TSI (Terre Solidaire Infos) spécial CICODES

Transcription

TSI (Terre Solidaire Infos) spécial CICODES
TSI
N° 50
Juin
Miz Even 2013
Bulletin finistérien de liaison des Associations de Solidarité Internationale et de Défense des Droits humains
CICODES, 45 bis rue Bourg-les-Bourgs 29000 QUIMPER -  02 98 95 87 40 -  [email protected] - www.cicodes.org
Directrice de publication : Maryannick Carré
EDITO
Passage du témoin
2012-2013
SOMMAIRE
Au cours de l’année 2012, tout en poursuivant ses
activités, le CICODES a longuement préparé la
transmission des postes de responsabilité.
La réflexion s’est déroulée avec l’aide d’un DLA (Dispositif
local d’accompagnement), p. 19, qui a eu pour objet de
«Faire évoluer le fonctionnement interne pour partager et
transmettre, renouveler les responsabilités de gestion, de
coordination, d’animation à partir des priorités définies par
les activités de l’association».
Ainsi, l’assemblée générale du 16 février 2013 a
«validé et mis en route l’architecture du changement et
acté le passage de relais entre administrateurs».
Pour son 30ème anniversaire, les anciens du Bureau et du
Conseil d’administration, qui n’abandonnent pas le navire,
saluent l’engagement volontaire du nouvel équipage et
souhaitent, un bel avenir au CICODES.
2-5
Histoire du CICODES
6-7
De la Journée Tiers Monde à l’Education citoyenne
7-8
Accompagnement de projet Solidarité Internationale (SI)
9
Terre Solidaire Infos (TSI)
10
La Fête des Droits de Toutes les Couleurs (FDTC)
11-13 Les collectifs
14-15 Les campagnes
15
Festival de films documentaires ALIMENTERRE
16-18 Pourquoi je viens au CICODES et pourquoi j’y reste
18
Naissance d’un réseau
19
Le Dispositif Local d’Accompagnement (DLA)
20
Agenda et bibliographie
TSI
Le mot de la nouvelle présidente
Pourquoi faire partie du CICODES ?
Vous retrouverez cette question tout au long de ce numéro spécial TSI «trente ans».
Pour ma part c'est depuis vingt ans que j'y adhère. Mon engagement bénévole au
sein de l'association a eu plusieurs formes : bénévole à la permanence du samedi matin,
membre du bureau, du Conseil d'Administration, du comité de rédaction TSI…
Le Dispositif Local d'Accompagnement a permis de mieux définir l'association, son but, ses missions et les rôles de
chacun. Ainsi, avec mon expérience bénévole et les conclusions du DLA, j'ai accepté la présidence du CICODES au
sein d'une nouvelle équipe.
J'accepte cette responsabilité pour le projet CICODES : informer sur l'inégalité Nord-Sud, éveiller l'autre à la
nécessité de la solidarité internationale.
Je défends la démarche du CICODES avec le partage d'outils, les liens avec de nouveaux partenaires.
Dans nos orientations 2013 l'accent est mis sur la création d'un réseau d’associations de solidarité internationale
(ASI), p.18, et sur le renforcement de l'éducation au développement et à la solidarité internationale (EADSI).
Je souhaite défendre l'emploi des salariées, le valoriser, le pérenniser et le renforcer.
Je m'engage avec l'espoir de garder une juste place au CICODES au cœur de la cité, dans un local adapté, ouvert
au public, avec les membres des autres associations qui partagent les mêmes valeurs.
Maryannick Carré
Comité de rédaction : Annaig Renoux, Jean-Claude Gourvès, Marie-Anne Bonnal (CICODES), Anne-Katell Jaffrezic (LDH Quimper)
Yves Jardin (France Palestine Solidarité), Janine Le Berre (ATD Quart Monde – Quimper),
Conception et mise en page par Nathalie Fichter
Danièle L’Aot (Douar Nevez), Simone Jaouen (Peuples Solidaires – Quimper).
Publication soutenue par le Conseil général du Finistère
Le CICODES a 30 ans !
2
Notre histoire
Il a fallu un peu plus d’un an pour inventer notre projet local
et parallèlement, créer un réseau national.
Logo crée
par Monique
Au-delà de réunir de la documentation, l’association s’est
donné pour but essentiel «d’être un lieu d’échanges entre
militants des associations travaillant pour le développement du
Tiers-Monde et les autres mouvements d’éducation populaire»
(article 2 des statuts).
Peuples Solidaires,
ECHANGE et EDUCATION,
deux mots-clefs qui demeurent nos priorités.
Terre des hommes,
Secours Catholique
Comité Amérique Latine
Création en 1983, une initiative de 4 associations qui
manquaient d’informations sur les pays où étaient implantées
leurs actions de solidarité.
Un nom, un logo, un local :
Centre : un lieu pour échanger
d’Information : un objectif
Cornouaillais : une identification géographique
pour un DEveloppement Solidaire : une orientation politique
Le CICODES, fait partie des membres fondateurs du Réseau
d’information Tiers-monde «RITIMO» déclaré en 1985.
R
I
T
I
M
O
Aujourd’hui et depuis 2008
Réseau d’information
et de documentation pour
le développement durable
et la solidarité internationale
Un local, attribué par la Ville de Quimper
LES ÉTAPES AU GRÉ DES DÉMÉNAGEMENTS
41, RUE DE KERFEUNTEUN
de 1983 à 1990, bénévoles et objecteurs de conscience
Une première mission : documentation et accueil du public
Après quelques mois passés dans le premier local d’à peine
9 m2, au 3e étage, 5, place Ar Barz Cadiou, le CICODES est
resté 6 ans, dans un 4 pièces rue de Kerfeunteun, partagé les
dernières années avec «Terre des Hommes». Eric, le premier
des objecteurs de conscience, est recruté pour seconder les
bénévoles et assumer la tâche de documentaliste. C’est le début
de la mutualisation entre les Centres avec la création d’un fichier
commun.
En 1985, naît un premier périodique «CICODES Infos» qui
disparaîtra au 3e numéro faute de moyens humains et financiers.
Premiers équipements
1983
1984
1985
Téléphone - Projecteur de diapos
Radio cassettes
Téléviseur + antenne - Magnétoscope
Photocopieuse d’occasion – Cafetière
A la veille du déménagement, les bénévoles assurent pas
moins de 14 heures de permanence par semaine dont 2 heures
le samedi matin. Ces heures sont entrées, dès 1983, dans les
bilans financiers sur la base du Bénévolat valorisé. La
bibliothèque compte alors environ 400 ouvrages pour adultes,
enfants et jeunes, une quinzaine de titres de périodiques, six
expositions dont quatre ont été réalisées par les bénévoles.
CICODES-Infos
N°1 Le Cambodge, Le Tiers-Monde à l’école
N°2 Haïti : la perle aux cochons étrangers ?
N°3 Pérou : le sentier lumineux ou la marche
difficile vers la démocratie
Premiers ouvrages :
Le mal développement en Amérique latine,
René Dumont
Changer le monde, Vincent Cosmao
Le Tiers-Monde de la 6e à la 5e
Premiers périodiques
Croissance de jeunes Nations
Solidarité Guatemala
Ecole et Tiers-Monde
Pêche et développement
Le CICODES a 30 ans !
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15 RUE JEAN RAMEAU
Une grande baraque nous accueille ainsi qu’une dizaine
d’associations de solidarité, comme nous le souhaitions.
De 1990 à 2008, bénévoles et salarié-e-s.
Chaque association dispose alors d’un espace utile à ses
activités, Terre des Hommes occupe la moitié du bâtiment, le
CICODES un bon quart (3 salles et bureau d’accueil) et les
autres associations, un bureau chacune. De plus, nous
disposons de 2 salles de réunion.
Une deuxième mission : la Journée Tiers Monde à l’école
Ainsi a débuté ce qui est devenu par la suite l’«Education au
développement et à la solidarité internationale», p. 6 et 7.
Ce fut l’époque de la création d’outils pédagogiques, des
achats de montages diapos, de vidéos, de jeux ; des premières
coordinations entre associations pour réaliser des animations
dans les écoles auxquelles un document de «4 pages»
(animations et documentation) est envoyé ; des premières
démarches vers l’Education nationale ; des bases de données
RITIMO.
15, rue Jean Rameau
Photo de D.L’Aot
Premières vidéos
Les pays de la faim nous font vivre
L’empire du soja
Les gamins de Bogota
Premiers jeux
1990
Création du 1er catalogue des moyens pédagogiques et audiovisuels (jaune), supplément (bleu en 92), nouveau (rouge 95).
Tiers-Mondopoly
Le jeu de la banane
Supermarché mondial
Dett Zone
RITIMO invite les centres à diffuser les campagnes «Agir ici
pour un monde solidaire» et «Réseau solidarité», p. 14.
Les bénévoles sont encore aidés par des objecteurs jusqu’à
la fin du dispositif (1996). Sont alors recrutés des «Emplois
aidés». Grâce à leur présence, les permanences fonctionnent
tous les jours du mardi au samedi, après-midi et/ou matin (20h
par semaine) et l’équipe profite de toutes les occasions pour
tenir un stand à l’extérieur.
Mallette 14 «Partir»
Kit partir de RITIMO
Exposition et livret
Partir pour être solidaire
A partir de 1993, une troisième mission : information,
formation, accompagnement des jeunes porteurs de projets
Celle-ci se développe en partenariat avec RITIMO, Réseau
Jeunes solidaires, l’ADIJ, Déclic, plusieurs PIJ et BIJ.
En septembre 1996, le CICODES obtient l’agrément comme
association de jeunesse et d’éducation populaire de la DDJS qui
le renouvellera en 2006 avec une Convention «Expert Envie
d’agir».
1993 Le CICODES fête ses 10 ans à la MPT de Kermoysan
avec l’Association Culturelle Turque (report 29/01/94)
1995 Avec l’arrivée en mars de Christophe, objecteur,
l’année a été consacrée à la réflexion et aux démarches pour
créer un périodique aidé financièrement par Terre des
Homme de Quimper
Terre Solidaire Infos, le N° 0, sortira en juin, p. 9
Equipements, suite :
Le Centre achète un second téléphone, un fax (1993) avec
l’aide de RITIMO, du logiciel ISIS (MAE), un ordinateur et une
imprimante avec l’aide de Terre des Hommes (1994), un minitel
(1995), une photocopieuse qui sera mise à disposition, comme
le fax, des associations avec qui nous partageons les lieux. Il
récupère un ordinateur et une imprimante, officiellement cédés
par France-Télécom. Les services techniques de la ville
réalisent, sur mesure, les meubles-bibliothèques, pour les livres,
périodiques et expositions.
Formations RITIMO
à Paris pour les objecteurs
à Quimper au logiciel de bases de
données, pour les bénévoles par Nathalie S.
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Le CICODES a 30 ans !
A partir de 1997, la durée des permanences atteint un maximum
de 37 heures par semaine. Bénévoles plus nombreux, activités
accrues.
accueil de stagiaires en BTS du lycée Chaptal, de personnes
en Travaux d’Intérêt Général, des étudiants en géographie….
tournées des conteurs africains en partenariat avec Afrique
verte, Frères des Hommes et Peuples Solidaires. De 1999 à
2007, ils interviennent dans des dizaines d’écoles et de
bibliothèques du département.
1ère Fête des Droits de Toutes les Couleurs le 20 mars 1999, p. 10
En 1999, nous faisons le choix de créer un poste d’emploiJeune afin de développer les animations en milieu scolaire et
l’accueil des jeunes. Notre premier recruté ne fera pas l’affaire et
nous procéderons à son licenciement. Les suivant-e-s seront très
dynamiques, entreprenants et novateurs. Grâce à Céline, nous
accueillerons Thomas, un stagiaire handicapé, qui, avec son aide,
créera l’association «Joue ton Monde». Nous participons alors à la
vie régionale au sein de la CASI Bretagne ainsi qu’à la vie du
RITIMO. La belle équipe que nous formons, salarié-e-s et
bénévoles, favorise la sortie de nos activités hors les murs pour
aller dans les quartiers de Quimper et ailleurs, jusqu’au Festival de
Cinéma des minorités à Douarnenez. Ainsi s’est concrétisée une
autre priorité ou :
Tournée des conteurs africains
Photo D. L’Aot
Une quatrième mission : animer des collectifs
Le Collectif De l’Ethique sur l’étiquette se constitue de cinq
associations. Comme au sein de la plupart des Membres de
RITIMO, il relaie ses campagnes nationales et lance la Semaine de
la Solidarité, la Quinzaine du Commerce équitable, p.11-13.
L’aide d’un-e salarié-e à plein temps s’impose.
En 2002, nous embauchons Nathalie, sur un poste de
secrétaire, aide-documentaliste, d’abord en contrat aidé. Elle
suivra différentes formations en informatique, (RITIMO à Paris ou
localement) et le Site du CICODES sera mis en ligne en 2008 après
la formation SPIP. La multiplication des rencontres, (une 2ème
assemblée générale d’orientation-réflexion s’instaure dès 2002)
favorise une grande convivialité. Le CICODES devient un
«Cybercentre» avec l’achat d’un nouvel ordinateur et d’un modem
aidé par RITIMO/MAE.
2003 Le CICODES fête ses 20 ans le 12 novembre à la MPT de
Kermoysan où Serge donne une conférence sur les Multinationales.
La 1ère convention est signée avec le
Conseil général du Finistère (2004-2005-2006).
En 2005, à l’occasion des 20 ans de RITIMO, une réflexion est
lancée au cours des AG et à partir de 2009, l’appartenance au
réseau doit être formalisée par une convention de 2 ans
renouvelables.
Il était temps pour le CICODES d’entamer une réflexion à l’aide d’un
dispositif local d’accompagnement, ce fut, en 2006, la mise en route
d’un 1er DLA. Nous bénéficierons des formations «Employeur» et
«Comptabilité» dont nous avions grand besoin.
Exemples de Stands
Printemps des associations
Passage de la Course Paris-Barcelone
Riz pour la Somalie
500 ans de l’Amérique latine
Braderies Terre des hommes
Terroirs en fête
SAFIR
Salon du Développement Durable (Brest)
Journées des éditeurs à l’IUFM
Droits de l’Homme à Plozévet
Label Nocturne à Penhars
Forum des Solidarités
Marche Janadesh
25, 26, 27 mai 2007, mobilisation générale !
Réunion Nationale des Centres RITIMO
à QUIMPER, organisée par
Nathalie et Sébastien
Le CICODES a 30 ans
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45 BIS, RUE BOURG-LES-BOURGS
De 2008 à nos jours, une professionnalisation nécessaire
2007-2008, le temps des difficultés et des solutions
Les conclusions du DLA ont été décevantes, nous n’avons pas
suivi toutes les préconisations, particulièrement celles d’arrêter les
activités qui ne rapportent pas !!! FDTC et conférences SSI
gratuites…
Aspect plus positif : après la fin de la pérennisation des
«emplois jeunes», nous obtenons un poste d’intérêt régional. A la
suite du départ de Sébastien, nous embauchons Amandine en
mars 2008. Animatrice compétente, elle a su rapidement relayer
professionnellement les bénévoles. Elle obtient un Label RITIMO
pour le Livret pédagogique accompagnant le film «Pour une
poignée de terre» sur la marche Janadesh réalisé par Sébastien.
Avec Internet, la communication est devenue plus facile.
Après plusieurs mois de fonctionnement difficile en raison d’un
sinistre (inondation le 17/12/2007), l’arrivée en septembre dans
des locaux plus confortables fut appréciée. Trop exigus, ils ne
permettront l’accueil que de 4 associations suivies de 3 autres qui
se partageront les bureaux et la salle de réunion.
2010-2013, le temps des remplaçantes et des compétences
La formation de formateurs, dispensée par Amandine, tant pour
le CICODES, que pour RITIMO, au niveau national et
international, marque la reconnaissance du CICODES.
Les remplacements d’Amandine par Anne-Cécile en 2010 et par
Anne-Claire en 2012, n’ont pas perturbé les animations en EADSI.
Pour décharger l’animatrice, il a été décidé de confier quelques
heures salariées à Milène qui a assuré l’animation annuelle du
Festival de films documentaires «ALIMENTERRE» et de la
Semaine de la solidarité internationale (SSI). Les deux stagiaires,
également compétentes, ont permis d’organiser les animations de
la Quinzaine équitable et de réaliser un nouveau catalogue
«Echanger, Se former, Agir», en attente depuis des années.
En 2011, nous obtiendrons un poste FONJEP, une sécurité
pour assurer la FDTC. Son succès vérifié avec le changement de
date, passée de décembre à janvier, n’est plus à démontrer.
Le reste revenait aux bénévoles : Semaine de la solidarité, TSI
et Collectifs. Pour cela le bureau a dû développer des temps
réguliers de coordination. Mais, par manque de moyens humains
et financiers, certaines tâches ont été abandonnées comme
l’accompagnement du Réseau Afrique de l’Ouest après la Journée
de l’Afrique en 2009 et l’organisation de la Semaine de la solidarité
en 2012.
Livret d’accompagnement du film
« Pour une poignée de terre »
Nathalie a mis en ligne
le site internet du CICODES fin 2008.
On y trouve une petite vidéo résumant les
actions de l’association, un historique, une
présentation de l’équipe, les compte-rendus
d’AG
et
de
CA,
notre
catalogue
téléchargeable, les événements auxquels
nous participons, une information sur le
réseau RITIMO dont le CICODES a été cofondateur, et bien d’autres choses encore…
Venez faire un tour sur le www.cicodes.org !
2011-2013, le temps du passage et de la transmission
Lucidement, les administrateurs anticipant sur des départs
forcés bien qu’imprévus, ont saisi le CA de septembre 2011 pour
envisager l’avenir du CICODES avec l’accompagnement d’un
nouveau DLA portant spécialement sur «la gouvernance et le
mode de fonctionnement interne afin de faciliter la
transmission
des
fonctions
dans
le
cadre
d’un
renouvellement des instances de décisions». La réflexion s’est
déroulée de janvier à juin 2012 puis s’est finalisée en février 2013.
L’aboutissement fut l’élection de la nouvelle équipe à l’AG du 16
février 2013.
Remerciements, félicitations et bon vent portant !
D.L.
13 juin 2013
30 ans !
A quand la fête ?
6
Education
De la Journée Tiers Monde à l’Education citoyenne
La création d’un Centre d’information et de
documentation, en 1983, contenait implicitement une
volonté de sensibilisation du public. Mais ses membres
fondateurs, souvent enseignant-e-s, allèrent d’emblée
au-delà : avec leurs homologues d’autres départements,
à l’origine du réseau RITIMO1, ils s’engagèrent dans une
démarche éducative.
Les premières années
La Journée «Tiers Monde à l’école», instaurée au
début des années 80, en novembre, permit aux
associations de solidarité internationale (ASI), membres
du CICODES, d’intervenir en établissements scolaires
pour mieux faire comprendre les réalités des pays du
Sud puis de l’Est et faire découvrir la richesse et la
diversité des cultures populaires. Et, ainsi, une vie
quotidienne riche d’ingéniosité et d’initiatives courageuses pour lutter contre les difficultés liées autant à
diverses formes d’exploitation locales ou internationales
qu’à des conditions naturelles souvent hostiles.
Très vite, un lien privilégié fut établi avec le CDDP2,
structure dépendant du Ministère de l’Education
nationale. Les interventions se développèrent sur une
semaine voire plus car des tournées de conteurs et
conteuses africain-e-s furent organisées en établissements scolaires et bibliothèques. Dans le cadre de la
Campagne Demain le monde, plusieurs enseignant-e-s,
consacrèrent plusieurs heures de leur temps de travail à
participer à un concours d’affiches renouvelé chaque
année sur un thème différent : l’eau, la paix, l’éducation
pour tous, nourrir le monde… Un jury, avec la participation d’un professeur de l’IUFM3 sélectionnait les
lauréats dans les écoles, collèges et lycées ; les affiches
étaient placées sur les voies publiques ; par exemple en
«sucettes DECAUX» à Quimper.
Le lien entre l’enrichissement du fonds documentaire
et la sensibilisation fut étroit : achat de diaporamas,
réalisation d’expositions (La Mer nourricière, Les
immigrés…) et de mallettes pédagogiques (Le travail des
enfants, Se nourrir tous…).
Puis, en liant Tiers monde et Journée des Droits de
l’enfant, le 20 Novembre, le CICODES put, avec
Amnesty international et ATD Quart Monde notamment,
proposer des interventions communes pendant des
demi-journées banalisées où les élèves de tout un
niveau, généralement sixième ou cinquième, étaient
répartis en groupes de dix à quinze.
L’éducation au Développement et à la Solidarité
internationale (EAD-SI)
Cependant, le Bulletin officiel de l’Education nationale
publiait des instructions pédagogiques concernant l’EADSI dans une circulaire annuelle qui citera RITIMO et
EDUCASOL comme «associations de Solidarité
internationale…bénéficiant des références requises au
regard du service public». Et, désormais, même s’il
existe des «temps forts», «la dimension et la portée des
actions d’EAD-SI justifient qu’elles soient conduites tout
au long de l’année.»4
EDUCASOL, dans sa Charte, précise que la finalité de
l’EAD-SI est «le changement des mentalités et des
comportements de chacun dans le but de contribuer
individuellement et collectivement à la construction d’un
monde juste, solidaire et durable.»5
Le CICODES se situe dans ce cadre. L’un de ses
objectifs est de «développer l’Education à la Solidarité et à
la Citoyenneté Internationales et aux Droits de l’Homme,
par la pratique d’animations et activités scolaires et
extrascolaires, dans le cadre des agréments de
l’Education Nationale et de la Jeunesse et Sports» (article
2 de ses Statuts).
Cette activité est renforcée par la signature, en 2004,
d’une Convention avec le Conseil général (CG) du
Finistère : celui-ci, engagé dans une coopération
décentralisée, souhaite que la Solidarité internationale soit
mieux connue dans le département. Par exemple, le
CICODES produira un dossier pédagogique pour
l’exposition Regards d’Antsiranana, réalisée par le CG à
partir de photos prises par de jeunes Malgaches pour
exprimer leur quotidien et il accompagnera celle-ci,
notamment dans les collèges.
Désormais il anime, avec le CDDP, avant la fin de
chaque année scolaire, une réunion pour organiser
l’information des établissements scolaires sur les
ressources associatives en EAD-SI dans le département,
aussi bien par leurs ressources documentaires que leurs
possibilités d’interventions. Y participent l’Inspection
académique, la Direction diocésaine de l’Enseignement
catholique, le Conseil général et plusieurs ASI. Avec le
soutien du CG, plusieurs livrets se sont ainsi succédé,
déposés ou envoyés dans les établissements scolaires. Ils
seront
remplacés,
en 2011, par
le minisite
http://www.education-solidaire29.org/ mis en place par le
Conseil général et géré par le CICODES.
De nouvelles opportunités permettant d’intervenir toute
l’année apparurent avec l’évolution des programmes : par
exemple, les Itinéraires de Découverte, en collège,
permirent aux associations d’intervenir en demi-classe,
tous les quinze jours pendant un semestre ; parfois, ce
sont les élèves qui vinrent, avec leurs professeurs,
travailler au CICODES à partir de la documentation.
La professionnalisation
Dans cet engagement militant, les bénévoles furent
d’abord secondés par des objecteurs de conscience puis,
à partir de 2000, par des personnes recrutées sur un
poste d’emploi-jeunes ; les videocassettes et les expositions prirent le pas sur les témoignages directs pour
amener une réflexion de fond : avec l’EAD-SI, la prise de
conscience «de l’interdépendance des régions du
monde»5 amenait, dans le cadre des programmes
scolaires, à questionner notre mode de développement.
Réseau d’Information Tiers Monde
Centre départemental de Documentation pédagogique
Institut universitaire de Formation des Maîtres
4 Bulletin officiel de l’Education nationale du 14/06/2001
5 Charte d’Educasol, plate-forme composée de vingt-sept associations de solidarité
internationale intervenant au niveau national, dont RITIMO
http://www.educasol.org/Notre-charte
1
2
3
…/…
Education
Les
animations
prirent
un caractère plus
professionnel avec l’obtention d’un «poste d’intérêt
régional» et cette évolution s’accéléra : un thème comme
le commerce équitable ou la souveraineté alimentaire
devint le sujet même d’une ou plusieurs séances, par
exemple à l’occasion du Festival ALIMENTERRE où la
sensibilisation se fait maintenant à partir de films
documentaires. Le contenu même ne concerne plus le
«Tiers Monde» ou les «Pays du Sud» mais les
inégalités, les discriminations, les droits économiques,
sociaux et culturels, chez nous comme partout dans le
monde ; par suite, les choix politiques de nos élus ainsi
que nos propres comportements font l’objet de débats :
la solidarité internationale devient partie intégrante de
l’éducation à la citoyenneté, la responsabilité spécifique
du Nord étant soulignée.
A l’occasion de la Quinzaine du Commerce équitable
et de la Semaine de la Solidarité internationale (SSI), les
partenaires des pays du Sud sont invités, aussi bien par
les ASI que par le Conseil général, dans le cadre de la
coopération décentralisée. Ils viennent témoigner de
leurs efforts sur le plan technique et organisationnel mais
aussi de leur lutte pour acquérir droits politiques,
civiques, économiques, sociaux et culturels. L’échange
avec tout public permet une meilleure connaissance
réciproque et la recherche de complémentarités en vue
d’objectifs communs : une citoyenneté mondiale
s’élabore.
En même temps, les animateurs et animatrices,
apprécié-e-s pour la relation établie avec les jeunes
doivent répondre à des demandes de plus en plus
nombreuses et susceptibles de prendre la forme
d’interventions régulières, en établissement agricole ou
Centre social par exemple.
De nouvelles opportunités se présentent, en écoles
élémentaires et collèges, dans trois domaines du Socle
commun de connaissances et compétences : culture
humaniste, compétences sociales et civiques, autonomie
et initiative.
Au-delà, le CICODES accompagne également les
jeunes dans le montage de leurs projets de solidarité
internationale.
7
De même, puisque «…l’éducation à la solidarité
internationale et au développement, visant à donner aux
élèves des clés de compréhension des grands
déséquilibres planétaires et à encourager leur réflexion
sur les moyens d’y remédier, participe pleinement à
l’éducation au Développement durable…»6, des
recherches de synergie sont possibles avec les
éducateurs à l’environnement et à la santé ; mais pourquoi
pas également avec l’éducation populaire ainsi qu’avec
l’éducation permanente, en particulier pour la communication interculturelle ?
Le changement de mentalité et de comportement
recherché par l’EAD-SI a débouché logiquement sur un
acte politique : former des acteurs de transformation
sociale qui partagent des valeurs communes et, en tout
premier lieu, «la conviction de la nécessité de construire
un monde socialement solidaire, culturellement diversifié,
économiquement viable, écologiquement durable et
politiquement démocratique»6. Désormais, citoyenneté et
solidarité multidimensionnelle sont complémentaires ; la
solidarité internationale en a toujours fait partie et mérite,
à ce titre, d’être reconnue, plus que jamais, d’intérêt
public.
Le 5 Juillet 2012, le Parlement européen adoptait une
«Déclaration écrite sur l’éducation au développement et la
citoyenneté mondiale active» où il est dit que celle-ci doit
être encouragée «en période d’austérité, de crises et de
multiplication des mouvements nationalistes et populistes». On aimerait que chaque collectivité territoriale
fasse sienne cette Déclaration et la traduise en décisions
concrètes.
S.Bonnal
6
Education au Développement durable / Troisième phase de généralisation /
Circulaire du Ministère de l’Education nationale n° 2011 – 186 du 24/10/2011
Accompagnement de projet Solidarité
Internationale (SI)
La nécessité de l’accompagnement des projets de
solidarité internationale
Depuis plusieurs années, à l'instar d'autres membres
du réseau RITIMO, le CICODES propose un accompagnement des personnes qui envisagent de partir dans le
cadre de projets de Solidarité Internationale. Nombreux
sont ceux qui refusent l'indifférence et veulent aider,
apporter un soutien, ne pas rester inactifs face à des
situations qui les révoltent. Pour beaucoup, il semble
évident qu'agir, c'est «aller sur le terrain» et a fortiori à
l'autre bout du monde. Or, derrière la motivation d'«aider»,
il y a souvent d'autres envies (être valorisé, découvrir ce
dont on entend parler, mûrir, assouvir sa soif d'aventure,
quitter ses repères, se lancer dans une carrière professionnelle, avoir des responsabilités que l'on n'a pas ici).
Si cette mission d'accompagnement du CICODES s'est
avérée au fil des années de plus en plus nécessaire, c'est
parce que l'on a commencé à mesurer l'impact parfois
négatif sur le terrain de projets dits «humanitaires».
L’action solidaire menée par les jeunes est souvent, au
début, l’axe fort de leur projet et l'envie d'aider devient
donc le moteur à tout légitimer. Pour autant, il est
important de rappeler que le pays d'accueil n'est pas un
terrain d'expérimentation et que la solidarité internationale
renvoie à de nombreuses questions et enjeux ici et là-bas.
Il existe d'ailleurs une charte sur l'accompagnement
des jeunes dans les projets de SI, réalisée par le réseau
RITIMO, qui a valeur de référent pédagogique. Cette
charte s'inscrit dans un ensemble de principes touchant
…/…
8
Accompagnement des jeunes
aux droits humains fondamentaux, qu'ils soient civils
politiques, économiques, sociaux, culturels ou environnementaux. L'accompagnement de projets s'inscrit bel et
bien dans les valeurs promues et portées par le
CICODES dans l'ensemble de ses actions : la rencontre
interculturelle, les partenariats réciproques, le développement de l'esprit critique et de l'ouverture d'esprit.
Le rôle d’accompagnateur/trice
Au-delà des aspects méthodologiques et du soutien
aux initiatives, la mission d’accompagnement des
porteurs de projets SI, telle que la conçoit le CICODES,
s'attache à les faire réfléchir au sens de leur action en
éveillant les consciences.
En effet, l’idée de monter un projet de solidarité
internationale s’appuie au départ autant sur une vision
souvent partielle et déformée du contexte que sur une
profonde envie d’agir à son niveau, le plus concrètement
possible.
Pour que l'expérience soit la plus enrichissante
possible pour celui ou celle qui part et ceux qui
l’accueillent, l'accompagnement se donne pour objectifs
de travailler avec les porteurs de projets sur les aspects
suivants :
le travail sur le rapport à soi et aux autres,
la compréhension de la diversité culturelle et son
impact sur les actions,
la compréhension du monde qui les entoure,
une interrogation sur la relation partenariale comme
élément central de toute activité de solidarité
internationale,
la mesure de l'impact du projet sur l'organisation
sociale locale dans laquelle le projet est construit,
la découverte et le questionnement sur l'environnement de la solidarité internationale au niveau
conceptuel et pratique en se posant des questions
éthiques sur le sens de l'action,
la découverte de sa propre culture à travers celle
des autres, pouvoir combattre ses peurs de l'autre et
lutter contre toutes formes de discrimination,
la projection et l'analyse des suites de
l'engagement du porteur de projet au retour dans son
territoire de vie,
le développement de la confiance en soi et de
l'envie de participer à la vie de son territoire et à la
construction d'un monde plus solidaire, équitable, un
monde des droits humains pour tous.
Force est de constater que la confrontation avec la
réalité est loin de toujours apporter les repères et les
bases que les jeunes espèrent pour donner un sens à
leur vie... En témoignent les fréquents appels adressés
au CICODES au retour «Qu'est-ce que je fais
maintenant ?», TSI N°45, Mars 2011 p.11.
Le retour constitue donc également une étape
importante dans l'accompagnement de jeunes porteurs
de projets SI. L'accompagnateur/trice insiste dès le début
sur la préparation du retour : cette préoccupation peut
porter sur des éléments aussi concrets que l'hébergement, les revenus, la poursuite d'études ou l'emploi…
Mais au-delà de ces aspects pratiques, l'accompagnateur/trice amène les jeunes à réfléchir aux
conséquences probables de leurs projets SI sur eux/ellesmêmes, et à leur cheminement personnel. L’accompagnement au retour sert également à montrer les interactions
entre «ici» et «là-bas», car il permet de proposer d'autres
pistes d'engagement ici (consommation responsable,
solidarité locale, défense des droits humains, soutien aux
immigrés, lutte contre les discriminations…). Point n'est
besoin de «partir pour être solidaire»...
L'accompagnateur/trice reçoit, écoute et conseille les
jeunes désireux-ses de préciser ou construire un projet.
Il/elle les aide à cheminer dans leur engagement... : «A la
fois guide et miroir, l’accompagnateur/trice s'efforce d'aider
les jeunes à concrétiser leur désir sincère de solidarité, à
vivre une expérience la plus gratifiante possible, mais
solidement ancrée à la fois dans la réalité personnelle et
dans celle du monde», TSI N°45, Mars 2011 p.11.
Amandine Duthoit,
Anne-Claire Lucas,
Anne-Cécile Orain
1995-2013 : 50 numéros
9
Terre Solidaire Infos (TSI)
Si le CICODES a été créé en 1983, «Terre Solidaire
Infos» est né plus tard, en juin 1995 avec la publication du
n°0, puis au début de 1996 du n°1. Il est alors le «Journal
de Terre des Hommes, de Peuples Solidaires et du
CICODES». Il est défini lors de sa création comme «la
Revue Commune, c’est-à-dire un moyen supplémentaire
de se faire connaître, mais aussi et surtout de faire
connaître les actions, les projets à court, moyen et long
termes, enfin pourquoi pas de donner l’envie à d’autres de
devenir acteurs…» Effectivement les tout premiers
numéros donneront des nouvelles des organisations
fondatrices. Mais dès le n°3 sont publiées des
informations diverses ne les concernant plus uniquement.
En mars 2001, TSI dans son n°15 change de définition
et devient le «Bulletin finistérien de liaison des
Associations de Solidarité Internationale et de
Défense des Droits Humains». Il ne restait plus alors
des fondateurs, avec le CICODES, que Peuples
Solidaires. Dans ce numéro, le bulletin se donne comme
but «une évolution vers un travail en réseau interculturel,
de solidarité internationale, de développement solidaire ou
de défense des droits humains» et il vise à «construire la
citoyenneté internationale».
La rédaction est assurée par un comité, au départ de 4
membres, qui va ensuite s’étoffer pour en atteindre 8.
Certaines personnes n’en feront partie que pendant un
temps très court, d’autres resteront plus longtemps.
Aujourd’hui, sur les membres du comité de rédaction, une
seule personne est présente depuis l’origine, deux en font
partie depuis 14 ans, trois depuis 11 ans. La direction de
la publication a été assurée par la présidente, Danièle
L’Aot, depuis le début, sauf de 1999 à 2002 où elle l’a été
par Serge Bonnal, alors président. Dans les premiers
numéros, l’éditorial en première page était signé par une
personne connue, en fonction des thèmes traités. Depuis
le n°16 de juin 2001, l’éditorial est signé de façon
collective du nom de TSI.
Si les premiers numéros étaient faits de nouvelles
brèves, assez rapidement TSI va être consacré à un
thème précis. Déjà le n°8 d’avril 1998 faisait l’«Etat des
lieux des Associations de Solidarité Internationale» à
l’occasion du Printemps des Associations, avec des fiches
sur 19 associations finistériennes. Le n°9 de décembre
1998 marquait le 50ème anniversaire de la DUDH en
mettant l’accent sur l’éducation. Le n°10 de mars 1999
était consacré à la Campagne pour l’annulation de la
dette, avec un article important sur la naissance d’ATTAC.
Mais à partir du n°16 de juin 2001 chaque numéro est
consacré à un thème précis. Les numéros 21 à 24 sont
peut-être à distinguer : deux d’entre eux, de mars 2003 et
mars 2004 parlent d’éduquer, l’un à la politique, l’autre à la
fraternité ; trois d’entre eux publient des contributions des
lecteurs. Le n°32 de décembre 2006 marquait le 10ème
anniversaire du bulletin, avec un article rappelant le rôle
important de Christophe, objecteur de conscience, au
début de la publication. Assez vite, certaines pages ou
rubriques deviennent habituelles dans tous les numéros :
page des revues, livres ou autres documents récemment
acquis, agenda de caractère interassociatif à partir du
n°11 en 1999, campagnes dont notamment celles de
Peuples Solidaires.
Le nombre de pages a progressivement augmenté.
Les premiers numéros ne comprenaient que 4 pages, puis
on passe à 6 à partir du n°5. Le n°8, consacré aux
Associations, en comptera 14, puis les suivants en
comporteront 8. Après une variation entre 8 et 12 pages
selon les numéros, à partir du n°36 en mars 2008 TSI
compte régulièrement 12 pages, avec même 16 pages
pour le n°44 de décembre 2010 consacré aux migrants,
20 pages pour le n°45 de mars 2011 sur la Solidarité des
Jeunes rédigé par des jeunes solidaires, et à nouveau 16
pages pour le n°46 de juin 2011 ayant pour thème «Un
monde sans armes ?». Le nombre de numéros a en
général été de trois par an (en mars, juin et décembre).
La première page est restée à peu près la même
depuis l’origine, avec la partie supérieure comportant
l’abréviation TSI à gauche, un planisphère au centre et le
nom complet sur trois lignes à droite. A partir du n°34 de
juin 2007, la maquette est renouvelée ; le planisphère est
stylisé, le nom en abrégé s’y inscrit, avant de disparaître à
partir du n°42 en mars 2010. La couleur ne sera utilisée
que pour le seul n°45 imprimé par le Conseil Général à
l’occasion du Forum Jeunesse Kaléidoscope.
Le thème de chaque numéro de TSI est choisi par le
comité de rédaction après débat sur les différentes
propositions. Les membres du comité proposent alors des
articles sur le sujet choisi, sous un angle général ou sur
un aspect plus précis, selon leur sensibilité et leurs
intérêts souvent liés à l’association dont ils font partie.
Une demande de participation est également adressée à
des personnes ou à des associations pouvant être
concernées ou intéressées par le thème retenu.
Au fur et à mesure que les articles sont rédigés, ils
sont adressés aux membres du comité de rédaction.
Ceux-ci se réunissent quatre ou cinq fois pour les relire et
les corriger au besoin. Cette correction porte sur la forme,
sans modifier le fond, c’est-à-dire les idées ou arguments
exprimés par l’auteur. L’article, une fois revu, est transmis
à la secrétaire du CICODES, Nathalie, pour le délicat
travail de mise en page. Aux articles s’ajoutent une
bibliographie succincte et aussi les pages et rubriques
habituelles déjà évoquées.
Evidemment en 16 pages il n’est pas possible de traiter
un thème de façon exhaustive, d’autant plus que les
membres du comité de rédaction ne sont pas des
spécialistes du thème choisi. Le bulletin donne un
éclairage sur celui-ci et offre aux lecteurs des pistes pour
aller plus loin. En tant que première synthèse, il est déjà
un outil de travail, sinon un moyen d’éducation populaire
facilement accessible. Il est aussi un moyen d’ouvrir la
réflexion et d’éveiller l’attention sur une thématique qui
invite à découvrir des articles, des ouvrages, des
documentaires traitant du même sujet ou des sujets
analogues. Si cela se produit effectivement chez les
lecteurs, TSI aura atteint son but. L’aventure vaut donc
d’être poursuivie.
Y.J.
10
La diversité culturelle en fête !
La Fête des Droits de
Toutes les couleurs (FDTC)
Genèse :
Le 10 mars 1999, Geneviève Garros, adjointe chargée
de la solidarité et de l’action locale annonçait : «La ville de
Quimper, en partenariat avec de nombreuses associations
locales œuvrant en direction des droits de l’homme et de
la solidarité, organisera le samedi 20 mars 1999 une fête
intitulée des droits de toutes les couleurs. Elle fait
suite au cinquantième anniversaire de la Déclaration
universelle des Droits de l’Homme (DUDH) célébré le
10 décembre dernier. Dans cet esprit, elle se veut être un
lieu de fraternité, de solidarité, de dialogue et
d’ouverture sur le monde».
Lieu :
La première fête s‘est déroulée à l’Ecole Edmond
Michelet, elle était centrée sur l’Afrique.
En 2000, un groupe de travail fut créé pour mettre sur
pied une fête à Penhars toujours sur le thème de
l’Afrique, essentiellement pour les enfants et les jeunes.
La Maison Pour Tous (MPT) et le Centre social étaient
très impliqués. Puis il fut décidé que, les années
suivantes, la fête aurait lieu alternativement dans l’une ou
l’autre des Maisons de quartier, par roulement.
En 2001, c’est donc à la MJC de Kerfeunteun que la
fête s’est préparée et a eu lieu.
En 2002, elle fut accueillie par le Centre social des
Abeilles, puis en 2003 par la MPT de Penhars de
nouveau, enfin en 2004 par celle d’Ergué Armel. Elle
connut un succès tel que de nombreuses personnes ne
purent assister au spectacle, la salle étant trop petite.
Dès l’année suivante elle fut donc accueillie au Pavillon.
Date :
Les premières années un samedi, puis un dimanche à
partir de 2005, fut choisi au plus proche de l’anniversaire
de la DUDH. A partir de 2003, la fête fut déplacée aux
alentours du 20 novembre pour coïncider avec la
Semaine de la Solidarité Internationale, et l’anniversaire
de la Convention internationale des droits de l’enfant
(CIDE), puis de nouveau en décembre. Elle fut finalement
reportée en janvier deux ans plus tard, en fonction de la
disponibilité de la salle.
L’édition du 15/01/2012
Photo de D.L’Aot
Contenu et organisation :
Les propositions d’animation furent d’abord recensées
à la commission de Solidarité internationale de la ville à
laquelle participait une trentaine d’associations.
Les ateliers étaient organisés par les uns et les autres
dans les diverses salles : un conteur d’Afrique Verte
croisait ses contes avec une conteuse algérienne ou
française. La création d’une fresque ou d’une cabane
offrait des activités aux enfants. Un lâcher de ballons leur
donnait l’occasion de rédiger des messages de solidarité.
Dès le départ, les associations culturelles turques et
marocaine ont été très actives. Les ateliers vidéo
n’obtinrent pas le succès espéré. Par souci d’écologie les
ballons furent remplacés par des échanges de messages
internet grâce au cyberbus de la MPT d’Ergué Armel ;
mais les difficultés techniques ne permirent pas de
continuer cette activité au-delà de deux ans. Comme la
fête prenait de l’ampleur, il fallait que la préparation soit
coordonnée par un animateur. C’est Serge qui s’en
chargea, la ville déléguant l’organisation au CICODES.
Puis la préparation fut animée par un «comité de
pilotage» au cours de nombreuses réunions depuis le
mois d’avril avec de nombreuses commissions de travail.
L’objectif était désormais de «sensibiliser à la
solidarité internationale et au respect des droits de
l’homme» en associant les organisations de migrants. La
country dance s’ajouta aux danses d’enfants turcs,
français et bretons, le théâtre forum aux différentes
expressions théâtrales des enfants des écoles. L’organisation du spectacle revint à Soaz Jolivet pendant
plusieurs années. La rétribution d’intervenants pour des
ateliers jeux ou arts plastiques fut remise en cause. En
décembre 2006, un passeport «Citoyen du monde»
demandait aux enfants de récupérer 30 visas (réponses à
des questions) auprès des associations qui tenaient un
stand, réponses récapitulées sur une grande mappemonde. L’année suivante ce fut le jeu de piste, les
réponses obtenues donnaient les pièces à coller sur un
puzzle géant et dans le livret de l’enfant. Les bibliothèques
de la ville furent de plus en plus associées, en particulier
pour le jeu de piste Habillons l’enfant de ses droits ou
lorsque les enfants partirent à la recherche Des mots qui
volent, et encore plus avec l’Odyssée des mots avec la
recherche de Ceux qui ont dit Non à l’inacceptable. Le
goûter gratuit devint très vite équitable, et une
démonstration de tri écologique fut proposée.
Un catalogue des associations de solidarité
internationale et de défense des droits humains
financé par la municipalité, fut rédigé par le CICODES en
2006. La fête Gouel ar gwiriou a bep liv obtint le label de
l’année européenne du dialogue interculturel en 2008.
L’année suivante vit le renouvellement de l’affiche et
l’animation par Cordao Caraïbes créa une ambiance
particulièrement chaude.
La nouvelle équipe du CICODES va proposer des
changements en concertation avec les différents acteurs
«afin de renforcer les animations en direction des enfants
pour les sensibiliser aux droits et à la diversité culturelle.»
Apportons des idées nouvelles pour que la fête continue !
S. J.
Les collectifs
11
Des collectifs : De l’Ethique sur l’Etiquette et la Semaine de la Solidarité Internationale
Une des priorités du CICODES a toujours été d’agir
collectivement avec d’autres associations de solidarité,
locale, nationale et internationale.
A la fin de l’année 2012, comme il était précisé dans la
partie «Agir» de son dernier catalogue, le CICODES :
soutenait le Collectif Droit d’asile, l’Association FrancePalestine-Cornouaille et la Journée du refus de la misère.
organisait la Semaine de la Solidarité internationale, la
Quinzaine du Commerce Equitable et le Festival de films
documentaires «ALIMENTERRE».
animait le Collectif «De l’Ethique sur l’étiquette».
Ici, nous n’évoquerons que le Collectif «De l’Ethique
sur l’étiquette» (ESE) et la Semaine de la solidarité
(SSI).
I - Le collectif «De l’éthique sur l’étiquette»
Dès sa création en 1995, Artisans du monde à
coordonné le collectif De l’éthique sur l’étiquette en
invitant les consommateurs et les citoyens à relayer ses
campagnes en direction des acteurs économiques et les
pouvoirs publics pour changer les règles du commerce
international afin de : lutter contre l’exploitation des
enfants, l’esclavage, la répression antisyndicale…
(Juin 1997).
Photo de D.L’Aot
Il relaie également les campagnes nationales lancées
à l’initiative du CRID1, de Peuples Solidaires, du CCFD,
d’Oxfam France. Dès ses débuts, le Collectif participe à la
Quinzaine du commerce équitable (en mai) et à la
Semaine de la Solidarité Internationale (SSI) en
novembre en y incluant à partir de 2008 le Festival de
films documentaires «ALIMENTERRE».
Nous nous rappelons les grandes mobilisations
souvent programmées pour deux années consécutives
avec des formations :
1997 : Libère tes fringues
en direction de Décathlon, La Redoute et André.
1998-1999 : Jouez le jeu
en direction des magasins et fabricants d’articles de sport.
2000 : Pour l’école : consommons éthique !
en direction des collectivités locales.
Cette campagne a connu un franc succès avec «La
Loi Le Texier» : plus d’une centaine de villes ont adopté
la motion demandant d’intégrer des critères éthiques pour
leurs achats de fournitures scolaires ; d’autres comme la
ville de Quimper se sont engagée sans toutefois signer la
motion2… Il serait sans doute utile de vérifier les engagements des collectivités, à commencer par chez nous !
: Centre de recherche et d’information pour le développement
« La ville de Quimper a inscrit des critères sociaux recommandés par la loi dans ses
appels d’offres des fournitures scolaires… » Couleurs Quimper-Février 2004
1 CRID
2
Rapidement, des collectifs locaux dépendant du
Collectif national se sont développés avec les boutiques
Artisans du monde ou dans les centres RITIMO.
Le collectif qui s’est créé à Quimper, en 1998-99, a été
d’abord finistérien avec 2 antennes, l’une à Brest, l’autre à
Quimper. Il était alors animé par les bénévoles du
CICODES, de Peuples Solidaires, du CCFD, de
Solidair’éthic, de la CLCV, de Ti ar bed et de la CFDT. De
2001 à 2008, l’équipe quimpéroise a été animée par le
personnel salarié du CICODES, qui a coordonné les
actions pour :
relayer les campagnes en organisant des évènements
divers destinés à informer le grand public,
contribuer à la pression sur les enseignes par lettres
d’interpellation et rencontres des directeurs,
sensibiliser les citoyens en menant des actions à
l’intention de divers publics et clubs sportifs.
La Loi Le Texier (extraits)
Cette Loi est à l’origine un texte présenté par le Parlement des
Enfants. Adoptée le 27 mai 1999 par l’Assemblée Nationale.
Elle se présente sous la forme de 3 articles :
1. Pour les achats scolaires, les collectivités publiques doivent
veiller que les produits achetés n’aient pas requis l’emploi
d’une main d’œuvre enfantine.
2. Lors de la présentation de la liste des fournitures scolaires,
les élèves reçoivent une information sur la nécessité d'éviter
l'achat de produits fabriqués par des enfants.
3. L'enseignement d'éducation civique comporte une
formation à la connaissance et au respect des droits de l'enfant.
Info ESEpress, n°2 – novembre 1999
12
Les collectifs
2001 : Achats publics : achats éthiques ?
en direction des candidats aux élections municipales.3
2002 : Exploiter n’est pas jouer ! en direction des
distributeurs de jouets avec un carnet de notes.
Votons pour un monde plus juste ! Campagne pour
l’augmentation de l’aide publique au développement,
lancée par le CCFD et soutenue par 22 partenaires.
2003 : Exigeons des jouets fabriqués 100% droits de
l’homme ! Les notes s’améliorent un peu !
2004 : Jouez le jeu pour les J.O.
en direction des fabricants de matériel de sport avec un
nouveau carnet de notes.
2005 : Pour le respect des droits de l’homme au
travail dans l’industrie du sport
1er juillet : Journée mondiale du bandeau blanc
Action mondiale contre la pauvreté, 2005 : plus
d’excuses ! Pression pour accélérer les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD).
décembre : OMC, 10 ans, ça suffit !
en direction de la 6e conférence de l’Organisation
Mondiale du Commerce à Hong-Kong.
2006 : Justice pour les travailleurs du Bangladesh
Campagne de solidarité avec les ouvriers du textile.
En 2006, le collectif national perd le soutien de la
Commission européenne et doit licencier trois salarié-e-s.
Après ce coup porté, le collectif au cours d’une phase
transitoire se constitue en association (2007) et reprend
ses campagnes.
Pendant cette année-là le collectif reprend une
dimension départementale pour relayer la campagne
nationale portée par le CRID et la Coordination Sud.
2007 : Urgence planétaire ! Votons pour une France
solidaire en direction des candidats aux élections
présidentielles et législatives.
2008 : Jouez le jeu pour les JO 2008 de Pékin
en direction du directeur du Comité National olympique et
sportif français.
2009 : Droits des travailleurs… Liquidation totale ?
Rendez-vous et rencontre des distributeurs locaux.
2011 : Il est mortel ce jean… Stop au sablage
en direction des consommateurs.
2012 : Pour des achats sportifs responsables…
Jouez le jeu dans le cadre des JO à Londres.
2012-2015 : Made in Cambodge, le salaire de la faim.
Le 1er volet de la campagne européenne qui, en soutenant
les travailleurs cambodgiens en grève, vise 4 entreprises :
Lewis, Gap, H&M et Zara.
Les actions concernent toujours 4 types de produits :
vêtements, chaussures, jouets et matériel de sport.
Toutes les campagnes sont orientées vers la prise de
conscience de la Responsabilité sociale des entreprises (RSE)4 et la création d’un Label social… dans le
monde entier.
D. L .
3
«Quimper fait partie des 200 premières collectivités territoriales qui se sont
prononcées en faveur d’achats publics respectueux des droits de l’enfant et de
l’homme au travail.» Couleurs Quimper-Juin 2002
4 Voir encadré
Collectif De l’Ethique sur l'Etiquette
Martine Tressard
Les collectifs
II - La Semaine de la Solidarité
internationale (SSI)
Elle se déroule depuis 1998, tous les ans, la troisième
semaine de novembre. Le CICODES avec le Collectif De
l’Ethique sur l’étiquette s’est très vite impliqué dans ce qui
est devenu un grand rendez-vous national de
sensibilisation à la Solidarité internationale et au
Développement Durable.
Ainsi, en 2001, il est présent chaque jour avec une
fourgonnette décorée, des tréteaux et des parapluies sur
différents marchés du Finistère pour promouvoir le
commerce équitable. Avec de nombreux partenaires,
notamment le MRJC, la CLCV, le CCFD, Frères des
Hommes, Max Havelaar, Peuples Solidaires et trois
boutiques de commerce équitable sur le thème «De
boutiques en marché, le commerce équitable fait sa
renommée».
Très vite, ce sera l’occasion d’accueillir des acteurs du
Sud. Par exemple, en 2004, Patrick Vewessee,
représentant du syndicat des travailleurs de l’agroalimentaire de la région de Foko, au Cameroun pour une
conférence-débat : «L’industrie de la banane au
Cameroun : le salaire du sang». Celle-ci était suivie d’un
théâtre-forum sur ce thème avec la troupe Je Savoir Dire
et d’un repas camerounais. Le CICODES avait organisé
cet événement avec Peuples Solidaires, Afriques-Finistère
et le REPCIP 29.
Des partenaires de Peuples Solidaires seront présents
les années suivantes sur le thème des droits de l’homme
au travail ainsi que d’autres ASI comme Pêche et
Développement en 2005 avec la venue à Quimper de
pêcheurs sri-lankais et indiens. Des débats suivent la
projection de films : Le Cauchemar de Darwin, Private, sur
le conflit israélo-palestinien, Les trois chambres de la
mélancolie, sur la Tchétchénie.
Parmi les thèmes mis en valeur les années suivantes,
«Les Dalits» à travers une exposition de Frères des
Hommes sur l’actualité des anciens intouchables en Inde
et «La faim, la terre et les paysans – soutiens croisés»
avec la participation de représentants de trois
organisations paysannes : Marcelo Durao du Mouvement
des Sans-Terre au Brésil, Jean Coulibaly de l’Association
des Organisations Paysannes Professionnelles du Mali et
Richard Rabenaivo de l’association «Malgaches
Solidaires pour une Citoyenneté Responsable au service
des Droits des Populations».
En 2007, la SSI prend de l’ampleur : le Collectif
accueille Varsha, représentante du mouvement gandhien
Ekta Parishad qui témoigne de la longue marche des
Sans-Terre l’année précédente avec Janadesh Zindabad !
: femmes et accès à la terre en Inde. Puis Daniel Rey,
économiste et agronome chilien, qui donne une
conférence sur le thème «Demain, quels paysans pour les
sociétés d’Amérique latine ?» ainsi que Véronique Lunven
témoignant de son expérience de volontariat à
Madagascar «Partir, (re)venir, échanger… et changer».
Gilles Balbastre, réalisateur du film sur la marchandisation
des services et de l’énergie «Services publics : EDF et les
apprentis sorciers» participe au débat qui suit la
projection. L’Association France-Palestine Solidarité
(AFPS) présente le film «Les enfants d’Arna» de
13
J. Mer-Khamis et D. Danniel : dans le quotidien d’un camp
palestinien, une Israélienne monte une troupe de théâtre
avec les enfants prisonniers.
Le CICODES devient alors Pôle référent pour la SSI et
organise la communication au-delà de la semaine ellemême. Les collectivités territoriales s’impliquent : la Ville
de Quimper avec des expositions dans le hall de la mairie
et des conférences, le Conseil général avec, par exemple,
des témoignages de ses partenaires malgaches et de ses
agents partis en congé de solidarité à Madagascar. Un
nouveau type de rencontres, le café-débat permet des
échanges plus décontractés.
Les thèmes sont divers : «les migrations», «partir»,
«femmes et mondialisation» avec la projection des films
Femmes précaires et Ouvrières du monde et une
conférence de Suzanne Wu.
C’est celui de la souveraineté alimentaire qui prend
désormais une place essentielle dans la SSI avec des
tables rondes, le débat qui suit la projection de «Terres à
taire : histoires de soja, ici et là-bas…» réalisé par huit
jeunes bretons de l’association Aman y Alla et CCFD, et
surtout, l’intégration du Festival de films ALIMENTERRE à
la SSI. Après la projection, les débats, où interviennent
des partenaires du Sud comme Mamadou Cissokho,
Président d’honneur du ROPPA (Réseau des
Organisations Paysannes et de Producteurs de l’Afrique
de l’Ouest), placent la problématique au niveau mondial ;
c’est le cas pour «Je mange, donc je suis» de Vincent
Bruno.
A partir de ces films et pendant un trimestre environ, le
CICODES intervient dans plusieurs établissements
scolaires, surtout ceux concernés directement par le
thème, comme les Maisons Familiales Rurales et les
Lycées agricoles
En 2011 et pour les années suivantes, le slogan
«Droits à l’essentiel» englobe tous les droits humains :
civiques, politiques, économiques, sociaux et culturels. A
Quimper, les événements rattachés à la SSI reflètent cette
diversité mais le CICODES continue à privilégier les films
du Festival ALIMENTERRE et les interventions en
établissements scolaires.
Le CICODES reste attaché à cette occasion de
donner, chaque année, à travers la solidarité
internationale, des clés de compréhension du monde,
depuis la découverte des cultures jusqu'à l'appréhension
des systèmes internationaux de gouvernance.
C’est aussi l’occasion de rappeler que
chacun, ici et là-bas, a
un rôle à jouer pour
proposer un monde
plus juste, équitable et
solidaire, par des
modes de vie responsables et des engagements collectifs.
S. Bonnal
Photo de D.L’Aot
14
Les campagnes
Les Campagnes de Peuples Solidaires
Peuples Solidaires et Terre des Hommes ayant été
cofondateurs du CICODES, il semblait logique que celui-ci
relaie leurs campagnes, souvent menées conjointement
aussi avec Frères des hommes, puis le CCFD et peu à
peu dans plusieurs pays simultanément par le biais de
confédérations syndicales.
Nos campagnes sont des actions d’information/mobilisation de grande envergure menées en
commun sur plusieurs années, dans plusieurs pays. Elles
visent à changer les règles du jeu sur des dossiers
prioritaires des Droits Economiques, Sociaux et Culturels
(DESC) pour aboutir à la «Dignité au travail».
C’est ainsi que peuples solidaires s’est impliqué dans
le collectif «de l’éthique sur l’étiquette» (ESE) et sa
campagne pour introduire des normes éthiques dans les
achats publics dont les marchés sont passés au sein des
collectivités locales et territoriales, pour les écoles, les
cantines… mais aussi pour sensibiliser le public et former
des «consom’acteurs» conscients de l’impact de la valeur
citoyenne de tout achat : campagne «Made in Dignity».
Ce même collectif a mené campagne, avec ses
différentes composantes, près des clubs sportifs,
magasins de sports et jusqu’au Comité olympique pour
améliorer les conditions de fabrication de matériel sportif,
particulièrement des ballons et faire reculer l’exploitation
des enfants.
De même dans le cadre de la «Clean Clothes
campaign» le même organisme a fait campagne contre le
sablage des jeans - opération qui entraîne des maladies
pulmonaires chez les travailleurs et plus généralement
contre l’insécurité des conditions de travail des ouvrier-e-s
du textile et du jouet en Asie (Campagnes Barbie, Mattel
ou Walt Disney) ou dans la fabrication de produits
électroniques (campagne contre Apple ou actuellement
Samsung). Les plus jeunes de ses militant-e-s et sala-riée-s n’hésitent pas à se lancer dans des actions de rue,
flash mobs, happenings devant les grands magasins, telle
la campagne très théâtralisée «Barbie est une menteuse»
ou le pseudo défilé de mode «gris cendré» à la suite d’un
énième incendie dans une usine textile au Bengladesh.
D’autres campagnes sont menées dans le domaine
agricole avec l’objectif «Faim zéro» : c’est le cas de la
production de bananes avec le syndicat Euroban. Parallèlement à cette action menée au niveau international
dans plusieurs pays, Peuples Solidaires fait signer des
Appels Urgents à la demande de ses partenaires du Sud
qui dénoncent le manque de dialogue social et l’impossibilité d’améliorer les conditions de travail, souvent
désastreuses et dangereuses : «les femmes n’ont pas la
banane», «des bananes pas si bonita»… Des courriels et
courriers postaux sont adressés aux décideurs politiques
ou économiques, ainsi qu’une carte de soutien aux
organismes sociaux qui ont fait appel, plus, au besoin, une
aide financière alimentée par les signataires des Appels
pour les familles des travailleurs en grève ou licenciés.
Cette solidarité encourage les ouvriers à persévérer dans
leur action. Une caisse européenne de solidarité vient
d’être créée dont la gestion a été confiée à Peuples
Solidaires.
Efficacité des appels et des campagnes :
7 fois sur 10, la mobilisation a un impact. Des
avancées ont ainsi été obtenues sur les conditions de
travail des ouvrier-es dans les plantations de bananes
des multinationales. Suite aux 15 000 signatures
recueillies lors de la campagne de mars 2011, les multinationales du fruit, Dole et Chiquita se sont engagées à
mettre en place des programmes de formation pour les
femmes et de meilleures conditions de sécurité tant pour
la santé que pour l’environnement. Au niveau du textile, la
cessation du blanchiment des jeans par des agents
chimiques très nocifs pour les travailleurs a été obtenue.
Par ailleurs, peu à peu la reconnaissance de syndicats et
de négociation s’impose très lentement mais les conditions de travail en Chine, aux Philippines, Cambodge ou
au Bangladesh restent particulièrement désastreuses,
même si après l’effondrement d’un immeuble d’ateliers de
confection, Camaïeu accepte d’indemniser les victimes
après avoir reçu plus de 70 000 signatures de pétition.
L’appel a été poursuivi pour faire céder Auchan.
Au niveau du jouet, c’est toujours à l’image des firmes
qu’il faut s’en prendre : atteindre Walt Disney ou Mattel en
dénonçant le fait que leurs sous-traitants ne respectent
pas les codes de bonne conduite dont ils se targuent, finit
par les faire réagir ; faire savoir que des enfants, contre
toutes les législations, travaillent à fabriquer des jouets,
nuit à leur image de marque.
Dans l’électronique, en réponse à l’appel urgent sur
les «smartphones pas très smart» aux Philippines, le
géant sud-coréen Samsung a répondu par voie de presse.
Il nie avoir recours au travail de mineurs, bien qu’il en ait
été dénombré jusqu’à 60 à 80% du personnel dans certaines usines, mais annonce un renforcement des
contrôles et dit avoir exigé «que soient mis en place de
nouveaux processus de recrutement» pour renforcer les
mesures de vérification d’identité et d’âges. Samsung
admet par ailleurs avoir «trouvé un certain nombre de
points qui nécessitaient des améliorations» et dit être «en
train d’y travailler». La compagnie prévoit même de
«mettre fin aux heures supplémentaires excessives d’ici
fin 2014.»
Appels urgents de Peuples Solidaires
Campagne n° 358 (du 10 mars au 10 juillet) :
«Philippines : Licencié-e-s pour avoir parlé»
393 travailleurs-ses de la plantation de palmiers à
huile Filipinas Palmoil Plantations Inc.(FPPI)
sont licencié-e-s pour avoir répondu aux
questions du Département du travail et de
l’Emploi lors d’une inspection qui a confirmé les
nombreuses violations des droits au sein de
l’entreprise. Le Centre pour les syndicats et les
droits humains en appelle donc à la solidarité internationale pour faire pression
sur la compagnie afin qu’elle réintègre les travailleurs-ses et respecte enfin
leurs droits.
La grève entamée en novembre 2012 par près de 1000 travailleurs pour la
réintégration de leurs collègues entraîne des menaces et l’intervention des
forces de sécurité. Le 18 janvier Dole ordonne la reprise du travail pour tous,
mais la FPPI ne réintègre pas les personnes licenciées…
Comment ?
Cartes à adresser au Président de l’entreprise et au syndicat
(à signer sur le site www.peuples-solidaires.org)
Les campagnes
Au niveau de l’Accès à la terre, Peuples Solidaires ne
se limite pas à la sécurité alimentaire, qui repose sur
l’aide, il s’est engagé, avec le CICODES au sein du
Collectif 29 pour la Souveraineté alimentaire et le
droit des peuples à se nourrir eux-mêmes. Dans ce
cadre, la lutte contre les accaparements de terre
s’accélère, en lien avec les organisations paysannes et
syndicales qui prennent conscience de ce nouveau
danger. La campagne de soutien au mouvement indien
Ekta Parishad, qui a organisé en Octobre dernier sa
seconde marche pour obtenir du gouvernement indien le
droit à la terre pour les petits paysans et en particulier
pour les femmes, a abouti à un accord en dix points, avec
deux avancées majeures : l’ébauche d’une politique
nationale de réformes agraires dans un délai de 6 mois ;
l’adoption d’une provision légale pour fournir des terres
arables aux Sans-Terre et des habitations aux sans-abri.
Vient maintenant le temps vérifier l’application de cet
accord et l’éventualité d’une nouvelle campagne de
pression sur le gouvernement indien.
La campagne pour la souveraineté alimentaire
nécessite de défendre le droit à la protection des
marchés agricoles et le soutien à une agriculture
paysanne et familiale soucieuse de la place des femmes
et préservant les écosystèmes et l’accès aux semences
15
paysannes. Elle exige aussi la lutte contre les
agrocarburants et la volatilité des prix.
Cette campagne se mène en Europe avec un
plaidoyer pour une nouvelle PAC (politique agricole
commune) mais aussi dans tous les pays où Peuples
Solidaires agit en lien avec Action Aid International et de
nombreux organismes tant en Europe que dans les pays
du Sud.
S.J.
Site Peuples-solidaires.org
Appels urgents de Peuples Solidaires
Appel Urgent Tunisie :
«Latécoère : l'éthique bat de l'aile»
L’équipementier aéronautique français Latécoère est l’un des leaders
mondiaux de son secteur. Mais il semble moins performant en matière de
respect des droits humains, surtout lorsqu'il s'agit du personnel majoritairement féminin - de sa filiale tunisienne. Les militantes tunisiennes
en appellent donc à
votre solidarité pour
faire valoir leurs droits
et respecter leur dignité.
Comment ?
Appel électronique à signer sur www.peuples-solidaires.org/appel-urgentunisie-latecoere/
La lutte pour la souveraineté alimentaire au cœur des préoccupations du CICODES
→ Pourquoi un habitant de la planète sur 7 souffre-t-il
encore de sous-alimentation aujourd'hui, alors que les
ressources devraient être suffisantes ?
→ Que faire ?...
Ces questionnements restent des pôles majeurs de
réflexion en matière de solidarité internationale ;
Pour la souveraineté alimentaire*, le CICODES
s'implique donc directement à deux niveaux avec :
La participation comme pôle-relais à la Campagne
ALIMENTERRE
Cette campagne qui comprend le Festival de films du
même nom est mise en place par le Comité français pour
la solidarité internationale (CFSI) qui lutte pour
l'autonomie alimentaire de tous depuis plus de 50 ans.
Depuis sa création en 2007, le Festival de films
ALIMENTERRE propose chaque année, à tous, jeunes et
adultes, une sensibilisation et une réflexion sur un ou
plusieurs aspects de cette problématique vitale pour
l'avenir de l’humanité.
Dès 2008, le CICODES a trouvé dans le festival de
films ALIMENTERRE un outil permettant de proposer
nouvelles animations au public et aux scolaires. Il s’est
engagé comme pôle-relais pour le Finistère de la
Campagne et du Festival.
Deux points-forts de cet outil :
Le Festival de films et la Campagne dans laquelle il est
inclus permettent, grâce à la multitude des approches
qu'ils offrent, d'appréhender les problèmes majeurs et
d'échanger, au cours des débats, sur les causes des
dysfonctionnements et l'enjeu de nourrir le monde.
La diffusion des films et les activités de campagne
réparties dans l'année nécessitent un travail en
partenariat avec un maximum d'associations et collectifs,
qui apporte richesse et dynamisme.
Après 4 années de diffusion, ce sont 3254 personnes
dont 1950 scolaires qui ont participé aux débats qui ont
suivi le visionnement d’une quinzaine de films.
Un thème-phare chaque année depuis 3 ans : en
2011, «Comment nourrir tout le monde ?» ; en 2012, «Les
agro-carburants» ; en 2013, «La transition agricole et
alimentaire».
En ce qui concerne les diffusions prévues ou à
prévoir cette année, contacter le CICODES
[email protected] ; www.festival-alimenterre.org/
La participation au «Collectif29 pour une
souveraineté alimentaire ici et là-bas»
Crée en mars 2012, à l’initiative de Peuples solidaires,
du CCFD et de la Confédération paysanne, compte une
vingtaine mouvements, associations, syndicats et
commerces bio. Ses membres ont interrogé les candidats
aux élections législatives du département «afin d’attirer
leur attention pour que des décisions justes et durables
soient prises dans l’intérêt commun des populations du
Sud et du Nord, notamment dans le cadre de la PAC et de
l’OMC». Les 4459 signatures obtenues à la pétition mise
en place et en ligne par Cyberacteurs en direction des
consommateurs ont été remises aux élus. TSI n° 48 :
Accaparement des terres.
En 2013, les membres du Collectif ont demandé aux
responsables politiques qu’ils exigent du gouvernement
une «PAC cohérente avec la souveraineté alimentaire».
Milène Condette
*Le concept de Souveraineté alimentaire défini par Via Campesina en 1996,
désigne le droit des populations, de leurs Etats ou unions, à définir leur politique
agricole et alimentaire, sans dumping vis-à-vis des pays tiers. Elle inclut le droit de
se protéger des importations agricoles et alimentaires à trop bas prix.
16
Témoignages
Pourquoi je suis venu au CICODES et pourquoi j’y reste
Cette année 2013 est celle des 30 ans du CICODES,
des presque 20 ans du TSI … et de mes 88 ans !
Si je ne m'abuse, je dois être le doyen (d'âge) des gens
qui gravitent autour du CICODES et c'est sans doute à ce
titre-là que l'on me demande de témoigner en répondant
aux deux questions ci-dessous.
1 - Comment et pourquoi je suis venu au CICODES.
Sur les 88 ans de mon existence, j'en ai passé 34 dans
la vie dite active, c'est-à-dire le temps pendant lequel j'ai,
comme on dit, gagné ma vie : par mon travail, j'ai pu faire
face à mes besoins. Cela veut dire aussi que pendant 54
ans ce sont d'autres qui s'en sont chargés, disons en gros
la Société : soit directement : instruction primaire gratuite,
obtention de deux bourses nationales pour le secondaire
et le supérieur, plus divers avantages aux familles de
fonctionnaires (mon père était dans la Marine Nationale)
et aux familles nombreuses (je suis l'aîné de six enfants),
soit indirectement, par l'intermédiaire de ma famille.
Pour alléger la facture, on pourrait peut-être tenir
compte des cotisations, versées pendant ma vie active
pour contribuer à payer les pensions des retraités de
l'époque... en attendant que les actifs d'aujourd'hui
contribuent à payer la mienne, mais cela ne couvre
certainement pas la totalité des allocations que me
versent mes différentes caisses, surtout si, comme je
l'espère, cela se prolonge encore quelque temps ! De
toute façon, il y a déjà un important reliquat.
Il faudrait aussi mentionner les mesures généreuses
prises par le Président Mitterrand. Pensant libérer un
nombre important d'emplois en faveur des chômeurs, il
avait proposé à des seniors volontaires, réunissant
certaines conditions de cotisations, d'anticiper leur retraite
tout en continuant à toucher une partie importante de leur
salaire jusqu'à l'âge de 65 ans. Réunissant les conditions,
je me suis ainsi trouvé en retraite à 58 ans.
J'en ai tiré la conclusion que je restais redevable à la
Société pour son aide et sa générosité. Et que je devais,
d'une façon ou d'une autre, rendre une partie ce que
j'avais reçu par un engagement bénévole de type social,
humanitaire, selon mes possibilités.
Venant de la Région parisienne je retrouvai, à
Quimper, un vieil ami qui me parle du CICODES, une
association locale récente qui se consacre, ici et là-bas, à
l'aide aux pays que l'on appelait encore du Tiers Monde. Il
en était adhérent et me proposa de me faire connaître la
présidente, Danièle L. Avec son mari, ingénieur
agronome, ils avaient travaillé pendant trois ans au Chili
fin des années 60. A leur retour en 1970, ils avaient créé
avec d’autres une association départementale Développement international qui a rejoint le mouvement 1% TiersMonde, devenu lui-même Peuples solidaires, l’une des
associations fondatrices du CICODES.
Mon travail au CICODES
Je suis arrivé avec mon temps libre et ma bonne
volonté. Je pensais à la définition que l'on donne dans la
Marine Nationale (Arme de spécialistes) au matelot non
(encore) qualifié, le sans-spé (cialité) : bon à tout et propre
à rien.
Dès le début, on m'a demandé de remplacer,
provisoirement (1 an), le trésorier brusquement empêché.
Par la suite j'ai essayé de me rendre utile dans les
différentes activités, à ma portée. Cela consistait à faciliter
le travail du personnel responsable (salariés et
bénévoles), en le dégageant en partie de contraintes
ordinaires et peu spectaculaires mais indispensables à la
marche de l'association. J'ai ainsi assuré des permanences à l'accueil et au téléphone, classé les nouveaux
ouvrages ou revues et rédigé de temps à autre la notice
d'un livre.
Je faisais aussi partie du Comité de rédaction du TSI,
et, comme les autres membres, rédigeant un article,
participant à la correction mutuelle des textes et à la mise
sous enveloppe. Il faut y ajouter d’autres tâches : transport
de matériel, aménagement de salles pour les réunions...
tout ce qui permet la vie ordinaire d'une association
composée surtout de bénévoles..
Le CICODES ne fait pas cavalier seul : TSI fait appel à
différentes associations. D'autre part, il participe activement à de grandes campagnes nationales ou locales
lancées par des collectifs.
Je me souviens particulièrement de la campagne pour
le café Max Havelaar, produit-phare du Commerce
équitable afin d’obtenir les conditions d'un commerce plus
juste pour les paysans producteurs de café d'Amérique du
Sud. Ils étaient outrageusement exploités par les
intermédiaires des multinationales et de ce fait, étaient
très tentés de substituer au café des plantations
autrement plus rentables pour la production de drogues.
La démarche organisait des circuits courts qui
rémunéraient à l’avance les paysans ce qui leur permettait
d’envoyer leurs enfants à l’école et de vivre dignement.
Le CICODES avait accepté de promouvoir le café d’un
torréfacteur breton, le CAT de Bain-de-Bretagne. Le café
arrivait directement de la brûlerie et nous nous chargions,
outre une petite vente directe, de le faire connaître aux
consommateurs. Nous organisions des présentationsdégustations sur les marchés et dans les grandes
surfaces. Un des arguments publicitaires était : «Aidez les
paysans à vendre normalement leur café et renoncer à la
production des drogues : vous contribuerez à protéger vos
enfants». Il y avait parfois des rencontres émouvantes. Je
me souviens d'une maman en pleurs qui, tout en
dégustant son café, nous confiait sa détresse d'avoir
découvert que son fils était accro à la drogue et son
désespoir de ne pas savoir comment l'aider à s'en
détourner.
2 – Pourquoi je reste au CICODES.
D'abord parce que je m'y plais bien. J'ai le sentiment
de (modestement) rendre service, sans les contraintes de
la vie professionnelle et de bien employer une partie de
mon temps libre.
Et aussi parce que personne ne m'a encore dit de partir !
…/…
Témoignages
J'espère bien que quand je serai devenu plus encombrant
qu'utile, j'en prendrai moi-même conscience ou alors que
mes amis me rendront l'immense service de me le dire, à
la manière CICODES : gentiment mais fermement... Peutêtre que j'ai encore un peu de temps !
Je dois dire aussi le grand climat d'amitié que j'ai
trouvé au CICODES. J'ai parlé de Danièle mais j'ai tout de
suite perçu que ceux qui l'entouraient était du même cru :
c'est d'ailleurs parce que la plupart d'entre eux étaient déjà
amis qu'ils ont pu créer le CICODES et son esprit. Et la
nouvelle équipe de jeunes qui se constitue depuis
quelques années semble bien aller dans le même sens,
en faisant les adaptations nécessaires.
Dans l'équipe (élargie) du TSI, règne le même climat
d'amitié. Nous évaluons mutuellement nos prestations,
corrigeons nos articles et même demandons de les
réécrire au moins partiellement. Nous le faisons avec
rigueur et sérieux (respect des lecteurs), avec amitié et
compréhension (respect des auteurs). Depuis 10 ans, je
n'ai jamais surpris une réaction d'auteur attristé, a fortiori
rebuté, par ce genre de comportement.
17
Cela veut-il dire que la vie du CICODES est un long
fleuve tranquille, coulant dans une sérénité perpétuelle ?
Non bien sûr, il a aussi ses difficultés, parfois graves,
voire des incompréhensions relativement durables, mais
c'est tout de même plus facile de les résoudre, dans un
climat qui demeure amical où chacun accorde à l'autre le
préjugé favorable.
Avec le temps, mes prestations sont moins
nombreuses et plus limitées. Je continue toutefois à
participer aux Assemblées Générales et souvent aux
Conseils d'Administration lorsqu’ils sont ouverts aux
adhérents. Le fait d'être dans la petite logistique donne
une vue peut-être partielle mais concrète de la vie interne
de l'association, permet de suivre son évolution, sa fidélité
aux intuitions de départ et, le cas échéant, permet
d'exprimer son propre point de vue, si on le juge opportun.
Pour toutes ces raisons, quand je quitterai le
CICODES, si je suis encore en mesure de le faire, je
souhaite rester en contact (visites, téléphone...) pour
suivre la vie de l'association... et reparler du bon vieux
temps avec ceux qui m'y auront connu.
J.C. G
Témoignage d’une bénévole
Mes activités au CICODES
Comment et pourquoi je suis venue au CICODES
TSI - Alors très invalide et dans l’impossibilité
d’écrire, j’ai tout d’abord pris part au TSI en tant
qu’observatrice puis, avec l’aide de certaines
personnes, en tant que contributrice.
Dire que j’ai un parcours quelque peu atypique est un
doux euphémisme ! Outre un très très long cursus universitaire, j’ai un parcours de santé quelque peu taquin.
Angliciste de formation, j’ai été sélectionnée par des
professeurs d’une des dix plus grandes universités étatsuniennes pour y enseigner tout en intégrant un master. Ma
scolarité a été quelque peu «perturbée» par un accident
de kendo (escrime japonaise) juste avant la fin de la
première des huit années passées là-bas. Malgré des
douleurs chroniques et troubles sérieux de la mémoire, j’ai
persisté tant bien que mal et ai été admise en PhD1. Pour
des raisons économico-politiques, j’ai dû rentrer à
Quimper où tout en poursuivant mes recherches de thèse
et celle d’un emploi, j’ai ressenti de façon très violente le
choc culturel (paradoxal car j’étais dans mon élément
dans la diversité ethnico-linguistico-culturelle du campus ;
pas ici). Aussi mon corps s’est-il brutalement rebellé,
m’obligeant à abandonner tout ce sur quoi je travaillais
depuis tant d’années. Cet accident mal diagnostiqué à
l’origine et donc mal soigné pendant une décennie avait
laissé des séquelles redoutables.
Malgré cette situation de santé plutôt lamentable, le
besoin de rencontrer des personnes en dehors des
professionnels de santé devenait vital, de préférence des
militants humanistes. L’assistante sociale m’a alors
recommandé de rencontrer Anna Calvez, du Conseil
Général. Au regard de mes compétences et centres
d’intérêt, celle-ci m’a immédiatement orientée vers le
CICODES, en novembre 2007.
1
PhD, littéralement « Docteur en philosophie » / doctorat de 3e cycle - études et
recherches transdisciplinaires axées principalement sur la traite négrière et
l’esclavage colonial dans les Antilles françaises et sur leur impact dans la société
contemporaine : travail/devoir de mémoires, individuelle et collective, plus ou
moins conscientisées.
Le comité JEBB s’est créé peu de temps après mon
arrivée. JEBB comme Justice et esclavage en
Basse-Bretagne (1750 – 1850) ou l'exposition
extraordinaire d’Annick Le Douget, greffière au
Tribunal de Quimper, a été le support idéal pour
sensibiliser scolaires et tout public aux traites
d’humains et aux diverses formes d’esclavages, à
Brest et dans plusieurs mairies et bibliothèques de
quartier quimpéroises (avec PASI2) et lors de la
Journée de lutte contre les discriminations. JEBB ou le
tremplin de très grande qualité pour des conférencesdébats dans ces deux villes ainsi qu’à Rennes, le 10
mai 2009. Par ailleurs, Amandine et moi avons
élaboré, sur papier, le contenu d’un CDrom interactif
sur les différentes formes d’esclavage (ancestral, intraafricain, oriental, colonial et contemporain), dans le
cadre d’un partenariat avec le CDDP293. Faute de
moyens financiers, ce projet n’a pas abouti. Cette
collaboration, fructueuse et amicale, basée sur des
rapports de confiance et de complémentarité, en bonne
intelligence, s’est renouvelée à de nombreuses
reprises, dans diverses actions. Des échanges
constructifs et chaleureux se sont ensuite développés
avec Anne-Cécile et Anne-Claire ainsi qu’avec
plusieurs bénévoles.
2
3
Pont l’Abbé Solidarité Internationale.
Centre départemental de documentation pédagogique du Finistère.
…/…
18
Témoignages
Des interventions en binômes motivés et efficaces
(avec PASI) à l’occasion du 20e anniversaire de la
Convention internationale des Droits de l’Enfant
ont eu lieu à la médiathèque de Plozévet auprès
d’élèves de primaire.
Dans le cadre de la commission communication et
après
moultes
concertations
collégiales,
un
infographiste et moi avons passé de longues heures à
développer et créer les visuels modernisés du
CICODES (plaquette et affiche).
Interprète ponctuelle de militants étrangers, j’ai
eu l’immense honneur et privilège de rencontrer des
individus remarquables et investis (quitte à risquer leur
vie) dans des domaines différents, où chacun/e a
suscité une profonde inspiration, faite d’humilité et de
respect, toujours de manière pacifique : Axel Pinpin
des Philippines, Pradeep K. Sharma et Lillykutty
Sahadevan d’Inde. Nous restons depuis en contact
régulier.
cité, d’ici et d’ailleurs), l’attrait de l’altérité, le tissage de
liens, la défense et la protection des droits du vivant (de
l’Humain et de l’environnement) par l’éducation populaire,
par le militantisme au quotidien, dans nos paroles et
gestes, me sont vitaux, tout comme cette insatiable envie
d’échanger et d’apprendre. Aussi suis-je enchantée des
orientations nouvelles que prend le CICODES, en phase
avec ce que nous prônons à la LDH Quimper : vigilance,
information, communication, action et réaction via des
échanges constructifs. Une aventure humaine autour de
sujets et de personnes qui nous tiennent à cœur, où
chaque personne et chaque action affectent la (sur)vie
d’autrui, qu’il soit à quelques mètres comme à des milliers
de kilomètres de nous. Nous faisons partie d’un tout,
soyons solidaires et humains !
A-K J
4
concours ouvert à chacun/e, sans discrimination aucune. Vidéos à envoyer
jusqu’au 16 septembre 2013 !
Militante pratiquante de la Ligue des Droits de
l’Homme Quimper, membre du bureau et de l’équipe
de coordination du Concours de la Vidéo engagée4
(2e edition), j’ai immédiatement pensé au CICODES
comme partenaire potentiel. Milène fait partie du jury
présidé par la réalisatrice et scénariste Nicole Le
Garrec.
Pourquoi je reste au CICODES
Etant à ce jour toujours dans l’incapacité de reprendre
une activité professionnelle, ce long passage forcé de
reconstruction est délicat mais loin d’être infructueux car
c’est un apprentissage quotidien. Les expériences au
CICODES sont riches de belles découvertes, de
différends sourds aussi parfois. La participation à des
activités sociales et politiques (dans le sens de la vie de la
PROJET : Réseau des Associations de
Solidarité Internationale en Cornouaille
Depuis la création du CICODES, de nouvelles
Associations de Solidarité Internationales (ASI) ont vu le
jour.
Nombreuses dans le Finistère, les ASI sont engagées
en Afrique, Asie, Amérique latine, Europe… Certaines
d’entre elles bénéficient d’une longue expérience tandis
que d’autres, plus récentes, réalisent leurs premiers
projets. Elles participent chaque année au Forum organisé
par la Conseil général et à la Fête des Droits de Toutes
les Couleurs coordonnée par le CICODES en lien avec la
Ville de Quimper. Cependant il apparaît peu de liens
organisés entre elles.
Ce constat a été partagé lors de l’Assemblée Générale
du CICODES en février dernier. Dans le cadre de ses
orientations 2013, il a été décidé d’y donner suite par la
création d’un réseau des Associations de Solidarité
Internationale. Le CICODES s’adressera prochainement
aux ASI de Cornouaille pour leur soumettre ce projet de
réseau. Il s’appuiera sur un programme bâti autour de
trois thématiques :
La première, sur le thème «Agriculture-Eau» se
tiendra durant la Semaine de la Solidarité Internationale
en novembre prochain en lien avec les thèmes défendus
par ALIMENTERRE.
La seconde sera consacrée à la «Scolarité-Formation».
La troisième aura pour thème la «Santé-éducation à la
santé».
Une quatrième aura pour objet l’analyse des
problématiques repérées afin de dégager des pistes
d’action pour la construction d’un Réseau des
Associations de SI en Cornouaille.
Si au cours de ces rencontres l’on repère des
problématiques communes, elles fourniront des pistes
d’action pour la construction du Réseau des Associations
de Solidarité Internationale en Cornouaille.
Cette démarche se fera à partir des souhaits émis par
les participants au cours des trois rencontres précédentes.
Jean-Michel Le Roux
Le Dispositif Local d’Accompagnement (DLA)
19
Un DLA pour mieux appréhender le CICODES
Lorsqu’au Conseil d’administration l’idée d’un nouveau
Dispositif Local d’Accompagnement a été évoquée, je
n’étais pas vraiment enthousiaste. Le précédent DLA
remontant à 2006 m’avait semblé peu convaincant.
J’avais eu l’impression que le CICODES était considéré
comme une entreprise qui devait valoriser les
manifestations lucratives et abandonner tout ce qui ne
«rapportait» pas d’argent. La prise en compte de
l’audience et du rayonnement culturel était oubliée.
Mais qu’est-ce exactement qu’un DLA ? Il s’agit d’un
dispositif mis en place par l’état, la caisse des dépôts et
développé avec le soutien du Fonds social européen et
des collectivités locales. La proposition émanait de Karine
Vaillant de l’Espace Associatif qui nous a proposé
plusieurs intervenants parmi lesquels nous devions faire
un choix. Pourquoi avons-nous opté pour Agnès Coiffard
qui vit à Aurillac dans le Cantal ? Sans doute en raison de
ses nombreuses interventions dans le monde associatif.
Jamais nous n’avons eu l’occasion de regretter ce choix.
Les différentes séances étaient programmées de mars à
juin 2012 de préférence le samedi avec repas partagé du
style auberge espagnole qui renforçait les liens amicaux
au sein du groupe. Le pique-nique à l’extérieur pour
profiter du soleil de printemps fut un moment de bonheur
exceptionnel. Chacun(e) apportait son plat et ses boissons
et Agnès, avec ses fromages Cantal et Salers, avait un
succès extraordinaire au point que d’une fois à l’autre
nous lui passions nos commandes personnelles…
Pour revenir à nos séances studieuses, l’objectif était
de clarifier le fonctionnement et le projet du CICODES,
d’analyser les places respectives de chacun, salariées et
bénévoles à partir de questions simples : Qui ? Fait quoi ?
Comment ? Par petits groupes nous apprenions à mieux
nous découvrir car si nous avions déjà eu des contacts
avec les différents participants, nous ne connaissions pas
vraiment la démarche antérieure qui avait conduit
chacun(e) au CICODES. Nous nous sommes attachés
aussi à mettre en évidence les principales avancées de
ces dernières années concernant la logistique,
l’intendance, l’animation, la coordination et la
communication. Au terme de la première journée nous
avions déjà le sentiment d’avoir élucidé les missions du
CICODES et d’avoir clarifié l’essentiel. Au cours des
autres journées Agnès mettra l’accent sur les pôles
d’activité avec la redéfinition des objectifs et des besoins,
les partenariats, les différents rôles des bénévoles,
l’évolution des compétences et le partage des
responsabilités, elle nous invitera à nous poser des
questions sur le sens de notre engagement.
Toujours souriante, claire dans ses explications et
disponible pour toutes les suggestions, elle va nous
amener insensiblement à nous déterminer en faveur d’un
domaine pour lequel nous avons des affinités, puis va
nous grouper en fonction de nos motivations respectives.
Elle attendra le dernier jour pour solliciter individuellement
les personnes qui consentent à s’investir pour renouveler
le bureau. Danièle et Serge ont porté pendant de
nombreuses années le poids des décisions du CICODES
et ont donné sans compter leur temps et leur énergie pour
défendre les valeurs d‘éducation et de solidarité
internationale. Nous savons trop ce que leur doit le
CICODES. A l’heure actuelle, tout en restant actifs au sein
du CA, ils souhaitent transmettre cette responsabilité et
assurer une transition en douceur. Tout le savoir-faire
d’Agnès sera nécessaire pour amener d’autres à se
mobiliser. Nous savions dès le départ que le
renouvellement était l’enjeu de ce nouveau DLA. AnneCécile, Milène, Jean-Michel, puis Maryannick acceptent
spontanément de se proposer comme nouveaux
responsables. Ils savent que la tâche sera lourde et se
posent beaucoup de questions sur la succession, sur la
difficulté de poursuivre un travail aussi rigoureux et
ambitieux. Toute l’équipe est prête à les épauler dans
cette délicate mission. Merci à eux d’avoir accepté de
s’engager pour des valeurs solidaires.
J.L.B.
Photos de D.L
Constitution du nouveau bureau :
Présidente : Maryannick Carré
Vice-présidente : Anne-Cécile Orain
Trésorier : Jean-Michel Le Roux
Secrétaire : Milène Condette
Agenda
20
Juillet 2013
le 20 : Journée internationale pour la diversité socioculturelle et pour la lutte contre la discrimination
4 à St Martin des
Champs
10 au 12 à Plemet dans
les Côtes d’Armor
11 à Quimper
Ingalan Bro Montroulez, en partenariat avec Peuples Solidaires, Attac, le CCFD-Terre Solidaire,
organise une conférence «Afrik’Intox, une autre histoire des OGM» à 20h30 à l’Espace du Roudour.
Université d’été du RECIT (Réseau des Ecoles de CIToyens) Bretagne au Centre de la Hersonnière.
Thème : « Action collective, émancipation personnelle ». Plus d’infos : www.recit.net
Piquet de solidarité avec le Peuple Palestinien, rue Kéréon, à 18h. Le thème du tract distribué à cette
occasion dépendra de l’actualité. En cas d’évènement particulièrement grave, il pourra être organisé un
rassemblement ou une manifestation. Contact : [email protected]
Août 2013
le 23 : Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition
8/08 – 12/09 à Quimper Piquet de solidarité avec le Peuple Palestinien, rue Kéréon, à 18h. Contact : [email protected]
23 au 31 à Douarnenez Festival de Cinéma de Douarnenez. Thème : « Rroms, tsiganes et voyageurs ».
Plus d’infos sur www.festival-douarnenez.com ou 02 98 92 09 21
Septembre 2013
le 21 : Journée internationale de la Paix
7 et 8 à Quimper
Grande Braderie de Peuples Solidaires, à la salle du Chapeau Rouge. Contact : [email protected]
Octobre 2013
le 17 : Journée internationale du Refus de la Misère
10 à Quimper
du 15/10 au 30/11
Piquet de solidarité avec le Peuple Palestinien, rue Kéréon, à 18h. Contact : [email protected]
Plus d’infos sur www.festival-alimenterre.org
Novembre 2013
le 29 : Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien
14 à Quimper
du 16 au 25 à Pont
l’Abbé et à Loctudy
Piquet de solidarité avec le Peuple Palestinien, rue Kéréon, à 18h. Contact : [email protected]
Exposition sur l’eau de Yann Arthus Bertrand dans les sous-sols du château avec une animation
éclatée dans toute la ville du 16 au 25.
Solidarité papiers à l’Espace Jeunes, le samedi 16
Deux randonnées à Loctudy, l’une sportive, l’autre sur le patrimoine, le dimanche 17
Causerie aux « Camélias » à partir de l’exposition « Chemins d’école », le mercredi 20
Conférence-débat du PAE Togo à la Maison de la particip’action, le vendredi 22
Information à l’Espace jeunes sur le volontariat, le Service Civique International, les chantiers de
jeunes, le samedi 23
Spectacle solidaire au Triskell, le dimanche 24
Contact : [email protected] ; Plus d’infos sur www.lasemaine.org
Participation à l’Ecofoire de Quimper, organisée par Confluences pour la planète (Al’Terre Breizh,
Cyber’acteurs et Sens & Habitat) avec diffusion des films documentaires du Festival ALIMENTERRE.
Contact au sujet des films : CICODES au 02 98 95 87 40 ou sur www.festival-alimenterre.org.
Pour plus d’informations sur l’Ecofoire : http://www.cyberacteurs.org/ecofoire/
le 24 à Quimper
ADULTE
Atlas des énergies mondiales, B. Barre / B. Merenne-s, Autrement
Guide de la PAC, Collectif, Groupe PAC 2013
Ces peuples entrent en résitance, Attac, CADTM/CETIM/Syllepses
Lobby planet Paris. Ces mains invisibles qui guident les politiques , AITEC
Au mépris du monde. G8 – G20 et peuples en lutte, Collectif, Attac
L’économie est l’affaire de tous,
C. Laval / R. Tassi, Nouveaux regards/Syllepses/Attac
L’efficacité énergétique à travers le monde. Sur le chemin de la
transition, Collectif, Global chance/Coredem
Europe pas sans toit, Collectif, AITEC
Atlas de l’environnement – édition 2013 du Finistère,
Cambodge, le salaire de la faim, Ethique sur l’étiquette
Comment monter mon projet de solidarité
internationale, Cool'eur/RITIMO
Complètement banane, Fairtraide
MURKY WATERS, CRISLA
La route du café (Pérou), Internote
Les Himbas font leur cinéma !, France 5
Tour d'horizon, Handicap International
Viens avec nous, Tapori /ATD Quart-Monde
Voyage au cœur des réalités paysannes , Ethiquable
Collectif, Conseil général du Finistère
Guide pratique sur l’éducation à la citoyenneté mondiale,
Collectif, Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe
Répondre aux préjugés sur les migrations , RITIMO
La richesse autrement, Alternatives économiques
Le « printemps arabe » : un premier bilan, Collectif, Alternatives Sud
JEUNE-ENFANT
En résonances, Nicoby,
Conseil régional de Bretagne
Catalogue
téléchargeable sur
le site du CICODES