bonnes pratiques pour la gestion des prairies en

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bonnes pratiques pour la gestion des prairies en
Programme INTERREG France (Manche) Angleterre
WOW Value of Working Wetlands
BONNES PRATIQUES POUR LA GESTION DES
PRAIRIES EN ZONES HUMIDES
Rapport final du programme de travail 4.1
Mars 2015
Programme INTERREG France (Manche) Angleterre
WOW Value of Working Wetlands
BONNES PRATIQUES POUR LA GESTION DES
PRAIRIES EN ZONES HUMIDES
Rapport final du programme de travail 4.1
Mars 2015
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CONTENU
1. Présentation de WP4.1
1.1 Objet
1.2 Activités principales
2. Recherche et gestion d'espèces envahissantes
2.1 Introduction
2.2 Étude de cas 1 - enquête sur les techniques pour contrôler le
Cirse à feuilles lancéolées (SMBdS).
2.3 Étude de cas 2 - test de restauration de prairies colonisées par la Jussie
(water primrose) sur les marais de l’Isac
2.4 Étude de cas 3 - gestion du Juncus effusus dans les herbes des prairies
humides sur les Somerset Levels pour l'élevage des échassiers (RSPB et SWT).
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3. Développer les bonnes pratiques dans la gestion des prairies humides
pour la biodiversité dans la communauté agricole
3.1 Introduction
3.2 Les Somerset Levels & Moors (RSPB, SWT et FWAG SW)
3.3 Les Culm Measures, Devon du nord (DWT)
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27
43
4.
4.1
4.2
4.3
Discussion
Introduction
Recherche et gestion d'espèces envahissantes
Développer les bonnes pratiques dans la gestion des prairies humides pour
la biodiversité dans la communauté agricole
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47
48
Bibliographie
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Annexes
51
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1. 1. PRÉSENTATION DE WP4.1
1.1 Objet
En élaborant le projet « Value of Working Wetlands », un certain nombre de partenaires ont
identifié un besoin d'augmenter le niveau d'assistance qu'ils fournissent aux propriétaires fonciers
afin de les aider à développer une plus grande expertise dans la gestion des prairies humides pour la
biodiversité dans leurs domaines d'études respectifs. Ce rapport décrit le travail mené à bien par les
partenaires de WOW dans les lieux suivants:
Partenaire
Devon Wildlife Trust (DWT)
Domaine d'étude
Couches charbonneuses,
Devon du nord, Angleterre
Somerset Wildlife Trust (SWT)
Somerset Levels & Moors,
Somerset, Angleterre
Royal Society for the Protection Somerset Levels & Moors,
of Birds (RSPB)
Somerset, Angleterre
Syndicat Mixte Baie de Somme Baie de Somme, Picardie,
(SMBdS)
France
Institution d’Aménagement de Marais de Vilaine et de
la Vilaine (IAV)
Redon, Bretagne, France
Site de démonstration
Dundson Farm et autres sites du
Culm
Tealham Moor, Somerset Levels,
Somerset, Angleterre
Greylake RSPB reserve, Somerset
Levels, Somerset, Angleterre
Hable d' Ault, Baie de Somme,
Picardie, France
Les marais de l’Isac, Loire
Atlantique, Bretagne, France
1.2 Activités principales
Les partenaires ont identifié deux domaines de travail principaux dans le programme WP4.1:
1.
Recherche et gestion des espèces envahissantes pour informer les agriculteurs des conseils
de gestion de prairie humide et pour aider dans la gestion des réserves naturelles et/ou des
sites de démonstration. Ceci comprend une nouvelle recherche sur le contrôle du Cirse à
feuilles lancéolées (Cirsium vulgare) et de la Jussie (Ludwigia grandiflora) dans les sites du
SMBdS et de l'IAV respectivement ; et la compilation des exemples de bonnes pratiques
dans le contrôle des espèces envahissantes des prairies humides, y compris les espèces de
Joncs (Juncus sp.). De plus, quelques exemples des bonnes pratiques de gestion qui ont eu
lieu en dehors du programme de WOW sont incluses, bien qu'il y ait un large éventail de
conseils disponibles pour la gestion des espèces envahissantes à travers les RSPB,The
Wildlife Trusts, FWAG et Natural England, et le lecteur est invité à consulter leurs sites
Internet pour de plus amples informations. Un bon point de départ serait le Guide des
prairies humides 1997 produit par la RSPB, l'institut d'écologie terrestre et de la nature
anglaise.
2. Développer les bonnes pratiques dans la gestion de la biodiversité des prairies humides au
sein de la communauté agricole à travers la fourniture de conseils, d'appui et de formation
en gestion. Ceci inclut les visites-conseil aux agriculteurs, les relevés de l'état des sites, les
relevés d'échassier nicheur et la création d'une série de sites de démonstration pour
présenter les bonnes pratiques de soin et d'entretien des habitats des prairies humides à la
communauté agricole locale.
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2. RECHERCHE ET GESTION DES ESPÈCES ENVAHISSANTES
2.1 Introduction
La prairie en zone humide exige une intervention active afin de réaliser et de conserver des
conditions favorables aux communautés végétales et animales prioritaires. L'intervention est
principalement axée sur la gestion de l'herbe et de l'eau, qui est influencée par des facteurs naturels
comme le type de sol, les précipitations et la température, et d'autres facteurs comme l'historique
de gestion récente, la pollution et la perturbation humaine.
La gestion défavorable de l'eau et du pâturage est souvent à l'origine des changements dans la
composition botanique des communautés de prairie humide avec des répercussions sur une gamme
d'espèces spécialisées. Le niveau de l'impact des conditions défavorables dépend en partie de
l'ampleur et de la durée de la gestion défavorable, et les effets peuvent être limités à des champs
individuels ou à des unités hydrographiques, ou peuvent avoir un effet sur un site entier.
La gestion défavorable peut provoquer la dominance d'une ou de plusieurs espèces végétales
précédemment sous-dominantes au fur et à mesure que l'herbe de prairie humide devient plus
sèche ou plus humide, ou elle peut entraîner des changements structurels par exemple à travers le
surpâturage, le sous-pâturage ou le tassement. D'autres espèces végétales des zones périphériques
peuvent saisir l'occasion pour envahir les prairies humides, tirant profit des conditions qui leurs sont
de plus en plus favorables. Sur certains sites, des espèces non indigènes peuvent être introduites de
façon accidentelle dans l'herbe d'une prairie humide ou un système de fossé adjacent, et si les
conditions sont propices, elles peuvent coloniser rapidement et commencer à dominer l'herbe.
Les écologistes voient généralement de tels changements dans la composition et la structure de
l'herbe comme quelque chose qui doit être évitée car souvent ils entraînent la réduction ou la perte
de communautés botaniques rares dans la prairie humide riche en espèces, ou ils peuvent être à
l'origine de la réduction ou de la perte des espèces végétales et animales spécialisées de prairie
humide. La gestion vise donc à éviter les conditions qui permettent le changement rapide de la
composition ou de la structure de l'herbe sur des sites importants, et dans ces conditions, des
actions spécifiques devraient être entreprises afin de réduire la dominance des espèces qui étaient
sous-dominantes jusqu'alors, ou en vue de réduire ou d'éradiquer les espèces envahissantes.
Trois études de cas sont présentées ci-dessous :

Étude de cas 1 - lutte contre le chardon (Cirsium vulgare) en prairies permanentes de la
Plaine Maritime Picarde (SMBdS).

Étude de cas 2 - recherche sur des techniques pour contrôler et éradiquer la Jussie(Ludwigia
grandiflora) dans Les Marais de l' Isac, Loire Atlantique (IAV).

Étude de cas 3 - gestion de jonc épars (Juncus effusus) dans les herbes des prairies humides
sur les Somerset Levels en faveur des échassiers nicheurs (RSPB et SWT).
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2.2 Étude de cas 1 - lutte contre le chardon en prairies permanentes en Plaine
Maritime Picarde (SMBdS).
2.2.1 Contexte
Le projet Interreg WOW (Value of Working Wetlands) a permis la mise en place d’une étude
approfondie des prairies humides. Dans ce cadre, le Syndicat mixte Baie de Somme – Grand Littoral
Picard est en charge de réaliser, en lien avec d’autres partenaires, une étude sur la gestion du
chardon en prairies. En effet, ces adventices, si elles ne sont pas contrôlées, diminuent le potentiel
agronomique des prairies et les agriculteurs se trouvent dans l’obligation d’empêcher leur montée à
graine, au titre des bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) de la PAC. Face aux
enjeux agri-environnementaux, les méthodes de lutte employées se doivent d’être le plus efficaces
possible tout en préservant le milieu et la biodiversité présente. En raison des impacts de l’emploi de
produits phytosanitaires sur la biodiversité, il est essentiel de trouver des solutions alternatives
évitant ou limitant leur utilisation. L’étude est menée en Plaine Maritime Picarde, sur le secteur du
Hâble d’Ault où le chardon est particulièrement présent au sein des prairies.
Un premier travail bibliographique ainsi que des propositions d’expérimentation ont pu être réalisés
dans le cadre d’un stage d’ingénieur agronome Agroparistech Spécialité Écologie – Biodiversité –
Évolution en 2013. Celui-ci portait sur les liens entre les populations de vanneau huppé et les
pratiques agricoles en Plaine Maritime Picarde et comprenait un volet sur l’amélioration des
itinéraires techniques des éleveurs.
En raison des difficultés techniques et pratiques pour la mise en place de modalités
d’expérimentation précises, une première phase de l’étude a consisté à établir un état initial de la
présence de Chardons dans certaines parcelles du Hâble d’Ault où le problème du chardon était
avéré. Une réflexion a également pu débuter avec les éleveurs partenaires pour connaître les
pratiques en place et réfléchir aux actions de lutte pouvant être réalisées en fonction des limites
techniques (matériel, temps…).
2.2.2 Objectif:
-Rechercher des solutions alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires ou limitant leur
utilisation pour le contrôle des chardons dans les prairies de la Plaine Maritime Picarde.
-Evaluer l’efficacité de différentes méthodes de luttes contre l’envahissement par les chardons et
leurs impacts sur la qualité écologique des milieux prairiaux.
-Acquérir des références techniques et économiques pour la diffusion de pratiques durables auprès
des éleveurs du territoire.
2.2.3 Présentation du « chardon »
Afin de lutter contre le « chardon » (genre Cirsium, famille des Asteracées), certaines connaissances
sur la biologie des espèces concernées sont nécessaires. Essentiellement deux espèces communes
posent des problèmes d’envahissement sur les prairies du territoire :
-Cirsium vulgare / Cirse commun ou cirse à feuilles lancéolées
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-Cirsium arvense / Cirse des champs
Celles-ci ont cependant des stratégies reproductives différentes et leur gestion en est fortement
impactée.
Le Cirse commun est une bisannuelle qui se reproduit majoritairement de façon sexuée
(anémochorie). La racine-pivot peut également repousser et former une nouvelle plante par
propagation végétative.
Le Cirse des champs est une espèce nitrophile. Il se reproduit de manière sexuée, et se disperse
principalement par anémochorie mais également par propagation végétative grâce à son rhizome.
Ce dernier à une croissance très rapide (jusqu’à 4 à 5 mètres de croissance horizontale par an) et
une forte capacité de reprise (100% des fragments de 2,5cm formeraient une nouvelle plante). Il
procure donc au Chardon des champs une grande résistance et rends la gestion de Cirsium arvense
beaucoup plus complexe que celle de Cirsium vulgare.
Comme pour toute plante à rhizome, les réserves nutritives du chardon des champs sont variables
selon le stade phénologique et les périodes de l’année. Il est intéressant de connaitre le moment où
les réserves sont les plus faibles afin d’intervenir à la période la plus adéquate pour maximiser l’effet
des mesures mises en place. Cependant les données concernant les variations des réserves sont
contradictoires. En effet, certaines études suggèrent que les réserves sont minimales au stade
« début de floraison » alors que d’autres plus récentes indiquent que les réserves sont les plus
faibles au stade « 8-10 feuilles » ou lorsqu’il mesure moins de 10 cm. Il est donc complexe de
connaitre une date d’efficacité maximale des mesures à mettre en place. Les actions pendant les
périodes de mise en réserve seront inefficaces voire favoriseront la repousse.
2.2.4 Facteurs ayant une influence sur les chardons
Il est nécessaire de connaitre les différents facteurs susceptibles d’influer sur le développement des
chardons afin d’envisager des méthodes de lutte adaptées. L’entretien de la prairie joue un rôle
primordial dans la gestion des chardons.
Impact du pâturage
Les jeunes pousses sont consommées par le bétail mais les plantes épineuses ne sont en général pas
broutées, ce qui est à l’origine de la création de zones de refus. Seul les équidés (chevaux, poneys et
ânes) consomment les capitules et empêchent la reproduction du chardon. Sur la zone d’étude, les
bovins sont très nettement majoritaires et le chardon constitue un refus important.
La pression de pâturage peut avoir un impact sur le chardon, en effet le surpâturage entraine la
création de zones dénudées, favorables à la germination du stock de graine présent dans le sol. Le
sous-pâturage peut également avoir un effet négatif car les animaux ont dans ce cas tendance à se
diriger vers des espèces plus appétantes et délaisser les plantules de chardon, ce qui favorise leur
multiplication.
Impact de la fauche
La fauche est un moyen de lutte couramment utilisée contre le chardon. Le choix de la période de
réalisation des fauches est alors primordial afin d’avoir une action efficace. Deux stratégies de
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fréquence de fauche peuvent être adoptées, et sont à mettre en relation avec les hypothèses
d’évolution des réserves des chardons dans le rhizome. En effet, la période la plus intéressante pour
réaliser la fauche est celle ou les réserves sont au plus bas.
Si l’on suppose que les réserves sont minimales juste avant floraison alors cette date doit être
choisie pour réaliser les fauches. Il s’agit avant tout d’éviter la montée à graine et la propagation par
reproduction sexuée. Seules une à quelques semaines séparent l’ouverture des fleurs et la formation
de graines viables, l’intervention se doit d’être réalisée à temps. Il a été montré par Linbourg (2001)
que la réalisation de 3 fauches par an (avant floraison) avait le même effet sur le nombre de pieds de
chardon détruits que deux désherbages au MCPB.
Si l’on retient l’hypothèse selon laquelle les réserves sont minimales au stade « 8-10 feuilles » des
fauches répétées doivent être réalisées. Une expérience de fauche mensuelle pendant 4 ans a
montré un succès de 100% d’éradication des chardons. Il est primordial de noter que la fauche du
chardon au printemps stimulerait le développement des rhizomes. Une fauche unique non suivie
d’autres interventions de lutte contre le chardon peut donc avoir un effet inverse à celui escompté
et stimuler la repousse. La fauche par temps de pluie semble accentuer l’impact négatif sur les
chardons. Les tiges creuses du chardon se remplissent d’eau, ce qui pourrait favoriser le
pourrissement des organes souterrains.
Amendement
La mise en place de techniques visant à favoriser les espèces prairiales permet d’éviter l’apparition
de zones dénudées et leur colonisation par le chardon. Un chaulage et une fertilisation adéquate
sont donc importants pour maintenir un couvert compétitif. Les excès de fumure peuvent au
contraire favoriser les chardons et autres plantes nitrophiles.
Roulage
Le roulage des prairies après l’hiver permet de favoriser le tallage des graminées, ce qui les rendrait
plus compétitives face au chardon.
Hersage
Le hersage peut entrainer l’apparition de zones dénudées ou fractionner les rhizomes, ce qui aurait
tendance à favoriser le chardon.
Affouragement
Les graines de chardon peuvent se propager par les foins et fèces (et donc les fumiers). Si le chardon
n’est pas consommé par les bovins lorsqu’il est frais, il l’est une fois sec, il est donc nécessaire de
porter une attention toute particulière sur le fourrage utilisé afin de limiter la propagation des
chardons (notamment vers des parcelles qui ne sont pas infestées).
Rotations et espèces compétitrices
Dans l’objectif de préservation des prairies permanentes, le travail du sol et les techniques de
rotation ne sont pas envisageables. Des espèces compétitives à racines profondes semblent
cependant impacter les populations de chardons telle la luzerne qui est régulièrement citée dans la
bibliographie. Utilisée comme fourrage et pouvant être implantée en sursemis, la luzerne est une
légumineuse à racines profondes concurrençant le chardon pour les éléments nutritifs. Un possible
8
effet allélopathique est également évoqué. Son implantation associée à des actions de fauche
semble juguler la prolifération du chardon au bout de plusieurs années. (ITAB, 2002)
Lutte biologique
Différents insectes notamment de la famille des diptères dont les larves se développent à l'intérieur
des graines peuvent causer de 20 à 80 % de dégâts. Un champignon du type rouille élimine
régulièrement des colonies de chardon entières. Leur recours n’a cependant pas encore montré de
résultats satisfaisants dans des essais de « lutte biologique ».
Lutte chimique
Le traitement des chardons en prairies est basé sur l’utilisation d’hormones herbicides (ex :
substance active MCPA) avant l'apparition des boutons floraux. Ces substances actives préservent
les poacées. L’efficacité de ces produits contre le chardon est limitée en traitement de surface. Le
chardon n’est pas détruit mais sa croissance est perturbée. Son impact sur les espèces dicotylédones
n’est pas négligeable.
2.2.5
Protocole de suivi
Site d’étude
Le secteur du Hâble d’Ault est particulièrement concerné par l’envahissement des prairies par les
chardons. Ces terres agricoles sont issues de la poldérisation de la Baie de Somme. Il s’agit de sols
limono-sablo-argileux fertiles et alcalins (riche en carbonate de calcium). Cette frange littorale peut
être régulièrement soumise aux vents et aux embruns marins. Il s’agit de parcelles de prairies
permanentes à tendance mésophiles à mésohygrophiles, pâturées par des bovins.
Protocole
a. Recueil des pratiques
Avant l’expérimentation, il est primordial de déterminer les pratiques en cours sur les parcelles
étudiées en particulier dans l’objectif de la lutte contre le chardon.
Le point sur les pratiques doit être le plus exhaustif possible et peut concerner les éléments
suivants :
-
Type de pâturage
Durée de pâturage
Dates de fauche
Traitement phytosanitaire
Roulage
Hersage
b. Evaluation du recouvrement en Chardon
Il est important de réaliser un état des lieux du niveau d’envahissement de la parcelle
(initialement et chaque année) en chardon afin de pouvoir quantifier l’évolution dans la prairie.
Le suivi est réalisé de manière analogue pour les espèces Cirsium vulgare et Cirsium arvense.
9
-
Une première vue d’ensemble de la parcelle permet de localiser les zones ou la densité est la
plus forte et d’évaluer s’il existe ou non une forte variation au sein même de la parcelle
Pour chaque parcelle d’étude :
- Cartographie des zones denses en chardon :
-
Pour les tâches de moins de 16m² un point GPS est pris au centre de la tache. La surface de
la tâche et le nombre de pied au mètre carré sont estimés. (Classe de 0-2 ; 2-5 ; 5-10 ; 1015 ; 15-20 ; 20-30 ; 30-50…)
-
Les taches de forte densité de chardon ( plus de 16m²) sont détourées au GPS. Un nombre
moyen de pieds par mètre carré est déterminé grâce à la réalisation de relevés au sein de
quadrats de 1m² sur des transects au sein des tâches (la distance entre les quadrats est à
adapter à la taille de la tâche afin d’avoir au moins 10 quadrats par zones).
Remarque : deux taches sont considérées comme distinctes si elles sont distantes de plus de 4
mètres.
- Estimation du recouvrement en chardon dans le reste de la parcelle.
-
Pour le reste de la parcelle, un relevé du nombre de pieds au mètre carré (Classes de 0-2 ; 25 ; 5-10 ; 10-15 ; 15-20 ; 20-30 ; 30-50…) est réalisé au sein de quadrats de 1m² réalisés tous
les 20 mètres sur les diagonales de la parcelle (Annexe 1). Les données récoltées sont
ensuite cartographiées pour faciliter la visualisation et le suivi (Annexe 1).
-
Afin de pouvoir réaliser un bilan sur l’effet des pratiques agricoles sur les chardons, il est
nécessaire de réaliser un suivi annuel des parcelles, avec le même protocole. De même pour
la réalisation des cartes il est important de toujours conserver les mêmes classes de densité
de chardon afin de comparer des données (Classes de 0-2 ; 2-5 ; 5-10 ; 10-15 ; 15-20 ; 20-30 ;
30-50…). Les cartes ainsi obtenues annuellement associées aux données recueillies sur les
pratiques agricoles menées dans ces parcelles pourront être utilisées afin d’analyser les
effets des différentes méthodes de lutte et déterminer leurs efficacités respectives.
Modalités de gestion proposées
A partir des éléments influençant la présence du chardon, plusieurs modalités ont été proposées à
l’expérimentation afin de déterminer l’efficacité des méthodes de lutte. Dans le cas où la gestion est
réalisée par l’éleveur, pour des raisons pragmatiques, une seule modalité de gestion par parcelle
peut être proposée. L’idée est de tester ces 5 modalités sur 5 parcelles situées dans un même
secteur géographique pour limiter l’impact des facteurs environnementaux.
Modalité 1
Période
Fin d’hiver
Printemps - été
Actions
Roulage de la
parcelle
fauche avant floraison
par temps sec
10
Modalité 2
Roulage de la
parcelle
fauche avant floraison
par temps de pluie
Modalité 3
/
fauche avant floraison
par temps sec
Modalité 4
/
fauche avant floraison
par temps de pluie
Modalité 5
/
fauche mensuelle au stade « 8-10
feuilles » (soit environ 10 cm)
Indifférent
2.2.6 Actions réalisées en 2013-2014 :
Initialement, 5 parcelles appartenant au Conservatoire du Littoral sur le secteur du Hâble d’Ault ont
été sélectionnées pour cette étude. Un échange avec les 3 éleveurs concernés a été initié pour
recueillir leurs pratiques (pâturage et fauche des refus) et envisager des actions de gestion et de
suivi.
Seulement 2 éleveurs ont pu être réellement suivis.
Un suivi du recouvrement en chardons a débuté en 2013 et a été reconduit en 2014. En raison des
difficultés pratiques à mettre en place des modalités précises, les éleveurs ont eu la possibilité en
2013 et en 2014 d’intervenir selon leur choix et leur matériel à disposition. En effet, en raison des
aléas climatiques, de la disponibilité du matériel et du temps accordé par l’éleveur, il est très difficile
d’imposer un protocole scientifique précis dans cette expérimentation au champ. Les relevés et la
cartographie des zones infestées ont été réalisés en juillet 2013, avril 2014 et juillet 2014.
Eleveur 1:
2013 :
Cartographie de l’état initial de la parcelle.
Pâturage : bovin (11 génisses + 38 vaches allaitantes)
Gestion chardon : 1broyage en Juillet/pas de broyage en automne (pas de matériel)
2014 :
Cartographie de l’état de la parcelle
Pâturage : Entrées à partir du 10 avril avec un chargement instantané maximum en août et
septembre de 2,45 UGB/ha (54 UGB correspondant à des génisses et des vaches au mois d’août et
septembre. Sorties à partir du 10 octobre jusqu’à début novembre.
Gestion des chardons :
- Printemps : passage avec ébouseuse, sur les zones infestées pour casser les rosettes.
11
- Eté : Fauche progressive en juillet-août / 1 secteur autour du 10 juillet / 1 secteur au 14 juillet / 1
secteur au 1er aout,
Figure 1 Cartographie des secteurs infestés d’une parcelle d’étude au printemps 2013, au printemps
et à l’été 2014.
Eleveur 2 :
2013 :
-Cartographie de l’état initial de la parcelle
Pâturage : bovin du 1er mai au 15 novembre _ 0,95 UGB/ha/jr
Gestion chardon : Fauche des têtes de chardon au 20 juin (barre de coupe haute)
Fauche de la parcelle fin juillet, suivi d'un passage au pulvérisateur avec de l'eau salée (50 kg de gros
sel pour 1000L)
2014 :
2.2.7 Discussion
A travers le suivi de la densité de chardon, les premières cartographies révèlent des variations de
représentation assez importantes. Ces variations ne correspondent pas à de véritables dynamiques
de colonisation du chardon mais mettent en évidence un biais lié à l’observateur d’un passage à
l’autre et d’un observateur à 1 autre (2 personnes différentes ont successivement réalisé ce suivi). Il
est donc difficile de suivre précisément les surfaces colonisées par le chardon si finement à l’échelle
de la parcelle. Cette cartographie apporte tout de même des informations précieuses concernant les
zones les plus concernées par le problème. D’une année sur l’autre, cette échelle de suivi n’est pas
pertinente mais pour un suivi à plus long terme, des évolutions majeures pourront probablement
être mise en évidence.
12
Autres perspectives :
- Pour un suivi interannuel, il peut être plus pertinent d’identifier des placettes fixes et de suivre
l’impact de la gestion sur ces placettes permettant par exemples des relevés phytosociologique et la
description précise de la densité de chardon et l’état des individus (vigoureux ou non, plantules ou
vieux individus).
- Les chardons constituent des refus pour les bovins mais peuvent être consommés par d’autres
animaux. Il pourrait être envisagé d’étudier la faisabilité d’adapter les pratiques de pâturage
(pâturage intensif en début de saison ou mise en place d’un pâturage mixte (équin ou asin par
exemple) au moins sur les secteurs les plus infestés.
- Une expérimentation est actuellement menée par les partenaires du Devon Wildlife Trust pour le
traitement des chardons par un herbicide de contact. L’application se fait à partir d’une machine
« weedwiper », utilisée généralement pour le traitement des betteraves montées (en France). Cette
piste d’action ne pourra pas être instaurée sur les terrains du Conservatoire du Littoral où les
traitements herbicides sont interdits. Sur d’autres parcelles, où le traitement est autorisé en
application localisée (pulvérisateur à dos), cette technique pourrait se révéler moins impactante car
plus ciblée. Si cette modalité est testée, il est indispensable d’évaluer les effets éventuels de
l’herbicide sur la flore prairiale.
13
2.3 Étude de cas 2 - test de restauration de prairies colonisées par la Jussie
(water primrose) sur les marais de l’Isac
2.3.1 Contexte
Sur l’ensemble des marais de Redon et de Vilaine, la Jussie (Lugwigia grandiflora), espèce exotique,
envahie de nombreux milieux aquatiques : cours d’eau, réseau de fossés, plan d’eau, mares… Depuis
environ 5 années, cette plante amphiphyte colonise également certaines prairies humides au
dépend des espèces fourragères locales.
Son développement est très alarmant, notamment sur les marais de l’Isac, avec déjà plusieurs
centaines d’hectares colonisés d’après les inventaires effectués entre 2010 et 2013. L’impact est
considérable pour les exploitants qui gèrent les parcelles envahies, avec une perte de la valeur
fourragère de leur prairies (la Jussie n’est pas appétante et peu digestible) et un risque de se voir
retirer les subventions sur les secteurs contractualisés en MAE (Mesures Agri-Environnementales) en
raison de la présence de cette plante. A terme, le risque majeur est purement l’abandon des
parcelles envahies.
La profession agricole est aujourd’hui démunie face à ce phénomène. En effet, la problématique
étant récente et localisée actuellement sur le département de Loire Atlantique et sa périphérie, très
peu d’essai de lutte ont été testés, et ceux testés se sont révélés jusqu’à maintenant inefficaces.
L’IAV, à travers le programme européen WOW, a mis en place un ensemble de tests de restauration
prairiale pour tenter de combattre la jussie. Les marais de l’Isac, présentant des colonisations
importantes, a été choisi comme territoire pour les essais techniques mis en place.
2.3.2 Objectifs
- Sur des parcelles très envahies (plus 80% de recouvrement par la Jussie), tests de différentes
modalités de gestion de la Jussie en vue d’un retour à un tapis de graminées.
-
Tester des modalités de restauration qui peuvent être mises en œuvre facilement par le
monde agricole.
2.3.3. Présentation de la Jussie
La Jussie appartient au genre Ludwigia (famille des Onagraceae). En France, il existe trois taxons
dont deux sont invasives. Sur les marais de Redon et de Vilaine, seule la « Grande Jussie » (Ludwigia
grandiflora subsp hexapetala) est présente.
La Jussie est originaire d’Amérique (Cuba, Paraguay, Brésil, Argentine, Sud-Est des Etats-Unis). Elle
est apparue pour la première fois, en milieu naturel, au début du XIXéme siècle dans la rivière le Lez à
Montpellier. Cette plante a commencé par coloniser une partie du réseau hydrographique du bassin
méditerranéen, pour ensuite se propager sur l’ensemble du territoire, principalement sur la façade
atlantique du pays. Au XXème siècle, la généralisation de l’utilisation de la Jussie comme plante
ornementale dans les plans d’eau favorisa sa dispersion. Au cours des décennies, elle progresse en
remontant progressivement le long de la côte Atlantique.
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Herbier dense de Jussie
Détail de la plante en fleur
Colonisation en prairie humide
La colonisation de plus en plus importante et préoccupante des milieux naturels par ces invasives a
conduit à l’interdiction de leur commercialisation en 2007 par l’arrêté du Ministère de l’Ecologie et
du Développement Durable du 2 mai 2007. Il interdit la commercialisation, le colportage et
l’introduction dans les milieux naturels de Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides (Legifrance –
Jorf n°114 du 17 mai 2007, page 9673, texte n°157).
Ludwigia grandiflora est une plante amphibie, capable de coloniser les masses d’eau jusqu'à 3
mètres de profondeur et de se développer sous forme prairiale si le milieu est assez humide. La
Jussie présente différentes formes en fonction de l’état physiologique de la plante et des conditions
du milieu. Elle peut former de larges herbiers mono-spécifiques qui vont exclure ou tout au moins
fortement concurrencer la flore indigène et impacter la faune locale. Cependant, certaines espèces
d’hélophytes compétitrices telles que la Massette à larges feuilles (Typha latifolia), le roseau
(Phragmites australis), ou bien la Glycérie aquatique (Glyceria maxima) semblent tout de même
limiter l’expansion des herbiers de Jussie.
15
2.3.4 Méthodes et protocoles
Les méthodes de restauration testées durant le programme WOW se sont réparties sur l’année 2013
et 2014.
Localisation des parcelles d’étude
REDON
Localisation des parcelles d’étude
Le marais de l’Isac se situe en Loire-Atlantique (44) au Sud-Est de Redon (environ 12 km). Il occupe
une superficie de 600 ha environ. Le sol y est de nature gleyseuse, avec une teneur en argile
importante. Les expérimentations ont lieu sur trois parcelles : α, β et γ.
- La parcelle α a été utilisée pour les tests de restauration en 2013.
- Les parcelles β et γ ont été utilisées pour les études de 2014.
Tests réalisés en 2013
Plusieurs modalités de travail du sol associées à des semis d’espèces autochtones présentes et
adaptées au marais ont été testées pour tenter de restaurer des secteurs fortement colonisés par la
Jussie. L’objectif à long terme étant de savoir si une restauration d’un couvert graminéen est
possible.
Deux placettes d’expérimentations ont été délimitées sur la parcelle α pour expérimenter :
- un décapage couplé à différents travaux du sol (Herse de prairie ou Vibroculteur) et à des
semis (direct ou indirect) ;
- une fauche couplée à un travail du sol (Vibroculteur) et à différents semis (direct ou indirect.
Les semis directs sont réalisés avec des graines de Baldingère faux-roseau (Phalaris arundinacea) ou
de Fétuque élevée (Festuca arundinacea). Les semis indirects sont obtenus avec un épandage de foin
de marais, riche en Grande Glycérie (Glyceria maxima), récolté sur une autre parcelle du marais de
l’Isac en 2012. Ces espèces ont été sélectionnées car elles sont présentes sur les parcelles de l’Isac et
adaptées aux marais.
Identifiant
DECA
DECA
DECA-HP
Modalité 1
DECAPAGE
DECAPAGE
DECAPAGE
Modalité 2
X
X
HERSE DE PRAIRIE
Modalité 3
X
X
X
16
DECA-HP-BALD
DECA-HP-FETU
DECA-HP-FOIN
DECA-VIBR-FOIN
DECA-VIBR-FETU
DECA-VIBR-BALD
DECA-VIBR
VIBR
VIBR-FOIN
VIBR-BALD
VIBR-FETU
TEMOIN FAUCHE
TEMOIN
DECAPAGE
DECAPAGE
DECAPAGE
DECAPAGE
DECAPAGE
DECAPAGE
DECAPAGE
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
X
HERSE DE PRAIRIE
HERSE DE PRAIRIE
HERSE DE PRAIRIE
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
X
X
SEMIS BALDINGERE
SEMIS FETUQUE
FOIN MARAIS
FOIN MARAIS
SEMIS FETUQUE
SEMIS BALDINGERE
X
X
FOIN MARAIS
SEMIS BALDINGERE
SEMIS FETUQUE
X
X
Liste des modalités testées en 2013
Vibroculteur
Herse de prairie
Le passage du Vibroculteur permet un travail du sol entre 15 et 20 cm de profondeur. Cet appareil
décompacte, assèche et remue la terre, ce qui permet de réactiver la banque de graines et d’obtenir
une meilleure germination de ces dernières.
La Herse de prairie, quant à elle, travaille seulement la couche superficielle du sol, c'est-à-dire
environ 5 cm de profondeur.
Les différents travaux se sont concentrés sur les 15 premiers jours de juillet 2013.
Date
18/06/2013
02/07/2013
03/07/2013
04/07/2013
10/07/2013
16/07/2013
16/07/2013
Objet
Balisage de la zone test d’étude
Décapage de la zone test
Décapage de la zone test
Décapage de la zone test + export des matériaux
Travail du sol : vibroculteur / herse de prairie
Test d’arrosage avec une motopompe (1h)
Semi de graines de Baldingère / fétuque élevée / épandage de
foin
18/07/2013 Passage du rouleau sur la bande
Planning des différentes phases de travaux réalisées en 2013
17
Tests réalisés et résultats de l’année 2014
De nouvelles expérimentations de restauration prairiale ont été mises en place en 2014. Le
vibroculteur qui semblait apporter quelques résultats en 2013 a donc été testé à nouveau, mais avec
des modalités différentes. La disponibilité d’un autre outil aérateur, l’actisol, nous a permis
d’expérimenter son action. Il permet d’aérer l’horizon superficiel et de redynamiser l’activité
biologique du sol à l’aide de lames. De plus, il est possible d’incliner les lames pour une action plus
ou moins importante.
L’Actisol
Les tests de restauration de 2014 se sont déroulés sur une autre parcelle (Parcelle β) afin d’éviter les
biais liés à l’action de 2013.
En 2013, le passage du Vibroculteur dans les bandes expérimentales a été réalisé de façon linéaire et
en un seul passage.
En 2014, il a été envisagé de différencier les passages longitudinaux et transversaux. L’hypothèse de
cette expérimentation est qu’un travail du sol en croix, pourrait davantage être défavorable au
développement de la Jussie qu’un travail du sol en parallèle. De même, il est étudié la différence
entre 1 seul passage durant l’été et 5 passages, répartis 1 fois par semaine pendant 5 semaines
(modalité adaptée selon météorologie et disponibilité de l’exploitant agricole).
Les placettes expérimentales mesurent 4 m de large sur 4 m de long, pour des outils de travail du
sol d’une largeur de 3m. Deux zones témoins (4 m de large sur 4 m long) sont établies : une ayant
subi aucune modalité (ni fauche, ni travail du sol) et une avec seulement l’application d’une fauche
(pas de travail du sol).
Identifiant
VIBR-1pass-Line
VIBR-1pass-croix
VIBR-5pass-Line
Modalité 1
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
Outil
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
VIBROCULTEUR
Modalité 2
Passage linéaire
Passage en croix
Passage linéaire
Modalité 3
1 passage pendant l’été
1 passage pendant l’été
5 passages pendant l’été
18
VIBR-5pass-croix
ACTI-1pass-0deg
ACTI-1pass-Xdeg
ACTI-5pass-0deg
ACTI-5pass-Xdeg
TEMOIN FAUCHE
TEMOIN
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
FAUCHE
X
VIBROCULTEUR
ACTISOL
ACTISOL
ACTISOL
ACTISOL
X
X
Passage en croix
Angle des lames nul
Angle des lames max
Angle des lames nul
Angle des lames max
X
X
5 passages pendant l’été
1 passage pendant l’été
1 passage pendant l’été
5 passages pendant l’été
5 passages pendant l’été
X
X
Liste des modalités testées en 2014
Les travaux ont débuté le 22 juillet 2014, c’est-à-dire plus tardivement qu’en 2013 en raison des
conditions météorologiques. Pour les modalités à plusieurs passages, l’intervalle d’une semaine a
été plutôt bien respecté.
Date
Objet
22/07/2014 Balisage des zones d’expérimentation
22/07/2014 Fauche + passage 1 : vibroculteur et actisol
30/07/2014 Passage 2 : vibroculteur et actisol
06/08/2014 Passage 3 : vibroculteur et actisol
14/08/2014 Passage 4 : vibroculteur et actisol
21/08/2014 Passage 5 : vibroculteur et actisol
Planning des différentes phases de travaux réalisées en 2014
Des relevés floristiques sont effectués avant et après l’expérimentation, à l’aide de 5 quadrats de
0,25 m² placés aléatoirement dans un carré de 9 m² (3 m de long sur 3 m de large correspondant à
l’intérieur de la zone de travail effective). Pour ceux effectués après expérimentation, les relevés
sont appliqués un mois après le dernier travail du sol. A chaque session de relevé floristique sur une
placette expérimentale, la végétation présente sur les témoins est relevée.
2.3.5 Résultats obtenus et discussions
Résultats de l’année 2013
Les résultats obtenus pour les modalités sans décapage ne sont pas très pertinents, avec un retour
d’un fort recouvrement par la Jussie 1 mois après travaux.
Les résultats obtenus pour les différentes modalités avec décapage sont présentées ci-dessous :
19
17 octobre 2013
04 juin 2014
07 octobre 2014
20
Zone test 2013 après décapage (08-07-2013)
Zone test 2013 après semis (16-07-2013)
Zone test 2013 DECA-HP-FOIN (17-10-2013)
Zone test 2013 (09-04-2014)
On remarque une certaine efficacité des modalités avec décapage sur l’année 2013, avec une
différence significative par rapport au témoin. L’œnanthe aquatique est alors fortement présente
avec la Jussie. En juin 2014, nous sommes en début de développement et l’œnanthe aquatique s’est
déjà bien développée (plante précoce) ; la Jussie l’est moins qu’en octobre 2013. Une année après le
premier relevé d’octobre 2013, la Jussie s’est pleinement réinstallée sur les secteurs tests, quel que
soit les modalités de gestion. Seules les modalités DECA-VIBR-FOIN et DECA-VIBR-FETU semblent
avoir eu un effet plus positif avec un recouvrement en Jussie d’un peu plus de 60%.
Bien qu’il y ait une diminution des recouvrements en Jussie, il semble qu’un seul passage du
vibroculteur dans l’année ne soit pas assez efficace.
Résultats de l’année 2014
Les résultats concernant les recouvrements en Jussie montrent que quel que soit la modalité testée,
s’il n’y a qu’un seul passage dans l’année, les bénéfices sont presque nuls. Ainsi, au 30 septembre
2014, les recouvrements en Jussie sont supérieurs à 95%. On constate simplement une légère
augmentation de la diversité floristique.
Par contre, les modalités avec 5 passages offrent des résultats plus intéressants. Le vibroculteur,
qu’il soit utilisé en linéaire ou en croix a un effet important sur la Jussie avec une baisse de
recouvrement notable (entre 40 et 60%). Dans le même temps, l’œnanthe aquatique profite de ce
travail du sol, avec un recouvrement de près de 45% deux mois après la fin des essais. On peut
21
penser que le vibroculteur active les graines d’œnanthe. Le passage en croix semble plus pertinent
puisque le recouvrement en Jussie est inférieur (40% contre 60% pour un passage linéaire).
L’actisol semble quant à lui plus efficace lorsque les lames sont orientées au maximum puisqu’on
passe de plus de 90% de recouvrement en Jussie pour une orientation nulle des lames, contre 50%
de recouvrement pour une orientation maximale.
Résultats des recouvrements pour les différentes modalités mises en œuvre en 2014
2.3.6 Discussions
L’ensemble des résultats acquis dans le cadre du programme WOW permettent d’avancer sur la
lutte contre la Jussie en prairie humide.
Le choix des modalités de restauration prairiale se sont volontairement portés sur l’utilisation
d’outils simples et disponibles au niveau du monde agricole car nous ne concevons pas une gestion
extérieure. Cette solution permettra notamment de responsabiliser les exploitants par rapport à la
gestion de leurs prairies humides et d’éviter une intervention extérieure potentiellement couteuse.
Différentes modalités ont été testées et expérimentées de manière complémentaire:

Le décapage : c’est une solution lourde à mettre en œuvre car elle nécessite des moyens
financiers et organisationnels importants : coût du décapage, du transport des terres
contaminées par la Jussie, recherche de terrain pour le dépôt…
En termes de résultat, cette technique apparait intéressante la première année avec une
diminution effective du pourcentage de recouvrement par la Jussie. Par contre, dès la
deuxième année, la Jussie semble recoloniser ces zones tests. De plus, par essence, le
décapage retire une couche de terre d’environ 10 cm, créant des dépressions qui seront plus
favorables au développement de la Jussie.

Le vibroculteur : Cet outil simple est un bon aérateur de la couche superficielle du sol (15
premiers centimètres). Il présente des résultats peu satisfaisants si on ne pratique qu’un seul
passage dans l’année, même s’il est complété d’un semis (il est possible de nuancer ce point
22
car les semis effectués n’ont pas forcément été réalisés dans les meilleures conditions pour
une germination et un développement correct des jeunes plants).
L’action cumulée du vibroculteur et d’épandage de foin permet de réduire sensiblement la
Jussie. Les effets semblent plus liés à l’effet « paillage » du foin.
Par contre les premiers résultats de 2014 concernant son utilisation en plusieurs passages
semblent plus convaincants (notamment lorsqu’il est utilisé en croix) et méritent d’être
suivis en année 2.
La herse de prairie : Elle n’a été testée qu’en 2013, avec un seul passage, aussi il est dur de
pouvoir conclure de manière certaine sur son efficacité. Associée à l’épandage de foin, elle
montre des résultats faibles. Les effets semblent plus liés à l’effet « paillage » du foin.

L’actisol : Cet outil fournis un travail similaire au vibroculteur en terme d’aération du sol,
notamment lorsqu’on donne un angle aux lames. Par contre il n’arrache pas les plantes car il
tourne en même temps que le tracteur avance. Aussi il pourrait apparaitre comme moins
perturbant pour la flore installée.
Son action donne des résultats similaires au vibroculteur lorsqu’il est utilisé en plusieurs
passages et avec un angle maximal sur les lames. Tout comme pour le vibroculteur il sera
intéressant de voir les résultats après une année.

Les semis : Les tests de semis effectués en 2013 semblent peu pertinents, avec des résultats
peu probants puisqu’on retrouve très peu les espèces semées dans les relevés de végétation
effectués un an après semis. C’est l’épandage de foin qui apparait le plus positif avec un
effet « paillage » bloquant le développement de la Jussie.
Bien que les résultats ne soient pas à la hauteur de ceux escomptés, le semis ne doit pas être
écarté complétement des méthodes de gestion. Il pourrait intervenir après une première
phase de travaux mécaniques réduisant les recouvrements en Jussie. Une attention
particulière doit être également portée aux conditions de germination et d’implantation de
ces semis. En effet ils ont été réalisés en plein été, avec des périodes très chaudes et sèches
juste après. L’impossibilité d’un semi de printemps (portance des sols trop faible pour un
travail du sol, même superficiel) ou d’automne (les marais sont rapidement inondés et les
plantules ne résisteraient probablement pas à la durée de l’inondation) impose cette
contrainte forte de semis estivaux.
L’ensemble de ces conclusions restent encore partielles et l’analyse des relevés en 2015 apportera
surement des éléments complémentaires. Aucune des méthodes testées ne semble cependant avoir
résolu le problème de colonisation par la Jussie, mais il est nécessaire de poursuivre la réflexion et
l’expérimentation avec certaines modalités pour tenter de préserver ces prairies humides d’un
intérêt écologique indéniable.
23
2.4 Étude de cas 3 - gestion de Juncus effusus dans les prairies humides des
Somerset Levels pour favoriser les échassiers nicheurs (RSPB et SWT).
Sur les Somerset Levels, la prairie des zones humides offre un habitat de reproduction très important
pour le vanneau huppé (Vanellus vanellus), le courlis (Numenius arquata), le chevalier gambette
(Tringa totanus) et la bécassine (Gallinago gallinago). Les plaines basses recouvertes de joncs sont
bénéfiques pour l'élevage des échassiers parce que les touffes de joncs offrent un couvert de
nidification précieux et fournissent une cachette aux poussins de l'échassier. Les graines d'une
gamme de plantes aquatiques y compris les espèces de Joncss forment également une partie
importante du régime de plusieurs espèces de sauvagine non nicheurs dans la zone de protection
spéciale de Somerset Levels & Moors/le site Ramsar, principalement la sarcelle (Anas crecca).
Les infestations fortes de joncs ont un impact défavorable sur la valeur du pâturage et réduisent
également la valeur des prairies humides pour la reproduction des échassiers. Les RSPB et SWT ont
un programme actif de contrôle des joncs de leurs réserves de prairie humide, surtout West
Sedgemoor, Greylake, Terres basses de Calcott et les landes de Tealham et de Tadham, avec d'autres
espèces importantes comme la laîche des rives Carex riparia et le séneçon des marais. Le contrôle
des joncs constitue une partie importante du programme de travail annuel des réserves de ces deux
organisations, et fait partie du travail effectué avec l'appui du programme WOW.
Les vanneaux choisissent des champs à herbes courtes et à touffes dispersées qui cachent leurs nids
et poussins, mais qui permettent une vue panoramique illimitée. À l'opposé, la bécassine préfère un
plus haut degré de dissimulation dans une végétation plus haute, ainsi des plantes de tailles variées
sont bénéfiques pour cette espèce. Les joncs peuvent fournir les touffes qui sont utiles à des fins de
couverture, mais s'ils deviennent trop denses alors les champs manquent de zones à hauteur plus
courte qui sont importantes pour la reproduction des échassiers. Si les joncs occupent plus d'un tiers
de la superficie d'un champ, alors la gestion du pâturage qui est essentielle au maintien de la prairie
pour les échassiers nicheurs, est rendue plus difficile. Généralement donc, le RSPB et le SWT visent à
réaliser une superficie couverte de joncs inférieure à 5-10% sur des champs prioritaires du vanneau
huppé , et 10-50% sur des champs prioritaires pour la bécassine.
Le jonc est géré de différentes façons sur les sites de RSPB et de SWT, en fonction des conditions du
sol et de la disponibilité des machines :

La fauche du champ entier après que les poussins d'échassier soient couverts de plumes est
une première étape efficace dans le contrôle des joncs. L'un des échassiers dont l'élevage
est prioritaire, la bécassine, peut se reproduire et continuer à se reproduire jusqu’à fin
juillet, alors le meilleur moment de couper les joncs serait en Août dans les champs où la
bécassine a pu se reproduire, mais les champs où la bécassine n'est pas présente peuvent
être soumis à la coupe plus tôt. Une deuxième coupe dans un délai de quatre à huit
semaines plus tard contribue à réduire la surface couverte par les joncs dans l'année
suivante, et en général, est nécessaire pour réduire la dominance des joncs. Le matériel de
coupe est normalement mis en balle et retiré du site. Les machines à basse pression sont
utilisés si disponibles afin de réduire les impacts du compactage des sols. Sur certaines des
parties les plus humides des réserves de l'ONG sur les Somerset Levels, il n'est pas pratique
24
de couper les joncs, et ces zones sont souvent laissées s'ils forment une petite proportion
d'un champ, ou elles peuvent être contrôlées par le piétinement du bétail pendant le
pâturage de regain.

Fauche et pâturage de regain - bien que le bétail a tendance à éviter de manger des joncs,
les bêtes peuvent perturber et affaiblir des touffes par le piétinement. Si le bétail est
disponible, il est utilisé pour restaurer une pâture fortement infestée en une couche
végétale herbeuse plus dégagée. Cela est particulièrement efficace après la coupe basse des
joncs puisque le bétail pourrait manger les repousses des jeunes joncs. La densité
d'occupation sur ces champs est maintenue à un niveau assez faible pour empêcher le
piétinement qui encourage autrement les graines de joncs à germer.

Traitement herbicide - des herbicides comme le Glyphosate sont en général utilisés
seulement en l'absence d'une autre option pratique puisqu'ils sont tous des herbicides à
large-spectre qui peuvent également tuer d'autres espèces non-ciblées. Les champs d'une
grande richesse botanique sont par conséquents évités dans la mesure du possible en raison
de ce risque, et la pulvérisation localisée est préférée si l'infestation localisée par des joncs
est présente. Si des joncs sont coupées en août et la repousse des joncs est suffisamment
haute au-dessus d'autres végétations de prairie humide, le Glyphosate est appliqué à l'aide
d'un tapis imbibé (weedwiper), réglé au-dessus de la taille du reste de l'herbe.

Fauche et inondation - dans les situations où il est possible de faire monter les niveaux de
l'eau, la coupe suivie de l'inondation est une méthode bon marché et efficace pour tuer la
motte des joncs. Pour être efficace, le niveau de l'eau doit être monté immédiatement après
la coupe. Cette méthode n'est pas suivie en général sur les plaines parce que, entre autres
facteurs, l'automne est un temps important pour effectuer d'autres activités de gestion sur
ces sites.
25
La réserve Greylake de la RSPB montre des touffes de joncs épars dispersées qui offrent de bons
sites de nidification des échassiers comme le vanneau huppé et le chevalier gambette. Notez
également les niveaux d'eau élevés fournissant des états idéaux de flaques pour l’alimentation des
échassiers.
26
3. DÉVELOPPER LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES POUR LA GESTION DES
PRAIRIES HUMIDES EN FAVEUR DE LA BIODIVERSITÉ
3.1 Introduction
Il est évident que les niveaux de compétence ou de motivation de l'agriculteur sur les sites de prairie
en zones humides sont souvent faibles. Ceci se traduit dans une certaine mesure par la performance
écologique des sites clés. Par exemple, sur les plaines et les landes de Somerset, les populations
d'échassier nicheur sur les prairies humides ont connu un déclin important au cours des 25 dernières
années, en dépit de l'introduction de prescriptions et d’accords de gestion de niveau d’eau
supérieur, particulièrement sur les SSSI. Ceci contraste fortement avec les réserves naturelles des
O.N.G. où les populations d'échassier nicheur approchent maintenant les niveaux précédant le déclin
sur certains sites. Ce phénomène est confirmé dans de nombreuses régions du nord-ouest de
l'Europe, y compris la plupart des systèmes de prairies basses au R-U.
Un certain nombre de partenaires WOW ont élaboré des "programmes de soin et d'entretien" pour
les agriculteurs des prairies humides dans leurs domaines d'étude. Le but de ces programmes
consiste à travailler aux côtés des organismes statutaires de conservation de la nature comme
Natural England, en vue de fournir les compétences et ressources supplémentaires pour contribuer à
améliorer la sensibilisation et la compréhension des besoins de gestion des habitats de prairie
humide et des espèces clés, et à fournir l'appui pratique aux agriculteurs par une série de mesures.
Ce chapitre décrit certaines des activités de soin et d'entretien effectuées par des associés dans le
cadre du programme WP4.1 de WOW.
3.2 Les Somerset Levels & Moors
La RSPB, le SWT et le FWAG SW ont travaillé avec les communautés d'exploitation agricole dans les
plaines inondables de Parrett et de Brue depuis les années 70. Étant donné la nature et l'importante
interdépendance de la gestion du sol et de l'eau, la collaboration implique souvent un certain
nombre d'organismes statutaires, y compris :
- l'Agence pour l'environnement, qui supervise la gestion des risques d'inondation dans la
zone, et qui sont responsables de la gestion du fleuve principal ;
- Natural England, l'organisme statutaire qui a la responsabilité de promouvoir et
d'encourager la conservation de la nature, et d'assurer la gestion et la protection favorables
des sites de conservation de la nature désignés par la loi, y compris la zone de protection
spéciale des plaines et landes de Somerset (SPA) et le site RAMSAR, et les séries de sites
nationaux désignés comme sites à intérêt scientifique particulier (SSSI) ;
- et les conseils de drainage interne de Parrett et Axe-Brue, sous l'égide du Consortium des
conseils de drainage de Somerset (SCDB).
L'appui de WOW a permis à RSPB, SWT et FWAG d'employer des agents de liaison d'agriculteur (FLO)
pour la durée du programme. Ceci a permis aux trois organismes de développer les capacités à
fournir l'appui aux agriculteurs sur les plaines, avec la RSPB FLO qui concentre ses efforts dans la
plaine inondable de Parrett, et SWT et de FWAG SW FLO qui travaillent principalement dans la plaine
inondable de Brue. Tout au long du programme WOW, les ONG ont effectué une série d'activités de
soin et d'entretien en tant que partenaires dans le cadre du programme WP4.1 de WOW, y compris :
27
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Enquêtes sur l'état des sites de prairie humide, identifiant les champs qui requièrent des
mesures correctives afin de restaurer les conditions de gestion favorable de l'herbe et de
l'eau avant, pendant et après la saison de croissance ;
Relevés d’échassier nicheur sur les sites de prairie humide, dans le cadre d'un programme
coopératif continu d'enquêtes établi depuis 1977 ;
Plans de mise en valeur de site de réserve naturelle nationale pour la reproduction des
échassiers sur King’s Sedgemoor, Moorlinch et Tealham & Tadham Moors ;
Événements de démonstration sur les réserves naturelles, y compris la démonstration et la
discussion des techniques de gestion d'habitat et l'utilisation des machines de prairie
humides pour créer et préserver les caractéristiques clés de prairie humide ( coups de
racloir, rigoles et reprofilage des bords de fossé pour favoriser les échassiers) ;
Visites d'exploitation agricole afin de fournir un appui et un conseil en tête-à-tête avec les
agriculteurs sur leurs parcelles de prairie humide;
Soutien à la gestion à travers l'aide dans l'accès aux machines ;
Appui en matière de réseau et communication - par des bulletins et en agissant en tant
que centres d'échanges des enquêtes ;
Aider les agriculteurs dans la demande de subventions de gestion, par exemple, des
programmes agro-environnementaux nationaux ;
Promotion des marchés alternatifs de déchets à base de biomasse par la production
d'énergie verte.
Surveillance de l'état des sites de prairie humide
RSPB, SWT et FWAG SW FLO consacrent beaucoup de temps et des efforts considérables dans la
surveillance de l'état des champs de prairie humide, principalement dans le réseau protégé de SSSI
où la majorité de prairies humides de grand intérêt demeurent, bien qu'il y ait un couple
d'exceptions notables - Walton Moor dans le système de Parrett et East & West Wastes dans le
Brue. Les sites SSSI sont désignés en vertu de la Loi « UK Wildlife & Countryside Act » de 1981 en
raison de l'importance nationale de leur conservation, habituellement pour une gamme d'habitats et
d'espèces, y compris sur les plaines et landes de Somerset, beaucoup de sites soutiennent les
communautés végétales et animales de prairie humide d'importance nationale.
Une première enquête de base des états des habitats et site a été effectuée en 2013, couvrant
approximativement une superficie 2.230ha dans Brue Valley et une autre de 1.840 ha dans le réseau
fluvial de Parrett. Des visites de site ont été effectuées 2 ou 3 fois par an, et les FLO ont fourni aux
conseillers de conservation de Natural England des informations mises à jour sur l'état de l'herbe et
les niveaux d'eau dans les parcelles. A son tour, le personnel de Natural England a pu utiliser ensuite
cette information pour prioriser le contact avec les propriétaires fonciers afin de donner des conseils
sur la gestion comlémentaire nécessaire sur les parcelles de terre principales avant le début de la
saison de croissance et de reproduction, et en général vers la fin de la saison de croissance pour
garantir que l'état de l'herbe cible ait été atteint, à la fois dans l'intérêt des oiseaux aquatiques non
nicheurs en hivernage de la SPA, et également en vue de préparer la saison de reproduction de
l'année suivante, particulièrement pour les échassiers nicheurs. Ce travail a fourni un lien important
vers le programme « état favorable » de Natural England, un programme à l'échelle de l'Angleterre
qui vise à atteindre l'état favorable sur tous les SSSI en l'Angleterre. Un exemple d'une fiche de
surveillance d'état se trouve en Annexe 2.
28
Les FLOs ont développé une méthode rapide d'évaluation d'état entre eux, afin qu'ils puissent
couvrir de grandes étendues de terrain sur une période raccourcie. La couverture des sites a été
variable en raison de la contrainte de devoir rester sur les routes et autres sentiers, et ceci par
nécessité de réduire l'étendue du terrain que les FLO devaient parcourir. Néanmoins, une large
superficie a été couverte efficacement et les commentaires fournis par le personnel de Natural
England ont été nombreux.
Relevés d'échassier nicheur des sites de prairie humide
Des relevés systématiques d'échassier nicheur ont été effectués par la RSPB, le SWT et Natural
England depuis 1977. Des relevés complets des plaines ont été effectués en moyenne tous les 5 à 7
ans tout au long de cette période. Au cours des 15 dernières années environ, des relevés annuels ont
été effectués par un chef de projet de la zone des plaines où les niveaux d'eau sont élevés, aidé par
le personnel des réserves des deux ONG. Les relevés annuels n'ont pas suivi la méthodologie précise
présentée dans les relevés systématiques, mais ont toujours fourni des données précieuses sur les
diverses fortunes de la reproduction des échassiers dans les sites de prairies humides au sein de
Somerset Levels.
Au cours du programme WOW, la RSPB, le SWT et les FWAG SW FLO, avec la contribution du
personnel de Natural England et des réserves d'ONG, ont continué à effectuer des relevés annuels
de l'élevage du courlis, du vanneau huppé, du chevalier gambette et de la bécassine dans les
principales landes. Les relevés d'échassiers nicheurs ont été réalisés annuellement pour King's
Sedgemoor, Moorlinch, West Moor, Wet Moor, Curry & Hay Moor, Walton Moor et West
Sedgemoor dans le réseau fluvial de Parrett ; et pour Tealham & Tadham Moors, Catcott Lows,
Edington & Chilton Moors, Westhay Moor, un nombre restreint d'autres sites dans le Brue Valley. Au
total, les arpenteurs ont couvert la prairie humide appropriée et d'autres habitats sur environ 5.000
ha d'habitat de la plaine inondable.
Bien que ces relevés aient continué à tracer le déclin du nombre d'échassier nicheur dans les plaines,
ils soulignent également le rétablissement continu des populations d'échassier de quelques réserves
naturelles importantes, notamment RSPB Greylake et West Sedgemoor. Ces données ont été
importantes pour aider à cibler les conseils de conservation aux fermiers par le FLO, et pour aider
Natural England à déterminer les priorités de gestion en faveur des échassiers nicheurs dans le
réseau des SSSI.
Plans de mise en valeur de site de réserve naturelle nationale pour les échassiers nicheurs
Il a été identifié depuis un certain temps par Natural England que la performance de reproduction de
l'échassier dans la réserve naturelle nationale des Somerset Levels & Moor a connu un déclin,
particulièrement sur les sites majeurs de reproduction – King's Sedgemoor et Moorlinch dans la
plaine inondable de Parrett, et Tealham & Tadham Moors dans Brue Valley. La RSPB et les SWT FLOs,
qui travaillent avec leur propre personnel de réserve naturelle et le personnel de Natural England
ont produit un « Plan de mise en valeur des échassiers nicheurs NNR », dans le cadre de leurs
programmes de travail WOW. Ce plan expose les besoins de gestion des prairies humides de NNR
pour les échassiers nicheurs et fournit une série de recommandations pour la façon dont le NNR doit
être mis en valeur à travers l'établissement des régimes de gestion plus favorables du pâturage et
des niveaux d’eau, et recommande une série de mesures capitales, par exemple, la création de
29
nouveaux drains dans les champs principaux pour le vanneau huppé nicheur et le chevalier
gambette. Natural England soutient les recommandations dans le plan de mise en valeur, et il y a des
discussions continues au sujet de la meilleure façon de mettre en application les mesures convenues
en 2015 et 2016.
Événements de démonstration sur les réserves naturelles
La RSPB, le SWT et le FWAG ont effectué une série d'événements de démonstration pour les
agriculteurs dans le cadre du programme WOW, aussi bien qu'un certain nombre d'entretiens aux
fermiers à propos de la faune de Somerset Levels. Le but de ces événements était en partie de
fournir des informations techniques concernant la gestion de prairie humide. C'était également une
façon importante pour les agriculteurs de prairie humides eux-mêmes de se réunir et communiquer
entre eux, et pour le personnel d'ONG de communiquer entre eux et de renforcer les relations avec
les agriculteurs locaux. Mesurés par rapport à ces objectifs, les événements de démonstration
étaient un succès.
Un certain nombre d'événements principaux de démonstration ont eu lieu pendant le programme
de WOW, bien qu'il convienne de noter que le programme a été fortement touché par les
inondations d'été en 2012 et le programme de rétablissement en printemps 2014 qui suit les
inondations d'hiver 2013/14 :
Événement de démonstration de machines de zones humides (juillet 2013) - ceci a été organisé à la
réserve Greylake de RSPB et a attiré 100 participants. Des démonstrations de broyeur de mauvaises
herbes et de faucheuse à fléau ont été effectuées par des fournisseurs de machines et des
entrepreneurs agricoles locaux. Quelques photographies de l'événement sont incluses ci-dessous.
30
Un événement qui a attiré beaucoup de personnes - le jour de démonstration de machines de prairie
humide à Greylake, en juillet 2013
Quad plus démonstration de broyeur de mauvaise herbe sur des joncs épars (Juncus effusus), une
espèce clé à garder sous contrôle dans les prairies humides des Somerset Levels
31
Démonstration d'une broyeuse fixée sur un tracteur sur la végétation de prairie humide
Conseil d'information d'événement pour le jour de démonstration de machines de Greylake
32
La création de rigoles sur la terre de David Banwell, Tealham Moor (septembre 2013)
Rigole terminée, fournissant des bords humides précieux pour les échassiers et leurs poussins,
particulièrement le vanneau huppé et le chevalier gambette, Tealham Moor (septembre 2013)
33
Partenaires de WOW sur Tealham Moor pour l'événement de démonstration sur la terre de David
Banwell (septembre 2013)
Les arbres et broussailles adjacents offrent des perchoirs aux corneilles détritivores. Il est important
d'enlever ces éléments pour favoriser la nidification des échassiers sur la prairie humide, en utilisant
ici des sécateurs. Sept 2013 Tealham Moor.
34
Des événements de construction de rigoles de prairie humide (sept et oct. 2013) - deux événements
de démonstration ont eu lieu sur Tealham Moor. Le premier événement a été accueilli par un
agriculteur local David Banwell (dans le cadre du Programme de contact avec les agriculteurs élaboré
par FWAG SW), et un entrepreneur local a effectué une démonstration de construction de rigole. Un
autre événement de construction de rigole a été accueilli par Roger Wilkins, un autre agriculteur
local, aussi dans le cadre du Programme de contact avec les agriculteurs par FWAG SW. Les deux
événements ont attiré au total 15 fermiers plus les partenaires de WOW. Quelques photos des deux
événements sont incluses ci-dessus.
Événement de caractéristiques humides (oct. 2013) - ceci s'est tenu à la réserve de Greylake de
RSPB, où 60 participants ont eu droit à une démonstration sur la façon de créer, rétablir et
entretenir les drainsaériens, les coups de racloir et de refaire les bordures de fossé. L'invitation
envoyée aux agriculteurs est jointe en Annexe 3.
Équipement de construction de rigole fixé sur un tracteur, Greylake, oct. 2013
35
Création de drain aérien en action, Greylake l'oct. 2013
Un drain aérien achevé - une fois mouillé, idéal pour nourrir les poussins de vanneau huppé et de
chevalier gambette, Greylake oct. 2013
36
RSPB Greylake montrant les drains aériens régulièrement espacés dans les champs d'échassier
nicheur.
Le chevalier gambette - juvénile (à gauche) et adulte, RSPB Greylake (Photo - John Crispin)
37
Plusieurs autres événements de démonstration se sont tenus pendant le programme de WOW sur
les Somerset Levels, et les agriculteurs ont reçu des envois postaux réguliers au sujet de futurs
événements, incluant :

Visite de site à Tealham RWLA (avril 2014) avec Natural England pour discuter la gestion des
échassiers nicheurs et accueilli par David Banwell (agissant en qualité de contact auprès des
agriculteurs). 7 agriculteurs ont participé à cet événement.

Evénements sur le sol dans le Brue (juin 2014) avec Natural England, accueillis par Robert et
Simon Duckett. 3 agriculteurs ont participé à cet événement.
Tout au long du programme de WOW, les FLO ont établi de bons contacts avec les agriculteurs de
prairie humide dans la plaine inondable de Brue et Parrett.
Visites d'exploitation agricole
La RSPB, le SWT et le FWAG FLO ont effectué une série de visites à des exploitations agricoles et
agriculteurs individuels tout au long du programme de WOW pour discuter des questions liées à la
gestion des terres, et pour aider dans le développement des applications agro-environnementales en Angleterre, soit les applications de base, Intendance de base (ELS), ou sur des terres d'une
richesse d'espèces reconnues, Intendance de niveau supérieur (HLS). Les derniers sites étaient
habituellement dans des SSSIs, mais pas toujours. Le travail comprenait des relevés de la faune de
l'exploitation agricole et la compilation des données existantes pour les plans agroenvironnementaux (FEPS), nécessaires pour appuyer les applications agro-environnementaux.
Au cours de 2013 à 2014, un total cumulé de 71 exploitations agricoles ont été visitées par la RSPB ;
46 par SWT ; et 53 par le FWAG SW, certaines exploitations agricoles plus d'une fois. En 2014, une
grande partie du travail de FWAG SW, et certains des autres ONG, s’est concentrée sur le travail de
rétablissement après l'inondation et les visites d'exploitation agricole ont été principalement
associées à l'étude de rétablissement de la prairie, à l'étude économique de l'exploitation agricole,
et au questionnaire sur la résistance de l'activité d'exploitation agricole (inscrit dans le cadre du WP
4.2).
Publications
Le bulletin View from the Brue a été publié par SWT pendant plusieurs années et distribué à tous les
agriculteurs du bassin hydrographique de Brue Valley. Ce bulletin a maintenant été étendu pour
avoir une circulation non seulement dans le Brue, mais également à tous les agriculteurs dans le
bassin hydrographique de Parrett, et a été rebaptisé View from the Levels à cette fin. Les agents de
liaison agricole de FWAG et RSPB ont aidé dans la production et l'envoi de View from the Levels en
2014. Le bulletin a été produit deux fois en 2013 (hiver et été) et deux fois en 2014 (printemps et
automne). Chaque numéro est constitué d’informations sur une gamme de sujets pertinents y
compris des nouvelles sur des événements futurs et des rapports sur des démonstrations de
machines et fournit une liste de coordonnées utiles.
38
Participants à l'événement de démonstration de sol de Brue regardant la composition et la structure
du sol sur un site typique de prairie humide (juin 2014)
Travaux de rétablissement suite à l'inondation de 2014
La durée et l'ampleur des inondations d'hiver sur les Somerset Levels étaient remarquables,
couvrant à leur pic quelques 11.000 ha de terre où jusqu'à 100 millions de mètres cubes d'eau ont
été stockées. Bien que les dommages aux sols et à la végétation des terres cultivées aient été
probablement moins graves que lors des inondations d'été en 2012, il restait encore des dommages
considérables aux infrastructures comme les portes et les ponceaux, et certains agriculteurs ont eu
besoin d'appui urgent pour alimenter leur bétail.
Les FLO de WOW avec beaucoup d'autres personnes, ont travaillé étroitement avec la communauté
d'exploitation agricole en 2014 pour aider dans le rétablissement des entreprises agricoles après les
inondations d'hiver. Ceci a inclus les secteurs d'activité suivants sur lesquels le FWAG SW a mené
une grande partie de l'initiative d'ONG, aidant approximativement 120 agriculteurs en réponse à
l'inondation d'hiver 2013/14:


Gérer la banque de fourrage de Somerset Levels, qui a coordonné le fourrage et la litière du
bétail pour 56 agriculteurs pendant la période de crise ;
Aider les agriculteurs à accéder aux Fonds de rétablissement agricole de Defra (FRF) - pour
des coûts impliqués dans la restauration de la terre à la production agricole (par exemple.
travaux d'accès, pistes, dommages aux bâtiments et aux machines, réensemencement,
portails, clôtures, etc.). Ceci incluait l'assistance de 120 agriculteurs à finir les demandes de
FRF. Le montant total d'argent demandé dans Somerset était 1 890 365 £ ;
39







Aider les agriculteurs à accéder au programme d'aide Bath & West - pour la perte de
production et de revenus ; Le programme a distribué un total de 315 000 £ à 47 fermiers ;
Budgétisation de fourrage avec les agriculteurs de la banque de fourrage ;
Aide HLS - passer par des accords et clarifier les restrictions appliquées, et les champs que
les agriculteurs peuvent fertiliser s'ils devaient accroître la production d'herbe ;
Élaborer des plans de gestion d'éléments nutritifs du sol et du fumier ; accéder à l'analyse
gratuite du sol donnée par GrowHow ; renvoyer les agriculteurs au personnel de l'agriculture
respectueuse des bassins hydrographiques chez Natural England pour un conseil
supplémentaire ;
Aider dans les demandes du programme d'aide agro-environnementale afin de pouvoir
effectuer le réensemencement ou l'ajout de petites quantités d'engrais azotés sur certains
champs touchés par l'inondation ;
Travailler avec Natural England pour évaluer des problèmes structuraux de sol après
l'inondation, pour être répercutés dans les plans futurs de gestion des différentes landes sur
les Somerset Levels;
Fournir des conseils aux agriculteurs qui nécessitant d'autre aide financière.
Autres initiatives de conseils sur les Somerset Levels
L'engagement positif et l'appui consultatif pratique fournis par les FLO aux agriculteurs de prairie
humide dans le cadre du programme WOW, font partie et complètent les programmes de
conservation plus larges à l'échelle du paysage des ONG et de Natural England. Parmi ces derniers,
les principaux programmes des ONG sont les programmes Futurescape de la RSPB et Brue Living
Landscape de SWT. Deux autres initiatives vallent la peine d'être soulignées puisqu'elles illustrent
bien cette connexion.
Le projet de la Grande grue
Depuis 2006, la RSPB avec le Wildfowl & Wetlands Trust et le Pensthorpe Trust, fondé par Viridor, a
créé le Projet de la Grande grue (GCP) dans le but de rétablir une population des grues européennes
sur les Somerset Levels.
Le FLO de WOW de RSPB a également a été employé à temps partiel sur le GCP, travaillant avec le
chef de projet et les agriculteurs locaux pour créer des étangs de reproduction et d'autres
caractéristiques humides pour les grues. En tout, environ 5,5 ha de nouvel habitat de
marécage/marais dans une zone de prairies humides mises en valeur de 50 ha a été créé sur six
sites, et nous espérons que ces zones conviennent à l'élevage des grues dans un futur proche. En
outre, les nouveaux étangs ont attiré un grand nombre d'oiseaux hivernants, y compris un grand
nombre de bécassine et des oiseaux plus petits comme le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus).
En temps utile, on espère que ces nouvelles zones accueilleront également une variété d'espèces
nicheuses en plus des grues nicheuses.
40
Prairie herbacée mise en valeur sur Aller Moor avant la création de l'étang de reproduction des
grues en 2013
Succession tôt en cours sur le nouvel étang de reproduction des grues en 2014
41
Projet de biomasse de DECC en bioénergie
Les Somerset Levels and Moors est un secteur pilote pour un projet de trois ans financé par le
Département britannique de l'Énergie et du Changement Climatique (DECC), qui se penche sur la
conversion de la biomasse des milieux humides provenant de la gestion d'habitat sur les prairies
humides et des sites de marécage/marais en énergie pour l'usage des communautés locales.
Des idées sont à l'étude dans le but de réaliser le processus de bout en bout de récolte des joncs et
roseaux des milieux humides locaux pour la production d'énergie. Deux programmes sont à l'essai
dans le Somerset chez une exploitation agricole dans le Brue Valley. Situé au cœur du complexe des
zones humides connu sous le nom « Avalon Marshes », l'exploitation agricole fournit le site parfait
pour le digesteur anaérobie proposé et la centrale de briquetage mobile. Le projet emploie les
centrales existantes d'ensilage de l'exploitation agricole pour stocker la matière de base dans l'état
vert nécessaire pour la digestion, et une surface ferme est utilisée pour stocker la matière sèche
prête pour le briquetage.
Une visite récente du site de DECC a fourni l'occasion de discuter les plans, et tous ont convenu qu'il
s'agit d'une façon excellente pour atteindre l'exécution du projet et une grande démonstration pour
les projets à l'avenir. Les événements de démonstration de biomasse des milieux humides en
bioénergie se sont tenus à Westhay et accueillis par Ray Adlam chez Lilac Farm, agissant en qualité
de contact auprès des agriculteurs en janvier et mars 2014, et ont vu la participation de plus de 100
personnes. Des événements similaires se sont tenus en janvier et février 2015.
Moissonner des joncs à l'aide du Softrak 120 cv nouvellement développé à Cranberry Rough
42
3.3 Les Culm Measures, Devon du nord (DWT)
Le programme WOW a soutenu le rôle consultatif de DWT dans leur programme Working Wetlands
sur les Culm Measures dans le Devon du nord. L'équipe Working Wetlands opère sur 3 500
kilomètres carré des Culm Measures, incluant une grande partie de la terre entre les plateaux
d'Exmoor, de Dartmoor et de Bodmin Moor et la côte atlantique du Devon du nord. L'équipe est
composée de 5.5 conseillers agricoles et d'un chef de projet, où WOW contribue à 0.5 d'un poste de
conseiller.
La prairie du culm est en majorité constituée de zones de pâturage diversifiées de molinie bleue
(Molinia caerulea) et de joncs(Juncus sp.) , pour laquelle cette zone est un bastion européen. Il s'agit
d'un habitat internationalement important de faune et ces pâturages uniques mariés aux anciennes
forêts, vergers et haies forment un paysage pastoral formé par des centaines d'années de pratique
agricole traditionnelle.
Le Culm est peuplé par les communautés isolées et prend en charge des centaines de petites
entreprises agricoles, qui relèvent de grands défis tout en essayant d'être compétitif sur le marché.
Le paysage unique est essentiel à la santé économique de la zone et avec la prairie du Culm qui a
connu un déclin de 90% depuis 1950. Il n’a jamais été aussi important de soutenir ces agriculteurs et
de les aider à contrôler leur prairie de Culm d'une façon dont bénéficie à la fois les entreprises
agricoles et l'habitat fragile du Culm.
Beaucoup d'exploitations agricoles sont prises en charge par les programmes d'intendance de niveau
supérieur avec une contribution très élevée de DWT pour les aider à atteindre leurs objectifs.
Beaucoup de sites plus petits du Culm sont trop petits pour se qualifier en intendance de niveau
supérieur afin que le projet Working Wetlands offre du soutien sur ces sites sous forme de visitesconseil gratuites, petites subventions en capital, anneaux de machines, conseil et assistance de
Grazing Links, aide avec le brûlage (connue localement comme absorption), et à travers l'aide pour le
dépôt des demandes de programmes agro-environnementaux.
Avec les capacités supplémentaires du personnel fourni par le programme WOW, le Trust a pu
élargir son activité de conseil sur les Culm Measures. Au cours des deux années, le Trust a effectué
des visites-conseils à 65 exploitations agricoles, avec beaucoup de visites répétées effectuées. Ceci a
mené à la restauration de 338 ha de prairie du Culm, accompagnée d'une gamme d'activités
pratiques de gestion comprenant la réintroduction de pâturage sur de nombreux sites en fournissant
une nouvelle clôture et approvisionnement en eau courante - qu'il s'agisse d'eau courante vers
l'abreuvoir ou de solutions type « pompe de pâturage ». Le contrôle de la broussaille est également
essentiel sur beaucoup de sites plus petits afin de préserver l'habitat dans un état optimum et
maximiser l'ampleur de la prairie ouverte du Culm. Les mesures de réintroduction, brûlage et de
mise en valeur de l'herbe sont également critiques sur de nombreux sites.
Le DWT travaille étroitement avec un certain nombre de propriétaires fonciers qui sont heureux
d'employer leurs sites de restauration comme un espace éducatif, et de partager la connaissance et
les compétences avec d'autres propriétaires fonciers et parties intéressées. Le Trust a régulièrement
pris les groupes intéressés pour analyser la mise en valeur de l'herbe et la restauration par la
fenaison verte à leur site de démonstration de l'exploitation agricole de Dunsdon et d'autres
43
emplacements clés. Le Trust a lancé un certain nombre de nouvelles techniques de restauration sur
des sites très dégradés et anciens du Culm, comme illustré ci-dessous.
Élimination d’Epicéas de Sitka du site de Puckland Farm.
Restauration de la prairie du Culm à Puckland Farm
44
Herser le sol pour créer 50% de sol nu est essentiel pour assurer la bonne germination de la graine
Un découpeur de balle peut être utilisé pour épandre la récolte de foin vert
45
Recréer le Culm par l'élimination du conifère
Le Trust a entrepris plusieurs grands projets d'élimination de conifère sur les anciens sites de prairie
du Culm qui ont été détruits par la plantation de conifères non indigènes. Puckland (voir les photos
ci-dessus) est l'un des sites principaux de démonstration employés par le Trust. Les plantations de
conifère de 30 ans à l'exploitation agricole de Puckland ont été identifiées comme candidats pour la
restauration du Culm en raison de leur emplacement entre deux domaines d'importance nationale
de la prairie du Culm à la réserve naturelle nationale de Dunsdon et au SSSI de Brendon et Vealand.
Une plantation d'Epicéas de Sitka sur le site a été mise à terre et le bois enlevé en 2008-2009. Le
débris restant a été brûlé, avant les souches d'arbre ont été réduites en copeaux. Le site a été
clôturé en 2009 et le pâturage a été introduit en 2010. La gestion des soins ultérieurs est maintenant
mise en application pour garantir que les habitats de prairie créés atteignent leur potentiel
écologique et la surveillance du site est effectuée avec l'aide de WOW.
Fenaison verte
Dart Raffe Moor a été drainé et amélioré pour l'agriculture dans les années 60. Le premier objectif
de la restauration était d'accroître la diversité des espèces végétales trouvées dans l'herbe. La
restauration a été divisée en différentes phases et une source voisine de graine a été identifiée. Une
technique innovatrice connue sous le nom de « fenaison verte » a été alors employée pour importer
la graine dans le site pour la phase initiale, et cette même méthode a été ensuite utilisée pour
disperser des espèces de fleurs sauvages dans la partie restante de la lande.
Des études botaniques détaillées ont été entreprises pour surveiller le succès de cette approche
chez Dart Raffe Farm. Ceci a inclus des relevés par quadrats des communautés végétales pour
évaluer les communautés de NVC pendant qu'elles se développent. Bien que le site soit toujours
dans la transition, il inclut maintenant le pâturage étendu de joncs (Juncus effusus et Juncus
acutiflorus), aussi bien que des éléments des communautés de prairie de fauche. Au cours des trois
premières années de la phase pilote, l'orchis tacheté (Dactylorhiza maculata) avait commencé à
coloniser les premiers champs à rétablir.
La fenaison verte est une manière très efficace d'importer la crête-de-coq jaune, une fleur sauvage indigène
qui parasite les herbes plus agressives, aidant les espèces de fleur sauvage plus sensibles à lutter pour l'espace.
46
4. DISCUSSION
4.1 Introduction
Le financement à travers le programme INTERREG France (Manche) Angleterre dans le cadre du
WP4.1 a permis à un certain nombre de partenaires de WOW de développer de manière significative
la gamme et le niveau de l'appui qu'ils fournissent, à aider les propriétaires fonciers à développer
une plus grande expertise dans la gestion de prairie humide pour la biodiversité dans leurs domaines
d'études respectifs. La surveillance du travail sur certains des sites principaux montre à quel point il
est essentiel que l'intervention soit effectuée, particulièrement là où la détérioration des prairies
humides se produit, par exemple, en raison des espèces envahissantes et où notre compréhension
des meilleures façons de contrôler ces espèces doit être meilleure. Cela vaut également pour une
variété de faune vulnérable de prairie humide comme les échassiers nicheurs, dont les nombres
continuent à diminuer sur de nombreux sites protégés de prairie humide, souvent en dépit de
l'appui agro-environnemental pour les mesures de gestion des terres pour aider à conserver leurs
populations qui diminuent. Ici, un meilleur engagement de l'agriculteur est essentiel, comme discuté
ci-après.
4.2 Recherche et gestion des espèces envahissantes
Les espèces envahissantes constituent un problème croissant sur nos sites de prairies humides, et
dans le nord de la France et au R-U, les impacts écologiques des espèces d'origine étrangère sont
reconnus comme l'un des changements majeurs auxquels notre environnement naturel fait face notamment dans l'environnement d'eau douce où un certain nombre d'espèces se sont implantés.
Certains de ces derniers, par exemple l'écrevisse rouge de Louisiane (Procambarus clarkii) s'est
largement implantée dans beaucoup de marécages d'Europe occidentale, particulièrement en
France et en Espagne, et tandis que de telles espèces peuvent fournir des sources d'alimentation
additionnelles à certains oiseaux aquatiques, leur impact sur l'écosystème aquatique plus large peut
être dévastateur. Plusieurs de ces espèces envahissantes sont des plantes, ainsi la recherche
effectuée par l'Institution d’Aménagement de la Vilaine souligne l'importance de traiter les lacunes
importantes dans les connaissances dans notre compréhension de la façon de contrôler et
d'éradiquer ces espèces par l'expérimentation commandée. Les essais efficaces sur le terrain sont
essentiels si nous devons comprendre la meilleure façon d'empêcher la détérioration de nos sites
restants de prairies humides. Dans le nord de la France et au R-U, nous sommes envahis de
problèmes provoqués par un nombre croissant de ces espèces végétales. Le travail sur Ludwigia est
également pertinent au R-U où la Jussie est sur une liste de réponse rapide, signifiant que tous les
emplacements connus (,il y a eu un certains nombre), sont ciblés pour des efforts immédiats
d'éradication.
Les enquêtes effectuées par le Syndicat Mixte Baie de Somme a des similitudes par rapport au travail
de contrôle de jonc (Juncus sp.) effectué au R-U, dans le sens où nous traitons ici les espèces
indigènes qui deviennent dominantes dans l'herbe des prairies humides à travers la gestion
défavorable. Le travail du SMBdS s'ajoute à notre compréhension de la façon dont nous devons nous
attaquer aux espèces de Chardon (Cirsium sp.) dans nos prairies riches en espèces. Les ONG
Britanniques passent beaucoup de temps sur le contrôle des joncs sur des sites de zone humide,
ainsi nous avons exposé notre approche globale en matière de contrôle des joncs dans le rapport
47
WP4.1. Tout au long du programme WOW, les trois ONG Britanniques - RSPB, SWT et DWT ont
continué leurs programmes de contrôle des joncs sur leurs réserves et sur d'autres sites où nous
avons travaillé avec des propriétaires fonciers. Il ne semble n'y avoir aucun correctif à court terme
au problème de gestion des peuplements denses de joncs sur la prairie humide, et ceci reflète en
partie le fait que nous faisons face à tout moment à un habitat de succession qui exige une
intervention active. DWT rencontre des problèmes similaires avec un certain nombre d'espèces dans
le nord du Devon, causés principalement par les effets de l'abandon ou du sous-pâturage des sites
du Culm, où les broussailles ( Salix, Rubus et Prunus) exigent une gestion constante pour empêcher
la transformation en terrain boisé. Dans ces cas-là, il n'est pas souhaitable d'enlever toute la
broussaille d'un site puisque cet habitat ajoute un intérêt écologique durable à ces sites.
Il y a peut-être une question sur les sites les plus humides à savoir si nous devrions nous engager sur
une gestion à long terme ou continue des prairies humides ou si nous serions mieux avisés dans
certains cas de chercher à permettre à ces étendues de terrain de devenir de plus en plus humides
et revenir à l'habitat de marécage/marais. Ceci est particulièrement pertinent sur les sites de prairies
humides comme ceux rencontrés sur les Somerset Levels. C'est l'une des raisons pour lesquelles il
est important de considérer tous nos sites de prairies humides dans un contexte plus large à l'échelle
du paysage, de sorte que nous puissions prévoir les modifications futures de l'habitat, dans un
contexte approprié. Ceci devrait nous permettre de chercher l'évolution progressive des sites de
zones humides au fil du temps où par exemple, les impacts du changement climatiques sont
inévitables, et le faire de façon à ce que nous obtenions un gain net dans les zones et la qualité des
habitats au sein du paysage dans leur ensemble. Cette approche s'assurerait que lorsque nous
décidons de retourner une prairie humide en un ensemble d'habitats plus humide, nous cherchons
également à fournir des zones de remplacement de prairie humide ailleurs afin de réaliser au
minimum « aucune perte sèche » des habitats humides dans l'ensemble, et dans la mesure du
possible, en prolongeant la zone du nouvel habitat de zone humide, nous réalisons le "gain net
global" dans la zone et la qualité de l'habitat, et les augmentations conséquentes des populations
des espèces principales nicheuses et hivernantes.
4.3 Développer les bonnes pratiques dans la gestion de la biodiversité des prairies humides dans la
communauté agricole
La capacité des services de première ligne sous forme d'agents de vulgarisation demeure l'une des
façons les plus efficaces d'engager les communautés agricoles locales, et il n'y a aucun produit de
remplacement au dialogue en tête à tête mené par des personnes consultatives expérimentées avec
des agriculteurs. La clef des partenariats réussis avec les agriculteurs est le contact personnel qui
établit la confiance et permet aux conseillers de mieux comprendre les pressions, contraintes et
aspirations auxquelles les agriculteurs font face.
Dans de nombreuses régions du R-U, les agriculteurs se sentent assez isolés, même de leurs propres
voisins agriculteurs, ainsi le contact, la compréhension, et une approche sympathique pour aborder
quelques questions prioritaires de prairies humides sur leurs terres sont essentiels ; et un certain
type de personne est requis pour réaliser efficacement le travail de conseil agricole. Établir de tels
rapports peut prendre du temps et exige une participation à long terme dans la communauté
agricole locale par les organismes de conseils. Il y a eu des niveaux variables de contact de
48
l'agriculteur dans le partenariat WP4.1, avec des agences comme DWT qui ont passé 25 ans à établir
leur programme d'engagement avec les communautés agricoles dans les Culm Measures. Ceci a été
important pour leur permettre de créer un réseau solide d'agriculteurs et un bon profil dans leurs
zones au sein des communautés agricoles.
Les jours de démonstration qui se sont tenus sur les Somerset Levels & Moors ont obtenu beaucoup
de succès auprès des agriculteurs, et plusieurs de ces événements ont en général attiré de
nombreux participants. En plus de fournir des occasions de voir la façon d'utiliser les machines
spéciales des zones humides sur les prairies humides au bénéfice de la faune des zones humides, ces
événements ont offert aux agriculteurs une opportunité importante de parler à leurs voisins et de
discuter des questions communes autour de la gestion des prairies humides. Le travail des contacts
auprès des agriculteurs sur les Somerset Levels qui a été mené par FWAG SW était très utile pour
faciliter ces événements de démonstration. La fourniture d'un barbecue ou rôti de porc aux
événements de démonstration a également été un facteur important- le partage de nourriture
comme nous le savons, est un élément important de nombreux occasions sociales.
Le partage de la connaissance et de l'information impliquent beaucoup d'effort, mais ces activités
sont rendues faciles grâce aux courriels et à Internet, et la publication de bulletin est toujours un
moyen efficace pour partager les informations techniques rapidement avec les propriétaires
fonciers. Le DWT dans le nord du Devon du nord avec leur bulletin Culm Connections et les ONG de
Somerset Levels avec le bulletin The View from the Levels partagent régulièrement des nouvelles et
des mises à jour avec les agriculteurs locaux.
Bien que le contact avec les agriculteurs sur les Somerset Levels ait été positif, les inondations
récentes d'été et d'hiver ont démontré l'importance d'élargir la base consultative, et le travail de
rétablissement à la suite de l'inondation par toutes les ONG de Somerset forme une partie
importante de leur programme de travail en 2014. À la suite de ceci, l'élaboration d'un plan d'action
contre les inondations pour les Plaines comprenait un axe de travail pour soutenir les agriculteurs à
rendre leur entreprise agricole plus résistante aux futures inondations, surtout si l'on tient compte
d'hivers plus humides, de sécheresses d'été et d'inondations non saisonnières plus fréquentes. Ce
domaine de travail offre une bonne occasion pour un plus grand engagement avec la communauté
agricole en se basant sur leurs besoins plus larges, et peut établir encore des liens plus forts entre la
communauté agricole locale et les ONG de conseils. Le projet de biomasse en énergie démontre
pareillement l'importance d'essayer d’élargir l’«offre» consultative de l'ONG aux agriculteurs locaux,
étudier de nouvelles façons de créer un soutien consultatif, mais avec le même résultat à l'esprit, qui
consiste à améliorer les bonnes pratiques dans la gestion de prairie humide pour la biodiversité.
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BIBLIOGRAPHIE
Moyen de lutte au chardon des champs (Cirsium arvense) en production biologique, 2005, Anne
Weill, Daniel Cloutier et Jean Duval. En ligne sur :
http://www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/documents/Chardon%20med.pdf
Lutte contre les vivaces en grandes cultures biologiques : les cas du rumex et du chardon, 2002, ITAB
(Institut Technique de l’Agriculture Biologique). En ligne sur :
http://www.itab.asso.fr/downloads/actes/actes_gc2002.pdf
Le contrôle des populations indésirables de rumex, chardons et orties dans les prairies permanentes.
Sébastien Crémer, David Knoden, Didier Stilmant et Pierre Luxen. En ligne sur :
http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/pdf/Rumex.pdf
Agriculture sans herbicides Principes et méthodes, 2003, Joseph Pousset, Edition Agridécision, p.309.
LEVY, V., HAUGUEL, J.-C. & VALET, J.-M., 2011. – Suivi des espèces de la Directive Habitats-FauneFlore en Picardie. État initial 2010. Centre régional de phytosociologie / Conservatoire botanique
national de Bailleul, pour le Conseil général de la Somme, le Conseil général de l’Aisne, le
Département de l’Oise, la Région Picardie et la Direction régionale de l’environnement, de
l’aménagement et du logement Picardie. 1 vol. 113 p. Bailleul.
50
ANNEXE 1 – Étude de cas 1 - enquête sur les techniques pour contrôler le Cirse à feuilles
lancéolées.
Cartes des transects réalisés pour l’état des lieux de l’infestation par le chardon (juin 2013).
51
Bilan initial de l’infestation en chardon (Cirsium arvense) des parcelles étudiées en juin 2013.
52
ANNEXE 2 - EXEMPLE DE FICHE DE SURVEILLANCE D’ÉTAT DE SOMERSET LEVELS & MOORS
53
ANNEXE 3 - INFORMATIONS FOURNIES AUX AGRICULTEURS POUR L'ÉVÉNEMENT DE
DÉMONSTRATION DE CARACTÉRISTIQUES HUMIDES DANS LA RÉSERVE DE LA RSPB À
GREYLAKE EN OCT. 2013
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Bienvenue à l'événement, généreusement accueilli par la RSPB
L'événement de machines de zones humides de WOW, présentant l'équipement pour traiter des joncs épars
s'est tenu sur ce site. Le champ a été détruit par une herbicide glyphosate (Clinic Ace) avant l'événement et
certains des joncs ont été laissés pour que vous puissiez voir les résultats. Les joncs ont survécu sans
problème à l'hiver - la destruction de la repousse fraîche de joncs après la coupe donne un meilleur résultat.
Aujourd'hui nous démontrons le reprofilage des caniveaux, des coups de racloir et des berges. Les
démonstrations sont effectuées par Trevor Newton (profileuse pivotante et en ligne) et Andy Tucker
(débroussailleuse rotative/épandeur de sol).
La création de caniveau qui se déroule aujourd'hui a deux buts : pour aider à réduire la superficie couverte
par les joncs en retirant l'eau de surface, et à fournir les caractéristiques humides pour les échassiers
nicheurs (chevalier gambette et vanneau huppé) au printemps. Certains des caniveaux auront les embouts de
tuyau rétablis à une date ultérieure, une fois la pose de caniveau terminée. Ceci permet à la RSPB de retenir
l'eau dans le champ au printemps pour les poussins d'échassier, si jamais les plaines du fossé tombent. L'eau
peut ensuite être évacué en juin pour des opérations sur le terrain.
Coups de racloir
Les coups de racloir sont des étangs provisoires peu profonds idéaux pour les poussins d'échassier, qui ont
besoin de conditions humides pour l'alimentation. Avant la fin du printemps, l'eau s'évapore ou est sortie au
moyen d'un caniveau, et le coup de racloir, selon sa taille, est alors disponible aux bétail pour l'alimentation.
Reprofilage de fossé
De nombreux fossés sur les Somerset Levels ont des bancs soulevés en raison des décennies de déversement
de la vase du curage de fossé. Tandis que les berges soulevées peuvent être utiles dans les endroits pour
l'accès, beaucoup de champs sont maintenant en forme de cuvette et l'eau d'inondation est enfermée et
incapable de couler. Ceci crée des conditions idéales pour les joncs. Tandis que ce site n'a pas de berges
soulevées, donc, Trevor Newton va démontrer une approche pour enlever une berge soulevée. La berge
résultante est une berge où les bétails ont un accès facile au fossé pour boire et les bordures de fossé offrent
des habitats idéaux pour les poussins d'échassier.
Création de caniveau - points généraux
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Dans le cadre de l'intendance de niveau supérieur, les nouveaux caniveaux devraient mesurer 1m de large et
environ 25 à 30 cm (10-12 ") de profondeur, de sorte que les machines puissent facilement passer sur eux.
Ils devraient rencontrer les fossés autour de la bordure de champ. Ceci peut impliquer la canalisation des
extrémités pour faciliter le passage des véhicules le long des berges.
Si le champ est dans une option HK10, il est peut-être nécessaire de bloquer les caniveaux en hiver (1er nov. 1er mars) pour maintenir l'eau à l'intérieur et créer l'état humide pour les échassiers. Ceci devrait être discuté
avec votre conseiller chez Natural England.
Les caniveaux doivent être entretenus - garder les extrémités ouvertes (si pas de conduite) et faucher les
repousses de joncs.
Si vous créez un nouveau caniveau qui mène à un canal de drainage que vous avez vu, veuillez contacter le
conseil de drainage d'Axe-Brue pour approbation (c'est gratuit), au 01278 789906.
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Si vous souhaitez créer de nouveaux caniveaux dans le site d'intérêt scientifique particulier, et/ou dans une
terre dans une option de programme HLS ou ELS, veuillez appeler Steve Portch chez Natural England à Taunton
au 0300 0601930 (ou votre conseiller chez Natural England si ce n'est pas Steve).
Notez que si vous avez des paiements capitaux pour la création de gouttière dans un arrangement de HLS, la
plupart de besoin de personnes d'avoir leurs gouttières en place avant le printemps 2014. Si vous ne le faites
pas, on pourrait vous demander de payer les travaux à vos frais. Alors ne perdez rien - réservez quelqu'un
maintenant !
Racler les mauvaises herbes
Tous les champs dans le cadre des options HLS doivent avoir moins de 30% de couverture de joncs épars. La
couverture dense de joncs a un effet négatif sur les fleurs sauvages, de nombreux oiseaux nicheurs et, bien
sûr, la valeur de pâturage pour stock. Les titulaires de contrat HLS ayant plus de 30% de joncs seraient tenus
d'inclure le raclage des mauvaises herbes dans leur gestion de champ.
Contacts utiles
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Natural England: Steve Portch 0300 0601930
Somerset Wildlife Trust: Catherine Mowat 01823 652416
FWAG: John Leece ou Abi Vickery 01823 355427
Consultez d'autre prospectus avec les informations sur les entrepreneurs et le racleur de mauvaises
herbes.
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