rapport de stage licence

Transcription

rapport de stage licence
Université UFR STAPS Nantes
Motocross
Etude physiologique
proposition de méthodologie d’entraînement physique
Rapport de stage de licence, mention « entraînement sportif »
Année 2002/2003
Présenté par
DOUAUD Christophe
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à la construction, à ma réflexion, et à la mise en
place de mon stage pratique. En particulier :
. Mr Olivier ROBERT, Entraîneur National de l’Equipe de France de motocross.
. La Fédération Française de Motocyclisme.
. Mme POTIRON, responsable du service de la médecine du sport au CHU de Nantes.
. Mr Nicolas CHEVREUIL, Médecin de ligue régionale motocyclisme.
. Les enseignants de l’université, en particulier Mr Jean-Claude MENARD.
. Mr Philippe ROUSSET, Préparateur physique de l’Equipe de France.
. Mr José GUERIN, Responsable du club d’athlétisme, pour le prêt gracieux des installations.
. Patrice BERTET, Pierre BILLON et Nicolas CEBRON, les stagiaires pour leur confiance et leur
investissement.
1
SOMMAIRE
1- Remerciements…………………………………………………………………………………….…..2
2- INTRODUCTION…………………………………………………………………………………..…3
3- PRESENTATION DE L’ACTIVITE MOTOCROSS
3.1 Définition………………………………………………………………………………………….…4
3.2 Constat des spécificités de la discipline……………………………..…………………………………....5
4 ORGANISATION DU STAGE
4.1 Schéma de présentation………………………………………………………………………….….….6
4.2 Justification………………………………………………………………………………………......6
4.3 Présentation des stagiaires…………………………………………………...………………………....7
4.4 Déroulement / Mise en place…………………………………………………………………………....9
5 PROBLEMATIQUE DU STAGE…………………………………………...……………………….…9
6 MODELISATION DE L’ACTIVITE
6.1 Les facteurs déterminants de la performance……………………………………..……………………...10
6.2 Justification………………………………………………………………………………………....11
7 ANALYSE PHYSIOLOGIQUE
7.1 Etude du protocole expérimental………………………………….……………………………..12
7.1.1Présentation
7.1.2 But de l’étude
7.1.3 Protocole
7.1.4 Biais possibles
7.2 Résultats d’analyse en situation………………………………………………………………….14
7.3 Observations des résultats…………………………………………………………………….….17
7.4 Discussion………………………………………………………………………………………..18
7.5Analyse après observations/expériences/échanges…………………………………………….…19
7.6 Limites de l’analyse…….………………………………………………………………………..22
8 METHODOLOGIE DE TRAVAIL
8.1 Evaluation des pilotes…………………………………………………..………………………..23
8.2 Suivi des résultats………………………………………………………………………………..24
8.3 Programmation…………………………………………………………………………………...25
8.3.1 Travail moto
8.3.2 Travail aérobie
8.3.3 Travail de la force
8.4 Planification mensuelle……………………………………………….………………………... .29
8.5 Présentation des séances………………………………………………………………………....30
8.5.1 Séance dominante aérobie
8.5.2 Séance dominante Endurance de force
8.5.4 Séance dominante Pré-compétitive
9 LES RESULTATS……………………………………………………………………………………..33
10 BILAN DE L’ACTION………………………………………………………………………………34
11 CONCLUSION / PERSPECTIVE DE TRAVAIL………………………………………………...…34
14 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………....35
15 ANNEXE……………………………………………………………………………………………..36
2
INTRODUCTION
Je suis formateur d’EPS en centre de formation d’apprentis du bâtiment de Loire Atlantique depuis 8 ans et
pour répondre aux nouvelles exigences de l’Education Nationale, mon employeur m’a proposé une
formation Universitaire en Licence STAPS .
Parallèlement, je suis Breveté d’Etat motocyclisme depuis 4 ans et j’encadre depuis cette période les motoclubs de la région. Le motocross et le sport en général sont mes passions et c’est donc naturellement que
mon choix et mes motivations m’ont dirigé vers la licence entraînement. Durant mes 12 années de pratique
de l’activité motocross, et aujourd’hui encore, j’ai toujours recherché la performance. Cependant les
personnes ressources, l’encadrement quasi-inexistant, et le manque de références littéraires m’ont obligés à
découvrir par moi-même les clefs de la discipline. De cette frustration est née mon envie de savoir, de
transmettre et de faire progresser.
J’envisage cette année universitaire comme un palier à franchir. Aussi cette opportunité de formation me
permet d’entrevoir la réalisation de mes projets dans l’encadrement du motocross et une progression dans
ma carrière professionnelle.
De part cet intérêt, mon stage pratique occupe une place centrale. De ce fait, ma problématique s’articule
autour de mes expériences, mes enjeux et au profit des pratiquants. Mon but est de mieux connaître
l’activité, ses particularités et sa spécificité sous différents aspects, d’élaborer des stratégies pour améliorer
la performance, d’agir en plaçant l’intégrité physique, l’apprentissage moteur et l’amélioration des capacités
physiques en filigrane de mon action.
Pour élaborer un début de réponse, j’ai souhaité tout d’abord mettre en place une organisation optimale et
adaptée à la pertinence de l’activité. Je propose ensuite une réflexion du global systémique au geste
spécifique.
J’évoquerai dans un premier temps les facteurs déterminants de la performance, puis l’évaluation des
pilotes. Dans une 2ème partie j’essaierai de définir l’activité sous l’angle physiologique avec la mise en place
d’un protocole expérimental et l’analyse des contractions musculaires en situation. De ces résultats , Je
mettrai en place une programmation annuelle, mensuelle puis je proposerai des séances réalisées avec mon
groupe d’athlète. Pour mettre en perspective l’ensemble du travail effectué, je propose l’expérience d‘un
stage avec l’Equipe de France de motocross.
1 PRESENTATION DE L’ACTIVITE , LE MOTOCROSS(MX)
1.1 DEFINITION
Nous pouvons définir le motocross
comme un sport mécanique qui se déroule sur
un circuit fermé naturel d’une longueur
d’environ 2000 mètres plus ou moins pentu
avec des bosses et des sauts. C’est un sport à
sensation ou l’émotion dans la gestion de
l’engin est omniprésente.
Il s’agit d’une discipline ouverte et incertaine
(départ en ligne, 35 adversaires, évolution
permanente de la piste, la météo, l’aspect
mécanique, les chutes fréquentes…).
Comme la définit Poulton (1957) & Knap
(1963) ,cette pratique est à dominante
oculomotrice et sensori-motrice. C’est
également une discipline avec une richesse
motrice importante de part le délai court lié à
la vitesse, de la prise d’information et de la
variété des réponses à apporter. Nous
pouvons aussi y associer l’intensité physique,
psychologique et les risques traumatologiques
extrêmement élevés.
Les plus jeunes pratiquants ont 6 ans, ils
évoluent dans les catégories éducatives et les
compétitions « sérieuses » commencent à 12
ans. La pratique est très majoritairement
masculine (il existe une catégorie féminine
confidentielle) et repartie également en
France.
Un motocross se déroule en général sur une journée avec des essais le matin puis des sélections au temps ou
au classement, suivis de trois manches de 12 à 30 minutes l’après midi suivant les catégories et les niveaux.
Le départ se fait en ligne derrière une herse et à l’issue du temps imparti, le premier pilote qui franchi la
ligne d’arrivée a gagné.
Les catégories et cylindrées se font en fonction de l’âge et de l’expérience des pilotes.
La moto tout terrain c’est aussi :
Le supercross (SX°): petit frère du motocross, il s’agit de la version sport-spectacle de la pratique.
Le supercross de Bercy a contribué au développement de la discipline en France et en Europe (qui
se déroule en salle durant l’hiver et à l’extérieur l’été). C’est la discipline motocyclisme majeure au
Etats-Unis avec un championnat le plus relevé et médiatique au monde. Le circuit est plus réduit
(400 à 700 m) et constitué d’enchaînement de sauts techniques et de petites bosses (whoops).
L’endurance tout terrain ou cross country : Ce sont des épreuves qui se déroulent sur une
période de 3 heures environ sur un circuit fermé de 10 à 20 kms avec entre 100 à 1000 pilotes,
l’épreuve la plus connue est l’Enduro du Touquet.
L’enduro : cette discipline se pratique dans la nature avec des spéciales chronométrées et des
liaisons pour se rendre sur les différents postes de pointages. L’épreuve dure une journée ; voir
plusieurs jours pour les épreuves internationales.
Le trial : Epreuve se déroulant en pleine nature ou en salle sous forme d’exhibition sportive, nous
pouvons la comparer à de la gym sur moto, le but étant de franchir des obstacles sans poser le pied à
terre.
4
Le supermotard : A mi-chemin entre le tout terrain et la vitesse. Les compétitions se déroulent sur
une piste composée de 20% de terre et 80% d’asphalte. Même si la dominante est bitumeuse, les
meilleurs pilotes sont issus du tout terrain et notamment du motocross.
L’ensemble de mon étude portera sur le motocross, Sport « générique » ou de base pour la pratique de la
moto tout terrain.
CONSTAT DES SPECIFICITES DE LA DISCIPLINE
La discipline est née dans les années 1950 et a pris son essor durant la période 1975/1985 avec l’arrivé
des machines japonaises, plus fiables et abordables financièrement. Parallèlement, la pratique éducative
s’est développée, créant la génération talentueuse d’aujourd’hui.
La France est une nation phare dans le motocross, elle est la deuxième nation après les Etats-Unis en
résultats sportifs et en nombre de licenciés (~ 30 000). Deux fédérations organisent la pratique : la
Fédération Française de Motocyclisme ( délégataire) et l’UFOLEP ( affinitaire).
L’encadrement de l’activité est assuré par 161 brevetés d’état motocyclisme sur tout le territoire qui ont
une démarche prioritairement commerciale sous forme de stage.
Cette discipline est cependant avant tout individuelle et mécanique. Chez le pratiquant notamment
débutant, l’aspect ludique et émotionnel prime sur le caractère sportif. De ce fait, la conception de
l’entraînement en motocross diffère de l’organisation, de la méthodologie et de la structuration
classiquement observées dans d’autres disciplines.
Aussi, nous pouvons remarquer dans le motocross :
L’aspect empirique de l’entraînement.
Le caractère multi-factoriel ,ouvert et incertain de la performance (cf schéma 6.1)
A la priorité faite à la mécanique, puis au pilotage aux détriments des autres aspects.
L’absence de références scientifiques, de travaux et d’ouvrages spécifiques..
L’esprit individuel et conservateur des connaissances.
Dans ce contexte et sous ce point de vue, le motocross apparaît comme un sport jeune et peu développé,
aussi l’augmentation des connaissances et recherches s’avèrent indispensable pour que la discipline accède à
une approche plus individualisée et professionnelle de la préparation.
5
4-ORGANISATION DU STAGE
4.1 SCHEMA DE PRESENTATION DE L’ORGANISATION
STAPS
. Acquisition de nouvelles connaissances
. Personnes ressources (Enseignants…)
. Echanges inter étudiants. Méthodologie, rigueur et
précision de travail
FFM
Equipe de
France de
Motocross
ETUDE
PHYSIOLOGIQUE
1 & 2 avril et 24 mai 03
. Regroupement technique
et physique
Tuteurs :
Olivier ROBERT
Entraîneur de l’EFM
Philippe ROUSSET
Responsable formation
STAGE PRATIQUE
Entraînement physique et mental de 3
pilotes sélectionnés de niveau régional à
ambition nationale à court et moyen termes.
. Mise en situation des acquisitions,
expérimentations, évaluations.
. 1 séance encadrée par semaine et suivi des
autres.
. Suivi régulier de mon stage par mes
tuteurs.
.Etude sur l’intensité cardiovasculaire lors d’une épreuve
de motocross.
. Déterminer les filières
énergétique utilisées et
l’incidence sur la performance.
ACTIVITE PROFESSIONNELLE
. Encadrement Technique (pilotage)
. Apports spécifiques
.Travail sur la préparation et mise au point mécanique
4.2 JUSTIFICATION
L’encadrement du sport moto est peu développé sur le plan régional, les structures fédérales et les
personnes référentes sont rares . Aussi, mon souhait était de trouver une organisation qui réponde aux
enjeux que je m’étais fixé :
Créer et développer un projet professionnalisant à court et moyen terme.
Travailler avec un groupe d’athlètes sur une période longue, dans une approche globale
(physique, technique, psychologique…).
Expérimenter et progresser dans l’encadrement du motocross
Découvrir l’encadrement et le fonctionnement du haut niveau français.
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4.3 PRESENTATION DES STAGIAIRES
Pour réaliser mon stage, j’ai sollicité des pilotes qui évoluent au niveau départemental que j’encadre
depuis 1 à 2 ans sur le plan technique (en pilotage) lors des entraînements proposés par la DDJS et
l’UFOLEP 44.
Les critères qui m’ont aidé à « sélectionner » les stagiaires sont :
La motivation / l’investissement / la disponibilité.
La proximité du lieu d’entraînement et l’assiduité pour y participer.
Le potentiel technique et physique.
L’ambition sportive.
J’ai formé un groupe de 6 pilotes dont 3 sur lesquels j’ai porté mon travail.
Patrice BERTET 34 ans, marié, 5 enfants, Chauffeur livreur de nuit, (1.68m 78 kg)
4 ans de pratique Résultats 2002 : 14ème en 125 départemental
Patrice est passionné et extrêmement motivé. Il a commencé la moto depuis
peu, il possède « malgré » son âge un fort potentiel de progression (régional).
Il aime prendre des risques et se confronter aux autres ; c’est un battant et il
se donne les moyens de réussir. Il possède un gabarit qui le protège lors des
chutes grâce à une musculature bien développée.
Depuis 2 ans, il a beaucoup progressé sur le plan technique, son pilotage s’est
fluidifié et étoffé, il a augmenté sa précision dans les trajectoires et diminué
ses gestes parasites . Sur le plan mécanique, il est davantage rigoureux sur
l’entretien et les réglages.
Son caractère entier et son manque de sang froid lui joue parfois des tours et
il est également sensible au sentiment de doute qui affecte son moral et sa
performance.
Ses objectifs pour 2003 finir dans les 3 premiers au championnat départemental et être sectionné au trophée
de France.
Nos axes de travail porteront sur :
L’augmentation des capacités physiques, (aérobie et musculation spécifique…)(cf. :8.1)
L’amélioration de l’aspect mental dans l’apprentissage et la gestion de la compétition.
Le développement de la technique en particulier sur :
1-La cadence et la vitesse en courbe.
2-La gestion des « gros » sauts
3-Le début et la régularité en course.
4-Les compétences cognitives liées à la pratique (trajectoires, prise d’infos, stratégies,
observations…)
Nicolas CEBRON 16 ans BEP en continu, (1.70m 60 kg)
Résultats 2002 : 4ème Départemental en 80cm3, qualifié pour le trophée de
France
Nicolas est un pilote courageux, volontaire, et motivé. En 2 ans, sa progression
s’est faite par paliers successifs, il est en train de combler l’écart technique qui
le sépare des meilleurs, sa détermination et son caractère entreprenant lui
permettent d’entrevoir la réalisation de ses ambitions. Il semble peu sensible à
l’anxiété et son entourage familial stable favorise son épanouissement.
Cependant, Nicolas a changé de cylindrée cette saison, son passage en 125
cm3 s’est effectué en même temps que son pic de croissance. Ses changements
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morphologiques et son manque de force ont déstabilisé et pénalisé son apprentissage avec beaucoup de
chutes, blessures et petites pathologies à la clé.
Ses objectifs pour 2003 sont de finir dans les 15 premiers au championnat départemental, en 2004 participer
au championnat de ligue FFM.
Nos axes de travail porterons sur :
La gestion de sa « fragilité » (vigilance sur la récupération…).
L’amélioration de sa condition physique plutôt faible (cf.8.1)(capacités aérobie, musculation
sécuritaire, endurance de force, force max.…)
Les fondamentaux techniques non acquis dans leur globalité:
1. Position / action et appui repose pied.
2. Relance et départ.
3. Régularité et gestion de l’effort.
L’adaptation de la moto à sa morphologie…
Pierre BILLON 16 ans BEP en continue (1.63m, 58 kg)
Résultats saison 2002 : 5ème départemental en 80 Cm3
Pierre est doué, il a d’indéniables qualités motrices qu’il a développé grâce
en partie à son côté ludique et téméraire, Son caractère teigneux et
accrocheur font de lui un pilote « infatigable » . Durant l’hiver, sa
progression à été considérable, il a parfaitement digéré le passage en
125cm3. Pierre possède déjà une bonne vitesse, son côté malin, opportuniste
ainsi que ses qualités au départ lui permettront d’être rapidement dans la
cadence avec les premiers.
Cependant, son gabarit léger et son manque de puissance dus à une
croissance tardive et sa condition physique encore perfectible seront en sa
défaveur. Pierre doit encore améliorer sa réflexion dans l’action, il doit apprendre à rentabiliser ses
entraînements.
Ses objectifs pour 2003 sont de finir dans les 10 premiers au championnat départemental catégorie 125cm3
Nos axes de travail porteront sur :
L’amélioration des capacités physiques (Aérobie, musculation sécuritaire / gainage, force max …)
Décentration progressive du jeu vers la performance.
Travail mental sur la concentration et l’imagerie.
Développement des fondamentaux techniques notamment :
1 L’efficacité et la puissance du freinage.
2 La recherche de vitesse en ligne droite et dans les grandes courbes défoncées.
3 La précision de pilotage, rigueur et variété des trajectoires…
Les autres pilotes participants au projet :
Romain CEBRON 250 4 tps 20 ans
Stéphane BIARD 80 Cm3 15 ans
Mathews BERTET 80 Cm3 15 ans
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4.4 ORGANISATION ET DEROULEMENT DU STAGE
La mise en place de mon stage s’est effectuée en plusieurs parties, en fonction de la liberté que me donnait
mon employeur, de mes engagements professionnels et de mon statut universitaire.
Préparation physique et mentale
De novembre à décembre :
.3 séances en autonomie
A partir de janvier :
. 1 séance en début de semaine en autonomie.
. 1 séance encadrée le vendredi soir de 17h45 à 20h au stade de la Croix Jeannette à Bouguenais (convention
à l’amiable avec le club d’athlétisme). Nous avons la possibilité d’utiliser l’ensemble extérieur du
complexe, le matériel pédagogique et les vestiaires.
+ 1 séance le week-end en autonomie si pas de pratique moto.
Entraînement moto
De novembre à décembre : entraînement en autonomie avec des thèmes techniques individualisés à
travailler.
A partir de fin janvier : Tous les mercredis de 14h30 à 18h30 sur les circuits du département (Vue, St
Herblain, Héric…) Mise en place de méthodes, de contenus, de situations permettant d’expérimenter et
valider des principes d’entraînement .
Encadrement professionnel
Les pilotes que j’entraîne pouvaient également s’ils le souhaitaient participer aux stages techniques que
j’encadre sur le département. L’apport est prioritairement sur l’aspect pilotage en relation avec le circuit.
Ces journées ont également pour intérêt pour les pilotes de s’étalonner par rapport à leurs concurrents, de
rouler en groupe et d’approfondir les tracés sur lesquels auront lieu les compétitions.
5 PROBLEMATIQUE DU STAGE
Ma réflexion s’inscrit dans plusieurs dimensions. Comme nous l’avons défini par ailleurs, je souhaite
développer une problématique en cohérence avec mes enjeux et aux particularités de la discipline. C’est
pourquoi, mon étude se fera sur une approche globale de la méthodologie de l’entraînement et du
développement de concepts de travail spécifiques au motocross.
Je ne souhaite pas me concentrer sur un élément particulier et pointu de la performance. Ce choix est
ambitieux et complexe dans sa réalisation, je le conçois davantage comme base de travail pour évoluer et
discuter.
Déroulement de la problématique :
Définir les déterminants de la performance
Choisir des axes de travail.
Concevoir des programmations (annuelle, macrocycle, mesocycle, microcycle)
Créer des méthodes et exercices spécifiques au MX.
Différencier selon les athlètes.
Associer le travail physique, mental, et technique moto.
Expérimenter / Remédier.
Tester et valider la performance.
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6 MODELISATION DE L’ACTIVITE
6.1 LES FACTEURS DETERMINANTS DE LA PERFORMANCE
ECONOMIQUE
. Investissement / ressources
financières
. Relation avec les partenaires,
sponsors
. Utilisation et gestion de l’image
sportive
SOCIO / ENVIRONNEMENTAL
. Investissement et soutien parental en
temps et choix de vie
. Sacrifices consentis
. Niveau social/ représentation du sport
. Suivi scolaire/ professionnel choix
d’avenir.
. Lieu d’habitation géographique.
MECANIQUE
PSYCHOLOGIQUE
. Etat de performance
de la moto
. Rigueur et
compétence dans
l’entretien
. Aptitude à la mise au
point
. Sensibilité aux
réactions mécaniques
PERFORMANCE
PILOTAGE
. Niveau d’acquisition technique (savoir
faire)
. Habileté et richesse motrice spécifique
. Cadence, rythme
. Développement des capacités
oculomotrices (prise d’infos)
. prise en compte des réussites/erreurs
MOTRICITE
. Prédisposition génétique.
. Faculté et rapidité
d’apprentissage
. « Intelligence » et créativité
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. Confiance en soi
. Gestion de la prise de risque
. Acceptation des
conséquences de la
traumatologie
. Gestion du stress / anxiété
. Motivation
. Influence et rôle des parents
PHYSIQUE
Capacité et développement de :
. l’aérobie / Seuil II / Vo2 Max
. L’endurance de force
. La force max / force vitesse.
. La musculation sécuritaire
6.2 JUSTIFICATIONS
B.Brisswalter et P.legros 1996 (1), ont présenté la performance sportive comme multi-déterminé. Je
propose un schéma qui tente d’identifier et de clarifier les facteurs qui mènent à la performance en
motocross. Aussi, les exemples ne sont pas exhaustifs, ils représentent des illustrations possibles.
Mon but, dans une première étape, est d’évaluer en tant qu’entraîneur puis avec le pilote, sa famille et
son entourage les facteurs qui freinent ou qui limiteront la performance. Ensuite, nous pourrons agir en
conséquence.
Cependant, l’éducateur possède une limite dans ses champs d’interventions : pilotage, physique,
préparation, (psychologique et mécanique partiellement).
Ce travail méthodologique possède plusieurs intérêts :
Il permet de définir un projet et d’afficher des ambitions sportives ou autres.
Il évalue le potentiel et la marge de progression de l’athlète, permet la sélection(toutefois la
projection est limité dans l’avenir par le côté aléatoire de la blessure sérieuse dans un sport à risque)
Il détermine des axes de travail, oriente le travail spécifique, relativise certains facteurs.
Il pose de manière objective les paliers à atteindre pour la progression.
Cette conception s’appuyant sur mon expérience, l’observation et l’échange, je me dois de relativiser le
caractère organisé et réducteur de ce schéma car l’analyse de la performance d’un pilote revêt des
interactions très fines difficilement quantifiables et repérables accentuées par le caractère unique de chaque
individu.
Toutefois, nous pouvons prendre en compte ces différents paramètres suivants plusieurs formes :
Par entretien formel ou informel.
Par questionnaire libre ou dirigé.
Par observation.
Par des tests de laboratoire, de terrain ou spécifique.
Pour l’étude que j’ai mené, j’ai utilisé les questionnaires , l’entretien formel, les différents tests d’évaluation
de terrain (cf : 8.1), et spécifiques (cf : Chap 7)
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7 ANALYSE PHYSIOLOGIQUE
7.1 ETUDE DU PROTOCOLE EXPERIMENTAL
7.1.1 PRESENTATION
Comme je l’ai annoncé précédemment, il n’existe aucune étude scientifique publiée ou document de
référence sur l’incidence physiologique lors de la pratique du motocross. Les programmations
d’entraînement physique actuelles sont réalisées de manière empirique sans prise en compte de la spécificité
de la discipline, de l’analyse physiologique de celle-ci, des individualités. La priorité est donc donnée à la
pratique moto et ainsi au développement de la condition physique spécifique.
7.1.2 BUT DE L’ETUDE :
l’intérêt de cette étude est de définir le profil physiologique du crossmen . A quelle intensité cardiaque se
situe t-il? Quelles sont les filières énergétiques sollicitées ? Et comment évoluent t’elles en fonction ?
Des
pilotes
De la performance (temps au tour)
Des événements de la course (chute, enjeu, classement…)
De la compétition ou de la compétition simulée.
Pouvons-nous déduire les facteurs qui agissent et limitent la performance ?
7.1.3 PROTOCOLE
Les sujets : CF : Chapitre 4.3 présentation des stagiaires.
Méthode : sur le même circuit, comparaison des données entre une compétition et une compétition simulée
avec les mêmes pilotes à 72 heures d’intervalle.
1ère Etape Compétition Niveau départemental, Vue, 1ère épreuve de la saison, Dimanche 20 avril 03.
Sur une manche de compétition, pose d’un cardio-fréquencemètre enregistrable scotché associé à la prise
des temps au tour et au film de la course (histoire de la compétition)
2ème Etape Compétition simulée circuit de Vue mercredi 23 avril 03
Reconstitution d’une manche avec plusieurs pilotes, avec une prise de lactates pré et post course (-5’+5’),
l’enregistrement de la fréquence cardiaque, la prise des temps au tour et le film de la course.
Matériel :
Cardio-fréquencemètre POLAR S610 et logiciel de traitement POLAR 3.0.
Prélèvements sanguins effectués par une infirmière et par le médecin de ligue motocyclisme
régionale, Nicolas CHEVREUIL. Ils sont ensuite analysés par le service des Sports du CHU de
Nantes. (respect des consignes de conservation au froid).
Petits matériels usuels.
Vidéo.
Chrono et feuilles de suivi…
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7.1.4 BIAIS POSSIBLE ET LIMITE DU PROTOCOLE:
Délais de récupération et de reformation des stocks de glycogène trop court.
Fluctuation de la fréquence cardiaque.
Précision dans le matériel utilisé et rigueur méthodologique (test sur terrain extérieur, poussières,
vitesse, sécurité, vision du circuit…)
Beaucoup de paramètres en interaction qui peuvent agir sur la performance et fréquence cardiaque
(mécanique, évolution du circuit, météo, condition de course…)
Dans l’analyse des résultats, nombreuses suppositions et interprétations.
Pour affiner leurs pertinences, les résultats devront être mis en relation avec des tests de terrain et de
laboratoire.
Prise de lactates Post manche à SUCE sur Erdre
avec Nicolas CHEVREUIL Médecin de la ligue régionale motocyclisme
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7.2 RESULTATS D’ANALYSE EN SITUATION
Pilote : Patrice BERTET Catégorie : 125 A Département
Age : 34 ans FC Max (course à pied) : 193
Seuil II : 176
Compétition
Manche : 1ère Heure : 14h16 Condition : Beau tps, terrain souple… Classement : 11ème /32 Date :20/04/03
Observations avant départ:
1ère course de la saison, épreuve du club, supporters.
Douleur genou (manque de roulage depuis 4 semaines, casse mécanique, entorse acromion claviculaire).
Doutes mécaniques / Performances sportive.
F C / bp m
200
Tps au tour
1.48
1.51
1.54
1.57
2.00
2.03
2.06
2.09
2.11
2.14
2.17
2.20
2.23
FC Max
Courbe performance
180
Compétition
160
140
Pré-parc
120
100
FC Max : 194 FC Mini : 157
FC Moyenne : 189 (ET 6.05) % de FC Max : 97.4 FC d’attente moy : 157
Meilleur tour : 1 :54.19 Tps moyen au tour : 1 :58.54 Nombre de tours : 7 Durée de la manche : 13 :50.49
Observations de la manche :
Chute au 2ème tour.
Beaucoup de gestes parasites (travers, fautes, impatient…), grande table non sautée.
Simulation de compétition
Manche : 1ère Heure : 15h17 Classement : 2ème
Participants : 8 pilotes
Date : 23/04/03
Condition :
Observations avant départ:
Temps chaud, peu de vent.
Récupération non complète de la compétition.
Terrain partiellement refait, poussiéreux .
Travail durant la nuit (3 heures de sommeil).
FC / bpm
200
Tps au tour
1.48
1.51
1.54
1.57
2.00
2.03
2.06
2.09
2.11
2.14
2.17
120
2.20
2.23
2.18
FC Max
180
Manche simulée
160
Courbe performance
140
120
100
0:10:00
Pré-parc
0:15:00
0:20:00
0:25:00
FC Max : 196
FC Mini : 145
FC Moyenne : 187.3 (ET 8.3) % de FC Max : 96.5
Fc moy d’attente : 126
Meilleur tour : 1 :51.62
Tps moyen au tour : 1 :56.00
Nombre de tours : 7 Durée de la manche : 15 :07.09
Lactatémie pré compétition (– 5’) : 1.4 mmol/l +- 0.56
Lactatémie post compétition (+ 6’) : 4.95 mmol/l +- 0.77
Observations de la manche :
Fatigue avant le départ (verbalisation).
Quelques fautes, trajectoires imprécises, grande table sautée en début de manche.
14
Pilote : Pierre BILLON
Catégorie : 125 A Département
Age : 16 ans FC Max (course à pied) : 195
Seuil II : 178
Compétition
Manche : 2ère Heure : 17 h55 Condition : Beau tps, terrain défoncé
Observations avant départ:
Peu stressé, relâché (selon ses dires).
Douleur genou ( chute), mal aux avant bras.
FC / bpm
200
Classement : 17ème /32
Date :20/04/03
Tps au tour
1.48
1.51
1.54
1.57
2.00
2.03
2.06
2.09
2.11
2.14
2.17
2.20
2.23
FC Max
180
160
Courbe performance
Compétition
échauffement
140
120
Pré-parc
100
0:09:00
0:14:00
0:19:00
0:24:00
0:29:00
Temps : 0:33:20
FC Max : 200 ? FC Mini : 145 FC Moyenne : 185.2 (ET 8.07) % de FC Max : 92.5 FC d’attente moy : 145
Meilleur tour : 1 :59.00 Tps moyen au tour : 2 :02.00 Nombre de tours : 7 Durée de la manche : 14 :12.49
Observations de la manche :
« Asphyxié » par l’intensité lors des 2 premiers tours.
Grande table non sautée.
Simulation de compétition
Manche : 1ère Heure : 15h15 Classement : 5 ème
Participants : 8 pilotes
Date : :23/04/03
Condition :
Observations avant départ:
Temps chaud, peu de vent.
Récupération non complète de la compétition.
Terrain partiellement refait, poussiéreux.
FC Max
200
180
Chute départ
160
Manche simulée
Courbe performance
140
120
Pré-parc
100
0:03:00
0:08:00
0:13:00
0:18:00
0:23:00
0:28:00
Tps au tour
1.48
1.51
1.54
1.57
2.00
2.03
2.06
2.09
2.11
2.14
2.17
2.20
2.23
2.18
Temps : 0:28:05
FC Max : 195
FC Mini : 143
FC Moyenne : 187.6 (ET 7.9) % de FC Max : 96.2
Fc moy d’attente : 129
Meilleur tour : 1 :57.88
Tps moyen au tour : 2 :07.35
Nombre de tours : 7 Durée de la manche : 14 :50.02
Lactatémie pré compétition (– 5’) : échantillon non analysable
Lactatémie post compétition (+ 2’) : 1.5 mmol/l ?
Observations de la manche :
Chute au départ.
Difficultés pour trouver la cadence.
Grande table non sautée (relative aisance sur ce saut à l’entraînement)
15
Pilote : Nicolas CEBRON
Catégorie : 125 B Département Age : 16 ans FC Max (labo) : 183
Seuil II : 172
Compétition
Manche : 1ère Heure : 13 h48 Condition : Beau temps, terrain gras… Classement : 5ème/32
Observations avant départ:
Stressé, tendu.
Terrain boueux, temps plus élevés pour tous les pilotes.
Date :20/04/03
Tps au tour
1.48
1.51
1.54
1.57
2.00
2.03
2.06
2.09
2.11
2.14
2.17
2.20
2.23
200
FC Max
180
Compétition
Courbe performance
160
140
Pré-parc
120
échauffement
100
0:00:00
0:05:00
0:10:00
0:15:00
Temps : 0:02:30
FC Max : 191 ? FC Mini : 120 FC Moyenne : 182.4 (ET 10.10) % de FC Max : 95.49 FC d’attente moy : 114
Meilleur tour : 2 :02.20 Tps moyen au tour : 2 :10.00 Nombre de tours : 6 Durée de la manche : 12 :57.89
Observations de la manche :
Hésitation dans les trajectoires.
Mauvais départ, remonter de la 11ème à la 5ème place.
Simulation de compétition
Manche : 1ère Heure : 15h15 Classement : 5ème
Participants : 8 pilotes
Date : :23/04/03
Condition :
Observations avant départ:
Temps chaud, peu de vent.
Récupération non complète de la compétition.
Terrain partiellement refait, poussiéreux .
Chute de scooter la veille (plaies aux bras).
Tps au
FC tour
/ bpm
1.48
1.51
1.54
1.57
2.00
2.03
2.06
2.09
2.11
2.14
2.17
2.20
2.23
2.18
FC / bpm
200
FC Max
180
Courbe performance
160
Manche simulée
140
120
Pré-parc
100
0:04:00
0:14:00
0:19:00
0:24:00
0:29:00
FC Max : 193
FC Mini : 133
FC Moyenne : 185.4 (ET 8.14) % de FC Max : 95.6
Fc moy d’attente : 95
Meilleur tour : 1 :59.30
Tps moyen au tour : 2 :01.37
Nombre de tours : 7 Durée de la manche : 16 :10.99
Lactatémie pré compétition (– 5’) : échantillon non analysable Lactatémie post compétition (arrivée +10’) : 2.3 mmol/l
Observations de la manche :
Nombreuses fautes et gestes parasites.
Peu régulier dans les sauts.
16
7.3 OBSERVATIONS DES RESULTATS
La fréquence cardiaque :
La fréquence moyenne pour les trois pilotes est de 94.5 % du Max en comptant la montée cardiaque
et de 97.5 % lorsque celle-ci est effectuée.
Chaque pilote a atteint sa FC Max durant les manches de compétitions ou d’épreuves simulées,
celle-ci est légèrement supérieure à celle relevée lors de tests de terrain (Léger Boucher CF chap
8.1). Cependant nous pouvons remarquer certainement quelques artefacts notamment sur la courbe
de Nicolas et Pierre.
Nous observons une FC différente lors de l’attente en pré-parc entre les individus, celle-ci varie
selon la nature de l’échauffement ainsi qu’à la réponse physiologique au stress de la compétition.
Aussi l’augmentation est en moyenne de 11,87 % . Cette action semble montrer une atteinte plus
rapide des critères maximaux.
La performance :
La relation entre la fréquence cardiaque et la performance ne parait pas évidente, elle est montrée en
léger décalage du fait de la prise du temps au tour.
Pour les trois pilotes, la performance en compétition simulée est supérieure en moyenne de 2% soit
00 :5.51 au tour.
La variation des temps au tour est plus élevée lors de la compétition.
Lors d’une chute, la fréquence cardiaque varie peu quelque soit le type d’évaluation.
Il y a une relative stabilité dans la régularité des courbes cardiaques dans le maintien du niveau
d’intensité, avec cependant une légère inflexion de celle-ci autour de la 10ème minute de course
associée une baisse de la performance.
La lactatémie :
La lactatémie n’a pu être observée que sur Patrice Bertet, pour les autres pilotes la qualité des
prélèvements n’a pas permis leurs analyses. Nous avons complété l’étude par un relevé sanguin sur 6
pilotes lors d’une compétition simulée dans un contexte semblable au protocole. Voir annexe(,)
La concentration d’acide lactique pré-compétitive pour Patrice est de 1 mmol/l lors de la première
manche et de 1.8 mmol/l lors de 2ème manche. Cette valeur supérieure à la première semblerait être
due à une accumulation d’efforts et une récupération incomplète lors de l’entraînement.
Pour Patrice, la concentration d’acide lactique post-compétition est en moyenne 4.95 mmol/l +- 0.77.
Pour les six autres relevés effectués, les résultats sont contradictoires avec une valeur haute
(11.00mmol/l) et une très basses (1.5 mmol/l). La valeur moyenne est de 4.23 mmol/l +-3.49. Nous
pouvons supposer soit des biais méthodologiques avec notamment de l’humidité dans les
échantillons et ou des différences inter-individuelles importantes. Nous allons effectuer des
prélèvements prochainement sur des compétitions pour compléter ces observations.
17
7.4 DISCUSSION
L’étude montre que la fréquence cardiaque lors de la pratique du motocross est proche des valeurs
maximales (97%), également que la lactactémie est très variable selon les individus et qu’en moyenne sa
concentration est de 4.95 mmol/l.
Or, les critères d’atteinte du VO2Max (Villmore & Costil 1998(2)), Billat.V1995 (3)) sont : une fréquence
cardiaque maximale (210-(0.65âge)), une concentration d’acide lactique supérieur à 8/9 mmol/l, un quotient
respiratoire (VCO2/VO2) supérieur à 1.1, un plafonnement de la VO2 malgré l’augmentation de l’intensité
de l’effort et l’épuisement du sujet.
Aussi, V.billat& al,1995 (4) ont montré que le temps limite du maintien de l’effort à VO2 Max variait entre
4 et 11’ selon les individus. Nous pouvons nous interroger sur le pourcentage du VO2 Max utilisé car un
seul critère semble atteint (FCMax). Cependant, les valeurs que nous obtenons nous laissent supposer que
l’utilisation du VO2max se situe entre 85 et 100% selon les capacités cardio-respiratoires des pilotes. Aussi
nous devons poursuivre l’étude en proposant notamment l’utilisation de la méthode des échanges gazeux de
terrain (K4) pour déterminer avec précision l’incidence aérobie dans la pratique couplée à des tests d’effort
en laboratoire.
Cependant, Après expérimentations et observations, quelques critères perturbent cette analyse. A l’issue
d’une épreuve, les pilotes sont peu essoufflés, ils ne ressentent pas les sensations extrêmes d’une séance à
VO2Max et lactique (vomissement, perte de connaissance, épuisement total..), mais un ressentiment
d’asthénie musculaire qu’ils évoquent verbalement comme une sensation de plus de « jus » et de «
vide »musculaire.
Nous observons également une baisse et l’instabilité de la performance entre la 10ème et 14ème minute. Nous
pouvons détecter visuellement : la baisse de coordination, de concentration, de lucidité et la chute en
seraient la conséquence.
Nous pouvons émettre l’hypothèse que la haute intensité cardiaque est la réponse métabolique à la
succession importante d’efforts musculaires de type anaérobie alactique avec différents régimes de
contraction musculaire (isométrique constant, excentrique, concentrique et pliométrique).
Cette sommation occasionnerait une dette d’O2 importante. Pour accréditer cette hypothèse, je mettrais en
avant les sensations ressenties, l’essoufflement nettement plus faible qu’un exercice en course à pied à une
même intensité cardiaque mais aussi, l’épuisement musculaire qui pourrait s’expliquer par une difficulté à
resynthétiser l’ATP CP au cours de l’effort.
Nous pouvons également supposer que la baisse de la performance autour de 10ème minute soit occasionnée
par l’accumulation lactique et (ou ) liée à une dette d’oxygène trop importante empêchant l’irrigation
normale et optimale du cerveau. Nous pouvons compléter les hypothèses possibles par une variation de la
glycémie accentuée par le stress.
En outre, la relation entre la fréquence cardiaque et la performance ne semble pas établie. Cependant, une
intensité cardiaque et une concentration élevée d’acide lactique renseigneraient un investissement du pilote
dans l’effort. Aussi, les différences techniques, l’économie gestuelle, les conditions de course et les
capacités physiques de l’athlète peuvent expliquer les variations entre les individus sur l’aspect
physiologique.
En conclusion, mon analyse tend à montrer que le motocross est une discipline se pratiquant avec la
sollicitation de métabolismes mixtes, aérobie, anaérobie lactique et alactique fonctionnant ensemble et que
la répartition des processus énergétiques utilisés varie de manière importante selon les individus. Nous
devons analyser ses différents paramètres et définir avec précision lequel des systèmes est sous développé
au regard de la performance. Ce travail a pour intérêt de définir des orientations de l’entraînement physique
et technico/énergétique.
Nous devons compléter cette première analyse qui contribue juste à définir un cadre d’interrogation pour les
études à venir en diminuant les biais protocolaires, en recentrant la problématique et en étendant le nombre
de sujets.
18
7.5ANALYSE APRES OBSERVATION / EXPERIENCE / ECHANGE
Pour déterminer les caractéristiques physiques qui permettent la performance en motocross, il me
semble essentiel de compléter l’étude physiologique développée ci-dessus par une analyse plus complète
de l’activité. Celle-ci repose sur une réflexion par l’intermédiaire de plusieurs supports, formes, et
directions :
Lecture et analyse des interviews dans la presse spécialisée (depuis 15 ans) d’entraîneurs (O.
Robert, J. Vimond, Y.Kervella, D. Bailey…), de sportifs de haut niveau mondial, (S.Tortelli, D.
Vuillemin, M.Pichon…)
L’observation vidéo de l’ensemble des épreuves mondiales et américaines ainsi que des
séances d’entraînement que j’encadre.
Mon expérience de 13 ans de compétition et d’entraîneur.
Mes formations et lectures variées.
L’échange avec les enseignants et les étudiants de l’université…
Aussi je propose de concevoir la composante physique dans le motocross constituée de 4 facteurs
déterminants, leurs degrés d’importances varient selon les individus, le niveau, les acquisitions techniques
et la catégorie. Il s’agit, de la capacité aérobie et notamment du VO2Max, de l’endurance de force, de la
force sécuritaire ou gainage du tronc, de la force Max que l’on peut associer à la force vitesse. Voici le
détail de ces caractéristiques:
LA CAPACITE ET LA PUISSANCE AEROBIE
Définition
La capacité, c’est la quantité
d’énergie totale que peut
fournir une filière et la
puissance
aérobie
max
(VO2Max) correspond à la
quantité maximale d’O2 qu’un
sujet peut consommer par unité
de temps.
Pour WEINECK (94) En
endurance aérobie, l’O2 suffit
à la combustion des substrats
énergétiques nécessaire à la
contraction musculaire.
EFFETS PHYSIOLOGIQUES :
Développement :
. De la capillarisation
. Du VES et débit cardiaque
. Du nombre et la taille des
mitochondries
. Des enzymes oxydatives
. Du taux de glycogène
. Des systèmes tampons
. De la tolérance lactique…
Intérêt et spécificité
pour le MX
Maintenir un effort pendant 15 à 30’
à intensité cardiaque comprise entre
95 et 100% de la FC Max. 4 fois dans
une journée.
Récupération
d’une heure minimum
entre
les manches (capacité de
récupération entre les manches, les
compétitions et entraînements).
Composante
physiologique
de
l’endurance musculaire spécifique, un
V02 élevé est un paramètre favorisant
la quantité et la qualité de travail par
une meilleure récupération. Cependant,
un développement exclusif et excessif
altère les qualités de force et de vitesse.
Condition
prépondérante à la lucidité
technique.
19
Axe de
développement
Développement en fonction
de la saison , des aptitudes
individuelles des pilotes et de
l’âge.
Endurance fondamentale
Seuil II
VMA
Capacité lactique
Type d’exercice
général et spécifique
EF :Sorties longues
VO2MAX : IT30/30 45/30
Seuil II : IT de 3’ à 15’
CAL : de 15’’à 2’
Circuit training
L’ENDURANCE DE FORCE
Définition
Régime de
contraction
Intérêt et spécificité
pour le MX
L’endurance de force est selon
HARRE 1976, la capacité qu’a
l’organisme à résister à la
fatigue lors d’efforts de force
de longue durée. Les critères de
l’endurance de force sont,
l’intensité du stimulus (en % de
la force Max) et le volume des
stimulus
(Somme
des
répétitions)
EFFETS
PHYSIOLOGIQUES :
Développement :
. Resynthèse de l’ATP CP
. Du taux et stock de glycogène
. De la capillarisation
. Du VES et débit cardiaque
. Du nombre et la taille des
mitochondries
. Des enzymes oxydatives
. Des systèmes tampons…
Déterminant
essentiel
de
la
performance en MX, nous pouvons
différencier 2 types d’endurance de
force :
1.L’endurance de force générale
Aptitude générale du pilote à résister dans
la duré à une succession de contractions
musculaires.
Type d’exercice
général et spécifique
Par ordre d’importance
spécifique au MX
Isométrique
Excentrique
Concentrique
Stato-dynamique
Circuit training, avec
contrôle de la fréquence
cardiaque dans l’intensité
proche
des
courbes
relevées en moto suivant
les effets souhaités.
Circuits à dominantes :
Pliométrique
. Endurance de force
. Force endurance
. Vitesse
. Pré-compétitif
. Récupération
2.L’endurance de force spécifique
développée par la pratique régulière du
MX.
Etre capable de mobiliser une force
musculaire
spécifique
importante
pendant 15’ à 30’ à une intensité très
proche de la FC Max (de 95 à 100%)
( voir fiches d’exercices)
Enchaînement d’efforts très brefs de
type
anaérobie
alactique
sans
récupération .
MUSCULATION SECURITAIRE
Définition
Régime de
contraction
Intérêt et spécificité
pour le MX
Il s’agit du renforcement
musculaire des fixateurs du
tronc
et
du
bassin
comprenant, la ceinture
abdominale et lombaire
(gainage),
ceinture
scapulaire,
épaule,
dorsaux…
EFFETS PHYSIOLOGIQUES :
Développement :
. Facteurs nerveux
. recrutement des UM
. Coordination inter et intra
musculaire
. Des enzymes ATPASE
. Du taux d’ATP CP …
Augmentation de la performance par Par ordre d’importance
un meilleur placement du centre de
gravité et une force d’action plus
Concentrique
importante sur la moto. Mobilité et force
Isométrique
du bassin (motricité en courbe, impulsion
assise, opposition à l’accélération…)
Stato-dynamique
Fixation
du bassin permettant la
dissociation du train inf et sup du tronc et
donc, une meilleure efficacité technique.
Diminution des gestes parasites, économie
gestuelle
Diminution de la traumatologie
Protection du rachis vertébral et
musculaire protectrice
20
masse
Type d’exercice
général et spécifique
Gainage abdominal
Sous
forme
d’exercices
enchaînés sans interruption de
3’à 8’ en 1 à 3 séries
3 à 5 séances par semaine et ou
intégré aux circuits training
cf. 8.4.3
Renforcement ht du corps
Travail en force Max ou CT
cf.8.4.3
1 à 3 séances par semaine
FORCE MAX / FORCE VITESSE
J’associe les deux caractéristiques de la force car il me semble difficile de dissocier leurs implications dans
la pratique du motocross, elles sont les composantes de la performance . Nous pouvons différencier ces
dominantes dans la programmation d’entraînement et suivant les déficits observés, le degré de
développement et la maturité des sujets.
LA FORCE MAX
Définition
Intérêt et spécificité
pour le MX
Régime de
contraction
Type d’exercice
général et spécifique
Lors d’une séance spécifique ou
intégrée dans un circuit
Avec ou sans matériel
En utilisant les régimes de
contraction de l’activité
Dans l’amplitude et axes de
travail sur la moto.
Avec charge pour les sujets
matures.
C’est selon FREY (1977), la
plus grande force que le système
neuromusculaire par une action
volontaire exerce contre une
résistance insurmontable.
Pour WEINECK (1994) la force
est quelque chose de complexe
qui se définit par 3 paramètres,
La force max, la force vitesse et
l’endurance de force.
EFFETS PHYSIOLOGIQUES :
Développement :
. Facteurs nerveux
. Recrutement et
synchronisation des UM
. Hypertrophie musculaire
. Des enzymes ATPASE
. Du taux d’ATP CP et de sa
resyntèse…
La force max dynamique telle que nous
l’avons définie est exceptionnellement
atteinte en MX, elle l’est seulement dans
des cas extrêmes
Ex :Réception de sauts violente à plat
( excentrique), récupération lors d’erreurs
de pilotage, lors d’appui RP dans des
courbes à plat (isométrique)…
Par ordre
d’importance
Excentrique
Concentrique
Isométrique
Stato-dynamique
La force max est une composante
essentielle de la performance en MX, elle
permet le maintien, le placement, et l’action
sur les suspensions pour la recherche de la
motricité.
La développer permet d’utiliser un
pourcentage plus faible de la force max en
endurance de force.
La tendance actuelle dans le haut niveau
tend vers l’agressivité du pilotage (appui au
sol, puissance dans les impulsions et
amortis, relance…) ce type de technique est
très coûteux en énergie et utilise un
pourcentage élevé de la force.
La masse musculaire permet une
protection de la charpente osseuse et
articulaire.
21
Pliométrique
FORCE DYNAMIQUE
Concentrique
85/100% d’1RM
1 à 3 répétitions
4 à 8 séries
3’ à 5’ Récupération
Excentrique
80/120%
Pliométrie haute
2 à 5 sauts
3 à 5 séries
4’ à 5’ Récupération
FORCE STATIQUE
Isométrique
100/110/120%
3’’ à 6’’
5 à 8 séries
3’ Récupération
FORCE VITESSE
Définition
Intérêt et spécificité
pour le MX
C’est la capacité qu’a
le système
neuromusculaire à
surmonter une
résistance avec la plus
grande vitesse de
contraction.
(WEINECK 1994)
En MX La force vitesse permet la réalisation de geste
dans un temps très court . Plus la cadence est élevée
plus la force vitesse est importante.
Cette notion est très liée à la coordination et à
l’apprentissage moteur
La force vitesse en MX est basée sur plusieurs
paramètres :
1.
Vitesse de réaction (dominante bio
informationnelle et nerveuse)
Rapidité de mise en action motrice avec vitesse de
prise d’infos et contrôle proprioceptif.
Ex : départ, réflexes liés au pilotage (surprise)…
Développement :
. Facteurs nerveux
. Recrutement des FII
. Coordination inter et
intra musculaire
2.
.
Des
enzymes
ATPASE
. Du taux d’ATP CP …
La force vitesse permet
de développer la
coordination
intramusculaire et le
recrutement des FII
Par ordre
d’importance
Concentrique
Excentrique
C’est l’un des déterminants de la cadence de pilotage
EFFETS
PHYSIOLOGIQUES :
Régime de
contraction
3.
Vitesse gestuelle ( dominante nerveuse)
Vitesse d’exécution et coordination gestuelle liée à
l’apprentissage moteur spécifique.
La force vitesse ( dominante force)
mobilisation d’une force importante lors d’un geste
technique dans un temps très court.
Ex : impulsion sur l’appel d’un saut, relance en
sortie de courbe, reprise de motricité à la réception
de saut …
Stato-dynamique
Type d’exercice
général et spécifique
Tout les exercices de
musculation seront effectués
en recherchant la qualité
gestuelle (proprioception) ,
la
vitesse
d’exécution
maximale et le gainage du
tronc.
Lors des circuits trainings
d’endurance de force.
Lors du développement de
la force max
Pendant
le travail de
musculation sécuritaire
Récupération active et
passive.
Nous
favoriserons
le
développement de la force
vitesse sur des sujets non
matures avec des tâches de
réaction simple. Les exercices
se feront sans charge ou avec
le poids de corps.
7.7 LIMITES DES ANALYSES
J’essaye dans les hypothèses de réflexion sur l’activité d’être le plus juste et rigoureux possible.
Cependant, il faut que les principes soient expérimentés, ajustés voir modifiés pour être validés.
Malgré mes premiers résultats encourageants, mon analyse ne s’appuie pas sur des recherches et
arguments scientifiques irréfutables et publiés mais sur un travail empirique d’essai/réussite/échec, de ce
fait, mon travail peut être soumis à critique. Toutefois, cette étape est, je pense, indispensable pour
construire des modalités de validation scientifique et affiner des thèmes de recherches dans une
discipline complexe très en retard dans ce domaine.
22
8 METHODOLOGIE DE TRAVAIL
8.1 EVALUATION DES PILOTES
Maintenant que nous avons défini l’activité, ses facteurs déterminants ainsi que ses caractéristiques
physiques, nous pouvons concevoir la mise en place d’une méthodologie de travail.
1ère ETAPE : L’EVALUATION
Cette étape rassemble les points non évalués directement mais indispensables pour la construction et
détermination des axes et des volumes de travail.
L’âge et la maturité, passé et présent sportif.
L’ancienneté dans la pratique moto.
Niveau et résultats sportifs.
Temps d’entraînement, déplacement…
Occupations extra sportives.
Ambition sportive, motivation.
Projet sportif, scolaire, professionnel.
Points fort/faible…
Ces différents critères sont indiqués par les pilotes dans leurs fiches de renseignements. Cette étape a été
complétée par des entretiens formels et informels, l’observation lors des entraînements physiques, moto et
l’analyse vidéo.
2ère ETAPE : L’EVALUATION PHYSIQUE /TEST DE TERRAIN
Protocole des tests physique motocross
Tests effectués entre 17 et 19 heures, au même stade, suivant le protocole identique.
Test de VMA et VO2 Max « Léger Boucher » + récupération active 10’
. Epreuve sur 400 m avec paliers de 2’
. Détermine la FC Max, le Vo2 Max et la VMA (vitesse maximale aérobie)
. Permet ensuite de calculer les programmations d’entraînement.
Test Force / Vitesse haut du corps.
. Sur une barre fixe effectuer le plus possible de tractions en 10’’.
. Mains en supination.
. Menton hauteur de la barre.
. Pieds touchants la latte de bois maintenue à la distance de l’extension complète
Pentabond, test de force cuisse et gainage
. Avec un médecine ball de 5 kg effectuer la plus grande distance en 5 bonds
. Médecine ball collé au ventre.
. 3 essais récupération de 5’ entre les essais, le meilleur sera pris.
Test de résistance isométrique haut du corps.
. Maintien du menton au dessus de la barre le plus longtemps possible
. Mains en pronation (idem moto)
Test de résistance isométrique des cuisses
. En position de chaise cuisse sur jambe à 90 ° (idem moto)
. Résister le plus longtemps possible.
23
8.2 SUIVI DES RESULTATS
Suivi des tests physiques MX
9.25
16
Ble
3
7.
29’’
10
1’
15
180
65
10.25
17.2
6
37
9.5
16.5
6
8. 27’’
48 32
2’
24
195
67
bles
Berthet Mathew
8.5
15.5
3
7.
15
2’
26
195
76
8.75
15.75
6
18
Stéphane Biard
6
13
3
7.5
14.5
6.5
19
Cebron Nicolas
11’
67
Pentabond
189
69
VMA
1’
15
Iso Cuisses
Billon Pierre
10. 18’’
11 49
Iso Ht corps
9
16
ABS
Pentabond
7
190
65
F/V ht corps
8.25
15
44’’
FCM
FCR
Test n°3
VMA
Bertet Patrice
5’’
32
Iso Cuisses
10.
33
Nom
prénom
FCR
Iso Ht corps
4
F/V ht corps
Pentabond
8.5
15.5
FCM
Iso Cuisses
F/V ht corps
Brun Florian
Test n°2 11/04/03
Iso Ht corps
VMA / Palier
Test n°1
FCM
FCR
Arrêt du programme
193
Le premier test à été effectué après une période de 1 mois ½ de repos, il met en évidence des conditions
physiques générales assez faibles avec des carences particulières pour chacun des pilotes.
Bertet Patrice ( 34 ans) :
Capacité aérobie médiocre (VO2 Max 49.8 ml/min/kg), très peu de préparation foncière les années
passées.
Volume musculaire important, masse graisseuse élevée (difficulté de la gestion de l’alimentation
lors du travail de nuit).
Force max importante mais isométrique, et force vitesse juste. (peu d’explosivité)
Gainage abdominal perfectible.
Cebron Nicolas (16 ans):
Peu de culture et passé sportif
Pilote au pic de croissance.
Masse musculaire peu développée.
Capacité aérobie satisfaisante malgré aucun travail spécifique.( VO2 Max 55.8 ml/min/kg) Période
favorable pour son développement.
Gainage abdominale très insuffisant.
Force max, isométrique, et force vitesse à travailler.
Améliorer la proprioception et la qualité gestuelle et ainsi agir sur la diminution des mouvements
parasites et balistiques.
Fréquence cardiaque maximale d’effort faible pour son âge, contrôle par un test d’effort de la non
contre indication.
Billon Pierre (15.5 ans):
Pic de croissance non franchi.
Petit gabarit
Masse musculaire peu développée.
Base aérobie satisfaisante.( VO2 Max 58.7 ml/min/kg) Période favorable pour son développement.
24
Gainage abdominale insuffisant.
Potentiel en force isométrique et force vitesse intéressant, à développer cependant.
Améliorer la Force max.
Augmenter la rigueur et persévérance dans l’effort.
Nous détaillerons les résultats du second test dans le chapitre 9 « résultats »
8.3 PROGRAMMATION
Pour Brack (weineck 1994), la programmation est le point de départ de tout entraînement dirigé. Aussi,
pour poser les bases d’un travail construit, mes principes seront : La progressivité, la continuité,
l’adaptation, la variabilité, l’autonomie de l’athlète, la spécificité du travail et de la discipline.
Pour compléter ses fondements, je prendrai en compte :
La charge d’entraînement et la récupération comme unité (Weineck, 1994).
La Planification en respectant 3 semaines de travail et une semaine de repos relatif.
Les buts à long terme (plusieurs saisons), les objectifs de la saison sportive et les compétitions
importantes, et enjeux extra-sportifs (examens, formations, emploi…).
L’individualisation de l’entraînement en fonction : de l’âge, de la maturité, de la catégorie, des
qualités/défauts, du niveau technique, de la traumatologie, de l’ambition…
L’organisation du quotidien et l’application d’une rigueur dans les jours et les habitudes
d’entraînement .
Placer l’entraînement au centre de la préoccupation quotidienne.
La définition des charges de travail raisonnables mais tenues.
Le développement des qualités générales vers celles spécifiques.
Après l’évaluation des pilotes, nous avons planifié l’entraînement sur l’ensemble de la saison sportive,
cette programmation a été effectuée sur la base des connaissances du moment. Aujourd’hui, la
répartition serait sensiblement différente aux vues des résultats obtenus lors des expérimentations et des
connaissances acquises durant cette année universitaire. J’évoquerai en détail les limites et les
modifications qu’ils seraient judicieuses d’apporter dans le chapitre « bilan de l’action » (10).
25
8.3.1 TRAVAIL MOTO
26
27
8.3.3 TRAVAIL DE LA FORCE
28
8.4 PLANIFICATION MENSUELLE
Macrocycle n°3
Développement de la force Max et seuil II
Charge et intensité de la séance :
Facile
Moyenne
Soutenu
Intense
Patrice
Repos
semaine 9
Force Max
M sécu
Seuil II
M sécu
End de force
Echauffement 5’ de montée de . Sur Stade
genoux + bâton + étirements
10’ d‘écha + étirements actifs
actifs
4X 1000m à 80% VMA
récup active 400 m ( ~2’30)
Force Max n°1 (fiche)
Abdos 30’’/atelier
Etirements passif 10’ +
10’ Relaxation
Muscu sécu
Echauffement 5’ de corde à sauter +
étirements actifs
Circuit Training N°1(cf fiche)
1 série d’échauffement
Atelier de 30 ‘’ 85% FCM
. Récup de fin de séance 10’
60% VMA
+ gainage abdos statique x
40’’
4 faces + crunch+ croisés +
toucher les pieds tendus
2 séries
étirements passif 15’
2X 2 tours
Rec passive entre les séries 5’
Abdos gainage 4 faces 40’’ 2X
. Etirements passif 10’
. Relaxation 10’
Spécifique
2 h de VTT
avec ~ 7 accélérations à
fond ds les côtes +
Concours de roue AR
ou moto
. w sur l’embrayage
.rouler sans.
.gestion et préparation
de l’accélération
semaine 10
Force Max
M sécu
Echauffement 5’ de montée de
genoux + bâton + étirements
actifs
Force Max n°1 (fiche)
Abdos 35’’/atelier
Etirements passif 10’ +
10’ Relaxation
End de force
VMA
Muscu sécu
45’ en nature dont :
12’ d’échauffement
+étirements actifs
Muscu sécu
Echauffement 5’ de corde à sauter +
étirements actifs
6 sprints de 4’’à 8’’ puis
15’ de 30/30
Récup active 15’
Circuit Training N°1(cf fiche)
1 série d’échauffement puis
Atelier de 30 ‘’ 85% FCM
+ gainage abdos statique 40’’
4 faces + crunch+ croisés +
équilibre fessier rameur
. Etirements passif 10’
3X 2 tours
Rec passive entre les séries 5’
+ gainage Idem séance 2
. Etirements passif 10’
. Relaxation 10’
Spécifique
Suivant le tps : Moto
.W
technique :Utilisation
de BV, utiliser le
rapport le + haut
possible
tps total de roulage ~
2h
ou
VTT / vélo de route
~ 3h
. Parcours vallonné et
technique + Sans jamais
poser le pied à terre
semaine 11
Force Max
M sécu
Echauffement 5’ de montée de
genoux + bâton + étirements
actifs
Force Max n°1 (fiche)
Abdos 40’’/atelier
Etirements passif 10’ +
10’ Relaxation
Seuil II
M sécu
End de force
50’ en nature dont :
10’ d’échau +étir /actifs
Muscu sécu
Echauffement 5’ de corde à sauter
+ étirements actifs
Circuit Training N°1(cf fiche)
Atelier de 30 ‘’ 85% FCM
3 X 8’ à 80%VMA
Rec active 6’
+ gainage abdos statique x 40’’
4 faces + crunch + croisés 2 X
Etirements passif 15’
Suivant le tps : Moto
. W technique :
Le cabrage
. tps total de roulage ~ 2
h mini
2X 3 tours
ou
Rec passive entre les séries 5’
VTT / vélo de route
+ gainage Idem séance 2
~ 3h
. Etirements passif 10’
. Relaxation+ Entr/ Mentale 20’
semaine 12
29
Spécifique
8.5 PRESENTATION DES SEANCES
8.5.1 SEANCE DOMINANTE AEROBIE
Objectifs de séance :
Développement du VO2 MAX
Gainage abdominal
Préparation mentale
Séance collective n° 4
Cycle :VO2 Max /
Endurance de Force
Pilote
Patrice Bertet
Pierre Billon
Nicolas Cebron
VMA
100
400
1000
30/30
15
16
16.5
24’’
22’’
21’’
1 :36
1:30
1:27
4 :00
3:45
3:38
125 187.5
133 200
137.5 206
Date: Vendredi 14
février 03
Lieu : Stade de
Bouguenais
45/45 FC M 70% FC
193
195
183
135
137
129
Condition : Tps frais
6°, pas de vent, piste
humide
ECHAUFFEMENT: .
15’ de course en nature avec un contrôle cardio 70% (discussion possible) + étirements actifs
Retour sur stade : 10 accélérations sur 100m à VMA contrôle de l’intensité au chrono et de la montée
cardiaque ~80% FC max
SEANCE :
Puis enchaînés sans temps mort avec le respect des distances à parcourir :
7’ de 30/30 + 7’ de45/30 + 7’ de 30/30
ORGANISATION / MISE EN PLACE
Récup active
jusqu’au plot
Piste 400 m
Nicolas
Pierre
Patrice
45’
’
Récup active
jusqu’au plot
Nicolas
30
’’
Pierre
Patrice
DEPART
CONSIGNES DE FONCTIONNEMENT :
Courir sur la distance indiquée dans le temps imparti, régler sa vitesse pour être juste et régulier.
Poursuivre sa récupération active en trottinant jusqu’au plot orange.
Se repositionner au plot à l’issue du temps de récupération.
RECUPERATION
10 à 70% de la FC max en nature
Abdos/ Gainage 2 séries enchaînées (~10’) (cf : séance force Max)
Etirements à deux.
PREPARATION MENTALE
Bilan
Avec des vêtements chauds dans les vestiaires sur des tapis.
Travail sur la respiration abdominale, l’allongement des membres et l’évocation de mots, lieux, de situations
ou d’images…
. Travail utilisant des valeurs de tests VMA trop lointain, (= développement de la capacité à VMA au lieu de la puissance)
. Vestiaire trop froid, sol glacé, incidence sur la qualité de la séance en préparation mentale. Bruits extérieurs.
. Bon retour du groupe.
30
31
8.5.4 SEANCE DOMINANTE PRE- COMPETITIVE
Séance collective n° 4
Cycle : Compétition
/remédiation
Pilote
Patrice Bertet
Pierre Billon
Nicolas Cebron
VMA
Objectifs de séance :
Gestion de l’anxiété pré-compétitive.
Sommation pour créer une surcompensation dimanche.
Développement de la force explosive.
100
400
1000
30/30 45/45 FC M 70% FC
15
16
16.5
24’’
22’’
21’’
1 :36
1:30
1:27
4 :00
3:45
3:38
125 187.5
133 200
137.5 206
193
195
183
135
137
129
Date: Vendredi 2 mai 03
Lieu : Stade de
Bouguenais
Condition :
. Vent, temps frais
. Patrice ABS
(récupération)
ECHAUFFEMENT:
Course en nature ~10’ endurance jusqu’au bois de la ville au Denis.
Etirements actifs.
SEANCE :
Travail au seuil II
Parcours CRAPA dans les bois (sauts de fossés, poutres, haies, coordination, tables, répulsion…)
o 2 tours au seuil II ~5’
o Récupération 1 tour tranquille en endurance ~70 % durée 6’ 30
o Retour au Stade en endurance.
Travail intermittent
A
ORGANISATION
Sprint
5m
B
Saut de haies / pieds joints
20 m
Saut de haies / pieds joints
Entraîneur
Sprint
20 m
CONSIGNES DE FONCTIONNEMENT :
Même procédure de départ que sur une manche de MX, Pré-signal de 5’’ puis signal visuel de mise en action.
Signal vers la droite, le pilote A doit toucher le pilote B avant le dernier plot. Et inversement
Pré-fatigue avant le départ (recrutement UM) :
o 2X descente excentrique sur 1 jambe puis remontée sur 2 jambes.
o Iso cuisse (angle MX) 45’’.
o Gainage tronc latéral iso 40’’ (D et G)
o 5 pompes très rapides puis iso 10’’
o Equilibres fessiers 40’’
Récupération passive 2’ entre chaque exercice.
2 séries complètes
RECUPERATION / ETIREMENTS
Récupération passive de la séance intermittente.
Longue séance d’étirements à deux (25’)
PREPARATION MENTALE
Bilan
Relaxation, visualisation des images positives.
Visualisation du circuit, des sensations proprioceptives, de sa représentation en action.
Relâchement musculaire.
. Le jeu a stimulé la vitesse de réaction.
. Le rire décontracté les pilotes.
. Bonnes sensations le dimanche lors de la compétition (48h après la séance)
32
9- LES RESULTATS
9.1 résultats des compétitions
VUE dimanche 20 avril 03
pilote
qualification
repêchage
catégorie
1 man
2 man
Patrice BERTET
Pierre BILLON
Nicolas CEBRON
2
7
13
/
/
13
A
A
B
10
27
5
9
20
12
1 man
20
21
8
2 man
18
20
16
Séverac dimanche 4 mai 03
pilote
Patrice BERTET
Pierre BILLON
Nicolas CEBRON
qualification
4
7
14
repêchage
/
/
7
catégorie
A
A
B
En résultat brut, les classements des pilotes ne sont pas ceux auxquels je m’attendais, ils sont dans la
moyenne basse de mes prévisions. Le travail fourni cet hiver, les progrès évidents en technique et les
chronos effectués sur les différents terrains me confirme dans ma conviction de leurs potentiels
individuels.
Cependant, l’investissement de l’hiver semble leur avoir mis « la pression » avec pour conséquence une
gestion de l’anxiété plus importante que prévue.
Je dois être plus précis et détailler les résultats et les conséquences en terme de remédiation pour
chacun :
Patrice BERTET : Après s’être blessé et avoir cassé sa boîte de vitesse, Patrice a effectué la première
épreuve à cours de roulage. Sur 4 manches, il a terminé 1 seule sans ennui (calage, chutes, mauvais
départ..). Cependant Patrice est l’un des pilotes les plus rapides au temps chronos. Nous axerons nos
prochaine séances sur :
Le développement de la condition physique spécifique.
Les départs et les premiers tours.
La régularité sur l’ensemble de la manche.
Les freinages et les sauts.
Pierre BILLON : Pierre est celui qui confirme le plus, ses résultats sont conformes à l’idée que je me
faisais de sa performance en course. Malgré cela, pierre est trop « tendre » au départ, il ne s’impose
pas, il se sent inférieur à ceux de sa catégorie. Cependant lors des entraînements, il maintient la
cadence de pilotes jouant les premiers rôles. Ses résultats devraient s’améliorer rapidement durant la
saison. Nous travaillerons sur :
Les départs et les premiers tours de course.
L’acquisition technique (virages et ornières)
L’augmentation de la cadence.
Nicolas CEBRON :Nicolas est celui qui éprouve le plus de difficulté à trouver ses marques, Il est très
irrégulier dans son pilotage, il alterne les très bons passages et les chutes. J’évoquerai deux sources
possibles des ses « contre-performances » : son pic de croissance actuel, ses changements
biomécaniques et la fatigue qui en découle. Mais également, une anxiété latente liée à l’envie de bien
faire et de prouver ses capacités. Nous travaillerons lors des prochaines séances :
La préparation mentale, l’entretien verbal.
La régularité en manche.
L’affinage des réglages de la moto et des ressentis proprioceptifs.
L’acquisition technique de remédiation (départs, freinage puissant, recherche d’appui au
sol…)
33
9.1 résultats de la préparation physique
Pour l’ensemble des pilotes les gains en condition physique sont satisfaisants, (voir chapitre 8.2) ils
ont progressé en moyenne de 1 km en VMA, et doublé le temps en force isométrique.
Cependant, le travail d’évaluation final n’a pas pu être mené complètement suite à l’absence
successive des différents pilotes concernés.
De plus, mon protocole d’évaluation me paraît ne plus parfaitement convenir aux exigences de
l’activité, il conviendrait de le réadapter au différents concepts développés.
10 BILAN DE L’ACTION
Pour l’ensemble du stage, l’évolution des pilotes dans la performance et moi-même dans ma réflexion
est globalement positive. Nous avons construit avec l’équipe les bases des résultats de demain.
Cependant, lors de la préparation physique plusieurs problèmes se sont posés à nous :
La difficulté dans la mise en place de la programmation, de par l’assiduité des pilotes, les
blessures, la météo, la distance entre nos lieux d’habitations et le site d’entraînement…Cela
implique une adaptation lors des séances en fonction du nombre et l’état physique des pilotes.
La qualité de la réalisation de la séance est liée en partie à la stimulation de l’entraîneur.
La gestion des séances faite chez soi avec les inconvénients de l’autonomie de l’athlète qui ne
réalise pas, mal, partiellement ou trop de travail.
L’évolution des connaissances et ma réflexion ont modifié mes opinions et choix effectués en
début de formation, nous avons tout de même gardé une ligne de conduite et des principes de travail
constants.
Il a manqué aux pilotes des compétitions préparatoires pour s’étalonner et gérer l’anxiété de
l’enjeu.
L’ambiguïté de travail en préparation mentale avec un effet évident sur la performance ;
toutefois, pour moi, j’ai la sensation de « violer » l’intimité des personnes, d’agir sur leurs
subconscients, de les manipuler. Je dois faire un travail personnel pour me familiariser à cette tâche
et cette forme d’entraînement, car elle est un facteur important de progression dans le motocross et
un critère important qui différencie les pilotes de niveau régional et ceux qui évoluent à haut niveau.
11 CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Cette année universitaire et le stage en particulier m’ont apporté beaucoup de choses, ils ont changé
mon regard sur l’activité. Je vois maintenant à la fois de plus près et de plus loin mon sport, cette
perspective m’a permis de trouver des réponses aux questions que je me posais. Les résultats de
l’étude physiologique et l’analyse de l’activité dans la pratique du motocross ont apporté des
conclusions intéressantes, elles vont à l’encontre des habitudes, des conceptions, et des
représentations qu’a le pratiquant de l’aspect physique de l’activité. Cette conception nouvelle a
pour conséquence d’entrevoir de nouveaux procédés et méthodologies d’entraînements.
Je souhaite poursuivre le travail que j’ai effectué cette année notamment :
Le développement des processus d’entraînement et en particulier l’optimisation des
circuits training spécifiques au MX.
La poursuite de l’analyse physiologique avec de nouvelles prises de lactates lors d’une
épreuve de la ligue avec Nicolas Chevreuil, Médecin de la LMR.
La conception d’un protocole de recherche en équipe avec pour objectif une publication
scientifique.
L’encadrement des pilotes avec des ambitions nationales afin de valider mes conceptions
d’entraînement.
34
La mise en place d’une planification de la préparation et du développement des qualités
physiques en fonction de l’âge et de la maturité du pratiquant.
L’amélioration de l’approche mentale dans l’activité…
Durant cette période, j’ai pris du plaisir à communiquer, à transmettre et à donner. Ce fut une expérience
humaine enrichissante : les relations nouées, la satisfaction de voir progresser l’autre et être l’artisan de son
succès même si tout le mérite lui revient, il s’agit d’un bonheur intense pleinement partagé. Pour conclure
j’aimerais citer une phrase de « Bachelard » soufflée par JC Ménard : « Aucune action humaine ne peut
être entreprise sans une certaine conception de l’homme. »
12 BIBLIOGRAPHIE
Manuel d’entraînement jurgen WEINECK 1994 (vigot)
Les parcours de musculation G. POUMARAT M.DABONNEVILLE 1992 (Amphora)
Entraînement de la force spécificité et planification EURATHLON 1995 (cahiers de l’INSEP)
Interval training FOX et MATHEWS 1976 (Vigot)
La préparation physique dans le football Gilles COMETTI 2002 (chiron)
Aspects fondamentaux de l’entraînement LP. MATVEIEV 1983 (vigot)
Energie et conduites motrices CHEVALIER PRADET BROUSSE ET DURING 1989 (INSEP)
Guide des mouvement de musculation F.DELAVIER 2001 (Vigot)
Pratique du stretching D.STERNAD 1994 (Vigot)
Presse spécialisée et généraliste.
Référence des articles scientifiques :
1- « Interaction entre les processus physiologiques et cognitifs » Briswalter & Legros 1996
Sciences et sports.
2- « physiologie de l’exercice » traduit de l’anglais Willmore & Costill 1998
3- « hypoxie et temps limite à la vitesse aérobie maximale chez le coureur de fond » V.Billat &
AL 1995.
4- « Cinétique des variables cardio-pulmonaires et métaboliques au cours d’épreuves exhaustives
(temps limites) à la VMA » V.Billat & Al 1995.
5- « Significations et limites de l’utilisation de la Fréquence cardiaque dans le contrôle et
l’entraînement » Colloque international de Guadeloupe 1994.
35
ANNEXE
1-Stage avec l’équipe de France de motocross
2-Feuille de relevé de lactates
3-Séance dominante force max
4- Séance technique à dominante énergétique
36
STAGE AVEC L’EQUIPE DE FRANCE DE MOTOCROSS
1 PRESENTATION DE LA STRUCTURE
Après avoir durant plusieurs années expérimentées la formule Team ( fonctionnement complet : motos,
mécanicien, semi remorque…) La fédération est revenu à l’organisation qui avait fait ses preuves sous
l’ère de Jacky VIMOND dans les années 92 à 95.
L’Equipe de France espoir de motocross fonctionne donc avec 10 pilotes sélectionnés qui sont
encadrés et suivis par Olivier ROBERT, Entraîneur national sur les stages de regroupement technique,
lors des compétitions du championnat de France espoir, élite, et d’Europe. En dehors de ces
regroupements, les pilotes sont dans leurs team ou structures respectives.
Il est aidé dans ses missions notamment par Philippe ROUSSET qui propose des programmations
physiques pour les membres de l’équipe.
L’aide de la fédération se fait sous forme financière et humaine (cadres techniques nationaux), elle
prend en charge en partie les frais de stage et les déplacements sur certaines épreuves.
Ce type de fonctionnement est unique et ce soutien fédéral dans la formation des meilleurs espoirs
nationaux est en partie à l’origine du succès des pilotes français dans le motocross et supercross
mondial.
Sébastien TORTELLI, Stéphane RONCADA et David VUILLEMIN figurant parmi les 7 meilleurs
pilotes aux Etats unis étaient tous trois sociétaires de l’Equipe de France dans les années 93/95.
Mon stage a eu lieu les 1 et 2 avril 03 à Castelnau de Lévi près d’Albi sur un circuit qui accueillait le
week-end suivant la première manche du championnat d’Europe. Seuls trois pilotes ont pu se libérer
pour assister à ce stage : des blessures, des problèmes d’intendance et mécaniques ont empêché les
autres d’être présents.
Mes attentes concernant ce stage étaient de plusieurs ordres :
Découvrir l’encadrement du haut niveau français.
Observer les aspects techniques du pilotage et les orientations pris par l’entraîneur national.
Développer mes connaissances.
Connaître les types de travail physique effectué.
Exposer et discuter autour de ma réflexion sur l’aspect de l’entraînement physique en
motocross.
Mon rôle durant ces deux jours a constitué a, l’observation et l’échange avec Olivier sur l’encadrement
technique des séances et sur les différents aspects de l’activité.
37
2 CONTENU PEDAGOGIQUE DU STAGE
Mardi 1er avril 03 Castelnau de Lévi (81)
1- TRAVAIL DU CAMEL EN MONTEE
2
Tour d’échauffement
Essai du saut tout entier, réception trop courte,
ralentissement sur la crête, essai de plusieurs
trajectoires.
Comparaison amorti/double + saut, meilleure
solution, gain de temps de 0.30 s en moyenne.
3-
2-TRAVAIL DE L’ENCHAINEMENT DOUBLE /TABLE + VIRAGE A PLAT EN DEVERS
Saut de la dernière table et virage à l’EXT
Problème de déport sur l’extérieur, distance
plus importante, gravillons et adhérence
précaires.
Saut de la dernière table et virage à l’INT
Gain de temps de 0.20 s en moyenne.
Saut de l’EXT à l’INT, atterrir un peu court.
Relâcher les freins tôt.
Laisser tomber l’épaule à l’INT du virage.
Préparation de l’accélération puis relance en
ligne.
3-LA LIGNE DROITE PUIS COURBE EN MONTEE
Gaz en grand dans la ligne droite (BV 5ou 6).
EXT ligne droite / EXT courbe :
distance trop longue, déport à l’EXT,
trous à la relance…
38
Ornière EXT puis 2 points de pivots dans la
courbe sur les zones d’adhérence.
Lâcher les freins.
Pas trop INT, éviter la perte de
vitesse.
4-SAUT EN BOUT DE LIGNE DROITE SUIVI D’UNE COURBE A DROITE
Au
début (sans consigne), gaz puis
atterrissage à plat puis déport à l’EXT pour
conserver la vitesse.
Freinage peu marqué.
Déstabilisé par les trous (pas droit) en fin de
freinage AV l’appel du saut.
Début du travail : EXT dans la ligne droite
puis repérage des bosses et trous. Passer
soit à G ou D.
Très gros freinage en ligne AV le saut
Sur le saut atterrir sur l’AV, contrôle avec le
frein AV, « rouler sur l’AV ».
Lâcher le frein AR.
Faire plonger les épaules à l’INT du virage.
4- SEANCE CHRONO
3 Tours meilleurs temps
PLUCHOT 2 :15.40
RENET 2 :15.70
BOISSIERE 2 :16.10
5-SAUT DU CAMEL EN SORTIE DE VIRAGE
INT
Trop court pour pouvoir sauter entièrement
Mais trajectoire plus courte, freinage plus propre,
fermeture de la « porte », mais moins rapide.
EXT
Freinage
plus puissant dans les trous, bien droit sur
l’AV.
Lâcher le frein AR tôt pour prendre de l’angle.
Relance franche lorsque la moto est en ligne (relance
tardive = vitesse en entrée de virage).
Pression RP.
Remettre le pied INT rapidement.
Comparaison des chronos INT/ EXT, L’EXT plus rapide
0.20 s.
6-SEANCE CHRONO / REGULARITE AU TOUR
2 X 5Tours chrono 4’ de récupération passive
Amélioration de la tolérance lactique (Olivier ROBERT).
Meilleur tour pour A. Boissière 2 :14.00.
Temps légèrement mieux pour P A Renet 2 :15.60.
Abandon pour M.Pluchot (condition physique?).
7-RECUPERATION
Petit footing de récupération, plus étirements.
39
Mercredi 2 avril 03 Laguépie (81)
1- DECOUVERTE DU CIRCUIT (GRAS ET GLISSANT)
2- COURBE EN DEVERS
Travail du point de pivot dans l’appui
o S’asseoir tard.
o Mettre de l’angle (lâcher le frein AR)
o Au point de pivot, transfert des
pressions d’AV en AR.
o Tirer sur le guidon en relançant.
o « Faire tomber » les épaules à l’INT
du virage.
Conserver de la vitesse dans la descente.
Ne pas faire deux courbes mais garder de
l’angle entre A et B.
Lâcher le frein AR.
S’asseoir tard, en B.
Ne pas trop serrer le genou INT.
Appui RP INT puis EXT.
3- COURBE A L’EXTERIEUR
4- SAUT DE CAMEL EN MONTEE (pas vraiment travaillé)
Saut trop court, « tapage » sur l’angle EXT.
Amélioration de la prise d’élan, virer plus
vite sur le 1er appui pour conserver de la
vitesse, puis ne pas trop s’appuyer sur le
suivant.
Mieux définir la trajectoire d’appel.
5- VIRAGE AVEC ORNIERE SUIVI D’UNE TABLE EN DESCENTE
40
Choix de l’appel, remise en état.
Travail du virage avant la table :
o Ouverture de la courbe.
o Freinage puissant en ligne.
o « Faire tomber » les épaules dans le
virage
o Lâcher le frein AR tôt av le point de
pivot.
o Qualité de la relance.
o Si relance précoce : pas arriver
assez vite, freinage trop précoce.
o Si relance tardive : bien car
freinage retardé ou bien trop mou.
o Pas de transition entre le lâché de
frein et l’appui RP
6- GRANDE DESCENTE SUIVI D’UN VIRAGE A 90°
Sauter loin ; accélérer dans les trous.
Passer une vitesse en l’air (pas forcément
selon Olivier).
Bien en AR, maintenir la moto entre les
jambes (la moto secoue « Olivier »)
Faire un « gros » freinage en ligne sur la
partie plate en bas de la descente.
Lâcher le frein AR tôt.
Le regard placé sur la zone de relance après
les trous et ornières de travers.
7- VIRAGE A 90° SUIVI D’UNE LIGNE DROITE
Travail
du point de pivot et de la relance à
l’INT du virage (évitement de la zone
glissante, dalle rocheuse humide.)
Pour faire un point de pivot, il faut avoir de
la pression sur l’AV et qu’elle soit calée.
Tirer sur guidon dès que le point de pivot est
effectué.
Travail de la trajectoire à l’EXT (la plus
rapide).
Sans toucher les freins.
Dans la courbe, transfert de masse
d’AV/AR.
Dans la relance sur l’AR en tirant sur le
guidon, la roue AV ne touchant presque pas
le sol.
8- SEANCE CHRONO
Meilleur tour
PA. Renet 2 :04
A. Boisière 2 :06
M. Pluchot 2 :08
Enchaîner presque aussitôt, 3X3tours chrono
récupération passive de 5’
° PA. Renet 2 :05
A. Boisière 2 :06
M. Pluchot 2 :09 (Glissement des temps)
9- FOOTING DE RECUPERATION + ETIREMENTS
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3 BILAN ET INTERET
Ce stage fut pour moi très enrichissant et cela en tous points, ces deux jours m’ont ouverts vers un
milieu que j’imaginais mais que qui restait lointain. Cette rencontre avec Olivier ROBERT m’a donné
une représentation claire du haut niveau français, de ses caractéristiques, des paliers pour y accéder, et
des axes de travail pour le développer. Aussi, j’ai retenu plusieurs aspects qu’il me paraît intéressant
de développer :
J’ai été stupéfait par la rigueur et la précision dans l’observation technique des pilotes, de la
justesse et la pertinence des consignes, et de l’efficacité dans la performance.
Ce fut pour moi une remise à niveau, la démonstration d’une démarche à suivre dans
l’encadrement de sportifs confirmés et la mise en place de choix techniques plus précis pour
l’atteinte de la performance.
J’ai observé avec intérêt la gestion de l’aspect psychologique spécifique à l’activité et
notamment la prise de risque indispensable à la performance. L’émulation à travers le groupe et
la stimulation d’Olivier contribuent au passage de paliers psychologiques conséquents dans la
discipline.
Aussi, je fus surpris de constater que la douleur physique était souvent le prétexte à l’échec, à la
difficulté technique et au refus de travail. Les pilotes semblent utiliser cette excuse pour
préserver leur estime de soi.
L’échange avec Olivier m’a permis d’affiner mon analyse sur l’activité. Il perçoit la contraction
isométrique comme étant prépondérante et la production lactique représente une part non
négligeable des filières mise en œuvre dans le motocross.
J’ai également pris conscience du retard de l’activité dans la préparation physique. Chaque
pilote fait selon ses croyances et en suivant plus ou moins le programme non individualisé
proposé par la fédération. Au regard d’autres sports, nous avons un travail conséquent à
accomplir.
Il se pose également le problème du suivi et des conséquences de l’autonomie de l’athlète :
Dans la gestion de la programmation physique.
Dans la qualité et la rigueur du travail fourni.
Dans la préparation mentale et soutien psychologique.
Dans la gestion physique de l’ensemble de la carrière sportive.
Dans la prévention traumatologique.
Ce stage constituait une étape, je souhaite dans l’avenir échanger avec Olivier Robert et les cadres
nationaux pour poursuivre le travail engagé. Je tiens une nouvelle fois à remercier Olivier Robert pour son
accueil, sa disponibilité et son écoute.
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SEANCE TECHNIQUE A DOMINANTE ENERGETIQUE
Séance collective n° 4
Cycle : Remédiation /
développement de la régularité
Pilote
Objectifs de séance :
Date: Mercredi 7 mai
Amélioration de l’aisance et précision dans les sauts.
Lieu : Circuit de Vue
Mise en action, efficacité dans les premiers tours.
Développement de la condition physique spécifique.
Meilleur
Meilleur tour en Meilleur tour à FC MAX Condition :
tour absolu
course
l’ entraînement
. Vent latéral
Patrice Bertet
1 :49.02
1 :54.20
1 :49.02
193
. Terrain souple
Pierre Billon
1 :54.36
1 :54.36
1 :54.36
195
Nicolas Cebron
1 :58.20
1 :58.20
1 :59.02
183
Cette séance fait suite à la compétition de Séverac où j’ai pu relever un certain nombre de points sur lesquels les
pilotes étaient en difficulté :
Les départs en particulier : la sortie de grille, le freinage tardif en bout de ligne droite.
La mise en action lors des premiers tours.
La gestion du trafic et des dépassements (variété des trajectoires, prise de risques, gestion de l’adhérence…)
La difficulté à finir les manches, avec des chutes et erreurs (vers 10 à 14 minutes de course)
Leurs temps chronos étaient parmi les plus rapides dans chacune de leurs catégories.
ECHAUFFEMENT: 25’
échauffement moto / pilote, mise au point mécanique nécessaire.
Découverte du circuit, repérage des trajectoires sur l’ensemble du circuit, prise de temps de référence (non
formel)
SEANCE :
Travail technique : Les sauts (table et double en descente) 40’
Recherche de la régularité dans la précision d’atterrissage, augmentation de la vitesse d’approche, retard du
freinage, amélioration de l’amorti.
Enchaînement d’un petit circuit incluant tous les grands sauts (pédagogie différenciée)
Travail technico/énergétique : 1 h 40’
6 X départ + 1 tour chrono récupération 5’ passive entre les tours + travail mental de visualisation
Récupération 10’ (Hydratation …)
3 X départ + 2 tours chrono récupération 5’ passive entre les tours + travail mental de visualisation
Récupération 10’ (Hydratation …)
2 X départ + 3 tours chrono récupération 5’ passive entre les tours + travail mental de visualisation
ORGANISATION / MISE EN PLACE
Rappel et travail technique des départs
Prise de tous les temps chronos, ressenti de la performance avant l’annonce.
Départ décalé (position +ou – avancée sur la grille) en fonction des résultats des chronos.
Variation du délai dans la procédure de départ ( à partir de 5 ‘’)
Bilan
RECUPERATION :
Le soir ou jeudi, séance au seuil II 3X 8’ récupération 4’ entre les séries + étirements
. Difficulté à réaliser le travail technique sur les sauts, vent latéral trop violent.
. Progression durant la séance.
. Implication énergétique et mentale intéressantes.
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