La Vôge, refuge pour chauves-souris Le secteur de la Vôge
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La Vôge, refuge pour chauves-souris Le secteur de la Vôge
Les Marches de Lorraine : Infosite n°7-Octobre 2013 Pays de la Saône Vosgienne: Infosite n°1-Octobre 2013 Sites Natura 2000 FR4112011 et FR410 2002 Communauté de communes du pays de la Saône Vosgienne La Vôge, refuge pour chauves-souris Le secteur de la Vôge possède un territoire remarquable souligné par la qualité de ses paysages et l’omniprésence de l’eau et de la forêt ; ce qui explique la présence de sites d’intérêt local et régional forts pour les chiroptères. Plus souvent connus sous le nom de chauves-souris, il s’agit de mammifères fragiles et menacés de disparition. Leur nourriture, les insectes, se raréfie en raison de l’utilisation d’insecticides et leurs gîtes disparaissent : les vieux arbres creux sont coupés, les accès aux greniers sont bouchés, les clochers grillagés… La priorité est donnée à la restauration et la mise en protection des gîtes à chauves –souris. Du côté des oiseaux Après le gros travail réalisé pour la signature des Chartes Natura 2000, l’animation du site est désormais plus orientée vers la signature de Contrats Natura 2000. Il en existe deux types : Les contrats forestiers Les contrats non agricoles et non forestiers (Contrat NiNi) C’est ainsi que le premier contrat « NiNi » a été signé cette année sur la Zone de Protection Spéciale pour la préservation de prairies humides. Un peu de réglementation Grand murin en vol. Photo : David Aupermann Depuis plus d’un an, la Communauté de Communes du Pays de la Saône Vosgienne s’est engagée en faveur de la protection de ces petits animaux en choisissant d’animer le site Natura 2000. Depuis peu, la France s’est dotée d’un régime des Evaluations des Incidences Natura 2000 (EIN). L’objectif de ce régime est de prévenir d’éventuels dommages aux milieux naturels remarquables sans pour autant mettre la nature « sous cloche ». Il s’agit donc de vérifier que les projets ne portent pas atteinte aux habitats naturels et aux espèces présents dans le site Natura 2000, ou dans le cas contraire, de redéfinir les projets de manière à éviter de telles atteintes. LE MOT DES PRESIDENTS Ce nouveau numéro marque la volonté de nos deux Communautés de Communes, engagées dans la politique Natura 2000, de s’associer au cœur d’une démarche commune de protection du patrimoine naturel de l’Ouest Vosgien. A travers cet Info’site, il vous sera communiqué les dernières « actualités Natura 2000 » ; plus particulièrement en terme de réalisations et de règlementation. Bonne lecture à tous! Jean-Luc MUNIERE, Président du Comité de pilotage du site Natura 2000 FR 411 2011 Sylvain FLORIOT, Président du Comité de pilotage du site Natura 2000 FR 410 2002 l Contrat Natura 2000 : l’exemple de la commune de Gignéville Classée au titre de la directive européenne « habitat-faune-flore », l’église de la commune de Gignéville a la particularité d’abriter sous ses combles une nurserie de Petits Rhinolophes, une espèce fragile et menacée comme beaucoup de chauves-souris. Au total, le site a été expertisé 7 fois et on y a compté jusque 15 individus ! L’intérêt du site a d’ailleurs été jugé comme fort par la CPEPESC (Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l’Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères). La municipalité l’a bien compris et c’est dans cet état d’esprit qu’elle a décidé de s’engager volontairement dans un contrat Natura 2000. Par ce biais, elle mobilise des crédits européens et nationaux afin de financer des travaux dans les combles qui permettront à la colonie de s’y installer plus durablement. En échange, la commune doit respecter certains engagements : éviter de déranger les chauvessouris, permettre l’accès aux gîtes pour les suivis scientifiques, ne pas réaliser de travaux en période de présence des animaux… A l’avenir, tous espèrent nouvelles espèces ! Eglise de Gignéville, 27 février 2013 De gauche à droite : Alain Roussel (Président de la CCPSV), Jean-Paul Chanaux (Maire de Gignéville), Olivier Lescouet (encadrant d'ACTISOV), employés d'ACTISOV. même accueillir de Gîtes à Chiroptères de la Vôge Signature du 1er Contrat NiNi Au mois de mars de cette année, le premier contrat non agricole et non forestier (NiNi) a été signé sur la ZPS par Mr. Claude CHARNOT, sur la commune de Romain-aux-Bois. Ce contrat consiste à ne pas faucher avant le 1er juillet et à limiter les intrants, en contre partie d’une exonération fiscale sur le foncier non bâti et d’une subvention couvrant presque totalement , pour son cas, les frais de récolte du foin. Quelques mots du propriétaire : « Le territoire communal de Romain aux Bois, dont je suis natif, est inclus dans le périmètre du site Natura 2000 « Zone de Protection Spéciale Bassigny partie Lorraine ». Je suis, à travers mes activités agricoles, forestières et cynégétiques, confronté à ce classement sur lequel on ne m’a ni consulté ni informé ! En 2012 j’ai eu l’opportunité de reprendre l’exploitation agricole de 6 ha de prairie humide sur la commune de Romain aux Bois, je me trouvais devant le choix de l’intégrer à la P.A.C. ou de signer un contrat Natura 2000 « non agricole et non forestier ». J’ai pris rendez-vous avec Fanny Becker, agent de développement de la CCML, afin de creuser la question, peser les avantages/inconvénients, et ma décision est prise : je vais signer un contrat « NiNi ». Ce sera le premier pour elle comme pour moi. L’objectif de ce dispositif, dans le cas présent, vise la préservation des prairies humides qui constituent un milieu caractéristique de la région naturelle du Bassigny. Or, on ne peut que déplorer la tendance actuelle de mise en culture (céréales, maïs…) de ces prairies naturelles en raison des cours plus rémunérateurs de ces productions que ne sont le lait et la viande. S’il appartient à l’agriculteur de faire ces choix culturaux, il faut qu’il dispose de tous les éléments pour en décider. Il me semble que ce type de contrat peut susciter l’intérêt d’autres exploitants de la région encore faut-il qu’ils en aient connaissance. Mon témoignage n’a d’autre ambition que d’y contribuer. Quelle satisfaction de concilier gestion agricole et préservation du milieu, quel plaisir de voir fleurir l’iris jaune et s’envoler la bécassine sourde dans mes bottes. » Claude CHARNOT De quoi s’agit-il ? L’évaluation des incidences Natura 2000, c’est l’obligation de s’interroger en amont sur les effets de son projet sur Natura 2000. Rien n’est interdit à priori dans le périmètre des sites, sauf incompatibilité avérée avec les espèces et les habitats qui ont permis de le désigner. Cette interrogation préalable doit inciter le porteur de projet à adapter ce dernier pour qu’il tienne compte des intérêts à préserver sur le site, principalement grâce à des mesures d’évitement ou de réduction des impacts. A savoir : Les projets, qu’ils soient dans ou hors site Natura 2000 doivent faire l’objet d’une évaluation de leurs incidences dès lors qu’ils sont susceptibles d’avoir un impact notable sur les habitats ou les espèces d’intérêt En cas d’absence d’incidence, la démarche peut s’arrêter là. Les dossiers d’évaluation des incidences Natura 2000 doivent être communautaire d’un site Natura 2000. envoyés à la DDT 88. Dans un premier temps, il est possible de réaliser une évaluation préliminaire qui contient : 1. La description du projet 2. La définition de la zone d’influence 3. L’état des lieux de la zone d’influence 4. Les incidences du projet 5. La conclusion Les listes Pour savoir si votre projet est soumis à cette évaluation des incidences Natura 2000, il faut vous référer aux différentes listes qui existent : Une liste nationale Deux listes locales La liste nationale et la première liste locale correspondent à des actions qui, même hors du cadre de Natura 2000, sont soumises à autorisation. Vous devez alors simplement ajouter un paragraphe pour Natura 2000 dans votre demande. C’est le cas par exemple lors de la création d’Unités Touristiques Nouvelles pour la liste nationale ou lors d’une demande de permis de construire supérieure à 300 m² ou lors des manifestations sportives de plus de 600 personnes pour la première liste locale. Concernant la seconde liste locale, elle vise des actions qui ne sont pas soumises à autorisation hors du cadre de Natura 2000. La seconde liste locale Actions communes aux deux sites soumises à évaluation des incidences : Création de voie forestière ; Retournement de prairies permanentes ou temporaires de plus de 5 ans ; Assèchement, mise en eau, imperméabilisation, remblais de zones humides ou de marais ; Réalisation de travaux de drainage ; Défrichement dans un massif boisé dont la superficie est supérieure à 0.01 ha et inférieure au seuil départemental d’autorisation de défrichement ; Travaux d’entretien, de réparation ou de renforcement de la structure des ponts et viaducs ainsi que les travaux dans les tunnels ferroviaires non circulés ; Travaux ou aménagements sur des parois rocheuses ou des cavités souterraines ; Arrachage de haies ; Création de chemin ou sentier pédestre, équestre ou cycliste. Actions spécifiques pour les gîtes à chauves-souris : Création de places de dépôts de bois Premiers boisements Attention : « toute activité non inscrite sur une des trois listes peut-être soumise à évaluation des incidences », IV bis du L.414.4 Au mois d’avril, le sous-préfet, Marc Tochon, s’est rendu à la Communauté de Communes des Marches de Lorraine (CCML) et à la ferme de Philippe et Alain Limaux à Aureil-Maison, pour rappeler l’objectif de Natura 2000 et présenter le nouveau volet réglementaire concernant les Evaluations des Incidences Natura 2000. De gauche à droite : Fanny BECKER : agent de développement en charge de Natura 2000, Olivier HUGUENEL : Vice-président de la CCML en charge du volet environnement, JeanLuc MUNIERE : Président de la CCML, Marc TOCHON : sous-préfet et Philippe LIMAUX : agriculteur Auprès de qui obtenir des informations ? Les services de l’Etat : DREAL – DDT 88 – Préfecture – Chambre d’agriculture des Vosges L’opérateur ou l’animateur des sites Natura 2000 : Communauté de Communes des Marches de Lorraine ZA du Chéri Buisson 88 320 LAMARCHE 03 29 09 43 43 Communauté de Communes du Pays de la Saône Vosgienne 116, rue de l’église 88 410 MONTHUREUX-SUR-SAONE 03 29 07 57 84 Les partenaires techniques : - CPEPECS Lorraine pour les chauves-souris - ONCFS pour les oiseaux - Conservatoire des Espaces Naturels Les textes et documents à consulter : Articles L. 414-4 et L.414-5 et R.414-19 et suivants du code de l’environnement Circulaire DNP/SDEN n° 2004-1 du 5 Octobre 2004 cosignée par les ministères de l’Agriculture, de l’Ecologie et de l’Equipement relative à l’évaluation des incidences des programmes et projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements susceptibles d’affecter de façon notable les sites Natura 2000 (bulletin officiel du MEDD du 15 Novembre 2004) Circulaire DR/D4E du 22 Novembre 2004 relative à la concertation entre les services de l’environnement et les services de l’équipement pour l’élaboration et l’instruction des projets routiers du réseau national (annexe 2 principes méthodologiques équipement/environnement). Les « cahiers d’Habitats Natura 2000 ». Sept tomes édités par la Documentation Française. Les Documents d’Objectifs (DOCOB) des sites Natura 2000. Les sites internet : Vous souhaitez réaliser votre évaluation des incidences Natura 2000 ? Vous pouvez télécharger sur le site internet de la DREAL Lorraine un http://lesmarchesdelorraine.com http://www.cc-pays-saonevosgienne.fr/ formulaire d’évaluation simplifié des incidences Natura 2000 : http://www.lorraine.developpement-durable.gouv.fr/methodes-ethttp://espaces-naturels.fr/site formulaires-ein-a3525.html http://natura2000.ecologie.gouv.fr Communauté de communes du pays de la Saône Vosgienne Éditeur : Communauté de communes des Marches de Lorraine et du Pays de la Saône Vosgienne Comité de rédaction : CCML et CCPSV Mise en page : CCML et CCPSV Communauté de communes du pays de Saône et Madon