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8 juillet 2016
Été 2016
Actualité météo
& prévisions saisonnières
Contacts presse Météo-France
Sarah Bardis 01 77 94 71 32
Nora Hissem 01 77 94 71 36
[email protected]
@meteofrance
1
2
Prévisions saisonnières
Juillet, août
& septembre 2016
3
4
Contrairement aux prévisions à échéance de quelques jours, les prévisions
saisonnières ne délivrent pas une information détaillée ou chiffrée, mais présentée
sous forme de prévisions qualitatives qui renseignent sur les grandes tendances :
plus chaud ou plus froid, plus sec ou plus humide que la normale.
Juillet, août
& septembre
en Europe
Sur l’Europe, la prévisibilité pour la seconde partie de
l’été et le tout début de l’automne est très faible, car les
différents modèles étudiés amènent à des scénarios très
différents les uns des autres.
Températures
Aucun scénario privilégié ne se dégage sur les trois mois
à venir pour la plupart des régions européennes. Il est
néanmoins très peu probable que l’Europe occidentale
et notamment la moitié nord de la France, l’Allemagne,
les Îles Britanniques, connaissent des conditions très
chaudes en juillet.
Des conditions plus chaudes que la normale semblent
par contre probables sur l’est de la Scandinavie et le nord
des Pays baltes (Finlande, Suède, Estonie, Lettonie), ainsi
qu’en Espagne.
5
Précipitations
Les simulations numériques ne permettent pas de
dégager de scénario dominant sur une grande partie de
l’Europe, sauf sur l’ouest du bassin méditerranéen
(Espagne notamment) où le trimestre devrait être plus
sec que la normale.
6
Juillet, août
& septembre
en Outre-Mer
La bascule rapide vers une situation La Niña (cf. p. 9) au
cours du trimestre à venir ne va pour l’instant que peu
modifier les conditions sur les territoires français
d’outre-mer.
Océan Atlantique
Cyclones : 4 systèmes
déjà nommés fin juin
Dans l’Atlantique, la saison
des ouragans court de juin à
novembre. Fin juin, quatre
systèmes avaient déjà été
nommés par le National
Hurricane Center de Miami.
C’est un record, qui ne
préjuge pourtant pas de
l’activité cyclonique des
prochains mois.
Bien que quatre systèmes aient déjà été nommés fin
juin, un record pour cette période de l’année, les
prévisions indiquent une activité cyclonique proche de la
normale (soit douze systèmes « nommés »).
En conditions La Niña, on observe plutôt plus de
systèmes cycloniques que la moyenne, mais d’autres
paramètres interviennent, tels que la température de
surface de l’Atlantique, et l’activité de la mousson
africaine, qui pourraient jouer en sens inverse.
Antilles
Les conditions devraient être plus chaudes que la
normale pour le trimestre prochain. L’incertitude est
forte pour les précipitations : aucun scénario n’est
privilégié.
Guyane
Des conditions plus chaudes que la normale sont très
probables. En ce qui concerne les précipitations, le
trimestre devrait être plus sec que la normale.
Saint-Pierre et Miquelon
Il existe une très forte incertitude tant pour les
précipitations que pour les températures. Aucun
scénario n’est donc privilégié pour ces deux paramètres.
Océan Indien
La Réunion et Mayotte
Les températures devraient rester proches des normales
(en moyenne sur le trimestre). Les cumuls trimestriels de
précipitations devraient être légèrement inférieurs aux
valeurs de saison.
Océan Pacifique
Nouvelle-Calédonie
Des conditions plus chaudes que la normale sont très
probables. Il n’y a pas de scénario privilégié pour les
précipitations.
Wallis & Futuna
Avec la transition vers la Niña, aucun scénario ne se
7
dégage pour les températures. En revanche, il est
probable que des conditions plus sèches que la normale
s’installent pour le trimestre.
Polynésie
Le trimestre à venir devrait être plutôt chaud et humide
pour les Marquises, frais et sec sur les îles Australes.
Aucun scénario ne se dégage sur le reste de l’archipel, ni
pour les températures, ni pour les précipitations.
Le prochain bulletin sera publié
meteofrance.com fin juillet 2016.
sur
le
site
Les prévisions utilisées par Météo-France dans cette
analyse sont issues des résultats des modèles de MétéoFrance (MF), du Centre Européen de Prévision
Météorologique à Moyen Terme (CEP), du Met Office
britannique (Met Office), du National Centers for
Environmental Prediction américain (NCEP), de la
Japan Meteorological Agency (JMA) et des résultats des
programme multi-modèles Eurosip (composé des modèles
de Météo-France, du CEP, du Met Office et du NCEP) et
de l'expérience multi-modèles menée en Corée du Sud
sous l’égide de l’OMM (LC-MME).
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Situation générale
El Niño & La Niña
Dans l’Océan Pacifique, l’épisode El Niño est à présent
terminé. À l’inverse, un phénomène La Niña, d’intensité
modérée, devrait s’installer dès le mois de juillet. Des
eaux plus froides que la normale sont en train de
s’établir le long de l’équateur. Les conséquences sur le
système climatique resteront peu marquées pour ce
trimestre, d’autant que cet épisode Niña commence
juste à se mettre en place. Lors d’un épisode La Niña, les
précipitations sont généralement renforcées sur
l’Indonésie, l’Australie, le sud-est Asiatique jusqu’à l’Inde
(renforcement de la mousson Indienne). L’influence sur
les conditions météorologiques de nos régions est, quant
à elle, peu marquée, surtout en été.
Evolution prévue de l’anomalie de température de surface océanique (par rapport à la
normale climatologique) sur le centre de l’Océan Pacifique équatorial, par les différents
scénarios du modèle de prévisions saisonnières de Météo-France.
9
Prévision
saisonnière :
Qu’est-ce
que c’est ?
Météo-France fait partie
des 12 centres désignés
par l’Organisation
météorologique mondiale
comme centres de
production de prévision
saisonnière à l’échelle
globale.
La prévision saisonnière a pour objectif de déterminer le
climat moyen sur les trois mois à venir, à l'échelle d'une
région comme l’Europe de l’Ouest.
Les climatologues analysent les résultats de modèles
numériques comparables à ceux utilisés pour réaliser les
prévisions à court terme, mais intégrant la modélisation
des océans.
Dans certains cas, aucun scénario dominant ne se
dégage: faute d’éléments probants susceptibles
d'influencer le climat des prochains mois, il est
impossible de privilégier une hypothèse.
Les prévisions saisonnières peuvent-elles prévoir
les canicules ou les vagues de froid ?
Non. Elles ne permettent pas de prévoir le détail des
conditions météorologiques des prochains mois jour par
jour ou même semaine par semaine. Elles s'efforcent
seulement de déterminer les tendances attendues en
moyenne sur le trimestre. Les canicules ou les vagues de
froid d'une durée de quelques jours à quelques semaines
peuvent être prévues, mais seulement quelques jours à
l'avance, par la prévision météorologique "classique".
Quelles sont
saisonnières ?
les
limites
des
prévisions
Leurs performances sont très variables. Elles sont
meilleures pour la température que pour les
précipitations, et, pour la température, meilleures en
hiver qu'en été.
La fiabilité de ces prévisions est bien meilleure outre-mer
qu’en métropole, en particulier pour les précipitations.
Ceci est dû aux caractéristiques de la circulation générale
de l'atmosphère au-dessus de l'océan Atlantique aux
latitudes tempérées.
En savoir plus
Les prévisions saisonnières, comme les prévisions à quelques jours d’échéance, s’appuient sur des
modèles. Mais à l’échelle de la saison, l’évolution de l’atmosphère est fortement influencée par les
variations des océans. Les modèles climatiques utilisés combinent donc des modèles de prévision
météorologique et des modèles de prévision océanique. Ils partent d’un état initial du système
climatique, déduit des observations.
Pour prendre en compte les incertitudes liées à cette description forcément imparfaite, chaque modèle
réalise non pas une mais des dizaines de prévisions, en partant de conditions initiales légèrement
différentes. Les différences sont créées artificiellement pour prendre en considération des erreurs
possibles sur les observations. A titre d’exemple, Météo-France réalise tous les mois 51 prévisions à
7 mois d’échéance. Par ailleurs, pour pallier l’imperfection intrinsèque de chaque modèle, les
climatologues comparent également les résultats de plusieurs d’entre eux, ainsi que les résultats
obtenus en combinant certains d’eux (systèmes multimodèles).
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Juin 2016
Beaucoup de pluie
peu de soleil
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Bilan climatique
Un mois de juin
peu estival
Juin 2016, très peu estival, a été marqué par de
nombreux passages pluvieux, notamment sur la moitié
nord du pays, un soleil très peu présent et des
températures juste de saison.
Des températures souvent assez douces la nuit, très
fraîches en journée
L’été, en chiffres
En France, la température
moyenne normale de la
saison est de 19,9 °C.
Depuis 1900, c'est l'été 2003
qui a été de loin le plus
chaud, avec une
température moyenne de
23,1 °C. L'été 1956 a été le
plus froid avec 17,3 °C.
Les températures ont été assez douces la nuit,
notamment sur la moitié nord du pays avec des
minimales 1 à 3 °C au-dessus des normales. Elles ont été
en revanche le plus souvent très fraîches en journée sur
la majeure partie du pays, en particulier sur la moitié
ouest de l'Hexagone avec des maximales en moyenne
inférieures de 1 à 2 °C à la normale des Pays de la Loire
et du Centre - Val de Loire au nord de l'Aquitaine et de
Midi-Pyrénées. En moyenne sur la France et sur le mois,
la température a affiché une valeur supérieure à la
normale de 0,4 °C.
Un mois pluvieux
La pluviométrie a été excédentaire sur une grande
partie du pays, avec des cumuls souvent équivalent à une
fois et demie à deux fois et demie la normale (moyenne
de référence 1981-2010) de la Bretagne aux frontières
du Nord et du Nord-Est, où des records mensuels ont été
enregistrés. Seuls le sud de Midi-Pyrénées, le LanguedocRoussillon, l'ouest de la Provence et le nord de la Corse
ont connu une pluviométrie déficitaire. Le déficit a
dépassé 50 % en basse vallée du Rhône. En moyenne sur
la France, l'excédent a dépassé 25 %.
13
Un ensoleillement déficitaire
L'ensoleillement, déficitaire sur la quasi-totalité du
pays, est un des plus faibles observés pour un mois de
juin, avec juin 1997, 1992, 1977 ou 1953. Il a été inférieur
à la normale (moyenne de référence 1991-2010)
de plus de 30 % sur la moitié nord, voire de 40 à 50 % de
la Bretagne au Centre - Val de Loire, à la Champagne et
au Nord - Pas-de-Calais. Avec localement plus de 50 % de
déficit sur le Nord-Ouest, de nombreux records de faible
ensoleillement ont été battus. Le soleil a parfois brillé
moins de 100 heures comme à Brest (Finistère) avec
84 heures, à Rennes (Ille-et-Vilaine) avec 90 heures, à
Rouen (Seine-Maritime) avec 91 heures ou au Bourget
(Val d'Oise) avec 97 heures. Seuls le pourtour
méditerranéen, le piémont pyrénéen et l'île de Beauté
ont bénéficié de valeurs proches des normales.
En savoir plus : saisons calendaires et saisons météorologiques
Sur les calendriers, l’été a commencé le 20 juin, jour du solstice. Pour les météorologues, l’été a
débuté le 1er juin. Il s’achèvera le 31 août. En météorologie, les saisons débutent plus tôt, elles
correspondent à des périodes de trois mois pleins
Pourquoi un tel décalage ?
Prenons comme exemple l'été. En météorologie, l'été correspond à la période de l'année la plus
chaude. La durée d'ensoleillement maximale se situe autour du solstice d'été (20 ou 21 juin).
Mais en raison de l'inertie de l'atmosphère, ce n'est qu'environ trois semaines plus tard que la
température moyenne est généralement à son maximum, c'est-à-dire à la mi-juillet. On considère
que ce moment correspond au milieu de l'été.
Dans l'hémisphère Nord, la plupart des pays ont adopté cette règle. Les saisons météorologiques
sont ainsi les suivantes :
• Printemps : du 1er mars au 31 mai (mars, avril et mai)
• Eté : du 1er juin au 31 août (juin, juillet et août)
• Automne : du 1er septembre au 30 novembre (septembre, octobre et novembre)
• Hiver : du 1er décembre au 28 ou 29 février (décembre, janvier et février)
Les saisons sont inversées dans l'hémisphère Sud.
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Juin 2016
Évènements
marquants
Mai & juin,
exceptionnellement
pluvieux
Sur ces deux mois, les
cumuls de précipitations
ont souvent dépassé
1,5 fois la normale de la
région Centre - Val de Loire
aux frontières du Nord et
de l'Est. Ils ont même
atteint 2 à 3 fois la normale
en Île-de-France.
Pluviométrie mai-juin 2016
Rapport à la normale 1981-2010
Un début d'année 2016 très pluvieux,
particulièrement sur la moitié nord de la France
Après une année 2015 peu arrosée, les six premiers mois
de l'année 2016 se caractérisent par une pluviométrie
excédentaire, notamment sur la moitié nord. Janvier et
février ont été particulièrement pluvieux, comme mai et
juin. Le premier semestre 2016 a été marqué par un
excédent de précipitations de plus de 30 % en moyenne
sur le pays. La pluviométrie a toutefois été proche des
normales sur un large pourtour méditerranéen jusqu'au
sud de Midi-Pyrénées, en Corse ainsi que localement en
Normandie et dans les Côtes-d'Armor.
Sur la moitié nord, le mois de mai a été exceptionnel, le
plus pluvieux depuis 1959 en Bourgogne, Centre - Val de
Loire, Île-de-France et Picardie. De très nombreux
records de forte pluviométrie ont été battus avec
132,6 mm à Saint-Quentin (Aisne, début des mesures en
1933), 163,8 mm à Romorantin (Loir-et-Cher, début des
mesures en 1922), 178,6 mm à Paris (début des mesures
en 1873), 181,8 mm à La-Souterraine (Creuse, début des
mesures en 1881), 188,2 mm au Mont-Saint-Vincent
(Rhône, début des mesures en 1943) et 259,7 mm à
Château-Chinon (Nièvre, début des mesures en 1934).
Au mois de juin, de nouveaux records de cumuls
mensuels ont également été enregistrés avec par
exemple 161,5 mm à Lille (Nord, début des mesures en
1945), 182,8 mm à Strasbourg (Bas-Rhin, début des
mesures en 1923) et 264,1 mm à Besançon (Doubs,
début des mesures en 1884).
Cette forte pluviométrie de fin de
printemps a provoqué de nombreuses
crues et inondations fin mai dans le
Centre - Val de Loire et en Île-de-France,
puis début juin dans les Hauts-deFrance, les Ardennes, la Marne et la
Haute-Marne.
Des crues centennales ont concerné le
bassin du Loing avec 4,63 mètres
atteints à Nemours en Seine-et-Marne
dans la nuit du 1er au 2 juin (devant les
4,25 mètres relevés lors de la crue de
1910). L'onde de crue s'est propagée
jusqu'à
la
Seine
dans
Paris
s'accompagnant d'un pic dans la nuit du
3 au 4 juin avec 6,10 mètres (d’après
Vigicrues) relevés à la station Paris16
Austerlitz, une valeur proche de celle atteinte lors de la
crue du 14 janvier 1982.
Cette crue printanière a été équivalente par son ampleur
aux plus fortes crues hivernales du 20e siècle. Paris et sa
région ont en effet connu plusieurs crues majeures de la
Seine en janvier 1910 (8,62 m), janvier 1924 (7,32 m),
janvier 1955 (7,12 m) et janvier 1982 (6,18 m). Suite à de
violents orages, de nouvelles inondations ont également
concerné les régions du Nord - Pas-de-Calais et la
Champagne-Ardenne les 7, 17 et 23 juin.
Déficit d’ensoleillement record sur un large quart
nord-ouest de la France
Le soleil a été très peu présent en juin sur la majeure
partie du pays. Le déficit d'ensoleillement a été proche
de celui de juin 1997, qui a été en moyenne sur la France
le mois de juin le moins ensoleillé depuis le début des
mesures (1931). De nombreux records de faible
ensoleillement ont été battus dans le Nord-Ouest.
Poste (Département)
Nombre d'heures
d'ensoleillement
(records depuis 1991)
Normale
du mois
en heures
Rapport
à la
normale
Début
des
mesures
Rennes (Ille-et-Vilaine)
90
217
42 %
1950
Brest (Finistère)
84
191
44 %
1946
Le Bourget (Val-d'Oise)
97
207
47 %
1949
Lorient-Lann-Bihoué (Morbihan)
111
230
48 %
1964
Caen (Calvados)
105
213
49 %
1952
Melun (Seine-et-Marne)
112
227
50 %
1953
Le Mans (Sarthe)
111
224
50 %
1947
Alençon (Orne)
115
218
53 %
1948
Chartres (Eure-et-Loir)
124
223
56 %
1932
Paris
120
202
59 %
1933
Bourges (Cher)
136
225
61 %
1950
Nevers (Nièvre)
145
223
65 %
1952
17
18
Printemps 2016
Très arrosé,
plutôt frais
et peu ensoleillé
19
Bilan climatique
Un printemps très
pluvieux
La fraîcheur a souvent dominé durant ce printemps. La
fin du mois d'avril et le début du mois de mai ont
notamment connu un net rafraîchissement avec de
nombreuses gelées tardives. Les précipitations ont été
fréquentes sur une grande partie du pays et la fin mai a
été marquée par un passage fortement pluvieux avec des
cumuls de pluie exceptionnels dans le Centre, l'Île-deFrance, la Picardie et la Bourgogne, provoquant crues et
inondations. L'ensoleillement a quant à lui été peu
généreux cette saison.
Températures
Les températures moyennes ont été inférieures aux
normales sur la quasi-totalité du pays, à l'exception de la
Côte d'Azur et de la Corse. Les gelées ont été fréquentes
pour la saison fin avril. De plus, du Centre au Nord-Est,
les températures maximales ont souvent été en dessous
des valeurs de saison de plus de 1 °C. Moyennée sur la
saison et sur le pays, la température a été inférieure de
0,3 °C à la normale (moyenne de référence 1981-2010).
Ce printemps 2016 est l’un
des plus pluvieux des
cinquante
dernières
années. En Île-de-France et
dans le Centre, il s’agit du
printemps le pluvieux
jamais connu (+ 70 % par
rapport à la normale).
Précipitations
Sur l’ensemble de la saison, les précipitations ont été
généralement plus fréquentes que la normale, exceptée
en Bretagne, en Provence et en Corse. Les cumuls de
pluie ont été excédentaires du nord de l'Aquitaine et de
Midi-Pyrénées aux frontières du Nord et du Nord-Est,
avec des valeurs moyennes une fois et demie à deux fois
supérieures à la normale dans le Centre, l'Île-de-France,
la Bourgogne et la Picardie. En revanche, le déficit
pluviométrique a été supérieur à 10 % en Bretagne et a
dépassé 20 % en Provence et en Corse. En moyenne sur
la France et sur la saison, la pluviométrie a été
excédentaire de plus de 25 %.
Ensoleillement
Sur l’ensemble du printemps, l’ensoleillement a été
inférieur à la normale (moyenne de référence 19912010) sur la majeure partie de la France à l'exception
des côtes de la Manche, de la Côte d'Azur et du nord de
la Corse. Le déficit a dépassé 10 % du sud-ouest au nordest de l'Hexagone, atteignant localement 20 %. À Vichy
(Allier) où le déficit a dépassé 20 %, avec seulement 405
heures d'ensoleillement, le soleil a brillé deux fois moins
qu'à Nice (Alpes-Maritimes) où l'excédent a dépassé
10 % avec 794 heures.
20
21
Printemps 2016
Evènements
marquants
Le printemps s'est achevé par le mois de mai le plus
pluvieux en Île-de-France, en Bourgogne, en Picardie et
dans le Centre sur la période 1959-2016.
Après de nombreux passages pluvieux au cours du mois,
un épisode de pluies très abondantes a affecté une
grande partie de l'Hexagone du 28 au 31 mai,
provoquant crues et inondations sur la moitié nord,
notamment en Île-de-France et dans le Centre.
Dans un flux de sud, des remontées pluvio-orageuses
intenses ont concerné une grande partie du pays le 28,
suivies du 29 au 31 par le passage d'une perturbation
très active, alimentée en air chaud, qui a produit des
cumuls de précipitations particulièrement importants,
voire exceptionnels sur la région Centre et l'Île-deFrance.
Les cumuls en quatre jours ont souvent atteint 80 à
120 mm sur le Centre et l'Île-de-France, soit l'équivalent
de trois mois de précipitations sur ces régions.
Les départements les plus affectés par ces fortes pluies
ont été le Loiret, le Loir-et-Cher, le Cher, l'Essonne, la
Seine-et-Marne et l'Yonne. Les cumuls en 4 jours ont
atteint :
- dans le Loiret : 126.8 mm à Orléans et 154,6 mm à
Melleroy
- dans le Loir-et-Cher : 135 mm à Faverolles
- dans le Cher : 150,7 mm à Aubigny-sur-Nère
- dans l'Essonne : 136,8 mm à Courdimanche
- dans la Seine-et-Marne : 118,2 mm à Fontainebleau
- dans l'Yonne : 122,9 mm à Saint-Privé
Sur ces départements, ce sont des cumuls atteints en
moyenne tous les 10 à 50 ans, localement tous les
100 ans.
Au cours de la seule journée du 30 mai, journée la plus
pluvieuse de l'épisode, de nombreux records mensuels
de pluie en 24 heures ont été battus de la région Centre
aux frontières du Nord avec des cumuls supérieurs à
50 mm, souvent proches ou équivalents à un mois de
pluie dans ces régions :
- 52,1 mm à Steenvoorde (Nord) (Cumul mensuel moyen
de mai : 59.6 mm)
- 52,1 mm à Montrieux (Loir-et-Cher) (Cumul mensuel
moyen de mai : 70,8 mm)
22
- 52,3 mm à Rouvroy-les-Merle (Oise) (Cumul mensuel
moyen de mai : 58 mm)
- 56,2 mm à Bernaville (Somme) (Cumul mensuel moyen
de mai : 69,1 mm)
- 56,2 mm à Aubigny-sur-Nère (Cher) (Cumul mensuel
moyen de mai : 77,9 mm)
- 63,4 mm à Orléans (Loiret) (Cumul mensuel moyen de
mai : 64,2 mm)
- 66 mm à Trappes (Yvelines) (Cumul mensuel moyen de
mai : 63,9 mm)
- 69,4 mm à Lillers (Pas-de-Calais) (Cumul mensuel
moyen de mai : 57,3 mm)
Cet épisode pluvieux, localement exceptionnel, a été
suivi d'une accalmie météorologique le 1er juin, tandis
que les cours d'eau des régions concernées réagissaient
fortement, provoquant des crues centennales sur le
bassin du Loing (4,63 m) atteints à Nemours (Seine-etMarne) dans la nuit du 1er au 2, devant les 4,25 m relevés
lors de la crue de 1910). Un nouvel épisode pluvieux, de
moindre ampleur, localement accompagné d'orages, a
concerné le 1er juin le quart nord-est jusqu'au Massif
Central. Les cumuls observés ont été nettement
inférieurs à ceux relevés lors de l'épisode précédent :
souvent de l'ordre de 10 à 20 mm, localement 30 mm en
Seine-et-Marne. Le 3 juin, l'onde de crue s'est propagée
jusqu'à la Seine dans Paris. Dans la nuit du 3 au 4 d'après
Vigicrues, on a relevé jusqu'à 6,10 m (station ParisAusterlitz), une valeur proche de celle atteinte lors de la
crue du 14 janvier 1982.
Cette crue printanière a été équivalente par son ampleur
aux plus fortes crues hivernales du 20e siècle. Paris et sa
région ont en effet connu plusieurs crues majeures de la
Seine en janvier 1910 (8,62 m), janvier 1924 (7,32 m),
janvier 1955 (7,12 mètres) et plus récemment en janvier
1982 (6,18 m).
Un printemps très orageux
Les orages ont été très fréquents durant le printemps
2016, notamment sur le nord et l'ouest du pays. Depuis
l'année 2000, seul le printemps 2007 a connu une
activité orageuse plus importante avec 118435 impacts
de foudre.
La journée du 28 mai a été la plus orageuse de la saison
avec de violents orages sur la quasi-totalité du pays.
23
Par ailleurs, les épisodes orageux se sont souvent
accompagnés de fortes chutes de grêle dans de
nombreuses régions, occasionnant d'importants dégâts
notamment dans les vignobles, le 15 avril dans la région
du Cahors (Lot), puis le 27 mai dans la région du Cognac
(Charente), du Madiran (Gers, Hautes-Pyrénées et
Pyrénées-Atlantiques) et du Chablis (Yonne).
24

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