d`un centre de démontage et tri de matériel informatique

Transcription

d`un centre de démontage et tri de matériel informatique
GUIDE À L’ATTENTION DES ORGANISMES DÉSIRANT ENTREPRENDRE LE DÉMONTAGE ET LE TRI DU MATÉRIEL INFORMATIQUE EN FIN DE VIE UTILE
Guide
d’implantation
D’UN CENTRE DE DÉMONTAGE ET TRI DE MATÉRIEL INFORMATIQUE
Avant-propos
Le présent guide fait suite à un rapport d’activité faisant
état des retombées du projet pilote « CFER - 3RV
ordinateurs » réalisé par le Réseau québécois des Centres
de Formation en Entreprise et Récupération (CFER).
Ce projet pilote visait à expérimenter une structure
de collecte, de transport, de réemploi et de recyclage
d’appareils informatiques désuets afin de tirer quelques
lignes directrices pouvant aider à l’implantation future
d’un tel système sur l’ensemble du territoire québécois.
REMERCIEMENTS
Le Réseau québécois des CFER tient à remercier le
Centre québécois de développement durable qui a été en
charge de l’élaboration et de la rédaction de ce guide.
La réalisation de ce guide a été rendue possible grâce à la
contribution financière et technique de ces organismes :
Ce guide d’implantation représente la suite logique du
mandat et a été rédigé dans le but de permettre à des
organismes de s’approprier les outils nécessaires à la mise
en place d’un atelier de démontage et tri de matériel
informatique. Le Réseau québécois des Centres de
Formation en Entreprise et Récupération (CFER) croit
qu’il est primordial de transmettre le savoir faire qu’il a
acquis dans ce domaine afin d’aider à promouvoir l’essor
d’organismes œuvrant dans ce secteur.
À ce titre, les outils présentés dans le guide s’appuient sur
la formule développée par les CFER qui vise l’intégration
des concepts de responsabilité sociale des entreprises et
de développement durable dans tous les aspects de leurs
activités.
Par souci d’amélioration continue veuillez nous faire
part de vos commentaires :
Réseau québécois des CFER
Bien que le présent guide s’adresse à toute forme
d’organisme (privé, OBNL, public, etc.), il est important
de mentionner que dans les conditions actuelles, le
démontage et tri du matériel informatique est une
entreprise difficilement rentable lorsqu’on l’évalue sous
l’aspect des retombées économiques seulement. À ce titre,
les entreprises d’économie sociale possèdent l’avantage
d’intégrer plusieurs composantes (sociales, éducatives,
environnementales, etc.) à leurs activités, augmentant
ainsi les retombées globales de leurs opérations de
démontage et tri.
Mme Sylvie Castonguay
Directrice générale
Réseau Québécois des CFER
Tél. : 418-243-2176
Courriel : [email protected]
Environnement Canada
Mme Mihaela Andronescu, ing., M.Sc.
Environnement Canada/Région du Québec
Direction des activités de protection de l’environnement
Innovation, suivi et secteurs industriels
105, rue McGill, 4e étage, Montréal, H2Y 2E7
Tél. : (514) 496-5509
Téléc. : (514) 496-2901
Courriel : [email protected]
Web : http://www.qc.ec.gc.ca/dpe
Néanmoins, ce guide tente de présenter des conditions
gagnantes permettant le bon démarrage de tout
organisme désirant effectuer le démontage et tri du
matériel informatique dans une perspective économique,
environnementale et sociale.
3
Table des matières
PROBLÉMATIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Objectifs et limites du guide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Présentation des CFER. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Portrait des déchets informatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
COLLECTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Approvisionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Description de la segmentation de la collecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Description des différents modes de collecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
COMPOSANTES DES ÉQUIPEMENTS INFORMATIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Description des équipements informatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Description de la situation actuelle du recyclage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
OPÉRATIONS DE DÉMONTAGE ET TRI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Opérations relatives au traitement du matériel informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
Organisation du travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Description des opérations de démontage et tri. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Base de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
MARCHÉ DES COMPOSANTES RECYCLABLES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Conditions de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
ANALYSE ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Coûts des activités d’un centre de démontage et tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Revenus générés par les activités d’un centre de démontage et tri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
RECOMMANDATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
Conditions de succès du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
ABRÉVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
RÉFÉRENCES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5
Problématique
La tendance actuelle en matière de technologies de
l’information et des communications (TIC) nous porte
à croire que de plus en plus de matériel informatique
deviendra désuet dans les années à venir. Cette situation
s’avère déjà très préoccupante, car l’enfouissement de ces
équipements suscite des impacts environnementaux non
négligeables sur le territoire canadien. En effet, selon
une étude réalisée par Envirosris1, on estime que près
de 67 000 tonnes de matériaux issues des TIC auront
été enfouies au Canada pour l’année 2005 seulement.
Au cours des dernières années, les appareils des TIC ont
connu une baisse considérable de leur prix d’achat ainsi
qu’une diminution de leur durée de vie utile, ce qui aura
pour conséquence d’accroître le nombre d’équipements
enfouis au cours des années futures.
cadmium et autres métaux lourds) ont été éliminées
dans les sites d’enfouissement québécois. Selon RecycQuébec, ce plomb représenterait 15% de l’ensemble
du plomb éliminé au niveau municipal. On comprend
donc que les résidus des TIC constituent un danger
potentiel pour l’environnement et la santé humaine, car
les métaux lourds qu’ils contiennent sont d’une grande
toxicité et peuvent migrer hors des sites d’enfouissement.
Ce faisant, ils peuvent contaminer les nappes phréatiques
et les cours d’eaux et ainsi intégrer la chaîne alimentaire
pour remonter jusqu’à l’humain.
Au Canada, en ce qui a trait au recyclage du matériel
informatique, il n’existe aucune initiative d’envergure
mise en place pour traiter le matériel des TIC en fin
de vie utile. Le présent guide vise en ce sens, à aider
des organismes à démarrer et bien opérer des centres de
démontage et tri de matériel informatique. Ce faisant,
il deviendra plus aisé de relever le défi d’entamer la
mise en place sur le territoire canadien, d’une structure
de collecte, de réemploi et de recyclage des appareils
informatiques désuets.
Présentement au Québec, même si les impacts négatifs
découlant de la gestion actuelle de ces produits
sont connus, il n’existe aucune loi réglementant
l’enfouissement des résidus des technologies de
l’information et des communications. En 19992, on
estime que plus de 300 tonnes de plomb provenant des
ordinateurs (sans compter les quantités de mercure, de
OBJECTIFS ET LIMITES DU GUIDE
Ce guide a été rédigé dans le but de :
• Fournir un aperçu des coûts et bénéfices potentiels
provenant de l’exploitation d’un tel centre.
• Donner un aperçu des enjeux liés au recyclage du
matériel informatique.
Il faut comprendre que le guide propose des façons
de faire qui se sont révélées fructueuses dans le cadre
spécifique des Centres de Formation en Entreprise et
Récupération (CFER). Il se peut que certaines parties du
guide ne soient pas applicables dans un autre contexte et
à ce moment, il est important de rappeler au lecteur qu’il
n’existe pas de solution miracle pour opérer un centre
de démontage et tri. Chaque organisme se doit de bien
évaluer les composantes spécifiques dans lesquelles il doit
opérer et d’ajuster ses façons de procéder en fonction de
cette analyse.
• Faire le portrait de différents modes de collectes ainsi
que leurs avantages et inconvénients respectifs.
• Permettre une meilleure compréhension des
opérations d’un centre de démontage et tri du
matériel informatique.
• Fournir une connaissance de base du matériel
informatique et de ses composantes recyclables.
• Donner des outils facilitant la mise en place de
bonnes pratiques en matière de santé et sécurité au
travail.
• Identifier les équipements et ressources nécessaires à
la mise sur pied d’un centre de démontage et de tri.
1
2
ENVIROSRIS. Octobre 2000. Les déchets de technologie de l’information et de télécommunications au Canada.
RECYC-QUÉBEC. Fiche d’information août 2004 http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/ upload/Publications/zFiche_458.pdf
6
Introduction
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Dans un contexte d’intégration de l’économie, d’un
développement soucieux des générations futures et de
l’impact de nos agissements sur notre environnement,
il est primordial de changer nos façons de faire, non
seulement pour arriver à un compromis entre la durabilité
économique, environnementale et sociale, mais bien à
l’intégration harmonieuse de ces trois concepts.
un souci d’éduquer autant des valeurs entrepreneuriales
qu’environnementales à leurs élèves, ont su développer
des créneaux de recyclage qui furent, par la suite,
repris par l’entreprise privée. Dans un souci premier
d’éducation et de sensibilisation, ils furent parmi les
premiers à démontrer qu’il était possible de développer
le marché de la récupération des fibres papiers et cartons
au Québec. Quelques années plus tard, ce fut le tour de
Peintures Récupérées du Québec, un projet montrant à
quel point il est possible de prendre en main le recyclage
d’une matière de concert avec le secteur manufacturier.
Cette expérience réussie constituait d’ailleurs un premier
pas vers la responsabilité élargie des producteurs, concept
de plus en plus mis en application à travers le monde.
Les Centres de Formation en Entreprise et Récupération
(CFER) viennent proposer une approche novatrice en
matière d’intégration de ces trois concepts piliers du
développement durable. En effet, depuis leur tout début,
les CFER sont un exemple de responsabilité sociale des
entreprises, d’innovation en matière d’environnement
et de réussite financière. Par le passé, les CFER, dans
PRÉSENTATION DES CFER
De 1975 à 1985, la région des Bois-Francs a vécu
une expérience unique au Québec. Avec l’Atelier de la
culture, une dizaine d’enseignants y ont développé une
approche pédagogique originale. Plus de 200 jeunes
inscrits en formation professionnelle ont convaincu la
population de la région que les déchets domestiques
étaient une ressource secondaire exploitable. L’entreprise
Récupération Bois-Francs Inc. fut donc créée afin
d’exploiter le gisement de rebuts d’origine domestique.
diplôme d’études secondaires ou de s’inscrire au secteur
professionnel régulier vit une situation d’exclusion à la
fois scolaire et sociale. Le programme CFER comporte
des cours adaptés à leur besoins de communication
et à l’adaptation au monde du travail, ainsi qu’une
formation dans une entreprise CFER. Il est sanctionné
par le ministère de l’Éducation du Québec qui a créé le
« Certificat de formation en entreprise et récupération
». Une forte majorité de la clientèle intègre le marché
conventionnel du travail après cette formation.
Fort de cette expérience, le premier Centre de
Formation en Entreprise et Récupération (CFER) fut
créé par Normand Maurice et la Commission scolaire de
Victoriaville en 1990. Depuis, 16 CFER opèrent selon
les principes développés par ce noyau d’enseignants :
permettre l’insertion sociale de jeunes sous-scolarisés
qui ont entre 16 et 19 ans en créant une entreprise de
travail qui cible un segment inexploité du secteur de la
récupération et du recyclage.
La mise en place d’un CFER suppose toutefois que les
objectifs de formation ont priorité sur les objectifs de
production. Ainsi, le projet d’entreprise constitue un
moyen de réaliser de la formation au travail à la fois
intéressante et stimulante pour les élèves.
Ce qui fait que le déchet n’est pas le matériau lui-même,
mais la façon dont on le voit! Tant qu’on prétend que
l’exploitation d’une ressource n’est pas rentable, il est
moins dispendieux de l’enfouir. Longtemps, ce fut le
sort réservé aux papier, verre, plastique, métal, huile usée
et peinture. Il en est de même pour ces jeunes. La société
a besoin de ces emplois manuels, entre autre, dans le
domaine de l’environnement.
La clientèle en difficulté visée par les CFER regroupe
majoritairement des jeunes qui n’ont pas réussi un
secondaire 1 malgré 10 ans de fréquentation scolaire.
Autrefois qualifiés de décrocheurs par les statisticiens, le
10% des jeunes qui n’ont aucune chance de décrocher un
7
PORTRAIT DES DÉCHETS INFORMATIQUES
LE CONCEPT DES 3RV6
La rapidité des progrès technologiques est telle que le
matériel des TIC devient désuet à un rythme sans cesse
croissant. Il en résulte une augmentation du taux et de
la quantité de matériel des TIC qui entre dans le flux de
déchets envoyés aux sites d’enfouissement. Bien que ce
matériel destiné à l’enfouissement contienne une certaine
proportion de métaux précieux, il contient également des
matières toxiques et dangereuses pour l’environnement
si elles sont gérées de façon inadéquate.
Afin de répondre aux nouvelles préoccupations
induites par le concept de déchet-ressource, la société
a progressivement raffiné un modèle de priorisation
des actions que l’on nomme 3RV. Le principe des 3RV
établit qu’afin de réduire les impacts environnementaux
liés à notre consommation, il est primordial d’effectuer
les activités suivantes dans un ordre bien défini.
Selon une étude réalisée par Envirosris à l’automne
2000, il a été estimé qu’en 1999, au Canada, environ
24 000 tonnes de déchets de matériel des technologies
de l’information et des communications (TIC) ont été
éliminées, 15 600 tonnes ont été recyclées, 24 500 tonnes
ont été réutilisées et 6 100 tonnes ont été entreposées3.
Réduction
Réemploi
Recyclage
Entreposage
9%
Élimination
34%
Réutilisation
35%
35
Valorisation
Recyclage
22%
Cette priorisation établit une suite d’actions possibles qui
devraient permettre d’allonger la vie utile des matériaux,
de réduire la consommation énergétique des biens
produits et de diminuer les impacts liés à l’élimination
des déchets.
Figure 1 : Gestion actuelle des résidus des
technologies de l’information4
Les chiffres ci-dessus devraient s’accroître à chaque année,
à mesure que du nouveau matériel des technologies de
l’information et des communications est vendu sur le
marché canadien, et que davantage de matériel existant
devient désuet. Un ordinateur devient aujourd’hui
désuet après 3,5 années5 d’utilisation en moyenne,
accélérant encore plus la quantité d’ordinateurs mis aux
rebuts. Cette même étude prévoyait qu’en 2005 environ
67 000 tonnes de déchets de matériel des TIC seraient
éliminées, 47 800 tonnes seraient réutilisées, 12 000
tonnes seraient entreposées et 43 400 tonnes seraient
recyclées.
3
4
5
6
La réduction fait appel à la réduction à la source. Ceci
peut correspondre à une diminution de la matière utilisée
pour fabriquer les équipements, à une diminution de la
quantité d’emballages utilisés ainsi qu’à une réduction
de la consommation des biens produits. Cette dernière
action devrait être priorisée, car c’est celle qui procure
une économie maximale des ressources. Le principe
d’éco-conception fait aussi appel à la réduction. Prenons
par exemple le cas où un manufacturier doit récupérer les
substances toxiques contenues dans son matériel, celui-ci
risque de réduire en partie ou totalement l’utilisation de
ces matières, car cela est moins compliqué et coûteux que
de les récupérer en fin de vie utile de son équipement.
ENVIROSRIS. Octobre 2000. Les déchets de technologie de l’information et de télécommunications au Canada
ENVIROSRIS. Octobre 2000. Les déchets de technologie de l’information et de télécommunications au Canada
RIS International Ltd. 2003. Information Technology and Telecommunication Waste in Canada - 2003 Update
OLIVIER, Marc. Gestion des matières résiduelles au Québec, Saint-Lambert de Lauzon, Les productions Jacques Bernier, 1999, 311 p.
8
Le réemploi vient en deuxième place et correspond à
une seconde utilisation d’un produit sans modification
de son apparence ou de ses propriétés. Par le réemploi, le
bien réutilisé ne subit pas de transformations et requiert
un minimum d’énergie (ex : transport) pour servir
de nouveau. Dans le cas des ordinateurs, il existe une
structure de réemploi des ordinateurs par l’entremise
du programme « ordinateur pour les écoles » (OPE).
Cette structure récupère les ordinateurs désuets des
organismes gouvernementaux et des entreprises afin de
les redistribuer dans les écoles du Canada. Afin que les
écoles reçoivent du matériel en bon état, il arrive que
les équipements nécessitent une certaine mise à niveau
ou des réparations mineures. Les pièces requises pour
la mise à niveau peuvent être obtenues à partir du
démontage d’autres équipements désuets.
La valorisation consiste en la mise en valeur d’une
matière résiduelle par une transformation chimique qui
modifie radicalement la nature du matériau. Dans le cas
du matériel informatique, un exemple de valorisation
peut être l’utilisation des plastiques pour leur valeur
calorifique en tant que combustibles.
L’enfouissement et l’incinération sans valorisation
devrait être la dernière voie à utiliser en matière de
gestion de matière résiduelle. Ces modes de gestion
comportent, bien souvent, des impacts négatifs pour
l’environnement et la santé humaine.
Dans tous les cas, le concept des 3RV vise à modifier
nos comportements en matière de gestion des matières
résiduelles de façon à diminuer considérablement les
quantités de matière envoyées à l’enfouissement.
Le recyclage correspond à l’utilisation d’une matière
secondaire dans un procédé manufacturier en
remplacement d’une matière vierge de même nature.
Au Canada, les ordinateurs destinés au recyclage sont
ceux qui s’avèrent trop désuets ou endommagés pour
être réemployés. Ils peuvent provenir de particuliers,
d’entreprises ou alors des ordinateurs en fin de vie
utile des OPE. Dans le cas du matériel informatique,
le démontage est une étape cruciale, car cela permet de
récupérer les composantes réutilisables des ordinateurs
tels la mémoire, les disques durs, lecteurs CD, etc. Pour
la vente de matière première secondaire destinée au
recyclage, un tri des différentes catégories de matériaux
(métaux, plastique, verre, etc.) doit être effectué avant de
les envoyer à un utilisateur de matière première secondaire
(fonderie, industrie du plastique, etc.). Ces derniers
revendent la matière première au secteur manufacturier
qui en refait des biens de consommation.
9
Collecte
APPROVISIONNEMENT
Une des premières étapes avant de démarrer un centre
de démontage et tri des appareils informatiques est de
valider les sources d’approvisionnement en matériel
possibles pour la région d’implantation. Une fois
l’analyse de marché effectuée, il est primordial d’établir
des ententes avec ses clients potentiels. Dans le cas
d’entreprises et d’institutions, il convient de contacter
les gens en charge de la gestion du matériel informatique
et de s’entendre avec eux sur une façon de procéder pour
la reprise de leur matériel. Du côté des municipalités, des
ententes de collecte et des modes peuvent être proposés
afin d’aller récupérer le matériel informatique du secteur
résidentiel.
L’approvisionnement doit par conséquent être
sensiblement constant et en quantités suffisantes. Il est
certain que la densité de population est un facteur qui
influe sur les quantités de matériel disponibles et donne
une indication des moyens qui devront être mis en place
pour aller récupérer ce matériel. En effet, les modes
de collectes privilégiés peuvent grandement différer
s’il s’agit d’un milieu urbain ou rural. Encore une fois,
les coûts associés à cette collecte seront différents d’un
milieu à un autre. De plus, les milieux peuvent aussi
avoir une influence sur le type de matériel récupéré et
sur son niveau de désuétude.
Jusqu’à présent, les conclusions tirées dans le cadre du
projet pilote des CFER permettent de croire qu’il est
important d’avoir un bassin d’institutions pouvant
approvisionner le centre de démontage et tri. Le tableau
suivant présente le bilan global de la collecte pour
l’exercice du projet pilote.
Une question primordiale à aborder est celle des coûts
de collecte et de transport du matériel à récupérer. Les
coûts de collecte et de transport peuvent représenter
près de 40% des coûts globaux de recyclage du matériel
informatique7. Avant d’accepter de prendre en charge
du matériel, il est essentiel de déterminer qui aura la
responsabilité d’en assumer les coûts de collecte et de
transport. Par exemple, on sait que les entreprises et les
institutions ont des frais liés à la disposition de leurs
matières résiduelles. Ainsi, il est tout à fait acceptable
d’exiger que ces derniers déboursent des frais de
transport qui s’avèrent équivalents à ce qui leur en
aurait coûté pour enfouir leur matériel. Pour ce qui
est des municipalités et MRC, il est possible d’établir
des ententes de compensation versant un montant au
moins équivalent à ce que la municipalité débourse pour
enfouir ses matières résiduelles. Ces démarches doivent
être faites au tout début, voire même avant la mise en
place du centre de démontage et tri, car les modalités de
ces ententes peuvent avoir une influence sérieuse sur la
rentabilité de l’entreprise.
Institutionnel
86%
Résidentiel
6%
Figure 2: Apport relatif des différents
secteurs à la collecte8
Un autre point important à vérifier est la disponibilité du
matériel. Il faut déterminer si la situation géographique du
centre de démontage et tri permet un approvisionnement
qui rend possible la rentabilisation des équipements.
7
8
Entrprises
8%
Ce tableau représente, en proportion, ce que chacun des
trois secteurs (institutionnel, résidentiel et entreprises)
ont fourni comme quantité de matériel à recycler aux
Selon une analyse des coûts de recyclage réalisée dans le cadre du projet pilote CFER-3RV ordinateurs.
Centre québécois de développement durable. 2006. Projet pilote CFER 3RV Ordinateurs. Rapport présenté au Réseau québécois des CFER.
10
CFER. Ainsi, sur 365 000 kg de matériel informatique
récupéré durant une année d’opération, on constate que
86% des équipements apportés aux CFER provenait
du secteur institutionnel, alors que 8% provenait du
secteur des entreprises et 6% du secteur résidentiel. À
partir de cette expérience, il est aisé de constater que
le secteur institutionnel a largement contribué au
bon fonctionnement des centres de démontage et tri.
Par conséquent, on peut supposer qu’à court terme,
la proximité d’un secteur institutionnel fort est une
condition gagnante du succès d’une entreprise de
démontage et tri.
Si l’on prend l’exemple d’approvisionnement vécu
par les CFER, on voit que la proportion d’écrans
et de boîtiers est sensiblement la même, alors que les
imprimantes occupent une plus petite proportion de la
masse totale de matériel récupéré et que les portatifs sont
à peu près inexistants. Ces données sont importantes
pour un centre de démontage et tri, car elles fournissent
des informations essentielles pour évaluer la rentabilité
des opérations. Dans le cas, par exemple, où les écrans
occuperaient le double de la proportion des boîtiers, il
faudrait élaborer des stratégies pour pallier au déficit
encouru par le traitement d’une telle quantité d’écrans
et le peu de revenu généré par les boîtiers. Dans cet
exemple, il pourrait être judicieux d’adapter un coût
spécial par équipement de sorte que ce coût puisse
couvrir les coûts globaux de traitement. Ainsi, on
comprend que le type de matériel récupéré ainsi que les
proportions qu’ils occupent jouent un rôle déterminant
dans la rentabilité des centres de démontage et tris et
les stratégies qu’ils doivent mettre en œuvre pour opérer
dans ces différentes conditions.
De plus, les quantités de chaque type d’équipement
récupéré ont elles aussi une grande influence sur la
rentabilité du centre. En effet, le recyclage d’un boîtier,
d’un écran ou d’une imprimante ne comporte pas les
mêmes coûts et n’engendre pas les mêmes bénéfices.
Partant du principe que le traitement environnemental
des écrans constitue l’opération la plus coûteuse d’un
centre de démontage et tri, il est important de mettre
en place une structure tarifaire qui prend en compte les
coûts liés au traitement des divers équipements.
Boîtiers
45%
Écrans
48%
Portatifs
0,01%
Imprimantes
7%
Figure 3 : Proportion par type de matériel récupéré9
9
Centre québécois de développement durable. 2006. Projet pilote CFER 3RV Ordinateurs. Rapport présenté au Réseau québécois des CFER.
11
DESCRIPTION DE LA
SEGMENTATION DE LA COLLECTE
DESCRIPTION DES
DIFFÉRENTS MODES DE COLLECTE
Pour la bonne compréhension de ce guide, il est
important de connaître les caractéristiques des différents
segments fournissant le flux de récupération
Il est important de noter que dans tous modes de
collecte, la facilité d’utilisation du mode par l’usager a
des conséquences directes sur la quantité de matière qui
sera envoyée à l’enfouissement. Ainsi, plus il est difficile
pour un usager de recycler un bien, plus ce dernier sera
tenté de s’en départir par la voie la plus facile qui s’avère
souvent être celle de l’enfouissement.
SECTEURS
Secteur résidentiel
Le secteur résidentiel englobe les citoyens provenant
d’un milieu rural ou urbain et occupant tous types
d’habitation confondus. Il se peut que de petits
commerces contribuent en faible proportion à ce
secteur. Les coûts d’enfouissement, reliés à ce secteur,
sont défrayés par le biais de la municipalité qui prélève
des taxes auprès de ses citoyens. Par le passé, ce secteur a
été peu participatif au recyclage à cause de l’absence de
structure de collecte adaptée au résidentiel.
SECTEUR RÉSIDENTIEL
Porte-à-porte
Le mode porte-à-porte désigne celui où le fournisseur de
service en charge de la collecte vient chercher le matériel
désuet, à même la résidence du citoyen. Par conséquent,
ce mode s’avère très efficace de part le fait que le citoyen
a très peu d’efforts à fournir pour se départir de son
matériel. En fait, ce type de collecte est probablement
celui qui a le meilleur rendement au niveau de la
participation du secteur résidentiel.
Secteur entreprises (commerces et industries)
Le secteur des entreprises englobe tout le secteur
commercial et industriel. Ce secteur doit défrayer le
coût du matériel qu’il envoie à l’enfouissement.
On estime que la participation à la collecte porte-à-porte
peut être jusqu’à huit fois plus élevée que celle résultant
d’un apport volontaire (dépôt).
Secteur institutionnel
Porte-à-porte durant toute l’année
Le secteur institutionnel est constitué des entités
gouvernementales fédérales et provinciales, des
commissions scolaires, cégeps, universités ou tout autre
organisme à but non lucratif. Ce secteur doit défrayer
le coût d’enfouissement du matériel dont il se départit
bien que dans certains cas, les commissions scolaires
bénéficient d’ententes spéciales leur faisant bénéficier de
tarifs moindres.
Dans ce type de collecte, le résident d’une municipalité
peut faire récupérer son matériel informatique en
avertissant le service de collecte qu’il possède du matériel
prêt à être récupéré. Le service de collecte vient récupérer
le matériel suite à l’appel téléphonique. Ce service est
disponible durant toute l’année et permet à l’utilisateur
du service de ne pas avoir à se soucier du moment où il
devra disposer de son bien.
ORIGINE
Porte-à-porte lors d’événements de collecte
Milieu urbain
Ce type de collecte est souvent jumelé à une autre collecte
comme celle des encombrants ou des résidus domestiques
dangereux. La faible occurrence de la collecte (une à
deux fois l’an au printemps et à l’automne) demande au
citoyen d’entreposer son matériel désuet dans l’attente
de l’événement de collecte. Il est possible que ce dernier
soit intéressé à en disposer le plus rapidement possible
et utilisera peut-être le flux de l’enfouissement comme
mode lui demandant le moins d’effort.
Le milieu urbain fait référence aux agglomérations
comptant plus de 5 000 habitants. On considère qu’un
milieu urbain possède des caractéristiques différentes
d’un milieu rural de par la taille de ses entreprises et
de ses institutions. L’infrastructure de collecte en milieu
urbain, la réceptivité de la population à une campagne
de sensibilisation sont autant de points qui ont une
influence sur la performance de la collecte.
Milieu rural
Le milieu rural fait référence aux agglomérations de
moins de 5 000 habitants.
12
Collecte par dépôt intérieur
Collecte chez le détaillant
Le dépôt intérieur peut être offert par les ressourceries,
éco-centres et autres établissements permettant
l’entreposage temporaire de matériel informatique. Ce
type de lieu de dépôt est souvent caractérisé par des
heures d’ouverture suivant les heures de bureaux des
établissements participants et nécessite la collaboration
des personnes œuvrant dans les établissements. Certains
dépôts intérieurs reçoivent du matériel durant toute la
période de l’année alors que d’autres le font seulement
lors d’événements spéciaux (cas des collectes dans
les écoles). Ces collectes assurent une manipulation
adéquate du matériel à récupérer.
La collecte chez le détaillant se caractérise par la
participation d’un magasin ou d’une chaîne de magasins
à la collecte du matériel informatique désuet. Cette
forme de collecte par dépôt présente certains avantages
au niveau de la participation. En fait, les clients potentiels
de nouveau matériel informatique sont souvent
détenteurs de matériel désuet ou qui deviendra inutilisé
suite à l’achat d’un nouvel équipement plus performant.
L’approche détaillant est intéressante pour le client, car
elle lui permet de réaliser deux actions, le don de son
matériel désuet et l’achat de l’appareil neuf, tout cela,
en un seul déplacement. De plus, la connaissance de la
situation géographique du détaillant permet au citoyen
de fournir un moindre effort pour trouver le lieu lui
permettant de disposer de ses équipements.
Afin de se départir de son bien à recycler, le citoyen
doit se rendre au lieu de dépôt et y laisser le matériel
qu’il souhaite recycler. Ceci implique que le citoyen
doit avoir la capacité de se rendre au lieu de dépôt
ainsi que d’avoir accès à un moyen de transport lui
permettant d’acheminer ses équipements jusqu’au point
d’entreposage. Dépendamment de la dimension et du
poids de l’équipement, différentes difficultés se posent
en matière de récupération. Dans le cas d’un petit
appareil (modem) par exemple, il se peut que le citoyen
considère plus ou moins pertinent de faire le trajet
jusqu’au point de chute pour se débarrasser de son bien.
Des expériences au niveau des éco-centres démontrent
que la participation s’avère très faible au delà d’un rayon
de 15 minutes de transport. Par conséquent, dans le cas
d’un point de dépôt, la localisation géographique est un
point déterminant dans la rencontre de ses objectifs de
collecte.
La publicité entourant ce mode de collecte peut
être réalisée à moindres coûts en étant introduite à
même la publicité habituelle du détaillant. De plus,
elle lui offre une bonification à sa publicité en lui
conférant l’image d’une entreprise soucieuse de son
impact sur l’environnement. Les frais occasionnés
par la manutention et l’entreposage du matériel sont
normalement défrayés par le commerce participant.
Cependant, ces frais pourraient être grandement
diminués par l’installation d’un dépôt extérieur sur
son site.
Collecte par dépôt extérieur
Ce type de collecte possède des caractéristiques
semblables à celui de la collecte par dépôt intérieur.
Étant un point de dépôt, les problématiques liées à
l’accessibilité et au transport du matériel restent les
mêmes. Il existe toutefois quelques aspects différenciant
le dépôt extérieur de celui intérieur.
Le dépôt extérieur offre la possibilité de venir déposer
le matériel désuet à toute heure de la journée et ce,
durant toute l’année. Il requiert peu de collaboration
du propriétaire du site et nécessite un espace extérieur
qui s’avère plus facile à obtenir qu’un espace intérieur.
La manipulation du matériel se fait par le citoyen et
comporte un risque plus élevé de bris de matériel que
si elle était faite par une personne attitrée à cette tâche.
Le dépôt ne requiert cependant pas de main-d’œuvre
provenant de l’établissement participant.
13
AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES DIFFÉRENTS MODES
Dans tous les scénarios de collecte, l’efficacité de la collecte peut être accrue si on la jumelle avec un règlement
interdisant l’enfouissement du matériel informatique.
Modes de collecte
Avantages
Inconvénients
Efficacité
Porte-à-porte
• Peut être intégré aux services de collecte existants
(collecte des encombrants, récupération, etc)
• Demande très peu d’efforts de la part du citoyen
• La formation du personnel est rapidement intégrée
par le service de collecte existant
• La publicité de la collecte peut être intégrée au
mode de communication du service existant
• Collecte disponible à l’année
• Coûts par poids peuvent diminuer avec
l’augmentation du volume
• Participation accrue des gens n’ayant pas accès à
un mode de transport
• Possibilité de vol et bris de matériel si
le matériel est déposé sur le bord de la
rue
• Coûts de transport élevés
• Le programme (pas les citoyens) est
responsable des coûts de transport
Élevée
Dépôt permanent
intérieur
• Réduit les risques de bris d’équipement grâce à la
participation des employés du site qui manipulent
le matériel de façon adéquate
• L’équipement est à l’abri des intempéries et du vol
• La publicité de la collecte peut être intégrée au
mode de communication du service existant
• La formation du personnel est rapidement intégrée
par le service de collecte existant et n’a pas besoin
d’être répétée d’une collecte à une autre
• Collecte disponible à l’année
• Peut être intégré aux services de dépôts existants
(éco-centres, organismes de charité, etc)
• Requiert l’intervention d’un employé
du lieu de dépôt pour manipuler les
équipements
• Le dépôt est possible seulement
durant les heures d’ouverture du lieu
participant
• Le citoyen doit se déplacer pour
disposer de son matériel désuet
• Faible possibilité de bris de matériel
réduisant les chances de réemploi
• Requiert de l’espace intérieur pour
l’entreposage
• Place fixe qui attire seulement les citoyens
situés à proximité du lieu de dépôt
• Difficulté à trouver des lieux disponibles
et adéquats
Moyenne
Dépôt permanent
extérieur
• Le dépôt peut se faire 24h/24h durant toute l’année
• Requiert peu d’espace extérieur et peut être
installé à une multitude d’endroits ce qui pourrait
augmenter le nombre de sites disponibles
• Ne requiert pas l’intervention d’un employé pour
manipuler les équipements
• Collecte disponible à l’année
• Les participants deviennent familiers avec le site
• Peut être intégré aux services de dépôts existants
(éco-centres, organismes de charité, etc)
• La collecte peut s’avérer plus aisée lorsque le
transporteur vient chercher le matériel à acheminer
au centre de traitement (CFER)
• Possibilité moyenne de bris de matériel
réduisant les chances de réemploi
• Possibilité de vol de matériel si le dépôt
est effectué par le citoyen
• L’équipement peut être soumis aux
intempéries
• Le citoyen doit se déplacer pour
disposer de son matériel désuet
• Place fixe qui attire seulement les
citoyens situés à proximité du lieu de
dépôt
Moyenne
14
Modes de collecte
Avantages
Inconvénients
Efficacité
Retour au détaillants
• Pratique pour le consommateur
• Permet d’attirer une clientèle chez le détaillant
• Peut faciliter le retour au manufacturier à travers le
système de transport déja en place
• Fait la promotion de la responsabilité des producteurs
• Procure au détaillant les bénéfices liés à une
entreprise soucieuse de l’environnement
• Le lieu de dépôt est souvent connu du citoyen
• La publicité peut s’intégrer facilement dans le
mode de communication privilégié par le détaillant
• Collecte disponible à l’année
• Réduit les risques de bris d’équipement grâce à la
participation des employés du site qui manipulent
le matériel de façon adéquate
• L’équipement est à l’abri des intempéries et du vol
• Opportunité de partager les coûts avec le détaillant
• Requiert de l’espace pour l’entreposage
• Demande l’intervention d’un employé
du lieu de dépôt pour manipuler les
équipements
• Possibles coûts additionnels au
détaillant
• Le dépôt est possible seulement
durant les heures d’ouverture du lieu
participant
• Le citoyen doit se déplacer pour
disposer de son matériel désuet
• Difficulté à obtenir l’approbation
de la corporation pour participer au
programme
Moyenne
Événement spécial de
collecte
• Coûts peu élevés car les événements spéciaux sont
souvent organisés à l’aide de bénévoles
• Grande quantité d’équipement récoltée sur un court
laps de temps
• Excellent médium de sensibilisation
• Possibilité de commandite de l’événement
• Peut être intégré à un événement de collecte
existant
• Difficulté à prédire le nombre
d’équipement qui sera récupéré et à
prévoir les ressources nécessaires
à l’événement tant au niveau de la
collecte que pour le traitement du
matériel récupéré
• La réussite de l’événement est
intimement liée à l’efficacité de la
publicité qui l’entoure
• La tenue d’autres événements au même
moment peut affecter la participation
• Requiert beaucoup de planification et
de préparation
• Gestion des bénévoles et participants
peut être complexe
Incertaine
15
• Conférence de presse lors de lancements
d’événements
• Distribution de dépliants et feuillets par la poste
• Publicité à l’intérieur des journaux locaux
• Publicité télévisée et radiophonique
• Publicité sur les factures, relevés de paye, etc.
• Appels téléphoniques
• Courriels et sites web
• Logos et slogans
SECTEUR DES INSTITUTIONS ET DES ENTREPRISES
Les appareils provenant des institutions et des entreprises
peuvent être acheminés au centre de démontage et tri
par un transport fourni ou défrayé par l’entreprise ou
l’institution. Parfois, certaines institutions ou grandes
entreprises possèdent des services de gestion de leurs
équipements informatiques et possèdent leur propre
système de transport leur permettant d’acheminer leur
matériel à un moindre coût. Pour ce qui est des plus
petites entreprises qui ne possèdent pas leur propre
transport, elles peuvent faire affaires directement avec le
centre de démontage et tri, si ce dernier offre la collecte
ou bien payer un transporteur privé pour acheminer leur
matériel au centre.
L’expérience des CFER confirme la nécessité de bien
publiciser la mise en place d’un mode de collecte. Selon
ces derniers, suivant une campagne publicitaire, la
participation d’un secteur peut augmenter de 400%.
PUBLICITÉ
Données de collecte résidentielle pour la MRC Bellechasse
2005
Nombre de pièces récupérées
Un programme efficace de recyclage requiert que
les consommateurs aient connaissance de l’existence
du programme tout en ayant accès à ce dernier. La
participation des différents secteurs est, par conséquent,
intimement liée à la connaissance des lieux et modes de
collecte qui leur sont proposés. À cet effet, la publicité
occupe un rôle prépondérant dans la réussite d’un
système de collecte.
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
janv févr mars avr mai juin
Dans certaines municipalités américaines, plusieurs
projets pilotes de recyclage de matériel informatique
ont été réalisés et il en résulte une connaissance élargie
de la population, sur les programmes de recyclage mis
à leur disposition. L’utilisation constante au fil des ans
des mêmes modes de collectes facilite l’intégration du
recyclage dans les habitudes de vie des habitants des
municipalités concernées.
déc
Figure 4 : Influence de la publicité sur la participation
à la collecte résidentielle10
Le graphique ci-haut démontre l’influence d’une
campagne publicitaire mise en place dans le cadre du
projet pilote des CFER. Dans cet exemple, la campagne
a été réalisée à la fin du mois d’avril 2005 et on constate
une forte hausse de la participation de la population
pour les mois qui s’ensuivent. Avant la campagne, la
participation était quasi-inexistante et on remarque
qu’au lancement, la participation fait un saut fulgurant
et tend à décroître avec le temps. Ceci fait ressortir la
nécessité de maintenir un lien d’information constant
avec la population si l’on désire maintenir un taux de
participation élevé chez cette dernière.
Les types de publicité doivent bien sûr être choisis en
fonction de leur public cible. Ainsi, il se peut que les
modes performants soient différents, s’il s’agit d’un milieu
urbain, rural, d’un secteur résidentiel ou commercial ou
d’une municipalité. La liste suivante présente des voies
publicitaires pouvant être empruntées pour promouvoir
un programme de recyclage de matériel informatique.
10
juil août sept oct nov
Centre québécois de développement durable. 2006. Projet pilote CFER 3RV Ordinateurs. Rapport présenté au Réseau québécois des CFER.
16
Composantes des
équipements informatiques
DESCRIPTION DES ÉQUIPEMENTS INFORMATIQUES
Le matériel informatique visé par ce guide est
principalement constitué de boîtiers d’ordinateurs et
d’écrans. Une plus faible proportion de la masse de
matériel récupéré est constituée d’imprimantes, portatifs,
claviers, scanners, modems, relais, etc. Il est à noter que
dans les années à venir, la tendance croissante des ventes
d’unités périphériques fera en sorte que le volume de
ces composantes occupera une part de plus en plus
importante du volume global des matières récupérées.
Lecteur CD
Boîtier
d’alimentation
Ventilateur et
microprocesseur
Lecteur
disquettes
Mémoire
Carte mère
Disque dur
BOÎTIER
Le boîtier est l’élément qui comprend la majorité des composantes
fonctionnelles dites internes de l’ordinateur. On y retrouve une carte mère,
différentes cartes filles (carte vidéo, carte réseau, etc.), un processeur, un
boîtier d’alimentation, un disque dur, un lecteur de disquette, un lecteur
CD, un ventilateur et des fils.
17
Carte de circuit
imprimé
Boîtier extérieur
de plastique
Collet déflecteur et
canon à électrons
Tube à rayons
cathodiques
MONITEURS
Le moniteur est constitué d’un boîtier de plastique (ABS, polycarbonates,
etc.), d’un tube à rayons cathodiques(TRC), d’un collet déflecteur, d’un
circuit imprimé et de câbles. Le TRC est constitué de verre au plomb et d’un
canon à électrons.
DISQUE DUR
BOÎTIER D’ALIMENTATION
Le disque dur est constitué d’un
couvercle, d’un boîtier métallique,
d’un disque de données et d’une
carte de circuits imprimés avec des
composantes. Le disque de données
est fabriqué à partir d’un alliage
d’aluminium plaqué.
Le boîtier d’alimentation est constitué
d’un radiateur, d’un ventilateur,
d’interfaces de connexion, de câbles
et connecteurs, d’un circuit imprimé
contenant des capacitances et d’un
transformateur.
LECTEUR DE DISQUETTES
BOÎTIER DE MÉTAL
Le lecteur de disquettes est constitué
de deux parties, soit un couvercle
métallique et une carte de circuits
imprimés avec des composantes.
Ici on parle de l’enveloppe externe
de l’ordinateur et des différentes
structures servant à supporter les
composantes internes. La presque
totalité du boîtier est faite de métaux
ferreux.
18
MONITEURS
IMPRIMANTES
Le moniteur est constitué d’un
boîtier
de
plastique
(ABS,
polycarbonates, etc.), d’un tube à
rayons cathodiques(TRC), d’un
collet déflecteur, d’un circuit
imprimé et de câbles. Le TRC est
constitué du verre conique, du verre plat, de plomb et
d’un canon à électrons.
Les imprimantes comprennent un
boîtier de plastique, des cartouches
d’encre, des composantes mobiles
métalliques, un circuit imprimé et
des câbles.
CLAVIER
Le clavier est constitué d’un boîtier
de plastique, de touches de plastique,
d’un circuit imprimé et de câbles.
COMPOSITION DU MATÉRIEL INFORMATIQUE
Un ensemble boîtier et écran est composé des différents
matériaux mentionnés dans le diagramme ci-haut.
La catégorie métaux précieux comprend des métaux
précieux tels l’or et l’argent ainsi que d’autres métaux
tels le nickel, le manganèse, le cobalt, l’étain et le chrome
qui sont présents en faibles quantités. Les plastiques
sont constitués de 57% de résine ABS, 36% d’oxyde de
polyphénylène (PPO), 5% de polystyrène choc et 2% de
polycarbonate11.
6%
2% 3%
25%
7%
14%
20%
23%
Verre/silice
Cuivre
Métaux ferreux
Plomb
Plastiques
Zinc
Aluminium
Métaux précieux
Figure 5 : composition type
d’un ensemble ordinateur et écran
(Source: Electronics Industry Environmental Roadmap,
Microelectronics and Computer Technology Corporation, 1996)
11
Plastic from Consumer Electronics Recycling Report 1999, American Plastics Council.
19
DESCRIPTION DE LA SITUATION ACTUELLE DU RECYCLAGE
L’infrastructure du recyclage de matériel informatique
comprend un mélange de recycleurs primaires et
secondaires et des acheteurs de matières premières
secondaires (fonderies, industries du plastique, etc.).
D’ordinaire, les recycleurs primaires (centres de
démontage et tri) remettent en état le matériel pour
fins de revente s’il y a lieu et ils démontent et trient les
pièces résiduelles en différentes catégories, telles que des
cartes de circuits imprimés, des tubes cathodiques, des
boîtiers en plastique et des câbles. Les matériaux triés
sont ensuite vendus à des recycleurs secondaires ou à des
fonderies pour un traitement ultérieur. Les recycleurs
primaires comptent principalement sur le travail manuel
pour la remise en état et le démontage.
Les tubes cathodiques exigent un traitement particulier
du fait qu’ils peuvent renfermer de 0,7 à 2,7 kg de plomb,
selon la taille de l’écran et l’année de sa fabrication. Les
écrans qui ne peuvent pas être remis en état peuvent
être recyclés en de nouveaux écrans cathodiques ou
bien utilisés comme fondants et/ou matière première
secondaire par une fonderie de plomb de deuxième
coulée.
Les plastiques contenus dans les ordinateurs se présentent
sous deux types de résines, soit les thermoplastiques et
les thermodurcissables. Les thermodurcissables tel l’ABS
contenu dans les boîtiers d’écrans, sont des résines qui
ne peuvent être refondues et doivent être transformées
sous forme de granules avant de servir à la fabrication
de nouveaux produits. Les thermoplastiques tel le
PVC des gaines isolantes des fils, peuvent être refondus
et présentent un intérêt plus marqué au recyclage.
Cependant, le tri des différents plastiques est une
opération ardue et a retardé la mise en place de réseaux
efficaces de recyclage des plastiques électroniques.
Les recycleurs secondaires traitent les métaux, le plastique
et le verre du matériel informatique pour récupérer les
matières premières. Ces recycleurs font en général appel à
des équipements automatisés, requérant une intervention
manuelle minime pour le démontage. Ces derniers sont
malheureusement extrêmement dépendants du flux de
matière à recycler, car l’achat d’équipements dispendieux
les oblige à s’assurer de recevoir des approvisionnements
importants et constants.
Les composantes d’ordinateurs peuvent également être
traitées dans des fonderies en vue de récupérer les métaux
précieux. Le procédé pyrométallurgique pratiqué dans
une fonderie fait appel à la fusion et au fusionnement
des minerais afin de séparer les composants métalliques
tels le plomb et le cuivre.
20
Opérations de
démontage et tri
OPÉRATIONS RELATIVES AU TRAITEMENT DU MATÉRIEL INFORMATIQUE
Le rôle d’un centre de démontage et tri est de
récupérer un équipement informatique afin d’éviter
son enfouissement et d’effectuer des opérations
permettant le recyclage optimal des matières. À ce titre,
la composition mixte des équipements informatiques
exige une séparation manuelle indispensable à la mise en
valeur d’un maximum de composantes.
du premier recycleur la liste des recycleurs secondaires
au Canada et aux État-Unis. Dans le futur, le Réseau
québécois des CFER continuera à encourager les
recycleurs à mettre en œuvre des pratiques et des normes
respectueuses de l’environnement et visant, dans la mesure
de l’avancement des connaissances, la récupération des
ressources pour tout cycle de vie des équipements.
Dans le cadre de son projet, le Réseau québécois des
CFER s’est assuré que le matériel était recyclé de façon
responsable au niveau de l’environnement en obtenant
Le diagramme suivant montre le chemin des appareils
informatiques, basé sur le mode de traitement élaboré
au sein des CFER.
Institutionnel
Entreprises Résidentiel
ACTIVITÉS RÉALISÉES PAR LE CENTRE DE DÉMONTAGE
Collecte
Zone
de réserve
Lots
identifiés
Transport
Zone
de tri
Zone
d'expédition
Entrepôt
USAGE FINAL
Boîtiers et écrans (B, E)
Démontage
Métaux
Préparation
des pièces à
recycler
Imprimantes et autres
Métaux
ferreux
Métaux
non-ferreux
Fonderies
Acieries
Métaux ferreux
Entrepôt
Métaux
non-ferreux
Presse à ballots
Plastique
Verre
Entrepôt et
conteneur
extérieur
Unité de
séparation des
écrans
Diagramme de flux du matériel informatique
21
Fonderies
Acieries
Fonderies
Acieries
Plastique
Matière
première
secondaire
Verre conique
Fonderies
verre-Pb
Verre plat
Matière
première
secondaire
AMÉNAGEMENT D’UN ATELIER DE DÉMONTAGE ET TRI
La figure suivante présente un aménagement type pour
un atelier de démontage et tri. La disposition des postes de
travail a été développée par les CFER et représente l’option
optimale choisie après plusieurs années d’opérations. Il est
certain que ce schéma représente ce qui est le plus efficace
dans le contexte particulier des CFER et que d’autres
dispositions peuvent s’avérer aussi efficaces pour d’autres
organisations ou d’autres équipements.
L’infrastructure d’un centre de démontage et tri se
répartit en trois aires principales, soit l’aire de démontage
et tri, d’entreposage et de réception/expédition. Une
explication plus détaillée des aires est faite dans la section
décrivant les opérations de démontage et tri.
ENTREPÔTS
RÉCEPTION, TRI,
ET EXPÉDITION
Presse
Porte secondaire
DÉMONTAGE ET TRI
Tables de démontage
Broyeur
DÉBARCADÈRE
ENTREPÔTS
Boîtes
de tri
Conteneur
Figure 6 : Schéma d’aménagement type d’un CFER
ORGANISATION DU TRAVAIL
Afin de réaliser le travail de démontage et tri de la façon
la plus efficace, les CFER ont créé trois types de postes de
travail. Le préposé à la manutention s’occupe des tâches
de réception et d’entreposage du matériel. Le préposé
au démontage s’affaire aux opérations de démontage
des différents équipements. Finalement, le préposé à la
cueillette s’occupe de recueillir les composantes triées.
Afin de permettre une meilleure compréhension du rôle
des préposés, une liste des tâches qui leur sont assignées
est présentée dans les paragraphes suivants.
Préposé(e) à la cueillette des pièces
•
•
•
•
Effectuer la cueillette des pièces
Trier et classer les pièces
Emballer et peser les différentes pièces
Identifier et inscrire dans la base de données le poids
des boîtes
• Presser les boîtiers vides
• Informer les préposés au démontage des erreurs de
classement
• Entretenir son aire de travail.
Préposé (e) à la manutention
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Recevoir la marchandise
Décharger le camion
Déballer la marchandise
Trier et entreposer la marchandise
Ranger la marchandise aux endroits appropriés
Ranger les palettes dans l’entrepôt
Procéder au transport intérieur de la marchandise
Opérer le chariot élévateur et les transpalettes
Enrubanner le matériel sur les palettes
Transporter les boîtes de matériel au débarcadère
Procéder au chargement dans le camion.
L’expérience des CFER démontre qu’avec une équipe
de 10 démonteurs, d’un préposé à la manutention, d’un
cueilleur et d’un superviseur, il est possible de démonter
et trier une moyenne de 80 boîtiers/heure.
22
Préposé(e) au démontage
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
formation aux employés qui débutent et d’effectuer un
accompagnement durant leurs premières semaines de
travail. Certaines tâches spéciales peuvent aussi nécessiter
une formation spécifique à cette tâche.
Préparer l’aire de travail :
S’informer du matériel à démonter
Transporter les appareils sur la table de travail
Choisir les outils appropriés
Démonter les équipements désuets avec les outils
appropriés
Retirer toutes les composantes internes des
équipements
Recycler les câblages informatique et électronique
désuets
Couper les connecteurs du câble
Identifier les composantes à recycler ou à réutiliser
Classer les composantes à recycler ou à réutiliser
Entretenir son aire de travail.
Superviseur
Le superviseur a pour mandat d’encadrer l’équipe
de travail, de planifier et surveiller la production,
l’expédition et la réception. Un bon superviseur se doit
d’être en mesure d’évaluer la performance des employés,
de veiller à ce que les normes de santé et sécurité au
travail soient respectées et de s’assurer que la qualité du
travail soit constante. Par conséquent, il doit avoir de
solides compétences de leadership, en communication
et en solution de problèmes. Il doit faire un suivi du
travail de ses employés et donner de la rétroaction sur
une base continue de façon à accompagner l’employé
vers une amélioration de son travail. Il doit déceler les
opportunités d’amélioration, favoriser la mobilisation
des employés et aider à créer un environnement de
travail sain et convivial.
Afin d’aider les préposés à comprendre et à réaliser leurs
tâches adéquatement, des manuels décrivant les tâches
peuvent être remis aux préposés. Ces manuels devraient
comprendre la description des tâches assignées, les trucs
et astuces pour les réaliser, une description des outils à
utiliser, etc. De plus, il est primordial de donner de la
DESCRIPTION DES OPÉRATIONS DE DÉMONTAGE ET TRI
RÉCEPTION, TRI ET EXPÉDITION
De façon générale, l’aire d’entreposage est celle qui
occupe le plus d’espace et devrait représenter un
minimum de trois fois l’aire de démontage et tri. Le
rôle de l’entreposage est primordial, car les recycleurs
viennent chercher le matériel trié et démonté de façon
périodique et pour de grands volumes. Par conséquent,
il est important d’avoir suffisamment d’espace pour
entreposer le matériel recyclé en attente que celui-ci soit
repris par un recycleur. L’entrepôt doit aussi permettre
une certaine flexibilité dans sa capacité de stockage.
Étant donné que la réception du matériel ne se fait
pas toujours de façon constante durant l’année, il est
important de pouvoir absorber un arrivage important
de matériel en vue d’en effectuer le démontage plus tard
dans l’année. L’entrepôt joue donc aussi le rôle de réserve
et permet de continuer les opérations de démontage et
tri même lorsque l’approvisionnement externe connaît
une baisse d’intensité.
Zone d’entreposage
23
Dans leur disposition, comme règle de base, les entrepôts
doivent être un exemple de gestion efficace de l’espace.
Ainsi, on recommande d’utiliser des étagères ayant la
hauteur des palettes à entreposer et d’établir un mode
de classement qui facilite la manutention du matériel et
son repérage. Bien que l’espace doive être utilisé à son
maximum, on doit pouvoir utiliser les équipements de
manutention sans contrainte et en toute sécurité.
Ces paramètres sont ensuite entrés dans la base de
données à l’aide d’un lecteur optique. Les quantités
d’équipements sont converties dans la base de données,
en unités de masse, à l’aide de moyennes préétablies
pour chaque type d’équipement. Il est donc possible
d’avoir une idée de la masse de matériel récupéré et de
l’associer à son secteur et à son origine. Cette option
permet d’effectuer un suivi du matériel et d’établir des
statistiques et des analyses sur la collecte et ce qui a été
démonté et trié.
OPÉRATIONS DE DÉMONTAGE
L’aire de démontage et tri doit être disposée de manière à
rendre les opérations le plus efficace possible. Sur la figure
6, on voit que les tables de démontage sont disposées
au centre et les boîtes contenant les matières triées sont
disposées en périphérie des tables. Cette disposition
permet de cueillir les composantes démontées par une
allée centrale et de les trier par leurs catégories respectives
(aluminium, câbles, microprocesseurs, etc.). Plus
spécifiquement, cette chaîne de démontage comprend
un certain nombre de tables et une allée d’un mètre de
largeur qui sépare l’arrière des tables et permet de circuler
sur toute la longueur de la chaîne. Cette allée permet
également au cueilleur de métaux d’avoir accès facilement
aux derrières des tables et de récupérer les pièces disposées
dans celles-ci. Le cueilleur circule dans l’allée avec un
chariot sur lequel sont placés des bacs pour recueillir les
différentes composantes démontées. Lorsqu’il a fait le
tour de toutes les tables, le cueilleur revient à son point de
départ et dépose les pièces dans les boîtes appropriées qui
sont pesées avant d’être expédiées.
Classement du matériel trié
Idéalement, l’entrepôt devrait être muni de plusieurs
portes d’accès permettant la réception et l’expédition du
matériel. La présence d’un quai de déchargement pour les
camions-remorques facilite grandement la manutention
des équipements lorsqu’on utilise ce type de transporteur.
Il est aussi primordial, d’avoir un accès secondaire
adapté aux camions légers et autres petits véhicules qui
ne peuvent utiliser le quai de déchargement.
Sous l’aspect opérationnel, le matériel récupéré arrive par
les différentes formes de collectes citées précédemment.
Les équipements arrivent généralement enrubannés
sur des palettes déposées au quai de déchargement ou
bien dans des boîtes de carton de type Gaylord. À ce
moment, une à deux personnes doivent effectuer le
tri du matériel et le mettre sur de nouvelles palettes. Il
est par conséquent important de prévoir une surface
d’environ 80 pieds carré pour effectuer le tri du
matériel sans toutefois interférer avec la manutention
des équipements. Une fois le matériel trié en fonction
de son type (boîtiers, écrans, imprimantes, etc.) le tout
est ensuite placé dans l’entrepôt. Chaque équipement
de chaque lot est identifié selon un code à barres lui
permettant d’être associé à son secteur de génération
(résidentiel, institutionnel et entreprises) ainsi qu’à la
municipalité d’où il provient.
Disposition des tables de démontage permettant à un préposé à
la cueillette d’effectuer le tri des composantes.
24
Afin de réaliser les différentes tâches de démontage et
tri, certains équipements sont requis et doivent être
achetés pour le démarrage du centre. Les principaux
équipements nécessaires sont des tables de travail, des
étagères de rangement, des petits outils tels pinces,
tournevis, grattoirs et clés Allen, bacs roulants, balance
électronique et séparateur d’écrans. Les opérations de
manutention requièrent aussi des équipements tels
un chariot élévateur, une presse à métal/plastique, des
chariots d’entrepôt, une remorque d’entreposage et
un dévidoir pour enrubanner les produits destinés à
l’expédition. La liste suivante donne un aperçu des
équipements requis et de leurs coûts estimés en 2006.
Les équipements à démonter, quant à eux, proviennent
du tri effectué à l’entrepôt. De tous les équipements
reçus, seuls les boîtiers et les écrans sont dirigés vers les
tables de démontage. Les imprimantes, quant à elles, sont
débarrassées de leurs cartouches puis envoyées directement
au recycleur de métaux. Le préposé à la manutention
s’occupe de transporter des palettes d’écrans et de boîtiers
près des tables de démontage, de sorte que le personnel
de démontage n’ait pas besoin de se déplacer pour aller
obtenir du nouveau matériel à démonter. Ainsi, le préposé
à la manutention veille à ce qu’il y ait toujours du matériel
disponible au démontage.
Les démonteurs sont indépendants les uns des autres de
sorte que lorsqu’ils démontent un appareil, ils le démontent
au complet et n’attendent pas après quelqu’un pour en
démonter un autre. Par le passé, des formes de chaînes
de démontage ont été expérimentées, mais l’expérience a
démontré que les tables autonomes constituent la forme la
plus efficace de démontage. De cette façon, les démonteurs
performants peuvent aller à un rythme accéléré alors que
les plus lents ne ralentissent pas la cadence.
Tableau 1: Équipement requis pour l’opération
d’un centre de démontage et tri des équipements
informatiques
Équipement
Coûts
Chariot élévateur
25 000,00 $
Tables de travail
15 000,00 $
Unité de séparation du verre
75 000,00 $
Presse à métal/plastique
15 000,00 $
Conteneurs
10 000,00 $
Remorque d’entreposage
2 500,00 $
Balance électronique
2 500,00 $
Transpalettes
2 000,00 $
Étagères
5 000,00 $
Bacs de rangement
1 500,00 $
Tournevis électrique
1 200,00 $
Bacs roulants
1 000,00 $
Chariots d’entrepôt
800,00 $
Panneaux de rangement
400,00 $
Logiciels et portables
8 000,00 $
Autres
1 500,00 $
TOTAL
166 400,00 $
Les démonteurs utilisent une table de démontage qui a
été conçue afin de rendre le travail plus efficace et qui
s’ajuste afin d’améliorer l’ergonomie de travail. La table
de travail comprend des casiers permettant de séparer
les différentes composantes à recycler. Par conséquent,
le démonteur range au fur et à mesure du démontage,
les composantes à recycler dans leur casier respectif.
Ces casiers possèdent des panneaux ouvrant sur l’allée
de cueillette. Ainsi, il est possible pour le cueilleur de
se promener à l’arrière des tables de démonteurs et de
ramasser le matériel à recycler pour aller le déposer dans
les bacs de composantes triées. Si le démonteur a mal
effectué son tri de composantes, le cueilleur doit lui en
informer. Il est ainsi possible d’améliorer la qualité du
flux de matières allant être expédiées au recycleur et cela
a un impact direct sur le prix de vente obtenu pour les
matières vendues.
25
TABLES DE DÉMONTAGE
17
1
3
2
4
9
5
7
6
10
8
12
11
13
14
15
16
18
19
21
20
1
Collet déflecteur (Yoke)
11 Carte de son
2
Languettes de métal
12 Aluminium mélangé
3
Microprocesseurs céramique-or,
céramique et plastique
13 Aluminium
4
Mémoire
15 Boîtiers d’alimentation
5
Aluminium extrusion
16 Coffret à outils
6
Carte vidéo
17 Identification de la table
7
Microprocesseurs pentium II 350 et plus
18 Surface de démontage
8
Connecteurs de câble
19 Câbles IDE, disques durs, câbles audio
9
Carte réseau
20 Carte-mère, carte écran
14 Carte-fille
10 Lecteurs cd-rom
21 Câbles
26
BOÎTIERS
À l’atelier de démontage, les boîtiers sont mis à nu et chaque
composante est triée dans des compartiments différents
en fonction de sous-catégories d’intérêt pour le recycleur.
Selon l’expérience des CFER, un bon démonteur devrait
être en mesure de démonter huit boîtiers ou sept écrans
par heure.
Pour débuter, il faut enlever le couvercle de métal
qui recouvre les composantes internes du boîtier. En
enlevant le couvercle de métal, il se peut que certaines
pièces de plastique y soient rattachées. Dans ce cas, il est
important de bien séparer les deux types de matières afin
de les diriger vers le bon flux de recyclage.
Une fois le couvercle enlevé, il est possible de retirer les
composantes internes suivantes :
Démontage d’un boîtier
LE BOÎTIER D’ALIMENTATION
CARTE-FILLE
Plusieurs fils de couleurs partent
du boîtier d’alimentation vers
différentes pièces de l’ordinateur.
Il faut dégager tous les fils qui sont
reliés aux différentes pièces et retirer
les quelques vis qui retiennent le
boîtier d’alimentation à l’ordinateur. Il faut couper les
connecteurs blancs avec une cisaille et couper la couette
de fils afin de recycler ces derniers séparément. Le boîtier
n’est pas démonté et est vendu au recycleur tel quel.
Ce sont de petites cartes informatiques et on en retrouve généralement
plusieurs dans un ordinateur. Elles
sont insérées dans une plus grosse
carte que l’on nomme carte-mère.
Les cartes-filles regroupent les
cartes vidéo, cartes réseau, cartes de son ou autres. Elles
possèdent toutes au moins un connecteur et des contacts
de couleur or.
CARTE-MÈRE
DISQUE DUR
La carte-mère est la plus grosse carte
qu’on retrouve dans un ordinateur.
Tous les composants de l’ordinateur
y sont branchés. Il y a trois types
de pièces qui doivent être retirées
de cette carte. Les barrettes de
mémoire, les microprocesseurs et les piles doivent être
retirées et triées. La carte-mère est classée avec les autres
cartes-mères.
Il faut retirer le petit couvercle
d’aluminium en dévissant six à huit
petites vis et il faut faire de même
avec la carte informatique qui se
trouve de l’autre côté. La carte est
classée comme une carte fille, le
couvercle est fait d’aluminium et le reste du disque dur
va dans le bac d’aluminium mélangé. Les disques durs
allant au recyclage sont percés afin de s’assurer que les
données qu’ils pourraient contenir ne puissent en aucun
cas être récupérées.
27
ALUMINIUM EXTRUSION
LES CONNECTEURS
Dans un ordinateur, les principales
pièces en aluminium extrudé sont
des radiateurs. Le plus commun est
celui que l’on retrouve sur le dessus
du microprocesseur. Parfois, cette
pièce d’aluminium est recouverte
d’un ventilateur qu’il faut d’abord enlever pour pouvoir
retirer le radiateur.
Les connecteurs les plus fréquemment
recyclés sont les connecteurs noirs
qui se retrouvent sur les câbles plats.
Il existe aussi d’autres connecteurs
qui se retrouvent dans certains câbles
écrans, d’imprimantes et autres.
VENTILATEURS
De petits ventilateurs se retrouvent
sur le microprocesseur. Afin de
récupérer ces pièces, il est important
de ne pas couper les connecteurs
des fils car la pièce deviendrait
inutilisable.
MICROPROCESSEUR
Les microprocesseurs sont souvent au
nombre d’un seul par ordinateur et se
retrouvent insérés dans la carte mère.
Ce sont de petites pièces qui peuvent
mesurer deux pouces par deux pouces
et avoir un demi-pouce d’épaisseur.
Les microprocesseurs sont parfois
recouverts d’un radiateur et d’un ventilateur qu’il faut
d’abord enlever afin de récupérer le microprocesseur.
PILES
Les piles présentes sur les cartes-mères
doivent être retirées et envoyées à un
recycleur de piles car elles contiennent
du cadmium ou du lithium.
LES CÂBLES
Il y a deux sortes de câbles dans
un ordinateur. Les câbles plats et
les petits fils de couleur qui sortent
du boîtier d’alimentation. Tous ces
câbles sont recyclés pour leur teneur
en cuivre. Il faut toutefois enlever les
connecteurs avant de classer les câbles. Les connecteurs
de plastique noir sont récupérés et classés sous le nom «
connecteurs ».
Conditions gagnantes :
• Connaître comment séparer les différentes
composantes dans les bonnes catégories (Un bon tri a un
impact direct sur la valeur de ce qui est vendu).
• Développer des méthodes rapides, efficaces et
sécuritaires permettant de séparer les types de
composantes. (Utilisation des outils adéquats, ne pas
briser les composantes, etc.).
28
MONITEURS
ne cause pas de problème pour l’environnement, car
il est sous forme inerte dans la matrice du verre. La
partie conique, quant à elle, contient l’oxyde de plomb
soluble. Ce dernier peut être lixivié et présente un risque
de contamination pour l’environnement. Si l’on désire
recycler correctement les tubes à rayons cathodiques, il
est primordial de séparer le verre conique du verre plat.
Pour ce faire, à l’aide d’une ventouse de manutention,
l’opérateur de l’unité de séparation du verre achemine
le tube à l’intérieur de l’aire de coupe. Au moyen d’un
faisceau laser, il détermine la hauteur de coupe et
l’élément tranchant sépare les deux sections à l’intérieur
d’une capsule fermée rendant l’opération sécuritaire et
efficace.
Démontage d’un écran
Dans le cas des écrans, on procède à une mise à nu semblable
à celle du boîtier. Les moniteurs sont débarrassés de leur
boîtier de plastique afin d’avoir accès aux composantes
internes. Les boîtiers sont mis en ballots en attente d’être
expédiés à un recycleur. Une fois le couvercle enlevé, il
faut couper tous les fils internes de l’écran afin d’être en
mesure de retirer les composantes internes (carte écran,
composantes métalliques, fil écran, etc.).
L’enlèvement du collet
déflecteur (yoke) est réalisé
en desserrant une vis qui le
maintient sur le bout du
tube à rayons cathodiques.
Une fois la vis desserrée,
il est possible d’enlever
Extraction du collet déflecteur le collet déflecteur et de
l’envoyer au recycleur pour
la récupération du cuivre qu’il contient.
Verre conique
Verre plat
Tube à rayons cathodiques
Par la suite, un convoyeur
à deux positions permet
d’acheminer le verre conique
à l’extérieur du bâtiment du
CFER, directement dans la
portion du conteneur prévue
à cet effet. Le verre plat,
quant à lui, est transporté
par le même convoyeur, dans
l’autre section du conteneur
mise en place pour accueillir
le verre plat (inerte).
Une fois le collet déflecteur retiré, il faut continuer à
enlever le reste des composantes pour obtenir à la toute
fin, uniquement le tube à rayons cathodiques.
Les composantes de valeurs ayant été retirées, les tubes
sont traités dans une unité de traitement spécialement
conçue pour répondre aux exigences les plus strictes en
matière de santé et sécurité au travail.
En effet, les tubes à rayons cathodiques renferment du
plomb et nécessitent un traitement spécial. La partie
frontale du tube correspond au verre plat et contient
du plomb intégré à la matrice du verre. Ce plomb
29
Unité de séparation du verre
ENTREPOSAGE ET EXPÉDITION
BASE DE DONNÉES
Les différentes composantes à envoyer au recycleur
sont pesées et leur poids est consigné dans une base de
données. Le contenu de chaque boîte est ensuite identifié
en y inscrivant le poids respectif de chaque catégorie de
composantes. Dans le cas des boîtiers métalliques et des
carcasses de plastique, on utilise une presse à ballots afin
de réduire le volume du matériel avant de l’expédier
(une palette de matériel pressé correspond à cinq boîtes
de type Gaylord). Une fois mis en boîte, tout le matériel
est réacheminé dans l’aire d’expédition dans l’attente
d’être recueilli par le recycleur.
Une base de données est un outil indispensable pour
la gestion efficace d’un centre de démontage et tri des
équipements informatiques. Cela permet d’établir des
statistiques de production, de mieux gérer son inventaire,
de connaître les caractéristiques de la collecte et d’établir
des profils des différents clients. De plus, cet outil
s’avère indispensable pour effectuer un suivi adéquat du
matériel à recycler, d’assurer un contrôle de la qualité
ainsi que d’être en mesure de donner des garanties de
destruction aux clients qui l’exigent.
Par exemple, le Réseau québécois des CFER a mis au
point une base de données dans le but de permettre
l’identification des appareils informatiques en fonction
de leur origine et ainsi d’analyser la performance des
divers paramètres de collecte. L’instauration d’un système
de code à barres simplifie la tâche d’identification et de
suivi du matériel collecté. La base de données permet,
par conséquent, d’obtenir les résultats des collectes selon
les différents critères spécifiés par l’utilisateur. Il est
possible, par exemple, d’évaluer les quantités de matériel
collecté pour une période donnée, dans une MRC
donnée et pour un secteur bien spécifique. Par la suite,
la comparaison des résultats obtenus peut permettre de
comparer la performance de certains modes de collectes
par rapport à un secteur ou un milieu donné. Dans le
même ordre d’idées, cet outil peut aussi permettre de
faire ressortir l’impact qu’une publicité peut avoir sur la
participation du secteur visé par cette publicité.
Préposé à la manutention
PROCÉDURES DE SUIVI DU MATÉRIEL
Il peut être intéressant de spécifier au concepteur de
la base de données de faire en sorte qu’il soit possible
d’effectuer des modifications simples sans nécessiter
l’aide d’un programmeur. De cette façon, il est possible
de faire en sorte que la base de données puisse suivre
l’évolution du centre de démontage et tri.
Étant donné que les ordinateurs reçus dans un atelier
de démontage et tri peuvent encore contenir des
informations confidentielles, il est important de rendre
ces informations inutilisables par un tiers, avant que le
matériel ne soit expédié à un recycleur. À cet effet, tous
les disques durs qui vont au recyclage doivent être percés
afin de s’assurer qu’il soit impossible de récupérer de
l’information qui aurait été contenue sur le disque. Si le
matériel est destiné à la voie du réemploi, il est important
de mettre en place des mesures de suivi du matériel à
l’interne ainsi qu’à sa sortie du centre de démontage et
tri. Tout matériel pouvant contenir des informations
doit être effacé à l’aide de logiciels spécialisés.
30
Marché des composantes recyclables
Le marché de la revente des matériaux informatiques
récupérés se divise en trois groupes : le marché des
métaux, celui des plastiques et celui du verre. La porte
d’entrée du marché des métaux se trouve du côté des
recycleurs et ferrailleurs, qui revendent aux fonderies et
qui à leur tour, revendent au sein de l’industrie sous forme
de produits séparés (cuivre, aluminium, etc.). Le marché
des plastiques commence à peine à se développer; il est
présentement repris par les recycleurs, mais a une faible
valeur commerciale. Cependant, le cas des plastiques est
en train de changer, car depuis la mise en place du projet
pilote, un recycleur paie pour reprendre les plastiques
des équipements recyclés du Réseau québécois des
CFER, permettant ainsi de défrayer une partie de leur
coût de démontage et tri et d’éviter leur enfouissement.
Cette situation est encourageante étant donné que de
plus en plus de plastiques entrent dans la composition
des ordinateurs récents.
MÉTAUX FERREUX ET NON-FERREUX
Les métaux ferreux tel l’acier, sont triés des autres catégories
de composantes et sont entreposés dans un bac extérieur
pour être ensuite récupérés par un recycleur local.
Les composantes représentant un intérêt pour les
recycleurs et contenant des métaux, sont classées selon
les sous-catégories présentées dans le tableau suivant :
Tableau 2 : Sous-catégories de composantes
démontées
Matériel
Les catégories de matériaux présentés dans cette section
sont représentatives des catégories rencontrées sur le
marché du recyclage. Elles ont été établies en fonction
des prix que l’on peut retirer de chaque composante
recyclée et se ressemblent sensiblement d’un centre de
démontage et tri à un autre.
Ainsi, jusqu’à présent, le démontage sert principalement
à séparer les composantes des équipements informatiques
en quatre grandes catégories soit:
• Les métaux ferreux
• Les métaux non-ferreux
• Les plastiques
• Le verre
31
Acier inoxydable
CPU pentium
Cartes-filles
Boîtier d’alimentation
Aluminium mixte
CPU 286, 386, 486
Cartes-mères
Fil régulier
Disques durs et lecteurs
disquettes
CPU plastique
Connecteurs
Cartes disparates
Aluminium extrusion
Transformateur
Fil #1 (cuivre)
Cartes écrans
CD Rom métal
Collet déflecteur (Yoke cuivre)
Tableau 11 : Sous-catégories des métaux
Acier inoxydable
Carte écran
Connecteur
Aluminium
Cartes disparates
Cuivre
Aluminium mélangé
Carte-mère
Fil écran
Aluminium extrusion
Carte-fille
Microprocesseurs (plastiques, or et
céramiques)
Boîtier d’alimentation
Câbles
Ces composantes sont pesées et triées selon leur catégorie respective dans des bacs clairement identifiés. Par conséquent,
il est possible de connaître les masses de chaque sous-catégorie envoyées au recycleur.
32
La combustion des plastiques s’effectuant à très haute
température, il n’y a pratiquement pas de dioxines et
de furannes émis par le procédé. D’ailleurs, un suivi est
effectué sur ces polluants et les concentrations mesurées
frôlent à peine le seuil de détection.
MÉTAUX FERREUX
Une fois les métaux ferreux expédiés au recycleur, ce dernier
les achemine à un centre de tri et de conditionnement. On
utilise une variété d’équipements tels de puissants aimants,
des déchiqueteurs et des équipements d’analyse afin de trier
les métaux et d’éliminer les impuretés. Comme les métaux
ferreux de certains produits manufacturiers peuvent avoir
des teneurs en alliages différents et la présence de placages
de métaux, il est important qu’un tri adéquat soit effectué
avant l’expédition aux fonderies.
Les anodes de cuivre sont ensuite acheminées à l’affinerie
CCR de Montréal, où les impuretés en sont extraites
au moyen d’un procédé électrolytique. Ainsi, en même
temps que l’on purifie le cuivre, on récupère les métaux
tels l’or, l’argent, le sélénium, le tellure, le plomb et le
palladium.
Les acieries fondent les résidus ferreux dans des
convertisseurs à l’oxygène, des fours à arcs électriques et
dans une proportion moindre, des hauts fourneaux. La
proportion maximale de métaux recyclés que peuvent
accepter les convertisseurs à l’oxygène est de 30% alors
qu’on peut aller jusqu’à fondre 100% de métaux recyclés
dans les fours à arcs électriques.
PLASTIQUES
Le recyclage du plastique en est encore à ses
balbutiements, mais l’intérêt croissant pour cette matière
non-renouvelable tend à accélérer le développement
de ce marché. Présentement, l’expérience des CFER
démontre qu’il est possible de vendre des plastiques à
des recycleurs canadiens. Ces derniers exigent que les
plastiques soient mis en ballots et l’achat d’une presse est
donc requis pour effectuer le recyclage des plastiques. Ce
plastique est par la suite vendu comme matière première
secondaire sur les marchés internationaux.
MÉTAUX NON-FERREUX
Le matériel est pris en charge par le recycleur qui
achemine les différents métaux vers des fonderies ayant
les capacités de les traiter (cuivre, aluminium, etc.). De
là, ils connaissent des traitements semblables à ceux
mentionnés pour les métaux ferreux.
Il existe d’autres voies possibles comme aux ÉtatsUnis, où certaines entreprises telles MBA Polymers,
se spécialisent dans le tri et le recyclage des résines
plastiques. Le problème majeur dans le recyclage des
plastiques vient de l’identification et de la séparation
des différentes résines. Idéalement, il faudrait être en
mesure de pouvoir séparer chaque type de résine afin
de pouvoir revendre le plastique comme une matière
première secondaire exempte d’impuretés. De plus, les
additifs des plastiques rendent le travail de séparation
encore plus ardu, car ils peuvent être incompatibles avec
la fabrication d’un nouveau produit.
Pour ce qui est des cartes et de certains métaux mélangés
avec des matières plastiques ou autres, ces derniers sont
transportés vers la fonderie Noranda Horne à RouynNoranda. Une fois à la fonderie, les éléments sont
déchiquetés à une dimension inférieure à quatre pouces
pour être ensuite mélangés avec le concentré dans le
réacteur de fusion.
L’apport en carbone des matières plastiques vient
contribuer à la réaction de réduction du cuivre et génère
un apport de chaleur au bain de fusion. Tous les métaux
sont fondus et la plupart s’allient au cuivre pour être
finalement coulés avec les anodes de cuivre. D’autres
comme le béryllium, se retrouvent dans la scorie, qui
une fois épurée de tout son cuivre, se retrouve sous
forme inerte et peut être acheminée au parc de résidus
miniers.
12
H.-Y. Kang, J.M. Schoenung / Resources, Conservation and Recycling 45 (2005) 368-400)
33
Il existe présentement trois voies possibles de réutilisation
des plastiques, soit la voie chimique, mécanique et
thermique12. La voie chimique consiste en l’utilisation
des plastiques dans des procédés de fonderies comme
peut l’être la réduction du cuivre dans le réacteur
Noranda. La voie mécanique correspond à un système
mécanique de séparation qui peut faire appel à des
bassins de flottaison, des séparateurs triboélectriques, des
équipements d’analyse ainsi que d’autres technologies
permettant la séparation. Les plastiques ainsi séparés
peuvent être mis en granules pour fins de revente.
VERRE
Les voies possibles de recyclage du verre sont le
recyclage verre-verre et le recyclage verre-plomb. Dans
le recyclage verre-verre, les entreprises qui fabriquent
des écrans cathodiques réutilisent le verre recyclé pour la
fabrication de nouveaux écrans. À cet effet, les recycleurs
tel Envirocycle Inc. aux Etats-Unis, exigent que le verre
frontal soit séparé du verre conique, car cela permet au
manufacturier de verre de bien doser les quantités de
plomb qu’il obtiendra dans le verre produit.
L’autre avenue possible est celle du recyclage verre-plomb.
Dans ce cas, le verre est acheminé vers les fonderies de
plomb qui utilisent le verre comme fondant dans leur
procédé et peuvent récupérer le plomb contenu dans
le verre. Présentement, certaines fonderies canadiennes
effectuent le recyclage verre-plomb.
Dans le cas des CFER, la conception d’une unité de
séparation des tubes à rayons cathodiques a permis de
séparer le verre conique contenant du plomb lixiviable,
du verre plat contenant du plomb dans sa matrice
(inerte). Des voies de réutilisation du verre inerte sont
présentement à l’étude. Le verre conique, qui contient
du plomb lixiviable, est entreposé dans un bac prévu à
cet effet pour être acheminé vers une fonderie de plomb
lorsqu’une entente de recyclage sera conclue.
Figure 7 : Recyclage du plastique et mise en granules
Finalement, la voie thermique consiste en la valorisation
énergétique des plastiques. Les plastiques ont un pouvoir
calorifique très élevé et peuvent servir à alimenter des
hauts fourneaux comme ceux utilisés dans l’industrie
du ciment. Il faut noter cependant que la combustion
des plastiques peut libérer des substances toxiques
dans l’atmosphère s’ils sont brûlés dans des conditions
inadéquates.
Étant donné que les plastiques sont issus de dérivés du
pétrole, des variations de la valeur des produits pétroliers
peuvent avoir une forte influence sur la rentabilité des
opérations de recyclage.
34
Santé et sécurité au travail
La présence de substances toxiques dans un ordinateur
personnel peut poser des risques en matière de santé
humaine et d’environnement si l’équipement usagé
est mis en décharge ou incinéré. Par ailleurs, certains
scénarios de réutilisation et de recyclage posent des
problèmes : par exemple, lorsque des composants sont
collectés selon certaines méthodes (telles que la fonte de
soudures) ou soumis à des traitements de récupération
des métaux ou des plastiques par broyage, combustion
ou fonte. Toutes ces expositions peuvent être atténuées
grâce à des pratiques de travail adaptées, au contrôle de
la combustion et à l’emploi de dispositifs de maîtrise
des rejets atmosphériques. L’aspect le plus important en
matière de santé et sécurité au travail est de connaître
les risques potentiels d’une activité et de mettre en place
des mesures qui permettent de contrôler et de diminuer
ces risques.
DÉMANTÈLEMENT - PRÉCAUTIONS EN MATIÈRE DE SANTÉ ET SÉCURITÉ13
Les installations dont l’activité principale est le
démantèlement du matériel informatique usagé pour la
valorisation des pièces récupérables et/ou des matières
premières, peuvent être de très petits sites comme des
installations assez importantes. Dans leurs activités de
démontage, ces différentes installations vont aussi des
plus manuelles aux plus automatisées. Le niveau de
danger pour le personnel et l’environnement varie lui
aussi beaucoup et dépend des spécificités de chaque site.
Par exemple, certaines installations de démontage manuel
posent peu de problèmes concernant le personnel ou
l’environnement, tandis que d’autres, qui supposent la
fonte de soudures au plomb, le bris de tubes cathodiques
ou l’emploi de broyeurs font naître un éventail plus large
de risque potentiellement plus sérieux.
d’inspections régulières par les autorités compétentes.
Les responsables de l’installation doivent eux aussi
réaliser des audits réguliers et/ou des inspections de sa
conformité en matière de respect de l’environnement.
Dans ce même ordre d’idée, il est important de
suivre des précautions concernant la manipulation
et les opérations effectuées lors du démantèlement de
certaines composantes spécifiques. Les paragraphes
suivants présentent une liste non-exhaustive de
précautions à suivre lors du démantèlement d’appareils
informatiques.
CARTES DE CIRCUITS ET ÉLÉMENTS DE CARTES
Dans un ordinateur usagé, les cartes de circuits imprimés
sont des composants particulièrement précieux parce
qu’elles peuvent contenir des puces commercialisables
qu’il est possible de vendre pour réutilisation et des
métaux économiquement intéressants valorisables en
fonderie. L’utilisation de méthodes destructives tels
le broyage, le découpage et le chauffage des éléments
à récupérer peut causer l’émission de poussières et de
fumées nocives à la santé des travailleurs. Il est par
conséquent conseillé d’utiliser des techniques manuelles
non-destructives dans la mesure du possible et si
d’autres méthodes s’avèrent nécessaires à l’extraction des
composantes recherchées, l’emploi de hottes de captage
des émanations est fortement recommandé.
Si le démantèlement est manuel et n’implique qu’un
outillage à main (par exemple sans chaleur ni broyage),
le niveau de risque pour le personnel et l’environnement
est plutôt faible. Cependant, quel que soit le type
d’installation, il faut mettre en place un dispositif
adéquat d’identification et de gestion des composants
dangereux qui sont enlevés des ordinateurs usagés
pendant le démontage. L’installation doit s’assurer que le
personnel ait été correctement formé à la manipulation
des matières et équipements, aux questions d’exposition
humaine, à la maîtrise des rejets et aux procédures de
sécurité et d’urgence.
Le respect des prescriptions en matière de sécurité,
d’hygiène et d’environnement devrait faire l’objet
13
OCDE. Mars 2003. ENV/EPOC/WGWPR(2001)3/FINAL « Orientations techniques pour la gestion écologique des flux de déchets : Ordinateurs personnels
usagés mis au rebut »
35
BATTERIES ET PILES
ÉCRANS CATHODIQUES
La carte-mère d’un ordinateur personnel contient une
petite pile qui assure une tension électrique pour la
conservation de paramètres tels que l’heure et la date.
Son type le plus courant est de loin la pile au lithium,
dont la taille avoisine celle d’une petite pièce de monnaie,
et que l’on appelle pile-bouton. La pile-bouton doit
être retirée de la carte-mère avant le broyage. Une fois
retirées, les piles-boutons ne doivent pas être stockées
en grande quantité sans être séparées physiquement les
unes des autres ; on évite ainsi les décharges électriques
non maîtrisées.
De loin, ce sont les tubes cathodiques qui dans un
ordinateur personnel contiennent la plus grande
quantité de substances à risques. Un tube cathodique
couleur d’ancienne génération peut contenir deux à trois
kilogrammes de plomb, tandis qu’un tube de génération
récente n’en contient habituellement pas plus d’un
kilogramme. Le plomb étant encapsulé dans le verre, il ne
peut être libéré qu’en cas de bris de ce dernier. Toutefois,
le verre doit être cassé en morceaux relativement petits
pour que des quantités non négligeables de plomb soient
rejetables dans l’environnement.
BATTERIES POUR PORTABLES
Le personnel effectuant la séparation mécanisée du
verre doit être protégé contre l’inhalation des poussières
provoquées par la rupture du tube, qui sont susceptibles
de contenir du plomb ou de l’oxyde de baryum. Le verre
du tube est nettoyé et ses couches électroluminescentes
enlevées. Les couches électroluminescentes des dalles
de tubes cathodiques peuvent présenter un danger
d’inhalation si elles sont manipulées à l’état sec. Ce sont
souvent des processus humides qui sont appliqués pour
ôter les particules de phosphore.
Les batteries utilisées dans les ordinateurs portables et
portatifs sont notamment des batteries rechargeables
au nickel-cadmium (Ni-Cd), à hydrure métallique
de nickel (NiMeH) et aux ions de lithium. Certains
accumulateurs au plomb sont aussi utilisés. Toutes ces
batteries sont extractibles manuellement et doivent
être retirées au cours du processus de démantèlement,
puis triées selon leur type. Tous les éléments de batterie
doivent être gérés de manière à éviter les courts-circuits
et courants externes intempestifs. Il convient d’éviter
les stocks importants de batteries, et d’envoyer dans des
installations de récupération des métaux toutes celles qui
ne sont pas réutilisables. Le personnel doit procéder avec
précaution en cas d’ouverture ou de rupture de batteries
aux ions de lithium, car l’hydroxyde de lithium est assez
corrosif.
DISQUES DURS
Dans le cas où les disques durs doivent être percés afin
de les rendre inutilisables, il est conseillé d’effectuer une
aspiration à la source des fumées résultant du perçage.
Ces fumées peuvent contenir des métaux nocifs à la
santé humaine.
COMPOSANTES DE PLASTIQUE
Le broyage des composants plastiques durs contenant
des agents ignifuges bromés peut provoquer une
exposition du personnel à des poussières contenant ces
substances chimiques. Il convient donc de protéger le
personnel travaillant dans les zones de broyage grâce à
des adaptations des machines de broyage, des dispositifs
de maîtrise des circulations d’air, des équipements
de protection individuelle ou une association de ces
dispositifs.
14
TREMBLAY, Johanne. 2003. Rapport d’étude environnementale. Rapport de santé et sécurité au travail préparé pour le CFER Bellechasse.
36
EXEMPLE D’ÉTUDE DE SST RÉALISÉE DANS UN CFER
Dans le cas des CFER, une étude de santé et sécurité au
travail a été réalisée au CFER Bellechasse14 dans le but
de vérifier si les différents aspects du démontage et tri
pouvaient avoir un impact sur la santé des étudiants et des
formateurs. Bien qu’il ait été démontré que le milieu de
travail était tout à fait sécuritaire, cette étude a permis de
mieux comprendre les risques associés au démontage et tri
et de mettre en œuvre certaines pratiques qui ont permis
d’améliorer les conditions de travail des travailleurs.
• Confiner le département de broyage des écrans et le
mettre en pression négative.
• Nettoyer les lieux par aspiration afin d’éviter le
soulèvement des poussières.
• Respecter le SIMDUT à l’égard des divers produits
utilisés (Système d’Information pour les Matières
Dangereuses Utilisées au Travail) :
• Fiche signalétique
• Étiquetage des produits
• Formation du personnel
De toutes les opérations étudiées, une emphase
particulière a été mise sur les activités reliées au broyage
du verre des écrans. On sait que les écrans contiennent
une certaine quantité de plomb et il est primordial
de s’assurer que leur traitement soit effectué dans des
conditions qui ne représentent aucun risque pour la
santé des occupants.
• Porter un survêtement de travail jetable ou / nettoyer
régulièrement les survêtements en les lavant de façon
séparée.
• Prévoir des installations sanitaires directement dans
les ateliers de travail et en nombre suffisant versus le
nombre d’occupants (lavabo, savon, serviette de papier).
Dans les CFER, deux critères ont guidé le choix des
contaminants recherchés, soit : la probabilité de leur
présence en fonction de la composition des diverses pièces
et la toxicité de certains. Voici la liste des contaminants
identifiés comme étant les plus susceptibles de nuire à la
santé des occupants :
•
•
•
•
•
•
•
• S’assurer que les employés aient suivi une formation SST.
• Informer le personnel et les étudiants (ou employés)
des mesures d’hygiène personnelle à respecter afin
d’éviter l’absorption indirecte des contaminants.
• Ne pas manger, boire, fumer sur les lieux de travail.
Béryllium
Plomb
Cadmium
Nickel
Chrome
Cuivre
Fer
• Se laver les mains avant les repas ou les collations.
• Ne pas se ronger les ongles et les brosser fréquemment.
De plus, il est intéressant de porter une attention
particulière aux méthodes de travail qui peuvent
engendrer des blessures de type musculo-squelettique.
Ainsi, il est possible d’aménager les postes de travail
de façon à ce qu’ils soient ergonomiques. Il faut faire
en sorte que les opérations habituelles ne requièrent
pas de mouvements instables de la part des employés,
que les mouvements ne soient pas répétitifs en vue
d’éviter l’apparition de maux chroniques, etc. Le port
des équipements de sécurité telles lunettes protectrices,
bottes protectrices, etc. doit être obligatoire.
CONCLUSIONS DE L’ÉTUDE
Les opérations de démontage manuelles ne génèrent
pratiquement pas de contaminants susceptibles d’être
absorbés par voies respiratoires.
Le risque que les contaminants soient absorbés dans
l’organisme des occupants réside plutôt dans une
contamination indirecte (ex. : par ingestion, ce qui est
dû à la présence des contaminants sur les mains, les
vêtements, etc.).
Pour de plus amples renseignements concernant les
aspects de la santé et sécurité au travail, il est possible de
consulter le rapport d’Environnement Canada intitulé
« Screening Level Human Health Risk Assessment
- Generic Electronic Waste Processing Facility » ainsi
que le document de l’OCDE intitulé « Orientations
techniques pour la gestion écologique des flux de déchets :
Ordinateurs personnels usagés mis au rebut ». De plus,
pour toute nouvelle installation, il est recommandé
d’effectuer une évaluation par un professionnel en
hygiène industrielle.
Bien que ces risques soient faibles, voici quelques
recommandations qui permettent de contrôler les
risques de contamination.
• Entreposer les équipements de protection à l’abri des
contaminants.
• Porter une attention particulière aux activités
favorisant la migration des contaminants.
37
CONDITIONS DE TRAVAIL
Bien que l’aspect santé et sécurité constitue la base
minimale à satisfaire en terme de conditions de travail,
le succès d’un atelier de démontage et tri repose sur
une multitude d’autres facteurs telles la motivation,
les conditions salariales, les relations entre employés,
la supervision, etc. Il est par conséquent important de
s’entourer d’une équipe de superviseurs compétents.
MILIEU DE TRAVAIL STIMULANT
En créant une ambiance de travail chaleureuse et en
mettant l’accent sur des conditions particulières que
l’on ne retrouve pas partout sur le marché de l’emploi,
il est possible de démarquer son organisme des autres
marchés d’emploi à salaire semblable. Par exemple, il est
possible de faire des activités de groupes qui favorisent
le développement de l’esprit d’équipe, améliorent
l’appartenance à l’organisme, stimulent la créativité des
employés et favorisent l’ouverture et l’implication dans
l’organisme. Il est aussi possible d’organiser des aires
de travail et de repos qui répondent aux demandes des
travailleurs. Par exemple, un organisme peut mettre à
la disposition de ses employés des ordinateurs ou une
table de billard dans leur salle de repos, de sorte que les
employés apprécient de plus en plus leur milieu de travail.
De plus, si l’organisation de cette salle est laissée au choix
des employés, on démontre que leurs préoccupations
sont écoutées par leur employeur. Encore une fois, tenir
compte des préoccupations de ses employés est un atout
majeur au bon fonctionnement d’une entreprise.
Un centre de démontage et tri est un organisme qui a
de fortes chances d’avoir un taux élevé de roulement de
personnel. Comme l’efficacité et la productivité sont des
qualités qui s’acquièrent avec le temps et l’expérience, les
ateliers de démontage et tri ont tout avantage à trouver
des incitatifs pour garder leur main-d’œuvre sur une
longue période de temps.
Par conséquent, en plus de fournir un environnement
de travail sain, il faut s’ingénier à motiver ses troupes et
à rendre le travail plus agréable. Ceci peut être réalisé de
différentes manières dont voici quelques exemples :
STIMULER LA PRODUCTIVITÉ
Dépendamment du caractère compétitif de ses employés,
il peut être intéressant de stimuler la productivité en
faisant une compétition amicale entre équipes de travail.
Sous la forme d’un jeu, on peut faire compétitionner
des équipes de travail pour voir laquelle sera en mesure
d’effectuer le meilleur travail. L’équipe gagnante peut se
mériter un bonus. Cette formule peut être employée pour
stimuler l’esprit d’équipe, le développement de bonnes
habitudes de travail ou tout autre point à améliorer.
Une convention de travail peut amener une sécurité que
les employés recherchent. Ceci démontre une ouverture
et le souci de l’employeur envers le bien-être de ses
employés. Enfin, il existe une multitude de solutions
afin d’améliorer les conditions d’un milieu de travail
afin de favoriser le bon développement d’un centre de
démontage et tri de matériel informatique.
BESOIN DE CHANGEMENT
Toujours effectuer le même travail peut être démoralisant
pour un travailleur. Par conséquent, mettre en place
une rotation des tâches permet de stimuler l’intérêt des
employés en plus de leur faire acquérir de nouvelles
compétences. En fait, la rotation des tâches constitue
un atout majeur pour une entreprise, car elle permet de
s’adapter aisément à toutes sortes d’imprévus. Le départ
d’un employé peut être rapidement comblé à l’interne.
De plus, en stimulant le développement de nouvelles
compétences chez l’employé, la rotation des tâches
permet à l’employé de faire des liens entre les différentes
étapes des opérations et peut permettre l’émergence
d’idées et de solutions novatrices.
38
Analyse économique
Préalablement au démarrage d’une entreprise de
démontage et tri du matériel informatique, il est
primordial d’effectuer un plan d’affaires afin de valider
certains points nécessaires au bon fonctionnement de
l’entreprise. Parmi les aspects à valider, notons les sources
d’approvisionnement en matériel, les coûts de collecte,
de transport, de démontage et tri et de traitement, les
bénéfices générés par la vente des produits recyclés ainsi
que la publicité. Cette section du guide tente de donner
un aperçu des différents aspects à valider avant de se
lancer dans la grande aventure du démontage et tri du
matériel informatique.
COÛTS DES ACTIVITÉS
D’UN CENTRE DE DÉMONTAGE ET TRI
Cette section permet d’identifier les différents coûts
reliés à l’exploitation d’un centre de démontage et tri de
matériel informatique. Le tableau suivant présente un
estimé de la répartition de ces coûts.
Traitement
environnemental
écrans
11 6%
11,6%
FRAIS D’ADMINISTRATION
En règle générale, on peut assumer que les frais
d’administration représentent 15% du chiffre d’affaires
d’une entreprise. Loyer, frais fixes, frais d’entretien,
frais de télécommunication, publicité et promotion,
fournitures de bureau, honoraires professionnels sont
des exemples de frais d’administration qui doivent être
estimés. Ces frais comprennent une portion du salaire
dédié à la gestion des activités de démontage et tri ainsi
que ceux des contremaîtres.
Main-d'oeuvre
directe
18,0%
anutention
Manutention
7,7%
FRAIS DE COLLECTE
Opérations
10,2%
Coll
Collecte
et transport
38,7%
Les frais reliés à la collecte dépendent des ententes avec
les différents secteurs d’approvisionnement. L’évaluation
des coûts de collecte est une tâche qui peut s’avérer très
complexe compte tenu des caractéristiques de collecte
différentes pour chaque région donnée. En fait, les
coûts de collecte varient en fonction d’une multitude
de variables. Le type de collecte (porte-à-porte, dépôts
intérieurs, dépôts extérieurs, détaillants, etc.), les
distances pour acheminer le matériel au centre de
démontage, le prix de l’essence et le volume du matériel
sont autant de variables qui influent sur les coûts de
collecte. De plus, les différentes ententes conclues entre
l’organisme, les MRC et les compagnies de transport
peuvent comprendre des coûts de collecte différents.
Dans certains cas, l’organisme prend en charge la
collecte moyennant une contrepartie monétaire, alors
que dans d’autres cas, la collecte est entièrement assumée
par le client. Par conséquent, les coûts de collecte sont
particuliers au projet à être implanté.
Administration
13,7%
Figure 8 : Répartition des coûts de récupération et de
démontage et tri des équipements informatiques15
• Frais de manutention = Réception, manutention,
frais d’équipements de manutention.
• Frais d’opérations = Amortissement, entretien,
bâtiment, frais fixes, etc.
• Frais de collecte et transport = Collecte et transport
des équipements
• Frais de traitement environnemental écrans =
Traitement du verre des écrans cathodiques
• Frais d’administration = Gestion, contremaître,
comptabilité, etc.
15
Évaluation des coûts réalisée dans le cadre du projet pilote CFER-3RV Ordinateurs.
39
La liste suivante fait un rappel du tableau 1 qui fait un
estimé du coût des équipements requis à la mise en place
d’un atelier de démontage et tri implanté en 2006.
FRAIS DE MAIN-D’ŒUVRE DIRECTS
Les frais de main-d’œuvre comprennent le salaire des
opérateurs et des techniciens qui ont été chiffrés à 10$/h
et 15$/h pour la réalisation de l’analyse économique. Par
exemple, selon le rythme de production moyen observé
au sein des CFER, il est possible de traiter environ huit
boîtiers d’ordinateur par heure par personne. Certains
étudiants plus rapides peuvent en démonter dix à l’heure
alors que d’autres peuvent atteindre un objectif de quatre
à l’heure. La différence se situe évidemment en partie du
côté de l’individu mais surtout des modèles d’ordinateurs
à démonter. Il semble que certains modèles soient
beaucoup plus longs à démonter. Toutefois, une équipe
de dix démonteurs et d’un superviseur devraient pouvoir
démonter facilement cinquante boîtiers d’ordinateurs
par période de soixante minutes.
Tableau 1 : Équipement requis au démarrage d’un
centre de démontage et tri
Équipement
FRAIS DE TRAITEMENT ENVIRONNEMENTAL DES ÉCRANS
De façon générale, les opérations de démontage et tri
génèrent des revenus sauf en ce qui a trait au traitement
des écrans cathodiques.
Dans ce cas particulier, les coûts de démontage et tri sont
estimés à partir des connaissances de ce qu’il en coûtera
pour effectuer le traitement environnemental des tubes à
rayons cathodiques. Ces frais comprennent les coûts liés
à l’opération de l’unité de séparation du verre, les frais
liés à la collecte, au transport du verre et à son traitement
ainsi que l’achat d’un conteneur prévu à cet effet. L’idée
de la ségrégation des flux (séparation verre plat / verre
conique) vise justement à diminuer la masse de verre à
traiter et ainsi de diminuer les coûts de traitement.
Coûts
Chariot élévateur
25 000,00 $
Tables de travail
15 000,00 $
Unité de séparation du verre
75 000,00 $
Presse à métal/plastique
15 000,00 $
Conteneurs
10 000,00 $
Remorque d’entreposage
2 500,00 $
Balance électronique
2 500,00 $
Transpalettes
2 000,00 $
Étagères
5 000,00 $
Bacs de rangement
1 500,00 $
Tournevis électrique
1 200,00 $
Bacs roulants
1 000,00 $
Chariots d’entrepôt
800,00 $
Panneaux de rangement
400,00 $
Logiciels et portables
8 000,00 $
Autres
1 500,00 $
TOTAL
166 400,00 $
FRAIS D’OPÉRATION
Les coûts d’implantation d’un atelier de démontage et
tri peuvent être moindres si l’organisme en place possède
déjà certains équipements.
Les frais d’opération comprennent l’amortissement sur
les équipements, les frais d’entretien, la location des
ateliers, les frais de chauffage et d’électricité, etc.
FRAIS D’IMPLANTATION
Les frais liés à l’implantation d’un centre de démontage
et tri comprennent les activités liées au démarrage d’un
atelier. Ces frais s’ajoutent aux frais d’exploitation d’un
centre de démontage et tri des équipements informatiques
et peuvent comprendre les frais d’élaboration, plan
d’affaires, déménagement, aménagement des lieux de
travail, etc.
40
Tableau 3 : Prix de vente des composantes
démontées (avril 2006)
REVENUS GÉNÉRÉS PAR LES ACTIVITÉS D’UN CENTRE DE
DÉMONTAGE ET TRI
Matériel
Comme dans tout autre secteur de recyclage, l’accès au
marché et les prix obtenus dépendent de la qualité des
produits et des quantités offertes. Il ne faut donc pas
craindre de multiplier les catégories de tri et de s’assurer
d’un tri minutieux. Les meilleurs prix sont obtenus pour
des composantes comme les câbles, les cartes de circuits
imprimés, les blocs d’alimentation, les métaux semiprécieux et les métaux de base. Par contre, les plastiques
s’avèrent moins payants en raison de la valeur des résines
mixtes et jusqu’à présent, il faut payer pour faire traiter
le verre des écrans.
Le tableau à droite de cette page présente les prix du
marché (2005) pour les divers matériaux et pièces
récupérées. Les valeurs affichées correspondent aux prix
offerts par un récupérateur pour des volumes minimaux,
incluant les frais de transport pour récupérer le matériel.
Il faut noter que les volumes requis de matériel
nécessitent des aires d’entreposage et des équipements
de conditionnement, de manutention et de chargement
adéquats. Toutefois, dans certains cas, un récupérateur
acceptera tout de même de se déplacer, si la valeur de ce
qui lui est offert lui semble suffisante.
Acier inoxydable
0,40 $
Cartes-filles
1,55 $
Aluminium mixte
0,60 $
Cartes-mères
1,25 $
Aluminium mélangé
0,18 $
Connecteurs
0,70 $
Aluminium extrusion
0,70 $
Fil #1 (cuivre)
1,30 $
CD Rom métal
0,08 $
CPU céramique
13,00 $
Boîtier d’alimentation
CPU céramique-or
41
Prix à la livre
0,12 $
33,00 $
Fil régulier
0,40 $
CPU plastique
5,00 $
Cartes disparates
0,12 $
Transformateur
0,25 $
Cartes écrans
0,10 $
Collet déflecteur (Yoke cuivre)
0,25 $
Les revenus de recyclage sont très dépendants de
l’évolution des prix boursiers des matériaux usagers ainsi
que de la composition des ordinateurs. Présentement,
on observe une augmentation des ventes des ordinateurs
portatifs ce qui laisse présager que la composition du
flux des matières informatiques recyclables changera au
cours des années prochaines. Cette tendance aura une
influence certaine sur les coûts de démontage et les
revenus associés à la vente des composantes recyclées.
Les tableaux suivants présentent les revenus types générés
par le démontage et tri des boîtiers et des écrans.
Tableau 5 : Bénéfices moyens par boîtier (avril.2006)
Composante
Tableau 4 : Bénéfices moyens par écran (avril.2006)
Composante
Prix la livre
Prix l’unité
Carte écran
0,10 $
0,28 $
Fil écran
1,30 $
0,36 $
Collet déflecteur (Yoke)
0,25 $
0,40 $
Plastique
0,05 $
0,25 $
---
---
Tube cathodique
Écran 14” et 15” (25,4 lbs)
1,29 $
Écran 17” (36,6 lbs)
1,81 $
Prix la livre
Prix l’unité
Carte-mère :
1,25 $
1,38 $
Carte-fille :
1,55 $
1,09 $
CPU céramique :
13,00 $
0,78 $
CPU céramique-or :
33,00 $
1,98 $
CPU plastique :
5,00 $
0,20 $
Boîtier d’alimentation :
0,12 $
0,38 $
Aluminium extrusion :
0,70 $
0,21 $
Aluminium mélangé :
0,18 $
0,33 $
Connecteurs :
0,70 $
0,11 $
Câble :
0,40 $
0,16 $
Fer :
0,02 $
0,26 $
Pc avec CPU céramique-or (ancien) :
6,15 $
Pc avec CPU céramique :
4,95 $
Pc avec CPU plastique : (récent)
4,37 $
On remarque que les changements apportés par les
manufacturiers dans la composition des ordinateurs au
cours des dernières années, ont fait diminuer de 30% les
profits liés au démontage et tri des boîtiers.
Avec l’instauration du traitement environnemental des
écrans, les coûts de démontage et tri des ordinateurs
seront plus élevés que les bénéfices engendrés par la
vente du matériel récupéré. Afin de pallier à ce problème,
un système de compensation devra être mis en place
pour défrayer la hausse des coûts de traitement. À plus
ou moins brève échéance, les provinces canadiennes
instaureront des systèmes de reprise et de traitement du
matériel informatique. C’est pour faire face à ce nouveau
paradigme que de nouveaux centres de démontage et
tri des équipements informatiques devront être mis sur
pied un peu partout à travers le Canada.
42
Recommandations
CONDITIONS DE SUCCÈS DU PROJET
Le Réseau québécois des CFER a émis quelques
conditions essentielles à la mise sur pied d’un centre de
démontage et tri de matériel informatique.
• Favoriser un milieu de travail stimulant afin de
maintenir la main-d’œuvre au sein de l’entreprise.
• Fournir un environnement de travail qui va au-delà
des normes en matière de santé et sécurité au travail.
• Effectuer une analyse de marché et un plan d’affaires
afin de valider que les caractéristiques essentielles à
la mise en place d’un centre de démontage et tri sont
présentes.
• Mettre en place une organisation de travail qui
favorise l’efficacité et la productivité.
• Conclure des ententes avec un recycleur fiable et
solvable ou un marché de revente sûr permettant de
rentabiliser les opérations.
• S’assurer d’un approvisionnement en volume
suffisant et constant afin de rentabiliser l’entreprise et
de fournir les opérations sur une base régulière.
• Posséder une surface de plancher suffisante à
l’entreposage des matières reçues et dédiées à
l’expédition ainsi qu’une aire d’exploitation pour le
démontage.
Dans le cas du démarrage d’un CFER, le Réseau
québécois des CFER peut assurer une partie de
l’approvisionnement, aider à développer les marchés,
accorder un soutien technique au démarrage et obtenir
de meilleurs prix pour les matières recyclées.
• Acquérir les outils nécessaires au démarrage et à la
production régulière des opérations.
43
Conclusion
Les quantités croissantes de résidus informatiques nous
mènent devant une situation où il est primordial d’agir
de manière proactive afin de préserver l’intégrité de notre
environnement et des générations futures. À ce titre, le
recyclage des appareils des technologies de l’information
constitue un défi de taille que les canadiens ont bien
l’intention de relever.
Par le passé, les CFER, en vue d’éduquer autant des
valeurs entrepreneuriales qu’environnementales à ses
élèves, ont su développer des créneaux de recyclage qui
furent par la suite repris par l’entreprise privée. Dans
un souci premier d’éducation et de sensibilisation, ils
furent parmi les premiers à démontrer qu’il était possible
de développer le marché de la récupération des fibres
papiers et cartons au Québec. Quelques années plus
tard, ils mirent en place le marché de la récupération des
peintures domestiques, démontrant par le fait même, à
quel point il est possible de prendre en main le recyclage
d’une matière de concert avec le secteur manufacturier.
Avec leur expérience dans le secteur de la récupération
et du recyclage, liée à leur mandat d’insertion sociale et
professionnelle, les organismes d’insertion sociale tels
les CFER sont en mesure d’intervenir dans des secteurs
souvent inaccessibles à l’entreprise privée et d’y créer une
expertise qui reflète l’imagination et les qualifications
de toute une équipe d’enseignants, formateurs et
étudiants.
En effet, depuis leur tout début, les CFER sont un
exemple de responsabilité sociale des entreprises,
d’innovation en matière d’environnement et de réussite
financière. Leur expérience les incite désormais à appuyer
d’autres initiatives semblables afin de faire de la mise en
place du recyclage des technologies de l’information et
des communications au Canada, une véritable réussite
sur l’ensemble du territoire!
Ces organismes viennent donc jouer un rôle
indispensable dans le secteur de la récupération et
du recyclage des équipements informatiques, de par
leur capacité à réaliser ces activités, à un faible coût
de revient, tout en contribuant au développement de
citoyens engagés. En effet, peu de sociétés privées se sont
encore engagées dans ce domaine en raison de la faible
rentabilité des activités inhérentes au démontage et tri.
La composition mixte des équipements informatiques
exige une séparation manuelle indispensable à la mise
en valeur d’un maximum de composantes. Du point
de vue environnemental, il convient de mentionner
que la séparation des flux permet une utilisation plus
efficace des ressources. Ainsi, la méthode pédagogique
préconisée par les CFER permet de mettre en œuvre une
telle approche et d’augmenter le pourcentage de matières
recyclées et réemployées en fin de processus.
44
Abréviations
TIC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Technologies de l’information et des communications
CFER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Centre de Formation en Entreprise et Récupération
MRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Municipalité Régionale de comté
OPEQ
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ordinateurs pour les écoles du Québec
GES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gaz à effets de serre
TRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tubes à rayons cathodiques
ICI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Institutionnel, commercial et industriel
CSST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Commission de la santé et de la sécurité au travail
SST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Sécurité et Santé au travail
RSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Responsabilité sociale des entreprises
EPA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Environmental Protection Agency
CE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .communauté Européenne
DEEE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Déchets d’équipement électrique et électronique
ABS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Acrylonitrile butadiène styrène
CCME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Conseil Canadien de Ministres de l’Environnement
GRC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Gendarmerie Royale du Canada
PVC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Vinyle polychloré
OCDE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Organisation de coopération et de développement économique
MÉQ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ministère de l’Éducation du Québec
BPC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Biphényles polychlorés
TBBPA. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bisphénol-A-retrabromés
PBDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Diphényles éthers polybromés
CO2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dioxyde de carbone
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