Une approche graduelle pour le soulagement de la douleur

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Une approche graduelle pour le soulagement de la douleur
Les sujets du mois
#3
Une approche graduelle
pour le soulagement
de la douleur obstétricale
JULIE BONAPACE, M.ED., (a) ET NILS CHAILLET, PH.D. (b)
a
Consultante pour la Société des obstétriciens et
gynécologues du Canada (SOGC), responsable
de la directive clinique canadienne de soulagement
de la douleur obstétricale.
b
Centre de recherche du CHU Sainte-Justine,
Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada.
L’objectif de cette étude est d’explorer les relations entre les différentes approches de soulagement de la douleur, la satisfaction des parents
et la qualité des soins obstétricaux. Cette étude
constitue le fruit de réflexions préliminaires d’un
groupe de chercheurs québécois qui s’intéresse
au traitement de la douleur et de son impact sur
les soins que la parturiente reçoit à l’accouchement. Une méta-analyse sur les méthodes non
pharmacologiques de modulation de la douleur
est actuellement en cours de rédaction, et les
résultats seront publiés prochainement.
PHOTOS :
©
Richard TARDIF,
photographe.
12
La méta-analyse de Hodnett 1 sur la satisfaction
de la femme à l’accouchement a fait ressortir
quatre facteurs déterminants :
• La qualité de la relation entre la femme et le personnel soignant (sages-femmes ou infirmières),
• La durée du soutien par le personnel soignant,
• La participation de la femme aux décisions
relatives à ses soins,
• La réalisation de ses attentes.
Il en ressort que l’absence de douleur n’est pas
garante de la satisfaction de la femme, à moins
qu’elle ne fasse partie de ses attentes. Afin de
favoriser la satisfaction, il est donc important
de considérer individuellement chaque femme
en lui offrant un vaste éventail d’outils pour la
soutenir et encourager sa participation aux soins,
tout en respectant une approche graduelle de
soulagement de la douleur.
Les Dossiers de l’Obstétrique ‫݋‬N° 416 ‫݋‬JUIN 2012
FAVORISER L’ACCOUCHEMENT
PHYSIOLOGIQUE
A
u Canada, deux initiatives visent à favoriser
l’accouchement physiologique et à réduire
les interventions : la politique de périnatalité du Québec 2008-2018 et la ligne directrice de
la Société des Obstétriciens et Gynécologues du
Canada (SOGC) sur le soulagement de la douleur.
En 2008, le ministère de la Santé et des Services
Sociaux du Québec (MSSSQ) élabore sa nouvelle
politique de périnatalité pour 2008-2018. Une de
ses priorités est de diminuer le recours aux interventions obstétricales non médicalement requises
(césariennes, péridurales, déclenchement artificiel
du travail et stimulation du travail, forceps-ventouses, etc.). Le MSSSQ souhaite « favoriser l’accouchement physiologique en élargissant la gamme
des options autres que médicales et pharmaceutiques
proposées aux femmes, notamment en matière de
contrôle et de gestion de la douleur (bain, ballon, banc
de naissance, chaise de massage, positions diverses,
mobilité en cours de travail, etc.) 2 ».
Également, un nouveau comité multidisciplinaire
de la SOGC, dont nous faisons partie, a été mandaté
pour rédiger une directive clinique canadienne sur le
soulagement de la douleur obstétricale (à paraître en
2013). Basée sur la médecine factuelle, cette directive vise à outiller les cliniciens pour une meilleure
prise en charge de la douleur obstétricale dans un
continuum de soins.
Ces initiatives démontrent l’intérêt de la société
canadienne à améliorer les soins cliniques tout en
favorisant la satisfaction des parents.
RAPPELS SUR LA DOULEUR
DÉFINITION
L’International Association for the Study of Pain 3
définit la douleur comme « une expérience sensorielle
et émotionnelle désagréable en relation avec une lésion
tissulaire réelle ou potentielle ». La douleur est une
fonction essentielle à la survie de l’organisme en lui
Q
Soulagement
de la douleur
permettant de préserver son intégrité physique et
de réagir aux signaux de lésions internes qui, sans
réparation, peuvent mener à une dégénérescence.
La douleur est un phénomène subjectif qui peut être
influencé par plusieurs variables. Elle comporte au
moins deux composantes : physiologique (sensori
discriminative) et psychologique (motivo-affective) 4.
PROBLÉMATIQUE
La douleur de l’enfantement est perçue par près de
90 % des femmes comme étant forte à extrêmement
forte 5. De nombreuses études décrivent l’intensité
et l’aspect désagréable de la douleur clinique de
l’accouchement en la comparant à l’amputation d’un
membre ou à la douleur de la lombalgie chronique 6.
Pour ces raisons, la péridurale est une intervention de
plus en plus demandée par les femmes et fréquente
lors de l’accouchement au Canada. Cependant, une
question demeure : la douleur joue-t-elle un rôle
lors de l’accouchement et est-il pertinent de vouloir
l’éliminer complètement ?
Q
APPROCHES NON PHARMACOLOGIQUES
(ENDOGÈNES)
Il existe de nombreuses techniques pour soulager la douleur. Dans la Grèce antique, on utilisait
l’anguille électrique pour soulager différents types
de douleur 7, 8, dont la goutte, les rhumatismes et
le mal de tête. On plaçait l’anguille sur la région
douloureuse et la décharge électrique que recevait
le patient produisait un soulagement immédiat qui
persistait après la stimulation.
L’acupuncture utilise une stimulation de points
précis pour soulager la douleur. Cette stimulation
est parfois appliquée sur une région éloignée de la
région souffrante. La stimulation, qui est de courte
durée, peut produire un soulagement qui persiste
bien au-delà de la période de stimulation. Les techniques de concentration mentale nous démontrent
comment les messages de douleur peuvent être
modulés et les réactions physiologiques et psychologiques, inhibées.
De récentes publications sur la douleur 9, 10, proposent de classifier les techniques endogènes de
modulation de la douleur selon le mécanisme neurophysiologique qu’elles activent.
Q Le contrôle inhibiteur spécifique par la stimu-
lation des afférences non nociceptives (théorie
du Portillon de Melzack et Wall) 11 agit lorsque la
stimulation non douloureuse par un massage léger
de la zone douloureuse active les grosses fibres
afférentes qui inhibent les plus petites fibres qui
transmettent la perception de la douleur. Grâce
à cette action, la perception de l’intensité de la
douleur du site de la douleur est modulée. Sous
ce mécanisme se retrouvent les techniques telles
que le TENS conventionnel (non douloureux),
le massage léger, la vibration, les bains, les serviettes chaudes et le positionnement du corps
avec mouvement. Plusieurs études ont montré que
ce mécanisme, comparé aux soins standards, n’a
démontré aucune différence pour la satisfaction
maternelle, les interventions obstétricales et la
morbidité materno-fœtale mais seulement une
diminution du recours à la péridurale de plus de
20 % 12, 13, 14.
Q Le contrôle inhibiteur diffus nociceptif (CIDN
du Dr Le Bars) 15, 16, est activé par la création
d’une stimulation douloureuse sur un site parfois
éloigné de la zone douloureuse. Ce faisant, il
active des neurones et inhibe simultanément
les autres neurones. C’est par le relâchement
d’endorphines que le corps inhibe la douleur
de tous les sites, sauf celui qui est sollicité par la
stimulation douloureuse. Sous ce mécanisme se
retrouvent toutes les techniques de stimulations
périphériques douloureuses dont l’acupuncture,
le TENS douloureux, les massages profonds
(shiatsu, digito-pression), les massages de glace
et les papules d’eau stérile. Plusieurs études ont
montré que ce mécanisme, comparé aux soins
standards, n’a démontré aucune différence pour
les interventions obstétricales et la morbidité
materno-fœtale mais plutôt une diminution
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UNE APPROCHE GRADUELLE POUR LE
SOULAGEMENT DE LA DOULEUR OBSTÉTRICALE
JULIE BONAPACE ET NILS CHAILLET
du recours à la péridurale pouvant aller jusqu’à
plus de 40 % 17, 18, 19. La satisfaction maternelle
concernant l’expérience de l’accouchement,
ainsi que le sentiment de contrôle semblent être
significativement augmentés chez les femmes ayant
recours à ce mécanisme 17, 20.
endogènes et pharmacologiques est efficace pour
réduire les taux d’interventions, augmenter la satisfaction et redonner confiance aux femmes en leur
capacité d’accoucher. Cette combinaison favorise un
accès optimal aux approches pharmacologiques au
moment où celles-ci sont requises.
Le choix de la technique et du mécanisme repose
sur les préférences de la femme, la phase du travail
et les ressources disponibles. Un soulagement de
la douleur optimal consiste probablement en une
combinaison de ces trois mécanismes. Par exemple,
le mécanisme du portillon (stimulation légère sur la
zone douloureuse) procure un soulagement moins
important que le contrôle de la pensée ou encore
que le CIDN (création d’une seconde douleur n’importe où sur le corps). Le massage léger sur la zone
douloureuse pourrait donc convenir davantage en
début de travail ou entre les contractions alors que
les autres mécanismes sont mis à profit pendant les
contractions d’intensité moyenne à élevée. Comme
la douleur est une perception qui est facilement
modulable, il importe pour la femme de gérer, en
tout temps, sa cognition en se répétant mentalement des mots qui la calment et qui la rassurent, en
respirant, en se détendant ou encore en imaginant
Q Le contrôle exercé par les centres supérieurs du
système nerveux central (déviation de l’attention)
joue un rôle prédominant dans la gestion de la
douleur. Deux mécanismes expliquent comment
la perception douloureuse est transformée :
1 ! Modification du message.
2 ! Déclenchement du centre d’inhibition de la
douleur, comme pour la stimulation douloureuse.
Dans les centres supérieurs du cerveau, les messages de douleur établissent des liens directs et
indirects vers d’autres régions cérébrales. Ces régions sont associées étroitement à la mémoire et
aux émotions. Sous ce modèle se retrouvent toutes
les approches comportementales ou cognitives qui
permettent de moduler la perception de la douleur, comme la relaxation, l’hypnose, l’orientation
de l’attention, le yoga, la respiration, la méditation, la
sophrologie, le chant prénatal, les odeurs, le soutien
ou encore le placebo. Plusieurs études ont montré
que ce mécanisme, comparé aux soins standards permettait d’obtenir une diminution des interventions
obstétricales et notamment des césariennes 21, 22, des
accouchements instrumentaux 23, 24 et du recours à
l’ocytocine 25, 26, pouvant aller de 20 à 60 %. Les
chances de succès de l’allaitement exclusif sont également augmentées de plus de 50 % 27. Toutefois,
pour les femmes ayant eu recours à ce mécanisme,
une diminution du taux de péridurale de seulement
10 % a été observée 28, 29, 30. Ce dernier résultat
semble indiquer que la combinaison des approches
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QUELQUES PISTES
POUR LA PRATIQUE
! Encouragez les parents à se préparer.
" Établissez des protocoles hospitaliers qui
favorisent la physiologie pour que tous les
intervenants travaillent dans le même sens :
• Retour à la maison en phase latence
• Pas de monitoring continu pour favoriser la
mobilisation
• Favoriser la poussée retardée « late pushing ».
# Enseignez les approches endogènes au
personnel qui soutient la femme.
$ Encouragez le personnel à pratiquer les
techniques non pharmaco avec les parents
lors du travail.
% Formez le père ou la personne qui accompagne
afin de faire en sorte que la femme en travail
ne soit jamais sans soutien.
& Équipez les chambres avec du matériel pour
soutenir la non-pharmacologie : TENS, ballon,
chaise massage, barres suspendues, lit large,
baignoire.
' Créez un environnement calme pour favoriser
le relâchement d’endorphines.
RÔLE DU PLACEBO
Le rôle du placebo dans le traitement de la douleur
est de plus en plus connu. En fait, le placebo est
défini comme étant l’« effet thérapeutique obtenu par
l’administration de comprimés, de liquides, d’injections
et toutes procédures qui n’ont pas d’effet spécifique sur
la maladie à traiter » 31. Ainsi, une seule condition
semble essentielle pour déclencher les effets bénéfiques du placebo : que le praticien et le patient
croient à l’efficacité du traitement.
L’attitude et les valeurs du personnel sont fondamentales dans la pratique des approches endogènes.
En effet, plus les intervenants seront convaincus de
l’efficacité des techniques et surtout, de la satisfaction
que les parents ressentiront en période postnatale,
plus la confiance de la femme en sa capacité à gérer
son travail sera grande.
Q
Q
CONDITIONS PROPICES POUR LES APPROCHES NON
PHARMACOLOGIQUES
Le soutien
L’accompagnement par le personnel soignant, le
partenaire, un parent ou une personne formée dans
le soutien doit servir à rassurer la femme, à renforcer ses compétences et sa confiance et lui procurer
un confort émotionnel et physique. Les gestes et
paroles aimantes soulagent la douleur en agissant
sur le contrôle par le système nerveux central. Le
placebo potentialise ce mécanisme.
En général, les approches endogènes nécessitent de la part des parents, un apprentissage en
phase prénatale. Ainsi, la femme et son partenaire
développent des compétences pour activer les
mécanismes endogènes durant le travail et l’accouchement. Par ailleurs, les études démontrent
que l’attitude et les valeurs du personnel soignant
potentialisent ou inversement invalident les capacités de la femme et de son partenaire à gérer la
douleur au moment de l’accouchement. De nombreuses études démontrent que lorsque l’équipe
soignante soutient la femme et qu’elle enseigne les
techniques de soutien au père ou à la personne
accompagnante, on obtient une réduction des
analgésiques, des interventions médicales et une
meilleure satisfaction chez la femme 32.
un travail lent et long avec les complications qui y
sont associées 33, 34.
Pour ces raisons, le personnel médical doit chercher à créer un environnement autour de la femme
et de son partenaire dans lequel elle se sent en
sécurité et où son intimité est préservée (limiter
la lumière et le son, les allées et venues, le froid).
Ainsi, il sera plus facile pour elle de se concentrer
et de se détendre pour réduire son stress et son
anxiété. Il faut éviter de semer le doute sur sa capacité à accoucher et la rassurer en l’aidant à vivre
ses contractions, une à la fois. Avant le travail actif,
il est préférable de prendre un accord avec elle en
lui indiquant que si elle ressent le besoin de faire
appel aux approches pharmacologiques, c’est elle
qui vous en fera la demande. Éviter de lui demander
périodiquement si elle veut qu’on lui enlève sa douleur (par la péridurale ou autre) car cette question
peut équivaloir à lui dire qu’elle ne gère pas bien ses
contractions et qu’elle a besoin d’aide. Comme la
douleur est une perception que seule la femme peut
réellement mesurer, s’abstenir d’évaluer la douleur
à sa place. Puisque l’expérience de la naissance est
unique, il importe que les professionnels n’influent
pas sur l’expérience de la femme par leurs propres
expériences négatives ou leurs propres peurs. En
respectant ces consignes, la femme est dans des
conditions optimales pour activer le puissant mécanisme endorphinergique du contrôle de la douleur
par les centres supérieurs.
Soulagement
de la douleur
une sensation ou un lieu agréable. L’objectif est de
réduire son anxiété et son stress.
Bénéfices
Le premier bénéfice des approches endogènes
est la réduction de la douleur tout en permettant
la mobilité complète de la femme. La douleur envoie des messages sur la progression du travail 35 et
guide la femme dans un positionnement optimal
pour soulager et favoriser la descente du fœtus
L’environnement
Les femmes qui atteignent leur limite de tolérance à la douleur et qui sont en situation de stress
(peur, anxiété, froid, faim, etc.) sécrètent une forte
concentration de catécholamines (adrénaline et noradrénaline). De façon générale, l’adrénaline inhibe
la sécrétion d’ocytocine et contrecarre en partie les
effets des endorphines. Un haut taux de catécholamines lors du premier stade du travail peut entraîner
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UNE APPROCHE GRADUELLE POUR LE
SOULAGEMENT DE LA DOULEUR OBSTÉTRICALE
JULIE BONAPACE ET NILS CHAILLET
L’EXPÉRIENCE DU CENTRE HOSPITALIER
DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL (CHUM)
E
n 2000, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal, (CHUM) choisit de
faire un virage dans le but d’améliorer
la satisfaction des usagers du “Centre MèreEnfant”. Il choisit d’offrir un large éventail
d’options de soulagement de la douleur aux
femmes et à leur partenaire. Il forme son personnel médical de soutien (les infirmières*)
aux approches non pharmacologiques avec la
méthode Bonapace. Des cours de préparation
à la naissance avec cette même approche sont
enseignés dans l’établissement tous les mois
à raison de quatre rencontres de 2 heures.
Les chambres de naissance (salles physiologiques) sont équipées d’un TENS, d’un ballon,
d’une chaise à massage et d’une barre de
suspension. L’éclairage est tamisé et l’environnement est convivial et discret. Pendant
le travail, le personnel de soutien enseigne
aux parents comment utiliser les approches
endogènes en proposant et en pratiquant
différentes techniques avec eux : positions,
massages, glace, ballon, papules d’eau stérile, etc. L’acupuncture est disponible sur demande. Bien que la péridurale soit l’approche
pharmacologique la plus demandée, d’autres
approches comme l’oxyde nitreux (gaz hilarant)
sont également disponibles.
Le département d’obstétrique a également
mis en place des mesures pour favoriser la
physiologie :
• Les femmes sont incitées à retourner à la
maison si elles arrivent à l’hôpital en phase
de latence ;
• Le monitoring fœtal n’est pas continu, ce
qui encourage les parturientes à bouger ;
• La poussée retardée « late pushing » est
encouragée ;
• Le personnel médical qui intervient auprès
de la femme et de son partenaire travaille
dans un même sens pour le soulagement
de la douleur (des interventions simples à
complexes).
selon les besoins de Paulette. Comme père, je
me suis senti utile et solidaire de mon épouse
et Paulette était bien contente de s’être passée de la péridurale. Grâce au soutien des
infirmières, elles nous ont permis de vivre
ensemble un accouchement physiologique.
Nous sommes très satisfaits du service offert
au CHUM ».
Johanne STEBEN est infirmière au CHUM
depuis plus de 25 ans. En plus d’accompagner
les parents dans la gestion de la douleur lors
du travail, elle offre à l’hôpital les cours de
préparation à la naissance avec la méthode
Bonapace. « Le personnel infirmier aime soutenir activement la femme et son partenaire,
quand c’est possible. Il y a des hauts et des
bas en obstétrique, surtout quand nous manquons d’effectif. Soutenir est plus exigeant
mais tellement plus satisfaisant ! Selon moi,
la clé du succès pour la satisfaction c’est la
préparation et l’accompagnement. La femme
a besoin de sentir qu’elle ne sera pas laissée
seule pendant son travail. Si je ne peux être
avec elle, j’enseigne au partenaire ce qu’il
peut faire. Le père est toujours heureux de
participer activement. Il se sent utile, satisfait
et c’est une belle expérience pour lui, son
couple et sa famille. C’est gagnant pour tout
le monde. On commence toujours avec ce qui
est simple pour soulager la douleur : ballon,
massages, positions, bains, respirations, etc.
Les femmes acceptent la douleur et quand
elles voient que le travail progresse, elles la
tolèrent encore mieux. »
Une étude rétrospective des 10 dernières années est présentement en cours au
CHUM afin d’évaluer l’impact de la méthode
Bonapace de préparation à la naissance sur le
taux d’interventions lors de l’accouchement.
Les résultats seront connus prochainement.
Inconvénients
Les travaux du Dr Liebeskind démontrent qu’une
douleur intense qui persiste pendant un long moment affaiblit le système immunitaire 37. À l’accouchement, les réponses du corps à la douleur sont
importantes. Alors qu’elles ne sont pas forcément
dangereuses, elles peuvent créer des effets néfastes
sur le moral et sur la satisfaction de la mère 38, en
plus d’affaiblir son système immunitaire. C’est pourquoi il est essentiel de la réduire à un seuil tolérable.
Un inconvénient des approches non pharmacologiques est l’effort qui doit être déployé par le
personnel et par les parents pour en faire l’apprentissage et les mettre en pratique de façon continue
et soutenue lors du travail. En effet, les parents qui
ont reçu une préparation adéquate sont davantage
autonomes face à la gestion de la douleur mais la
peur de l’inconnu fait en sorte que la présence d’un
soutien professionnel reste nécessaire. De plus, les approches endogènes ne font pas disparaître totalement
la douleur, celle-ci étant importante pour permettre
à la femme de gérer le travail de façon optimale.
Pour les femmes n’ayant pas confiance en elles ou
pour celles ayant peu d’expérience de la douleur,
l’accouchement peut sembler insurmontable, renforçant le besoin d’un soutien positif durant le travail.
APPROCHES PHARMACOLOGIQUES
* Au Québec, ce sont les infirmières qui
soutiennent les femmes en travail.
Douze années plus tard, les parents
témoignent de leur satisfaction.
Paulette et Samuel ont accouché de leur
deuxième enfant au CHUM. Samuel raconte
son expérience. « Notre premier accouchement s’est passé en Europe où l’unique option
de soulagement de la douleur qu’on nous a
proposée était la péridurale. Au CHUM, nous
avons participé activement à la naissance de
notre enfant. Les infirmières nous ont proposé
plusieurs alternatives pour le soulagement de
la douleur que nous avons mises en pratique
16
dans la filière pelvi-génitale en même temps qu’elle
permet de cerner certaines dystocies.
De plus, lorsqu’elles sont pratiquées adéquatement, les approches endogènes renforcent le sentiment d’efficacité personnel de la femme 36 ou encore
l’estime de soi du partenaire (lorsqu’il est actif et sait
quoi faire pour accompagner).
Il arrive parfois également que certaines femmes
ne répondent pas bien à la pharmacologie ou encore,
pour des raisons médicales, ne peuvent recourir à la
péridurale. Dans ces cas, les approches endogènes
peuvent être fort utiles et procurer le soulagement
nécessaire pour rendre l’expérience de la naissance
positive.
Les Dossiers de l’Obstétrique ‫݋‬N° 416 ‫݋‬JUIN 2012
BÉNÉFICES
Bien qu’il existe une panoplie d’outils pharmacologiques pour soulager la douleur obstétricale
(protoxyde d’azote, narcotiques, infiltration périnéale et bloc honteux), la péridurale est le moyen
le plus largement utilisé dans les pays occidentaux.
Au Québec, par exemple, ce taux oscille autour de
70 % 39. D’un point de vue analgésique, la péridurale
est considérée sécuritaire et très efficace puisqu’elle
réduit la douleur de 100 % dans 85 % des cas 40,
tout en permettant à la femme de demeurer éveillée
et alerte. Elle peut s’avérer très utile dans le cas
d’un travail qui se prolonge ou lorsque la mère est
épuisée et stressée.
Q
APPROCHE GRADUELLE DE SOINS
Il existe différentes techniques non pharmacologiques qui ont démontré leur efficacité pour soulager
la douleur et qui sont déjà utilisées quand le recours
aux approches pharmacologiques est impossible. Ces
approches endogènes constituent une alternative
intéressante aux méthodes pharmacologiques car
elles sont moins invasives et présentent moins d’effets secondaires. Toutefois, le recours aux méthodes
pharmacologiques devrait être envisagé, en complément, lorsque les méthodes non pharmacologiques
ne se révèlent plus assez efficaces et que le niveau
de douleur devient trop intense, pouvant générer
des effets indésirables pour la mère et son enfant.
La prise en charge de la douleur durant le travail
est un processus complexe qui ne devrait pas être
LA MÉTHODE BONAPACE
La méthode Bonapace est une approche centrée
sur le couple qui a pour but de réduire la douleur
tout en encourageant la participation active du père.
Développée au Canada par Julie Bonapace, médiatrice familiale et chercheuse au laboratoire de
recherche sur la douleur de l’Université du Québec
en Abitibi-Témiscamingue, cette méthode a d’abord
comme objectif de renforcer le couple en donnant
aux parents des outils pratiques pour travailler ensemble en période de stress. Basée sur les trois
mécanismes endogènes de modulation de la douleur,
cette méthode prépare les parents avec des outils
pratiques qui font appel à chacun des mécanismes :
Portillon (massages légers, bains, positions) ; le CIDN
(massages douloureux en acupression) et contrôle
des centres supérieurs (relaxation, imagerie mentale,
structuration cognitive, sons, respirations et soutien
par le partenaire). Des formations sont dispensées
aux sages-femmes et dans les maternités à travers
l’Europe et le Québec.
Soulagement
de la douleur
INCONVÉNIENTS
La péridurale peut présenter certains inconvénients et risques 41, 42. Parmi ceux-ci, on retrouve,
une réduction de la mobilité, le recours systématique
au monitoring fœtal continu, la prolongation du
second stade du travail, le recours à de l’ocytocine,
une augmentation du nombre d’accouchements
vaginaux instrumentalisés (ventouse et forceps) et
une diminution de la durée de l’allaitement 43. En
raison des effets de la péridurale, la poussée est parfois difficile à exercer 44, 45. Cependant, la péridurale
n’est pas associée à une augmentation du taux de
césarienne 46.
La péridurale devrait être administrée en fonction
de l’évolution du travail, des conditions médicales
et des préférences de la femme. Une cascade d’interventions et d’événements indésirables pourrait
survenir durant le travail suite à l’administration de
la péridurale, en fonction du dosage et du moment
où elle a été administrée 40, 41. Certaines études démontrent que les approches pharmacologiques, si utilisées en routine, peuvent occasionner dans certaines
circonstances plus d’inconvénients pour le bien-être
des femmes et de leur bébé que d’avantages 47, 48.
Q
réduit à l’administration du meilleur agent analgésique disponible. Afin de favoriser une approche
graduelle de soins basée sur les besoins de la femme
en travail, les professionnels de la santé doivent développer une compréhension optimale des mécanismes endogènes et des techniques permettant de
moduler la douleur. La gestion de la douleur requiert
également, de la part de la femme, une préparation
prénatale afin qu’elle développe ses compétences et
élabore, avec son professionnel de la santé, un plan
de soulagement réaliste et personnalisé conforme à
ses valeurs et à ses préférences.
Lorsque le travail survient, on peut alors mettre en
place un soutien dynamique et un environnement
favorable qui, au besoin, peut être suivi d’agents
pharmacologiques. Une approche graduelle de soins
permet ainsi de bénéficier des avantages des méthodes non pharmacologiques et pharmacologiques
de soulagement de la douleur.
O
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17
UNE APPROCHE GRADUELLE POUR LE
SOULAGEMENT DE LA DOULEUR OBSTÉTRICALE
JULIE BONAPACE ET NILS CHAILLET
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