du Consulat suisse à Messine pour l`année 1862.

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RAPPORT
du
Consulat suisse à Messine pour l'année 1862.
(Du 16 Janvier 1863.)
Au haut Conseil fédéral suisse.
Tit.,
Les difficultés signalées dans mon dernier rapport, qui s'opposaient à la réorganisation des diverses administrations, en général, et de celles qui ont un rapport direct avec le commerce,
en particulier, ont continué à entraver le développement du commerce de cette ville, tel qu'on devait et qu'on doit encore l'attendre sous un gouvernement libre. Cependant le mouvement du
port, dont il me manque une statistique exacte, présente une
augmentation remarquable, même à un observateur superficiel.
Le nombre des bateaux à vapeur qui desservent des lignes régulières a encore augmenté depuis que l'administration des Messageries impériales françaises a transporté de Malte à Messine la
station centrale de la Méditerrannée. Le commerce de cette ville
ne peut qu'en profiter, et si les effets ne sont pas encore si palpables, il faut en chercher la cause dans la situation peu favorable du commerce en général. La guerre en Amérique a pesé
directement et indirectement sur le commerce de ces contrées; une
fois que le commerce ne sera plus sous cette pression et que les
chemins de fer décrétés pour la Sicile et la Calabre seront faits,
ce port magnifique ne pourra manquer de faire valoir les grands
avantages qu'il présente à la navigation et au commerce.
Dans mon dernier rapport j'ai exprimé mon opinion que le
Gouvernement pensait de supprimer dans un temps plus ou moins
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éloigné la franchise de port franc pour la ville. La loi qui limite
cette franchise de port franc jusqu'au 31 Décembre 1865 a déjà
été promulguée, et elle est provisoirement sanctionnée par le Parlement. Il n'y a aucun doute que cette disposition, qui tranche aussi
les franchises de Livourne et d'Ancóne, sera sanctionnée définitivement par le Parlement. Il restera toujours cependant la liberté
d'entrepôt, et le Gouvernement a ordonné un concours pour l'établissement de docks adaptés au nouveau système dans les trois
villes qui jusqu'ici avaient joui de la franchise. Je crois que le
nouveau système sera favorable au commerce de cette ville, puisqu'il
le débarrasse d'un système bâtard, conséquence inévitable de
la loi du port franc du 1852, qui a voulu maintenir la franchise
et le cabotage et qui, pour reconcilier ces deux principes discordants, a dû recourir à un tas d'entraves. Au mois de Juillet 1862
le Gouvernement avait publié une nouvelle loi sur le port franc
de Messine qui, tout en penchant un peu plus du côté de la franchise et restraignant le cabotage n'a pu satisfaire le commerce, qui
ne l'accepte que parcequ'il a la certitude que le 1er Janvier 1866
mettra fin à toutes ces dispositions équivoques et portera une position nette qui lui permît de se mouvoir librement.
Par les raisons qui ont aussi contribué à tenir le commerce
dans un état de langueur, il y a aussi le mauvais résultat des
récoltes de quelques produits principaux.
Les soies ont presqu'entièrement manqué dans l'Italie méridionale. La maladie des vers s'est présentée avec plus de force
que dans les années précédentes.
Les huiles n'ont donné qu'une récolte minime et insignifiante.
Les blés sont restés au-dessous d'une moyenne et les prix
des comestibles ne se maintiennent à taux modéré que grâce aux
importations continuelles du Levant, qui neutralisent les efforts
des riches propriétaires de hausser les prix. Il n'y a que les vins
parmi les produits principaux qui ont donné une bonne récolte,
grâce à la sulfuration qui est appliquée partout et généreusement.
Les cotons ont donné une récolte satisfaisante en rapport à la
quantité semée, 'on estime que le produit sera environ le triple de
l'année précédente ; il est certain que les prix actuels engageront
beaucoup de propriétaires de planter du coton en préférence à
toute autre denrée et la cultivation de ce lainage sera faite sur une
échelle bien plus grande que pendant les dernières années. Le
Gouvernement a fait faire des essais avec les cotons d'Amérique
et le Sea Island, qui ont tous réussi.
L'industrie cotonnière a été obligée momentanément de suspendre presque toute production. La consommation s'est opposée
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à payer des prix quelque soit peu en proportion avec le coût de
la matière première. Les dépôts assez considérables qui existaient
au moment de la forte hausse ont donné raison aux. consommateurs jusqu'à présent, mais à mesure que les dépôts se vident, la
fabrication reprendra le travail, quoiqu'il n'est pas probable qu'elle
produisb pour longtemps la quantité qu'elle avait produit. Il est
même très probable que beaucoup de métiers, du coton passeront
au lin, dont la cultivation a pris beaucoup d'étendue en Sicile. L'importation d'articles tissus en général et de cotonneries eu particulier, a beaucoup diminué durant l'année 1862. Avec une consommation régulière comme elle se présente ordinairement ensuite
d'une bonne récolte, les dépôts en cotonneries seraient entièrement
vidés. Le besoin forcera bientôt la consommation de se soumettre
aux prix actuels.
Le commerce en horlogerie et bijouterie a marché lentement
sous la pression des motifs ci-hauts. Cependant nous voyons surgir de nouveaux établissements de nos conationaux, et il n'y a
pas de doute que le développement de la civilisation et le rapprochement aux usages de l'Italie du nord augmentera le débouché de ces articles dans ces contrées.
Schweizerisches Bundesarchiv, Digitale Amtsdruckschriften
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RAPPORT du Consulat suisse à Messine pour l'année 1862. (Du 16 Janvier 1863.)
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1863
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Heft
27
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Datum
27.06.1863
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767-769
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