L`homme est-il un grand singe ?

Transcription

L`homme est-il un grand singe ?
Exposition temporaire
L’homme est-il
un grand singe ?
Dossier
pédagogique
12 DEC. 15
13 MARS 16
Sommaire
Introduction
Parcours de l’exposition
p.4
Plan de l’exposition
1. Module Les grandes photos
2. Module Hybride
3. Vitrine Pieds et mains
4. Module Utilisation d’une image renversée
5. Module Mémoire des chiffres
6. Module Coopération
7. Module Communication
8. Module Brachiation
9. Module Avec les pieds !
10. Module Utilisation d’outils
11. Module Evolution
12. Module Film sur la conscience
13. Module Film vision d’artiste
14. Module zootropes
15. Module Enfant sauvage
16. Module Film sur le propre de l’homme
17. Espace lecture
Vitrine des Grands Singes
En lien avec les salles permanentess abordés
p.25
Les liens avec le programme
p.30
Présentation de la salle de zoologie
Quelques spécimens de primates
Les animations
p.32
Bibliographie
p.34
Informations pratiques
p.36
Introduction
Le Muséum propose l’exposition temporaire « L’homme est-il un grand singe ? » du
12 décembre 2015 au 13 mars 2016.
L’exposition propose de comparer nos capacités - qu’elles soient physiques, mentales
ou comportementales - avec celles de nos plus proches cousins, chimpanzés, orangsoutans et gorilles. Les aptitudes telles que la bipédie, l’utilisation d’outil, le rire,
l’empathie, la transmission d’une culture, la coopération... ne sont plus
«le propre de l’homme». La frontière entre l’homme et l’animal apparaît, au regard
de l’histoire, une nouvelle fois perturbée. En se confrontant aux capacités des grands
singes, nous sommes amenés à nous interroger sur nous-même.
L’exposition est interactive et ludique. La scénographie invite les visiteurs à des
expérimentations et des extraits vidéo ammènent à une réflexion sur ses propres
préjugés.
Ce dossier pédagogique a été réalisé par le service pédagogique du Muséum de
la Rochelle. Il reprend en partie le dossier réalisé par le Forum départemental des
Sciences de Villeneuve d’Ascq et par la Turbine des Sciences de Cran-Gevrier.
Il est destiné aux enseignants du Primaire et du Secondaire qui souhaitent faire
découvrir l’exposition à leurs élèves.
La réservation est obligatoire pour les visites libres et les visites accompagnées (voir
Informations pratiques).
Cette exposition itinérante a été créée par le Forum départemental de Villeneuve d’Ascq à partir de
l’exposition «Le propre du singe» du Muséum de Neuchâtel (Suisse).
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Plan de l’exposition
La salle d’exposition temporaire est située au sous-sol du Muséum.
Entrée
Module 9
Module 8
Module 7
Vitrine
Grands Singes
Module 11
Module 1
Module 3
Module 13
Module 14
Module 17
Module 14
Module 2
Module 5
Module 15
Module 16
Module 4
Module 10
Module 6
Module 12
sortie
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Parcours de l’exposition
1. Module Les grandes photos
Ce que l’on voit…
Huit couples de grandes photos en noir et blanc (2m de
haut x 1,30m de large) disposés en un couloir accueillant le
visiteur. Chaque couple est composé d’une photo de singe
etd’une photo d’humain dans des situations similaires.
Un dernier couple de photo du même type (en format
horizontal) accompagne le module lecture en fin de parcours.
NB : Les grandes photos de Cyril Ruoso et Dominique Fontenat
sont tirées du livre d’Emmanuelle Grundmann : L’homme est un
singe comme les autres paru aux Editions Hachette Pratique.
Ce que l’on découvre…
La similarité entre les situations, les regards voire les émotions troublent le visiteur dès son
entrée dans l’exposition. Ces grandes photos résonnent avec le titre de l’exposition.
En insistant sur le mimétisme physique, le visiteur est invité au questionnement concernant
la frontière entre humanité et animalité.
2. Module Hybride
Ce que l’on voit…
Un module cubique avec un miroir sans tain sur sa face avant et
sur un des côtés. En face du premier miroir, un tabouret invite le
visiteur à s’asseoir et à lire une consigne :
« Asseyez-vous face au miroir. Plongez vos yeux dans ceux du singe
(même hauteur, même profondeur) et observez le mélange... »
Ce que l’on découvre…
À l’intérieur du module, le visiteur aperçoit un orang-outan «réaliste» (La sculpture a été réalisée par Yves Gaumetou). En plaçant ses yeux dans ceux du singe grâce au miroir sans tain,
son visage va se confondre avec celui de l’animal. Le visiteur s’observe ainsi en «hybride»,
mélange d’homme et de singe, qui symbolise comme pour les photos le questionnement sur
la frontière homme-animal.
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3. Vitrine Pieds et Mains
Ce que l’on voit…
La vitrine compare un pied humain et une main humaine
avec un pied et une main de gorille, ainsi
que leurs squelettes. Différents cartels les accompagnent :
«Des pieds et des mains
L’homme et le chimpanzé possèdent plus de 98% de gènes en
commun mais ils présentent de grandes différences anatomiques
liées à leurs modes de vie très différents. On le constate en
observant pieds et mains.»
Ce que l’on découvre…
Le visiteur est amené à constater les ressemblances et les différences entre ces éléments. Ces
constats sont à mettre en rapport avec le module « Avec les pieds ! ».
Pour en savoir plus...
La main
Chez l’homme (et tous les représentants du genre Homo), la main n’est spécialisée ni dans la locomotion, ni dans la suspension :
- La main est semblable à celle des mammifères primitifs : cinq doigts allongés, deux phalanges au
pouce et un axe de symétrie rayonnant avec le majeur au centre
- Le pouce s’oppose aux autres doigts
- Les os des phalanges sont droits
Chez le chimpanzé, le gorille et l’orang-outan la main montre un haut degré de spécialisation
pour la vie arboricole :
- Les doigts sont très longs et recourbés pour faciliter la suspension
- Le pouce est très court et n’est pas véritablement opposable aux autres doigts (sauf avec l’index
pour le bonobo)
- Les os des phalanges sont recourbés
Homme
Chimpanzé
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Le pied
Chez l’homme (et tous les représentants du genre Homo), le pied est hautement spécialisé pour
la marche verticale (bipédie) :
- Le gros orteil est large et parallèle aux autres doigts de pied. Il n’est pas opposable et ne s’écarte
des autres que de 5 à 15° maximum.
- Il est le seul être vivant à posséder une voûte plantaire.
- Il est le seul mammifère dont le calcanéum (os du talon) est relevé dans sa partie antérieure. De
plus, cet os a deux tubercules au lieu d’un sur sa partie arrière. De ce fait, lorsqu’il s’appuie sur le
sol, le talon possède une bonne assise grâce à ces deux bosses.
- Durant la marche, la plante du pied est en contact avec le sol à la fois par le talon et par l’avant
du pied et les orteils.
Chez le chimpanzé, le gorille et l’orang-outan, le pied est d’abord adapté pour se déplacer dans
les arbres. La marche bipède est occasionnelle :
- Le gros orteil est fortement réduit, mais il peut s’opposer aux autres orteils et s’écarter d’un
angle égalant 90° (sauf chez l’orang-outan où il est très réduit et parfois absent)
- Il n’y a pas de voûte plantaire,
- Le calcanéum est horizontal et repose sur le sol par toute sa surface. Comme il ne possède qu’un
tubercule dirigé vers l’intérieur, le pied a tendance à basculer vers l’extérieur. Durant la marche,
toute la plante du pied est en contact avec le sol, donnant une empreinte complète. Ils marchent
en varus, c'est-à-dire en prenant appui sur l’extérieur du pied.
Chimpanzé
Homme
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4. Module Utilisation d’une image inversée
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’un labyrinthe que le visiteur doit
parcourir avec un petit bâton et en s’aidant d’un miroir.
Les mouvements à exécuter sont donc inversés. Une vidéo
montrant un singe utilisant un miroir pour attraper de la
nourriture est incorporée au module.
Texte de la consigne :
«Utilisation d’une image inversée
Les grands singes, mais aussi les capucins, et quelques autres
primates, savent utiliser un miroir pour découvrir un objet caché.
Simple à première vue, l’exercice ne va pas de soi car l’image que le
miroir renvoie est inversée. Le cerveau a parfois de la peine à tenir
compte de cette illusion.
Voici un petit exercice de concentration. Prenez le pion et placezle dans le labyrinthe (entrée à gauche). En vous aidant du miroir
uniquement, faites le parcours jusqu’au bout.
Merci de remettre le pion en place pour le prochain joueur.»
Ce que l’on découvre…
Le visiteur se retrouve confronté à la difficulté de penser « à l’envers » par rapport à ses habitudes.
L’objectif est de prendre conscience de la difficulté de cet acte de pensée. Ensuite, dans la
vidéo, le visiteur découvre la facilité avec laquelle le singe est capable d’utiliser un miroir
pour se repérer et attraper de la nourriture, alors qu’il n’en a jamais utilisé auparavant ! Cette
faculté d’adaptation questionne sur les capacités du cerveau de l’animal !
Et chez les autres ?
Les éléphants peuvent également utiliser des miroirs pour repérer des aliments placés hors de leur champ
visuel.
1- Quand un éléphant d’Asie se trouve face à un miroir suffisamment grand, il commence par inspecter son
corps.
2- Une pomme est placée sur une étagère de l’autre côté du mur et hors de vue de l’éléphant. L’éléphant
ne peut pas voir directement le fruit, mais il peut en avoir l’image dans le miroir.
3- L’éléphant se sert du miroir pour passer la trompe par-dessus le mur et attraper le fruit.
crédit : «les animaux les plus intelligents de la plantète»
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5. Module Mémoire des chiffres
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’un plan horizontal, d’un bouton
rouge, d’un bouton vert et de sept plaquettes en plexiglas
numérotées de 1 à 7. Le visiteur doit tenter de replacer les
7 plaquettes numérotées sur les chiffres correspondants qui
sont apparus très brièvement (moins d’une seconde).
Une vidéo montrant cette expérience quasi identique faite
par un singe complète le module.
Texte de la consigne :
«Mémoire des chiffres
En 2007, l’équipe du professeur Matsuzawa de l’université de
Kyoto présentait des résultats ahurissants : la mémoire « flash » du
chimpanzé est beaucoup plus performante que celle de l’homme.
Nous nous en sommes inspirés pour mettre en place un exercice
simplifié prenant en compte les capacités réelles de l’être humain.
1—Appuyez sur le bouton vert
2—Les chiffres de 1 à 7 apparaissent un court instant
3—Mémorisez leurs emplacements et placez les plots de 1 à 7 à la
bonne place (les points rouges indiquent les endroits où les chiffres
sont apparus)
4 — Vérifiez en appuyant sur le bouton rouge (répéter si besoin)
5—Merci de ranger les plots
Ce jeu a été réalisé en collaboration avec la CPLN (Centre
professionnel du littoral Neuchâtelois)»
Ce que l’on découvre…
Le visiteur va se trouver en difficulté pour replacer les 7 numéros. En découvrant que le singe
arrive à retrouver 9 numéros avec une grande facilité, l’humain se retrouve questionné sur
les capacités de sa mémoire « flash » comparativement à celle de l’animal, plus performante.
Pour en savoir plus...
Le champion de la mémoire immédiate se nomme Ayumu. Il est le fils de Ai (amour en japonais),
célèbre chimpanzé qui a appris à utiliser un langage artificiel pour nommer, décrire et quantifier
des objets.
Ayumu parvient à mémoriser 10 chiffres en moins d’une seconde. L’exercice consiste à appuyer
dans l’ordre (de 1 à 10) sur les numéros qui se sont allumés puis éteints. Ayumu réussit encore
dans 80 % des cas quand les chiffres lui sont montrés durant 7 dixièmes de seconde.
Les chercheurs ont fait exécuter le même exercice à des étudiants. Les résultats obtenus par Homo
sapiens sont pitoyables : 40 % de réussite seulement.
D’après les scientifiques, cette mémoire visuelle, photographique, est connue chez les jeunes
enfants. Mais elle se dissipe avec l’âge, à peu près quand se développe la maîtrise du langage.
D’ailleurs, les chimpanzés eux-mêmes perdent peut-être cette capacité avec l’âge. La mère du
champion Ayumu n’a pas obtenu de meilleurs résultats que les étudiants. Nous voilà rassurés : sur
un point au moins, nos capacités mentales atteignent celles d’une vieille guenon (extrait du Futura
science du 5 décembre 2007).
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6. Module Coopération
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’une vitrine horizontale protégeant
un «damier», dont les cases sont séparées par des baguettes
de bois. Sur deux faces latérales opposées du module sont
implantées deux baguettes avec une poignée permettant à
deux visiteurs de coopérer pour tenter de déplacer un cube.
Une vidéo montrant deux singes qui coopèrent complète le
module.
Texte de la consigne :
«Coopération
Bonobos et chimpanzés savent coopérer quand cela s’avère
nécessaire, mais se montrent aussi parfois très égoïstes. La vidéo
mise à disposition par le professeur Frans deWaal nous montre une
scène étonnante : un chimpanzé essaie de motiver son congénère
pour l’aider à tirer sur une corde afin d’obtenir de la nourriture
disposée sur un plateau à l’extérieur de la cage. Le second singe
se plie-t-il à l’exercice de bonne ou mauvaise grâce, la vidéo ne le
dit pas ! Cela ne vous rappelle-t-il rien ? L’homme est sans cesse
confronté à cette alternative : aider son prochain sans être pénalisé.
C’est le sens de l’exercice proposé : à deux, déplacez le cube sur une
autre case grâce aux baguettes.»
Ce que l’on découvre…
En déplaçant le cube, Le visiteur va se rendre compte des processus mis en jeu dans un acte
de coopération : enjeu partagé, discussion, dextérité… En comparant cet acte avec celui réalisé par les singes dans la vidéo, le visiteur découvre que bien que complexe cette relation
existe aussi de façon consciente chez l’animal, induisant un questionnement sur les formes
de comportements sociaux qui seraient spécifiques à l’homme.
Pour en savoir plus...
La coopération signifie que deux individus ou plus œuvrent ensemble au même objectif, d’où un
résultat supérieur à celui qu’ils auraient obtenu s’ils avaient travaillé séparément.
Les chimpanzés de la forêt Tai coopèrent intentionnellement lorsqu’ils chassent. Ils émettent un
appel caractéristique pour indiquer l’ouverture de la chasse, à la suite de quoi les chimpanzés
se répartissent les rôles : les premiers entraînent la proie vers l’avant, les deuxièmes essaient de
la saisir, les troisièmes l’empêchent de s’échapper et les derniers attendent, dissimulés derrière
d’épais feuillages, pour bondir sur la victime.
Les chimpanzés partagent aussi la viande avec ceux qui ont participé à la chasse, et dans ce cas,
le rang de hiérarchie de dominance n’est pas important. Si un mâle placé en haut de la hiérarchie
arrive après la chasse, il a moins de chance d’obtenir un morceau de viande que ses congénères
chasseurs de rang inférieur.
D’autres chercheurs réfutent ces affirmations et estiment que la chasse des chimpanzés n’est pas
plus coopérative que celle des lions (explication dans «et chez les autres ?»).
A partir des observations en milieu naturel il est difficile d’établir jusqu’où va la coopération intentionnelle des chimpanzés. Un certain nombre d’expériences ont été réalisées sur la coopération
des primates non humains.
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Dans la première étude, un gros bloc de béton fut installé en dehors de la cage de deux jeunes
chimpanzés. Des bananes furent posées sur le bloc, puis des cordes furent fixées à celui-ci et passées à travers les barreaux de l’enclos. Pour un seul chimpanzé, le bloc était trop lourd, il fallait
unir leur force pour déplacer le bloc de béton. Le film réalisé sur cette expérience montre très
certainement que le comportement des chimpanzés était intentionnel. L’un des chimpanzés se
montre peu intéressé par la tâche et commence à s’éloigner. Son compagnon s’approche de lui,
place son bras autour de ses épaules et le convainc de retourner vers les cordes. Les deux chimpanzés réussissent à avancer le bloc de béton jusqu’à l’atteindre et le chimpanzé qui s’ennuyait
se retire à nouveau, apparemment heureux que son compagnon ait la banane pour lui tout seul.
Une seconde version plus récente de l’expérience de la corde a été réalisée avec des singes capucins. Les deux singes doivent coordonner leurs mouvements pour faire venir la plate-forme et
atteindre leur nourriture. Si l’on place une cloison opaque entre les deux singes, leur coordination
devient insuffisante pour réussir à atteindre leur nourriture. En conséquence, les singes capucins
affichent un comportement coordonné qui constitue un aspect important de la coopération.
crédit : «les animaux les plus intelligents de la planète»
Et chez les autres ?
La chasse chez les lionnes.
La chasse en groupe, à laquelle se livrent les lionnes, constitue sans doute l’un des plus fameux exemples
de coopération animale.
Une étude a montré que lorsque les lionnes chassent en groupe, elles rapportent un nombre de proies
bien supérieur que lorsqu’elles chassent individuellement. Cependant, même si elles chassent en groupe,
cela ne signifie pas que leur tactique soit plus élaborée : un observateur a noté que leur répartition sur le
terrain, pour cerner leur proie, semblait être plus opportuniste qu’organisée.
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7. Module Communication
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’une caisse verticale présentant un
miroir sans tain sur une de ses faces et un trou sur la face
opposée.
Le visiteur est incité à placer sa tête dans le trou. Il voit ainsi
le reflet, grâce au miroir, de son visage surmontant un corps
de singe.
A l’intérieur de la caisse, trois images présentant des faciès
de singes incitent le visiteur à les imiter. Les visiteurs qui sont
de l’autre côté de la caisse peuvent voir celui qui est en train
de grimacer grâce au miroir sans tain.
NB : Ce module déclenche souvent des fous rires par les grimaces
qu’il oblige à faire et le fait que certains visiteurs soient spectateurs.
C’est aussi un module dans lequel les visiteurs se prennent en
photo.
Ce que l’on découvre…
En imitant quelques faciès du singe, le visiteur prend conscience des principes de communication qui existent chez l’animal. Ces principes, faisant écho au langage articulé humain,
questionnent sur le principe même de comparaison homme/animal. En effet, le propre de
l’homme peut-il être décrété à l’échelle d’un système précis (langage articulé) ou doit-on
retenir le principe général de communication ?
Pour en savoir plus...
Anxieux, les singes communiquent sans cesse entre eux. Le visage des chimpanzés est dépourvu
de poils. Ils peuvent ainsi donner à leur face de nombreuses expressions et communiquer aux
autres leurs humeurs : la colère, la joie, la peur...
Toutes ces mimiques faciales sont très importantes dans le groupe de chimpanzés, du plus fort au
plus faible.
En colère, le chimpanzé serre fortement ses lèvres et dresse ses poils.
Effrayé ou excité, le chimpanzé a la bouche ouverte. On peut voir
toutes ses dents.
Lorsque le chimpanzé veut quelque chose, il fait la moue en avançant
ses lèvres.
Pour montrer qu’il veut jouer, le chimpanzé sourit. Ce même sourire
peut aussi montrer que le chimpanzé est nerveux.
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Les singes ne peuvent pas parler avec un langage articulé pour plusieurs raisons.
Chez le singe, la partie du pharynx située juste avant la bouche est beaucoup moins volumineuse,
il y a donc moins de variations du volume possibles et donc le singe prononce moins de voyelles
que l’homme.
De plus, chez l’homme, la langue peut bouger, alors chez le singe elle occupe quasiment tout
l’espace et ne peut, par conséquent, pas exécuter les mouvements nécessaires pour prononcer
les consonnes.
homme
singe
Organisation de
la gorge et de la
bouche
pharynx
Enfin, la position debout de l’homme permet de prononcer plusieurs voyelles en une seule expiration. Les singes étant le plus souvent en position penchée, ils ne peuvent prononcer qu’une
voyelle par expiration.
Par ailleurs, le mécanisme de la parole est commandé par une zone du cerveau, l’aire de Broca,
très bien définie chez l’homme, beaucoup moins chez le singe.
Quand nous parlons, que ce soit avec la bouche ou avec des gestes, nous imaginons le mot et il
se «dessine» dans notre cerveau, dans une autre zone bien définie chez l’homme et beaucoup
moins chez le singe.
Parmi les études les plus innovantes réalisées dans la seconde moitié du XXe siècle, figurent celles
menées sur l’acquisition du langage par les animaux. A l’aide de supports tels que la langue des
signes américaine, des symboles abstraits ou des formes en plastique représentant des mots, certains animaux se sont avérés être d’excellents élèves en la matière.
Le jeune chimpanzé femelle, Washoe, fut le premier chimpanzé auquel fut enseignée la langue
des signes. Après plusieurs années, Washoe apprit 130 signes. Le chimpanzé pouvait utiliser des
gestes qui correspondaient à des objets, des actions et des personnes.
Il est également reconnu que les chimpanzés sont capables d’apprendre des symboles et de les
utiliser pour désigner et demander des objets ou des activités. Ils savent aussi distinguer des relations conceptuelles telles que «plus grand» et «plus petit», «en dessous» et «au dessus», «dans»
et «sur», «identique» et «différent».
Et chez les autres ?
Les abeilles excellent à communiquer entre elles par l’intermédiaire de danses et savent parfaitement en
interpréter les messages. La danse exécutée par l’abeille éclaireuse, à son retour à la ruche, transmet aux
autres abeilles des informations sur le type de source alimentaire qu’elle a découvert et sur son emplacement.
Après plus de 6000 observations dans le milieu naturel du comportement des abeilles, Karl Von Frisch
a dénoué le mystère de la danse des abeilles. Il a découvert que les informations étaient transmises au
moyen de deux types de danse : la danse circulaire et la danse frétillante.
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8. Module Brachiation
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’un portique présentant une
échelle à bras horizontale. Le visiteur (enfant) est incité à
traverser l’échelle enpassant d’une barre à l’autre à la force
des bras.Au sol, un tapis molletonné permet de réceptionner
les enfants. Une vidéo montrant un singe se déplaçant par la
brachiation complète le module.
Texte de la consigne :
«Brachiation
Vous êtes-vous déjà suspendu par les bras plus de trois minutes ?
Les singes – gibbons et orang-outans en tête – sont passés maîtres
dans ce domaine. Grâce à leurs longs membres antérieurs, ils se
déplacent dans les arbres avec une agilité étonnante et restent
accrochés aux branches plusieurs heures durant. Pour les imiter,
suspendez-vous à l’échelle et essayez d’avancer !»
Ce que l’on découvre…
Le visiteur va constater quelques difficultés à utiliser ses bras dans un mode de déplacement
inhabituel. Cet exercice questionne sur les capacités musculaires de l’homme et de l’animal.
Plus généralement, ce module, couplé à celui intitulé « Avec les pieds ! », interpelle sur les
spécificités que permet la quadrupédie comparativement à la bipédie de l’homme. La quadrupédie est-elle plus ou moins évoluée que la bipédie ?
9. Module Avec les pieds !
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’un tapis surélevé et de cubes en
mousse rigide en grand nombre.
Il est souhaitable que le visiteur enlève ses chaussures avant
de monter sur le tapis.
Texte de la consigne :
«Empilez les cubes avec les pieds !»
NB : Intuitivement, le visiteur essaie de faire la plus haute tour
possible avec les cubes. Il faut veiller à ranger les cubes de temps
à autre.
Ce que l’on découvre…
Manipuler des éléments avec ses pieds n’est pas dans les habitudes humaines. En constatant
la relative difficulté d’empiler les cubes, la quadrupédie questionne de nouveau la bipédie
humaine, comme pour les bras (voir module « brachiation»). Ce module renvoie aussi vers
la vitrine « pieds et mains » dans laquelle on peut évoquer l’aspect « manuel » des pieds du
singe (pouce opposé).
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Pour en savoir plus...
La bipédie n’est pas l’apanage des Homo sapiens. D’autres espèces comme les chimpanzés ou les
bonobos utilisent ce mode de locomotion. La seule différence réside dans le fait que seul l’humain
l’utilise de manière quasi systématique et sur de grandes distances. La quadrupédie chez l’Homme
est utilisée par les bébés.
Les grands singes ont une aptitude à la bipédie. Ils se suspendent dans les arbres par les bras, le
corps à la verticale, et ils montent aux arbres verticalement. Ils peuvent donc avoir cette position
verticale sur le sol et marcher debout dans certaines circonstances.
Depuis 10 millions d’années, l’aptitude à se suspendre a été sélectionnée. La bipédie moderne
qu’on retrouve à partir du genre Homo date de 2 millions d’années avec Homo ergaster.
Il n’y a pas eu une seule bipédie, il est donc préférable de parler des bipédies, caractère non exclusif à l’Homme.
10. Module Utilisation d’outils
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’un panneau vertical contenant des
boules de couleurs et une boule blanche plus petite. Grâce à
deux baguettes qui rentrent latéralement dans le panneau,
le visiteur doit faire passer la boule blanche d’un sommet
à l’autre. Une vidéo montrant un singe exécutant le même
exercice pour attraper de la nourriture complète le module.
Texte de la consigne :
«Utilisation d’outils
Dans la nature, la nourriture se cache parfois dans des endroits
insoupçonnés. Il faut alors développer des trésors d’imagination
pour obtenir ce que l’on souhaite : termites juteuses, fourmis
dodues ou noix enfermées dans leurs coques. Pour cela, gorilles,
chimpanzés ou bonobos utilisent des outils simples mais efficaces.
Et si, au supermarché, vous deviez faire pareil pour obtenir vos
aliments ?
Ce petit test est simple : à l’aide des deux baguettes, faîtes
descendre jusqu’en bas la petite bille.
Pour réamorcer le test, tournez la boite d’un demi-tour.»
Ce que l’on découvre…
L’utilisation d’outils est fréquente chez les singes. Ce critère ayant été historiquement évoqué
pour définir le propre de l’homme, le visiteur découvre que ce n’est pas le cas. D’autres observations d’utilisation d’outils par les singes peuvent se faire grâce au module « utilisation d’une
image inversée » et « Film sur le propre de l’homme ».
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Pour en savoir plus...
Grâce à l’utilisation d’outils, les animaux améliorent les capacités physiques essentielles dans la
lutte pour la survie, comme par exemple leur force, leur dextérité ou leur équilibre.
Les chimpanzés sauvages utilisent une gamme d’outils extrêmement variée et de nouvelles découvertes en la matière ont lieu chaque année. Plus de 70 types d’outils ont été identifiés à ce jour.
Au début des années 1960, Jane Goodal observa que les chimpanzés transformaient branches et
brindilles en outils qu’ils enfonçaient dans les termitières. Les termites s’accrochent alors sur ce
bâton, il ne reste qu’à le retirer et se délecter de ce repas.
Les chimpanzés sont aussi capables de fabriquer des lances et les utilisent pour attraper les galagos nichés profondément dans le creux des arbres.
A plusieurs endroits d’Afrique, les chimpanzés ont été vus en train d’utiliser des pierres comme
marteau et enclume pour casser les noix de palme. Cependant, certains chimpanzés d’Afrique
ignorent totalement l’utilisation des pierres, même lorsque les palmiers à huile existent dans leur
environnement.
La comparaison de tous les sites d’habitat de chimpanzés en Afrique centrale et en Afrique occidentale et de leurs boîtes à outils respectives, montre que les chimpanzés possèdent une culture
primitive, étant donné qu’ils manipulent un éventail de différents outils sur chaque site, mais que
tous les outils ne sont pas utilisés sur tous les sites. Ce phénomène suggère que les chimpanzés
acquièrent un savoir-faire avec les types d’outils utilisés au sein de leur propre communauté, via
l’apprentissage par observation auprès de leurs mères.
crédit : Luncz et al. Current Biology
Et chez les autres ?
Le dauphin et l’éponge de mer.
Après plusieurs observations de dauphins avec une éponge sur le museau, les scientifiques se sont posés la
question de l’utilité de celle-ci. Il s’avère que les dauphins, plus particulièrement les femelles, utilisent une
éponge comme moyen de protection.
Avant de se mettre en quête de nourriture, le dauphin explore un lit d’éponge, pour en trouver une et la
mettre sur son rostre. Une fois protégé, il peut alors racler le corail à la recherche de petits poissons sans
risquer des blessures.
Un seul individu aurait un jour initialement appris à utiliser les éponges pour protéger son museau, quelque
part dans l’océan, entre 1830 et 1890... Cette compétence aurait ensuite été transmise dans sa lignée
maternelle, sans être partagée avec d’autres adultes ni même avec des jeunes non apparentés. Ce fait
explique le faible pourcentage de dauphins maîtrisant cette étonnante capacité. La méthode de transmission, apprentissage ou imitation de la mère, n’est en revanche toujours pas connue.
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11. Module Evolution
Ce que l’on voit…
La vitrine est composée d’une classification de la super famille
des Hominoïdes et de différents faciès sculptés (réalisés par
Elisabeth Daynes) : Australopithecus afarensis, Homo habilis,
Homo erectus, Homo ergaster, Homo neanderthalensis,
Homo sapiens.
Ce que l’on découvre…
La classification permet au visiteur de replacer les différentes espèces les unes par rapport
aux autres, de mesurer en quelques sorte « l’écart » entre les espèces selon la théorie de
l’évolution.
Il découvre aussi qu’il a existé plusieurs espèces d’hommes dont Homo sapiens, celle à laquelle il appartient. Ce schéma permet aussi de découvrir que « l’homme ne descend pas du
singe », mais qu’ils ont un ancêtre commun. Le questionnement peut être amené sur différents points, différentes questions sont d’ailleurs replacées sur les bâches (voir « Questions
sur bâches »).
L’étude des faciès par le visiteur lui permet souvent d’avoir un point de vue « intuitif » sur ce
qu’il considère être humain ou animal. Le module permet donc de questionner les arguments,
et de savoir si les critères physiques ont leur place dans la définition du propre de l’homme
Pour en savoir plus...
Pour comprendre la place de l’Homme sur notre planète, détaillons la classification des espèces.
La disparition des dinosaures lors de la crise crétacé-tertiaire, il y a 66 millions d’années, a permis
l’expansion des mammifères. De nouvelles niches écologiques se sont libérées, favorisant le développement de nouvelles espèces dont les primates (cf. classification des primates).
L’ordre des primates se définit par les 5 doigts de la main et du pied, le pouce opposable, des
ongles plats et non des griffes, ainsi que les 2 yeux en façade permettant une vision stéréoscopique. La locomotion des primates est dominée par les membres postérieurs, le centre de gravité étant plus proches des membres postérieurs que des membres antérieurs. Les molaires sont
assez peu spécialisées et il y a deux incisives au maximum, une canine, trois prémolaires et trois
molaires par demi mâchoire.
En comparaison avec des mammifères de taille similaire, les femelles primates ont des portées
peu nombreuses, la gestation et la période juvénile sont plus longues.
Dans l’évolution des primates, il y a tout d’abord eu les primates avec un museau, on les retrouve
aujourd’hui sur l’île de Madagascar (lémuriens).
Il y a 40 millions d’années, des espèces ne présentant plus un museau mais un nez apparaissent.
Le nez présente des narines fortement séparées et s’ouvrant latéralement. Ce sont les singes du
nouveau monde, les platyrrhiniens (ouistiti, singe hurleur, singe araignée).
Il y a 25 millions d’années, des espèces présentant une cloison entre les deux narines réduite et
des narines s’ouvrant horizontalement apparaissent. Ce sont les singes de l’ancien monde, les
catharrhiniens (macaque, mandrill, ...).
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Aux alentours de - 20 millions d’années une autre branche apparaît, celle des hominoïdes, des
singes sans queue (gibbon, orang-outan, gorille, chimpanzé, l’homme).
Les «grands singes» regroupent les orangs-outans, les gorilles, les chimpanzés et l’Homme.
Seuls les orangs-outans vivent sur le continent asiatique, gorilles et chimpanzés se trouvent sur le
continent africain.
Chaque groupe de primates est représenté aujourd’hui par des espèces actuelles. Mais bon
nombre d’espèces ont disparu au cours de l’évolution.
L’amélioration de la bipédie et le développement de l’encéphale permet de classer l’homme avec
le gorille, le chimpanzé et le bonobo (hominidés). Certaines données moléculaires confirment ce
rapprochement. Parmi les hominidés, c’est avec le chimpanzé que l’homme est le plus proche,
c’est-à-dire qu’il partage l’ancêtre commun le plus récent. L’évolution est constamment remise en
cause par les découvertes de nouveaux fossiles.
crédit : Lecointre et Guyader «Classification phylogénétique du vivant»
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Dans la lignée humaine, les hominines (espèce humaine actuelle et espèces fossiles), une seule
espèce est représentée aujourd’hui, espèce à laquelle nous appartenons tous : Homo sapiens.
Dans le passé, plusieurs espèces humaines ont coexisté (par exemple, Homo néandertalensis avec
Homo sapiens).
Le genre Homo est apparu il y a environ 3 millions d’années. Il se définit par une capacité crânienne
plus importante, une boite crânienne plus arrondie, une réduction de l’appareil masticateur et de
la face, des petites canines et une bipédie quasi exclusive.
D’autres genres d’hominines ont existé : le genre Australopithecus avec l’exemple de Lucy, Paranthropus, Ardipithecus, etc.
Les nombreuses découvertes récentes dans l’arbre de parenté des hominines laissent apparaître
une histoire complexe dont la compréhension globale ne fait pas encore consensus au sein de la
communauté scientifique.
crédit : Pour la Science, novembre 2014.
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12. Module Film sur la conscience
Ce que l’on voit…
Lemodule est composé d’un écran de télévision diffusant un
montage de 14 minutes issu du film « L’image du miroir ».
Le visiteur déclenche le film grâce à un interrupteur.
Ce que l’on découvre…
Le film présente la comparaison des réactions de l’homme et du singe face à un miroir. Il permet de découvrir que certains singes ont conscience de leur image, et de mesurer leur degré
de réactivité par rapport à celle-ci.
Pour en savoir plus...
Longtemps on a cru que l’une des différences les plus frappantes et les plus considérables entre les
êtres humains et les autres espèces animales était le concept de soi, autrement dit la conscience
qu’a l’être humain de sa propre existence et de son propre comportement.
Des chimpanzés ont été observés sans miroir. Pendant cette phase, les observateurs se sont intéressés aux comportements auto-dirigés. C’est à dire combien de fois chaque animal touchait-il les
parties de son corps qu’il ne pouvait pas voir ?
Ensuite, un grand miroir a été placé à l’extérieur de la cage, mais suffisamment près pour que les
chimpanzés y voient les images qui s’y reflétaient.
Tous les chimpanzés réagirent de la même façon : ils se comportèrent comme si on leur présentait
soudainement un chimpanzé inconnu.
Puis, les chimpanzés commencèrent à expérimenter d’autres formes de comportement, comme
s’ils souhaitaient tester ce dont l’autre chimpanzé était capable. Une fois qu’un chimpanzé avait
plus ou moins compris la fonction du miroir, les observateurs constatèrent qu’il ouvrait la bouche
et tirait la langue pour examiner l’intérieur de sa cavité buccale.
Les chimpanzés commencèrent aussi à inspecter d’autres parties de leur corps qu’ils ne pouvaient
voir que grâce à un miroir, comme leur dos ou l’intérieur des jambes.
La capacité des jeunes enfants à se reconnaître dans un miroir possède des points communs
avec celle des chimpanzés. Dans les deux cas, cette reconnaissance ne surgit pas ex nihilo, mais
se construit progressivement. Entre 15 et 18 mois, les enfants semblent comprendre que l’image
qu’ils voient dans le miroir est un reflet de leur propre visage et de leur propre corps.
Comme si le fait que les chimpanzés semblaient se reconnaître dans le miroir ne constituait pas
une preuve suffisante, Gallup inventa le test de la marque colorée afin de confirmer ses théories. Ce test permet d’évaluer la conscience de soi en permettant de déterminer si un animal est
capable de reconnaître son propre reflet dans un miroir comme étant une image de lui-même.
L’un après l’autre, chaque chimpanzé accédait à un miroir placé à l’extérieur de la cage de test. Les
expérimentateurs, placés hors de vue, regardèrent comment les chimpanzés réagissaient lorsqu’ils
voyaient les marques sur leurs oreilles et sous leurs sourcils. Les chimpanzés commencèrent aussitôt à toucher les marques rouges et à renifler leurs doigts. Ils utilisaient les informations renvoyées
par le miroir pour toucher les emplacements exacts des étranges marques rouges.
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Et chez les autres ?
Les dauphins sont souvent comparés aux autres mammifères intelligents pourvus d’une flexibilité comportementale et évoluant au sein de structures sociales complexes et dynamiques, tout comme les grands
singes.
Les premières tentatives pour démontrer que les dauphins se reconnaissaient dans un miroir furent peu
concluantes ; cependant, les indices étaient prometteurs.
Au départ, le dauphin résidait dans un bassin rectangulaire équipé d’un miroir. Une fois qu’il avait été marqué (soit une vraie marque à l’encre noire, soit touché comme si une marque était apposée sur son corps),
il semblait inspecter son corps dans le miroir, nageant d’avant en arrière en face du miroir, tout en tournant
la tête et le corps.
Le dauphin fut transféré dans un plus grand bassin, puis marqué de façon réelle ou factice. Aussitôt, le
dauphin nageait rapidement en direction du miroir, placé à l’intérieur du plus petit bassin, comme s’il était
impatient de vérifier la présence éventuelle d’une marque.
13. Module Film vision d’artiste
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’un écran de télévision diffusant
un film réalisé par un artiste (Jacky Unvois), qui tourne en
boucle.
Ce que l’on découvre…
Le film présente différents arguments questionnant le propre à l’homme (le génie, le rire,
etc…) qui sont illustrés par un morphing d’un visage d’homme qui devient un visage de singe.
NB : les arguments cités sont donc artistiques, non scientifiques !
14. Module Zootropes
Ce que l’on voit…
Deux zootropes permettent au visiteur de visionner deux
« morphings » différents. Ces modules sont en lien avec le
film « Vision d’artiste ».
Ce que l’on découvre…
L’effet d’optique créé par le zootrope permet au visiteur de créer le morphing tel qu’il peut
le voir à l’écran dans le film « vision d’artiste ». La décomposition des images permet de voir
les phases intermédiaires et les « hybrides », qui interrogent poétiquement la frontière entre
homme et singe.
Ces images sont aussi à mettre en rapport avec le module « Hybride ».
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15. Module Enfant sauvage
Ce que l’on voit…
Le module invite le visiteur à compléter une phrase avec
des images d’animaux (loup, ours, singe) et à répondre à
des questions ensuite.
Texte de la consigne :
«Si tu avais grandi seul parmi des… (loups/ours/singes).
Où habiterais-tu ? Comment te déplacerais-tu ? Comment
t’exprimerais-tu ? Que mangerais-tu ? Serais-tu un humain ?»
Ce que l’on découvre…
En répondant aux questions, le visiteur prend conscience que sa vie aurait été autre, celle de
ce qu’on appelle un « enfant sauvage ». Son habitation, son mode de déplacement, sa communication, son alimentation ainsi interrogés questionnent sur ce qui ferait de lui un humain
s’il avait été élevé par des animaux. La problème sous-jacent est celui de l’inné et de l’acquis
: est-on homme par nature, ou par culture ?
Un texte accompagne ce module : il est extrait de « Mémoire et rapport sur l’enfant sauvage
Victor de l’Aveyron », écrit par Jean Itard (médecin, 1774-1838) entre 1801 et 1806. A la lecture de ce texte, le visiteur constate la comparaison récurrente à l’animalité faite par le
médecin. Les enfants sauvages questionnent la frontière entre humanité et animalité, entre
l’inné et l’acquis, entre nature et culture. Par cet exemple, le visiteur prend conscience de la
complexité à définir précisément l’Homme.
16. Module Film sur le propre de l’homme
Ce que l’on voit…
Le module est composé d’un écran et d’un vidéoprojecteur
diffusant en boucle un montage d’un film issu de la série
« des animaux trop humains », d’une durée de 6mn. Il
est composé de différentes scènes présentant les critères
historiques évoqués comme étant « le propre de
l’homme », illustrés à chaque fois par des images de singes
se conduisant selon ce critère : rire, faire de la politique,
transmettre une culture, utiliser des outils, jouer, avoir de
l’empathie, etc…
Ce que l’on découvre…
En regardant les images de singes et en constatant tous les critères déjà évoqués historiquement, le visiteur prend conscience de la complexité à définir le propre de l’homme.
En lien avec le film « le propre de l’homme », des textes sont placés sur les bâches dispersées
dans l’exposition. Ils ont la même intention, celle de faire découvrir comment certains critères
considérés historiquement comme l’apanage de l’homme ont été réfutés, notamment par
l’éthologie.
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17. Espace Lecture
Inviter au questionnement, éveiller la curiosité et l’imagination, satisfaire les besoins d’information, c’est ce que proposent ces ouvrages : des albums pour le plaisirs, des documentaires
pour montrer, pour comprendre… Ils permettent aussi de rebondir sur les modules présentés
dans l’exposition, voire d’explorer des pistes moins développées.
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La vitrine
Grands singes
Ce que l’on voit…
En plus des modules interactifs, le Muséum a souhaité exposer des
spécimens de grands singes issus de ses collections patrimoniales.
Liste des spécimens :
- crânes de gorilles - Gorilla gorilla
- squelette de gorille - Gorilla gorilla
- Gorille naturalisé - Gorilla gorilla
- crâne de chimpanzé - Pan troglodytes troglodytes
- squelette de chimpanzé - Pan troglodytes troglodytes
- Chimpanzé naturalisé - Pan troglodytes troglodytes
- Crâne d’orang-outan - Pongo pygmaeus
- Crâne d’homme moderne - Homo sapiens
- Squelette d’homme moderne - Homo sapiens
- Squelette de patas - Erythrocebus patas
- Patas naturalisé - Erythrocebus patas
Squelette de gorille mâle, coll. MHNLR inv.M.154
Ce que l’on découvre…
Le visiteur peut d’un coup d’oeil comparer l’anatomie des grands singes entre eux (anatomie
du crâne, anatomie du squelette complet).
Le patas n’est pas un grand singe mais fait partie des primates. Il sert de groupe de référence
pour la comparaison.
Cette vitrine est complémentaire du module 3 «pieds et mains» et du module 11 «évolution».
Pour en savoir plus...
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En lien avec les salles permanentes du
Muséum
Présentation de la salle de zoologie
La grande majorité des Primates exposés dans le Muséum de La Rochelle se trouve dans la
salle de zoologie (1er étage).
Conçue dès l’origine du Muséum en 1832, la salle de zoologie a été organisée afin d’aborder
la classification animale en vigueur à l’époque. Les travaux de Georges Cuvier (1769-1832)
sur l’anatomie comparée font alors référence chez les naturalistes français. L’organisation du
squelette, des organes sont les éléments permettant la classification des espèces. Les animaux de la salle de zoologie du Muséum de La Rochelle sont ordonnés dans leur vitrine selon
cette classification. En haut des vitrines se trouve le nom de chaque groupe.
Sous le vocable de « quadrumanes » et de « primates » sont regroupés l’ensemble des primates (au sens moderne du terme).
Aujourd’hui, la classification de Cuvier n’est plus utilisée. La classification phylogénétique regroupe les animaux en fonction de caractères dérivés communs. Elle permet ainsi de classer
les êtres vivants selon leur lien de parenté.
Vue de la vitrine des primates de la salle de zoologie. Crédit : Francis Giraudon
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Quelques spécimens de primates
La grande majorité des primates exposés dans le Muséum de La Rochelle se trouve dans la
salle de zoologie (1er étage).
Conçue dès l’origine du Muséum en 1832, la salle de zoologie a été organisée afin d’aborder
la classification animale en vigueur à l’époque. Les travaux de Georges Cuvier (1769-1832)
sur l’anatomie comparée font alors référence chez les naturalistes français. L’organisation du
squelette, des organes sont les éléments permettant la classification des espèces. Les animaux de la salle de zoologie du Muséum de La Rochelle sont ordonnés dans leur vitrine selon
cette classification. En haut des vitrines se trouve le nom de chaque groupe.
Sous le vocable de « quadrumanes » et de « primates » est regroupé l’ensemble des primates
(au sens moderne du terme).
Aujourd’hui, la classification de Cuvier n’est plus utilisée. La classification phylogénétique regroupe les animaux en fonction de caractères dérivés communs. Elle permet ainsi de classer
les êtres vivants selon leur lien de parenté.
Aye-Aye
Daubentonia madagascariensis
Famille Daubentoniidés
Ordre des Primates
Statut de conservation UICN : en danger.
Répartition géographique : Madagascar.
Coll. MHNLR, inv. M.229.
Ce primate est la seule espèce de sa famille. L’espèce est d’ailleurs endémique de Madagascar
où il est en danger d’extinction en raison, entre autre, de la déforestation.
Sa morphologie très particulière est liée à son mode de vie nocturne, insectivore et frugivore.
Ses longs doigts spécialisés lui servent à déloger les insectes vivant dans le bois.
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Vari noir et blanc
Varecia varietaga
Famille Lémuridés
Ordre des Primates
Statut de conservation UICN :
en danger critique d’extinction.
Répartition géographique : Madagascar.
Coll. MHNLR, inv. M.150.
Comme toute sa famille, cette espèce est endémique à Madagascar. Le vari noir et blanc est
l’une des plus grosses espèces de lémuriens. Il est diurne. L’ensemble de ces facteurs en fait
une proie privilégiée par les populations locales qui le chasse pour se nourrir. Mais sa disparition reste principalement due à la disparition des forêts en raison de la culture sur brulis et
de l’exploitation minière.
Saïmiri commun
Saimiri sciureus
Famille Cébidés
Ordre des Primates
Statut de conservation UICN :
préoccupation mineure.
Répartition géographique : Amérique du Sud.
Coll. MHNLR, inv. 2005.4.11
Le saïmiri appartient au groupe des Platyrhiniens, groupe aussi appelé Singes du Nouveau
Monde. Ils se distinguent notamment par la présence d’un nez aplati aux narines à ouvertures latérales et par la présence d’une longue queue parfois préhensile.
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Mandrill
Mandrillus sphinx
Famille Cercopithécidés
Ordre des Primates
Statut de conservation UICN :
vulnérable.
Répartition géographique : Afrique.
Coll. MHNLR, inv. 2006.0.2
Le mandrill appartient au groupe des Catarhiniens ou Singes de l’Ancien Monde. Ces derniers
se caractérisent par des narines rapprochées, ouvertes vers le bas et séparées par une fine
cloison. Ce spécimen naturalisé est une femelle. Le mâle est facilement reconnaissable avec
son museau à la peau bleutée et son nez rouge vif. L’espèce possède un dimorphisme sexuel
fort.
Gorille
Gorilla gorilla
Famille Hominidés
Ordre des Primates
Statut de conservation UICN :
en danger critique d’extinction.
Répartition géographique : Afrique.
Coll. MHNLR, inv. M.262
Cette femelle juvénile provient du Gabon.
Le gorille appartient au groupe des grands singes.
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Ourang-outan
Pongo pygmaeus
Famille Hominidés
Ordre des Primates
Statut de conservation UICN :
en danger.
Répartition géographique : Indonésie, Malaisie.
Coll. MHNLR, inv. M.258
Cette jeune femelle orang-outan a été ramenée en France de Java. Elle est offerte à l’impératrice Joséphine et rejoint la ménagerie de la Malmaison en février 1808. Elle a une relation
forte avec cette dernière, partageant jusqu’à ses repas à la même table. Elle meurt l’été suivant avant d’être naturalisée. Elle est exposée au Muséum de La Rochelle depuis 1930.
Bonobo
Pan paniscus
Famille Hominidés
Ordre des Primates
Statut de conservation UICN :
en danger.
Répartition géographique : Afrique.
Coll. MHNLR, inv. M.565
Les bonobos sont une espèce à part entière de la famille des Hominidés. Cette femelle provient de la République démocratique du Congo. Elle était surnommée «Nonoche» et a vécu
plusieurs mois au Jardin des plantes de La Rochelle avant de succomber à une infection en
octobre 1925.
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Les liens avec le programme
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Les animations
Les animations au sein de l’expo
Visite guidée de l’exposition « L’homme est-il un grand singe »
Niveau : Primaire (CP, CE1, CE2, CM1 et CM2)
Durée : 1h15
En demi-classe, un médiateur vous accompagne à la découverte de l’exposition. Les enfants
pourront jouer et apprendre avec les modules interactifs de l’exposition mais aussi aborder
avec le médiateur les notions de classification des espèces, de la place de l’homme dans l’évolution et créer des ponts avec le parcours permanent du Muséum.
Visite libre de l’exposition « L’homme est-il un grand singe »
Niveau : Primaire, Collège et Lycée
Comme pour toutes les salles du Muséum, vous pouvez animer vous même votre visite dans
l’exposition temporaire. Ce livret pédagogique est là pour vous aider à préparer votre visite.
Toutefois si vous le souhaitez les médiateurs sont à votre disposition pour vous y aider ou
pour préparer ensemble un projet spécifique.
Les animations en lien avec l’expo
Atelier visite La Préhistoire
Niveau : Primaire (CE2, CM1 et CM2)
Durée : une ou deux séances de 2h
Aborder l’évolution de l’homme à partir de traces retrouvés (crânes et outils). Observer les
techniques de taille et la spécialisation des outils. Comparer les différences anatomiques
entre les hommes et ses cousins les plus proches.
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Atelier visite La classification du vivant
Niveau : Maternelle (GS), Primaire (du CP au CM2)
Durée : une ou deux séances de 2h
Distinguer, ranger, trier, classer. Faire émerger les critères de classification. Utiliser les collections et le matériel pédagogique pour établir une classification en groupes enboités.
Atelier visite La classification phylogénétique
Niveau : Collège, Lycée
Durée : une ou deux séances de 1h30
Etude des caractères morphologiques et élaboration de groupes emboités ou d’un arbre phylogénétique à partir de caractères observables à travers les collections d’Histoire naturelle.
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Bibliographie
Livres jeunesse
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Livres adulte
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Informations pratiques
Service éducatif
05 46 41 18 25
[email protected]
Médiateurs scientifiques :
Michaël Rabiller, Najib El Hajjioui, Yasmine Foucher, Laetitia Bugeant.
Professeurs détachés de l’Education Nationale :
Claudine Labasse (Histoire et Géographie), Eric Ploquin (Education musicale)
Correspondant du Muséum : Jean-luc Fouquet (Astronomie), Christian Moreau (Sciences de la Terre)
Jours et horaires
Horaires du 1er juillet au 30 septembre
Du mardi au vendredi : 10h/19h
Samedi : 14/19h
Dimanche et jours fériés : 14/19h
Premier samedi du mois : 14h/21h
Premier dimanche du mois : 10h/19h
Horaires du 1er octobre au 30 juin
Du mardi au vendredi : 9h/18h
Samedi : 14h/18h
Dimanche et jours fériés : 14h/18h
Premier samedi du mois : 14h/21H
Premier dimanche du mois : 9h/18h
Tarifs
Entrée gratuite. Animation gratuite. Sur réservation.
Fermeture hebdomadaire le lundi, service éducatif disponible.
(renseignements, préparations)
Accessibilité
Les locaux du Muséum sont entièrement accessibles aux groupes en situation de handicap.
Préparer sa sortie
Contactez le service éducatif du Muséum par téléphone ou par mail afin de :
-
Réserver une date de visite
-
Prendre des informations ou un rendez-vous avec un médiateur.
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