Chapitre IV : La gestion des flux de production
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Chapitre IV : La gestion des flux de production
Chapitre IV : La gestion des flux de production Section I : La méthode MRP (Material Requirements Plannig) I.1. DEFINITION : Le MRP est un système de gestion prévisionnelle de la production permettant de coordonner les achats de matières premières et de composants, les capacités en ressources matérielles et humaines ainsi que le plan directeur de production. Il permet donc de gérer les constituants et les capacités nécessaires à la fabrication d’un produit fini. La méthode MRP s’appuie sur les prévisions de demande pour organiser la production en intégrant les dépendances existant entre les différents composants entrant dans la fabrication. I.2. HISTORIQUE : La méthode MRP est apparue aux États-Unis dans les années soixante. Elle n’a cessé d’évoluer au cours du temps (MRP-0, MRP-1, MRP-2). La première version avait pour nom Materials Requirements Planning puis le concept s’est élargi pour devenir Manufacturing Resources Planning. La plupart des logiciels de GPAO s’appuie sur cette méthode. I.3. MRP ET GESTION DE PRODUCTION ASSISTEE PAR ORDINATEUR : Le succès de la méthode MRP repose en grande partie sur l’accroissement de la puissance de l’outil informatique qui permet de traiter un volume important d’informations interdépendantes. Les logiciels de GPAO son souvent bâtis autour de la méthode MRP et comprennent notamment un module de planification des besoins en produits finis et un module de détermination des approvisionnements en matières premières et composants. I.4. MRP ET JUSTE A TEMPS : Les méthodes MRP et juste-à-temps peuvent sembler antinomiques, l’une est à flux poussés, l’autre est à flux tirés. Pourtant, elles sont complémentaires. La méthode MRP fixe le cadre de la production dans une perspective à moyen terme et gère les nomenclatures et gammes d’opérations afin de bâtir le plan directeur de production. Le juste-à-temps (JAT) permet de contrôler en temps réel le niveau des stocks en adaptant le niveau d’activité à l’intensité de la demande. De plus en plus d’entreprises mettent simultanément en œuvre les deux méthodes, ce qui leur permet de disposer à la fois d’un outil de planification opérationnel et d’un instrument de pilotage à vue. Remarque : Quelle différence y a il entre le flux tiré et le flux tendu ? Dans le flux tiré on a un stock de sécurité, dans le flux tendu, on ne la pas ! Dans le cas du flux tendu, le moindre aléa dans la chaîne logistique et on est en rupture. Et le client n'est pas satisfait. Alors avant de passer au flux tendu, il faut bien travailler sa chaîne logistique depuis le fournisseur jusqu'au client, mettre en place des systèmes d'assurance qualité avec les fournisseurs pour ne plus contrôler les produits à réception, mettre en place une maintenance préventive etc. Cas d'application, l'automobile I.5. LES PHASES DE LA METHODE MRP : I.5.1. La planification de la production : Le Plan Directeur de Production est une des étapes les plus importants du MRP sinon la plus importante puisqu'elle consiste à établir le plan directeur de production. Clef de voûte du système, le plan directeur de production a pour caractéristiques: - Les références des produits à réaliser, les quantités à produire,et les délais à respecter. Toutes les informations contenues dans le PDP sont dépendantes : - des commandes fermes et des provisions commerciales. - du stock des produits finis disponibles. - des objectifs de production en termes de valorisation de stocks. I.5.2- La phase d'exécution : C'est la troisième et dernière phase de la méthode MRP. On doit exécuter les ordres de fabrication déterminés pendant la production. Cette phase est elle même articulée autour de quatre fonctions: - Ordonnancement et suivi d'atelier. - Lancement et suivi des ordres. - Gestion des stocks et des encours. - Gestion des achats... I.6. : ELEMENTS NECESSAIRES : Le calcul MRP permet de déterminer les besoins en composants et composés. Pour réaliser ce calcul, il faut disposer de nomenclatures, une nomenclature permet de connaître tous les composants et les quantités nécessaires pour la fabrication d'un produit fini ou semi-fini. Une nomenclature est donc une description détaillée des éléments constitutifs d’un bien à fabriquer qui précise également les quantités nécessaires à sa réalisation. Elle peut correspondre à une formule chimique ou à une liste d’éléments mais elle est le plus souvent représentée par un schéma logique qui recense les composés : - ensembles ou sous-ensembles de produits fabriqués, - les composants : matières premières et éléments entrant dans les composés, - les quantités de composition : quantités des composants nécessaires pour la fabrication d’un composé, - la structure du produit : place des composants dans l’ensemble produit En gestion de production, les nomenclatures sont indispensables pour déterminer les éléments à acheter ou à produire, gérer les flux et les stocks de pièces, décrire les étapes du processus de production, définir les postes de travail, standardiser les composants utiles à des produits différents, gérer les modifications des produits pour les améliorer par changement de composants, etc. Exemple : Pour un parfum X, la nomenclature ressemble à : Dans notre exemple, il faut pour réaliser un parfum X, 1 bouchon, 1 flacon et du parfum. Pour réaliser le parfum, il faut du concentré et de l'alcool. Remarques : - La nomenclature du parfum X est une nomenclature à plusieurs niveaux, il y a un premier niveau ( le bouchon, le flacon et le parfum) et un deuxième niveau (concentré plus alcool). - Entre le parfum X et le bouchon, il y a un nombre 1,02 qui représente l'emploi, c'est à dire le nombre de bouchon nécessaire pour faire un parfum X. Dans notre exemple, il faut 1,02 bouchon pour réaliser du parfum X. Il est compréhensible qu'il faut 1 bouchon mais pour le 0,02 ? Le 0,02 est en fait un taux de perte (ou également appelé taux de gâchis), il indique que pour un parfum X fabriqué, on perd 0,02 bouchon. Donc pour 1000 parfums X, on perd 20 bouchons. Ces pertes sont dues à des réglages de machines, à des défauts sur le bouchon etc. I.7. LA METHODE DE CALCUL : 1- On calcule le nombre de produits finis nécessaires = Besoin brut ; 2- On calcule le nombre de produits finis à fabriquer c'est à dire le Besoin net = Besoin brut – Stock ; 3- On éclate alors les besoins nets de produits finis selon la nomenclature = Besoin brut de composants, 4- On calcule le nombre de composant à approvisionner c'est dire le Besoin net de composants = Besoin brut de composants - Stock de composants. On réalise les étapes de 2 à 4 sur chacun des niveaux de nomenclature jusqu'à atteindre le dernier niveau. Pour illustrer ceci, reprenons notre exemple : Prenons comme hypothèse que nous avons un besoin de 1100 parfum X : - Etape 1 : Besoin brut Stock Parfum X 1100 100 - Etape 2 : le système calcule le nombre de produits finis à fabriquer du parfum X : le besoin net est donc de 1100 - 100 = 1000. Besoin brut Stock Besoin net Parfum X 1100 100 1000 - Etape 3 : le système éclate le besoin net selon la nomenclature en prenant en compte les emplois, on obtient les besoins bruts de composant : Besoin brut Stock Besoin net Parfum X 1100 100 Flacon 1010 (=besoin net x emploi avec la perte = 1000 x 1,01) 50 Bouchon 1020 (=besoin net x emploi avec la perte = 1000 x 1,02) 75 Parfum X 102 (=besoin net x emploi avec la perte = 1000 x 0,102) 53 1000 - Etape 4 : le système calcule le nombre de composants à approvisionner : Besoin brut Stock Besoin net Parfum X 1100 100 1000 Flacon 1010 (=besoin net x emploi avec la perte = 1000 x 1,01) 50 960 Bouchon 1020 (=besoin net x emploi avec la perte = 1000 x 1,02) 75 945 Parfum X 102 (=besoin net x emploi avec la perte = 1000 x 0,102) 53 49