
mobilisent autour du thème
géographiquement transversal du
Danube. Jour J : le 19 septembre.
Tél. 04 74 52 18 73
E-mail : [email protected]
* FASILD (Fonds d’action et de soutien pour
l’intégration et la lutte contre les discriminations),
Etat, Conseil général, collectivités locales.
; Médiateur de la CPAM : un an d’action et propositions
« Je ne suis ni avocat ni juge ni arbitre » prévient Michel Thivent.
Médiateur depuis juillet 2002 de la
Caisse primaire d’assurance-maladie de l’Ain, il a pour mission, exercée en tant que bénévole, extérieur
et indépendant, d’aider à dénouer les
situations complexes de litige entre
la CPAM et les usagers.
Le recours au médiateur est gratuit.
Le médiateur reçoit l’usager, analyse les données, explique, informe,
réoriente si besoin vers l’administration
compétente, et émet une proposition
à la direction, qui prend la décision
finale.
• 4 • InterAction n° 41 • juillet 2004
« C’est un nouveau service, qui s’inscrit dans notre politique globale
d’amélioration du service rendu » souligne Vincent Verlhac, directeur de
la CPAM de l’Ain. Le premier bilan
s’avère positif : au fil des 80 dossiers
examinés depuis son arrivée, près de
30 % des affaires ont pu être réglées,
30 % ne relevaient pas de son ressort. L’analyse des dossiers individuels
permettant de pointer les motifs fréquents de litige, le médiateur a aussi
pour rôle de proposer des actions générales visant à éviter les contentieux
inutiles. « C’est un aiguillon pour la
Caisse, qui nous aide à progresser ». Exemples : suite à ses recommandations, la Caisse a reformulé de
manière plus explicite les courriers
informant les usagers sur la commission de recours amiable et supprimé l’effet rétroactif des mises en
invalité pour éviter les indus.
Expérimentée dans une dizaine de
départements, la fonction de médiation
s’étend aujourd’hui à l’ensemble des
caisses et un médiateur national a été
nommé.
Le 23 mars dernier, des professionnels et bénévoles des six communes du
canton de Miribel et de Tramoyes (plus d'une centaine de personnes) tenaient leur premier forum social. L'occasion était rare de confronter directement expériences et points de vue entre bénévoles des Restos du cœur
ou de la Croix-Rouge, délégués de parents d'élèves, gendarmes, travailleurs
sociaux, personnels éducatifs, représentants d'un centre social ou d'une structure d'accueil petite enfance. « Cette journée a d'abord permis aux gens
de sortir de leur sentiment d'isolement, estime Sylvie Viricel, maire-adjoint
de Miribel. Il est plus facile ensuite de faire appel à quelqu'un quand on
l'identifie personnellement. » Tous ont planché ce mardi-là sur leur analyse
des besoins. Plusieurs grands thèmes ont émergé : la santé et l'aide psychologique, les transports et l'aide alimentaire, l'emploi et le logement, les
questions éducatives. Parmi toutes les idées lancées ensuite pour améliorer les réponses – ou en inventer –, un premier chantier a été retenu : réaliser un annuaire des personnes et des services sur le territoire, expliquant
les missions et les actions. Le
groupe de travail qui s'est
constitué réfléchit aussi à un
support pour informer régulièrement des actions et des
projets en cours.
« Nous n'avions pas de mode
d'emploi, pas de réseau local
hormis sur des objectifs ponctuels et limités. Ce forum est
un premier pas vers une réflexion globale sur le social,
à l'échelle intercommunale »,
plaide Sylvie Viricel.
Ce forum, qui se réunira de
nouveau en 2005, était coorganisé par les élus du territoire du Contrat local de sécurité, le Conseil
général (circonscription de Jassans-Riottier), la Sauvegarde de l'enfance et
de l'adolescence et la Mission locale jeunes.
; Mécabourg propose des formations inter-entreprises
Après une première formation au management, inter-entreprises lancée
en 2003, axée sur le management et suivie par 20 chefs d’atelier de 5
sociétés, Mécabourg* a mis en place en 2004 une formation aux savoirs
basiques (écriture, calcul, lecture de plans…) pour des agents de
production peu ou pas qualifiés, en partenariat avec le Centre ressources
illettrisme. 18 salariés de 4 sociétés ont suivi cette première session,
d’une durée de 50 à 100 h selon les besoins individuels.
* Groupement réunissant 25 entreprises de métallurgie, mécanique et carrosserie et industrielle, du bassin de
vie de Bourg-en-Bresse.
; Journée régionale de gérontologie
Le 6 avril, l’ADAPA (Association départementale d’aide aux personnes de
l’Ain) a organisé, au théâtre de Bourg*,
la 71e Journée régionale de gérontologie. Rencontres et débats, illustrés
de films et témoignages, ont réuni
quelque 300 personnes autour du
thème « La parole de l’usager âgé face
aux systèmes médicaux et sociaux »,
en présence des professeurs Claudine
Esper (Faculté de droit, université
Descartes, Paris), Michel Hagmann,
directeur du centre médico-social de
la région de Sierre (Suisse), Robert
Hugonnot, président de ALMA France,
de Claire Helly, vice-présidente de France
Alzheimer Rhône, et Elisabeth Ojardias,
du Collectif inter-associatif sur la
santé en Rhône-Alpes.
« Tata
nourrice »
Chantal Geisler
Son lieu de travail :
son appartement.
Ses outils : des jouets,
des livres… et une
bonne dose de
patience. Depuis
21 ans, Chantal
Geisler est assistante
maternelle à SaintMaurice-de-Beynost.
quoi reconnaît-on qu’une personne travaille chez elle? Elle possède ses outils de
travail éparpillés, çà et là, dans un bureau. Chez
Chantal Geisler, assistante maternelle
à Saint-Maurice de Beynost, cela ressemble
plutôt à de la décoration : fauteuil, table…
un salon “haut comme trois pommes” est installé
dans le séjour. Non loin de là, des étagères accueillent des petits livres colorés et des jeux de
société. Les petits ont leur espace et occupent,
peut-être sans le savoir, une place affective. À hauteur de “grands”, des photos d’enfants: des portraits des “siens” et des clichés de groupe de ceux
qu’elle garde. Les siens aussi, d’une certaine façon. Depuis 21 ans qu’elle exerce ce métier,
Chantal en a gardé des enfants. « Je ne sais pas,
une quarantaine peut être, je ne compte pas. Ce
dont je me souviens, ce sont les visages et les caractères ».
À
La fibre du métier
Avec un métier fonctionnant sur le bouche-à-oreille
et qui peut se révéler parfois précaire, l’assistante
maternelle, avec les années, s’est fait un nom.
« Maintenant, je ne cherche plus, ce sont les gens
qui me contactent. Dans la cité, nous sommes quatre
à nous occuper d’enfants. On nous a même surnommé “les nounous de la résidence!». Agréée depuis 12 ans, Chantal a été piquée très tôt par le
virus, ce qui lui a valu quelques soucis. « À l’âge
de 10 ans, je ne me suis pas présentée le jour de
mon grand prix de français; j’ai préféré garder mon
petit cousin ».
Cette fibre, elle l’a développée en étant mère au
foyer, où elle s’occupait de ses enfants et occasionnellement de ceux des voisins. La transition
vers la profession s’est faite naturellement. « Ce
métier n’a que des aspects positifs : je fais ce que
j’aime à mon domicile ».
L’image d’une assistante maternelle auprès du grand
public est celle d’une personne qui, en présence
d’enfants, passe son temps à s’amuser. «Pour eux,
une nounou qui garde les enfants chez elle ne travaille pas. Cette idée a tendance à m’agacer». Chantal
fréquente depuis cinq ans le relais d’assistantes
maternelles de Beynost où elle y rencontre des
collègues, dont certaines représentent “la relève”. «Avec les “anciennes”, on se rend compte que
leur parcours est différent du nôtre. Pour elles, assistante maternelle est une étape dans leur vie professionnelle, un passage avant de retourner
travailler “au dehors” comme elles disent ».
Consoler et rassurer
La partie immergée de l’iceberg est une disponibilité constante, en fonction des besoins des parents. Certains jours, Chantal assure 12 heures de
garde active, entre repas, jeux, lectures, sorties,
avec un fond éducatif. « Une assistante maternelle co-éduque, elle ne peut se substituer aux parents». Chez Chantal, les règles sont les suivantes:
pas de sucettes, sauf pour la sieste, pas de bonbons et un bon comportement. « Ils savent que
s’ils s’agitent un peu trop, ils sont envoyés au
coin ». Il faut aussi, lors de la première visite
chez la “nounou”, consoler les plus petits et rassurer les plus grands. « Je me mets à la place des
parents car je suis une maman avant d’être une
nounou. Ça ne doit pas être facile de confier son
enfant à autrui ».
Certains enfants ont gardé le contact avec Chantal
qu’ils continuent, même à vingt ans, d’appeler “nounou” ou “tata”. « Je fais partie de la famille et
vice-versa ».
• S.C.
* Avec le soutien du Conseil général de l’Ain et de
la Ville de Bourg, et en convention avec l’Université
Lumière Lyon II.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 5 •
Interview
NICOLE PRUD’HOMME, PRÉSIDENTE DE LA CAISSE NATIONALE D’ALLOCATIONS FAMILIALES
« L’aventure aujourd’hui,
c’est bien d’être parents. »
Programme chargé pour la présidente de la CNAF
en tournée dans l’Ain, fin juin. Avant d’aller visiter
la crèche d’entreprise ouverte l’an dernier dans
l’entreprise Roset de Briord, avant de rencontrer
les responsables de la CAF et d’avoir des
entretiens avec Charles de La Verpillière,
président du Conseil général, et Jean-Michel
Bertrand, député-maire de Bourg, Nicole
Prud’homme s’est prêtée, entre deux tartines, au
jeu des questions d’InterAction. Madame la
présidente a gardé la franchise de la militante
syndicale CFTC, dont elle est vice-présidente.
■ Vous quittez souvent Paris pour visiter
les caisses?
Le plus souvent possible. Quand j’ai pris mes
fonctions en 1999, je ne disposais pas d’une
connaissance assez fine des besoins des allocataires ou des conseils d’administration
des caisses. Il m’apparaît donc essentiel d’aller à leur rencontre. Il est très important de
tisser des liens entre le national et – je n’aime
pas le mot – le local car c’est là que s’enracine notre action, que vivent les allocataires
et que délibèrent nos administrateurs.
■Vous êtes accueillie par une CAF « tenue »
depuis deux mandats par des femmes.
C’est un signe ou une tendance?
Dois-je vous rappeler que les femmes tiennent historiquement une place importante
dans l’action sociale ? En revanche, il est assez inattendu qu’une femme soit à la tête d’une
caisse nationale et que la CFTC – le syndicat au sein duquel je milite – n’avait pas pour
habitude de placer une femme à la tête de
la caisse nationale. Les femmes ont une sensibilité particulière au social, à tout ce qui touche
à l’enfant. J’en parle d’autant plus volontiers
que je suis issue de l’enseignement.
• 6 • InterAction n° 41 • juillet 2004
■ Vous allez ce matin visiter une crèche
d’entreprise. Que vaut-il mieux : que la
crèche se rapproche de la femme au
travail ou que la femme au travail se rapproche de son foyer?
L’évolution de notre société nous impose d’accompagner les femmes dans leurs choix. Le
salariat de la femme répond souvent au besoin de faire vivre sa famille, de disposer d’un
niveau de vie acceptable, d’améliorer son logement ou de profiter de loisirs. Ce sont des
réalités que nous nous devons de prendre en
compte pour offrir aux mères de famille qui
travaillent des modes de garde très diversifiés, dont les crèches d’entreprise.
■ C’est un retour au paternalisme, voire
au familistère?
Le patronat, en quelque sorte, revient à ses
origines. N’oubliez pas que c’est le patronat
social-chrétien qui a créé les allocations familiales. N’oublions pas non plus que le patronat finance à hauteur de 60 % la branche
famille. Un comité d’entreprise, qui est un
outil moderne de politique sociale au sein d’une
entreprise, suit la même démarche puisqu’il
offre un certain nombre de moyens supplémentaires pour améliorer la situation des salariés. L’implication sociale de l’entreprise me
semble nécessaire.
■ Pourquoi ne pas donner aux mères le
moyen de rester chez elles pour élever
leurs enfants?
La mise en place, en 1975, de l’allocation parentale s’inspirait de cette philosophie. Je verrais là plutôt un moyen de laisser aux femmes
le libre choix dans un temps de vie qui est
rarement homogène. Il faut ainsi laisser à des
foyers qui le souhaitent cette possibilité.
Est-ce un choix ou une contrainte ? C’est, je
crois, un mélange des deux. Aujourd’hui, les
jeunes filles sont plus diplômées que les
garçons. Pourquoi ne mettraient-elles pas en
œuvre leur projet professionnel? On les sent
tiraillées. Le temps partiel librement choisi
répond à cette problématique. Savez-vous que
la vie d’une femme qui travaille à temps
complet est une course folle ?
■ Autre rendez-vous pour cette journée de
visite dans l’Ain: le Conseil général. Les CAF
ont-elles vocation à faire de l’ingénierie sociale pour les collectivités territoriales?
Je ne sais pas très bien ce que veut dire ingénierie. Je préfère parler de savoir-faire et de
compétences. La posture des CAF n’est pas
d’être prestataire mais partenaire. Elle joue
un rôle de facilitateur et de conseil car nous
disposons de données sur les réalités familiales qui permettent d’établir des diagnostics très fins sur les ressources, le logement,
les enfants. Pour chaque département, nous
■ Avez-vous les moyens de votre politique d’action sociale qui est un plus
qu’offre chaque caisse?
En matière d’action sociale, j’ai toujours
tendance à dire que nous n’en faisons jamais
assez. La difficulté est la même pour tout le
monde : ce sont bien sûr les contraintes
budgétaires. Notre action sociale doit se développer dans ce cadre. Mais je me garderai
bien d’être insatisfaite : dans le cadre de la
convention 2001-2004 qui définit notre action sociale et ses moyens, nous avons engagé 3 milliards d’euros. C’est assez
remarquable.
Reste que je suis inquiète pour l’avenir. Nous
allons négocier la convention d’objectifs et
de moyens pour les quatre années à venir dans
le cadre d’exercices budgétaires assez moyens.
Certes on nous promet un retour à la croissance pour 2005. Nous avons cependant pris
des engagements auprès de nos partenaires,
pour trois ans, et nous nous devons de
continuer. Mon inquiétude est forte de voir
les caisses manquer de moyens.
■ L’indépendance des caisses en matière
d’action sociale sera-t-elle remise en
cause?
pouvons offrir une photographie exacte des
familles. L’application est évidente: ces données favorisent le développement des crèches
ou la mise en place de contrats enfance ou
de contrat temps libre. Les caisses jouent ainsi
le rôle de conseillères en développement et
de veilleurs qui alertent sur les attentes des
familles.
Surtout pas ! Chaque caisse garde son indépendance dans la définition de sa politique
sociale. Elle a toute latitude pour la mettre
en musique. Dans un souci de cohérence.
On ne peut comparer l’Ain et la région parisienne. Les besoins, les tensions sociales ne
sont pas identiques. Il faut préserver cette souplesse dans un pays qui souffre déjà de trop
d’étatisation. La départementalisation de
notre action sociale permet un dialogue
fructueux et dynamique avec nos partenaires. Sans elle, nous n’aurions pas la même
pugnacité.
■ Début juillet doit s’ouvrir la conférence
annuelle de la famille. C’est un peu la
grand-messe?
Je n’aime pas bien l’expression. La conférence
reste un moment important, mais je me
dois de dire que les messages passent toute
l’année avec le Ministère. Cette conférence
nous permet, une fois par an, de parler de
la famille et de connaître les engagements de
l’État. L’an passé, nous avons évoqué la petite enfance et nous avons débouché sur la
PAJE, la prestation d’accueil du jeune enfant
et le développement des crèches d’entreprise,
dont l’entreprise Roset est un des pionniers
en France.
La conférence de la famille donne des impulsions. Faut-il réfléchir pour qu’elle se déroule autrement, après dix années d’expérience?
Sommes-nous au bout de l’exercice compte
tenu des contraintes que nous connaissons
et qui verront, selon les prévisions 2004,
la branche famille passer à nouveau dans le
rouge avec un déficit de 0,2 milliard d’euros?
C’est une donnée que nous devons prendre
en compte.
■ La conférence de la famille a prévu de
s’intéresser aux adolescents. N’est-ce pas,
entre l’enfance et les adultes, aujourd’hui
le maillon faible?
Je ne pense pas que la conférence de la famille
cherche ainsi à combler un oubli car les CAF
font déjà beaucoup en direction des adolescents en matière de majoration des
allocations familiales, de politique sociale, d’aide
aux collectivités locales avec les contrats
temps libre, d’aide à l’obtention du BAFA, etc.
Il me paraît beaucoup plus important de nous
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 7 •
Interlignes
tir en vacances, c’est aider la parentalité.
Nous allons mettre l’accent sur la médiation
familiale et en faire une prestation de service.
À la CNAF, nous portons une attention particulière aux familles qui sont fragilisées par
des facteurs internes ou externes. Nous devons les accompagner parce que l’aventure
aujourd’hui, c’est bien d’être parents !
■ Que pensez-vous du mariage entre
homosexuels? Est-ce fonder une famille?
La question n’est pas encore venue en débat au conseil d’administration, mais j’ai
cru comprendre qu’elle était d’actualité. Ce
n’est pas une famille comme telle. Je crois à
l’altérité dans le cadre parental. Biologiquement,
un enfant ne peut être conçu que dans ce cadrelà. Ce qui ne veut pas dire que s’il a des parents du même sexe, il sera mal élevé.
■ Êtes-vous de ceux qui pensent que le
divorce n’est pas sans conséquences sur les
enfants?
Il est essentiel pour un enfant d’avoir son père
et sa mère. On oblige parfois trop les jeunes
à faire des choix cornéliens. Se met-on à leur
place ? Accepterions-nous, nous adultes, de
changer toutes les semaines d’habitudes et
de mode de vie ? J’en doute. Des voix s’élèvent de plus en plus pour dire que la garde
alternée n’est pas forcément une solution. Pour
les parents, la séparation peut être une délivrance; mais pour les enfants, elle peut être
un échec, une rupture.
Nicole Prud’homme en visite à la crèche d’entreprise ouverte l’an dernier aux établissements Roset de
Briord. Elle a pu y rencontrer le Pdg, Pierre Roset et Gérard Déglise, président de la communauté de
communes, partenaire actif de cette initiative, Jacqueline Berry, présidente de la CAF de l’Ain, Hervé
Chesnel, directeur, Dominique Macquart, directeur adjoint, Marie-Claude Chatillon, présidente
d’ALFA3A, et son directeur, Jacques Dupoyet.
intéresser à tout ce qui touche à l’équilibre
et à la santé des adolescents, à ces comportements déviants qui font que la moitié des
16-18 ans a déjà touché à une drogue. Nous
devons être attentifs à ces phénomènes mais
pas pour autant pessimistes sur ces jeunes.
Nous ne devons pas nous leurrer et laisser
penser que les jeunes vont mal. Toutes les études
disent le contraire et montrent qu’ils sont bien
dans leur peau. Au-delà de ce constat, nous
devons être attentifs à certains problèmes qu’ils
connaissent : les grossesses adolescentes,
l’accès au monde de l’entreprise qui doit être
facilité par les jobs d’été, une plus grande au• 8 • InterAction n° 41 • juillet 2004
tonomie et une meilleure connaissance de
la citoyenneté.
■ On parle beaucoup de parentalité. Cela
signifie qu’on ne sait plus être parents?
L’enfant se fait rare dans notre société et l’on
comprend d’autant mieux que les parents ne
veuillent pas le rater, qu’ils se posent de
nombreuses questions. Avec la parentalité
s’ouvre devant nous un vaste chantier.
L’institution familiale est solide, mais la famille
est fragile. Nous veillons en permanence à
préserver ses tissus. Aider une famille à par-
■Quelles sont vos convictions sur la famille?
Je milite pour la famille, cellule de base de
notre société. Je milite pour toutes les familles.
Mais le bien le plus précieux reste quand même
l’enfant. La perpétuation de l’espèce passe
par l’enfant. Il faut des enfants. Les sondages auprès des parents nous disent que le
nombre idéal d’enfants est de trois. Nous nous
devons de répondre à cette attente.
● Trisomie 21
Une journée anti-tabou
Et si on en parlait… ? C’est avec cette accroche que l’association Enfants Soleil 01 a appelé parents et professionnels à se
rencontrer le samedi 24 avril, pour mieux comprendre la trisomie 21 et trouver des raisons de croire à une vie digne et pleine
pour leurs enfants.
En neuf mois de « gestation », ils ont connu le grand élan du départ,
puis l’inquiétude et l’insomnie, mais jamais les parents qui ont organisé cette journée de rencontres n’ont douté de son bien-fondé. « Nous
souhaitions donner aux parents une occasion de sortir de leur isolement et de partager leurs expériences », rappelle la présidente d’Enfants
Soleil, Marie-Christine Arban. Plus d’une centaine de parents étaient
présents, dont beaucoup de jeunes couples, originaires de la région
au sens large. Peu de professionnels en revanche (une quarantaine),
peut-être à cause du samedi.
Le matin, les questions ont été nombreuses pour Jacqueline London,
biologiste à l’Association française pour la recherche sur la
trisomie 21, et le professeur Marie-Odile Réthoré, généticienne à la Fondation
Lejeune. Car cette irrégularité chromosomique s’exprime de façon très
différente selon les personnes et certaines affections physiologiques
sont mal connues (sur la vue, le système immunitaire, la motricité,
les mécanismes cognitifs, etc.).
Martine Ray et Frédérique Estournel, orthophonistes dans l'Ain et le
Rhône, ont ensuite expliqué leur travail et défendu le potentiel des
enfants – et des adultes – trisomiques dans l'acquisition du langage
et des connaissances. « On aimerait dire aux parents qu'ils doivent
croire en leurs enfants »: c'est sur ces mots que se terminait le film
tourné tout exprès pour cette journée. Il témoignait des méthodes et
des convictions de Claude Della-Courtiade, une orthophoniste de Pau
qui a beaucoup travaillé dans l'Ain. Il donnait surtout la parole à des
parents, des enfants et des enseignants, prouvant par l'exemple que
les a priori peuvent tomber et que l'intégration est une revendication
L’association
Enfants Soleil 01 est née en 1999
pour rendre possible l’intégration
d’enfants trisomiques dans les
écoles primaires ordinaires.
L’association a employé jusqu’à 7
auxiliaires de vie scolaire, financés par l’État sous statut d’emplois
jeunes, qui épaulaient 12 enfants
de primaire. Elle n’en salariera
plus que 3 en septembre. Les
Les animatrices de la Ludothèque de Bourg-en-Bresse (structure associative)
ont accueilli les enfants pendant la journée.
légitime et raisonnable, notamment l'intégration scolaire.
Croire en eux, ce n'est pas croire qu'ils iront forcément tous au collège. Mais c'est avoir confiance en eux, savoir qu'ils peuvent apprendre,
progresser, s'épanouir, s'ouvrir aux autres, acquérir de l’autonomie,
en un mot: grandir.
• A.B.
contrats arrivés à terme ne sont
en effet pas renouvelés : c’est
l’Éducation nationale qui « reprend » progressivement les postes,
sous l’appellation d’assistants
d’éducation.
Sheila Warembourg, chargée de
l’accompagnement de la vie affective des personnes déficientes
mentales à Handicap international, est également intervenue.
Pour la contacter:
Enfants Soleil 01
Les Laurents
01340 Cras-sur-Reyssouze
Tél. 04 74 30 90 80
Handicap International
Programme France
Service d’accompagnement
à la vie affective
18, rue de Gerland 69007 Lyon
Apprends-moi… : parents,
enseignants et thérapeutes
à l’école de la trisomie
Pour recevoir la cassette VHS (ou
le DVD) du film réalisé à l’occasion du colloque et produit par
M&G Éditions, vous pouvez vous
adresser à l’association (prix :
15 €).
Propos recueillis par Alain Gilbert
Photos : Jean-François Basset
Consultations spécialisées
Sur la proposition du professeur
Réthoré, l’association Enfants
Soleil 01 va organiser une ou
deux journées de consultations spécialisées pour les familles, dans l’Ain.
Une quarantaine de familles sont
déjà inscrites.
InterAction était co-organisateur de cette journée.
[email protected] : c’est l’adresse mail sur laquelle vous pouvez nous écrire pour nous faire part de vos réactions de
lecteur, apporter une contribution à un de nos articles ou proposer un sujet.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 9 •
Table ronde
Quels horizons pour les actions
intergénérations ?
Isabelle Ferret
Responsable de la MARPA
de Montracol
“ Au départ,
l’intergénérationnel n’avait
pas forcément sa place en
MARPA: aujourd’hui, c’est
un des projets forts à bâtir.”
• 10 • InterAction n° 41 • juillet 2004
■ Pourquoi faut-il aujourd’hui retisser des liens
entre les générations?
Éclatement des familles, éloignement des enfants,
effritement des valeurs du rôle social des “anciens”,
vieillissement de la population, ghettoïsation des
tranches d’âge et donc risques d’exclusion… Les
raisons ne manquent pas. « Les choses ont bougé
depuis la guerre, rappelle Pierre Christophe. Le
rôle social de la personne âgée est devenu moins lisible. »
Les échanges entre gens d’âges différents, qui
avant étaient tout naturels, tendaient depuis
quelques décennies à disparaître, et ceci jusqu’au
sein du cercle familial. Lueur d’espoir : « Il semble
qu’on commence à inverser la tendance ».
« Un jour de fête des Mères, le parking est vide, déplore Isabelle Ferret. Non pas parce que les familles
sont venues chercher les résidants pour la journée, mais
parce qu’elles ne sont pas venues tout simplement. »
Aux Quatre Saisons, à Dagneux, le parking, par
contre, reste plein ce jour-là. Mais il faut dire que
l’équipement a été spécialement conçu afin de favoriser l’intergénérationnel : au centre-ville, il
réunit foyer-logement pour personnes âgées,
crèche, halte-garderie, centre de loisirs et club du
3e âge ; la plupart des résidants ont leurs enfants
non loin et la règle tacite de départ était que ceuxci viennent voir ceux-là le dimanche.
Les raisons de cette perte générale de liens étant
entendues, la nécessité de les recréer apparaît
comme évidente. Au Logis des Marmousets à
Péronnas, les tout-petits vont visiter les « papiesmamies » de la maison médicalisée des Ancolies :
« Le but, c’est que deux générations se rencontrent et
qu’elles y éprouvent du plaisir » explique Nathalie
Guillot.
L’échange intergénérationnel a aussi des vertus pédagogiques voire thérapeutiques : ici, des retraités font découvrir le plaisir du livre à des écoliers ;
là, des tout-petits approchent tout naturellement
des personnes en fin de vie – alors que le sujet du
vieillissement et de la mort est bien souvent tabou au sein du cercle familial – ; ailleurs, des retraités sportifs initient les jeunes au tir à l’arc, des
lycéens apprennent aux anciens à surfer sur internet, etc.
© Service des Aînés-Ville de Bourg
Rencontres entre
écoliers et clubs du 3e
âge, entre tout-petits
et très « anciens », entre
lycéens et aînés…
Les actions
intergénérationnelles
ont le vent en poupe
partout en France.
Pourquoi ? Comment ?
Avec qui ? Autour de la
table, InterAction a
convié divers acteurs de
terrain à témoigner de
leur expérience et à
débattre de l’avenir de
ce vaste chantier aux
perspectives neuves et
ouvertes.
Le 18 mars, le Carnaval de Bourg a réuni écoliers et personnes âgées.
■ Existe-t-il des lieux privilégiés qui favorisent
le dialogue et les échanges entre générations?
L’exemple des Quatre Saisons, à Dagneux, montre
bien sûr qu’un lieu où les plus jeunes puissent
rencontrer tout à côté les plus anciens et vice-versa est un élément important. « Une petite ville a intérêt à grouper ses équipements, pour favoriser le
dialogue » dit le maire. Là n’est toutefois pas le seul
facteur de réussite, insistent les autres invités.
« Quand la volonté existe, on trouve le lieu, souligne
Françoise Bajard. Plus que le lieu, l’important c’est
la proximité ». Pour Souleymane Thiam, l’important réside d’abord dans « l’angle du projet » et aussi dans le fait que les initiatives d’actions
générationnelles qui fleurissent dans l’Ain naissent non pas d’une volonté institutionnelle mais
bien de la base, des établissements eux-mêmes :
écoles, collèges, maisons de retraite, hôpitaux…
À la notion de lieu, Pierre Christophe préfère celle de « territoire ». À Belley, le centre social mène
des actions intergénérationnelles sur toute la ville, avec la maison de retraite, l’hôpital gériatrique,
le club des retraités sportifs, le Passeport vacances
pour les jeunes… « Mais, paradoxalement, entre un
équipement petite enfance et une maison de retraite
qui sont pourtant à 100 mètres l’un de l’autre, il ne
se passe rien! ».
Impossible, par contre, pour Colette Verne, de gommer l’importance du lieu. Enfants et retraités bénévoles de l’opération Lire et faire lire se rencontrent
dans un espace bien défini : l’école. « C’est formidable qu’elle s’ouvre aux personnes âgées. C’est un lieu
très intéressant, forcément intergénérationnel, un lieu
d’échange de savoirs ».
■ L’intergénérations, un nouveau chantier du
partenariat social?
Réponse unanime: oui, bien sûr, évidemment! L’intergénérations est un chantier « continuel », « avec
plein de belles choses à construire », « qu’on peut ouvrir énormément mais où il faut trouver les bons intermédiaires ». D’ailleurs, sans partenariat, pas
d’intergénérations ! Puisqu’au départ, il faut bien
une volonté commune d’agir ensemble, émanant
de structures aussi diverses qu’un collège, une collectivité locale, un foyer médicalisé, un centre de
loisirs, un bailleur social, un service de soins infirmiers, une circonscription d’action sociale etc.
Peu à peu, les partenariats s’inscrivent dans les
contrats d’animation des maisons de retraite, les
projets pédagogiques des écoles et autres conventions multipartenariales. À Péronnas, les visites des
tout-petits aux anciens n’auraient pu le voir le jour
si les personnels des deux établissements n’avaient
accepté de travailler en commun afin de préparer
l’action. Car, attention, l’intergénérationnel ne
s’improvise pas ! Il se bâtit. Ensemble.
• A.P.
Pierre Christophe
Directeur du centre social
de Belley
“ Dans 10 ou 15 ans, le
problème majeur de
l’exclusion sera la personne
âgée seule à son domicile.”
Nathalie Guillot
Souleymane Thiam
Colette Verne
Françoise Bajard
Gilbert Gaillard
Directrice de la crèche
de Péronnas
Responsable Personnes âgées
à la DIPAS
Bénévole de l’opération Lire et
faire lire
Maire de Dagneux
“ Le lendemain du jour où les
enfants sont passés, les personnes
âgées se mettent à parler de
leurs propres enfants.”
“ Le Conseil général ne peut être
que favorable à ces actions
intergénérationnelles. Elles sont
importantes.”
“ Les écoles, les bibliothèques sont
des lieux formidables, où les
personnes âgées, les enfants,
les adultes, se rencontrent. ”
Responsable du service des
Aînés et personnes handicapées
de la ville de Bourg
“ Le souhait des actions
intergénérations est de recréer
des liens sociaux. ”
“ C’est magnifique de voir le
dialogue entre les enfants,
qui sont très curieux, et les
personnes âgées, qui
s’épanouissent.”
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 11 •
Entretien
Intergénérations =
anti-exclusion
Intergénérationnel. Le mot ne figure pas au Larousse 2003. Mais
il existe bel et bien sur le terrain, où les initiatives visant à faire
se rencontrer et donc recréer des liens entre enfants/
personnes âgées, ados/adultes, tout-petits/aînés… se multiplient
un peu partout en France. En ont témoigné, d’entrée de débat,
les diverses expériences menées par les invités réunis autour
de la table. Bien sûr, on peut déplorer que ces liens se soient
distendus à tel point qu’il soit nécessaire aujourd’hui de les recréer. Mais le fait est là et les causes connues de tous.
Les bilans des premières actions montrent, à l’évidence, que «l’intergénérationnel, ça marche! ». Enfants et retraités – et acteurs
sociaux – en redemandent. Car l’intergénérationnel « favorise
le relationnel entre deux personnes », « ouvre le dialogue entre
des tranches d’âge qui se côtoient en s’ignorant », « permet de
dédramatiser la question du vieillissement, de la mort ». En décloisonnant les barrières entre jeunes et moins jeunes, il évite
les risques de « ghettoïsation » et d’exclusion de telle ou telle
« catégorie » de population. Un enjeu auquel, pour Pierre
Christophe, les politiques territoriales feraient bien de
réfléchir…
Lire et faire lire
Intergénérationnel actif
A Bourg-en-Bresse
Alors, au-delà du pourquoi?, la rencontre a ouvert le vaste chantier du comment ? Un point commun : toutes ces actions naissent d’une volonté partagée locale et non pas institutionnelle.
Mais attention, prévient Françoise Bajard, « le plus important,
c’est le moment où on passe de l’intergénérationnel passif à l’intergénérationnel actif. Et ça ne se décrète pas ! ». Le service des
Aînés de Bourg a mis en place des rencontres entre écoles et
clubs du 3e âge : « Dans certains clubs, les anciens se contentent d’accueillir les enfants, c’est tout, l’action ne va pas plus
loin ; dans d’autres, elle évolue ».
Autre léger bémol, fait remarquer Souleymane Thiam: « Qui dit
intergénérationnel dit rencontre et, quelquefois, conflits de
voisinage : les personnes âgées peuvent trouver que les jeunes
font trop de bruit, par exemple ». Et si les portes des foyerslogements au bas desquels « squattent » les ados s’ouvraient
à eux ? C’est là tout le principe de l’intergénérationnel : provoquer l’échange constructif.
Bien préparer les projets
Pour l’instant, l’intergénérationnel semble plus se conjuguer sous
la forme enfants/personnes âgées que sous l’angle ados/retraités.
Consensus autour de la table : « Avec les jeunes, c’est plus délicat, plus difficile ». Des initiatives fleurissent néanmoins.
Exemple à Belley où, dès septembre, des jeunes initieront des
personnes âgées à l’internet et, à l’inverse, des lycéens bénéficieront de la précieuse aide de « tuteurs » retraités. Car l’intergénérationnel n’est-il pas aussi « un échange de savoirs » ?
Pour que l’échange soit le plus spontané possible, il faut longuement mûrir le projet auparavant. « Plus le décalage est grand
entre les générations, plus il faut de préparation ». Mais après,
une fois lancé, « il se passe des choses sympa »… et spontanées.
Ils l’avaient déjà dit : « L’intergénérationnel, ça fonctionne
bien ».
• A.P.
• 12 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Née fin 1999, à l’initiative du Relais civique, de la Ligue
française de l’enseignement, de l’Union nationale des
associations familiales, et d’Alexandre Jardin, l’association
Lire et faire lire a pour but « d’encourager et développer
toutes initiatives citoyennes de nature à promouvoir et développer le goût de la lecture ». Son action est basée sur un échange intergénérationnel : des retraités bénévoles animent des rencontres avec les enfants
dans les écoles, autour du plaisir de lire.
L’opération est relayée dans l’Ain par l’UDAF. 90 bénévoles s'y impliquent, dans
29 écoles. Pour clore la saison
2003/2004, l'UDAF a convié
Alexandre Jardin à rencontrer
l'école de Buellas, le 18 juin. En 2005,
elle souhaite étendre le réseau
d'action de Lire et faire
lire dans les centres de loisirs et
en milieu hospitalier, comme au
niveau national.
www.lireetfairelire.org
Tél. 04 74 32 11 40
« Travailler sur des
projets concertés »
Catherine Croiset. Directrice départementale de la Jeunesse et des
sports depuis novembre 2003, elle apprécie dans l’Ain la forte volonté de
tous les partenaires de l’éducation populaire d’agir ensemble.
Le banquet annuel offert par la ville aux « aînés » est servi par des lycéens en
bac professionnel Services aux personnes. La préparation du Carnaval réunit
les écoliers et les six clubs de personnes âgées. Des rencontres sont organisées entre la halte-garderie et les foyers-logements.
Au Logis des Marmousets à Péronnas
Six à huit enfants de la crèche/halte-garderie, de 2 ans 1/2 à 6 ans 1/2, rendent visite à un même groupe de résidants de la maison de retraite médicalisée voisine, Les Ancolies, deux fois par mois, durant une petite heure, autour
d’activités diverses (musique, peinture, pâte à sel…).
Prix Intergénérations 2004
Le ministère délégué aux Personnes âgées et le Journal de l’action sociale, en
partenariat avec les revues Notre Temps et Okapi et le site internet age.village.com
lancent le prix Intergénérations 2004. Celui-ci récompensera des actions, déjà
réalisées ou en cours, visant à changer le regard de la société sur les âges de
la vie.
Peuvent concourir : les collectivités territoriales, les associations, les établissements d’accueil de personnes âgées, scolaires, de santé, les entreprises, les
institutions…
Seront privilégiées les actions :
- créatrices de liens entre des publics de différentes générations,
- permettant la réciprocité de l’échange,
- répondant à des besoins insatisfaits ou émergents dans le champ social, éducatif, économique, culturel et sportif, de l’habitat…
Date limite d’envoi des candidatures : 15 septembre 2004.
Les prix seront remis en décembre, par le ministre délégué aux Personnes âgées,
dans le cadre des Étoiles de la Fraternité.
www.social.gouv.fr
www.agevillage.com
■ Quel est le rôle d’une Direction départementale de la Jeunesse et des sports?
La DDJS est un service déconcentré de
l’État. Elle a plusieurs grandes missions : le
développement des pratiques sportives et de
leur accès à tous, le soutien de la jeunesse
et de la vie associative, le volet formations et
examens, la réglementation des établissements sportifs.
Au niveau du sport, nous travaillons avec les
comités départementaux. Ils sont nombreux
dans l’Ain : 67 comités – donc 67 disciplines représentées –, soit environ 1 200
clubs, 160 000 licenciés. Plus d’un habitant de l’Ain sur quatre pratique un sport.
Notre rôle est aussi de soutenir la fonction
sociale et éducative du sport, via le FNDS
(Fonds national pour le développement du
sport). Nous étudions les projets très divers
qui nous sont présentés, visant par exemple
la responsabilisation des jeunes, le sport féminin, l’accès des personnes handicapées,
la lutte contre la violence…
■ Comment se traduit l’action pour la
Jeunesse?
Il faut soutenir les jeunes dès qu’ils ont une
idée : la DDJS apporte des aides financières,
matérielles, d’accompagnement et de conseil.
Valoriser les initiatives des jeunes est très important: c’était notamment le but du Forum
co-organisé avec la Mission locale jeunes
de Bourg, en avril. Tout ce travail se fait bien
sûr en lien avec des réseaux: dans l’Ain, nous
avons mis en place un réseau d’accompagnateurs qui travaillent dans des associations d’éducation populaire et vers qui nous
pouvons orienter les jeunes. Les associations d’éducation populaire sont nos partenaires naturels depuis la création du ministère,
il y a une cinquantaine d’années. Dans l’Ain,
il en existe 251 agréées.
Nous sommes aussi très attentifs au développement des CEL, contrats signés avec les
collectivités locales et les associations pour
l’accès des publics scolaires aux activités de
sports et loisirs. 39 existent déjà, 19 sont en
préfiguration. L’Ain est le département qui
compte le plus grand nombre de CEL, par
rapport au nombre d’habitants, en RhôneAlpes. J’apprécie vraiment le travail mené ici
par les associations : elles ont le souci de la
qualité, en cherchant à se poser les bonnes
questions et mettre en place les bons outils.
■ Le ministère se nomme aujourd’hui
« de la Jeunesse, des sports et de la vie associative ». Qu’implique ce troisième
volet?
La mise en place, par exemple, de formations
pour les associations. Le RAIA (réseau d’accueil et d’information aux associations), qui
réunit dix associations départementales relais comme l’AGLCA, le CDOS, la FOL * ou
Ain profession sport et culture, travaille à améliorer la cohérence entre les formations et créer
des outils. Le Guide des associations sera prochainement réédité.
La vie associative est très riche en province :
on compte dans l’Ain 16 000 associations,
tous domaines confondus. Elles contribuent
au développement local, les élus travaillent
avec elles. C’est un domaine qui me tient particulièrement à cœur, d’ailleurs je suis aussi
déléguée départementale à la vie associative.
■ La vie sportive et associative semble
intense dans l’Ain. Quels sont vos premiers
constats et projets?
Je sens dans ce département une forte envie
de tous les partenaires – les clubs sportifs,
les associations, les communes, les institutions – de construire des choses ensemble,
d’avancer les uns avec les autres. C’est très
positif. La diversité géographique favorise celle
des pratiques sportives. Beaucoup de choses
se font déjà, par exemple pour le développement
des sports de pleine nature, mais on peut aller encore plus loin.
Le territoire est très étendu et il y a nécessité
de bien le mailler, de travailler sur des projets concertés, afin de bien répondre aux demandes de la population. Je ressens aussi le
besoin de créer des outils d’analyse, ce que
nous allons faire.
À la rentrée, un des prochains temps forts sportifs sera le week-end « Sport en famille » lancé
par le ministère.
Propos recueillis par Annick Puvilland
* L’Agence pour la gestion, la liaison et le conseil aux
associations, le Comité départemental olympique et sportif, la Fédération des œuvres laïques.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 13 •
SEMCODA
LA VACANCE DANS LE LOGEMENT SOCIAL
Objectif zéro pour cent
●
0,73 % de logements vacants
Les 132 logements vacants en 2003
représentaient 0,73 % du parc SEMCODA
(0,83 % en 2002;
1,04 % en 2001 et 1,07 % en 2000).
L’agence de Bourg-en-Bresse
La vacance, c’est un
des baromètres de la
bonne santé des
bailleurs sociaux.
Chacun d’eux fait en
sorte que le
pourcentage de
logements vides soit le
plus faible possible.
Avec 0,73 %, la
Semcoda a obtenu en
2003 l’un de ses
meilleurs résultats.
évaluation de la vacance ne prend pas
seulement en compte les logements que
le bailleur social a du mal à louer. Elle intègre
aussi les logements en cours de rénovation ou
de réaménagement, les immeubles promis à la
démolition ou les programmes prêts à être mis
en service. C’est donc un baromètre permanent,
surveillé comme le lait sur le feu, qui témoigne
de la volonté du propriétaire de rendre en permanence son patrimoine attractif. Il peut décider d’installer le chauffage au gaz quand de
vieux radiateurs électriques font hésiter le candidat locataire; il peut aussi démolir un immeuble
en bout de course pour construire à la place des
pavillons.
Pour lui, le logement vide représente un manque
à gagner. Sans rattrapage possible, ni aide extérieure envisageable: la SEMCODA ne peut donc
que puiser dans ses propres ressources. Elle a
en fait décidé depuis longtemps d’investir pour
ne pas perdre.
L’
Traitement préventif
●
Le numéro unique
Un numéro unique est attribué
par un serveur national aux
personnes qui déposent un
dossier de demande de
logement auprès d’un bailleur
ou d’une commune. Appliquée
depuis deux ans, cette
simplification permet de mieux
évaluer les besoins en
logement de chaque commune
et de ne plus comptabiliser
deux ou trois fois le même
demandeur. Reste que le
numéro unique n’est pas
parfait: l’orthographe des noms
ou le dépôt de demande sous
le nom de plusieurs personnes
pour un même foyer engendre
un autre numéro.
• 14 • InterAction n° 41 • juillet 2004
0,73 % de vacance en 2003 ! Comment expliquer ce très faible taux qui n’est pas le fruit du
hasard? Depuis qu’elle construit et gère son patrimoine, la SEMCODA a fait des choix qui lui
permettent, dès la conception de ses programmes, d’éviter de connaître les problèmes
qui naissent après leur mise en service. Avant
toute chose, une collaboration serrée avec les
collectivités locales qui lui permet d’évaluer
les besoins, de personnaliser la réponse, de
choisir une implantation en prise directe avec
la vie de la commune. Cette intégration dans l’environnement local – le centre du village, les commerces et services de proximité – est un gage
d’attractivité et de stabilité.
Autre choix qui vaut à la SEMCODA l’intérêt de
ses locataires : la qualité du bâti et l’entretien
de son patrimoine, pas seulement pour plaire à
l’œil, mais aussi pour donner toutes les garanties de confort et de tranquillité. S’il est enfin
un souci que la société veut assumer bien en amont
de cette démarche, c’est bien celui de la mixité
sociale des programmes qui évite la création de
« points noirs » : un immeuble, une montée
d’escaliers, un appartement réputés difficiles ou
désertés, et dans lesquels aucun locataire ne voudra emménager. En ce domaine, la SEMCODA
connaît les mêmes contraintes, le même profil
de locataires et les mêmes exigences sociales
que les autres bailleurs.
Le relais des agences
Les actions contre la vacance sont aussi relayées
par les agences pour qui les logements non occupés sont autant de signaux d’alerte. Chaque
agence prend une part active dans la commission d’attribution des logements qui se tient en
présence d’un représentant de la commune et
des locataires. Elle mène aussi une politique d’intervention rapide quand un logement se vide :
travaux de restauration, modification de surfaces,
mesures appropriées pour apaiser les tensions.
Plus largement, la connaissance de l’évolution
des besoins des locataires conduit la SEMCODA
à accompagner les demandes qui restent plus
fortes que l’offre. Certains symptômes sont inquiétants comme la baisse des ressources et l’émergence des familles monoparentales (voir graphes).
Des éléments qui pèsent de plus en plus sur la
gestion du patrimoine. La société a dû aussi aménager son parc locatif… ou le modifier. Les démolitions d’immeubles ou les travaux dans le
logement contribuent à une offre de meilleure
qualité.
• A.G.
●
Loyer de solidarité
Significative est l’évolution du supplément loyer de
solidarité applicable aux locataires qui dépassent les
plafonds de ressources. En 1998, 4,81 % des
logements SEMCODA étaient concernés. Ils ne sont
plus que 1,95 % (soit 300 logements) en 2004.
Une évolution qui ne va pas dans le sens de la
mixité sociale défendue par la SEMCODA.
La vacance vécue en agence
« Nous sommes extrêmement attentifs
au problème du niveau de ressources »
« Quand nous n’avons aucune vacance dans l’agence,
nous buvons le champagne! » répond par boutade
Michèle Michelard, directrice de l’agence SEMCODA
de Bourg, quand on lui demande si l’objectif “zéro
logement vide” est sa bête noire. « Ma bête noire, pas
forcément, même si c’est une préoccupation constante.
Pour moi, c’est un tout. Il vaut mieux bien travailler
en amont, être bien en phase avec les locataires pour
éviter d’avoir des logements vides. »
L’agence de Bourg balaie large: de Coligny à Mézériat,
de Mantenay-Montlin à Ambérieu où elle dispose désormais d’un bureau. En tout 3000 logements, dont
25 % en pavillonnaire, et près de 400 mutations chaque
année qui font que 13 % du parc change de locataires.
Les raisons de ces mouvements compensés en permanence par une très forte demande? Elles sont d’abord
professionnelles : Bourg est une ville qui compte
beaucoup de fonctionnaires sujets à mutation. Elles
sont surtout sociales: « Nous avons beaucoup de demandes de familles monoparentales qui se reconstituent après des divorces. Notre réponse doit être
rapide et adaptée car nous n’avions pas forcément
un parc adapté à ce type de demande. Les statistiques
2003 sont éloquentes: un gros quart des locataires
est constitué de personnes seules; un autre quart de
familles monoparentales; moins de la moitié, de familles « traditionnelles ». Tendance confirmée chez
les autres bailleurs sociaux. D’autres raisons influent
sur cette évolution constante: les familles qui s’agrandissent, la cohabitation des jeunes et bien sûr le problème des ressources.
Une paupérisation croissante
À force de rencontrer des candidats locataires, Michèle
Michelard peut dresser un état de leur situation sociale personnelle: « Nous constatons une paupérisation des demandeurs et des locataires en place ». Cette
tendance s’affirme d’autant plus que l’accession à la
propriété – attractive en raison de prêts à taux d’intérêt très intéressants – isole ceux qui ne disposent
que de ressources basses ou en baisse. « Désormais,
on ne dépasse plus les plafonds de ressources sauf
situation exceptionnelle. Ce qui n’était pas le cas avant
où il était fréquent de rencontrer parmi nos locataires
des familles avec deux bons revenus. » Et M. Michelard
de poursuivre :
« Nous sommes extrêmement attentifs
au problème du niveau de ressources.
Pas seulement dans
l’intérêt de notre société, car nous mettrons beaucoup de
temps et de moyens pour trouver des solutions. Nous
le faisons surtout dans l’intérêt des locataires, en examinant de près leur niveau de ressources et en calculant le taux de l’effort qu’ils auront à consentir pour
assumer leur loyer. C’est notre rôle que de leur expliquer
qu’on ne peut dépasser le seuil des 30 % d’endettement et de leur demander de ne pas prendre un type
de logement supérieur à leurs ressources. »
Les mêmes obligations
Michèle Michelard parle d’expérience des locataires
qu’elle côtoie et loge au quotidien: « Nous savons qu’ils
déposent des demandes chez les autres bailleurs sociaux du département avec lesquels – je pense à Bourg
Habitat – nous avons pris l’habitude de travailler. Il
nous arrive de nous adresser des dossiers de demande
en raison du type de logement recherché ou en fonction du niveau de ressources. »
En termes de vacance, chaque bailleur n’est pas logé
à la même enseigne et l’état de son patrimoine fait
beaucoup pour son attractivité face à des clients qui
savent désormais se montrer exigeants: « Notre parc
a la réputation d’être de qualité, bien entretenu, plus
récent, et d’avoir été judicieusement construit. C’est
vrai que nos “cellules” sont plus grandes, ce qui rend
nos loyers un peu plus chers qu’ailleurs. Mais nous
sommes soumis aux mêmes conventionnements que
les autres. Je viens juste de reloger dans l’urgence une
femme qui ne pouvait rester dans son foyer d’accueil.
J’ai fini par lui trouver un logement libre à Vonnas. »
Michèle Michelard ne manque jamais l’occasion de
le rappeler: « Nous oublions que certains locataires
nous sont très fidèles. J’en connais qui occupent le même
logement depuis 40 ans. Nous ne les remercions pas
assez ».
200
76
68
150
59
70
100
49
47
40
50
67
62
36
49
26
0
2000
2001
2002 2003
n Vacant y compris mise en service
n Pour vente
n Pour démolition
Familles monoparentales :
1 locataire sur 4
●
Les attributions 2003 montrent la part
de plus en plus importante que
prennent les familles monoparentales et
l’isolement des personnes.
Ménages
1214 attributions
47 %
Personnes seules
737 attributions
29 %
Familles monoparentales
613 attributions
24 %
● Ressources des ménages :
des revenus en baisse
Deux locataires sur trois ont des
revenus qui sont en dessous de 60 %
du plafond des ressources.
Une tendance qui se poursuit.
% plafond
de ressources
< 60 %
60 à 100 %
100 à 120 %
Plus de 120 %
Total
2003
1 632
834
78
20
2 564
63,65 %
32,53 %
3,04 %
0,78 %
100,00 %
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 15 •
Un an après
Dossier
BIJ : un lieu-ressources
ouvert à tous
Ouvert depuis fin
juin 2003, le Bureau
information jeunesse
de Bourg connaît un
succès croissant.
Jeunes et moins
jeunes viennent y
chercher des infos en
tous genres et accéder
gratuitement à
Internet.
122 visiteurs en juillet 2003, 268 en septembre,
339 en janvier, 898 en mars, 947 en avril : la fréquentation du BIJ (Bureau information jeunesse)
de Bourg, qui a ouvert ses portes fin juin 2003,
à l’initiative d’ALFA3A, prouve tout l’intérêt du lieu.
Un lieu qui, comme son nom l’indique, est ouvert aux jeunes. Mais pas seulement : toute personne, de tout âge, peut venir y chercher une info
sur les études, les métiers, l’emploi, la formation,
les sports et loisirs, la vie pratique (logement, santé…),
les vacances, l’étranger. « Les demandes concernent surtout l’orientation professionnelle. Mais,
à la rentrée, elles sont plus axées sur les activités
sportives et de loisirs », note l’animatrice, Aurore
Lopez, qui accueille jeunes et moins jeunes, et apporte conseils, aide au montage de projets, accompagnement et suivi individuels.
Portes ouvertes sur le
multimédia
Outre la documentation sur
papier, le BIJ offre la possibilité
de consulter en toute liberté
Internet (dans le respect d’une
charte interdisant l’accès à
des sites sectaires, xénophobes
ou pornographiques). Car le BIJ,
c’est aussi un Point Cyb ouvert à tous, équipé de 5 postes
• 16 • InterAction n° 41 • juillet 2004
pour l’accès Internet et 2 pour l’initiation au
multimédia et la rédaction de courriers et CV. Là
aussi, les chiffres sont éloquents : 17 demandes
en juillet 2003, 46 en septembre, 119 en décembre, 228 en janvier, 419 en février, 560 en avril…
« L’adhésion est gratuite. L’accès est limité à
2heures par semaine, que la personne inscrite gère
comme elle veut», explique l’animateur, Sébastien
Drecq. Du mercredi au vendredi après-midi et le
samedi matin, il accueille individuels et groupes,
initie les débutants au multimédia, aide chacun
à créer et consul« La journée
ter une boîte aux
intergénérationnelle a lettres électronique, à réaliser
connu un franc
un document, et
succès. »
oriente vers les
bons sites pour trouver les bonnes infos. Le Point
Cyb est également ouvert le lundi après-midi et
le matin, du mardi au vendredi, en libre-service.
Et le 31 mars, la journée intergénérationnelle, où
des jeunes ont initié des personnes âgées à
Internet, a connu un franc succès.
Entreprise et
handicap
2003 était année européenne du handicap. 2004 est l’année du projet de loi pour
l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées.
Accessibilité aux lieux publics, à l’emploi, aux loisirs, à la culture… La personne
handicapée a le droit de vivre comme tout le monde, comme ceux qu’on dit
« valides » et au cœur du milieu qu’on dit « ordinaire ».
Côté entreprises, le taux d’emploi moyen de travailleurs handicapés en France
stagne depuis longtemps autour des 4 %. Plus de la moitié d’entre elles, de tous
secteurs, des plus petites – pourtant non tenues à l’obligation légale d’employer des
« TH » – jusqu’aux plus grandes, comptent à leur effectif au moins l’un d’entre eux.
Les autres avancent divers arguments pour se soustraire à la chose : manque de
postes adaptés, peur de ne pas accompagner, mauvaise expérience déjà vécue…
Les actions de sensibilisation, lancées par les acteurs sociaux mais aussi par les
organisations professionnelles et syndicats patronaux, ne manquent pourtant pas.
Les actions d’accompagnement (des entreprises et des TH) non plus. De même que
les aides matérielles et financières publiques.
Mais sur le terrain, quel regard portent les employeurs sur les salariés et les
demandeurs d’emploi handicapés ? Comment s’y retrouvent-ils dans la multiplicité
des acteurs gravitant autour de l’aide à l’emploi des TH ?
L’info en tous lieux
Implanté au 4 bis, boulevard de Brou (à côté de
la MIFE de l’Ain), le BIJ se déplace aussi à la rencontre des jeunes au sein des collèges et lycées,
amène au cœur des quartiers les offres de jobs
d’été dès la mi-mars, co-organise des actions telles
que le Forum jeunes porteurs d’initiatives. Sur place,
il accueille une permanence mensuelle
de l’association AIDES, propose aux
parents une liste de baby-sitters, collecte les jouets usagés pour l’association
AIRES d’Oyonnax…
« La première année, il a fallu créer un
vrai réseau de partenariat », reconnaît Aurore Lopez. Le travail a porté ses
fruits : le BIJ est aujourd’hui un acteur
à part entière de la vie sociale de Bourg
et de l’Ain.
• A.P.
Après le dossier dressant le portrait des personnes handicapées dans l’Ain (paru
dans le n° 36, en avril 2003), InterAction a zoomé sur leur emploi en milieu
ordinaire et mené l’enquête auprès de ceux qui les emploient ou les accompagnent
vers l’emploi ou encore aident les entreprises à s’ouvrir à elles et aussi à les garder.
Regards croisés sur sujet d’actualité.
Dossier réalisé par Annick Puvilland
Au sommaire de ce dossier
Sur le terrain des chiffres et des organismes
p 18/19
Un panel d’aides à l’emploi
p 20
Interview de Jean Convert, président de
Cap’emploi Ain
p 21
Sur le terrain des employeurs
p 22/23
Points de vue patronal et syndical
p 24
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 17 •
Dossier
Entreprise et handicap
entrep
cap
rise & handi
Sur le terrain des chiffres et des organismes
Dans l’Ain, ils sont plus de 2 000
travailleurs handicapés, reconnus
par la Cotorep, salariés au sein
d’une des quasi mille entreprises
tenues d’employer au moins de
6 % de TH. Mais ce chiffre n’offre
qu’une vision très réduite de la
réalité : il va sans compter
l’ensemble des personnes en
situation de handicap, travaillant
dans les quelque 13 000
établissements employant au
moins un salarié.
Certes, il existe encore des chefs
d’entreprise réfractaires à l’idée
d’employer une personne en
situation de handicap. Mais peutêtre en emploient-ils une sans le
savoir… Il existe aussi des cas où
des employeurs ayant connu une
expérience négative ne sont pas
prêts à recommencer. Mais il
existe aussi un chiffre
réconfortant : en France, 87 %
des entreprises qui emploient des
salariés handicapés se déclarent
satisfaites de leur choix*.
Qui dit travail dit compétences.
Et là, handicap ou non, tout le
monde en a ! Mais peut-être
encore plus que les autres, les
travailleurs handicapés doiventils montrer à leurs employeurs
une qualité essentielle et exigée :
la motivation. Qualité dont ils ne
sont certainement pas dénués.
Avant de donner la parole aux
employeurs, il nous est apparu
indispensable, dans les
premières pages de ce dossier,
d’offrir aux lecteurs quelques
repères dans le vaste paysage
des organismes et mesures
d’aide à l’emploi des travailleurs
handicapés. Histoire de voyager
en terrain connu. Même si la
situation de handicap n’est pas
toujours sue, connue et
reconnue…
*d’après un sondage Louis Harris, réalisé en octobre 2002
• 18 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Dans l’Ain
Agefiph
La loi du 10 juillet 1987
La reconnaissance (et orientation)
travailleur handicapé
En 2002, la Cotorep a prononcé :
• 2 279 reconnaissances de qualité travailleur
handicapé
• 1 845 orientations professionnelles (dont 48,2 %
de premières demandes) :
– 30,3 % en milieu ordinaire
– 24,3 % en formation
– 18,5 % en milieu protégé
– 26,9 % autres (refus, sans suite ou actions spécifiques).
Demande d’emploi
En 2002, 1 229 personnes handicapés se sont inscrites à l’ANPE (4,1 % de l’ensemble des inscriptions).
Les entreprises et l’emploi
En 2003, 880 établissements sont assujettis à la loi
de 1987 (2 478 salariés bénéficiaires). 470 contribuent à l’Agefiph :
• 30,9 % par l’emploi direct seul de TH
• 22,3 % par le versement seul d’une contribution
à l’Agefiph
• 13,1 % par l’emploi direct et la sous-traitance
• 12,4 % par l’emploi direct, la sous-traitance et la
contribution Agefiph
• 12,3 % par l’emploi direct et la contribution à l’Agefiph
• 7,6 % par la contribution Agefiph et la sous-traitance
• 1,4 % par un accord.
Le taux d’emploi direct s’élève à 5,2 % (4,6 % en
Rhône-Alpes).
44,7 % des établissements assujettis atteignent le quota
des 6 % (44,4 % en Rhône-Alpes).
Les entreprises privées et les établissements publics à caractère industriel et commercial d’au
moins 20 salariés sont tenus d’employer, parmi
leur effectif total, au moins 6 % de personnes handicapées : TH reconnus par la Cotorep, victimes
d’accident du travail ou de maladie professionnelle ayant une IPP d’au moins 10 %, titulaires d’une pension d’invalidité si celle-ci réduit
des 2/3 leur capacité de travail ou gain, mutilés et invalides de guerre. (Le calcul s’établit en
rapportant les « unités bénéficiaires » à l’effectif salarié assujetti et est donc pondéré selon la
gravité du handicap).
Elles peuvent s’acquitter de cette obligation de
quatre manières complémentaires :
– l’emploi direct
– la conclusion de contrats de sous-traitance ou
de prestations de services avec des structures
de travail protégé (dans la limite de la moitié
du quota)
– la mise en œuvre d’un accord de branche, d’entreprise ou d’établissement
– le versement d’une contribution annuelle à
l’Agefiph.
Les entreprises ne sont pas tenues à cette obligation durant les 3 premières années de leur création.
Elles peuvent déduire de leur effectif certains emplois exigeant des conditions d’aptitude particulières.
Cap emploi
Association délégataire d’une mission de service public, signataire
d’une convention avec l’ANPE,
Cap emploi-EPSR aide au placement et au maintien dans l’emploi des TH.
Dans l’Ain, en 2003, elle a réalisé
250 entretiens préalables à la Cotorep
(prestation désormais arrêtée faute de financement),
reçu 1 157 TH (dont 67,8 % envoyés par l’ANPE
dans le cadre du PAP), effectué 705 diagnostics, 174
réorientations, 531 prises en charge, 252 placements,
1 497 entretiens de suivi, déclenché 155 entrées en
formation et accompagné 60 jeunes.
Le réseau national Cap emploi compte 116 structures, dont 9 en Rhône-Alpes.
Quelques indicateurs d’insertion
PDITH
En 2002 :
• 390 TH insérés via Cap emploi (514 contrats de
travail, dont 24,9 % CDI)
• 191 contrats primés par l’Agefiph, dont 55 % dans
des établissements de moins de 20 salariés
• 103 TH en CIE (36,5 % dans l’ensemble des CIE)
• 303 TH en CES (24,7 % dans l’ensemble des CES)
• 40 TH en CEC (35,4 % dans l’ensemble des CIE)
Le Programme départemental d’insertion des travailleurs
handicapés anime et coordonne, avec l’ensemble
des partenaires, la mise en place d’actions favorisant l’emploi des TH. Il organise par exemple chaque
année un forum Rencontres entreprises/personnes
handicapées.
Répartition des TH selon le secteur d’activité (en %), en France
Cotorep Accidentés Invalides
Mutilés Ensemble
du travail pensionnés de guerre
Agriculture
Industrie
Construction
Tertiaire
(y compris le non-marchand)
Ensemble
Association nationale agréée par le ministère du Travail,
instituée par la loi du 10 juillet 1987, l’Agefiph gère
le Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Elle apporte des aides
spécifiques adaptées pour l’accès à l’emploi,
la formation et la compensation du handicap.
L’Agefiph Rhône-Alpes est au 1er rang des
délégations régionales en France,
en volume d’interventions. En
2003, elle a collecté 30,7 M€ et
effectué 26 389 interventions.
0
39
1
1
54
9
0
32
1
0
44
4
0
43
4
60
100
36
100
67
100
52
100
53
100
Sources : DARES, DOET (chiffres 2000)
Sources : Tableau de bord 2003 – Statistiques et indicateurs du handicap et de l’insertion professionnelle en Rhône-Alpes
www.handiplace.org
Agefiph Rhône-Alpes.
AARPTH
L’Association pour l’aide au reclassement professionnel
des travailleurs handicapés de l’Ain chapeaute administrativement les actions de Cap emploi et du PDITH.
Maintien dans l’emploi des
travailleurs handicapés –
Coordination de l’Ain
Officialisé par une convention partenariale
signée par la CRAM Rhône-Alpes, la
Préfecture de l’Ain et l’Agefiph, le
dispositif départemental pour le
maintien dans l’emploi des TH a
pour but de renforcer et coordonner les actions visant à proposer des solutions aux salariés confrontés à un risque de licenciement pour inaptitude au
travail.
De février à juin, la Coordination a reçu 156 dossiers correspondant à des signalements de situation, 123 sont
enregistrés et en cours de traitement.
ACORH
Forum Rencontres
entreprises/personnes
handicapées
Organisé par le PDITH, le 3e forum Rencontres
entreprises/personnes handicapées se déroulera
le jeudi 18 novembre, à Péronnas. Il sera
précédé, le mercredi 17, d’une soirée « Job speed
dating » à Bourg-en-Bresse.
Tél. 04 74 45 91 08
Lancé en mars 2002 par la Région Rhône-Alpes,
le dispositif ACORH (Appui conseil en ressources
humaines) a pour objectif d’aider les grandes entreprises (+ de 100 salariés) à mettre en œuvre
une politique d’emploi des personnes handicapées. Il apporte un accompagnement
sur mesure, financé par l’Agefiph.
COACH
Mise en place par la Région en octobre 2003, COACH, équipe régionale
de Coordination et d’animation de la compensation du handicap, apporte conseil et expertise afin
d’étudier les situations de travail et proposer des solutions adaptées aux restrictions d’aptitude et contreindications médicales du salarié handicapé.
Késako ?
CEC : contrat emploi consolidé
CES : contrat emploi solidarité
CIE : contrat initiative emploi
Cotorep : Commission technique
d’orientation et de reclassement
professionnel
DOETH : déclaration de l’obligation
d’emploi des travailleurs handicapés
EPSR : équipe de préparation et de
suivi du reclassement
IPP : incapacité permanente partielle
ITP : incapacité temporaire partielle
ORP : orientation professionnelle
RQTH : reconnaissance de la qualité
travailleur handicapé
TH : travailleur handicapé
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 19 •
Dossier
Entreprise et handicap
entrep
cap
rise & handi
Un panel d’aides à l’emploi
Les aides aux employeurs
De plus en plus de TH
• En cas d’embauche d’un travailleur handicapé, en
CDI ou CDD de 12 mois ou plus, pour une durée
hebdomadaire de travail minimum de 16 heures,
l’entreprise peut solliciter auprès de l’Agefiph une
prime à l’embauche (1 600 €).
• En cas de CIE (contrat initiative emploi, qui vise
à faciliter l’insertion des publics en difficulté d’accès à l’emploi), l’aide mensuelle varie de 330 à
500 €, selon la situation de la personne. Elle est
versée à l’entreprise durant toute la durée du
contrat en cas de CDD, durant 24 mois en cas de
CDI, durant 5 ans si la personne embauchée a plus
de 50 ans.
De 1996 à 2001, en France, le nombre de décisions
de reconnaissance Cotorep a augmenté de
46 %. Depuis, il tend à se stabiliser
(+ 2,2 % de 2001 à 2002).
Les aides aux travailleurs
handicapés
Des employeurs de tous
horizons
• La prime à l’embauche versée par l’Agefiph à l’employeur s’accompagne d’une prime à l’embauche
versée à la personne handicapée (800 €).
En 2003, en France, 55 % des embauches primées
par l’Agefiph s’effectuent dans des entreprises de moins
de 20 salariés, dont 75 % dans le tertiaire, 14 %
dans l’industrie (19 % en 1998).
Les aides diverses
Inaptitude médicale
• L’Agefiph peut apporter des aides en matière de
conseil, étude ergonomique, formation, aides
techniques, aménagement de locaux et postes de
travail…
En Rhône-Alpes, chaque année, 20000 salariés sont
concernés par un risque de rupture de contrat de travail pour inaptitude, 8000 déclarations d’inaptitude
sont établies, 6000 salariés au moins sont licenciés.
Contrats de professionnalisation
Incapacité
Les contrats de professionnalisation (qui se substituent,
dès le 1er octobre 2004, aux contrats d’orientation,
d’adaptation et de qualification jeune ou adulte) et
les contrats d’apprentissage font l’objet d’aides spécifiques versées par l’Agefiph, complémentaires
aux aides attribuées par l’État.
En France, plus de 10 % de
personnes en âge de
travailler déclarent au moins
une incapacité forte.
Les aides à la création d’entreprise
pour les personnes handicapées
Les personnes handicapées bénéficiaires de la loi
de 1987 et demandeurs d’emploi qui créent une entreprise peuvent bénéficier (à condition d’être le dirigeant de la société et de détenir, seul ou en famille,
au moins 50 % du capital, dont 30 % à titre personnel):
– d’une subvention à la création d’activité (10675 €
maximum), complémentaire aux autres financements
et dans la limite de 50 % du coût total du projet
(cofinancement minimum : 1 525 €) ;
– d’une formation à la gestion (250 h maximum) ;
– d’un suivi de la gestion par un organisme spécialisé,
en complément de l’aide accordée par l’État au
titre du chéquier-conseil.
Le dossier doit être demandé à une Boutique de gestion, conventionnée par l’Agefiph (dans l’Ain,
Perspectives entreprises et carrières, à Oyonnax).
• 20 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Handibat : accentuer le
maintien dans l’emploi
« Le BTP est un secteur très difficile pour
le maintien dans
l’emploi des salariés handicapés, reconnaît Catherine
Vanhaecke, chargée de mission
Handibat Ain-Rhône.
Souvent, les personnes sont extrêmement qualifiées dans leur métier mais elles ont
autour des 50 ans, un niveau d’études peu élevé.
Beaucoup d’entreprises sont de petite taille, ce qui
peut être un atout mais aussi une contrainte. Le travail sur les chantiers ne permet pas d’aménager
des postes. » Lancé en 2001 par la Fédération
régionale du bâtiment, le dispositif Handibat, financé par l’Agefiph, apporte conseil et aide pratique aux salariés handicapés et aux employeurs
en vue de mettre en place des solutions adaptées:
études ergonomiques pour l’aménagement d’un
poste, formation visant le reclassement du salarié,
réorganisation du travail… « Mener une démarche pour le maintien est toujours long et nécessite une grande compréhension de la part de
l’entreprise et du salarié. Après plusieurs mois d’arrêt de travail, il faut parfois renouer la confiance
entre les deux ». Qui dit maintien dit médiation.
« Parfois, l’entreprise ne peut vraiment pas garder le salarié. Dans tous les cas, il faut préparer
la suite le plus tôt possible pour faciliter sa réorientation
professionnelle. Plus les choses vont vite, plus les
capacités de rebond du salarié sont meilleures. »
Depuis cette année, par exemple, les salariés handicapés peuvent s’engager dans un bilan d’orientation avant la fin de leur arrêt de travail. Une
autorisation obtenue par la nouvelle coordination
départementale pour le Maintien dans l’emploi,
dont Handibat est partenaire. « On travaillait déjà
auparavant, avec la Cotorep, Cap emploi, Orsac
Insertion, la CRAM. Mais cette année, la coopération s’intensifie ».
Dans l’Ain, le BTP compte plus de 3000 entreprises
(dont 53 % de moins de 10 salariés), soit quelque
12 000 salariés. En 2003, Handibat a reçu 48
demandes (émanant, pour la plupart, des médecins du travail), 11 situations ont donné lieu à une
action de maintien dans l’emploi. En 2004,
l’objectif initial de 30
nouvelles situations
à étudier est déjà
atteint.
« Le matériel est plus facile à régler
que l’humain ! »
Président de Cap emploi Ain, Jean Convert dresse un bilan mi-figue mi-raisin
du regard des entreprises sur les personnes handicapées.
■ PDITH, Cotorep, Agefiph, Cap emploi, coor-
dinations… Le paysage des structures d’aide
à l’emploi des personnes handicapées ne
semble-t-il pas un peu flou et complexe ?
Chaque structure a un rôle précis. Cap emploi
reçoit les travailleurs handicapés reconnus par
la Cotorep et les aide à accéder à l’emploi en
milieu ordinaire. Il y a trois ans, nous avons signé une convention de cotraitance avec l’ANPE,
qui nous envoie directement les demandeurs
d’emploi. L’action de Cap emploi est bien repérée, je crois, par les personnes handicapées
mais pas forcément par les entreprises.
À Bourg, il existe une coordination d’associations qui mènent des actions pour les personnes handicapées mais sous toutes les formes,
pas spécialement sur l’emploi, surtout sur l’accessibilité des lieux publics.
Il existe depuis cette année la coordination pour
le maintien dans l’emploi des personnes handicapées, qui reçoit les TH et les oriente vers
les structures (Cap emploi, Interface, Orsac
Insertion…). En 2002, c’était Interface qui assurait cette mission; en 2003, Cap emploi. Lorsqu’il
a été question de créer une coordination, nous
avons posé notre candidature pour cette fonction – ce qui nous semblait logique – mais c’est
la CRAM, qui n’est pas un opérateur de terrain,
qui a été désignée.
■ Toutes les structures agissent-elles en partenariat ou chacune mène-t-elle son action dans
son coin ?
Elles sont complémentaires, il y a forcément un
partenariat. Cap emploi travaille avec Interface
pour les offres d’emploi. Chacun sait que
toutes ne passent pas par l’ANPE, il faut aller
vers les entreprises. L’Agefiph nous recommande d’aller en priorité dans celles qui s’acquittent de l’obligation d’employer des TH en
payant la cotisation. Mais nous nous adressons
à toutes les entreprises, y compris les PME et
les services publics.
Dans l’Ain, Cap emploi a la
chance de bien s’entendre
avec l’ANPE, ce qui n’est
pas le cas partout! Le partenariat existe depuis longtemps.
Mais il y a des
choses pratiques
à améliorer : nous
n’avons pas le
même découpage
géographique que
l’ANPE, nous avons
parfois des difficultés à recevoir
les personnes au
sein de leurs
agences locales. Je
comprends bien qu’il
peut y avoir des problèmes de locaux…
■ Comment réagissent les entreprises lorsqu’on leur parle de travailleurs handicapés ?
Elles ont encore des réticences. Elles ont déjà
des problèmes avec leur personnel, alors si on
en rajoute encore des personnes handicapées! Si elles ont déjà un travailleur handicapé
avec qui ça se passe bien, c’est plus facile. Il
faut encore les sensibiliser, leur faire
admettre que si
le poste est
adapté, une personne handicapée fera son travail
comme une autre.
L’environnement matériel est plus facile à régler
que l’environnement humain !
Il y a plus de facilités à placer les personnes
dans les PME : le contact est plus direct. Les TH
ont autant leur place chez les artisans que dans
les grandes entreprises. Mais certains n’en
veulent pas, bien sûr.
■ Les aides de l’Agefiph sont-elles un argument?
Elles sont un atout pour l’entreprise au départ
mais, après, l’effet s’estompe. Je ne connais pas
une seule entreprise qui pratique la rotation de
travailleurs handicapés pour avoir les aides !
Au-delà des motivations économiques, le sens
du service, de la solidarité, existe aussi dans
les entreprises, chez les patrons, les directeurs
des ressources humaines.
■ Qu’est-il du maintien des salariés handicapés dans l’entreprise ?
C’est difficile. Et la situation ne s’est pas améliorée en 2003. Là aussi, il faut sensibiliser les
entreprises, leur faire comprendre qu’il vaut mieux
adapter un poste pour garder le salarié plutôt
que licencier.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 21 •
Dossier
Entreprise et handicap
entrep
cap
rise & handi
Sur le terrain des employeurs
« À nous de trouver le bon poste pour la bonne personne »
En 2003, Renault Trucks
a lancé une campagne
interne de sensibilisation à
l’accord pour l’emploi des
personnes handicapées.
Avec un taux de 11,3 % (9,9 % en emploi direct,
1,4 % via la sous-traitance à des CAT), le site de Bourgen-Bresse de Renault Trucks dépasse largement le taux
requis de 6 % de travailleurs handicapés. Sur un effectif total de 1 025 salariés, 71 sont reconnus TH
par la Cotorep. « Nous avons la satisfaction d’avoir
signé avec tous les partenaires sociaux un accord
sur l’emploi des personnes handicapées », déclare
Olivier Barde, chef du personnel. L’entreprise a
également signé une convention de partenariat
avec l’Agefiph.
« Notre priorité, c’est le maintien dans l’emploi »,
soulignent Stéphane Vincendon et Michel Porrin, partenaires Ressources humaines, chargés respectivement de l’animation de l’accord pour l’emploi des
personnes handicapées et du reclassement (des TH
et autres salariés). « À nous de trouver le bon poste
pour la bonne personne » : le maintien peut passer
par l’aménagement d’un poste, l’adaptation des tâches,
la mise en place de moyens de manutention adaptés, la recherche d’un poste dans un autre service –
exemple : « Un salarié qui ne pouvait plus être au
montage avait des compétences en soudure : il a pu
les exploiter au service outillage » –, voire l’aide à
une recherche d’emploi extérieure. Le tout s’effectue
en lien avec le service médical, les autres partenaires
Ressources humaines du site et, au besoin, l’assistante sociale.
Améliorer les conditions de travail de tous
Les quelque trente aménagements de postes réalisés
en 2003 n’étaient pas tous liés à un handicap : la
prévention du mal de dos, et donc la diminution des
risques de maladie professionnelle, passe aussi par
« On nous culpabilise de ne rien faire pour les TH »
là. L’ergonomie, intégrée jusque dans les
projets de création de
nouveaux process de
fabrication, s’inscrit
aujourd’hui au quotidien de la vie du site,
pour l’amélioration des
conditions de travail
de tous les salariés.
Michel Porrin
Handicap reconnu ou
pas, visible ou non, problèmes physiques ou autres…
Dans tous les cas, le reclassement d’un salarié doit
viser un vrai poste pérenne. « On ne crée pas des
emplois pour les TH : il y a des postes, les candidats
postulent, on prend le meilleur profil ». Et au-delà du
changement de poste, fonction ou service, les partenaires Ressources humaines suivent le salarié dans
son évolution professionnelle.
Une carrière sur le site local de Renault Trucks débute bien souvent via l’intérim. Stéphane Vincendon
n’est pas surpris si « à l’embauche, un intérimaire
qui a une reconnaissance Cotorep ne nous le dit pas
forcément tout de suite »
car « en France, parler de son handicap
n’est pas encore spontané ». L’emploi peut
aussi débuter par un
stage : le site accueille
des personnes en formation via Orsac
Insertion et l’APF.
Stéphane Vincendon
Chef d’entreprise et handicapé
En retard ?
Directeur de l’entreprise Biga Frères à Pont-d’Ain, Jacques
Marmorat souligne que « le handicap est peu pris
en compte en France et dans les sociétés latines, qui
sont moins avancées dans ce domaine que les sociétés anglo-saxonnes ».
• 22 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Fondateur en 1982 et dirigeant d’une entreprise spécialisée dans
la conception et la fabrication de pièces composites notamment
pour l’aéronautique, à Massieux, Gilles Duqueine connaît bien
la problématique du travailleur handicapé: il est lui-même paraplégique
suite à un accident de voiture en 1985. Pour autant, le taux de
TH sur l’effectif total (48 salariés, plus le renfort d’intérimaires)
est faible : « En 22 ans, j’en ai embauché beaucoup mais ça ne
s’est pas toujours bien passé, souligne l’entrepreneur. Ils ont souvent un comportement d’assistés, du coup je suis devenu plus exigeant avec eux qu’avec les autres. Un salarié ne doit pas se retrancher
derrière son handicap pour être moins performant ! ».
Qualité première exigée du TH : la motivation. « Il doit vraiment
montrer qu’il a une force de caractère, qu’il s’efforce dans son
travail ». Outre le directeur, Duqueine Composites emploie actuellement un seul TH, à un poste d’opérateur. « Il a un handicap assez fort. Avec le médecin du travail, nous avons délimité les tâches qu’il
peut exécuter. C’est quelqu’un qui travaille bien, qui a su me montrer qu’il en voulait ! ».
Bourg Traiteur compte depuis longtemps deux travailleurs handicapés. « L’une a un problème de
vue, stabilisé, qui ne la gêne pas. L’autre est un
homme qui avait eu des problèmes de santé et
s’était retrouvé au chômage à 50 ans, nous
avons équipé son poste d’un siège adapté, tout
se passe très bien, explique Jacky Bridon, dirigeant
de cette entreprise de 36 salariés. Les personnes
handicapées doivent travailler comme les autres,
elles sont souvent sérieuses ».
Mais il a connu d’autres expériences moins positives : « Il m’est arrivé d’être très déçu par une personne que j’avais embauchée
et qui ne m’a informé que longtemps après de son handicap ». Il se souvient aussi
du jour où il a été démarché avec insistance par une personne qui vendait des produits fabriqués par des personnes handicapées : « On nous culpabilise de ne rien
faire pour eux! Je préfère essayer de favoriser directement l’embauche de travailleurs
handicapés plutôt que passer commande de produits qui ne sont pas forcément
adaptés à nos besoins et pas forcément concurrentiels ». Culpabiliser n’est en
effet pas le meilleur moyen de convaincre !
Artisanat : un vivier d’employeurs
Bien que non assujetties à l’obligation d’employer des TH, nombre d’entreprises
de moins de 20 salariés n’en font pas moins preuve d’un certain « sens civique ».
« Le vivier d’entreprises qui se disent prêtes à étudier une candidature pour
accueillir un TH, en stage, en apprentissage ou salarié, augmente chaque année » reconnaît Marie-Thérèse Carrera, conseiller emploi à la Chambre des
métiers de l’Ain. Mais il faut encore les sensibiliser, casser l’image stéréotypée du TH en fauteuil roulant. C’est un travail de longue haleine ». Cofinancées
par l’Agefiph, les actions d’information et d’accompagnement des employeurs
au recrutement de TH menées depuis 2000 (y compris en amont du milieu ordinaire, auprès des instituts médico-éducatifs et médico-professionnels, et
jusque dans les stages de formation à la création d’entreprise) portent peu à
peu leurs fruits. Exemple, « marginal mais en pleine évolution » : le nombre
annuel de contrats d’apprentissage signés entre un artisan et un jeune handicapé est passé de 0 à près de 5. Les actions de sensibilisation se poursuivent en 2004, avec un accent sur le maintien dans l’emploi.
Partie prenante à diverses opérations telles que le Forum Rencontres entreprises/personnes handicapées, M.T. Carrera souligne, elle aussi, la volonté de tous les partenaires d’œuvrer ensemble.
Freins et motivations
L’enquête menée régulièrement par la Chambre auprès des entreprises pointe les freins et les motivations à l’embauche de TH. « Un employeur qui n’a
pas envie d’intégrer un TH trouvera toujours une
“bonne raison” : locaux non adaptés, peur de ne
pas être à la hauteur pour encadrer, travail trop physique… Ceux qui se déclarent prêts disent que si la
personne a la compétence, il n’y aura pas de
souci. Elles évoquent aussi le fait de donner une
chance d’insertion, la solidarité, parfois les
avantages financiers ».
Se préparer au milieu ordinaire
À l’Institut de jeunes sourds, les élèves des sections
Services aux personnes, CAP et Bac Communication
graphique et BEP MOM (Mise en œuvre des matériaux) se préparent à intégrer le milieu ordinaire.
Professeurs et familles se mobilisent pour trouver des
terrains de stage. « Nous avons un réseau d’employeurs
fidèles mais pas assez nombreux », note JeanFrançois Prémilieu, directeur de l’IJS.
« Paradoxalement, l’insertion professionnelle des élèves
qui sortent avec un bas niveau de qualification est
souvent plus facile qu’avec un niveau supérieur, où
la poursuite d’études peut poser des difficultés ». Si
les débouchés sont quasi assurés pour les élèves issus des sections Services aux personnes (qui peuvent
passer une « validation de compétences »), il n’en
va pas de même dans le secteur de l’industrie graphique, « aujourd’hui saturé ». Côté plasturgie,
c’est plutôt l’inverse : le créneau est porteur mais les
candidats ne se bousculent pas. « Mais d’autres portes
s’ouvrent : cette année, un jeune a trouvé un stage
au service Communication de Carrefour ».
Tous deux en Bac pro MOM 1re année, Fabien
Issartel et Nicolas Chabot ont intégré, pour huit semaines de stage, le milieu ordinaire industriel. « Je
suis plutôt timide, au début c’était un peu dur, reconnaît Fabien. J’ai été surpris par les horaires
du travail en équipes aussi. Les chefs d’atelier
sont très occupés, c’est difficile de les rencontrer »
Au final, tous deux apprécient l’expérience :
« L’entreprise est un univers plus large que l’école,
c’est plus motivant et plus actif ». Ils ne souhaitent pas
pour autant arrêter là leurs études : Fabien souhaite
s’orienter vers un BTS Programmation informatique,
Nicolas se spécialiser en électrotechnique.
Côté entreprise, l’expérience s’avère aussi positive.
Pour Thierry Convert, directeur de TMP à Simandresur-Suran, « intégrer un stagiaire sourd-muet dans
un service où il faut tout de même communiquer, c’était
un peu un défi. Nous avions été très déçus de stagiaires “normaux” dans des postes à responsabilité.
Là, pas du tout. Au contraire ! Fabien s’intéresse à
ce qu’il fait. Même s’il ne dit rien et n’entend rien, il
comprend très bien et vite. Il montre qu’il est motivé,
on sent qu’il a envie de travailler ».
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 23 •
Dossier
Interlignes
Entreprise et handicap
entrep
cap
rise & handi
MEDEF
Organisations syndicales
Un club Entreprise et handicap,
pour agir et informer
« À nous de mettre l’aiguillon pour que les
bonnes intentions ne restent pas dans les
cartons ! »
« Les entreprises ne sont pas indifférentes au problème des personnes handicapées, souligne Henri Savidan,
animateur du club Entreprise et handicap, au MEDEF
de l’Ain. Mais, vu le
contexte général,
elles sont plutôt attentistes ». Une reprise économique
qui tarde et les textes
de la nouvelle loi
annoncée, modifiant
celle de 1987, tardant tout autant, n’incitent pas à se
mobiliser outre mesure. « La plupart
des employeurs disent qu’ils n’ont
rien contre les personnes handicapées, sous réserve de leur trouver
des postes adaptés, qu’elles puissent
occuper ».
Le taux d’emploi de TH dans l’Ain (4,9 %
en 2001) est néanmoins un des plus
élevés en Rhône-Alpes. « Il n’a cessé
de grimper depuis 1994, jusqu’au pic
de 2000, où les effectifs des entreprises
ont beaucoup augmenté mais chacun
sait que l’insertion des personnes en
difficulté n’a pas suivi. Il faut rappeler aussi que, derrière ce taux, la situation des TH dans les entreprises n’est
pas figée : il y a des entrées, des départs. »
Encourager à s’engager
Afin d’inviter les employeurs à agir pour
l’emploi des TH, le club Entreprise et
handicap* mène des actions d’information et sensibilisation. Mais, sur
le terrain, les situations ne sont pas toujours simples. Comment
justifier par exemple,
dans le calcul du taux
de salariés handicapés,
une personne qui ne
demande pas la reconnaissance Cotorep?
Ledit calcul, d’ailleurs,
devrait changer avec
la réforme à venir :
« Aujourd’hui, il tient
compte du degré de
handicap: 1 TH “lourd”
peut compter pour 2
unités bénéficiaires, 1 TH “léger”
pour 0.75… La nouvelle loi prévoit que
1 TH = 1 unité bénéficiaire, ce qui peut
faire baisser les taux : des entreprises
auront toujours autant de TH mais
devront verser la contribution ! ». Ce
qui ne devrait pas manquer de provoquer un certain « effet grimace »…
Le club n’a pas attendu le texte de loi
à venir, en tout cas, pour « encourager les entreprises à mettre en place
un volet formalisé pour l’emploi des
TH, à s’engager dans un accord ».
* Créé en novembre 2003, il réunit une quarantaine de grandes entreprises de l’Ain (plus
de 15 000 salariés, soit 20 % de l’effectif total des entreprises assujetties à la loi de
1987).
CGT, CFDT, CGT-FO, CFE-CGC,
CFTC : au Centre de production nucléaire d’électricité (CNPE) Bugey, à
Saint-Vulbas, les cinq organisations syndicales sont unies, depuis 1990, pour
signer avec la Direction de ce pôle industriel EDF un protocole d’accord local sur l’emploi des travailleurs
handicapés. « C’est un des rares sujets consensuels entre les syndicats »
souligne Jean-Yves Van Lemmens, délégué CFE-CGC. Triennal, le protocole
définit précisément les actions en matière d’embauche, d’insertion, de formation, d’adaptation, de soutien au
secteur protégé, et de divers partenariats
(soutien à des expériences favorisant l’intégration
sociale
d’enfants ou adultes
handicapés, Handisport,
opération Don du sang
au profit d’associations…).
« Un des volets sur lequel
nous sommes très sensibles est le plan d’embauche (recrutement et
suivi). Dans le dernier protocole, la Direction s’est
engagée à recruter au moins trois
personnes handicapées sur les trois
ans. Nous sommes intransigeants sur
le respect de cet accord. À nous de
mettre l’aiguillon pour que les bonnes
intentions ne restent pas dans les cartons! ». De la préparation du personnel
à accueillir une personne handicapée
jusqu’au suivi de son embauche, les
organisations syndicales l’accompagnent.
Ouvrir les mentalités
En 2003, sur un effectif total de 1350
agents, le CNPE emploie 35 personnes handicapées, dont 14 reconnues TH par la Cotorep. « C’est
souvent difficile pour quelqu’un de dire
qu’il est handicapé. Beaucoup préfèrent
que ça ne se sache pas dans leur service. Ils ne demandent pas la reconnaissance Cotorep, qu’ils ressentent
comme dévalorisante ». Reconnus
TH ou pas, la majorité ont été recrutés « grâce aux
cinq protocoles
déjà signés ». Tous
sont handicapés
physiques.
« Gérard Masson,
conseiller du président d’EDF France
– et lui-même handicapé en fauteuil
roulant –, souhaite
ouvrir l’entreprise
aux personnes handicapées mentales. Mais en France, les mentalités
ne sont pas encore prêtes, il faudra
encore bien une dizaine d’années pour
voir des handicapés mentaux dans les
entreprises, même à l’accueil, comme
aux États-Unis ».
CGPME : agir à l’intersection des besoins des entreprises et des TH
Depuis fin 2002, la CGPME Rhône-Alpes (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) œuvre pour l’accès à l’emploi des travailleurs handicapés, en partenariat avec l’Agefiph. « Nous travaillons à l’intersection des besoins de compétences des entreprises, en proposant des services de gestion
des ressources humaines, et des besoins des travailleurs handicapés, avec les structures d’insertion et d’accompagnement » explique Laurence Dhaler, chargée de mission.
En 2003, plus de 600 entreprises ont participé à des réunions d’information. 31 se sont engagées dans des plans d’action (recrutement, formation…). Une
vingtaine d’embauches ont été réalisées, dont les trois quarts en CDI, et une cinquantaine d’offres d’emploi récoltées.
• 24 • InterAction n° 41 • juillet 2004
L’intégration loi 1901
Peut-on faire plus et mieux pour que les handicapés participent à la
vie associative? Plus parce que des initiatives ont été prises, depuis
longtemps, particulièrement dans l’Ain. Mieux parce que bien des réticences restent à vaincre « des deux côtés ».
Il revenait à la ville de Bourg le mérite d’avoir posé cette question lors
d‘un forum « Associations et personnes handicapées: quelle intégration? ». En toile de fond, Colette Godard, maire-adjointe aux affaires
sociales et à la solidarité, souhaitait donner tous les gages de réussite
à une démarche qui nous sortait des habituels débats sur l’insertion
des handicapés dans l’emploi. Le rapprochement n’est pas vain: autant les textes de loi sont précis sur la nécessité pour toute entreprise
de participer à l’emploi de personnes handicapées, autant ils sont muets
sur leur participation à la vie associative, mises à part quelques pétitions de principe que n’ont pas attendu certaines associations pour
les mettre en pratique. La prochaine loi sur l’égalité des droits et des
chances sera peut-être plus loquace. Encore que l’on voit mal comment cet appel à la participation et à la citoyenneté puisse se résoudre
par des quotas. Aucun des responsables associatifs invités à ce forum n’entend négliger ce droit d’accès même si l’intégration des personnes handicapées ne va pas sans poser quelques difficultés. Les cinq
associations invitées à témoigner de leur expérience n’ont pas caché
qu’il y en avait mais que ces obstacles ne sauraient fermer les portes
d’associations qui se sont enrichies de cet apport.
Alain Goudard, pionnier avec son ensemble Résonance contemporaine
qui réunit depuis 25 ans handicapés mentaux et musiciens, a su analyser dans une intervention très dense tous les bienfaits d’un tel rap-
prochement. Lieu de rencontre et d’épanouissement, de brassage et
de confrontation, l’association devient ainsi une école de la tolérance
et un lieu de dignité.
• A.G.
Témoignages et ressources
Cinq associations sont venues apporter leur témoignage: l’Espace Loisirs
UFCV (accueil d’enfants dans les centres de loisirs), la Pétanque burgienne (avec la participation de personnes handicapées à des concours),
le Club loisirs initiation plongée (qui fait découvrir un autre environnement) et le groupe sportif Carriat-Basket Bourg (un club qui donne
l’exemple depuis plus de vingt ans). Jacques Laderrière intervenait au
titre de Handisport qu’il préside puisque la cause le passionne.
La ville avait aussi invité Jacques-Henri Sticker, universitaire et membre
du Centre national d’études et de recherches sur les handicaps et les
inadaptations, qui eut le mérite de mettre en perspective les données
sociologiques et sociales, les carences législatives et les oublis réglementaires. Le texte de son intervention est disponible au service communication de la ville de Bourg, ainsi qu’un dépliant ressources
destiné aux associations.
● Danse, musique et handicap
L’Irrégulier : appel à la curiosité
« Un corps handicapé a beaucoup à
dire et à offrir, au-delà de la question
de la souffrance qu’il peut induire »,
souligne Émilie Borgo, danseuse, fondatrice de la compagnie Passaros, à l’initiative de la première édition du festival
L’Irrégulier. Du 11 octobre au 27 novembre, celui-ci invitera à ouvrir le regard et la réflexion sur la pratique
chorégraphique et musicale contemporaines avec des artistes en situation
de handicap.
Au programme, du 11 au 16 octobre:
des créations de compagnies mêlant
personnes handicapées et valides, venues de Rhône-Alpes, de Suisse,
d’Angleterre et d’Espagne, et une conférence, au théâtre de Bourg, ainsi que
des rencontres et ateliers à l’IUFM.
Le 15, la journée Culture et handicap,
au centre culturel Aragon à Oyonnax,
organisée par l’association pôle ressources
Résonance Contemporaine, permettra
d’aborder diverses questions lors de débats et tables rondes, ponctués de
présentations artistiques et de témoignages.
Des stages ouverts à toute personne,
avec ou sans handicap, et animés par
des artistes programmés lors du festival, sont également mis en place jusqu’à fin novembre – d’autres sont en
projet en 2005 –, ainsi qu’un atelier bimensuel, à la salle des fêtes de SaintJust.
Soutenu par divers partenaires*,
L’Irrégulier se veut « appel à la particularité, à la curiosité et à l’écoute de
l’autre ». Appel est lancé.
Tél. 06 61 94 04 44
E-mail : [email protected]
• A.P.
* Région, Conseil général, L’agglo, ADDIM de l’Ain,
CFMI (Centre de formation de musiciens intervenants) de Lyon, MAS Le Villa-Joie, villes de Bourg, SaintJust et Oyonnax, associations…
© Yvette Louis
Points de vue patronal
et syndical
© Service communication Ville de Bourg-en-Bresse
● Associations et personnes handicapées
Élaborée au fil de trois ans de rencontres et ateliers par six
résidents et deux aides médico-psychologiques de la maison
d’accueil spécialisé Le Villa-Joie (Saint-Just), avec cinq artistes
professionnels (danse/chant) et deux techniciens, le spectacle
« Ouvrez la porte – échappé(e)s » a fait l’ouverture de la Semaine
de la danse organisée par l’Addim de l’Ain, en mai. À l’affiche
ensuite du festival Danse-Habile à Genève, il sera sur la scène du
théâtre de Bourg, avec une autre création suisse, le 16 octobre.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 25 •
Adapei
CENTRES DE VACANCES
Le ciel, le soleil
et la mer
Les activités sont encadrées par un animateur pour deux vacanciers.
Créée il y a une
trentaine d’années,
l’association
Handi Cap vacances
de l’Ain propose des
séjours aux enfants,
adolescents et adultes
handicapés. Un
service peu répandu
qui a pu se développer
grâce à l’aide
logistique de l’ADAPEI.
ux vacances estivales sont associés le
soleil, la mer, la liberté, le repos… et
l’inquiétude pour les parents d’enfants
handicapés. Les institutions spécialisées se
mettant elles aussi au vert, il faut trouver à
l’enfant ou à l’adulte un lieu adapté à son
handicap où il peut passer ses vacances. Les
centres de vacances spécialisés dans ce type
d’accueil sont rares
et les familles se « Découvrir de
nouveaux horizons
sentent coupables
d’“abandonner” leur
et de nouvelles
enfant pour prendre
personnes »
elle aussi des congés.
« C’est en fait un besoin, aussi bien pour lui que
pour nous. Avec les camps de vacances, Hervé
découvre de nouveaux horizons et d’autres
personnes » témoigne Gérard Boulanger, père
d’Hervé, 29 ans, qui fréquente les centres de
vacances depuis douze années. Chaque été,
l’association, HandiCap vacances de l’Ain fondée
par les parents d’un enfant handicapé, permet
à une centaine d’enfants, d’adolescents et
d’adultes de partir eux aussi, deux ou trois
semaines. L’appui de l’ADAPEI, à la fois
administratif et logistique (centres et véhicules
prêtés), a aidé à proposer un
service plus adapté.
A
Péronnas, qui dispose de 22 places pour polyhandicapés et handicapés mentaux ; Sauvian
(Hérault), où les 15 “estivants”, de 18 ans et plus,
logeront sous les tentes d’un camping ; un
centre de vacances à Béziers qui accueille 15
adultes avec une bonne autonomie.
Outre le manque de structures spécialisées, les
parents sont confrontés à un deuxième obstacle:
le coût du séjour. « En moyenne, le prix d’un séjour gravite autour de 1400 euros pour 20 jours,
ce qui se justifie par les moyens et l’encadrement
spécifiques utilisés. Pour une famille ou pour
un adulte handicapé qui ne peut bénéficier
d’aides, cette dépense représente une part importante de leur budget », remarque Aimé Buiret,
conseiller technique de l’ADAPEI. Les enfants et
adultes reçus en priorité sont pensionnaires
des établissements de l’ADAPEI de l’Ain ou
ayant des parents adhérents à l’association.
Les jeunes provenant de départements limitrophes
représentent les deux tiers des vacanciers.
Nouvelle priorité
Cette situation a engendré récemment des tensions. « Nous avons eu des problèmes avec un directeur d’institut spécialisé qui s’est déchargé de
En institut ou en camping
Les séjours proposés sont au
minimum de deux semaines.
«Une semaine, c’est trop court:
pour les enfants, car ils n’ont
pas le temps de s’adapter, et
aussi pour l’association, qui doit
mobiliser beaucoup de moyens
sur une petite période », note
Jean-François Mansuino, président d’Handi-Cap vacances
de l’Ain. Cette année, trois
destinations sont proposées:
l’IME le Prélion (ADAPEI) à
• 26 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Les centres de vacances prévoient aussi des sorties en centre-ville.
ses responsabilités envers un jeune de sa structure se montrant très violent dans notre centre.
Lors de l’inscription, il est mentionné que les
gens de l’association qui travaillent dans les
centres n’appartiennent pas au monde du handicap », souligne le président. Après de mûres
réflexions, les centres n’accueillent cette année
que des enfants ou adultes handicapés du département. « Nous souhaitons faire bouger les
organismes qui ont autorité dans le domaine et
qui, sur le modèle d’Handi Cap, pourraient monter un réseau comparable au nôtre ». Par conséquent, l’accueil se fait sur trois centres au lieu
de six auparavant.
Autre sujet, récurrent celui-ci : le recrutement
de professionnels. « Même si le recrutement
s’est ouvert à un nombre plus large de candidats
depuis 2003, ce qui nous a facilité la tâche, nous
rencontrons chaque année des difficultés pour
trouver le personnel d’encadrement » note Aimé
Buiret. En ce qui concerne le recrutement des
animateurs, le diplôme requis est le BAFA
(Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur),
«bien souvent peu adapté à notre type de vacanciers.
En général, les animateurs sont novices en la matière, et pour les professionnels, cela demande
une démarche encore plus rigoureuse qui se
base sur l’approche de la personne ». Une rigueur
qui paie pour les deux parties. « Pour les jeunes
animateurs, cette première expérience est une
révélation pour la suite de leur parcours professionnel ». Les vacanciers, eux, repartent avec
un cahier, des photos de leurs activités et l’envie de retrouver l’année prochaine toute une équipe
qu’ils connaissent bien. « Hervé a besoin de repères pour se rassurer. Une fois qu’il s’est adapté,
il veut retourner dans le même centre, non pas
pour le site mais pour son directeur et ses animateurs qu’il est sûr de retrouver » affirme
Gérard Boulanger.
• S.C.
Les séjours dans l’Hérault sont destinés aux personnes les plus autonomes.
●
Naissance de l’association
Au début des années 70, la famille
Vialatte, originaire d’Oyonnax, connaissait
la situation “classique”
de parents d’enfant
handicapé: ne pas
trouver, dans le
département,
un centre pouvant
accueillir leur
enfant pendant les
vacances. Ils ont donc
décidé de créer une
association pouvant fournir ce service et
d’ouvrir un centre qu’ils ont géré euxmêmes. Leur fonction d’administrateurs
au sein de l’ADAPEI a permis de
développer l’association en bénéficiant
d’une mise à disposition de centres,
de véhicules adaptés et d’une aide
administrative.
C’est à partir de cette collaboration que
l’association s’est appelée « Handi Cap
vacances de l’Ain ». Aujourd’hui,
l’association accueille lors de ses séjours
près de 70 % d’handicapés lourds.
● Une fiche pour évaluer
l’autonomie
À chaque centre ou camp de vacances
correspond un degré d’autonomie requis.
Une fiche d’évaluation du degré de
dépendance permet au personnel
encadrant de former des groupes
homogènes. Cette fiche classe deux types
d’autonomie: psychique et physique.
De A pour une bonne autonomie mentale
à D pour une prise en charge très
importante, nécessitant des locaux et du
matériel adaptés. Et de 1 (pas de
problèmes moteurs) à 4, relevant de la
présence d’une tierce personne.
À la fin du séjour, les vacanciers rentrent
avec des photos des activités.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 27 •
OPAC
LOCATAIRES EN DIFFICULTÉ
L’immeuble collectif Le Rempart, à l’Isle-d’Abeau.
À l’agence OPAC
de Belley, les
intervenantes d’action
sociale rencontrent les
nouveaux locataires
en situation précaire
dès la signature du
bail, afin de les aider à
prévenir les risques
d’impayés.
vaut prévenir que guérir: le sage prinM ieux
cipe s’applique déjà depuis longtemps au
sein des agences de l’OPAC de l’Ain, où les intervenantes d’action sociale aident les locataires
en difficulté à limiter les impayés, étaler leurs
dettes et éviter d’aller jusqu’au service Contentieux.
Depuis janvier 2003, à l’agence de Belley, il
s’applique le plus en amont possible, c’est-à-dire
avant même l’installation du nouveau locataire dans son logement.
« En faisant les recouvrements de loyers, on
s’aperçoit que certaines familles fragiles sont débitrices dès le premier mois », explique Agnès
Chenavier, intervenante d’action sociale sur les
secteurs de Belley et Lagnieu. De ce constat est
née la volonté de mener une action ciblée visà-vis des nouveaux entrants en situation précaire (familles vivant des prestations familiales,
jeunes quittant le toit parental, personnes quittant un CHRS, un centre d’accueil de demandeurs d’asile ou autre hébergement transitoire).
Aider dès l’entrée
dans le logement
Après proposition et accord du responsable
d’agence, l’action a démarré en janvier 2003.
Première étape: « repérer » ces familles dites fragiles, parmi la liste des futurs locataires. Seconde
étape: les contacter afin de les convier à un entretien, si possible entre leur première visite du
logement et celle où sera établi l’état des lieux.
La rencontre est
« Certaines familles
brève (15 à 20 mn)
fragiles sont débitrices mais active et efdès le premier mois. » ficace: «Je leur demande toujours de
venir avec le dossier APL, ce qui permet de le compléter si besoin et de le faire partir à temps. En
2003, j’ai ainsi pu “récupérer” 23 dossiers. Je leur
propose aussi le prélèvement automatique, qu’ils
acceptent environ une fois sur trois – c’est important car nombre de dossiers de prélèvement
sont refusés plus tard –. J’explique l’importance
de l’attestation d’assurance habitation, les
conditions de cautionnement. Je rappelle les
règles simples du respect du voisinage (bruit, poubelles…). Pour les jeunes dont c’est le premier logement, j’aborde aussi la taxe d’habitation :
souvent ils sont surpris car ils ne connaissaient
pas son existence ».
des difficultés pour l’ouverture des droits au RMI
suite à une séparation du couple…).
Un bilan positif au vu de l’objectif, qui n’est aucunement d’arriver à une valeur absolue de
0 % de dettes mais bien «d’essayer de comprendre
et de suivre au mieux ces familles dites fragiles,
de les aider dans leurs démarches administratives et de leur faire comprendre l’importance
d’avoir un toit (d’où l’intérêt de régler régulièrement ses loyers) ».
• A.P.
●
Le parc géré par l’agence de Belley se répartit sur quatre vastes secteurs
géographiques : Belley et environs (1 036 logements), Lagnieu et environs (959
logements), le plateau d’Hauteville (431 logements) et L’Isle-d’Abeau en Isère (687
logements). Ici, des pavillons individuels à Lagnieu.
• 28 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Présente à l’agence de Belley
le lundi, mardi et jeudi, Agnès
Chenavier assure une
permanence le vendredi à
l’agence de Lagnieu.
Qui sont les entrants 2 003 ?
En 2003, sur l’ensemble du parc immobilier de l’OPAC (21544
logements), 40 % des nouveaux locataires ont des ressources
inférieures à 1067 €/mois. La part d’entrants se situant dans la
tranche supérieure des plafonds de ressources (1667 €/mois) est
passée en trois ans de 27,1 % à 25,8 %. Le taux de personnes
isolées augmente également, de 30,4 % à 31,3 %, ainsi que celui
des moins de 25 ans, d’environ 16 % à 24,4 %.
12,7 % des entrants 2003 ne bénéficient que de ressources de
solidarité.
Intervenante d’action sociale
sur les secteurs d’Hauteville et
L’Isle-d’Abeau, Véronique
Jacob s’efforce également de
rencontrer les familles fragiles
au plus tôt dès leur entrée
dans le logement. « C’est un
travail de proximité, un vrai
travail d’action sociale. Quand
on reste dans les listings et les
relances, ce n’est pas là où on
peut toucher les gens ».
Chercher une solution ensemble
Au-delà de ce premier entretien, la relation se
poursuit: «Les familles se sentent sécurisées: elles
savent qu’elles ont un interlocuteur, qu’elles
peuvent m’appeler si elles sentent qu’elles auront des difficultés pour payer le mois suivant,
qu’on cherchera une solution ensemble ». Sur les
40 familles rencontrées en 2003, 26 étaient à
jour de loyer au printemps 2004 (les autres situations étant diverses: 3 personnes avaient quitté
le logement, 3 plans d’apurement des dettes étaient
en cours, une personne déjà expulsée par l’OPAC
et avec qui le dialogue s’avère impossible risquait de nouveau l’expulsion, une autre avait
● Un nouveau dispositif pour
prévenir les expulsions
Quartier Sonod, à Belley.
Un nouveau dispositif visant à éviter
l’expulsion de locataires de bonne foi,
en impayés de loyer du seul fait de leur
situation financière, a été mis en place
par le ministère du Logement en lien
avec l’Union sociale pour l’habitat. Il
sera proposé à tout ménage faisant
l’objet d’une procédure en cours (à
l’exception de ceux qui perturbent
réellement par leur comportement la vie
de leurs voisins) de signer un protocole
avec le bailleur et l’État, par lequel:
• le locataire s’engage à reprendre
immédiatement le paiement de son
loyer, accepter si besoin un
accompagnement social, participer à
l’élaboration et l’exécution d’un plan
d’apurement de la dette;
• le bailleur s’engage à suspendre la
procédure d’expulsion tant que le
locataire respecte le protocole,
participer à l’élaboration et au suivi
du plan d’apurement de la dette;
• le préfet s’engage à maintenir ou
rétablir l’APL, mobiliser les autres
dispositifs d’aide, veiller à ce que la
commission de surendettement
adapte le « reste à vivre » pour les
ménages surendettés.
●
Premier bilan
En 2003, sur les secteurs de Belley et
Lagnieu, Agnès Chenavier a rencontré 40
nouveaux entrants en situation précaire
(13 familles monoparentales, 13 couples avec
ou sans enfant, 14 célibataires):
• 19 vivant des prestations familiales
(RMI, API)
• 7 travaillant en CDI (dont 5 jeunes entrant dans leur premier logement)
• 6 en CDI ou intérim
• 6 percevant les indemnités de chômage.
24 familles avaient une garantie FSL.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 29 •
Interlignes
Orsac
● Forum Initiatives
Décor
à ciel ouvert
Les jeunes, côté cour et côté jardin
Le forum Jeunes porteurs d’initiatives organisé
fin avril par la Mission locale de Bourg a connu
deux ambiances. Celle, feutrée et officielle, de
la salle de conférence d’Ainterexpo où, aux
discours d’ouverture succédaient les interventions
d’un sociologue (Olivier Galland, qui traita des
jeunes aujourd’hui) et du responsable au ministère de la Jeunesse et des sports du dispositif
Envie d’agir, Thierry Delanoë. Assistaient à ces
séances studieuses les partenaires habituels
de la MLJ, quelques jeunes et très peu d’élus,
public pourtant ciblé par les organisateurs qui
entendaient, avec ce premier forum, offrir
une autre manière de regarder la jeunesse d’aujourd’hui. Celle qui se bouge, celle qui entreprend,
celle qui prend des initiatives, mot clé de la
journée.
Tout autre était l’ambiance dans le rez-de-jardin, où étaient disposés des stands, et là où
les jeunes étaient invités à donner libre cours
à leur expression. Bee-bop et théâtre ont ravi
un public bon enfant. Passionnants furent aussi
les quatre ateliers qui, sur des thématiques très
diverses (la création ou la reprise d’entreprise;
les jeunes en insertion; les aides et le soutien
à l’initiative des jeunes; élus locaux, jeunes
et citoyenneté), ont offert, de l’avis de tous,
des débats de grand intérêt. On en retrouvera
d’ailleurs très largement trace dans le numéro
prochain du Temps des Jeunes que publie deux
fois par an l’Observatoire de la Jeunesse où
coopèrent élus locaux et Mission locale.
Peintures, sculptures et même écritures font
partie du sentier.
Après plus d’un an,
les résidants des foyers
de la Roche Fleurie, à
Prémeyzel, voient leur
travail aboutir avec
l’inauguration du
sentier de la Pierre
Noire, véritable
aventure humaine et
culturelle.
À suivre en 2005
Théâtre et hip-hop (avec le groupe DK’dansent)
ont animé le début d’après-midi, avant les quatre
ateliers-débats lors desquels des jeunes tels
Nicolas, apprenti en productique, et Cédric,
cascadeur professionnel, ont témoigné de leurs
expériences.
Y aura-t-il un forum l’an prochain? Si l’organisation de cette journée n’est pas une mince
affaire, son utilité n’est pas à démontrer. Et les
occasions de s’intéresser au sort de la jeunesse
pas si fréquentes. Deux constats mis en avant
par Xavier Breton, président délégué de la MLJ
de Bourg. Si la volonté politique s’affirme pour
dupliquer le forum, les financements devraient suivre. Les élus et le comité de pilotage auront à se prononcer sur cette question
début juillet. Avec des objectifs plus ambitieux:
affirmer le caractère départemental de cette
Démonstrations (ici, de secourisme avec la CroixRouge) et rencontres ont rythmé la journée.
initiative, la rapprocher du centre-ville, plus
facile d’accès pour les jeunes et, surtout, mobiliser des élus qui ne savent jamais trop
bien comment répondre aux attentes des
jeunes.
• A.G.
a route continue… et bifurque sur un sentier. Depuis dix ans, le foyer de la Roche
Fleurie, à Prémeyzel, s’est engagé dans une voie
qui en fait maintenant sa particularité: les pratiques artistiques. L’aventure a débuté avec des
ateliers d’écriture, de lecture et de chant choral et évolué vers un partenariat culturel et artistique depuis 2001 avec le lycée Quinet de
Bourg-en-Bresse et le conservatoire de musique de Belley. En 2002, dans le cadre des journées Culture et handicap, les résidants présentaient
“Rayon haute-fidélité”, un livre de poèmes mis
en spectacle un an plus tard avec les chorales
du CPA et de Roche Fleurie et l’orchestre du lycée Quinet. « La participation de la chorale
“Champ de ciel” à ce genre de manifestation a
été timide, nous croyions que c’était juste une petite expérience. Lors du premier spectacle, l’accueil magistral du public nous a montré une
ouverture, un grand départ sur quelque chose de
nouveau » affirme François Dezecache, directeur
du foyer…
L
Un parcours “naturo-artistique”
● « Tanekas »
Le défi du sourire
Ce groupe de quatre étudiants de l’IREIS (Institut régional européen
des métiers de l’intervention sociale) de Bourg-en-Bresse a monté un
projet humanitaire au Bénin, à Cotonou. Durant un mois et demi, ils
seront au milieu d’une quinzaine d’enfants, âgés de 6 à 20 ans, pensionnaires de l’orphelinat géré par l’association française Ahoué-noukoui (la Maison du sourire). Là-bas, ils se consacreront aux jeunes,
moins encadrés pendant les vacances. « Les besoins en “main-d’œuvre”
sont plus importants que le matériel » souligne Isabelle Menault, candidate au départ. Soutien scolaire, activités photo, initiation à l’informatique, actions de prévention du sida auprès du personnel… le programme
est consistant. Autre intervention: la gazette de l’orphelinat. « Ce que
nous souhaitons, c’est pérenniser la formation en informatique du per-
• 30 • InterAction n° 41 • juillet 2004
sonnel. Avec la gazette, le but recherché est que les enfants se l’approprient » précise Thomas Chapard.
Le coût financier du projet est estimé à 7500 €. Collecte de matériel
auprès de partenaires, vente de brioches, de tickets de tombola et autofinancement ont permis au groupe de fournir la moitié de la somme.
Inscrit dans le cadre du dispositif Défi jeunes, le projet a été retenu,
décrochant au passage 3000 €. « Cela fait plaisir de voir que nous
n’avons pas été les seuls à croire en ce projet » ajoute Isabelle
Menault. Le budget est quasiment bouclé. « Nous organisons un repas de fin d’année, histoire de nous retrouver et de collecter encore
un peu d’argent ». Il reste à boucler les valises: l’aventure débute fin
juillet.
Plus d’une cinquantaine de résidants ont participé au projet.
La nouvelle ouverture s’illustre
avec le partenariat avec une
commune en Savoie, Chanaz.
Là-bas, un sentier doit son
nom à de nombreux contes
et légendes: la Pierre Noire.
À partir de cette histoire, les
partenaires ont imaginé son
cadre, en utilisant le patrimoine naturel. Un décor
« naturel » habillé de créations artistiques, qui évolue
au fil de la légende. La réalisation de ce sentier de découverte a mobilisé pendant
plus d’une année une cinquantaine de résidants du
foyer, répartis en ateliers de création, chacun spécialisé dans une étape du projet. Écriture, peinture, sculpture et même musique et bruitages
constituent le “squelette” du sentier avec ses personnages: Becbouche le sorcier, Chéplu le musicien ou Bredouille le pêcheur. « Ces silhouettes
ont été calquées
« La vie artistique est
sur celles de cerl’avenir de l’insertion » tains résidants. Une
fois peintes et terminées, nous nous sommes rendu compte que nous
reconnaissions, à travers les personnages du
conte, les résidants », note le directeur. Outre la
participation des éducateurs, le foyer a fait appel à un conteur, Ti’Pierre, pour aider dans la conception du récit, qui est aussi disponible sur CD.
Utile et beau
À travers cette démarche, le but est « de développer les autres moments de la vie des résidants. Nous sommes un foyer occupationnel
leur fournissant une prise en charge adaptée.
À la Roche Fleurie, nous avons dépassé le cadre
d’une prise en charge logistique avec une identité, une vie propre qui passe par l’expression artistique. La vie artistique est l’avenir de l’insertion».
Car sous ce projet se dessinent de nouvelles perspectives: la prestation artistique va servir, être
reprise par la société, non pas par le biais du handicap mais par celui de l’art. « Peut-être que les
instituteurs de Chanaz se rendront sur le sentier
pour l’utiliser comme support pédagogique pour
leurs élèves » remarque François Dezecache.
Une création utile et agréable à la fois, qui ne
manque pas de toucher ceux qui côtoient au quotidien les résidants, «pas parce que nous les connaissons mais parce que c’est tout simplement beau»,
précise Michel Dufour, directeur adjoint du
foyer.
• S.C.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 31 •
MSA/Conseil général
ACCUEIL DES PERSONNES ÂGÉES
Créer ensemble
des solutions locales
Concept créé par la
MSA, les MARPA
(Maisons d’accueil
rurales pour les
personnes âgées) ont
fait leur apparition
dans le département
en 1994, avec
l’ouverture de la
MARPA de Manziat.
L’idée a aussi séduit
dans des secteurs
péri-urbains : trois
communes de L’agglo
se sont lancées dans
le projet d’une PUV
(Petite unité de vie).
Pour toutes ces
municipalités, la
réalisation de cette
entreprise repose
d’abord sur un fort
appui de la MSA et du
Conseil général.
• 32 • InterAction n° 41 • juillet 2004
• Une nouvelle génération
d’accueil
ciaire de cette allocation» note Souleymane Thiam,
responsable Personnes âgées au Conseil général. « L’APA à domicile et le régime d’un établissement sont difficiles à intégrer dans une seule
et même gestion. L’idée a été de créer une
convention pour toutes les structures de ce type
en s’appuyant sur le décret d’application de novembre 2001 ».
Comme chez soi, le choix en plus. Celui de se
faire à manger dans son appartement, de se faire
livrer un repas ou bien de le préparer et de le
partager avec d’autres personnes. La vie en
communauté à deux pas de porte. Moins de 25
logements, appartements individuels, intégrés
dans un ensemble comprenant des lieux de vie
• Familles et habitants :
commune : salon, salle de jeux, coin télé… où
des partenaires indispensables
les résidants ont un statut de locataire ordinaire.
Les MARPA sont un label MSA. Le concept est
Une responsable de structure, aidée d’assisfondé sur une démarche de développement lotantes de vie, assure la gestion et l’accompacal. Sa mise en œuvre s’appuie sur une volonté
gnement des résidants. Implantée en milieu
conjointe du Conseil général et de la MSA qui
rural, la MARPA participe au développement lose concrétise dans une prestation d’ingénierie
cal et maintient les personnes isolées dans leur
auprès des collectivités locales. L’originalité du
milieu de vie.
À l’heure ac- « Ce projet est pensé avec concept réside aussi dans le volet social: les habitants sont les “bâtisseurs” de la MARPA. Dès
tuelle, il existe
et pour les habitants »
le départ, ils sont sollicités. Une fois les quesdeux MARPA
tionnaires établis par la MSA pour connaître le
dans le département: à Montracol et à Manziat,
qui possède deux structures satellites,
Dommartin et Bagé-la-Ville. En fonctionnement depuis 1994, elles ont fait office de laboratoire, attirant l’attention de
beaucoup d’élus du département. Deux nouvelles structures de ce type vont voir le jour,
une à Saint-Étienne-du-Bois, l’autre sur
Saint-Jean-le-Vieux. Les demandes ne
cessent de croître. « Nous avons reçu 21
candidatures, dont plus de la moitié viennent du Bugey » indique Fabienne Le Page,
responsable de l’action sociale à la MSA.
Cet engouement fait écho à la loi APA
(Allocation personnalisée d’autonomie)
qui reconnaît désormais la spécificité des
PUV (Petite unité de vie). « Cela nous a posé
des problèmes sur la définition de la prise
en charge de la personne âgée bénéfi- Manziat a été la première commune d’implantation d’une MARPA.
type des besoins, la commune s’occupe de
les faire passer par le biais d’enquêteurs
bénévoles. « Notre rôle est d’impulser une
démarche de développement local. Ce
projet est pensé avec et pour les habitants »
souligne Fabienne Le Page. L’investissement
repose aussi sur la mobilisation de la
population. Il revient à eux de construire
les fondations du projet, en créant une
association gestionnaire de la MARPA. La Préparer seul ou partager son repas : les résidants ont le choix.
première tâche à laquelle elle doit s’atteler est le projet social. Pour chaque MARPA,
nous appuyer sur le réseau de professionnels
il est différent car établi en fonction de la pocompétents en la matière » précise Jeanine
pulation résidante et du tissu local associatif.
Perret, vice-présidente de l’association de SaintAutre partenaire, vital pour le projet de vie des
Étienne-du-Bois.
résidants: la famille. « Attention, ce n’est pas un
lieu où l’on dépose la personne et l’on ne s’en sou• La “petite dernière”, à Saintcie plus » prévient Noëlle Ribot, adjointe aux
Étienne-du-Bois
affaires sociales de Viriat, où va se construire
une PUV (Petite unité de vie). L’environnement
Le projet de la MARPA de Saint-Étienne-du-Bois,
est primordial, surtout pour une personne
qui ouvrira ses portes au mois d’octobre, a été
vieillissante, en perte d’autonomie. « S’engager
monté avec la participation de trois communes
dans l’accompagnement des personnes âgées doit
environnantes: Bény, Courmangoux et Villemotier.
se faire dès le départ. C’est, en quelque sorte, un
Ici aussi, une structure de ce type était très atengagement moral des familles et des proches »
tendue par la population. « C’est une bonne
soutient Solange Michelle, adjointe au maire de
idée qu’il y ait quelque chose pour nos anciens
Saint-Denis-lès-Bourg.
qui, faute d’hébergement adapté, partaient
La construction d’un tel établissement est souailleurs » souligne Jeanine Perret. L’association,
mise à des autorisations: du président du Conseil
créée pour la circonstance en 2000 et constigénéral et du CROSMS (Comité régional de
tuée essentiellement de bénévoles, est engagée
l’organisation sociale et médico-sociale). «La phase
dans la phase finale du projet. « Nous avons emde création, de montage du dossier est cruciale.
bauché la responsable de la structure, fait visiL’association doit être présente et réactive: c’est
ter la maison aux personnes âgées intéressées.
un effort de tous les instants» insiste Marcel Pépin,
Après quatre ans de chantiers, nous rentrons dans
président de l’association gestionnaire de la
le concret. La vie de l’association va s’organiser
MARPA de Saint-Étienne-du-Bois.
désormais autour de l’accompagnement des réStructure non médicalisée, la MARPA accueille
sidants » déclare Marcel Pépin. Dernière touche
des personnes ayant plus ou moins besoin d’un
à la structure : l’acquisition du mobilier
accompagnement médico-social. « Nous allons
des parties communes. Les communes partici-
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 33 •
MSA/Conseil général
Créer ensemble
des solutions locales
L’agglo se lance dans les PUV
À partir d’une étude de besoins menée par L’agglo, le projet de création de petites unités de vie, sortes de MARPA
adaptées aux milieux urbain et péri-urbain, s’est orienté sur trois communes : Viriat, Saint-Denis-lès-Bourg et Péronnas.
Trois expériences menées en parallèle.
Viriat : « Sans un opérateur de terrain, nous allions tourner en rond »
La MARPA de Saint-Étienne-du-Bois ouvrira ses portes en octobre prochain.
pent à ce financement par une subvention de
15 euros par habitant. La municipalité a mis à
disposition le terrain et prend en charge tous
les travaux de voierie, d’aménagement des
abords ainsi que la construction de la salle, réservée à l’amicale des anciens, mitoyenne à la
MARPA. Cette initiative qui crée un espace
partagé par les personnes âgées du secteur est
propre à la MARPA de Saint-Étienne-du-Bois.
L’association quant à elle locataire, paie un
loyer au bailleur social qui a construit la MARPA.
La maison comprend 22 logements et deux réservés à l’accueil temporaire. Pour l’instant, la
liste d’attente compte une trentaine de noms.
« L’admission est liée aux ressources et à l’état
de santé de la personne. Une commission d’ad-
Locataires à part entière, les personnes âgées
meublent leur appartement.
mission examinera le dossier des candidats résidants et gèrera les remplacements ». Type
d’accueil souple et évolutif, la MARPA demande
une gestion ajustée. « Notre charge de travail va
dépendre des résidants et de leurs besoins ».
• S.C.
Une convention MSA – Conseil général
À Bâgé-la-Ville, la structure est satellite de la MARPA de Manziat.
• 34 • InterAction n° 41 • juillet 2004
Cet engagement qui va être signé en juillet 2004 entre les deux
partenaires confirme leurs rôles:
• celui d’ingénierie sociale pour la MSA, qui possède un savoir-faire
et une expérience dans le montage des MARPA et des petites
unités de vie,
• celui de financeur pour le Conseil général, qui s’engage déjà à
hauteur de 50 % pour le financement de l’ingénierie des MARPA
et des petites unités de vie. Il accorde aussi, dans un cadre
général, une subvention au financement des établissements
hébergeant des personnes âgées, de 20 % d’un montant
plafonné à 53000€ H.T.
« Cette convention va permettre de déterminer l’évaluation de la
faisabilité des projets en cours dans un comité de pilotage et de
suivi », précise Odile Connord, chargée des établissements
d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) à la
DIPAS. Ce comité délibère aussi sur les communes choisies pour
l’installation des structures. D’ici 2008, six projets supplémentaires
seront engagés dans les différentes régions du département.
L’idée d’une maison pour les personnes âgées
n’est pas nouvelle à Viriat; l’équipe municipale précédente avait en ce sens déjà créé
une commission extra-municipale “personnes âgées”. Pour que le projet prenne
forme, la municipalité a dû s’adresser à un
partenaire connaissant la marche à suivre.
« Nous nous sommes vite rendu compte qu’il
nous fallait un opérateur de terrain. Sans
lui, nous allions tourner en rond » affirme
Nöelle Ribot, adjointe aux affaires sociales.
Consulté, le Conseil général dirige la commune vers la MSA qui lance une enquête
de besoins. « Le nombre d’anciens est assez important sur la commune. L’enquête
de la MSA a fait ressortir deux interrogations majeures: “ Que va-t-on devenir en vieillissant?” et “ Où va-t-on quand on ne peut
plus rester chez soi ? ”». Elle déclenche
aussi une première rencontre entre le projet et la population dont une partie s’est proposée de s’engager volontairement. Le
questionnaire a provoqué d’autres questions,
notamment sur les conditions du maintien
à domicile. « Les personnes âgées vivant chez
elles doivent adapter leur logement en
fonction de leur handicap, ce qu’elles ne
font pas car les coûts sont trop importants ».
Alors que l’équipe municipale s’engage
dans la deuxième étape du projet, des
thèmes de préoccupation, comme celui des
services, apparaissent. « Il faudra déterminer
si la personne âgée se déplacera ou si les
services viendront à la PUV ».
Péronnas: « Un ensemble ouvert sur
le village »
Sur la commune de Péronnas, 131 personnes
âgées sont qualifiées de “fragiles”, c’est-àdire isolées géographiquement et socialement; 73 sont en début de perte d’autonomie,
avec le besoin d’aide d’un voisin ou d’un
proche pour certains actes de la vie quotidienne. Rester proche de son tissu social,
tout en gardant ses habitudes, constitue la
principale préoccupation des plus de 70 ans,
interrogés dans le cadre du questionnaire
établi par la MSA. « La petite unité de vie
leur offre une alternative entre la maison
de retraite et le domicile avec un avantage
considérable: rester dans son milieu de vie »
constate Anne Chambert-Protat, conseillère
municipale. La structure sera de plain-pied
comprenant les logements et une grande
salle commune. « Ce lieu doit être avant
tout ouvert sur le village, avec des activités à organiser avec les associations et le
club du troisième âge… Bref, une maison
où l’on vit et qui vit ».
Saint-Denis-lès-Bourg : « Le projet
social va différencier les structures »
À Saint-Denis, la consultation s’est faite en
deux fois. « Le premier questionnaire s’est
déroulé à l’échelle de L’agglo. Peu de personnes de la commune ont été interrogées,
ce qui n’a pas donné une image “fidèle” de
la situation. Il était nécessaire de faire le
point à notre niveau, sur l’existant et les
besoins » rappelle Solange Michelle, adjointe.
Ici, encore plus qu’ailleurs, l’attente de ce
type de structure est très importante.
« Nous avons une pénurie de logements,
plus particulièrement de logements sociaux ». Le lieu d’implantation est déjà choisi:
en face de la salle des fêtes, dans le quartier de la Viole. Le bâtiment sera mitoyen
à une salle pouvant accueillir pendant la jour-
née des activités communes entre résidants et personnes extérieures. « Après le
questionnaire, nous avions une idée de la
structure, autre que celle exprimée par les
personnes interrogées. Notre travail est de
revoir le projet social, combinant les attentes
de chacun, pour obtenir une PUV spécifique
à Saint-Denis ».
Qu’est-ce-qu’une PUV ?
Une petite unité de vie est un lieu de
vie non médicalisé et accueillant moins
de 25 personnes âgées. Le projet de vie
proposé est le plus proche possible de
celui mené à domicile: dans un
environnement adapté, préservant et
stimulant l’autonomie de la personne
grâce à un accompagnement
personnalisé.
Les petites unités de vie regroupent
plusieurs catégories d’accueil:
• les résidences intégrées proposent
aux personnes âgées locataires
réparties dans différents immeubles
un appartement où celles-ci peuvent
se réunir ou prendre le repas. Cet
appartement “commun” est sous la
responsabilité d’une personne
effectuant un suivi des locataires
dans leur quotidien;
• les domiciles regroupés tiennent du
même principe que les résidences
intégrées. La seule différence réside
dans les lieux d’habitation des
personnes âgées, en général les rezde-chaussée, moins dispersés que sur
les résidences intégrées;
• les MARPA sont des petites unités de
vie. Elles se différencient de par leur
implantation, en milieu rural.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 35 •
ALFA3A
Un
passeport
pour l’intégration
Le bilan de prescription et d’évaluation linguistique fixe le
nombre d’heures de formation.
Au 1er juillet 2004, le
dispositif du contrat
d’accueil et
d’intégration est mis
en place. Dans quatre
départements de
Rhône-Alpes, dont
l’Ain, ALFA3A gère
auprès des signataires
du contrat le bilan de
prescription et
d’évaluation
linguistique, un outil
de suivi du parcours
des primo-arrivants.
« Sur les plates-formes de l‘OMI, ALFA3A
tiendra une permanence » explique
Virginie Jeanroy, responsable du
département insertion, formation et
développement de l’emploi à ALFA3A.
• 36 • InterAction n° 41 • juillet 2004
’arrivée dans un pays étranger, seul ou
en famille, pour des raisons politiques ou
économiques, représente un nouveau départ. Tout
est à apprendre dans une contrée où les repères
de valeurs ne sont pas les mêmes. Une lourde
barrière s’ajoute lorsque la langue du pays d’accueil est étrangère à la langue maternelle. Sans
communication possible, l’intégration d’un individu est vouée à l’échec. Une formation linguistique s’avère l’élément le plus approprié dans
un parcours, dont la première étape est
l’assimilation.
L’arrivée du Contrat d’accueil et d’intégration,
géré par l’OMI (Office des migrations internationales) et fi- « Certains groupes
nancé par le
linguistiques risquent
FASILD (Fonds
de disparaître »
d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les
discriminations), effectif dans l’Ain le 1er juillet,
formalise davantage cet aspect. Dans ce mécanisme
aux rouages multiples, ALFA3A intervient dans
la prestation de bilan et d’évaluation linguistique. Dans le cadre du CAI, ALFA3A sera présent sur la plate-forme de l’OMI à Lyon. Les
personnes diagnostiquées par l’auditeur social
de l’OMI comme appartenant au groupe 1
(communication orale impossible) et 2 (communication difficile et très difficile) seront reçues par ALFA3A, qui évaluera les besoins de ces
dernières et leur prescrira un nombre d’heures
de formation (variant de 200 à 500 heures) nécessaire à l’atteinte du niveau 4 du procèsverbal d’assimilation linguistique. Les personnes
entrant en formation seront revues à miparcours et en fin de parcours sur les lieux de
formation pour mesurer leur progression.
L’objectif étant pour les signataires du CAI d’atteindre le niveau 4 de l’AMCL (Attestation ministérielle de compétences linguistiques) qui leur
sera délivré par ALFA3A. La plate-forme de
L
l’OMI, lieu d’accueil des primo-arrivants, prévue sur l’Ain, a été installée sur Lyon, ce qui empêche les organismes départementaux tels que
la CAF ou la CPAM d’être présents.
Nombre d’heures insuffisant
Mais trois des cinq prestations gérées par le
FASILD dans le cadre d’appel d’offres (le bilan
d’évaluation et de prescription linguistique, la
formation linguistique et le bilan de préorientation professionnelle) ne concernent pas seulement les signataires du CAI. D’autres personnes
présentant un besoin d’apprentissage du français en bénéficient déjà depuis avril 2004, sous
certaines conditions : avoir plus de 26 ans, être
non scolarisé ou scolarisé à niveau primaire dans
son pays d’origine et avoir un niveau inférieur
au bac. Dans ce cadre, 400 personnes sur l’Ain
ont déjà eu une prescription de formation (soit
au total 51 000 heures). Or le FASILD n’a alloué
aux organismes de formation (l’IFRA, mandataire du marché et ses co-traitants) que 54000
heures pour les hors CAI et 36 000 heures pour
les CAI.
«Les organismes de formation raisonnent désormais
en terme de stagiaires et non plus de groupe : à
moins de 12 stagiaires, on ne peut pas monter
un groupe. Avec ce nouveau système, certains
groupes pourraient bien disparaître ». Le risque
d’embouteillage à la formation est grand quand
on sait qu’il y a à ce jour 300 personnes en liste
d’attente.
Formation modulable
En fonction des besoins et des niveaux des personnes, des groupes de formation sont organisés dans le département. Ils sont répartis sur les
villes de Bourg-en-Bresse (5 groupes), Ambérieu
(2), Lagnieu (1), Saint-Genis-Pouilly (1), FerneyVoltaire (1), Bellegarde (4), Meximieux (1),
Trévoux (1), Montluel (1), Belley (3), Miribel
(1), Seyssel (1) et Oyonnax (10).
L’organisme chargé de la formation linguistique, l’IFRA (Institut de formation RhôneAlpes), délivre des cours sur une période de
quatre à huit mois pour les hors CAI, à raison
de six et neuf heures de formation par semaine.
Cette formation s’est “ajustée” selon le profil de
la population, comme à Oyonnax. « Beaucoup
de gens travaillent en intérim et ne vont pas s’ar-
rêter de travailler pour suivre leurs cours. Dans
ce cas, la formation passe à un rythme intensif,
20 heures par semaine, pour être plus efficace
et perturber le moins possible leur activité »,
note Virginie Jeanroy, responsable du département insertion, formation et développement de
l’emploi à ALFA3A.
• S.C.
●
Contrat d’accueil et d’intégration
Le CAI a été créé dans le cadre de la nouvelle
politique gouvernementale d’accueil des primoarrivants. Expérimenté en
2003 dans 12 départements
(dont le Rhône), il concerne,
en 2004, 26 départements
supplémentaires.
Ce contrat lie par des engagements réciproques le
signataire et le pays d’accueil.
Les signataires du CAI doivent assister obligatoirement
à la journée de formation civique. La journée Vivre en
France et la formation linguistique sont quant à elles
facultatives. La formation
civique, répartie sur six
heures, traite de l’organisation et du fonctionnement
de l’État et des collectivités
territoriales, de l’accès à la
nationalité française, de la citoyenneté des
grands principes de la France: liberté, égalité, fraternité.
La journée d’information sur la vie en France, optionnelle, s’établit en fonction des besoins et des
demandes sous forme de modules sur les thèmes
de la santé, du logement, de l’éducation, de la
Après le bilan, la formation linguistique
dure de quatre à huit mois.
formation et de l’emploi.
Les personnes sont réparties selon trois groupes
de niveau linguistique. Pour
les personnes des groupes
1 et 2 qui ont reçu un bilan de prescription linguistique, l’étape suivante est
celle de la formation linguistique, d’une durée de
200 à 500 heures selon le
niveau initial. À mi-parcours et en fin de parcours,
chaque bénéficiaire de la formation fait l’objet d’un suivi
linguistique destiné à s’assurer de sa progression. Ce
cursus linguistique est validé par la délivrance d’une
Attestation ministérielle de
compétences linguistiques
(AMCL) classée en trois
degrés correspondant au
niveau atteint. À ce moment-là, un bilan d’orientation professionnelle peut être dressé. Le signataire
est mis en relation avec les organismes susceptibles de l’aider dans la suite de son cheminement comme les services sociaux, les organismes
de formation professionnelle, les antennes VAE
(Validation des acquis de l’expérience)…
FASILD
Établissement public national à
caractère administratif, le Fonds
d’action et de soutien pour
l’intégration et la lutte contre les
discriminations, créé en 1958, est
rattaché au ministère des Affaires
sociales, du travail et de la solidarité,
compte 21 antennes régionales. Sa
mission de service public s’oriente sur
deux points essentiels: soutien à
l’intégration et lutte contre les
discriminations. En matière
d’intégration, le FASILD accompagne
les personnes étrangères et les
conjoints de Français rejoignant
légalement le territoire, en leur
facilitant l’accès aux éléments de la
vie quotidienne (enseignement,
logement, emploi…).
Son soutien à la lutte contre les
discriminations s’illustre sous la
forme d’actions de sensibilisation
d’acteurs publics et privés et d’aide à
l’élaboration de méthodes de
prévention. Exemple: le projet Equal,
issu du programme du même nom
provenant du Fonds social européen
(FSE), a pour objectif de lutter contre
les discriminations raciales dans la
sphère du travail et de l’emploi en
mettant au point des formations pour
les agents du service public adaptées
pour faire face aux pratiques
discriminatoires. Ce projet intègre un
partenariat avec le Portugal et le
Danemark.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 37 •
Interlignes jeunes
Zoom jeunes
l Redonner confiance aux ados en difficulté
l Bourg Habitat Sports
l Jeunes tuteurs à Belley
À l’institut de rééducation L’Arc-en-Ciel (ORSAC) à Trévoux, depuis janvier,
neuf jeunes s’initient aux arts du cirque lors d’un atelier hebdomadaire animé
par trois éducateurs, « avec pour but de monter eux-mêmes un vrai spectacle »
explique Claire Brasseur, éducatrice spécialisée. Le 18 juin, ils ont présenté
leur création aux résidants de la maison de retraite de Saint-Bernard. Première
expérience positive: « Ils ont été épatants! L’échange avec les personnes âgées
a été très enrichissant, les
a encouragés, leur a
redonné confiance en eux.
Ils ont été surpris aussi de
pouvoir être si bien accueillis à l’extérieur ».
Le 22 juin, « l’Agence Too
Cirque » donnait sa
deuxième représentation,
à l’école primaire Poyat à
Trévoux. À public différent,
« inquiétude différente ».
Mais là aussi, bilan positif : « À la fin, ils ont
même improvisé un numéro de clown. Ils ont senti qu’ils pouvaient apporter quelque chose aux autres,
le sourire, le rire ». Un point essentiel pour des ados en souffrance.
Après sa troisième représentation, le 26 juin lors de la fête de l’institut,
l’atelier cirque devrait reprendre à la rentrée. Peut-être pour d’autres rencontres
intergénérationnelles…
Après une première initiative encourageante en 2003, Bourg Habitat a relancé cette année son opération estivale
de sensibilisation des 8-14 ans à la pratique sportive, menée en partenariat
avec les clubs de la ville et le service
des sports, et visant à lutter contre l’ennui et l’inactivité. 1366 jeunes locataires ont reçu un courrier nominatif
en avril, leur proposant une initiation
gratuite de 2 heures au basket, hip-hop,
foot, handball, judo ou rugby, un
mercredi ou samedi, en mai, juin et
septembre (autorisation parentale exigée). Fin mai, près de 200 enfants avaient
renvoyé leur inscription.
Une vingtaine de jeunes ont participé
à chaque séance, avec un « noyau dur »
de sept ou huit enfants présents à
chaque rencontre. Le mois de juin s’est
achevé par une visite de la ville offerte
à tous. Deux séances (judo et hip-hop)
sont programmées en septembre.
A Belley, 19 élèves des lycées (général et professionnel) se sont engagés
dans l’opération « tutorat » lancée en
mai: ils ont offert aide et soutien aux
devoirs à 17 collégiens et 6 écoliers,
lors de séances d’une heure par semaine, au lycée. « Le tuteur n’est ni
un surveillant ni un mini-professeur:
il apporte une écoute, une aide aux
tâches simples, un encouragement »,
explique le proviseur, Jacques Laprée.
L’expérience, qui s’est avérée positive
pour tous, sera reconduite à la
rentrée.
Partenaire du projet, le Crédit agricole
a remis un chèque de 1200 € à la
Maison des lycéens, association qui,
gérée de manière autonome par des
élèves majeurs, mène des actions citoyennes et solidaires: organisation
d’une Semaine contre le racisme, formation aux premiers secours, ramassage de vélos usagés pour une
association d’insertion au Burkina
Faso, initiatives visant le cofinancement de voyages pédagogiques…
l Ambérieu-Belley: la PAIO devient Mission locale
Lors de sa dernière assemblée générale de la PAIO (Permanence d’accueil,
d’information et d’orientation) Ambérieu-Belley,
les membres et partenaires ont approuvé le projet de nouveaux statuts qui
transforme la PAIO en Mission locale jeunes Bugey - Plaine de l’Ain. Le
changement ne sera toutefois pas immédiat: la nouvelle structure, qui
garde pour objectif premier l’insertion sociale et professionnelle des 16/25
ans, devrait être mise en place d’ici fin 2004.
l Arbent : le centre social
au collège
Afin d’aller au plus près des jeunes,
le centre social d’Arbent organise,
dès la rentrée, une permanence
hebdomadaire au collège JeanRostand, de 12 à 14 heures, tenue
par un animateur spécialisé (poste
à pourvoir).
• 38 • InterAction n° 41 • juillet 2004
fréquenté cet atelier, de l’outil internet, « afin
qu’ils soient très réactifs dans leur recherche de
logement, notamment dans le parc privé ».
Depuis 2000, en Rhône-Alpes, les propriétaires privés s’engageant à louer un logement à un jeune orienté par le CLLAJ
bénéficient d’une prime (de 2 300 € à
3100 €) versée par la Région. En 2003, dans
l’Ain, l’appart’ a rencontré 14 propriétaires
et capté 4 logements, ce qui porte à 9 le
total des logements réservés pour trois ans
(7 à Bourg, 1 à Meximieux, 1 à Marboz).
Le jeune signe un bail de droit commun,
sans frais d’honoraires. Le coût de loyer
est plafonné (8,25 €/m2 pour un studio ou
T1, 6,88 €/m2 pour un T2 ou T3). « Pour
le propriétaire, la formule est souple et peu
contraignante : il s’engage pour 3 ans, le dossier est simplifié ».
L’appart propose également un héberge-
Penser local
Animateur. Le mot peut faire parfois sourire car il renvoie à des images
écornées à force d’avoir été utilisées: l’éternel ado, victime du syndrome de Peter Pan, se réfugiant dans la jeunesse pour fuir les responsabilités. À 19 ans, Bastien Crost ne ressemble pas à cette caricature.
Au contraire : il est pressé d’en finir avec les études, pressé de se
retrousser les manches. «Je sais que les études, c’est un passage obligé,
mais j’ai l’impression de perdre mon temps ». Afin de mettre à profit ce “temps perdu”, le lycéen a des idées. « J’aimerais bien que des
activités se développent au lycée. Par exemple, rénover une maison
ne peut être qu’une expérience bénéfique pour les lycéens. Ils mettent à profit leurs cours théoriques et acquièrent de l’expérience.
Si cette rénovation se fait pour une association, c’est encore mieux ».
Depuis deux ans, Bastien anime tous les vendredis soir une salle
de jeu en réseau dans les locaux de l’association Pyramide, à
Saint-Denis-lès-Bourg. Trésorier suppléant de l’association, l’adolescent a aussi organisé d’autres événements sur la commune, comme
un concert. «Cela nous a demandé du temps pour connaître la marche
à suivre et monter le projet mais en même temps, cela a été très formateur. De plus, on est davantage reconnus par les partenaires, de
la DDJS à la commune ».
Pour ce futur animateur, son crédo se définit à l’échelle humaine.
« J’ai déjà travaillé dans des
camps de vacances d’été avec
plus de 50 ados; c’est
trop pour moi, on ne
peut pas avoir une approche individuelle ». Vieil ado,
jeune adulte, Bastien a déjà son avis
sur la “problématique” de la jeunesse. « Ce qui manque à la jeunesse,
c’est un but et la société met trop en évidence l’argent comme finalité dans la vie ». Vaste programme où il n’existe pas de recette
miracle. « C’est un peu utopiste mais la solution, s’il y en a une, se
fait au cas par cas. À travers les animations, j’essaie d’inculquer aux
ados des notions de jeu collectif, d’humilité, de justice. Des valeurs
que l’on retrouve dans la vie ». En attendant de se consacrer pleinement à sa vocation, Bastien doit “patienter” encore un an, durée nécessaire pour obtenir son DUT animation. « C’est la voie la
plus directe que j’ai trouvée ».
● S.C.
Coralie FABRE
Aux urnes, collégiens !
[ L’appart vise le parc privé
En 2003, l’appart’, association visant à
« faciliter l’accès au logement des jeunes de 18
à 25 ans rencontrant des difficultés à se loger »,
membre du réseau CLLAJ *, a reçu 158
jeunes. 31 % ont accédé au logement autonome, « ce qui est énorme, vu la typologie des
publics : 54 % sont en dessous du seuil de pauvreté » souligne sa directrice, Marie-Christine
Meinhard.
Outre l’accompagnement individuel, elle
propose, depuis mai 2003, des ateliers
collectifs mensuels, co-animés par l’ADIL
(Agence départementale pour l’information sur le logement), le CCAS (Centre communal d’action sociale) et la Caisse
d’allocations familiales, permettant d’aborder les questions les plus fréquentes. 29
jeunes y ont participé en 2003.
Autre nouveauté, à venir en 2004: la mise
à disposition sur place, pour les jeunes ayant
Bastien CROST
ment d’urgence : en 2003, 12 jeunes ont
bénéficié d’une place en ALT (allocation
de logement temporaire) à l’hôtel du
Revermont (pour 30 jours maximum).
Malgré la baisse, en 2003, des fonds publics accordés au dispositif de sous-location
de 10 logements réservés aux jeunes en insertion professionnelle – néanmoins maintenu mais avec un nouveau système de calcul
de loyer –, le budget s’équilibre, grâce à
l’arrivée de nouveaux partenaires financiers (l’Opac et la Semcoda en 2003, L’agglo
en 2004).
L’école est finie, les années collège aussi pour Coralie, 14 ans. Quatre années passées au
collège de Saint-Exupéry, à Ambérieu, dont deux placées sous le signe de la citoyenneté.
Un conseil municipal jeunes y est actif depuis deux ans, élu par les élèves de 4e et de 5e
des collèges Saint-Exupéry et Sainte-Marie. Les jeunes conseillers se répartissent sur trois
commissions : vivre ensemble, communication, solidarité ; urbanisme, environnement, prévention routière; sports loisirs, culture. Coralie travaille au sein de la première, au poste de suppléante de la présidente. « Cette année, nous avons mené différentes actions: distribuer de la nourriture
aux Restos du cœur, participer aux vœux du maire à la maison de retraite, servir les invités au repas organisé par le CLAPA (Centre de liaison et d’aide aux personnes âgées) ». Décision et action de ces jeunes pour qui ce
conseil est une première expérience de citoyenneté. « Depuis la 6e, je suis déléguée de classe. Le CMJ m’a permis de m’engager dans le volontariat ».
Si le fait de prendre la parole en public en effraie certains, cela ne pose pas de problèmes à Coralie. « Les séances du CMJ se font à l’hôtel
de ville, avec des personnes que l’on connaît ». En présence aussi du maire, qui lui a proposé de se représenter à d’autres élections, municipales. Une prochaine carrière politique ? « C’était pour plaisanter. Je ne compte pas faire carrière dans la politique ! ». Coralie a déjà une
idée nette de ce qu’elle veut faire : travailler dans la police judiciaire. « Cela reste dans le même esprit : aider les gens ».
● S.C.
* Comité local pour le logement autonome des jeunes.
InterAction n° 41 • juillet 2004 • 39 •
Vie des associations
; Un centre socio-culturel pour la vallée de l’Albarine
; Vas-y confiance
Créée en 1958 à Saint-Rambert-en-Bugey, l’ACV (Association centre de vacances) a
développé, au fil des ans, diverses activités socio-culturelles. Agréée centre social par
la CAF en janvier, elle est devenue Centre socioculturel de l’Albarine, en partenariat
avec la communauté de communes Vallée de l’Albarine (12 communes, plus de 5000
habitants), avec pour vocation de « décentraliser au maximum nos actions, pour éviter que les gens soient toujours obligés d’aller à Ambérieu pour leurs démarches » souligne la directrice, Sabine Schneider. Outre les activités de loisirs pour jeunes et adultes,
le centre souhaite mettre en place, à la rentrée, des ateliers collectifs d’aide à la recherche d’emploi et élargir l’ouverture de son Point cyber.
Tél. 04 74 36 26 00
; Aid’auto 01 récompensé
; Un plus pour l’AVF
L’association Aid’auto 01, basée à
Trévoux, a reçu fin juin le trophée
« S’unir pour agir » décerné par la
Fondation de France. L’association,
créée en février 2003, propose aux
personnes privées de véhicule d’en
louer sur une courte durée à prix réduit. Par ce biais, elle permet aux demandeurs d’emploi et aux personnes
en situation précaire de se rendre sur
leur lieu de travail, formation, entretien
d’embauche, stage…
Tél. 04 74 00 65 79
Le bureau burgien de l’Accueil des
villes françaises (AVF) a obtenu fin
juin un “label +”, distinction relative
à la qualité de l’accueil proposé aux
nouveaux arrivants. Ce label a été accordé en fonction de 18 critères,
tels le nombre de permanences assurées, le partenariat avec d’autres
structures etc. La nouveauté, cette
année, est le maintien des permanences durant la période estivale.
Tél. 04 74 21 28 64
E-mail :
[email protected]
; Ni putes ni soumises
Un comité Ni putes ni soumises s’est créé en janvier dans le pays de Gex.
Dans l’esprit du mouvement national, l’association mène des actions pour la
laïcité et contre les violences faites aux femmes. « Bien sûr, nous ne connaissons pas ici la même violence que dans les banlieues parisiennes, mais des
problèmes existent aussi: une dégradation des relations hommes-femmes, de
plus en plus d’interdits pour les jeunes filles, des discriminations », note la
présidente, Malika Bekhti.
À l’automne, le comité s’associera à la campagne Le respect, ça change l’école
lancée par l’Éducation nationale, via des rencontres avec des collégiens de 4e
et 3e, et à la Journée de sensibilisation contre les violences faites aux femmes
organisée par la Préfecture. En projet également: une soirée-débat animée par
Fernande Amblard, psychothérapeute, auteur de Panser l’impensable. Dès septembre, le comité tiendra une permanence à Ferney, dans un local municipal; d’autres permanences sont en projet, à Saint-Genis-Pouilly, Divonne et
Gex. Quatre comités Ni putes ni soumises existent en Rhône-Alpes: à Grenoble,
Valence, Lyon et Ferney.
12, chemin de Colovrex 01210 Ferney-Voltaire
E-mail : [email protected]
; Centre du volontariat : plus d’offres en ligne
Dès la rentrée, le service d’offres d’emploi bénévole du CVPA (Centre du volontariat des pays de l’Ain) sera interactif. Les utilisateurs pourront affiner leur recherche selon plusieurs critères:
la nature du poste, les horaires, le lieu, localisé sur une
carte du canton de son choix. Le nombre d’offres, à l’heure
actuelle aux alentours des 250, devrait, à terme, doubler. « L’objectif est, à l’aide d’un moyen moderne et efficace, de couvrir l’ensemble du département, et de répondre
aux besoins des associations » commente Yves Le Pecq, responsable du Centre.
Tél. 04 74 45 38 36 – www.benevolat01.org
• 40 • InterAction n° 41 • juillet 2004
À l’écoute
• Groupe de parole
Prêter de l’argent pour démarrer une
activité commerçante, voilà ce que
propose l’association Vas-y confiance, créée en mars. Particularité : les
prêteurs et les bénéficiaires vivent à
des milliers de kilomètres, les uns en
France, les autres au Togo. Sur place, un relais local sélectionne les bénéficiaires des crédits et assure un suivi
et un accompagnement. Pour l’instant, 30 prêteurs ont permis de faire
naître huit projets, comme un taximoto ou la vente de céréales, de vêtements. Sur le remboursement, une
partie est consacrée à l’épargne, versée à l’échéance du prêt.
Tél. 04 78 06 37 33 (Michel
Argouse)
E-mail : [email protected]
www.vasyconfiance.org
La nouvelle association L’écoute
lance, à la rentrée, un groupe de parole ouvert à tous (10/12 personnes
maximum), « afin d’aider les personnes
à retrouver l’harmonisation, un bienêtre, une meilleure connaissance de
soi ». Les séances, de 2 heures, se
déroulent à Bourg, le samedi aprèsmidi ou mercredi soir.
Tél. 04 74 22 45 65
(Lucette Druguet)
• Ateliers à thèmes
Créée en juin 2003,
l’association AVEC
(A votre écoute)
« s’adresse à chacun sans nécessiter d’être dans de
grandes difficultés morales ou sociales,
explique sa fondatrice. Elle veut offrir une écoute à toute personne qui
éprouve simplement le besoin de
s’exprimer et qui, dans la vie courante,
n’a pas l’occasion ou la personne auprès de qui elle peut le faire ».
Outre les entretiens individuels avec
des bénévoles-écoutants formés, elle
met en place des ateliers à thèmes,
sous forme de groupes de paroles ouverts à tous, autour de cinq grands
axes : à l’écoute de soi-même, de la
famille, de la santé, du parcours de
vie, des autres. Premier rendez-vous
le 24 juillet, à Bourg, à l’écoute de
la solitude.
Tél. 04 74 40 38 30 (Pierrette Viret)
; Cap sur l’Afrique avec Tam-Tam
Née à Bourg à l’automne 2003, l’association Tam-Tam a pour double objectif de mieux faire connaître l’Afrique ici et de soutenir là-bas des microprojets de solidarité et développement (accueil et formation des enfants abandonnés, aide aux familles rurales, construction de puits…). Le 12 juin, elle
conviait à une première rencontre festive avec, au programme : expo, conférence, dégustation, danse, poésie, mode et musique.
« Ce n’est pas une association communautaire, précise sa présidente-fondatrice, Sophie-Rose
Broyer. Les membres sont de divers pays
d’Afrique et aussi de France ». D’autres rencontres sont en projet : « des “contes au coin
du feu” pour les personnes âgées, des journées
gastronomiques, des animations dans les
écoles, pour expliquer l’Afrique aux enfants,
leur apprendre le respect des aînés… ».
Tél. 04 74 21 20 81
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Secteur Haut-Bugey – Tél. : 04 74 77 10 04 – Fax : 04 74 81 86 61
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Secteur Bresse – Tél. : 04 74 23 63 99 – Fax : 04 74 52 12 30
E-mail : [email protected]
Secteur Lyon – Tél. : 04 78 36 02 01 – Fax : 04 78 36 80 91
E-mail : [email protected]
www.alfa3a.org

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